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Introduction à la tectonique des plaques


12/12/2000

Auteur(s) / Autrice(s) :

Christophe Vigny

Laboratoire de Géologie, ENS Paris

Publié par :

Benoît Urgelli

Résumé
Tectonique des plaques : mécanismes et déplacements des 12 principales plaques.

Table des matières


Introduction
Présentation des 12 plaques
Déplacements des 12 plaques
Déplacements des plaques sur la sphère
Sismicité et tectonique des plaques

Introduction
L'écorce terrestre n'est pas "homogène" elle est constituée de plaques qui dérivent à la surface et qui se frottent
les unes contre les autres. Le moteur de ces mouvements est le phénomène de convection qui se produit à
l'intérieur du manteau terrestre. L'intérieur de la Terre est composé de roches faiblement radioactives dont la
désintégration produit de la chaleur. Certaines zones du manteau sont donc plus chaudes, et se mettent à monter
vers la surface sous l'effet de la force d'Archimède (zone plus chaude donc moins dense = montée). Une fois
refroidie en surface (ce qui évacue la chaleur produite à l'intérieur de la Terre), la matière replonge vers les
profondeurs (zone plus froide donc plus dense = descente).
Le système s'organise de telle façon que des zones "stables" apparaissent : à certains endroits, la matière monte
(ce sont les dorsales), à d'autres endroits, elle redescend (ce sont les zones de subduction). En surface, la matière est
simplement translatée des dorsales vers les zones de subduction. Sous l'effet du refroidissement, cette matière
devient cassante et constitue de grandes plaques d'une épaisseur de 10 à 100 km. C'est ce mouvement, appelé
tectonique des plaques, qui donne lieu à la dérive des continents.
L'hypothèse de Wegener de la dérive des continents a été confirmée depuis une trentaine d'années par des
observations géophysiques. Parmi celles-ci, la plus flagrante est sans nul doute la découverte de l'existence de
bandes magnétiques dans les planchers océaniques, marquant un champ magnétique dirigé alternativement vers le
Nord et vers le Sud. Ces bandes, parallèles à la dorsale, proviennent de l'aimantation rémanente du champ
magnétique terrestre, piégé dans les roches magnétiques au moment de leur refroidissement, c'est-à-dire peu après
leur sortie de la dorsale. La polarité du champ terrestre s'inversant plus ou moins régulièrement au cours du temps,
on obtient cette « peau de zèbre », preuve de l'expansion des fonds océaniques et donc de la tectonique des plaques.
Des estimations de la vitesse de cette dérive des continents ont pu être produites à partir de la datation de ces
bandes et de leur largeur. L'inconvénient majeur de ces méthodes réside dans le fait qu'elles fournissent une
estimation moyennée sur les temps géologiques. Les vitesses des déplacements actuelles pouvant être
sensiblement différentes, il était indispensable de pouvoir mesurer la vitesse instantanée des déformations
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actuelles. Parmi tous les outils géodésiques terrestres et spatiaux dédiés à cette tâche, le GPS est particulièrement
bien adapté à la mesure de la déformation dans une zone donnée.

Présentation des 12 plaques


On distingue 12 plaques tectoniques principales à la surface de la Terre (par ordre de taille).

Figure 3. Les 12 grandes plaques


Figure 1. Les 12 grandes plaques tectoniques (carte en projection
tectoniques (carte en projection Mollweide)
cylindrique)

Figure 2. Les 12 plaques, par ordre de


taille

En fait certaines plaques peuvent être subdivisées en plusieurs plaques plus petites qui ont des mouvements
relatifs entre elles plus petits (par exemple Inde et Australie ou Afrique et Somalie).

Déplacements des 12 plaques


Ces plaques se déplacent, entraînées par la convection dans le manteau. Les vitesses de ces déplacements vont de
presque rien à plusieurs centimètres par an, jusqu'à 20 cm/an dans certaines région du Sud-Est asiatique
(Papouasie-Nouvelle Guinée) et du Pacifique (Tonga-Kermadec) !
Comme tout bouge à la surface de la Terre, il est nécessaire de dire par rapport à quoi exactement on définit un
mouvement donné. On a constaté qu'un certain nombre de volcans (en général marins, les fameux points chauds !)
ne bougeaient que très faiblement les uns par rapport aux autres : en gros, ils sont stables et les plaques "défilent
par dessus.

Figure 5. Les vitesses des 12 grandes plaques


tectoniques (carte en projection Mollweide référentiel
Figure 4. Les vitesses des 12 grandes plaques points chauds)
tectoniques (carte en projection cylindrique)

Déplacements des plaques sur la sphère


En fait les choses sont un peu plus compliquées que cela : tout déplacement sur la surface d'une sphère (ici la
Terre) est assimilable à une rotation autour d'un axe vertical passant par un point situé quelque part sur la surface
de cette même sphère. La vitesse V de n'importe quel point sur une plaque donnée dépend donc simplement de sa
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distance R par rapport au pôle de rotation de la plaque, et de la vitesse de rotation de cette plaque autour de ce pôle
de rotation. Le tableau suivant donne les positions des pôles de rotation, ainsi que les vitesses de rotation autour de
ces pôles en degrés par million d'années, déterminés pour les 12 grandes plaques dans le modèle NUVEL-1 (DeMets
et al, 1990, Argus et Gordon, 1991, et DeMets et al., 1994).

Figure 6. Pôles et vitesses de rotation des plaques tectoniques

Figure 8. Les pôles de rotation des


Figure 7. La composition des plaques (carte en projection
vecteurs en coordonnées sphériques : Mollweide) Figure 9. Les pôles de rotation des
comment on obtient le mouvement plaques (carte en projection Nord et
d'une plaque à partir de son pôle de Sud)
rotation

Dans le référentiel dans lequel la moyenne des mouvements est nulle (référentiel no-net-rotation), les plaques ont
en gros les déplacements décrits dans le tableau ci-dessous.

Figure 10. Vitesse de déplacement des plaques tectoniques dans un référentiel no-net-rotation

Sismicité et tectonique des plaques


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À cause de leurs mouvements, les plaques "frottent" les unes aux autres ou "se tamponnent" les unes contre les
autres. Les "chocs" des plaques les unes contre les autres sont l'origine des tremblements de Terre (ou séismes).
Une des conséquence très importante de ce qui précède est que ces séismes ne se produisent pas n'importe où mais
uniquement le long des frontières entre les plaques .

Figure 11. Carte de la sismicité mondiale

C'est d'ailleurs comme cela que l'on définit la notion de plaque : ce sont les zones entourées de séismes. Sur la
carte de la sismicité dans le monde, on voit très bien que les séismes se positionnent sur des lignes qui entourent de
grandes surfaces non-sismiques : les plaques. Les plus gros séismes ont lieu en général là où les plaques sont les
plus rapides.
Parfois, les forces en présence sont tellement importantes que les plaques normalement à peu près rigides se
déforment. C'est ce qui se passe lors de la collision entre deux plaques continentales par exemple (comme deux
voitures lors d'une collision frontale). C'est ce phénomène qui est à l'origine de la création des chaînes de
montagnes comme les Alpes ou l'Himalaya. La sismicité est alors diffuse dans toute la région qui se déforme. Les
séismes ont donc lieu sur des failles. Le glissement sur le long de ces failles, apparemment continu à l'échelle des
temps géologiques, s'effectue par une succession de séismes. Il existe différents types de failles, vous pouvez voir
une animation pour les types principaux.

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