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Auteur(s) / Autrice(s) :
Christophe Vigny
Publié par :
Benoît Urgelli
Résumé
Tectonique des plaques : mécanismes et déplacements des 12 principales plaques.
Introduction
L'écorce terrestre n'est pas "homogène" elle est constituée de plaques qui dérivent à la surface et qui se frottent
les unes contre les autres. Le moteur de ces mouvements est le phénomène de convection qui se produit à
l'intérieur du manteau terrestre. L'intérieur de la Terre est composé de roches faiblement radioactives dont la
désintégration produit de la chaleur. Certaines zones du manteau sont donc plus chaudes, et se mettent à monter
vers la surface sous l'effet de la force d'Archimède (zone plus chaude donc moins dense = montée). Une fois
refroidie en surface (ce qui évacue la chaleur produite à l'intérieur de la Terre), la matière replonge vers les
profondeurs (zone plus froide donc plus dense = descente).
Le système s'organise de telle façon que des zones "stables" apparaissent : à certains endroits, la matière monte
(ce sont les dorsales), à d'autres endroits, elle redescend (ce sont les zones de subduction). En surface, la matière est
simplement translatée des dorsales vers les zones de subduction. Sous l'effet du refroidissement, cette matière
devient cassante et constitue de grandes plaques d'une épaisseur de 10 à 100 km. C'est ce mouvement, appelé
tectonique des plaques, qui donne lieu à la dérive des continents.
L'hypothèse de Wegener de la dérive des continents a été confirmée depuis une trentaine d'années par des
observations géophysiques. Parmi celles-ci, la plus flagrante est sans nul doute la découverte de l'existence de
bandes magnétiques dans les planchers océaniques, marquant un champ magnétique dirigé alternativement vers le
Nord et vers le Sud. Ces bandes, parallèles à la dorsale, proviennent de l'aimantation rémanente du champ
magnétique terrestre, piégé dans les roches magnétiques au moment de leur refroidissement, c'est-à-dire peu après
leur sortie de la dorsale. La polarité du champ terrestre s'inversant plus ou moins régulièrement au cours du temps,
on obtient cette « peau de zèbre », preuve de l'expansion des fonds océaniques et donc de la tectonique des plaques.
Des estimations de la vitesse de cette dérive des continents ont pu être produites à partir de la datation de ces
bandes et de leur largeur. L'inconvénient majeur de ces méthodes réside dans le fait qu'elles fournissent une
estimation moyennée sur les temps géologiques. Les vitesses des déplacements actuelles pouvant être
sensiblement différentes, il était indispensable de pouvoir mesurer la vitesse instantanée des déformations
https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/intro-tectonique-plaques.xml - Version du 02/09/22
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actuelles. Parmi tous les outils géodésiques terrestres et spatiaux dédiés à cette tâche, le GPS est particulièrement
bien adapté à la mesure de la déformation dans une zone donnée.
En fait certaines plaques peuvent être subdivisées en plusieurs plaques plus petites qui ont des mouvements
relatifs entre elles plus petits (par exemple Inde et Australie ou Afrique et Somalie).
Dans le référentiel dans lequel la moyenne des mouvements est nulle (référentiel no-net-rotation), les plaques ont
en gros les déplacements décrits dans le tableau ci-dessous.
Figure 10. Vitesse de déplacement des plaques tectoniques dans un référentiel no-net-rotation
C'est d'ailleurs comme cela que l'on définit la notion de plaque : ce sont les zones entourées de séismes. Sur la
carte de la sismicité dans le monde, on voit très bien que les séismes se positionnent sur des lignes qui entourent de
grandes surfaces non-sismiques : les plaques. Les plus gros séismes ont lieu en général là où les plaques sont les
plus rapides.
Parfois, les forces en présence sont tellement importantes que les plaques normalement à peu près rigides se
déforment. C'est ce qui se passe lors de la collision entre deux plaques continentales par exemple (comme deux
voitures lors d'une collision frontale). C'est ce phénomène qui est à l'origine de la création des chaînes de
montagnes comme les Alpes ou l'Himalaya. La sismicité est alors diffuse dans toute la région qui se déforme. Les
séismes ont donc lieu sur des failles. Le glissement sur le long de ces failles, apparemment continu à l'échelle des
temps géologiques, s'effectue par une succession de séismes. Il existe différents types de failles, vous pouvez voir
une animation pour les types principaux.