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La presqu’île de Giens 

: sa disparition d’ici quelques années


Vous connaissez peut-être la presqu’île de Giens ou au moins l’une des ses plages comme la madrague ou
l’almanarre. Peut-être vous n’y êtes jamais allé ou vous faites partie du million de touristes qui s’y sont rendus
durant l’été. Mais saviez-vous que le passage de tous ces touristes sur le coté ouest aggrave un phénomène naturel
qui pourrait faire disparaître la deuxième route donnant accès à la presqu’île : la route du sel. Cette route est
construite sur un double tombolo, liaison naturelle entre le continent et l’île grâce à deux bandes de sable, qui
manque de perdre sa partie ouest à principalement cause de l’érosion.
Ecoutez cet article : lien podcast

Cette année avec notre classe de seconde nous entamons un projet conséquent visant à aider la commune d'Hyères
par le biais d’une consultation citoyenne, a trouver la solution la plus durable pour sauver l'un des cinq double
tombolo du monde : la presqu’île de Giens.
En effet, il est victime d'érosion, principalement sur le côté ouest. L'érosion dont on parle ici est naturelle mais
s'aggrave depuis plusieurs années avec la forte activité touristique.
C'est pourquoi ce projet a été mis en place chaque élève ayant un rôle pouvant entemmer des recherches qui lui
seront utiles lors de l’étapes finale : la consultation citoyenne. Il y donc de nombreux rôles qui vous pouvez, en
partie, retrouver ci-dessous.
Cette première tâche n’a pas été simple car les élèves devaient réélement se plonger dans leur rôle, ne pas donner
leur propre avis, tout comme nous.
En octobre 2022, avec notre classe, nous avons fait une sortie à Giens visant à s’imprégner des lieux et
avoir une vision plus détaillée de son environnement.
Le principal problème est l’érosion surtout sur la Côte Ouest, ce risque est naturel mais accentué par
l’anthropisation des lieux depuis des centaines d’années notamment suite au détournement du Gapeau et
l’utilisation d’une grande quantité de sable prélevée sur le tombolo pour reconstruire la ville de Toulon,
comme nous l’a appris Yann Corbobesse, attaché à l’organisme de protection de la presqu’île de Giens.
Une fois sur les lieux, nous avons premièrement visité la plage de la Madrague et ses alentours qui sont
un lieu très dégradé car il a longtemps été exploité par un camping. Nous avons pu découvrir la
biodiversité qui se reconstruit peu à peu depuis l’achat du lieu par le conservatoire du littoral dont la
mission est d’acheter des terres en danger afin de les protéger de l’anthropisation.
Nous avons ensuite, grâce à Vincent Blondel, guide naturaliste, visité le salin des Pesquiers, exploités en
tant que tels jusqu’en 1995. Nous y avons appris qu’il y a une faune et une flore sauvage très développée.
Nous avons pu goûter à de nombreuses plantes ce qui fait prendre conscience de la très forte présence
de sel, autre facteur de l’érosion.

Plage de la Madrague Salin des Pesquiers

Nous nous sommes donc réunis, élus, journalistes ainsi que tous les acteurs ayant un rôle au sein de ce projet, le 9
février 2022, pour réaliser cette pseudo consultation citoyenne. Les élus, avec à leurs côtés le bureau ARTELIA,
faisaient face à des citoyens venus donner leurs arguments pour ou contre ce projet le tout ayant pour but d’aider la
Mairie de Hyères et TPM à prendre la meilleure décision.
Les élus ont été les premiers à s’exprimer pour présenter le projet ainsi que les participants qui ont pris place dans
cette consultation. Ils ont été suivis par le bureau ARTELIA qui a présenté sa solution, la meilleure selon eux à savoir la
digue sous marine. La digue « mesurera 450 mètres de long et 10 mètres de large, sera installée à 150 mètres du littoral
et sera installée 3m sous le niveau de la mer » comme nous l’expliquent les représentants du bureau ARTELIA. Ils
ajoutent que cette digue nous coûtera « que deux millions d’euros et sera durable dans le temps ».
Ces déclarations ont véritablement lancé le débat avec une première question par rapport au prix réél de la digue car
les deux millions ne representent que les coûts des matériaux et non ceux des salaires, de l’entretien ainsi que celui du
rechargement en sable. En effet, le bureau ARTELIA a indiqué que ce coût réél se situerait plus dans une fourchette de
deux à quatre millions. La question du financement à donc été mise sur la table, les élus ont indiqué que cela se ferait
grâce aux contribuables mais ont également indiqué que les impôts n’augmenteraient pas fortement.
La pêche ainsi que la restauration on ensuite évoqué une zone de pêche et donc de ressources pour la restauration moins
grande suite à l’installation de cette digue ce qui pourrait engendrer une baisse de la fréquentation touristique donc un
gros manque à gagner pour ces secteurs. Ils ont été rejoins par les gérants de club de plongée et de kyte surf ajoutant
que la digue se situerait sur leurs parcours les plus fréquentés. Ils ont été invités à déplacer et continuer leurs activitées
économiques sur les 3,5km restant dans le cas échéant. Les défenseurs de la digue ont également rappelé que sans ce
double tombolo l’activité touristique aurait été beaucoup moins importante.
Nous avons ensuite abordé la partie environnementale avec la disparition de certaines espèces marines ayant toujours
vécu dans cette zone et ne pouvant pas migrer. La digue créera également de l’ombre et changera le mode de vie de
nombreuses espèces à cause des matériaux, tels que le béton, s’intégrants difficilement à l’écosystème présent à cet
endroit. De plus le bureau d’étude en charge du projet n’a aucune certitude ni sur l’efficacité de la digue ni sur les
conséquences de celle-ci sur l’environnement mais se fient aux autres digues exitantes dans le monde comme en
Allemagne. Cependant, comme l’indique le délégué du conservatoire du littoral « les dimensions, les espèces, le lieux et
d’autres facteurs sont différents entre les digues déjà installées dans le monde et ce projet à Giens » donc on ne sait pas
quels impacts aura cette digue. L’un des impacts qu’elle pourrait avoir est la diminution du nombre de posidonies,
pourtant si importantes dans la lutte contre l’érosion.
Aussi, cette digue aura des impacts sociaux positifs comme l’explique ARTELIA, avec la création d’emplois, le
maintien des deux routes permettant un accès facilité pour les secours ou encore l’influence moindre de la digue sur les
activités touristiques de la presqu’île.
Cependant, elle aura aussi des effets néfastes tels que l’augmentation des risques de noyades comme nous le rappelle la
cheffe pompier. Pour limiter ces risques la Mairie de Hyères a proposé de baliser la zone et d’y installer un maitre
nageur, ce qui augmente encore plus coûts annexes à la digue.
Aussi la construction de cette digue prendra deux ans, années pendant lesquelles cette zone sera fréquentée par des
engins, donc probalement fermée aux touristes et aux habitants.

Finalement d’autres solutions ont été proposées parmis lesquelles un rechargement plus intensif en sédiments et en
posidonies, une limitation du nombre de touristes sur la presqu’île comme c’est la cas à Porquerolles notament et
installation d’une digue similaire à celle du bureau ARTELIA mais avec des matériaux plus écologique, qui s’adaptent
mieux à la biodiversité.
Malgré les coûts plus élevés c’est cette solution qui a été retenue par la Mairie de Hyères suite à cette consulation
citoyenne.

Cette digue sera-t-elle vraiment utile dans le temps avec le réchauffement climatique et la montée des eaux ? Ne
vaudrait-il mieux pas changer nos habitudes dès aujourd’hui afin de protéger la planète dans son entiereté ?

Solution adoptée par TPM et la Mairie de Hyères

Les élèves de la 2nde11

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