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Application 01

Le saviez-vous ?
Quel est le désinfectant le plus efficace et le moins cher ? Diable, c’est
toujours l’eau de Javel ! Eh !bien ! Figurez-vous que cette vieille dame fête ses
deux cents ans cette année !
A la fin du XVIIIème siècle, le chimiste Berthollet avait observé que,
lorsque les lavandières étendaient leurs linges sur les prés, draps, serviettes et
chemises se mettaient à blanchir sous l’effet de l’oxygène dégagé par l’herbe. En
1789, il réussit à reproduire cet effet de blanchissement : l’eau de Javel était née
et fut baptisée ainsi en souvenir des lavandières du village de Javel (actuel quai
Javel à Paris) qui avait inspiré le chimiste ! Ce n’est que plus tard que Pasteur
s’aperçut de son pouvoir désinfectant. Courtisée comme une diva, la fameuse
eau servit à purifier l’eau des soldats pendant la première guerre mondiale, puis
à désinfecter à la NASA, les astronautes qui revenaient de la lune (on ne sait
jamais !). Mais elle fut aussi utilisée pour assainir les ustensiles contaminés par
les tuberculeux.
Aujourd’hui, elle a toujours la côte, tout bêtement parce qu’on n’a pas
trouvé mieux. On aurait pu penser que germe et microbe se seraient adaptés à
son pouvoir dévastateur. Eh bien, pas du tout ! Rien ne lui résiste. Son secret ?
Elle détruit tout type de microbe en faisant éclater leur membrane protectrice.
[...]
Le Figaro, 27 avril 1990
Application 02

Le jeu
Les jeux sont innombrables, de multiples espèces et ils appellent les
mêmes idées d’aisance, de risque ou d’habileté. Le jeu entraine
immanquablement une atmosphère de délassement ou de divertissement. Il
repose et amuse. Il évoque une activité sans contrainte, mais aussi sans
conséquence pour la vie réelle, il s’oppose au travail. En effet le jeu ne produit
rien, il est essentiellement stérile.
Mais allons plus loin, on s’apercevra alors que le jeu est nécessaire à
l’équilibre de l’homme. D’abord, il repose sur le besoin de vaincre un obstacle,
mais un obstacle inventé, presque fictif, un fait à la mesure du joueur et accepté
par lui. Ensuite, il permet à l’homme de satisfaire à la fois le désir de détente et
ce besoin qu’il éprouve d’utiliser gratuitement pour lui, le savoir, l’application,
l’adresse, l’intelligence dont il se dispose, la maitrise de soi et la capacité de
résister à la souffrance ou à la fatigue. Enfin, de par sa portée et sa fécondité
culturelle, le jeu apparait comme un élément fondamental de l’équilibre de
l’homme, lui permettant de s’évader des contraintes de la réalité.
R. Caillois, Les jeux et les hommes, Ed Gallimard.

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