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COURS DE GEOTECHNIQUE
GENERALITES
- Les roches et les sols
- L’altération des roches et la genèse des sols
- Les paramètres physiques de la définition des sols
- Contraintes verticales
- Nappe à la surface du sol
- Sol submergé
- Sol immergé
d. Contraintes horizontales
e. Calcul des suppléments ou accroissement de contraintes dues aux
surcharges
- Cas d’une charge ponctuelle
- Cas de charges surfacique.
INTRODUCTION A LA GEOTECHNIQUE
La géotechnique est une branche du génie civil qui concerne l’étude et la modification
du sol. On peut dire que c’est la branche la plus fondamentale du génie civil parce que
toute structure civile repose sur le sol.
Le sol, selon les ingénieurs civils, c’est toute accumulation non compact ou faiblement
compact de particules minérales issues de la dégradation des roches.
Figure 1 : Les remblais Figure 2 : Mur de soutènement Figure 3 : Stabilité des talus
(routes, chemins de fer)
Figure 4 : Fondations Figure 5 : Barrages en terre, digue Figure 6 : Amélioration des sols
IMPORTANCE DE LA GEOTECHNIQUE
« La géotechnique est l'étude de l'adaptation des ouvrages humains aux sols et roches
formant le terrain naturel.
Elle traite de l'interaction sol / structures, et fait appel à des bases de géologie,
de mécanique des sols, de mécanique des roches et de structures. En parallèle à
la mécanique des sols qui traite des matériaux meubles, la mécanique des
roches traite des matériaux rigides, et les géo-matériaux cimentés traitent d'une
catégorie de matériaux intermédiaires entre les sols et les roches.
Les études géotechniques ont pour principal objet les études de sol pour la construction
d'ouvrages (pavillons, immeubles, voiries, ouvrages d'art...), et notamment la définition
des fondations, mais aussi dans le cadre de diagnostics pour des ouvrages sinistrés.
Elles traitent également des phénomènes de mouvement de sol (glissement,
affaissement et autres), de déformation (tassements sous charges) et résistance
mécanique.
Les géotechniciens gèrent des équipes de forage, dépouillent des essais in situ et en
laboratoire de toutes sortes, ont des connaissances en géologie, hydrogéologie,
mécanique des sols et construction. Ils doivent synthétiser toutes ces connaissances
pour permettre de construire en toutes circonstances et ce au meilleur coût, car une
défaillance dans la connaissance du sol peut être une source de certains problèmes si
ce ne sont pas des problèmes certains. Les photos ci-dessous illustrent quelques
problèmes posés par le sol : soit parce qu’il n’a pas été bien étudié, soit parce qu’il n’a
pas été étudié (par négligence ou par ignorance). C’est donc un métier d’une grande
variété qui nécessite une curiosité et un esprit de synthèse.
Lors d’un projet d’aménagement, tout constructeur doit (de manière à assurer la
pérennité des futurs ouvrages) prendre en compte la nature des formations
constituant le sous-sol du site où il est prévu de réaliser cet aménagement. Cette
prise en compte permet d’adapter le projet au site envisagé, de définir le système de
fondation de l’ouvrage avec le meilleur rapport sécurité/coût et de se garantir contre les
effets de la réalisation des travaux sur les constructions voisines.
Pour des raisons de compétence, la responsabilité des problèmes liés aux formations
composants le sous-sol est transféré à un spécialiste, le géotechnicien, dont la
mission porte généralement sur les points suivants :
• Définition du cadre géologique, hydrogéologique et topographique général d’un
site étudié et prise en compte des avoisinants du projet ;
• Définition des aléas existants vis-à-vis des risques naturels : détection des cavités,
stabilité générale d’un site (par rapport au glissement de terrain par exemple),
séismicité.
• Définitions des terrassements : faisabilité, réemploi des matériaux, tenus des talus
et parois des fouilles ;
• Définition de l’influence de circulations d’eaux souterraines, agressivité de l’eau
vis-à-vis des bétons ;
La géotechnique est une science appliquée qui rassemble les informations concernant
les sols. On peut la définir comme étant les techniques de construction sur les sols
et/ou avec le sol (fondations superficielles, fondations profondes, barrages en terre,
remblais, murs de soutènement etc.…). Elle est la partie de la géologie de l’ingénieur
qui étudie les propriétés des sols et des roches en fonction des projets de construction.
Elle étudie la résistance des terrains et recommande les méthodes appropriées pour la
construction.
La géotechnique fait appel à la mécanique des sols (MDS) : discipline issue de la
mécanique générale, elle est l’application des principes de base de la mécanique
(cinématique, dynamique, mécanique des fluides etc.) à l’état des sols. Elle nous
permet de mesurer les caractéristiques physiques et mécaniques des sols. Elle permet
d’examiner deux domaines statiquement :
𝟑
Les ( 𝟒 ) des sinistres proviennent des déformations par tassements successifs ;
𝟏
Le ( ) seulement étant imputable à un dépassement des contraintes par excès de
𝟒
charges ;
Les matériaux qui constituent la croûte terrestre ont fait l’objet d’une classification assez
arbitraire en deux catégories : les roches et les sols.
II. LES ROCHES
A- DEFINITIONS
Les roches sont les sols qui ne subissent pas de modifications notables en présence
d’eau. Ce sont, en général, des matériaux compacts, durs et résistants qui ne peuvent
être réduits en morceaux qu’à la suite de très gros efforts mécaniques. Comme
supports de fondations, ils sont pratiquement indéformables.
B- L’ALTERATION DES ROCHES ET LA GENESE DES SOLS
À l’air libre, la roche subit des phénomènes d’altération et des produits libérés subissent
un transport puis finissent par se déposer dans un bassin. Lorsque la dégradation de la
roche est chimique, provoquée par les intempéries naturelles, on parlera d’altération.
Les sols meubles sont des sols résultant de l’altération physico-chimique des roches
en place ; leur compacité naturelle est en général faible. Ces terrains se sont
transformés en se décomposant en petites particules friables. Ils sont susceptibles de
déformation sous les fondations. C’est particulièrement ces sols, principalement les
sables, les graviers, les marnes, les silts, les argiles … qui sont analysés ci-dessous.
Roche → Sol
Figure 13 : Fondations
Dans tout projet de construction, le paramètre "sol" doit être pris en considération, soit
pour constater que ce paramètre ne pose pas ou peu de problèmes particuliers, soit
pour poser correctement les problèmes géotechniques et envisager les mesures
propres à les résoudre.
La reconnaissance géotechnique doit identifier de manière fiable la disposition et les
propriétés de tous les terrains concernés par l’ouvrage étudié ou affectés par les
travaux prévus.
Il convient de tenir compte d’un ou de plusieurs des éléments suivants lors de la
reconnaissance du terrain concerné par l’ouvrage ou les travaux :
- la stratigraphie géologique ;
- les paramètres d’identification de toutes les couches concernées (granulométrie,
poids volumique, consistance, teneur en matières organiques, …) ;
- les propriétés de résistance ;
- les propriétés de déformation ;
- la distribution des pressions interstitielles ;
- les conditions de perméabilité ;
Ing. Carlos AKPAKA Page 10
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP
Il convient normalement d’inclure, dans une reconnaissance les essais en place (in
situ), des forages et des essais en laboratoires. Une option de reconnaissance
géophysique est parfois envisageable. Une combinaison convenable des méthodes
de reconnaissance doit être utilisée pour identifier les caractéristiques géotechniques
du terrain concerné.
L’intérêt des essais de laboratoire (essais d’identification ou mécaniques) dans l’étude
ou le dimensionnement des différents ouvrages est donnée par le diagramme suivant
(fig. 16) :
La reconnaissance doit être réalisée au moins dans les formations qui ont été jugées
concernées par le projet et au-dessous desquelles le terrain n’aura pas d’incidence
sensible sur le comportement de l’ouvrage (site géotechnique).
V. LES SONDAGES
Granulométrie ♦ ♦ ♦ ♦
Limites d’Atterberg ♦ ♦ ♦ ♦
Teneur en eau ♦ ♦ ♦
Perméabilité ♦ ♦
Compressibilité ♦
Résistance au cisaillement ♦
Les essais in situ (ou en place) de géotechnique servent à déterminer des paramètres
de comportement mécanique du sol en place. Les essais in situ les plus courants sont :
- le pressiomètre Ménard (NFP 94-110-1) ;
- le pénétromètre statique (NFP 94-113) ;
- le pénétromètre dynamique (NFP 94-114 et NFP 94-115) ;
- l’essai de pénétration au carottier SPT Standard Penetration Test (NFP 94-116) ;
- le scissomètre de chantier (NFP 94-112).
Les grains d’un sol ne sont pas liés par un ciment comme c’est le cas dans le béton
mais ils peuvent être soumis à des forces d’attraction inter-granulaires diverses. Quand
c’est le cas d’un sol constitué de grains minéraux à peu près identiques nous
distinguerons :
Le sol cohérent de diamètre < 20 𝝁𝒎.
Le sol pulvérulent de diamètre > 20 𝝁𝒎 (0,02 mm).
Avant d’analyser le comportement d’un sol quelconque sous l’application d’une charge
(fondations d’ouvrages de génie-civil, routes etc…). Il est nécessaire de définir certains
paramètres qui se rapportent aux diverses proportions dans lesquelles se trouvent le
squelette, l’eau et l’air.
A cet effet, nous considérons la représentation suivante d’un sol dans laquelle les trois
phrases seraient séparées, appelée diagramme de phases du sol :
Les volumes des différentes phrases sont indiqués à droite et les poids à gauche. Les
notations conventionnelles sont les suivantes :
• 𝑾𝒔 : poids des grains solides ;
• 𝑾𝒘 : poids de l’eau ;
• 𝑾 : poids total du sol ;
• VS : volume des grains solides ;
• VV : volume des vides entre les grains ;
• VW : volume de l’eau ;
• Va : volume de l’air ;
• V : volume total ;
Avec les relations 𝑾 = 𝑾𝒔 + 𝑾𝒘 ; V = Vv+Vs ; V = Vs+Va+Vw .
On définit également les poids volumiques qui avec les poids et les volumes constituent
les paramètres dimensionnels :
Les paramètres sans dimension qui indiquent dans quelles proportions sont les
différentes phrases d’un sol sont des paramètres très importants et essentiellement
variables. Ils caractérisent l’état dans lequel se trouve un sol. Cas paramètres sont : la
teneur en eau, l’indice des vides, le degré de saturation et la porosité.
A- LA TENEUR EN EAU : ω
C’est le poids d’eau contenue dans le volume V rapporté à l’unité de poids des grains
solides contenus dans le volume V. Elle est déterminée, comme étant le rapport du
poids de l’eau au poids des grains solides d’un certain volume de sol : elle s’exprime en
pourcentage :
𝒘𝒘
𝝎=
𝒘𝒔
Il est à remarquer que cette teneur en eau peut dépasser 100% et en aucun cas être
au-delà de la teneur en eau à saturation 𝝎𝒔𝒂𝒕 .
C’est le volume des vides contenus dans un échantillon donné ramené au volume des
grains solides de l’échantillon. Il permet de savoir si les vides sont importants ou non
c'est-à-dire si le sol est dans un état lâche ou serré. Il est défini comme étant le rapport
du volume des vides au volume des grains solides :
𝑽𝑽
𝒆= 𝑽𝑺
L’indice des vides peut être supérieur à 1.
Ordre de grandeur : 0.4 à 1 pour les sables, 0.3 à 4 pour les argiles.
C- LE DEGRE DE SATURATION : SR
C’est le volume occupé par l’eau ramené au volume total des vides. Il indique dans
quelle proportion les vides sont remplis par l’eau. Il est défini comme étant le rapport du
volume de l’eau au volume des vides. Il s’exprime en pourcentage :
𝑽𝒘 𝝎
𝑺𝒓 = 𝒙𝟏𝟎𝟎 𝑺𝒓 = 𝝎
𝑽𝑽 𝒔𝒂𝒕
Lorsque le sol est sec 𝑺𝒓 = 0% ; à l’état saturé 𝑺𝒓 = 100%.
D- LA POROSITE : n
Elle est définie comme étant le volume des vides contenus dans un échantillon donné
ramené au volume total de l’échantillon, elle représente le rapport du volume des vides
au volume total. Sa signification est analogue à celle de l’indice des vides :
𝑽𝑽
𝒏=
𝑽
La porosité est toujours inférieure à 1.
Ordre de grandeur : 0.3 à 0.5 pour les sables, 0.2 à 0.8 pour les argiles.
𝒆
Elle est liée à l’indice des vides par le rapport : 𝒏 = 𝟏+𝒆
𝑽𝒔
𝑪= =𝟏−𝒏
𝑽
E- RELATION ENTRE LES PARAMETRES
Prenons : Vs = 1 ;
Il vient : wW = ω.Ɣs ;
𝑾𝒘 𝑾𝒘
Nous connaissons : 𝝎 = =
𝑾𝒔 𝜸𝒔
Donc : 𝑾𝒘 = 𝝎. 𝜸𝒔
𝑾 = 𝑾𝒘 + 𝑾𝒔 = 𝝎. 𝜸𝒔 + 𝑽𝒔. 𝜸𝒔 = (𝝎 + 𝟏)𝜸𝒔
𝑽𝒗
De même : 𝒆 = donc 𝑽𝒗 = 𝒆. 𝑽𝒔 = 𝒆.
𝑽𝒔
𝑾 𝝎+𝟏
Le poids volumique total est alors : ɣ = = × 𝜸𝒔 .
𝑽 𝟏+𝒆
On définit aussi l’indice de densité 𝑰𝑫 ou indice densité relative 𝑫𝒓 qui représente l’état
dans lequel se trouve un sol sableux par rapport aux états extrêmes.
𝒆𝒎𝒂𝒙 − 𝒆
𝑰𝑫 = × 𝟏𝟎𝟎
𝒆𝒎𝒂𝒙 − 𝒆𝒎𝒊𝒏
Avec :
𝒆𝒎𝒂𝒙 : correspondant à une compacité minimale
𝒆𝒎𝒊𝒏 : correspondant à une compacité maximale
e : indice des vides du sol.
Le qualificatif de l’état du sol en fonction de l’indice de densité est donné par le tableau
3 (NF EN ISO 14688-2).
La masse volumique sèche 𝜌𝑑 renseigne aussi sur l’état de densité du sol. Le tableau
suivant donne le qualificatif en fonction de la masse volumique (pour un sol évolutif,
ayant 𝜌𝑠 proche de 2.7𝑔/𝑐𝑚³).
Parmi tous les paramètres définis précédemment, les paramètres sans dimension sont
incontestablement les plus importants car ils définissent en effet l’état du sol c'est-à-dire
l’état de compressibilité (lâche ou serré) dans lequel se trouve le squelette ainsi que les
quantités d’eau et d’air que contient le sol.
Comme nous le verrons au chapitre suivant, un sol grenu a un comportement qui
dépend presque uniquement de son état de compacité (lâche ou serré) alors qu’un sol
fin à un comportement qui est avant tout fonction de sa teneur en eau
Le poids volumique des grains solides (en dehors des particules organiques) varie dans
des limites assez faibles : 𝟐𝟔 𝒌𝑵/𝒎³ < 𝜸𝒔 < 𝟐𝟖 𝒌𝑵/𝒎³
On retiendra donc que la masse volumique des particules solides pour les sables est de
2.6 à 2.7 𝑔/𝑐𝑚³ ; pour l’argile de 2.65 à 2.8 𝑔/𝑐𝑚³.
On peut donc le considérer comme constant et dans ce cas connaissant le poids
volumique de l’eau (ɣw = 10 kN/m3), les paramètres invariables et indépendants d’un sol
se réduisent à deux :
- L’indice des vides : e.
- La teneur en eau : 𝝎.
La structure du sol est le mode d’assemblage des particules qui le composent. Elle
conditionne une propriété, la porosité qui est un facteur important de la perméabilité.
Suivant la dimension des particules, il convient de distinguer deux catégories de sol qui
présentent des structures très différentes :
Les sols cohérents : D < 20 𝝁𝒎.
Les sols pulvérulents : D > 20 𝝁𝒎 (0,02 mm).
Les sols réels sont des mélanges de matériaux pulvérulents et cohérents. On précise
aussi la distinction entre les sols grenus et les sols fins.
Les sols fins : si plus de 50% en poids des grains ont un Ø < 80 𝝁𝒎.
Les sols pulvérulents : si plus de 50% en poids des grains ont un Ø > 80 𝝁𝒎
(0,08 mm).
Leurs caractéristiques sont résumées dans le tableau suivant :
B- COMPORTEMENT
Les comportements d’un sol grenu et d’un sol fin sont très différents.
Les sols pulvérulents (sables, graviers, cailloux, blocs, etc…) sont constitués
essentiellement de silices (quartz), de calcaire ou d’autre matériaux inertes. Ils ont une
II. L’ECHANTILLONNAGE
A- LA RECONNAISSANCE DES SOLS, SONDAGES, COUPES
GEOTECHNIQUES ET PRELEVEMENT
B- L’ECHANTILLONNAGE EN LABORATOIRE
Au laboratoire nous recevons une quantité Q de matériau, l’essai doit être fait sur une
quantité plus faible q. Comment séparer cette quantité q représentative de Q ?
Deux procédés de base assez satisfaisants sont utilisés :
Par quartage ;
A l’aide d’échantillonneurs.
1. Préparation de l’échantillon
Il faut sécher partiellement un échantillon trop mouillé. Mais une température trop
élevée pourrait modifier la nature physique ou chimique du corps étudié. Donc :
Ne pas sécher à l’alcool ;
Le mieux est le séchage à l’air mais c’est long ;
S’il faut chauffer, un thermostat est nécessaire pour ne pas dépasser 60°C s’il
s’agit d’un corps contenant de l’argile, ou 102° à 103° pour un corps non argileux ;
Un échantillon trop sec conduirait à perte d’éléments fins : il faut l’humecter.
Il faut aussi briser les éventuelles mottes ou simili-cailloux, mais attention à ne pas
briser les éléments qui les composent.
2. Le quartage
Si cette quantité (𝟏/𝟐) est trop importante, la partager encore suivant le même
processus. On obtiendrait alors un échantillon représentatif égal au 1/4 de la quantité
primitive.
Et ainsi de suite les fractions trouvées (½, ¼, 1/8) permettant par addition d’obtenir
toute quantité utile à un essai.
3. Emploi d’échantillonneurs
4. Choix du procédé
Ces deux procédés peuvent être utilisés séparément ou conjointement, en fonction des
quantités à séparer et de la grosseur maximale des grains.
Pour identifier un sol, on définit des paramètres, dits d’identification, qui sont issus
d’essais ou d’analyses conventionnels normalisés effectués sur des prélèvements
d’échantillons. Les paramètres sont répartis selon les types suivants :
Paramètre d’état : Paramètre qui ne dépend pas du sol mais qui est fonction de
l'environnement dans lequel il se trouve et des manipulations auxquelles il a été soumis
comportant :
• Les teneurs en eau naturelle et de saturation ;
• La masse volumique humide ;
• L’indice des vides
• La porosité ;
Dans le chapitre précédent il a été montré que les paramètres indépendants d’un sol
sont au nombre de trois :
La teneur en eau : 𝝎 ;
Le poids volumique des grains solides : ɣs ;
L’indice des vides : e.
Les mesures se font généralement au laboratoire.
A- DETERMINATION DE LA TENEUR EN EAU : 𝝎
La teneur en eau se détermine par deux pesées, une avant et une après passage à
l’étuve à 105°C, ce qui donne d’une part 𝑾𝒔 + 𝑾𝒘 et d’autre part 𝑾𝒘 .
𝑾𝒘 𝑾𝒘
𝝎(%) = × 𝟏𝟎𝟎 = × 𝟏𝟎𝟎
𝑾𝒔 𝑾 − 𝑾𝒘
B- DETERMINATIONS DU POIDS VOLUMIQUE DES GRAINS SOLIDES : ɣs
C’est une mesure délicate. Il faut déterminer le volume total V de l’échantillon le poids
𝑾𝒔 des grains solides et connaissant alors le poids volumique de ces grains.
𝑽𝒗 𝑽 𝑽. 𝜸𝒔
𝒆= = −𝟏= −𝟏
𝑽𝒔 𝑽𝑺 𝑾𝒔
Elle est déterminée soit par étuvage (NF P 94-050), soit par la méthode du four à micro-
onde (NF P 94-049-1), soit à la plaque chauffante (NF P 94-049-2), soit par séchage
avec complément d’une substance chimique.
Etuve
(𝑾 − 𝑻) − (𝑾𝒅 − 𝑻)
𝝎(%) = × 𝟏𝟎𝟎
(𝑾𝒅 − 𝑻)
𝝎 ∶ Teneur en eau (exprimée en %) ;
T : poids de la tare ;
𝑾 : poids de l’échantillon humide, y compris la tare ;
𝑾𝒅 : poids de l’échantillon sec, y compris la tare.
Il y a deux possibilités :
- Sécher complètement le granulat (méthode rapide directe) ;
- Faire entrer l’eau qu’il contient dans une réaction chimique (méthode rapide
indirecte).
a) Flambage à l’alcool à brûler (Méthode directe)
C’est le procédé couramment dit « de poêle à frire »
- Peser l’échantillon humide, soit Mh ;
- Le placer dans un récipient métallique plat et l’arroser d’alcool à brûler (½ litre
pour 2 kg de sable, jamais d’essence, beaucoup trop dangereuse) ;
- Allumer et agiter avec une tige métallique ;
- Quand l’alcool est éteint, laisser refroidir, remettre ½ litre d’alcool, allumer à
nouveau et agiter ;
- Quand l’alcool s’éteint, l’agrégat est sec (chauffer une 3 ème fois si c’est
nécessaire) ;
- Peser l’échantillon sec soit Ms.
𝑀ℎ−𝑀𝑠
D’où : 𝜔(%) = × 100
𝑀𝑠
1 mm 1 µm
Figure 21
Par exemple, cent grammes de sable fin contiennent près de 10 7 grains. Cent
grammes d’argile peuvent en contenir 10 plaquettes.
11
On détermine la taille d'un granulat en laboratoire (le détail de la pratique des essais
sera vu en travaux pratiques) :
Figure 22
Par sédimentation (fig. 23) pour des grains 1 µm < ф < 80 µm (NF P 94-057).
Cet essai donne la répartition suivant un diamètre équivalent (en µm) en se
basant sur la loi de Stokes.
Figure 23
On appelle granulat un ensemble de grains minéraux, de dimensions comprises entre 0
et 125 mm, de provenance naturelle ou artificielle, destinés à la confection :
• des mortiers, des bétons,
• des couches de fondation, des couches de base et de roulement des chaussées,
• et des assises et des ballasts de voies ferrées.
Les granulats sont appelés fillers, sablons, sables, gravillons, graves ou ballast suivant
leurs dimensions.
On appelle :
• REFUS sur un tamis : la quantité de matériau qui est retenue sur le tamis.
• TAMISAT (ou passant) : la quantité de matériau qui passe à travers le tamis.
2. Principe de l’essai
• Les masses des différents refus et tamisats sont rapportées à la masse initiale du
matériau. Les pourcentages ainsi obtenus sont exploités sous forme graphique.
3. Matériel utilisé
Ce sont :
- Les tamis dans lesquels l’organe de séparation est constitué d’une toile métallique
ou d’une tôle perforée définissant des trous carrés.
- Les passoires dans lesquelles une tôle perforée définit des trous circulaires. Elles ne
sont plus admises depuis décembre 1973. Mais dans la pratique ces passoires
existeront encore pendant de nombreuses années ; il est donc nécessaire de connaître
leurs caractéristiques essentielles et l’incidence de leur utilisation sur divers essais et
calculs.
Il existe une correspondance entre les diamètres des ouvertures d’une passoire (D) et
le côté de la maille du tamis équivalent (d) : c’est la formule de Féret :
D = 1,25d.
Un nombre entier M est associé à chaque tamis ou passoire, c’est un module. Il est
l’entier naturel le plus proche de 10 log[𝑫(𝝁. 𝒎)] + 𝟏 . On obtient :
Les tamis sont également repérés par un numéro d'ordre appelé module. Le premier
tamis, 0,08 a comme module le numéro 20, le suivant le module 21 et ainsi de suite
selon une progression arithmétique de raison 1.
5. Processus
• Emboiter les tamis utilisés les uns sur les autres, les dimensions croissant de bas
en haut en disposant en-dessous un récipient à fond plein pour recueillir les éléments
fins et au-dessus un couvercle pour éviter la dispersion des poussières.
Figure 24
• Verser le granulat sur le tamis supérieur, mettre le couvercle et imprimer à
l’ensemble une série de secousses. On commencera ainsi à répartir ce granulat sur les
différents tamis. Mais cette répartition ne sera pas complète et il faudra reprendre
chaque tamis séparément ;
• Pendre le tamis supérieur seul, avec son contenu. Au-dessus d’un plateau propre,
l’agiter horizontalement en le tenant d’une main et en le frappant contre l’autre main
(120 coups par minute environs). A tous les 40 coups il faut imprimer au tamis une
rotation d’un quart de tour et poursuivre l’agitation dans la nouvelle direction. On
cessera cette agitation lorsqu’en une minute il y a plus de passant ;
• Le retenu (refus) sera pesé (à 0,1% près) et le passant (tamisat) est ajouté sur la
balance aux refus précédents ; on recommencera la même opération jusqu’au dernier
tamis ;
• La somme des refus cumulés mesurés sur les différents tamis et du tamisat sur le
fond (fillers) doit coïncider avec le poids de l’échantillon introduit en tête de la colonne.
La perte éventuelle de matériaux pendant l’opération de tamisage ne doit pas excéder
plus de 2% du poids total de l’échantillon de départ.
Les résultats des refus sont exprimés en pourcentage de la masse sèche M2 de départ.
Ils peuvent être présentés selon l’exemple suivant :
4 41 41 2.05 97.95
2 162 203 10.15 89.85
1 494 697 34.87 65.13
0.5 705 1402 70.14 29.86
0.25 396 1798 89.95 10.05
0.125 159 1957 97.90 2.10
0.063 25 1982 99.15 0.85
Fond 17 - - -
(𝑴𝟏 − 𝑴𝟐) + 𝑷
𝒇= × 𝟏𝟎𝟎
𝑴𝟏
M1 : masse de la prise d’essai en kg ;
M2 : masse séchée de refus sur le tamis 0,063 mm, en kg.
P : masse du tamisat restant dans le fond après tamisage en Kg.
6. Notions de classes granulaires
On trie les granulats par dimension au moyen de tamis (mailles carrées) et de passoires
(trous circulaires) et on désigne une classe de granulats par un ou deux chiffres.
Un granulat est caractérisé du point de vue granulaire par sa classe d/D.
Le premier désigne le diamètre minimum des grains d et le deuxième le
diamètre maximum D.
Lorsque d est inférieur à 0.5 mm, le granulat est désigné 0/D.
Si un seul chiffre est donné, c'est celui du diamètre maximum D exprimé en mm.
Il existe cinq classes granulaires principales caractérisées par les dimensions
extrêmes d et D des granulats rencontrées (Norme NFP18-101) :
• Les fines 0/D avec D ≤ 0,08 mm,
• Les sables 0/D avec D ≤ 6,3 mm,
• Les gravillons d/D avec d ≥ 2 mm et D ≤ 31,5 mm,
• Les cailloux d/D avec d ≥ 20 mm et D ≤ 80mm,
• Les graves d/D avec d ≥ 6,3 mm et D ≤ 80 mm.
2. Matériel utilisé
Ce sont :
- Une enceinte thermostatée ;
- Un densimètre ;
- Deux éprouvettes de 2 litres ;
- Un agitateur normalisé ;
- Un agitateur mécanique (environ 10 000 tr /mn) ;
- Une solution défloquant dosée à 5% d’hexamétaphosphate de sodium ;
- Un thermomètre au 1/10 de 0°C, un chronomètre à la seconde, un tamis de 100 𝝁m ;
- Un mortier avec pilon muni d’une extrémité en caoutchouc.
L’ensemble des matériels spécifiques à cet essai sont décrits très précisément dans la
norme NF P94 –057.
Figure 25
3. Préparation de l’échantillon
Après imbibition dans la solution défloculante pendant 15h environ, la prise d’essai est
soumise pendant 3 mn minimum à l’action de l’agitateur à une vitesse de 10 000 tr/mn.
La suspension dispersée, ainsi que les eaux de rinçage de l’agitateur et de son
récipient, sont alors immédiatement versées dans l’éprouvette d’essai, dont le volume
est complété à 2 litres avec l’eau distillée ou déminéralisée.
L’éprouvette d’essai ainsi préparée, ainsi qu’une éprouvette de 2 litres contenant 1940
cm3 d’eau distillée et 600°C de solution à 5% d’hexamétaphosphate de sodium, sont
placée dans un bac thermostaté à 20°C. Lorsque la température à l’intérieur des
éprouvettes est stabilisée à 20°C, l’essai peut commencer.
Ce calcul s’effectue en utilisant la loi de stockes qui donne la vitesse de chute des
particules sphériques dans un liquide. Celles-ci sont soumises à la force de pesanteur
verticale et descendante et à la poussée d’Archimède, verticale et ascendante. La
chute de ces particules se fait à la vitesse constante et s’exprime par la relation
suivante :
𝑽𝟏
𝑫² = 𝟏𝟖 ƞ .
(ɣ𝑺 − ɣ𝑾 )
• V1 : vitesse limite de chute des grains. Celle-ci s’exprime par le quotient de la
hauteur de chute Hr, exprimée en mètres par le temps de chute t exprimé en secondes ;
• ɳ : viscosité dynamique de la solution. Celle-ci est fonction de la température (voir
tableau suivant) :
𝑯𝒓 𝟏𝟖ƞ
𝑫 = 𝒌√ ; Avec 𝒌² = (ɣ
𝒕 𝑺 −ɣ𝑾 )
Exemple :
− Calcul de D :
𝑯 𝟎,𝟏𝟔𝟖
D = k√ 𝒕𝒓 = 1,0045.10-3 √ = 7,5.10-5 m ou 75 μm.
𝟑𝟎
− Calcul de p :
W = 40 g = 40.10-2N;
D- LA COURBE GRANULOMETRIQUE
Sur une feuille semi-logarithmique, les pourcentages des tamisats cumulés sont
représentés sous la forme d’une courbe granulométrique en portant les ouvertures des
tamis en abscisse, sur une échelle logarithmique et les pourcentages des tamisats en
ordonnées sur une échelle arithmétique.
A chaque pourcentage convient un diamètre, ce qui permet de placer plusieurs points
caractéristiques de la courbe dans ce repère orthonormé. La ligne brisée qui joint ces
différents points représente la courbe granulométrique. La courbe est tracée de
manière continue et peut ne pas passer rigoureusement par tous les points.
La forme de la courbe granulométrique obtenue renseigne immédiatement :
les dimensions d et D du granulat,
la plus ou moins grande proportion d’éléments fins,
la continuité ou la discontinuité de la granularité.
Ainsi à travers la figure suivante, on peut dire que :
Figure 26
- La courbe 1 en forme douce provient d’un granulat courant. C’est un sol qui contient
des grains de tous les diamètres des tamis d’essai (granularité continue) ;
- La courbe 2 convexe vers le haut. C’est un granulat riche en éléments fins ;
- La courbe 3 concave vers le haut. C’est un granulat pauvre en éléments fins ;
- La courbe 4 présente un palier : il manque les éléments (absence de grains) qui
donneraient un refus sur certains tamis (granularité discontinue).
On dit que la courbe granulométrique d’un granulat est continue ou que sa granularité
est continue, si entre deux granulats élémentaires consécutifs présents dans le
granulat, il manque au plus trois granulats élémentaires. Il y a discontinuité si l’absence
porte sur plus de trois granulats élémentaires.
Les sables doivent présenter une granulométrie telle que les éléments fins ne soient ni
en excès, ni en trop faible proportion.
Le caractère plus au moins fin d’un sable peut être qualifié par le calcul de son module
de finesse. Le module de finesse est d'autant plus petit que le granulat est riche en
éléments fins.
Ce paramètre est en particulier utilisé dans les calculs de composition des bétons. Ainsi
il est recommandé pour un sable de confection d’un béton, un module de finesse voisin
de 2,5. Il a été imaginé par l’ingénieur Américain Abrams et apparaît sensiblement égal
à l’aire de la surface comprise entre la courbe granulométrique et la parallèle
d’ordonnée 100 à l’axe des abscisses.
Figure 27
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Il n’est pas rare d’avoir un sable disponible présentant un « MF » non satisfaisant. Une
façon de le rendre convenable consiste à le mélanger à un autre sable de telle sorte
que la combinaison des deux « MF » permette l’obtention du « MF » escompté.
On utilise pour cela la méthode d’ABRAMS. C’est une règle de mélange de granulats
basée sur l’obtention d’un module de finesse global à partir de la connaissance des
modules de finesse des granulats à mélanger.
On dispose de deux sables « S1 » et « S2 » de module de finesse respectif « MF1 » et «
MF2 ». On désire obtenir un mélange granulaire « S » de module de finesse « MF ».
Les pourcentages de « S1 » et « S2 » nécessaires pour obtenir le mélange « S » sont
tels que :
𝑴𝑭− 𝑴𝑭𝟐 𝑴𝑭𝟏 − 𝑴𝑭
𝑺𝟏 % = × 𝟏𝟎𝟎 et 𝑺𝟐 % = × 𝟏𝟎𝟎
𝑴𝑭𝟏 − 𝑴𝑭𝟐 𝑴𝑭𝟏 − 𝑴𝑭𝟐
2. Le coefficient d’uniformité
𝑫𝟔𝟎
𝑪𝒖 =
𝑫𝟏𝟎
Figure 28
L’écriture Dy signifie le diamètre correspond à y% de passants. De tel diamètre est
nommé diamètre effectif.
Ainsi D60 est le diamètre correspondant à 60% des passants. Il peut être défini
graphiquement à travers la courbe granulométrique par projections ou analytiquement
par l’interpolation mathématique.
L’appellation courante coefficient d’uniformité est contraire à la logique car plus cette
valeur est faible, plus le sol est uniforme.
Pour un sol comportant des grains d’une seule grosseur, CU = 1
On peut dire d’un sol :
A granulométrie très serrée (uniforme) si CU ≤ 2 ;
A granulométrie serrée si 2 < CU ≤ 5 ;
A granulométrie semi-étalée si 5 < CU ≤ 20 ;
A granulométrie étalée (variée) si 20 < CU ≤ 200
A granulométrie très étalée si CU > 200.
3. Le coefficient de courbure CC
Il intervient également dans la classification unifiée des sols. Il est défini par :
𝐷30 2
𝐶𝑐 =
𝐷10 × 𝐷60
Lorsque le coefficient de courbure est compris de 1 à 3, il s’agit d’un sol à granulométrie
bien étalée.
L’étalement de la granulométrie est précisé par les facteurs CU et CC pour une division
granulométrique donnée conformément au tableau ci-après (Norme XP P 94 - 011) :
Forme de la courbe Cu Cc
granulométrique
Bien graduée > 15 1 < Cc < 3
Moyennement gradué 6 à 15 <1
Mal gradué <6 <1
Discontinue Généralement élevé Variable (généralement < 0.5)
Exemple
Les résultats de l’analyse granulométrique sur un échantillon de sable de masse M = 1
kg sont consignés dans le tableau ci-après :
5 0 0 0 100
2.5 161 161 16.10 83.90
1.25 136 297 29.70 70.30
0.63 177 474 47.40 52.60
0.315 304 778 77.80 22.20
0.16 152 930 93.00 7
0.08 54 984 98.40 1.60
Fond 7.5 - - -
Puisqu’il s’agit du sable alors adoptons une classe granulaire 0/D et vérifions les
conditions suivantes avec d = 0.08 mm et D = 5 mm :
Le refus sur le tamis D est compris entre :
• 1 et 15% si D > 1.56 d
Le tamisat au tamis d est compris entre :
• 1 et 15% si D > 1.56 d
Le refus sur le tamis 1.56 D est nul.
Le tamisat au tamis 0.63 d < 5%.
Il faut tout d’abord déterminer les D10, D30 et D60 correspondants respectivement à 10%,
30% et 60% de passant soit graphiquement, soit par interpolation.
Par interpolation on a :
Pour D10
Pour D30
Pour D60
Sable : Mf = 2,64
Comme 2,3 < Mf < 2,8 on conclut donc que c’est un sable préférentiel pour le béton.
CONCLUSION
A- DEFINITION
C’est l’ensemble des processus par lesquels on décèle la présence d’éléments fins
dans un sable et d’en caractériser l’importance par une valeur numérique.
C’est un essai simple et rapide réalisé par un matériel peu fragile.
Aujourd’hui, il est encore très utilisé en technique routière.
B- BUT
Il faut plus d’eau pour mouiller des éléments fins que pour de gros éléments. Or, on sait
que la résistance mécanique d’un béton 𝝈, varie dans le même sens que le rapport
𝑪 𝑪
des quantités de ciment et d’eau. Donc un sable à une faible valeur de et par
𝑬 𝑬
conséquent à un béton de moindre résistance.
Pourtant, l’eau de gâchage qu’on aurait mise en plus pour améliorer la résistance du
béton s’évaporera au cours de son durcissement et provoquera des vides plus
importants et un risque de fissures.
Egalement les éléments fins et l’eau formeront une boue, qui gênera l’adhérence du
liant, une nouvelle source de mauvaise résistance.
Pour ces multiples raisons, il est important d’identifier les éléments fins contenus dans
le sable et s’en rassurer ou non de l’utiliser.
C- DOMAINE D’APPLICATION
Ils imposent souvent les valeurs minimales de ES pour les travaux de quelque
importance.
Les valeurs courantes sont :
- ES ≥ 80 : bon granulat ;
- 80 > ES ≥ 70 : à n’utiliser qu’exceptionnellement et à condition
d’employer un ciment portland ;
- ES < 70 : il faut laver pour éliminer les éléments fins.
G- EXPRESSION DES RESULTATS
On a toujours ES < ESv
Les valeurs ESv et ES sont exprimées avec une décimale.
La valeur moyenne est arrondie à l'entier le plus proche.
L'équivalent de sable s'exprime sous la forme d'un entier que l'on relie à un classement.
Les valeurs préconisées et classements qui en découlent sont pour l’E.S. :
E.S < 65 E.S < 60 Sable argileux : risque de retrait ou gonflement, pas bon pour
béton de qualité.
65 ≤ E.S < 75 60 ≤ E.S < 70 Sable légèrement argileux : propreté admissible pour béton de
qualité courante (retrait possible).
75 ≤ E.S < 85 70 ≤ E.S < 80 Sable propre à faible % de fines argileuses, bon pour béton de
haute qualité
E.S ≥ 85 E.S ≥ 80 Sable très propre : pas de fines argileuses, ce qui risque en fait
d’amener un défaut de plasticité du béton, augmenter le dosage
d’eau ; donne des bétons exceptionnels de très haute résistance
𝑴𝟏𝒔
M2S = 𝑴𝟐
𝑴𝟏
- Procéder au lavage de la fraction M2 sur le tamis de 0.5 mm jusqu'à ce que l'eau
qui s'écoule au travers du tamis soit claire.
- Sécher la fraction lavée jusqu'à masse constante déterminée par pesée au
gramme près ; soit m'.
F- EXPRESSION DES RESULTATS
La masse sèche (m) des éléments inférieurs à 0.5 mm est donc : m = M2s – m'
𝒎
La propreté superficielle P est donnée par le rapport : P = 𝑴 × 𝟏𝟎𝟎
𝟐𝒔
Le résultat s’exprime en % avec 1 décimale.
La norme fixe le seuil de propreté acceptable d'un gravier pour un béton ordinaire, à P <
2 %.
G- EXEMPLE DE CALCULS
- Pour un gravillon 5/15 :
- Première fraction de matériau : M1 = 3 000 g
- Deuxième fraction de matériau : M2 = 3 100 g
- M1s = 2 950 g (après séchage)
- M2s = (3 900 / 3 000) x 3 100 = 3048 g
- m'= 2 994 g (après lavage et séchage)
- m = 3 048 – 2 994 = 54 g
- P = (54 / 3 048) x 100 = 1,8%
2- Définition
La masse volumique d’un sol 𝝆 est le quotient de la masse (m) du sol par le volume (v)
qu’il occupe (y compris les vides qu’il contient).
𝒎
𝝆=
𝑽
3- Principe de la détermination de la masse volumique
La masse de l’échantillon est obtenue par pesage et pour mesurer le volume, deux
méthodes sont utilisables.
Méthode géométrique
Le volume est calculé à partir des données géométriques de la trousse coupante ou du
moule qui contient l’échantillon (la méthode utilisant un moule ne s’appliquant qu’au sol
préparé en laboratoire).
Méthode par pesées
Le volume est déduit de pesées dont une est faite après immersion de l’échantillon
dans l’eau.
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2- Définition
La masse volumique des grains solides du sol 𝝆𝒔 est le quotient de la masse de ces
grains solides (𝒎𝒔 ) par leur volume (𝒗𝒔 ).
𝒎
𝝆𝒔 = 𝑽 𝒔
𝒔
La masse des grains solides est obtenue par pesage et le volume est mesuré au
pycnomètre.
4- Méthode de la détermination de la masse volumique des grains solides
L’échantillon de sol est séché à l’étuve puis pesé. Le volume des grains est déduit par
pesée à l’aide d’un pycnomètre en substituant de l’eau de masse volumique connue
aux particules solides.
5- Appareillage
Les agglomérats de particules de la prise d’essai sont ensuite séparés au pilon dans le
mortier.
Le pycnomètre et son bouchon sont pesés (𝒎𝟏 ) après s’être assuré qu’ils étaient
propres et secs.
7- Conduite de l’essai
8- Résultats
𝒎𝟏 𝒎𝟐 𝑽𝟏 𝑽𝟐 𝒎𝟑
32,54 g 61,28 g 11,21 cm3 21,89 cm3 72,49 g
On obtient :
- 𝒎𝒔 = 𝒎𝟐 − 𝒎𝟏 = 𝟐𝟖, 𝟕𝟒 𝒈
- 𝑽𝒔 = 𝑽𝟐 − 𝑽𝟏 = 𝟏𝟎, 𝟔𝟖 𝒄𝒎𝟑
𝒎
- 𝝆𝒔 = 𝑽 𝒔 = 𝟐, 𝟔𝟗 𝒈/𝒄𝒎𝟑
𝒔
𝝆𝒔 = 𝟐, 𝟔𝟗 𝒈/𝒄𝒎𝟑
Le but de cette opération est de connaître les paramètres physiques d’un sol saturé.
B- APPAREILLAGE
Récipient de 1 L ;
Les bills ;
Balance électrique ;
Pycnomètre.
C- CONDUITE DE L’ESSAI
On a G = 2,69
Figure 29
La teneur en eau qui correspondant au passage de l’un à l’autre de ces états sont
respectivement :
La limite de liquidité : WL qui sépare l’état plastique de l’état liquide
déterminée selon l’une des deux procédures suivantes : limite de liquidité à
la coupelle de Casagrande (fig. 30) (NF P 94-051) ou limite de liquidité au
cône (fig. 31) (NF P 94-052-1) ;
Figure 32 Figure 33
Figure 34
On définit alors les limites d’Atterberg comme des teneurs en eau pondérales,
caractéristiques d’un sol. Elles correspondent à des comportements particuliers du sol
sous l’action des variations de la teneur en eau. Ces limites sont déterminées sur la
fraction de sol passant au travers du tamis 400 𝝁𝒎.
Les limites d’Atterberg (WL et Wp) ont été élaborées au début du XXème siècle par
Atterberg, un pédologue (Science qui étudie spécialement la couche supérieure de
l’écorce terrestre utilisée par les racines des plantes. Elle met en lumière le rôle des
constituants du sol fréquemment négligés par les géotechniciens : les matières
organiques et la matière vivante : bactéries) suédois qui s’intéressait à la plasticité des
argiles en vue de la fabrication des produits céramiques.
Les essais mis au point à cette époque ont été repris et modifié par Casagrande afin
que leur interprétation puisse permettre d’établir un lieu entre la teneur en eau du sol et
son comportement.
L’essai de limites d’Atterberg a pour but l’identification et la classification des sols pour
leur bon usage lors des travaux de terrassement et de compactage.
B- PREPARATION DE L’ECHANTILLON
Echantillonnage Malaxage
La limite de liquidité est la teneur en eau du sol pour laquelle la rainure (là où elle est
renfermée) de fermeture 1cm soit produite au bout de 25 coups ;
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Recommencer si :
- Si le nombre de chocs a été inférieur à 25 (laisser sécher un peu) ;
- Si le nombre de chocs a été supérieur 25 (ajouter un peu d’eau et bien
homogénéiser) ;
Mais le nombre de chocs aura rarement été 25, il faut donc :
- Soit recommencer en faisant varier 𝝎 pour tracer la courbe n = f (𝝎 ) et en déduire 𝝎
correspond à n = 25, après 5 essais donnant des valeurs de n comprises entre 15 et
35 ;
- Soit trouver un moyen de déterminer 𝝎L en fonction d’un couple (𝝎i ; ni). On a établi à
cet effet une relation de la forme :
𝝎′ 𝒏 𝒏 𝒌 𝒏 𝒌
= ( ′ ) ; 𝝎′𝒏 = 𝝎𝒏 ( ′ )
𝝎𝒏 𝒏 𝒏
𝒏 𝑘
D’où : 𝝎𝑳 = 𝝎𝒏 (𝟐𝟓) Avec k = tanβ et β est l’angle d’écoulement de la fermeture de la
rainure. La valeur de l’exposant k varie suivant les organismes et les pays. En France
on prend généralement k = 0,121. La précision de la formule de 𝝎L est bonne quand n
est compris entre 20 et 30.
Cette dernière méthode de détermination de 𝝎L paraît plus avantageuse car elle ne
nécessite qu’un essai.
Par définition la limite de plasticité est la teneur en eau de cylindre qui se brise lorsque
son diamètre atteint 3 mm. Il doit avoir une longueur de 10 à 15 cm.
La limite de plasticité 𝝎p est inférieure à 𝝎L.
𝝎𝑳 −𝝎𝒏
On a aussi l’indice de consistance IC. 𝑰𝒄 = Soit IC + IL = 1.
𝑰𝒑
A partir de l’indice de plasticité et de l’indice de consistance, on donne un qualificatif
au sol. Le diagramme de Casagrande donne aussi la classification des sols.
F. LA LIMITE DE RETRAIT
Elle est très utilisée en Afrique à cause de son climat. C’est la teneur en eau à partir de
laquelle le volume de la masse terreuse cesse de diminuer quand celle-ci s’assèche puisque
la deuxième partie de la dessiccation s’effectue à volume constant.
On appelle indice de retrait la différence : IR = WL – WR qui permet de donner un
qualificatif au gonflement du sol.
L’activité ACB, est le rapport de la valeur de bleu de méthylène du sol VBS à sa teneur en
particules argileuses C2.
𝑽𝑩𝑺
𝑨𝑪𝑩 =
𝑪𝟐
Le qualificatif de l’activité de la fraction argileuse est donné par le tableau 10.
Activité Qualificatif
𝟎 ≤ 𝑨𝑪𝑩 ≤ 𝟑 Inactive
𝟑 < 𝑨𝑪𝑩 ≤ 𝟓 Peu active
𝟓 < 𝑨𝑪𝑩 ≤ 𝟏𝟑 Moyenne
𝟏𝟑 < 𝑨𝑪𝑩 ≤ 𝟏𝟖 Active
𝟏𝟖 < 𝑨𝑪𝑩 Très active
La classification suivante est appliquée pour les sols d’utilisation routière. Elle est tirée
de la norme NF P 11-300 :
• VBS = 0.1 : sol insensible à l'eau.
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Les matières organiques ont souvent une couleur sombre et une odeur caractéristique
qui s'accentue en chauffant. Un sol de couleur foncée est en général riche en matières
organiques, alors qu’un sol clair en est plutôt dépourvu.
Selon la teneur en matières organique, le sol est classé comme indiqué au tableau
suivant (NF EN ISO 14688-2).
Teneur en matières organiques Qualificatif
2à6 Faiblement organique
6 à 20 Moyennement organique
𝑪𝑴𝑶 > 𝟐𝟎 Très organique
Il est réservé aux sols dont les plus gros grains sont au maximum de la dimension de
sable fin et présentant une cohésion déjà importante.
B. APPAREILLAGE
L’échantillon soumis à essai doit avoir une forme simple afin de pouvoir être paraffiné
facilement. Au besoin, il est taillé, afin d’avoir une masse comprise entre 0,1 et 0,5 g.
2- Mesures
La prise d’essai après taille éventuelle, est immédiatement pesée (m), et est paraffinée
aussitôt après. Une fois revenue à la température de la salle d’essai, elle est pesée
(mp) à l’air libre.
Avec m la masse du sol et par v le volume qu’il occupe (y compris les vides qu’il
contient).
Exemple :
m 𝒎𝒑 𝑽𝒊 𝑽𝒇
103,4 g 111,7 g 500 cm3 550 cm3
On obtient :
𝑽 = (𝑽𝒇 − 𝑽𝒊 ) − (𝒎𝒑 − 𝒎)/𝝆𝒑 = (𝟓𝟓𝟎 − 𝟓𝟎𝟎) − (𝟏𝟏𝟏, 𝟕 − 𝟏𝟎𝟑, 𝟒)/𝟎, 𝟗
𝑽 = 𝟒𝟎, 𝟕𝟖 𝒄𝒎𝟑
𝒎 𝟏𝟎𝟑,𝟒
𝝆= = = 𝟐, 𝟓𝟒 𝒈/𝒄𝒎𝟑 .
𝑽 𝟒𝟎,𝟕𝟖
Le compactage du sol est le procédé grâce auquel on réduit les vides remplis d’air en le
comprimant mécaniquement. Il consiste à serrer les grains du sol pour rendre le
matériau le plus dense possible, moins sensible à l’eau et pour obtenir de meilleures
caractéristiques mécaniques. La densité susceptible d’être obtenue pour un matériau
donné dépend de l’énergie et du mode de compactage ainsi que de la teneur en eau. Si
cette dernière est trop faible, les grains ne sont pas assez lubrifiés pour bien se
resserrer, si elle est trop forte, le matériau est trop déformable. Il existe donc un
optimum de teneur en eau que l’on détermine en laboratoire pour laquelle on obtient
une densité sèche maximum.
Le compactage est, d'une manière générale, l'ensemble des mesures prises afin de
densifier le sol pour améliorer ses propriétés mécaniques. Les autres procédés
d’amélioration consistent à remplir les vides par un liant (ciment, chaux, bitume, …),
ils sont connus sous le nom de stabilisation.
L'amélioration des qualités d'un sol a pour objet :
pour un remblai, d'éviter des tassements et des possibilités de glissement ;
pour un noyau de barrage, de réaliser un massif étanche, non fissurant ;
pour une couche de fondation de chaussée d'améliorer la force portante et la
rigidité ;
lors de la réalisation d'une piste ou d'une route en terre, d'adapter les qualités
du sol en place ou de la couche d'amélioration ;
dans tous les cas, de réduire la perméabilité et la susceptibilité à l'absorption de
l'eau.
Le but du compactage est de satisfaire à ces conditions.
C’est un facteur fondamental dans une étude de compactage d’un sol, quand la teneur
en eau est faible, le sol est compact et difficile à comprimer. On obtient ainsi de faibles
densités et des teneurs en air élevées.
Au fur et à mesure que la teneur en eau augmente, l’eau agit comme un lubrifiant, elle
réduit les frottements et facilite les glissements (ce qui amène le sol à se ramollir et à
devenir plus facile à travailler). Les grains peuvent alors, sous l’effet du compactage, se
serrer en ne laissant subsister entre eux qu’un minimum de vides résiduels. Il en résulte
des densités plus élevées et des teneurs en air plus faibles.
Quand on augmente davantage la teneur en eau, il arrive un moment où le mélange
d’eau et d’air tend à maintenir les particules du sol éloignées les unes des autres et à
empêcher toute diminution appréciable de la teneur en air. Le volume des vides,
cependant continue à augmenter avec la teneur en eau et par suite la densité sèche du
sol diminue.
La densité sèche maximum et la teneur en eau optimum que l’on peut obtenir pour
une valeur donnée du compactage dépendent du type de sol.
La caractérisation des conditions optimales à mettre en œuvre pour réaliser un bon
compactage sur chantier, et en particulier la définition de la teneur en eau
correspondante nécessitent une simulation de laboratoire qui permet de définir les
conditions opératoires du compactage en place. Simultanément, on étudie l’influence de
la teneur en eau sur la portance du matériau après compactage.
II. ETUDE EN LABORATOIRE DU COMPACTAGE
Figure 35
On utilise généralement deux énergies qui encadrent bien les valeurs minimales et
optimales disponibles sur chantier. La plus faible correspond à l'essai Proctor
normal. La plus élevée correspond à l’essai Proctor modifié.
Figure 36
3. Equipement nécessaire
Moule Proctor
C’est un tube métallique cylindrique, ouvrable en deux demi-coquilles, que l’on peut
fixer sur une plaque de base, et muni d’une hausse.
Il en existe deux :
־Le moule Proctor (le plus petit), utilisable pour les sols fins ;
־Le moule C.B.R., le plus utilisé, il sert aussi pour l’essai C.B.R., d’où son nom, et
comporte de ce fait un disque d’espacement qui en réduit la hauteur utile.
Dame Proctor
C’un tube cylindrique, avec un mouton actionné par une poignée. Deux dames sont
disponibles en fonction de l’intensité de compactage désirée :
־La dame P.N. (la plus petite), utilisée pour l’essai Proctor Normal ;
־La dame P.M., utilisée pour l’essai Proctor Modifié.
5. Conduite de l’essai
a) Assembler moule et embase (pour le moule C.B.R., mettre le disque d’espacement).
Mettre un disque de papier filtre au fond du moule, ce qui facilite le démoulage. Peser
l’ensemble moule + embase à 5 g près (soit Pm). Mettre en place la hausse ;
b) Introduire la première couche de sol et le compacter. Scarifier la surface compactée
afin de faciliter la liaison avec la couche suivante ;
c) Procéder de manière identique pour les couches suivantes ;
d) Après compactage de la dernière couche, enlever la hausse. Le sol compacté doit
dépasser le moule de 1 cm environ. Si ce n’est pas le cas, recommencer le
remplissage du moule en augmentant légèrement la quantité de matériau compacté à
chaque couche ;
e) Araser soigneusement le moule et le nettoyer puis le peser (soit Ph). On veillera, au
cours de l’arasement à ne pas créer de trous sur la surface arasée ;
f) Oter l’embase et prélever deux prises sur l’échantillon, l’une en haut et l’autre en bas,
et on détermine la teneur en eau ω. On prendra la moyenne des deux valeurs
obtenues.
g) On obtient ainsi le premier point de la courbe dont les coordonnées sont :
־En abscisse : ω, teneur en eau déterminée en f ;
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Figure 37
𝑺𝒓 𝝆𝒔
𝝆𝒅 = 𝝆 avec 𝝆𝝎 = 𝟏 𝑻/𝒎𝟑
𝑺𝒓 +𝝎 𝒔
𝝆𝝎
𝝎
Avec 𝑺𝒓 (%) = 𝟏 𝟏
𝝆𝝎 ( − )
𝝆𝒅 𝝆𝒔
Figure 38
Dans les travaux routiers, et en particulier pour la confection des remblais et couches
de forme, on ne peut admettre que de faibles déformations. On détermine donc la
portance du sol, c’est-à-dire sa résistance à la rupture, par l’essai C.B.R. (Californian
Bearing Ratio), traduit en français par l’Indice Portant Californien.
Cette valeur C.B.R. permet, grâce à un réseau de courbes expérimentales, et des
abaques, de calculer l’épaisseur, nécessaire à la constitution d’une chaussée en
fonction du sol sous-jacent du trafic et des charges par essieux prévus dans les
conditions hydriques futures que subira cette route.
Pour les sols à vocation routière, l’Indice Portant Californien est déterminé de
manière purement empirique.
2. Principe de l’essai
Au cours de cet essai, le matériau est poinçonné par un piston (Presse C.B.R.) de
19,32 cm2 de section, enfoncé (se déplaçant) à la vitesse constante de 1,27 mm/min.
Les valeurs particulières des deux enfoncements ayant provoqué les enfoncements de
2,5 et 5 mm sont alors rapportées aux valeurs 13,35 et 19,93 KN, qui sont les forces
observées dans les mêmes conditions sur un matériau de référence.
L'indice CBR que l’on détermine à l'aide de cet essai est une mesure de la force
portante d'une fondation de route.
L’indice C.B.R. recherché est par convention la plus grande valeur exprimée en
pourcentage des deux rapports suivants :
3. Préparation de l’échantillon
Le compactage devant être fait dans les conditions de l’essai Proctor Modifié, il faut
réaliser l’essai PM, pour pouvoir connaître la teneur en eau optimale et la densité
apparente sèche maximale.
On prépare alors le matériau à une teneur en eau égale à ωopm, on le pulvérise, en
brisant les mottes, mais en prenant soin de ne pas briser les graviers et pierres
éventuels. On écrête alors le matériau à 20 mm en enlevant les grains supérieurs à 20
mm et en les remplaçant par une même masse d’éléments compris entre les tamis de 5
et 20 mm.
4. Conduite de l’essai
1) Compacter à la teneur en eau ωopm, suivant le processus de l’essai P.M. (moule
C.B.R., dame lourde, 5 couches, 55 coups par couche) ;
2) Araser le moule et déterminer la teneur en eau de la partie ainsi enlevée ;
3) Enlever la plaque de base, ôter le disque d’espacement et retourner le moule, pour
fixer sur la plaque de base l’extrémité qui était en haut, en interposant une feuille de
papier filtre ;
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Les critères retenus pour établir une classification peuvent évoluer dans le temps et
peuvent être complétés par des critères de résistance mécanique.
On peut citer :
Classification U.S.C.S (Unified Soil Classification System) établie par
Casagrande ;
Classification L.C.P.C (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées) identique à
la classification U.S.C.S ;
Classification A.A.S.H.O (American Association State Highways Officials) ;
Classification U.S.H.R.B (United States Highway Research Roard) ;
Classification G.T.R (Guide des Terrassements Routiers).
II. LA CLASSIFICATION TRIANGULAIRE
Une classification peut être faite selon la granularité si les autres critères ne sont pas
importants. Si on a deux fractions granulaires, le sol sera classé en sol à matrice fine si
la majorité des éléments ont un f < 63 µm ; au-delà, il sera à matrice grossière.
S’il est à trois fractions granulaires, la représentation triangulaire sera adoptée (fig. 34).
Le diagramme suivant donne une classification triangulaire pour trois minéraux
différents composant un sol : argile, sable et calcaire (pour les graves). Il prend la forme
de triangles dont les côtés portent des échelles représentant les proportions d’argile, de
sable, de calcaire mesurées sur un échantillon de sol.
Figure 39
Classer un sol consiste à l’identifier grâce à des mesures quantitatives et à lui donner un
nom afin de le rattacher à un groupe de sols de caractéristiques semblables.
Encore appelée classification L.P.C (Laboratoire des Ponts et Chaussées), la
classification LPC Sol à partir des résultats fournis par
- La granulométrie
- Les caractéristiques de plasticité de la fraction fine (Atterberg)
Les sols sont désignés par le nom de la portion granulométrique prédominante qualifiée
par un adjectif relatif aux portions secondaires.
1. Sols grenus
La classification des sols grenus se fait par la granulométrie et les limites d'Atterberg.
Elle est précisée dans le tableau ci-après (Tableau 14).
2. Sols fins
La classification des sols fins utilise les critères de plasticité liés aux limites d'Atterberg.
Elle est précisée dans le diagramme de plasticité diagramme de Casagrande ci-après
(figure 35). Selon la position dans le diagramme du point représentatif ayant pour
abscisse la limite de liquidité et pour ordonnée I'indice de plasticité, on définit quatre
grandes catégories principales :
- les limons très plastiques
- les limons peu plastiques
- les argiles très plastiques
- les argiles peu plastiques
De façon regroupée on a :
Figure 43
Figure 44
Figure 45
Figure 46
־Z est la côte du point M (la hauteur du point M par rapport au plan de référence).
𝑷
־ (m) est la hauteur due à la pression (la hauteur d’eau au point M) ; avec P, la
𝝆𝒘 .𝒈
pression d’eau (Pa), 𝝆𝒘 la masse volumique d’eau et g la force de pesanteur.
𝑽𝟐
־ (m) est la hauteur due à la vitesse avec V la vitesse d’eau au point M (m/s) et g
𝟐𝒈
(m/s2).
Si le liquide est parfait, la charge hydraulique reste constante en deux points différents
(ligne de charge horizontale).
2. La perte de charges
En fait, généralement un fluide n’est jamais parfait et il existe des forces de viscosité ou
de frottement visqueux. C’est le cas pour l’eau s’écoulant sous l’action de la pesanteur
à travers les vides d’un terrain : il existe des forces de viscosité entre les molécules ;
Ces frottements vont dissiper de l’énergie et il y aura perte de charge. La perte de
charge est notée J.
Ing. Carlos AKPAKA Page 82
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La perte de charge est définie comme la différence de charges entre deux points,
traversés par un fluide non parfait au cours de sa circulation.
3. Le gradient hydraulique
Souvent nous nous intéressons plus aux variations de charges dans l’espace qu’à la
charge elle-même. Lorsqu’une particule parcourt la distance L, le gradient hydraulique I
∆𝑯 𝑯𝟐−𝑯𝟏
est défini par : grad (H) = i = =
𝑳 𝑳
C’est la force d’écoulement qui s’exerce sur un élément de volume par unité du
squelette solide. Lorsque le gradient hydraulique est vertical et ascendant, les forces
d’écoulement s’opposent directement aux forces de pesanteur. Si la résultante de ces
forces est dirigée vers le haut, les grains de sol sont entrainés par l’eau : c’est le
phénomène de Renard.
Figure 48
Il n’est donc pas possible de définir une vitesse réelle de l’eau. On ne définit qu’une
vitesse moyenne ou d’une vitesse apparente.
Ing. Carlos AKPAKA Page 83
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𝑸
𝑽𝒎𝒐𝒚 = 𝑺′
Avec : S' la section des pores ; S’ = n.S
S la section totale du sol traversé par l'eau.
n la porosité du sol.
Les vitesses d’écoulement dans le sol sont toujours faibles (même dans les sols très
perméables, l’ordre de grandeur est 0,1 m/s). Par conséquent dans l’expression de la
𝑽𝟐
charge hydraulique, le terme est négligeable par rapport aux autres. Dans ce cas, la
𝟐𝒈
𝑷
charge hydraulique est confondue avec le niveau piézométrique qui est : H = 𝝆 + z.
𝒘.𝒈
Figure 49
Considérons une nappe au toit incliné, les charges aux points M et N sont H M et H N
(figure 54). D’après le théorème de Bernoulli :
- Si H M = H N alors il n’y a pas d’écoulement et la nappe est en équilibre ;
- Si H M > H N alors il y a écoulement de M vers N.
Le terme « H M - H N > 0 » mesure la perte de charge entre ces deux
points. Il correspond à l’énergie perdue en frottement.
2. Notion de hauteur et de niveau piézométrique
Considérons un écoulement d’eau dans un terrain et un point M à la côte Z. faisons
descendre un tube jusqu’à ce point M. Nous observons une remontée de l’eau dans le
tube jusqu’à la côte Z’. Le niveau piézométrique au point M peut s’écrire :
𝑷 𝒁′ −𝒁
H = 𝜸 + Z = 𝜸𝒘 ( ) + Z = Z’
𝒘 𝜸𝒘
Le niveau piézométrique au point M est donc égal au niveau d’eau dans un tube que
l’on qualifie de tube piézométrique ou piézomètre.
La différence d’altitudes entre le point M et le niveau piézométrique, peut être qualifiée
de hauteur piézométrique.
Figure 50
Figure 51
∆𝑯
־Q=kS (m3/s) ;
𝑳
־S : section du massif sableux ;
𝑴𝑯 = 𝑯∆ ־− 𝑯𝑵 : perte de charges hydrauliques ;
־L : longueur de l’échantillon ;
־k : coefficient dépendant du fluide et du terrain (m/s). Il a la dimension d’une vitesse,
c’est le coefficient de perméabilité de Darcy encore appelé coefficient de
perméabilité.
𝑸 ∆𝑯
En posant : V = et i = >𝟎
𝑺 𝑳
La relation se transforme en V = ki : c’est l’expression la plus simple de la loi de Darcy
où V est la vitesse apparente moyenne, encore appelée vitesse de Darcy.
La loi de Darcy n’est valable que dans les sols saturés.
4. Expérience de Reynolds
L’écoulement d’un fluide peut se produire de deux manières différentes selon les
conditions locales de vitesse. A faible vitesse, les lignes de courant sont stables et ne
se mélangent pas. Dans ce régime d’écoulement appelé laminaire, les couches des
fluides glissent les unes sur les autres et il n’y a pas de transfert de particules d’un filet
à un autre.
Par contre si la vitesse croît, les filets de fluides paraissent osciller et vibrer, puis ils
perdent leur identité propre. Dans ce régime appelé turbulent, les particules oscillent
autour d’une trajectoire moyenne. Le passage d’un régime à un autre dépend de la
valeur d’un paramètre adimensionnel appelé nombre de Reynolds :
𝑽.𝑫
Re = 𝝁
V est la vitesse caractéristique de l’écoulement ;
𝟒𝑺
D est le diamètre hydraulique : D = DH = avec S, la section mouillée et p, le périmètre
𝑷
mouillé ;
𝝁 est la viscosité cinématique du fluide qui est liée à sa viscosité dynamique par la
𝜼
relation : 𝝆 = 𝝁 avec 𝜼 , la viscosité dynamique du fluide. Pour l’eau on a : 𝝁= ± 10-6
m2/S.
Dans le cas des sols, on peut pratiquement considérer que l’on se trouve toujours en
régime laminaire sauf aux abords d’ouvrages particuliers comme les puits de pompage
où les vitesses peuvent devenir très importantes.
5. Coefficient de perméabilité
Ce coefficient varie très fort avec la dimension des pores, avec la granulométrie mais
aussi avec l’aptitude des grains très fins à retenir de l’eau par absorption. La mesure de
la perméabilité se fait en laboratoire (sur des échantillons) ou in situ (sur le sol en
place). Le tableau suivant donne des ordres de grandeurs du coefficient k.
La perméabilité des sables peu compacts à granulométrie serrée peut être évaluée en
utilisant la formule de Hazen que l’on peut écrire :
k = 1.25 D10
2
(m/s)
où D10 est le diamètre efficace des grains en cm c’est-à-dire le diamètre correspondant
à 10% de passant.
Figure 52
Figure 53
Figure 54
Figure 55
Figure 56
L’influence de l’eau est considérable pour les sols argileux, limoneux ou sableux. Cette
influence touche les caractéristiques mécaniques.
Pour une argile, elle passe d’un état solide à un état plastique et même fluide suivant la
valeur de la teneur en eau.
Ces variations de teneur en eau peuvent être dues à des causes artificielles (drainage)
ou naturelles (crue, pluie, sécheresse, proximité des arbres). Elles donnent naissance
pour certains sols (argileux en particulier), à des phénomènes de retrait et de
gonflement. Ces alternances de retrait et de gonflement entraînent fréquemment sur les
constructions des désordres qui peuvent être très importants.
Figure 57
Figure 58
• Dans le cas des autres sols, on dit qu’il y a un phénomène de Renard. L’eau
entraîne les fines particules de sol et ce dernier devient de plus en plus
perméable. On assiste à une érosion progressive le long des lignes de courant.
Figure 59
Figure 60
Divers procédés sont utilisés pour déterminer la perméabilité d’un sol. Le plus simple
est l’utilisation d’un perméamètre. On distingue deux types d’essais :
- Le perméamètre à charge constante : pour les sols grossiers perméables.
- Le perméamètre à charge variable : pour les sols fins peu perméables.
1. Perméamètre à charge constante
Figure 61
L’échantillon E est placé entre deux pierres poreuses P. Le récipient R est maintenu
toujours plein. La mesure du volume d’eau V qui traverse l’échantillon d’épaisseur L
pendant un temps T permet d’avoir la valeur de K :
𝑳.𝑽 𝑳.𝑸 𝑳.𝑸
K = 𝑨.∆𝑯.𝑻 = =
𝑨.∆𝑯 𝑨.𝒉
Figure 62
Le tube (1) est rempli d’eau. A l’instant t = t1, la hauteur d’eau dans le récipient est h1 et
à l’instant t2, la hauteur devient h2.
On démontre que la perméabilité de l’échantillon est donnée par relation :
𝒂 𝑳 𝒉
K= x𝒕 ln (𝒉𝟏 )
𝑨 𝟐 −𝒕𝟏 𝟐
On détermine alors :
• le coefficient de perméabilité horizontal dit global (k) ;
• le rayon d'action du pompage (R) qui est la distance à partir de
laquelle le rabattement ne se sent plus.
On désigne par : H la hauteur initiale de la nappe
h la hauteur de l’eau dans le puits
r le rayon du puits
Le coefficient k est donné par la formule de Dupuit (formule valable seulement
pour un puits complet, qui atteint le substratum imperméable, et dans une nappe
libre).
Figure 63
Figure 64
Il consiste à injecter ou pomper de l’eau à débit constant dans une cavité cylindrique de
longueur L et de diamètre B, limitée latéralement et à sa partie inférieure par la paroi du
forage et, à la partie supérieure, par un bouchon étanche. On crée ainsi une variation
de charge hydraulique h dans la cavité. Lorsque le régime d’équilibre est atteint, le débit
Q est lié à la variation de la charge hydraulique et au coefficient de perméabilité k du
massif.
L’essai Lefranc est réalisé dans la nappe. Lorsque l’essai est réalisé par injection dans
un sol situé au-dessus de la nappe, il s’agit alors de l’essai Nasberg.
➢ L’essai Lugeon (NF P 94-131) : L’essai d’eau Lugeon est un essai en place
réalisé dans un sondage. Il s’applique au rocher et aux sols cohérents de
résistance mécanique compatible avec la pression d’eau imposée pendant
l’essai. Il est destiné à évaluer la possibilité de circulation d’eau dans le sol et à
déceler des hétérogénéités ou des fissurations.
Il consiste à injecter de l’eau sous pression dans une cavité constituée d’une portion de
forage de dimensions connues et à mesurer le débit d’injection pour différents paliers
de pression pendant un temps donné. Une unité Lugeon (symbole UL) est le débit
moyen injecté sous une pression de 1 MPa, exprimée en litres par minutes, et ramené à
1 mètre de forage. Une unité Lugeon correspond grossièrement à 10-7m/s.
Figure 65
Il faut garder à l’esprit que les méthodes de laboratoire ne permettent pas de mesurer
correctement la perméabilité de l’ensemble des terrains à cause de la petite taille de
l’échantillon qui n’est pas représentative, de la modification du terrain au cours de
l’échantillonnage et du changement de température (échantillon trop petit et fortement
remanié). Ces essais ne tiennent pas en compte de l’hétérogénéité locale. On pratique
généralement, pour les grands ouvrages des essais in situ.
Le paragraphe suivant est donc consacré aux problèmes particuliers soulevés par les
sols non saturés.
V. LES SOLS NON SATURES
La zone à la surface du sol est généralement non saturée c’est-à-dire que les vides
contiennent de l’eau, du gaz (l’air) et elle est soumise à des forces de capillarité.
supérieur à 10-5 m/s), ces variations sont instantanées. Sinon, elles nécessitent un
certain temps, dit temps de réponse du piézomètre, qu’il est nécessaire de limiter si l’on
veut mesurer des variations rapides de la pression d’eau. On peut réduire le temps de
réponse de deux façons : soit en réduisant le diamètre du tube de mesure, soit en
utilisant des piézomètres fermés, dont la cavité de mesure est limitée à quelques
centimètres cubes. Ces piézomètres fermés sont de plusieurs types :
➢ les piézomètres hydrauliques (figure 72) reliés à l’appareil de mesure
(manomètre ou capteurs de différents types) placé à la surface du sol par
l’intermédiaire d’une tubulure remplie d’eau désaérée ;
➢ les piézomètres à membrane comportant, au contact de l’eau dans le capteur,
une membrane dont la déformation est mesurée par différentes techniques et
sert à évaluer la pression de l’eau dans la cavité de mesure.
I. GENERALITES
Les sols, sous une charge, réagissent comme plusieurs matériaux et se déforment.
Cette déformation qui dépasse le domaine élastique est en fait du tassement. Pour
l’évaluer, il faut déduire la portion de surcharge qui influence les sols sous-jacents.
Une contrainte est conventionnellement définie par l’intensité d’une force exprimée par
unité d’aire d’une surface.
𝑭
𝝈 = (𝑺) sin α
𝑭
𝝉 = (𝑺) cos α
On s’intéresse surtout dans les sols, pour plusieurs raisons, les effets de la pesanteur
sur le poids d’un corps, quelques essais de laboratoire (essai œdométrique), à la
contrainte verticale 𝝈z.
La question de la contrainte dans le sol revêt une grande importance : elle conditionne
la résistance ultérieure du sol, sa stabilité, ainsi que sa déformation.
II. CONTRAINTE TOTALE ET CONTRAINTE EFFECTIVE
A. CONTRAINTES TOTALES
Soit une section unitaire δS dans un massif de sol. La résultante des forces (forces
extérieures, poids propre) qui s’exercent sur cette section est la contrainte totale.
Le vecteur de la contrainte totale ⃗𝑺 peut être projeté sur la normale 𝒏
⃗ et sur la tangente
𝒕. On définit la contrainte normale 𝝈 ou 𝝈n et la contrainte tangentielle 𝝉 qui sont telles
que :
⃗ =𝝈𝒏
𝑺 ⃗ + 𝝉 ⃗𝒕
B. PRESSION INTERSTITIELLE
Dans les sols saturés (en eau), les deux phases qui le constituent (grains et eau) ne se
comportent pas de la même façon sous l’effet des sollicitations. D’une manière
générale, si on considère 𝝈 exercée sur une facette quelconque dans un sol saturé, il y
a lieu de distinguer la fraction supportée par l’eau (pression), de celle supportée par les
grains solides. Les contraintes qui sont transmises dans le squelette des grains solides
sont dites effectives et notées 𝝈′ . Les seules contraintes pouvant exister dans l’eau
sont des pressions interstitielles notées u.
Par ailleurs :
־Nous savons que dans un liquide à l’équilibre, donc dans l’eau sans mouvement, les
contraintes sont uniquement normales quel que soit le plan considéré (un liquide ne
peut pas tenir une contrainte tangentielle : 𝝉 = 0), alors les contraintes dans l’eau se
réduisent à la pression de l’eau.
־Dans un squelette solide (sol sans eau), sur toute facette, s’exerce une contrainte
normale notée 𝝈′ et une contrainte tangentielle notée 𝝉′ appelées contraintes effectives.
Ainsi si les contraintes totales qui s’exercent dans les deux phases du sol (squelette +
eau) sur une facette précédente, sont 𝝈 et 𝝉.
Il est admis depuis la publication de Karl Von Terzaghi en 1925 que les déformations
des sols ne dépendent pas séparément des contraintes totales et des pressions d’eau
mais de leur différence.
On appelle vecteur de contrainte effective le vecteur 𝝈 ⃗ ′= 𝝈 𝒏
⃗ –u𝒏
⃗ avec u, pression
interstitielle.
𝝈′ = 𝝈 − 𝒖}
Cette relation s’écrit aussi sous la forme : { ′
𝝉 =𝝉
Avec :
𝝈′ la contrainte effective normale ;
𝝈 la contrainte totale normale ;
𝒖 la pression interstitielle ;
𝝉′ 𝑒𝑡 𝝉 les contraintes tangentielles effective et totale.
Figure 69
Figure 70
𝝈𝑽𝟎 = ∑(𝜸𝒊 . 𝒉𝒊 )
Dans un sol saturé à surface horizontale, baigné par une nappe en équilibre, la
contrainte totale verticale sv et la pression de l’eau u au point P situé à la profondeur z
sont données par les relations :
𝝈𝑽 = 𝜸. 𝒁 et 𝒖 = 𝜸𝒘 . 𝒁
𝝈′ = 𝝈𝑽 − 𝒖 = (𝜸 − 𝜸𝒘 ) . 𝒁 ou 𝝈′𝑽 = 𝜸′ . 𝒁
D. SOL IMMERGE
𝝈′𝒉𝟎
𝑲𝟎 =
𝝈′𝑽𝟎
Remarque : Ne pas confondre 𝝈𝒉𝟎 qui est une contrainte normale horizontale à 𝝉 qui
est une contrainte tangentielle.
Figure 75
Equivalent à :
Et
Elle donne la contrainte verticale en tout point d’un milieu semi-infini, élastique et non
pesant, chargé par une force ponctuelle verticale Q :
𝟑
𝟑𝑸 𝒁𝟑 𝑸 𝟐𝝅 𝑸
∆𝝈𝒁 = ( )[ 𝟓 ] ou ∆𝝈𝒁 = ( ) 𝟓⁄ =( )N
𝟐𝝅 𝒁𝟐 𝒓 𝟐 𝒁𝟐
(𝒓𝟐 +𝒁𝟐 )𝟐 [𝟏+( )𝟐 ]
𝒁
𝒂 𝒃
m = 𝒛 et n=𝒛
𝟏
∆𝝈𝒁 = q [𝟏 − 𝟑⁄ ] = qJ
𝒓 𝟐
[𝟏+( )𝟐 ]
𝒛
𝒓
L’abaque n°3 donne les valeurs de J en fonction des valeurs du paramètre 𝒛
∆𝝈𝒁 = I q
Les valeurs du coefficient I sont données par l’abaque n°4 en fonction des paramètres :
𝒂 𝒃
et
𝒛 𝒛
On suppose qu’il y a diffusion uniforme des contraintes avec la profondeur, limitée par
des droites faisant l’angle α avec la verticale
Dans le cas de la figure précédente, on a :
𝟏
( ∆𝝈𝒁 ) M = q 𝒛 ( ∆𝝈𝒁 ) P = 0
𝟏+𝟐 𝒕𝒈 ∝
𝒂