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Les récession des écrits

Duncan Mulenga CHAMA

Étapes de la simulation pour le ttt du cancer du sein en RTC-3D


L’étape de préparation se déroule dans une salle spéciale. Pendant que le patient reste immobile (le recours
à des systèmes de contention peut être nécessaire), le radiothérapeute observe et étudie, grâce à des
appareils d’imagerie 3D, l’anatomie du patient, la zone tumorale à irradier et les organes à protéger. Pour
reproduire les mêmes conditions lors des séances de traitement, des repères sont dessinés ou tatoués à la
surface de la peau du patient.
La technique de radiothérapie externe la plus utilisée aujourd’hui est la radiothérapie conformationnelle 3D
(trois dimensions). Cette technique permet de faire correspondre le plus précisément possible (de
conformer) le volume sur lequel vont être dirigés les rayons, au volume de la tumeur.
Elle utilise des images en 3D de la tumeur et des organes avoisinants obtenues par scanner, parfois
associées à d’autres examens d’imagerie (IRM, TEP…). Des logiciels permettent de simuler virtuellement,
toujours en 3D, la forme des faisceaux d’irradiation et la distribution des doses. Cela permet de délivrer des
doses efficaces de rayons en limitant l’exposition des tissus sains.
Aujourd’hui, dans le cadre du traitement du cancer du sein et même lors de tout traitement de radiothérapie,
la réalisation d’un examen scanographique est recommandée pour une détermination des volumes-cibles la
plus précise possible et également pour épargner au maximum les organes sains environnant. Nous
évoquerons uniquement la radiothérapie tridimensionnelle (3D) conformationnelle et ne parlerons pas de la
radiothérapie dite «conventionnelle » 2D

Consultation pluridisciplinaire
Tous les dossiers de patientes prises en charge pour un cancer du sein doivent être discutés en RCP. A
priori deux RCP seront réalisées pour chaque patiente : une avant la première étape thérapeutique et la
seconde après la première étape thérapeutique.(Ghita, 2020)
Dans la majorité des cas, le médecin référent de la patiente pourra proposer un traitement adapté aux
caractéristiques de sa patiente qu’il est souvent le seul à avoir vu en consultation lors de la prise en charge
initiale. La RCP pourra alors soit valider la proposition thérapeutique, soit discuter de l’opportunité d’une
autre séquence thérapeutique. C’est au médecin réfèrent d’annoncer à la patiente la décision de la RCP et
de conduire ce traitement en fonction du consentement de la patiente. (Ghita, 2020)
La consultation de Radiothérapie( Mise en traitement);
Il s’agit d’une étape incontournable qui a lieu logiquement après la discussion du dossier et avant l’étape de
simulation.
Ses buts sont:
● Apprécier l’état général et les comorbidités qui vont conditionner l’ambition et les modalités du
traitement (un bon interrogatoire et examen clinique)
● Evaluer les conditions de vie, l’entourage
● Penser au patient et évaluer son état nutritionnel.
● Décrire le T et N (évolution par rapport au bilan initial ?)
● Informer le patient sur : les modalités du traitement, ses contraintes (immobilisation prolongée,
compliance +++, importance du maintien d’un poids stable), ses effets secondaires aigus et tardifs,
● Vérifier que l’ensemble des éléments nécessaires à la simulation et au contourage est bien
disponible dans le dossier : CRO, CRH des biopsies ou des pièces opératoires, imageries (TDM,
IRM, PET scanner)
● Prescrire créatininémie en cas d’injection du scanner de simulation
● Un bilan pré thérapeutique est demandé si indication d´une RCC : Epreuve fonctionnelle
respiratoire (EFR), Échographie transthoracique (ETT), Bilan biologique complet. (Ghita, 2020)

Le Scanner Simulation
Lors de cette étape, il est réalisé un relevé du contour du sein et du thorax (conformation). Le plus souvent,
lors de cette étape, intervient un contrôle tomodensitométrique qui permet de visualiser le sein de la
patiente et ses rapports avec la paroi thoracique et le poumon, de façon à protéger ce dernier au cours de
l’irradiation. (Cutuli, 2004)
Son but est de définir le plan du traitement; la balistique et la protection des OAR. Cette étape s’effectue
sur la table du scanner grâce aux acquisitions des données. Elle se déroule la plupart du temps deux à
quatre semaines après la consultation d'annonce de radiothérapie et réalise en plusieurs étapes;
La position du patient;
La reproductibilité du positionnement est un élément indispensable pendant toute la durée du traitement en
radiothérapie. La position standard de traitement de la patiente consiste à placer celle-ci en décubitus dorsal
sur un plan incliné, les deux bras relevés au-dessus de la tête . En effet, la ptose en arrière du sein vers la
région sus-claviculaire et la paroi thoracique très inclinée vers l’arrière obligent l’utilisation d’un plan
incliné pour horizontaliser la paroi thoracique et repositionner le sein dans son ensemble en situation pré-
pectorale(Thilmann, et al, 1998)
Une alternative pour les patientes avec seins volumineux est le traitement en décubitus latéral, pour
épargner au maximum le poumon et le cœur.(Fourquet et al; 1991 & Campana et al; 2005)
Pour permettre un traitement de qualité, il est impératif de conserver le dessin de la zone à traiter pendant
toute la durée du traitement. Pour cela, il est réalisé un petit point de tatouage à chaque angle du dessin
cutané. Ces tatouages sont peu douloureux ; ils sont réalisés avec des aiguilles très fines jetables et sont très
peu visibles par la suite. (Cutuli, 2004)
Cependant d’autres positionnements sont possibles. Le décubitus ventral est utilisé avec une cale composée
d'orifices pour le sein à traiter. Le décubitus latéral est utilisé pour les seins volumineux, la position reste
néanmoins peu reproductible et l’irradiation des zones ganglionnaires est impossible. (Elmorabit, 2016)
Contention : La précision importante que suggèrent les images tomodensitométriques ne peut pas être
reproduite quotidiennement lors du traitement. L’immobilisation est la première étape de l’application des
techniques tridimensionnelles pour réduire les risques d’erreurs de positionnement lors des différentes
séances de traitement. Plusieurs systèmes sont disponibles, le choix est en fonction de la localisation
tumorale et de la technique de radiothérapie utilisée : moule thoracique, Le plan incliné Breast STEP
matelas thermoformé, dispositif thorax ou matelas thermoformé. (Elmorabit, 2016)
Le plan incliné Breast STEP, moule thoracique et matelas thermoformé sont conçus pour améliorer la précision de la radiothérapie du sein,
du thorax et de la zone supérieure de l’abdomen de manière non invasive.

Acquisition des données;


Le scanographe est le standard d’acquisition des données anatomiques. À défaut de posséder un
scanographe de dosimétrie dédié au service de radiothérapie, celui-ci doit avoir un accès suffisant et
régulier aux appareils scanographiques, sous sa responsabilité (critère d’agrément). L 'accès à l' I.R.M peut
compléter la scanographie, en particulier pour certains organes en tant que l’'accès à la tomographie par
émission de positons (TEP) peut être une aide à la définition des volumes-cibles. (Société Française de
Radiothérapie Oncologique, 2007)
une fois l’acquisition des données faite en trois dimensions. Le médecin procède à la délimitation des
volumes cibles ainsi que des organes à risques pour accomplir la mise en place de la balistique. Ceci nous
permet de définir l’isocentre ainsi que la technique utilisée(Distance Source Axe DSA et Distance Source
Peau DSP). ( Parraud et al, 2012)
La Reconstruction Digital d’une Radiographie
Digitally Reconstructed Radiographs DRR sont des images simulées à partir de l’examen scanner d’un
patient qui permet d’obtenir des images appelées les images de référence. Ces images radiologiques en 2D
sont générées par un algorithme spécifique de rendu volumique appliqué sur un volume scanner (images
3D). La mesure de similarité entre la DRR et les images portales est un point majeur pour la vérification du
bon positionnement du patient lors du traitement.(Dufour, 2004)
Le principe de génération d'une DRR est de reproduire ce comportement physique, simulant le phénomène
d'absorption dans le scanner du patient (un scanner représentant les densités électroniques du patient, plus
la densité est forte, plus le rayon X est absorbé), et en générant une image à partir de ces résultats. (Baussé,
2010).
Généralité sur le Système de Planification de Traitement TPS;
La précision du système de planification de traitement (TPS) dans la localisation de la source et le calcul
de la dose est absolument nécessaire pour assurer l’administration de la dose prévue. Avec les progrès de la
technologie de traitement avec l’utilisation de logiciels sophistiqués d’optimisation de dose, il est devenu
indispensable de vérifier la dose délivrée dans le but d’exclure toute erreur. La dose délivrée peut être
calculée entre autres par deux méthodes : Intégrale de Sievert et le formalisme TG43. L’Intégrale de Sievert
et le formalisme TG43 fournissent des méthodes rapides et simples pour vérifier la dose calculée par le
TPS.( Feras MARQA, 2011)
Actuellement, l’imagerie multi-modalités (Tomodensitométrie (TDM ou CT), imagerie par résonance
magnétique (IRM), et l’imagerie fonctionnelle (TEP et TEMP)) peuvent être intégrée et utilisée dans les
systèmes de planification de dose (Treatment Planning System, TPS) pour définir les différentes régions
d’intérêts comme le volume cible planifié (PTV) et les organes à risques (OAR). Ensuite, des algorithmes
de calcul des doses sont utilisés pour optimiser la dose délivrée dans le PTV, minimiser le volume
d’implantation nécessaire pour couvrir adéquatement le PTV et réduire la dose reçue par les OAR.
Idéalement, le but à atteindre est de délivrer 100 % de la dose prescrite dans 100 % du volume cible.( Feras
MARQA, 2011)
La majorité des systèmes de planification de traitement ont la possibilité d’importer des séries d’images de
patients (CT, IRM, et échographie) à travers le réseau local (LAN). La définition du PTV et les structures
critiques comme le cœur et les poumons ont aidé énormément à conformer les plans de traitement. En plus,
l’utilisation d’histogramme dose-volume (HDV) des régions d’intérêt pour corréler les résultats cliniques et
la toxicité est devenue indispensable pour réaliser une distribution de dose homogène [Kestin, 2000].
Transfert des données via TPS sur une console de contourage
Ces données anatomiques seront transférées sur une console de contourage où elles seront fusionnées à
d’autres examens (scanner pré-op, IRM, TEP-scan, etc.) (Ghita, 2020)

Recalage d’images d’IRM et de TEP /


Tomographie par Émission de Positrons (TEP); Cet examen permet de mesurer les émissions de
positrons (antiparticule de l'électron), d'un produit injecté dans le corps du patient. Généralement, le produit
utilisé ne réagit qu'en présence de cellules malades, ce qui permet d'obtenir une cartographie des cellules à
traiter
Imagerie par Résonance Magnétique (IRM); Elles sont de deux sortes, l'IRM anatomique (la plus
courante), et l'IRM fonctionnelle. Le but de la première est de compléter le scanner en visualisant les tissus
mous, alors que la seconde permet d'obtenir une imagerie du métabolisme et des fonctions du patient. Cet
examen est généralement lui aussi 3D, réalisé par coupes également. Le principe est d'exploiter les
propriétés magnétiques de certains noyaux atomiques des cellules du patient

Définition du PTV et CTV selon l’ICRU


L’étape de la délinéation des volumes constitue l’essentiel du bon déroulement de la chaîne du traitement
par irradiation. Pour cela, la Commission internationale sur les unités et mesures de radiation (ICRU) a
établi des définitions précises des différents volumes à considérer.(Morrow et al,2007). Ainsi, le « clinical
target volume » (CTV), ou volume cible anatomoclinique en français, entoure le volume tumoral
macroscopique (« gross tumor volume » [GTV]) et correspond à l’ampleur potentielle de la propagation de
la tumeur à l’échelle microscopique, non visible en imagerie.
Le volume mammaire est défini cliniquement et radiologiquement. Les contours du sein sont repérés par la
palpation et matérialisés par des fils radio opaques, repères utiles facilitant la délinéation de la glande
mammaire sur les coupes scanographiques. Pour la grand mammaire, les contours du sein sont repérés par
la palpation et matérialisés par des fils radio opaques, repères utiles facilitant la délinéation de la glande
mammaire sur les coupes scanographiques(Fong et al, 2009)
Le CTV est délimité par
● En haut, la limite supérieure clinique et prolongement axillaire de la glande mammaire (matérialisée
par un fil radio-opaque),
● En bas, la limite inférieure clinique et sillon sous-mammaire,
● En dedans, la racine interne clinique et radiologique,
● En dehors, la racine externe clinique et radiologique,
● En avant, 5mm en arrière du contour cutané,
● En arrière, la face supérieure du muscle pectoral et des côtes (Roux, 2011)
Limites de contours de la glande mammaire(sein droit) sur coupe axiale scanographique

Le « planning target volume » (PTV) ou volume cible prévisionnel correspond à un concept statistique
extrapolé à partir du volume cible anatomoclinique, auquel s’ajoutent les possibles erreurs aléatoires (liées
aux incertitudes de positionnement quotidien du patient : variabilité entre les fractions ; liées au
déplacement de la tumeur en elle-même, notamment à cause de la respiration ou des mouvements internes :
variabilité pendant les fractions) et aux erreurs systématiques (incertitudes de délinéation par exemple qui
persistent à chaque fraction). (Lefebvre et al, 2014)
Le volume-cible prévisionnel ou PTV (Planning Target Volume) tient compte des incertitudes liées aux
mouvements respiratoires et liées au positionnement de la patiente. Il s’agit d’une expansion du CTV de
5mm dans toutes les directions de l’espace. (Ghorbel et al, 2011)
Si le bénéfice de la radiothérapie postopératoire des cancers du sein en termes de contrôle local et de survie
globale n‘est plus à démontrer, l’évolution rapide des nouvelles technologies visant à optimiser conformité,
homogénéité et protection des organes à risques, impose une actualisation régulière des pratiques.
Aujourd’hui, les progrès techniques en termes d’imagerie de simulation et de contrôle du positionnement
permettent une définition des marges pour passer du volume cible anatomoclinique au volume cible
prévisionnel, qui offre de nouvelles options dosimétriques.
La détermination de ces marges du volume cible anatomoclinique joue un rôle primordial dans la mesure
où les plans de traitement dosimétriques vont être réalisés à partir de ces volumes, puis délivrés aux
patients après validation.

Calcul de la marge du PTV


Les marges standard employées pour le traitement des cancers du sein conformationnel tridimensionnel
appliquées entre le volume cible anatomoclinique et le volume cible prévisionnel sont classiquement
comprises entre 5 et 10 mm dans les trois directions de l’espace. Ainsi, dans les techniques usuelles,
l’extension standard est souvent de 5 à 7 mm (en pratique, ces marges dépendent des contentions
employées et de la précision de l’imagerie de repositionnement). (Glide-Hurst, Shah, Price, Liu , Kim ,
Mahan , et al, 2015)
Jacob et al. (2015) ont estimé qu’une marge de 5 mm serait suffisante en trois dimensions mais qu’une
marge de 7 mm dans l’axe cranio caudal pourrait être discutée. En revanche, en utilisant les techniques
d’asservissement respiratoire en inspiration bloquée ou d’acquisition quadridimensionnelle avec techniques
de gating, où le patient respire librement et le volume cible n’est irradié que dans certaines phases
prédéfinies du cycle respiratoire, les marges sont de 5 mm . (Yang, Lee, Lin,Chao,Chen, Lo et al, 2016)
En effet, de nombreux facteurs entrent en compte pour optimiser les marges à attribuer au volume cible
anatomoclinique : notamment les systèmes utilisés comme image de contrôle, la fréquence avec laquelle
elles sont réalisées, les volumes médians de volume cible prévisionnel, les techniques d’asservissement
respiratoire, les doses, les contentions, l’anatomie propre de chaque patient, l’expérience du centre, la
performance des équipements à disposition et les protocoles d’application des corrections de
positionnement. (Guo , Li , Wang , Li, Guo, Li et al, 2015)
À partir des formules de calculs des marges comme celle de Van Herk et al., chaque centre doit donc
estimer ses propres marges et nous ne pouvons ici que donner des valeurs correspondant aux séries publiées
basées sur des pratiques propres à ces séries.(Cabanne et al, 2016)

Détermination des organes à risque


Deux organes à risque principaux sont à considérer dans le cadre d’un traitement par radiothérapie
adjuvante d’un cancer du sein localisé sans atteinte ganglionnaire : le cœur et le poumon homolatéral.
Le contour du cœur est délimité en haut par la coupe passant par l’artère pulmonaire et en bas sur la coupe
passant par la pointe cardiaque. La localisation de l’artère coronaire gauche ascendante doit être précisée.
Le poumon homolatéral doit être déclinée en totalité (Roux, 2011)
Lors d’une analyse statistique antérieure concernant 50 planifications consécutives de traitement en
Tomothérapie hélicoïdale sur un sein ou une paroi avec irradiation des aires ganglionnaires, l’ensemble des
valeurs des histogrammes dose-volume (HDV) ont été recueillies pour chaque OAR (cœur, poumon
homolatéral, poumon controlatéral, sein 48 controlatéral et moelle). ( Arsene-Henry, 2017)
Simulation virtuelle;
Choix de la position de traitement et immobilisation; décubitus dorsal
● Contention : plan incliné, ajusté en fonction de la morphologie du thorax et la taille de la glande
mammaire. Bras relevés reposant sur des supports ajustables, garantissant le confort de la patiente et
le bon dégagement de la glande mammaire. ¾ Acquisition des données anatomiques
● Scanographe.
● Acquisition de la totalité des volumes d’intérêt.
● Reconstitution des volumes d'intérêt par rapport à un repère tridimensionnel matérialisé sur la
patiente ou sur la contention, qui a pu être établi préalablement au simulateur.
● Fusion éventuelle avec d’autres imageries diagnostiques. ¾ Transfert des données sur une console
de contourage. ¾ Détermination des volumes d’intérêt : contourage GTV, CTV, PTV, OAR.
(Société Française de Radiothérapie Oncologique, 2007)
Étude balistique et dosimétrique avec mise en place des faisceaux d’irradiation :
● Choix de l’énergie des photons : 4 à 10 MV (utilisation d'énergies plus importantes parfois
nécessaire pour les glandes mammaires de grand volume).
● Choix de l’énergie des électrons : en fonction de la profondeur des aires ganglionnaires de la chaîne
mammaire interne et sus claviculaire si elles sont irradiées.
● Protection des OAR par caches personnalisés et/ou collimateur multilame :
● utilisation de la fonction Beam Eye View (BEV) du TPS.
● Détermination des faisceaux orthogonaux de positionnement.
● Optimisation de la balistique et des pondérations en considérant la dose aux volumes à irradier et les
contraintes de dose aux OAR. Attention particulière aux jonctions de faisceaux.
(Société Française de Radiothérapie Oncologique, 2007)

Mise en place des faisceaux d'irradiation(Balistique): RC3D


Le paroi ou le sein se traitent à l’aide de 2 faisceaux tangentiels; le faisceaux tangentiel interne TGI et le
faisceaux tangentiel externe TGE. L’utilisation de faisceaux tangents à la paroi permet de restreindre le
volume de cœur et de poumon irradiés. Le TGI est le premier des 2 faisceaux tangents à être placé. Ses
dimensions sont adoptées au PTV paroi ou glande mammaire.( Zioueche, 2010)
En technique mono-isocentrique, la limite supérieure est placée au niveau du mono-isocentre. En technique
poly-isocentrique, un espace de quelque mm est laissé entre le faisceau SC et les faisceaux tangentiels, pour
éviter une zone de surdosage. La fuit, dans les 2 cas, est de 1.5 à 2cm au-delà au mamelon.

Visualisation à la peau des limites du TGI( en rouge repères en plomb)( Zioueche, 2010)

Lorsqu’un plan à 5 champs est choisi, la limite interne est en chevauchement


avec la CMI de 3 à 5 mm, pour limiter <<triangle froid≫. ( Zioueche, 2010)
Le TGE est ensuite placé avec une angulation opposée au TGI

Visualisation à la peau du chevauchement de la CMI par rapport au TGI

Visualisation du TGI avec inclusion de la CMI ( Zioueche, 2010)

Optimisation
Du fait des épaisseurs différentes de sein et paroi à traverser, la distribution de la dose dans le sein ou paroi
n’est pas uniforme, avec souvent des zones de surdosage. Les critères ICRU stipulent que la dose maximale
au sein d’un organe ne doit pas dépasser 107% de la dose prescrite. La phase d’optimisation est une phase
d’homogénéisation de la dose et d’élimination des zones de surdosage.( Zioueche, 2010)
Il existe 3 outils en RC3D afin d'optimiser la dosimétrie; les filtres, les compensateurs électroniques et la
modulation d’intensité simplifiée dite technique des champs dans le champ.( Zioueche, 2010)

Dosimetrie( Prescription de la dose/HDV/ nombre d’UMs)


Doses habituelles :
● Sein : 50 à 54 Gy.
● Lit tumoral ou cicatrice de mastectomie : surimpression de 10 à 16 Gy.
● Chaîne mammaire interne et aires ganglionnaires sus claviculaire : 45 à 50 Gy
Fractionnement et étalement habituels :
● 2 à 2,5 Gy par séance.
● 4 à 5 séances par semaine.
(Société Française de Radiothérapie Oncologique, 2007)

Détermine les organes à risque (OAR) et leurs contraintes de dose


Poumon : Le poumon est un OAR dans l’irradiation du sein homolatéral. La dose
de 20 Gy ne doit pas être délivrée dans plus de 15 % du volume pulmonaire
homolatéral : V20 ≤ 15%
Cœur : Le cœur est un OAR dans l’irradiation du sein gauche. Dose maximale de 35 Gy dans tout le cœur.
Limitation au maximum du volume de cœur recevant 40 Gy
Foie : Le foie pourra être un OAR dans le cas d’une irradiation du sein droit. La
dose de 30 Gy ne doit pas être délivrée dans plus de 50 % du volume du foie :
V30 ≤ 50 %
Moelle épinière : Dose maximale de 45 Gy en fractionnement habituel
Œsophage : Dose maximale de 40 Gy sur une longueur de 15 cm
Plexus brachial : Dose maximale 55 Gy
Larynx : À protéger. Dose maximale de 20 Gy dans toute partie du volume notamment glottique
Thyroïde : La thyroïde pourra être un organe à risque en cas d’irradiation sus claviculaire. Elle sera
protégée. (Société Française de Radiothérapie Oncologique, 2007)
Korreman et al ont comparé 17 patientes , traité par RC3D au niveau du sein et des aire ganglionnaires
locorégionales( CMI et SC), le volume relatif de l’artère coronaire gauche descendante, du coeur et du
poumon homolatéral recevant plus de 50% de la dose prescrite au CTV, à différents temps respiratoires. Ils
ont montré une réduction significative des contraintes dosimétrique au cœur, à l'artère coronaire gauche
descendante et au poumon homolatéral, par les manœuvres respiratoires en inspiration, comparées aux
manœuvres en expiration(p<0.01). Le BIP, comparé aux manouvres de fin d’inspiration, permettait une
reduction, mais significative des contraintes dosimetriques cardiaque et pulmonaire (p >0.1). ( Korreman
et al, 2005)
Beam’s eye view du faisceau tangentiel interne chez une même patiente en fin d'expiration libre (a), en fin d’expiration bloquée (b) , en fin
d’inspiration libre (c) et BIP. L’artère coronaire gauche descendante est en violet, le CMI en bleu cyan et le sein en marron . ( Korreman
et al, 2005)

Mise en place sous l’accélérateur linéaire


Les accélérateurs utilisés en RTE sont des accélérateurs linéaires (Linac) permettant la production
d’électrons ou de photons d’une énergie supérieure au méga électron volt (MeV). Les énergies sont à tort
dénommées par la tension d’accélération. ( Beilla, 2016)
Dans la suite du manuscrit, nous utiliserons la dénomination suivante : 10X et 6X respectivement pour des
photons accélérés par des tensions de 10 et 6 MV. Il est basé sur le principe d’accélération des électrons par
des ondes électromagnétiques de haute fréquence. Ils permettent de réaliser deux modes de traitements
possibles. ( Beilla, 2016)
Directement par des électrons, pour les tumeurs dites « superficielles », car situées à quelques millimètres
de profondeur, ou par des photons, (après conversion des électrons en photons par interaction sur une cible
de forte é) pour les tumeurs plus profondes, c’est le cas des tumeurs cérébrales ou pulmonaires.( Beilla,
2016)

Contrôle des paramètre géométriques par imagerie portale;


L’image portale est une image de contrôle de la position du patient réalisée sur la table de traitement
utilisant les photons X de haute énergie(5 à 20) de l'accélérateur linéaire. Les dispositifs d’imagerie portale
permettent d’obtenir une image portale en cours de traitement sur un écran vidéo de haute définition et ceci
pratiquement en temps réel( en quelque seconde). (Dufour, 2004)

Traitement
Les appareils de radiothérapie, accélérateurs d’électrons, sont installés dans des bunkers qui doivent
répondre aux règles de protection des travailleurs et du public en vigueur. Ces protections doivent être
adaptées si besoin est lors d’un changement d’appareil. Les accélérateurs permettent de dispenser des
traitements dans une gamme d’énergie comprise habituellement entre 4 et 25 MV, et sont dotés d’un
système informatisé de contrôle et d’enregistrement et de contrôle des paramètres (Système de contrôle et
d’enregistrement «Record and Verify»). Ces appareils sont des dispositifs médicaux et doivent être porteurs
du marquage CE. Ils doivent être munis de système de sécurité et de télésurveillance des patients, à partir
du poste de commande. La complexité des procédures expose à des erreurs lors de la saisie des données. Il
est conseillé de mettre en réseau les calculateurs de dosimétrie, les systèmes de recueils des données
anatomiques et les appareils de traitement. La durée de vie de ces machines est en général de l’ordre de 10
à 15 ans, la limite administrative d’utilisation étant fixée à 25 ans (arrêté du 14 mai 2004). La radiothérapie
de contact, qui présente des indications spécifiques, nécessite un appareil émetteur de rayons X de basse
énergie (50 kV).

Les Références bibliothèque

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