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attitude chez Debussy.

 »

p.30
« Judith Gauthier[, seconde fille de Théophile,] dans son recueil Les musiques bizarres à l’exposition
universelle de 1900, revient de façon insistante sur les danses de 1889… [Elle] a traduit Parsifal en
français, aime particulièrement l’Orient et… croise Debussy en de nombreuses occasions…
Bénédictus… est le musicien attitré des Roses Croix. »

p.37
« [Pour les artistes symbolistes, l’]évanescence [des danseuses bedoyas de l’exposition] est au centre
d’un mystère qui est à la fois nostalgie et douleur… La réminiscence d’un passé sans tache à jamais
révolu, d’un Eden disparu dont on perçoit quelques reflets au travers de cette volonté sacrée
d’immuable… Un grand nombre de symbolistes… pense que l’idéal grec est souillé par l’apparition
de la chrétienté et sa notion de péché. Les spectateurs initiés voient donc [en les danseuses] une
femme d’avant le mal, porteuse d’un danger inéluctable. »

p.39
« A Java, le gamelan est un ensemble sacré. Il possède une âme que les instrumentistes comme les
danseurs incarnent le temps d’une représentation »

LA MUSIQUE

p.49
« Ces anecdotes mettent en relief la ténacité de Tiersot [à vouloir noter la musique et comprendre son
langage] mais également la vanité de son entreprise. L’attitude occidentale qui consiste à
nécessairement passer par une forme d’écriture pour mémoriser et transmettre une musique, est
étrangère à de nombreuse cultures extra-européennes. Le petit air moqueur [du musicien javanais]
Rim-bô résume à lui seul le ridicule d’un occidental qui cherche laborieusement à figer sur du papier
un art qui lui est totalement étranger. »
« Les Pande sont les forgerons facteurs et accordeurs des gamelan. Leur fonction est sacrée. »
p.52
« La prodigieuse complexité rythmique se réduit à quelques figures simplistes et les rencontres
harmoniques aléatoires se résume à un pauvre accord de ré mineur agrémenté d’un sol dont la
justesse, selon Tiersot, n’est « pas irréprochable »… [il] a reculé devant l’impossibilité de noter quoi
que ce soit [de la partie de kendang]… on saisit davantage le fossé qui existe entre la musique
entendue en 1889 et cette proposition écrite [de Tiersot]. »

Cependant, la notation musicale occidentale traditionnelle, celle du XIXe siècle par


exemple, est aussi une notation simplifiée, une notation fonctionnelle. C’est une écriture qui
permet la compréhension, elle n’est pas la représentation de ce que l’on entend exactement. On
appelle d’habitude cet écart entre la partition et le rendu audible « interprétation », mais c’est
plus que cela, c’est l’essence même du texte qui est dans cet écart. L’idée de noter la musique de
gamelan n’est pas si absurde. La tradition écrite ne peut se passer d’une tradition orale de
décryptage de l’écriture. Le problème dans la retranscription de musique javanaise, c’est
d’utiliser une écriture symbolique, programme d’exécution, comme une transcription fidèle
d’une musique entendue.

Tiersot, p.53 : « Je doute fort qu’il existe dans ce pays des règles concernant les combinaisons de sons
simultanés, et je présume que, chez les musiciens javanais, un certain instinct, joint à une routine
produite par la longue pratique d’un art qui ne s’est modifié jamais, tiennent lieu de tout principe

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