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Pourquoi est-ce que je suis mouillé quand il pleut?

Ne niez pas, là, vous commencez à vous demander si Robert n'a pas comme
un petit coup de fatigue... Il n'en est rien! L'eau possède cette surprenante propriété de
mouiller les objets, et c'est tout à fait étonnant quand on y songe...

Expérimentons déjà sur des surfaces simples:

C'est une goutte d'eau


déposée sur du verre
propre (enfin, plus ou
moins...). Rien
d'extraordinaire direz-
vous. La goutte s'étale.
On dit que l'eau
"mouille" le verre.

Ici, à gauche, une


goutte d'huile, et à
droite une goutte d'eau,
elles sont relativement
grosses, un peu plus de
5 mm. On voit bien
qu'elles ne s'étalent
plus. Elles sont aplaties
par la gravité, une
goutte d'eau
millimétrique serait
presque semblable à
une petite boule posée
sur le plastique. L'eau
ne "mouille" donc
presque pas le plastique
(l'huile y parvient
mieux).

Manifestement, il y a interaction entre le support solide et le liquide. Ces


forces sont d'origine électrostatiques: suivant la plus ou moins grande polarisabilité du
support et du liquide, on aura des comportements de mouillage plus ou moins efficaces.
Tous les liquides (sauf le mercure) mouillent le verre, les plastiques peuvent avoir des
comportements divers. Le Teflon (des poêles "Tefal ®" bien connues) est
particulièrement peut mouillable, des récipients de cuisson enduits de ce revêtement
seront donc faiblement adhérentes, en notamment vis à vis des substances humides: elles
attacheront peu.
La plus ou moins grand
mouillabilité d'un solide par
un liquide peut être évaluée
par l'angle de raccordement
que forme le bord de la
goutte avec son support. Si la
surface est parfaitement
mouillée, l'angle vaut 0°. Si
l'angle dépasse 90°, le liquide
sera considéré comme plutôt
peu mouillant.
C'est aussi ce qui explique
la forme que prend le niveau
de l'eau dans un tube de verre
fin (voir ci-contre). Ce que
l'on appelle aussi la
capillarité. L'angle de
raccordement est faible, la
surface de liquide prend alors
une forme de ménisque, alors
que si le tube est en
plexiglas, le niveau est
presque horizontal, car
l'angle de raccordement est
proche de 90°.

On voit bien ici aussi que


l'eau tente de grimper le long
des parois du tube de verre...
Alors qu'elle ne le fait pas
le long de ce tube de
plastique.

Avez-
vous déjà
vu de
l'eau sur
les
plumes
d'un
canard?
Vous
comprene
z
maintena
nt qu'un
canard
fait tout
pour que
l'eau ne
puisse pas
mouiller
ses
plumes: il
les enduit
d'une
substance
grasse,
donc
hydropho
be.
Ajoutée à
la
rugosité
de la
plume, les
gouttes
ont alors
un angle
de
raccorde
ment
voisin de
180°, pas
de
mouillage
possible.

Nous pourrions faire comme les oiseaux, nous enduire la peau d'une pellicule
grasse, sur laquelle l'eau n'aurait pas de prise. Ce qui est déjà, dans une plus ou moins
grande proportion ce que pratique la nature, et que nous nous évertuons à contrer par des
lavages périodiques...

Finalement, affirmer que "l'eau, ça mouille..." n'est peut-être pas une phrase
aussi dépourvue d'intérêt que cela peut paraître. Le mouillage des surface a aujourd'hui
une grande importance: peinture des carrosseries, traitements phytosanitaires (un produit
de traitement doit couvrir le plus efficacement une feuille et non pas ruisseler en
gouttelettes perdues sur le sol), imperméabilisation des vêtements, revêtements anti-
salissures des vitrages...

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