Vous êtes sur la page 1sur 109

COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

COURS DE GEOTECHNIQUE

NIVEAU D’ETUDES : TECHNICIEN SUPERIEUR GENIE CIVIL OPTION :


BTP (TS 1)

Ing. Carlos AKPAKA Page 1


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

PROGRAMME DE GEOTECHNIQUE 1 POUR LA


FORMATION TECHNICIEN SUPERIEUR
INTRODUCTION A LA GEOTECHNIQUE

GENERALITES
- Les roches et les sols
- L’altération des roches et la genèse des sols
- Les paramètres physiques de la définition des sols

1. IDENTIFICATION DES SOLS


a. la structure et le comportement
- la structure des sols
- le comportement des sols
b. l’échantillonnage
- la reconnaissance des sols, sondages, coupes géotechniques et
prélèvements
- l’échantillonnage en laboratoire
c. Les paramètres indépendants
- la détermination de la teneur en eau
- la détermination du poids volumique des grains solides
- la détermination de l’indice des vides
d. La mesure de la teneur en eau
- les méthodes lentes de référence normalisées (méthode par étuvage)
- les méthodes rapides directes
- les méthodes rapides indirectes
e. La granulométrie des sols
- analyse granulométrique par tamisage (sols grenus)
- analyse granulométrique par sédimentométrie (sols fins)
- la courbe granulométrique
- les paramètres de la granulométrie des sols
f. Les essais propres aux sols grenus
- Equivalent de sable
- Mesures de masses volumiques apparentes et réelles
- L’indice de densité
g. Les essais propres aux sols fins
- équivalent de sable
- mesures de masses volumiques apparentes et réelles
- l’indice de densité
h. Les essais propres aux sols fins
- limites d’Atterberg et limite de retrait
- essais au bleu de méthylène
- teneur en matières organiques MO
- teneur en CACO3
i. L’essai de compactage
- essais de compactage Proctor normal
- essais de compactage Proctor modifié
- la courbe de saturation

Ing. Carlos AKPAKA Page 2


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

j. La désignation et la classification des sols


- classification USCS
- classification USHRB

2. HYDRAULIQUE DES SOLS


a. Hypothèse de base
- le sol est saturé
- l’eau est incompressible
- continuité de la phase liquide (les grains sont incompressibles)
- l’eau interstitielle est visqueuse (fluide de Newton)
- on tient compte de l’effet de la pesanteur
- les écoulements sont permanents (indépendants du temps)
- généralisation de la loi de DARCY en milieu homogène
b. Définitions fondamentales
- charge hydraulique et perte de charge
- vitesse de l’eau dans les sols, vitesses de décharges et vitesse réelle
moyenne
- gradient hydraulique
- écoulement linéaire, (loi de Darcy et notion de perméabilité)
- généralité de la loi de Darcy en milieu homogène
c. Etude de réseau d’écoulement
- équation de Laplace en milieu isotrope
- équation d’écoulement en milieu anisotrope
- écoulements bidimensionnels en milieu isotrope et anisotrope
- écoulements tridimensionnels à symétrie de révolution (pompage en
régime permanent – formule de Dupuit)
- interaction fluide squelette (phénomène de Boulance et de renard
- protection des ouvrages contre la Boulance et le Renard)
d. Mesure et calcul des perméabilités des sols
- en laboratoire (perméamètre à charge constante et perméamètre à
charges variables)
- in – situ (essais de pompage, essai LEFRANC, essai LUGEON)
- formules empiriques
e. Phénomènes capillaires dans les sols non saturés
- notions élémentaires de capillarité
- frange capillaire
- cohésion capillaire des sols grenus
- cohésion des sols fins (limons fins et argiles).

3. CONTRAINTES DANS LES SOLS : LOI DE TERZAGHI


a. Généralités
b. Contraintes totale et effective
- Contrainte totale
- Pression interstitielle
- Sols saturés – contraintes effectives - principe
- Profil de contrainte effective verticale
c. Exemples de calcul de contraintes verticales (contraintes
géotechniques et nappe au repos)

Ing. Carlos AKPAKA Page 3


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

- Contraintes verticales
- Nappe à la surface du sol
- Sol submergé
- Sol immergé
d. Contraintes horizontales
e. Calcul des suppléments ou accroissement de contraintes dues aux
surcharges
- Cas d’une charge ponctuelle
- Cas de charges surfacique.

Ing. Carlos AKPAKA Page 4


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

INTRODUCTION A LA GEOTECHNIQUE
La géotechnique est une branche du génie civil qui concerne l’étude et la modification
du sol. On peut dire que c’est la branche la plus fondamentale du génie civil parce que
toute structure civile repose sur le sol.

Le sol, selon les ingénieurs civils, c’est toute accumulation non compact ou faiblement
compact de particules minérales issues de la dégradation des roches.

La géotechnique est divisée en deux branches principales à savoir : la mécanique


des sols et la conception des ouvrages géotechniques.

- La mécanique des sols se concentre sur le comportement du sol au travers de :


• l’identification (nature et classification) ;
• la caractérisation (mécanique, physique, hydraulique, paramètres de
compressibilités) ;
• la modélisation (loi physique, formulation mathématique du comportement).
- La conception des ouvrages géotechniques se concentre sur l’application de
la mécanique des sols pour la conception des ouvrages.

Figure 1 : Les remblais Figure 2 : Mur de soutènement Figure 3 : Stabilité des talus
(routes, chemins de fer)

Figure 4 : Fondations Figure 5 : Barrages en terre, digue Figure 6 : Amélioration des sols

Ing. Carlos AKPAKA Page 5


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

IMPORTANCE DE LA GEOTECHNIQUE

I. QU’EST-CE QUE LA GEOTECHNIQUE ?

« La géotechnique est l'étude de l'adaptation des ouvrages humains aux sols et roches
formant le terrain naturel.

Selon la norme XP P 94-010 (1996) donne une définition officielle de la géotechnique :


« Science qui étudie les sols sous tous les aspects qui intéressent l’ingénieur de génie
civil ».

Elle traite de l'interaction sol / structures, et fait appel à des bases de géologie,
de mécanique des sols, de mécanique des roches et de structures. En parallèle à
la mécanique des sols qui traite des matériaux meubles, la mécanique des
roches traite des matériaux rigides, et les géo-matériaux cimentés traitent d'une
catégorie de matériaux intermédiaires entre les sols et les roches.

Les études géotechniques ont pour principal objet les études de sol pour la construction
d'ouvrages (pavillons, immeubles, voiries, ouvrages d'art...), et notamment la définition
des fondations, mais aussi dans le cadre de diagnostics pour des ouvrages sinistrés.
Elles traitent également des phénomènes de mouvement de sol (glissement,
affaissement et autres), de déformation (tassements sous charges) et résistance
mécanique.

L’hydrogéologie, qui étudie les nappes aquifères souterraines en vue de leur


exploitation, est généralement considérée comme une discipline indépendante,
n’entrant pas dans le cadre de la géotechnique. Cependant on doit tenir compte des
effets de la présence et de la circulation de l’eau dans les sols qui sont pratiquement à
l’origine de tous les accidents dus à des ruptures de sols ou de roches. »

Les géotechniciens gèrent des équipes de forage, dépouillent des essais in situ et en
laboratoire de toutes sortes, ont des connaissances en géologie, hydrogéologie,
mécanique des sols et construction. Ils doivent synthétiser toutes ces connaissances
pour permettre de construire en toutes circonstances et ce au meilleur coût, car une
défaillance dans la connaissance du sol peut être une source de certains problèmes si
ce ne sont pas des problèmes certains. Les photos ci-dessous illustrent quelques
problèmes posés par le sol : soit parce qu’il n’a pas été bien étudié, soit parce qu’il n’a
pas été étudié (par négligence ou par ignorance). C’est donc un métier d’une grande
variété qui nécessite une curiosité et un esprit de synthèse.

Figure 7 : Rupture d’un barrage Figure 8 : Poinçonnement

Ing. Carlos AKPAKA Page 6


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 9 : Effondrement d’un ouvrage de soutènement Figure 10 : Glissement de terrain

Figure 11 : Tassement différentiel Figure 12 : Gonflement de sol

II. POURQUOI REALISER UNE ETUDE GEOTECHNIQUE AVANT UN PROJET


D’AMENAGEMENT ?

Lors d’un projet d’aménagement, tout constructeur doit (de manière à assurer la
pérennité des futurs ouvrages) prendre en compte la nature des formations
constituant le sous-sol du site où il est prévu de réaliser cet aménagement. Cette
prise en compte permet d’adapter le projet au site envisagé, de définir le système de
fondation de l’ouvrage avec le meilleur rapport sécurité/coût et de se garantir contre les
effets de la réalisation des travaux sur les constructions voisines.
Pour des raisons de compétence, la responsabilité des problèmes liés aux formations
composants le sous-sol est transféré à un spécialiste, le géotechnicien, dont la
mission porte généralement sur les points suivants :
• Définition du cadre géologique, hydrogéologique et topographique général d’un
site étudié et prise en compte des avoisinants du projet ;
• Définition des aléas existants vis-à-vis des risques naturels : détection des cavités,
stabilité générale d’un site (par rapport au glissement de terrain par exemple),
séismicité.
• Définitions des terrassements : faisabilité, réemploi des matériaux, tenus des talus
et parois des fouilles ;
• Définition de l’influence de circulations d’eaux souterraines, agressivité de l’eau
vis-à-vis des bétons ;

Ing. Carlos AKPAKA Page 7


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

• Définition de l’influence de la nature et de la répartition des formations


géologiques sur la réalisation des travaux et sur la conception de l’ouvrage :
détermination des sollicitations que sont capables de reprendre ces formations en
fonction des projets, définition des types de fondations à envisager et évaluation
des tassements sous ouvrages ;
• Définition de l’incidence sur l’environnement avoisinant le projet : stabilité des
pentes et des constructions voisines, nuisances liées aux futurs travaux.

Pour mener à bien cette mission, l’intervention du géotechnicien se divise généralement


en deux phases :
• Une phase d’investigations réalisée sur le site étudié et permettant d’obtenir
des informations relatives aux formations constituant le sous-
sol (homogénéité ou hétérogénéité du sous-sol, détermination des
caractéristiques géo-mécaniques des formations constituants le sous-sol,
présence de circulations d’eaux souterraines…). Différents moyens peuvent être
utilisés pour obtenir ces informations : reconnaissance géologique visuelle,
réalisation d’essais mécaniques en place (sondage par forage destructif avec ou
sans réalisation d’essais pressiométriques, sondage par forage carotté, sondage
au pénétromètre, etc..), essais en laboratoire géotechnique sur des matériaux
prélevés sur site…
• Une phase d’ingénierie permettant d’analyser les résultats des investigations, de
les synthétiser pour ne garder que les paramètres représentatifs et importants, de
modéliser à l’aide de ces paramètres le comportement du futur aménagement sur
le site d’implantation envisagé et d’étudier la faisabilité de solutions techniques
permettant l’adaptation spécifique d’un aménagement à son site.

Le géotechnicien résume souvent sa mission (investigations + ingénierie) au sein


d’un rapport d’étude géotechnique qui correspond à une mission bien définie (un
« contrat » entre le client et le géotechnicien). Ce rapport a pour objectif de présenter
aux constructeurs le cadre dans lequel ils vont réaliser leurs aménagements
(environnement du projet, géologie des sous-sols, eaux souterraines…) ainsi que les
solutions techniques pratiques, viables et économiques de manière à réaliser en
toute sécurité et à moindre coût l’aménagement projeté.

Selon le niveau d’avancement d’un projet d’aménagement (étude préliminaire,


phase avant-projet, phase projet, étude sur des ouvrages en cours de réalisation, étude
sur des ouvrages construits…) et l’ampleur du projet d’aménagement, l’implication
du géotechnicien, en termes de moyens et de responsabilités, n’est pas la même.
La norme NF P 94-500 est le document de référence définissant le cadre
règlementaire de travail du géotechnicien. Elle définit plusieurs types de missions
géotechniques permettant au géotechnicien d’adapter son intervention en fonction du
niveau d’avancement du projet et en fonction de la finalité recherchée par son étude.
Ces missions sont :
• G1 : Etude géotechnique préalable ;
• G2 : Etude géotechnique de conception ;
• G3 : Etude géotechnique de réalisation (étude et suivi géotechniques d’exécution)
• G4 : Etude géotechnique de réalisation (supervision géotechnique d’exécution) ;
• G5 : Diagnostic géotechnique.

Ing. Carlos AKPAKA Page 8


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

CHAPITRE 1 : GENERALITES DE LA GEOTECHNIQUE


I. DEFINITION

La géotechnique est une science appliquée qui rassemble les informations concernant
les sols. On peut la définir comme étant les techniques de construction sur les sols
et/ou avec le sol (fondations superficielles, fondations profondes, barrages en terre,
remblais, murs de soutènement etc.…). Elle est la partie de la géologie de l’ingénieur
qui étudie les propriétés des sols et des roches en fonction des projets de construction.
Elle étudie la résistance des terrains et recommande les méthodes appropriées pour la
construction.
La géotechnique fait appel à la mécanique des sols (MDS) : discipline issue de la
mécanique générale, elle est l’application des principes de base de la mécanique
(cinématique, dynamique, mécanique des fluides etc.) à l’état des sols. Elle nous
permet de mesurer les caractéristiques physiques et mécaniques des sols. Elle permet
d’examiner deux domaines statiquement :
𝟑
Les ( 𝟒 ) des sinistres proviennent des déformations par tassements successifs ;
𝟏
Le ( ) seulement étant imputable à un dépassement des contraintes par excès de
𝟒
charges ;
Les matériaux qui constituent la croûte terrestre ont fait l’objet d’une classification assez
arbitraire en deux catégories : les roches et les sols.
II. LES ROCHES
A- DEFINITIONS
Les roches sont les sols qui ne subissent pas de modifications notables en présence
d’eau. Ce sont, en général, des matériaux compacts, durs et résistants qui ne peuvent
être réduits en morceaux qu’à la suite de très gros efforts mécaniques. Comme
supports de fondations, ils sont pratiquement indéformables.
B- L’ALTERATION DES ROCHES ET LA GENESE DES SOLS
À l’air libre, la roche subit des phénomènes d’altération et des produits libérés subissent
un transport puis finissent par se déposer dans un bassin. Lorsque la dégradation de la
roche est chimique, provoquée par les intempéries naturelles, on parlera d’altération.

Après dégradation les particules solides et meubles appelées sols se déposent en


fonction de leur granulométrie (les matériaux les plus grossiers atteignent le fond avant
les fines particules). Cet ensemble subit une cimentation sous l’effet du climat, on
parlera de la genèse des sols.

Les sols meubles sont des sols résultant de l’altération physico-chimique des roches
en place ; leur compacité naturelle est en général faible. Ces terrains se sont
transformés en se décomposant en petites particules friables. Ils sont susceptibles de
déformation sous les fondations. C’est particulièrement ces sols, principalement les
sables, les graviers, les marnes, les silts, les argiles … qui sont analysés ci-dessous.

Roche → Sol

Ing. Carlos AKPAKA Page 9


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

III. LE SOL ET LE GENIE CIVIL


Le sol peut :
- supporter les ouvrages : fondations
- être supporté par un ouvrage : mur de soutènement, paroi moulée,…
- être un ouvrage : barrage, digue, plate-forme d’une chaussée, remblai,…
- …

Figure 13 : Fondations

Figure 14 : Barrage Figure 15 : Mur de soutènement

IV. LA RECONNAISSANCE GEOTECHNIQUE D’UN SOL

Dans tout projet de construction, le paramètre "sol" doit être pris en considération, soit
pour constater que ce paramètre ne pose pas ou peu de problèmes particuliers, soit
pour poser correctement les problèmes géotechniques et envisager les mesures
propres à les résoudre.
La reconnaissance géotechnique doit identifier de manière fiable la disposition et les
propriétés de tous les terrains concernés par l’ouvrage étudié ou affectés par les
travaux prévus.
Il convient de tenir compte d’un ou de plusieurs des éléments suivants lors de la
reconnaissance du terrain concerné par l’ouvrage ou les travaux :
- la stratigraphie géologique ;
- les paramètres d’identification de toutes les couches concernées (granulométrie,
poids volumique, consistance, teneur en matières organiques, …) ;
- les propriétés de résistance ;
- les propriétés de déformation ;
- la distribution des pressions interstitielles ;
- les conditions de perméabilité ;
Ing. Carlos AKPAKA Page 10
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

- les instabilités éventuelles du sous-sol ;


- la compactibilité du terrain ;
- l’agressivité éventuelle du terrain et de l’eau souterraine ;
- les possibilités d’amélioration du terrain.

Il convient normalement d’inclure, dans une reconnaissance les essais en place (in
situ), des forages et des essais en laboratoires. Une option de reconnaissance
géophysique est parfois envisageable. Une combinaison convenable des méthodes
de reconnaissance doit être utilisée pour identifier les caractéristiques géotechniques
du terrain concerné.
L’intérêt des essais de laboratoire (essais d’identification ou mécaniques) dans l’étude
ou le dimensionnement des différents ouvrages est donnée par le diagramme suivant
(fig. 16) :

La reconnaissance doit être réalisée au moins dans les formations qui ont été jugées
concernées par le projet et au-dessous desquelles le terrain n’aura pas d’incidence
sensible sur le comportement de l’ouvrage (site géotechnique).

V. LES SONDAGES

Les sondages géotechniques sont des investigations du sous-sol, réalisées avec ou


sans forage d’un trou, destinées à déterminer la nature et les caractéristiques
mécaniques, physiques et éventuellement chimiques de ses constituants afin de prévoir
son comportement lors de la réalisation de l’ouvrage. Ils permettent de reconnaître la
nature des terrains par extraction d’échantillons intacts ou remaniés servant pour
l’identification des sols et la détermination de leurs propriétés géotechniques. Les
sondages servent aussi à établir une coupe lithologique du sol.
L’intérêt majeur d’un sondage est de permettre un examen virtuel des couches
rencontrées et de prélever des échantillons remaniés pour la détermination des
paramètres d’identification ou intacts pour la réalisation d’essais mécaniques en
laboratoire. La technique de prélèvement de l’échantillon est fonction des

Ing. Carlos AKPAKA Page 11


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

caractéristiques qu’on cherche. On définit cinq classes de prélèvement qui traduisent


l’état nécessaire des échantillons prélevés pour que les caractéristiques géotechniques
que l’on recherche à déterminer y soient mesurables.
Les classes de prélèvements sont :
- Classe 1 : prélèvement qui permet de déterminer les caractéristiques de nature,
d’état et de comportement ainsi qu’une description complète du sol. L’échantillon
est intact.
- Classe 2 : prélèvement qui ne permet de déterminer que les caractéristiques de
nature, et d’état. La description du sol est possible.
- Classe 3 : prélèvement qui ne permet que de déterminer les caractéristiques de
nature et la teneur en eau ainsi qu’une description.
- Classe 4 : prélèvement qui ne permet que de déterminer les caractéristiques de
nature.
- Classe 5 : prélèvement incomplet.

Le tableau 1 suivant donne la possibilité d’exécuter quelques essais de laboratoire en


fonction de la classe du prélèvement.

Propriétés des sols / Classe de prélèvement 1 2 3 4 5

Séquence des couches ♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Limites des couches (grossièrement) ♦ ♦ ♦ ♦

Limites des couches (finement) ♦

Granulométrie ♦ ♦ ♦ ♦

Limites d’Atterberg ♦ ♦ ♦ ♦

Teneur en matières organiques ♦ ♦ ♦

Teneur en eau ♦ ♦ ♦

Perméabilité ♦ ♦

Masse volumique apparente ♦ ♦

Compressibilité ♦

Résistance au cisaillement ♦

Tableau 1 : Essais en labo – description – en fonction de la classe de prélèvement

VI. LES ESSAIS IN SITU

Les essais in situ (ou en place) de géotechnique servent à déterminer des paramètres
de comportement mécanique du sol en place. Les essais in situ les plus courants sont :
- le pressiomètre Ménard (NFP 94-110-1) ;
- le pénétromètre statique (NFP 94-113) ;
- le pénétromètre dynamique (NFP 94-114 et NFP 94-115) ;
- l’essai de pénétration au carottier SPT Standard Penetration Test (NFP 94-116) ;
- le scissomètre de chantier (NFP 94-112).

Ing. Carlos AKPAKA Page 12


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

VII. PARAMETRES PHYSIQUES DE LA DEFINITION DES SOLS

Les sols sont généralement le résultat de la dégradation mécanique ou chimique des


roches de l’écorce terrestre. Certains sols particuliers qu’on dit organiques peuvent
contenir après leur genèse des débris végétaux ou animaux en plus ou moins grande
quantité. Ainsi la tourbe est presque uniquement composée de débris végétaux. Un sol
est avant tout un mélange d’éléments solides (grains) constituant le squelette du sol,
d’eau pouvant circuler ou non entre les particules, et d’air ou de gaz.

Les grains d’un sol ne sont pas liés par un ciment comme c’est le cas dans le béton
mais ils peuvent être soumis à des forces d’attraction inter-granulaires diverses. Quand
c’est le cas d’un sol constitué de grains minéraux à peu près identiques nous
distinguerons :
Le sol cohérent de diamètre < 20 𝝁𝒎.
Le sol pulvérulent de diamètre > 20 𝝁𝒎 (0,02 mm).

Avant d’analyser le comportement d’un sol quelconque sous l’application d’une charge
(fondations d’ouvrages de génie-civil, routes etc…). Il est nécessaire de définir certains
paramètres qui se rapportent aux diverses proportions dans lesquelles se trouvent le
squelette, l’eau et l’air.
A cet effet, nous considérons la représentation suivante d’un sol dans laquelle les trois
phrases seraient séparées, appelée diagramme de phases du sol :

Les volumes des différentes phrases sont indiqués à droite et les poids à gauche. Les
notations conventionnelles sont les suivantes :
• 𝑾𝒔 : poids des grains solides ;
• 𝑾𝒘 : poids de l’eau ;
• 𝑾 : poids total du sol ;
• VS : volume des grains solides ;
• VV : volume des vides entre les grains ;
• VW : volume de l’eau ;
• Va : volume de l’air ;
• V : volume total ;
Avec les relations 𝑾 = 𝑾𝒔 + 𝑾𝒘 ; V = Vv+Vs ; V = Vs+Va+Vw .
On définit également les poids volumiques qui avec les poids et les volumes constituent
les paramètres dimensionnels :

Ing. Carlos AKPAKA Page 13


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Poids volumique du sol : encore appelé poids volumique apparent ou humide,


𝑾
c’est le poids de l’unité de volume de ce sol ɣ= 𝑽
NB : Au laboratoire et par convention 𝑊𝑠 sera le poids du sol après un séjour de 24 h
dans l’étuve à 105°C.
𝑾𝒔
Poids volumique des grains solides : ɣ𝒔 = 𝑽𝒔
𝑾𝒔
Poids volumique du sol sec : ɣ𝒅 = 𝑽
𝑾𝒘
Poids volumique de l’eau : ɣ𝒘 = 𝑽𝒘

Poids volumique déjaugé : ɣ′

Lorsque le sol est entièrement immergé on a : ɣ′ = ɣ𝒔𝒂𝒕 − ɣ𝒘

Les paramètres sans dimension qui indiquent dans quelles proportions sont les
différentes phrases d’un sol sont des paramètres très importants et essentiellement
variables. Ils caractérisent l’état dans lequel se trouve un sol. Cas paramètres sont : la
teneur en eau, l’indice des vides, le degré de saturation et la porosité.

A- LA TENEUR EN EAU : ω

C’est le poids d’eau contenue dans le volume V rapporté à l’unité de poids des grains
solides contenus dans le volume V. Elle est déterminée, comme étant le rapport du
poids de l’eau au poids des grains solides d’un certain volume de sol : elle s’exprime en
pourcentage :
𝒘𝒘
𝝎=
𝒘𝒔
Il est à remarquer que cette teneur en eau peut dépasser 100% et en aucun cas être
au-delà de la teneur en eau à saturation 𝝎𝒔𝒂𝒕 .

Ordre de grandeur de 0 % à plus de 500 %.

B- L’INDICE DES VIDES : e

C’est le volume des vides contenus dans un échantillon donné ramené au volume des
grains solides de l’échantillon. Il permet de savoir si les vides sont importants ou non
c'est-à-dire si le sol est dans un état lâche ou serré. Il est défini comme étant le rapport
du volume des vides au volume des grains solides :
𝑽𝑽
𝒆= 𝑽𝑺
L’indice des vides peut être supérieur à 1.

Ordre de grandeur : 0.4 à 1 pour les sables, 0.3 à 4 pour les argiles.

C- LE DEGRE DE SATURATION : SR

C’est le volume occupé par l’eau ramené au volume total des vides. Il indique dans
quelle proportion les vides sont remplis par l’eau. Il est défini comme étant le rapport du
volume de l’eau au volume des vides. Il s’exprime en pourcentage :
𝑽𝒘 𝝎
𝑺𝒓 = 𝒙𝟏𝟎𝟎 𝑺𝒓 = 𝝎
𝑽𝑽 𝒔𝒂𝒕
Lorsque le sol est sec 𝑺𝒓 = 0% ; à l’état saturé 𝑺𝒓 = 100%.

Ing. Carlos AKPAKA Page 14


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Il ne peut en aucun cas être supérieur à 100%.

D- LA POROSITE : n

Elle est définie comme étant le volume des vides contenus dans un échantillon donné
ramené au volume total de l’échantillon, elle représente le rapport du volume des vides
au volume total. Sa signification est analogue à celle de l’indice des vides :
𝑽𝑽
𝒏=
𝑽
La porosité est toujours inférieure à 1.
Ordre de grandeur : 0.3 à 0.5 pour les sables, 0.2 à 0.8 pour les argiles.
𝒆
Elle est liée à l’indice des vides par le rapport : 𝒏 = 𝟏+𝒆

On déduit la compacité C du sol qui représente le rapport des grains de sol et le


volume total du sol (y compris les vides).

𝑽𝒔
𝑪= =𝟏−𝒏
𝑽
E- RELATION ENTRE LES PARAMETRES

Tous les paramètres précédemment définis ne sont pas indépendants et il arrive


souvent qu’il soit nécessaire de déterminer les relations existantes entre certains
d’entre eux. Les relations les plus importantes sont :
𝒆
𝒏 = 𝟏+𝒆 ;
𝟏+𝝎
𝜸= . 𝜸𝒔 ;
𝟏+𝒆
𝜸𝒅 = (𝟏 − 𝒏)𝜸𝒔 ;
𝜸𝒔 − 𝜸𝒘
𝜸′ = 𝜸𝒅 . .
𝜸𝒔
Il est très pratique d’utiliser le schéma de la représentation d’un sol pour déterminer ces
relations.
A titre d’exemple, cela est fait à la figure suivante :

Ing. Carlos AKPAKA Page 15


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Prenons : Vs = 1 ;
Il vient : wW = ω.Ɣs ;
𝑾𝒘 𝑾𝒘
Nous connaissons : 𝝎 = =
𝑾𝒔 𝜸𝒔
Donc : 𝑾𝒘 = 𝝎. 𝜸𝒔
𝑾 = 𝑾𝒘 + 𝑾𝒔 = 𝝎. 𝜸𝒔 + 𝑽𝒔. 𝜸𝒔 = (𝝎 + 𝟏)𝜸𝒔
𝑽𝒗
De même : 𝒆 = donc 𝑽𝒗 = 𝒆. 𝑽𝒔 = 𝒆.
𝑽𝒔
𝑾 𝝎+𝟏
Le poids volumique total est alors : ɣ = = × 𝜸𝒔 .
𝑽 𝟏+𝒆

Tableau 2 : Relations entre les paramètres

F- DENSITE ET COMPACITE DU SOL

On définit aussi l’indice de densité 𝑰𝑫 ou indice densité relative 𝑫𝒓 qui représente l’état
dans lequel se trouve un sol sableux par rapport aux états extrêmes.
𝒆𝒎𝒂𝒙 − 𝒆
𝑰𝑫 = × 𝟏𝟎𝟎
𝒆𝒎𝒂𝒙 − 𝒆𝒎𝒊𝒏

Avec :
𝒆𝒎𝒂𝒙 : correspondant à une compacité minimale
𝒆𝒎𝒊𝒏 : correspondant à une compacité maximale
e : indice des vides du sol.
Le qualificatif de l’état du sol en fonction de l’indice de densité est donné par le tableau
3 (NF EN ISO 14688-2).

Indice de densité (%) Etat du sol


𝑰𝑫 ≤ 𝟏𝟓 Très lâche
𝟏𝟓 < 𝑰𝑫 ≤ 𝟑𝟓 Lâche
𝟑𝟓 < 𝑰𝑫 ≤ 𝟔𝟓 Moyennement dense
𝟔𝟓 < 𝑰𝑫 ≤ 𝟖𝟓 Dense
𝑰𝑫 > 𝟖𝟓 Très dense
Tableau 3 : qualificatif de compacité du sol en fonction de 𝑰𝑫

Ing. Carlos AKPAKA Page 16


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

La masse volumique sèche 𝜌𝑑 renseigne aussi sur l’état de densité du sol. Le tableau
suivant donne le qualificatif en fonction de la masse volumique (pour un sol évolutif,
ayant 𝜌𝑠 proche de 2.7𝑔/𝑐𝑚³).

Indice de densité (%) Etat du sol


𝑰𝑫 ≤ 𝟏𝟓 Très lâche
𝟏𝟓 < 𝑰𝑫 ≤ 𝟑𝟓 Lâche
𝟑𝟓 < 𝑰𝑫 ≤ 𝟔𝟓 Moyennement dense
𝟔𝟓 < 𝑰𝑫 ≤ 𝟖𝟓 Dense
𝑰𝑫 > 𝟖𝟓 Très dense
Tableau 4 : qualificatif de densité du sol en fonction de 𝜌𝑑 (Norme XP P 94-011)

G- IMPORTANCE DES PARAMETRES SANS DIMENSION

Parmi tous les paramètres définis précédemment, les paramètres sans dimension sont
incontestablement les plus importants car ils définissent en effet l’état du sol c'est-à-dire
l’état de compressibilité (lâche ou serré) dans lequel se trouve le squelette ainsi que les
quantités d’eau et d’air que contient le sol.
Comme nous le verrons au chapitre suivant, un sol grenu a un comportement qui
dépend presque uniquement de son état de compacité (lâche ou serré) alors qu’un sol
fin à un comportement qui est avant tout fonction de sa teneur en eau
Le poids volumique des grains solides (en dehors des particules organiques) varie dans
des limites assez faibles : 𝟐𝟔 𝒌𝑵/𝒎³ < 𝜸𝒔 < 𝟐𝟖 𝒌𝑵/𝒎³
On retiendra donc que la masse volumique des particules solides pour les sables est de
2.6 à 2.7 𝑔/𝑐𝑚³ ; pour l’argile de 2.65 à 2.8 𝑔/𝑐𝑚³.
On peut donc le considérer comme constant et dans ce cas connaissant le poids
volumique de l’eau (ɣw = 10 kN/m3), les paramètres invariables et indépendants d’un sol
se réduisent à deux :
- L’indice des vides : e.
- La teneur en eau : 𝝎.

Ing. Carlos AKPAKA Page 17


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

CHAPITRE 2 : IDENTIFICATION DES SOLS


Le sol est constitué d’un ensemble de particules entourées de vides. C’est un
complexe de trois éléments : solide, liquide et gaz. Les particules solides sont
des grains de différents minéraux. Le liquide est généralement l’eau et le gaz est
généralement l’air ou la vapeur d’eau.
Le sol est un matériau hétérogène, de comportement non linéaire et irréversible. Il
garde en mémoire tout ce qui lui arrive. C’est un matériau anisotrope.
I. LA STRUCTURE ET LE COMPORTEMENT
A- LA STRUCTURE

La structure du sol est le mode d’assemblage des particules qui le composent. Elle
conditionne une propriété, la porosité qui est un facteur important de la perméabilité.
Suivant la dimension des particules, il convient de distinguer deux catégories de sol qui
présentent des structures très différentes :
Les sols cohérents : D < 20 𝝁𝒎.
Les sols pulvérulents : D > 20 𝝁𝒎 (0,02 mm).
Les sols réels sont des mélanges de matériaux pulvérulents et cohérents. On précise
aussi la distinction entre les sols grenus et les sols fins.
Les sols fins : si plus de 50% en poids des grains ont un Ø < 80 𝝁𝒎.
Les sols pulvérulents : si plus de 50% en poids des grains ont un Ø > 80 𝝁𝒎
(0,08 mm).
Leurs caractéristiques sont résumées dans le tableau suivant :

Sols Pulvérulents ou grenus ou Cohérents ou fins


granulaires
Particules Grains Particules très fines
Forme régulière Forme irrégulière (grande surface
spécifique)
Altération physico-mécanique Altération physico-chimique
Liaison particule- Faible ou nulle. Eau libre. Forte. Eau liée. Existence d’une
couche d’eau absorbée
Eau
Pas d’influence : Influence :
De la nature minéralogique des De la nature minéralogique des
particules ; particules ;
Des électrolytes de l’eau libre Des électrolytes de l’eau libre
Force de liaison Force de pesanteur Forces de pesanteur
prépondérante Forces d’attraction moléculaire et
électrostatique prépondérantes à
courte distance
Tableau 5 : Caractéristiques des sols

B- COMPORTEMENT

Les comportements d’un sol grenu et d’un sol fin sont très différents.
Les sols pulvérulents (sables, graviers, cailloux, blocs, etc…) sont constitués
essentiellement de silices (quartz), de calcaire ou d’autre matériaux inertes. Ils ont une

Ing. Carlos AKPAKA Page 18


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

perméabilité très élevée. Leurs propriétés (essentiellement amplitudes de tassement)


dépendent de la dimension des grains et de leur état de compacité.
Les sols fins sont essentiellement constitués d’argiles au sens minéralogique du terme.
Leur comportement est fonction de la teneur en eau et de la structure c’est-à-dire la
manière dont les particules sont disposées et orientées les unes par rapport aux autres.
Ces sols subissent sous les charges qui leur sont appliquées des déformations
importantes qui ne sont pas instantanées, mais peuvent durer des mois, voire des
années. Ils ont une capacité portante souvent faible pour supporter les charges prévues
dans les projets.

II. L’ECHANTILLONNAGE
A- LA RECONNAISSANCE DES SOLS, SONDAGES, COUPES
GEOTECHNIQUES ET PRELEVEMENT

La fondation de tout ouvrage : ponts, barrages, usines, immeubles etc. nécessite la


connaissance de la nature du sous-sol. Plus l’ouvrage est important et plus cette
connaissance doit se développer en profondeur. Les cartes géologiques fournissent
une première indication. Elles sont très insuffisantes car elles ne donnent aucun
renseignement sur les caractéristiques mécaniques des terrains, les seules qui soient
intéressantes pour le calcul d’une fondation.
Il faut donc avant tous travaux, procéder à une reconnaissance du sol, celle-ci doit
fournir :
La nature des différentes couches : sables, argiles, roches etc.
Des échantillons intacts des couches caractéristiques pour étude en
laboratoire.
Pour cela il est nécessaire de procéder à un sondage qui consiste à effectuer des
fouilles ou des forages de petite section, avec prise d’échantillons.
La fouille ainsi réalisée présentée en coupe verticale avec les caractéristiques de
chaque couche de sol est la coupe géotechnique.
Au cours du prélèvement pour éviter que le sol soit remanié, plusieurs procédés sont
conseillés :
Prélèvement dans un puits.
Forage à la tarière etc.

Figure 16 : Outils de prélèvement

Ing. Carlos AKPAKA Page 19


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 17 : Exemples de sondeuses

Figure 18 : Tarière manuelle

Figure 19 : Boites de prélèvement

Ing. Carlos AKPAKA Page 20


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 20 : Prélèvement de carottes

B- L’ECHANTILLONNAGE EN LABORATOIRE

Au laboratoire nous recevons une quantité Q de matériau, l’essai doit être fait sur une
quantité plus faible q. Comment séparer cette quantité q représentative de Q ?
Deux procédés de base assez satisfaisants sont utilisés :
Par quartage ;
A l’aide d’échantillonneurs.
1. Préparation de l’échantillon
Il faut sécher partiellement un échantillon trop mouillé. Mais une température trop
élevée pourrait modifier la nature physique ou chimique du corps étudié. Donc :
Ne pas sécher à l’alcool ;
Le mieux est le séchage à l’air mais c’est long ;
S’il faut chauffer, un thermostat est nécessaire pour ne pas dépasser 60°C s’il
s’agit d’un corps contenant de l’argile, ou 102° à 103° pour un corps non argileux ;
Un échantillon trop sec conduirait à perte d’éléments fins : il faut l’humecter.
Il faut aussi briser les éventuelles mottes ou simili-cailloux, mais attention à ne pas
briser les éléments qui les composent.

Ing. Carlos AKPAKA Page 21


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

2. Le quartage

Comme le nom l’indique, on divise l’échantillon en 4 quarts parties égales.


Placer l’échantillon bien homogénéisé dans un bac métallique à bords peu élevés (de
préférence), et l’étaler. A l’aide d’une truelle, partager d’abord en deux moitiés (1), puis
en quatre quarts (2), sensiblement égaux. Eliminer les fractions A et D et réunir les
fractions opposées B et C : on a ainsi la moitié de l’échantillon primitif.

Si cette quantité (𝟏/𝟐) est trop importante, la partager encore suivant le même
processus. On obtiendrait alors un échantillon représentatif égal au 1/4 de la quantité
primitive.
Et ainsi de suite les fractions trouvées (½, ¼, 1/8) permettant par addition d’obtenir
toute quantité utile à un essai.

3. Emploi d’échantillonneurs

Cet appareil de laboratoire permet de diviser facilement en deux parties représentatives


la totalité d’un échantillon initial. Des cloisons transversales constituent une succession
d’entonnoirs dont les ouvertures sont dirigées d’un côté et de l’autre. Le matériau à
étudier, versé dans l’échantillonneur à l’aide d’une pelle spéciale est recueilli dans 2
petits bacs.
Chaque moitié, représentative de l’ensemble peut être encore partagée en 2, puis
encore en 2 etc…

4. Choix du procédé

Ces deux procédés peuvent être utilisés séparément ou conjointement, en fonction des
quantités à séparer et de la grosseur maximale des grains.

Ing. Carlos AKPAKA Page 22


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

III. LES PARAMETRES D’UN SOL

Pour identifier un sol, on définit des paramètres, dits d’identification, qui sont issus
d’essais ou d’analyses conventionnels normalisés effectués sur des prélèvements
d’échantillons. Les paramètres sont répartis selon les types suivants :

Paramètre de nature : Paramètre intrinsèque qui ne varie pas ou peu, ni dans le


temps, ni au cours des différentes manipulations que subit le sol au cours de sa mise
en œuvre comportant :
• La granularité ;
• Les limites d’Atterberg ;
• La plasticité ;
• Les constituants minéraux et organiques : carbonates, matières organiques, …
• L’activité argileuse ;
• La masse volumique des particules solides ;
• Les indices des vides maxi et mini ;
• L’équivalent de sable.

Paramètre d’état : Paramètre qui ne dépend pas du sol mais qui est fonction de
l'environnement dans lequel il se trouve et des manipulations auxquelles il a été soumis
comportant :
• Les teneurs en eau naturelle et de saturation ;
• La masse volumique humide ;
• L’indice des vides
• La porosité ;

Il existe d’autres paramètres permettant de caractériser complètement un sol. Ce sont


notamment les paramètres de comportement mécanique (résistance, déformabilité) et
du comportement hydraulique (perméabilité). Ils seront décrits dans les chapitres
ultérieurs.

IV. LES PARAMETRES INDEPENDANTS

Dans le chapitre précédent il a été montré que les paramètres indépendants d’un sol
sont au nombre de trois :
La teneur en eau : 𝝎 ;
Le poids volumique des grains solides : ɣs ;
L’indice des vides : e.
Les mesures se font généralement au laboratoire.
A- DETERMINATION DE LA TENEUR EN EAU : 𝝎

La teneur en eau se détermine par deux pesées, une avant et une après passage à
l’étuve à 105°C, ce qui donne d’une part 𝑾𝒔 + 𝑾𝒘 et d’autre part 𝑾𝒘 .

𝑾𝒘 𝑾𝒘
𝝎(%) = × 𝟏𝟎𝟎 = × 𝟏𝟎𝟎
𝑾𝒔 𝑾 − 𝑾𝒘
B- DETERMINATIONS DU POIDS VOLUMIQUE DES GRAINS SOLIDES : ɣs

Cette mesure se fait dans un appareil appelé pycnomètre.

Ing. Carlos AKPAKA Page 23


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Un poids comme 𝑾𝒔 de sol séché passage à l’étuve ( 𝑾𝒘 = 0) est introduit dans un


récipient contenant de l’eau distillée. On repère le volume d’eau déplacée par le sol. Le
poids volumique ɣs est le rapport de poids 𝑾𝒔 au volume Vs.
𝑾𝒔
𝜸𝒔 =
𝑽𝒔
Le poids volumique de quartz étant 26,7 KN/m3, pour la majorité des sols on a :
26 KN/m3 ≤ ɣs ≤ 28 KN/m3 ;
On peut obtenir des valeurs plus faibles si le sol a une teneur en matière organique
élevée.

C- DETERMINATION DE L’INDICE DES VIDES : e

C’est une mesure délicate. Il faut déterminer le volume total V de l’échantillon le poids
𝑾𝒔 des grains solides et connaissant alors le poids volumique de ces grains.
𝑽𝒗 𝑽 𝑽. 𝜸𝒔
𝒆= = −𝟏= −𝟏
𝑽𝒔 𝑽𝑺 𝑾𝒔

V. LA MESURE DE LA TENEUR EN EAU

Elle est déterminée soit par étuvage (NF P 94-050), soit par la méthode du four à micro-
onde (NF P 94-049-1), soit à la plaque chauffante (NF P 94-049-2), soit par séchage
avec complément d’une substance chimique.

A- LA METHODE LENTE DE REFERENCE NORMALISEE (METHODE PAR


ETUVAGE) (NF P 94-050)

Etuve

- Prélever un échantillon de sol représentatif ;


- Placer le prélèvement sur un verre de montre ou dans un bêcher de poids T ;
- Peser immédiatement, soit 𝑾 ;
- Mettre à l’étuve à 105°c jusqu'à dessiccation complète et poids stable
(environ 24h) ;

Ing. Carlos AKPAKA Page 24


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

- Peser l’échantillon sec immédiatement à la sortie de l’étuve ou après


refroidissement dans un dessiccateur, soit 𝑾𝒅 ;
- En déduire la teneur en eau 𝝎 de l’échantillon :

(𝑾 − 𝑻) − (𝑾𝒅 − 𝑻)
𝝎(%) = × 𝟏𝟎𝟎
(𝑾𝒅 − 𝑻)
𝝎 ∶ Teneur en eau (exprimée en %) ;
T : poids de la tare ;
𝑾 : poids de l’échantillon humide, y compris la tare ;
𝑾𝒅 : poids de l’échantillon sec, y compris la tare.

B- LES METHODES RAPIDES

Il y a deux possibilités :
- Sécher complètement le granulat (méthode rapide directe) ;
- Faire entrer l’eau qu’il contient dans une réaction chimique (méthode rapide
indirecte).
a) Flambage à l’alcool à brûler (Méthode directe)
C’est le procédé couramment dit « de poêle à frire »
- Peser l’échantillon humide, soit Mh ;
- Le placer dans un récipient métallique plat et l’arroser d’alcool à brûler (½ litre
pour 2 kg de sable, jamais d’essence, beaucoup trop dangereuse) ;
- Allumer et agiter avec une tige métallique ;
- Quand l’alcool est éteint, laisser refroidir, remettre ½ litre d’alcool, allumer à
nouveau et agiter ;
- Quand l’alcool s’éteint, l’agrégat est sec (chauffer une 3 ème fois si c’est
nécessaire) ;
- Peser l’échantillon sec soit Ms.
𝑀ℎ−𝑀𝑠
D’où : 𝜔(%) = × 100
𝑀𝑠

b) Emploi du carbure de calcium (Méthode indirecte)


On sait que le carbure de calcium réagit avec l’eau pour donner de l’acétylène :

C2Ca + H20 →C2H2↑+ CaO


D’où le processus suivant avec un appareil tel que le speedy (appareil pour la mesure
rapide de la teneur en eau) :
- Placer une quantité bien déterminée d’agrégat humide dans l’appareil (une
balance préréglée et fournie avec l’appareil, permet cette pesée simplement et sans
erreur) ;

Ing. Carlos AKPAKA Page 25


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

- Mettre un peu de carbure de calcium (3 mesures) dans le couvercle de


l’appareil. Bien fermer en ayant soin d’éviter que le carbure vienne au contact du sable
humide avant que l’appareil ne soit parfaitement bouché ;
- Retourner l’appareil et l’agiter pour que le sable mouillé et le carbure se
mélangent dans le récipient étanche ;
- Il se dégage de l’acétylène en quantité d’autant plus grande qu’il y avait plus
d’eau dans l’agrégat. La pression créée dans l’appareil croît avec la teneur en eau.
- Un manomètre, commandé par la pression interne, est gradué directement en
pourcentages et donne ainsi la teneur en eau par simple lecture.
VI. LA GRANULOMETRIE DES SOLS
A- GENERALITES

Pour de nombreux travaux de construction et pour l’exécution de nombreux essais, il


est nécessaire de connaître certaines caractéristiques des matériaux utilisés,
caractéristiques qui représentent :
- Les dimensions
- La forme
- La masse volumique
- La porosité
- La teneur en impuretés de l’échantillon qui a été prélevé.

L’analyse granulométrique est la première de ces recherches. Elle caractérise les


granulats en déterminant la grosseur des grains qui les constituent et les pourcentages
des grains de chaque grosseur.

La granularité constitue la base fondamentale de dénomination des sols minéraux en


utilisant des fractions granulaires afin de distinguer le comportement mécanique des
sols. Les particules qui composent un sol sont de dimensions très variées et n'ont pas
toutes la même forme. Les grains peuvent être (fig. 21) :
sphériques ou cubiques : grains de sable en général.
en plaquettes : qui sont essentiellement dans les sols fins cohérents (argiles).
les particules en aiguilles (ou bâtonnets) : peu fréquents.
A noter qu’il faut éviter la confusion entre la granulométrie qui s’intéresse à la
détermination de la dimension des grains et la granularité qui concerne la distribution
dimensionnelle des grains d’un granulat.

1 mm 1 µm

Figure 21
Par exemple, cent grammes de sable fin contiennent près de 10 7 grains. Cent
grammes d’argile peuvent en contenir 10 plaquettes.
11

On détermine la taille d'un granulat en laboratoire (le détail de la pratique des essais
sera vu en travaux pratiques) :

Ing. Carlos AKPAKA Page 26


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Par tamisage (fig. 22)


- Méthode par tamisage à sec après lavage (NF P 94-056) pour des grains de
dimension > 80 µm
- Analyse granulométrique tamisage par voie humide (XP P 94-041).

Figure 22
Par sédimentation (fig. 23) pour des grains 1 µm < ф < 80 µm (NF P 94-057).
Cet essai donne la répartition suivant un diamètre équivalent (en µm) en se
basant sur la loi de Stokes.

Figure 23
On appelle granulat un ensemble de grains minéraux, de dimensions comprises entre 0
et 125 mm, de provenance naturelle ou artificielle, destinés à la confection :
• des mortiers, des bétons,
• des couches de fondation, des couches de base et de roulement des chaussées,
• et des assises et des ballasts de voies ferrées.
Les granulats sont appelés fillers, sablons, sables, gravillons, graves ou ballast suivant
leurs dimensions.

Ing. Carlos AKPAKA Page 27


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

B- L’ANALYSE GRANULOMETRIQUE PAR TAMISAGE (VOIE SECHE)


1. Objectif

L'analyse granulométrique consiste à déterminer la distribution dimensionnelle des


grains constituant un granulat dont les dimensions sont comprises entre 0,063 et 125
mm.

On appelle :
• REFUS sur un tamis : la quantité de matériau qui est retenue sur le tamis.
• TAMISAT (ou passant) : la quantité de matériau qui passe à travers le tamis.

2. Principe de l’essai

• L'essai consiste à fractionner au moyen d’une série de tamis un matériau en utilisant


plusieurs classes granulaires de tailles décroissantes.

• Les masses des différents refus et tamisats sont rapportées à la masse initiale du
matériau. Les pourcentages ainsi obtenus sont exploités sous forme graphique.

3. Matériel utilisé
Ce sont :
- Les tamis dans lesquels l’organe de séparation est constitué d’une toile métallique
ou d’une tôle perforée définissant des trous carrés.
- Les passoires dans lesquelles une tôle perforée définit des trous circulaires. Elles ne
sont plus admises depuis décembre 1973. Mais dans la pratique ces passoires
existeront encore pendant de nombreuses années ; il est donc nécessaire de connaître
leurs caractéristiques essentielles et l’incidence de leur utilisation sur divers essais et
calculs.
Il existe une correspondance entre les diamètres des ouvertures d’une passoire (D) et
le côté de la maille du tamis équivalent (d) : c’est la formule de Féret :
D = 1,25d.
Un nombre entier M est associé à chaque tamis ou passoire, c’est un module. Il est
l’entier naturel le plus proche de 10 log[𝑫(𝝁. 𝒎)] + 𝟏 . On obtient :

Ing. Carlos AKPAKA Page 28


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

La norme actuelle en mai 1996 (933-2) préconise pour l’analyse granulométrique la


série de tamis soulignés en gras dans la progression suivante :
Tamis (mm) 0.063 0,125 0,25 0,50 1 2
Tamis (mm) 4 8 16 31.5 63 125

Les tamis sont également repérés par un numéro d'ordre appelé module. Le premier
tamis, 0,08 a comme module le numéro 20, le suivant le module 21 et ainsi de suite
selon une progression arithmétique de raison 1.

Tamis 1,25mm de module 32


Les dimensions de mailles et le nombre de tamis sont choisis en fonction de la nature
de l’échantillon et de la précision attendue.
- Bacs à matériaux (60 x 40 x 12 cm) ;
- 2 balances de portée de 5 kg et de 30 kg ;
- 1 étuve (60 à 105°C) ;
- Des brosses métalliques et pinceaux ;
- Des pelles à mains, truelles et accessoires courants de laboratoire.
4. Préparation de l’échantillon

Après prélèvement, l’échantillon ramené au laboratoire, sera séché à l’étuve à une


température de 110 ±5°C jusqu'à une masse constante. Dans la pratique, on utilise un
four de séchage. On procède par la suite au quartage pour prélever la quantité
nécessaire à l’analyse.
La masse de matériau sec à préparer sera telle que : M ≥ 0,2D avec M, la masse de
l’échantillon en kg et D le diamètre du plus gros granulat exprimé en mm.
Cette masse représente un nombre rond pour faciliter les calculs.
Dans la pratique :
• 2000 g pour un sable ;
• 5000 g pour un gravillon ;
• 10.000 g pour un gravier ;
• 20.000 g pour des cailloux ;
La prise d’essai après quartage est supposée une masse M1.
On réalise ensuite un tamisage par lavage afin de séparer les éléments de dimension
inférieure à 0,063 mm. Cette manipulation est réalisée après une période de trempage
de 24h afin de favoriser la séparation de l’ensemble des grains. Au cours du lavage s’il
y a lieu de protéger le tamis de 0,063 mm par un tamis d’ouverture plus grande (1 ou 2
mm par exemple) placé au-dessus. Le lavage est poursuivi jusqu’à ce que l’eau
passant au travers du tamis de 0,063 mm soit claire.
L’échantillon ainsi préparé est encore séché à 110°± 5°C. Après refroidissement il est
pesé à une masse M2.
Le tamisage à sec peut alors commencer.

Ing. Carlos AKPAKA Page 29


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

5. Processus
• Emboiter les tamis utilisés les uns sur les autres, les dimensions croissant de bas
en haut en disposant en-dessous un récipient à fond plein pour recueillir les éléments
fins et au-dessus un couvercle pour éviter la dispersion des poussières.

Figure 24
• Verser le granulat sur le tamis supérieur, mettre le couvercle et imprimer à
l’ensemble une série de secousses. On commencera ainsi à répartir ce granulat sur les
différents tamis. Mais cette répartition ne sera pas complète et il faudra reprendre
chaque tamis séparément ;
• Pendre le tamis supérieur seul, avec son contenu. Au-dessus d’un plateau propre,
l’agiter horizontalement en le tenant d’une main et en le frappant contre l’autre main
(120 coups par minute environs). A tous les 40 coups il faut imprimer au tamis une
rotation d’un quart de tour et poursuivre l’agitation dans la nouvelle direction. On
cessera cette agitation lorsqu’en une minute il y a plus de passant ;
• Le retenu (refus) sera pesé (à 0,1% près) et le passant (tamisat) est ajouté sur la
balance aux refus précédents ; on recommencera la même opération jusqu’au dernier
tamis ;
• La somme des refus cumulés mesurés sur les différents tamis et du tamisat sur le
fond (fillers) doit coïncider avec le poids de l’échantillon introduit en tête de la colonne.
La perte éventuelle de matériaux pendant l’opération de tamisage ne doit pas excéder
plus de 2% du poids total de l’échantillon de départ.
Les résultats des refus sont exprimés en pourcentage de la masse sèche M2 de départ.
Ils peuvent être présentés selon l’exemple suivant :

Tamis en Refus partiels Refus cumulés Refus cumulés Tamisats


(mm) Ri Ri en gramme Rn en gramme en % Réf M2 cumulés en %

4 41 41 2.05 97.95
2 162 203 10.15 89.85
1 494 697 34.87 65.13
0.5 705 1402 70.14 29.86
0.25 396 1798 89.95 10.05
0.125 159 1957 97.90 2.10
0.063 25 1982 99.15 0.85
Fond 17 - - -

Ing. Carlos AKPAKA Page 30


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Masse totale de l’échantillon après analyse = 1982 + 17 = 1999 g.


Le pourcentage de fines passant à travers le tamis de 0,063 mm est égal à :

(𝑴𝟏 − 𝑴𝟐) + 𝑷
𝒇= × 𝟏𝟎𝟎
𝑴𝟏
M1 : masse de la prise d’essai en kg ;
M2 : masse séchée de refus sur le tamis 0,063 mm, en kg.
P : masse du tamisat restant dans le fond après tamisage en Kg.
6. Notions de classes granulaires

On trie les granulats par dimension au moyen de tamis (mailles carrées) et de passoires
(trous circulaires) et on désigne une classe de granulats par un ou deux chiffres.
Un granulat est caractérisé du point de vue granulaire par sa classe d/D.
Le premier désigne le diamètre minimum des grains d et le deuxième le
diamètre maximum D.
Lorsque d est inférieur à 0.5 mm, le granulat est désigné 0/D.
Si un seul chiffre est donné, c'est celui du diamètre maximum D exprimé en mm.
Il existe cinq classes granulaires principales caractérisées par les dimensions
extrêmes d et D des granulats rencontrées (Norme NFP18-101) :
• Les fines 0/D avec D ≤ 0,08 mm,
• Les sables 0/D avec D ≤ 6,3 mm,
• Les gravillons d/D avec d ≥ 2 mm et D ≤ 31,5 mm,
• Les cailloux d/D avec d ≥ 20 mm et D ≤ 80mm,
• Les graves d/D avec d ≥ 6,3 mm et D ≤ 80 mm.

Il peut être utile dans certains cas d’écrire la classification suivante :

Classes granulaires des granulats


Appelation Dimension de la maille
des tamis en (mm)
Gros 50 à 80
Pierres concassées et Moyens 31.5 à 50
cailloux Petits 20 à 31.5
Gros 12.5 à 20
Gravillons Moyens 8 à 12.5
Petits 5à8
Gros 1.25 à 5
Sable Moyens 0.315 à 1.25
Petits 0.08 à 0.315
Fines, farines et fillers Inférieur à 0.08
Le granulat est dit de classe d/D lorsqu’il satisfait aux conditions suivantes :
Le refus sur le tamis D est compris entre :
• 1 et 15% si D > 1.56 d,
• 1 et 20% si D ≤1.56 d.
Le tamisat au tamis d est compris entre :
• 1 et 15% si D > 1.56 d,
• 1 et 20% si D ≤ 1.56 d.

Ing. Carlos AKPAKA Page 31


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Le refus sur le tamis 1.56 D est nul.


Le tamisat au tamis 0.63 d < 3% ; toutefois pour D ≤ 5 mm, cette limite est portée
à 5%.
C- L’ANALYSE GRANULOMETRIQUE PAR SEDIMENTATION
(SEDIMENTOMETRIE)
1. But de l’essai

L’analyse granulométrique par sédimentométrie s’adresse à des échantillons de sol ne


contenant que des éléments de diamètre inférieur à 100 𝝁𝒎, c’est-à-dire ce qui est
désigné sous l’appellation de sols fins.
Elle complète l’analyse granulométrie par tamisage qui est limitée aux grains de
diamètre supérieur à 0.063 mm.
Elle permet de tracer la courbe granulométrique des éléments fins jusqu'à un diamètre
d’environ 2 𝝁𝒎.

2. Matériel utilisé
Ce sont :
- Une enceinte thermostatée ;
- Un densimètre ;
- Deux éprouvettes de 2 litres ;
- Un agitateur normalisé ;
- Un agitateur mécanique (environ 10 000 tr /mn) ;
- Une solution défloquant dosée à 5% d’hexamétaphosphate de sodium ;
- Un thermomètre au 1/10 de 0°C, un chronomètre à la seconde, un tamis de 100 𝝁m ;
- Un mortier avec pilon muni d’une extrémité en caoutchouc.
L’ensemble des matériels spécifiques à cet essai sont décrits très précisément dans la
norme NF P94 –057.

Figure 25
3. Préparation de l’échantillon

La sédimentométrie s’effectue sur un échantillon de 40 g de particules sèches


prélevées dans le tamisat à 80 𝝁𝒎 lors de la granulométrie par voie humide du sol
étudié. Pour ce faire, le tamisat à 80 𝝁𝒎 et les eaux de lavage sont mis à décanter dans
un bac. L’eau surnageante est siphonnée avec précaution quand elle est claire, puis le
tout est mis à l’étuve jusqu’à séchage à poids constant. Le tamisat séché est désagrégé
avec un pilon en caoutchouc puis homogénéisé.
Le matériau ainsi préparé et sec, est mis à imbiber dans l’éprouvette d’essai avec 500
cm3 de solution défloculante composée de 440 cm3 d’eau distillée ou déminéralisée et
60 cm3 d’une solution à 5% d’hexamétaphosphate de sodium (préparée et conservée à
l’abri de la lumière depuis moins d’un mois). Ce traitement a pour but d’éviter la
floculation des grains argileux pendant la sédimentation.
Ing. Carlos AKPAKA Page 32
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Après imbibition dans la solution défloculante pendant 15h environ, la prise d’essai est
soumise pendant 3 mn minimum à l’action de l’agitateur à une vitesse de 10 000 tr/mn.
La suspension dispersée, ainsi que les eaux de rinçage de l’agitateur et de son
récipient, sont alors immédiatement versées dans l’éprouvette d’essai, dont le volume
est complété à 2 litres avec l’eau distillée ou déminéralisée.
L’éprouvette d’essai ainsi préparée, ainsi qu’une éprouvette de 2 litres contenant 1940
cm3 d’eau distillée et 600°C de solution à 5% d’hexamétaphosphate de sodium, sont
placée dans un bac thermostaté à 20°C. Lorsque la température à l’intérieur des
éprouvettes est stabilisée à 20°C, l’essai peut commencer.

4. Calcul du diamètre D des particules

Ce calcul s’effectue en utilisant la loi de stockes qui donne la vitesse de chute des
particules sphériques dans un liquide. Celles-ci sont soumises à la force de pesanteur
verticale et descendante et à la poussée d’Archimède, verticale et ascendante. La
chute de ces particules se fait à la vitesse constante et s’exprime par la relation
suivante :
𝑽𝟏
𝑫² = 𝟏𝟖 ƞ .
(ɣ𝑺 − ɣ𝑾 )
• V1 : vitesse limite de chute des grains. Celle-ci s’exprime par le quotient de la
hauteur de chute Hr, exprimée en mètres par le temps de chute t exprimé en secondes ;
• ɳ : viscosité dynamique de la solution. Celle-ci est fonction de la température (voir
tableau suivant) :

Températures en ℃ Viscosité dynamique 10-3 pascal


10 1.307
11 1.271
12 1.235
13 1.202
14 1.169
15 1.139
16 1.109
17 1.081
18 1.053
19 1.027
20 1.002
21 0.9779
22 0.9548
23 0.9325
24 0.9111
25 0.8904
26 0.8705
27 0.8513
28 0.8327
29 0.8148
30 0.7975
31 0.7808
• ɣw : poids volumique de l’eau : 10 kN/m3 ;
Ing. Carlos AKPAKA Page 33
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

• ɣs : poids volumique des grains solides (valeur moyenne : 26.5 kN/m3) ;


• D : diamètre de la particule en mètres.
Ceci peut s’écrire pour un liquide et un solide donnés :

𝑯𝒓 𝟏𝟖ƞ
𝑫 = 𝒌√ ; Avec 𝒌² = (ɣ
𝒕 𝑺 −ɣ𝑾 )

Remarque : Le diamètre déterminé D par application de la loi de stockes est un


diamètre de particule sphérique. Pour les grains ayant à priori une forme quelconque, le
diamètre calculé est dit équivalent c'est-à-dire qu’il correspond à la chute d’une
particule sphérique qui aurait le diamètre déterminé ci-dessus.
5. Calculs des tamisats cumulés

On exprime le pourcentage p des grains de diamètre inférieur à D qui sont encore en


suspension à l’instant t par :
𝑉. ɣ𝑺 . 𝑅. ɣ𝑾
𝑝=
10𝑊(ɣ𝑺 − ɣ𝑾 )
p : pourcentage des particules de diamètre inférieur ou égal à D par rapport à la
masse de la prise d’essai à l’état sec ;
V : volume de la suspension (en m3) ;
W : poids du sol mis en suspension et prélevé sur le tamisat à 𝟖𝟎 𝝁𝒎 (en N) ;
ɣ𝑺 : poids volumique des particules solides. Lorsque celui-ci n’est pas connu avec
précision ; On prend la valeur conventionnelle de 26,5 103 N/m3 et ceci est indiqué sur
la feuille d’essai (dans le cas contraire, utiliser le poids volumique déterminé au
pycnomètre) ;
ɣ𝑾 : poids volumique de l’eau 10 .103 N/m3 ;
R : lecture du densimètre.
6. Modèle de feuille de calculs
ANALYSE GRANULOMETRIQUE PAR SEDIMENTOMETRIE
Date :
Chantier :
Origine de l’échantillon :
Pourcentage des éléments fins analysés par rapport à l’échantillon total 0/D : p =
Temps Lecture Température % de grains < D Tamisat par rapport
𝑯𝒓
des R 𝑫 = 𝑲√ p= à l’échantillon total :
𝒕
lectures Pp
30 s
1 mn
2 mn
5 mn
10 mn
20 mn
40 mn
80 mn
4h
24 h

Tous les calculs doivent être effectués en unités cohérentes.

Ing. Carlos AKPAKA Page 34


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Exemple :

− Calcul de D :

Hr = 16,8 mm. Soit 0,0168 m ;

R = 8 ; t = 30 s ; θ = 20°C ; K = 1,0045.10-3 ; Avec ɳ = 1,002.10-3.

𝑯 𝟎,𝟏𝟔𝟖
D = k√ 𝒕𝒓 = 1,0045.10-3 √ = 7,5.10-5 m ou 75 μm.
𝟑𝟎

− Calcul de p :

R = 8; V = 1000 cm3 = 10-3 m3; ƔS = 26,5.10-3 N/ m3; Ɣw = 10.10-3 N/ m3;

W = 40 g = 40.10-2N;

Ɣ𝒔. Ɣ𝒘. 𝑽.𝑹 𝟐𝟔,𝟓 𝑿 𝟏𝟎 𝑿 𝟏𝟎𝟔 𝟏𝟎−𝟑 𝟖


P= ; P= . 𝟒𝟎.𝟏𝟎−𝟐 . 𝟏𝟎 ; P = 32 %
(Ɣ𝒔− Ɣ𝒘 )𝑾.𝟏𝟎 𝟏𝟔,𝟓 𝑿 𝟏𝟎𝟑

D- LA COURBE GRANULOMETRIQUE

Sur une feuille semi-logarithmique, les pourcentages des tamisats cumulés sont
représentés sous la forme d’une courbe granulométrique en portant les ouvertures des
tamis en abscisse, sur une échelle logarithmique et les pourcentages des tamisats en
ordonnées sur une échelle arithmétique.
A chaque pourcentage convient un diamètre, ce qui permet de placer plusieurs points
caractéristiques de la courbe dans ce repère orthonormé. La ligne brisée qui joint ces
différents points représente la courbe granulométrique. La courbe est tracée de
manière continue et peut ne pas passer rigoureusement par tous les points.
La forme de la courbe granulométrique obtenue renseigne immédiatement :
les dimensions d et D du granulat,
la plus ou moins grande proportion d’éléments fins,
la continuité ou la discontinuité de la granularité.
Ainsi à travers la figure suivante, on peut dire que :

Figure 26

Ing. Carlos AKPAKA Page 35


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

- La courbe 1 en forme douce provient d’un granulat courant. C’est un sol qui contient
des grains de tous les diamètres des tamis d’essai (granularité continue) ;
- La courbe 2 convexe vers le haut. C’est un granulat riche en éléments fins ;
- La courbe 3 concave vers le haut. C’est un granulat pauvre en éléments fins ;
- La courbe 4 présente un palier : il manque les éléments (absence de grains) qui
donneraient un refus sur certains tamis (granularité discontinue).
On dit que la courbe granulométrique d’un granulat est continue ou que sa granularité
est continue, si entre deux granulats élémentaires consécutifs présents dans le
granulat, il manque au plus trois granulats élémentaires. Il y a discontinuité si l’absence
porte sur plus de trois granulats élémentaires.

La dénomination d’un sol à partir du résultat de l’analyse granulométrique est


résumée dans le tableau (Norme NF EN ISO 14688-1) ci-après :

E- LES PARAMETRES DE LA GRANULOMETRIQUE DES SOLS


1. Module de finesse

Les sables doivent présenter une granulométrie telle que les éléments fins ne soient ni
en excès, ni en trop faible proportion.

Ing. Carlos AKPAKA Page 36


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Le caractère plus au moins fin d’un sable peut être qualifié par le calcul de son module
de finesse. Le module de finesse est d'autant plus petit que le granulat est riche en
éléments fins.

- Norme Française [NFP 18-540]


e
Le module de finesse est égal au 1/100 de la somme des refus cumulés exprimée
en pourcentages sur les tamis de la série suivante : 0,16 - 0,315 - 0,63 - 1,25 - 2,5 -
5 mm.
𝟏
MF = 𝟏𝟎𝟎 ∑ 𝑹𝒆𝒇𝒖𝒔 𝒄𝒖𝒎𝒖𝒍é𝒔 𝒆𝒏 % 𝒅𝒆𝒔 𝒕𝒂𝒎𝒊𝒔 {𝟎, 𝟏𝟔 − 𝟎, 𝟑𝟏𝟓 − 𝟎, 𝟔𝟑 − 𝟏, 𝟐𝟓 − 𝟐, 𝟓 − 𝟓}

- Norme Européenne [EN 12620]


𝟏
MF = 𝟏𝟎𝟎 ∑ 𝑹𝒆𝒇𝒖𝒔 𝒄𝒖𝒎𝒖𝒍é𝒔 𝒆𝒏 % 𝒅𝒆𝒔 𝒕𝒂𝒎𝒊𝒔 {𝟎, 𝟏𝟐𝟓 − 𝟎, 𝟐𝟓 − 𝟎, 𝟓 − 𝟏 − 𝟐 − 𝟒}

Ce paramètre est en particulier utilisé dans les calculs de composition des bétons. Ainsi
il est recommandé pour un sable de confection d’un béton, un module de finesse voisin
de 2,5. Il a été imaginé par l’ingénieur Américain Abrams et apparaît sensiblement égal
à l’aire de la surface comprise entre la courbe granulométrique et la parallèle
d’ordonnée 100 à l’axe des abscisses.

Lorsque MF est compris entre :


• 1.8 et 2.2 : le sable est à majorité de grains fins, il faut alors augmenter le dosage
en eau. Les risques de retrait et de chute de résistance sont augmentés ;
• 2.2 et 2.8 : on est en présence d’un sable préférentiel ;
• 2.8 et 3.3 : le sable est un peu grossier. Il donnera des bétons résistants mais
moins maniables. Ce béton perd donc de son ouvrabilité, il y a alors de grands risques
de ségrégation et de difficultés de mise en œuvre. Il faut alors corriger le sable avec un
autre.
Ces valeurs extrêmes sont de : 0 (pour un filler passant entièrement à travers le
tamis de 0,16mm) à 10 (pour un moellon ne passant pas du tout à 80mm).
Il caractérise bien les granulats, et on l’emploie dans des études très variées.

Ing. Carlos AKPAKA Page 37


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 27
Ing. Carlos AKPAKA Page 38
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Operations et transformations granulaires : si nécessaires ?

Il n’est pas rare d’avoir un sable disponible présentant un « MF » non satisfaisant. Une
façon de le rendre convenable consiste à le mélanger à un autre sable de telle sorte
que la combinaison des deux « MF » permette l’obtention du « MF » escompté.
On utilise pour cela la méthode d’ABRAMS. C’est une règle de mélange de granulats
basée sur l’obtention d’un module de finesse global à partir de la connaissance des
modules de finesse des granulats à mélanger.
On dispose de deux sables « S1 » et « S2 » de module de finesse respectif « MF1 » et «
MF2 ». On désire obtenir un mélange granulaire « S » de module de finesse « MF ».
Les pourcentages de « S1 » et « S2 » nécessaires pour obtenir le mélange « S » sont
tels que :
𝑴𝑭− 𝑴𝑭𝟐 𝑴𝑭𝟏 − 𝑴𝑭
𝑺𝟏 % = × 𝟏𝟎𝟎 et 𝑺𝟐 % = × 𝟏𝟎𝟎
𝑴𝑭𝟏 − 𝑴𝑭𝟐 𝑴𝑭𝟏 − 𝑴𝑭𝟐

2. Le coefficient d’uniformité

C’est un paramètre qui caractérise la courbe granulométrique. Encore appelé coefficient


de HAZEN il est défini par :

𝑫𝟔𝟎
𝑪𝒖 =
𝑫𝟏𝟎

Figure 28
L’écriture Dy signifie le diamètre correspond à y% de passants. De tel diamètre est
nommé diamètre effectif.
Ainsi D60 est le diamètre correspondant à 60% des passants. Il peut être défini
graphiquement à travers la courbe granulométrique par projections ou analytiquement
par l’interpolation mathématique.
L’appellation courante coefficient d’uniformité est contraire à la logique car plus cette
valeur est faible, plus le sol est uniforme.
Pour un sol comportant des grains d’une seule grosseur, CU = 1
On peut dire d’un sol :
A granulométrie très serrée (uniforme) si CU ≤ 2 ;
A granulométrie serrée si 2 < CU ≤ 5 ;
A granulométrie semi-étalée si 5 < CU ≤ 20 ;
A granulométrie étalée (variée) si 20 < CU ≤ 200
A granulométrie très étalée si CU > 200.

Ing. Carlos AKPAKA Page 39


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

3. Le coefficient de courbure CC

Il intervient également dans la classification unifiée des sols. Il est défini par :
𝐷30 2
𝐶𝑐 =
𝐷10 × 𝐷60
Lorsque le coefficient de courbure est compris de 1 à 3, il s’agit d’un sol à granulométrie
bien étalée.
L’étalement de la granulométrie est précisé par les facteurs CU et CC pour une division
granulométrique donnée conformément au tableau ci-après (Norme XP P 94 - 011) :

Tableau 6 : qualificatif de la granularité

Division granulométrique Qualificatif Cu Cc

Grave Bien gradué Cu > 4 et 1 < Cc < 3


2 mm – 63 mm Mal gradué Cu < 4 ou Cc < 1 ou Cc > 3
Sable Bien gradué Cu > 6 et 1 < Cc < 3
0.063 mm – 2 mm Mal gradué Cu < 6 ou Cc < 1 ou Cc > 3

La norme NF EN ISO 14688-2 donne le tableau de classification suivant :


Tableau 6-bis : qualificatif de la granularité

Forme de la courbe Cu Cc
granulométrique
Bien graduée > 15 1 < Cc < 3
Moyennement gradué 6 à 15 <1
Mal gradué <6 <1
Discontinue Généralement élevé Variable (généralement < 0.5)

Exemple
Les résultats de l’analyse granulométrique sur un échantillon de sable de masse M = 1
kg sont consignés dans le tableau ci-après :

Tamis (mm) 5 2.5 1.25 0.63 0.315 0.16 0.08 Fond


Refus partiels (g) 0 161 136 177 304 152 54 7.5

1- Calculer le pourcentage de perte de l’essai ; quelle observation peut-on faire ?


• Masse totale de l’échantillon après analyse = 984 + 7.5 = 991.5 g.
• La perte est de :
(𝟏𝟎𝟎𝟎−𝟗𝟗𝟏.𝟓)
𝒑= × 𝟏𝟎𝟎 = 𝟎. 𝟖𝟓 % < 𝟐 % alors le résultat de tamisage est
𝟏𝟎𝟎𝟎
acceptable. L’essai est donc réalisé dans de bonnes conditions.
2- Compléter le tableau ci-dessus. Tracer la courbe granulométrique

Ing. Carlos AKPAKA Page 40


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Tamis en Refus partiels Refus cumulés Refus cumulés Tamisats


(mm) (g) (g) en % cumulés en %

5 0 0 0 100
2.5 161 161 16.10 83.90
1.25 136 297 29.70 70.30
0.63 177 474 47.40 52.60
0.315 304 778 77.80 22.20
0.16 152 930 93.00 7
0.08 54 984 98.40 1.60
Fond 7.5 - - -

Tracé de courbe granulométrique du sable, on obtient :

3- Quelle est la classe granulaire du sable ?

Puisqu’il s’agit du sable alors adoptons une classe granulaire 0/D et vérifions les
conditions suivantes avec d = 0.08 mm et D = 5 mm :
Le refus sur le tamis D est compris entre :
• 1 et 15% si D > 1.56 d
Le tamisat au tamis d est compris entre :
• 1 et 15% si D > 1.56 d
Le refus sur le tamis 1.56 D est nul.
Le tamisat au tamis 0.63 d < 5%.

Le granulat est dit de classe 0/5.


Ing. Carlos AKPAKA Page 41
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

4- Calculer les coefficients de courbure et d’uniformité du sable.

Il faut tout d’abord déterminer les D10, D30 et D60 correspondants respectivement à 10%,
30% et 60% de passant soit graphiquement, soit par interpolation.

Par interpolation on a :

Pour D10

Log (0.315) → 22.20 % (1)

Log (D10) → 10 % (2)

Log (0.16) →7% (3)


0.315
(1) −(2) 𝑙𝑜𝑔 22 −10
𝐷10
De (1) − (3)
, on peut écrire : 0.315 = , soit D10 = 0.183 mm
𝑙𝑜𝑔 22 −7
0.16

Pour D30

Log (0.63) → 52.60 % (1)

Log (D30) → 30 % (2)

Log (0.315) → 22.20 % (3)


0.63
(1) −(2) 𝑙𝑜𝑔 52.60 −30
𝐷30
De (1) − (3)
, on peut écrire : 0.63 = , soit D30 = 0.376 mm
𝑙𝑜𝑔 52.60 −22.20
0.315

Pour D60

Log (1.25) → 70.30 % (1)

Log (D60) → 60 % (2)

Log (0.63) → 52.60 % (3)


1.25
(1) −(2) 𝑙𝑜𝑔 70.30 −60
𝐷60
De (1) − (3)
, on peut écrire : : 1.25 = , soit D60 = 0.839 mm
𝑙𝑜𝑔 70.30 −52.60
0.63

Par application, on a : Cu = 4,58 ; Cc = 0,92.

5- Donner une dénomination à ce sol selon la classification des L.P.C.


𝐶𝑢 < 6 ou 𝐶𝑐 < 1 alors le sable est mal gradué.
6- Définir le module de finesse, puis le calculer. Interpréter le résultat obtenu du
point de vue matériau.
1
MF = 100 ∑ 𝑅𝑒𝑓𝑢𝑠 𝑐𝑢𝑚𝑢𝑙é𝑠 𝑒𝑛 % 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑎𝑚𝑖𝑠 {0,16 − 0,315 − 0,63 − 1,25 − 2,5 − 5}

Sable : Mf = 2,64

Comme 2,3 < Mf < 2,8 on conclut donc que c’est un sable préférentiel pour le béton.

Ing. Carlos AKPAKA Page 42


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

CONCLUSION

Les propriétés physiques et mécaniques du béton dépendent de beaucoup de facteurs.


Généralement on souhaite obtenir un béton résistant, étanche et durable. Pour
atteindre ce but, il faut :
Que le béton à l’état frais soit facile à mettre en œuvre et à compacter (pour
réduire la porosité).
Un maximum de granulats par unité de volume de béton (pour réduire la quantité
de pâte liante nécessaire pour remplir les vides, tous les vides devant être
remplis de pâte liante).
Un minimum de surface spécifique (pour réduire la quantité d’eau de gâchage et
obtenir un rapport C/E plus élevé).
Il faut choisir Dmax aussi grand que le permet la dimension minimum de la pièce
à bétonner et l’encombrement des granulats.
La proportion de chaque dimension des grains doit être choisie de façon à
remplir les vides laissés par les grains des dimensions supérieures.
Il faut réduire la teneur en éléments fins au minimum requis pour obtenir une
bonne maniabilité et une bonne compacité.
Les courbes granulométriques apporteront quelques éléments de réponses à ces
conditions.
La condition essentielle pour obtenir le moins de vides possibles (meilleure compacité)
dans un mélange de sable et gravillon est de 35% de sable 0 / 5 et 65% de gravillons 5
/ 20.
Nous remarquons que l’essai granulométrie est très important car il permet de
caractériser les granulats (sable et gravier) dont les choix sont imposés par des
cahiers de prescription de charges dans la confection des bétons et des mortiers au
cours de la réalisation des différents chantiers d’ouvrage de génie civil.

Ing. Carlos AKPAKA Page 43


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

CHAPITRE 3 : LES ESSAIS PROPRES AUX SOLS GRENUS


I- L’EQUIVALENCE DE SABLE

A- DEFINITION

C’est l’ensemble des processus par lesquels on décèle la présence d’éléments fins
dans un sable et d’en caractériser l’importance par une valeur numérique.
C’est un essai simple et rapide réalisé par un matériel peu fragile.
Aujourd’hui, il est encore très utilisé en technique routière.

B- BUT

Il faut plus d’eau pour mouiller des éléments fins que pour de gros éléments. Or, on sait
que la résistance mécanique d’un béton 𝝈, varie dans le même sens que le rapport
𝑪 𝑪
des quantités de ciment et d’eau. Donc un sable à une faible valeur de et par
𝑬 𝑬
conséquent à un béton de moindre résistance.
Pourtant, l’eau de gâchage qu’on aurait mise en plus pour améliorer la résistance du
béton s’évaporera au cours de son durcissement et provoquera des vides plus
importants et un risque de fissures.
Egalement les éléments fins et l’eau formeront une boue, qui gênera l’adhérence du
liant, une nouvelle source de mauvaise résistance.
Pour ces multiples raisons, il est important d’identifier les éléments fins contenus dans
le sable et s’en rassurer ou non de l’utiliser.

C- DOMAINE D’APPLICATION

Cet essai s’applique dans de nombreux domaines, notamment :


Le choix et le contrôle des sols utilisables en stabilisation ;
Le choix et contrôle des granulats pour les enrobés hydrocarbonés.
De façon générale, avant de commander un sable en fonction des impératifs du cahier
des charges ou des qualités requises ; et en cours de travaux, pour contrôler la qualité
du sable livré.
D- PRINCIPE DE L’ESSAI
L’essai est fait sur un sable en utilisant que la fraction du granulat qui traverse le
tamis de 5 mm ;
Laver l’échantillon dans les conditions normalisées et laisser reposer ;
Après le temps prescrit, mesurer :
La hauteur h1 : sable propre + éléments fins ;
La hauteur h2 : sable propre seulement ;
Par définition l’équivalence de sable est :
𝒉𝟐
𝑬𝑺 = 𝒉𝟏 × 𝟏𝟎𝟎
On distingue :
- L’équivalence de sable visuel (ESV) ;
- L’équivalence de sable proprement dit (ES), suivant que la hauteur de sable
h2 est mesurée à une (ESV) ou sous le poids d’un piston (ES) ;
Lorsqu’on ne précise pas « visuel » c’est qu’il s’agit de l’équivalence de sable « sous
piston ».

Ing. Carlos AKPAKA Page 44


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Les résultats varient avec la température : opérer à 20°C ou en cas


d’impossibilité noter la température.

E- VALEUR NUMERIQUE : INTERPRETATION DES RESULTATS


- A la limité pour une argile pure :
o ES = ESV = 0.
- Pour un sable parfaitement propre :
o h1 = h’2 donc ESV = 100.
- Mais ES peut pas être égal à 100 car dans ce cas :
𝒉𝟐 𝒉𝟐 𝒔𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒕𝒂𝒔𝒔é 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒆 𝒑𝒊𝒔𝒕𝒐𝒏
𝑬𝑺 = = =
𝒉𝟏 𝒉′𝟐 𝒔𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒏𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒊𝒎é
Dans la pratique, on ne dépasse pas 94 à 95.
F- RECOMMANDATION DES CAHIERS DES CHARGES

Ils imposent souvent les valeurs minimales de ES pour les travaux de quelque
importance.
Les valeurs courantes sont :
- ES ≥ 80 : bon granulat ;
- 80 > ES ≥ 70 : à n’utiliser qu’exceptionnellement et à condition
d’employer un ciment portland ;
- ES < 70 : il faut laver pour éliminer les éléments fins.
G- EXPRESSION DES RESULTATS
On a toujours ES < ESv
Les valeurs ESv et ES sont exprimées avec une décimale.
La valeur moyenne est arrondie à l'entier le plus proche.
L'équivalent de sable s'exprime sous la forme d'un entier que l'on relie à un classement.
Les valeurs préconisées et classements qui en découlent sont pour l’E.S. :

Ing. Carlos AKPAKA Page 45


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

E.S à vue E.S piston Classement et qualité du sable

E.S < 65 E.S < 60 Sable argileux : risque de retrait ou gonflement, pas bon pour
béton de qualité.
65 ≤ E.S < 75 60 ≤ E.S < 70 Sable légèrement argileux : propreté admissible pour béton de
qualité courante (retrait possible).
75 ≤ E.S < 85 70 ≤ E.S < 80 Sable propre à faible % de fines argileuses, bon pour béton de
haute qualité
E.S ≥ 85 E.S ≥ 80 Sable très propre : pas de fines argileuses, ce qui risque en fait
d’amener un défaut de plasticité du béton, augmenter le dosage
d’eau ; donne des bétons exceptionnels de très haute résistance

II- L’ESSAI DE PROPRETE D’UN GRAVIER (NF P 18-591)


A- BUT DE L'ESSAI
L'essai de propreté d'un gravier met en évidence la présence d'éléments fins dans le
gravier et permet de les quantifier. Le but de l'essai est donc de déterminer la propreté
d'un granulat au regard de son utilisation possible.
B- DEFINITIONS
La propreté superficielle est définie comme étant le pourcentage pondéral de particules
de dimensions inférieures à 0.5 mm adhérentes à la surface ou mélangées à un
granulat de dimension supérieure à 2 mm.
C- PRINCIPE DE LA METHODE
Selon la norme NFP 18-591 (sept. 90) les éléments fins contenus dans le granulat à
tester sont séparés par lavage sur un tamis d'ouverture 0.5 mm. Leur pourcentage est
déterminé par pesée après séchage du refus.
D- MATERIEL NECESSAIRE
Tamis de 0,5 mm
Balance 12 Kg (précision 1 g)
Etuve.
E- MODE OPERATOIRE
- Echantillonner de façon représentative une quantité E de matériau.
- A partir de l'échantillon E, préparer deux fractions de matériau M 1 et M2 dont la
masse en grammes est comprise entre 200 et 600 D (D étant la dimension
maximale des plus gros éléments en mm) soit par exemple pour un gravillon
5/15 : (15x200) < M1 < (15x600) soit 3 000 g < M1 < 9 000 g.
Remarques : M1 et M2 doivent être préparés à partir de l'échantillon E à la teneur en
eau à laquelle il se trouve.
Dans la pratique courante, pour un séchage plus rapide et un tamisage plus aisé, 3000
g sont suffisants pour chaque fraction M1 et M2.
- Dessécher la fraction M1 jusqu'à masse constante déterminée par pesée au
gramme près (la masse est considérée constante lorsque deux pesées
successives de l'échantillon ne différent pas de plus de 0.1%) ; soit M 1s la masse
sèche.
- A partir de ce résultat, calculer masse sèche M2s contenue dans la deuxième
fraction M2 destinée à l'essai de propreté. Elle est donnée par la formule :
Ing. Carlos AKPAKA Page 46
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

𝑴𝟏𝒔
M2S = 𝑴𝟐
𝑴𝟏
- Procéder au lavage de la fraction M2 sur le tamis de 0.5 mm jusqu'à ce que l'eau
qui s'écoule au travers du tamis soit claire.
- Sécher la fraction lavée jusqu'à masse constante déterminée par pesée au
gramme près ; soit m'.
F- EXPRESSION DES RESULTATS
La masse sèche (m) des éléments inférieurs à 0.5 mm est donc : m = M2s – m'
𝒎
La propreté superficielle P est donnée par le rapport : P = 𝑴 × 𝟏𝟎𝟎
𝟐𝒔
Le résultat s’exprime en % avec 1 décimale.
La norme fixe le seuil de propreté acceptable d'un gravier pour un béton ordinaire, à P <
2 %.
G- EXEMPLE DE CALCULS
- Pour un gravillon 5/15 :
- Première fraction de matériau : M1 = 3 000 g
- Deuxième fraction de matériau : M2 = 3 100 g
- M1s = 2 950 g (après séchage)
- M2s = (3 900 / 3 000) x 3 100 = 3048 g
- m'= 2 994 g (après lavage et séchage)
- m = 3 048 – 2 994 = 54 g
- P = (54 / 3 048) x 100 = 1,8%

III- L’ESSAI DE MESURES DE MASSES VOLUMIQUES APPARENTES ET


REELLES
A- MASSE VOLUMIQUE
1- But de l’essai

L’essai s’applique à la détermination de la masse volumique d’un échantillon prélevé


sur site dans le sol en place ou dans un remblai ou préparé en laboratoire.

2- Définition

La masse volumique d’un sol 𝝆 est le quotient de la masse (m) du sol par le volume (v)
qu’il occupe (y compris les vides qu’il contient).
𝒎
𝝆=
𝑽
3- Principe de la détermination de la masse volumique

La masse de l’échantillon est obtenue par pesage et pour mesurer le volume, deux
méthodes sont utilisables.
Méthode géométrique
Le volume est calculé à partir des données géométriques de la trousse coupante ou du
moule qui contient l’échantillon (la méthode utilisant un moule ne s’appliquant qu’au sol
préparé en laboratoire).
Méthode par pesées
Le volume est déduit de pesées dont une est faite après immersion de l’échantillon
dans l’eau.
Ing. Carlos AKPAKA Page 47
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

B- MASSE VOLUMIQUE DES GRAINS SOLIDES


1- But de l’essai

L’essai détermine la masse volumique du sol moyenne d’un échantillon, parfois de


nature différente.
La masse volumique d’un sol est utilisée pour connaître l’indice des vides, le degré de
saturation et la porosité.

2- Définition

La masse volumique des grains solides du sol 𝝆𝒔 est le quotient de la masse de ces
grains solides (𝒎𝒔 ) par leur volume (𝒗𝒔 ).
𝒎
𝝆𝒔 = 𝑽 𝒔
𝒔

3- Principe de la détermination de la masse volumique des grains solides

La masse des grains solides est obtenue par pesage et le volume est mesuré au
pycnomètre.
4- Méthode de la détermination de la masse volumique des grains solides

L’échantillon de sol est séché à l’étuve puis pesé. Le volume des grains est déduit par
pesée à l’aide d’un pycnomètre en substituant de l’eau de masse volumique connue
aux particules solides.
5- Appareillage

Le matériel suivant est nécessaire :


Balance dont les portées minimale et maximale sont compatibles avec les
masses à peser et telles que les pesées sont effectuées avec une incertitude de
± 1/1000 de la valeur mesurée ;
Tamis à maille carrée de 2 mm d’ouverture ;
Des éprouvettes de volume 250 cm3 munis de bouchons ;
Une réserve d’eau distillée ;
Un échantillon (sable).

6- Préparation de l’échantillon et de matériel

Tout d’abord, il faut s’assurer de la provenance et de la nature géologique du sol et


procéder à une identification visuelle sommaire afin de savoir si les sols sont gypsifères,
latéritiques ou s’ils contiennent, de plus, des matières organiques. Les sols énumérés
sont, en effet, sensibles à la chaleur. En cas de doute le sol est traité comme s’il était
sensible à la chaleur.
Une prise d’essai d’environ 25 g est prélevée sur le tamisat de l’échantillon de sol au
tamis de 2 mm, puis est placée dans une coupelle de masse connue (m). L’ensemble
est introduit dans une étuve dont la température est :
105°c si les sols sont insensibles à la chaleur ;
50°c si les sols sont sensibles à la chaleur. La durée de séchage est variable
entre 1 et 8 jours.
Le séchage est terminé si la masse (𝒎𝒔 ) de l’échantillon ne varie pas de plus de 2/1000
entre les deux pesées effectuées, immédiatement après la sortie de l’étuve, à au moins
4 h d’intervalle.
Ing. Carlos AKPAKA Page 48
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Les agglomérats de particules de la prise d’essai sont ensuite séparés au pilon dans le
mortier.
Le pycnomètre et son bouchon sont pesés (𝒎𝟏 ) après s’être assuré qu’ils étaient
propres et secs.

7- Conduite de l’essai

Peser l’éprouvette graduée (𝒎𝟏 ) ;


Remplir l’éprouvette avec un volume (𝑽𝟏 ) d’eau ;
Peser un échantillon sec, et l’introduire dans l’éprouvette en prenant soin
d’éliminer toutes les bulles d’air ;
Peser le pycnomètre contenant le sol sec (𝒎𝟐 ) ;
Le liquide monte dans l’éprouvette. Lire le nouveau volume (𝑽𝟐 ) ;
Peser l’éprouvette contenant le sol et l’eau (𝒎𝟑 ).

8- Résultats

𝒎𝟏 𝒎𝟐 𝑽𝟏 𝑽𝟐 𝒎𝟑
32,54 g 61,28 g 11,21 cm3 21,89 cm3 72,49 g

On obtient :
- 𝒎𝒔 = 𝒎𝟐 − 𝒎𝟏 = 𝟐𝟖, 𝟕𝟒 𝒈
- 𝑽𝒔 = 𝑽𝟐 − 𝑽𝟏 = 𝟏𝟎, 𝟔𝟖 𝒄𝒎𝟑
𝒎
- 𝝆𝒔 = 𝑽 𝒔 = 𝟐, 𝟔𝟗 𝒈/𝒄𝒎𝟑
𝒔

𝝆𝒔 = 𝟐, 𝟔𝟗 𝒈/𝒄𝒎𝟑

IV- L’ESSAI DE MESURES DES PARAMETRES PHYSIQUES DE SOLS


A- BUT DE L’ESSAI

Le but de cette opération est de connaître les paramètres physiques d’un sol saturé.
B- APPAREILLAGE

Récipient de 1 L ;
Les bills ;
Balance électrique ;
Pycnomètre.
C- CONDUITE DE L’ESSAI

Peser le pycnomètre vide (𝒎𝟏 ) ;


Remplir le pycnomètre avec les bills (𝑽𝟏 ) ;
Peser le pycnomètre contenant le sol (𝒎𝟐 ) ;
Remplir le pycnomètre avec l’eau en prenant soin d’éliminer toutes les bulles
d’air ;
Peser l’éprouvette contenant le sol et l’eau (𝒎𝟑 ).
D- RESULTATS
𝒎𝟏 𝒎𝟐 𝒎𝟑
32,54 g 61,28 g 72,49 g

Ing. Carlos AKPAKA Page 49


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

On a G = 2,69

Teneur en eau (𝝎)


𝒎𝝎 = 𝒎𝟑 − 𝒎𝟐 = 𝟏𝟏, 𝟐𝟏 𝒈
𝒎𝒔 = 𝒎𝟐 − 𝒎𝟏 = 𝟐𝟖, 𝟕𝟒 𝒈
𝑾𝝎 𝒎𝝎
𝝎= × 𝟏𝟎𝟎 = × 𝟏𝟎𝟎 = 𝟑𝟗 %
𝑾𝒔 𝒎𝒔
Porosité (n)
𝑽𝒗
× 𝟏𝟎𝟎 𝒏=
𝑽
𝑽 = 𝑽 𝒗 + 𝑽𝒔
Le sol étant saturé 𝑽𝒗 = 𝑽𝝎 alors 𝑽 = 𝑽𝝎 + 𝑽𝒔
𝒎𝝎 𝒎𝝎 𝟏𝟏,𝟐𝟏
𝝆𝝎 = alors 𝑽𝝎 = = = 𝟏𝟏, 𝟐𝟏 𝒄𝒎𝟑 car 𝝆𝝎 = 𝟏 𝒈/𝒄𝒎𝟑
𝑽𝝎 𝝆𝝎 𝟏
𝜸𝒔 𝝆𝒔
𝑮= = = 𝟐, 𝟔𝟗 alors 𝝆𝒔 = 𝟐, 𝟔𝟗 𝒈/𝒄𝒎𝟑
𝜸𝝎 𝝆𝝎
𝒎𝒔 𝒎𝒔 𝟐𝟖,𝟕𝟒
𝝆𝒔 = alors 𝑽𝒔 = = = 𝟏𝟎, 𝟔𝟖 𝒄𝒎𝟑
𝑽𝒔 𝝆𝒔 𝟐,𝟔𝟗
𝑽 = 𝑽𝝎 + 𝑽𝒔 = 𝟏𝟏, 𝟐𝟏 + 𝟏𝟎, 𝟔𝟖 = 𝟐𝟏, 𝟖𝟗 𝒄𝒎𝟑
𝑽𝒗 𝟏𝟏, 𝟐𝟏
𝒏= × 𝟏𝟎𝟎 = × 𝟏𝟎𝟎 = 𝟓𝟏, 𝟐𝟏 %
𝑽 𝟐𝟏, 𝟖𝟗
Indice des vides (e)
𝑽𝒗 𝟏𝟏, 𝟐𝟏
𝒆= = = 𝟏, 𝟎𝟓
𝑽𝒔 𝟏𝟎, 𝟔𝟖
𝜸
Densité humide (𝜸 𝒉 )
𝝎
𝜸𝒉 𝝆𝒉
=
𝜸𝝎 𝝆𝝎
𝒎 𝒎𝟑 − 𝒎𝟏 𝟑𝟗, 𝟗𝟓
𝝆𝒉 = = = = 𝟏, 𝟖𝟑 𝒈/𝒄𝒎𝟑
𝑽 𝑽 𝟐𝟏, 𝟖𝟗
𝜸𝒉 𝝆𝒉 𝟏, 𝟖𝟑
= = = 𝟏, 𝟖𝟑
𝜸𝝎 𝝆𝝎 𝟏
𝜸
Densité sèche (𝜸 𝒅 )
𝝎
𝜸𝒅 𝝆𝒅
=
𝜸𝝎 𝝆𝝎
𝒎𝒔 𝟐𝟖, 𝟕𝟒
𝝆𝒅 = = = 𝟏, 𝟑𝟏 𝒈/𝒄𝒎𝟑
𝑽 𝟐𝟏, 𝟖𝟗
𝜸𝒅 𝝆𝒅 𝟏, 𝟑𝟏
= = = 𝟏, 𝟑𝟏
𝜸𝝎 𝝆𝝎 𝟏
𝜸′
Densité déjaujée (𝜸 )
𝝎
𝜸′ 𝝆′
=
𝜸𝝎 𝝆𝝎
𝝆′ = 𝝆𝒉 − 𝝆𝝎 = 𝟎, 𝟖𝟑 𝒈/𝒄𝒎𝟑
𝜸′ 𝝆′ 𝟎, 𝟖𝟑
= = = 𝟎, 𝟖𝟑
𝜸𝝎 𝝆𝝎 𝟏

Ing. Carlos AKPAKA Page 50


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

CHAPITRE 4 : LES ESSAIS PROPRES AUX SOLS FINS

I- LES LIMITES D’ATTERBERG OU LIMITES DE CONSISTANCE


A- GENERALITE ET DEFINITION
Le comportement d’un sol varie dans des proportions importantes en fonction de sa
teneur en eau.
Pour une valeur élevée de la teneur en eau, le sol se comporte à peu près comme un
liquide ; C’est de la boue : les forces de cohésion ne sont pas assez importantes pour
maintenir les particules en place.
Quand la teneur en eau diminue (c’est-à-dire si on continue à faire sécher le sol fin, par
exemple de l’argile) vient la phase plastique, on peut encore modeler la terre sans
qu’elle s’effrite, elle conserve sa forme.
Puis si la teneur en eau décroît toujours on ne peut plus modeler la terre : elle se
fendrait au cours du travail, c’est la phase solide.
On peut encore subdiviser cette phase solide. Lorsque la quantité d’eau demeure
relativement importante, la pellicule d’eau qui enveloppe les grains, les repousses et
augmente le volume apparent, de telle sorte que, si l’on sèche un tel sol, il y aura
retrait. Tandis que pour une teneur en eau encore plus faible l’eau ne repoussera plus
les particules du sol, et le volume sec sera égal au volume humide : Ce sera la phase
solide sans retrait.

Figure 29

La teneur en eau qui correspondant au passage de l’un à l’autre de ces états sont
respectivement :
La limite de liquidité : WL qui sépare l’état plastique de l’état liquide
déterminée selon l’une des deux procédures suivantes : limite de liquidité à
la coupelle de Casagrande (fig. 30) (NF P 94-051) ou limite de liquidité au
cône (fig. 31) (NF P 94-052-1) ;

Figure 30 : Coupelle de Casagrande (Coupelle sur socle)

Ing. Carlos AKPAKA Page 51


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 31 : Pénétromètre au cône

La limite de plasticité : WP qui sépare l'état plastique de l'état solide,


déterminé par la méthode du rouleau (fig. 32) (NF P 94 - 051)

Figure 32 Figure 33

La limite de retrait : WR (fig. 33) (XP P 94-060-1), teneur en eau au-dessous


de laquelle le volume de l'échantillon est supposé ne plus varier.

Figure 34

On appelle indice de plasticité la différence : IP = WL - Wp : c’est l’étendue de l’intervalle


pendant lequel on peut travailler le sol.

On définit alors les limites d’Atterberg comme des teneurs en eau pondérales,
caractéristiques d’un sol. Elles correspondent à des comportements particuliers du sol
sous l’action des variations de la teneur en eau. Ces limites sont déterminées sur la
fraction de sol passant au travers du tamis 400 𝝁𝒎.

Les limites d’Atterberg (WL et Wp) ont été élaborées au début du XXème siècle par
Atterberg, un pédologue (Science qui étudie spécialement la couche supérieure de
l’écorce terrestre utilisée par les racines des plantes. Elle met en lumière le rôle des
constituants du sol fréquemment négligés par les géotechniciens : les matières
organiques et la matière vivante : bactéries) suédois qui s’intéressait à la plasticité des
argiles en vue de la fabrication des produits céramiques.
Les essais mis au point à cette époque ont été repris et modifié par Casagrande afin
que leur interprétation puisse permettre d’établir un lieu entre la teneur en eau du sol et
son comportement.

L’essai de limites d’Atterberg a pour but l’identification et la classification des sols pour
leur bon usage lors des travaux de terrassement et de compactage.

Ing. Carlos AKPAKA Page 52


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

B- PREPARATION DE L’ECHANTILLON

Echantillonnage Malaxage

L’équipement nécessaire pour la préparation du sol est :


- Un tamis à mailles carrées de 400 𝝁𝒎 d’ouverture ;
- Un bac de manutention (30 x 20 x 8 cm) ;
- Un récipient de 2 litres ;
- Une étuve
Prendre un échantillon représentatif du sol et le mettre à imbiber dans un
récipient plein d’eau pendant 24 h ;
Tamiser ce matériau imbibé par voie humide par un tamis de 400 𝝁𝒎,
l’ensemble du tamisat et des eaux de lavage étant ensuite décanté pendant 12
heures ;
L’eau claire surnageante est siphonnée en prenant garde de ne pas entraîner
de particules solides fines, l’eau excédentaire étant évaporée à l’étuve à 50°C jusqu’à
obtenir un mortier mou ;
L’échantillon ainsi préparé doit contenir environ 200 g de particules solides.
C- LIMITE DE LIQUIDITE (NF P 94-051)
C’est la teneur en eau qui sépare l’état liquide de l’état plastique.
1. Le matériel utilisé

L’appareil de Casagrande constitué d’une coupelle (Calotte sphérique)


normalisée, montée sur un support métallique avec une manivelle le tout étant fixé sur un
socle en bois bakélisé (Enveloppé d’une matière plastique artificielle).
Un outil à rainure de dimensions normalisées :

Equipement Appareil de Casagrande

La limite de liquidité est la teneur en eau du sol pour laquelle la rainure (là où elle est
renfermée) de fermeture 1cm soit produite au bout de 25 coups ;
Ing. Carlos AKPAKA Page 53
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Recommencer si :
- Si le nombre de chocs a été inférieur à 25 (laisser sécher un peu) ;
- Si le nombre de chocs a été supérieur 25 (ajouter un peu d’eau et bien
homogénéiser) ;
Mais le nombre de chocs aura rarement été 25, il faut donc :
- Soit recommencer en faisant varier 𝝎 pour tracer la courbe n = f (𝝎 ) et en déduire 𝝎
correspond à n = 25, après 5 essais donnant des valeurs de n comprises entre 15 et
35 ;

Diagramme : Teneur en eau-Nombre de chocs

- Soit trouver un moyen de déterminer 𝝎L en fonction d’un couple (𝝎i ; ni). On a établi à
cet effet une relation de la forme :
𝝎′ 𝒏 𝒏 𝒌 𝒏 𝒌
= ( ′ ) ; 𝝎′𝒏 = 𝝎𝒏 ( ′ )
𝝎𝒏 𝒏 𝒏
𝒏 𝑘
D’où : 𝝎𝑳 = 𝝎𝒏 (𝟐𝟓) Avec k = tanβ et β est l’angle d’écoulement de la fermeture de la
rainure. La valeur de l’exposant k varie suivant les organismes et les pays. En France
on prend généralement k = 0,121. La précision de la formule de 𝝎L est bonne quand n
est compris entre 20 et 30.
Cette dernière méthode de détermination de 𝝎L paraît plus avantageuse car elle ne
nécessite qu’un essai.

D- LIMITE DE PLASTICITE (NF P 94-051)

Par définition la limite de plasticité est la teneur en eau de cylindre qui se brise lorsque
son diamètre atteint 3 mm. Il doit avoir une longueur de 10 à 15 cm.
La limite de plasticité 𝝎p est inférieure à 𝝎L.

Préparation du rouleau Préparation du rouleau Préparation du rouleau

Ing. Carlos AKPAKA Page 54


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

E- LES INDICES : INDICE DE PLASTICITE, DE LIQUIDITE ET DE


CONSISTANCE

Atterberg défini l’indice de plasticité IP comme la gamme des teneurs en eau à


l’intérieur de laquelle le sol se comporte comme matériau plastique. L’indice de
plasticité IP est donc égal à la différence entre 𝝎L et 𝝎P :
IP = 𝝎L - 𝝎P
L’indice de liquidité IL est l’échelle absolue utilisée pour situer la teneur en eau naturelle
d’un échantillon :
𝝎𝒏 −𝝎𝒑
𝑰𝑳 = Où 𝝎n est la teneur en eau naturelle de l’échantillon.
𝑰𝒑

𝝎𝑳 −𝝎𝒏
On a aussi l’indice de consistance IC. 𝑰𝒄 = Soit IC + IL = 1.
𝑰𝒑
A partir de l’indice de plasticité et de l’indice de consistance, on donne un qualificatif
au sol. Le diagramme de Casagrande donne aussi la classification des sols.

Indice de plasticité Qualificatif


𝑰𝒑 ≤ 𝟏𝟐 Non plastique
𝟏𝟐 ≤ 𝑰𝒑 ≤ 𝟐𝟓 Peu plastique
𝟐𝟓 ≤ 𝑰𝒑 ≤ 𝟒𝟎 Plastique
𝑰𝒑 ≥ 𝟒𝟎 Très plastique

Tableau 7 : qualificatif en fonction de l’indice de plasticité

Consistance du sol 𝑰𝑪 Identification en place


Liquide 𝑰𝑪 < 𝟎 On peut facilement enfoncer le doigt sur plusieurs cm.
Très molle 0 à 0.25 Le pouce s’enfonce facilement sur plusieurs cm.
Molle 0.25 à 0.50 Le pouce peut être enfoncé sur plusieurs cm avec un effort
modéré.
Ferme 0.50 à 0.75 Empreinte avec le pouce, mais pénétration seulement avec un
grand effort.
Très ferme 0.75 à 1 Facile à rayer avec l’ongle du pouce.
Dure 𝑰𝑪 > 𝟏 Difficile à rayer avec l’ongle du pouce.

Tableau 8 : qualificatif en fonction de l’indice de consistance

A partir du graphe ci-après et en fonction de l’indice de plasticité, on peut qualifier le


degré d’argilosité :

F. LA LIMITE DE RETRAIT

Elle est très utilisée en Afrique à cause de son climat. C’est la teneur en eau à partir de
laquelle le volume de la masse terreuse cesse de diminuer quand celle-ci s’assèche puisque
la deuxième partie de la dessiccation s’effectue à volume constant.
On appelle indice de retrait la différence : IR = WL – WR qui permet de donner un
qualificatif au gonflement du sol.

Ing. Carlos AKPAKA Page 55


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Indice de retrait Potentiel de gonflement


0 à 20 Faible
20 à 30 Moyen
30 à 60 Fort
𝑰𝑹 > 𝟔𝟎 Très fort

Tableau 9 : qualificatif en fonction de l’indice de retrait

II- ESSAI AU BLEU DE METHYLENE (NF P 94-068)

A- BUT ET PRINCIPE DE L’ESSAI


Les minéraux argileux présents dans les sols sont principalement issus de l’altération
physico-chimique des roches. La structure cristalline feuilletée des argiles leur confère
un ensemble de propriétés de comportement lié à leur affinité pour l’eau (appelée
activité) ce qui entraîne les phénomènes de gonflement, de plasticité et de cohésion
constatés sur ces sols.
L’essai au bleu de méthylène se fait sur la fraction de sol qui passe au tamis de 5 mm,
il permet d’apprécier globalement l’activité de la fraction argileuse d’un sol en mesurant
la surface interne et externe des grains argileux. La valeur au bleu de méthylène
notée VBS, exprimée en gramme de bleu de méthylène par 100 g de matériau sec, est
la quantité de ce colorant nécessaire pour recouvrir la surface interne et externe de
toutes les particules argileuses. On réalise l’essai par dosage jusqu’à saturation par un
excès de bleu.
Pour ce faire, on fixe des molécules de bleu de méthylène et par un test simple, ou
évalue la quantité de bleu fixée. On en déduit la valeur en bleu du sol VBS, qui est un
indicateur essentiel dans la classification des sols concernés par les travaux de
terrassements.
Objectif
Déterminer la valeur de bleu de méthylène d’un sol et l’activité de la fraction argileuse.
Principe
L’essai consiste à prélever un échantillon de sol et d’injecter successivement d’une
solution de bleu de méthylène dans un bêcher contenant l’échantillon.
B- EQUIPEMENTS
- Balance de portée suffisante d’une précision relative de 0,1 % ;
- Chronomètre au 1/10ème S ;
- Tamis de 5 mm de mailles carrées ;
- Bêcher plastique ou verre de 1 litre ;
- Agitateur à ailette de diamètre 70 à 80 mm et de vitesse de rotation 400 à 500
tours /mn minimum ;

Ing. Carlos AKPAKA Page 56


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

- Burette de 50 ml, ou une brouette automatique graduée en 1/10ème ml ;


- Papier filtre sans cendre, grammage 95 g/m² épaisseur 0,2 mm ;
- Baguette de verre de 8 mm de diamètre et 300 mm environ de longueur ;
- Solution de bleu de méthylène qualité médicinale à 10 g/l plus au moins 0,01 g/l
(durée d’utilisation : 1 mois maximum) ;
- Eau déminéralisée ou distillée

La valeur de bleu peut être estimée par la formule :


𝑺𝑺𝑻
VBS = avec SST la surface spécifique totale du sol fin.
𝟐𝟏
La valeur de bleu quantifie ainsi le degré d’argilité du sol. Il constitue l’un des
paramètres importants de la classification des sols en vue des travaux de
terrassements.

L’activité ACB, est le rapport de la valeur de bleu de méthylène du sol VBS à sa teneur en
particules argileuses C2.
𝑽𝑩𝑺
𝑨𝑪𝑩 =
𝑪𝟐
Le qualificatif de l’activité de la fraction argileuse est donné par le tableau 10.
Activité Qualificatif
𝟎 ≤ 𝑨𝑪𝑩 ≤ 𝟑 Inactive
𝟑 < 𝑨𝑪𝑩 ≤ 𝟓 Peu active
𝟓 < 𝑨𝑪𝑩 ≤ 𝟏𝟑 Moyenne
𝟏𝟑 < 𝑨𝑪𝑩 ≤ 𝟏𝟖 Active
𝟏𝟖 < 𝑨𝑪𝑩 Très active

Tableau 10 : qualificatif en fonction de l’activité

Selon la valeur de bleu de méthylène, on a :


VBS Qualificatif
𝟎 ≤ 𝑽𝑩𝑺 ≤ 𝟎. 𝟐 Sol sableux (sol insensible à l’eau)
𝟎. 𝟐 < 𝑽𝑩𝑺 ≤ 𝟐. 𝟓 Sol limoneux (sol peu plastique de sensibilité à l’eau)
𝟐. 𝟓 < 𝑽𝑩𝑺 ≤ 𝟔 Sol limono- argileux (sol de plasticité moyenne)
𝟔 < 𝑽𝑩𝑺 ≤ 𝟖 Sol argileux
𝟖 < 𝑽𝑩𝑺 Sol très argileux

Tableau 11 : qualificatif en fonction de VBS

La classification suivante est appliquée pour les sols d’utilisation routière. Elle est tirée
de la norme NF P 11-300 :
• VBS = 0.1 : sol insensible à l'eau.
Ing. Carlos AKPAKA Page 57
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

• VBS = 0.2 : apparition de sensibilité à l'eau.


• VBS = 1.5 : seuil distinguant les sols sablo-limoneux des sols sablo-argileux.
• VBS = 2.5 : seuil distinguant les sols limoneux peu plastiques des sols limoneux
de plasticité moyenne.
• VBS = 6 : seuil distinguant les sols limoneux des sols argileux.
• VBS = 8 : seuil distinguant les sols argileux des sols très argileux.
III- TENEUR EN MATIERES ORGANIQUES (M.O.)
La teneur en matières organiques d’un sol, qui est notée CMO, est le rapport de la
masse de la matière organique présente dans le sol à la masse totale des matières
solides du sol.
Cet essai consiste à déterminer la perte de masse d’un échantillon, préalablement sec
dans une étuve à 105°C, après calcination dans un four, à une température de 450°C,
pendant au moins 3 heures.
On détermine ainsi la perte de poids : P1 –P2
Le pourcentage de matières organiques sera :
𝑷𝟏 − 𝑷 𝟐
× 𝟏𝟎𝟎
𝑷𝟏
Le pourcentage de matière organique est généralement donné à 0,1% près.

Les matières organiques ont souvent une couleur sombre et une odeur caractéristique
qui s'accentue en chauffant. Un sol de couleur foncée est en général riche en matières
organiques, alors qu’un sol clair en est plutôt dépourvu.
Selon la teneur en matières organique, le sol est classé comme indiqué au tableau
suivant (NF EN ISO 14688-2).
Teneur en matières organiques Qualificatif
2à6 Faiblement organique
6 à 20 Moyennement organique
𝑪𝑴𝑶 > 𝟐𝟎 Très organique

Tableau 12 : qualificatif selon la teneur en matières organiques

IV- TENEUR EN CARBONE (NF P 94-048)


La teneur en carbonate de calcium Cca d’un sol est déterminée à l’aide du calcimètre
(voir figure ci-dessous) par attaque par l’acide chlorhydrique d’une certaine quantité de
sol sec.

Ing. Carlos AKPAKA Page 58


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

La mesure de la quantité de gaz carbonique dégagé permet de calculer la masse de


carbonate de calcium dissoute et donc la teneur en carbonate de calcium du sol
(CaCO3). Le tableau 9 utilisé surtout pour les matériaux marneux et crayeux donne le
qualificatif d’un sol selon la teneur en carbonate (norme XP P 94-011).

Teneur en carbonate (%) Qualificatif


𝟎 ≤ 𝑪𝑪𝒂 ≤ 𝟏𝟎 Non marneux
𝟏𝟎 ≤ 𝑪𝑪𝒂 ≤ 𝟑𝟎 Faiblement marneux
𝟑𝟎 ≤ 𝑪𝑪𝒂 ≤ 𝟕𝟎 Marneux
𝟕𝟎 ≤ 𝑪𝑪𝒂 ≤ 𝟗𝟎 Calcaro-marneux
𝟗𝟎 ≤ 𝑪𝑪𝒂 ≤ 𝟏𝟎𝟎 Calcareux, crayeux
Tableau 13 : qualificatif selon la teneur en carbonate

V- L’ESSAI DE MESURE DE MASSE VOLUMIQUE D’UN SOL COHERENT


A. DOMAINE D’APPLICATION

Il est réservé aux sols dont les plus gros grains sont au maximum de la dimension de
sable fin et présentant une cohésion déjà importante.

B. APPAREILLAGE

Le matériel employé est lié à la méthode d’essai adopté.


Méthode par pesées :
Balance dont les portées minimale et maximale sont compatibles avec les
masses à peser et telles que les pesées sont effectuées avec une incertitude de
± 1/1000 de la valeur mesurée ;
Bac de paraffine avec son système de chauffage ;
Récipient rempli d’eau.
C. MODE OPERATOIRE
1- Préparation de l’échantillon

L’échantillon soumis à essai doit avoir une forme simple afin de pouvoir être paraffiné
facilement. Au besoin, il est taillé, afin d’avoir une masse comprise entre 0,1 et 0,5 g.
2- Mesures

La prise d’essai après taille éventuelle, est immédiatement pesée (m), et est paraffinée
aussitôt après. Une fois revenue à la température de la salle d’essai, elle est pesée
(mp) à l’air libre.

D. EXPRESSION DES RESULTATS

La masse volumique du sol 𝝆 est calculée selon la méthode utilisée :


𝒎
𝝆=
𝑽

Avec m la masse du sol et par v le volume qu’il occupe (y compris les vides qu’il
contient).

𝑽 = (𝑽𝒇 − 𝑽𝒊 ) − (𝒎𝒑 − 𝒎)/𝝆𝒑

Ing. Carlos AKPAKA Page 59


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

𝝆𝝎 : la masse volumique de l’eau


𝝆𝒑 : la masse volumique de la paraffine (𝝆𝒑 = 𝟎, 𝟗 𝒈/𝒄𝒎𝟑 ).

Exemple :

m 𝒎𝒑 𝑽𝒊 𝑽𝒇
103,4 g 111,7 g 500 cm3 550 cm3

On obtient :
𝑽 = (𝑽𝒇 − 𝑽𝒊 ) − (𝒎𝒑 − 𝒎)/𝝆𝒑 = (𝟓𝟓𝟎 − 𝟓𝟎𝟎) − (𝟏𝟏𝟏, 𝟕 − 𝟏𝟎𝟑, 𝟒)/𝟎, 𝟗
𝑽 = 𝟒𝟎, 𝟕𝟖 𝒄𝒎𝟑
𝒎 𝟏𝟎𝟑,𝟒
𝝆= = = 𝟐, 𝟓𝟒 𝒈/𝒄𝒎𝟑 .
𝑽 𝟒𝟎,𝟕𝟖

Ing. Carlos AKPAKA Page 60


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

CHAPITRE 5 : LES ESSAIS DE COMPACTAGE DES SOLS


I. GENERALITES

Le compactage du sol est le procédé grâce auquel on réduit les vides remplis d’air en le
comprimant mécaniquement. Il consiste à serrer les grains du sol pour rendre le
matériau le plus dense possible, moins sensible à l’eau et pour obtenir de meilleures
caractéristiques mécaniques. La densité susceptible d’être obtenue pour un matériau
donné dépend de l’énergie et du mode de compactage ainsi que de la teneur en eau. Si
cette dernière est trop faible, les grains ne sont pas assez lubrifiés pour bien se
resserrer, si elle est trop forte, le matériau est trop déformable. Il existe donc un
optimum de teneur en eau que l’on détermine en laboratoire pour laquelle on obtient
une densité sèche maximum.
Le compactage est, d'une manière générale, l'ensemble des mesures prises afin de
densifier le sol pour améliorer ses propriétés mécaniques. Les autres procédés
d’amélioration consistent à remplir les vides par un liant (ciment, chaux, bitume, …),
ils sont connus sous le nom de stabilisation.
L'amélioration des qualités d'un sol a pour objet :
pour un remblai, d'éviter des tassements et des possibilités de glissement ;
pour un noyau de barrage, de réaliser un massif étanche, non fissurant ;
pour une couche de fondation de chaussée d'améliorer la force portante et la
rigidité ;
lors de la réalisation d'une piste ou d'une route en terre, d'adapter les qualités
du sol en place ou de la couche d'amélioration ;
dans tous les cas, de réduire la perméabilité et la susceptibilité à l'absorption de
l'eau.
Le but du compactage est de satisfaire à ces conditions.

C’est un facteur fondamental dans une étude de compactage d’un sol, quand la teneur
en eau est faible, le sol est compact et difficile à comprimer. On obtient ainsi de faibles
densités et des teneurs en air élevées.
Au fur et à mesure que la teneur en eau augmente, l’eau agit comme un lubrifiant, elle
réduit les frottements et facilite les glissements (ce qui amène le sol à se ramollir et à

Ing. Carlos AKPAKA Page 61


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

devenir plus facile à travailler). Les grains peuvent alors, sous l’effet du compactage, se
serrer en ne laissant subsister entre eux qu’un minimum de vides résiduels. Il en résulte
des densités plus élevées et des teneurs en air plus faibles.
Quand on augmente davantage la teneur en eau, il arrive un moment où le mélange
d’eau et d’air tend à maintenir les particules du sol éloignées les unes des autres et à
empêcher toute diminution appréciable de la teneur en air. Le volume des vides,
cependant continue à augmenter avec la teneur en eau et par suite la densité sèche du
sol diminue.
La densité sèche maximum et la teneur en eau optimum que l’on peut obtenir pour
une valeur donnée du compactage dépendent du type de sol.
La caractérisation des conditions optimales à mettre en œuvre pour réaliser un bon
compactage sur chantier, et en particulier la définition de la teneur en eau
correspondante nécessitent une simulation de laboratoire qui permet de définir les
conditions opératoires du compactage en place. Simultanément, on étudie l’influence de
la teneur en eau sur la portance du matériau après compactage.
II. ETUDE EN LABORATOIRE DU COMPACTAGE

Les essais de compactage en laboratoire permettent de rendre compte de l'aptitude


du sol à être compacté. Le compactage des sols dépend :
de l’énergie de compactage ;
de la méthode de compactage utilisée ;
de la teneur en eau du sol
Proctor (1933) fut l’un des premiers à montrer l’importance de la teneur en eau dans
le compactage des sols. Pour un sol donné, en utilisant la même méthode et la même
énergie de compactage, les variations du poids volumique sec 𝜸𝒅 , en fonction de la
teneur en eau w, sont représentées sur la figure 40. Le poids volumique passe par une
valeur maximale, pour une teneur en eau dite optimale.

Deux essais permettent de définir ces conditions :


• L’essai Proctor pour optimiser les conditions de compactage ;
• L’essai C.B.R. (Californian Bearing Ratio) pour optimiser les paramètres de la
portance du sol.
A. L’ESSAI PROCTOR (NF P 94-093)
1. But de l’essai

L’essai Proctor permet de déterminer les caractéristiques de compactage que sont la


teneur en eau optimale et le poids volumique sec maximal (ou masse volumique
sèche maximale).
Selon l’énergie de compactage appliquée à une éprouvette d’essai au laboratoire, on
distingue l’essai Proctor Normal et l’essai Proctor Modifié qui conduisent à des
couples de valeurs différents.
2. Principe de l’essai

Il consiste à placer dans un moule de dimensions déterminées, un échantillon humidifié


de manière homogène à une teneur en eau donnée, peu élevée au début, et à
compacter cet échantillon par couches au moyen d’une dame de poids standardisé
tombant d’une hauteur standardisée à raison de 25 ou 56 coups par couche. Pour
chacune des valeurs de teneur en eau considérées, on détermine le poids volumique
Ing. Carlos AKPAKA Page 62
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

sec du matériau et on trace la courbe des variations de ce poids volumique en fonction


de la teneur en eau.
D’une manière générale, cette courbe appelée courbe Proctor (figure 40), présente
une valeur maximale du poids volumique du matériau sec qui est obtenu pour une
valeur particulière de la teneur en eau. Ce sont ces deux valeurs qui sont appelées
caractéristiques optimales de compactage Proctor normal ou modifié selon le cas.

Figure 35

On utilise généralement deux énergies qui encadrent bien les valeurs minimales et
optimales disponibles sur chantier. La plus faible correspond à l'essai Proctor
normal. La plus élevée correspond à l’essai Proctor modifié.

L’énergie spécifique est donnée par la formule suivante (en MJ/m3) :

𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑑𝑎𝑚𝑒 × 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑝𝑠 × 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑐ℎ𝑒𝑠 × 𝑝𝑒𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟


𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑠𝑝é𝑐𝑖𝑓𝑖𝑞𝑢𝑒 =
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑢𝑙𝑒
Pour un sol donné, si l’énergie augmente, le poids volumique maximum augmente et
les courbes deviennent plus pointues. La figure 41 montre l’influence de l’énergie de
compactage sur les courbes de l’essai Proctor.

Figure 36

Ing. Carlos AKPAKA Page 63


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

3. Equipement nécessaire
Moule Proctor
C’est un tube métallique cylindrique, ouvrable en deux demi-coquilles, que l’on peut
fixer sur une plaque de base, et muni d’une hausse.
Il en existe deux :
‫ ־‬Le moule Proctor (le plus petit), utilisable pour les sols fins ;
‫ ־‬Le moule C.B.R., le plus utilisé, il sert aussi pour l’essai C.B.R., d’où son nom, et
comporte de ce fait un disque d’espacement qui en réduit la hauteur utile.

Dame Proctor
C’un tube cylindrique, avec un mouton actionné par une poignée. Deux dames sont
disponibles en fonction de l’intensité de compactage désirée :
‫ ־‬La dame P.N. (la plus petite), utilisée pour l’essai Proctor Normal ;
‫ ־‬La dame P.M., utilisée pour l’essai Proctor Modifié.

Type de dame D (mm) P (g) Hauteur de chute (mm)


P.N. 51 2490 305
P.M. 51 4535 457

Une règle à araser ;


Une éprouvette graduée pour mesurer l’eau ;
Des récipients pour contenir le matériau ;
Une balance électrique.
4. Préparation de l’échantillon
Quantité à prélever
Elle dépend du moule qui sera utilisé. En effet, la courbe expérimentale donnant
l’évolution du poids volumique sec 𝜸𝒅 en fonction de la teneur en eau ω sera définie,
au mieux, par 5 points.

Ing. Carlos AKPAKA Page 64


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Il est préférable, si cela est possible d’en obtenir un 6ème.


En conséquence, la quantité de sol à préparer pour réaliser 6
essais sera :
‫ ־‬Dans le cas (en principe rare) d’utilisation du moule Proctor
(utilisable pour les sols fins) :
6 x 2,5 kg = 15 kg de sol ;
‫ ־‬Dans le cas du moule C.B.R. (cas général) :
6 x 5,5 kg = 33 kg au moins et 50 kg dans la
pratique.
Choix du moule
Il dépend de la grosseur D des plus gros grains du sol :
‫ ־‬Si D ≤ 5 mm (et seulement dans ce cas), le moule Proctor
est autorisé, mais le moule C.B.R. est plus conseillé ;
‫ ־‬Si 5mm < D ≤ 20 mm, utiliser le moule C.B.R. conserver ce sol intact, avec tous ses
constituants ;
‫ ־‬Si D > 20 mm, tamiser à 20 mm et peser le refus :
✓ Si refus ≤ 25%, essai dans le moule C.B.R., mais sans le refus (échantillon
écrêté à 20 mm) ;
✓ Si refus > 25%, l’essai Proctor ne peut être fait.
Homogénéisation
Elle est effectuée à la main ou au malaxeur. Briser les mottes mais pas les éléments
pierreux.
Dessication partielle
S’il y a des éléments de plus de 20 mm, il faut tamiser, et on ne peut pas le faire avec
un sol humide.
Dans tous les cas, il faut amener ω à une valeur nettement inférieure à la teneur en eau
optimale recherchée, car on fera des essais qu’à des valeurs croissantes de ω.
Ne pas sécher rapidement, à température élevée, car il y a risque de modifications
irréversibles des structures physiques et chimiques du sol. En pratique, si cela est
possible, on laisse sécher le matériau à l’air libre. Dans le cas contraire, le séchage se
fait à l’étuve réglée à 60°C.
Tamisage
‫ ־‬A 5 mm : pour un essai avec le moule Proctor. On ne tamise pas réellement. Il suffit
d’essayer les plus gros grains ; Si l’on en trouve quelques-uns de plus de 5 mm, le
moule Proctor n’est plus autorisé.
‫ ־‬A 20 mm : pour un essai CBR, tamiser réellement, pour écrêter l’échantillon à 20
mm. Eviter de travailler avec un échantillon complètement sec pour ne pas perdre de
fines pendant le tamisage.
Teneur en eau correspondant au premier essai
Il faut 5 points encadrant le maximum. L’expérience montre qu’une progression de 2%
sur la teneur en eau entre chaque point donne une courbe harmonieuse. Il est donc
souhaitable de commencer les essais à une teneur en eau qui se situe environ 4 à 5%
en dessous de la valeur de ω optimale. Si de précédents essais ne permettent pas de
prévoir l’ordre de grandeur du maximum, commencer l’essai pour ω = 3 à 4%.

Ing. Carlos AKPAKA Page 65


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Compactage de l’échantillon de sol


Il s’effectue de manière différente selon qu’il s’agit d’un essai Proctor normal ou modifié.
Essai Proctor normal Essai Proctor modifié
(Moule Proctor) (Moule C.B.R.)
Masse de la dame 2,480 kg 4,535 kg
Hauteur de chute 305 mm 457 mm
Nombre de couches pour 3 5
le remplissage du moule
Nombre de coups par 25 55
couche
Diamètre du moule 101,6 mm 152 mm
Le compactage s’effectue selon le schéma suivant :

Pour le moule Proctor :


6 cycles de 4 coups plus un dernier coup au centre, soit
25 coups par couches.
Pour le moule C.B.R. :
8 cycles de 7 coups, le dernier cycle ne comportant pas
de coup au centre, soit 55 coups par couche.

La quantité de matériau à utiliser pour chaque couche est


approximativement :

Moule Essai Proctor Essai Proctor


normal modifié
(3 couches) (5 couches)
Proctor 650 g 400 g
C.B.R. 1 700 g 1 050 g

5. Conduite de l’essai
a) Assembler moule et embase (pour le moule C.B.R., mettre le disque d’espacement).
Mettre un disque de papier filtre au fond du moule, ce qui facilite le démoulage. Peser
l’ensemble moule + embase à 5 g près (soit Pm). Mettre en place la hausse ;
b) Introduire la première couche de sol et le compacter. Scarifier la surface compactée
afin de faciliter la liaison avec la couche suivante ;
c) Procéder de manière identique pour les couches suivantes ;
d) Après compactage de la dernière couche, enlever la hausse. Le sol compacté doit
dépasser le moule de 1 cm environ. Si ce n’est pas le cas, recommencer le
remplissage du moule en augmentant légèrement la quantité de matériau compacté à
chaque couche ;
e) Araser soigneusement le moule et le nettoyer puis le peser (soit Ph). On veillera, au
cours de l’arasement à ne pas créer de trous sur la surface arasée ;
f) Oter l’embase et prélever deux prises sur l’échantillon, l’une en haut et l’autre en bas,
et on détermine la teneur en eau ω. On prendra la moyenne des deux valeurs
obtenues.
g) On obtient ainsi le premier point de la courbe dont les coordonnées sont :
‫ ־‬En abscisse : ω, teneur en eau déterminée en f ;
Ing. Carlos AKPAKA Page 66
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

‫־‬ En ordonnée : 𝜸𝒅𝟏 , poids volumique sec qui s’exprime par :


𝑷 −𝑷
𝒉 𝒎
𝜸𝒅𝟏 = (𝟏+𝝎)𝑽
Avec V : volume du moule ; Pm : poids du moule et de son embase ; Ph : poids du
moule plein de sol à la teneur en eau ω ; ω : teneur en eau du sol compacté dans le
moule exprimée en valeur unitaire (exemple : 0,12 et non 12%).
h) Pour les points suivants, augmenter à chaque fois la teneur en eau de 2% et
recommencer les mêmes opérations. De manière pratique, ceci conduit à ajouter les
quantités d’eau suivantes :
‫ ־‬Moule Proctor, ajouter 50 g d’eau à 2 500 g de sol ;
‫ ־‬Moule C.B.R., ajouter 110 g d’eau à 5 500 g de sol.
i) Tracer la courbe de la teneur en eau ω mesurée après chaque essai en fonction du
poids volumique 𝜸𝒅 obtenu.

Figure 37

j) On en déduit la position de l’optimum Proctor et le couple (ωopm, ɣdmax)


correspondant.
‫ ־‬Si on a effectué un essai Proctor Normal, on a un Optimum Proctor Normal
« O.P.N. » ;
‫ ־‬Si on a effectué un essai Proctor Modifié, on a un optimum Proctor Modifié
« O.P.M. ».
NB : Avant d’arrêter l’essai, il faut s’assurer que l’optimum a été atteint et largement
dépassé. On observe l’évolution du poids humide du sol compacté dans le moule après
arasement.
Avant l’optimum, la variation du poids humide de sol compacté, d’un essai au suivant,
est nettement supérieure à la quantité d’eau ajoutée (50 g ou 100 g selon l’essai).
Après l’optimum, la variation est nettement inférieure à la quantité d’eau ajoutée. On
constate en effet que la pente de la courbe est plus accentuée dans la partie sèche par
rapport à la partie humide.
6. Présentation des résultats
Les calculs et les résultats peuvent se présenter dans un tableau du type suivant :

Ing. Carlos AKPAKA Page 67


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Spécifications Point n°1 Point n°2 Point n°……


TENEUR EN EAU :
Poids total humide Ph Etc…... pour
les six points
Poids total sec Po
Tare Pm
Poids de l’eau Pe = P h - Po
Poids du sol sec Pss = Ps -
Pm
Teneur en eau n°1 𝑷
ω = 𝑷𝒆
𝑺𝑺

Teneur en eau n°2


Teneur en eau moyenne
POIDS VOLUMIQUE SEC :
Poids total humide Ph
Poids du moule vide Pm
Poids du sol humide Psh = Ph -
Pm
Poids du sol sec 𝑺𝒉 𝑷
Pss = 𝟏+𝝎
Volume V
Poids volumique sec ɣd ɣd =
𝑷𝑺𝑺
𝑽

7. Détermination de l’optimum Proctor

Le tracé de la courbe ɣd = f(ω) permet de déterminer la valeur maximale du poids


volumique sec ɣd c’est-à-dire l’Optimum Proctor :
Deux cas sont possibles :
‫ ־‬Essai à énergie modérée ou essai Proctor Normal. On détermine le couple ɣd max
obtenu pour ωopn qui est la teneur en eau de l’Optimum Proctor Normal (OPN) ;
‫ ־‬Essai à énergie importante ou essai Proctor Modifié. On détermine également le
couple ɣd max pour ωopm (Optimum Proctor Modifié).
Donc, sur un chantier, et en fonction des spécifications du cahier des clauses
techniques particulières qui précise si l’essai de référence est un essai Proctor Normal
ou un essai Proctor Modifié, on doit vérifier la teneur en eau naturelle (ωn) des sols à
compacter et la comparer à la teneur en eau optimale obtenue au cours de l’essai de
compactage.
Par exemple, pour un essai Proctor Normal :
‫ ־‬Si ωn = ωopn, le compactage est effectué ;
‫ ־‬Si ωn < ωopn, le sol doit être arrosé avant compactage jusqu’à atteindre ωopn ;
‫ ־‬Si ωn > ωopn, le sol doit être aéré pour sécher. En cas de mauvais temps, le
compacter superficiellement afin d’empêcher l’eau de pluie de s’infiltrer puis l’aérer
lorsque le beau temps est de retour.
8. Courbes de saturation et d’iso-saturation
Il convient de faire figurer également sur le graphique 𝝆d = f(ω%) les courbes
d’équation :

Ing. Carlos AKPAKA Page 68


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

𝑺𝒓 𝝆𝒔
𝝆𝒅 = 𝝆 avec 𝝆𝝎 = 𝟏 𝑻/𝒎𝟑
𝑺𝒓 +𝝎 𝒔
𝝆𝝎
𝝎
Avec 𝑺𝒓 (%) = 𝟏 𝟏
𝝆𝝎 ( − )
𝝆𝒅 𝝆𝒔

Etablies pour : 𝑺𝒓 = 𝟏𝟎𝟎 𝒆𝒕 𝟖𝟎 % et pour 𝝆𝒔 = 𝟐, 𝟕 𝑻/𝒎𝟑 .


Les résultats de l’essai sont comme indiqués sur la figure 43.

Figure 38

B. ESSAI C.B.R. : DETERMINATION DE LA PORTANCE DU SOL COMPACTE


(NF P 94-078)
1. But de l’essai

Dans les travaux routiers, et en particulier pour la confection des remblais et couches
de forme, on ne peut admettre que de faibles déformations. On détermine donc la
portance du sol, c’est-à-dire sa résistance à la rupture, par l’essai C.B.R. (Californian
Bearing Ratio), traduit en français par l’Indice Portant Californien.
Cette valeur C.B.R. permet, grâce à un réseau de courbes expérimentales, et des
abaques, de calculer l’épaisseur, nécessaire à la constitution d’une chaussée en
fonction du sol sous-jacent du trafic et des charges par essieux prévus dans les
conditions hydriques futures que subira cette route.
Pour les sols à vocation routière, l’Indice Portant Californien est déterminé de
manière purement empirique.

2. Principe de l’essai

Au cours de cet essai, le matériau est poinçonné par un piston (Presse C.B.R.) de
19,32 cm2 de section, enfoncé (se déplaçant) à la vitesse constante de 1,27 mm/min.

Ing. Carlos AKPAKA Page 69


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Les valeurs particulières des deux enfoncements ayant provoqué les enfoncements de
2,5 et 5 mm sont alors rapportées aux valeurs 13,35 et 19,93 KN, qui sont les forces
observées dans les mêmes conditions sur un matériau de référence.
L'indice CBR que l’on détermine à l'aide de cet essai est une mesure de la force
portante d'une fondation de route.
L’indice C.B.R. recherché est par convention la plus grande valeur exprimée en
pourcentage des deux rapports suivants :

𝑬𝒇𝒇𝒐𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒑é𝒏é𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 à 𝟐,𝟓 𝒎𝒎 𝒅′ 𝒆𝒏𝒇𝒐𝒏𝒄𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕(𝑲𝑵)𝒙 𝟏𝟎𝟎


‫־‬
𝟏𝟑.𝟑𝟓
𝑬𝒇𝒇𝒐𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒑é𝒏é𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 à 𝟓 𝒎𝒎 𝒅′ 𝒆𝒏𝒇𝒐𝒏𝒄𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕(𝑲𝑵)𝒙 𝟏𝟎𝟎
‫־‬
𝟏𝟗.𝟗𝟑
La capacité portante du sol est d’autant meilleure que l’indice C.B.R. est plus élevé.

3. Préparation de l’échantillon

Le compactage devant être fait dans les conditions de l’essai Proctor Modifié, il faut
réaliser l’essai PM, pour pouvoir connaître la teneur en eau optimale et la densité
apparente sèche maximale.
On prépare alors le matériau à une teneur en eau égale à ωopm, on le pulvérise, en
brisant les mottes, mais en prenant soin de ne pas briser les graviers et pierres
éventuels. On écrête alors le matériau à 20 mm en enlevant les grains supérieurs à 20
mm et en les remplaçant par une même masse d’éléments compris entre les tamis de 5
et 20 mm.

4. Conduite de l’essai
1) Compacter à la teneur en eau ωopm, suivant le processus de l’essai P.M. (moule
C.B.R., dame lourde, 5 couches, 55 coups par couche) ;
2) Araser le moule et déterminer la teneur en eau de la partie ainsi enlevée ;
3) Enlever la plaque de base, ôter le disque d’espacement et retourner le moule, pour
fixer sur la plaque de base l’extrémité qui était en haut, en interposant une feuille de
papier filtre ;
Ing. Carlos AKPAKA Page 70
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

4) Peser l’ensemble moule + plaque de base + contenu, à 1g près.


Imbibition – mesure du gonflement
Le but de cette opération est de placer le sol dans les plus mauvaises conditions
hygrométriques qu’il est susceptible de rencontrer dans la pratique.
Trois cas peuvent être envisagés :
‫ ־‬Pour un terrain particulièrement sec, ne risquant ni de subir des retombées d’eau
(nappe phréatique profonde), ni de recevoir des eaux de pluie (climat très sec ou
revêtement étanche), on peut se dispenser de cette imbibition et faire l’essai à la teneur
en eau ωopm qui est celle à laquelle l’échantillon a été préparé ;
‫ ־‬Pour un terrain pouvant subir de fortes retombées d’eau, ou des inondations, ou
recevoir les pluies d’un climat très humide, on procède à une imbibition complète
(jusqu’à ce que la variation d’épaisseur de l’échantillon devienne inférieure à 0,03 mm
par 24h).
‫ ־‬Dans les autres cas, qui sont les plus fréquents, on imbibe l’échantillon pendant 4
jours en suivant le mode opératoire ci-après :
 On place sur l’échantillon, successivement, un disque de papier filtre, un disque
perforé de gonflement et une charge constituée par des disques annulaires de 2,265 g
(au moins 2 disques), représentant l’équivalent de la contrainte imposée par la
chaussée sur la plate-forme de terrassement ;
 On met le tout dans un bac rempli d’eau, la plaque de base étant un peu écartée du
fond pour permettre le passage de l’eau. Un comparateur tenu par un trépied placé sur
le moule mesurera les variations de hauteur de l’échantillon. On remplit d’eau et l’on
note la lecture de la mesure donnée par le comparateur au début de l’essai. Dans le
cas normal, laisser l’imbibition se poursuivre pendant 4 jours (96 heures à plus ou
moins 1heure). A la fin de l’imbibition, on note le gonflement.
Poinçonnement
On utilise une presse qui est munie d’un piston de poinçonnement de diamètre 4,96 cm
(section = 19,32 cm2), et qui est pourvue d’un contrôleur de cadence ainsi que d’un
comparateur permettant de suivre les enfoncements au 1/100ème de mm près.
On place l’échantillon sur le plateau, bien axé sur le piston de poinçonnement. Les
charges annulaires sont remises en place (leur trou central laisse le passage au piston
de poinçonnement). On amène la tige au contact du sol et quand l’aiguille
dynamométrique commence à bouger, on arrête le mouvement et on met le
comparateur à zéro.
Puis la presse est actionnée à une vitesse constante d’enfoncement égale à 1,27
mm/min (1/20ème de pouce/min), le mouvement étant régulé, soit de manière
automatique, soit en suivant le cadencemètre de la machine. On effectue
simultanément les mesures de l’enfoncement et de la force exercée et on note (sans
arrêter le poinçonnement) les forces qui correspondent aux enfoncements suivants :
Enfoncement (mm) 0,625 1,25 2,0 2,5 5,0 7,5 10,0
Temps de mesure (min) 0,5 1 1,5 2 4 6 8

Mesure de la teneur en eau après imbibition


Cette détermination se fait à partir d’au moins 2 prélèvements que l’on fait de part et
d’autre de l’empreinte, dans la région qui a été soumise au poinçonnement. La mesure
de la teneur en eau doit suivre immédiatement l’opération de poinçonnement.

Ing. Carlos AKPAKA Page 71


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

5. Expression des résultats

Le procès-verbal d’essais comporte les indications suivantes :


‫ ־‬Contrôle du poids volumique sec ɣd de l’échantillon compacté. On a pesé l’ensemble
moule + plaque de base + échantillon compacté, aussitôt après le compactage. De
même, on connaît le poids de l’ensemble moule + plaque de base avant l’essai. On en
déduit le poids de l’échantillon compacté et donc le poids volumique apparent humide ɣ
connaissant la teneur en eau ω de l’échantillon. Le poids volumique sec est alors :
𝜸
ɣd =
𝟏+𝝎
On devrait retrouver le poids volumique maximal de l’essai Proctor Modifié. Si la
différence correspond à plus de 50 g par dm3, il y a eu faute ou erreur, et il faut
recommencer l’essai ;
‫ ־‬Conditions d’imbibition : les conditions opératoires doivent être précisées sur le
procès-verbal d’essai :
 Soit l’échantillon est testé à la teneur en eau ωopm,
 Soit il y a humidification pendant 96 heures ;
 Soit il y a humidification complète (préciser le nombre d’heures).
‫ ־‬Gonflement pendant l’imbibition : on l’exprime en « gonflement linéaire relatif », par
rapport à l’épaisseur h = 127 mm de l’échantillon d’origine :
∆𝒉
g= x 100 avec ∆𝒉 : gonflement mesuré ; h : hauteur initiale.
𝒉

L’essai permet le traçage de la courbe C.B.R. ci-dessus le calcul des paramètres


suivants :
 ɣdmax, la densité maximale C.B.R. en ordonnée.
𝜸𝒅
 C, la compacité : C = ou ICBR en abscisse.
𝜸𝒅𝒎𝒂𝒙

6. Classification de sols selon le CBR


On distingue 5 classes de sols en fonction de leur portance CBR :
S1 si 𝑪𝑩𝑹 < 𝟓 ;
S2 si 𝟓 < 𝑪𝑩𝑹 < 𝟏𝟎 ;
S3 si 𝟏𝟎 < 𝑪𝑩𝑹 < 𝟏𝟓 ;
S4 si 𝟏𝟓 < 𝑪𝑩𝑹 < 𝟑𝟎 ;
S5 si 𝑪𝑩𝑹 > 𝟑𝟎.

Ing. Carlos AKPAKA Page 72


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Ainsi, en construction routière, chaque couche de chaussée doit avoir un CBR de :


Couche de forme : 𝑪𝑩𝑹 > 𝟓𝟎 ;
Couche de fondation : 𝑪𝑩𝑹 > 𝟑𝟎 ;
Couche de revêtement : 𝑪𝑩𝑹 > 𝟏𝟓.

Ing. Carlos AKPAKA Page 73


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

CHAPITRE 6 : CLASSIFICATION DES SOLS


I. BUT DE LA CLASSIFICATION D’UN SOL

Pour résoudre les problèmes de géotechnique, il est important de caractériser un sol


mais aussi de les classer, c’est-à-dire de les mettre dans un groupe ayant des
comportements similaires. En d’autres termes, la classification consiste à regrouper les
sols ou les matériaux qui ont une nature, un état et un comportement similaires vis-à-vis
d’une application géotechnique particulière.
Il existe de par le monde de nombreuses classifications. En général, la simple
identification visuelle permet de donner un nom au matériau : marne bleue, argile jaune,
sable fin …
Les critères principaux de classification sont :
- la granularité ;
- les limites d’Atterberg.

Les autres paramètres complètent la dénomination du sol : activité, teneur en matières


organiques, teneur en carbonate, densité, …

Les critères retenus pour établir une classification peuvent évoluer dans le temps et
peuvent être complétés par des critères de résistance mécanique.
On peut citer :
Classification U.S.C.S (Unified Soil Classification System) établie par
Casagrande ;
Classification L.C.P.C (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées) identique à
la classification U.S.C.S ;
Classification A.A.S.H.O (American Association State Highways Officials) ;
Classification U.S.H.R.B (United States Highway Research Roard) ;
Classification G.T.R (Guide des Terrassements Routiers).
II. LA CLASSIFICATION TRIANGULAIRE

Une classification peut être faite selon la granularité si les autres critères ne sont pas
importants. Si on a deux fractions granulaires, le sol sera classé en sol à matrice fine si
la majorité des éléments ont un f < 63 µm ; au-delà, il sera à matrice grossière.

S’il est à trois fractions granulaires, la représentation triangulaire sera adoptée (fig. 34).
Le diagramme suivant donne une classification triangulaire pour trois minéraux
différents composant un sol : argile, sable et calcaire (pour les graves). Il prend la forme
de triangles dont les côtés portent des échelles représentant les proportions d’argile, de
sable, de calcaire mesurées sur un échantillon de sol.

Exemple : 22 % de calcaire, 24 % de sable et 54 % d’argile : marne sableuse

Ing. Carlos AKPAKA Page 74


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 39

III. LA CLASSIFICATION L.C.P.C

Classer un sol consiste à l’identifier grâce à des mesures quantitatives et à lui donner un
nom afin de le rattacher à un groupe de sols de caractéristiques semblables.
Encore appelée classification L.P.C (Laboratoire des Ponts et Chaussées), la
classification LPC Sol à partir des résultats fournis par
- La granulométrie
- Les caractéristiques de plasticité de la fraction fine (Atterberg)
Les sols sont désignés par le nom de la portion granulométrique prédominante qualifiée
par un adjectif relatif aux portions secondaires.

On distingue trois grands types de sols :


les sols grenus : plus de 50 % des éléments en poids > 80 μm ;
les sols fins : plus de 50 % des éléments en poids < 80 μm ;
les sols organiques dont la teneur en matière organique est > à 10 %.

Ing. Carlos AKPAKA Page 75


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

1. Sols grenus

La classification des sols grenus se fait par la granulométrie et les limites d'Atterberg.
Elle est précisée dans le tableau ci-après (Tableau 14).

Lorsque 5% < % 𝒊𝒏𝒇é𝒓𝒊𝒆𝒖𝒓 à 𝟎. 𝟎𝟖 𝒎𝒎 < 𝟏𝟐% →on utilise un double symbole

Tableau 14. Classification des sols grenus (selon L.C.P.C)

2. Sols fins

La classification des sols fins utilise les critères de plasticité liés aux limites d'Atterberg.
Elle est précisée dans le diagramme de plasticité diagramme de Casagrande ci-après
(figure 35). Selon la position dans le diagramme du point représentatif ayant pour
abscisse la limite de liquidité et pour ordonnée I'indice de plasticité, on définit quatre
grandes catégories principales :
- les limons très plastiques
- les limons peu plastiques
- les argiles très plastiques
- les argiles peu plastiques

Ing. Carlos AKPAKA Page 76


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 40 : Classification des sols fins en laboratoire. Diagramme de plasticité

Ing. Carlos AKPAKA Page 77


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

De façon regroupée on a :

Figure 41 : Classification L.P.C / U.S.C.S des sols fins en laboratoire

Ing. Carlos AKPAKA Page 78


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 42 : Classification des sols L.P.C modifiée (1974 / 1980)

IV. LA CLASSIFICATION G.T.R

La norme NF P 11-300 donne la classification des matériaux utilisables dans les


remblais ou des couches de forme d’infrastructures routières (figures 38 et 39). Elle se
base principalement sur la granularité, les limites d’Atterberg et la valeur de bleu.

Ing. Carlos AKPAKA Page 79


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 43

Figure 44

Ing. Carlos AKPAKA Page 80


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

CHAPITRE 7 : HYDRAULIQUE DES SOLS (L’EAU DES LES


TERRAINS) : ECOULEMENT ET NOTIONS DE CONTRAINTES
I. GENERALITES

L’eau joue un rôle fondamental en géotechnique.


Beaucoup d’incidents ou d’accidents surviennent parce que l’eau n’a pas été ou a été
mal prise en compte (tassements importants sous la présence subite de l’eau,
glissement de terrains suite à des pluies importantes où la cohésion des grains est
rompue sous la présence d’eau).
L’eau dans les terrains peut être étudiée sous deux aspects :
✓ Lorsque l’on s’intéresse à la localisation et aux mouvements de l’eau dans le sol, le
point de vue est hydrogéologique. L’hydrogéologie se focalise sur la recherche d’eau, la
compréhension des limites des nappes à l’aide des sondages opérés dans le sol.
✓ Dans ce cours, nous insisterons plutôt sur l’influence de l’eau sur le sol et elle sera
souvent une contrainte pour le géotechnicien.
Tous les terrains contiennent un pourcentage plus ou moins important de vides. L’eau
peut généralement pénétrer dans ces vides, y circuler et parfois s’y accumuler. Nous
avions vu dans les chapitres précédents les notions de porosité, d’indice des vides, et
de degré de saturation qui sont les paramètres liés à la proportion d’eau contenue dans
les sols.
L’eau est présente dans le sol sous différents états (figure 50) :
• l’eau de constitution : elle est liée chimiquement au minéral (s’extrait par cuisson) ;
• l’eau adsorbée : elle est liée en surface aux granules. Elle ne circule pas ;
• l’eau capillaire : qui, dans les sols non saturés, en présence d’air ou d’autres gaz, est
retenue dans les canaux les plus fins du sol par les forces capillaires. Elle est retenue
dans les pores par la tension superficielle ;
• l’eau libre ou interstitielle : elle peut circuler entre les grains facilement.
Les problèmes d’hydraulique souterraine ne concernent que l’eau libre.

Figure 45

Ing. Carlos AKPAKA Page 81


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

II. L’ECOULEMENT DE L’EAU DANS LES TERRAINS : NOTION DE


PERMEABILITE
Pour que l’eau circule dans un terrain, il est nécessaire que les pores et fissures soient
interconnectés. L’aptitude d’un terrain à se laisser traverser par les fluides est
caractérisée par la perméabilité de ce terrain par rapport au fluide.
a. RAPPEL DES NOTIONS DE MECANIQUE DES FLUIDES
1. La charge hydraulique

Considérons un liquide parfait en mouvement, si les forces dues à la viscosité ne se


manifestent pas, il n’y a pas de mouvement relatif entre les particules du liquide, on
parle alors de l’hydrodynamique des fluides parfaits. Lorsque ce fluide est en
mouvement et que sa vitesse ne varie pas dans le temps, c’est-à-dire que son
mouvement est permanent, les particules suivent des trajectoires invariables dans le
temps (les particules du fluide suivent la même trajectoire sans déviation). Dans ce cas
la trajectoire, ou filet liquide ou encore ligne de courant est la ligne tangente à la
vectrice vitesse en chacun de ces points à l’instant considéré.
On appelle charge hydraulique, dans l’eau en mouvement la quantité H définie par :
𝑽𝟐 𝑷
H= +𝝆 + z avec 𝜸𝒘 = 𝝆𝒘 . 𝒈
𝟐𝒈 𝒘 .𝒈
Cette équation nommée équation de NAVIER BERNOULLI est une équation de base
de la mécanique des fluides.
Cette charge hydraulique s’élucide à travers le schéma suivant :

Figure 46

‫ ־‬Z est la côte du point M (la hauteur du point M par rapport au plan de référence).
𝑷
‫־‬ (m) est la hauteur due à la pression (la hauteur d’eau au point M) ; avec P, la
𝝆𝒘 .𝒈
pression d’eau (Pa), 𝝆𝒘 la masse volumique d’eau et g la force de pesanteur.
𝑽𝟐
‫־‬ (m) est la hauteur due à la vitesse avec V la vitesse d’eau au point M (m/s) et g
𝟐𝒈
(m/s2).
Si le liquide est parfait, la charge hydraulique reste constante en deux points différents
(ligne de charge horizontale).
2. La perte de charges
En fait, généralement un fluide n’est jamais parfait et il existe des forces de viscosité ou
de frottement visqueux. C’est le cas pour l’eau s’écoulant sous l’action de la pesanteur
à travers les vides d’un terrain : il existe des forces de viscosité entre les molécules ;
Ces frottements vont dissiper de l’énergie et il y aura perte de charge. La perte de
charge est notée J.
Ing. Carlos AKPAKA Page 82
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

J1-2=H1-H2 > 0 et J2-1=H2-H1< 0.


Figure 47

La perte de charge est définie comme la différence de charges entre deux points,
traversés par un fluide non parfait au cours de sa circulation.
3. Le gradient hydraulique
Souvent nous nous intéressons plus aux variations de charges dans l’espace qu’à la
charge elle-même. Lorsqu’une particule parcourt la distance L, le gradient hydraulique I
∆𝑯 𝑯𝟐−𝑯𝟏
est défini par : grad (H) = i = =
𝑳 𝑳
C’est la force d’écoulement qui s’exerce sur un élément de volume par unité du
squelette solide. Lorsque le gradient hydraulique est vertical et ascendant, les forces
d’écoulement s’opposent directement aux forces de pesanteur. Si la résultante de ces
forces est dirigée vers le haut, les grains de sol sont entrainés par l’eau : c’est le
phénomène de Renard.

b. CAS DES SOLS


1. Charge hydraulique et Perte de charges
L'eau qui s'écoule dans un sol, coule dans les interstices entre les grains qui sont
formés par des pores de dimensions variables (fig. 53).

Figure 48

Il n’est donc pas possible de définir une vitesse réelle de l’eau. On ne définit qu’une
vitesse moyenne ou d’une vitesse apparente.
Ing. Carlos AKPAKA Page 83
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

𝑸
𝑽𝒎𝒐𝒚 = 𝑺′
Avec : S' la section des pores ; S’ = n.S
S la section totale du sol traversé par l'eau.
n la porosité du sol.
Les vitesses d’écoulement dans le sol sont toujours faibles (même dans les sols très
perméables, l’ordre de grandeur est 0,1 m/s). Par conséquent dans l’expression de la
𝑽𝟐
charge hydraulique, le terme est négligeable par rapport aux autres. Dans ce cas, la
𝟐𝒈
𝑷
charge hydraulique est confondue avec le niveau piézométrique qui est : H = 𝝆 + z.
𝒘.𝒈

Avec 𝜸𝒘 = 𝝆𝒘 . 𝒈, et en notant P = u, la pression d’eau interstitielle au point M


𝒖
(𝜸 = é𝒏𝒆𝒓𝒈𝒊𝒆 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏) alors :
𝒘
𝒖
HM = + Z.
𝜸𝒘
Dans la pratique, on exprime souvent la charge hydraulique par rapport au nivellement
général NG fixé par toute la corporation des topographes d’un pays, appelé altitude
topographique.

Figure 49

Considérons une nappe au toit incliné, les charges aux points M et N sont H M et H N
(figure 54). D’après le théorème de Bernoulli :
- Si H M = H N alors il n’y a pas d’écoulement et la nappe est en équilibre ;
- Si H M > H N alors il y a écoulement de M vers N.
Le terme « H M - H N > 0 » mesure la perte de charge entre ces deux
points. Il correspond à l’énergie perdue en frottement.
2. Notion de hauteur et de niveau piézométrique
Considérons un écoulement d’eau dans un terrain et un point M à la côte Z. faisons
descendre un tube jusqu’à ce point M. Nous observons une remontée de l’eau dans le
tube jusqu’à la côte Z’. Le niveau piézométrique au point M peut s’écrire :
𝑷 𝒁′ −𝒁
H = 𝜸 + Z = 𝜸𝒘 ( ) + Z = Z’
𝒘 𝜸𝒘
Le niveau piézométrique au point M est donc égal au niveau d’eau dans un tube que
l’on qualifie de tube piézométrique ou piézomètre.
La différence d’altitudes entre le point M et le niveau piézométrique, peut être qualifiée
de hauteur piézométrique.

Ing. Carlos AKPAKA Page 84


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 50

- Si dans un milieu saturé, la nappe s’écoule horizontalement et que la charge reste la


même sur une verticale, la côte de la surface libre reste toujours celle mesurée par le
piézomètre quelle que soit sa profondeur ;
- Si par contre l’écoulement n’est pas horizontal, la charge varie avec la profondeur du
piézomètre et la surface libre est définie par la côte obtenue quand le piézomètre
commence à pénétrer dans un milieu saturé.
3. Expérience de Darcy
Expérimentalement, le chevalier Henry Darcy, trouve la relation :

Figure 51

∆𝑯
‫ ־‬Q=kS (m3/s) ;
𝑳
‫ ־‬S : section du massif sableux ;
‫ 𝑴𝑯 = 𝑯∆ ־‬− 𝑯𝑵 : perte de charges hydrauliques ;
‫ ־‬L : longueur de l’échantillon ;
‫ ־‬k : coefficient dépendant du fluide et du terrain (m/s). Il a la dimension d’une vitesse,
c’est le coefficient de perméabilité de Darcy encore appelé coefficient de
perméabilité.
𝑸 ∆𝑯
En posant : V = et i = >𝟎
𝑺 𝑳
La relation se transforme en V = ki : c’est l’expression la plus simple de la loi de Darcy
où V est la vitesse apparente moyenne, encore appelée vitesse de Darcy.
La loi de Darcy n’est valable que dans les sols saturés.

Ing. Carlos AKPAKA Page 85


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

4. Expérience de Reynolds
L’écoulement d’un fluide peut se produire de deux manières différentes selon les
conditions locales de vitesse. A faible vitesse, les lignes de courant sont stables et ne
se mélangent pas. Dans ce régime d’écoulement appelé laminaire, les couches des
fluides glissent les unes sur les autres et il n’y a pas de transfert de particules d’un filet
à un autre.
Par contre si la vitesse croît, les filets de fluides paraissent osciller et vibrer, puis ils
perdent leur identité propre. Dans ce régime appelé turbulent, les particules oscillent
autour d’une trajectoire moyenne. Le passage d’un régime à un autre dépend de la
valeur d’un paramètre adimensionnel appelé nombre de Reynolds :
𝑽.𝑫
Re = 𝝁
V est la vitesse caractéristique de l’écoulement ;
𝟒𝑺
D est le diamètre hydraulique : D = DH = avec S, la section mouillée et p, le périmètre
𝑷
mouillé ;
𝝁 est la viscosité cinématique du fluide qui est liée à sa viscosité dynamique par la
𝜼
relation : 𝝆 = 𝝁 avec 𝜼 , la viscosité dynamique du fluide. Pour l’eau on a : 𝝁= ± 10-6
m2/S.

Dans le cas des sols, on peut pratiquement considérer que l’on se trouve toujours en
régime laminaire sauf aux abords d’ouvrages particuliers comme les puits de pompage
où les vitesses peuvent devenir très importantes.
5. Coefficient de perméabilité

Ce coefficient varie très fort avec la dimension des pores, avec la granulométrie mais
aussi avec l’aptitude des grains très fins à retenir de l’eau par absorption. La mesure de
la perméabilité se fait en laboratoire (sur des échantillons) ou in situ (sur le sol en
place). Le tableau suivant donne des ordres de grandeurs du coefficient k.

La perméabilité des sables peu compacts à granulométrie serrée peut être évaluée en
utilisant la formule de Hazen que l’on peut écrire :
k = 1.25 D10
2
(m/s)
où D10 est le diamètre efficace des grains en cm c’est-à-dire le diamètre correspondant
à 10% de passant.

Ing. Carlos AKPAKA Page 86


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Cas des terrains stratifiés : la perméabilité k dépend de la nature d’écoulement.


Les sols sont très souvent lités et présentent une anisotropie de perméabilité. La
perméabilité est généralement beaucoup plus forte dans le sens des lits que dans le
sens perpendiculaire aux lits.
On peut remplacer la perméabilité d’une succession de couches par une perméabilité
équivalente, c'est-à-dire donnant le même débit sous la même charge (fig. 57).
L’écoulement se fait à la vitesse V qui peut être décomposée en VH et VV.
Suivant la vitesse VH, l’écoulement admet un coefficient de perméabilité kH et suivant
VV, k V.

Figure 52

La perméabilité horizontale (a)


∑𝒏
𝒊=𝟏(𝑲𝒊 .𝒉𝒊 ) 𝟏
kH =
∑𝒏
= × ∑𝒏𝒊=𝟏(𝒌𝒊 . 𝒉𝒊 )
𝒊=𝟏(𝒉𝒊 ) 𝑯

KH est le coefficient de perméabilité horizontale de l’échantillon total d’épaisseur H où


Ki et hi sont respectivement le coefficient de perméabilité et l’épaisseur de la couche
considérée.
La perméabilité verticale (b)
∑𝒏
𝒊=𝟏(𝒉𝒊 ) 𝑯 𝟏 𝟏 𝒉𝒊
kv = 𝒉𝒊 = 𝒉𝒊 ou encore = × ∑𝒏𝒊=𝟏( )
∑𝒏
𝒊=𝟏(𝑲 ) ∑𝒏
𝒊=𝟏(𝑲 )
𝒌𝒗 𝑯 𝑲𝒊
𝒊 𝒊

kV est le coefficient de perméabilité verticale équivalent.


Pour un écoulement vertical et horizontal, on définit alors le coefficient par :
k équivalent = √𝒌𝑯 . 𝒌𝑽
Très souvent 𝒌𝑯 > 𝒌𝑽 . Pour un terrain naturel 𝒌𝑯 ≅ 𝒌𝑽 et pour un terrain remanié :
𝒌𝑯 ≅ 𝟏𝟎 𝒌𝑽

III. RESEAU D’ECOULEMENT


1. Définitions

Figure 53

Ing. Carlos AKPAKA Page 87


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Piézomètre ≪ 𝒐𝒖𝒗𝒆𝒓𝒕 ≫ : simple tube enfoncé verticalement, dont on relève le


niveau d’eau par la longueur d’un poids (ou un contacteur électrique) au bout
d’un fil. Voir Figure 59
Hauteur piézométrique au point A, la hauteur h de l'eau dans le tube mesurée
par rapport à un repère horizontal quelconque, mais fixe OO'.
Potentiel hydraulique : le potentiel hydraulique φ est égal à la hauteur
piézométrique h multipliée par le coefficient de perméabilité k du sol.
Surface équipotentielle : on appelle surface équipotentielle ou ligne
équipotentielle, dans le cas usuel des problèmes plans, le lieu des points
ayant le même potentiel hydraulique. Les lignes CAA' et DBB' sont les
équipotentielles qui passent respectivement par A et B.
Ligne de courant : on appelle lignes de courant les trajectoires lissées des
molécules liquides pendant l'écoulement. La ligne de saturation CD est une ligne
de courant particulière. Il en est de même des surfaces imperméables.
Réseau d'écoulement : on appelle réseau d'écoulement l'ensemble constitué
par les lignes équipotentielles et par les lignes de courant. On peut
démontrer que, dans le cas d'un sol homogène et isotrope, ces deux familles
sont orthogonales.

Figure 54

Figure 55

Ing. Carlos AKPAKA Page 88


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Figure 56

2. Effet de l’eau en écoulement sur le sol

L’influence de l’eau est considérable pour les sols argileux, limoneux ou sableux. Cette
influence touche les caractéristiques mécaniques.
Pour une argile, elle passe d’un état solide à un état plastique et même fluide suivant la
valeur de la teneur en eau.
Ces variations de teneur en eau peuvent être dues à des causes artificielles (drainage)
ou naturelles (crue, pluie, sécheresse, proximité des arbres). Elles donnent naissance
pour certains sols (argileux en particulier), à des phénomènes de retrait et de
gonflement. Ces alternances de retrait et de gonflement entraînent fréquemment sur les
constructions des désordres qui peuvent être très importants.

Figure 57

3. Gradient critique - Phénomène de Boulance ou Renard


Gradient critique
Le gradient critique est le gradient hydraulique pour lequel la résultante de ces deux
forces est nulle (Equilibre statique entre les grains de sol et l’eau qu’ils contiennent). Sa
𝜸′
valeur est donc : iC =
𝜸𝒘

Ing. Carlos AKPAKA Page 89


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Avec 𝜸′ le poids volumique déjaugé et 𝜸𝒘 le poids volumique de l’eau. Le gradient


critique est souvent voisin de 1 (iC ≅ 1) dans le cas des sables et des graviers.
𝜸𝒔 −𝜸𝒘 𝟏 𝜸
En effet : 𝜸′ = donc iC = (𝟏+𝒆)( 𝜸 𝑺 -1).
𝟏+𝒆 𝒘
Pendant l’équilibre statique entre les grains de sol et l’eau qu’ils contiennent, dans les
problèmes de mécanique de sol, il est important de vérifier que les gradients
hydrauliques ascendants sont suffisamment inférieurs au gradient critique iC.
Phénomène de Boulance ou Renard
Ce même phénomène peut se produire dans la nature ; imaginons un courant d’eau
ascendant à travers une couche de sable fin. Si le courant est lent, autrement dit si le
gradient hydraulique correspondant est faible, il n’y a pas d’entraînement d’éléments
solides. Si le gradient hydraulique s’augmente pour une quelconque raison et atteint sa
valeur critique, on voit que le courant d’eau soulève les grains de sable et le milieu perd
toute consistance au changement comme s’il était liquéfié. On peut observer un tel
phénomène le long des rives de mer soumises à de fortes marées. Il porte, d’ailleurs, le
nom de sable mouvant et est à l’origine de divers accidents d’enlisement et de perte de
portance des fondations. C’est le cas de l’infiltration d’eau sous un ouvrage (barrage,
constructions, rideau de palplanches, etc. …). Elle peut provoquer un phénomène
similaire au sable boulant quand le gradient hydraulique observé atteint une certaine
valeur critique. Au départ on assiste à une augmentation de la vitesse d’écoulement
avec un entrainement progressif des éléments fins du sol et, très rapidement, un
entraînement général des divers matériaux constituant le milieu. Il se forme alors une
voie de circulation d’eau privilégiée à travers laquelle la venue d’eau prend rapidement
une allure catastrophique et qu’on désigne par Boulance ou Renard. Celui-ci est donc
caractérisé par la rapidité de sa formation qui peut être à l’origine de désordres
importants pour tous les ouvrages situés à proximité (rupture de barrages, fissuration
de bâtiments, renversement d’un rideau de palplanches, etc. …).
• Si i > 𝒊𝒄 , alors les grains seront entrainés par l’eau vers le haut. Dans le cas des
sables, on dit qu’’il y a Boulance. Ce phénomène grave annule la portance du
sol.

Figure 58

• Dans le cas des autres sols, on dit qu’il y a un phénomène de Renard. L’eau
entraîne les fines particules de sol et ce dernier devient de plus en plus
perméable. On assiste à une érosion progressive le long des lignes de courant.

Figure 59

Ing. Carlos AKPAKA Page 90


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

4. Protection contre la Boulance et le Renard


On se prémunit contre ces phénomènes en envisageant diverses mesures :
‫ ־‬Augmenter les lignes de courant, ce qui diminue la valeur du gradient hydraulique
(donner aux palplanches une fiche suffisante dans le sol, prévoir un tapis imperméable
du côté amont d’un barrage en terre, etc. ……) ;
‫ ־‬Charger le sol où immerge l’infiltration avec un matériau pouvant jouer le rôle de filtre
en choisissant judicieusement sa granulométrie, on empêcherait ainsi l’entraînement
des éléments fins de sol.

Figure 60

IV. MESURE ET ESTIMATION DE PERMEABILITE DES SOLS

A. MESURE DE PERMEABILITE AU LABORATOIRE

Divers procédés sont utilisés pour déterminer la perméabilité d’un sol. Le plus simple
est l’utilisation d’un perméamètre. On distingue deux types d’essais :
- Le perméamètre à charge constante : pour les sols grossiers perméables.
- Le perméamètre à charge variable : pour les sols fins peu perméables.
1. Perméamètre à charge constante

On l’utilise pour les sols de grande perméabilité (sable).

Figure 61

L’échantillon E est placé entre deux pierres poreuses P. Le récipient R est maintenu
toujours plein. La mesure du volume d’eau V qui traverse l’échantillon d’épaisseur L
pendant un temps T permet d’avoir la valeur de K :
𝑳.𝑽 𝑳.𝑸 𝑳.𝑸
K = 𝑨.∆𝑯.𝑻 = =
𝑨.∆𝑯 𝑨.𝒉

Ing. Carlos AKPAKA Page 91


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

‫ ־‬L : épaisseur de l’échantillon ;


‫ ־‬A : section de l’échantillon soumise à la vitesse d’écoulement du fluide ;
‫ ־‬V : volume d’eau traversant l’échantillon ;
‫ ־‬T : durée de l’essai ;
‫ ־‬Q : débit d’eau traversant l’échantillon.
Pour ce cas, la valeur du coefficient de perméabilité K dépend de nombreux facteurs :
‫ ־‬La granulométrie ;
‫ ־‬La forme des grains ;
‫ ־‬L’enchevêtrement des grains ou de leur compacité.
2. Perméamètre à charge variable
On l’utilise pour des sols à très faible perméabilité (K < 105 cm/s par exemple les
argiles).

Figure 62

Le tube (1) est rempli d’eau. A l’instant t = t1, la hauteur d’eau dans le récipient est h1 et
à l’instant t2, la hauteur devient h2.
On démontre que la perméabilité de l’échantillon est donnée par relation :
𝒂 𝑳 𝒉
K= x𝒕 ln (𝒉𝟏 )
𝑨 𝟐 −𝒕𝟏 𝟐

‫־‬ a et A sont respectivement la section du tube (1) et celle de l’échantillon ;


‫־‬ d et D sont respectivement le diamètre du tube (1) et celui de l’échantillon ;
‫־‬ L est l’épaisseur de l’échantillon ;
‫־‬ 𝒕𝟐 𝑒𝑡 𝒕𝟏 sont respectivement le temps du début et celui de la fin de l’essai ;
‫־‬ 𝒉𝟏 et 𝒉𝟐 sont respectivement les hauteurs d’eau aux instants 𝒕𝟐 𝑒𝑡 𝒕𝟏 .
B. MESURE DE PERMEABILITE IN SITU

In-situ, il existe plusieurs méthodes pour déterminer la valeur du coefficient de


perméabilité, à savoir l’essai de pompage, l’essai Lefranc, l’essai Lugeon.
➢ L’essai de pompage (NF P 94-130) : C’est un essai en grand. Cet essai
consiste à forer un puits dans le sol jusqu'à un niveau situé au- dessous de
la nappe et à rabattre par pompage la surface piézométrique jusqu'à ce que
l'on ait atteint un régime permanent (l’eau se stabilise dans les différents
piézomètres : le débit est donc constant). On mesure le débit pompé (Q) ainsi
que le niveau de l'eau dans le puits et les piézomètres posés autour du puits.

Ing. Carlos AKPAKA Page 92


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

On détermine alors :
• le coefficient de perméabilité horizontal dit global (k) ;
• le rayon d'action du pompage (R) qui est la distance à partir de
laquelle le rabattement ne se sent plus.
On désigne par : H la hauteur initiale de la nappe
h la hauteur de l’eau dans le puits
r le rayon du puits
Le coefficient k est donné par la formule de Dupuit (formule valable seulement
pour un puits complet, qui atteint le substratum imperméable, et dans une nappe
libre).

Figure 63

On démontre que le coefficient de perméabilité est calculé par :


𝑹
𝒍𝒏 ( )
𝒓
k=Q[ ]
𝝅( 𝑯𝟐 −𝒉𝟐 )
Ces écoulements sont rencontrés à l’occasion des pompages au cours des applications
suivantes :
‫ ־‬L’alimentation en eau ;
‫ ־‬Le rabattement des nappes ;
‫ ־‬La détermination in-situ du coefficient moyen de perméabilité d’un sol.
Seul paramètre difficile à mesurer est le rayon d’action R qui est la distance à laquelle
le pompage cesse de se faire sentir. On l’admet à : 100r < R < 300r.
➢ L’essai Lefranc (NF P 94-132) : L’essai ponctuel de perméabilité, appelé aussi
essai Lefranc dans les formations meubles ou peu consolidées, est
habituellement exécuté en même temps que le forage dans lequel on le réalise.

Figure 64

Ing. Carlos AKPAKA Page 93


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Il consiste à injecter ou pomper de l’eau à débit constant dans une cavité cylindrique de
longueur L et de diamètre B, limitée latéralement et à sa partie inférieure par la paroi du
forage et, à la partie supérieure, par un bouchon étanche. On crée ainsi une variation
de charge hydraulique h dans la cavité. Lorsque le régime d’équilibre est atteint, le débit
Q est lié à la variation de la charge hydraulique et au coefficient de perméabilité k du
massif.
L’essai Lefranc est réalisé dans la nappe. Lorsque l’essai est réalisé par injection dans
un sol situé au-dessus de la nappe, il s’agit alors de l’essai Nasberg.
➢ L’essai Lugeon (NF P 94-131) : L’essai d’eau Lugeon est un essai en place
réalisé dans un sondage. Il s’applique au rocher et aux sols cohérents de
résistance mécanique compatible avec la pression d’eau imposée pendant
l’essai. Il est destiné à évaluer la possibilité de circulation d’eau dans le sol et à
déceler des hétérogénéités ou des fissurations.

Il consiste à injecter de l’eau sous pression dans une cavité constituée d’une portion de
forage de dimensions connues et à mesurer le débit d’injection pour différents paliers
de pression pendant un temps donné. Une unité Lugeon (symbole UL) est le débit
moyen injecté sous une pression de 1 MPa, exprimée en litres par minutes, et ramené à
1 mètre de forage. Une unité Lugeon correspond grossièrement à 10-7m/s.

Figure 65
Il faut garder à l’esprit que les méthodes de laboratoire ne permettent pas de mesurer
correctement la perméabilité de l’ensemble des terrains à cause de la petite taille de
l’échantillon qui n’est pas représentative, de la modification du terrain au cours de
l’échantillonnage et du changement de température (échantillon trop petit et fortement
remanié). Ces essais ne tiennent pas en compte de l’hétérogénéité locale. On pratique
généralement, pour les grands ouvrages des essais in situ.
Le paragraphe suivant est donc consacré aux problèmes particuliers soulevés par les
sols non saturés.
V. LES SOLS NON SATURES
La zone à la surface du sol est généralement non saturée c’est-à-dire que les vides
contiennent de l’eau, du gaz (l’air) et elle est soumise à des forces de capillarité.

Ing. Carlos AKPAKA Page 94


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Le phénomène de capillarité peut être facilement mis en évidence en considérant un


tube fin (capillaire) dans un réservoir d’eau en écoulement.
On constate une remontée de l’eau dans le tube jusqu’à une hauteur h. cette hauteur h
peut être calculée en écrivant les conditions d’équilibre entre les forces de tension
superficielle et le poids d’eau contenu dans le tube.
T est la tension superficielle, une force exprimée par unité de longueur de la
circonférence supérieure du ménisque formé par l’ascension capillaire de l’eau.

La résultante des forces unitaires réparties sur le périmètre du ménisque est :


T= Σt = txp = t(πd). Sa composante sur la verticale est : ΣtV = tπd.cos𝜶 avec 𝜶 l’angle
d’inclinaison formé par la verticale et la tangente à la courbe du ménisque (ligne
d’action de la tension superficielle).
𝝅𝒅𝟐
Le poids d’eau dans le tube a pour intensité : PW = 𝜸W (VW) = 𝜸W ( ) h.
𝟒
𝝅𝒅𝟐
L’équilibre de l’eau dans le tube est réalisé par : ΣtV = PW <═> 𝜸W ( ) h = tπd.cos 𝜶 ;
𝟒
𝟒𝒕𝒄𝒐𝒔 𝜶
Soit h= 𝒅 𝜸𝒘
Cette expression est connue sous le nom de la loi de JURIN.
t est égal à 0,0728 N/m pour l’eau à 20°C.
• Pendant une évaporation d’eau, on a : ΣtV < PW.
• Pendant une remontée d’eau, on a : ΣtV > PW.
VI. MESURE DE LA PRESSION INTERSTITIELLE

La mesure des pressions interstitielles dans les sols s’effectue au moyen de


piézomètres. Le piézomètre le plus simple (figure 66) est constitué d’un tube dont la
partie inférieure est crépinée (perforée) pour permettre à l’eau de pénétrer dans le tube.
La partie crépinée du tube doit être isolée du reste de la nappe par un bouchon
étanche, afin de limiter les dimensions de la zone où la pression est mesurée. L’eau se
stabilise dans le tube au niveau (piézométrique) qui équilibre la pression interstitielle au
niveau de la crépine. Le repérage du niveau de l’eau dans le tube permet donc de
déterminer la pression cherchée.
Lorsque la charge ou la pression varie au cours du temps, le niveau d’eau dans le tube
varie après échange d’eau avec le terrain.
Si celui-ci est très perméable (typiquement, pour un coefficient de perméabilité

Ing. Carlos AKPAKA Page 95


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

supérieur à 10-5 m/s), ces variations sont instantanées. Sinon, elles nécessitent un
certain temps, dit temps de réponse du piézomètre, qu’il est nécessaire de limiter si l’on
veut mesurer des variations rapides de la pression d’eau. On peut réduire le temps de
réponse de deux façons : soit en réduisant le diamètre du tube de mesure, soit en
utilisant des piézomètres fermés, dont la cavité de mesure est limitée à quelques
centimètres cubes. Ces piézomètres fermés sont de plusieurs types :
➢ les piézomètres hydrauliques (figure 72) reliés à l’appareil de mesure
(manomètre ou capteurs de différents types) placé à la surface du sol par
l’intermédiaire d’une tubulure remplie d’eau désaérée ;
➢ les piézomètres à membrane comportant, au contact de l’eau dans le capteur,
une membrane dont la déformation est mesurée par différentes techniques et
sert à évaluer la pression de l’eau dans la cavité de mesure.

Figure 66 : Piézomètre ouvert Figure 67 : Piézomètre fermé type hydraulique

Ing. Carlos AKPAKA Page 96


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

CHAPITRE 8 : LES CONTRAINTES DANS LES SOLS : LOI DE


TERZAGHI

I. GENERALITES

Les sols, sous une charge, réagissent comme plusieurs matériaux et se déforment.
Cette déformation qui dépasse le domaine élastique est en fait du tassement. Pour
l’évaluer, il faut déduire la portion de surcharge qui influence les sols sous-jacents.
Une contrainte est conventionnellement définie par l’intensité d’une force exprimée par
unité d’aire d’une surface.

𝑭
𝝈 = (𝑺) sin α

𝑭
𝝉 = (𝑺) cos α

Figure 68 : Composantes de contraintes

On s’intéresse surtout dans les sols, pour plusieurs raisons, les effets de la pesanteur
sur le poids d’un corps, quelques essais de laboratoire (essai œdométrique), à la
contrainte verticale 𝝈z.
La question de la contrainte dans le sol revêt une grande importance : elle conditionne
la résistance ultérieure du sol, sa stabilité, ainsi que sa déformation.
II. CONTRAINTE TOTALE ET CONTRAINTE EFFECTIVE
A. CONTRAINTES TOTALES

Soit une section unitaire δS dans un massif de sol. La résultante des forces (forces
extérieures, poids propre) qui s’exercent sur cette section est la contrainte totale.
Le vecteur de la contrainte totale ⃗𝑺 peut être projeté sur la normale 𝒏
⃗ et sur la tangente
𝒕. On définit la contrainte normale 𝝈 ou 𝝈n et la contrainte tangentielle 𝝉 qui sont telles
que :

⃗ =𝝈𝒏
𝑺 ⃗ + 𝝉 ⃗𝒕

⃗⃗ et 𝒕 étant les vecteurs unitaires de la normale et de la tangente du plan δS.


𝒏

𝝈 : composante normale ou perpendiculaire à la facette

𝝉 : composante tangentielle ou dans le plan de la facette.

B. PRESSION INTERSTITIELLE

La pression interstitielle en un point M du massif d’un sol, notée uM est la pression


existant dans l’eau interstitielle en ce point. Il s’agit d’une contrainte normale à la
section considérée.

Ing. Carlos AKPAKA Page 97


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

C. SOLS SATURES - CONTRAINTES EFFECTIVES - PRINCIPE

Dans les sols saturés (en eau), les deux phases qui le constituent (grains et eau) ne se
comportent pas de la même façon sous l’effet des sollicitations. D’une manière
générale, si on considère 𝝈 exercée sur une facette quelconque dans un sol saturé, il y
a lieu de distinguer la fraction supportée par l’eau (pression), de celle supportée par les
grains solides. Les contraintes qui sont transmises dans le squelette des grains solides
sont dites effectives et notées 𝝈′ . Les seules contraintes pouvant exister dans l’eau
sont des pressions interstitielles notées u.
Par ailleurs :
‫ ־‬Nous savons que dans un liquide à l’équilibre, donc dans l’eau sans mouvement, les
contraintes sont uniquement normales quel que soit le plan considéré (un liquide ne
peut pas tenir une contrainte tangentielle : 𝝉 = 0), alors les contraintes dans l’eau se
réduisent à la pression de l’eau.
‫ ־‬Dans un squelette solide (sol sans eau), sur toute facette, s’exerce une contrainte
normale notée 𝝈′ et une contrainte tangentielle notée 𝝉′ appelées contraintes effectives.
Ainsi si les contraintes totales qui s’exercent dans les deux phases du sol (squelette +
eau) sur une facette précédente, sont 𝝈 et 𝝉.
Il est admis depuis la publication de Karl Von Terzaghi en 1925 que les déformations
des sols ne dépendent pas séparément des contraintes totales et des pressions d’eau
mais de leur différence.
On appelle vecteur de contrainte effective le vecteur 𝝈 ⃗ ′= 𝝈 𝒏
⃗ –u𝒏
⃗ avec u, pression
interstitielle.
𝝈′ = 𝝈 − 𝒖}
Cette relation s’écrit aussi sous la forme : { ′
𝝉 =𝝉
Avec :
 𝝈′ la contrainte effective normale ;
 𝝈 la contrainte totale normale ;
 𝒖 la pression interstitielle ;
 𝝉′ 𝑒𝑡 𝝉 les contraintes tangentielles effective et totale.

PRINCIPE : La contrainte effective ainsi définie, détermine le comportement mécanique


du sol saturé, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de déformations sans variations de
contraintes effectives et inversement. Il en résulte qu’une augmentation égale et
simultanée de la contrainte totale normale et de la pression interstitielle est sans effet
sur l’état de déformation du sol.

D. PROFIL DE CONTRAINTE EFFECTIVE VERTICALE

La contrainte effective verticale dans un milieu homogène varie linéairement avec la


profondeur. Pour définir un profil, il suffit donc de déterminer aux points particuliers
(nappe phréatique, changement de couche) et de relier ces points par des segments ou
droites.

III. EXEMPLES DE CALCUL DE CONTRAINTES VERTICALES (CONTRAINTES


GEOTECHNIQUES ET NAPPE AU REPOS)
A. CONTRAINTES VERTICALES

Ing. Carlos AKPAKA Page 98


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

On appelle contraintes verticales initiales ou géostatiques ou naturelles (𝝈𝑽𝟎 ), les


contraintes qui règnent dans un sol avant tout chargement. Elles correspondent en
général au poids des terres en place.

Figure 69

𝝉 = 𝟎 et 𝝈 = 𝝈𝑽𝟎 = 𝜸. 𝒁 exprimée en kN/m2 ou en kPa.

Dans le cas de sols stratifiés, on a :

Figure 70

𝝈𝑽𝟎 = ∑(𝜸𝒊 . 𝒉𝒊 )

Dans le cas présent, si 𝜸𝟏 et 𝜸𝟐 sont respectivement les poids volumiques apparents


des sols situés au-dessus et en-dessous de la nappe phréatique, les distributions de la
contrainte totale 𝝈𝑽𝟎 et la pression interstitielle u peuvent être représentées comme
indiqué à la figure 71.

Figure 71 : Diagrammes des contraintes

Ing. Carlos AKPAKA Page 99


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

B. NAPPE A LA SURFACE DU SOL

On appelle contraintes géotechniques, les contraintes agissant dans un massif de sol


homogène à surface horizontale, dues à la pesanteur, à l’exclusion de toute charge
extérieure.

Figure 72 : Contraintes géotechniques et nappe au repos

Dans un sol saturé à surface horizontale, baigné par une nappe en équilibre, la
contrainte totale verticale sv et la pression de l’eau u au point P situé à la profondeur z
sont données par les relations :
𝝈𝑽 = 𝜸. 𝒁 et 𝒖 = 𝜸𝒘 . 𝒁

Avec Z, profondeur du point P, comptée positivement vers le bas à partir de la surface


du sol et 𝜸, ou 𝜸𝒔𝒂𝒕 le poids volumique du sol (saturé) ;
Par conséquent, la contrainte effective verticale au point P est égale à :

𝝈′ = 𝝈𝑽 − 𝒖 = (𝜸 − 𝜸𝒘 ) . 𝒁 ou 𝝈′𝑽 = 𝜸′ . 𝒁

En introduisant le paramètre 𝜸′ (poids volumique déjaugé) égal à : 𝜸′ = 𝜸 − 𝜸𝒘


C. SOL SUBMERGE
𝝈𝑽 = 𝝈′𝑽 + 𝒖 Avec 𝒖 = 𝜸𝒘 . (𝒁 + 𝒉𝒘 ) 𝝈′𝑽 = 𝜸′ . 𝒁 et 𝜸′ = 𝜸𝒔𝒂𝒕 − 𝜸𝒘

Dans ce cas, la contrainte effective est indépendante de la hauteur d’eau.

Figure 73 : Sol submergé d’eau

Ing. Carlos AKPAKA Page 100


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

D. SOL IMMERGE

𝝈𝑽 = 𝝈′𝑽 + 𝒖 Avec 𝒖 = 𝜸𝒘 . 𝒉𝒘 𝝈′𝑽 = 𝜸′ . 𝒁 et 𝜸′ = 𝜸𝒔𝒂𝒕 − 𝜸𝒘

Figure 74 : Sol immergé dans l’eau

IV. CONTRAINTES HORIZONTALES

Dans un sol à surface horizontale, la contrainte effective horizontale 𝝈′𝒉𝟎est


proportionnelle à la contrainte effective verticale 𝝈′𝑽𝟎 dans le rapport :

𝝈′𝒉𝟎
𝑲𝟎 =
𝝈′𝑽𝟎

- 𝑲𝟎 le coefficient de pression des terres au repos : les valeurs de 𝑲𝟎 sont proches


de 0.5 (0.5 à 0.6 pour les argiles et 0.4 à 0.5 pour les sables) ;
- 𝝈′𝒉𝟎 la contrainte effective horizontale 𝝈′𝒉𝟎 = 𝑲𝟎 . 𝝈′𝑽𝟎 et 𝝈𝒉𝟎 = 𝝈′𝒉𝟎 + 𝒖

Remarque : Ne pas confondre 𝝈𝒉𝟎 qui est une contrainte normale horizontale à 𝝉 qui
est une contrainte tangentielle.

V. CALCUL DES SUPPLEMENTS OU ACCROISSEMENT DE CONTRAINTES


DUES AUX SURCHARGES

Il s’agit de connaître la distribution, avec la profondeur, de l’accroissement de contrainte


verticale ∆𝝈𝑽 , par rapport à l’état de contrainte initial régnant dans le sol, apporté par
une contrainte q appliquée en surface.
Lorsqu’un sol est chargé, il s’ensuit une modification des contraintes. L’accroissement
de la contrainte ∆𝝈𝑽 s’atténue avec la profondeur et l’éloignement de la zone sollicitée
par la surcharge.

Figure 75

Ing. Carlos AKPAKA Page 101


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Soit un sol de poids volumique total 𝜸, à surface horizontale et uniformément chargée


(pression q).
Le supplément de contrainte verticale ∆𝝈𝑽 dû à la surcharge (q) est : ∆𝝈𝑽 = 𝑰. 𝒒 avec I
le coefficient d’influence de la surcharge (𝐼 ≤ 1).
La contrainte verticale finale (après chargement du sol) à la profondeur H a pour
valeur :

𝝈𝑽 = 𝝈𝑽𝟎 + ∆𝝈𝑽 𝝈𝑽 = 𝜸. 𝑯 + ∆𝝈𝑽

 𝜸. 𝑯 est la contrainte due au poids propre du milieu à la profondeur H ;


 ∆𝝈𝑽 est la pression due à la charge répartie qui est appelée par principe de
superposition des charges, le supplément de contrainte, c’est la contrainte due aux
charges appliquées dans un milieu élastique non pesant.
Tous ces phénomènes se traduisent par les figures suivantes :

Equivalent à :

Et

Le coefficient I varie avec la nature de la surcharge et décroit en fonction de la profondeur.


On va présenter dans ce qui suit quelques exemples de surcharges et comment on
détermine la valeur de I.

A. CAS D’UNE CHARGE PONCTUELLE (FORMULE DE BOUSSINESQ)

Elle donne la contrainte verticale en tout point d’un milieu semi-infini, élastique et non
pesant, chargé par une force ponctuelle verticale Q :

Ing. Carlos AKPAKA Page 102


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

Le complément de contraintes est :

𝟑
𝟑𝑸 𝒁𝟑 𝑸 𝟐𝝅 𝑸
∆𝝈𝒁 = ( )[ 𝟓 ] ou ∆𝝈𝒁 = ( ) 𝟓⁄ =( )N
𝟐𝝅 𝒁𝟐 𝒓 𝟐 𝒁𝟐
(𝒓𝟐 +𝒁𝟐 )𝟐 [𝟏+( )𝟐 ]
𝒁

L’abaque n°1, donne les variations de N :


𝟑
𝟐𝝅
N= ⁄𝟐𝟓 en fonction de r et z.
𝒓
[𝟏+( )𝟐 ]
𝒁

B. CAS DES CHARGES SURFACIQUES

A partir de la formule de Boussinesq, on peut trouver par intégration, en appliquant le


principe de superposition, les contraintes verticales ∆𝝈𝒁 , pour différentes distributions
de charges, dans des milieux semi-infinis élastiques et non pesants.

Ing. Carlos AKPAKA Page 103


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

1. CAS D’UNE CHARGE RECTANGULAIRE UNIFORME

La contrainte ∆𝝈𝒁 sous le coin d’une répartition de charges uniformes et rectangulaires


est donnée par :
∆𝝈𝒁 = K.q

 q est la charge surfacique (KN/m2) ;


 K est un facteur d’influence sans dimension donné par l’abaque n°2 en fonction
des paramètres m et n définis par :

𝒂 𝒃
m = 𝒛 et n=𝒛

Les paramètres m et n sont interchangeables.

Ing. Carlos AKPAKA Page 104


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

La contrainte à la verticale d’un point quelconque s’obtient en construisant, à partir du


rectangle et du point, 4 rectangles ayant chacun un même sommet au point considéré.
 Si le point A est à l’intérieur du rectangle chargé :

Ing. Carlos AKPAKA Page 105


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

∆𝝈𝒁 = (K1 + K2 + K3+ K4) q

 Si le point A est situé à l’extérieur du rectangle chargé :

∆𝝈𝒁 = (K1 + K2 - K3 - K4) q

2. CAS D’UNE CHARGE CIRCULAIRE UNIFORME

Dans l’axe d’une charge circulaire uniforme de rayon r, la contrainte verticale à la


profondeur z est :

𝟏
∆𝝈𝒁 = q [𝟏 − 𝟑⁄ ] = qJ
𝒓 𝟐
[𝟏+( )𝟐 ]
𝒛

Ing. Carlos AKPAKA Page 106


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

𝒓
L’abaque n°3 donne les valeurs de J en fonction des valeurs du paramètre 𝒛

3. CAS D’UNE CHARGE EN FORME DE REMBLAI ET DE LONGUEUR INFINIE

Ing. Carlos AKPAKA Page 107


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

La contrainte verticale sous le coin d’une distribution de charges, de longueur infinie en


forme de remblai et à la profondeur z est donnée par :

∆𝝈𝒁 = I q

Les valeurs du coefficient I sont données par l’abaque n°4 en fonction des paramètres :
𝒂 𝒃
et
𝒛 𝒛

Ing. Carlos AKPAKA Page 108


COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 TS 1 GC OPTION : BTP 2023-2024 ENTP

4. DIFFUSION SIMPLIFIEE DES CONTRAINTES

Lorsqu’on ne cherche qu’une valeur approximative des tassements et des contraintes,


on peut se contenter de la diffusion simplifiée suivant des contraintes normales.

On suppose qu’il y a diffusion uniforme des contraintes avec la profondeur, limitée par
des droites faisant l’angle α avec la verticale
Dans le cas de la figure précédente, on a :

𝟏
( ∆𝝈𝒁 ) M = q 𝒛 ( ∆𝝈𝒁 ) P = 0
𝟏+𝟐 𝒕𝒈 ∝
𝒂

La valeur de α est généralement prise égale à 30°.

Ing. Carlos AKPAKA Page 109

Vous aimerez peut-être aussi