Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
: C261 V1
Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Mécanique des sols et
géotechnique
Mots-clés Résumé La liquéfaction d'un sol, sous l'effet d'un séisme, s'explique par la perte brutale
géotechnique | écoulement | de sa résistance au cisaillement consécutive d'une accumulation de pressions
sols | séisme | reconnaissance
des terrains | liquéfaction | interstitielles, constituant un véritable danger pour les constructions impactées. Plusieurs
pressions interstitielles | facteurs, dont la nature des sols (sables, limons, argiles) déterminent son déclenchement
risque sismique
et son évolution. Dans le cadre des reconnaissances géotechniques des sites consacrés
aux projets de construction, diverses méthodes permettent d’évaluer la susceptibilité des
sols à la liquéfaction. L'article présente les facteurs influents, les méthodes d'identification
de la susceptibilité des sols et la mesure de leur résistance, les méthodes d'évaluation du
risque et les dispositifs de prévention visant à réduire la vulnérabilité
Keywords Abstract The liquefaction of soils under seismic loading results from their sudden loss of
geotechnical engineering | flow shear strength due to pore pressure generation. This is dangerous for impacted buildings.
| grounds | earthquake |
ground investigations | Several factors including soil type (sand, silt, clay) determine whether liquefaction occurs
liquefaction | pressures and how it evolves. As part of soil surveys for building locations, various methods can be
generations | earthquake risk
used to assess vulnerability to liquefaction. This article presents the factors responsible
for this vulnerability, methods to identify and measure it, risk assessment methods and
relevant preventive provisions.
Par mail :
infos.clients@teching.com
Par téléphone :
00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | tous droits réservés
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
L a liquéfaction des sols concerne le plus souvent des couches de sol mou à
dominante sableuse et saturé en eau. Elle se manifeste par une perte de
résistance brutale qui, dans des circonstances défavorables, peut dégénérer en
une rupture catastrophique.
Les séismes sont à l’origine de la plupart des désordres liés à la liquéfaction
des sols lesquels apparaissent comme des phénomènes induits en matière de
risque sismique.
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Les sols les moins résistants sont les plus vulnérables. Le risque est accentué
en présence de mouvements forts.
La liquéfaction des sols sous séisme est connue pour être à l’origine de tas-
sements ou de ruptures de fondations superficielles et de fondations
profondes ayant mis en péril les structures portées, bâtiments et ouvrages
d’art. La liquéfaction des sols se trouve aussi à l’origine de l’endommagement
ou de la destruction d’ouvrages en terre (remblais, murs, digues, barrages) et
d’ouvrages portuaires (quais, terre-pleins).
Enfin, les faibles pentes situées aux abords de plans d’eau (mer, lacs) et de
rivières se sont souvent révélées vulnérables à ce phénomène et le théâtre de
ruptures catastrophiques.
Cette présentation de la liquéfaction des sols se fonde sur les observations
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
post-sismiques de terrain. Elle est trop vague pour être utilisable devant la
diversité des situations rencontrées, mais elle recèle les principaux aspects du
problème.
La perte de résistance au cisaillement du sol, vu ici comme le passage du sol
d’un état solide à un état liquide, se rapporte au comportement mécanique du
sol et elle relève des principes de base de la mécanique des sols. À ce titre, le
phénomène de liquéfaction des sols a pu être reproduit en laboratoire, ce qui a
permis une interprétation des mécanismes en jeu et du rôle des facteurs qui
les contrôlent. Ces facteurs sont nombreux, à commencer par :
– la nature du sol (sable, limon, argile) ;
– sa compacité ;
– ses propriétés physiques ;
– les conditions de site, etc.
Ces différents aspects feront l’objet d’un premier paragraphe où il va être
indiqué que diverses définitions ont été données de la liquéfaction des sols et
de ses effets, suivant que l’on s’intéresse aux observations de terrain, au com-
portement des ouvrages ou aux essais de laboratoire.
En matière de risque sismique, la liquéfaction des sols constitue un véritable
danger pour les constructions concernées. La volonté de réduire la vulnérabi-
lité des constructions passe, pour commencer, par l’amélioration des
connaissances du phénomène et le développement de méthodes d’évaluation
du risque.
À ce titre, le second paragraphe vise à situer le phénomène de liquéfaction
des sols dans le cadre plus général du comportement dynamique des sols. Les
principes qui s’en dégagent sont inscrits dans les méthodes de reconnais-
sances géotechniques des sites, qui sont conduites au moyen d’essais in situ
ou d’essais de laboratoire, en vue de mesurer les paramètres pertinents du
problème dans les projets de construction. La résistance cyclique du sol
constitue le premier de ces paramètres. Des détails sont fournis sur ces
diverses méthodes.
Les démarches en usage pour prendre en compte la liquéfaction des sols
dans les projets de construction sont exposées au paragraphe trois. Cela
concerne les ouvrages neufs ou les ouvrages existants. Ces démarches se
déroulent par étapes successives d’évaluation du risque, de quantification des
données géotechniques et sismiques, puis de conception des ouvrages en lien
avec les mécanismes de rupture à prévenir, en prévoyant ou pas un traitement
des sols.
Ces démarches sont encadrées par les réglementations en vigueur, dont
l’élaboration répond aussi à la volonté de réduction de la vulnérabilité des
constructions.
La susceptibilité du sol à la liquéfaction concerne le comportement méca-
nique du sol, sa résistance notamment, et elle implique diverses propriétés
physiques et mécaniques du sol, pour constituer un sous-ensemble de para-
mètres dont la connaissance est nécessaire à l’évaluation du risque de
liquéfaction de la couche de sol. Ces notions sont reprises et détaillées au
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
paragraphe quatre, en évoquant les critères en usage pour départager les sols
sensibles ou non sensibles.
Pour un site donné, les problèmes de liquéfaction des sols sous séisme
mettent en balance les caractéristiques du mouvement sismique à l’échelle du
site (amplitude, durée) avec la résistance cyclique du sol. Le chapitre cinq pré-
sente une méthode simplifiée qui consiste à comparer la contrainte de
cisaillement induite par le mouvement sismique dans la couche de sol avec la
résistance au cisaillement cyclique du sol.
Le sol est liquéfiable si la contrainte induite est plus grande que la résistance.
Des détails sont indiqués sur la mise en œuvre de cette méthode historique qui
a vu le jour dans les années 1970.
Depuis, les méthodes dédiées à l’analyse des problèmes de liquéfaction des
sols se sont enrichies avec l’amélioration des connaissances du comportement
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
cyclique des sols et l’évolution des moyens techniques pour l’identification des
sols liquéfiables et la conception des projets. Des indications sont données
dans la suite du chapitre cinq quant à ces nouvelles méthodes d’évaluation des
effets de la liquéfaction des sols.
Enfin, devant les enjeux de préservation des constructions, la réduction du
risque de liquéfaction ne peut se concevoir sans envisager de traiter les sols
pour les rendre moins vulnérables. Le paragraphe six fournit quelques indica-
tions sur les techniques employées pour constituer les dispositifs de
prévention contre la liquéfaction.
1. Observation Aujourd’hui, des analyses détaillées ont été menées à bien dans
des sites liquéfiés ou des sites instrumentés. Elles dépassent les
de la liquéfaction des sols simples observations de surface.
Ces données apportent un éclairage précieux sur les sollicita-
tions et les réponses des couches superficielles pendant les mou-
vements forts, à l’échelle des sites et des ouvrages concernés par
1.1 Observation in situ du phénomène les problèmes de liquéfaction des sols.
1.1.1 Importance des observations 1.1.2 Modes de rupture des massifs de sols
Par ses conséquences, le mécanisme de liquéfaction des sols a Les déformations et les ruptures induites par la liquéfaction des
été observé depuis longtemps dans les régions de forte sismicité sols peuvent prendre l’apparence de celles provoquées par les
([24], [25]). Mais son interprétation n’a été perçue qu’après le pre- chargements statiques présents dans le massif ou apportés par
mier quart du XXe siècle. les constructions (pente naturelle, fondations, ouvrages en terre,
Il a été reproduit au laboratoire sur des sables de faible densité etc.) ou par les forces d’inertie sismiques (qui prévalent pendant
au début des années 1950, pour la première fois, ce qui a permis le temps d’un séisme).
de trouver une explication en terme de mécanique des sols [32]. Toutefois, en termes de mécanismes, les charges statiques et
Devant la variété des ruptures des sols par liquéfaction et leurs les forces inertielles provoquent des désordres lorsqu’elles
facteurs déclenchant, diverses définitions ont été données de la dépassent la résistance du sol, tandis que les désordres induits
liquéfaction des sols et de ses effets. Elles répondent à différentes par la liquéfaction proviennent d’une perte apparente de raideur
préoccupations, selon que l’on s’intéresse aux observations de et de résistance du sol.
terrain, aux essais de laboratoire, ou bien au comportement des
ouvrages. Généralement, dans le cas de la liquéfaction, la dégradation des
propriétés mécaniques s’étend à toute l’épaisseur d’une couche
Les observations post-sismiques effectuées depuis la surface de sol, ce qui donne une autre échelle aux problèmes. Les méca-
dans les sites dévastés par les effets de la liquéfaction des sols nismes de rupture de la couche de sol liquéfié dépendent alors
sont confuses, car la plupart des facteurs qui ont présidé à la rup- des conditions aux limites cinématiques du problème et des
ture ne sont pas – ou ne sont plus – perceptibles. conditions initiales de chargement statique.
Ces facteurs sont nombreux et seront examinés plus loin
■ Champs libres
(nature du sol, état, propriétés, conditions de site, etc.). Mais, en
constatant des désordres à des degrés gradués de sévérité, les La manifestation post-sismique de la liquéfaction des sols
observations sur site sont néanmoins précieuses, car elles ouvrent s’observe très souvent en champ libre dans des terrains plats,
sur une description des mécanismes de rupture contre lesquels il aquifères et dénués de construction.
faut se prémunir dans les nouvelles constructions.
■ Pentes naturelles
De nombreuses sources décrivent des observations de liquéfac- Les déformations ou la rupture par liquéfaction de terrains en
tion. On peut citer par exemple les rapports de missions post-sis- pente intéressent généralement une couche de sol située en bor-
miques de l’AFPS (Association française de génie parasismique) ou dure d’un plan d’eau ou d’une rivière, dans une configuration de
du GEER (Geotechnical Extreme Events Reconnaissance). terrains peu consolidés, saturés et soumis à des cisaillements sta-
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
déduit de la contrainte totale σ (apportée par les charges exté- mal emin (le plus dense) et un indice des vides maximal emax (le
rieures) après soustraction de la pression interstitielle u : plus lâche).
(1) L’indice de densité ID = (emax – e)/(emax – emin) indique dans
quel état de compacité se trouve le sable considéré. Il varie de 1 à
■ Critère de rupture 0 de l’état le plus dense à l’état le plus lâche du sable.
Un autre principe fondamental de la mécanique des sols entre Cet indice ne s’applique qu’à des sables propres.
en jeu à son tour, qui indique que la résistance au cisaillement τr
croît avec la contrainte normale effective σ ’ : Un parallèle se noue entre cet indice ID et l’indice de consis-
tance Ic d’une argile. Mais une argile saturée simplement déposée
(sans déchargement) ne peut pas posséder différents Ic sous les
mêmes conditions extérieures.
Le critère de Coulomb exprime cet accroissement sous une
■ Saturation
forme linéaire :
À l’indice des vides est associé le degré de saturation Sr, qui
(2) représente la part du volume des vides occupée par de l’eau.
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
avec angle de frottement interne, Ainsi, le couple (e, Sr) caractérise l’état du sol. Celui-ci est
la cohésion. saturé si Sr = 1 et il est non saturé si Sr < 1.
Ainsi, sans nécessairement modifier les contraintes totales,
l’accumulation des pressions interstitielles dans une couche de sol 1.2.3 Liquéfaction statique des sables
sous l’effet d’un séisme peut conduire à atteindre le critère de rup-
ture du sol et la liquéfaction du sol. ■ Indice des vides initial e0
Les sols sableux saturés en eau et peu compacts sont les plus La réponse d’un sol sous sollicitation monotone ou cyclique
vulnérables. dépend de son indice des vides initial e0.
L’accumulation des pressions interstitielles peut même conduire • En condition drainée, la rupture au cisaillement d’un sol lâche
à annuler les contraintes effectives (lorsque u = σ, ). En s’obtient généralement après une réduction du volume du sol
pareille situation, un sol sans cohésion répondant au critère de (e < e0), au contraire d’un sol dense dont le volume a aug-
Coulomb voit sa résistance s’annuler (τr = 0). menté (e > e0). L’un est dit contractant, l’autre dilatant.
Le taux de pression interstitielle ru donne un moyen de caracté- Mais, à l’état ultime du cisaillement, ou état critique, le volume
riser le niveau atteint par la pression interstitielle u. En référence à ne varie plus.
un état initial et permanent σ0 de la contrainte normale totale et • Dans un sol saturé cisaillé en condition non drainée, ces
une pression interstitielle nulle , le taux ru s’écrit : variations de volume sont bloquées par la présence de l’eau
(quasi-incompressible), qui, en retour, génère des pressions
interstitielles positives (contractance) ou négatives (dila-
À l’état initial ru = 0. La contrainte normale effective s’annule tance), avant de se stabiliser à l’état critique.
quand ru = 1 (100 %).
■ Indice de densité ID
Enfin, par opposition à un chargement non drainé, un charge-
Le comportement mécanique des sables propres dépend for-
ment monotone lent, qui garantit à tout instant la migration de
tement de l’indice de densité ID. Non seulement, les sables
l’eau interstitielle vers des frontières drainantes, est dit drainé.
lâches sont contractants, mais les sables très lâches sont effon-
drables.
1.2.2 État d’un sol Un choc ou un cisaillement provoque le tassement d’un sable
Dans une large majorité de sols, le critère de résistance au sec (drainé) très lâche sous son propre poids. C’est ainsi que
cisaillement s’identifie facilement au moyen d’essais de labora- peuvent être densifiés les sables.
toire à chargement monotone, par exemple. En condition non drainée, cette situation conduit à un accroisse-
Il dépend de la nature du sol mais également de son état : ment très vif de la pression interstitielle et à la liquéfaction du
sable.
– densité du sol (masse volumique) ;
– quantité d’eau contenue dans ses pores (teneur en eau). ■ Autres critères
En géotechnique, le couple teneur en eau masse volumique est Ce comportement particulier des sables propres, lié à leur état
représenté aussi par le couple indice des vides degré de satura- très lâche, a fait l’objet de très nombreux travaux expérimentaux
tion. au laboratoire ([35], [36], [37]). Il est notamment apparu que, pen-
dant les chargements monotones non drainés des sables très
■ Densité du sol
lâches, un pseudo-pic de cisaillement, ou seuil d’instabilité, est
L’indice des vides e relie le volume total V d’un élément de sol et le franchi avant d’atteindre le critère de résistance résiduelle τr bien
volume Vs des particules solides contenues dans cet élément : inférieur au pseudo-pic.
Il y a liquéfaction statique (un exemple est donné à la
figure 9).
De nombreuses propriétés mécaniques des sols dépendent de À la limite, le critère ru = 1 peut être atteint par un chargement
l’indice des vides (propriétés de perméabilité ; déformabilité ; monotone non drainé dans un sable sans cohésion (τr = 0).
résistance).
Avec l’accumulation des pressions interstitielles qu’ils induisent,
À ce titre, un sol sableux simplement déposé (sans décharge- les chargements cycliques non drainés doivent être interprétés
ment, c’est-à-dire sous le poids du dépôt) offre la particularité de dans ce cadre.
pouvoir régner dans des états différents sous des conditions exté-
rieures identiques. L’exemple des figures 8 et 9, qui sera commenté plus bas, donne
Des limites conventionnelles ont été définies pour encadrer les une illustration du comportement monotone et cyclique non drainé
différents états d’un sable propre, entre un indice des vides mini- d’un sable propre peu compact.
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
1.2.4 Chargements cycliques par un recueil de leurs propriétés physiques, pour pointer ensuite
dans une classification des sols.
En résumé, des pressions d’eau interstitielles s’accumulent
dans les pores d’un sol saturé contractant en condition non drai-
née sous l’effet d’un chargement privilégiant des cisaillements. Les sols effondrables sont éminemment liquéfiables en char-
gements monotones ou cycliques.
Le chargement peut être :
Dans les autres sols, tous les chargements monotones
– quasi-statique et continu (monotone) ; peuvent être poussés jusqu’à la rupture. Lors de chargement
– cyclique ou dynamique ; cycliques :
– résultant d’un choc ou d’un séisme. – dans les sables (non effondrables) les cycles aboutissent au
mécanisme de mobilité cyclique, donc à une forme de liquéfac-
Le caractère aléatoire de ces derniers ne peut pas être facilement tion, en passant par le critère ru = 100 % deux fois par cycle et
pris en compte ou même reproduit expérimentalement. En guise de une accumulation des déformations ;
simplification pour les applications courantes, il a été admis une – dans les argiles (non sensibles), les cycles aboutissent à la
équivalence entre le mouvement sismique et un mouvement har- rupture du sol lorsqu’elles sont soumises à un grand nombre
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
monique de fréquence, d’amplitude et de durées équivalentes. Au de cycles (bien supérieur au nombre de cycles équivalents d’un
laboratoire, la résistance cyclique du sol peut alors être définie. séisme), sans atteindre le critère ru = 100 %, mais avec une
accumulation des déformations.
L’accumulation des pressions interstitielles se compte en nombre
de cycles, en lien avec la durée du séisme. La fréquence se rapporte
à celle des cycles dominants du signal sismique. L’amplitude du
cisaillement cyclique en tous points de la couche de sol se trouve 1.3.2 Propriétés physiques des sols
en balance avec la résistance au cisaillement du sol.
Avec leur nature et leurs caractéristiques d’état, les propriétés
physiques des sols entrent en jeu dans les questions de liquéfaction.
1.3 Nature et propriétés physiques Les propriétés physiques primaires (nature des grains, forme, gra-
des sols nulométrie, argilosité) sont invariables et complètent les propriétés
secondaires de structure (arrangement et orientation des grains) et
d’état (densité et teneur en eau, indice des vides et degré de satura-
1.3.1 Nature des sols tion) qui sont non permanentes et qui varient avec les déformations.
Les propriétés physiques des sols ne permettent pas de classer
Historiquement, et d’après les observations sur site, les sables
les sols de façon univoque en fonction de leur comportement
propres saturés de faible densité ont été souvent répertoriés pour
dynamique, mais de grandes tendances de comportement
leur vulnérabilité au risque de liquéfaction. Des cas de liquéfaction
existent selon que les sols sont sableux, argileux, mais également
de graves ont aussi été mentionnés.
intermédiaires limoneux.
À l’opposé, des ruptures d’argiles non sensibles initiées par
Cela justifie de faire références aux classifications géotech-
liquéfaction n’ont été révélées que rarement et essentiellement
niques des sols en usage, qui se fondent sur la granulométrie et
dans des pentes naturelles. Cette faible occurrence de désordres
l’argilosité.
dans les argiles a conduit à admettre que les argiles ne sont pas
liquéfiables. Historiquement, les observations des désordres induits par la liqué-
faction des sols ont amené à fixer des critères de sensibilité des sols
Les argiles sensibles constituent une exception. Ces argiles se
au risque de liquéfaction sur la base de leurs propriétés physiques :
rencontrent dans des pays nordiques en lien avec un processus
particulier de dépôt (Alaska, Canada, Suède, Norvège). Très – dans les sols sableux à graveleux, ces critères s’appuient prin-
poreuses et saturées (teneurs en eau de 50 % et plus), leur struc- cipalement sur des fuseaux granulométriques.
ture ouverte et fragile les rend instables, en particulier sous char- – dans les sols fins limoneux et argileux, les critères portent sur
gement statique (liquéfaction statique) et, par conséquent, sous les limites de consistance du sol ;
séisme. Une fois initiées, les instabilités de pente dégénèrent en
coulées boueuses de grande ampleur, terrestres ou sous-marines. – dans les sols limoneux avec les sinistres constatés, des cri-
tiques ont été adressées alors à cette démarche empirique de clas-
Les argiles récentes peu consolidées sont compressibles et pro- sification de la sensibilité des sols basée sur leurs propriétés
pices à générer de fortes pressions interstitielles. Elles présentent physiques (en considérant que des seuils séparant les sols sableux
des résistances faibles, ce qui implique que des dispositions parti- liquéfiables et les sols argileux non liquéfiables ne pouvaient pas
culières soient prises pour construire sur ces terrains, offrant ainsi constituer des critères d’exclusion du risque [8]).
une certaine garantie vis-à-vis des séismes (amélioration de la sta-
bilité, limitation des tassements). Controversée à propos des sols limoneux, cette démarche empi-
rique ignore le rôle de l’état du sol et celui de la pression de confine-
Plus tard, suite à de nouveaux sinistres, des sols limoneux ont ment. Elle est pénalisée par l’absence d’une définition précise de la
été mis en cause dans des ruptures par liquéfaction. Ces constats liquéfaction des sols limoneux et argileux et le fait que les observa-
ont suscité de nombreux travaux de recherche et alimenté un tions historiques sur sites fournissent peu d’informations sur le
débat qui n’est pas clôt à ce jour. comportement du sol liquéfié au-delà du fait que de grandes défor-
mations et de fortes pressions interstitielles ont été générées.
La difficulté tient au fait que les sols limoneux occupent une
place intermédiaire entre les sables et les argiles d’un point de Enfin, les ruptures sont observées moins fréquemment dans les
vue géotechnique. La frontière entre sols liquéfiables et non-liqué- sols fins limoneux ou argileux que dans les sables.
fiables leur appartient, en première analyse. D’où l’enjeu qu’ils
constituent en matière de reconnaissances des sites, au moyen Aujourd’hui, avec l’évolution récente des codes de construction
d’essais in situ notamment, et de prescriptions pour les projets de parasismique des bâtiments à risque normal en France (normes NF
construction. P06-013 remplacées par NF EN 1998-5), l’usage des critères fondés
sur la granulométrie ou sur les limites de consistance y a été aban-
D’un point de vue historique et sur le plan pratique des donné dans les études d’évaluation quantitative du risque de liqué-
méthodes géotechniques, la caractérisation des sols commence faction des sols.
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
2
La liquéfaction d’une couche de sol dépend de nombreux fac- Conditions de site
teurs qui peuvent être regroupés en trois familles principales :
– les paramètres sismiques régionaux ; Nature des sols
– les conditions du site ;
– les propriétés des sols parmi lesquelles figurent les propriétés Mode de dépôt
dynamiques (tableau 1).
Chaque famille comprend un nombre plus ou moins grand de Conditions et âge du dépôt
paramètres, impliqués à des degrés divers dans ce mécanisme,
qui sont interdépendants et portent un haut degré de non-linéa- Nature et profondeur
rité. Pour être efficace et fiable, l’identification du risque de liqué- Géologiques du substratum
faction d’une couche de sol nécessite d’estimer les paramètres les
plus appropriés qui contrôlent le processus. Nature et épaisseur
Le tableau 1 offre une vue synthétique des facteurs influant sur de la couverture
la liquéfaction d’une couche de sol. Ces facteurs entrent plus ou
moins explicitement dans les différentes questions : Hétérogénéité
– susceptibilité ;
– cartographie ; Variabilité spatiale
– zonage ;
– indices de liquéfaction ; Morphologie du site
– coefficient de sécurité ; (plaine, pente, rebord, …)
– méthode simplifiée, etc.
Étendue latérale du site
1.4.2 Principe des classifications des sols Géomorphologiques
sensibles à la liquéfaction Déclivité du terrain
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Tableau 1 – Facteurs influant sur la liquéfaction Tableau 1 – Facteurs influant sur la liquéfaction
d’une couche de sol (suite) d’une couche de sol (suite)
et non-linéarités et dynamiques
Variation des contraintes
avec la profondeur Résistance non drainée
quasi-statique
Surcharges permanentes
Mécaniques
Résistance non drainée cyclique
Groupes de bâtiments
Résistance à la pénétration
Renforcements des sols (essais in situ, SPT, CPT, …)
déjà réalisés
Groupes de pieux existants Très globalement et pour fixer les idées, ces classifications mettent
en rapport la nature du sol avec un indicateur de l’état du sol au sens
3 large. Les familles de sols couvrent les sables et graviers propres, les
Propriétés des sols sols limoneux, puis les sols argileux, voire organiques.
Succession des couches L’état du sol fédère à la fois sa compacité et la saturation, mais
aussi les effets de structures acquis au cours de son histoire. L’état du
Contraste de la couche sensible sol est déterminé par une mesure directe ou indirecte de la résistance.
avec la couverture Le graphique de la figure 2 montre une vue schématique d’une
telle classification basée sur deux indices I et J qui représentent,
Contraste de la couche sensible respectivement, la nature du sol et son état. Ils varient essentielle-
Coupes de sols avec le substratum ment entre 0 et 1.
La sensibilité des sols à la liquéfaction croît selon la diagonale
Hétérogénéités locales principale du graphique, des couples (I, J) les plus grands (voire
supérieurs à l’unité) vers les plus faibles (voire négatifs).
Alternances de couches fines
Schématiquement, cette classification peut servir de point
Litage d’entrée à la méthode simplifiée fondée sur les essais in situ, en
transformant I et J en variables normalisées.
Granulométrie
1.4.3 Définition de la liquéfaction des sols
Teneur en éléments fins au sens large
Propriétés physiques Graves La diversité des situations observées a abouti à de nombreuses
définitions de la liquéfaction des sols, souvent imprécises et
Forme et angularité des grains conduisant à une grande confusion, voire des controverses.
Kramer et Elgamal [9] ont proposé de formaliser les définitions
Argilosité de divers termes (voir le glossaire au § 8).
Texture Ainsi, toujours à partir des observations de terrain, mais en poin-
tant sur les réponses observées en laboratoire, un premier niveau de
Structure Anisotropie définition de la liquéfaction des sols peut être proposé, qui oppose le
mode de glissement par écoulement (en anglais : flow slide) au mode
Cimentation de déplacement latéral (en anglais : lateral spreading).
Au laboratoire, le premier est associé à un écoulement par
Compacité (densité) liquéfaction (en anglais : flow liquéfaction) ou un écoulement per-
manent (en anglais : steady state), ces écoulements se manifes-
État Densité relative tant après le franchissement d’un seuil d’instabilité.
Le second niveau est associé au terme de mobilité cyclique (en
Saturation anglais : cyclic mobility), sans la manifestation d’une instabilité,
mais avec l’accumulation des déformations.
Perméabilité
Propriétés hydrauliques L’étude du comportement des sols sous chargement cyclique
Érodabilité apparaît donc comme une étape essentielle pour appréhender la
liquéfaction des sols.
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Sable graveleux Sable propre Sable limoneux Limon argileux argile limoneuse Sol organique
à sable moyen à sable limoneux à limon sableux à argile limoneuse à argile tourbe
Indice de l’état et de la résistance des sols
consolidé
0,25
Lâche
ou mou
0,00
Très lâche
Sols fins sensibles
ou très mou
Figure 2 – Principe d’une classification de la sensibilité des sols à la liquéfaction selon leur nature (échelles I) et leur résistance et état (échelles J)
2.1 Comportement cyclique des sols L’accumulation de ces déformations irréversibles traduit un
affaiblissement de la raideur du sol (dégradation).
Au laboratoire, le comportement cyclique des sols s’étudie au En condition non drainée, les déformations irréversibles
moyen de divers types d’essais mécaniques qui, chacun, per- s’accompagnent d’une accumulation de la pression interstitielle,
mettent de couvrir une partie de la gamme des déformations de qui peut conduire à la liquéfaction du sol.
cisaillement comprises entre 10–6 et 10–2.
Au laboratoire, ces mécanismes hystérétiques non-linéaires de
La figure 3 montre un exemple de courbes contrainte/déforma- dissipation d’énergie et de dégradation de la raideur, qu’expri-
tion de cisaillement obtenues à l’appareil triaxial cyclique en huit ment les courbes contrainte/déformation cycliques du sol, ont été
séquences successives de cinquante cycles et d’amplitudes com- interprétés sous la forme de courbes empiriques donnant le
prises entre 7.10–5 et 2.10–2 (en condition non drainée). module sécant de cisaillement G (la pente moyenne des cycles) et
Les quatre premières séquences (figure 3a) et les suivantes l’amortissement D (une part de l’aire des cycles) en fonction de
(figure 3b) sont représentées dans des échelles différentes. Un l’amplitude de la déformation de cisaillement γ [10].
essai complémentaire a fourni un module de déformation en très Cette interprétation a connu beaucoup de succès. De nom-
petites déformations (10–6) égal à 100 MPa. breuses études expérimentales conduites en laboratoire et in situ
Ce module donne la pente de la droite indiquée sur les graphiques ont conforté cette approche en expliquant le rôle de la nature du
et qui sert de référence. Les huit séquences de cycles montrent une sol, de son histoire (âge, structure), de son état (indice des vides,
diminution progressive du module de déformation (la pente moyenne saturation), du niveau des contraintes effectives, etc.
des cycles) et un accroissement de l’aire des boucles. En 1991, Vucetic et Dobry [11] ont proposé un paramétrage des
Ces évolutions traduisent respectivement la dégradation de la courbes empiriques G(γ) et D(γ) en fonction de l’indice de plasti-
raideur du sol et la dissipation d’énergie par le sol. cité Ip des argiles.
En très petite déformation, le sol possède un comportement élas- Les courbes empiriques G(γ) et D(γ), donnant le module sécant
tique. Au delà, les cycles de chargement/déchargement s’accom- de cisaillement et l’amortissement en fonction de l’amplitude de
pagnent d’une dissipation d’énergie de la part du sol marquée par la déformation de cisaillement, n’ont pas vocation à caractériser la
l’aire des boucles. La dissipation va croissant avec l’amplitude des résistance du sol sous les sollicitations cycliques.
cycles, tout en restant indépendante de la fréquence.
Une expression de la rupture du sol, voire sa liquéfaction, est
Dans la gamme des petites amplitudes de déformations, la néanmoins contenue dans ces courbes pour les grandes déforma-
réponse montre des boucles d’hystérésis qui se superposent à tions. En ce sens, la liquéfaction des sols peut être vue comme la
chaque cycle (figure 3a). Ce comportement hystérétique peut être manifestation ultime du comportement cyclique des sols. Mais,
vu comme de nature visqueuse (viscoélastique par exemple). La des essais du type de celui de la figure 3 ne permettent pas de
dissipation d’énergie est due à l’amortissement du sol. quantifier la résistance du sol à la liquéfaction.
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
50
100 MPa 100 MPa
100
Contrainte de cisaillement (en kPa)
50
0
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
– 25
– 50
– 50 – 100
– 0,001 – 0,0005 0 0,0005 0,001 – 0,01 0 0,01
Déformation de cisaillement ( ) Déformation de cisaillement ( )
Figure 3 – Exemple de courbes contrainte/déformation enregistrées pendant un essai triaxial cyclique de huit séquences d’amplitudes croissantes
(cas de résidus miniers en dépôt)
2.2 Essais de laboratoire Seule la classe 1 ouvre sur la possibilité de réaliser des
essais mécaniques en laboratoire (échantillon non remanié).
2.2.1 Prélèvement des sols Les classes 2 à 4, où le sol est remanié à totalement remanié
mais le prélèvement est complet, sont fonction décroissante du
Au laboratoire, l’identification des sols susceptibles de se liqué- nombre de paramètres mesurables (nature et état du sol).
fier vient en complément des essais in situ. Toutefois, les essais in
situ ne dispensent pas de réaliser des prélèvements des sols en
vue d’un examen visuel direct, de la réalisation d’essais d’identifi- 2.2.2 Essais d’identification des sols
cation des sols, voire de la réalisation d’essais mécaniques.
Les essais d’identification des sols s’imposent dans les études
Les modes de prélèvement, de conditionnement et de conserva- des sols potentiellement liquéfiables, comme dans toutes les
tion des sols dépendent des objectifs fixés aux essais de labora- études géotechniques.
toire, selon qu’il s’agit de procéder à l’examen visuel des sols, des
essais d’identification des sols et des essais mécaniques. ■ Propriétés physiques
La qualité des prélèvements est essentielle dans la résolution Après son examen visuel, les propriétés physiques du sol sont à
des problèmes de liquéfaction des sols. Elle passe par le choix de mesurer au moyen d’analyses granulométriques et d’essais de
la technologie de prélèvement la mieux adaptée, mais aussi par consistance (limites de liquidité et de plasticité) ou d’essai au bleu
les meilleures conditions de conditionnement, de transport, de de méthylène. Il est fait référence aux normes en usage pour obte-
conservation, etc., puis la rapidité d’exécution des essais après le nir les propriétés physiques du sol.
prélèvement. Ces propriétés entrent à leur tour dans un système de classifica-
tion du sol.
La norme NF EN ISO 22475-1 « Méthodes de prélèvement (des
sols) et de mesurages piézométriques » (voir le Pour en Savoir Il peut s’agir de la classification des sols NF EN ISO 14688-1/
plus) traite des principes techniques relatifs aux méthodes de 2 (AFNOR, 2003, 2005), ou de la classification USCS-LCPC adap-
prélèvement du sol, de la roche et de l’eau du terrain. tée de la classification américaine (Unified Soil Classification
La norme NF EN 1997-2 « Eurocode 7 : Calcul géotechnique. System, Laboratoire Central des Ponts et Chaussées).
Partie 2 : Reconnaissance des terrains et essais » (AFNOR,
2007) compte cinq classes de prélèvement des sols. La qualité ■ Caractéristiques d’état
des prélèvements doit répondre aux exigences des classes 1 à La mesure des caractéristiques d’état du sol s’impose en raison
4 de cette norme. de leur grande importance en matière de liquéfaction. La mesure
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
porte sur la teneur en eau et la masse volumique du sol. Cette Deux types d’appareillages sont principalement utilisés pour
mesure doit être traduite en indice des vides et degré de satura- mesurer la résistance cyclique des sols au laboratoire : l’appareil
tion, comme indiqué plus haut. de cisaillement simple et l’appareil triaxial de révolution
Le prélèvement des sables propres, lâches, sous nappe s’avère (Figure 4b et Figure 4c).
très difficile avec les moyens ordinaires, et rend la mesure de leur Le pilotage des essais est effectué en contrainte.
compacité quasi-impossible.
La mesure des densités minimales et maximales au laboratoire 2.2.3.1 Essai de cisaillement simple
s’impose quand un indice de densité ID d’un sol grenu doit être Dans l’essai de cisaillement simple, l’éprouvette de sol est pla-
évalué, connaissant sa densité en place (sable propre ou grave). cée dans une cellule qui produit une déformation de cisaillement
Elle s’impose aussi quand les sols sont reconstitués au labora- en parallélogramme γ sous une contrainte normale σ contrôlée
toire, pour caractériser la densité de référence qui est adoptée. (figure 4b).
Mais cette mesure ne s’applique qu’à des sols granulaires fins à La section de l’éprouvette est circulaire ou carrée.
grossiers. Aussi, beaucoup de sables très fins et de sols limoneux
sortent du domaine d’application des procédures en usage. L’éprouvette est consolidée au préalable sous la contrainte nor-
male σ, c’est-à-dire remise en équilibre sous cette contrainte effec-
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Surface
du terrain
}
Δσa
σa
σr
εa
Profondeur z
εa
σ
État
initial
σ’v0
Δτ
σ’h0 σr
γ γ
Δτ
Signal
sismique
a état initial des contraintes b principe de l'essai de cisaillement simple. c principe de l'essai triaxial
en place à la profondeur z
dans un plan vertical
Figure 4 – Schéma simplifié d’une sollicitation sismique en place et transposition aux essais de laboratoire courants
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Cellule triaxiale
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Éprouvette
de sol
Générateurs
de pression Bâti
de chargement
Figure 5 – Presse triaxiale cyclique. Matériel du laboratoire EDF-DI-TEGG-CEMETE. (Photographie : Julien Dufour)
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Déformation axiale ( )
0,05
numéro du cycle pour lequel un critère fixé à l’avance est
atteint. Divers critères sont en usage.
0
Le premier consiste à comparer la pression interstitielle mesu-
rée u (si la mesure est licite) à la pression effective de consolida-
– 0,05
tion initiale ou pc. Le rapport de pression interstitielle ru sert de
variable d’entrée dans le critère de liquéfaction initiale qui est Cycle 4 Cycle 5
atteinte quand ru = 100 %. Le nombre de cycles Ny, à ce stade, est – 0,1
associé au taux de cisaillement, pour constituer un couple (Ny, 0 25 50 75 100
) ou (Ny, Δq/2pc). Temps (en s)
a déformation axiale en fonction du temps (t, εa)
Les autres critères d’usage courant sont définis en amplitude de
la déformation axiale. Ils consistent à associer le nombre de 50
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
50 50 1,44
Déviateur (en kPa)
Début
des cycles
– 50 – 50
– 0,97
Pression moyenne
Déformation axiale ( ) effective (en kPa)
– FEJ14 95kPa 11 cycles EF
a courbes contrainte/déformation (ε , q) b chemin des contraintes effectives (p´, q)
a
Figure 7 – Essai triaxial cyclique – Sable grossier – Courbes contrainte/déformation – Chemins des contraintes effectives
0,025
0 2.2.5 Exemple pour les sols fins
– 0,025
Un autre exemple d’essai triaxial cyclique est présenté sur la
– 0,050 figure 10. Il concerne une argile limoneuse testée dans son état
Cycle 5 naturel.
0 5 10 15 20 25 La pression de consolidation est pc = 175 kPa.
Temps (en s)
Le taux de cisaillement est Δq/2pc = 0,20.
a déformation axiale en fonction du temps (t, εa)
La fréquence est f = 0,1 Hz.
40
Déviateur (en kPa)
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
1,39
50 50
Déviateur (en kPa)
0 0
Début
des
cycles
– 0,95
– 50 – 50
– 0,05 – 0,025 0 0,025 0 50 100
Déformation axiale ( ) Pression moyenne effective (en kPa)
CU 103 kPa monotone CU 103 kPa monotone CUy 103 kPa
compression extension 11 cycles 0,5 Hz
a courbes contrainte-déformation (εa, q). b chemins des contraintes effectives (p’, q).
Figure 9 – Essai triaxial cyclique et essais triaxiaux monotones de compression et d’extension (un cycle). Sable reconstitué
200 – ou, le nombre minimal de cycles Ny, que peut supporter le sol
175 kPa sous un taux de cisaillement Δq/2pc donné, en lien avec la magni-
tude du séisme.
100
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
100 100
1,27
50 50
Déviateur (en kPa)
Début
– 50 – 50 des cycles
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Des bases de données ont été enrichies au fil du temps. La que la pression hydrostatique (droite inclinée).
méthode simplifiée d’analyse de la liquéfaction se fonde sur cette
démarche (voir le § 5). Par la suite, des corrélations ont été établies entre la résistance
Comme beaucoup d’essais, l’utilisation de l’essai SPT est réser- pénétrométrique et l’occurrence de la liquéfaction dans des sites
vée à des sols fins peu consolidés. Il présente l’avantage de don- ayant fait l’objet d’analyses post-sismiques. Des bases de données
ner une vision directe de la nature des sols le long du forage. ont été enrichies au fil du temps, en lien avec la base des données
SPT.
La méthode simplifiée d’analyse de la liquéfaction se fonde sur
2.3.2 Profils pénétrométrique (CPT) cette démarche (voir § 5).
Les essais pénétrométriques servent à mesurer les résistances
des sols le long d’un profil vertical [C 220]. Il existe deux familles 2.3.3 Profils des vitesses de cisaillement
de pénétromètres :
– les pénétromètres dynamiques qui sont enfoncés dans le ter- Les vitesses (célérités) des ondes sismiques sont fonction de la
rain par battage ; masse volumique et des caractéristiques élastiques du milieu dans
– les pénétromètres statiques, qui sont vérinés dans le terrain à lequel elles se propagent. Divers procédés sont utilisés pour les
vitesse constante. Dans les problèmes de liquéfaction des sols, mesurer, ou les estimer, dans les sols au moyen d’essais in situ.
l’usage a consacré le pénétromètre statique (en anglais, Cone Ces méthodes sont :
Penetration Test, ou CPT). – non invasives quand les instruments de mesures sont disposés
Lunne, Robertson et Powell [12] ont publié un ouvrage complet en surface du terrain ;
consacré aux spécifications, aux performances, à l’utilisation et – invasives quand des forages doivent être mis en œuvre [13].
l’interprétation des essais au pénétromètre à pointe électrique et,
en particulier, au piézocône (CPTu). ■ Parmi les méthodes invasives
La pointe pénétrométrique est en foncée verticalement dans le L’essai cross-hole est le plus courant. Il consiste à mesurer les
sol à vitesse constante à l’aide d’un bâti de chargement et au bout temps de propagation des ondes de compression (ondes P) et des
d’un train de tiges dont les éléments de 1 m de longueur sont ondes de cisaillement (ondes S) entre un forage émetteur et un ou
ajoutés un par un. Le train de tige assure le guidage de la pointe plusieurs forages récepteurs proches.
pendant le fonçage et assure aussi la transmission des mesures Une sonde émettrice P et S est placée en station à différentes
recueillies par la pointe vers la surface. profondeurs dans le sondage émetteur (au pas de 1 m par
Pour les sondages à terre, le bâti de chargement est porté par exemple). Des capteurs sont placés à la même profondeur dans
un véhicule lourd, capable d’opposer la réaction nécessaire au les sondages récepteurs.
fonçage (jusqu’à 20 tonnes). Mais le bâti peut être installé aussi Les vitesses Vp et Vs sont déduites des temps de propagation
sur une plateforme, pour des sondages en mer par exemple. connaissant les distances entre les instruments. Les propriétés
élastiques du sol sont tirées des mesures des vitesses connaissant
■ Dans tous les pénétromètres courants la masse volumique du sol.
L’extrémité de la pointe est constituée par un cône dont l’angle au D’autres procédés voisins existent (down-hole, up-hole).
sommet est égal à 60° et son diamètre égal à 35,7 mm, soit une sec-
tion droite Ac = 10 cm2. Un capteur d’effort mesure l’effort de pénétra- ■ Parmi les méthodes non-invasives
tion Qc dans l’axe du dispositif (effort de pointe). Un manchon de La méthode des ondes de surface consiste à produire des ondes
frottement, situé à l’arrière du cône, d’aire Am, mesure le frottement à partir d’une source, puis à mesurer les déplacements verticaux
d’interface le long de la paroi en contact avec le sol. induits par des récepteurs disposés le long d’une ligne de mesure.
La mesure de cet effort de cisaillement vertical Qm est effectuée Les relations qui lient le déphasage et la fréquence des signaux
par un second capteur de force. Les pointes pénétrométriques enregistrés aboutissent à une courbe de dispersion qui représente
sont équipées aussi de capteurs inclinométriques qui permettent la signature du site. Un procédé de calcul par inversion permet de
d’évaluer la déviation du forage. proposer une estimation du profil vertical des vitesses Vs.
■ Dans le cas du piézocône (CPTu) ■ Mesures pour terrains difficiles
Un ou des capteurs de pression d’eau complètent le dispositif. Bien que plusieurs ordres de grandeur séparent les niveaux de
Ces capteurs mesurent la pression d’eau u par l’intermédiaire déformations élastiques des grandes déformations des sols, les
d’une bague poreuse affleurante (filtre) qui doit être parfaitement méthodes de mesure in situ des vitesses Vs ont trouvé progressi-
saturée d’eau avant le début du fonçage dans le sol. vement un écho dans les méthodes d’étude du risque de liquéfac-
Ce capteur peut occuper différentes positions dans la pointe tion des sols.
pénétrométriques, dénommées : Ces méthodes présentent l’avantage de rendre possibles les
– u0 (à la pointe du cône) ; mesures dans des terrains difficiles (sables lâches, sols grossiers).
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Résistance de pointe (en MPa) Frottement unitaire (en MPa) Pression d’eau (en MPa)
Toit
de la nappe
5 5 5
Profondeur (en m)
Profondeur (en m)
Profondeur (en m)
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
10 10 10
10 kPa/m
15 15 15
20 20 20
De manière analogue avec les méthodes pénétrométriques (SPT, 2.4 Attendus des méthodes
CPT), et en appui avec ces méthodes, des corrélations ont été éta-
blies entre les profils de vitesses Vs et la résistance des sols à la
de laboratoire et in situ
liquéfaction, d’après les retours d’expérience.
Pour finir, le tableau 2 résume les principaux attendus des
Toutefois, la pratique de ces méthodes doit être consolidée essais in situ et des essais de laboratoire, dans leur mise en
encore avec l’élargissement des bases de données. œuvre pour les problèmes de liquéfaction des sols.
Tableau 2 – Principaux attendus et limitations des essais in situ et des essais de laboratoire
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
NON
1) Opportunité d’une liquéfaction du sol (couche) ?
OUI
NON
2) Susceptibilité du sol à la liquéfaction ?
OUI
NON
Prévision des effets de la liquéfaction de la couche de sol OUI
4)
Effets acceptables ?
NON
5) Renforcement de la couche de sol possible ? OUI
NON
Abandon du projet Confirmation du projet
Figure 14 – Schéma de l’organisation des études de liquéfaction des sols dans les reconnaissances géotechniques des sites et les projets de
construction
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
3.3.2 Quantification des propriétés du sol Le tableau 3 propose un classement des méthodes de quantifi-
cation du risque de liquéfaction des sols.
Sur le plan quantitatif, la qualification de la susceptibilité du sol Pour les méthodes en contraintes totales, dont les méthodes
implique diverses propriétés physiques du sol (propriétés des par- simplifiées ([a] et [b] du tableau 3), l’évaluation du risque de liqué-
ticules, structure, granulométrie, consistance), ses caractéristiques faction d’un sol se fonde sur la comparaison entre la résistance du
d’état (densité, saturation) et ses propriétés mécaniques (résis- sol et la sollicitation sismique.
tance monotone ou cyclique non drainée), pour constituer un
sous-ensemble de paramètres dont la connaissance est nécessaire
à l’évaluation du risque de liquéfaction de la couche de sol à Dans une approche simplifiée, le coefficient de sécurité FSL
l’étape suivante. est défini comme le rapport entre la résistance cyclique norma-
lisé du sol (CRR, Cyclic Resistance Ratio) et la sollicitation cycli-
La susceptibilité à la liquéfaction est décrite quantitativement à
que normalisée induite par le séisme (CSR, Cyclic Stress Ratio).
partir des résultats d’essais in situ et de prélèvements suivis par
des essais de laboratoire. Le coefficient de sécurité vaut FSL = CRR / CSR.
Il est calculé à toutes les profondeurs de la couche de sol.
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
3.4 Quantification du risque Un coefficient de sécurité supérieur à 1,25 est nécessaire pour
de liquéfaction des sols s’affranchir du risque de liquéfaction selon l’Eurocode 8.
À l’inverse, un coefficient de sécurité inférieur à l’unité traduit
La susceptibilité du sol à la liquéfaction étant avérée, la quanti-
un risque de liquéfaction.
fication du risque de liquéfaction est analysée à l’étape suivante
(étape 3, figure 14). La méthode simplifiée est présentée au § 5.
• Simulation
• Magnitude
• Magnitude Accélération tempo- Accélération tempo- des conditions
Données d’entrée • Accélération en
• Accélération relle au niveau relle au niveau de site
pour le séisme surface
en surface du substratum du substratum • Accélération
• Nombre de cycles
temporelle
• Encadrement par
les connaissances
• Facilité de mise
des comporte-
en œuvre dans la
ments mécaniques Géométries 2D Appropriés au calcul Réponse globale
Avantages majorité des sites
des sols quelconques des ouvrages et tendances
• Pertinence enrichie
• Variété et repré-
par apprentissage
sentativité des
conditions d’essais
• Fondée sur
des classifications
empiriques
• Domaine d’appli-
cation pas totale-
• Fondée sur une
ment spécifique au • Coût / complexité
approximation de
site, notamment par des calculs • Calage des nombreux
l’action sismique
réduction du signal • Domaine d’applica- paramètres et condi-
• Représentativité
Inconvénients sismique en profon- tion réduit en termes tions Spécificité
du matériau testé
deur via le coeffi- de matériaux : non • Choix des critères
(remaniement,
cient rd (cf. § 5.1.2) applicable aux argiles • Complexité / Coût
nombre d’essais,
• Domaine d’appli- plastiques
etc.)
cation réduit en
termes de maté-
riaux : non appli-
cable aux argiles
plastiques
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Les méthodes détaillées, en contraintes effectives ([d] du tion des constructions existantes, mais concerne aussi la qualité
tableau 3), permettent d’identifier l’occurrence de la liquéfaction, de mise en œuvre des travaux.
mais aussi le comportement des sols pendant et après la sollicita-
tion sismique. En France, les premiers textes de réglementation sismique
datent du milieu des années 1950, mais la prise en compte du
Dans une approche détaillée, les critères à remplir pour qu’un risque de liquéfaction des sols est plus récente.
matériau soit liquéfiable s’expriment suivant les approches en
termes de montée de pression interstitielle ru ou de limitation des Aujourd’hui, l’Eurocode 8 rassemble les règles de construction
déformations. parasismique, harmonisées à l’échelle européenne et déclinées
dans la réglementation française, depuis son entrée en vigueur en
Les méthodes détaillées en contraintes effectives sont présen-
2010. Il est accompagné par une carte d’aléa sismique, parue
tées au § 5.3.
concomitamment, et qui porte sur la délimitation des zones de
Différentes méthodes intermédiaires existent ([c] du tableau 3). sismicité du territoire français.
Elles sont positionnées entre la méthode simplifiée et les
méthodes détaillées. L’une d’entre elles est présentée au § 5.2.2.2. Ces règles concernent les bâtiments à risque normal.
Enfin, il existe des méthodes spéciales faisant appel à des Plus généralement, les études de projet doivent s’inscrire dans
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
4.2 Critères (clay-like) concerne une classe de sols limoneux dont les indices
de plasticité appartiennent à un intervalle relativement étroit
La quantification de la susceptibilité du sol à la liquéfaction 3 < Ip < 7. Les auteurs préconisent des recommandations appli-
passe par la mesure de ses propriétés physiques et mécaniques, cables pour la conduite des études pendant les reconnaissances
puis par la confrontation de ces mesures à des critères. géotechniques des sites, afin d’effectuer le meilleur choix quant
aux moyens à mettre en œuvre.
Les propriétés des sols proviennent d’essais in situ et ou de pré-
lèvements suivis par des essais de laboratoire. Il existe autant de Si l’indice de plasticité Ip > 7, le sol est de type argile (Ip > 5
critères que de types de mesures. pour les argiles et limons peu plastiques).
La résistance cyclique peut être évaluée à partir d’essais in situ,
d’essais de laboratoire et de corrélations, qui se fondent sur la
4.2.1 Critères granulométriques connaissance de la résistance non drainée (quasi-statique) des for-
Les critères fondés sur les propriétés physiques des sols ont été mations argileuses. Au contraire, la résistance cyclique des sols
forgés au fil du temps et ont évolué. Des critères en forme de de type sable, où Ip < 3, est à évaluer au moyen d’essais in situ et
fuseau sont attribués aux sols sableux et graveleux. Des critères leur corrélation (SPT, CPT).
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
portant sur les limites de consistance sont associés aux sols fins Dans les cas intermédiaires, le sol doit être considéré comme
limoneux et argileux. étant de type sable et potentiellement liquéfiable. Des reconnais-
Aujourd’hui, l’usage de ces critères est contesté, en particulier sances détaillées doivent être envisagées sur la base d’essais in
les critères d’exclusion du risque. Néanmoins, comme les classifi- situ et d’essais de laboratoire pour déterminer leur résistance
cations des sols liquéfiables, ces critères offrent un point d’entrée cyclique.
pratique, au moins qualitatif, de la susceptibilité du sol à la liqué-
faction. 4.2.3 Critères de classification des sols
La figure 15 montre les critères attribués aux sols sableux liquéfiables d’après les essais in situ
d’après une compilation d’observations de terrain dans les zones
portuaires (au Japon [18] code JSCE). La séparation entre les Les critères de classification des sols liquéfiables d’après les
sables à granulométries serrées et étalées est établie pour un essais in situ ont fait l’objet d’une littérature abondante qui est
coefficient d’uniformité CU = 3,5 (CU = d60/d10). toujours en développement. Les propositions ont porté sur les
données brutes mesurées en sondage SPT ou CPT.
Les sols sensibles sont situés au centre des fuseaux. Lorsque la
Puis, le besoin s’est fait sentir de normaliser ces mesures pour
courbe granulométrique se trouve en dehors du fuseau, le sol est
tenir compte de l’influence du poids des terres qui croît avec la
considéré comme non liquéfiable (code JSCE). Sinon, l’analyse de
profondeur et obtenir ainsi des variables indépendantes de la
la susceptibilité à la liquéfaction doit être poursuivie avec d’autres
contrainte effective verticale et reliées directement à l’état du
moyens (voir § 5).
sol (compacité) et à sa résistance ([26], [28], [31]).
Une autre évolution se dessine à présent, qui consiste à spécia-
4.2.2 Critères de consistance liser les classifications à des familles particulières de sols ou des
données provenant de sites comparables ou régionaux. Cette évo-
Comme indiqué au § 4.2.1, les critères de susceptibilité à la
lution renoue avec la recommandation de Schmertmann [14] ou
liquéfaction des sols fins limoneux et argileux portent sur les
celle de Parez et Fauriel [16] qui conseillaient de considérer leurs
limites de consistance du sol.
propositions comme un cadre d’interprétation des données péné-
Beaucoup de proposition ont été énoncées, en accompagne- trométriques, et non pas des abaques universels permettant de
ment des critères granulométriques ([8], [19], [15]). Mais, globale- traiter tous les cas.
ment, ces propositions restent controversées à propos des sols Enfin, une autre évolution récente à souligner concerne l’orien-
limoneux. Elles offrent néanmoins un point d’entrée pratique sur tation donnée aux classifications qui s’intéressent plus spécifique-
un plan qualitatif. ment aux sols « intermédiaires » entre les sables et les argiles, ou
Sur la base de données expérimentales de la littérature, Boulan- aux questions de recouvrement des classes des sols du fait des
ger et Idriss [15] montrent que la transition entre un comporte- conditions particulières de fonçage ([28], [15]). Ces nouvelles clas-
ment de type sable (sand-like) et un comportement de type argile sifications s’appuient systématiquement sur d’autres types de
100 100
75 1 75 1
% Passant
2 2
(1) Très (1) Très
50 suspect 50 suspect
de liquéfaction de liquéfaction
25 25
(2) suspect (2) suspect
de liquéfaction de liquéfaction
0 0
0,01 0,1 1,0 10 0,01 0,1 1,0 10
Diamètre des particules (en mm) Diamètre des particules (en mm)
a sols à granulométrie sérrée (Cu = D60/D10 < 3,5) b sols à granulométrie étalée (Cu = D60/D10 > 3,5)
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
données obtenues in situ ou au laboratoire et qui se réfèrent aux dard dans la pratique. Fondée sur des bases empiriques, elle a
classifications usuelles des sols. évolué au fil du temps.
La figure 2 évoque le principe d’une classification de la sensibi- Deux états de l’art ont marqué successivement l’évolution de la
lité des sols à la liquéfaction selon leur nature (échelles I) et leur méthode aux USA, par le National Research Council (NRC) en
état (échelles J). Ces indices peuvent servir de base pour l’intro- 1985 [31], puis le National Center for Earthquake Engineering
duction des variables normalisées tirées des essais in situ, comme Research (NCEER) en 1996 [27], puis en 1998 [28]. Ce dernier visait
l’envisage la méthode simplifiée d’analyse du risque de liquéfac- un consensus entre les experts internationaux sur les dernières
tion des sols. avancées de la méthode simplifiée, en vue d’une application dans
les études particulières de projets. Les thèmes suivant ont été exa-
minés et des recommandations ont été proposées :
4.2.4 Critères se rapportant aux essais
de laboratoire – 1) critères fondés sur l’utilisation du SPT (Standard Penetration
Test) ;
Les essais de laboratoire ont conduit à décrire le mécanisme de – 2) critères fondés sur l’utilisation du CPT (Cone Penetration
liquéfaction des sols sableux en référence aux concepts fonda- Test) ;
mentaux de la mécanique des sols. Réalisés en champs homo- – 3) critères fondés sur l’utilisation des vitesses de cisaillement ;
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
gènes contrôlés et non drainés, pour les plus courants, ces essais – 4) utilisation de l’essai de pénétration de Becker pour les sols
pourraient fournir les références à des critères absolus. graveleux ;
Il n’en est rien, car en pratique, le terme de liquéfaction – 5) facteurs correctifs pour tenir compte des surcharges et des
s’applique à des situations plus variées et compliquées qu’en pentes ;
laboratoire sur un plan mécanique. Par ailleurs et comme indiqué – 6) données d’entrée sismiques en matière de magnitude et
déjà, le comportement des sables se démarque de celui des d’accélération de pic.
argiles. Les méthodes probabilistes ou énergétiques ont été examinées,
Aussi divers types de critères sont en usage au laboratoire pour mais n’ont pas fait l’objet de recommandations.
définir la résistance cyclique du sol dans des essais pilotés en
contraintes de cisaillement. Les premiers s’expriment en niveaux
de déformation cyclique par des seuils d’amplitudes égaux à 2,5, Remarque
5 ou 10 % pour les plus courants (c’est-à-dire des doubles ampli- L’état de l’art actuel de la « méthode simplifiée » est détaillé
tudes de 5, 10 ou 20 %). Ces seuils ont pour intérêt de s’appliquer dans l’article de Youd et al (2001) [28].
à tous les types de sols et leurs différents d’états, dans toutes les
conditions de chargement.
Les autres critères en usage portent sur la pression interstitielle. Le graphique de la figure 16 donne l’allure d’un diagramme
Le premier d’entre eux s’exprime en taux de pression interstitielle empirique utilisé pour réaliser l’analyse simplifiée de la liquéfac-
ru, pour des seuils de différents niveaux allant jusqu’à 100 %. tion des sols. Il s’applique aux divers procédés de mesures in situ
Les autres critères sont relatifs à la vitesse d’accumulation de la (N-valeur SPT, résistance pénétrométrique ou vitesse VS de pro-
pression interstitielle pendant les cycles, qui est d’autant plus pagation des ondes de cisaillement).
rapide que le sol est sensible. Ces critères ont été évoqués plus À la profondeur considérée dans le terrain, la résistance équiva-
haut dans les exemples commentés. lente X, mesurée in situ, est portée en abscisse et la contrainte de
Au stade de franchissement d’un seuil au cours d’un essai cycli- cisaillement cyclique normalisée est portée en ordonnée.
que, le nombre de cycles Ny est associé au taux de cisaillement, La ou les courbes indiquées ont été obtenues après analyse des
pour constituer un couple (Ny, ) ou (Ny, Δq/2pc). sites impactés par des séismes, en rassemblant des indications
sur la nature des sols et leur état, des mesures des résistances in
Concernant les essais à chargement monotone, un critère
situ, les indices d’une liquéfaction éventuelle des sols et les carac-
s’exprime par les caractéristiques d’une ligne d’instabilité quand
téristiques du séisme.
elle existe (enveloppe des pseudo-pics de cisaillement dans les
sols sableux lâches). Pour aboutir à ces corrélations, ces données doivent être nor-
malisées au préalable pour tenir compte du poids de la colonne
Éventuellement un indice de fragilité pourrait lui être associé,
de sols (avec la contrainte verticale effective ) ou la magnitude
pour qualifier l’effondrement qui fait suite au pseudo-pic et définir
du séisme (pour un évènement équivalent de magnitude
ainsi une résistance résiduelle. Mais il n’existe pas de critère expli-
Mw = 7,5). Ces courbes délimitent le domaine où la liquéfaction
cite permettant de qualifier la résistance résiduelle du sable.
des sols a été systématiquement ou souvent constatée (domaine
bordé par l’axe des ordonnées) du domaine où ces événements
sont rares ou inexistants (domaine éloigné de l’axe des ordon-
nées).
5. Quantification La frontière entre ces domaines est souvent matérialisée par
de la liquéfaction plusieurs courbes pour désigner des natures de sols différentes,
ou des magnitudes différentes, ou des niveaux de probabilité
et de ses effets d’occurrence différents. Beaucoup de travaux ont été consacrés à
l’élargissement des bases de données à partir des retours d’expé-
rience et l’amélioration des corrélations.
5.1 Quantification du coefficient Déterministe à l’origine, la démarche a été progressivement
de sécurité à la liquéfaction développée dans un cadre probabiliste.
par l’approche simplifiée Ainsi, la méthode simplifiée consiste à comparer la contrainte
de cisaillement cyclique induite par le séisme à la résistance au
5.1.1 Présentation cisaillement cyclique du sol à différentes profondeurs de la
couche de sol étudiée. Pour être comparées, ces deux grandeurs
Seed et Idriss [26] ont proposé une méthode pour quantifier le sont normalisées et s’expriment respectivement par le rapport de
risque de liquéfaction des sols non cohérents. Cette « méthode cisaillement CSR (Cyclic Stress Ratio) et le rapport de résistance
simplifiée » s’est affirmée progressivement pour devenir un stan- cyclique CRR (Cyclic Resistance ratio) qui sont définis ci-après.
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
}
Liquéfaction 2
Liquéfaction 3
possible possible
Non
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Non liquéfaction
liquéfaction
0 0
Résistance normalisée Résistance normalisée
a frontière unique b frontière paramétrique
Figure 16 – Diagrammes empiriques pour l’analyse simplifiée de la liquéfaction (contrainte de cisaillement cyclique normalisée en relation
avec la mesure de la résistance équivalente in situ). Domaine de non liquéfaction et domaine de liquéfaction possible
Un coefficient de sécurité vis à vis du risque de liquéfaction est Le calcul des contraintes initiales σv0 et appelle à connaître
calculé à la profondeur z : la densité des sols et le niveau statique de la nappe.
À défaut de disposer de mesures piézométriques, les règle-
(3) ments précisent les niveaux d’eau à considérer dans le calcul.
Le coefficient réducteur rd exprime la souplesse de la colonne
Les abaques, ainsi que les valeurs des paramètres cités dans les de sols et il se substitue au calcul de la réponse du site. Il est égal
paragraphes ci-après sont présentés dans la référence [28]. à l’unité en surface, puis il diminue avec la profondeur dans une
bande d’incertitude qui s’élargit rapidement.
Le sol est considéré liquéfiable à la profondeur z si ce coeffi-
cient de sécurité est inférieur à une borne donnée, qui est égale à Son expression a fait l’objet de nombreuses propositions sur la
1,25 dans l’Eurocode 8. base de corrélations entre les réponses calculées dans différentes
conditions de site et pour différentes sources sismiques, et les
résistances mesurées in situ et rassemblées dans des bases de
5.1.2 Cisaillement cyclique induit par le séisme données de sites où les sols ont été liquéfiés.
Le rapport de cisaillement CSR est évalué en mode pseudo-sta-
tique grâce à l’expression suivante : 5.1.3 Résistance cyclique du sol
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Le coefficient de sécurité s’écrit alors : lement aux sédiments alluvionnaires ou fluviatiles holocènes (c’est-
à-dire des dix derniers milliers d’années), à une profondeur limitée à
15 m et à l’absence de contraintes initiales de cisaillement émanant
(5) d’une topographie irrégulière ou de la présence d’ouvrages.
Des coefficients correcteurs particuliers ont été introduits dans
avec CSR rapport de cisaillement produit par le mouvement
la procédure pour tenir compte de telles particularités [33].
sismique,
La résistance à la liquéfaction dépend de la pression de confine-
CRR7,5 rapport de résistance du sol pour une magnitude
ment et augmente avec la profondeur, à ce titre. Un coefficient Kσ
égale à 7,5.
a été introduit pour tenir compte de cette non-linéarité dans le
Le rapport CRR7,5 est tiré des abaques dédiés aux mesures nor- calcul du coefficient de sécurité FSL. De même, un coefficient cor-
malisées SPT, CPT ou Vs. recteur Kα a été introduit pour tenir compte de la présence de
Le coefficient MSF est une fonction décroissante de la magni- contraintes de cisaillement statiques dans la couche de sol.
tude Mw, car la résistance au cisaillement cyclique diminue quand La figure 17 donne une illustration des configurations qui
le nombre de cycles du mouvement fort augmente, c’est-à-dire appellent à prendre en compte un coefficient Kα. Ainsi, le calcul
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
quand la magnitude du séisme augmente, pour une amplitude du coefficient de sécurité FSL devient :
donnée des cycles de cisaillement.
■ Évaluation du rapport de résistance CRR d’après les essais de (6)
laboratoire
À la profondeur z où le sol a été prélevé, les courbes (Ny, )
ou (Ny, Δq/2pc) donnant le nombre de cycles pour atteindre un 5.1.4 Mise en œuvre spécifique de la méthode
seuil de liquéfaction donné, s’obtiennent en testant plusieurs simplifiée
éprouvettes identiques sous des rapports de cisaillement diffé- Cette approche consiste à appliquer la méthode simplifiée en
rents. utilisant une sollicitation cyclique normalisée CSR calculée spécifi-
En plus de l’accélération maximale en surface amax, la sollicita- quement pour le site, et plus celle donnée au § 5.1.2. Il s’agit ainsi
tion sismique doit être caractérisée par un nombre de cycles équi- d’évaluer la contrainte de cisaillement τ(t) développée par le
valent Ne [28] qui symbolise le nombre des cycles les plus séisme dans la colonne de sol, puis la sollicitation cyclique nor-
significatifs du mouvement, en lien avec la durée du séisme. malisée CSR, et à la comparer à la résistance au cisaillement cycli-
La résistance cyclique CRR du sol est pointée sur la courbe que normalisée du sol CRR d’après les essais de laboratoire.
expérimentale (Ny, ) ou (Ny, Δq/2pc) à l’abscisse Ne. Comme dans la méthode simplifiée, la comparaison des deux
Le coefficient de sécurité à la liquéfaction FSL se calcule alors grandeurs permet d’estimer les coefficients de sécurité à la liqué-
comme précédemment (équation (3)). faction FSL le long de la colonne de sol.
Ici, le facteur MSF n’intervient pas car la prise en compte de la La sollicitation cyclique est évaluée par la méthode linéaire-équi-
magnitude du séisme est introduite dans le nombre de cycles valente (analyse locale du site). Le comportement mécanique du sol
équivalents Ne du séisme ([28], [53]). est incorporé sous une forme viscoélastique en introduisant les
modules de cisaillement G et les amortissements intrinsèques hys-
■ Limites de la méthode simplifiée térétiques D représentatifs des sols le long du profil de calcul.
Diverses critiques ont été adressées à la méthode simplifiée Ces paramètres sont tirés des courbes empiriques G(γ) pour les
d’évaluation du risque de liquéfaction d’une couche de sol. Elles niveaux de déformation attendus. Les modèles peuvent être éten-
portent notamment sur sa base de référence qui se limite essentiel- dus aux géométries 2D.
Pente
Terrain subhorizontal
(A) Pas de contraintes de
cisaillement statiques
σ’v (B)
(A)
A σ’h
Fondation
Remblai, digue
(B) Présence de contraintes de
cisaillement statiques
σ’v
τst
B σ’h
(A) (A)
Figure 17 – Schéma de principe montrant des états de contraintes initiales sans cisaillement (cas A) ou avec cisaillement (cas B)
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Les principaux avantages de cette méthode reposent sur une 5.2.2 Tassements
évaluation spécifique de la sollicitation sismique dans le site et la
simplicité de sa mise en œuvre. Généralement, les contraintes de Quand le risque d’instabilité est exclu, le tassement des sols
cisaillement maximales calculées sont légèrement plus élevées induit par la liquéfaction doit être évalué.
que celles fournies par les calculs en contraintes effectives, ce qui
apporte un certain conservatisme [54]. 5.2.2.1 Méthode simplifiée
Des méthodes simplifiées ([30], [39], [40], [41]) permettent
5.1.5 Indice de sensibilité LPI d’évaluer le tassement induit de sables propres sous nappe.
L’indice sensibilité à la liquéfaction LPI (Liquefaction Potential De manière générale, ces méthodes ne sont applicables que
Index) a été proposé par Iwasaki et al. ([34], [38]) pour exprimer la lorsque le déplacement latéral est faible, et elles ne permettent
sensibilité à la liquéfaction d’un site en considérant le profil de sol pas d’évaluer un tassement différentiel.
dans ses vingt premiers mètres. Le tassement en surface est calculé par intégration des défor-
Cet indice se calcule avec : mations volumiques εv sur la hauteur de la couche. Il se manifeste
progressivement pendant la consolidation du sol après la fin du
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
décrire les effets de la liquéfaction sur les sols, ni sur les avoisi-
nants en termes de tassements, de glissements, de poinçonne- 1,5
ments, basculements, etc.
Des approches ont été développées dans ce but, fondées sur
des méthodes empiriques ou numériques.
Le cas de l’évaluation de la résistance post-liquéfaction et de la
stabilité globale, ainsi que celui des tassements induits, sont évo- 1
qués ci-après. 4% N1=3
6
10
5.2.1 Évaluation de la résistance post-liquéfaction 14
des sols et de la stabilité globale 6%
20
La première difficulté revient à l’évaluation de la résistance 0,5
post-liquéfaction, nécessaire pour apprécier la stabilité globale de 8%
25
pentes après liquéfaction. Deux voies se présentent pour cela, à
partir de prélèvements des sols suivis par des essais de labora-
toire, d’une part, ou d’essais in situ, d’autre part.
30
Seed et al. [29] discutent ces deux approches en détail. 0
Après le déclenchement de la liquéfaction, l’analyse porte sur le 0 2,5 5
rapport entre la résistance du sol et les contraintes de cisaillement
Déformation volumique post-liquéfaction (en %)
statiques encore présentes. Le calcul peut être effectué par les
méthodes classiques de calcul de stabilité des pentes. Si l’équi- Résistance du sol (valeur-N)
libre n’est pas assuré, il faut s’attendre à des déplacements, voire
Amplitude maximale de la déformation de cisaillement (en %)
de grands déplacements, jusqu’à retrouver un nouvel équilibre
statique. La question du choix des propriétés du sol liquéfié se Tracé d’après Ishihara et Yoshimine [39] et les
pose alors (cohésion non drainée, résistance résiduelle, caractéris- équations proposées par Yoshimine et al. [43] .
tiques de la ligne d’instabilité).
Des méthodes empiriques ([8], [46]) ont été proposées pour Figure 18 – Déformation volumique εv en fonction du facteur de
évaluer les déplacements latéraux post liquéfaction. sécurité à la liquéfaction FSL
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
temporel de propagation verticale des ondes sismiques, depuis sa Les calculs aboutissent aux champs des pressions interstitielles
base où le mouvement sismique est donné sous la forme d’accé- et des déformations à l’intérieur du modèle de sols. Des critères
lérogrammes. s’appliquent pour juger du niveau des désordres atteint à tout ins-
tant, dans la limite de validité des calculs.
Le profil de la contrainte de cisaillement τ(t) est obtenu ainsi
sous une forme liée au site, contrairement à la méthode simplifiée Après la fin du séisme, l’analyse se poursuit par le calcul de la
où la réponse du site s’obtient au moyen du coefficient réducteur dissipation des pressions d’eau vers les frontières drainantes du
forfaitaire rd (cf. § 5.1.2). massif. Le calcul s’effectue à l’aide de l’équation de la consolida-
tion unidimensionnelle des sols par exemple.
Il existe différentes méthodes intermédiaires. L’une d’entre-elles
est présentée ci-dessous. Localement, la migration de l’eau peut provoquer la liquéfaction
du sol dans une couche adjacente, non affectée pendant le
séisme.
La méthode proposée par Kteich et al. [47] combine un Ces méthodes d’analyse dynamique de la liquéfaction des sols
modèle simplifié d’accumulation de la pression interstitielle mettent en jeu de nombreux facteurs qui ont une grande influence
dans un calcul linéaire-équivalent conventionnel, en associant sur le résultat. Leur mise en œuvre est difficile, et une attention
la réponse non linéaire due à la déformation de cisaillement à particulière doit être portée à la constitution des modèles géolo-
l’augmentation de la pression interstitielle. gique et géotechnique qui serviront aux modélisations.
L’analyse linéaire-équivalente est ainsi modifiée. Le module Des analyses paramétriques s’imposent le plus souvent.
de cisaillement des sols est dégradé, non seulement en fonc-
tion de la distorsion à laquelle les sols sont soumis au cours Différents logiciels permettent de réaliser des calculs en
de séisme, mais également en fonction du taux d’accumula- contraintes effectives. On peut citer par exemple les logiciels Cyber-
tion de la pression interstitielle lorsqu’elle apparaît ([48], [49], quake (1D), ou le logiciel OpenSource Code_Aster qui intègrent la loi
[50]). de comportement en contraintes effectives de Hujeux ([51], [52]).
La loi de Byrne [49] s’appuie sur des corrélations expérimen-
tales donnant le tassement du sol en fonction des cycles de En complément des méthodes présentées précédemment, des
cisaillement qu’il subit. méthodes spéciales fondées sur l’utilisation de tables vibrantes,
L’approche s’applique au calcul des tassements d’un dépôt centrifugeuses ou d’essais particuliers in situ sont également utili-
de sable stratifié horizontalement. Elle permet d’évaluer la sées.
montée de pression interstitielle, ainsi que les tassements
induits dans la phase pré-liquéfaction.
5.4 Application aux projets
de constructions
Les méthodes intermédiaires opèrent en contraintes totales.
Elles ne peuvent pas rendre compte de la dissipation des pres- Tous les développements auparavant évoqués rapidement
sions interstitielles. témoignent de l’intérêt croissant porté à la tenue des construc-
tions face au risque de liquéfaction des sols. Une grande attention
a été accordée aux facteurs de déclenchement des désordres et à
leurs critères associés.
5.3 Méthodes en contraintes effectives
Aujourd’hui, les méthodes évoluent pour améliorer la connais-
L’approche en contraintes effectives a pour objectif de prédire sance des mécanismes qui font suite à la rupture des sols. Cette
la réponse des sols pendant et après la sollicitation sismique en tendance répond aux attentes formulées dans le domaine de la
tenant compte des conditions d’écoulement dans les couches de gestion des risques naturels, attentif à la réduction de la vulnéra-
sols et de drainage en périphérie. bilité des constructions.
Dans une approche détaillée, les critères à remplir pour qu’un L’évaluation du risque passe par une estimation de l’endomma-
matériau soit liquéfiable s’expriment suivant les approches en gement des ouvrages, en écho aux performances attendues.
termes de montée de pression interstitielle ru ou de limitation des La mise en œuvre de méthodes simplifiées ou de méthodes
déformations. détaillées, suivies de méthodes de calculs post-sismiques,
L’analyse dynamique temporelle s’applique à un modèle numé- s’appuie sur la connaissance des résistances encore disponibles
rique du massif de sol. Ces modèles sont monodimensionnels ou dans les sols à ce stade et qui peuvent être qualifiées de résis-
multidimensionnels, constitués de couches et délimités par une tances résiduelles.
surface libre et un substratum où le déplacement est imposé sous Les techniques d’identification de ces propriétés des sols sont
la forme de signaux sismiques d’entrée, appropriés pour ce type toujours en développement en se fondant notamment sur l’ana-
d’analyse dynamique (analyse couplée). lyse de retours d’expériences.
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Les calculs post-sismiques relèvent de problèmes complexes rabattement permanent de la nappe ou en substituant le sol en
d’interactions sol/structure dynamiques. Les critères de perfor- place par un matériau non liquéfiable.
mance sont définis en déformations, en déplacements ou en
niveaux de pressions interstitielles. Ils dépendent du type de De nombreuses techniques sont en usage. Il faut considérer
l’ouvrage et de sa classe d’importance, mais aussi d’une estima- l’ouvrage et les zones renforcées du massif comme un ensemble
tion de sa capacité résiduelle de service. où coexistent des masses, des efforts statiques et des éléments
résistants.
Les approches déterministes et paramétriques (empiriques,
analytiques et/ou numériques) sont à la source des méthodes en Plusieurs types de renforcements peuvent être envisagés simul-
usage. Mais, aujourd’hui, les techniques probabilistes per- tanément dans un site. Les performances des méthodes adoptées
mettent d’enrichir les modélisations, sur la base de relations pour lutter contre les effets de la liquéfaction dépendent du type
entre l’amplitude d’un déplacement et la probabilité de dépasse- de renforcement et de son adéquation avec le site et le projet, des
ment d’un seuil, par exemple, et la multiplication des calculs dimensions des zones renforcées, de leur implantation.
paramétriques. Le tableau 4 propose une classification des principales
méthodes mises en œuvre.
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Effets
• Rabattement permanent de la •
nappe
• Surcharge de confinement
Caissonnage (•) •
Renforcement du sol • •
(•)
par inclusions souples
Substitution • •
par un matériau drainant
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Liquéfaction
possible
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Après
Non amélioration
État naturel liquéfaction
du sol Non
liquéfaction
Après
amélioration
État naturel
du sol
Liquéfaction
possible
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
7. Conclusion
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
humains et ses enjeux économiques. Des progrès de la connais- À la fois les sols denses et les sols lâches sont le siège de trans-
sance sont encore attendus pour améliorer sa prise en compte formations de phase en montrant un comportement contractant
dans les projets de construction où la mauvaise connaissance du sous les faibles rapports de contraintes (rapport entre la
terrain pèse lourd dans le contexte socio-économique. contrainte de cisaillement et la contrainte effective normale) et un
comportement dilatant pour les grands rapports de contraintes.
Cette étape est importante lorsque la liquéfaction initiale s’amorce
et après son apparition.
8. Glossaire Cette notion joue un rôle important, car elle détermine le niveau
des déformations permanentes qui se développent dans un mas-
sif liquéfié.
Liquéfaction
Résistance en régime continu (en anglais « Steady state stren-
Terme utilisé pour décrire des phénomènes dans lesquels la gth »)
génération de la pression interstitielle en excès amène au radou-
cissement et/ou à l’affaiblissement significatif de la résistance du La résistance au cisaillement d’un sol en écoulement continu
sol. sous une contrainte de cisaillement constante, une pression effec-
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Écoulement par liquéfaction (en anglais : « Flow liquefaction ») La résistance au cisaillement qui peut être mobilisée dans un
élément de sol quand celui-ci est cisaillé pendant un chargement
Phénomène qui apparaît quand la liquéfaction est initiée dans monotone jusqu’à de très grandes déformations.
un sol dont la résistance résiduelle est plus petite que la résis-
La résistance résiduelle est souvent calculée par des rétro-ana-
tance nécessaire pour assurer l’équilibre statique du milieu (les
lyses de glissement par écoulement à la suite d’évènements histo-
contraintes motrices sont en excès par rapport à la résistance rési-
riques. Mais l’estimation de cette résistance peut être affectée par
duelle).
les effets de drainage partiel, de redistribution des pressions
Ce type de rupture ne se produit que dans les sols lâches de interstitielles ou de redistribution des vides et autres, et s’écarter
faible résistance résiduelle. Il peut conduire à des déformations ainsi de la résistance en régime continu mesuré en laboratoire.
extrêmement grandes (glissement de type écoulement).
Sensibilité d’une argile (en anglais « Clay sensibility »)
Toutefois, ces déformations sont effectivement entraînées par La sensibilité d’une argile qualifie la réduction de sa résistance
les contraintes de cisaillement statique. Les cas d’écoulements par au cisaillement sous l’effet d’une perturbation quelconque d’ordre
liquéfaction sont relativement rares en pratique, mais ils peuvent mécanique, par déstructuration ou la conséquence d’un charge-
être la cause d’immenses dégâts. ment monotone ou cyclique. Elle est définie par le rapport entre
Mobilité cyclique (en anglais : « Cyclic mobility ») sa résistance au cisaillement non drainée dans son état naturel et
sa résistance au cisaillement non drainée dans un état remanié.
Phénomène pendant lequel les contraintes de cisaillement cycli-
que produisent des pressions interstitielles dans un sol dont la Ces argiles sensibles se rencontrent dans des pays nordiques
résistance résiduelle est plus grande que celle qui est nécessaire en lien avec un processus particulier de dépôts glaciaires (Canada,
pour assurer l’équilibre statique du milieu. Suède, Norvège).
Ce mécanisme se manifeste souvent in-situ sous la forme de Différentes classifications de la sensibilité des argiles sont en
déplacement latéral (lateral spreading), processus d’accumulation usage.
de déplacements permanents sous l’effet des contraintes sta- La granulométrie
tiques pendant la durée d’un séisme. Ces déformations peuvent
advenir aussi bien dans des sols relativement denses que des sols La granulométrie est la mesure de la distribution des dimen-
lâches avec des amplitudes plus ou moins prononcées. sions des grains.
Argilosité
Quand elles produisent une redistribution des vides au voisi-
nage de couches imperméables, les surpressions interstitielles L’argilosité est un indicateur de l’interaction des argiles avec
engendrées par mobilité cyclique peuvent entraîner un écoule- l’eau, d’après les limites de consistance ou la valeur au bleu de
ment du sol après la fin du séisme. méthylène. Les limites de consistance d’un sol sont définies par la
limite de liquidité wL, la limite de plasticité wP et l’indice de plasti-
Rapport de pression interstitielle ru (en anglais « Pore pressure
cité ;
ratio »)
Le rapport entre la surpression interstitielle et la contrainte
effective initiale, en pour-cent. Ce rapport est généralement
proche de zéro au début du chargement cyclique (in-situ ou en
laboratoire).
Sigles, notations et symboles
Les contraintes effectives deviennent nulles quand il atteint
100 %.
Symboles Descriptions Unités
Liquéfaction initiale (en anglais « Initial liquefaction »)
Condition dans laquelle les contraintes effectives s’annulent σ Contrainte totale Pa
dans un sol, au moins momentanément (rapport ru = 100 %).
Contrainte effective Pa
La raideur du sol est très faible dans cette situation, voire nulle,
mais la dilatance peut avoir tendance à maintenir une résistance Contrainte horizontale effective Pa
au cisaillement non nulle au cours d’un chargement monotone.
Transformation de phase (en anglais « Phase transformation ») Contrainte verticale effective Pa
Étape dans laquelle les variations de volume d’un sol liquéfiable
passent du mode contractant au mode dilatant. Contrainte effective radiale Pa
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
P
O
U
La liquéfaction des sols sous l’effet R
de séismes
E
N
par Emmanuel JAVELAUD
EDF-DI-TEGG, Aix-en-Provence (France)
S
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
et Jean-François SERRATRICE
CEREMA, Aix-en-Provence (France)
A
V
Sources bibliographiques
O
[1] SEMBLAT (J.-F.) et JAVELAUD (E.). – Dyna- [12] LUNNE (T.), ROBERTSON (P.) et POWELL land classification. Soils and Foundations,
I
mique des sols, vibrations et séismes. Poly-
copié du cours à l’École Nationale Supé-
rieure de Géologie de Nancy (2017-2018).
(J.). – Cone penetration testing in geotechni-
cal practice. E & FN Spon Eds, London, 312 p
(1997).
[22]
vol. 28, n° 2, pp. 127-143 (1988).
WAKAMATSU (K.). – Liquefaction history in
Japan, 1885-1997, and its characteristics.
R
[2] SERRATRICE (J.-F.). – La liquéfaction des sols [13] STOKOE (K.H.), JOH (S.H.) et WODDS (R.D.). Proc. 33rd Japan Nat. Conf. on Geotech En-
et les problèmes de sa définition. Rapport du – Some contributions of in-situ geophysical gng., pp. 905-906 (1996).
CETE Méditerranée n° 096000593 (2010). measurements to solving geotechnical en- [23]
P
AFPS. – Guide méthodologique pour la réa-
[3] PECKER (A.). – Dynamique des sols. Presses gineering problems. Proc. of the Int. Conf. on lisation d’études de microzonage sismique.
de l’École Nationale des Ponts et Chaussées Sites Characterization, ISC-2, Porto, pp. 15-50 (1993).
(2004).
[4]
(1984).
KRAMER (S.). – Geotechnical earthquake en-
gineering. Prentice Hall (1996).
[14] SCHMERTMANN (J.H.). – Penetration pore
pressure effects on quasi-static cone bearing
[24] KURIBAYASHI (E.) et TASTUOKA (F.). – Brief
review of liquefaction during earthquakes in
Japan. Soils and Foundations, vol. 15, n° 4,
L
U
qc. Proc. 1st Euro. Symp. on Penetration Tes- pp 81-92 (1975).
[5] ISHIHARA (K.). – Soil behaviour in Earth- ting, ESOPT-1, Stockholm, pp. 345-351 (1974).
quake Geotechnics. Oxford science publica- [25] SEED (H.B.) et IDRISS (I.M.). – Analysis of soil
[15] BOULANGER (R.W.) et IDRISS (I.M.). – Lique- liquefaction: Niigata earthquake. J. Soil
tions (2003).
[6] TOWHATA (I.). – Geotechnical Earthquake
Engineering. Springer Series in Geomecha-
faction susceptibility criteria for silts and
clays. Journal of Geotechnical and Geoenvi-
ronnemental Engineering., vol. 132, n° 11,
Mech. and Found. Div., ASCE, vol. 93, n° 3,
pp. 83-108 (1967). S
nics and Geoengineering, Springer (2008). pp. 1413-1426, Discussion : Journal of Geo- [26] SEED (H.B.) et IDRISS (I.M.). – Simplified proce-
technical and Geoenvironnemental Enginee- dure for evaluating soil liquefaction potential.
[7] CANOU (J.), BENHAMED (N.), DUPLA (J.C.)
ring., vol. 134, n° 7, pp. 1025-1034 (2006). J. Soil Mech. and Found. Div., ASCE, vol. 97,
et DE GENNARO (V.). – Instabilités de liqué-
n° 9, 1249-1273. J. Soil Mech. and Found. Div.,
faction et phénomène de mobilité cyclique [16] PAREZ (L.) et FAURIEL (R.). – Le piézocône. ASCE, vol. 104, n° 4, pp. 433-446 (1971).
dans les sables. Revue Française de Géotech- Améliorations apportées à la reconnaissance
nique, 98, p29-46 (2002). des sols. Revue Française de Géotechnique, [27] YOUD (T.L.) et IDRISS Editors (I.M.).. –
n° 44, pp. 13-27 (1988). Proceedings of the NCEER Workshop on Éva-
[8] SEED (R.B.), CETIN (K.O.), MOSS (R.E.S.), luation of Liquefaction Resistance of Soils,
KAMMERER (A.M.), WU (J.), PESTANA [17] SERRATRICE (J.-F.). – Interprétation des pié- Salt Lake City, Utah, 5-6 janvier 1996, NCEER
(J.M.), RIEMER (M.F.), SANCIO (R.B.), BRAY zocônes par couches homogènes. Colloque Technical Report NCEER-97-0022, Buffalo,
(J.D.), KAYEN (R.E.) et FARIS (A.). – Recent CFBR « Fondations des barrages : caractéri- NY (1997).
advances in soil liquefaction engineering : a sation, traitements, surveillance, réhabilita-
unified and consistent framework, 26th an- tion », Chambéry, 8-9 avril 2015. [28] YOUD (T.L.), IDRISS (I.M.), ANDRUS (R.D.),
nual ASCE Los Angeles Spring Seminar, Key- ARANGO (I.), CASTRO (G.), CHRISTIAN
[18] IAI (S.), K. KOIZUMI (K.) et TSUCHIDA (H.). –
note Presentation, H.M.S. Queen Mary, Long (J.T.), DOBRY (R.), LIAM FINN (W.D.), HAR-
A new criterion for assessing liquefaction po-
Beach, California, April 30 2003. DER Jr (L.F.), HYNES (M.E.), ISHIHARA (K.),
tential using grain size accumulation curve
KOESTER (J.P.), LIAO (S.S.C.), MARCUSSON
[9] KRAMER (S.L.) et ELGAMAL (A.W.). – Mode- and N-value. Report of the Port and Harbour
III (W.F.), MARTIN (G.R.), MITCHELL (J.K.),
lisation soil liquefaction hazards for perfor- Research Institute. vol. 25, n° 3, pp. 125-234
MORIWAKI (Y.), POWER (M.S.), ROBERTSON
mance-based earthquake engineering. PEER (en japonais) (1986).
(P.K.), SEED (R.B.) et STOKOE II (K.H.). – Li-
Report 2001/13 (Pacific Earthquake Enginee- [19] BRAY (J.D.) et SANCIO (R.B.). – Assessment of quefaction resistance of soils: summary re-
ring Research Center), University of Califor- the liquefaction susceptibility of fine-grained port from the 1996 NCEER and 1998 NCEER/
nia, Berkeley, 165 p (2001). soils. Journal of Geotechnical and Geoenviron- NSF workshops on evaluation of liquefaction
[10] HARDIN (B.O.) et DRNEVICH (V.P.). – Shear mental Engineering, 1165-1177 (2006). resistance of soils. J. Geotech. and Geoenv.
modulus and damping in soils: Measurement [20] YOUD (T.L.) et PERKINS (D.M.). – Mapping li- Engng., vol. 127, n° 10, pp. 817-833. Discus-
and parameter effects. Terzaghi Lecture. Jour- quefaction-induced ground failure potential. sion : J. Geotech. and Geoenv. Engng.,
nal of Soil Mechanics and Foundations Divi- Journal of the Geotechnical Engineering Di- vol. 129, n° 3, pp. 283-286 (2001).
sion, vol. 98, n° 6, pp. 603-624 (1972). vision, ASCE, vol. 104, n° 4, pp. 433-446 [29] SEED (R.B.), CETIN (K.O.), MOSS (R.E.S.),
[11] VUCETIC (M.) et DOBRY (R.). – Effect of soil (1978). KAMMERER (A.M.), WU (J.), PESTANA (J.M.)
plasticity on cyclic response. Journal of Geo- [21] KOTODA (K.), WAKAMATSU (K.) et MIDORI- et RIEMER (M.F.). – Recent advances in soil li-
technical Engineering, vol. 117, n° 1, pp. 89- KAWA (S.). – Seismic microzoning of soil lique- quefaction engineering and seismic site res-
107 (1991). faction potential based on geomorphological ponse evaluation. Proceeding of the 4th Int.
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
N [32]
Engineering., National Academy Press, Was-
hington, D.C (1985).
BJERRUM (L.), KRINGSTAD (S.) et KUMME- [42]
king. Journal of Geotechnical Engineering,
ASCE, Vol. 113, N° 8, pp. 861-878 (1987).
SEED (H.B.) et SILVER (M.L.). – Settlement of
[51] HUJEUX (J.-C.). – Une loi de comportement
pour le chargement cyclique des sols. Génie
Parasismique, Presses ENPC, Davidovici V. &
NEJE (O.). – The shear strength of a fine sand. dry sands during earthquakes. J. Soil Mech. al., pp 287-302 (1985).
Proc. 5th Int. Conf. SMFE, Paris, vol. 1, 1/5, Found. Div., ASCE, 98(4), 381-397 (1972). [52] PLESSIS (S.). – Code-Aster, Documentation
pp. 29-37 (1961). [43] YOSHIMINE (M.), NISHIZAKI (H.), AMANO n° R7.01.23 – Loi de comportement cyclique
S [33] SEED (H.B.). – Earthquake-resistant design of (K.) et HOSONO (Y.). – Flow deformation of de HUJEUX pour les sols. (2013)
Parution : octobre 2018 - Dernière validation : juillet 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
earth dams. Proc. Symp. Seismic Des. of liquefied sand under constant shear load and [53] AFPS-CFMS. – Procédés d’amélioration et de
Earth Dams and Caverns, ASCE, New York, its application to analysis of flow side of infi- renforcement de sols sous actions sismiques,
A [34]
pp. 41-64 (1983).
IWAWSAKI (T.), TATSUOKA (F.), TOKIDA
nite slope. Soil Dynamics and Earthquake En-
gineering, 26:253-264 (2006).
Guide technique, Presses des Ponts, 231p
(2012).
(K.I.) et YASUDA (S.). – A practical method for
V assessing soil liquefaction potential based on
case studies at various site in Japan. Proc.
[44] VAID (Y.) et THOMAS (J.P.). – Liquefaction
and post liquefaction behavior of sand. Jour-
nal of Geotechnical Engineering, vol. 121,
[54] Japan Geotechnical Society. – Remedial
measures against soil liquefaction, from in-
vestigation and design to implementation,
2nd Int. Conf. on Microzonation, San Fran-
O [35]
cisco, pp. 885-896 (1978).
SEED (H.B.) et LEE (K.L.). – Undrained stren-
[45]
n° 2, pp. 163-173 (1995).
DGPR. – Risque sismique et sécurité des ou-
vrages hydrauliques. Rapport rédigé à la de-
[55]
Taylor & Francis, 443p (2006).
SEED (H.B.) et BOOKER (J.R.). – Stabilization
of potentially liquefiable sand deposits using
I gth characteristics of cohesionless soils. J J.
Soil Mech. and Found. Div., ASCE, vol. 93,
n° 6, pp. 333-336 (1967).
[46]
mande du MEDD-DGPR (2014).
YOUD (T.L.), HANSEN (C.M.) et BARTLETT
gravel drains. Journal of the Geotechnical
Engineering Division, 757-768 (1977).
(S.F.). – Revised multilinear regression equa- [56] LOPEZ-CABALLERO (F.) et MODERASSI FA-
R [36] CASTRO (G.) et POULOS (S.). – Factors affec-
ting liquefaction and cyclic mobility. J. Soil
Mech. and Found. Div., ASCE, vol. 103, n° 6,
tions for prediction of lateral spread displa-
cement. Journal of Geotechnical and Geoen-
RAHMAND-RAZAVI (A.). – Apport de la mo-
délisation numérique dans l’analyse des
vironmental Engineering, Vol. 128, n° 12, risques sismiques liés à la liquéfaction. Re-
pp. 501-516 (1977). pp. 1007-1017 (2002). vue Française de Géotechnique, n 140-141,
[37] VERDUGO (R.) et ISHIHARA (K.). – The steady [47] KTEICH (Z.), LABBE (P.), JAVELAUD (E.), BEN- 3e et 4e semestre 2012, pp. 29-39 (2012).
state of sandy soils. Soils and Foundations,
P [38]
vol. 36, n° 2, pp. 81-91 (1996).
IWASAKI (T.), TOKIDA (K.I.), TATSUOKA (F.),
NABI (A.) et SEMBLAT (J.-F.). – Estimating ear-
thquake-induced pore pressure in Urayasu city
during the 2011 East Japan Earthquake. 16th
[57] PHAM (V.A.), BONILLA (F.), LENTI (L.), SEM-
BLAT (J.F.) et SANTISI d’AVILA (M.P.). – Effet
de la pression interstitielle sur la réponse sis-
U [39]
quake Microzonation Conf., Seattle, pp. 1319-
1330 (1982).
ISHIHARA (K.) et YOSHIMINE (M.). – Evalua-
– Fundamentals of liquefaction under cyclic
loading. Journal of the Geotechnical En-
gineering Division, ASCE, 101(GT5) : 423-438
Engineering, Geotechnical Engineering for
Infrastructure and Development,
ECSMGE 2015, Edinburgh, Royaume-Uni
XVI
Outils logiciels
Code Aster http://www.code-aster.org
Sites Internet
• AFPS – Association française de génie parasismique • GEER – Geotechnical Extreme Events Reconnaissance
http://www.afps-seisme.org http://www.geerassociation.org
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
S
Réglementation
tiwekacontentpdf_c261 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031101 - universite de clermont auvergne // 195.221.120.100
GAGNEZ DU TEMPS ET SÉCURISEZ VOS PROJETS
EN UTILISANT UNE SOURCE ACTUALISÉE ET FIABLE
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com
LES AVANTAGES ET SERVICES
compris dans les offres Techniques de l’Ingénieur
ACCÈS
SERVICES ET OUTILS PRATIQUES
Archives Impression à la demande Alertes actualisations
Technologies anciennes et versions Commandez les éditions papier Recevez par email toutes les nouveautés
antérieures des articles de vos ressources documentaires de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com