Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L'écorce terrestre n'est pas "homogène" elle est constituée de plaques qui dérivent à la
surface et qui se frottent les unes contre les autres. Le moteur de ces mouvements est le
phénomène de convection qui se produit à l'intérieur du manteau terrestre. L'intérieur
de la Terre est composé de roches faiblement radioactives dont la désintégration produit
de la chaleur. Certaines zones du manteau sont donc plus chaudes, et se mettent à
monter vers la surface sous l'effet de la force d'Archimède (zone plus chaude donc
moins dense = montée). Une fois refroidie en surface (ce qui évacue la chaleur produite
à l'intérieur de la Terre), la matière replonge vers les profondeurs (zone plus froide donc
plus dense = descente).
Le système s'organise de telle façon que des zones "stables" apparaissent : à certains
endroits, la matière monte (ce sont les dorsales), à d'autres endroits, elle redescend (ce
sont les zones de subduction). En surface, la matière est simplement translatée des
dorsales vers les zones de subduction. Sous l'effet du refroidissement, cette matière
devient cassante et constitue de grandes plaques d'une épaisseur de 10 à 100 km. C'est
ce mouvement, appelé tectonique des plaques, qui donne lieu à la dérive des continents.
L'hypothèse de Wegener de la dérive des continents a été confirmée depuis une
trentaine d'années par des observations géophysiques. Parmi celles-ci, la plus flagrante
est sans nul doute la découverte de l'existence de bandes magnétiques dans les
planchers océaniques, marquant un champ magnétique dirigé alternativement vers le
Nord et vers le Sud. Ces bandes, parallèles à la dorsale, proviennent de l'aimantation
rémanente du champ magnétique terrestre, piégé dans les roches magnétiques au
moment de leur refroidissement, c'est-à-dire peu après leur sortie de la dorsale. La
polarité du champ terrestre s'inversant plus ou moins régulièrement au cours du temps,
on obtient cette « peau de zèbre », preuve de l'expansion des fonds océaniques et
donc de la tectonique des plaques.
Des estimations de la vitesse de cette dérive des continents ont pu être produites à partir
de la datation de ces bandes et de leur largeur. L'inconvénient majeur de ces méthodes
réside dans le fait qu'elles fournissent une estimation moyennée sur les temps
géologiques. Les vitesses des déplacements actuelles pouvant être sensiblement
différentes, il était indispensable de pouvoir mesurer la vitesse instantanée des
déformations actuelles. Parmi tous les outils géodésiques terrestres et spatiaux dédiés à
cette tâche, le GPS est particulièrement bien adapté à la mesure de la déformation dans
une zone donnée.
En fait certaines plaques peuvent être subdivisées en plusieurs plaques plus petites qui
ont des mouvements relatifs entre elles plus petits (par exemple Inde et Australie ou
Afrique et Somalie).
Dans le référentiel dans lequel la moyenne des mouvements est nulle (référentiel no-net-
rotation), les plaques ont en gros les déplacements décrits dans le tableau ci-dessous.
Figure 10. Vitesse de déplacement des plaques tectoniques dans un référentiel no-net-
rotation