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Chapitre III Dispositif expérimental et Interprétation des spectres

III-5 spectre RMN

Une fois que l’on a déterminé les groupes de protons équivalents et le nombre de protons

voisins de chacun de ces groupes on va pouvoir tracer le spectre RMN de la molécule. Le

principe est le suivant :

– chaque groupe de protons équivalents correspond à un signal ;

– chaque signal est composé de pics : s’il y a n protons voisins, il y a n + 1 pics.

Ainsi, si un groupe de protons équivalents a 3 voisins, il sera représenté par un signal de 4

pics. Si un groupe de protons équivalents a 1 voisin, il sera représenté par un signal de 2 pics.

Si un groupe de protons équivalents a 0 voisin, il sera représenté par un signal d’1 pic etc…

Chaque signal possède un nom en fonction du nombre de pics comme le montre le tableau

III-1. :

Tableau III-1
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Voyons comment cela se traduit dans le spectre : prenons la molécule suivante (cyclohexane

de formule brute C6H12. et de formule développée CH3-(CH2)3-CH3.), on a précisé le nombre

de protons voisins de chaque groupe

Mol. 10-a

On obtient le spectre suivant :

Figure III-3

Tout d’abord au niveau du repère, il est un peu particulier car l’abscisse va de la droite vers la

gauche avec le 0 à droite. L’axe des abscisses représente le déplacement chimique noté δ, en

ppm (parties par millions).On porte en ordonnée l’intensité relative des pics, c’est-à-dire que

par convention, on donne l’intensité 100% au pic caractéristique de l’ion le plus abondant.
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Au niveau des signaux, vous remarquez que l’on a 3 groupes de signaux :

celui de gauche comporte 5 pics : il s’agit du groupe de protons bleus ;

celui du milieu comporte 6 pics : il s’agit du groupe de protons rouges ;

celui de droite comporte 3 pics : il s’agit du groupe de protons verts.

Figure III-4

III-6 courbe d’intégration

On a vu que le nombre de pics de chaque signal était lié uniquement au nombre de protons

voisins. La courbe d’intégration sera elle uniquement liée au nombre de protons

équivalents de chaque groupe. Au niveau de chaque signal (qui correspond à un groupe de


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protons équivalents), une courbe va monter verticalement. La hauteur de la courbe sera

proportionnelle au nombre de protons équivalents du groupe en question. Si par exemple

un groupe a 2 protons équivalents et un autre 6 (donc 3 fois plus), la hauteur de la courbe du

groupe de 6 protons sera 3 fois plus grande que celle du groupe de 2 protons. Si l’on reprend

l’exemple ci-dessus (Figure.III-4), on avait 3 groupes de protons équivalents :

le groupe bleu a 2 protons équivalents

le groupe rouge a 4 protons équivalents (2 fois plus que le groupe bleu)

le groupe vert a 6 protons équivalents (3 fois plus que le groupe bleu)

La courbe va monter à une certaine hauteur au niveau du signal bleu.

Elle va monter 2 fois plus au niveau du signal rouge.

Elle va monter 3 fois plus au niveau du signal vert.

On obtient quelque chose qui ressemble à ça :

Figure III-5
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On a mis la courbe d’intégration au-dessus des signaux pour que ce soit plus lisible mais elle

peut être mise à n’importe quelle hauteur, elle est parfois superposée aux signaux (c’est un

peu moins lisible). Si l’on note h1, h2 et h3 les hauteurs de la courbe comme sur le graphique,

on a, d’après ce qui a été dit plus haut : h2 = 2h1 ; h3 = 3h1

En réalité, comme les hauteurs sont proportionnelles, ce sera plutôt les proportions de protons

que vous aurez grâce à la courbe d’intégration. Concrètement, dans l’exemple ci-dessus

(Figure III-5), vous savez que le groupe rouge a 2 fois plus de protons équivalents que le

groupe bleu, et que le groupe vert en a 3 fois plus. Si le groupe bleu en a 5 par exemple, le

groupe rouge en aura 10 et le groupe vert 15. Si le groupe bleu en a 6 par exemple, le groupe

rouge en aura 12 et le groupe vert 18. Il faudra donc regarder le nombre total de H que

possède la molécule.

Prenons un autre exemple : on a la courbe d’intégration suivante, sur laquelle on a noté les

longueurs mesurées.

Figure III-6

Il faut trouver des relations entre les différentes longueurs.

On remarque que c = 1,5 a (car 9 = 1,5 × 6), et b = 3,5 a (car 21 = 3,5 × 6).
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On sait donc que :

– le groupe correspondant à c aura 1,5 fois plus de H que le groupe correspondant à a ;

– le groupe correspondant à b aura 3,5 fois plus de H que le groupe correspondant à a.

Si a représente 1 H, b représentera 1,5 H : impossible (on ne peut pas avoir des demi

protons!). Si a représente 2 H, b représentera 7 H et c représente C H : c’est possible. On

aurait alors un groupe de 2 protons équivalents, un groupe de 7 et un groupe de 3, soit 12 H

dans la molécule. On peut faire le même raisonnement avec d’autres spectres RMN. Par

exemple la molécule d’éthanol.

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