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L'alphabet arabe est un abjad, c'est-à-dire un système d'écriture ne notant que les consonnes (à peu de choses
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près) . Il comporte initialement vingt-huit lettres et s'écrit horizontalement de droite à gauche. Les diverses Arabe
langues qu'il sert à noter ont donné lieu à de nombreuses adaptations de l'alphabet arabe à leur système
phonologique.
L'écriture arabe courante ne note pas les voyelles, qui peuvent cependant apparaître sous forme de diacritiques
dans certains textes à caractère didactique (Coran, apprentissage de la lecture, dictionnaires). De ce fait, un mot
écrit en arabe peut généralement admettre plusieurs lectures suivant la répartition (ou l'absence) de voyelles et
de redoublement de consonne, et s'apparente souvent à une sténographie : il faut pouvoir lire correctement un
texte pour le comprendre, et il faut comprendre un texte pour le lire correctement ; seule une bonne
connaissance de la langue permet de déterminer le bon mot en fonction du contexte. Cette caractéristique de
l'écriture arabe découle de la structure consonantique des langues sémitiques, où les consonnes sont
généralement porteuses de la sémantique, les voyelles ne dépendant que de la nature lexicale du mot et de sa
fonction grammaticale. De ce fait, l'écriture arabe note plus particulièrement la sémantique d'ensemble, à la
manière d'un idéogramme, laissant en grande partie au lecteur le soin de traduire la lecture en langage courant.
Avec l'expansion de l'islam, différentes langues ont adopté le système d'écriture de l'arabe, langue du Coran, et Caractéristiques
l'usage de l'alphabet arabe s'est progressivement répandu. C'est ainsi que cet alphabet sert également à écrire
certaines langues indo-européennes comme le persan, le kashmiri, le sindhi, l'ourdou, le kurde. Il est aussi Type Alphabet consonantique
utilisé en Chine, dans les provinces du Xinjiang, du Gansu et du Níngxià ainsi que chez certaines minorités qui Langue(s) arabe, variétés d'arabe,
ont embrassé l'islam (on parle dans ce dernier cas de xiao'erjing). L’arabe a enfin servi à noter certaines langues persan, baloutche, ourdou,
d'Afrique (swahili, haoussa, wolof, somali), ainsi que le turc jusqu'en 1928. kurde, pachto, sindhi, ouïghour
et autres
Cet article ne traite pas de la prononciation de l'arabe, ni de sa transcription. Direction De droite à gauche
Historique
Époque Du ve siècle jusqu'à nos jours
Système(s) Protosinaïtique
parent(s)
Phénicien
Araméen
Hébreu
Guèze
Syriaque
Arabe
Codage
Unicode U+0600 à U+06FF
U+0750 à U+077F
U+FB50 à U+FDFF
U+FE70 à U+FEFF
ISO 15924 Arab
Histoire
On fait remonter cet alphabet à l'araméen dans sa variante nabatéenne ou syriaque, lui-même descendant du phénicien (alphabet qui, entre autres, donne
naissance à l'alphabet hébreu, à l'alphabet grec et, partant, au cyrillique, aux lettres latines, etc.). L'écriture arabe primitive est une cursive nabatéenne.
Sur le plan linguistique, l'arabe se rapproche plus des langues notées par l'alphabet sudarabique, dont notamment la liste de consonnes est beaucoup plus
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complète . Bien que l'arabe appartient à l'aire linguistique sud-arabique, les tribus nomades d'Arabie centrale ont adopté pour sa notation l'alphabet utilisé au
nord de cette région, dans le croissant fertile, qui était culturellement et économiquement dominant à l'époque. De manière significative, la première écriture
arabe attestée a été le kufi, écriture du centre culturel de Koufa située sur les rives de l'Euphrate.
Ce tableau permet de voir les évolutions du tracé des lettres depuis le prototype phénicien de l’araméen : les graphèmes du système arabe y sont présentés, à
simple titre de comparaison, entre les lettres du nabatéen et celles du syriaque. L’ordre alphabétique a évidemment évolué.
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Les voyelles ayant plus d’incidence sur la syntaxe de l’arabe que sur celle du nabatéen , on a très vite senti la nécessité de les indiquer. À cette fin, l'arabe utilisa
les trois lettres alif, ya et waw pour indiquer respectivement les voyelles longues â, î et û. Par la suite, le alif perdit complètement son rôle de consonne, et la
hamza fut introduite comme signe diacritique pour indiquer l'emplacement de cette articulation. De ce fait, l'alphabet arabe n'est qu'imparfaitement un alphabet
consonantique :
les lettres ya et waw ont conservé leur rôle de semi-consonne, mais peuvent également servir de signe de prolongation des voyelles
homologues, ou de support à la hamza ;
la lettre alif n'est qu'un signe de prolongation ou de support de hamza, mais n'a pas de valeur propre ;
le ya peut également servir de signe de prolongation du a en fin de mot, où il prend la forme ( ىalors dénommé ʾalif maqṣūra)
et inversement, la hamza n'a pas de place officielle dans cet alphabet bien qu'étant dans la langue une consonne à part entière.
Le modèle araméen ayant moins de phonèmes que l'arabe, l'écriture des origines avait dû confondre par une même lettre plusieurs phonèmes de la langue arabe.
Ce problème est toujours manifeste de nos jours, dans l'écriture kufi que l'on retrouve dans des inscriptions monumentales et certaines œuvres calligraphiques.
C'est au viie siècle qu'on a ajouté des points sur ou sous certaines lettres afin de les différencier. Lors de ces modifications, l'ordre des lettres a été modifié :
l'alphabet arabe ne suit plus l'ordre levantin des autres alphabets sémitiques mais regroupe les lettres en fonction de leur forme graphique. Pour les deux lettres q
et f, l'usage a été long à s'établir. Au début, durant les deux premiers siècles de l'hégire, le q portait un point au-dessus, et le f n'en avait point. Puis le f reçut un
point au-dessous, comme ce fut longtemps le cas dans l'alphabet maghrébin. En fin de comptes, le point du f passa au-dessus, et le q en reçut deux,
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conformément à l'usage courant .
Spécificités
L'alphabet arabe comprend vingt-neuf lettres fondamentales (vingt-huit si l'on exclut la hamza, qui se comporte soit comme une lettre à part entière soit comme
un diacritique). Il se lit et s'écrit de droite à gauche, comme beaucoup d'écritures sémitiques utilisant des abjads (syriaque, hébreu, etc.).
Pour les nombres, l’arabe note le chiffre des unités avant la dizaine : la forme résultante est donc la même que dans les langues latines.
De nombreuses lettres sont similaires par leur squelette (rasm) et ne se distinguent que par des points utilisés comme diacritiques au-dessus ou au-dessous de la
ligne d'écriture ()ـثـ ـتـ ـنـ ـبـ ـيـ. Il existe 18 formes de base (rasm). Les adaptations de l'alphabet arabe à d'autres langues se font sur ces mêmes formes de
base, le plus souvent par l'ajout de points.
Il n'y a pas de différence entre les lettres manuscrites et les lettres imprimées, et les notions de lettre majuscule et lettre minuscule n'existent pas : l'écriture est
donc monocamérale.
En revanche, la plupart des lettres s'attachent entre elles, même en imprimerie, et leur graphie peut changer selon qu'elles sont en position initiale (liées à la lettre
suivante mais pas la précédente), médiane (liées des deux côtés), finale (liée à la précédente mais pas la suivante) ou qu'elles sont isolées (sans liaison) : on parle
de variantes contextuelles. La liaison peut être plus ou moins allongée sans changer la lecture des lettres : ( كتبktb), normalement compacté, peut également être
rendu كـــتـــبen allongeant les liaisons (Kashida), par exemple pour créer un effet calligraphique, ou pour des raisons de justification de mise en page.
Par ailleurs, six lettres (ا )و ز ر ذ دne s'attachent jamais à la lettre suivante, de sorte qu'un mot peut être entrecoupé d'une ou plusieurs espaces. Ces
séparations entre lettres ne s'attachant pas à l'intérieur des mots sont moins grandes que celles séparant les mots. Par exemple, Paris s'écrit ( باريسBārīs), où
ni le a long ni le r ne se lie à la lettre suivante (s'il fallait allonger la graphie par des liaisons, باريسpeut s'écrire بــــاريــــس, mais les intervalles entre
a et r ou entre r et i, qui sont des séparations, ne peuvent pas être allongés).
L'alphabet arabe étant un alphabet consonnantique, le lecteur doit connaître la structure de la langue pour restituer les voyelles.
Dans le cas de l'arabe, les
voyelles d'un mot se répartissent au sein de la racine consonantique, suivant les règles de grammaire.
Dans les éditions du Coran ou les ouvrages didactiques, cependant, on utilise une notation vocalique plus ou moins précise sous forme de diacritiques. Il existe,
de plus, dans de tels textes dits « vocalisés », une série d'autres diacritiques de syllabation dont les plus courants sont l'indication de l'absence de voyelle (sukūn)
et la gémination des consonnes (šadda).
Lettres de l'alphabet
Alphabet de base
La forme des lettres est variable suivant qu'elles sont isolées, ou en position initiale, médiane ou finale. Ces différentes formes sont données dans le tableau ci-
dessous.
La notion de « initiale » ou « finale » ne se réfère cependant pas uniquement aux séparations entre mots de la langue. Dans un même mot, certaines lettres ne se
lient jamais avec les suivantes, et sont donc normalement en forme « finale » ; et la suivante est alors en forme « initiale », y compris à l'intérieur d'un mot.
La plupart des lettres n'ont fondamentalement que deux formes, qui sont généralement « isolées + finales » et « initiales + médianes ». Les lettres qui impliquent
quatre formes distinctes sont limitées, à savoir le ( عʿayn) et le ( غġayn), ainsi que le ( هhāʾ).
Dans le tableau ci-dessous, les lignes limitées à deux formes dans la colonne « finale, médiane, initiale » sont celles qui ne se lient pas à la suivante, limitant
l'alternative à « initiale, ou médiane / finale ».
Isolée Nom Finale, médiane, initiale Valeur numérique DIN-31635 EI Phonème en arabe
ء )†(
hamza
أ ,إ ,ؤ ,ئ -
ʾ ’ ʔ
ا Alif
اـــــا )*(
1 )‡( ā / â )‡( ā / â )‡( aː
ب Bā
بـــــبـــــب 2 b b b
ت Tā
تـــــتـــــت 400 t t t
ث Thā
ثـــــثـــــث 500 ṯ th θ
ج Jīm
جـــــجـــــج 3 ǧ dj d͡ʒ
ح Ḥā
حـــــحـــــح 8 ḥ ḥ ħ
خ Khā
خـــــخـــــخ 600 ḫ/ẖ kh x
د Dāl
دـــــــد 4 d d d
ذ Dhāl
ذـــــــذ 700 ḏ dh ð
ر Rā
رــــــر 200 r r r
ز Zāy
زـــــــز 7 z z z
س Sīn
ســـــســـــس 60 s s s
ش Shīn
شـــــشـــــش 300 š sh ʃ
ص Sād
صـــــصـــــص 90 ṣ ṣ sˁ
ض Ḍād
ضـــــضـــــض 800 ḍ ḍ dˁ
ط Ṭā
طـــــطـــــط 9 ṭ ṭ tˁ
ظ Ẓā
ظـــــظـــــظ 900 ẓ ẓ ðˁ
ع Ayn
عـــــعـــــع 70 ‘ʿ/ ‘ʿ/ ʕ
غ Rhayn
غـــــغـــــغ 1000 ġ gh ɣ
ف Fā
فـــــفـــــف 80 f f f
ق Qāf
قـــــقـــــق 100 q ḳ q
ك Kāf
كـــــكـــــك 20 k k k
ل Lâm
لـــــلـــــل 30 l l l
م Mīm
مـــــمـــــم 40 m m m
ن Nūn
نـــــنـــــن 50 n n n
ه Hā
هـــــهـــــه 5 h h h
و Wāw
وــــــو 6 w w w ou uː
* : Cas particulier : la suite « Lâm - Alif » forme une ligature spécifique : ou ﻻ ال
(voir également ci-dessous).
‡ : Le alif n'est pas à proprement parler une lettre, mais joue le rôle de signe de prolongation ou de support de hamza. De ce fait, il n'a pas
de prononciation propre. La prononciation donnée ici est celle de lettre de prolongation.
L'alphabet arabe ne suit plus l'ordre levantin des autres alphabets sémitiques, mais regroupe les lettres en fonction de leur forme graphique, et pour une même
forme de base, suivant le nombre ou la position des points. L'ordre levantin traditionnel ne se reflète plus que dans la valeur numérique des lettres, donnée ci-
après.
L'ordre à présent classique est l'ordre traditionnel oriental, celui donné dans le tableau ci-dessus :
)'(ء, ou (اA),
(بb), (تt), (ثF), puis (جj), (حH), (خX), puis (دd), (ذV), (رr), (زz),
(سs), (شC),
(صS), (ضD),
(طT), (ظZ),
(ع3), (غR), puis (فf), (قq),
(كk), (لl), (مm), (نn),
(هh), (وw), (يy).
Il faut noter que bien qu'en tête de l'alphabet, le alif n'est pas à proprement parler une lettre à part entière, mais joue le rôle de signe de prolongation ou de
support de hamza. Dans les dictionnaires, la première place est celle du hamza.
Le Maghreb a longtemps suivi un ordre différent. En outre, dans l'alphabet arabe dit « occidental », la lettre fāʾ était écrite ( ڢau lieu de فde l'alphabet
oriental), tandis que qāf était représentée par ( ڧplutôt que )قet le tracé des lettres était de plus sensiblement différent :
)'(ء, ou (اA),
(بb), (تt), (ثF), puis (جj), (حH), (خX), puis (دd), (ذV), (رr), (زz),
(طT), (ظZ),
(كk), (لl), (مm), (نn),
(صS), (ضD),
(ع3), (غR), puis (ڢf), (ڧq),
(سs), (شC),
(هh), (وw), (يy).
De nos jours, les éditions maghrébines suivent les usages orientaux. Il faut noter pourtant qu'il existe toujours des publications du Coran en style andalou et
maghrébin (occidental).
L'ordre actuel de l'alphabet arabe ne concorde pas avec celui des autres écritures sémitiques. Celui-ci est cependant encore connu et désigné sous le nom d'abjad.
On l'utilisait dans la numération au moyen de lettres au lieu de chiffres, notamment dans la pagination d'une préface. Dans sa séquence orientale, l'ordre coïncide
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avec celui de la valeur numérique de chaque lettre .
L'ordre Abjad n'est pas une simple continuation historique de l'ordre alphabétique sémitique du nord, car il a
une position correspondant à la lettre araméenne samekh / semkat ס, dans la mesure où aucune lettre de l'alphabet arabe ne dérive historiquement de cette lettre.
La perte de samekh a été compensée par la scission de shin שen deux lettres arabes indépendantes, ( شshīn) et ( ﺱsīn), cette dernière ayant pris la place de
samekh.
Alif et hamza
Dans cet alphabet arabe, trois lettres jouent un rôle particulier, l'alif, le waw et le ya. Ces trois lettres peuvent servir :
De signe de prolongation pour leur voyelle homologue (â pour le alif, û pour le waw, et î pour le ya), jouant alors de rôle de matres
lectionis.
De support pour l'écriture d'une hamza diacritique.
Ces rôles viennent en plus du rôle de semi-voyelle tenu par le waw et le ya.
Alors que dans le principe toutes les lettres de l'alphabet arabe sont des consonnes et chaque consonne est représentée par une lettre, ce n'est pas le cas pour le
alif et la hamza :
Le alif n'est pas une consonne mais un signe orthographique, dérivé de la lettre représentant la hamza dans les alphabets d'origine
phénicienne.
Inversement, la hamza, bien que consonne à part entière, n'a pas de lettre propre et s'écrit (le cas échéant) avec un diacritique.
Quand elle est une lettre radicale, pour représenter une racine dans un dictionnaire, la hamza est toujours représentée par un support alif, et se trouve au début de
l'ordre lexicographique ; c'est ce que l'on appelle un alif-hamza. C'est pour cette raison que la hamza est présentée en début d'alphabet dans le tableau ci-dessus,
bien que ne faisant techniquement pas partie de la liste des lettres. Cependant, sa lettre de support peut varier suivant le schème appliqué à cette racine, ce qui
peut conduire à la confondre avec un waw ou un ya.
Lorsque la hamza est en début de mot, sa lettre de support est toujours un alif, indépendamment de la voyelle effectivement portée. C'est pourquoi l’alif, pour les
personnes qui n'ont pas étudié les principes, semble avoir toutes sortes de prononciations, alors qu'en réalité il n'est pas même une lettre, mais un simple support,
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ou bien le signe d'une contraction en A, ou de la prolongation d'un A bref .
Autres lettres
Graphie
Nom Translittération Son
isolée finale
tāʾ marbūṭa
ة ــة h et t / Ø / h / ẗ [t], [h], Ø
ʾalif maqṣūra
ى ــى ā/ỳ [(a)ː]
lām ʾalif
ال ــال lā [l(a)ː]
ʾalif maddah
آ آ ā/â [aː]
Tāʾ marbūṭa
Historiquement, le ةtāʾ marbūṭa (« tāʾ bouclé ou lié») est un dérivé du تtāʾ et non du هhāʾ, d'où la présence des deux points suscrits. Il suffit de boucler un
tāʾ pour obtenir un tāʾ marbūṭa. Il s'agit d'une consonne, à savoir un /t/ ; toutefois, elle ne se trouve qu'en fin de mot et elle est toujours précédée de la voyelle
brève /a/ (qui n'est que rarement écrite). Le son /t/ n'est prononcé que si elle est précédée d'un alif ( )اou si les voyelles casuelles finales qui suivent le ta le sont
aussi, ou encore dans le cas d'une annexion (iḑāfa); or, ces voyelles sont souvent omises dans la prononciation courante. C'est pour cette raison qu'on indique,
improprement, que cette lettre vaut [a(t)].
Le tāʾ marbūṭa a une valeur grammaticale en arabe : c'est souvent la désinence du féminin (pour les adjectifs, les substantifs, ainsi que pour la forme féminine
des noms propres qui existent au masculin—par exemple: Samīr / Samīra). Cette lettre peut toutefois terminer des substantifs se référant à des entités clairement
masculines, tels que calife ( )خليفةou commandant (dans ce cas, pour la forme plurielle : )قائد ج قادة. Désinence finale de substantifs ou d'adjectifs, le tāʾ
marbūṭa ne se retrouve donc jamais dans la conjugaison proprement dite des verbes arabes.
Un tāʾ marbūṭa se transforme en « tāʾ ṭāwila » (« long », donc « normal ») lorsque le nom est mis à la forme duelle ou lorsque le mot est suivi d'un morphème,
tel que celui de la possession : طاولتي- «( طاولة ma table » ~ « table »)
Dans une prononciation soutenue, on fait entendre à la pause un [h] à la place du [t]. Le tāʾ marbūṭa est rarement transcrit quand il est muet ; seule la
translittération en indique généralement la présence (voir plus bas à la section « Translittération »), mais les usages sont très fluctuants. Dans cette encyclopédie,
le tāʾ marbūṭa sera noté par ʰ. Voir aussi plus bas à « Types de lecture » pour d'autres détails.
ʾAlif maqṣūra
La lettre ى ʾalif maqṣūra ne s'utilise qu'en fin de mot ; comme l'alif standard, c'est une lettre de prolongement pour le phonème /a/. Son nom indique le son
obtenu, « ʾalif de prolongement », et non sa forme, puisque la lettre ressemble à un يyāʾ. Son utilisation est décrite à la section « Voyelles longues et lettres de
prolongement ».
Comme ligature linguistique, l’arabe ne connaît que la ligature lâm-alif. Lorsqu'un ( لlām) est suivi d'un ( اʾalif), il faut remplacer l'ensemble des deux lettres
par la ligature ال.
Formes contextuelles
Nom
Finale Mediale Initiale Isolée
آ
Le Alif maddah se présente ainsi : آ. Il correspond à situation où il faut écrire un « â » long, donc normalement un fatha suivi de la lettre ʾalif de prolongation,
accompagné d'une hamza dont le support devrait être un autre ʾalif. Cependant, l'on ne peut écrire deux fois de suite la lettre ʾalif. Dès lors, la parade a été l'ajout
d'une sorte de tilde au-dessus de la lettre ʾalif, pour signaler qu'il a la valeur de double lettre (ʾalif).
Le Alif maddah signale donc à la fois la voyelle longue (a) et une hamza.
On retrouve cette lettre spécifique notamment dans le mot « coran » : ( ُقْر آنqurʾān).
Diacritiques
Tel qu'écrit couramment, l'alphabet arabe n'utilise pour ainsi dire pas de diacritiques, à part les points souscrits ou
suscrits, nécessaires pour distinguer des lettres ambiguës, parce que présentant un ductus identique, comme on peut le
voir, par exemple, dans ces trois ensembles : دذ/جحخ/بتث Dessin de la Basmala en écriture
kufique, d'après un manuscrit du
Cependant, plusieurs signes auxiliaires permettent de faciliter la lecture et lever la plupart des ambiguïtés du texte, en e
ix siècle (Musée islamique du
particulier dans un cadre didactique ou religieux. Car si le texte est ambigu, c'est que, en principe, l'arabe ne note ni les Caire). Il n'y a ni signe diacritique, ni
voyelles, ni les géminations ni les assimilations, si bien qu'il faut avoir une bonne connaissance de la langue pour lire voyelle. Seul le ductus formé par les
correctement un texte, tant en lecture silencieuse qu'à voix haute. La lecture est donc particulièrement difficile pour les consonnes et les voyelles longues
personnes qui apprennent à lire, qu'elles soient arabophones ou qu'elles étudient l'arabe. C'est pourquoi, les méthodes de est noté.
lecture pour les enfants ou les manuels d'apprentissage de l'arabe ajoutent en général ces signes. Il en va de même pour le
Coran et les textes comme les hadith, dans ce cas afin de lever toute ambiguïté de lecture, et de prévenir ainsi de
possibles lectures « déviantes ».
Celles-ci ne sont pas indiquées autrement que par des diacritiques, et elles le sont seulement (et rarement) pour lever des
ambiguïtés ou, de façon quasi systématique cette fois, dans les ouvrages didactiques ou religieux. Quand un texte
présente toutes les voyelles, on dit qu'il est vocalisé. L'absence de la notation des voyelles brèves rend parfois ambiguë la
compréhension des mots, en particulier lorsque ceux-ci sont lus isolés de tout contexte.
Cette page du Coran (Musée de
Prenons deux exemples. Parlant des mot ( خلفKH-L-F) et ( ملكM-L-K) — que l'on rencontre ainsi dans un texte, sans Mahdia) présente des points
voyelle), Vincent Monteil écrit que « seul le contexte permet de choisir, par exemple, entre les lectures khilf (tétine), khulf diacritiques, indiqués en rouge.
(différence, intervalle) et khalaf (équivalent); ou bien entre mulk (pouvoir, autorité), milk (droit de propriété) malik (roi) et
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malak (ange), etc. ». Car sans voyelle, la série des trois premiers mots s'écrit à chaque fois خلف, et la seconde ملك.
C'est un peu comme si l'on devait lire la suite de consonne PRS: on peut avoir pars, pères, paris, purs, pairs, etc. Seul le
contexte permettrait de lire: « les PRS (pères) sont à PRS (Paris), la capitale de la France » ou « je PRS (pars) au bord de
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la mer écouter les sons PRS (purs) des vents marins ». Et Monteil de citer ce jugement sévère de l'arabisant Jean
Lecerf : « Cette écriture [l'arabe] est une plaie pour la lecture, pour l'enseignement et pour tout usage pratique de la
langue. »
Le mot « al-'arabiyya » (l'arabe), avec
Deuxième exemple, un autre mot de trois consonnes, ( كتبktb), qui peut théoriquement se lire, selon le contexte, de les points diacritiques sous ou sur
dix-sept (!) manières différentes. Mentionnons : les consonnes, mais sans notation
des voyelles brèves.
L'alphabet arabe, bien qu'il soit un abjad, marque systématiquement l'emplacement de voyelles longues. Quatre lettres, dites « de prolongement », sont
employées pour indiquer la présence d'une voyelle longue — qui, elle, n'est normalement pas écrite —, اʾalif, ىʾalif maqṣūra (seulement en fin de mot), يyāʾ,
et وwāw. Ces deux dernières sont aussi les semi-consonnes y et w. Il faut remarquer que ces lettres peuvent également servir de support de hamza, donc reflètent
une voyelle associée, et sont susceptibles de marquer une diérèse quand elles sont entourées de deux voyelles (voir écriture de la hamza).
Partant, ces signes indiquant les emplacements en question sont alors lus comme s'ils figuraient des voyelles. De sorte, ces lettres, qui sont toutes des consonnes
(historiquement pour اʾalif), peuvent, d'une certaine manière, remplir le rôle de voyelles longues. On dit alors qu'elles sont des matres lectionis (en latin « mère
de la lecture »). D'autres écritures sémitiques, du reste, comme l'alphabet hébreu, retiennent ce procédé. Ceci qui mène certains spécialistes des écritures (comme
Thomas Bauer ; cf. bibliographie ci-dessous) à considérer que ces abjads ne sont pas purement consonantiques et qu'ils méritent bien l'appellation d'alphabets,
dotés de voyelles.
Dans un texte non vocalisé, ce qui est de loin le cas le plus fréquent, l'on obtient les ambivalences suivantes :
Les syllabes « courtes », ouvertes (de type consonne + voyelle), que l'arabe écrit par une seule lettre, et dont la voyelle est toujours
courte ;
Les syllabes « longues », en principe fermée (de type consonne + voyelle + consonne), que l'arabe écrit (généralement) par deux lettres,
mais dont un cas particulier est la syllabe longue fermée par la semi-consonne homologue (voyelle longue).
Par rapport à cette structure, il est incohérent de dire que les semi-consonnes y et w représentent dans ce dernier cas des voyelles, ou qu'une séquence comme
َبْيdoit se lire comme une diphtongue baï plutôt que comme une voyelle fermée bay. En réalité il n'y a pas de solution de continuité entre le i et le y, ou entre le
u et le w. L'arabe décompose logiquement le phonème long en une voyelle suivie de la semi-consonne homologue, par exemple, uw pour le son ū ; comme seule
la semi-consonne est écrite, celle-ci semble noter aussi ū.
Dans cette logique, qui veut qu'une syllabe à voyelle longue soit fermée par la consonne homologue, il n'y a pas de semi-consonne qui soit homologue au a. La
fermeture de la syllabe est alors matérialisée par un ’alif, qui représente dans ce cas la trace d'une hamza marquant l'arrêt de la vocalisation — de même que pour
l'arabe, une syllabe commençant par une voyelle est « en réalité » ouverte par une hamza, supportée par un alif qui par lui-même est muet, ou que la fin de
certains mots se terminant par un waw est marquée par un alif muet.
Ordre lexicographique
Racines et schèmes
Dans les dictionnaires arabes, les mots sont généralement classés par racine: tous les mots dérivés d'une même racine se retrouvent donc dans une même entrée,
déterminée par les consonnes de la racine (v. ci-dessous). Trouver un mot dans le dictionnaire nécessite donc de trouver sa racine, derrière le mot dans lequel elle
est coulée. Soit, par exemple, le mot maktûb : pour le trouver dans le dictionnaire, il faut comprendre qu'il s'agit d'un dérivé de la racine K-T-B, afin de le
chercher sous cette entrée, ce qui nécessite de distinguer les lettres radicales des lettres serviles ou formatives (v. infra). Et comme, à l'exception de certains terres
grammaticaux, tous les mots arabes dérivent d'une racine, il faut donc apprendre à retrouver celle-ci derrière un mot donné. Pour cela, on s'appuie sur deux
éléments: la racine et le schème (ou thème)
Notion de racine
Dans leur immense majorité, les mots du vocabulaire arabe dérivent donc de racines. Celle-ci est une unité abstraite minimale composée exclusivement de deux,
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trois ou quatre (parfois cinq) consonnes. Une racine « représente une notion défininie: K T B, notion d'écrire » . La très grande majorité des racines sont
trilitères, c'est-à-dire composée de trois consonnes. Dans un dictionnaire d'arabe standard moderne qui recense d'environ 50 000 mots, on compte quelque 6 500
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racines . Dans les langues sémitiques comme l'arabe, l'information sémantique essentielle est donc portée par les consonnes, qui constituent la racine. Mais en
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tant que suite composée uniquement de consonnes, une racine est imprononçable . Elle doit donc être coulée dans un schème (ou thème) , que l'on peut définir
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« l'ensemble des consonnes et des voyelles qui composent un mot » .
Notion de schème
Tout substantif, nom propre, adjectif, verbe, nom verbal, (maṣdar), participe, ou adverbe effectivement utilisé dans la langue, est porté par un schème (ou
thème). Un schème est « l'ensemble des consonnes et des voyelles qui compose un mot: kataba "il a écrit", et que complètent les flexions nominales ou
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verbales. » Au fond un mot arabe est le résultat du croisement d'une racine (qui détermine donc un sens, une notion) et d'un schème (qui détermine une
fonction grammaticale, des liens de dérivation sémantiques, et permet de créer un mot).
On compte environ une soixantaine de schèmes verbaux et plusieurs centaines de schèmes nominaux. Toutefois, les plus utilisés sont en nombre relativement
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restreint . Les schèmes permettent donc de construire, à partir des racines, les mots effectivement utilisés dans le discours. Ils habillent le radical au moyen de
préfixes, de transformations infixes (ajout de consonnes, doublement de consonne, ou transformation de voyelles) et de suffixes.
Les voyelles ne dépendent que du schème, et ne portent qu'une information secondaire sur la fonction lexicale ou grammaticale du mot. Les voyelles ne sont que
rarement notées, et si elles le sont, c'est sous la forme de diacritiques : toutes les lettres des tableaux précédents sont des consonnes, contrairement à ce qu'on
pourrait croire. De ce fait, la recherche d'un mot (dans un dictionnaire ou un texte) se fait normalement abstraction faite des voyelles et autres diacritiques.
Ordre lexicographique
Ces éléments expliquent que la plupart des dictionnaires arabes classent tout d'abord les racines, puis à l'intérieur de chacune de celles-ci, les différents mots
produits par la racine, suivant un ordre propre aux schèmes. Dans la langue, les mots (nom, verbe, adjectifs) ainsi obtenus sont ensuite déclinés suivant leur
fonction grammaticale, suivant un mécanisme similaire de transformation préfixe et suffixe. D’une certaine manière, la racine arabe subit une double
modification: l’application d’un schème lexical, donnant l'entrée lexicale théorique, puis celle d’un schème grammatical, donnant la forme effectivement produite
dans le discours.
Inversement, pour trouver un mot inconnu dans un dictionnaire, il faut donc tout d'abord faire abstraction des déclinaisons et conjugaisons
(ainsi que des préfixes et suffixes éventuels) pour identifier le lexème ; puis identifier et faire abstraction du schème pour trouver la racine de classement.
Si l'on considère que C1 C2 C3 (pour Consonne1, etc.) sont les trois consonnes d'une racine quelconque, on peut former exemple (l'astérisque, *, remplace une
consonne):
La racine KTB (« écrire ») croisée avec le schème "C1ÂC2aC3a" (schème qui marque une « action réciproque ») donne KÂTaBa
La construction de familles de mots n'est pas inconnue en français, comme dans la série « lard, larder (action), lardoir (outil ou lieu), lardeur (agent), etc. » ; mais
le procédé est systématique et relativement régulier dans les langues sémitiques.
Par rapport à leur emploi, les lettres sont ou « radicales » ou « serviles ». Les lettres serviles, ainsi nommées parce qu’elles servent à former les inflexions
grammaticales et les dérivés, sont comprises dans les deux mots techniques ( َيَتَسُّموا ِبُفْلٍكqu'ils s'engraissent dans un navire). Toutes les autres lettres
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s‘appellent radicales, c’est-à-dire qu‘elles ne servent qu'à former des mots radicaux . Cependant, les consonnes qui peuvent s'ajouter à une racine sont : hamza,
tâ', sîn, mîm, nûn, wâw, yâ', à quoi s'ajoutent la voyelle longue 'alif. On les réunit dans l'expression mnémotechnique 'anta mûsâ (أنت موسى, « tu es Moïse », la
lettre finale, alif maqsûra, pouvant jouer le rôle de yâ').
D'autre part, les « lettres faibles (semi-consonnes) » que sont le waw et le ya peuvent subir diverses transformations. À cela vient s'ajouter la lettre 'alif, qui est
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toujours la voyelle longue /â/ et ne fait jamais partie d'une racine. En revanche, il se peut qu'il « cache » la semi-consonne d'une racine. Pour rechercher une
racine dans un dictionnaire, il faut savoir que :
Quand elle est une lettre radicale, la hamza est toujours représentée par un support alif, et se trouve au début de l'ordre lexicographique.
En revanche, dans un mot donné, elle peut prendre comme support l'une des trois lettres faibles, voire être écrite en ligne. Elle figure
toujours dans l'écriture, mais toujours par une lettre servile.
Quand ils sont lettres radicales, le waw et le ya conservent leur ordre lexicographique en avant-dernière et dernière place. Mais dans
l'écriture d'un mot donné, ils sont parfois transformés en un alif, voire peuvent disparaître complètement (racines assimilées, creuses, ou
défectives).
Face à un mot inconnu, une lettre radicale fait certainement partie de la racine ; en revanche une lettre servile peut correspondre à une lettre ajoutée au radical par
un schème, ou être une lettre radicale. Inversement, la racine peut être faible (racines assimilées, creuses, ou défectives), et une lettre faible peut devoir être
rajoutée comme radicale entre deux consonnes déjà identifiées comme radicales.
Sur les objets liés aux pratiques mystiques ou scientifiques (astrolabes, globes célestes), ou encore dans les colophons des manuscrits, les chiffres sont parfois
donnés sous forme de lettres : on parle de numérotation en abjad.
Trans-
Trans-
Trans-
la consonne occlusive bilabiale sourde [p] est représentée avec la lettre پ ;
la consonne occlusive vélaire voisée [ɡ] est représentée avec la lettre چen arabe levantin, avec la lettre ڨen arabe algérien et tunisien,
avec la lettre ( ݣparfois sous la forme گou )ؼen arabe marocain ;
la consonne fricative labio-dentale voisée [v] est représentée avec la lettre ڥen arabe maghrébin (principalement algérien et tunisien), et
avec la lettre ڤdans les autres variantes de l’arabe (dont aussi l’arabe marocain) ;
la consonne affriquée palato-alvéolaire sourde [tʃ] est représentée avec la lettre چen arabe irakien, et parfois avec la lettre ڜen arabe
maghrébin ;
la consonne fricative palato-alvéolaire voisée [ʒ] est représentée avec la lettre چen arabe égyptien (la lettre جreprésentant une consonne
occlusive vélaire voisée [ɡ] en arabe égyptien).
Calligraphie
Styles d'écritures
Il existe différents styles calligraphiques. On divise généralement les calligraphies arabes en deux groupes facilement distinguables :
les écritures coufiques (ou kufiques), qui se caractérisent par leur caractère anguleux ;
les écritures cursives (naskhi), beaucoup plus arrondies.
Ligatures esthétiques
Il existe d'autres ligatures de ce type, de deux ou trois lettres, voire plus, qui ne sont cependant plus utilisées, sauf dans
des compositions soignées et quelques cas figés. On peut encore les rencontrer dans des textes anciens.
On les trouve dans le bloc Unicode dans les Formes A de présentation arabes à partir de U+FBEA, mais ces caractères
ne sont pas toujours supportés. Certaines sont représentées dans l'article consacré aux ligatures.
Ponctuation
Mohammed, écrit avec ou sans
L'arabe s'écrivant de droite à gauche, les éditions modernes utilisent des signes de ponctuation respectant cette écriture, à ligature esthétique.
savoir :
la virgule renversée « ، » (qui permet aussi de ne pas être confondue avec « د », par exemple) ;
le point-virgule renversé « ؛ » ;
le point d'interrogation inversé « ؟ » ;
le point final est noté « . »
Spécifités orthographiques
Écriture de la hamza
Historiquement, la lettre ʾalif notait une occlusive glottale, ou « coup de glotte », transcrite par [ʔ], ce que confirment les alphabets issus de la même origine
phénicienne. Or, elle a servi, de la même manière que dans d'autres abjads, avec yāʾ et wāw, de mater lectionis, c'est-à-dire de caractère de remplacement pour
noter une voyelle longue. De fait, au cours du temps sa valeur phonétique s'est effacée et, depuis, ʾalif sert principalement à remplacer des phonèmes, noter
l'allongement de la voyelle /a/ ou servir de support graphique à certains signes.
L'alphabet arabe se sert maintenant de la lettre hamza pour transcrire le coup de glotte, phonème qui, en arabe, peut se manifester n'importe où dans un mot,
même à l'initiale ou en finale. Cette lettre, cependant, ne fonctionne pas comme les autres : elle peut être écrite seule ou avoir besoin d'un support, auquel cas elle
devient un diacritique :
Dans quelques mots, et surtout au cours de la flexion verbale, on peut écrire un ʾalif qui ne se prononce pas et ne sert pas de support à un diacritique. On le
trouve principalement dans le mot ( ِماَئةmiʾa signifiant « cent »), qui serait écrit plus régulièrement )ِمَئة.
Dans la conjugaison, on ajoute également un ʾalif muet après un wāw وen fin de mot ; ainsi :
Assimilations
L'alphabet arabe ne note pas les cas d'assimilations des consonnes en contact :
dévoisement : malgré ce que la graphie indique, ُمْبَتَدأmubtadaʾ est prononcé /muptadaʾ/. Il est notable que l'écriture ne se modifie pas
dans ce cas pour suivre la prononciation, au contraire de ce qu'elle fait dans d'autres cas (élision de la hamza instable, par exemple) ;
assimilation complète de l'article َألʾal : le /l/ de l'article est entièrement assimilé aux 14 consonnes dentales, liquides et spirantes (à
l'exception de la spirante jîm) qui suivent (traditionnellement nommées consonnes « solaires » parce que deux d'entre elles (sîn et šîn)
entrent dans le mot « soleil » (šams, )َش ْمس, par opposition aux 15 autres consonnes dites « lunaires » parce que le mot « lune » (qamar,
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)َقَمرcommence par l'une d'entre elles, appelée qâf . L'écriture, cependant, ne note pas clairement cette assimilation°: /ʔal/+/d/ > /ʔadd/,
noté ل+ ( دʾal + d-)> ( لّدtranslittération : ʾaldd- ; noter la šadda) et non *( َأّدtranslittération : ʾadd). La lettre lām, en effet, continue d'être
َأ َأ
écrite bien qu'elle ne soit plus prononcée (elle ne reçoit donc pas de sukūn) ; la graphie est d'autant plus redondante que la gémination
obtenue peut être – rarement – indiquée par la šadda. La transcription doit cependant donner la prononciation, dans le cas précédent :
ʾad-d (on place un trait d'union entre l'article et le nom pour indiquer que dans la graphie arabe, l'article est directement collé au nom ;
c'est aussi le cas pour d'autres mots outils).
Translittération
Il existe de nombreuses normes de translittération de l'alphabet arabe vers l'alphabet latin, parmi lesquelles :
la translittération DIN-31635 ;
la « transcription Arabica », du nom d'une revue française d'études arabes ;
la translittération pratiquée par la revue Afriques ;
la norme de translittération adoptée par l'Encyclopædia of Islam (EI) ;
la norme internationale ISO 233-2 (1993).
Translittération Arabica
Machine à écrire en caractères
Il existe plusieurs systèmes de translittération de l'arabe, les plus employés étant celui de la revue Arabica et celui de arabes.
l'Encyclopédie de l'islam. Les remarques qui suivent portent sur la transcription Arabica qui est la plus cohérente des deux
(une lettre arabe = une lettre latine). On l'a vu, certaines lettres ont plusieurs fonctions, d'autres sont muettes ; la transcription
est donc souvent ambiguë :
la hamza indépendante, ainsi que ʾalif, yāʾ et wāw quand ils portent la hamza diacritée, ont tous la valeur
Caractères arabes manuscrits.
[ʔ], transcrite ‹ ʾ › ;
ʾalif et ʾalif maqṣūra servent tous deux à allonger le /a/ : la transcription ne permet pas de savoir laquelle
des deux lettres est utilisée ;
le tāʾ marbūṭa n'est prononcé /t/ qu'en état d'annexion ou lorsqu'on prononce la désinence casuelle; il ne sera transcrit que dans ces deux
cas ;
le tanwīn est noté en exposant accompagné de sa voyelle casuelle (raʾaytu kalban) ;
au sukūn et à la šadda ne correspondent aucun signe particulier. On note رأْيُتainsi raʾaytu et كّس رainsi kassartu (par simple
redoublement de la consonne géminée) ;
le /l/ de l'article assimilé devant consonne « solaire » est noté /l/ quand on transcrit de l'arabe littéral: al-sirr. En effet, l'assimilation est
dans ce cas totalement prédictible. En revanche, lorsqu'on transcrit un texte en dialecte arabe, on doit faire apparaître l'assimilation quand
elle se produit: l-kalb; n-nâr. En effet, les règles d'assimilation de l'article sont variables d'un dialecte à l'autre.
Toutes ces raisons font qu'il est parfois pratique d'utiliser une translittération précise qui suive l'original arabe, caractère par caractère. La norme ISO 233 permet
cela (dans les exemples suivants, on placera les translittérations entre accolades) :
chaque consonne est écrite avec un symbole consonantique, même le ʾalif (translittéré ‹ ʾ ›, demi-anneau à droite), le wāw, et autres
lettres d’allongement ;
les voyelles ne sont indiquées que si le texte de départ est vocalisé ;
les différents types de hamza sont notés par :
‹ ' › avec un support : َح َقاِئْبḥaqāʾib ‹ ḥaqaʾy'ib° ›,
‹ ˌ › sans support : َضْوءḍawʾ ‹ ḍaw°ˌ ›,
ʾalif maqṣura est noté ‹ ỳ › : َمَتىmatā ‹ mataỳ › ;
tāʾ marbūṭa est translittéré ‹ ẗ › (dans d'autres normes, un ‹ ʰ ›) : َسْبَعةsabʿa ‹ sab°ʿaẗ › ;
les tanwīn sont rendues par un accent aigu : َر ُج اًلraǧulan ‹ raǧuláʾ › ;
le sukūn est noté par un ‹ ° › : َز ْوجzawǧ ‹ zaw°ǧ ›, la šadda par un macron : َش َّدةšadda ‹ šad̄aẗ › ;
l'assimilation de l'article est écrite lettre par lettre : َألَّش ْمسʾaš-šams ‹ ʾ'alš̄am°s ›, etc.
Au-delà des normes scientifiques d'autres modèles de translittération accessibles à tous sont utilisés par les auteurs ou les maisons d'édition musulmanes. Parmi
ces modèles :
La translittération de chaque lettre arabe par une et une seule lettre latine et non pas deux comme c’est souvent le cas pour la
translittération de la lettre «« ث » ou « خ » ou les lettres similaires (voir tableau ci-dessous).
La translittération du son « ou » représenté en arabe par la voyelle « ḍammah » est représenté par une seule lettre latine le « u ».
La translittération des lettres arabes emphatiques, auxquelles il faut rajouter la lettre « ح » par un point sous les lettres latines qui les
représentent à l’exception du « غ » pour qui le point a été placé au-dessus de la lettre « r » qui la représente
La translittération des lettres interdentales « ث », le « ذ » par un trait sous les lettres latines qui les représentent :
ث t ع c
ج j غ ṙ
ح ḥ ف f
خ ḳ ق q
د d ك k
ذ d ل l
ر r م m
ز z ن n
س s ه h
ش ṡ و w
ص ṣ ي y
Encodage
Il peut être codé par plusieurs jeux de caractères, parmi lesquels ISO-8859-6 et Unicode, grâce au bloc « Arabe », des emplacements U+0600 à U+06FF. Ces
deux jeux, cependant, n'indiquent pas pour chaque caractère la forme contextuelle qu'il doit prendre. C'est au moteur de rendu de sélectionner le bon œil. Il
existe cependant, dans le cas où l'on voudrait coder une forme particulière d'un caractère, les blocs « Formes de présentation arabe A » (U+FB50 à U+FDFF) et
« Formes de présentation arabe B » (U+FE70 à U+FEFF), qui contiennent la majorité des caractères convalescents entièrement en variante contextuelle ainsi
que les caractères étendus propres à d'autres langues. Il est aussi possible d'utiliser les liants sans et avec chasse. Enfin, le codage de l'arabe est logique, c'est-à-
dire qu'on entre les caractères à la suite sans se soucier du sens de l'écriture. C'est encore une fois au moteur de rendu qu'il revient d'afficher les caractères dans le
bon sens. À cet égard, si les mots arabes de cette page sont affichés à l'envers, c'est que votre moteur de rendu Unicode n'est pas assez récent. Pour plus de
détails concernant les questions de codage de l'arabe, consultez la traduction française du manuel d'Unicode, disponible sur le site Hapax (http://hapax.qc.ca/).
Claviers arabes
Inspirés des claviers de machines à écrire, les claviers arabes d'ordinateurs peuvent se présenter ainsi :
Notes et références
1. Certaines écritures, dont le xiao'erjing, ont introduit des voyelles. 9. Charles Schier, Grammaire arabe, Leipsic (sic), Librairie Arnold,
2. Histoire de l'écriture, James Février, Payot 1984, p. 269. 1872, § 9c, p. 7 [lire en ligne (https://books.google.ch/books?id=c5
3. R. Blachère, M. Gaudefroy-Demombynes, Grammaire de l'arabe SuuSM-4UgC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summar
classique, Maisonneuve et Larose, 1937. y_r&cad=0#v=onepage&q&f=false) (page consultée le 23 octobre
2020)]
4. Bresnier, Principes élémentaires de la langue arabe, 1867.
10. Louis-Jacques Bresnier, Cours pratique et théorique de langue
5. Monteil 1960, p. 41. arabe, Alger, Librairie Bastide, 1855, p. 225. [lire en ligne (https://bo
6. Blachère et G-Demonbynes 1996, p. 13. oks.google.ch/books?id=pSFFAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl
7. Kouloughli 1994, p. 60. =fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false) (p
8. Kouloughli 1994, p. 67. age consultée le 23 octobre 2020)]
11. Blachère 1985, p. 11.
12. Régis Blachère et Maurice Gaudefroy-Demombynes, Grammaire
de l'arabe classique, cinquième édition,, Paris, Maisonneuve et
Larose, 1998, 3e éd. 1975, 508 p. (ISBN 978-2-7068-1128-9), p. 28.
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
Alphabet arabe (https://commons.wikimed
ia.org/wiki/Category:Arabic_alphabet?us
Ouvrages généraux elang=fr), sur Wikimedia Commons
Vincent Monteil, Grammaire de l'arabe d'aujourd'hui, Paris, Klincksieck, 1960, 386 p. alphabet arabe, sur le Wiktionnaire
Djamel Eddine Kouloughli, L'arabe, Paris, PUF, coll. « Que sais-je », 2007, 127 p.
(ISBN 978-2-13-055961-0)
Il existe une catégorie consacrée à ce
sujet : Alphabet arabe.
Écriture
Régis Blachère et Maurice Gaudefroy-Demombynes, Grammaire de l'arabe classique. Morphologie et syntaxe (Troisième édition revue et
augmentée), Paris, Maisonneuve et Larose, 1996 (1re éd. 1975), 497 p. (ISBN 2-7068-1128-5)
Régis Blachère, Éléments de l'arabe classique (Quatrième édition revue et corrigée), Paris, Maisonneuve & Larose, 1985, 174 p.
(ISBN 978-2-7068-0480-9)
Michel Neyreneuf et Ghalib Al-Hakkak, Grammaire active de l'arabe, Paris, Le Livre de Poche, coll. « Les Langues modernes », 1996,
350 p. (ISBN 978-2-253-08561-4), p. 16-17; 135-136
Djamel Eddine Kouloughli, Grammaire de l'arabe d'aujourd'hui, Paris, Pocket, coll. « Langues pour tous », 1994, 350 p. (ISBN 2-266-03912-1)
Mathieu Guidère, Grammaire alphabétique de l'arabe, Paris, Ellipses, coll. « Grammaticalement correct! », 2004 (nouvelle édition revue et
corrigée), 228 p. (ISBN 978-2-7298-1999-6), Paris
Dictionnaires bilingues
(ar) Daniel Reig, Compact plus Arabe-Français. Dictionnaire arabe-français, français-arabe, Paris, Larousse, 2015 (1re éd. 1983), 1728 p.
(ISBN 978-2-03-591604-4)
Dictionnaire Mounged de poche (français arabe ─ )فرنسّي عربّي, dixième édition, éditions Dar el-Machreq, Beyrouth.
Articles connexes
écriture de la hamza
diacritiques de l'alphabet arabe
variante contextuelle
histoire de l'alphabet arabe
numération arabe
chiffre arabo-indien
Nom arabe
adaptations de l'alphabet arabe
alphabet arabe latinisé
prononciation de l'arabe
langue arabe
abjad
transcription des langues sémitiques
normes de romanisation ISO 233 et ISO 233-2
Transcription DIN-31635
Transcription de Hans Wehr
écriture
Blocs de caractères Unicode pour l’écriture arabe [ ]
Liens externes
Notices d'autorité :
Bibliothèque nationale de France (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11953482w) (données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb11953482w)) ·
Bibliothèque du Congrès (http://id.loc.gov/authorities/sh85006297) ·
Bibliothèque nationale de la Diète (http://id.ndl.go.jp/auth/ndlna/00560296) ·
Bibliothèque nationale d’Israël (http://uli.nli.org.il/F/?func=find-b&local_base=NLX10&find_code=UID&request=987007294710905171) ·
Bibliothèque nationale tchèque (http://aut.nkp.cz/ph116854) ·
Bibliothèque nationale de Lettonie (https://kopkatalogs.lv/F/?func=direct&local_base=lnc10&doc_number=000134272)
Les Origines et le rayonnement culturel de la première imprimerie à caractères arabes au Liban (1733). (https://www.onefineart.com/article
s/premiere-imprimerie-liban-joseph-abou-nohra)
Clavier arabe virtuel pour écrire en alphabet arabe en ligne (http://www.clavierenarabe.info)
Unicode : Applet java gratuite pour générer la chaine Unicode de mots écrits en caractères arabes : http://www.arabunic.free.fr (utile pour
internationaliser les codes Java)
Les informaticiens et la morphologie computationnelle arabe (https://www.academia.edu/16317179/Les_informaticiens_et_la_morphologi
e_computationnelle_arabe)
Lettres solaires et lunaires de l'alphabet arabe (http://www.les-ziboux.rasama.org/lettres-solaires-et-lunaires.html#lettres-article)
(ar) DAL: un correcteur orthographique couvrant 98.5% d'un texte (http://dal.univ-mlv.fr/)
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Alphabet_arabe&oldid=192659197 ».