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Faculté de Physique
THESE
En : PHYSIQUE
Sujet :
N° d’ordre : 01/2016-D/PH
Sommaire
Introduction générale.....................................................................................................................4
Chapitre I
Généralités sur la piézoélectricité
I-1/ La piézoélectricité………………………………………………………………………………….…9
I-1-1/ Définition………………………………………………………………………….………..9
I-1-2/ Historique……………………………………………………………………….................9
I-1-3/ Applications de la piézoélectricité……………………………………………..............10
I-5/ Conclusion.............................................................................................................................31
Chapitre II
Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l’art
II-1/ Généralités………………………………………………………………………………………….33
II-1-1/ Introduction……………………………………………………………………………....33
II-1-2/ Principe du transformateur piézoélectrique…………………………………………..34
II-1-3/ Historique……………………………………………………………………………..….35
1
II-4/ Méthodes de modélisation des transformateurs piézoélectriques employées dans la
littérature .....................................................................................................................................51
II-5/ Conclusion…………………………………………………………………………………………..52
Chapitre III
Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de
Rosen
III-1/ Introduction ………………………………………………………………………………….........54
III-2/ Mise en équations…………………………………………………………………………...........55
III-3/ Hypothèses simplificatrices sur lesquelles repose le modèle 1D……………………...........56
III-4/ Comment résoudre le problème ?………………………………………………………............59
III-5/ Démarche basée sur un circuit électrique équivalent…………………………………...........61
III-10/ Conclusion.........................................................................................................................96
Chapitre IV
Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode
des éléments finis et le modèle analytique 1D
2
IV-1/ Introduction..........................................................................................................................98
V-2/ Analyse numérique, méthode des éléments finis.................................................................98
IV-3/ Intérêt d’employer une méthode numérique par rapport à la méthode analytique..............99
IV-4/ Présentation du logiciel de simulation numérique COMSOL Multiphysics.......................99
IV-5/ Étapes de simulation du transformateur de Rosen...........................................................101
IV-6/ Simulations, résultats, discussions et comparaisons........................................................104
IV-6-1/ Gain à vide, modes de vibration et fréquences de résonance...........................104
IV-6-2/ Limite de validité du modèle unidimensionnel ...................................................105
IV-6-3/ Composantes des déplacements mécaniques ux, uy et uz .................................106
IV-6-4/ Admittances électriques.....................................................................................110
IV-6-5/ Modes supérieurs, mise en évidence des modes transversaux.........................111
IV-6-6/ Simulations pour un transformateur chargé.......................................................112
IV-6-7/ Simulations considérant les conditions réelles d'expérimentation......................113
Chapitre V
V-1/ Introduction……………………………………………………………………………….............116
V-2/ Choix des matériaux piézoélectriques, dimensionnement et fabrication des transformateurs
de Rosen ...................................................................................................................................116
V-3/ Description du dispositif expérimental…………………………………………………...........119
V-4/ Étude expérimentale du transformateur de Rosen n°6………………………………...........120
V-4-1/ Mesure du gain à vide du transformateur ……………………………………........120
V-4-2/ Mesure des admittances électriques à vide ……………………….......................123
V-4-3/ Caractérisation expérimentale du transformateur de Rosen chargé………........124
V-4-4/ Ajustement du modèle analytique 1D par la méthode Simplex...........................128
V-4-5/ Ajustement du modèle circuit équivalent par la méthode d’impédancemétrie....135
V-4-6/ Conclusion...........................................................................................................140
V-5/ Étude expérimentale des autres transformateurs………………………..............................141
V-6/ Mesures expérimentales des déplacements mécaniques……………………….................144
V-7/ Conclusion .........................................................................................................................146
Conclusion générale..................................................................................................................147
Références bibliographiques.....................................................................................................150
Annexe ......................................................................................................................................157
3
Introduction générale
Introduction générale
4
Introduction générale
Ce travail a été mené dans le cadre d'une formation en Doctorat, spécialité Physique
des Matériaux à la Faculté de Physique de l’USTHB (Algérie), et en collaboration avec le
laboratoire GREMAN au sein de l'INSA Centre Val de Loire (France). L’objectif de ce travail de
thèse est l'étude du transformateur piézoélectrique de Rosen par un modèle analytique 1D
reposant sur un minimum d’hypothèses. Les résultats de simulation ainsi obtenus ont été
comparés aux mesures expérimentales effectuées sur 8 échantillons, afin de vérifier la validité
des hypothèses du modèle, et d’étudier l’influence des paramètres géométriques et physiques
des échantillons sur les performances du transformateur.
Ce mémoire s’articule autour de cinq chapitres dont les deux premiers sont introductifs.
Le premier chapitre est une synthèse bibliographique qui donne les pré-requis de notre
étude. Il développe brièvement les éléments indispensables à la compréhension des
5
Introduction générale
6
Introduction générale
A l'issue de ces cinq chapitres, ce manuscrit s'achève par une conclusion générale où
sont résumés les principaux résultats de cette étude. Des perspectives envisagées à court et à
moyen terme sont présentées afin d'ouvrir la voie à des études plus approfondies.
7
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
8
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
I-1/ La piézoélectricité
I-1-1/ Définition
Etymologiquement, le préfixe "piézo" provient du grec et signifie serrer ou presser. La
piézoélectricité est l’apparition, dans certains diélectriques anisotropes naturels ou artificiels,
sous l’effet d’une contrainte mécanique de direction convenable, d’une polarisation électrique
(ou de la variation d’une polarisation déjà existante) et sur leurs surfaces, de charges
électriques. Le signe de ces charges s’inverse avec le sens de la contrainte appliquée. C’est
l’effet appelé direct.
L’effet piézoélectrique est réversible. Un matériau piézoélectrique soumis à un champ
électrique se déforme sous l’action des forces internes. Cette déformation change de sens avec
le sens du champ électrique appliqué. C’est l’effet appelé inverse, parfois qualifié de réciproque
ou de converse.
A titre d’exemple et pour illustrer les ordres de grandeur associés, un disque
piézoélectrique d’un millimètre d’épaisseur, d’un centimètre carré de surface et soumis à une
force de 1 newton, voit apparaître à ses bornes une tension de l'ordre de 0,1 volt (la valeur
dépend des caractéristiques piézoélectriques du matériau) et se déforme approximativement de
0,5 µm sous 1000 volts.
I-1-2/ Historique
L’effet piézoélectrique direct est connu depuis l’antiquité. Il y a en effet trois mille ans que
les Indiens de Ceylan connaissent les propriétés des sels de tourmaline. D'après une étude sur
l'histoire de la piézoélectricité réalisée par Ballato en 1996 [Bal96], c'est Coulomb qui a
démontré le premier que l'électricité peut être produite par l'application d'une pression. Mais la
découverte de la piézoélectricité reste toujours attribuée aux frères Curie.
La piézoélectricité, pressentie au dix-neuvième siècle (1817) avec les théories de l’abbé
français René-Just Haüy, fondateur de la cristallographie, fut étudiée sous sa forme directe et
interprétée par les frères Pierre et Paul-Jacques Curie en 1880 [Cur80]. Ils y apportèrent à la
fois la preuve expérimentale du phénomène et une théorie élaborée. Ils établirent la relation de
linéarité entre la contrainte exercée et les charges électriques mesurées et énoncèrent les
règles de symétrie auxquelles doit satisfaire un matériau pour présenter un effet piézoélectrique.
L’effet piézoélectrique inverse a été mis en évidence par Gabriel Lippmann en 1881 sur
la base de calcul thermodynamique et immédiatement vérifié expérimentalement (en 1882) par
les frères Curie (fig. I-1). C'est également en 1881 que Hermann Hankel suggéra l'utilisation du
terme piézoélectricité.
9
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Déformation
mécaniques
Contraintes
Apparition de Générateur
charges de tension
Figure I-1. Illustration des effets piézoélectriques direct (a) et inverse (b)
Le phénomène de piézoélectricité n’est pas resté une simple curiosité puisqu’il attira
rapidement l’attention des scientifiques. William Kelvin énonce en 1893 une théorie
phénoménologique de la piézoélectricité fondée sur les principes de la thermodynamique. La
formulation mathématique est développée par Duhem et Pockel. Mais ce n’est qu’au début du
vingtième siècle que les propriétés piézoélectriques des matériaux sont formalisées de façon
précise et que le phénomène est modélisé, en particulier, lorsque Waldemar Voigt introduit en
1910 la notation tensorielle pour décrire leurs aspects mécaniques et électriques.
10
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
F
+
+ C
C -
- C
C
a) Corps centrosymétrique
F
-
C
+
C
+
p C
-
C
F
b) Corps non-centrosymétrique
A trois dimensions, un cristal est formé d'un empilement ordonné d'un grand nombre
d'atomes, de molécules ou d'ions. Il est défini par une forme géométrique, régulière et
périodique, qui traduit ce qu'on appelle l'état cristallin. La présence de points, de plans ou
d’axes de symétrie définit ce qu’on appelle une classe cristalline (exemple : la classe cristalline
432 possède trois axes de rotation de 2π/4, 2π/3 et 2π/2). Cristallographiquement, on distingue
32 classes de symétrie cristalline (fig. I-3). Sur ces 32 classes, 21 sont dépourvues de centre de
symétrie, 20 classes parmi ces 21 présentent des cristaux à propriétés piézoélectriques.
11
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
les monocristaux qui sont naturellement piézoélectriques, tels que le quartz-α (SiO2),
toujours utilisé aujourd’hui dans les montres pour générer des impulsions d’horloge, la
tourmaline (borosilicate naturel d’aluminium) et les cristaux à base de lithium ou de
bismuth, découverts par Matthias en 1949, comme le sulfate de lithium (Li2SO4), le
niobate de lithium (NbLiO3), le tantalate de lithium (LiTaO3), l’oxyde mixte de bismuth et
de germanium (Bi12GeO20).
12
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Systèmes Classes
Matériaux Formules
cristallins cristallines
Triclinique 1 Sulfate de cuivre pentahydraté CuSO4-5H20
Monoclinique m Sélénite de lithium et de tri-hydrogène LiH3(SeO3)2
222 Sel de rochelle NaKC4H4O6-4H2O
Orthorhombique
2mm Niobate de baryum et de sodium Ba2NaNb5O15
4mm Titanate de baryum BaTiO3
Quadratique
4 Niobate de strontium et de potassium KSr2Nb5O15
32 Quartz-α SiO2
Trigonal
3m Tantalate de lithium LiTaO3
6mm PZT PbZrTiO3
Hexagonal
622 Quartz-β SiO2
Cubique 23 Oxyde de bismuth et de germanium Bi12GeO20
Tableau I-1. Appartenance de quelques matériaux piézoélectriques aux différentes classes
cristallines
13
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Les constantes piézoélectriques vérifient entre elles les relations suivantes [Cer] :
dαβ = εTij giβ = εTjα sEαβ I-9 ejβ = εSij hiβ = djα cEij I-11
gjβ = βTij diβ = hjα sDαβ I-10 hαβ = βSij eiβ = gjα cDαβ I-12
Les indices (i, j, k = 1, 2, 3) et (α, β = 1,…,6) désignent les composantes des différentes
grandeurs suivant les trois axes orthogonaux du système d’axes.
14
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
• • •
• • •
• •
[ε] et [β]
• • • •
[s] et [c]
• •
•
15
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
ο
• • • • • Composante non-nulle
Polarisation Tenseurs
e 33 e 31 e 31 0 0 0
0 0 0 0 0 e15
c 33 c 13 c 13 0 0 0
c c 11 c 12 0 0 0 0 0 0 0 e15 0
Selon Ox, 13
c 13 c 12 c 11 0 0 0
direction 1 0 0 0 c 66 0 0 ε 33 0 0
0 0 0
0 0 0 c 44
ε11 0
0 0 0 0 0 c 44 0 0 ε11
0 0 0 0 0 e15
e e 33 e 31 0 0 0
c 11 c 13 c 12 0 0 0 31
c c 33 c 13 0 0 0 0 0 0 e15 0 0
Selon Oy, 13
c 12 c 13 c 11 0 0 0
direction 2 0 0 0 c 44 0 0 ε 11 0 0
0 0 0
0 0 0 c 66
ε 33 0
0 0 0 0 0 c 44 0 0 ε 11
0 0 0 0 e15 0
0 0 0 e15 0 0
c 11 c 12 c 13 0 0 0
c e 31 e 31 e 33 0 0 0
12 c 11 c 13 0 0 0
Selon Oz, c 13 c 13 c 33 0 0 0
direction 3 0 0 0 c 44 0 0
ε11 0 0
0 0 0
0 0 0 c 44
ε11 0
0 0 0 0 0 c 66 0 0 ε 33
Tableau I-3. Ecriture des tenseurs [c] [e] et [ε] selon la direction de polarisation pour
les matériaux piézoélectriques de la classe 6mm d'après [Yan05]
16
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Cette distinction sur la direction de polarisation est nécessaire à connaître dans le cadre
de l’étude des transformateurs piézoélectriques qui présentent souvent des zones où la
polarisation est de direction différente.
où W mut est l’énergie mutuelle élasto-diélectrique, W méc est l’énergie mécanique ou élastique et
Wdié est l’énergie diélectrique.
17
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
d31
k 31 =
ε T
s11
E
33
Mode transversal
d33
k 33 =
ε T
sE33
33
Mode longitudinal
d15
k15 =
ε T sE
11 44
Mode de cisaillement
2
k p = k 31
s
1 + 12
s11
Mode radial
18
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
19
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Un matériau ferroélectrique est divisé en régions dans lesquelles les dipôles électriques
sont orientés de façon aléatoire. Chaque région, appelée domaine, présente une polarisation
spontanée, homogène et uniforme. Les céramiques fabriquées à base de matériaux
ferroélectriques n’ont aucun moment dipolaire électrique global à l’échelle macroscopique. Un
tel milieu ne peut acquérir la propriété de piézoélectricité qu’après avoir subi un traitement
particulier, dit de «polarisation» (fig. I-5). Il s’agit de l’application d’un champ électrique externe,
continu et intense (de l’ordre de 20 kV/cm) pendant quelques minutes à une température
inférieure à celle de Curie Tc (200 °C < Tc < 400 °C), d'environ 100 °C. Par définition, Tc est la
température au dessus de laquelle le matériau perd sa polarisation spontanée [Die74].
Domaine
ferroélectrique
20
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Produits finaux
21
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Pour 0,45<x<0,55, on obtient un mélange équilibré des deux structures. C'est dans cet intervalle
que les propriétés piézoélectriques du PZT sont les meilleures (100 fois supérieures à celles du
quartz).
Les céramiques PZT sont appréciées pour leurs excellentes propriétés par rapport aux
autres composés mais elles sont rarement utilisées dans cette formulation simple. Elles sont
généralement modifiées par l’ajout de cations étrangers qui vont se substituer au Pb+2 en site A
de la pérovskite. C’est ce qu’on appelle le dopage.
Si le dopant est de valence inférieure à celle de l’ion substitué Pb+2 (Ka+1 ou Na+, etc.), le
dopage entraîne une augmentation du facteur de qualité, de la conductivité et une diminution
des coefficients de couplage et des pertes diélectriques. On parle alors de céramique dure. Si
par contre le dopant a une valence supérieure (La+3, etc.), le dopage entraîne des effets
contraires. On parle alors de céramique douce.
Dans des applications de puissance exigeant de faibles pertes énergétiques, l’utilisation de
céramiques dures garantit un bon rendement de conversion électromécanique. Les céramiques
douces s’intègrent plus couramment dans les dispositifs de moyenne ou faible puissance.
22
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Cristaux de
Cristaux Céramiques Polymères
synthèse
[Bou02] [LeD00] [Lef93]
Matériaux [Kob05]
Quartz-α PZN-
LiNbO3 BaTiO3 PZT PVF2
(SiO2) 4.5PT+1%Mn
Permittivité
diélectrique 4.5 29 3491 1200 200-4000 12
relative ɛr
Constante de
charge d33 2 6 542 180 40-750 20
10-12 (m/V)
Constante de
tension g33 50 20 20 17 15-40 190
10-3 (Vm/N)
Température de 573 1210 - 130 350 180
Curie TCurie (°C)
Coefficient de 0.1 0.1 0.48 0.4 0.4-0.75 0.14
couplage k
Coefficient de 105 - 106 54000 375 ≥ 500 60-2500 20
qualité Qm
23
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Grandeurs Grandeurs
mécaniques électriques
C
k C Raideur (k) Capacité (C)
i
Masse (m) Inductance (L)
m
m L Vitesse ( u ) Courant (i)
u Coefficient
V d’amortissement Résistance (R)
(α)
F Impédance Impédance
mécanique électrique
Zm=F/ u
Ze=V/i
Figure I-8. Analogie électromécanique avec à gauche les modèles rhéologiques et à droite les
définitions et les formules associées
24
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
travaux de Redwood [Red61], Brown et Carlson [Bro89], Leach [Lea94], Gonnard, Schmidt et
Brissaud [Gon06] et Hsueh [Hsu00]. Même si ces différents modèles présentent certains
avantages selon les applications, les modèles de Mason et KLM restent les plus utilisés dans la
communauté.
Z2 u
1
Z1
L Z2
I u F1
t 2
F1 F2 V C
w F2
1:N
Entrée électrique Sorties mécaniques
avec :
Z1=z0/jsinkL, Z2=jz0tan(kL/2) sont des impédances mécaniques, N=g33C/sD33 est un
transformateur idéal, C=(wL/t)ɛ33T(1-k233) est la capacité inter-électrodes. La vitesse de
propagation de l’onde selon la longueur est notée v, z0 est l’impédance acoustique du barreau :
z0=ρv wL, k est le nombre d’onde, u et u sont les vitesses particulaires sur les faces wt, F1 et
1 2
F2 sont les forces correspondantes. La fréquence de résonance est donnée par la relation
fr=(2n+1)f0 où f0 est la fréquence de résonance du mode fondamental avec f0 = v/(2L).
Z2 u
1
-C Z1
I Z2 u
2 F1
F2 V C
F2
1:N
Entrée électrique Sorties mécaniques
25
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
avec :
Z1=z0/jsinkL, Z2=jz0tan(kL/2), N=d31w/sE11 et C=(wL/t)ɛT33(1-k233) est la capacité inter-électrodes.
La vitesse de propagation de l’onde selon la longueur est notée v, z0 est l’impédance acoustique
du barreau z0=ρv wt, k est le nombre d’onde, u et u sont les vitesses particulaires sur les faces
1 2
wt, F1 et F2 sont les forces correspondantes. La fréquence de résonance est donnée par la
relation fr=(2n+1)f0 où f0 est la fréquence de résonance du mode fondamental avec f0=v/(2L).
26
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
fr ≠ f0
x
Couplage = k /(k + k)
Masse-ressort Si k>>k → couplage rigide (barre)
1 l Si k<<k → couplage souple fr = f0
f0 =
2π g
Couplage rigide
θ fr = f0
Pendule simple 1 l
f0 =
2π g
Couplage souple
fr ≠ f0
C R R
Réponse fréquentielle du système
R L
C L M L
C
1 1
Inductances proches : k ≈1
f0 = couplage critique.
2π LC
Inductances éloignées : k ≈0
couplage lâche.
27
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
C0 R0
L
28
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
29
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
Susceptance
1/R
f1
fs
C0 f2
LC
fp
0
fa Conductance
fr
On distingue :
- la fréquence de résonance fr et la fréquence d’antirésonance fa, définies là où la susceptance
est nulle,
- les fréquences f1 et f2 correspondant au minimum et maximum d’impédance,
1
- la fréquence de résonance de la branche motionnelle fs = ,
2π LC
C fp2 - fs2
- la fréquence fp dite de résonance parallèle telle que = ,
C0 fs2
Le circuit équivalent permet enfin d’introduire le facteur de qualité mécanique Qm qui représente
les pertes mécaniques dans le matériau.
Qm est donc le coefficient de surtension de la branche motionnelle et peut ainsi se relier :
30
Chapitre I. Généralités sur la piézoélectricité
- ∆f = largeur de bande à -3 dB, qui correspond à une réduction de l’amplitude par rapport à la
résonance dans le rapport 1/ 2 (fig. I-12).
ІYІ
∆f
Ym
3dB
Ym/ 2
fr fr fa f f
I-5/ Conclusion
Ce chapitre nous a permis de retracer l’histoire de la recherche sur la piézoélectricité
depuis sa découverte. Un intérêt particulier a été porté aux céramiques piézoélectriques de type
PZT utilisées dans la fabrication de nos transformateurs.
La mise en équations des phénomènes physiques mis en jeu demande des
connaissances en mécanique du solide, en électrostatique mais aussi en cristallographie. Les
relations mathématiques décrivant les propriétés électromécaniques dans un milieu
piézoélectrique ont été introduites et les circuits équivalents des résonateurs qui en découlent
ont été présentés. Enfin, la méthode de caractérisation des résonateurs piézoélectriques par
impédancemétrie a été décrite. L’état de l’art des transformateurs piézoélectriques est l’objet du
chapitre suivant.
31
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
32
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
II-1/ Généralités
II-1-1/ Introduction
En électronique, le volume des équipements est principalement déterminé par la taille
des composants passifs (capacités, inductances, transformateurs, etc.), il avoisine les deux
tiers du volume total. Les progrès réalisés en terme de miniaturisation des dispositifs dans ce
domaine se sont accrus ces dernières années. Ces équipements, embarqués au sein
d’appareils portables utilisés dans diverses applications telles que la téléphonie, le génie
médical, le génie électrique ou encore l’instrumentation, nécessitent des dispositifs d’adaptation
et de conversion d’énergie électrique de plus en plus petits et de plus en plus fiables, de
quelques watts à quelques dizaines de watts. Ils doivent également offrir de bonnes
performances en terme de gain et de rendement. Ces conditions ne pouvant pas être remplies
dans tous les cas par le transformateur électromagnétique classique du fait de son
encombrement, du risque lié à son caractère inflammable, de la génération de perturbations
électromagnétiques et de la difficulté à le miniaturiser, le transformateur piézoélectrique est
apparu comme la solution la plus adéquate par sa compacité, sa fiabilité et son efficacité.
Le tableau II-1 présente une comparaison entre le transformateur piézoélectrique et son
homologue électromagnétique.
Transformateur Transformateur
électromagnétique piézoélectrique
Matériaux Céramiques
Matériaux
magnétiques piézoélectriques
Fabrication Facile Précise
Structure
Volume - poids Grand - lourd Petit - léger
Configuration,
Elémentaire, unique Multiple
architecture
Gain en tension Quelques dizaines Quelques centaines
Courant à la sortie Elevé Faible
Isolation Bonne Excellente
Fréquence de travail Large Etroite
Rendement 80% 90% et plus
Dépendance de la charge Faible Forte
Performances
Bruit magnétique Elevé Aucun
Courants de
Pertes Mécaniques
Foucault - Effet Joule
Inflammable :
Risques Cassure
court - circuit
Durée de vie 10 ans et plus 10 ans
33
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
V1
V2
34
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
II-1-3/ Historique
L’émergence des transformateurs piézoélectriques coïncide avec le développement
dans les années 1950 des céramiques ferroélectriques appartenant à la famille cristalline des
Pérovskites. La première architecture fut proposée en 1956 et brevetée en 1958 par Charles A.
Rosen qui conçut une structure élévatrice de tension façonnée dans un barreau de titanate de
baryum (BaTiO3) qui trouve ses premières applications en tant que filtre passe-bande et
alimentation haute tension [Ros56]. Malgré le caractère novateur de cette technologie, le
transformateur piézoélectrique a été délaissé et n’a suscité que peu d’intérêt lors des années
qui ont suivi son invention.
Dans les années 70, des entreprises américaines et japonaises (Motorola, Denki Onkyo,
Matsushita, etc.) ont voulu utiliser les transformateurs piézoélectriques pour générer la tension
nécessaire dans le tube cathodique de la télévision. Dans les années 80, Siemens et General
Electric ont travaillé sur une éventuelle application des transformateurs piézoélectriques pour
déclencher la commande des commutateurs de puissance tels que le thyristor, mosfet, etc,
avec un découplage galvanique, mais sans succès. Il a fallu attendre la fin des années 80 et
l’amélioration significative des techniques de fabrication des céramiques piézoélectriques, pour
35
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
que le concept de Rosen soit révisé et orienté principalement vers l’utilisation des
transformateurs piézoélectriques dans l’alimentation des lampes à cathode froide pour les
écrans à cristaux liquides (CCFL) [Hem02].
Cette technologie n’a atteint un succès commercial que dans les années 90 quand
plusieurs entreprises japonaises décident d’introduire le transformateur piézoélectrique dans
des applications nécessitant des circuits électroniques miniaturisés [Lao02]. Actuellement, près
de 30 millions de transformateurs piézoélectriques sont vendus dans le monde chaque année
pour différentes applications et à des prix de plus en plus abordables.
L’optimisation du concept initial de Rosen, suite aux progrès réalisés dans la synthèse
des céramiques piézoélectriques [Che96], a donné naissance à une variété de transformateurs
de tension piézoélectriques depuis 20 ans. Le primaire et le secondaire sont polarisés dans un
bain d’huile avec des champs électriques de quelques kV/cm pendant quelques minutes (20mn)
sous une température de l’ordre d’une centaine de degrés [Fut99].
De dimensions millimétriques (volume total < 1cm3) et de poids légers (quelques
grammes), ils opèrent dans une gamme de fréquences allant de 1 kHz à 2 MHz, fournissent des
densités de puissance allant de 5 à 100 W/cm3 avec un rendement supérieur à 90% et délivrent
des tensions pouvant atteindre plusieurs milliers de volts [Cel99] et opérant dans une gamme
de température allant de - 40°C à 80°C [Zho09]. Depuis quelques années, des micro-
transformateurs de moins de 5mm de diamètre et de moins de 1mm d’épaisseur ont été
développés [Vas05].
En outre, on assiste ces dernières années à un accroissement spectaculaire de
l’utilisation des plaques piézoélectriques multicouches dans la fabrication des transformateurs
piézoélectriques [Kim95, Wan08, Shi05, Hu99, Saz99].
36
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
250
200
Nombre de publications
150
100
50
0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
Années
Figure II-3. Intérêt porté pour les transformateurs piézoélectriques des années 1970 aux années
2000
37
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
38
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
secondaire
primaire
39
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
cylindre piézoélectrique de hauteur plus faible que le rayon, séparés par une couche isolante (la
rigidité de cette couche assure un meilleur couplage entre le primaire et le secondaire) et
polarisés en épaisseur. Le primaire et le secondaire peuvent être des céramiques multi-
couches. Le transformateur radial peut aussi être composé d’un seul et même disque de
céramique piézoélectrique polarisé en épaisseur sur lequel des électrodes primaire et
secondaire concentriques sont déposées. La fréquence de résonance, correspondant au mode
radial, est inversement proportionnelle au rayon du disque.
secondaire
primaire
40
Auteur-Année [Cel99] [Hwa04] [Wan07] [Joo10] [Shi05] [Wan08 ]
[Guo08]
(13 couches) (7 couches)
Cristal
Matériau Céramique Cristal PNW- Céramique Cristal
PbMgNbO3Pb Céramique Céramique
Pb Zr Ti 0.5O3 PMN-PZT K0.5Na0.5 NbO3 PbMgNbO3PbTiO3
TiO3
Dimensions
3 23.4×2.7×2.4 16×5×1 21×6×1.2 20×4×2 42×12×1.2 31×4.7×2.4 20×4×2.8
Lwt (mm )
Fréquence de
142 214 126 33.8 85 100 97
résonance fr (kHz)
Facteur de qualité
1435 2041 1900 1585 1800
Qm
Gain 1100 à vide 80 à vide 25 à 100 kΩ 140 à vide 280 à vide 63 à 500 kΩ 100 à vide
96.2 83 95 92
Rendement %
Puissance fournie
0.45 0.7 0.5 5 sous 165 kΩ 0.5
(watt)
41
Auteur-Année [Ohn92] [Lee98] [Lee99] [Guo07c]
Dimensions
3
15×15×2.2 20×20×3.1 20×20×2.8 20×20×2.8 8.3×8.3×2.3
Lwt (mm )
3
Puissance fournie (watt) 16 W/cm 0.3 à 10Ω
42
Auteur-Année [Ho07] [Lao07] [Wan10a] [Koc99] [Lao04]
Structure
Dimensions
2
23.5×1 16 × 0.7 25.4 × 1 23.8× 2 45× 2
r*t (mm )
2 à 12 0.44 à 257Ω
2 à 22 charge 43 à 60
Gain Charge = 800Ω à 1 à 1000 Ω 1.56
1.4Ω à 20kΩ
10kΩ 3 à 10MΩ
43
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
Cette liste n’est pas exhaustive, il existe de nombreuses autres structures moins
communes, comme nous allons le voir ci-après. En effet, rien n’empêche de mettre à profit
d’autres couplages piézoélectriques afin d’exciter préférentiellement un mode mécanique et
d’en exploiter les performances.
- En 2008, Xue et al proposent une structure de Rosen modifiée [Xue08], dont les plus
grandes surfaces du primaire et du secondaire ne sont plus des rectangles mais des
trapèzes de dimensions différentes, de sorte qu’aux deux extrémités du transformateur,
la section w1t du primaire est différente de la section w2t du secondaire (fig. II-9). Les
résultats montrent que lorsque w2t est trois fois supérieur à w1t, le gain en tension
augmente de 30%.
44
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
Figure II-9. Transformateur piézoélectrique avec des sections «wt» variables [Xue08]
45
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
- Une structure inédite, exploitant le couplage en cisaillement k15 (voir tableau I-3) est
également proposée par Du [Du04] et Hu [Hu09]. Sur la figure II.12 est représentée une
structure rectangulaire sur laquelle est déposée une fine électrode centrale servant à
l'alimentation du transformateur, séparée des deux électrodes du secondaire par des
rainures isolantes. La polarisation est dirigée selon la longueur et l'application d'un
champ électrique qui lui est perpendiculaire occasionne, comme l'exige le couplage en
cisaillement, une déformation de la structure parallèle à la direction de polarisation.
Cette structure offre une densité de puissance de 53 W/cm3 et une puissance de sortie
de 169 watts avec un échauffement inférieur à 20°C pour [Du04] et un rendement
supérieur à 90% pour [Hu09].
46
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
47
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
Figure II-15. Evolution des géométries, des densités de puissance et du rendement des
transformateurs piézoélectriques [Mag06]
48
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
transformateur électromagnétique où ces deux paramètres sont quasiment constants sur une
large gamme de charges et de fréquences de fonctionnement. Les transformateurs
piézoélectriques ne se présentent donc pas comme des concurrents des transformateurs
électromagnétiques mais plutôt comme une solution complémentaire, pour de faibles
dimensions et de fortes densités de puissance. Grâce à leur compacité et à la simplicité de leur
structure, ils se prêtent à des applications bien spécifiques.
Les lampes fluorescentes à cathode froide sont utilisées comme sources de lumière
pour le rétro-éclairage des écrans LCD utilisés pour les ordinateurs portables. Ces lampes
requièrent une forte tension alternative, aussi bien à l’allumage (300V) qu’au régime établi
(120V) avec une puissance de 10 à 30 watts environ à une fréquence de 100 kHz [Bak05].
Ces lampes sont des lampes à décharge utilisant des gaz, par exemple le néon. Avant son
allumage, la lampe présente une haute impédance électrique, elle est vue par le secondaire du
transformateur piézoélectrique comme une charge résistive de valeur infinie (circuit ouvert).
Pour qu’une étincelle éclate entre deux électrodes séparées par une distance d et
entourées d’un gaz à la pression p, il faut les soumettre à une différence de potentiel Vs,
appelée potentiel disruptif ou de claquage, qui est une fonction du produit p.d et de la
température du gaz. C’est la loi de Paschen : Vs = f (p.d/T). Le tableau II-5 donne les valeurs
de la tension électrique minimale Vs nécessaire pour créer une étincelle dans différents gaz :
p*d
Gaz Vs (volt)
(torr.cm)
Air 327 0.56
Argon (Ar) 137 0.9
Hydrogène (H2) 273 1.5
Helium (He) 156 4.0
Oxygène (O2) 420 0.51
Protoxyde d’Azote (N2O) 418 0.5
Dioxyde de Soufre (SO2) 457 0.33
Hydrogène sulfuré (H2S) 414 0.6
Azote (N2) 251 0.67
49
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
50
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
Diode
électroluminescente
51
Chapitre II. Les transformateurs piézoélectriques : Etat de l'art
II-5/ Conclusion
Le transformateur piézoélectrique a fait l'objet de ce chapitre, son principe de
fonctionnement et ses caractéristiques ont été présentés ainsi que les différentes architectures
les plus couramment rencontrées. A l'issue de cette partie, les principaux domaines
d'application des transformateurs piézoélectriques sont exposés et les méthodes de
modélisations employées ont été introduites. Un intérêt particulier est porté à la modélisation du
transformateur de Rosen, il fait l'objet du prochain chapitre.
52
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
53
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
III-1/ Introduction
Les différents types de transformateurs piézoélectriques, par leur architecture, vibrent
selon des modes différents. Leur conception nécessite une bonne connaissance préalable de
leur comportement d'où la nécessité de disposer d’un modèle associé représentatif. Dans notre
cas, une modélisation du transformateur de Rosen est proposée afin de prédire de façon
théorique son comportement électrique et mécanique et de le caractériser à travers son gain en
tension, son rendement, sa puissance, sa vitesse particulaire (de déplacement), etc. La figure
III-1 est une représentation schématique du transformateur piézoélectrique de type Rosen
étudié ici. Il est de longueur totale L0, de largeur w et d'épaisseur t. Les longueurs respectives
du primaire et du secondaire sont notées L1 et L2. L'origine du repère du système de
coordonnées cartésiennes est située au centre de l'interface entre le primaire et le secondaire.
Le primaire, repéré dans l'intervalle -L1<x<0, est alimenté par une tension électrique sinusoïdale
d’amplitude V1 et de pulsation ω. Le secondaire, repéré dans l’intervalle 0<x<L2, voit apparaître
à ses bornes une tension électrique V2. L'électrode de sortie, repérée par l'abscisse x = L2, est
reliée à une charge d’impédance électrique notée Z.
Métallisation
z
y
Matériau
o x
Polarisation x3 x2 I2
x2
Axes cristallographiques x3
x1
x1
L1 L2
V1 w Z V2
t
T1, u1 T3, u3
Primaire Secondaire
0 L2 x
-L1
Axe de référence
54
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Dans une représentation à trois dimensions, en tenant compte des éléments égaux et
nuls des différents tenseurs et de la différence du sens de polarisation et donc des axes
cristallographiques dans le primaire et le secondaire (voir I-2-2), ces équations s'écrivent
comme indiquées dans le tableau III-1 respectivement pour le primaire et le secondaire en
accord avec les systèmes d’axes définis (fig. III-1) :
55
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Primaire Secondaire
S1 = sE11T1+sE12T2+sE13T3+d31E3 S1 = sD11T1+sD12T2+sD13T3+g31D3
S2 = sE21T1+sE22T2+sE23T3+d32E3 S2 = sD21T1+sD22T2+sD23T3+g32D3
S3 = sE31T1+sE32T2+sE33T3+d33E3 S3 = sD31T1+sD32T2+sD33T3+g33D3
S4 = sE44T4+d24E2 S4 = sD44T4+g24D2
S5 = sE55T5+d15E1 S5 = sD55T5+g15D1
S6 = sE66T6 S6 = sD66T6
D1 = εT11E1+d15T1 E1 = βT11D1-g15T5
D2 = εT22E2+d24T4 E2 = βT22D2-g24T4
D3 = εT33E3+d31T1+d32T2+d33T3 E3 = βT33D3-g31T1-g32T2-g33T3
56
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
E3 ≠ 0 et E1 = E2 = 0 au primaire et au secondaire
D3 ≠ 0 et D1 = D2 = 0 au primaire et au secondaire
- l’hypothèse des petites déformations est avancée. L'allongement total du
barreau est important mais toute déformation locale au sein du matériau reste
faible devant les dimensions géométriques du transformateur.
- les déplacements mécaniques u suivant l’épaisseur et la largeur du
transformateur sont négligés. De ce fait, seule la déformation suivant la
longueur du barreau est considérée. Il vient :
S1 ≠ 0 et S2 = S3 = S4 = S5 = S6 = 0, au primaire
S3 ≠ 0 et S1 = S3 = S4 = S5 = S6 = 0, au secondaire
- de la supposition précédente, il découle que seule la contrainte T, suivant la
longueur du barreau, est considérée. Il vient :
T1 ≠ 0 et T2 = T3 = T4 = T5 = T6 = 0, au primaire
T3 ≠ 0 et T1 = T3 = T4 = T5 = T6 = 0, au secondaire
- le transformateur piézoélectrique est supposé mécaniquement libre. Il ne subit
aucune contrainte mécanique externe sur ses six faces.
- les pertes diélectriques sont négligées.
- la rupture d’impédance à l’interface primaire-secondaire (due au changement
de vitesse) donne naissance à une onde longitudinale réfléchie dans le
primaire. Cette onde est négligée dans les calculs, d’autant plus que le
coefficient de réflexion est faible. Seule l’onde longitudinale transmise au
secondaire est prise en compte.
- La capacité statique théorique C2 du secondaire est calculée en supposant
l'existence d'une électrode placée à la jonction, parfaitement parallèle à
l’électrode placée à l’extrémité du secondaire.
k est le nombre d'onde k=ω/v, A et B sont les amplitudes respectives de l’onde progressive et
régressive.
57
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Primaire Secondaire
Vitesses de
1 1
v1 = v2 =
propagation ρs11
E
ρsD33
u1(x) = [A exp (jk1x) + B exp (-jk1x)] u3(x) = [A' exp (jk2x) + B' exp (-jk2x)]
Déplacements
mécaniques exp (jωte) exp (jωte)
Champs,
V1 V2 ∂D 3
potentiels et E3 = I2 = = tw
courants t Z ∂t e
électriques
58
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
59
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Hypothèses simplificatrices
Figure III-2. Organigramme décrivant les étapes de la modélisation 1D suivant deux voies
60
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
I2
V1 C1 Z2 Z'2 C2 Z V2
1 : N1 1 : N2
- Z1=z0/jsin(k1L1)=z0/jsinθ1 et Z2=jz0tan(k1L1/2)=jz0tan(θ1/2)
- N1=d31w/s E11 et N2=g33C2/s D33
- C1=ε33T(1-k231)(wL1/t) et C2=ε33T(wt/L2)(1-k233)
- Z'1=z'0/jsin(k2L2)=z'0/jsinθ2 et Z'2=jz'0tan(k2L2/2)=jz'0tan(θ2/2)
- z0 est l’impédance acoustique du primaire : z0=ρv1wt
- z'0 est l’impédance acoustique du secondaire : z'0=ρv2wt
- k1 et k2 sont les nombres d'onde dans le primaire et le secondaire
respectivement
- Z est l'impédance de charge insérée en parallèle avec la capacité C2
61
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
ε 33
T
/ ε 0 (permittivité diélectrique relative) 3400 -
62
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Tout d’abord, il est nécessaire de prendre en compte les pertes mécaniques dans le
matériau. En effet, l’amplitude des ondes lorsqu’elles se propagent dans un matériau réel
diminue au cours de la propagation et le coefficient d’atténuation croit avec la fréquence. Pour
ce faire, une représentation complexe des nombres d’onde est considérée. La partie réelle est
identique au nombre d’onde d’un matériau sans perte et la partie imaginaire est caractéristique
des pertes du matériau qui, à la résonance, sont d’origine majoritairement mécanique. Il revient
à considérer, dans toutes les expressions relatives à la figure III-3, des nombres d’onde
complexes dont la partie imaginaire ne peut provenir que d’une vitesse complexe (k = ω/v).
Cette dernière est reliée directement aux constantes et aux souplesses mécaniques qui, dans
notre cas, sont sE11 et sD33. Il faudra considérer que les paramètres élastiques complexes sont
de la forme [Bri07] :
j j
s11
E*
= s11
E
( 1+ ) et s D33* = s D33( 1 + ) III-13
Qm Qm
Dans l’hypothèse d’un facteur de qualité mécanique élevé (Qm>>1), les vecteurs d’onde
complexes k1* et k2* du primaire et du secondaire s’écrivent :
j k *2 = k 2 (1 -
j
k 1* = k(1 1 - ) et ) III-14
2Q m 2Qm
63
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
1
ZD =
jC 2ω III-18
- jz'0 1
ZB = −
2N tan(k 2L 2 / 2) jC 2ω
2
2
*
III-19
* *
jz 0 z'0 tan(k L / 2) tan(k L 2 / 2)
ZE = 1 1 2
60
Qm = 60, L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm
88.6kHz 95.6kHz
50 82.8kHz 98kHz
40
Gain
30
20
10
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) x 10
5
64
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
L1 , L2 , w , t (mm) 9 , 9 , 3 , 1.5
Tableau III-4. Gain et fréquence de résonance des quatre premiers modes de vibration
2500 L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm Qm = 60, w = 3mm, t = 1.5mm Qm = 60, w = 3mm, t = 1.5mm
L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm 2
2.1 160
2000 1.8
140
2 1.6
1500 120
Gain
Gain
1.4
1.9
100 1.2
1000
1.8
80 1
500 1.7 0.8
60
0.6
0 1.6 40
0 500 1000 1500 2000 2500 0 500 1000 1500 2000 2500 5 10 15 20 25 30 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12
Qm Qm L (mm) 5 1/L (mm-1)
5
x 10 x 10
2.2
Fréquence de résonance (Hz)
60 160
Fréquence de résonance (Hz)
2.2
Qm = 60, L = 9mm, t = 1.5mm Qm = 60, L = 9mm, t = 1.5mm Qm = 60, L = 9mm, w = 3mm Qm = 60, L = 9mm, w = 3mm
140
2.1 2.1
55 120
2 2
100
Gain
Gain
50 1.9 80 1.9
60
1.8 1.8
45 40
1.7 1.7
20
40 1.6 0 1.6
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4 0 0.5 1 1.5 2 0 2 4 6 8 10
w (mm) w (mm) 1/t (mm-1) t (mm)
Figure III-5. Influence du coefficient de qualité Qm et des dimensions sur le gain et la fréquence
de résonance du transformateur fonctionnant à vide (mode2)
65
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Il sera démontré, dans la suite dans ce chapitre, qu’il est possible de trouver une
expression analytique du gain à vide grâce à une simplification du circuit équivalent, ce qui
nécessite des approximations supplémentaires.
Z étant infinie, le courant I2 circulant dans Z est nul et par conséquent la puissance et le
rendement le sont aussi.
66
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Sur la figure III-6-a, on note que le gain diminue de façon considérable avec la
diminution de la valeur de l’impédance de charge Z. Il diminue de façon abrupte pour des
valeurs de Z inférieures à 10 MΩ et sature (gain à vide) pour les valeurs les plus élevées. La
fréquence de résonance présente une courbe similaire (fig. III-6-b). La charge électrique n’a
que très peu d’influence sur le déphasage entre V1 et V2 qui reste quasiment constant, autour
de 92° (fig. III-6-c). La figure III-6-d montre que la puissance maximum fournie à la charge est
atteinte pour une valeur de Z égale à 2 MΩ. Théoriquement, cette valeur devrait représenter
l’impédance interne du transformateur considéré comme une source ou un générateur de
tension Eg avec une résistance interne r. Finalement, le rendement atteint une valeur maximum
de 42 % (fig. III-6-e). Cette valeur peut paraître faible mais si l'on considère une céramique
piézoélectrique possédant un bon coefficient de qualité (>1000), son rendement dépassera les
85 % (fig. III-7), comme [Jeo99a] peut l'illustrer.
67
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
100
Qm = 60
Qm = 300
80 Qm = 600
Qm = 1000
Rendement (%)
Qm = 2000
60
40
20
0 5 6 7 8
10 10 10 10
Z (Ω)
Figure III-7. Influence du coefficient de qualité Qm sur le rendement du transformateur (mode2)
68
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
-3
x 10
1.8
mode 2
YPSCO Qm = 60, L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm
1.6 28 kHz
YPSCC
Module de l'admittance YP (Ω-1)
1.4 mode 1
1.2 mode 4
1
mode 3
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) x 10
5
YSPCC
1.4
1.2 mode 1
0.8
0.6
mode 3
0.4
mode 4
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) x 10
5
69
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Tableau III-5. Fréquences de résonance des quatre premiers modes de vibration, primaire
et secondaire en condition de court-circuit et circuit ouvert
Tous les tracés de cette première approche ont été obtenus à partir d'expressions
longues des différentes caractéristiques tirées d'un circuit électrique contenant de nombreuses
impédances. Il est fréquent dans la littérature de trouver un circuit équivalent simplifié. Nous
allons détailler cette approche en précisant les approximations effectuées. Puis nous
comparons les résultats avec le circuit initial.
Le circuit électrique équivalent de la figure III-3 peut être simplifié en suivant les étapes
suivantes. D’abord, le circuit en «π» encadré sur la figure III-3 est remplacé par un circuit en
«T» (figure III-10).
70
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Z2 Z'2 Za Zb
Z2 Z'2
Zc
Circuit en T
Circuit en π
( Z 2 + Z'2 )Z 2 Z 2 z θ
Za = = = j 0 tan 1 III-21
2( Z 2 + Z'2 ) 2 2 2
Z1 Za Zb Z'1 -C2
V1
C1 Zc C2 Z V2
1 : N1 1 : N2
71
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
z0 z'0
ZA = - j et ZB = - j III-25
θ 2 tan θ 2
2 tan 1
2
D’où le schéma électrique représenté sur la figure III-12
ZA ZB -C2
V1 C2 Z V2
C1 Zc
1 : N1 1 : N2
Ensuite, le schéma encadré sur la figure III-12 peut être modifié, comme sur la figure III-13, en
utilisant la transformation de Norton :
ZA Zα
Zc Zβ
1:η
Figure III-13. Transformation de Norton
avec :
Z A ZC et ZC III-26
Zα = η=
Z A + ZC Z A + ZC
Le circuit électrique équivalent au transformateur devient donc celui de la figure III-14 :
Zα ZB -C2
V1 C Zβ C2 Z V2
1
1 : N1 1:η 1 : N2
Figure III-14. Circuit obtenu après application de la transformation de Norton
72
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
θ1 θ
jz 0 z'0 tan tan 2
z0 2 2
Zβ = - j III-27
θ1 θ1 θ
2 tan 2( z 0 tan + z`0 tan 2 )
2 2 2
θ1 θ2
jz 0 jz 0 z'0 tan 2 tan 2
θ θ θ
2 tan 1 2( z 0 tan 1 + z'0 tan 2 )
Zα = 2 2
2 III-28
θ1 θ2
jz 0 jz 0 z'0 tan 2 tan 2
+
θ θ θ
2 tan 1 2( z 0 tan 1 + z'0 tan 2 )
2 2 2
θ1 θ2
jz 0 z'0 tan 2 tan 2
θ θ
2( z 0 tan 1 + z'0 tan 2 )
η= 2 2 III-29
θ1 θ2
jz 0 jz 0 z'0 tan 2 tan 2
+
θ1 θ1 θ2
2 tan 2( z 0 tan + z'0 tan )
2 2 2
Cette approximation est plus au moins justifiée dans le cas des céramiques
piézoélectriques. Elle est d’ailleurs largement utilisée dans la modélisation des transformateurs
par les auteurs [Lin97, Sye01, Mez06] qui considèrent que la structure est un milieu homogène,
constituée de deux résonateurs symétriques. Le tableau III-4 présente le rapport des vitesses
dans le primaire et le secondaire v2/v1 pour un transformateur de Rosen fabriqué avec une
céramique de type PZT [Cer, Fer].
73
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Le rapport v2/v1 varie entre 0.5 et 1.41 passant par des valeurs proches de 1. Dans ce
travail, nous nous sommes intéressés à la céramique P191 pour laquelle le rapport des vitesses
est égal à 1.34.
En posant :
Zδ = Zα + ZB III-32
74
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Zδ -C2
V1 C1 Zβ C2 Z V2
1 : N1 1:η 1 : N2
Figure III-15. Circuit électrique équivalent simplifié avec θ1 = θ2 et z0 = z'0
N1
l’impédance Zδ au primaire du transformateur de rapport N2 et en posant : N3 η
= , le circuit
N2
électrique équivalent prend la forme suivante :
Zδ/N22 -C2
V1 C1 C2 Z V2
Zβ/N21
1 : N3
Figure III-16. Circuit électrique équivalent simplifié avec les impédances ramenées
au primaire et au secondaire
Dans ces conditions, comme dans le cas des résonateurs couplés symétriques, on peut
considérer que la fréquence de résonance du système est la fréquence de chaque résonateur
vibrant séparément. Le primaire et le secondaire sont mécaniquement rigidement liés,
symétriques. La fréquence de résonance du transformateur est alors confondue avec la
fréquence de résonance du primaire et secondaire seuls (fr= v/2L) correspondant à un angle
θr=2πfr L/v=π.
75
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
2 θ
tan ( 2 ) - 2
lim Zβ = lim jz 0 =∞ III-36
θ →θr θ →θr θ
4 tan
2
θ
tan2( )
lim η = lim 2 =1 III-37
θ
θ →θr θ →θr
tan2( ) - 2
2
2 θ
z0 tan ( 2
)- 1
z0
lim Zδ = lim = lim III-38
θ θ θ
θ →θr θ →θr
j tan tan2( ) - 2 θ →θ r j tan
2 2 2
Zδ
Au voisinage de la résonance, c’est à dire pour θ=θr(1+ε), ε proche de 0, l’impédance se
N22
z0
réduit au terme dont le développement limité autour de θr au premier ordre
2 θ(r 1 + ε )
N2 j tan
2
donne :
Zδ jz 0 πε
= III-39
N22 2N22
4N22
Cr = III-42
πz 0ωr
πz 0 masse
Lr = 2
= III-43
4N2ωr 4N22
Lr, dont l’unité est le kilogramme, est l’inductance qui représente la masse du matériau. Cr
représente l’élasticité du matériau.
Jusqu'ici, toutes les relations et tous les schémas électriques équivalents représentés
dans le circuit simplifié supposent des matériaux piézoélectriques parfaits, c’est à dire, n’ayant
76
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
pas de pertes mécaniques. En réalité, les matériaux piézoélectriques sont le siège de pertes
mécaniques non négligeables du fait de la génération d’ondes élastiques. C’est pour cela que
nous devons insérer dans le circuit électrique une résistance traduisant ces pertes. Elle a pour
expression R=Lrωr/Qm.
Finalement, le circuit électrique équivalent, valable au voisinage de la résonance, est
représenté par le schéma de la figure III-17 :
Lr Cr -C2
i1 R i2
Branche motionnelle
V1 C1 C2 Z V2
1 : N3
Branche statique Branche statique
du primaire du secondaire
V2 4k c2 L III-44
Gain = = 2 × Qm ×
V1 π t
- d31g33
où k 2c = E
III-45
s11
77
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
4 Y E g33 d31 L
[Cel99] Gain = × × Qm × 76
π2 2
1 - k 33 t
4 d31g33 L
Expression III-44 Gain = × E × Qm × 43
π 2
s11 t
Le tableau III-7 montre que pour un même matériau et avec les mêmes approximations
considérées, les expressions analytiques du gain vide proposées dans la littérature et dans ce
travail semblent différentes. En réalité il s’agit des mêmes relations, mais lors du
développement des calculs, les auteurs ont utilisé différentes relations théoriques entre les
différentes constantes piézoélectriques, élastiques et diélectriques (cf. les équations I-9 à I-12
et le tableau I-4). Comme ces relations ne sont pas vérifiées numériquement avec les valeurs
des constantes issues des documentations des fabricants (par exemple, le tenseur sD n'est pas
s
exactement égal à l'inverse du tenseur cD, aussi, ε 33 T
( 1 − k 33
n'est pas exactement égal à ε 33 2
)), il
en résulte des résultats numériques différents.
78
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
a) b)
60
Circuit non simplifié 50
Circuit non simplifié
Circuit simplifié Circuit simplifié
50
40
40
30
Gain
Gain
30
20
20
10
10
0 0
4 5 6 7 8
1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 10 10 10 10 10
Fréquence (Hz) x 10
5
Z (Ω)
Figure III-18. Comparaison du gain au second mode, a) gain à vide, b) gain pour un
transformateur chargé, avec le circuit équivalent complet (en trait plein) et simplifié (en pointillé)
-3 a) -4 b)
x 10 x 10
2 1.8
Qm = 60, L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm Qm = 60, L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm
Module de l'admittance YP (Ω )
Module de l'admittance YS (Ω )
-1
-1
1.6
0.6
0.5
0.4
0.2
0 0
1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2
5 5
Fréquence (Hz) x 10 Fréquence (Hz) x 10
Figure III-19. Comparaison de l'admittance au second mode, a) admittance du primaire, b)
admittance du secondaire, avec le circuit équivalent complet (en noir) ou simplifié (en rouge)
III-5-4/ Conclusion
Cette première démarche de modélisation unidimensionnelle, basée sur un circuit
électrique équivalent, est un moyen efficace de caractérisation du transformateur de Rosen.
Ses caractéristiques dépendent des dimensions, de la fréquence et de l’impédance de charge.
Il a été montré également qu’il est important de tenir compte du caractère non-symétrique du
transformateur de Rosen (v1 ≠ v2). En effet, l'utilisation du circuit électrique équivalent simplifié
conduit à des écarts de 14 % sur le gain à la résonance et de 16 % sur la fréquence de
résonance.
79
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Pour le primaire, on a :
Pour le secondaire, on a :
1 ∂u3 ( x )
S3 = sD33 T3 + g33 D3 d’où T3 ( x ) = ( - g33D 3 )
sD33 ∂x
En dérivant u1 et u3 (cf. tableau III-2) par rapport à x, on a :
- au secondaire : T3 ( x ) = 1D jk 2 A ' exp( jk 2 x) - jk 2B' exp(-jk 2 x) - g33 V2 III-47
s 33 jωtwZ
A, B, A', B' sont les amplitudes des ondes progressives et régressives dans le primaire et le
secondaire respectivement.
g33 2
T
D + β 33 L 2
1 + s 33 V = g33 [A(( jk L ) - 1) + B(exp( jk L ) - 1)]
twjωZ 2 sD33 2 2 2 2
80
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
2
g33 T 1 wt
Comme : + β33 = s , l’équation précédente devient : ( C 2 = ε s )
sD33 ε L2
1
V2 = D [A ' (exp( jk 2L 2 ) - 1) + B' (exp( jk 2L 2 ) - 1)]
g33
1 + III-48
jC 2ωZ s 33
A l'aide des équations III-8, III-46, III-47, les quatre équations traduisant les conditions aux
limites imposées précédemment (éq.III-9 à éq.III-12) et l'équation III-48 fournissent un système
linéaire de cinq équations à cinq inconnues :
• T1(-L1) = 0 ⇒ jk 1 jd V
E
A exp( − jk 1L1 ) - Bexp(jk 1L1 ) + 31 1 = 0 III-49
s11 k 1t
g33
• T3(L2) = 0 ⇒ jkD2 A ' exp( jk 2L 2 ) - B' exp(-jk 2L 2 ) + V2 = 0 III-50
s 33 k 2 ωtwZ
k1 jd V k g33
• T1(0) = T3(0) ⇒ E
A - B + 31 1 = D2 A ′ - B′ + V2 III-51
s11 k 1t s 33 k 2 ωtwZ
1
V2 = D [A '(exp( jk 2L 2 ) - 1) + B'(exp( jk 2L 2 ) - 1)]
g33
• 1 + III-53
jC 2ωZ s 33
Les cinq inconnues (soulignées dans les équations) sont la tension de sortie V2 et les
amplitudes A, B, A' et B'.
En posant :
d31 g33 k sE z' v
θ1 = k1L1 , θ2= k2L2, λ = , μ= , β = 2 D11 = 0 = 2 et δ = C2ωZ
k1t k 2ωtwZ k1s33 z0 v1
81
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
•
g33 g
+ B'(cosθ2 - jsinθ2 - 1) D33 - (1+
1 )=0
A'(cosθ2 + jsinθ2 - 1) D
s33 s33 δ j
III-61
βcosθ 1 − j sin θ 1 − βcosθ 1 − j sin θ 1 βμcosθ 1 A ' jλV1 (cos θ 1 − 1)
cosθ 2 + j sin θ 2 − cosθ 2 + j sin θ 2 μ B' = 0
g g 1 V2
(cosθ 2 + j sin θ 2 − 1) D33 (cosθ 2 − j sin θ 2 − 1) D33 − 1− 0
jδ
s 33 s 33
1
∆=2ξβμcosθ1(1-cosθ2)-2μξ(βcosθ1cosθ2-βcosθ1-sinθ1sinθ2)-2j( 1 +δ )(βcosθ1sinθ2+sinθ1cosθ2)
j
III-62
Le rapport de transformation V2/V1 doit être sans dimension. Après vérification des
dimensions de toutes les quantités présentes dans ce rapport, nous pouvons l’écrire autrement.
Comme le produit λξ et le facteur β sont sans dimension, la quantité entre crochets au
dénominateur de V2/V1 doit être sans dimension. Comme H est sans dimension et comme dans
δ=(C2ωZ) apparaît l’impédance de charge Z, l’expression de la quantité entre crochets après le
signe +, doit être le rapport de deux impédances électriques Z0/Z. En conséquence, mis à part
la quantité entre crochets, le reste, sans dimension, de l’expression de V2/V1, ne peut
représenter que le rapport de transformation N0 d’un transformateur idéal.
82
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
V2 N0
D’où, = III-65
V1 1 + Z 0
Z
λξ(1 - cos θ1 ) × (1 - cos θ 2 )
Avec : N0 = III-66
(β cos θ1 sin θ 2 + sin θ1 cos θ 2 )
Z0
V1 Z V2
1 : N0
k c2
En remplaçant (λξ) par - , l’expression III-66 devient :
k1t
83
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Cette expression est bien différente de celle obtenue par l’approche circuit équivalent (III-15).
Voyons s’il est possible, en la simplifiant, d’aboutir à l’expression III-44.
Pour aboutir à une expression analytique simple du gain, plaçons-nous dans les mêmes
conditions de calcul que pour l’étude par un circuit électrique équivalent simplifié (i.e β=1
puisque v1=v2=v) et (L1=L2=L, θ*1=θ*2=θ*)
En posant Ω = θ , on a :
2Q m
k c2 [(1- cos θ )r
2
- Ωr2 sin 2 θr ]
2
+ 4Ωr2 sin 2 θr (1 - cos θr )2
N0 = × III-70
kr t sin 2 2θr + 4Ωr2 cos 2 2θr
D’où, pour θr = π :
V2 4 L
Gain = = N0 = 2 k c2Qm III-71
V1 π t
kc est le coefficient de couplage défini dans la première partie de ce chapitre (éq. III-45). Ce
résultat montre qu'en se plaçant dans les mêmes conditions que dans la partie III-5-2,
l’expression III-71 du gain obtenue ici est identique à celle trouvée précédemment (éq. III-44).
84
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
égale à P=E2R/(r+R)2. Cette puissance passe maximum pour R=r, on parle alors d’adaptation
d’impédance, (fig. III-21-b).
r r
2
P = max = E /4R
E E (R=r) R
85
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
6
x 10
2.5 2
a) Q = 60, L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm
m
b) Qm = 60, L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm
2
Phase de Z (rad)
Module de Z (Ω)
1
0
1.5
0
0
1
0.5 -1
0 -2
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) 5 Fréquence (Hz) 5
6
x 10 6
x 10
x 10 x 10
3 1.5
c) d)
0
0
2 0.5
1.5 0
1 -0.5
0.5 -1
0
-1.5
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) 5 Fréquence (Hz) 5
x 10 x 10
Figure III-22. Evolution de l'impédance Z0 en fonction de la fréquence: a) module de Z0, b)
phase de Z0, c) partie réelle de Z0, d) partie imaginaire de Z0
k c2 s w
Gain = Z 2 ε 33 π III-73
k 33 L ρs11
E
Une résolution sous Matlab du système d'équations (III-57 à III-61), fournit les inconnues
A, B, A', et B', ce qui permet de tracer l’évolution des déplacements mécaniques u1 (au
∂u
primaire) et u3 (au secondaire) ou de la vitesse particulaire u
= aux extrémités du
∂t
transformateur, à x=-L1 et x=L2, en fonction de la fréquence à vide (fig. III-23) ou en fonction de
la charge Z à la fréquence de résonance fr d'un mode de vibration donné (fig. III-24).
86
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
-8
x 10
4.5
2.5
1.5 mode 2
0.5 mode 3
mode 4
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) 5
x 10
14
12
10
0 4 5 6 7 8
10 10 10 10 10
Z(Ω)
Les résultats montrent que les déplacements mécaniques atteignent leur valeur
maximum exactement aux fréquences de résonance du gain. Les amplitudes sont de l'ordre de
43 nm et 12 nm au premier et au second mode respectivement. Elles sont très faibles au
troisième et au quatrième mode (2 nm). Bien que ces valeurs soient faibles, elles demeurent
mesurables avec un vibromètre laser. Ici, le caractère non symétrique de la structure apparait
au premier mode où les amplitudes des déplacements mécaniques aux extrémités du
transformateur ne sont pas égales. Pour le transformateur chargé, la variation de la vitesse
particulaire en fonction de la charge Z a la même allure que celle du gain.
87
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
-8 -8
x 10 x 10
5
mode 1 mode 2
4
|u(x)| (m)
|u(x)| (m)
1
3
2
0.5
1
0 0
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
x (mm) x (mm)
-9 -9
x 10 x 10
1.2 1
1 mode 3 mode 4
0.8
|u(x)| (m)
|u(x)| (m)
0.8
0.6
0.6
0.4
0.4
0.2 0.2
0 0
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
x (mm) x (mm)
Figure III-25. Variation, à vide, du module du déplacement mécanique en fonction de la
position x
88
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
a) b)
60
60 Circuit équivalent Représentation matricielle
Z = infinie
50
50
40
40
Gain
Gain
30
30 Z = 2.2 MΩ
20
20
10
10 Z = 680 kΩ
Z = 180 kΩ
Z = 56 kΩ
0 0
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 1.4 1.6 1.8 2 2.2
5
Fréquence (Hz) x 105 Fréquence (Hz) x 10
60
Circuit équivalent
50
Représentation matricielle
40
Gain
30
20
10
0
4 5 6 7 8
10 10 10 10 10
Z (Ω)
|Z0|
2
|1/YSPCC|
1.5
0.5
0
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) 5
x 10
89
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
La comparaison entre les deux démarches employées dans cette étude pour la
caractérisation d'un transformateur de Rosen montre un parfait accord. Ceci confirme qu’il s’agit
du même modèle 1D analytique formulé de deux façons différentes (circuit équivalent ou
formulation matricielle). Bien sûr, une étude expérimentale reste nécessaire pour connaître les
limites de validité du modèle analytique 1D, ce qui fera l’objet du chapitre 5.
Pour un primaire de longueur donnée (L1 = 9 mm, et w = 3 mm, t = 1.5 mm), la valeur
idéale (pour un gain et un rendement maximums) de la longueur du secondaire est L2 = 16mm.
Le gain passe de 51 à 71 et le rendement de 43 % à 54 %. En pratique, la fabrication ou
l'usinage du transformateur reste conditionné par le bon déroulement des opérations de
découpage et de polarisation du barreau piézoélectrique selon la longueur. Cependant, au delà
du stade de la faisabilité expérimentale, se pose la question de savoir quelle confiance accorder
aux résultats trouvés dans ce chapitre ? En plus des dimensions, le modèle analytique 1D
contient des paramètres d'entrée ( s11
E
, sD33 , Qm, d31, ρ, g33ε
, T
33 , k33 et k31) dont les valeurs sont
fournies par le fabricant qui les a déterminées expérimentalement. Elles présentent donc une
incertitude, et il est pertinent de faire une étude de sensibilité. L'objet de la démarche suivante
est de déterminer quels sont les paramètres d'entrée qui influencent le plus les résultats du
modèle 1D analytique et cela pour le transformateur fonctionnant à vide et pour le
transformateur chargé.
90
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
91
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
III-9-3/ Effet de la variabilité des paramètres d'entrée sur les caractéristiques d'un
transformateur non chargé
Les figures III-30 et III-31 représentent respectivement l'effet de la variabilité des
dimensions du transformateur (L, w, et t) ainsi que de huit constantes du matériau P191 (sE11,
sD33, d31, g33, Qm, ρ, ε33
T
et k33) intervenant dans le modèle unidimensionnel sur le gain et la
fréquence de résonance du second mode du transformateur (il est à noter que les résultats sont
similaires pour les trois autres modes). Le tableau III-8 résume, en pourcentage, l'effet de la
variabilité de ces onze paramètres d'entrée sur les caractéristiques du transformateur (gain et
fréquence de résonance). On remarque que l'influence de la variabilité des dimensions est peu
significative. On remarque que la variabilité de trois paramètres (Qm, d31, g33) agit sur le gain
seulement pendant que la variabilité des deux paramètres, ρ et sD33 , agit sur la fréquence de
E
résonance seulement. La variabilité du paramètre s11 agit sur les deux grandeurs de sortie alors
70
L-0.1mm, w-0.1mm, t-0.1mm
L, w, t L = 9mm , w = 3mm , t = 1.5mm
60
L+0.1mm, w+0.1mm, t+0.1mm
50
40
Gain
30
20
10
0
1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2 2.1 2.2
Fréquence (Hz) x 10
5
92
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
70 60
0.8*s11 0.8*s33
60 s11 s33
50
1.2*s11 1.2*s33
50
40
Gain 40
Gain
30
30
20
20
10
10
0 0
1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2 2.1 2.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2
Fréquence (Hz) x 10
5 Fréquence (Hz) x 10
5
70 70
0.8*d31 0.8*g33
60 d31 60 g33
1.2*d31 1.2*g33
50 50
40 40
Gain
Gain
30 30
20 20
10 10
0 0
1.4 1.6 1.8 2 2.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2
Fréquence (Hz) x 10
5
Fréquence (Hz) x 10
5
70 60
0.8*Qm 0.8*ρ
60 Qm 50 ρ
1.2*Qm 1.2*ρ
50
40
40
Gain
Gain
30
30
20
20
10 10
0 0
1.4 1.6 1.8 2 2.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4
Fréquence (Hz) x 10
5 Fréquence (Hz) x 10
5
60 60
0.8*ε33 0.8*k33
50 50
ε33 k33
1.2*ε33 1.2*k33
40 40
Gain
Gain
30 30
20 20
10 10
0 0
1.4 1.6 1.8 2 2.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2
Fréquence (Hz) x 10
5 Fréquence (Hz) x 10
5
Figure III-31. Effet de la variabilité des constantes du matériau sur le gain à vide
et la fréquence de résonance du transformateur (mode2)
93
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Variabilité des constantes Effet sur le gain Effet sur la fréquence de résonance
Dimensions : L w t (± 0.1 mm) ±6% ±1%
Qm, d31, g33 (± 20 %) ± 20 % aucun
ρ, sD33 (± 20 %) aucun entre -8 % et 11 %
E
s11 (± 20 %) ± 20 % entre -5 % et 4 %
Tableau III-8. Effet de la variabilité des paramètres sur le gain et la fréquence de résonance du
transformateur, fonctionnant à vide (mode 2)
III-9-4/ Effet de la variabilité des paramètres d'entrée sur les caractéristiques d'un
transformateur chargé
Etudions à présent l'influence de la variabilité des paramètres d'entrée sur le gain et cela
pour un transformateur chargé par une impédance électrique Z. Puisque ε33
T
et k33 interviennent
ensemble dans le calcul de la capacité du secondaire C2, il est possible d’étudier leur variabilité
à travers la variabilité de la capacité C2. Une variation de ± 20 % des deux paramètres ε33
T
et k33
fait ici varier la capacité C2 d’un facteur 0,5 à 2,5 par rapport à la valeur initiale de C2.
L'effet de la capacité C2 est représenté sur la figure III-33. A très forte et très faible
charge Z, les résultats sont indépendants de C2. Pour les valeurs intermédiaires de Z, le gain et
la fréquence de résonance dépendent fortement de C2.
94
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
Figure III-32. Effet de la variabilité des paramètres d'entrée sE11, sD33, d31, g33, Qm et ρ sur
le gain du transformateur chargé (mode2)
5
60 x 10
C2 = 0.5*C2initiale 1.85 C2 = 0.5*C2initiale
C2 = 1*C2initiale C2 = 1*C2initiale
Fréquence de résonance (kHz)
50
C2 = 1.5*C2initiale 1.8 C2 = 1.5*C2initiale
C2 = 2*C2initiale C2 = 2*C2initiale
40 1.75
C2 = 2.5*C2initiale C2 = 2.5*C2initiale
1.7
Gain
30
1.65
20
1.6
10
1.55
0
3 4 5 6 7 8
1.5 3 4 5 6 7
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Z(Ω) Z(Ω)
95
Chapitre III. Modélisation analytique unidimensionnelle du transformateur de Rosen
15
C2 = 0.5*C2initiale
0 4 5 6 7 8
10 10 10 10 10
Z (Ω)
Figure III-34. Effet de la variabilité de la capacité C2 sur la vitesse de déplacement
au second mode du transformateur chargé
60 150
L = 9 mm w = 1.5 mm t = 0.5 mm
L = 15 mm w = 3 mm t = 1 mm
100 L = 25 mm 40 w = 5 mm t = 1.5 mm
100
Gain
Gain
Gain
50 20 50
0 4 5 6 7 8
0 0 4
4 5 6 7 8 5 6 7 8
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Z (Ω) Z (Ω) Z (Ω)
Figure III-35. Effet de la variabilité des dimensions sur le gain au second mode du
transformateur chargé
III-10/ Conclusion
Dans ce chapitre, une étude théorique du transformateur de Rosen a été menée de
façon analytique et sous certaines hypothèses, la principale étant le fonctionnement
unidimensionnel. Un certain nombre de conclusions a été tiré de cette étude unidimensionnelle:
- la réponse du transformateur et ses performances sont largement dépendantes de la
fréquence de fonctionnement, des propriétés du matériau utilisé, des dimensions et de la
charge connectée au secondaire,
- il est important de tenir compte de la différence de la vitesse de propagation de l'onde dans le
primaire et le secondaire,
- l'étude de sensibilité est importante car elle permet de déterminer quels sont les paramètres
les plus influents sur les résultats.
Néanmoins, les conditions de validité de l'approximation 1D doivent être quantifiées. La
simulation numérique en trois dimensions a donc été effectuée afin de prévoir le comportement
du transformateur en l’absence des hypothèses énoncées au paragraphe III-3. Ce travail fait
l'objet du chapitre suivant.
96
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
97
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
IV-1/ Introduction
La simulation numérique est une méthode de calcul permettant de résoudre un
problème physique à partir d'une représentation discrétisée. Elle s'appuie sur la mise en œuvre
des modèles théoriques capables de décrire le fonctionnement d'un système complexe et de
prédire son évolution. La méthode numérique permet également d'affiner des résultats
théoriques lorsqu’une modélisation analytique, reposant généralement sur des hypothèses
simplificatrices, ne peut prendre en compte certaines spécificités du système (par exemple une
géométrie complexe ou un gradient de propriétés). A l'échelle industrielle, elle se substitue à
l'expérimentation quand celle-ci ne peut être mise à l'œuvre à l'échelle du laboratoire. Dans le
cadre de ce travail, une modélisation numérique du transformateur étudié au chapitre III est
menée.
La méthode des éléments finis (FEM pour Finite Element Method) est largement
employée dans les sciences de l'ingénieur, notamment de la mécanique et de l'électronique.
Apparue dans les années 50, elle fait partie aujourd'hui des outils couramment utilisés lors de la
conception et l'analyse des produits industriels.
La méthode des éléments finis donne une solution locale approchée de la solution
exacte de la distribution d'une grandeur physique sur un domaine. Elle est basée sur la
résolution, de manière discrète, des équations aux dérivées partielles comme par exemple les
équations de Navier-Stokes qui décrivent l’écoulement d’un fluide compressible ou l’équation de
la chaleur qui décrit le phénomène de diffusion thermique. Dans notre cas d'étude, il s'agit de
l'équation de propagation des ondes élastiques dans les solides piézoélectriques.
Pour discrétiser un problème, il convient de découper le domaine physique en
fragments de forme triangulaire ou rectangulaire (2D), tétraédrique ou rhomboédrique (3D),
généralement appelés éléments finis. Cette procédure est appelée le maillage (discrétisation
spatiale). La précision de la simulation dépend de la taille de la maille : plus le maillage est fin,
plus la solution calculée est proche de la solution exacte. La FEM recherche une solution sur
98
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
les sommets des mailles appelés nœuds. Pour obtenir une solution en un point défini de la
structure, une interpolation des solutions calculées entre deux nœuds est effectuée à l'aide de
fonctions d’interpolation (par exemple les polynômes de Lagrange).
99
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
fréquentielle, statique, quasi-statique. Dans cette étude, c'est la version 3.5a qui est utilisée. Le
tableau IV-1 donne quelques exemples des modules physiques qui peuvent être traités avec
cette version.
Comsol 3.5a
Modules physiques Sous-modules
- Déformations planes
- Interaction acoustique - structure
- Pression acoustique
Acoustique*
- Aéroacoustique
- Déformations planes piézoélectriques
- ...
- Statique électrique
- Statique magnétique
AC/DC - Couplage électrothermique
- Machine tournante
- ...
- Mécanique des structures
- Électrostatique
- Microfluide
MEMS
- Interaction fluide - structure
- Couplage mécanique - thermique
- ...
- Effets piézoélectriques
Mécanique des structures - Interaction thermique - électrique - mécanique
- ...
100
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
• Choix de la dimension : 3D
• Choix des modules physiques
Pour notre étude, il s'agit du module "acoustique" suivi du sous-module
"déformations planes piézoélectriques".
• Choix du type d'analyse : domaine fréquentiel
• Construction de la géométrie, dimensionnement et choix du matériau
La structure étudiée ici est considérée comme l'association de deux blocs
parallélépipédiques (sous-domaines) pour lesquels les matrices du matériau sont
attribuées en respectant les directions de polarisation de chacun des sous-
domaines (tableau I-3) (fig. IV-1).
101
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
0 0 0 3.36 0 0 0 0 0 2.23 0 0
0 0 0 0 3.36 0 0 0 0 0 3.36 0
0 0 0 0 0 2.23 0 0 0 0 0 3.36
[N.m-2] [N.m-2]
0 0 0 0 17.1 0 21.4 − 4 .9 − 4 .9 0 0 0
e = 0 0 0 17.1 0 0 e = 0 0 0 0 0 17.1
− 4.9 − 4 .9 21.4 0 0 0 0 0 0 0 17.1 0
[C.m-2] [C.m-2]
1820 0 0 1461 0 0
0
ε = 0 0 ε = 0
S
S
r 1820 r 1820
0 0 1461 0 0 1820
102
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
103
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
40
|ux(-L1)| (m)
3
Gain
30
2
20
1
10
0 0
1 2 3 4 1 2 3 4
Fréquence (Hz) x 10
5 Fréquence (Hz) x 10
5
Figure IV-4. Comparaison entre le modèle analytique 1D et le modèle numérique 3D pour les
quatre premiers modes avec a) gain en tension au point p1 et b) module du déplacement
mécanique ux au point p2
104
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
Gain
5
80 4
60 3
40 2
1
20
0
0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 1 2 3 4 5 6 7
Fréquence (Hz) x 10
4 Fréquence (Hz) x 10
5
Figure IV-5. Comparaison des gains en tension obtenus avec les deux modèles, pour deux
transformateurs de tailles différentes, à gauche L/t = 20 et à droite L/t = 1
A titre d'exemple, la figure IV-5 montre la différence entre les gains pour deux
transformateurs de tailles différentes, l'un respectant largement la condition L>w>t, (L/t=20 et
L/w=10) et l'autre pas (L/t=1 et L/w=1). On note que la courbe rouge (modèle numérique 3D)
est proche de la courbe bleue (modèle analytique 1D) dans le premier cas alors que, dans
l'autre cas, on observe l'apparition d'autres modes (selon l'épaisseur et la largeur). La limite de
105
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
validité est déterminée quantitativement par l'évaluation de l'écart relatif entre les gains calculés
à partir du modèle 1D et ceux obtenus avec le modèle 3D. Pour ce faire, une étude a été
menée sur des transformateurs de dimensions différentes : L/t allant de 3 à 14 et L/w allant de 2
à 9. Les résultats montrent que si la tolérance est fixée à 15 %, les rapports L/t>5 et L/w>3 sont
suffisants pour juger notre modèle 1D pertinent, pour un fonctionnement au 2ème mode de
résonance (fig. IV-6).
45 45
Ecart relatif entre le gain en 1D et le gain en 3D Ecart relatif entre le gain en 1D et le gain en 3D
40 40
25 25
20 20
15 15
10 10
5 5
2 4 6 8 10 12 14 0 2 4 6 8 10
L/t L/w
Figure IV-6. Ecart relatif entre le gain du modèle analytique 1D et le gain du modèle numérique
3D au deuxième mode en fonction des rapports de dimensions L/t et L/w
section 2 section 1
ux
y z
uz
uy
0 x
Figure IV-7. Notation des composantes du déplacement mécanique du transformateur déformé
dans les trois directions x, y et z
106
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
Figure IV-8. Vue globale du module du déplacement mécanique ux pour les quatre premiers
modes obtenus avec le modèle numérique 3D
-8 -8
x 10 x 10
2
Modèle analytique 1D Modèle numérique 3D Modèle analytique 1D Modèle numérique 3D
5
mode 1 1.5 mode 2
|u (x)| (m)
|ux(x)| (m)
3 1
x
2
0.5
1
0 0
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
-9 x (mm) -9 x (mm)
x 10 x 10
2
Modèle analytique 1D Modèle numérique 3D Modèle analytique 1D Modèle numérique 3D
1
1.5 mode 4
|u (x)| (m)
mode 3
|u (x)| (m)
1
0.5
x
x
0.5
0 0
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
x (mm) x (mm)
Figure IV-9. Comparaison des modules du déplacement mécanique ux le long de x pour les
quatre premiers modes entre le modèle analytique 1D et le modèle numérique 3D
107
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
Les tracés de la figure IV-9 montrent une bonne concordance entre la modélisation analytique
1D et la simulation numérique 3D, surtout au deuxième mode où les deux courbes sont presque
confondues.
Figure IV-10. Vue globale du module du déplacement uy pour les quatre premiers modes
obtenus avec le modèle numérique 3D
-9
x 10
4.5
4 mode 1
3.5 mode 2
3
mode 3
|uy(x)| (mm)
mode 4
2.5
1.5
0.5
0
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8
x (mm)
Figure IV-11. Module du déplacement mécanique uy le long de la section 1 pour les quatre
premiers modes avec le modèle numérique 3D
Le module du déplacement mécanique uy (fig. IV-10) dans toute la structure pour les
quatre premiers modes, montre aussi une dissymétrie dans la direction x1 (sens de la longueur)
108
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
due à l'inhomogénéité de la polarisation. Une symétrie est observée dans les directions y (sens
de la largeur) et z (sens de l'épaisseur), elle est moins nette au quatrième mode.
Figure IV-12. Vue globale du module du déplacement uz pour les quatre premiers modes
obtenus avec le modèle numérique 3D
La visualisation du déplacement mécanique uz (fig. IV-12) dans toute la structure pour les
quatre premiers modes montre aussi une dissymétrie dans la direction x due à l’inhomogénéité
de la polarisation. Une symétrie est observée dans les directions y et z, elle est moins visible
aux modes 3 et 4. On note aussi que les déplacements uz sont du même ordre de grandeur que
les déplacements uy (2 fois inférieures) (fig. IV-13).
109
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
-9
x 10
2.5
mode 1
2 mode 2
mode 3
|uz (x)| (m)
1.5 mode 4
0.5
0
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8
x (mm)
Figure IV-13. Module du déplacement mécanique uz le long de la section 2 pour les quatre
premiers modes avec le modèle numérique 3D
Les valeurs des modules ux,uyetuz, bien qu'elles soient peu élevées (de l'ordre
du nanomètre), demeurent mesurables expérimentalement, comme nous le verrons dans le
chapitre suivant.
110
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
-3 -3
x 10 x 10
1.5 2
Modèle analytique 1D Modèle analytique 1D
Modèle numérique 3D Modèle numérique 3D
1.5
|YPSCC| (Ω-1)
|YPSCO| (Ω-1)
0.5
0.5
0 0
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) 5
x 10 Fréquence (Hz) x 10
5
-4 -4
x 10 x 10
1.5
Modèle analytique 1D 1.5
Modèle analytique 1D
Modèle numérique 3D Modèle numérique 3D
|YSPCO| (Ω-1)
|YSPCC| (Ω-1)
1
1
0.5 0.5
0 0
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) 5
x 10 Fréquence (Hz) x 10
5
× 10-2 a) b)
3
Modèle analytique 1D 4 Modèle analytique 1D
2.5 Modèle numérique 3D Modèle numérique 3D
|YPSCO| (Ω )
-1
2 3
Gain
1.5
2
1
1
0.5
0 0
0.5 1 1.5 2 0.5 1 1.5 2
Fréquence (Hz) x 10
6
Fréquence (Hz) x 10
6
Figure IV-15. Mise en évidence des modes supérieurs au quatre premiers modes, a) module
de YPSCO, b) gain en tension
111
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
5
60 x 10
1.9 50
Modèle analytique 1D Modèle analytique 1D Modèle analytique 1D
Modèle numérique 3D Modèle numérique 3D 45 Modèle numérique 3D
1.85
Fréquence de résonance (Hz)
50
40
1.8
35
Rendement (%)
40
1.75
30
Gain
30 1.7 25
20
1.65
20
15
1.6
10
10
1.55
5
0 1.5 4 5 6 7
0 5 6 7
4 5 6 7
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Z(Ω) Z(Ω) Z(Ω)
Figure IV-17. Comparaison, au second mode, des caractéristiques d'un transformateur chargé,
obtenues avec le modèle 1D et le modèle 3D
112
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
113
Chapitre IV. Comparaison entre une modélisation numérique 3D par la méthode des éléments finis et le modèle
analytique 1D
-8
x 10
50 4
Conditions idéales Conditions idéales
45 Conditions réelles Conditions réelles
3.5
L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm L = 9mm, w = 3mm, t = 1.5mm
40
3
35
|u1(x1=-L1)| (m)
2.5
30
Gain
25 2
20
1.5
15
1
10
0.5
5
0 0
0.5 1 1.5 2 2.5 3 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Fréquence (Hz) x 10
5
Fréquence (Hz) x 10
5
Figure IV-19. Influence des soudures en étain sur les valeurs de la fréquence de résonance
des quatre modes, du gain et du module du déplacement mécanique au point p1
La figure IV-19 montre que les soudures en étain, comme dans le cas d'un système
masse-ressort, agissent comme des masses supplémentaires qui feraient diminuer la
fréquence de résonance ( ) de quelques centaines de Hertz. Quant aux amplitudes,
elles ne varient pas de façon significative et on peut conclure que les soudures en étain et les
petites forces exercées ont peu d'effet sur les caractéristiques du transformateur (gain +
fréquence de résonance).
IV-7/ Conclusion
Ce chapitre a été consacré à la modélisation tridimensionnelle du transformateur de
Rosen à l'aide du logiciel COMSOL Multiphysics 3.5a. Cette méthode a permis de mieux
cerner les phénomènes mis en jeu et d’estimer les déformations du transformateur selon sa
largeur et son épaisseur. Les caractéristiques électriques et mécaniques ont été
systématiquement confrontées à celles obtenues par la modélisation unidimensionnelle,
montrant une bonne concordance, surtout au second mode. Pour cette raison, ce mode
bénéficiera par la suite d'une attention particulière. La simulation numérique 3D a permis de
quantifier les limites de validité (rapports de dimensions L/t et L/w) du modèle analytique 1D,
pour le second mode. Cette étape précède la validation expérimentale de ce modèle, qui fait
l’objet du prochain chapitre.
114
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
115
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
V-1/ Introduction
Ce dernier chapitre est dédié à la réalisation et à la caractérisation de transformateurs
piézoélectriques de Rosen. Une étude expérimentale est menée afin de valider les modèles
développés dans les chapitres III et IV. Tout d'abord, le dispositif expérimental qui nous a
permis de caractériser le transformateur piézoélectrique est décrit, ainsi que le procédé de
fabrication de nos échantillons. Ensuite, à l’aide d’un transformateur "témoin", la réponse
fréquentielle à vide (V2/V1 = f (f)) est tracée et les modes de vibration sont déterminés.
L'influence d'une impédance de charge Z placée à la sortie du transformateur sur ses
caractéristiques est également étudiée au second mode. Ensuite, les mesures sur tous les
échantillons élaborés sont présentées afin d’étudier l'influence des dimensions du
transformateur et du coefficient de qualité Qm sur le gain. Enfin, des mesures au laser des
déplacements mécaniques sont réalisées dans les trois directions et confrontées aux résultats
3D trouvés par l'étude numérique présentée au chapitre IV.
Les travaux ont été menés grâce aux moyens de fabrication et de caractérisation
disponibles dans deux laboratoires français :
- les échantillons ont été élaborés au Laboratoire des Matériaux Céramiques et
Procédés Associés, de l’Université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis (UVHC), France.
- la caractérisation expérimentale des transformateurs a été effectuée au Laboratoire
GREMAN, sur le site de l’INSA Centre Val de Loire, France.
116
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Propriétés Pz26 [Fer] Pz34 [Fer] Pz46 [Fer] Pz29 [Fer] P191 [Cer]
ρ (kg.m-3) 7700 7550 6550 7450 7410
s11E (m2.N-1) 13 7 11 17 16.71
s33D (×10-12 m2.N-1) 11 6 44 10 9.29
ε 33
T
/ ε0 1300 210 120 2900 3400
La poudre P191 est pressée dans des cylindres de 40×20mm2 sous une pression
isostatique de 300 MPa. Le frittage des grains s'effectue à une température de 1150 °C avec un
liant (alcool polyvinylique, cire) pendant 4 heures. Les échantillons sont découpés et des
électrodes en argent sont déposées à chaud (150 °C pendant 15 minutes) et tirées à 650 °C
117
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Pour réaliser les connexions électriques, des fils électriques très fins sont soudés sur les
électrodes des différents transformateurs (fig. IV-1-b). Les tensions électriques sont appliquées
et mesurées au primaire et au secondaire respectivement à l'aide de petites pincettes. Les
résistances électriques sont également connectées de la même manière entre le secondaire et
la masse. Afin de respecter la condition "mécaniquement libre" imposée dans les calculs
théoriques, les échantillons sont maintenus libres dans l'air ou simplement posés sur une
éponge (fig. V-1-c).
inces
Figure V-1. Différentes vues des transformateurs de Rosen utilisés dans cette étude avec a)
vue globale, b) détail des soudures électriques et c) petites pincettes pour la mesure des
tensions
118
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
119
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Figure V-2. Vue du dispositif expérimental pour la mesure des tensions, des courants
électriques, et des déplacements mécaniques.
120
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
mesures en circuit ouvert réellement, il est donc nécessaire d’utiliser une sonde de tension
possédant une impédance largement supérieure à Z0, impédance de sortie du transformateur.
Le tableau V-3 donne les différentes valeurs du gain et de la fréquence de résonance
des mesures réalisées à l’aide d’un oscilloscope, d’une sonde 1:10 (d’impédance 10 MΩ) et
d’une sonde 1:100 (d’impédance 100 MΩ). On constate que la sonde 1:100 donne les résultats
qui s’approchent le plus des résultats théoriques avec un écart de 1 % pour le gain et de 4 %
pour la fréquence de résonance.
Tableau V-3. Mesures du gain à vide du transformateur (au second mode) pour différentes
conditions de mesure
121
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
70
a) b)
60 V2
250
Modèle unidimensionnel
45
Résultats expérimentaux
200
30
Tension (Volt)
V1
V2 (Volt)
15
150
0
-15 100
-30
50
-45
-60 0
2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 1 2 3 4
Temps (s) x 10
-4 V1(Volt)
Figure V-3. Mesure des tensions électriques au second mode avec a) les tensions primaire
et secondaire en fonction du temps et b) l’amplitude de la tension V2 en fonction de celle de V1
40
30
20
fr(th)=267 kHz , G(th)=4.9
10 fr(exp)=268 kHz , G(exp)=4.5 fr(th)=365.8 kHz , G(th)=0.56
fr(exp)=365 kHz , G(exp)=0.49
0
100 150 200 250 300 350 400
Fréquence (kHz)
122
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
gain mesuré (35) est inférieure à la valeur estimée par le modèle 1D analytique (53.2), ce qui
représente un écart de 35 %. Cet écart important est dû au fait qu’à la résonance, pour ce
mode, l’interface entre le primaire et le secondaire est la plus sollicitée mécaniquement car elle
représente la zone où la pression mécanique est la plus importante (5×105 Pa à l’interface
contre 2.5×104 Pa aux extrémités libres du transformateurs). Ces valeurs sont issues du modèle
3D. Cette zone, déjà fragilisée par les deux cycles de polarisation distincts que nécessite la
structure de Rosen, est soumise à une pression importante. Pour ces raisons et dans le reste
de notre étude, nous allons nous concentrer principalement sur les mesures au second mode
pour lequel la pression mécanique est nulle à l’interface.
Figure V-5. Vue du dispositif expérimental permettant la mesure des admittances électriques
du transformateur en fonction de la fréquence
123
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
La figure V-6 présente les admittances théoriques et les admittances mesurées à l’aide
de l'analyseur d'impédance. Les résultats montrent un bon accord en amplitude et en
fréquence, en particulier au second mode.
-3 a)
x 10
1.8
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) x 10
5
-4 b)
1.6 x 10
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Fréquence (Hz) 5
x 10
Figure V-6. Admittance électrique en fonction de la fréquence pour un transformateur non
chargé avec, a) admittance vue du primaire et b) admittance vue du secondaire
124
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Figure V-7. Mesure des tensions, des courants électriques et des déplacements mécaniques
avec à gauche, la focalisation du faisceau laser et à droite, les tensions d'entrée, de sortie et
l'image du déplacement mécanique
Dans le chapitre précédent, nous avons montré que les différentes caractéristiques du
transformateur (gain, fréquence de résonance, rendement, déplacement mécanique)
dépendaient largement de la charge électrique connectée au secondaire. Afin de le vérifier
expérimentalement, ces caractéristiques ont été mesurées en faisant varier une charge
résistive connectée au secondaire, de 104 Ω à 108 Ω. (cf. figure V-8). Au vu des courbes de la
figure V-8, la première constatation est que les performances du transformateur sont différentes
de celles prévues par la modélisation unidimensionnelle, même si les courbes présentent la
même tendance. Quantitativement, il existe une différence non négligeable entre les mesures
expérimentales et la théorie :
- pour le gain, l'écart entre valeurs mesurées et valeurs théoriques est inférieur à 10 %
aux très faibles résistances (<103 Ω) et aux résistances élevées (˃107 Ω). Cet écart peut
aller jusqu’à 35 % pour les valeurs intermédiaires de Z. Notons que cette tendance
rappelle celle traduite par la courbe de la figure III-33 où la valeur de la capacité C2 n'a
une influence que pour les valeurs intermédiaires de Z,
- pour la fréquence de résonance, les valeurs mesurées sont proches des valeurs
théoriques et l’écart est évalué à +/- 5 %,
- pour la valeur du rendement, on note un écart maximal de 28 %,
- pour la vitesse particulaire, on note un écart maximum de 35 % entre la théorie et la
mesure expérimentale à Z = 2.2 MΩ.
125
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Figure V-8. Comparaison entre le modèle 1D et les mesures s’agissant de l’influence d’une
impédance de charge sur les caractéristiques du transformateur avec, a) gain, b) fréquence de
résonance, c) puissance, d) rendement et e) vitesse particulaire à x = - L
126
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Ces écarts, bien qu’ils soient acceptables pour certains résultats (fréquence de
résonance, vitesse particulaire), demeurent importants pour d’autres (gain, rendement). Dans le
but d’affiner les résultats obtenus en essayant de réduire ces écarts, nous avons réalisé un
ajustement des paramètres du modèle analytique 1D.
127
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
a) b)
50 16
Modèle 1D Modèle 1D
30 10
Gain
8
20
6
4
10
2
0 0
0.5 1 1.5 2 2.5 0.5 1 1.5 2 2.5
5 5
Fréquence (Hz) x 10 Fréquence (Hz) x 10
c) d)
45
Modèle 1D 70 Modèle 1D
40 Résultats expérimentaux Résultats expérimentaux
35 60
30 50
Rendement (%)
25
Gain
40
20
30
15
20
10
5 10
0 0
4 5 6 7 8 4 5 6 7 8
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Z (Ω) Z (Ω)
Figure V-9. Caractérisation expérimentale du transformateur n°4 avec, a) gain à vide et b)
vitesse particulaire en x = -L, en fonction de la fréquence; c) gain et d) rendement en fonction
de la résistance de charge au secondaire
128
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Résultats :
- Courbe ajustée
- Nouveaux paramètres d'entrée trouvés
Conclusion
Figure V-10. Organigramme représentant les étapes d'ajustement des paramètres du modèle
Dans un premier temps, notre choix de la courbe à ajuster s’est porté sur la courbe du
gain (fig. V-8-a). Dans ce cas, les paramètres d’entrée sont les dimensions du transformateur
(L, w et t) et les huit constantes caractéristiques de la céramique P191 (sE11, sD33, Qm, d31, ρ, g33,
ε 33
T
, et k33). Comme les dimensions du transformateur sont connues avec une précision de 0.1
mm, seuls les huit paramètres précédents sont ajustés. La valeur ajustée de chaque paramètre
d'entrée doit rester comprise entre deux valeurs extrêmes, qui ne soient pas trop éloignées des
valeurs mesurées par le fabricant.
Le tableau V-4 montre que les huit nouveaux paramètres obtenus après ajustement sont
proches des valeurs initiales données par le fabricant. Le rapport entre les valeurs initiales et
les valeurs ajustées varie entre 0.88 et 1.10 (entre 2 % et 13 %). Il existe donc de légères
différences mais ces dernières demeurent tout de même suffisantes pour expliquer les écarts
existant auparavant comme il est montré sur la figure V-11. Par ailleurs, on peut noter que ces
rapports sont plus importants pour les trois paramètres Qm, ε 33
T
et k33.
129
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
130
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Figure V-11. Ajustement des paramètres d'entrée à partir de la courbe du gain avec, a) gain, b)
fréquence de résonance, c) puissance, d) rendement et e) vitesse du déplacement à x = -L1
131
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Les courbes de la figure V-11, montrent que l’utilisation des nouveaux paramètres
d’entrée, obtenus par l'ajustement de la courbe du gain, n’améliore pas toujours la concordance
des autres caractéristiques estimées par le modèle 1D (puissance, la fréquence de résonance,
le rendement et la vitesse de déplacement) avec les mesures expérimentales. Cette
concordance est :
- parfaite pour le gain et la puissance (écart < 2%),
- acceptable pour la fréquence de résonance (écart < 5%),
- insuffisante pour le rendement (écart 33%),
- pour la vitesse de déplacement, inchangée par rapport aux paramètres non ajustés.
Rappelons que la vitesse de déplacement est indépendante de la capacité du secondaire
C2 et donc des paramètres ε 33
T
et k33 (fig. III-34).
Dans un deuxième temps, nous avons choisi la courbe du rendement comme courbe
d'ajustement. De la même manière, les neuf paramètres d'entrée (sE11, sD33, Qm, d31, ρ, g33, ε 33
T
,
k33, et k31) intervenant dans son calcul sont ajustés. Les paramètres d'entrée ajustés sont listés
dans le tableau V-5.
132
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
a) b)
80 60
Résultats expérimentaux Modèle 1D (avant ajustement)
70 Modèle 1D (après ajustement) Modèle 1D (après ajustement)
Modèle 1D (avant ajustement) 50 Résultats expérimentaux
60
Rendement (%)
40
50
Gain
40 30
30 20
20
10
10
0 4 0
5 6 7 4 5 6 7 8
10 10 10 10 10 10 10 10 10
Z (Ω) Z (Ω)
5 -4
x 10 c) x 10 d)
4
1.7
3
1.6 2
1
1.5
4 5 6 7
0 4 5 6 7 8
10 10 10 10 10 10 10 10 10
Z (Ω) Z (Ω)
e)
Vitesse de déplacement à x = -L1 (mm/s)
20
Modèle 1D (avant ajustement)
Modèle 1D (après ajustement)
15 Résultats expérimentaux
10
0 4 5 6 7 8
10 10 10 10 10
Z (Ω)
Figure V-12. Ajustement des paramètres d'entrée à partir de la courbe du rendement avec, a)
rendement, b) gain, c) fréquence de résonance, d) puissance et e) vitesse du déplacement à x
= -L1
133
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Les courbes de la figure V-12 montrent que l’utilisation des paramètres d’entrée obtenus
par l'ajustement de la courbe du rendement améliore encore de façon inégale la concordance
entre les autres caractéristiques estimées par le modèle 1D et les mesures expérimentales.
Cette concordance est :
Dans notre cas, en regardant le jeu de paramètres ajustés du tableau V-4, on peut
s’interroger sur la signification de l’écart des 3 paramètres Qm, ε 33
T
et k33 avec les valeurs
initiales. Or ε 33
T
et k33 interviennent dans le calcul de la capacité bloquée au secondaire (cf.
paragraphe III-5). Ce calcul repose sur l’hypothèse (cf. paragraphe III-3) de l'existence d'une
électrode placée à l’interface entre primaire et secondaire, et parfaitement parallèle à l’électrode
placée à l’extrémité du secondaire (fig. V-13). En pratique cette électrode n’existe pas. Le
tableau V-6 présente les valeurs de capacité primaire et secondaire obtenues à l’aide du
modèle 1D, en prenant les valeurs initiales des paramètres, puis les valeurs ajustées (tableau
V-4). La dernière ligne de ce tableau présente les valeurs de capacités estimées d’après la
134
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
a) C2
C1
b)
C1
C2
Figure V-13. Disposition des électrodes pour le calcul des capacités statiques C1 et C2 avec a)
hypothèse considérée dans le modèle 1D et b) configuration réelle
135
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
V-16). Dans le deuxième cas, les impédances du secondaire (fig. III-17) sont ramenées au
primaire en les divisant pas N32. Les mesures d’admittance sont réalisées avec l'analyseur
Agilent 4395 A.
136
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
137
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
138
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Les valeurs de capacités obtenues figurent dans le tableau V-7. Elles sont du même
ordre de grandeur, mais supérieures à celles obtenues par ajustement du modèle analytique
1D. Cette différence était prévisible car les deux ajustements de modèles que nous venons de
présenter (modèle analytique 1D et circuit équivalent simplifié) ont été réalisés à partir de
mesures différentes (respectivement le gain et les admittances). Il ne s’agit donc pas d’une
caractérisation du matériau par résolution d’un problème inverse. Il s’agit de la détermination
des paramètres effectifs de modèles qui reposent sur des hypothèses que nous avons
énumérées au chapitre 1. Les deux hypothèses fortes sont le fonctionnement purement 1D du
transformateur, et les électrodes planes au secondaire.
139
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
60 b)
190
A partir des valeurs expérimentales du A partir des valeurs expérimentales du
circuit RLC identifiées par analyseur circuit RLC identifiées par analyseur
Résultats expérimentaux 185 Résultats expérimentaux
30 170
165
20
160
10
155
0 4 5 6 7 8
150 3 4 5 6 7
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Z (Ω) Z (Ω)
-3 d)
x 10 c)
1 80
A partir des valeurs expérimentales du A partir des valeurs expérimentales du
Puissance fournie à la charge (watt)
circuit RLC identifiées par analyseur 70 circuit RLC identifiées par analyseur
Résultats expérimentaux Résultats expérimentaux
0.8
60
Rendement (%)
50
0.6
40
0.4 30
20
0.2
10
0 4 5 6 7 8
0 4 5 6 7 8
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Z (Ω) Z (Ω)
Figure V-18. Influence d'une impédance de charge sur les caractéristiques du transformateur
avec, a) gain, b) fréquence de résonance, c) puissance et d) rendement
V-4-6/ Conclusion
La figure V-19 regroupe les courbes de gain obtenues avec les différents modèles
présentés : modèle éléments finis 3D, modèle analytique 1D avant et après ajustement des
paramètres, modèle circuit équivalent après ajustement. Elles sont toutes comparées aux
mesures expérimentales. La courbe la plus éloignée de ces mesures est celle de la
modélisation 3D. Cela revient au fait que ce modèle s'appuie sur l'introduction de 42 paramètres
d'entrée (éléments non-nuls des différents tenseurs), tous assujettis à des incertitudes.
Les écarts constatés sur les courbes après ajustement s’expliquent respectivement de la
façon suivante :
140
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
fabricant. De plus, la capacité C2 obtenue à partir des paramètres ajustés est relativement
éloignée de la capacité C2 estimée par spectroscopie d’impédance (tableau V-6). Il faudrait fixer
C2 à cette dernière valeur, et tenter un nouvel ajustement des paramètres du modèle analytique
1D.
- Modèle circuit équivalent 1D après ajustement (tableau V-7) : l’ajustement des paramètres a
été effectué à partir des courbes d’admittance. Ceci explique pourquoi la courbe de gain est
éloignée de la courbe expérimentale (écart maximal de 13%).
Il faut préciser enfin que les paramètres ajustés pour ces deux modèles sont des paramètres
effectifs. Il ne s’agit pas ici d’effectuer une caractérisation du matériau, mais de déterminer le
modèle et le jeu de paramètres qui permet de prédire efficacement le comportement du
transformateur.
60
Modèle 1D ( valeurs initiales des
paramètres d'entrée )
50 Modèle 1D ( valeurs ajustées des
paramètres d'entrée )
Modèle 1D ( valeur expérimentale de C2 )
40 Circuit équivalent ( avec les éléments identifiés
par analyseur )
Modèle 3D ( Comsol )
Gain
30 Résultats expérimentaux
20
10
0
4 5 6 7
10 10 10 10
Z (Ω)
Figure V-19. Courbe du gain, au second mode, suivant plusieurs démarches
141
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
50
1.8
Gain
40
1.6
30
1.4
20
1.2
10
2 3 4 5 6 7 8 0.08 0.09 0.1 0.11 0.12 0.13
L/t -1
1/L (mm )
Figure V-20. Gain (à gauche) et fréquence de résonance à vide (à droite) des huit
transformateurs en P191 (mode 2)
142
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
Figure V-22 : Gain en fonction de la charge des transformateurs a) n°4, et b), n°5, c) n°7 et d)
n°8
143
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
5
Transformateur n°6 (Qm = 60)
4.5
Transformateur n°9 (Qm = 1000)
4
3.5
3
Gain
2.5
1.5
0.5
0 2 4 6 8 10
Z (Ω) x 10
4
144
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
145
Chapitre V. Caractérisation fonctionnelle des transformateurs et analyse comparée des modèles
V-7/ Conclusion
Au cours de ce cinquième et dernier chapitre, différents essais expérimentaux ont été
menés afin de valider les modèles théoriques 1D et 3D précédemment développés.
A vide, la comparaison montre un excellent accord entre le modèle analytique 1D et
l’expérience (les écarts n’excédant pas les 5 %), à l’exception du premier mode pour lequel
l'écart est important à cause de la contrainte mécanique à la résonance, importante à
l’interface. Pour un transformateur chargé par une impédance électrique Z et étudié au second
mode, les courbes caractéristiques (gain, fréquence de résonance, puissance, rendement,
vitesse particulaire) présentent la même allure que les courbes théoriques, avec un écart
variant entre 10 % et 35 %.
Un programme utilisant la méthode Simplex se basant sur l’ajustement des paramètres
d’entrée du modèle 1D a permis de réduire ces écarts à moins de 5 %, à l’exception de ceux
notés pour le rendement et la vitesse particulaire. Pour réduire ces écarts, la procédure
d’ajustement pourrait être affinée, notamment en fixant la valeur de la capacité C2 à la valeur
identifiée par spectroscopie d’impédance, et en ajustant les autres paramètres, éventuellement
en prenant en compte deux courbes à ajuster (par exemple, gain et rendement) au lieu d’une
seule [Bou15].
Après ajustement, les valeurs des paramètres sont des valeurs effectives, et non des
valeurs intrinsèques issues d’une caractérisation du matériau. L’objectif est de mettre au point
un outil de dimensionnement de transformateurs. Après ajustement des paramètres au moyen
d’un transformateur de référence, le modèle analytique 1D est capable de prédire le gain de
transformateurs constitués du même matériau et de dimensions quelconques, à la seule
condition que ces dimensions respectent l’hypothèse de modélisation 1D.
146
Conclusion générale
Conclusion générale
Les travaux décrits dans ce mémoire ont porté sur une étude théorique et expérimentale
du transformateur de Rosen. Notre premier objectif fut d'établir un modèle facilitant la
compréhension des phénomènes physiques mis en jeu et l'interprétation des mesures
expérimentales. Ainsi, grâce à l'écriture des équations constitutives de la piézoélectricité, de
l'équation de propagation des ondes dans les solides et des conditions aux limites mécaniques
et électriques, une formulation matricielle du système d'équations a été proposée. Par rapport
au modèle 1D de type circuit électrique équivalent simplifié, fréquemment rencontré dans la
littérature, le modèle analytique matriciel tient compte des vitesses différentes au primaire et au
secondaire, et permet le calcul des déplacements mécaniques, en plus des grandeurs
électriques. Finalement, nous avons offert au concepteur une voie d’optimisation de la structure
avant l’étape de fabrication et cela en effectuant une étude de sensibilité permettant de prédire
quels sont les paramètres qui influent le plus sur les résultats et de quelle façon.
De cette étude analytique, nous avons fait ressortir les principaux renseignements
suivants :
- Les caractéristiques électriques et mécaniques du transformateur de Rosen dépendent
fortement de la fréquence, des dimensions et du matériau utilisé.
- Il est important de tenir compte de la différence des vitesses de propagation de l'onde
longitudinale dans le primaire et le secondaire. Quand ces vitesses sont, à tort, supposées
égales, l’erreur engendrée sur le calcul du gain est importante, typiquement elle s’élève à 10%
lorsque le rapport des vitesses est v2/v1 est de 1.34.
- La gamme de fréquence permettant une utilisation optimale du transformateur de Rosen est
au voisinage des deux premiers modes longitudinaux : alors le gain est de l'ordre du coefficient
de qualité Qm.
- Le maximum de puissance électrique à la sortie est obtenu lorsque l'impédance de charge est
égale à l'impédance de sortie du transformateur, elle est de l'ordre de 2 MΩ pour le
transformateur étudié.
- Le rendement du transformateur de Rosen est fortement dépendant du coefficient de qualité.
Pour le transformateur étudié (Qm moyen de 60), il est de 43 %.
- Un rapport des longueurs L2/L1 de 1 n'est pas optimal pour obtenir le meilleur gain. On montre
que pour un primaire de dimensions L1 = 9 mm, w = 3 mm et t = 1.5 mm, la longueur idéale du
secondaire est de 16 mm.
Ensuite dans le chapitre IV, un modèle 3D numérique utilisant le logiciel de calcul par
éléments finis Comsol Multiphysics a été utilisé pour vérifier la validation de la solution
analytique à une dimension et la pertinence des hypothèses simplificatrices associées. Ainsi, il
147
Conclusion générale
- Le second mode est le mode pour lequel le modèle numérique 3D est en très bon accord avec
le modèle analytique 1D.
- La limite de validité du modèle 1D du transformateur se situe pour les ratios L/t=6 et L/w=3.
- La présence des modes transverses est mise en évidence.
- Le poids des soudures des fils de connexion influe un peu sur la fréquence de résonance et
très peu sur le gain.
De cette étude expérimentale, nous avons établi les principaux résultats suivants :
- Le premier mode est plus difficile à prédire par le modèle analytique 1D que le second mode
car au premier mode la contrainte est maximale à l’interface primaire-secondaire, zone où les
lignes de champ électrique sont en réalité non rectilignes. Au contraire, le modèle analytique
considère l’existence d’une électrode plane à l’interface primaire-secondaire. Cette non linéarité
structurelle du transformateur est particulièrement visible lorsque la tension appliquée au
primaire augmente (4,5 V appliqués au primaire entraînent un écart de 15 % entre gain
théorique et gain mesuré).
- L'ajustement des paramètres du modèle analytique 1D a permis de réduire l'écart entre gains
théorique et mesuré à environ 1 %. Ces paramètres effectifs permettent d’estimer le gain de
transformateurs constitués du même matériau mais de dimensions différentes.
148
Conclusion générale
- Les mesures des déplacements mécaniques par vibromètre laser sont délicates car très
sensibles à l’alignement du faisceau avec la normale à la surface inspectée, de même qu’à
l’état de cette surface. Néanmoins, la modélisation 3D numérique permet de prédire
qualitativement les trois premiers modes de vibration.
149
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