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TOURISME

COMPéTENCES&MéTIERS

Le tourisme
culturel

Dynamique et prospective
d’une passion durable
Claude ORIGET du CLUZEAU

Préface de Jean-Luc Michaud


Le tourisme
culturel
TOURISME
COMPéTENCES&MéTIERS

Alan Clarke, Wei Chen et, pour la version française, Christine Petr,
L’accueil international. Concepts et cas de management
Chris Cooper, C. Michael Hall, Le tourisme aujourd’hui.
Une approche internationale
Brice DUTHION, Frédéric DIMANCHE, Hôtellerie et hébergement.
Les enjeux humains de l'hospitalité
Stefan Fraenkel, Ray F. Iunius, La gestion des spas
Jean-Luc MICHAUD, Guy BARREY, Acteurs et organisations du tourisme
Claude ORIGET du CLUZEAU, Le tourisme culturel. Dynamique et prospective
d’une passion durable
TOURISME
COMPéTENCES&MéTIERS

Le tourisme
culturel

Dynamique et prospective
d’une passion durable

Claude ORIGET du CLUZEAU

Préface de Jean-Luc Michaud


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Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment
par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans
une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de
quelque manière que ce soit.

Imprimé en Belgique

Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : juin 2013 ISSN 2034-130X
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2013/0074/085 ISBN 978-2-8041-8032-4
Préface

Il eût été fort dommage de ne pas offrir une nouvelle jeunesse à l’ouvrage de référence de
Claude Origet du Cluzeau, tant notre meilleure spécialiste du sujet avait de nouvelles obser-
vations à nous apporter et de nouvelles réflexions à nous faire partager sur ce qui constitue,
comme elle aime à le répéter, l’essence première du tourisme. 5
Sachons d’abord gré à l’auteure d’avoir su prendre en compte la diversité des définitions et
des approches de cette « filière » majeure, jusqu’à y inclure à bon escient le reflet éminemment

Préface
culturel des patrimoines naturels. À l’exemple de la Montagne Ste-Victoire, célébrissime ins-
piratrice de Cézanne, nous voyons tant de sites remarquables – et remarqués par des peintres
ou des poètes ou des cinéastes – érigés en destinations touristiques par le fait de leur « mise
en culture » ! De Barbizon à la vallée de la Seine et à la Normandie, les impressionnistes ne
sont-ils pas devenus les meilleurs agents de maints voyages culturels ?
Le tourisme réunit ainsi nature et culture en une éternelle célébration réciproque.
Au-delà de ce rapprochement, Claude Origet fait apparaître un champ d’offres très étendu,
auquel répond une grande variété de demandes, conscientes ou inconscientes, pour appré-
hender des patrimoines et des savoir-faire situés « ailleurs ». Les typologies des touristes
culturels sont ainsi classées, leurs pratiques analysées, leurs motivations décortiquées, leurs
relations mutuelles avec l’offre culturelle elle-même, identifiées et commentées.
La difficulté de fonder le raisonnement sur des bases statistiques fiables apparaît ici flagrante :
comme en matière touristique au sens le plus large. Toute mesure se heurte d’une part aux
imprécisions inévitables des définitions, d’autre part aux approximations des comptages de
fréquentations et aux limites des quantifications. Sans insister sur l’évocation – pour ne pas
dire l’invocation  –  des quelque quatre-vingts millions d’entrées en France de visiteurs étran-
gers, dont la majorité ne fait en réalité que traverser brièvement notre pays sans en fréquenter
les inestimables ressources… L’enthousiasme de la spécialiste apparaît, ici encore, intact.
Dans le même temps, les progrès qu’offrent les NTIC et singulièrement internet aux candidats
à la découverte culturelle sont mis en évidence par Claude Origet au même titre que bien des
aspects innovants de cette approche, au sens le plus large.
L’ouvrage, tout en dressant un panorama actualisé de la situation et des dynamiques du tou-
risme culturel, aborde aussi de multiples problématiques qui font débat, voire polémique  : la
gratuité de la culture, particulièrement revendiquée par les catégories aisées – mais aussi, sans
doute, les plus consommatrices de prestations culturelles – , l’intrusion de l’art contemporain
dans les musées et les monuments anciens, le mépris dont font parfois l’objet les touristes de
la part des acteurs de la production et de la mise en scène de la culture… Autant d’observations
judicieuses, que les praticiens effectuent eux-mêmes au plus près du « terrain ».
Entre divertissement et culture, certains dénoncent en outre la « disneyisation » de certaines
offres de spectacle sur fond pseudohistorique, ou encore la place des très grandes expositions
et des « mégamusées »  : jusqu’où la massification peut-elle être synonyme de démocratisa-
tion de l’accès à la culture au travers des pratiques touristiques, et inversement, jusqu’où la
confidentialité de certaines offres à prétention élitiste garantit-elle la qualité de la production
artistique et culturelle ?
Ces questions qui, parmi d’autres, traversent l’ouvrage renvoient à une hypothèse et à des
choix fondamentaux : si l’on admet par convention que les chiffres présentés, concernant par
exemple la part de la motivation culturelle dans le choix de la destination France par les tou-
ristes étrangers sont significatifs, alors la richesse et la diversité des offres que présente la
France constituent sans nul doute une chance majeure pour son économie et son rayonne-
ment. Au moment où bien des pays européens, au premier rang desquels se situe la France,
ont perdu une large part de leur potentiel industriel, quel responsable un tant soit peu informé
6 pourrait balayer d’un revers méprisant la perspective d’une meilleure valorisation de ce qui
constitue l’une des ressources essentielles de l’Hexagone, de surcroît en pleine harmonie avec
son développement général comme avec son image universelle ?
Pour autant, la simple mise en scène de ces ressources ne saurait suffire, tant il est vrai que
Le tourisme culturel

celles-ci doivent s’inscrire dans une démarche professionnelle exigée par le niveau élevé de
la concurrence internationale et adaptée aux publics visés, coordonnée entre les responsables
et agents du monde de la culture et leurs partenaires du monde du tourisme. De tels rappro-
chements sont périodiquement encouragés par les pouvoirs publics au travers de conventions
incitant aux actions communes entre deux mondes  –  pour ne pas dire deux cultures  –  qui
s’ignorent encore trop souvent.
C’est pourquoi l’ouvrage, qui prend tout naturellement sa place dans la collection « Tourisme.
Compétences et métiers », lancée par l’Institut Français du Tourisme aux éditions de Boeck,
sera utile aux uns et aux autres, c’est-à-dire à tous ceux qui, en France et bien au-delà, sou-
haitent connaître, comprendre et maîtriser les conditions de la réussite d’un projet culturel,
depuis sa conception jusqu’à sa réalisation, sa mise en marché touristique et son exploitation.
Professeurs et étudiants, mais aussi professionnels du tourisme et de la culture ainsi que res-
ponsables des collectivités territoriales auxquels l’auteure a apporté pendant plus de trente
ans ses conseils dans l’élaboration de leurs plans de développement et dans l’étude de la
faisabilité de leurs projets touristiques et culturels, tireront les uns comme les autres le plus
grand profit d’une lecture attentive du nouveau « Claude Origet ».
Jean-Luc Michaud
Inspecteur général honoraire
Président délégué de l’Institut Français du Tourisme
Introduction

Parler de tourisme culturel a longtemps été un pléonasme  : jusqu’au tournant du xxe  siècle,
le tourisme était culturel par nature ; mais depuis, les thématiques du voyage d’agrément se
sont multipliées – en tourisme balnéaire, tourisme de santé, tourisme de randonnée… – , et le
phénomène touristique s’est diffusé dans le corps social : il n’est plus l’apanage de quelques
privilégiés, mais le fait de 72 % des Français 1.
7
S’agissant d’une motivation et d’un loisir dont la qualification de culturel est devenue évo-

Introduction
lutive  –  le sens du mot « culture » s’étant considérablement étoffé  –  , le domaine du tou-
risme culturel n’en reste pas moins clairement identifiable. On définit ici le tourisme culturel
comme un déplacement (d’au moins une nuitée) dont la motivation principale est d’élargir
ses horizons, de rechercher des connaissances et des émotions au travers de la découverte
d’un patrimoine et de son territoire. Par extension, on y inclut les autres formes bien connues
de tourisme (sportif, balnéaire…) où interviennent des séquences culturelles, sans en être la
motivation principale, mais où le fait d’être en vacances en favorise une pratique occasion-
nelle. Le tourisme culturel est donc une pratique culturelle qui nécessite un déplacement ou
que le déplacement va favoriser.
Cette définition est « touristiquement correcte » puisqu’elle exclut les pratiques culturelles des
résidents, même quand ces derniers sont amenés à vivre des expériences culturelles simi-
laires à celles des touristes. Elle renvoie aussi à celle du patrimoine, souvent défini comme
« tout ce qui mérite d’être conservé » ou, plus précisément, comme les composantes maté-
rielles et immatérielles de l’identité de toute société humaine, élaborées, puis transmises et
réactualisées sur un territoire ; ces biens et savoirs organisés, constitutifs de son identité,
fondent par là même l’identité et les différences entre les groupements humains.
Le patrimoine, objet du tourisme culturel, est donc matériel et immatériel : patrimoine maté-
riel des sites consacrés à la culture, réalisations de la main de l’homme : musées, monuments,
villes et villages d’art ou de caractère, sites archéologiques et préhistoriques, jardins, édifices
religieux, militaires… ; patrimoine immatériel  : fêtes et manifestations, traditions et savoir-
faire dont le passé et le présent sont profus.
On en exclut donc les sites de nature (parcs naturels, grottes…), les parcs récréatifs, les sites
de loisirs sportifs qui attirent un tourisme aux motivations différentes  : fuite des espaces
construits pour les premiers, distraction et amusement pour les seconds, et « culture phy-
sique » pour les autres. Cependant, certains paysages, décrits par des auteurs ou peints par
des artistes, sont aussi porteurs de valeurs culturelles, telle la montagne Sainte-Victoire,
immortalisée par Cézanne. Dans ce cas, ils sont traités ici comme parties prenantes dans des
séquences de tourisme culturel.
Dans ce contexte, l’approche culturelle est centrée sur un territoire, celui du séjour ou du cir-
cuit du touriste  : le tourisme culturel est la pratique la plus emblématique du tourisme de
découverte. Toutefois, le territoire du tourisme culturel n’a pas de caractéristique géogra-
phique propre, car il n’est pas spécifique à un espace touristique  : il peut se pratiquer sur

1 Source : Mémento du tourisme, 2012 sur les voyages personnels (hors voyages d’aff aires).
le littoral comme à la campagne ou à la montagne, mais la ville reste cependant son espace
d’expression le plus dense. C’est pourquoi les séjours en ville, comme les circuits, sont ici
considérés comme des modalités types, mais non exclusives, du tourisme culturel.
Le contenu du tourisme culturel vit la même évolution que la culture, dont la définition est
aujourd’hui si controversée, si proliférante. La culture a en effet une double définition 1  :
humaniste, comme développement harmonieux des facultés de l’individu, ensemble des

8 connaissances qu’il acquiert et des créations qu’il réalise ; et sociale, équivalente du terme de
« civilisation »  –  « les cultures du monde ». À partir d’un tourisme plutôt socialement élitiste
et concentré sur les sites dédiés à la culture, le tourisme culturel a peu à peu évolué et il se
diversifie constamment vers des publics et des objets de découverte nouveaux, où se marient
la géographie et l’histoire, l’ancien et le contemporain, les arts et les savoir-faire, le silence
Le tourisme culturel

recueilli et les fêtes carillonnées.


Cet ouvrage se veut l’expression de la spécificité du tourisme culturel – et du tourisme occa-
sionnellement culturel – et de sa diversification parallèle à celle des expressions de la culture.
Il est centré principalement sur l’expérience française, les marchés français et le territoire
français en tant que zone réceptive de touristes étrangers, mais il aborde souvent des destina-
tions et des publics européens. Traitant de l’offre comme de la demande de tourisme culturel,
il privilégie cependant cette dernière, dans la mesure où il est reconnu (par le Compte Satellite
du tourisme 2 notamment) que « le phénomène touristique s’appréhende avant tout par ses
consommations ».

1 Empruntée à P. Emmanuel, in Culture, noblesse du monde, Stock, 1990.


2 Ce compte, publié pour la première fois en 1980, évalue à plusieurs niveaux le chiff re d’aff aires du
tourisme à partir du volume de la dépense des touristes.
CHAPITRE 1

Chapitre 1
Les marchés du tourisme culturel

1.1 Les champs du tourisme culturel


9
Au commencement était le pèlerinage  : l’Église du Moyen Âge et des Temps modernes a été

Les marchés du tourisme culturel


en effet un gigantesque voyagiste, organisant les déplacements de millions de pèlerins vers
les sanctuaires, sur des routes dont certaines sont aujourd’hui devenues légendaires, comme
le Camino de Saint-Jacques-de-Compostelle. Aujourd’hui encore, le pèlerinage constitue une
forte motivation de déplacements en nombre, notamment parmi des voyageurs peu rompus
au tourisme  : ainsi, la levée du Rideau de fer a été marquée par un afflux considérable de
Polonais dans les années 1990, désireux de se rendre à Rome, à Fatima et à Lourdes. On estime
à 500 000 1 par an le nombre de touristes français effectuant un pèlerinage en France, pour
40  % à Lourdes, les autres allant à Sainte-Anne d’Auray, à Lisieux, à Nevers, au Sacré-Cœur
de Montmartre…
Au xixe siècle, les premiers touristes, de jeunes Britanniques de la haute société envoyés
en Europe pour un « tour » (qui donnera son nom au tourisme), ont pratiqué un tourisme
indéniablement culturel, motivé par une découverte du continent considérée comme indis-
pensable à leur éducation. Le tourisme qui s’est ensuite développé au tournant du siècle
relevait de la même motivation et s’illustrait par des circuits de longue durée (au regard
des critères d’aujourd’hui) : parce que les étapes y étaient longues, qu’il fallait se reposer
des fatigues du voyage et que l’on prenait soin de rencontrer l’indigène et/ou la bonne
société locale. Sur un autre registre, mais à la même époque, les séjours en villes d’eaux
étaient marqués par la participation à de nombreux spectacles et manifestations cultu-
relles.
C’est à partir des années 1930 que le tourisme a véritablement cessé d’être principalement lié
à des découvertes et activités culturelles et s’est diversifié en villégiature à la campagne, en
tourisme balnéaire, sportif… sans pour autant voir disparaître ses formules d’antan. Bien au
contraire, le tourisme culturel a continué à faire florès, diversifiant ses thèmes, ses destina-
tions et ses clientèles.

1.1.1 Des pratiques et des pratiquants multiples


On recense ci-dessus les principaux thèmes du tourisme culturel exploités aujourd’hui, leurs
formules types et quelques exemples illustratifs.
Chacun de ces thèmes concerne des clientèles en nombres très variables  : le plus couru est
celui de la découverte culturelle, le plus « confidentiel » pourrait être le stage artisanal, qui
pourtant connut ses étés de gloire après 1968 !

1 Source : Stat ministère du Tourisme, 2006.


Chapitre 1

Thèmes Formules touristiques Illustrations


Religieux Pèlerinage, retraite, Lourdes, abbaye de Hautecombe,
rencontre charismatique Taizé
Découverte Circuit, séjour Bretagne, Bruges, tour d’Europe,
culturelle de région, avec excursions, tour de la Méditerranée

10
ville, pays court séjour, croisière
Historique Circuit Circuit Napoléon en Corse,
Route Charlemagne
Souvenir Circuit sur champs de bataille, Circuit du Débarquement
Le tourisme culturel

lieux de mémoire, cimetières en Normandie, Route du patrimoine


juif du Vaucluse, champs de bataille
de la Somme
Ethnique / Circuit, séjour Visite des Canadiens à leurs cousins
généalogique acadiens du Poitou, retour au pays
de toute « diaspora »
Artistique Circuit Circuit des églises romanes
de la Saintonge, des châteaux
de la Loire
Stage Stage de musique vocale à l’abbaye
de Sylvanès
Artisanal Stage Stage de poterie dans le Lubéron
Technique / Circuit, voyage d’études Visites de centrales nucléaires,
Industriel des entreprises de la filière bois
dans les Landes
Parcs et jardins Circuit et séjour Festival des jardins à Chaumont-
sur-Loire, circuit des parcs
et jardins de Normandie
Festivals, Court séjour Festival d’Orange, exposition
événements de peinture à Paris, carnaval à Liège
Gastronomie Séjour et circuit Circuit-dégustation des Grandes
tables de Bourgogne
Stage « Stage canards » en Dordogne
Shopping Séjour en ville Enchères d’objets d’art, achat
d’artisanat, brocante, shopping
détaxé, de luxe…
Linguistique Séjour en écoles, Grande-Bretagne, Espagne,
en immersion en familles jeunes Allemands en France
Pédagogie Classe transplantée Classe scientifique à la CSI
de la culture de la Villette, classes européennes
du patrimoine, voyage d’études

Tableau 1. Le tourisme culturel, ses thèmes et ses formules


1.2 Éclectisme, monomanie, degrés d’implication des touristes culturels

Chapitre 1
Le tourisme culturel connaît grosso modo trois types de clientèles :
1. une clientèle de spécialistes d’un seul thème, fortement motivés : des « monomaniaques » ;
2. une clientèle également très motivée, mais éclectique : des « boulimiques », des adeptes
du « bouillon de culture » ; des assidus de la culture ;
3. une clientèle d’occasionnels, curieuse, également éclectique, disponible pour une
séquence culturelle, en vacances pour d’autres motivations que celle de la culture, mais
qui peut s’avérer majoritaire sur les sites et manifestations culturels situés dans leur zone
11
de vacances.

Les marchés du tourisme culturel


Des premiers, on sait que leur nombre est infime et que l’objet de leur préoccupation trans-
cende la motivation au voyage : ils sont aussi bien capables de se priver de vacances pour s’y
adonner que de parcourir la moitié de la planète pour découvrir un nouvel aspect de l’objet
de leur passion. Ainsi, à l’abbaye de Sylvanès (Aveyron), on rencontre des amateurs de chant
sacré venus tout exprès du Canada et du Japon.

1.2.1 Pedigree et mœurs d’un touriste culturel assidu


Si, en tourisme, le lieu de résidence et le revenu constituent des facteurs explicatifs
déterminants de la demande, en tourisme culturel, c’est le « capital culturel » (niveau
d’éducation et héritage culturel familial) qui prévaut  : il procure au tourisme culturel
ses meilleurs clients, confirmant ainsi les analyses de la sociologie 1. Certes, le coût du
voyage n’est pas indifférent, mais, chez les plus instruits, ce type de dépense prend un
caractère prioritaire.
L’enquête sur les pratiques culturelles des Français 2 de plus de 15 ans, renouvelée régulière-
ment depuis 1997, précise, pour ce qui est des seuls monuments et musées, les fréquences
de visites annuelles selon les pcs/Profession Catégorie sociale et les niveaux d’instruction.
Au fil des décennies, ces chiffres sont stables  : environ un tiers de la population se rend
au moins une fois par an dans un musée. Le CREDOC 3, en 2012, a étendu l’investigation
à d’autres sites culturels, ce qui a révélé une plus large participation, mais des tendances
analogues.
Le tableau ci-après (source CREDOC  –  extraits) sur la proportion de Français ayant visité au
moins une exposition, un musée, un monument, un site historique ou une ville d’art et d’his-
toire au cours des 12 derniers mois, illustre des pratiques culturelles que l’on retrouve en
tourisme.

A effectué une visite N’a pas effectué


Profils
en % de visite en %
Homme 61 39
Sexe
Femme 62 38

1 Notamment Baudelot et Establet, mais également P. Bourdieu.


2 Cf. Les pratiques culturelles des Français à l’ère du numérique, dep/ministère de la Culture, La Docu-
mentation française, 2009.
3 Rapport CREDOC sur la visite des musées, des expositions et des monuments, 2012.
Chapitre 1

A effectué une visite N’a pas effectué


Profils
en % de visite en %
< 25 ans 62 38
25-39 ans 60 40
Âge 40-59 ans 62 38

12 60-69 ans
> 70 ans
70
52
30
47
Sans 42 58
Le tourisme culturel

Niveau BEPC 52 48
Niveau Bac 64 36
Diplôme
Niveau Bac + 2 78 22
Niveau Bac + 3 90 10
et supérieur
Indépendant 67 33
Cadre et profession 86 14
intellectuelle
supérieure
Profession 74 26
Profession
intermédiaire
catégorie
sociale Employé 57 43
Ouvrier 44 56
Sans profession 48 52
Retraité 61 39
Étudiant 71 29
Ensemble de la population 61 39

Tableau 2. Proportion de Français ayant effectué au moins une visite de site culturel
dans l’année

On peut en tirer quelques enseignements :


– la pratique culturelle la plus académique – la visite de musées et monuments – est surtout
le fait des pcs élevées et instruites : le cumul des deux fait passer la pratique de l’un ou
de l’autre la barre des 50  %  –  soit au moins une visite par an. Mais le facteur diplôme
l’emporte nettement sur le facteur revenu ;
– la pratique assidue est évidente chez les plus instruits  : chez les professions intermé-
diaires ou élevées, et de diplômes Bac et plus ; les cas de pratiques égales ou supérieures
à 5 fois par an sont plus nombreux que celles de 3 ou 4 fois ;
– de la même façon, la pratique occasionnelle est claire chez les moins diplômés, chez les
retraités, chez les sans profession ; chez ces occasionnels, le contexte touristique peut se
révéler déterminant.
Chez ceux que les responsables culturels appellent leurs assidus, leurs inlassables récidi-

Chapitre 1
vistes, la demande est logique, impliquée, exigeante sur le contenu culturel, son authenticité,
sa richesse. Chez ces touristes, le voyage n’est qu’un prolongement sur un autre terrain de
pratiques culturelles permanentes et pluridisciplinaires. Ils ont des stratégies de voyage très
rigoureuses, répondant à un savoir de référence et à des démarches rationnelles  : approfon-
dissement d’une connaissance déjà solidement maîtrisée, découverte de lieux ou de manifes-
tations rigoureusement sélectionnés, choix d’un voyagiste ou d’une formule de vacances apte
à répondre à leur niveau d’exigence (l’accompagnement par un bon conférencier par exemple,
ou la sélection par eux-mêmes des composantes du programme). Pour eux, le voyage cultu-
13
rel s’apparente à un culte  : culte du savoir, esthétisme, pratique de l’offrande que constitue
l’effort financier et physique du voyage, intimité avec le sacré ou le sacralisé – la culture. En

Les marchés du tourisme culturel


cela, ils sont en partie les descendants naturels des pèlerins, n’hésitant pas à introduire dans
leur démarche une éthique de l’effort 1  : effort de préparation, de mémorisation, de marche
pour atteindre un site difficile d’accès ou tout simplement pour le mériter ! Ils représentent
le pôle noble du tourisme culturel, par opposition à un pôle plus distractif (décrit ci-après) ;
pour eux, la culture demeure un bien d’exception, un élément de distinction consommé sans
modération.
Mais, à une époque où les styles de vie s’entrechoquent, la même personne peut passer
de l’un à l’autre modèle, hautement culturel ou occasionnel/distractif, selon le contexte
dans lequel il se trouve, et notamment selon ses accompagnants. En général, plus le
voyage est lointain (et donc cher), plus il suscite un besoin de visite méticuleuse ou, au
moins, l’exigence de ne pas manquer les lieux et manifestations les plus notables. Cet
« acharnement culturo-touristique » sur certains lieux suscite souvent, chez ceux qui ont
la charge de ces sites culturels, une incompréhension, voire un certain mépris, devant
ces gens qui « veulent voir ». Cette attitude est, bien sûr, redoublée dans le cas de sites
trop fréquentés, dont la préservation est menacée, mais réagir d’abord par un rejet des
visiteurs-touristes paraît à courte vue : ces visiteurs-là ont généralement un comportement
respectueux, ils cherchent à se pénétrer des lieux plutôt qu’à se les approprier, ou pire,
à les outrager. C’est en outre ignorer l’immense intérêt commercial que présente cette
clientèle insatiable, jamais blasée, toujours prête à défricher de nouveaux sites lors d’un
déplacement touristique.
Les destinations culturelles privilégient ce visiteur éclairé pour au moins trois raisons :
1. il leur donne une excellente image ;
2. il vient bien plus volontiers que les autres à l’intersaison ;
3. après une crise (sanitaire, environnementale, politique…) suivie d’un tarissement de la fré-
quentation, il est parmi les premiers à revenir.

1.2.2 Portrait d’un adepte occasionnel du tourisme culturel


En dehors des clientèles d’exclusifs, le tourisme culturel draine toute une population vacan-
cière beaucoup plus éclectique, curieuse, expérimentatrice, d’occasionnels du tourisme cultu-
rel  : des touristes prenant des vacances balnéaires, de montagne, de détente sportive ou de
farniente, et qui occupent leur temps ou enrichissent leur séjour d’une ou plusieurs séquences

1 Cf. sur ce point les analyses pénétrantes de R.  Amirou, in Imaginaire touristique et sociabilités du
voyage, puf, 2002.
culturelles. Ce faisant  –  il ne faut pas s’y tromper  –  , ces touristes ne s’y adonnent pas par
Chapitre 1

pur amour de la culture ; ils arbitrent entre les différents choix de l’offre de loisirs sur leur
lieu de vacances : une sortie à vélo, un goûter à la ferme, une après-midi à la plage ou cette
séquence culturelle, arbitrage effectué au gré de leur humeur, de la météo, ou des envies de
leurs accompagnants.
Leur choix porte sur toute la palette des activités offertes, leur attractivité respective, leur

14 coût d’accès et leurs facilités d’accès : ce touriste culturel là est avant tout un touriste devant
des offres de loisirs pour lui concurrentes. Sans idées préconçues, ouverts, autonomes, plus
sensibles à l’émotion, à la sensation qu’à l’accumulation de savoir, les « occasionnels » se
conduisent à l’égard de leur séquence culturelle comme avec les autres prestations de leurs
vacances, sans a priori, mais avec une sélection attentive et avec les mêmes règles d’évalua-
Le tourisme culturel

tion. Toutefois, la situation du temps libre des vacances constitue un indéniable catalyseur
pour une séquence culturelle  : temps disponible, budget généralement plus flexible qu’au
quotidien, proximité et accessibilité de ce qu’il convient de nommer un loisir culturel, ont le
don de casser certains obstacles de la vie courante  : éloignement, manque de temps, for-
malisme de certaines institutions culturelles, élitisme, inappétence culturelle… Et la pratique
nourrit la demande future. En cela, le tourisme constitue sans doute une voie royale, et plutôt
démocratique, d’accès à la culture.
Ce public est, de toute évidence, influencé par l’actualité, les idées en vogue : ainsi la fréquen-
tation du Panthéon a bénéficié, dans les années 1980, des manifestations mitterrandiennes,
puis de l’installation du Pendule de Foucault, présent dans le film Le Nom de la Rose ; ce
public est versatile et bon enfant, plus soucieux de divertissement que de savoir. « Rompant
avec l’approche traditionnelle, qui se voulait littéraire, sélective, esthétique, commémorative,
les classes moyennes ont imposé, notamment dans les zones touristiques, une visite plutôt
visuelle, émotionnelle, historique, scolaire, et surtout identitaire, s’appropriant ainsi un passé
historique qui, jusqu’alors, ne leur avait consenti aucune reconnaissance. Le tourisme culturel
a perdu sa vocation de signe social. » 1 Ce touriste culturel occasionnel confirme l’observa-
tion d’Edgar Morin selon laquelle « la culture est aujourd’hui située au dangereux carrefour de
l’intellect et de l’affectivité » 2.
Pour ces occasionnels, la logique de découverte culturelle se déploie sur un certain périmètre
de mobilité, soit un rayon maximal de 30 minutes en voiture, rarement davantage, de leur lieu
de villégiature, et elle intègre sans a priori toute l’offre culturelle : églises, châteaux, musées,
spectacles, art de vivre, artisanat… À cet égard, on connaît la question récurrente des touristes
dans les offices de tourisme  : « Qu’est-ce qu’on peut voir, qu’est-ce qu’on peut faire ici ? »
La réponse donnée par les offices de tourisme fait en général la part belle aux ressources
culturelles du lieu. Certains thèmes culturels émergent toutefois dans les préférences de ces
touristes  : les modes de vie du passé, les réalisations du xixe et du xxe  siècle, les pans de
l’histoire en train de réaliser la jonction entre le souvenir et la Grande Histoire (sur les plages
du Débarquement, par exemple).
On constate ainsi comment, en situation vacancière, sans but culturel particulier, les indivi-
dus tendent à faire preuve d’éclectisme, adoptant – ou pas – , sans préjugés, des séquences
culturelles au gré de l’attractivité des offres, de leurs humeurs et envies, de leur budget. Aussi

1 V. Patin, in Cahier « Tourisme et culture » de la Revue Espaces, no 37, juin 1994.


2 In L. Dollot, Culture individuelle et culture de masse, puf, « Que sais-je ? », no 1552.
peut-on se poser la question du rayonnement (attractif) ou de l’hermétisme (répulsif) de la

Chapitre 1
culture auprès des vacanciers : l’ésotérisme de la culture existe, surtout chez ceux qui y sont
le moins préparés (par leur formation initiale ou leur expérience), mais il est clairement atté-
nué chaque fois que la consommation culturelle peut s’intégrer dans une pratique vacancière :
excursion, sortie, opportunité d’une ballade à vélo ou à pied, découverte des ressources du
lieu (identité présente et passée), séquence ludique, illustration d’une question d’actualité,
accompagnement par un guide doté de charisme. En dehors de ces catalyseurs, c’est la déten-
tion, à tous niveaux, d’un capital culturel initial qui peut mesurer par avance la propension à
consommer une séquence culturelle durant les vacances.
15
Bien sûr, cette typologie entre assidus et occasionnels est surtout opérationnelle pour
les professionnels de la culture et du tourisme  : mais on rencontre aussi toutes sortes de

Les marchés du tourisme culturel


« métisses » à divers degrés, des mutants et des individus alternant sans vergogne les deux
comportements.

1.3 Profil touristique et fréquentation culturelle


1.3.1 La culture, quatrième motivation des Français en vacances ?
Tous types de touristes confondus, on constate un lien étroit entre pratiques touristiques et
pratiques culturelles en vacances, mais ce lien est difficile à établir clairement pour deux rai-
sons principales.
– L’une est liée au caractère informel de certaines pratiques : entrer dans un musée consti-
tue une pratique culturelle avérée, mais se balader dans le centre-ville ou faire un tour
dans un festival de rue est plus difficile à qualifier formellement de pratique culturelle.
– L’autre raison est due à une certaine « sur-déclaration culturelle » observée fréquem-
ment chez les enquêtés, qui, consciemment ou non, tendent à surestimer leurs activités
culturelles ; du reste, quelques détails du séjour de certains vacanciers attestent de cette
estime à l’égard de la culture, même en l’absence de pratique réelle : certains passent leur
séjour essentiellement sur une plage, mais choisissent d’envoyer une carte postale qui
représente l’abbaye ou le château !
Aussi, si on s’en tient à quelques sources pour appréhender le lien entre vacances et pratique
culturelle, on note que, selon l’étude bipe/bba des années 1990, 1 mais dont les données n’ont
guère évolué, sur 100  vacanciers français, 55  % seraient concernés par une séquence cultu-
relle ; les pourcentages de lieux fréquentés pendant les vacances s’établissent ainsi :

Villes 57 % Monuments 42 % Fête, kermesse 40 %


Musée 34 % Expositions, galeries 23 % Spectacle, festival 25 %
Site historique 19 % Son & lumière 19 % Pèlerinage 12 %
Site industriel 10 % Site scientifique 7 % Artisanat 3 %

Tableau 3. Les sites culturels fréquentés par les vacanciers français

1 Base  : 3 020  enquêtes sur la population française, 57  % partants, dont 28  % monovacanciers,
16 % bivacanciers, 13 % poly- vacanciers.
Pourtant, selon les mêmes sources, au palmarès des motivations des Français en vacances,
Chapitre 1

l’activité culturelle n’arrive qu’en quatrième position, avec un score de 6-7  %, bien après
« se divertir », « se reposer » et « voir des parents et amis », mais 70 % estiment que culture
et vacances ne sont pas antinomiques. Cette source est citée parce que c’est une des rares
approches globales de la pratique culturelle en vacances, à l’échelon national ; d’autres, plus
dispersées, ne sont réalisées qu’à l’échelon de destinations (stations, régions…).

16 Les autres informations sur le sujet proviennent donc pour l’essentiel d’enquêtes ponctuelles
effectuées en sortie de musées et monuments 1 auprès de visiteurs  : elles présentent le plus
souvent le grave défaut de ne pas distinguer entre touristes et résidents, et donc de ne pas
isoler le phénomène du tourisme culturel. Toutefois, certaines de ces enquêtes, effectuées sur
des sites à forte composante touristique dans leur fréquentation, permettent de cerner les 3-4
Le tourisme culturel

différentes catégories de praticiens de la culture 2 (en %) :

Type de visiteurs Part Part dans la fréquentation


de sites culturels dans la population des sites culturels
Assidus 5 % 30 à 35 %
« Consommateurs intensifs » 15 à 20 % 45 à 50 %
« Consommateurs occasionnels » 20 à 25 % 20 %
Non-consommateurs 50 à 60 % 0

Tableau 4. Part de visiteurs culturels dans la population et dans les sites

Retraduit en termes de profils de visiteurs, on obtient


– 10 à 15 % de passionnés ;
– 30 à 40 % de réguliers ;
– et 45 à 60 % d’occasionnels.
Ces données se retrouvent sur les marchés européens. En termes de marketing des sites cultu-
rels en mal de visiteurs supplémentaires  –  et on verra que c’est le cas de la grande majorité
d’entre eux  –, on constate que le gisement de clientèles nouvelles se trouve parmi les occa-
sionnels, des gens qui n’ont souvent pas programmé une visite culturelle, mais qu’une offre
séduisante peut attirer de manière impulsive.
Ces chiffres sont ainsi de précieux indicateurs ; toutefois, ils n’épuisent pas le contenu culturel d’un
séjour, lequel peut se manifester de mille autres manières qu’en visites de musées et monuments.
Les enquêtes effectuées en musées et monuments mettent en exergue certains profils récur-
rents dans la consommation culturelle touristique :
– Environ 20 % des visiteurs viennent en groupes : des groupes préconstitués souvent asso-
ciatifs  –  dont certains partent ensemble à échéances régulières (parmi eux, beaucoup
d’enseignants, de retraités) ; ou bien des groupes rassemblés par un voyagiste ou un auto-
cariste (en formule de « vente à la place »).

1 Principalement conduites par la rmn/Réunion des musées nationaux et par le CMN/Centre des monu-
ments nationaux.
2 Source : Étude de V. Patin in Empreinte et Communication, 1994, op. cit.
Table des matières

Préface 5

91
Introduction 7

Chapitre 1 – Les marchés du tourisme culturel 9


1.1. Les champs du tourisme culturel 9
1.1.1. Des pratiques et des pratiquants multiples 9

Ta b l e d e s m a t i è r e s
1.2. Éclectisme, monomanie, degrés d’implication des touristes culturels 11
1.2.1. Pedigree et mœurs d’un touriste culturel assidu 11
1.2.2. Portrait d’un adepte occasionnel du tourisme culturel 13
1.3. Profil touristique et fréquentation culturelle 15
1.3.1. La culture, quatrième motivation des Français en vacances ? 15
1.3.2. Les étrangers et la destination France 17
1.4. Le touriste culturel, ses guides et ses sites Internet 20
1.4.1. Le Web n’a pas tué les guides imprimés, loin de là 20
1.4.2. Le recours à Internet se généralise 21
1.5. Pratiques et formes de tourisme culturel 21
1.5.1. En circuit, mais comment et avec qui ? 21
1.5.2. En ville pour sa densité culturelle 22
1.5.3. Les niches innombrables du tourisme culturel 23
1.5.4. Les séjours furtivement culturels 23
1.5.5. Le tourisme associatif 24
1.6. Approche quantitative du tourisme culturel 25
1.6.1. Les approches quantitatives de la culture 25
1.6.2. Comment les flux de visiteurs ont-ils évolué ? 26
1.6.3. Les approches quantitatives du tourisme 27
1.7. Approche qualitative du touriste culturel 28
1.7.1. L’iceberg des motivations 28
1.7.2. Accompagnants et touristes entre eux 30
1.8. Les « gisements » du tourisme culturel 31

Chapitre 2 – L’offre de tourisme culturel 33


2.1. Les territoires de l’offre culturelle et touristique 33
2.1.1. Lieux consacrés et sites émergents du patrimoine matériel 34
2.1.2. Les reconversions patrimoniales à venir 35
2.1.3. Les villes et villages 35
2.1.4. Patrimoines immatériels et festifs 37
2.1.5. De la culture à la destination, et l’inverse 38
2.2. Les composantes de l’offre de tourisme culturel 38
2.2.1. Les transports 39
2.2.2. Les hébergements 40

92
2.2.3. La restauration 41
2.3. Les prescripteurs de l’offre de tourisme culturel et leurs productions 42
2.3.1. Les voyagistes 42
2.3.2. Les autocaristes 43
Le tourisme culturel

2.3.3. Les réceptifs 44


2.3.4. L’itinéraire et le guide 45
2.4. La mise en tourisme du patrimoine 46
2.4.1. De la mise en scène à l’interprétation 46
2.4.2. « Interpréter » et promouvoir, deux manières de tendre la main
aux publics 48
2.5. Entre authenticité et efficacité commerciale, la difficile collaboration
du tourisme et de la culture 49
2.5.1. Les dépositaires de l’authenticité 49
2.5.2. Le non-dit de l’économie 50
2.6. Pôles et réseaux au service du tourisme culturel 51
2.6.1. Des réseaux pour s’adapter au tourisme 51
2.6.2. La dynamique des réseaux culturels 51
2.7. Tourisme culturel et développement local 53
2.7.1. À la campagne, contre la désertification 53
2.7.2. En ville, pour amorcer une renaissance souvent spectaculaire ! 54
2.7.3. Des retombées économiques et symboliques fortes, mais externalisées 54
2.7.4. Des retombées économiques et sociales perverses 56
2.7.5. Pertinence et limites de la « capacité de charge » 57
2.7.6. L’impact culturel du tourisme culturel 57
2.7.7. Tourisme culturel et développement durable 59
2.8. Ouvrir de nouveaux sites ou améliorer l’existant 59
2.9. Les métiers du tourisme culturel 60

Chapitre 3 – La vie des produits du tourisme culturel 63


3.1. Les produits du tourisme culturel et leur cycle de vie 63
3.2. Forces et faiblesses du secteur 65
3.2.1. Des montages laborieux 65
3.2.2. Une offre unique, induplicable, mais pas toujours tournée
vers le tourisme 66
3.2.3. Une demande actuelle stable et solide, une demande potentielle
mobilisable 67
3.3. Le tourisme entre culture et nature 68
3.4. Tourisme culturel et nouvelles technologies 69
3.5. Spécificités françaises 72

93
3.6. L’Europe du tourisme culturel 73
3.7. Prospective sur le tourisme culturel 75
3.7.1. Évolutions et innovations 75
3.7.2. Des évolutions tendancielles déjà amorcées 78

Ta b l e d e s m a t i è r e s
3.7.3. Les clés de la demande à venir entre les mains des scientifiques 78
3.7.4. Les produits du tourisme culturel en développement 79
3.7.5. L’art contemporain fait son entrée dans le tourisme culturel 81
3.8. Le défi du tourisme culturel à venir 82

Conclusion : L’exception culturelle du tourisme culturel 85


Bibliographie 87
Webographie 89
Le tourisme culturel
Ouvrage de référence initialement publié aux Presses Universitaires de France,
Le tourisme culturel – dans une version totalement actualisée et enrichie –
décrit la dynamique des rencontres entre des touristes à la curiosité culturelle
plus ou moins vive, avec des sites artistiques et des patrimoines vivants. Il aborde
la manière et les moyens mis en œuvre pour mettre en tourisme des offres
culturelles déjà célèbres ou encore émergentes – comme l’art contemporain –
lesquelles s’avèrent de puissants facteurs attractifs de déplacements à travers
l’Europe.
Si le tourisme bouge et si la culture conserve, leur collaboration bien comprise
génère de spectaculaires dynamiques territoriales qui affectent directement
la compétition qui se joue entre villes et entre régions.
L’ouvrage s’adresse plus particulièrement à deux ensembles de publics : celui des
étudiants et de leurs professeurs en tourisme et culture, d’une part, et celui des
aménageurs et gestionnaires de destinations touristiques et de patrimoines
culturels, d’autre part. Mais il peut aussi toucher tous les pratiquants assidus
ou occasionnels du tourisme culturel, pour leur en révéler les coulisses et leur
démentir quelques idées reçues.

Claude Origet du Cluzeau du tourisme et de la culture. C’est sur cette


Docteur en économie, CAPET incomparable expérience de terrain qu’est fondé
en tourisme, diplômée de l’ouvrage Le tourisme culturel, qui fait référence
Cambridge en langue anglaise, depuis 1998.
Claude Origet du Cluzeau est Claude Origet du Cluzeau est, en outre, l’auteur
ingénieur-conseil en tourisme et de plusieurs autres ouvrages et de nombreux
culture depuis 1982. Tour à tour articles parus dans des revues européennes ; elle
à la Mission interministérielle est souvent demandée en conférences en France,
Corse, puis dans des filiales de la Caisse des en Belgique et à l’international. Enfin, elle est
Dépôts et Consignations, et enfin dans le Cabinet sollicitée régulièrement pour des séminaires en
d’ingénierie qu’elle a créé en 1995, elle a mené universités et en écoles spécialisées.
plus de 200 missions au service des collectivités
régionales, nationales et européennes : en
développement touristique et culturel de
territoires, en faisabilité de projets, en étude
d’impacts économiques et sociaux, en audits, en
recherche opérationnelle, toujours au service

TOUCUL
ISBN 978-2-8041-8032-4
ISSN 2034-130X www.deboeck.com

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