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harmonique… (p.

55) N’y aurait-il pas de curieux rapprochements à faire entre les procédés de la
musique javanaise et ceux de notre école polyphonique occidentale du 15e et du 16e siècle ? Ce chant
du rebab, c’est le chant donné des messes de l’homme armé… les dessins diversement figurés des
autres instruments du gamelang sont des contrepoints qui, pour avoir moins de fixité que ceux de
Josquin des Prés ou de Palestrina, procèdent évidemment de principes identiques. »

p.55
« Ce que Tiersot retient également, c’est la longueur des thèmes javanais et leur caractère répétitif. »
p.56
« Il comprend que la conception répétitive de quelques formules est intrinsèquement liée à la nature
profonde de la musique javanaise de même que sa durée. Le temps oriental n’est pas temps occidental
(Un spectacle de wayang kulit peut durer plusieurs nuits. Seuls (sic) les longues soirées à Bayreuth,
très prisées en cette fin de siècle, se rapprochent de cette impression de temps suspendu.). Bien que les
spectacles de danses proposés à l’exposition universelle soient singulièrement écourtés poru satisfaire
des habitudes des visiteurs, chacun se trouve « baigné » dans un écoulement temporel profondément
différent. 
L’impression d’absence de din donne l’occasion à Tiersot de faite un peu de métaphysique ; sans
doute connait-il… la place centrale qu’occupe le mythe de l’éternel retour »
p.57
« L’attention de Tiersot est concentrée sur l’aspect mouvant du rythme du texte et de la mélodie [de la
voix]. Il fait répéter et obtient à chaque fois un exemple différent… contrairement à la musique
occidentale figée par la partition »

Émile Monod (p.61) : «   Une douzaine de musiciens accroupis des deux côtés de l’estrade, font
entendre les premières notes d’une symphonie dont le motif unique va se dérouler, pour ainsi dire,
sans fin. Une harmonie étrange dont les accords sont comme des dissonances atténuées. Ces notes
cristallines de cloches lointaines, cette tonalité alanguie dont la douceur plaintive semble exprimer de
vagues douleurs nous berce délicieusement. La mélancolie engourdissante qui nous envahit, le plaisir
mêlé de souffrance indécise, que nous éprouvons, paraissent inexplicables. Pourquoi nous efforcer de
les définir ? Peut-on analyser un rêve ? Par suite d’un phénomène qui nous échappe, cette musique fait
vibrer en nous des cordes demeurées vierges, et la fraicheur des sensations qui en résultentt intensifie
la jouissance qu’elles nous procurent. »

p.64
« A l’image des danseuses, cette musique est ressentie comme féminine. Le pouvoir de séduction est
immédiat… Le mystère est renforcé par l’incompréhension de son langage. »

DEBUSSY

1889, UNE NOUVELLE FAÇON DE PENSER

P.73 Influence de et enthousiasme pour Wagner


« Debussy dans un premier temps n’échappe pas de façon radicale à la règle. Il apprécie Wagner. Mais
quel choix a-t-il ? Wagner représente pour ce jeune compositeur la seule alternative crédible à une
musique conformiste défendue par Gounod, Massenet ou Saint-Saëns. »
Encore enthousiaste début 1889 (questionnaire du 15 février 1889), Debussy est plus critique à la fin
de l’année (entretiens avec Guiraud noté par Maurice Emmanuel), après être alé à Bayreuth écouter
Tristan.
p.77
«   Debussy n’accepte plus l’ensemble des données qui caractérisent le langage tonal… Une telle
remise en cause dans un délai aussi rapide ne peut s’expliquer que par une révélation. il nous semble

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