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Partie 2 

: Les biens professionnels


Que l’activité soit commerciale ou pas nécessite des biens pour permettre sa
croissance. L’acte d’affectation consiste à mettre à disposition par acte
d’affectation des biens, des droits ou bien encore des obligations dans l but de
permettre l’exercice et le développement de l’activité que cette activité soit
commerciale ou qu’elle ne le soit pas. Les biens ainsi affectés participent à la
constitution du gage du créancier de l’entrepreneur dès lors que la créance est
née à l’occasion de l’exercice de l’activité professionnelle. Ce patrimoine est
appelé patrimoine professionnel lorsque l’entrepreneur est individuel. Le
patrimoine est social lorsque l’entreprise est exploitée sous la forme d’un
groupement de droit privé. Si société crée à plusieurs ou seul → société à
risque limité ou au contraire société à risque illimité.
Cette affectation peut avoir une double origine peut résulter de la loi depuis la
loi du 14 février 2022 : elle est légale car sont affecté à l’exercice de l’activité
professionnelle en vertu de L256-22 CDC tous les biens dont l’entrepreneur est
titulaire et qui sont utiles à l’exercice de l’activité.
En revanche dans tous les autres cas l’affectation est volontaire cad qu’elle va
résulter d’une liste qui va être déterminé par celui qui fait l’opération d’apport,
c’est le cas dans 2 hypothèses :
→ les EIRL sous l’empire de la loi de 2010 sont affectés à l’exercice de l’activité
professionnelle.

Cette opération d’apport prend toute son importance quand il ‘agit de créer un
groupement de droit privé et notamment sous la forme d’un groupement de
droit privé. Chaque associé selon l’art 1832 CC il y aura nécessairement une
opération d’apport, qui est en nature ou peur porter sur un bien afin d’acquérir
la qualité d’associé. Ces opérations constituent un patrimoine de départ : le
capital social. Tous les biens acquis après la création du capital constituent le
patrimoine social. Le patrimoine social de l’EI, EIRL il y a des biens ayant une
importance particulière et qui vont constituer le fonds de commerce.

Chapitre 1 : Le fonds de commerce :


support de l’activité commerciale.
Alors que le fonds de commerce a un rôle important, cette notion n’est l’objet
d’aucune définition légale. C’est d’autant plus paradoxal que le fonds de
commerce apparait dans le CDC au titre 4. Le législateur a pris le soin de
réglementer le fonds de commerce à partir de L140-1 du CDC et suivants
définissent les opérations dont le fonds de commerce est susceptible d’être
l’objet :
→ de cession, ex : la vente, la transmission
→ règles relatives à la location, ex : location-gérance
→ fonds de commerce peut être utilisée à titre de garantie
Dans le silence de la loi la question s’est posée de savoir s’il est possible de
donner une définition doctrinale, car le fonds de commerce est né de la
pratique marchande à compter des A1870 et le fonds de commerce est
apparue après la promulgation du Code de 1907. Le législateur ne s’est jamais
senti en capacité de confiner cette définition car était dans l’incapacité de
définir cette pratique.

Section 1 : La notion de fonds de commerce

Consensus doctrinal ou jurisprudentiel définissant le fonds de commerce « un


ensemble d’éléments mobiliers corporels ou incorporels affectés à une
exploitation commerciale ». Cette définition montre la particularité du fonds de
commerce ne regroupant pas tous les biens susceptibles d’être affectés par un
commerçant (personne physique ou morale) à l’exercice de son activité
commerciale car sont exclus du fonds de commerce : les biens immobiliers. En
apparence si les biens immobiliers sont exclus on se rend compte que cette
affirmation est trompeuse car tous les biens mobiliers ne sont pas
nécessairement inclus dans le fonds de commerce et à tire d’exemple : les
contrats, obligations qui sont pourtant nés à l’occasion de l’exploitation de
l’activité commerciale. En dépit de ces exclusions, ces exclusions alimentent la
nature juridique du fonds de commerce. Sur ce point doctrine et JP s’accorde
sur ce point : le fonds de commerce est une universalité juridique.

Paragraphe 1 : Le fonds de commerce : une universalité juridique

Le fonds de commerce ressemble au patrimoine mais avec des différences. 2


raisons expliquent cette qualification :
→ le fonds de commerce est un ensemble de biens comme le patrimoine ayant
une finalité (= l’exercice de l’activité commerciale permettant l’exploitation et
le développement de la clientèle) lui donnant une unité.
→ le fonds de commerce a une existence juridique qui lui est propre et qui
explique qu’il puisse faire l’objet d’opération qui lui sont propres.
Il faut distinguer le contenu et le contenant c’est le principe de subrogation
réelle : il y a toujours un patrimoine qu’il soit enrichi ou appauvrit.

Cette universalité n’est pas de droit mais de fait.

Paragraphe 2 : Le fonds de commerce : une universalité de fait


Le fonds de commerce est une universalité de fait et ce pour 2 raisons :

→ le fonds de commerce ne regroupe pas tous les éléments affectés par le


commerçant à l’exercice de son activité, il ne comprend que certains des
éléments affectés par le commerçant personne physique ou morale. Ne sont
inclus dans le fonds de commerce qu’une catégorie de biens : les biens
meubles, qui sont des biens corporels ou incorporels et étant énumérés par la
loi.
Le fonds de commerce peut constituer un sous-ensemble de biens du
patrimoine mais qui vont être intégrés au fonds de commerce. Les contrats
font défaut alors que pourtant ils sont nés pour les besoins de l’exploitation
commerciale.

→ à la différence du patrimoine le fonds de commerce est une universalité de


fait car l’actif ne répond pas de l’exécution du passif car c’est l’ensemble du
patrimoine qui répond de l’entièreté du passif. C’est un élément du
patrimoine. La JP considère que ce qui caractérise le fonds de commerce est la
clientèle.

Paragraphe 3 : Pas de fonds de commerce sans clientèle

Selon des auteurs Ripert et Roblot le fonds de commerce n’est pas autre chose
qu’un droit à une clientèle, c’est un lien consubstantiel parce que pour la
doctrine et la JP les 2 sont inséparables. Il n’y a pas de clientèle sans fonds de
commerce. La clientèle est à la fois la finalité mais aussi l’élément essentiel du
fonds de commerce car la clientèle va donner la valeur éco du fonds de
commerce et explique que celui-ci puisse être l’objet de vente, de location ou
encore de garantie. La JP estime depuis un arrêt de la chambre des requêtes du
15 février 1937 « de tous les éléments du fonds de commerce la clientèle
représente le + essentiel de ces éléments, celui sans lequel un fonds de
commerce ne saurait exister ». Le professeur Blaise estime que la clientèle
constitue le ciment du fonds de commerce, elle en assure l’unité. L’objectif est
de pouvoir, louer, céder les éléments qui vont permettre le développement et
le maintien de la clientèle. Comme il n’y a pas de clientèle sans fonds de
commerce la JP a définit la clientèle en considérant que celle-ci doit être
autonome et personnelle au commerçant ex : l’hypothèse des fonds de
commerce : exploitation faite à l’intérieur d’un grand espace, ex : CC, la
question est de savoir est-ce que celui qui développe une activité de coiffure
une clientèle qui lui est propre ? : si oui alors reconnaissance de l’existence
d’un fonds de commerce en revanche si non en ce qu’il profite de la clientèle
du centre commercial alors il n’a pas de fonds de commerce et ne pourra
bénéficier des dispositions du CDC. Ex : un franchisé de McDo développe son
activité propre, mais les clients viennent essentiellement à cause de la marque,
la clientèle lui est-elle propre ? tout dépend de l’autonomie de gestion de celui
qui invoque le fonds de commerce, on considère en l’exemple qu’il a une
clientèle qui lui est propre en revanche le café dépendant des horaires du
centre commercial n’a pas de clientèle qui lui est propre.

Section 2 : les éléments du fonds de commerce

Le fonds de commerce est une universalité car c’est un agglomérat de biens et


cette masse de biens ne contient pas tous les biens nécessaires à l’exercice de
l’activité commerciale mais seulement ceux qui vont permettre d’attraire la
clientèle.
Conséquence : cette universalité est de fait car l’actif ne répond pas du passif
de l’activité commerciale.

Quels éléments exclus et inclus.

Paragraphe 1 : Les éléments exclus du fonds de commerce

Le CDC exclut expressément 2 éléments majeurs :


→ les immeubles
→ les créances et les dettes

1) L’exclusion des immeubles

Cette exclusion est entendue de manière large car comprend les constructions
et terrains cad les immeubles par nature mais aussi les immeubles par
destination, ex : le matériel et outillage constituant normalement des biens
mobiliers mais devant immeuble par destination lors de leur intégration à un
immeuble. Cette qualification conduit à écarter l’outillage et le matériel du
fonds de commerce.
Cette exclusion des immeubles va avoir une incidence dans la pratique lorsque
le commerçant souhaite céder son activité. Dans cette hypothèse comme les
immeubles ne sont pas inclus, il n’y a pas cession des immeubles. Il faut établir
2 actes pour céder l’ensemble des éléments affectés à l’activité
professionnelle :
→ céder le fonds de commerce (équivaut à une cession d’universalité cad
emporte la cession de tous éléments composant le FDC)

→ il faut établir un autre acte permettant de céder les immeubles

A côté de l’exclusion des immeubles, il y a exclusion des créances et des dettes.

2) L’exclusion des créances et des dettes

L’exploitation d’un FDC et + généralement d’une activité commerciale va


générer des contrats et créances et inversement le commerçant débiteur d’un
certain nombre de créanciers.
Le FDC n’est pas une universalité de droit.
Lorsqu’il s’agit de céder le FDC, on serait tenté de céder par un seul acte toutes
les créances nées de l’exercice de l’activité commerciale de même lorsqu’on
cède une activité on souhaite transmettre les dettes à l’acquéreur. Mais les
créances et les dettes ne sont pas comprises dans le fonds de commerce.
Conséquence : lorsqu’il y a cession du FDC sauf disposition contraire de la loi, la
cession de FDC n’emporte pas automatiquement la cession de créances et de
dettes professionnelles.

2 actes sont donc nécessaires :


→ un premier cédant le FDC
→ un deuxième cédant les créances et les dettes liées à l’exploitation du FDC

Il y a des exceptions qui ont 2 origines :

→ la loi prévoyant la cession des créances et dettes en même temps que le


FDC, ex : le contrat de travail, le contrat d’assurance, le contrat d’édition.


Paragraphe 2 : Les éléments inclus du FDC

Ces éléments sont énumérés de manière non limitative par la JP mais aussi par
art L141-5 al 2 CDC relatif à la cession cad vente du FDC et art L142-2 CDC
relatif au nantissement cad mise en gage du FDC.
2 catégories de biens composant le FDC :

→ les éléments mobiliers corporels : comprennent le mobilier du FDC :


matériel et outillage du FDC, marchandises type matières 1res.

→ les éléments mobiliers incorporels : présentent une caractéristique


commune mais surtout ont des éléments attractifs de clientèle, ex : le nom
commercial.→
A) Le nom commercial

1) Nom commercial

Une entreprise commerciale doit s’identifier pour être distinguer de ses


concurrents, cela passe par le nom commercial. Il peut être le patronyme du
commerçant exploitant l’activité commerciale. Cela peut être dangereux au
niveau de l’inaliénabilité et l’imprescriptibilité du nom. En effet car celui-ci peut
se détacher du titulaire pour identifier l’entreprise et notamment les produits
et services commercialisés par les entreprises. Le nom commercial
patronymique peut être l’objet d’un accord depuis l’arrêt Bordas.
Ce nom commercial peut aussi être un nom de fantaisie pour désigner l’activité
commercial personnelle ou exploité avec d’autres. Ce peut être un
pseudonyme.
Limite : le nom ne doit pas conduire à créer une confusion selon la JP avec les
entreprises concurrentes. Dans cette hypothèse la Cour de cassation considère
que choisir un nom portant confusion peut conduire à une faute civile donnant
lieu à des DI pour concurrence déloyale. Cela est blâmable même s’il n’y a pas
d’intention manifeste.

2) L’enseigne

L’enseigne est un emblème choisi pour individualiser le FDC afin d’indiquer au


public le lieu un est exploité l’activité du FDC et ou la clientèle est appelé à être
accueilli.
« L’enseigne est au nom commercial ce que le blason est au nom de famille » -
Dimitri Houtcieff.
L’enseigne est imposé de manière visible sur les points de vente. Cette
enseigne peut être constitué d’un nom fantaisiste, ou encore de couleurs vives.
L’enseigne n’est pas l’objet d’une protection particulière or il y a un danger
que celle-ci se fasse utiliser par un concurrent et donc détourner la clientèle. Ce
détournement vise à créer dans l’esprit de la clientèle une confusion, ce qui est
constitutive d’une faute civile et va être sanctionné quand elle cause un
dommage sur le terrain de la concurrence déloyale.

3) Les droits de propriétés industriels et intellectuels

Sont l’objet d’une protection spécifique organisé par le Code de Propriété


Intellectuelle (CPI).
Ces droits de propriétés intellectuels et industriels protègent l’innovation de
l’entreprise cad la protection de sa performance et de la qualité de ses services.
Comment ? par des protections spécifiques tels le droit de la marque, par les
brevets, action contre la contrefaçon.

4) Les autorisations administratives

Principe : pour l’exercice de certaines activités commerciales certains


autorisations ou licences sont nécessaires en raison de la réglementation.
Exemple de licence obligatoire : licence 4 pour exploiter un débit de boisson ;
pour le développement d’une activité de transports (de marchandises ou
personnes) : une autorisation pour exercer une activité de transport.
Ces autorisations sont intégrées dans le FDC en conséquence normalement
sont transmises avec le FDC à l’occasion d’une cession.

Tempérament : certaines autorisations ne sont pas transmissibles, ex : l’activité


d’agence commerciale nécessite une carte professionnelle étant personnelle
car délivrée intuitu personae.

Paragraphe 3 : Le bail commercial

Pour exercer une quelconque activité il faut un lieu dont le propriétaire du


fonds de commerce n’est pas forcément propriétaire de l’immeuble au sein
duquel est exploité l’immeuble. On se demande donc si le propriétaire d’un
fonds de commerce va pouvoir le céder alors même qu’il n’est pas propriétaire
de l’immeuble au sein duquel est exploité le fonds de commerce. Rares sont les
professionnels libéraux à être propriétaires des terrains ou sont exploités leurs
activités commerciales. Faute d’être prioritaire les commerçants sont locataires
au terme d’un contrat dérogatoire de droit commun cad échappant aux
dispositions générales du CC et que l’on distingue sous le nom de bail
commercial qui a été étendu aux artisans.
Le contrat de bail est conclu pour permettre l’exploitation du fonds de
commerce, de l’activité commerciale.
Le contrat est conclu entre locataire ou preneur à bail et le bailleur.
Ce bail commercial constitue un des éléments essentiels du FDC si ce n’est le
plus important dès lors que le commerçant n’est pas propriétaire de
l’immeuble. Il constitue l’élément attractif de clientèle.
Exploiter son activité commerciale au sein d’un immeuble comporte un risque
pour le locataire car est temporaire en effet le contrat peut être résilié ce qui
va obliger le locataire à quitter les locaux et risque de perdre sa clientèle.
La clientèle varie et donc ce n’est jamais assuré de la garder. La fidélité de la
clientèle n’est pas sûre.
Compte tenu de ce risque, tout le 20e s a eu pour objectif de protéger le
commerçant locataire en lui reconnaissant un droit quasi-automatique au
renouvellement du bail contre la résiliation du bail : c’est la propriété
commerciale.

1) Bail commercial et propriété commerciale

Cette expression de propriété commerciale est trompeuse car le locataire


commerçant n’est pas propriétaire. L’objectif est de déroger aux dispositions
du CC organisant la précarité du droit au locataire commercial. L’objectif de la
propriété commerciale est de reconnaitre au locataire un droit à la protection
de la valeur du FDC qui justifie le maintien du commerçant dans les lieux loués
sauf exception.
Le droit de propriété commercial n’a pas été expressément reconnu par le
législateur car le CDC ne reconnait pas au bénéfice du locataire commerçant un
droit automatique au renouvellement du bail. En revanche le CDC facilite le
droit au renouvellement du bail grâce à un principe : chaque fois que le bail
n’est pas renouvelé le bailleur cad le propriétaire est à l’amende car il doit
alors verser au locataire une indemnité d’éviction. Donc le propriétaire doit
soit renouveler le bail soit y mettre un terme mais il doit payer car doit
indemniser le commerçant locataire.

2) Le domaine du bail commercial


Celui-ci est défini par art L145-1 CDC. Ce domaine est doublement limité car 2
conditions nécessaires pour que le statut de bail commercial s’applique :

a) Le fonds de commerce exploité dans les locaux loués

Posé par art L145-1 CDC : « le statut protecteur des baux commerciaux ne
s’appliquent qu’à la condition qu’au sein des locaux loués soit exploité un fonds
de commerce ».
On en tire 2 conséquences :

→ un local ne peut être l’objet d’un bail commercial que si le locataire est
titulaire d’un fonds de commerce donc le locataire a la qualité de
commerçant. Cette exigence explique les raisons pour lesquelles la JP refuse à
certaines sociétés commerciales la possibilité de bénéficier du statut
protecteur du bail commercial, ex : SEL (sociétés d’exercice libéral
commerciales par la forme mais leur activité n’est pas commerciale mais
libérale).

→ pour exister un fonds de commerce doit respecter des conditions : avoir


pour objet : exploitation d’une clientèle devant présenter des caractéristiques
essentielles : réelle et autonome.
L’exigence de réalité explique que le bénéfice de protection du bail commercial
est refusé lorsque les locaux sont loués san exposer les marchandises et sans
accueillir la clientèle.
La condition d’autonomie est appréciée au cas par cas, est apparue à la fin du
19e s début du 20e s en raison d’une affaire : la Buvette du champ de course : le
champ de course concède la buvette à un autre titulaire et ne renouvelle pas
son contrat de bail et le titulaire de la Buvette lui demande de payer une
indemnité d’éviction. La JP dit qu’il faut démontrer l’exploitation d’un FDC et
suppose de démontrer d’avoir une clientèle réelle et autonome cad propre à
celui qui exploite la buvette or la clientèle provient du champ de courses et
donc n’a pas reconnu qu’il était titulaire d’un fonds de commerce et donc ne
bénéficiant pas du statut protecteur des baux commerciaux.
Cette JP est encore en vigueur, cela s’apprécie au cas par cas. Exemple en cas
de dépendance d’horaires d’ouverture d’un CC, on considère que le magasin au
sein du CC n’a pas de fonds de commerce propre.

b) Les règles relatives à la personne du locataire


Art L145-21 1° CDC : pour que le statut protecteur des baux commerciaux
s’applique le locataire doit avoir la qualité de commerçant, elle est entendue
de manière propre puisque la preuve d’accomplissement d’actes commerciaux
ne suffit pas en effet seuls les commerçant qui ont accomplis leur obligation
d’inscription au RCS peuvent prétendre au bénéfice du statut protecteur des
baux commerciaux cela revient à être commerçant de droit. Cette obligation
est étendue aux artisans en effet seuls ceux inscrits au répertoire des métiers
peuvent bénéficier au statut protecteur des baux commerciaux. Dès 2023 au
registre national des entreprises.
Il arrive que le propriétaire du FDC décide de ne pas l’exploiter
personnellement mais de confier l’exploitation à un tiers par un contrat de
location-gérance.

3) Les spécificités du régime du bail commercial

Est dérogatoire aux dispositions du CC.


Le caractère dérogatoire s’explique en raison de la volonté du législateur de
protéger le locataire commerçant en lui garantissant le maintien dans les
locaux.
Tous les contrats relatifs au FDC et de fait au bail commercial sont en vertu de
la JP des contrats commerciaux par leur objet et donc peu importe que les
parties ne soient pas des commerçants.
Ce contrat commercial est soumis au régime des actes de commerce
néanmoins avec 2 particularités :

→ relatif au contentieux : il convient de déroger à la compétence du tribunal de


commerce au contentieux du bail commercial mais du tribunal judiciaire

→ les actions se prescrivent par 5 ans toutefois l’art L145-60 CDC réduit la
prescription de toutes les actions relatives à un bail commercial (en nullité,
etc.) à 2 ans. Le statut dérogatoire se manifeste quant aux droits reconnus aux
locataires cad à celui qui exploite le FDC dans les lieux loués.

a) La durée du bail

Cette durée est dérogatoire, en application de l’art L145-4 CDC : la durée de


bail commercial ne peut être inférieur à 9 ans et ce délai est imparti et art
L145-15 CDC précise que toute clause contraire est nulle. Les parties à un bail
commercial e peuvent aller en deçà d’un bail de 9 ans mais rien e les empêche
d’aller au-dessus de ce délai prévu par art L145-12 CDC.
Cette durée de 9 ans minimal et impératif permet d’asseoir la stabilité de
l’activité commerciale du FDC néanmoins celle-ci connait des exceptions :

→ cette durée de 9 ans peut être interrompue est différente suivant que
l’initiative vient du bailleur ou du locataire. Dans quelles hypothèses le
locataire peut se mettre un terme avant 9 ans au bail commercial ? : en cas de
faute du locataire il peut y avoir résolution du contrat ou résiliation du contrat ;
2e hypothèse : le bailleur est contraint de faire évacuer les lieux pour des
travaux d’amélioration de l’immeuble ; 3e hypothèse : les parties se mettent
d’accord pour mettre un terme prématurément au contrat. Le locataire a
également la possibilité de se délier de son engagement vis-à-vis du bailleur et
ceci à l’expiration de chaque période triennale. Ex : le contrat de bail
commercial est un contrait de bail 3, 6, 9, tous les 3 ans il y a possibilité de
donner congé au locataire. Cette faculté est encadrée en ce sens que le CDC
impose une forme : LR avec AR. En revanche le CDC précise qu’il n’a pas besoin
d’être motivé. Le congé doit être donné suffisamment tôt : 6 mois avant la fin
de chaque période triennale.
1 hypothèse ou la condition de délai n’a pas besoin d’être respectée : lorsque le
commerçant a décidé de faire valoir les droits à la retraite.
Que se passe-t-il à l’expiration des 9 ans ? 2 possibilités :

→ reconduction : peut prendre 2 formes : expresse ou tacite cad par déduction


du comportement des parties. Il en résulte que le locataire reste dans les lieux
pour exploiter son FDC. Le bail va être reconduit n’est pas conclu pour une
nouvelle durée de 9 ans (ce qui serait le cas pour la reconduction expresse)
mais pour une durée indéterminée. Ce qui va donc permettre aux parties de
pouvoir à tout moment soit demander le renouvellement expressément

→ non-renouvellement : permet à l’issue des 9 ans au bailleur de donner à son


locataire congé en lui refusant le renouvellement du bail. Sa décision de donner
congé a un prix à la condition de verser une indemnité d’éviction. Posé à art
L145-14 al 1 CDC : le bailleur peut refuser en application de cet art le
renouvellement du bail. Toutefois le bailleur doit, sauf exceptions prévues arts
L145-17 CDC et s. payer au locataire évincé une indemnité dite d’éviction » et -
14 précise « égale au préjudice causé par le défaut de renouvellement ».
On tire 2 principes :
→ l’indemnité d’éviction est de droit car vise à compenser un préjudice celui
causé par le non-renouvellement à raison de la perte de clientèle.
La difficulté est de se dire quel est le montant de l‘indemnité ? : est fixé d’un
commun accord mais généralement cela est difficile donc il faut recourir au
juge. Art L145-14 précise que le départ du locataire des locaux loués emporte la
perte totale de la clientèle et la disparition du FDC. C’est une présomption
simple, ce sera au propriétaire des locaux de prouver par tout moyen qu’au
contraire le préjudice subi par le locataire en raison de refus de renouvellement
est moindre, ce sera le cas si en cas de non-renouvellement le locataire a
déménagé dans le voisinage on estime qu’il a récupéré sa clientèle, on fait
appel dans ce cadre à un professionnel. L’indemnité d’éviction est assez
dissuasive car est conséquente. Tant qu’elle n’est pas payée par le bailleur le
locataire a le droit de rester en vertu de l’art L145- 28 CDC a le droit de rester
dans les lieux moyennant loyer.
Compte tenu de son importance, le CDC reconnait au bailleur un droit de
repentir cad de se raviser lorsque le montant de l’indemnité est définitivement
fixé dans des délais stricts. Il va pouvoir décider de maintenir ou renouveler le
contrat si celui-ci intervient dans les 15j à compter du jour de la décision du TJ
et en outre si le locataire est encore dans les lieux et s’il n’a pas acheté de
nouveaux locaux ou conclu un nouveau contrat de bail.
L’indemnité d’éviction connait des tempéraments cad ou le bailleur peut
refuser le renouvellement sans payer l’indemnité d’éviction énuméré par art
L.145-14 CDC renvoie à l‘art L145-17 du CDC.
En application de ce texte il existe trois cas :
→ il n’y a pas d’indemnité d’éviction s’il existe une cause grave et légitime à
l’encontre du locataire car est fautif et ne mérite pas d’être protégé ;

→ Il n’y a pas d’indemnité d’éviction quand l’objet du contrat devient caduc en


raison de la démolition d’un immeuble pour cause d’insalubrité.

→ locaux d’habitation accessoires, lorsque le bailleur souhaite les récupérer


pour y habiter il a le droit de ne pas renouveler surtout il est exonéré de payer
une indemnité d’éviction.

Examen : 10 minutes de préparation avec le CDC et 10 minutes de présentation

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