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A L'USAGE
~7,
PAR M.
-^
NÀDAULT DE BUFFON
\INGÉNIEUR EN CHEF
\ \ , *, •
AIOTEN .CHEï'.BE
LA DIVISION DU SERVICE HYDRAULIQUE
\ .
: £0" MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS
TOME PREMIER
RIVIÈRES ET CANAUX NAVIGABLES
PARIS
MARESCQ AÎNÉ, LIBRAIRE-ÉDITEUR
17, RUE SOUFFLOT, 17
1874
DES USINES
ET AUTRES ÉTABLISSEMENTS
DÉVELOPPEMENTS
LIVRE I
PRINCIPES GÉNÉRAUX
INTRODUCTION
ANCIENNETÉ DES MOULINS AL'EAU. —PREMIERS RÈGLEMENTS
DONT ILS ONT ÉTÉ L'OBJET.
SECTION I
SECTION II
NÉCESSITÉ D'UNE SURVEILLANCE ACTIVE DE LA PART DE L'ADMINISTRA-
TION SUR L'USAGE DES EAUX COURANTES.
riations.
Dans la plupart des contrées du nord etdu centre de
la France,, les cours- d'eau" traversent généralement
des terrains d'âlluvion, qui ne sont pas en état de ré-
sister à leurs- atteintes. Malheureusement lès moyens
que l'on emploie sans discernement, pour les y sous-
traire, tendent à aggraver le mal, envisagé dans son
ensemble, bien plutôt qu?à le prévenir.
Les déboisements, dont l'effet est si nuisible^ étant
poussés à leur dernier termes sur tous lès terrains
élevés ou inclinés, finissent par dénaturer complè-
tement la surface dû' paysy et exercent même une in-
flu ence marquée sur les circonstances atmosphériques
dans lesquelles' ce pays se trouvait auparavant ; car la
portion d'eau qui s'évaporait en très-grande quantité
sur l'étendue des forêts, .dévient presque nulle après
leur destruction. Elle est entraînée dans les torrents,
ainsi que celle qui était" destinée à alimenter les
sources; ce qui tend à augmenter encore la durée
et l'inconvénient des sécheresses.
La destruction progressive; desbois: est un de ces
faits généraux qui tendent à se propager; dans toutes
les contrées- du globe, et qui se fait d'autant plus re-
marquer dans chacune d'elles; que la' civilisation y est
5
SURVEILLANCE DE L'ADMINISTRATION. 27
plus ancienne. Il est cependant essentiel de dire que
les effets désastreux qui en résultent ne peuvent at-
teindre leur plus haut degré d'intensité que dans les
régions méridionales. Celte assertion se vérifie surtout
dans ces contrées célèbres où l'histoire a placé les
premières scènes de la vie sociale, et qui, jadis si flo-
rissantes, ne sont plus aujourd'hui que des déserts
arides, sillonnés par quelques rares torrents.
À un degré moins avancé, une partie de l'Italie, et
surtout l'admirable plaine arrosée par le Pô, offre sur
une très-grande échelle un exemple frappant des effets
dont il s'agit. Le déboisement et la mise en culture
des pentes dès Alpes et des Apennins, formant le con-
tour de l'immense bassin traversé par ce fleuve, sont un
fait bien constaté. Il s'est opéré graduellement dans
le cours des quatre ou cinq derniers siècles; mais la
violence des crues et la quantité de limon charrié par
les eaux ont augmenté dans une proportion très-
rapide. La nécessité de contenir cette masse d'eau
entre des digues en a encore augmenté les inconvé-
nients, car les attérissements, qui avaient d'abord la
liberté de se répandre sur une vaste étendue de ter-
rain, se trouvent ainsi presque entièrement repoussés
sur le rivage de l'Adriatique, où le fleuve traverse à
son embouchure un vaste promontoire formé unique-
ment de ses propres allûvions.
Le Pô, par la nature terrible de ses crues, par les
exhaussements successifs de son lit, devient chaque an-
née un fléau plus redoutable pour la contrée qu'il
parcourt; car une seule rupture de ses digues, qui
28 ÉTABLISSEMENTS HYDRAULIQUES.
.
SECTION I •
§ I. —Législation ancienne.
La haute importance de la navigation fluviale et
les entraves que tendent à y apporter les constructions
en lit de rivière, destinées à d'autres usages, appelaient
nécessairement sur ce point l'attention du législateur.
Aussi, de tout temps fut-il reconnu en France,
comme un principe fondamental, que les fleuves et
rivières navigables faisaient essentiellement partie du
domaine public (qui se confondait anciennement avec
celui de la couronne); qu'en conséquence, nul n'y de-
vait prétendre aucun droit, ou usage quelconque,
pouvant préjudicier à leur destination publique, con-
sistant dans le transport des marchandises et des per-
sonnes.—L'administrationet la haute police deces cours
d'eau a donc toujours appartenu au chef de l'Etat.
Aussi, noire législation présente-t-elle des monu-
ments très-anciens, qui consacrent ce droit. Parmi les
ordonnances ayant pour objet la liberté des rivières
36 COURS D'EAU DU DOMAINE PUBLIC.
navigables, on peut citer: celle de Philippe le Bel, du
mois d'août 1291 ; celle de Philippe de Valois, du mois
d'avril 1346; celles de Charles VI, des mois de mars
1388 et septembre 1402; celles de François 1", des
mois de mars 1515 et mai 1280; celle de Henri H, de
février 1550; celles de Charles IX, des mois de fé-
vrier 1566 (1) et octobre 1570; celle de Henri III, du
mois d'octobre 1583; celle de Henri IV, du mois de
mai 1597 ; enfin les ordonnances et édits de Louis XIV,
qui sont relatés au chapitre suivant.
La plupart de ces ordonnances proclament ou re-
connaissent implicitement, le principe d'inaliénabilité
du domaine public, et le droit du souverain, en tout
ce qui se rattachait aux rivières navigables. Chacune
d'elles témoigne de la sollicitude que fit naître cons-
tamment cet objet essentiel de l'administration publi-
que. Mais cela ne suffisait pas, dans l'état d'affaiblisse-
ment où était tombée l'autorité royale, par les enva-
hissements successifs de la féodalité ; à une époque où
les propriétaires de fiefs pouvaient lever impunément
l'étendard de la révolte, et disputer au roi les plus in-
contestables de ses prérogatives. La période allant de
la fin du xmc siècle à la fin du xvic à laquelle cor-
respondent principalement les ordonnances préci-
tées, était particulièrement remarquable par cette
« public. »
Loi du 6 octobre 1791.
ART. 4.
— « Nul ne peut se prétendre propriétaire ex-
ce
clusif des eaux d'un fleuve ou d'une rivière naviga-
« ble ou flottable. »
Code civil.
ART. 538.
— « Les chemins... les fleuves et rivières
« navigables ou flottables, etc. ; et généralement toutes
« les portions du territoire national qui ne sont pas
« susceptibles d'une propriété privée, sont considérées
« comme des dépendances du domaine public. »
La loi du 15 avril 1829 (art. 1er), sur la pêche fluviale,
consacre implicitement le même principe.
De toutes les choses qui doivent faire partie du do-
maine public, les rivières navigables occupent incon-
testablement le premier rang; car elles appartiennent
à ce domaine, non-seulement par suite de leur consé-
cration à un usage public, mais encore parce qu'elles
40 COURS D'EAU DU DOMAINE PUBLIC.
SECTION II
§ 1.
— Bras non navigables.
Les bras, ou ramifications non navigables, des ri-
vières navigables, sont assimilés à ces rivières elles-
mêmes, et sont à ce titre considérés comme faisant
partie du domaine public. Il y a pour cela deux rai-
sons principales : d'abord, à cause des variations et
des changements fréquents qui s'opèrent dans le lit
naturel de toutes les rivières, rien n'assure que la navi-
gation qui s'effectue aujourd'hui dans le bras de droite,
ne sera pas obligée de se reporter d'un moment à l'au-
tre dans le bras de gauche, et d'abandonner son an-
cienne direction ; si le thalweg du fleuve vient à subir
un changement analogue. Car là où le tirant d'eau
devient insuffisant, il n'y a pas de navigation possible,
et souvent des travaux de dragage, curage, etc., sont
insuffisants pour remédier aux effets du travail lent,
mais continuel, des eaux courantes. Ainsi, lorsqu'une
rivière navigable se bifurque ou se ramifie, on ne peut
jamais savoir au juste quel est celui des divers bras
que réclamera le service de la navigation, à une épo-
que ultérieure. Il était donc nécessaire que l'adminis-
tration les conservât tous sous sa surveillance.
Un autre motif non moins essentiel, qui sert de base
au même principe, c'est qu'à l'aide de dérivations et
de saignées, faites dans de simples ruisseaux apparte-
nant à une rivière navigable, on pourrait, en été, ap-
pauvrir cette rivière sur une longueur considérable et
y gêner par là, ou même y suspendre, l'exercice de la
navigation.
SITUATION SPÉCIALE. 45
Il est bien entendu qu'il'ne s'agit pas ici des af-
fluents non navigables des rivières du domaine public,
ni même des portions supérieures de ces rivières, con-
sidérées en amont du point où commerce la naviga-
tion; car un cours d'eau quelconque ayant toujours
caractère d'affluent d'un certain ordre, pour le fleuve
dans le bassin duquel vient définitivement aboutir le
tribut de ses eaux, il n'en serait pas resté un seul dans
le domaine commun.
Si une rivière n'est navigable qu'en certaines par-
ties de son cours, ces parties doivent être exclusivement
considérées comme faisant partie du domaine pu-
blic (1).
Les arrêts du conseil qui établissent le principe que
les bras, même non navigables ; des rivières navigables
font, comme celles-ci, partie du domaine public, sont :
1° L'arrêt du 22 janvier 1824 (Sr Hache), reconnais-
sant la compétence du conseil de préfecture du dépar-
tement de l'Eure, pour ordonner la destruction d'ou-
vrages construits en contravention sur deux canaux
dépendants de la rivière de ce nom ;
2° Celui du 21 juin 1826 (<Sr Jourdain), reconnais-
sant la compétence de ce conseil, pour connaître d'une
contravention commise sur un autre bras de la même
rivière ;
3° Celui du 29 août 1824 (S1 Delorme), approuvant
un arrêt du conseil de préfecture du département de
la Seine, qui a rejeté une demande en indemnité re-
Édit du mois d'avril 1668.
(1)
— Arrêts des 10 avril et 9 no-
vembre 1694. — Cass., 29 juillet 1813 et 22 août 1819.
46 COURS D'EAU DU DOMAINE PUBLIC.
SECTION III
CHAPITRE PREMIER
ADMINISTRATION ACTIVE. — POUVOIR EXÉCUTIF.
SECTION I
AUTORITÉ ADMINISTRATIVE.
l
doit réserver à administration toute espèce d'in-
« On
terprétation des dispositions du litre et de tous les actes
préparatoires qui le constituent. »
CASS., 22 mai 1824.
ce
Siparties, plaidant sur l'effet d'une autorisa-
les
tion administrative, placent toute la difficulté dans le
point de savoir quel est le sens de l'acte administratif,
les tribunaux doivent renvoyer à l'administration pour
s'interpréter elle-même, encore qu'il s'agisse de servi-
tude prétendue autorisée par l'acte administratif. »
CASS., 31 janvier 1826.
SECTION II
SECTION III
PRÉFETS, SOUS-PRÉFETS, MAIRES, ET AUTRES FONCTIONNAIRES APPELÉS
A PARTICIPER SOIT A L'INSTRUCTION, SOIT A L'EXÉCUTION DES RÈ-
GLEMENTS D'ADMINISTRATION PUBLIQUE.
— Préfets.
§ 1.
SECTION I
AUTORITÉ JUDICIAIRE.
ce
II est défendu aux juges de prononcer par voie
ce
de disposition générale et réglementaire sur les
ce causes qui leur sont soumises (1). »
D'après l'art. 46 du décret du 20 avril 1810, ce Toute
ce
action d:office de la part du ministère public et des
« maiïistrats est interdite, hors des cas déterminés
<( par
la loi. »
Enfin, un arrêt de la Cour de cassation du 6 avril
1830, qui a plusieurs analogues, consacre également
cette maxime :
Que les tribunaux ne sont légalement saisis, et ne
peuvent connaître que des demandes portées devant
eux; qu'ils.ne doivent point prendre de décisions sur
des points qui n'ont pas fait l'objet des contestations à
eux soumises.
On pourrait peut-être remarquer qu'il n'existe pas
de disposition équivalente, qui interdise à l'adminis-
tration d'empiéter sur les attributions judiciaires. Mais,.
à côté du principe formellement établi par les lois pré-
citées, il y a cette maxime fondamentale de notre droit
public, d'après laquelle un acte purement adminis-
tratif ne peut jamais préjudicier à des droits acquis;
de sorte que ces droits sont toujours intégralement ré-
servés devant les tribunaux. D'ailleurs, à l'époque où
furent rendues lesdites lois, c'étaitl'adminislration-qu'il
fallait défendre contre le retour des empiétements et
de l'esprit d'envahissement, qui avaient signalé le
pouvoir inamovible, sous l'ancien régime.
aussi les articles 141 et 142 du Code de procédure
(1) Voyez
civ., et un arrêt de la Cour de cassation du 24 août 1821.
AUTORITÉ JUDICIAIRE. 83
Résumé. — Ainsi donc, pour résumer en peu de
mots, la compétence des tribunaux, on voit:
Qu'ils ne doivent jamais procéder d'office; encore
moins par forme de règlement, ou sur des intérêts col-
lectifs ;
Que, dès lors, ils ne peuvent ni accorder, ni modifier
des permissions d'usines, ni annuler aucune permission
administrative, sous prétexte qu'elle n'aurait pas été
donnée suivant les formes légales ;
Ni faire sur la hauteur des eaux, même entre des
intérêts privés, des dispositions qui empiètent sur la
prérogative de l'administration ;
Ni connaître des oppositions ou réclamations tendant
à faire modifier ou interpréter un acte administratif,
ou à en déterminer l'étendue et les effets.
Au contraire, c'est à eux qu'il appartient exclusi-
vement :
De connaître de toutes les contestations qui s'élèvent
entre particuliers, relativement à l'usage des eaux, poul-
ies usines, etc. ; quand lesdites contestations doivent
se résoudre par l'examen et l'appréciation de titres, et
d'après les règles du droit commun ;
De prononcer sur toutes les questions de propriété,
d'usage, ou de servitude, qui s'élèvent sur la même
matière ;
De prononcer sur les demandes en indemnité, ou
dommages-intérêts, et généralement sur tous les in-
térêts pécuniaires, débattus entre particuliers, par
suite de voies de fait, dommages, ou entreprises quel-
conques; sans être liés dans l'appréciation de ces dom-
84 COMPÉTENCE.
ce
la part des juges interpréter un acte
Ce n'est pas de
administratif, et par suite commettre un excès de pou-
voir, que de déterminer dans une contestation entre
particuliers le sens d'un règlement administratif, sur la
hauteur des eaux d'une rivière en se fondant d'ailleurs
sur une convention des parties, faite en exécution de ce
règlement et sur une expertise ordonnée en justice. »
CASS., 22 décembre 1824.
ee
tribunaux ne peuvent interpréter les actes admi-
Les
nistratifs, mais ils doivent en faire l'application lors-
qu'ils sont clairs et précis. »
CASS., 9 août 1825.
ee
S'il est vrai, en règle générale, que quand les par-
ties ne sont pas d'accord sur la régularité, le sens et la
portée d'un acte administratif, les tribunaux doivent
surseoir à prononcer, jusqu'à ce que l'autorité adminis-
trative ait expliqué ou réformé cet acte, cette règle
doit souffrir et souffre exception, lorsque la régu-
larité, le sens et la portée de l'acte, administratif sont
manifestes. Que s'il en était autrement, il pourrait dé-
pendre d'une partie de paralyser arbitrairement le
pouvoir et le devoir qu'ont les tribunaux, d'appliquer
les actes administratifs qui leur sont présentés, lorsque
celte application ne nécessite pas l'interprétation préa-
lable dudit acte. »
CASS., 26 février 1834.
ee
côté du principe constitutionnel qui défend aux
A
tribunaux de s'immiscer dans les actes du pouvoir ad-
86 !
COMPÉTENCE.
SECTION II
ce
Maîtrises des eaux et forêts, prévôtés, trésoreries
de France, cours des aides, parlements, Conseil d'état,
tout disparut dans le gouffre de la révolution; et l'As-
semblée constituante dressa au milieu des ruines l'é-
difice parallèle des deux pouvoirs, administratif et ju-
diciaire. »
Delà les deux grandes divisions actuelles de la jus-
tice en France, savoir, la justice civile et la justice ad-
ministrative. Mais ce que l'assemblée constituante n'a-
vait pas fait, et ce que le directoire réalisa si utilement
après elle, ce fut de séparer l'action administrative
s'appliquant aux masses, de l'action administrative
s'appliquant aux individus. Or c'est seulement de cette
subdivision que pouvaient résulter les garanties néces-
saires au maintien des intérêts généraux et des intérêts
particuliers, car ces derniers se trouvent fréquemment
engagés dans des questions administratives.
Il y a donc en France :
1° Une administration active qui agit exclusivement
sous l'influence du pouvoir exécutif, et qui réunit au-
tour d'elle de nombreux auxiliaires.
2° Des tribunaux judiciaires.
3° Des tribunaux chargés du contentieux administra-
tifet dont les attributions sont définies par les lois spé-
ciales.
Beaucoup d'écrivains ont émis l'opinion que, sous
l'ancien régime, tous les pouvoirs résidant dans la
main du prince et que tous en dérivant comme de
leur source naturelle, ils n'avaient'pas besoin d'être
séparés, puisque le roi ayant le droit incontestable de
88 COMPÉTENCE.
CONTENTIEUX ADMINISTRATIF.
SECTION I
CONSEILS DE PRÉFECTURE.
ee
pris ou fouillés, pour la confection des chemins,
ce canaux et autres ouvrages publics ;
ce
Sur les difficultés qui pourront s'élever en matière
ce
de grande voirie. »
Et par la loi du 14 floréal an XI, relative au curage
des canaux et rivières non navigables, ainsi qu'à l'en-
tretien des digues et ouvrages d'art qui y correspon-
dent et dont le dernier article est ainsi conçu :
ce
ART. 4.
— Toutes les contestations relatives aux
ee
rôles de répartition des dépenses, aux réclamations
ce
des individus imposés, et à la confection des tra-
ce vaux, seront
portées devant le conseil de préfecture ;
« sauf le recours au gouvernement qui décidera en
« Conseil d'État. »
Ainsi donc, la répression des contraventions com-
mises à l'occasion des usines, sur les rivières navigables,
et le jugement des réclamations élevées par les particu-
liers, sur la répartition des dépenses relatives, soit à
l'entretien des digues, soit au curage des biefs et autres
cours d'eau non navigables, sont incontestablement
dans les attributions exclusives des conseils de pré-
fecture.
En ce qui concerne l'application de leur compétence
au règlement des indemnités, pour le fait de dépré-
ciations, occasionnées aux usines par l'exécution de
travaux publics, il y a dans la jurisprudence du Conseil
d'État, et dans celle de la Cour de cassation, quelques
dissidences assez graves, qui sont examinées et discu-
tées dans les chapitres consacrés à cet objet.
Ces conseils interviennent encore d'une manière
CONSEILS DE PRÉFECTURE. 101
spéciale, en vertu du décret du 15 octobre 1810, dans
l'examen des oppositions élevées contre certaines classes
d'ateliers insalubres ou incommodes; mais cette ma-
tière ne rentre pas dans le cadre du présent ouvrage.
Car lors même qu'une fabrique aurait le double carac-
tère d'établissement insalubre et d'usine hydraulique, il
y aurait lieu de l'examiner successivement, sous' ces
deux rapports. Or les usines dont il est traité ici sont
considérées principalement sous le rapport de l'emploi
de l'eau courante, et abstraction faite de toute nomen-
clature.
La loi du 28 pluviôse an VIII a bien positivement
institué les conseils de préfecture à titre déjuges, char-
gés de prononcer sur le contentieux administratif, dans
le but d'offrir aux parties intéressées des garanties
qu'elles n'avaient pas auparavant.
Dans l'usage, l'instruction des affaires se fait de-
vant eux, soit sur plaidoirie orale, soit par écrit et sur
mémoires, qui sont communiqués administrativement
aux parties adverses, pour avoir leurs contredits.
Leur prétoire est la salle des séances ordinaires du
conseil de préfecture; dans toutes les matières de
grande voirie, l'ingénieur en chef du département y
remplit les fonctions du ministère public ; le préfet ou
le plus ancien des conseillers préside ; un autre con-
seiller remplit l'office de greffier pour la rédaction des-
arrêts; enfin, un huissier est attaché à ce tribunal
pour les notifications légales.
En ce qui touche la compétence de ces conseils,
voici les dispositions essentielles, basées sur des arrêts,
102 CONTENTIEUX ADMINISTRATIF.
telles qu'elles sont rapportées par M. de Cormenin (1).
Détail des attributions et de la procédure. — ce Les
conseils de préfecture sont composés de trois ou de
quatre membres, selon l'importance des départements;
non compris celui de la Seine, qui, aujourd'hui, en
a huit. Le préfet compte parmi les membres ; s'il est
présent, il les préside, même lorsque ses propres ar-
rêts sont, engagés dans le débat (2). En cas de partage
sa voix est prépondérante.
<e
Les conseils de préfecture prennent des arrêtés
préparatoires pour ordonner, suivant les cas, des ap-
ports de pièces, des vérifications de faits, des levées de
plan, des descentes sur les lieux, des expertises ; mais
ils ne sont pas liés par des rapports d'experts.
ce
Ils ne peuvent, en matière contentieuse, s'abstenir
pour cause de récusation; sans cela il arriverait qu'au
gré de l'intérêt ou des passions, ou des menaces d'un
citoyen, l'administration, dont la marche doit être ra-
pide, se verrait sans cesse paralysée. Tous actes de ré-
cusation de préfets ou de conseillers de préfecture,
n'étant pas autorisés par les lois, sont annulés par le
Conseil d'état, ainsi que les arrêtés qui les admettent,
ce
Du principe que leurs arrêtés ont la forme de ju-
SECTION II
CONSEIL D'ÉTAT.
SECTION III
•.''
(1) Voir
lume.
le texte de ladite loi, dans les notes à la fin du vo-
TRIBUNAL DES CONFLITS. i 2,3
CHAPITRE I
SECTION I
ÉTABLISSEMENTS ANCIENS (ANTÉHIEUBS A 1668).
SECTION II
ÉTABLISSEMENTS ANCIENS (DE 1668 A L'AN Vl).
.
SECTION III
ÉTABLISSEMENTS MODERNES (POSTÉRIEURS A I.'AK Vl).
§ I. —Législation actuelle.
L'anarchie qui accompagne toujours les grandes
commotions politiques, et le règne de la terreur,
étaient peu propices aux améliorations qu'il s'agissait
d'obtenir, sur les rivières navigables.
Aux abus monarchiques, succédaient, avec une ef-
frayante intensité, les abus révolutionnaires ; et, pen-
dant les cinq premières années du nouveau régime,
bien loin d'obtenir la suppression des établissements
nuisibles, on en voyait chaque jour s'élever impuné-
ment de nouveaux.
138 .PERMISSIONS.
Le gouvernement républicain avait d'ailleurs fait
vendre une grande partie de ces établissements, com-
pris dans des domaines nationaux, sans s'inquiéter s'ils
étaient fondés ou non fondés en titres, s'ils étaient sus-
ceptibles d'être conservés, ou si, au contraire, il était
nécessaire d'en ordonner la destruction, que réclamait
le bien de la navigation.
De sorte que les choses en vinrent bientôt à un point
tel, que le commerce par eau se trouva presque
anéanti; les rivières du domaine public, continuant
d'être abandonnées à la merci des particuliers, qui
s'en disputaient l'usage. C'est dans ces circonstances
qu'il devint de la plus grande urgence de pourvoir à
un état de choses si déplorable, en prenant immédia-
tement des mesures efficaces pour assurer la liberté
des rivières navigables.
Tel fut l'objet de l'arrêté du gouvernement direc-
torial, en date du 19 ventôse an VI, dont voici la
teneur :
Arrêté du directoire exécutif, sur les mesures à
prendre pour assurer le libre cours des rivières et canaux
navigables et flottables.
« LE DIRECTOIRE EXÉCCTIF, vu : 1° les articles 42, 43 et
44 de l'ordonnance des eaux et forêts du mois d'août
1669, portant :
ART. 42. « Nul, soit propriétaire, soit engagiste, ne
« pourra faire moulins, batardeaux, écluses, ni autres
« édifices ou empêchements nuisibles au cours de l'eau,
« dans les fleuves et rivières navigables et flottables, ni
« même y jeter aucunes ordures, immondices, ou les
PERMISSIONS. 139
ce
fleuves et rivières navigables, les rivages, lais et
ec
du territoire national, qui ne sont pas susceptibles
d'une propriété privée, sont considérés comme des
ce
ee magement. »
7° La loi du 21 septembre 1792 portant que, jus-
ce
ce
qu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné, les lois
ce non
abrogées seront provisoirement exécutées. »
Considérant qu'au mépris des lois ci-dessus, les ri-
ce
ce
vières navigables et flottables, les canaux d'irrigation
ce et
de dessèchement, tant publics que privés, sont,
ce
dans la plupart des départements de la république,
« obstrués pas des batardeaux, écluses, gords, per-
ce
tuiSj murs, chaussées, plants d'arbres, fascines, pi-
ce
lotis, filets dormants et à mailles ferrées, réservoirs,
ce
engins permanents, etc. ; que de là résultent non-
ce
seulement l'inondation des terres riveraines et Tinter-^
ce
ruption de la navigation, maisl'atterrissement même,
cèdes rivières et canaux navigables, dont le fond
ce
ensablé ou envasé s'élève dans une proportion
ce
effrayante ; qu'une plus longue tolérance de cet abus
142 PERMISSIONS.
ce
ferait Mentôt disparaître le système entier de la na-
ccvigation intérieure de la république; qui, lorsqu'il
ce aura reçu tous ses
développements par des ouvrages
ce
d'art, doit porter l'industrie et l'agriculture de la
« France à un point auquel aucune autre nation ne
ce
pourrait atteindre ;
ce
Considérant que pour assurer à la république les
« avantages qu'elle tient de la nature et de sa position
ce
entre l'Océan, la Méditerranée et les grandes chaînes
ce
de montagnes, d^où partent une foule de fleuves et
ce
de rivières secondaires, il ne s'agit que de rappeler aux
ce
autorités constituées et aux citoyens, les lois existantes
ce sur cette
matière ;
ec
En vertu de l'article 144 de la constitution, ordonne
ce que
les lois ci-dessus transcrites seront exécutées
ce
selon leur forme et teneur, et en conséquence arrête
ce ce
qui suit :
ce
ART. 1er. Dans le mois de la publication du pré-
ce sent
arrêté, chaque administration départementale
« nommera un ou plusieurs ingénieurs et un ou plu-
ce
sieurs propriétaires, pour, dans les deux mois sui-
cc vants,
procéder dans toute l'étendue de son arron-
ce
dissement, à la visite de toutes les rivières navigables
ce
et flottables, de tous les canaux d'irrigation. et de
ce
dessèchement généraux, et en dresser procès-verbal,
ce
à l'effet de constater :
ec 1»
Les ponts, chaussées, digues, écluses, usines,
.
ce
moulins, plantations, utiles à la navigation, à l'in-
cc
dustrie, au dessèchement ou à l'irrigation des
« terres; '_
-
PERMISSIONS. 143
ce
2" Les établissements de ce genre, les bafardeaux,
.
ce
les pilotis, gords, pertuis, murs, amas de pierres,
et terres,
fascines, pêcheries, filets dormants etàmailles
ce
ferrées, réservoirs, engins permanents et tous autres
ce
empêchements nuisibles au cours de l'eau.
ce
3° Copie de ce procès-verbal sera envoyée au mi-
ce
nistre de l'intérieur.
ce
4° Les administrations départementales enjoin-
cc
dront à tous propriétaires d'usines, écluses, ponts,
ce
batardeaux, etc., de faire connaître leurs titres de
ce
propriété, et à cet effet d'en déposer des copies au-
ce
thentiques aux secrétariats des administrations mu-
ce
nicipales, qui les transmettront aux administrations
ce
départementales.
.
ce
5° Les administrations départementales dresseront
ec un
état séparé de toutes les usines, moulins, chaus-
cc
sées, etc., reconnus dangereux et nuisibles à la na-
ce
vigation, au libre cours des eaux, au dessèchement,
ce
à l'irrigation des terres, mais dont la propriété sera
ce
fondée en titre.
ce
6° Elles ordonneront la destruction, dans le mois,
ce
de tous ceux de ces établissements qui ne se trou-
ée veront pas
fondées en titres, ou qui n'auront d'au-
ee
très litres que des concessions féodales abolies.
ce
7° Le délai prescrit par l'article précédent pourra
.
ce
être prorogéjusques et y compris les deuxmoissui-
ee vants;
passé lesquels, hors le cas d'obstacles reconnus
ce
invincibles par les administrations centrales, la des-
ee
truction n'étant pas opérée par le propriétaire, sera
ce
faite à ses frais et à la diligence du commissaire du
144 PERMISSIONS.
ec
directoire exécutif, près chaque administration cen-
ce
traie.
ce
8° Ne pourront néanmoins les administrations cen-
cc
traies ordonner la destruction des chaussées, gords,
ce
moulins, usines, etc., qu'un mois après en avoir
ce
averti les administrations centrales des départements
ec
inférieur et supérieur, situés sur les bords des fleuves
ce ou
rivières, afin que celles-ci fassent leurs disposi-
ce
lions en conséquence.
ce
9° Les administrations centrales des départements
ce
inférieur et supérieur, qui auront sujet de craindre
ce
les résultats de cette destruction, en préviendront
ce
sur-le-champ le ministre de l'intérieur, qui pourra,
ce
s'il y a lieu, suspendre l'exécution de l'arrêté par le-
ce
quel elle aura été ordonnée.
ce
10° Il est enjoint aux administrations centrales et
ce
municipales, et aux commissaires du directoire exé-
ee
cutif établies près d'elles, de veiller avec la plus sé-
ee
vère exactitude, à ce qu'il ne soit établi, par la suite,
ee aucun
pout, aucune chaussée permanente ou mobile,
ce aucune
écluse ou usine, aucun batardeau, moulin,
ce
digue ou autre obstacle quelconque au libre cours
ce
des eaux, dans les rivières navigables et flottables,
ce dans
les canaux d'irrigation ou de dessèchement gé-
cc
néraux, sans en avoir préalablement obtenu la per-
ce
mission de l'administration centrale, qui ne pourra
«e
l'accorder que de l'autorisation expresse du direc-
te toire exécutif.
te 11°
Ils veilleront pareillement à ce que nul ne dé-
ce tourne
le cours des eaux de rivières et canaux navi-
PERMISSIONS. 14b
ce
gables ou flottables, et n'y fasse des prises d'eau ou
ce
saignées, pour l'irrigation des terres qu'après y avoir
ce
été autorisé par l'administration centrale; et sans
ce
pouvoir excéder le niveau qui aura été défér-
ée
miné. •
ce 12°
Les propriétaires de canaux de dessèchement
ce
particuliers, ou d'irrigation, ayant à cet égard les
et
mêmes droits que la nation, il leur est réservé de se
ce
pourvoir en justice réglée, pour obtenir la démoli-
ee
tion de toutes usines, écluses, batardeaux, pêche-
ce
ries, gords, chaussées, plantations d'arbres, filets
ce
dormants ou à mailles ferrées, réservoirs, lavoirs,
« engins, abreuvoirs, prises d'eau, et généralement de
et toute
construction nuisible au libre cours des eaux,
ec
et non fondée en droits.
ce
13° Il est défendu aux administrations municipales
ce
de consentir à aucun établissement de ce genre, dans
et
les canaux de dessèchement, d'irrigation ou de na-
« vigation appartenant aux communes, sans l'autori-
té
sation formelle et préalable des administrations cen-
ee
traies.
ce 14° Il
n'est rien innové à ce qui s'est pratiqué jus-
ce qu'a
présent dans les canaux artificiels, qui sont ou-
ce
verts directement à la mer, et dans ceux qui servent à
ce
la fabrication des sels.
ce
15° Le présent arrêté sera imprimé au Bulletin des
ce
lois et proclamé, -etc. »
10
146 PERMISSIONS.
SECTION I
CONSIDÉRATIONS"DIVERSES.
ce
le courant de la rivière servant à la navigation, à
ce
peine de cinq cents livres d'amende, contre les pro-
ec
priétaires, et de châtiment exemplaire contre les
ce
meuniers ayant la conduite desdits moulins ; voulant,
ce
S. M., qu'au cas qu'il y ait quelques moulins à nef,
ce
dont les propriétaires n'auraient pas l'ordonnance
ce
d'emplacement prescrite par les règlements, ils
ce
aient, à en prendre une dans deux mois après la pu-
ce
blication du présent arrêt, qui les autorise à les éta-
tc blir dans l'emplacement qui leur aura été marqué ;
ce
sinon et faute par lesdits propriétaires de prendre
ce
ladite ordonnance, et ledit délai passé, lesdits mou-
ce
lins seront détachés et déchirés, pour les débris en
ce être
portés sur le rivage, où les grandes eaux ne pour-
ce ront
atteindre. Et ce, à la diligence des officiers de
<e
la navigation, après y avoir été autorisés par l'inten-
te dant et le commissaire départis.
ce
ART. 7. Lorsque les moulins à nef auront été pla-
ce ces,
les propriétaires ne pourront les changer hors de
ce l'emplacement, ni dans l'étendue d'icelui, à la pre-
ce
mière attache; sans permission du conservateur
ce
général de la navigation, et vérification faite préala-
ce
blement par le patron juré ; sous les mêmes peines
te que ci-dessus, et de tous dépens, dommages et
inté-
ce rets envers les marchands et bateliers, en cas
d'é-
ce
chouement, ou d'autres inconvénients occasionnés
te par lesdits moulins non emplacés.
CONSIDÉRATIONS DIVERSES. 157
ce
Les propriétaires des moulins à nef seront
ART. 8.
ce
tenus de remettre et de laisser aux mains des meu-
ec
niers, les ordonnances d'emplacement, dont une co-
ce
pie sera affichée à la porte du moulin afin que le
ce
conservateur général et le syndic, ou le patron juré,
ce
faisant leurs visites, puissent reconnaître s'ils ont été
ce
changés ; défenses sont faites auxdits meuniers de
ce
servir auxdits moulins sans être saisis de ladite or-
ce
donnance ; à peine contre le propriétaire, de cinq
ce
cents livres d'amende, perte et retardement des ba-
ee
leaux et marchandises, dommages et intérêts, et au-
et très
inconvénients; et contre les fermiers, meuniers
ec
et leurs valets, de punition corporelle. »
Ces dispositions fondamentales sur les moulins à
nef, ou autres usines sur bateaux, se trouvent repro-
duites dans les articles 8, 9 et 10 de l'arrêt du Conseil
d'État du roi, en date du 23 juillet 1783, applicable à
la navigation de la Loire.
Ces précautions sont celles qu'il convient d'appli-
quer aux moulins à nef, existant sur toutes les rivières
navigables. Les propriétaires de ces moulins doivent
de leur côté ne pas perdre de vue, que de tous les éta-
blissements privés existant, par tolérance, sur les eaux
des rivières publiques, ces moulins sont généralement
les plus nuisibles, à cause de l'espace qu'ils occupent
dans le lit même de la rivière et des changements de
place auxquels ils sont exposés ; de sorte que l'admi-
nistration ne fait que son devoir lorsqu'en cas d'ab-
sence de titre, de contravention, ou de permission
transgressée, elle ordonne la suppression d'un de ces
138 PERMISSIONS,
établissements, reconnus d'ailleurs comme nuisibles
ou dangereux pour la navigation. Les amarres doivent
en être vérifiées fréquemment, et toute modification
dans la situation autorisée constitue un délit de grande
voirie, punissable aux termes de la loi.
ce
Celui dont lia propriété borde une eau courante,
CC AUTRE QUE CELLE QUI EST DÉCLARÉE DÉPENDANCE DU DOMAINE
« PUBLIC par l'article 538, peut s'en servir à son pas-
sage pour l'irrigation de ses propriétés. »
ce
SECTION II
sages-:
ce
Les rapports des administrations financières ten-
164 PERMISSIONS.
draient à l'adoption d'un projet d'ordonnance qui serait
une refonte complète des lois et règlements actuel-
lement en vigueur, sur la matière des permissions.
ce
L'administration des domaines a donné à la ques-
tion une étendue qu'elle ne comporte pas; elle s'est
occupée de tracer les formes nouvelles d'après les-
quelles les permissions de chutes, ou prises d'eau,
pourraient être délivrées ; elle a mis au néant tous les
anciens règlements sur la matière pour les remplacer
par un règlement nouveau, sur lequel j'aurais une
foule d'observations à présenter, si j'avais à le discuter
ici ; mais je dois vous faire remarquer que s'il y avait
un règlement nouveau à préparer, c'est au départe-
ment des travaux publics que l'initiative en appartien-
drait. Les lois et les règlements actuels placent sous sa
surveillance,et dans ses attributions, la police des cours
d'eau navigables. C'est du ministère des travaux pu-
blics qu'émanent toutes les permissions relatives aux
établissements qu'on élève sur les bords de ces cours
d'eau, et. je ne vois pas comment la condition d'une
redevance attachée à ces établissements pourrait chan-
ger, à ce point, nos droits et nos devoirs respectifs.
J'ajouterai que le besoin d'un règlement nouveau n'est
nullement senti. La législation et la jurisprudence
actuelles suffisent parfaitement, et il faut bien se gar-
der de modifier, sans aucune utilité, des formes qui
sont établies depuis lontemps, qui tous les jours sont
employées, sans contestations, et qui garantissent par-
faitement les intérêts publics et les droits des tiers.
ce
De quoi s'agit-il? d'ajouter une clause nouvelle à
toutes celles qui sont aujourd'hui en usage, pour les
REDEVANCES. ' 165
permissions d'usines, et cette clause est relative à la
redevance que les permissionnaires auront à payer au
trésor. Là est la question, toute la question. Il est com-
plètement superflu de l'étendre, au delà de cette limite.
Je n'ai, pour ma part, l'intention de rien changer aux
conditions, actuellement en vigueur, et votre dépar-
tement, monsieur et cher collègue, n'a point, de son
côté, à s'en occuper.
« Je ne traiterai donc que ce qui touche la quotité et
le mode de payement de la redevance. Voici les
observations principales que j'ai à vous soumettre à ce
sujet :
« La base du cinquième ou même du dixième du
revenu, que l'on propose d'adopter, pour la redevance,
est, à priori, tout à faitexagérée. Il est rare que le cours
d'eau compte pour autant dans le revenu d'une usine
hydraulique ; lors même que l'avantage attaché à son
emploi n'est pas aussi atténué qu'il doit l'être ici par
la crainte, toujours existante, d'un retrait de permis-
sion, réservé en principe.
ce
Cette base est d'autant plus élevée, qu'outre l'im-
pôt ordinaire et les patentes, les permissionnaires d'u-
sines ou de prises d'eau sur les rivières navigables sont,
en cette seule qualité, astreints au payement d'une
part contributive dans les frais de curage de ces rivières,
ainsi que dans les dépenses de réparation et même
de reconstruction des barrages ou autres ouvrages
d'art, qui profitent à la fois à la navigation et aux éta-
blissements de ces permissionnaires.
ec
Si cette base était adoptée, le résultat le plus im-
166 PERMISSIONS.
médiat de la nouvelle mesure serait de rendre inacces-
sible à toute industrie particulière l'emploi des forces
motrices qui existent sur les rivières navigables ; et ces
forces demeureraient à jamais improductives, dans
plusieurs localités où elles peuvent être utilement em-
ployées sans nuire en aucune manière à la navigation.
ce
Au nombre des dispositions à régler sur cette ques-
tion, il sera indispensable de réserver au gouverne-
ment la faculté d'accorder des permissions gratuites ;
notamment en faveur des prises d'eau ayant pour ob-
et l'irrigation. Les entreprises de ce genre n'ont pro-
curé à leurs auteurs que des avantages douteux, sou-
vent même insuffisants, pour les indemniser de leurs
avances, tandis qu'en même temps l'agriculture pro-
fite largement du bienfait des arrosages. Faut-il donc,
en rendant obligatoire un prix quelconque, imposé à
toute concession d'eau, priver à jamais de cette source
de prospérité les territoires qui sont en position d'y
prétendre?
ce
En somme, monsieur et cher collègue, je pense
qu'il ne faut pas chercher une source sérieuse de re-
venus dans les redevances, à exiger des particuliers
qui emploieront les forces motrices, que le domaine
public peut mettre à leur disposition. L'intérêt de
l'État consiste bien plutôt dans la création même de
l'établissement industriel que dans le versement an-»
nuel d'une somme au trésor. La redevance ne doit
avoir pour objet que la reconnaissance de la propriété
publique; elle doit avoir surtout pour but de con-
sacrer la dépendance du propriétaire, vis-à-vis de
REDEVANCES., 167
l'Etat; car je ne puis "admettre, comme l'auteur du rè-
glement, que l'on doive entourer les usines construites
sur des rivières navigables de garanties, qui devien-
draient nécessairement un obstacle à l'exercice des
droits publics. Un établissement situé sur une rivière
navigable doit être soumis à la condition perpétuelle
de suppression, dès.que le gouvernement la requiert;
et il ne faut pas ouvrir aux particuliers des droits, à
venir, contre ce principe.
ce
De la part de l'État, tout autre mode de procéder
compromettrait le principe même de l'inaliénabilité
du domaine public, principe dont le maintien est iei
de la plus haute importance, dans l'intérêt, présent et
à venir, de la navigation.
ce
C'est sous l'empire de cette condition, que, jus-
qu'à ce jour, tous les établissements se sont formés,
sur des rivières navigables,
ce
En résumé, je pense :
ce
1° Que la question à résoudre doit être essentiel-
lement limitée à ce qui touche la quotité, la forme et le
mode de payement de la redevance ;
«2° Que l'État doit se réserver le droit de n'exiger
dans certains cas aucune redevance, notamment quand
il s'agit des intérêts de l'agriculture ;
ce
3° Que dans les cas où il y aura redevance, cette
redevance doit être faible, et qu'au lieu, par exemple,
de la régler au dixième du revenu net de l'établisse-
ment industriel, revenu qu'il serait bien difficile de
constater, il conviendrait de la fixer à une fraction de
l'impôt, assis sur l'établissement hydraulique;
168 PERMISSIONS.
ce
4° Que la redevance d'ailleurs doit varier suivant
que l'établissement est construit sur une rivière, natu-
rellement navigable sur une rivière canalisée, ou sur
un canal entièrement artificiel.
ce
Jeterminerai, en vous faisant remarquer, monsieur
et cher collègue, que, depuis cinq ou six ans, le nom-
bre des demandes des chutes, ou prises d'eau, sur les
rivières ou canaux navigables, n'a pas excédé, moyen-
nement, sept ou huit par année. Ainsi, sous ce nou-
veau rapport, l'intérêt du trésor n'est ici que bien fai-
blement engagé.
ce
Agréez, etc. »
Si l'on rapproche les considérations développées
dans celte lettre de celles déjà exprimées dans celle du
8 septembre 1841, on y trouve une appréciation com-
plète de la question et les véritables éléments delaso-
lution qu'elle comporte.
A partir de cette époque la même question a con-
tinué d'être étudiée en commun, par les trois minis-
tères des travaux publics, des finances et du com-
merce. — 11 y a eu des commissions spéciales et une
commission mixte. L'affaire a ensuite été porté au Con-
seil d'État et plus tard à la chambre des pairs. Mais il a
été finalement reconnu qu'il n'en avait pas lieu d'es-
pérer une solution préférable à celle que contient la
lettre ministérielle précitée.
Il est bien entendu qu'il ne s'agit que des simples
autorisations, en établissement d'usines nouvelles, sur
une rivière navigable ou flottable. Mais comme sur un
grand nombre de canaux, ou par suite du déplacement
RÉSUMÉ DU CHAPITRE. 169
des transports, il existe, à côté des écluses, des forces
motrices, disponihles et toutes constituées, la conces-
sion de ces chutes, au profit de l'industrie, n'a plus
d'analogie avec le cas examiné ci-dessus. Aussi les-
dites chutes sont-elles données en location, par l'admi-
nistration des domaines, soit directement, soit avec pu-
blicité et concurrence, à des prix proportionnés à leur
importance, et calculés généralement à tant, par force
de cheval.
SECTION III
RÉSUMÉ DU CHAPITRE
RÉPARATIONS. — RECONSTRUCTIONS.
SECTION I
dudit arrêté.
M. le ministre des travaux publics a reconnu que le
pertuis ne servant pas à la navigation et que le grillage
en question ne nuisant pas au libre écoulement des
eaux, ne constituent pas une contravention de grande
voirie.
En conséquence, l'arrêté a été annulé sans discus-
sion.
SECTION II
SECTION III
RÉSUMÉ DU CHAPITRE.
Observation 'préliminaire.
L'ordonnance de 1669 et l'arrêté du gouvernement,
du 19 thermidor an VI, défendent d'établir, sans l'au-
torisation préalable du gouvernement, aucune usine
et ouvrage quelconque, dans le lit des rivières naviga-
bles ; mais ils ne parlent pas des changements qui peu-
vent être apportés à l'état des usines anciennement
existantes.
Néanmoins, l'instruction ministérielle, du 19 ther-
midor en VI, qui sert de développement à cet arrêté,
se termine par le passage suivant:
ce
Les-mêmes règles que celles ci-dessus prescrites
pour les nouveaux établissements auront' lieu,, toutes
les fois que l'on voudra changer de place les anciens,
ou y faire quelque innovation importante. »
11 y a à faire
sur cet objet quelques distinctions es-
.
sentielles; nous allons les examiner successivement en
indiquant, pour chaque cas, les bases de la jurispru-
dence actuelle du Conseil d'État.
186 RECONSTRUCTIONS.
SECTION I
SECTION II
ce
La propriété est le droit de jouir et de disposer
des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on
n'en fasse pas un usage prohibé par les lois et règle-
ments. En fait, le canal sur lequel a été établi le troi-
sième tournant est un canal créé spécialement pour le
service des usines. Ce n'est donc qu'à l'aide d'une in-
terprétation abusivement donnée à la législation qui
régit la police des eaux, que le conseil de préfecture de
l'Eure, s'est permis d'assimiler aux canaux navigables
et flottables un canal qui rentre essentiellement dans
la classe des propriétés privées. »
Le directeur général des ponts et chaussées a défendu
l'arrêté attaqué, sous le rapport de la compétence;
par le motif que tous les canaux dérivés des rivières
navigables dépendent, comme les rivières elles-mêmes,
du domaine de la grande voirie, qui est essentiellement
dans les attributions des conseils de préfecture. 11 pen-
sait, en outre, que le moulin de Fleury n'ayant ancien-
nement que deux vannes motrices, le propriétaire de
ce moulin ne pouvait ainsi se mettre en possession,
sans autorisation du gouvernement, de tout le volume
d'eau passant dans le bras de rivière sur lequel il se
trouvait:
Le Conseil d'État,: a prononcé, dans ce sens, par l'ar-
rêt suivant :
Sur la compétence, — Considérant que la rivière
d'Andelle est navigable ; que le canal des moulins du
sieur Pinel est dérivé de cette rivière, et que ledit sieur
Pinel augmente la dépense des eaux en établissant un
troisième tournant sans autorisation; qu'ainsi le conseil
CHANGEMENTS ET ADDITIONS. 193
de préfecture était compétent pour connaître de celte
contravention ;
Au fond, considérant que, par son entreprise, le sieur
Pinel a encouru les peines prononcées par le conseil de
préfecture ;
ART. 1".
— ce
L'arrêté du conseil de préfecture du
département de l'Eure, du 10 mars 1823, est con-
firmé. Et néanmoins, ayant égard aux pertes éprou-
vées par suite de l'incendie de la filature dû sieur
Pinel, il lui est fait remise de l'amende prononcée
contre lui. »
Cet arrêt a omis d'annuler, pour excès de pouvoir,
l'arrêté du conseil de préfecture du département de
l'Eure, qui avait cru pouvoir par lui-même modérer
à 100 fr., l'amende de 1,000 fr. prononcée par l'arrêt
du 24 juin 1777, seul applicable dans l'espèce.
SECTION I
CHANGEMENT D'INDUSTRIE.
(I)FAVARD DEL'ANGLADE.
—
Répertoire, v° Moulins et Usines.
200 RECONSTRUCTIONS.
les innovations importantes qu'a eues en vue l'instruc-
tion ministérielle. Car d'après le but de l'arrêté du 19
ventôse, auquel cette instruction sert de développe-
ment, l'importance de ces changements ne peut être ap-
préciée que par leur influence sur le régime des eaux;
et dès lors, si l'on est forcé de reconnaître tout d'abord,
que cette influence sera nulle, non-seulement tous les
changements intérieurs qu'on pourra opérer ne se-
ront pas importants, sous ce rapport, mais ils n'auront
même pas le caractère d'innovation.
Ainsi donc, tout changement d'industrie, qui s'opé-
rerait dans une usine, sans rentrer dans aucune des
dispositions spéciales donf il vient d'être parlé, et sans
occasionner le moindre changement au régime des
eaux, ou au mécanisme extérieur de cette usine, ne
pourrait motiver la nécessité de recommencer pour
elle l'accomplissement des longues formalités résul-
tant de l'arrêté et de la circulaire précités.
Mais, d'une part, il est assez rare qu'on puisse dénatu-
rer totalement le travail d'une fabrique,et lui assigner
une autre destination, sans toucher aux artifices exté-
rieurs de cette usine. D'un autre côté, comme il est de
fait que, même sur nos principales rivières navigables,
les usines dont l'existence légale n'est pas bien consta-
tée sont encore en majorité, il arrive très-fréquemment
que les modifications les plus inoffensives, exécutées par
les propriétaires ou leurs fermiers, donnent naissance
à des réclamations, que l'administration doit exami-
ner, et à l'occasion desquelles, l'absence ou l'irrégula-
rité des titres se trouvent souvent mises en évidence.
CHANGEMENTS ET ADDITIONS. 20
Ainsi, l'on ment de voir que le sieur Clérisseau, qui
avait construit indûment un barrage sur la rivière
d'Essonne, pouvait se croire à l'abri de poursuites sur
cette innovation, par suite de l'adhésion qu'il avait ob-
tenue du ministre delà guerre, pour là conservation
dudit barrage. — Les propriétaires de l'usine du châ-
teau Narbonnais de Toulouse croyaient aussi pouvoir
faire impunément, sur les eaux de la Garonne, telles
entreprises que bon-leur semblait, en se prévalant du
texte d'un ancien titre féodal, dont l'extension illimi-
tée et abusive ne pouvait, dans aucun cas, être ratifiée
par le gouvernement. — Les deux espèces suivantes
confirment encore cette manière de voir.
CHAPITRE I
SECTION I
LÉGISLATION ET DÉVELOPPEMENTS.
Loi du 30 floréal an X.
ce
ART. 1". — Il sera perçu dans toute l'étendue de
ce
la république, sur les fleuves et rivières navigables,
ce un
droit de navigation intérieure, dont les produits
ce
seront spécialement et limitativement affectés à l'en-
te trelien
des à celui des pertuis, écluses, barrages
,
ce
et autres ouvrages d'art, établis pour l'avantage de
ce
la navigation. »
ce
ART. 33. Lorsqu'il s'agira de construire des
—
digues à la mer, ou contre les fleuves, rivières, tor-
208 CURAGES, DIGUES ET OUVRAGES D'ART,
ce
rents, navigables ou non navigables, la nécessité en
te sera
constatée, par le gouvermement, et la dépense
ce
supportée par les propriétés protégées, dans la pro-
te
portion de leur intérêt aux travaux, sauf les cas où
ce
le gouvernement croirait utile et juste d'accorder
ce
des secours sur les fonds publics.
ec
ART. 34. — Lorsqu'il y aura lieu de pourvoir aux
ce
dépenses d'entretien ou réparation des mêmes tra-
ce vaux, curage de canaux, qui sont en même temps
ce-de navigation et de dessèchement, il sera fait des
ce
règlements d'administration publique, qui fixeront
ec
la part contributive du gouvernement et des pro-
ce
priétaires.
ce
II en sera de même lorsqu'il s'agira de levées,
ce
barrages, pertuis, écluses, auxquels les propriétaires
ce
de moulins ou usines seraieut intéressés.
Aucune loi n'établit explicitement que le curage des
rivières navigables doit être à la charge de l'État;
mais c'est une conséquence nécessaire de ce que ces
rivières sont dans le domaine public ; car il en résulte
que l'État seul peut en avoir la gestion, c'est-à-dire en
percevoir les produits et en supporter les charges.
Aussi voit-on que la loi précitée, du 30 floréal an X,
a affecté spécialement les produits du droit de naviga-
tion, perçu par le gouvernement, à l'entretien des ou-
vrages établis, pour l'avantage de la navigation, sur
les mêmes rivières. Or, le curage compte nécessaire-
ment, parmi les divers travaux d'entretien ou de répa-
ration, qui ont pour objet la facilité ou la sûreté de la
navigation.
PARTS CONTRIBUTIVES. 209
En principe, ce curage ainsi que les dépenses relati-
ves aux ouvrages d'art, mentionnés daus l'art. 1er de la
loi du 30 floréal an X, sont donc à la charge de l'État.
Mais il y a d'importantes distinctions à faire sur ce point,
et ces distinctions sont indiquées dans les articles 33
et 34 de la loi du 16 septembre 1807. En effet, cette
loi établit d'abord, avec raison, qu'il est des ouvrages,
tels que les digues le long des fleuves et torrents, qui
profitant principalement à une certaine classe de par-
ticuliers, dont les propriétés sont, par leurs secours,
préservées des inondations, doivent être à la charge de
ces particuliers, sauf les subventions à accorder dans
certains cas par l'État. — Celte base, adoptée dans
presque tous les pays, et notamment en Italie, où les
digues ont une grande importance, est appliquée par
l'art. 34 de la ioi sus-relatée, aux dépenses de toute
uature, occasionnées par les barrages, pertuis, éclu-
ses, etc., servant à la fois à la navigation et aux usines ;
et cette application n'a rien que de très-équitable,
puisqu'elle dérive de ce principe si simple : que celui
qui a les profits d'une chose doit aussi en supporter
les inconvénients, ce Qui sentit commoda, débet etiam
sentire incommoda. »
En ce qui concerne le curage, sa nécessité résulte
généralement : 1° de ce que les eaux charrient des ma-
tières limoneuses ; 2° de ce qu'il y existe des barrages.
— Or, dans le premier cas, le curage, ne pouvant être
attribué qu'à des causes naturelles, retombe de droit
à la charge de l'État seul, qui, en principe, doit pour-
voir à tons les travaux d'entretien des rivières naviga-
14
210 CURAGES; DIGUES :EÎ'OUVRAGES D'ART.
blés. Dans le second cas ; l'enlèvement des bancs
dessable,' des <arâas de terres durgraviers, etc.,' doit
1
ce
fixer la portion contributive des propriétaires d'u-
PARTS CONTRIBUTIVES. 213
te sines, dans les travaux de la digue de Saint-Vitte. »
L'affaire étant ainsi instruite, l'arrêt suivant fut
rendu, sur le rapport de M. Tarbé de Vauxclairs, maî-
tre des requêtes :
Vu la loi du 16 septembre 1807 :
Considérant que les travaux de réparation et derér
construction de la digue de Saint-Vitte, sur le Lot,
intéressent à la fois la navigation et les propriétaires
d'usines, qui profitent de la retenue des eaux ; — Con-
sidérant que, par les arrêtés attaqués, l'imputation des
dépenses a été faite conformément aux usages locaux et
aux anciens arrêts du conseil, rendus relativement aux
travaux de cette digue;— Considérant que les avances
faites ou à faire, sur les fonds de la, navigation, pour
les travaux à exécuter d'urgence, ne préjudicient pas
au recours à exercer contre les propriétaires d'usines;
— Considérant que, si le sieur Delard croit avoir à se
plaindre des anciens usages et règlements, il ne peut en
demander la réformation, que par un règlement d'ad-
ministration publique, conformément aux articles 33
et 34 de la loi du 16 septembre 1807 :
te
ART. ior.
— La requête du sieur Delard est rejetée. »
Cet arrêt est à la fois conforme aux dispositions ac-
tuelles de la loi de 1807, et au texte des anciens règle-
ments, spécialement applicables à l'espèce ; car la dis-
tinction établie par l'arrêt de 1711 entre les menues et
grosses réparations, n'était pas applicable, puisqu'il
était constant que la digue n'avait pas été détruite par
force majeure, mais faute des travaux d'entretien, qui
étaient à la charge du propriétaire du moulin.
214 CURAGES, .DIGUES ET OUVRAGES D'ART.
ce
Que les graviers encombrant le cours de l'Aude,
entre les barrages appartenant aux sieurs de Caudeval
et Debosque, seraient enlevés, savoir : la portion qui
existait avant l'établissement du barrage du sieur De-
bosque, à la charge de la ville ; et la portion nouvelle
déposée par les eaux, aux frais du sieur Debosque ; —
Que le sieur de Caudeval ferait également enlever im-
médiatement les pieux et graviers existant dans l'em-
placement du vannage par lui construit, sans auto-
risation, en 1819, à l'aval du moulin de la porte
Saint-Jean. » — Le sieur Debosque s'est pourvu contre
cette décision et a prétendu :
ce
Que la reconstruction de son barrage n'avait nulle-
ment contribué à l'inondation du 6 octobre 1820; —
Que les véritables causes de cette inondation étaient
dans l'encombrement du lit de la rivière, provenant
du défrichement des montagnes et coteaux entourant
la ville, dont les terres et cailloux étaient entraînés par
les pluies ; dans les décombres, immondices, débris de
poteries et autres matières jetées dans la rivière, dans
l'intérieur de la ville; •— Que cet encombrement du
lit de la rivière, joint aux obstacles qui s'y trouvaient,
et notamment le vieux pont et le moulin de la porte
Saint-Jean, avaient seuls contribué au dernier débor-
dement; — Que son barrage, situé à plus de 500 mè-
tres en aval de la ville, n'avait pu mettre obstacle à
l'écoulement des eaux; qu'en supposant qu'il y eût
contribué, ce n'aurait pu être que d'une manière se-
condaire, et que, dès lors, on devait commencer par
détruire les principaux obstacles avant de passer à ceux
PARTS CONTRIBUTIVES. 231
qui ne venaient qu'en seconde ligne ; — Que le curage
de la rivière devait être à la charge de la ville, attendu
que depuis la construction de son barrage le gravier
n'avait pu s'accumuler d'une manière aussi extraor-
dinaire, par l'effet du remous ; — Que le curage exige-
rait une dépense énorme, qui dépassait la valeur de
l'usine et qui excédait ses moyens pécuniaires ; — Qu'il
était impossible à l'expert le plus habile de distinguer
les graviers déposés depuis l'autorisation de son bar-
rage, de ceux qui l'étaient antérieurement. »
En conséquence, le sieur Debosque demandait une
nouvelle vérification des lieux. Mais ses prétentions ont
été rejetées par l'arrêt suivant, rendu sur le rapport
de M. Maillard.
Sur la partie de l'arrêté qui ordonne au sieur Debosque
d'enlever à ses frais les graviers amoncelés entre le bar-
rage appartenant au sieur de Caudeval et celui du
sieur Debosque; — Considérant que cette disposition
n'impose au réclamant, que la charge de faire enlever
la portion des graviers dont l'amoncellement sera re-
connu avoir eu pour cause l'établissement du barrage
du sieur Debosque, et, qu'en principe, c'est à lui dont
les travaux ont produit un obstacle, à le faire dispa-
raître; que, d'ap?'ès le nouvel avis du conseil des ponts
et chaussées en date du 4 février 1823, approuvé par
notre ministre de l'intérieur, l'application de ce principe
sera faite dans l'espèce, avec équité, puisqu'il sera pro-
cédé à une enquête qui constatera, quelle est la portion
de graviers dont l'amoncellement 2^rovient du barrage
du sieur Debosque, et dont Venlèvement sera à sa charge.
232 CURAGES, DIGUES ET OUVRAGES D'ART.
ce
ART. 1. —Les requêtes du sieur Debosque sont
rejetées. »
ce
Considérant qu'en disposant qu'il serait procédé
au curage des canaux et rivières, de la manière pres-
crite par les anciens règlements, ou d'après les usages
locaux, la loi du 14 floréal, an XI, n'a statué qu'en ce
qui concerne les canaux et rivières non navigables ;
que l'entretien des canaux et rivières navigables et de
leurs dépendances, lorsque l'administration juge qu'il
ya lieu d'y pourvoir, constitue une charge de l'État;
et que si les villes, communes ou particuliers peuvent,
dans certains cas, être appelés à y concourir, c'est par
un règlement d'administrationpublique, conformément
au tit. VII de la loi du 16 septembre 1807 que le prin-
cipe et les proportions de cette contribution doivent
être établis ;
Considérant que les bras des Poulies et des Minimes
sont des bras de la Somme; qu'ils sont d'ailleurs eux-
mêmes navigables ; que dès lors il n'y avait pas lieu,
dans l'espèce, à l'application de la loi du 14 floréal,
an XI; et qu'il n'est ni justifié, ni même argué d'aucun
règlement d'administration publique, qui ait imposé
aux propriétaires voisins de ces canaux l'obligation de
contribuer aux frais de leur entretien;— D'où il suit
que les sieurs Gérard et co?isorts étaient fondés à se re-
fuser au payement des taxes mises à leur charge
(arrêté annulé).
En l'absence du règlement d'administration publi-
que, exigé par la loi, en présence surtout d'une répar-
tition faite par l'autorité municipale, le Conseil d'État
ne pouvait se dispenser d'admettre le recours ; ce qui
a mis. au moins pour cette fois, les frais à la charge de
240 CURAGES, DIGUES ET OUVRAGES D'ART.
•
SECTION I
FIXATION DES PARTS CONTRIBUTIVES DE L'ÉTAT ET DES PROPRIÉTAIRES
D'USINES.
SECTION II
QUESTION RELATIVE A LA PROPRIÉTÉ DES OUVRAGES D'AIIT ÉTABLIS EN
LIT DE RIVIÈRE.— MODE D'EXÉCUTION DES TRAVAUX. COMPÉTENCE.
§ II. -—
Mode d'exécution des travaux.
SECTION III
' RÉSUMÉ DU CHAPITRE. •
CHAPITRE I
CAS GÉNÉRAL DE NON-INDEMNITÉ.
SECTION I
SECTION II,
RliSUMÉ DES CHAPITRES XIII ET XIV.
SECTION I
SECTION II
SECTION III
RÉSUMÉ DU CHAPITRE.
SECTION I
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
SECTION II j
i
COMPENSATIONS A ETABLIR.
'*
' ' ' I
Elles peuvent atténuer,
t absorber, ou même dépasser j
le montant normal des indemnités. j
On a déjà vu, par plusieurs des arrêts cités dans les
trois chapitres précédents, des applications de ce prin-
cipe, d'ailleurs de toute équité, des articles 30 et 34 de
la loi du 16 sept. 1807 ; indépendamment de ce qu'il
résulte formellement du texte de ladite loi.
Nous allons les rappeler sommairement.
Le premier de ces arrêts, cité (sous le n° 10 du
chap. xrv) est en date du 14 janvier 1848 (S* Delaune).
MODE DE RÈGLEMENT DES INDEMNITÉS. 323
SECTION III
SECTION IV
27 août-1857 (S'Perrault).
N° 2. — Suppression d'un moulin à huile, sur la Mayenne. —
Indemnité .basée sur 15 fois le revenu. — Déduction faite de
la valeur conservée par le mécanisme en fonte, et la mai-
son d'habitation.
SECTION I
23
354 RÈGLEMENT DES INDEMNITÉS.
SECTION I
SECTION II
RÉSUMÉ DES CHAPITRES XVII ET XVJII.
CHAPITRE I
LÉGISLATION ET DÉVELOPPEMENTS.
SECTION I
LÉGISLATION.
Dispositions générales.
Ordonnance des eaux et forêts du mois d'août 1669.
TITRE XXVII.
ART. 40. — Fouilles et excavations. — « Ne seront
« tirés terres, sables et autres matériaux, à six toises
«(llm, 70) près des rivières navigables, à peine de
« cent livres d'amende. »
ART. 42. — Constructions en lit de rivière. — « Nul,
soit propriétaire o'u engagiste, ne pourra faire moulins,
bàtardeaux, écluses, gords, pertuis, murs, plants d'ar-
bres, amas de pierres, fascines, ni autres édifices ou
396 DÉLITS ET CONTRAVENTIONS.
TITRE XXV1H.
Ci) Cette amende estfixée à 1000 livres par l'art. 1er de l'arrêt
du conseil du 24 juin 1777, rapporté ci-après ; et cette dernière
amende était la seule qui fût applicable aux contraventions
prévues par l'art. 42 de l'ordonnance.de 1669.—{Voir'plus loin.)
L'article 42 n'est que la reproduction de l'art. 2 de l'ordon-
nance de François 1er, du mois de mars ISIS, ainsi conçu:
« 11 est défendu à toute personne de construire sur les riviè-
res navigables aucune usine, moulin, ou autre empeschement
nuisible et préjudiciable au fil et cours desdites rivières, sous
peine d'amende arbitraire, et de rendre et restituer toutes les
pertes, dépens, dommages et intérêts, qui pour raison desdits
empeschements pourraient ensuivre; et aussi sous peine de
payer tous les frais et dépens, qu'il conviendra faire, pour iceux
empeschements ôter, ou faire démolir et abattre. »
LÉGISLATION ET DÉVELOPPEMENTS. 397
_
ce
pareillement S. M. à tous riverains, mariniers ou
te
autres, de faire enlever les pierres, terres, bois,
« pieux, débris de bateaux et autres empêchements
<e
étant de leur fait, ou à leur charge, dans le lit des-
ee
dites rivières ou sur leurs bords, à peine de cinq
« cents livres d'amende, confiscation desdits maté-
ce
riaux et débris, et d'être en outre contraints au
c<
payement des ouvriers qui seront employés auxdits
« enlèvements et nettoiements.
ce
ART. 4. —Encombrement du lit, saignées et prises
ce
d'eau. —Défend S. M., sous les mêmes peines, à
« tous riverains ou autres, de jeter dans le lit desdites
ce
rivières et canaux, ni sur leurs bords, aucuns im-
ec
mondices, etc., ni d'en affaiblir et changer le cours
ce par aucunes
tranchées ou autrement. »
Ajoutez à ces dispositions, celles de l'arrêté du 19
ventôse an VI, et les autres lois visées dans cet arrêté.
Il est à remarquer que les lois précitées s'appli-
quent à tous les obstacles quelconques, susceptibles
de gêner la navigation, et comprennent même les ou-
vrages qui n'y seraient pas explicitement désignés ;
400 DÉLITS ET CONTRAVENTIONS.
ce
ART. 3.
— Le Conseil de préfecture prononcera
ce sur... ; sur les difficultés qui pourront s'élever en
ce matière de grande voirie.
ce
ART. 1er.
— Les contraventions en matière de
ce
grande voirie, telles qu'anticipations, dépôts, et
ce toutes espèces de détériorations, commises sur les
LÉGISLATION ET DÉVELOPPEMENTS. 401
ce
grandes routes, les canaux, fleuves et rivières navi-
ce
gables, leurs chemins de halage, francs-bords, fos-
cc
ses et ouvrages d'art, seront constatées, réprimées
« et poursuivies par voie administrative.
c<
ART. 2.
— Les contraventions seront constatées
ce concurremment par les
maires ou adjoints, les ingé-
« nieurs des ponts et chaussées, leurs conducteurs,
ce
les agents de la navigation, les commissaires de po-
« lice, et par la gendarmerie. A cet effet, ceux des
« fonctionnaires publics ci-dessus désignés, qui n'ont
« pas prêté serment en justice, le prêteront devant le
ce
préfet.
ce
ART. 3.
— Les procès-verbaux sur les contraven-
« tions seront adressés au sous-préfet, qui ordonnera
ce par
provision, et sauf le recours au préfet, ce que de
ce
droit, pour faire cesser les dommages.
ce
ART. 4.
— Il sera statué définitivement au Con-
ce
seil de préfecture ; les arrêtés seront exécutés sans
« visa ni recours; et les individus condamnés seront
ce
contraints par l'envoi de garnisaires et saisie de
ce
meubles, en vertu desdits arrêtés qui seront exécu-
ce
toires et emporteront hypothèque. »
SECTION II
Dispositions spéciales.
TITRE II.
ART. 8.
— Obstacles à la navigation. — ce
Enjoint
S. M. à tous riverains, meuniers, forgerons et autres,
de faire enlever et transporter dans les lieux où les
grandes, eaux ne puissent les atteindre, et dans le délai
de trois mois, à dater de la publication du présent ar-
rêt, les pieux, débris de bateaux, terres, pierres, bois
LÉGISLATION ET DÉVELOPPEMENTS. 407.
et autres empêchements étant de leur fait ou à leur
charge, qui se trouveront dans le lit de la Loire et
autres rivières y affluentes, à peine de cent livres d'a-
mende, confiscation desdits matériaux et débris, et
d'être en outre contraints au payement des ouvriers
qui seront employés par les ingénieurs, entrepreneurs
et commis, auxdits enlèvements et nettoiements. »
TITRE III.
ART. 6. — Rarrages. — ce
Défend, S. M., à tous pro-
priétaires, meuniers, maîtres de forge, leurs serviteurs
et tous autres, de barrer en tout ou en partie la ri-
vière de Loire et les rivières affluentes, avec pieux,
piquets, pierres, fascines ou autrement, sous peine d'ê-
tre lesdits obstacles détruits et enlevés à la diligence
des ingénieurs, commis des turcies et levées, et bali-
seurs desdites rivières, et de cinq cents livres d'amende,
contre lesdits contrevenants, lesquels demeureront en
outre responsables des avaries qui pourraient arriver
aux bateaux et marchandises,, par l'effet des susdits
empêchements. »
Un arrêt du Conseil d'État du roi, du mois de sep-
tembre 17H, prescrit des mesures de police, applica-
bles à la navigation et aux usines, dans la généralité
de Bordeaux.
Un arrêt du conseil, du 5 novembre 1737 renferme
également diverses mesures, concernant la navigation
et la police des usines, existant sur le Doubs.
Une ordonnance de l'intendant du Hainaut, en date
408 DÉLITS ET CONTRAVENTIONS.
du mois de décembre 1785,dont le texte est rapporté
au chapitre 111, section V, limite les dimensions des
vannes motrices des usines établies sur l'Escaut, et dé-
fend aux propriétaires de ces usines, d'y faire aucunes
réparations ou reconstructions, sans autorisation préa-
lable.
Une autre ordonnance du même intendant, en date
du 21 juin 1786, contient des dispositions réglemen-
taires, concernant les moulins et usines situés sur le
cours de la Sambre.
Les propriétaires riverains du Rhône, ainsi que les
possesseurs d'usines sur ce fleuve, sont soumis à des
règlements particuliers, et même à des travaux per-
sonnels en cas de péril, lors des grandes crues (Décret
du 15 mai 1813).
Enfin, plusieurs autres fleuves et rivières naviga-
bles de France sont aussi l'objet de semblables dis-
positions. Ces règlements, particuliers ou spéciaux,
doivent, à moins d'abrogation positive, être invoqués
pour la répression des contraventions, sur toutes les
rivières ou portions de rivières, auxquelles ils sont ap-
plicables ; et les clauses pénales qu'ils renferment,
doivent être appliquées aux délits et contraventions
qui y sont prévus, de préférence aux clauses des or-
donnances et arrêts, qui statuent d'une manière gé-
nérale sur les mêmes délits et contraventions.
Il se présente assez souvent des cas dans lesquels il
y a lieu d'appliquer ces dispositions spéciales à l'ex-
clusion des dispositions concernant toutes les rivières ;
ainsi, l'on verra dans l'arrêt de Pujol, cité sous le n° 1,
LÉGISLATION ET DÉVELOPPEMENTS. 409
du chapitre II, une application de l'arrêt du 17 juil-
let 1782 relatif aux usines et à la navigation sur la
Garonne. — L'on a vu, au n° 6 du chapitre IX qui
précède, que le sieur Malthon a été condamné par ar-
rêt du 2 janvier 1838, conformément aux dispositions
de l'ordonnance de l'intendant de Hainaut en date
du 24 décembre 1785. — Dans une autre circons-
tance, le Conseil de préfecture du département de la
Loire-Inférieure avait condamné le sieur Peccot, pro-
priétaire à Nantes, à la démolition d'une construction
par lui faite sur sa propriété, le long de la Loire, et à
une amende de 500 fr. par application de l'art. 7, ti-
tre XXVIII de l'ordonnance de 1669. Mais ce particu-
lier s'étant pourvu contre cet arrêté, le Conseil d'État,
par arrêt du 8 février 1838, l'annula dans la disposition
qui fixait à 500 fr. l'amende prononcée contre le sieur
Peccot, et la réduisit à 300 fr., par le motif que la
police de la navigation de la Loire et de ses affluents,
a été réglée par un arrêt spécial du conseil du roi, en
date du 3 juillet 1783, et qu'aux termes des articles
20 et 23 dudit arrêt, le sieur Peccot n'était passible
que de cette dernière amende.
Enfin, trois arrêts du 25 janvier 1838, relatifs à des
dépôts ou encombrements faits dans le lit de la même
rivière, établissent également que dans ce cas particu-
lier, il y a lieu d'appliquer l'art. 9 de l'arrêt précité du
23 juillet 1783, punissant cette contravention d'une
amende de 100 fr., et non les dispositions générales
de l'ordonnance de 1669 ou de l'arrêt de 1777.
410 DÉLITS ET CONTRAVENTIONS.
SECTION III
DÉVELOPPEMENTS. JURISPRUDENCE.
—
Observations générales.
Un fait à l'appui duquel il serait inutile de donner
des développements, c'est qu'il appartient aux Conseils
de préfecture de prononcer la répression des délits et
contraventions commis, sur les rivières navigablesj à
l'occasion, soit des usines, soit des constructions hy-
drauliques qui en dépendent, et qui peuvent avoir une
influence nuisible, sur la sûreté ou la facilité de la na-
vigation. En effet, ce principe, qui résulterait de l'es-
prit des lois anciennes, s'il n'était pas formellement
«crit dans celle du 28 pluviôse an VIII, est hors de
toute discussion; et les arrêts rapportés dans cette sec-
tion, en offrent tous l'application constante. Les lois
dont le texte est rapporté dans la section précédente, et
les détails donnés, notamment dans le chapitre IX,
sur les changements et innovations apportés aux usi-
nes, démontrent, d'une manière claire, que toute cons-
truction nouvelle, ou que tout changement quelconque
fait à une construction ancienne, sans autorisation
préalable, peut constituer un délit punissable.
Une observation fort importante déjà faite en trai-
tant, livre I, chapitre IV, de la compétence des Conseils
de préfecture, c'est que lesdites lois ne prononcent
que des amendes fixes, dont le souverain pouvait seul
accorder la modération, de sorte que les Conseils de
LÉGISLATION ET DÉVELOPPEMENTS. 411
préfecture commettent un excès de pouvoir manifeste,
en prononçant eux-mêmes cette modération. Aussi
pourra-t-on remarquer que ces arrêts ont été annulés
sur ce point (1).
Une autre observation générale qui doit être faite
ici, c'est que les préfets et sous-préfets chargés de
veiller, soit au libre exercice de la navigation, soit au
bon régime des eaux courantes, ont toujours le droit
d'ordonner par provision, et comme mesure d'urgence,
la destruction de toutes Constructions faites, sans auto-
risation, dans le lit des rivières navigables, et cela in-
dépendamment des condamnations à prononcer ensuite
par les conseils de préfecture. Cette faculté, que les
préfets exercent en vertu des lois organiques de 1790
et 1791, n'est pas une juridiction proprement dite;
aussi ce n'est point dans ce cas une condamnation
qu'ils prononcent, mais une mesure qu'ils prennent
dans l'intérêt public, auquel ils sont chargés de veiller.
Les arrêts du Conseil d'État ne voient dans ce mode
—
de répression qu'un acte purement administratif, non
susceptible de recours par voie contentieuse. C'est
dans l'exercice de cette attribution que consistent les
mesures de police répressive, dont il est traité dans les
chapitres suivants.
rejeté.
ART. 2. — L'arrêté du Conseil de préfecture du dé-
ce
N° 7.
— Un arrêt de la Cour de cassation, en date
du 5 juillet 1828, consacre également ce même prin-
cipe, qu'un barrage construit sans autorisation dans
une rivière navigable, constitue un double:délit, dont
la répression appartient : 1° au conseil de préfecture,
comme matière de grande voirie; 2° aux tribunaux
CAS RELATIFS AUX USINES. 423
correctionnels, comme délit de pêche, prévu par les
lois sur la matière. Et cela indépendamment de la po-
lice répressive, à exercer par les préfets et sous-préfets,
conformément à ce qui a été dit au commencement de
cette section.
On peut rapprocher de l'arrêt n° 4 les autres espè-
ces déjà citées, maintenant les condamnations pronon-
cées par les conseils de préfecture pour construction
non autorisée, sur des bras non navigables, dérivés
des rivières publiques; — notamment les arrêts Hache,
Jourdain, Demolon, Deschamps et Pétot.
SECTION I
ce
Ceux desdits moulins, pertuis, vannes, écluses, etc., |
ce
11 ne pourra être établi de moulins, de quelque !
«
pensable de détruire et arracher lesdites planta-
cc
tions, en tout ou en partie, les propriétaires seraient
ce
contraints à ce faire, dans un délai de deux mois, à
ce
peine de 300 livres d'amende ; et d'être en outre
<c
condamnés au payement des ouvriers, etc. »
ART. 12.— ce Les propriétaires qui auront fait les.
ce
dites plantations sans y avoir été dûment autorisés
« ne pourront réclamer aucune indemnité, — à l'é-
ec
gard de ceux qui justifieront de permissions du-
ce ment
obtenues, ils remettront leurs titres pour, sur
ce
les procès-verbaux des ingénieurs, être statué ce
c<
qu'il appartiendra. »
ART. 13.
— ce
Quant aux îles, îlots, chantiers,
« grèves et accolins et autres places qui ne se trouve-
ce
raient point plantés, au moment de la publication
ce
du présent, règlement, il ne pourra y être fait
VALLÉE DE LA LOIRE. 465
SECTION II
JURISPRUDENCE DU CONSEIL D'ÉTAT.
SECTION I
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTS.
ART. 1.— Ne
ce sera loisible de tirer terres, sables ou
autres matériaux à six toises près du rivage des rivières
navigables ; à peine de 100 livres d'amende.
ART. 2. — ce Seront tous propriétaires d'héritages
aboutissant aux rivières navigables tenus de laisser, le
long des bords, 24 pieds pour le trait des chevaux, sans
pouvoir planter arbres, ni tirer clôtures ou baies, plus
près du bord que 30 pieds. Et en cas de contraven-
tion seront les fossés comblés, les arbres arrachés, et
les murs démolis, aux frais des contrevenants. »
3i
482 DÉLITS ET CONTRAVENTIONS.
Code civil.
ce
de l'Ordonnance de 1669 sont applicables à toutes les
« rivières navigables de l'Empire; soit que la naviga-
cc
lion y fût établie à cette époque, soit que le gouverne-
ce
ment se soit déterminé depuis, ou se détermine au-
ee
jourd'hui et à l'avenir, à les rendre navigables.
ART. 2.
— ce En conséquence les propriétaires rive-
ce
rains, en quelque temps que la navigation ait été,
ce ou
soit établie, sont tenus de laisser le passage libre
ce pour
le chemin de halage.
ART. 3.
— ce 11 sera payé aux riverains des fleuves ou
ce
rivières, où la navigation n'existait pas, et où elle
«s'établira, une indemnité proportionnée au dom-
« mage qu'ils éprouveront. Cette indemnité sera éva-
«
née conformément aux dispositions de la loi du
1
e<
16 septembre 1807.
486 DÉLITS ET CONTRAVENTIONS.
ART. 4. — ce L'administration pourra, lorsque le
ce
service n'en souffrira pas, restreindre la largeur des
ce
chemins de halage; notamment quand il y aura,
ce
antérieurement,-des clôtures en haies vives, mu rail-
ce
les, travaux d'art, ou maisons à détruire. »
Considérations générales.
SECTION II
§ 3. — Plantations.
SECTION I
OBSERVATIONS GÉNÉRALES.
SECTION III
Du 21 juin 1865.
35
X" 1.
DU 10 JUILLET 1835.
DÉPARTEMENTS. OU
FLOTTABLES NAVIGABLES
riimcs DE RIVIÈRES. cu trajus. par bateaux.
1
Saône.
j A partir du hameau du
J Parc j commune de
I Sovgieu.
I Saône Sur tout son cours dans
I le département.
F
Séran Du confluent de l'Ar- Point de navigation par
j vière à son embou- bateaux.
I chure dans le Rhône.
\ Lacs de JN'antua et de
\
Silans Dans toute leur étendue.
Aisne Sur tout son cours dans
le département.
Alsr,E*
iTCK™ < Idem.
Marne (1)
Oise A partir du pont de Bau- Depuis Chaimv jusqu'à
tor. la limite du départe-
ment de l'Oise-
f Allier
,
Sur tout son cours dans
'ALLIER. le département.
Cher.. Du moulin d'Enchaumc, Point de navigation par
au-dessous de 5Iontlu- bateaux,
çon, à la limite du dé-
partement du Cher.
Buech d'Aspres ou Grand- Sur tout son cours jus- Point de navigation par
ALFES^ Buech. qu'à son embouchure bateaux.
(BASSES-). dans la Durance.
Durance Surtout son cours jus- Idem.
qu'à la limite du dé-
partement des Bou-
ches-du -Rhône.
OBSERVATION.
(1) Sauf les droits résultant, pour un propriétaire particulier, d'un arrêt qui a acquis l'au-
lorité de la chose jugée. ;
TABLEAU N° 1. 347
_
DETAE1TEMF.ÎCTS. OU
FLOTTABLES XÀVJGABLES
PARTIES DE RIVIERES. ell lrains. par bateaUX.
DÉPARTEMENTS, OU
FLOTTABLES NA VIGABLliS
PARTIES DE RIVIÈRES. en trams. par bateaux.
riverains. I
TABLEAU N° 1. 549
j ï
RIVIÈRES GENRE DE NAVIGATION.
DÉPARTEMENTS. OU
FLOTTABLES NAVIGABLES
PARTIES DE RIVIERES. ^ traijiS> par bateaUX.
-.
^
I Gardon d'Aïais A partir de la chaussée Point de navigation par
de Rémoulins jusqu'à bateaux,
son embouchure dans
le Rhône.
Rhône Sur tout son cours dans
I le département.
iAriége Depuis Cintegabelle jus-
• .• .-
qu'à son emhouchure
dans là Garonne.
Garonne A partir de Saint-Béat,.. Du confluent du Salât à
la limite du départe-
Tara-lt-Ga-
ment de
ronne.
Salât -
Sur tout son cours jus-
qu'à son embouchure
dans la Garonne.
Tarn Sur tout son cours dans
I le département.
iCïron Depuis Travette, au des- Point de navigation par
sus d'Uzeste, jusqu'à bateaux,
son embouchure dans
la Garonne.
Dordogne Sur tout son cours dans
le département.
Dronne Coutras jusqu'à
• Depuisembouchure
son dans
llsle.
Dropt Du moulin de la Barthe,
au-dessus de Morisès,
à son embouchuredans
la Garonne.
Garonne «
Sur tout son cours jus-
qu'à son embouchure,
dans la Gironde.
Gironde Surtout son cours jus-
qu'à son embouchure
dans l'Océan. ~
Isle.. .,. •
Sur tout son cours jus-
qu'à son embouchure
dans la Dordogne.
Leyre Dupont de Beliel à son point de navigation par
!' Hérault
Mosson
;
embouchure dans le bateaux,
bassin d'Arcachon.
, Du pont de Bessan à
mer.
Du Port au vin, com-
mune de Yilleneuve-
la
les - Maguelonnes , à
son embouchure dans
le Lez.
Orb Depuis Serignan jusqu'à
i
la mer.
ILLE-ET YILAIHE. Couesnon - Depuis le confluent de la
>
rivière de Loysance au
pont de l'Angle, jus-
qu'à la limite du dé-
partement de la Man-
che.
TABLEAU N° 1. ool
DÉPARTEMENTS OU ~~
FLOTTABLES NAVIGABLES
PARTIES DE RIVIERES. eu trains# par bateaux,
DEPARTEMENTS. OU "~
FLOTTABLES NAVIGABLES
PARTIES DE B.I-YIERE5. ei ,rains, par bateaUÏ.
/Merdret - De la chaussée de la
/ Fièrc à son embou-
/ chure dans la Dou\e.
Sée De Tirpicd, au-dessous
d'AYraucheSj au Groin-
du-Sud.
Sclune Du pont de Ducey à son
embouchure dans la
baie du Mont-Saint-
Michel.
Sève Du pont de Beauté à sou
I embouchure dans la
(Suite.)
/giejme Dupont
MANCHE. de la Roque,
J
commune de Moncba-
j ton, à son embouchure
* J dans la Manche.
I Taute. Du moulin de Ménil, près
I Marchesieux, à l'an-
I cicn passage du Grand-
I "vey*
[ Terrette Du pont Boucher, com-
mune de Saint-Pierre-
,
idans
\ d'Artenay, à son em-
\ ' boucburèdans la Taute
\Vire .
%..... Du pont de Vire à Saint-
Lô, à son embouchure
dans la Manche.
/Aube Sur tout son cours jus-
f qu'à son embouchure
ia Seine.
Chée ... A partir d'Alliancelles Point de navigation par
jusqu'à son embou- bateaux,
chure dans la Saulx.
Marne (1) ,„ Sur tout son cours dans
le département.
Ornain Sur tout son cours jus- Point de navigation par
qu'au, confluent de la bateaux.
Saulx.
Saulx Depuis Estrepy jusqu'à Idem.
son embouchure dans
la Marne,
i
Seine Sur tout son cours dans
le département.
MARMB (HAUTE-). Marne A partir de 200 mètres
en aval du pont de
Saint - Dizier jusqu'à
la limite du départe-
ment de la Marne.
MATESSE. Mayenne A partir de la porte du
« moulin de Bellayer,
au-dessous du vieux
pont de Laval.
OBSERVATION.
(1) Sauf les droits résultant, pouir un propriétaire particulier, d'un arrêt qui a acquis l'au-
torité de la chose jugée.
TABLEAU N° i. 555
iqu'à
Sur tout son cours jus-
I qu'à la mer.
\ Moselle Sur tout son cours dans
l ^ le départementjusqu'à
MOSELLE. ) sa sortie de France.
(Sarre(l) Idem.
!
AUier Sur tout son cours jus-
.
son. embouchure
dans la Loire.
Arron.... De la commune de Cer- Point de navigation par
cy - la - Tour à son bateaux,
.
embouchure dans la
Loire.
OBSERVATION.
(1) Sauf partage avec la Prusse dans la partie qui sépare les deux royaumes.
556 RIVIÈRES DU DOMAINE PUBLIC.
DÉPARTEMENTS. OU
FLOTTABLES NAVIGABLES
PARTIES DE RIVIÈRES. entrains, par bateaux.
. . , —
-Loire Sur tout son cours dans
NIÈVRE. (Suite.) le département.
Yonne A partirdu Perthuis d'Ar- Point de navigation par
_
NORD.
iI
/
1
Escaut
\ Lawe
1 ,
.sa le département.
Depuis Cambrai jusqu'à
sortie de France.
Sur tout son cours jus-
qu'à son embouchure
dans la Lys.
I Lys (2) Sur tout son cours jus-
I qu'à sa sortie de Fran-
f .
ce.
j Sambre (3) A partir de Landrecies
\ jusqu'à sa sortie dé
\ France.
' Scarpe ." Sur tout son cours jus-
qu'à son embouchure
- :
dans l'Escaut.
.
j Bidassoa
Depuis Bordaruppfct, ter-
ritoire de Biriatou,
jusqu'à l'Océan.
Midouze Du pont de Came à l'A-
dour. '
Gave-de-Pau. Du pont de Betaram, Point de navigation. par
commune de Lestelle, bateaux,
à la limite du départe-
ment des Landes.
Gave-d'Oléron Depuis le pont d'Oléron Idem.
jusqu'à la limite du dé-
partement des Landes.
Lacan Du pont de Bardos à son
PYRÉNÉES (BASSES-) / ,. embouchure dans l'A-
\ dour.
Ardanabia .De Pontorberry , com-
mune de Briscous, à
son embouchure dans
l'Adour.
NiVe A partir du confluent De la commune de Cam-
du torrent de Laurbi- ho à son embouchure
barre, à 2,500 mètres dans l'Adour.
au-dessous de Saint-
Jean-Pied-de-Port.
Nivelle Du pont d'Ascaïn à l'O-
: 1 * céan.
\Saison ou Gave-de-Mau- D'Osserain à son esabou- Point de navigation par
léon. chure dans .le Gave- bateaux.
d'Oléron.
PYRÉNÉES (HAUTES-) Neste... Depuis la commune de Idem.
Saint - Lary jusqu'au
confluent de la Ga-
^ ronne près de Montré-
jau, département de la
Haute-Garonne.
.
Iqu'à
DÉPARTEMENTS. OU
F LO T T A B LE S NAVIGABLES
PARTIES DE BUV1ERES. m trajns< pap _bateaus.
)
Marne •.-.... Sur tout son cours jus-
3U'^ S011 embouchurc
i
SEINE. j
DÉPAKTEMESTS. • OU
FLOTTABLES NAVIGABLES
PARTIES DE RIVIÈRES. en trains. par bateaux.
DEPARTEMENTS. OU
,
'' FLOTTABLES NAVIGABLES
PARTIES DE RIVIÈRES. ea trains, par bateaux.
j/
Àutise.......... Du port de Souille au
confluent de la Sèvre.
kLay De Beaulieu, près Ma-
I " reuil, à la mer.
vVENDEE.
. / J niortaise.........
Sèvre Sur tout son cours dans
Ie département.
i Vendée....... Depuis Fantenay jusqu'à,
I son embouchure dans
F la Sèvre niortaise.
!
A partir du lieu dit Pas-
\ Tîe au-Peton, commune de
Saint-Maixent, jusqu'à:
la mer.
mite du département
de la Meurthe.
Moselle ] Du pont de la Vierge, au- Idem,
dessus d'Epinal, jus-
qu'à la. limite du dé-
„VOSGES. ;
^ plaine
the. ........;
partement de la Meur-
A partir de la scierie de Idem.
! Saint - Pierre àu-des-
,
1
sus de la commune de
Raon - lés - Eaux, jus-
qu'au confluent de. la
Meurthe.
Rabodeau.. A partir de la scierie Idem.
l'Abbé, commune de
Moussey, jusqu'à son
embouchure dans la
Meurthe.
Ravines.... Depuis la scierie Coichot, Idem.
.
au-dessus de Sainte-
Praye , commune : de
Moy-en-Moutiér,
.
jus-
qu'à son embouchure
i dnns la Meurthe.
ÎTainlrOué..... A partir de la scierie de
Rougïville commune
j
de Taintrux, jusqu'à
son embouchure dans
la Meurthe.
TABLEAU N° 1. 561
r—
! RIY1ÈRES
i : ^—~
GENRE DE NAVIGATION.
1
^DEPARTEMENTS. OU
FLOTTABLES NAVIGABLES
PARTIES. DE RIVIERES. cn trajns_ par bateaM,
,,
,
h
I
— "
••
/, Armançon
,r,:-^: -- .,:
Depuis Brinon
.
~
. jusqu'à Point de navigation
.
~~~ par
.1
l ",-.,X-; son embouchure dans bateaux..
YONNE
l'Yonne.
1
\.-.
.. .
*
*
,.j Cure... Du pont d'Arcy à son em- Idem.
. , f bouchure dans l'Yonne.
\Yonne Sur tout son cours. A partir d'Auxerre, jus-
qu'à la limite du dé-
partement de Scine-
:•....-.:-: et-Marne.
Signé : HDMANN.
TABLEAU, PAR DÉPARTEMENTS,
DES RIVIÈRES DU DOMAINE PUBLIC DONT LE CLASSEMENT, LE DÉCLASSEMENT, OU L
SUPPRESSION, ONT EU LIEU DEPUIS L'ORDONNANCE DU 40 JUILLET 4835.
LotttE. J Loire | I
II
I RIVIERES GENRE E NAVIGATION. I
blÉpARTEMEKTS. I
.
ï PARTIES BB RIVIERES - , TLOTTABLBS NAVIGABLES
\ et canaux. Ga trains. par bateaux.
fr—
. — i^—i
f -
. - -
^LPES-MARITIMES. Var...
1 Depuis le confluent de la Point de navigation par
| Yésubîe jusqu'à là mer, bateaux.
/
/Arc .:.......,...Du pont de la Madeleine,
dans la commune de
Idem.
~ "
K Sainte-Marie de Cuines,
- jusqu'à son embou-
chure dans l'Isère.
Arly. Depuis le hameau de Mol- Idem.
lières, dans la com-
mune d'Ugine^ jusqu'à
.
son embouchure dans
I l'is ère.
bAvoiE. / Lac du Bourget... Dans toute son étendue.
\ Isère Depuis le pont d'Aiguës- Point de navigation par
Blanche jusqu'à la li- bateaux,
mite du département
de l'Isère.
Leysse .' Depuis le Haut-Vairon
(commune du Bourget)
jusqu'à son embou-
chure dans le lac du
\ Bourget.
\Canal de Savières Sur toute son étendue.
' Décret du 19 novembre 1873.
// Lac d'Annecy Dans toute son étendue.
j
Arve. Depuis le confluent du Point de navigation par
Bonnant jusqu'à la bateaux.
j
I
i
frontière de la Suisse".
1 Lac Léman. Dans toute l'étendue des
I \''- - eaux françaises.
HAUTE-SAVOIE. < Rhône Depuis la frontière de la L'ordonnance du 10 juil-
, Suisse jusqu'au hameau let 1835 a déclaré le
ij du Parc. Rhône navigable à par-
I tir du hameau du Parc,
i dans la commune du
' Sorgier.
\ Thiou.. ••••. Navigable, par bateaux
depuis le le lac d'An-
necy jusqu'au barrage
de Sainte-Claire pour
le Thiou et le petit
pont des Boucheries
pour le.Yassé ou petit
Thiou. "
I 183b. !
!
Décret du 30 avril 1849. '
MANCHE. I Madelaine I Partie appelée Canal-1
I I Neuf d'Anvers. >|
-
SOMME. | Luce | I
F
RIVIÈRES GENRE DE NAVIGATION.
i
: DEPARTEÏtrENTS.
; PARTIES BE RIVIERES FLOTTABLES NAVIGABLES
:
et canaux. en trains. - par bateaux.
i
" - 1
fc
Sarre.
JllI Idem.
«M. (Rhin Supprimé sur tout le par-
cours de la rive gau-
che (environ 72 kilo-
?: mètres).
Idem.
_Hait, ,„ , ' 111
, i.:;..:.
:
(.HAUT-J. |Rm-n
...............<....;.. Supprimé, sur tout le
parcours de la rive
gauche, dans la lon-
.
gueur du département
. :
, ..
* (environ 135 kiloroè-
!.-"- |
"
;
très).
TABLE DES MATIÈRES
/ ^ t - -DJJ^OAI
• E PREMIER
LIVRE PREMIER.
PRINCIPES GÉNÉRAUX
LIVRE II
LIVRE III
LIVRE IV
LIVRE V
LIVRE VI
DÉLITS ET CONTRAVENTIONS.
— POLICE RÉPRESSIVE DE L'AD-
MINISTRATION ET DES CONSEILS DE PRÉFECTURE. — PÉ-
NALITÉS.
NOTES