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Propriétés physiques du sol - Problèmes résolus

Chapter · October 2019

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Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
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Ali BOUAFIA
Département de Génie Civil
Faculté des sciences de l’ingénieur
Université Saâd Dahleb de Blida

MÉCANIQUE DES SOLS APPLIQUÉE

PROBLEMES RÉSOLUS

Editions Office des Publications Universitaires


1
Photos de couverture

Vue et schéma de la célèbre tour penchée à Pise (Italie). Cette tour fut
commencée en 1173 par Bonanno Pisano et achevée en 1350. De forme
cylindrique, elle comporte 8 étages de 207 colonnes superposées et une hauteur
de 54.60 m. La fondation repose sur une couche de sable argileux de 4 m
d’épaisseur, surmontant du sable. Ce dernier surmonte une couche d’argile
molle. La pression transmise au sol en cas de la verticalité est de 514 kN/m 2 et
de 916 kN/m2 au maximum après son inclinaison. Il s’agit d’un exemple concret
de tassement différentiel dû à la consolidation lente de l’argile molle, cette
dernière n’étant pas homogène. Actuellement, on note une vitesse de tassement
d’environ 1 mm/an. Le tassement de la partie penchée a atteint 150 cm.
(Source : Chantiers de France, N° 322, Juillet-Août 1999)
La photo d’arrière plan illustre une vue de la surface d’un terrain argileux
gonflant subissant un retrait remarquable en période de sécheresse, pouvant se
propager à des profondeurs importantes dans le sol. La zone de fluctuation
saisonnière de la teneur en eau varie de 1 à 12 m de profondeur. Le cycle de
gonflement/retrait de cette argile peut induire des pressions de soulèvement de
l’ordre de 260 kPa et engendrer des désordres importants aux ouvrages légers.

Ouvrages du même auteur

- Introduction au calcul des fondations, éditions SAB Alger, ISBN


9947.0.0090.0, année 2003, 144 p (épuisé).
- Mécanique des sols - Principes de base et exercices résolus, éditions
EL-Maârifa Alger, ISBN 9961.48.114.3, année 2004, 257 p (épuisé).
- Essais in-situ dans les projets de fondations, éditions OPU ISBN
9961.0.0692.5, année 2004, 305 p.
- Calcul pratique des fondations et des soutènements, éditions OPU,
ISBN 9961.0.0849.9, année 2005, 246 p.
- Introduction à la dynamique des sols, Tomes I et II, éditions OPU,
année 2008.
- Conception et calcul des ouvrages géotechniques, éditions Pages
bleues, Alger, année 2018,ISBN 978-9947-34-133-9, 436 p.

2
Table de matières

Avant-propos de la première édition 4

Avant-propos de la seconde édition 5

Chapitre1. Propriétés physiques du sol 9

Chapitre 2. Reconnaissance et classification des sols 31

Chapitre 3. Ecoulement de l’eau dans le sol 61

Chapitre 4. Distribution des contraintes dans le sol 103

Chapitre 5. Consolidation des sols fins 129

Chapitre 6. Résistance au cisaillement du sol 171

Chapitre 7. Enseignement de la mécanique des sols


assisté par ordinateur 213

3
4
AVANT-PROPOS DE LA PREMIERE EDITION

Le présent ouvrage a pour objectifs de présenter les applications des


principes de la mécanique des sols aux projets de construction. Loin
d’être un traité académique ou un formulaire condensé, ce livre se veut
d’exposer, à l’aide des problèmes résolus, les méthodes couramment
utilisées par les ingénieurs pour l’analyse du comportement du sol.
De par cet objectif fixé, ce livre est destiné aussi bien aux étudiants
universitaires en formation d’ingénieur, qu’aux ingénieurs désirant
s’initier ou revoir les bases de la mécanique des sols.
Les problèmes présentés ont été sélectionnés par souci porté au côté
pratique. Plusieurs d’entre eux traitent d’un cas réel issu d’un projet de
fondations.
Quelques développements des aspects théoriques sont présentés sous
forme de problèmes, en fin de chaque chapitre, afin de mettre en évidence
la signification physique de certains paramètres de comportement du sol.
Chaque chapitre commence par un bref rappel des notions nécessaires
à la résolution des problèmes. Ce rappel n’a pas la prétention de couvrir
les connaissances fournies par un cours de mécanique des sols à
l’université.
Malgré l’effort fourni, tant de fond que de forme pour mettre au point
ce livre, la première édition ne prétend pas être parfaite. Les lectures
critiques seront les bienvenues pour des futures améliorations de ce livre.
L’auteur estime qu’un tel ouvrage sera une contribution modeste à
l’introduction aux futurs ingénieurs d’une discipline aussi importante
qu’est la mécanique des sols appliquée à la construction.

Alger, le 14 mai 1996

Ali BOUAFIA

5
6
AVANT-PROPOS DE LA SECONDE EDITION

Il va sans dire qu’après huit ans de l’apparition de la première édition


de ce modeste livre, sa révision aussi bien sur le plan forme que contenu
est devenue plus que nécessaire; d’autant qu’elle est complètement
épuisée et un besoin a été ressenti auprès des étudiants d’avoir à leur
disposition un manuel de résolution des problèmes de mécanique des
sols.
Force est de dire que le contenu de ce livre a subi un aménagement de
fond en mettant l’accent sur les principes de la mécanique des sols, en
limitant le nombre de chapitres aux six premiers, en l’occurrence les
propriétés physiques du sol, la reconnaissance et classification des sols,
l’hydraulique du sol, le calcul des contraintes, la consolidation des sols
fins, et enfin la résistance au cisaillement.
Le reste des chapitres traite plutôt le calcul des fondations et des
soutènements, ce qui a été suffisamment développé dans des ouvrages
ultérieurs à la première édition, aussi bien en termes de cours didactique
que des exercices résolus*. Il a été ainsi procédé à l’allégement du
contenu du livre, en focalisant sur les notions fondamentales et les
principes. En outre, bien que les principes de base ont été le sujet
principal d’un autre livre**, le rappel des notions requises pour résoudre
les exercices a été quand même étendu et développé.
Chaque chapitre commence par un rappel des notions, énonce les
exercices, et regroupe les solutions en fin du chapitre.
Dans un souci de concrétiser les principes de la mécanique des sols,
présentés dans les différents chapitres de ce livre, des séquences de
vidéos didactiques, des présentations en diapositives et des programmes
sur PC ont été sélectionnés et mis à la disposition du lecteur.

_______________________________________________________
* Cours de calcul des fondations et des soutènements :
Conception et calcul des ouvrages géotechniques, éditions Pages bleues Alger,
année 2018, ISBN 978-9947-34-133-9, 436 p.
Exercices de calcul des fondations et des soutènements :
Calcul pratique des fondations et des soutènements, éditions OPU, ISBN
9961.0.0849.9, année 2011, 246 p.
** Cours de mécanique des sols de base :
Introduction à la mécanique des sols - Cours et Applications (CD-Rom inclus),
éditions Pages Bleues, ISBN 978-9947-850-71-8, 230 pages.
7
D’une valeur pédagogique sûre, ces outils d’enseignement assisté par
ordinateur aident d’une part l’étudiant à assimiler les principes de la
mécanique des sols, et d’autre part l’enseignant à mieux présenter son
cours. De tels outils ne sont qu’un spécimen des riches ressources dont
jalonnent les websites éducatifs voués à la géotechnique.
La mise au point de la forme actuelle de cette édition a exigé un effort
particulier que mon épouse a aimablement pris en charge.Qu’elle en soit
ici profondément remerciée.

Alger, le 05 juin 2008

Ali BOUAFIA
Université Saâd Dahleb de Blida
Faculté des sciences de l’Ingénieur
Département de Génie Civil
Email : geoblida@gmail.com

8
Figure 1.1. Curiosité de la ville de Puy-en-Auvergne (France) où un château a
été bâti sur un rocher de 75 m de haut. Il s’agit d’un conglomérat volcanique
solidifié dans la cheminée du volcan. Elle a été par la suite dégagée suite à une
érosion lente des terres meubles se trouvant autour de ce rocher.
(source : Les volcans Editions Time-Life, 1982 Amsterdam)

9
Figure 1.2. Certaines argiles, telles que la montmorillonite, appelées souvent
argiles gonflantes, sont prédisposées à changer considérablement de volume en
absorbant de l’eau. Les molécules d’eau absorbée sont tirées vers les vides entre
les plaques argileuses. Au fur et à mesure de l’absorbtion de l’eau, une répulsion
est induite entre ces plaques, ce qui cause un gonflement de l’argile.
Les photos A, B et C montrent respectivement un échantillon argileux avant
l’ajout d’eau, le gonflement de l’échantillon juste après l’ajout de l’eau et le
même échantillon 48 heures après, manifestant un retrait (réduction du volume).
Certaines régions du territoire Algérien, notamment à Tlemcen, Ain-Amenas
et Msila, sont connues par le phénomène de gonflement/retrait des argiles.
Le cycle gonflement/retrait engendre des désordres aux ouvrages dont il faut
prévenir en adoptant certaines mesures lors de la conception et la réalisation
des fondations.

10
PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DU
SOL

______________________________________________________

1.1. INTRODUCTION

La mécanique des sols est une science appliquée qui a pour objectifs
d’étudier le comportement du sol et ses propriétés. Le sol supporte les
fondations d’ouvrages, sert comme matériau de construction tel que dans
les barrages à noyau de terre et les remblais routiers, contient des
ouvrages souterrains tels que les tunnels, reçoit des matériaux à stocker
tels que les déchets industriels, et enfin sert à extraire des minéraux et
d’autres ressources de production de l’énergie et des matériaux.
Cette discipline forme avec la mécanique des roches et la géologie
appliquée une spécialité relativement jeune, appelée génie géotechnique.
Il va de soi que l’enseignement de cette discipline requiert une
importance particulière dans toute formation d’ingénieur de construction.

1.2. DIFFERENTS TYPES DU SOL

Le sol est un milieu tri-phasique qui se compose de :


- grains solides formant le squelette du sol,
- la phase liquide composée de l'eau interstitielle. Si l'eau occupe tous
les vides, on dit que le sol est saturé,
- la phase gazeuse composée de l'air et éventuellement de l'eau évaporée.
Il existe en pratique deux catégories limites du sol, à savoir:
• Sol pulvérulent: il regroupe le sable, le gravier, les cailloux et les
mélanges de ces matériaux tels que le sable graveleux. Il est caractérisé
par une grande perméabilité et l'absence d'une adhérence entre ses grains.
Enfin, les particules d’un tel sol sont visibles à l’œil nu.
• Sol purement cohérent : il regroupe les sols fins saturés tels que l'argile,
la marne et les mélanges de ces matériaux tels que la marne argileuse.
11
Il est caractérisé par la présence d'une forte cohésion entre ses
particules. Les dimensions de ces dernières sont faibles par rapport à ceux
du sol pulvérulent. Ce type de sol est peu perméable.
En pratique, le sol peut contenir une de ces catégories, comme il peut
les englober simultanément, sous forme de matériaux ayant des
caractéristiques intermédiaires comme, à titre d'exemple, le limon (silt),
l'argile sableuse ou le limon argileux.
Dans un sol pulvérulent, les forces prédominantes entre les grains sont
celles du poids. Le comportement de ce sol dépend essentiellement de
son état de densité. Le minéral constituant principalement ce sol est le
quartz (silice). Ce sol est aussi appelé granulaire, car il est constitué des
grains relativement gros (plus de 80 m de dimension). Le contact entre
les grains est direct, et le squelette du sol est formé ainsi d'un empilement
de grains. Les forces de frottement entre les grains, qui peuvent être
mobilisées lors d'un chargement du sol caractérisent la résistance au
cisaillement de ce sol. Ce point sera abordé en détails plus loin.
En général, ce sol retient peu l'eau interstitielle libre, celle-ci pouvant
circuler librement entre les grains. Les forces d'attraction (ou de tension )
capillaire sont négligeables devant les forces de poids de grains, mais
pour un sable non saturé, les forces capillaires lui confèrent une certaine
cohésion entre les grains, dite cohésion capillaire, et permettent à un
volume de ce sol de se tenir seul. Ceci peut se constater dans certains
talus sableux humides dans des plages, ayant une grande hauteur et un
angle de talus presque droit.
Dans un sol purement cohérent, les forces d'attraction capillaire entre
les grains sont prédominantes à cause de la valeur importante des surfaces
de grains. On définit la surface spécifique comme étant la somme des
surfaces de grains contenus dans 1 g de sol. Plus un sol est fin plus la
surface spécifique est grande.
On rappelle que la force de tension capillaire est proportionnelle à la
surface du grain. C’est cette attraction capillaire qui explique en partie la
propriété de cohésion dont est doué un sol argileux. Certains matériaux
de ce sol comme la montmorillonite ont tendance à absorber de l'eau et
par conséquent à gonfler. Dans le cas d'une diminution de l'eau, l'argile
manifeste un retrait, c'est à dire que son volume diminue.
La cohésion de l’argile fait qu’un volume donné de ce sol a une forme
propre, contrairement au sable sec qui prend la forme du récipient qui le
contient. La plasticité de l’argile est constatée en subissant au matériau
argileux un chargement, le volume déformé ne revenant pas à son état
12
initial après déchargement. La trace d’un piéton sur la surface d’un
terrain argileux humide est un exemple concret de la plasticité des argiles.
Les argiles souvent rencontrées sont la montmorillonite, la calcite,
l’illite et la kaolonite. La marne est une argile compacte de couleur grise
en général, contenant un pourcentage de calcaire.
L’étude des propriétés des argiles est beaucoup plus complexe que
celle des sols pulvérulents, car elles dépendent de la structure chimique
du minéral argileux. L’argile est en fait constituée des silicates d’alumine
hydratées associés à un ou plusieurs cations, comme le calcium, le
sodium, le magnésium et le fer. Le comportement des argiles dépend
essentiellement de la présence de ces cations. Les silicates forment un
empilement de feuillets chargés électriquement et tendant à se neutraliser
en attirant des ions. Comme le schématise la figure 1.3, il se forme autour
du grain argileux une pellicule d’eau dite eau adsorbée qui a
comportement visqueux solide. Cette couche confère au sol argileux un
comportement visqueux et peut contribuer au fluage, c’est à dire à
l’évolution de la déformation à long terme sous des contraintes constantes
dans le temps.

Figure 1.3. Schéma microscopique d’un sol argilo-limoneux

13
1.3. PARAMETRES D’ETAT DU SOL

L'état du sol est caractérisé par un ensemble de paramètres


physiques. On note que le comportement du sol (résistance mécanique et
déformabilité ) dépend essentiellement de son état.
Le sol est composé d'un assemblage de grains solides formant un
squelette poreux . Une partie du volume des vides est occupée par l'air,
l'autre peut être occupée par l'eau. Deux paramètres essentiels sont à
définir : la densité du sol et sa teneur en eau.
Soient :
Ps le poids des grains solides,
Pw le poids de l'eau interstitielle,
P le poids total de l'échantillon,
V le volume total de l'échantillon du sol,
Vs le volume des grains solides,
Vw le volume de l'eau interstitielle,
Vv le volume des vides (phase gazeuse et liquide ).
Le poids de la phase gazeuse étant supposé négligeable, on définit le
poids volumique apparent ou humide par :

P
h = (1.1)
V

Le poids volumique sec est défini par :

Ps
d = (1.2)
V

Le poids volumique des grains solides est tel que :

Ps
s = (1.3)
Vs

Notons que s varie entre 25 et 27 kN/m3 et qu’il est couramment pris


égal à 26.5 kN/m3 pour tous les sols, à l'exception des tourbes et sols
organiques. En outre, le poids volumique de l'eau interstitielle est
usuellement pris égal à 10 kN/m3.

14
Lorsque le sol est saturé, les grains du sol, baignant dans la nappe
phréatique, sont soumis à la poussée d'Archimède et ont donc un poids
déjaugé. On définit alors le poids volumique déjaugé par :

 ' =  sat −  w (1.4)

sat correspond au poids volumique du sol saturé. A chaque poids


volumique correspond une densité par rapport à l'eau. Ainsi, on peut
définir la densité apparente ou humide par :

h
dh = (1.5)
w

et la densité sèche par :

d
dd = (1.6)
w

Le poids volumique sec et le pourcentage des vides (ou porosité) dans


le squelette des grains solides varient en sens inverses. Le sol est dit lâche
si la porosité est importante, et serré si elle est faible.
Le poids volumique sec est limité par un maximum, noté dmax, qui
correspond au minimum du pourcentage des vides, et un minimum, noté
d min et qui correspond au maximum du pourcentage des vides.
La teneur en eau, exprimée en pourcentage, est le rapport du poids de
l'eau à celui des grains solides. Ainsi :

Pw
= (1.7)
Ps

Les poids volumiques sec et humide sont liés à la teneur en eau par la
relation :

h
d = (1.8)
1+ 

15
Pour un matériau argileux, la quantité d'eau contenue dans les vides
joue un rôle prépondérant dans son état physique. En effet, ce dernier
passe de l'état solide (argile raide) pour des faibles teneurs en eau, à l'état
liquide (argile vaseuse) pour des teneurs en eau importantes. Entre ces
deux états limites, l'argile est dans un état plastique. Les limites entre ces
trois états physiques sont exprimées en teneur en eau :
- Limite de liquidité notée l, au delà de laquelle l'argile est à l'état
liquide,
- Limite de plasticité notée p, en deçà de laquelle l'argile est à l'état
solide.
Entre ces deux limites, le sol argileux est caractérisé par une grandeur
dite indice de plasticité, notée Ip, telle que :

Ip = l - p (1.9)

Cet indice indique l’étendue du domaine d’état plastique de l’argile.


Les limites de plasticité et de liquidité sont déterminées au laboratoire à
l'aide des essais conventionnels d’Atterberg.
On définit l'indice de consistance Ic par :

l − 
Ic = (1.10)
l −  p

Cet indice caractérise l'état de consistance de l'argile, en fonction de sa


teneur en eau. On peut apprécier l'état de compacité selon les valeurs de Ic
comme le montre le tableau 1.1.
Une grandeur assez courante en pratique est la teneur en eau
correspondant à la saturation des vides par l'eau, soit ωsat. La teneur en
eau naturelle du sol ne peut dépasser la teneur en eau de saturation que
dans le cas du gonflement d’un sol argileux.

Tableau 1.1. Marges de consistance et de plasticité des sols argileux

Ic <0 0.0-0.25 0.25-0.5 0.5-0.75 0.75-1.0 > 1.0


Consistance liquide très molle ferme très ferme Dure
molle
Etat physique Liquide Plastique Solide

16
On montre que la teneur en eau de saturation peut être calculée par :
1 1
sat =  w ( − ) (1.11)
d s

La porosité n ou pourcentage des vides est le rapport du volume des


vides au volume total du sol, telle que :

Vv
n= (1.12)
V
La porosité du sol varie entre deux limites : nmin pour le maximum de
densité et nmax pour le minimum de densité. La porosité permet de relier
les poids volumiques sec d et celui des grains solides s, telle que:

d = s (1-n) (1.13)

Le vide dans le squelette solide peut avoir des origines différentes. La


décomposition de la matière organique, de même que la fissuration
due à la dessiccation peuvent aussi être des sources de création du vide
dans le sol. On note que le pourcentage de vide quantifié par la porosité
n joue un rôle déterminant dans la résistance mécanique et dans la
déformabilité du sol sous un chargement donné. Il a été constaté
expérimentalement que la résistance d’un sol sableux sous une semelle de
fondation passe du simple aux environs du triple lorsque le poids
volumique du sable augmente d’une valeur minimale à une valeur
maximale.
On utilise en pratique une autre grandeur adimensionnelle qui
caractérise les vides dans le sol, appelée indice des vides et noté e. C’est
le rapport du volume des vides et celui des grains solides :

Vv
e= (1.14)
Vs

L'indice des vides et relié à la porosité par:


n
e= (1.15)
1− n
L’étude de la compressibilité des sols se base essentiellement sur ce

17
paramètre. Les argiles molles et vases sont très compressibles et peuvent
avoir un indice des vides plus grand que 1.
Le degré de saturation Sr, exprimé en pourcentage, est le rapport du
volume d'eau à celui des vides, tel que:
Vw
Sr = (1.16)
Vv

Sr = 0 correspond à un sol sec et Sr = 100% correspond à un sol saturé.


On montre que :


Sr = (1.17)
sat

On montre aussi que la relation permettant de relier le degré de


saturation à l'indice des vides est :
 s
e= (1.18)
Sr w

Dans le cas d'un sol saturé, on a :

e = 2.65sat (1.19)

La densité est un paramètre clef dans le comportement d’un sol


pulvérulent. Outre l'évaluation absolue de l'état de densité d'une couche
de ce sol (d,h…), on est amenés à situer cet état de densité par rapport
aux minimum et maximum. En fait, deux sols ayant le même poids
volumique sec, n’ont pas forcément la même densité. On définit pour cela
l'indice de densité Id tel que :

emax − e
Id = (1.20)
emax − emin

Sachant que emax correspond à min et emin à max, on montre que :


 d −  dmin  dmax
Id = (1.21)
 dmax −  dmin  d
18
On peut classer le sol pulvérulent selon la valeur de son indice de
densité, comme le montre le tableau 1.2.
Le tableau 1.3, servant de formulaire, récapitule les différentes
relations entre les paramètres d’état physique du sol.

1.4. REPRÉSENTATION PONDÉRALE DU SOL

Les relations liant les différents paramètres d'état, comme le montre le


tableau 1.3, sont nombreuses. Pour éviter la mémorisation de ces
relations, il est conseillé d'exploiter le schéma du sol illustré à la figure
1.4, en supposant que le sol occupe un volume unitaire (V=1).
Ainsi, le vide occupe un volume n, les grains solides un volume (1-n),
et l'eau un volume nSr.
Les relations précédentes se déduisent facilement à partir de ce
schéma, en définissant au préalable chaque paramètre d'état figurant dans
la relation recherchée.
La programme UNIPHASE, développé par Fellenius, et décrit au
chapitre 7, est disponible pour tout besoin de calcul automatique des
propriétés physiques du sol.

Figure 1.4. Schéma du sol de volume unitaire pour l’établissement des relations

Tableau 1.2. Classification de la densité d’un sol pulvérulent en fonction de I D

ID ( %) 0-20 20-40 40-60 60-80 80-100


Densité Très lâche lâche moyen dense très dense

19
Tableau 1.3. Récapitulation des relations entre les propriétés physiques
20
1.5. APPLICATIONS

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
1. Représentation pondérale d’un sol

En se basant uniquement sur la méthode de la représentation


pondérale, trouver une relation entre :
a) les poids volumiques sec et humide et la teneur en eau,
b) l'indice des vides et la porosité,
c) le poids volumique sec, celui des grains solides et la porosité,
d) l'indice des vides, la teneur en eau, le degré de saturation, le poids
volumique de l'eau et celui des grains solides,
e) la teneur en eau de saturation, le poids volumique sec, celui de l'eau, et
celui des grains solides,
f) le degré de saturation, la teneur en eau et la teneur en eau
correspondant à la saturation.

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

2. Paramètres physiques d’un sol marin

Un sol marin est formé du sable quartzeux saturé ayant pour poids
volumique 20 kN/m3 .En supposant que le poids volumique du solide est
de 26.5 kN/m3, déterminer :
a) le poids volumique sec de ce sol,
b) la porosité et l'indice des vides,
c) le poids volumique déjaugé,
d) la teneur en eau.

ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

3. Etat physique d’un sol bi-couches

Un réservoir pétrolier doit être implanté dans un site formé d'un


bicouches. La première couche est formée de l'argile limoneuse peu
plastique ayant un poids volumique humide de 19 kN/m3 et un indice des
vides de 0.45. La deuxième couche est constituée du limon ayant une
porosité de 40% , et un degré de saturation de 80 %.
21
En supposant que le poids volumique du solide de chaque couche est
de 26 kN/m3, déterminer :
1) le poids volumique sec, la teneur en eau, le degré de saturation ainsi
que la teneur en eau et le poids volumique de saturation dans la première
couche.
2) le poids volumique sec, la teneur en eau, le poids volumique humide,
la teneur en eau et le poids volumique de saturation de la deuxième
couche.

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

4. Essai de densité d’un échantillon sableux

Un essai selon la norme ASTM pour la détermination des densités


max et min a été réalisé sur un échantillon sec de sable silliceux pesant 4
kg. Ce dernier est déposé à partir d'une faible hauteur de chute dans le
moule, ce qui correspond selon la norme à la densité minimale.
Le moule est ensuite placé sur une table vibrante pendant 8 minutes.
On obtient ainsi la densité maximale du sable. Le comparateur a indiqué
une diminution de la hauteur de l'échantillon de 25 mm.
Sachant que le diamère du moule est de 152.4 mm et sa hauteur initiale
est de 151.1 mm, calculer dmin et dmax ainsi que emax et emin. On considère
que s  26 kN/m3.
Cet échantillon a été extrait d'un sol sur lequel a été bâtie une centrale
nucléaire. La vibration du sol dûe aux réacteurs a fait diminuer son
indice des vides de 10 %. Sachant que le poids volumique du sol avant la
construction était de 15 kN/m3, on demande de calculer Id du sol avant et
après construction de l'ouvrage.

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

5. Poids volumique et densité du sable

Deux sols sableux secs ont été sièges à une campagne de


reconnaissance. Les essais sur place au Gamma-densimètre ont montré
que les deux sols ont pratiquement le même poids volumique sec, soit de
14 kN/m3. Au laboratoire, les poids volumiques secs max et min sont
résumés au tableau 1.4.

22
En prenant s=26.5 kN/m3, remplir le tableau 1.4. Que peut-on
conclure ?
Tableau 1.4. Valeurs mesurées de γd, γdmin et γdmax

Sable dmax dmin d e Id Etat de


(kN/m3 ) (kN/m3 ) (kN/m3 ) (%) densité
1 16.80 13.00 14.00
2 15.00 12.40 14.00

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

6. Tassement d’un échantillon en essai oedométrique

Un échantillon de sol ayant un indice de vides initial e o et un poids


volumique sec  do est placé dans un moule rigide de hauteur ho et
soumis à une pression uniforme en surface. L'échantillon ne peut pas se
déformer latéralement.
1) Ecrire l'expression du tassement relatif h/ ho en fonction de e0 et Δe
2) Ecrire h/ ho en fonction de  /.
3) L'essai oedométrique a été mené sur un moule rempli de sable sec
ayant une hauteur de 25 mm, un diamètre de 60 mm et pesant 110 g .
Aprés l'essai ,la lecture du comparateur indique un tassement de
l'échantillon de 4 mm .
Sachant que γs peut être pris égal à 26.5 kN/m3, calculer le poids
volumique sec, l'indice de vides et l'indice de densité avant et après
l'essai sachant que emax=0.90 et emin = 0.30. Le poids du moule vide=70g.

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7. Tassement d’un sol sableux sous le remblai

Un terrain sableux lâche sec a une hauteur de 5.6 m. L'essai selon la


norme ASTM a donné γdmax=17 kN/m3 et γdminax=11 kN/m3, et l'essai au
Gamma-densimètre a donné γd=12 kN/m3. Ce sol est compacté par un
remblai de grande surface.
1) Trouver l'expression de Id en fonction de γd, γdmax et γdmax. Calculer
l’indice de densité Id de ce sable.

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2) Sous le poids du remblai le terrain tasse de h . Montrer que la
variation ΔId est proportionelle au tassement relatif Δh/h0.
3) Calculer le tassement maximum que ce sol peut subir.
4) Un échantillon de ce sol, supposé intact, a été soumis à l'essai
oedométrique. On a constaté qu'un tassement relatif de 20 % correspond
à une augmentation ΔId égale à 56 %. Déduire le poids volumique sec
initial de ce sol et le comparer à celui obtenu par le Gamma-densimètre.
Prendre γs=6.5 kN/m3.

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8. Détermination des propriétés physiques

Complétez le tableau 1.5 en utilisant les différentes relations entre


propriétés physiques des 5 échantillons suivants.

Tableau 1.5. Paramètres mesurés de quelques échantillons de sols

Sol γh γs γd ω e n γsat Sr ωsat ωp ωl Ip Ic


% % % % % % %
1 18 26 9 15 35
2 20 26 0.4
3 26 60 90 60 40
4 20 100 21
5 26 100 41 10 0.7

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9. Densités maximale et minimale des empilements idéaux

Considérons le cas idéal d'un sol formé de sphères identiques de


diamètre D. On montre que la densité min correspond au cas ou chaque
sphère est posée sur une autre (assemblage cubique) comme le montre la
figure 1.5. La densité maximale correspond au cas ou chaque couche de
sphères remplit les vides de la couche sous-jacente (assemblage
rhomboédrique).
On demande de calculer les valeurs maximale et minimale de la
porosité, de l'indice des vides, ainsi que du poids volumique.
Prendre γs=26 kN/m3.
Indication : Le volume d’un rhomoboèdre = hauteur x aire de la base
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Assemblage cubique Assemblage rhomboédrique

Figure 1.5. Empilements idéaux de sphères identiques

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1.6. SOLUTIONS

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EXERCICE 1

1) En se reférant à la figure 1.4, on définit les paramètres suivants :


 = Pw donc Pw = .Ps. On a aussi  d = Ps = Ps .
Ps V
 h = P = Ps + Pw = d (1+) .
V

2) e=Vv On obtient directement de la figure 1.4 : e= n


Vs 1−n

Ps n P
3)  s = = et  d = s = Ps , donc γd=γs(1-n).
Vs 1 − n V

4) Les paramètres de la relation sont définis comme suit :


e=Vv = n  s = Ps = Ps et  w = Pw = Pw
Vs 1−n Vs 1−n Vw n.Sr
P  n.  Se
= w = w r = w r
Ps (1 − n) s s

5) Définissons les paramètres intervenant dans la relation :


n. w
 = Pw sat = Pwsat =  d = Ps = Ps
Ps Ps  s(1−n) V
d (n−1+1)  w  w
 s = Ps = doncsat = w = − .
Vs 1−n  s(1−n)  d  s

6) Selon la même méthode, on a :

Pwszt n w V w Vw Pwsat  w nS r
 sat = = Sr = = = = =  sat .S r
Ps Ps Vv n Ps Ps
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EXERCICE 2
  −w
1)  ' =  d (1 − w ) , ce qui donne :  d = sat =16.06 kN/m3.
s 
1− w
s

2) n = 1 − d =39%.
s
3) γ’=γsat-γw=10 kN/m3.

 1 1
4)  =  sat =  w  −  = 24.5%.
d  s 

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EXERCICE 3

1) d = s /(1+e)=17.90 kN / m3.


. s
 = h / d −1 =5.90%. Sr = =34.40%.
e. w
sat = / Sr =17.30%.  sat = d (1+sat )=21 kN / m3.
nS r  w
2) d = (1 − n) s = 15.60kN / m 3 .  = = 20.50 kN / m 3 .
(1 − n) s
 h =  d (1 + ) = 18.80 kN / m3 . sat =  / S r = 25.60%.

 sat = d (1+sat )=19.60 kN / m3.

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EXERCICE 4

Poids volumique minimum=γdmin=(4*10)/[πx0.15242/4x0.1511]=14.51


kN/m3.

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Le volume final est : Vf=πx15.242x(15.11-2.5)/4=2300 cm3.

Poids volumique maximum=γdmax=(4*10)/2.3x10-3=17.39 kN/m3.

emax=γs/γdmin-1=0.792 et emin=γs/γdmax-1=0.495

s ( d − d min)  d max
Avant construction: e= −1=0.73. et I d = =19.72%.
d ( d max − d min)  d

Après construction: e=0.90x0.733=0.66 et ID=(emax-e)/(emax-emin)=44.4%.

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EXERCICE 5

Le sable 1 est caractérisé par e= 0.89, Id=31.6%. Il s'agit donc d'un


sable lâche. Le sable 2 est caractérisé par e=0.89 et Id = 66%. Il s'agit d'un
sable dense.
On conclut que la densité est caractérisée par Id et non pas par d.
Autrement dit, deux sables ayant le même poids volumique sec ne sont
pas forcément au même état de densité.

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EXERCICE 6

1) Sous l'effet de la pression, la variation relative de la hauteur est égale à


celle du volume de l'échantillon :

Vv f Vvo

h V f − Vo (Vs + Vv f ) − (Vs + Vvo ) Vs Vs
= = =
ho Vo Vs + Vvo Vvo
1+
Vs

28
h e f − eo e
= =
ho 1 + eo 1 + eo
1 −1
s  df  do
2) e= −1 e =
d 1+eo 1
 do
Après tout calculs faits, on aboutit à :
 d

h =  do
ho  d
1+
 do
Ps
3) Avant l’essai :  d = = 15.56 kN / m 3 .
v
 e −e
e = s − 1 = 0.70, I d = max = 33%
d emax − emin
h e
Après l'essai, on a : = donc e = −0.27.
ho 1 + eo
e = 0.34,  d =  s (1 + e) = 18.5 kN / m3 et I d = 78.3%.

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EXERCICE 7

s s

s  
1) On a e= −1 I d = emax −e =
d min d
d emax −emin s s

 d min  d max

( d −  d min)  d max
Après simplifications, on trouve : I d =
( d max −  d min ) d
Application numérique : Id =23.6%.

emax − eo emax − e f
2) I d0 = et I d =
f

emax − emin emax − emin


29
(1 + eo ) h h
I d = I d − I d = − = ,  étant une constante
f o

(emax − emin ) ho ho
de proportionalité.
3) Le tassement maximum correspond en fait à un indice de densité de
100%, donc à:
(1 + eo )  h 
I d (%) = 100 − 23.6 =   x100%
emax − emin )  ho  max

emax=γs/γd-1=1.41

emin=0.56

[Δh/h0]max=29.73% et enfin Δhmax=1.64 m.

h
4) = −20% pour I d = 56%, alors  = 2.80 et eo = 1.38
ho
s
d = =11.10 kN / m3
1+e

ce qui est en accord avec la valeur trouvée au Gamma-densimètre.

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EXERCICE 8

Sol γh γs γd ω% e n% γsat Sr ωsat ωp ωl Ip Ic


1 18 26 16.5 9.0 0.6 36 20.1 41 22.1 15 35 20 1.3
2 20 26 18.7 6.8 0.4 28 21.4 45.5 14.9
3 15.8 26 10.4 52 1.5 60 16.4 90 57.7 20 60 40 0.2
4 20 25 16.5 21 0.5 35 20 100 21
5 17.7 26 12.6 41 1.1 51 17.7 100 41 38 48 10 0.7

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EXERCICE 9

La densité est minimale pour un assemblage cubique. A partir de la


figure 1.5, la porosité maximale est :
nmax= Vv/V = (2Dx2DxD- 4D3/6)/(2Dx2DxD) =47.64%.
emax = n/(1-n) = 0.91 et dmin = s/(1+e)= 13.6 kN/m3.
La densité est maximale pour un assemblage rhomboédrique. La
porosité minimale est telle que :
nmin = Vv/V = (2DxDxD2 - 4D3/6)/(2DxDxD2)= 25.95%.
emin = n/(1-n) = 0.35 et dmax =s/(1+e)=19.26 kN/m3.

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