L’espace de la scénographie

Du théâtre antique de Marcellus à Rome au théâtre néoclassique du

château à Seneffe
Création du théâtre romain dans l’espace urbain
Les murs de soutènement,
composés d’arcades formant le
compartiment d’un ordre décoratif. Arcades ouvertes sur les couloirs de
circulation périphérique et radiale
Sur des plinthes (piédestal), se (ambulacra et vomitoria)
superposent les colonnes doriques,
ioniques et corinthiens (règle
vitruvienne pour la Renaissance).
 Mur de scène simulant l’espace public
Rythme avec l’ordre d’applique et Porte d’entrée de l’agora
jeu de niches pour la statuaire hellénistique à Milet (Asie Mineure)

nympheum urbain
(construction
d’un bassin d’eau jouxté
de niches pour statues
à Sagalassos
(Asie Mineure)
Création d’un amphithéâtre (double) dans le programme
politique des numera « Panem et circenses » (Juvénal, Satires, 10, 81)

Nature sacrée des jeux populaires (gladiateurs, combat de bêtes Deux vomitoria voûtés et arcades extérieures
et chasses) perdant leur caractère éphémère (en bois annuel soutenant l’escalier et l’enceinte
pour pierre journalier) sous l’Empire à Pompéi
 Construction colossale
par l’empereur pour le peuple de Rome
Nom tiré de « ad colosseum » (colosse de Situation de l’amphithéâtre sur l’ancien
Néron), conservé du palais de Néron lac à proximité de l’atrium avec le colosse
détruit par Vespasien pour rendre le de Néron pour 50.000 spectateurs
terrain au peuple
 Construction record avec matériaux locaux
Résistance à la compression du tuf
volcanique (fondations et soubassements) +
béton avec pouzzolane (voute d’arête) +
Résistance à la pression du Travertin
(revêtement sol, mur et façade)
Construction rapide en 12 années (savoir-
faire lié à la spécialisation du chantier et
stockage de matériaux) pour système de
circulation efficace (escalier, vomitoria et
ambulacra)
Apparition de nouveaux numeria : naumachies
Combat jurnalier de Combat historiques inspirant les
gladiateurs combats nautiques (hypothèse)
Réinvention du théâtre grec à la Renaissance
(Palladio, 1580) Création imitant la pierre (en bois peint et stuc)
avec le thème hellénistique du Scenae frons à
Premier théâtre couvert transformant les vieilles niches et statues et le thème nouveau de la loggia
prisons de la forteresse médiévale (Castello del à colonnade ponctuée de statues (rythme)
Territorio) en Théâtre olympique pour
l’Académie Olympique (rêve classique de la ville
de Thèbes)
 Thème du nymphée pour la villa-fattoria
à la Renaissance par Palladio
Fermeture spatiale arrière par
l’hémicycle arrière (nymphée) et
perspective linéaire recentrée sur
l’hémicycle avant (fontaine Neptune) Au centre du nymphée, une
et la drève d’arbres ouvrant sur la grotte artificielle avec un
plaine des terres de la Villa Barbaro bassin d’un dieu fleuve
Axe centrale
reliant la fontaine
qui ouvre la drève
d’accès à la villa

A l’avant,
la statue
de
Poséidon
 Illusion classique pour une perspective accélérée
(Scamozzi, 1584)
Inclinaison du sol/plafond du décor fixe
Coulisses de la scène fixe avec la pour une profondeur illusoire et
perspective à 7 points de fuite (rues- démesurée, offrant le point idéal depuis le
coulisses) similaire à la « perspective siège du Prince sur l’arc de triomphe au
inversée » pour un élargissement fond de l’axe centrale.
spatial, offrant un point de vue sur
une fuyante à chacun des spectateurs
 Scénographie organisée de la Contre-Réforme :
Place saint-Pierre à Rome (Le Bernin, 1667)
Double place pour de créer le recul
pour voir la coupole de Michel-Ange Création d’une place double avec le parvis
couvrant le baldaquin au-dessus de la (proscenium) à l’avant de la façade à
crypte (Basilique saint-Pierre) colonnes engagées et niches (scenae
frons) et la place sous la forme ovale
(amphithéâtre)

Vue intérieure du
Baldaquin surmontant
la tombe de Saint-Pierre
à la croisée de l’église
Paléochrétienne et
renaissante
 Dimension humaine autour de l’axe vertical
Deux fontaines sur l’axe
Sur l’épicentre, une obélisque (recyclé de transversal à équidistance pour le
la spina du Cirque de Caligula au Vatican) tracé de l’ellipse dans le sens
transversal (respiration et
marque l’épicentre avec un dénivelé pour proximité) comme lieu des fidèles
le visiteur (pavement guidant le visiteur) à gravir (faible inclinaison du sol)
Loggia à statues (4 rangs
de colonnes pour l’accès
Ouverture dans le giron de l’Eglise
des calèches aux palais
pontificaux). Variation Ouverture spatiale sur la ville
lumineuse et poreuse pour accueil et protection de deux bras Fermeture de la place Pie XII
selon l’angle de vue avec l’axe central vers Rome
Sous une cohorte de 140 statues (Mussolini, années 1930)
de saints (identité collective catholique)
 Scénographie guidant le visiteur
vers l’escalier monumental la Scala Regia (Le Bernin, 1670)
Disposition d’une statue équestre de Constantin
Terrain exigu pour l’escalier reliant la place saint levant le regard vers la croix et la devise « In hoc
pierre au Palais du Vatican Signo vinces » (Par ce signe, tu vaincras) qui
attire le regard du visiteur pour la montée de
Allongeant fictif de la perspective avec
l’escalier tout comme l’empereur
l’alternance de paliers éclairés et des rampes
avec colonnade pour une perspective accélérée
 Perspective accélérée sur la nature
Théâtre néoclassique du château à Seneffe
(Charles de Wailly, 1779) selon les codes néo-
palladien (enduit, volumes simples
proportionnés et un fronton triangulaire nu
avec denticule)
Dans l’esprit préromantique de la
communion avec la nature, la scène en
perspective accélérée s’ouvre vers le vase
du parc extérieur.