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Séance 4 

: Commentaire

LE DIRECTEUR. – Alors, quand vous dites : « Je vous en prie, ne pensez plus à ce que je
viens de dire… Pour moi aussi – vous le comprendrez ! » – (Au Père :) Il faut que vous
enchaîniez aussitôt : « Je comprends, ah, si je comprends… ! » et que vous lui demandiez
immédiatement…
5 LA BELLE-FILLE, l’interrompant. – … comment ! quoi donc ?…
LE DIRECTEUR. – … la raison de votre deuil !
LA BELLE-FILLE. – Mais non, monsieur ! Écoutez : quand je lui ai dit qu’il ne fallait pas qu’il
pense à la façon dont j’étais habillée, vous savez ce qu’il m’a répondu ? « Oh, d’accord ! Eh
bien, alors, enlevons-la, enlevons-la vite, cette petite robe ! »
10 LE DIRECTEUR. – Ah, bravo ! Bravo ! Pour que le public casse mes fauteuils ?
LA BELLE-FILLE. – Mais c’est la vérité ! 
LE DIRECTEUR. – Je vous en prie, fichez-moi la paix avec votre vérité ! Ici, nous sommes au
théâtre ! La vérité, oui, mais jusqu’à un certain point ! 
LA BELLE-FILLE. – Et alors, est-ce que je peux vous demander ce que vous voulez faire ?
15 LE DIRECTEUR. – Vous le verrez, vous le verrez ! À présent, laissez-moi faire !
LA BELLE-FILLE. – Non, monsieur ! De ma nausée, de toutes les raisons, l’une plus cruelle
et plus ignoble que l’autre, qui font que moi, je suis « celle que je suis », une « fille », vous
voudriez sans doute tirer une petite bleuette romantico-sentimentale, avec lui qui me
demande pourquoi je suis en deuil et moi qui lui réponds en pleurant que papa est mort il
20 y a deux mois ? Non, non, cher monsieur ! Il faut qu’il me dise comme il l’a fait : « Eh bien,
alors, enlevons-la vite, cette petite robe ! » Et moi, avec tout mon deuil dans le cœur, un
deuil vieux de deux mois à peine, je suis allée là-bas, vous comprenez ? derrière ce
paravent, et avec ces doigts, tremblant de honte et de dégoût, j’ai dégrafé mon corsage,
ma jupe…
25 LE DIRECTEUR, s’arrachant les cheveux. – Je vous en prie ! Qu’est-ce que vous racontez ?
LA BELLE-FILLE, criant, frénétique. – La vérité ! la vérité, monsieur !
LE DIRECTEUR. – Mais oui, je ne dis pas le contraire, c’est sans doute la vérité… et je
comprends, oui, je comprends tout à fait le sentiment d’horreur que vous éprouvez,
mademoiselle, mais comprenez, vous aussi, que tout cela n’est pas possible sur une
30 scène !
LA BELLE-FILLE. – Ce n’est pas possible ? Eh bien, alors, merci bien : moi, je ne marche
pas !
LE DIRECTEUR. – Mais non, voyons…
LA BELLE-FILLE. – Je ne marche pas ! je ne marche pas ! Ce qui est possible sur une scène,
35 vous l’avez combiné tous les deux tout à l’heure, mais, moi, je ne marche pas ! Je le Je le
comprends bien ! Lui, il veut en arriver tout de suite à la représentation de ses (chargeant)
affres morales ; mais, moi, c’est mon drame, mon drame, c’est le mien que je veux
représenter
LE DIRECTEUR, agacé, haussant violemment les épaules. – Oh, à la fin, votre drame, votre
40 drame !  
Avez-vous bien compris ?
1. Quels sont les personnages sur scène à ce moment ?
Le Père, le Directeur, la Belle-Fille
2. Qui est le « vous » L1 à qui s’adresse le Directeur?
-Les acteurs qui joue le rôle du père et de la belle fille (la vedette masculine et
féminine)
3. A. Pourquoi y-a-t-il des guillemets ?
-Car c’est une citation de sa réplique.
B. Trouvez une solution de mise en scène pour que cela soit clair pour le public
- Utilisé plus de didascalie pour mieux décrire la situation
4. C’est une scène de dispute.
A. Quel est l’objet de la dispute ?
-Le directeur et la Belle-Fille se dispute à propos de ce que le père devrait dire
à propos du deuil de la Belle-Fille.
B. Quel est le point de vue du Directeur? Quels sont ses arguments ?
-Il désire que tout le spectateur voie son point de vue en tant pièce de théâtre.
Ce qu’on va mettre en scène est la vérité
C. Quel est le point de vue de la Belle-Fille? Quels sont ses arguments ?
-La belle fille et père n’ont pas une bonne relation et elle ne veut pas changé la
nature du père dans la scène.

Contexte

Mettez ce texte en contexte : Quels sont les éléments dont a besoin votre lecteur pour
comprendre les enjeux du texte. Écrivez une sorte de chapeau qui serait inséré au début
du texte pour permettre à n’importe qui de le comprendre.

-Ils essaye de raconter l’histoire des personnages

On veut couper la partie où le père dit la vérité et la belle-fille n’est pas d’accord

Pbique : Trouvez une pbique

En quoi la dispute entre les personnages met à jour leur perspective?

Plan :
A. Surlignez dans les réponses à vos questions ce qui devra forcément apparaitre
dans votre commentaire.
B. Faites votre plan détaillé
C. Faites valider votre plan
Néologisme = mot inventé

Luigi Pirandello 1921


Idée #1 : Le point de vue du Directeur
A) La vérité
B) Le théâtre

Idée #2 : Le point de vue de la Belle-Fille

A) La vérité
B) Le drame

Cet extrait, tiré de l’œuvre dramatique Les six personnages en quête d’auteur, fut
écrite en 1921 par Luigi Pirandello. L’œuvre est une pièce de théâtre qui a pour but
d’entretenir un doute chez les spectateurs avec ses changements entre la réalité et la
fiction. En quoi la dispute entre les personnages met à jour leur perspective? Les enjeux
principaux de cet extrait résident dans la vérité, le théâtre et le drame. Dans un premier
temps, nous analyserons la perspective du Directeur et dans un deuxième temps, celle de
la Belle-Fille.

En premier lieu, le Directeur souhaite divertir les spectateurs. Pour ce faire, il souhaite
que le Belle-Fille suive ses directives et qu’elle joue son rôle sur scène pour faire connaître
au public son deuil. Pour illustrer, le Directeur est indifférent à la vérité de la Belle-Fille et
s’en moque : il dit, « Mais oui, je ne dis pas le contraire, c’est sans doute la vérité… ». Les
5 points de suspension à la fin de cette réplique démontrent une incertitude envers la vérité
de la Belle-Fille. Alors, il lui laisse croire qu’il la comprend, toutefois sa mission est de
simplement présenter une bonne pièce de théâtre. De plus, le Directeur demande que
chaque personnage sur scène joue leur rôle. Par exemple, lorsque la Belle-Fille essai de le
convaincre de changer ses idées, il dit « Ici, nous sommes au théâtre ! La vérité, oui, mais
10 jusqu’à un certain point ! ». Pirandello utilise des points d’exclamation dans cette réplique,
afin d’exprimer les frustrations ainsi que les instructions du Directeur. Cet usage met en
évidence la hiérarchie entre le Directeur et les personnages. Bref, la perspective du
Directeur est bien représentée à travers son engagement en conformité avec son rôle
dans l’extrait.

En deuxième lieu, la Belle-Fille désire montrer sa vérité au public. Pour ce faire, elle
tente de persuader le Directeur de sa vérité. Par exemple, lorsque la Belle-Fille interrompt
le Directeur, elle dit : « Mais non, monsieur ! Écoutez : quand je lui ai dit qu’il ne fallait pas
[…] ». L’utilisation du point d’exclamation intensifie sa position. L’impératif ainsi que les
deux points, lui permettent d’expliquer et de préciser sa pensée. Cela crée un jeu de
pouvoir entre les deux. Pour continuer, dans les répliques entre le Directeur et la Belle-
Fille, le lecteur ressent la discorde entre les deux. Pour illustrer, à travers leurs échanges,
les didascalies nous démontrent leurs émotions. Au départ, la Belle-Fille « Interrompt » le
Directeur pour faire entendre son désaccord. Plus tard, elle « [crie, frénétiquement] »
lorsque le directeur « [s’arrache] les cheveux ». Cette gradation croissante crée une
tension narrative. Ceci permet au lecteur de prédire la suite des événements hors des
répliques. Enfin, la ponctuation et la gradation révèlent les émotions de la Belle-Fille par
rapport à sa vérité.

Pour conclure, la pièce de théâtre Les six personnages en quête d’auteur, écrit par
Luigi Pirandello, démontre au lecteur comment se déroule les conflits derrières les
rideaux. Il est évident que la vérité dans cet extrait contient deux idées opposées, dont
une est indifférente et l’autre plus explosive. Cet extrait met en lien l’œuvre L’illusion
Comique par Corneille où il y a une pièce de théâtre dans une pièce de théâtre.

Rédaction :
Commencez à rédiger. Je vous conseille de terminer par votre introduction, mais faites au
mieux.
Utilisez les outils de rédaction !

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