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Emilie Claude-Villey
Jury
BRIQUEL-CHATONNET F., directrice de recherche au CNRS, UMR 8167
Orient et Méditerranée, Ivry-sur-Seine.
DESREUMAUX Alain, directeur de recherche au CNRS, UMR 8167 Orient et
Méditerranée et président de la Société d'études syriaques, Paris.
FLEURY Philippe, professeur de latin à l’Université de Caen Basse-
Normandie.
HUGONNARD-ROCHE Henri, directeur de recherche émérite au CNRS,
Institut des traditions textuelles, Villejuif et directeur d'études émérite à
l'École pratique des Hautes Études, Paris.
JACQUEMARD Catherine, professeur de latin à l’Université de Caen Basse-
Normandie.
TIHON Anne, professeur émérite de l’Université Catholique de Louvain-la-
neuve (Belgique).
Année universitaire
2011-2012
Remerciements
2
Remerciements
3
Remerciements
4
Remerciements
5
Système de translittération, symboles, sigles et abréviations
Système de translittération
1
Lorsque cette lettre est utilisée comme semi-consonne, nous la notons « w ».
2
Lorsque cette lettre est utilisée comme semi-consonne, nous la notons « y ». Quand le yud
sert simplement de support à la voyelle (c’est-à-dire qu’il marque l’allongement de cette
dernière), nous le notons « e » ou « i » et très rarement « a » quand cette vocalisation est
notée sans équivoque dans la copie manuscrite.
Translittérations et abréviations
† : mort en.
< vient de (transcription ou emprunt)
< > ajout de l’éditeur
adj. : adjectif
adv. : adverbe
alt. : alterum
3
Pour les abréviations bibliographiques on se reportera directement à la bibliographie.
7
Translittérations et abréviations
anc. : ancien
apr. J.-C. : après J.-C.
ar. : arabe
av. J.-C. : avant J.-C.
BAV : Biblioteca Apostolica Vaticana
BL : British Library
BnF : Bibliothèque nationale de France
BYU : Brigham Young University
c. : circa
f. : folio
fém.: féminin
George Ar. : Georges des Arabes
gr. : grec
inf. : inferiore
IRHT : Institut de Recherche en Histoire des Textes (CNRS, Paris)
L : manuscrit London BL Add. 14 658, VIIe s.
L1 : copiste du ms. London BL Add. 14 658, VIIe s.
L2 : seconde main du ms. London BL Add. 14 658
litt. : littéralement
marg. : margine
n. : nom
P : manuscrit Paris BnF syr. 346, 1309 apr. J.-C.
P1 : copiste du ms. Paris BnF syr. 346, 1309 apr. J.-C.
P2 : seconde main du ms. Paris BnF syr. 346 (après 1309 apr. J.-C.)
pl. : pluriel
Ptol. : Ptolémée
r : recto
s. : siècle
Serg. Reš. : Sergius de Rešʽayna
Sév. Seb. : Sévère Sebokht
sg. : singulier
subs. : substantivé
sup. : superiore
syr. : syriaque
v : verso
8
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
Sur la transmission des textes et des concepts du grec en arabe, voir notamment
GUTAS D., Greek Thought, Arabic Culture. The Graeco-Arabic Translation Movement in
Baghdad and Early ‘Abbāsid Society (2nd-4th/8th-10th centuries), London-New York,
Introduction
10
Introduction
6
Pour un point de vue d’ensemble à ce sujet, voir I NGLEBERG H., Interpretatio christiana :
les mutations des savoirs (cosmographie, géographie, ethnographie, histoire) dans
l’Antiquité chrétienne, 30-630 après J.-C., Paris, Institut des études augustiniennes, 2001.
11
Introduction
7
On définit actuellement la cosmographie comme la partie descriptive de l’astronomie,
sans les démonstrations mathématiques. Voir SAVOIE D., Cosmographie. Comprendre les
mouvements du Soleil, de la Lune et des planètes, Paris, Belin, 2006, p. 3 et MORELON R.,
« L’astronomie arabe orientale entre le VIIIe et le XIe siècle », in RASHED R. (dir.), Histoire
des sciences arabes 1. Astronomie, théorique et appliquée, Paris, Seuil, 1997, p. 39.
8
NAU F., Le Traité sur l’astrolabe plan de Sévère Sabokht écrit au 7e s. d’après des
sources grecques et publié pour la première fois avec traduction française [extrait du JA],
Paris, E. Leroux, 1899 et NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en 660, par Sévère
Sébokt, évêque de Qennesrin », ROC 27, 1929/30, p. 333-410 et ROC 28, 1931/32, p. 85-
100 (Introduction, traduction intégrale de 18 chapitres, édition partielle des chapitres IV, V,
et VI).
9
Nous savons, depuis la publication d’un récent article d’H. TAKAHASHI (« The
Mathematical Sciences in Syriac : from Sergius of Resh‘aina and Severus Sebokht to
Barhebraeus and Patriarch Ni’matallah », Annals of Science 68, 2011, fasc. 4, p. 480,
note 8), qu’Edgar Reich a préparé un commentaire et une édition complète de ces deux
traités de Sévère Sebokht, ainsi que de deux lettres astronomiques de Georges des Arabes,
mais cet ouvrage n’est pas paru au moment où nous écrivons ces lignes.
10
Voir notamment : LE COZ R., Les Médecins nestoriens. Les maîtres des Arabes, Paris,
L’Harmattan, 2003, p. 90 : « Il faut bien se rendre compte que tous les savants de l’Islam
n’ont jamais eu accès aux textes anciens originaux <c’est-à-dire grecs>, tous leurs travaux
ayant été effectués à partir de traductions <syriaques> ») ; on verra aussi à ce propos
YOUSIF E. I., Les philosophes et traducteurs syriaques d’Athènes à Baghdad, Paris,
L’Harmattan, 1997 et WALZER R., « Arabic transmission and greek thought to medieval
Europe », Bulletin of the John Rylands Library 29, 1945-46, p. 168-171 : « The
preservation and transmission of greek philosophy and science […] to posterity, is almost
exclusively due to the Christians of the later centuries of the Roman Empire ».
12
Introduction
11
Voir GIGNOUX Ph., « L’apport scientifique des chrétiens syriaques à l’Iran sassanide »,
JA 289, 2001, fasc. 2, p. 220-221 : « La littérature pehlevi <est l’> héritière des
mathématiques grecques, […] mais les Syriaques n’auraient joué aucun rôle dans cette
transmission »; TROUPEAU G., « Le rôle des Syriaques dans la transmission et l’exploitation
du patrimoine philosophique et scientifique grec », Arabica 38, 1991, p. 3 : « Quant aux
autres sciences, comme les mathématiques et l’astronomie, il ne semble pas que les
syriaques leur aient porté un grand intérêt, car peu d’œuvres importantes, dans ces
disciplines ont été traduites en syriaque durant cette période ( V-VIIe siècles) » ; SALIBA G.,
« Revisiting the Syriac Role in the Transmission of Greek Sciences into Arabic », Journal
of the Canadian Society for Syriac Studies 4, 2004, p. 27-31; ID., Islamic Science and the
Making of the European Renaissance, Cambridge, MA, 2007, p. 58-64 qui n’attribue pas de
rôle particulier à ces chrétiens de langue syriaque avant l’époque abbasside ; voir aussi
GUTAS, Greek Thought, 1998, p. 20-22 qui considère que les érudits de langue syriaque
n’ont pas joué le rôle qu’on a pu leur attribuer dans la promotion du mouvement de
traduction des œuvres scientifiques grecques aux arabes ; PINGREE D., « The teaching of the
Almagest in Late Antiquity », Apeiron 27, 1994, fasc. 4, p. 88 : « It is only in our
imaginations, then, that we can reconstruct a continuous school of Ptolemaic astronomy
flourishing in Syria between the sixth and the ninth century […] ».
12
Voir PINGREE D., « The recovery of early Greek Astronomy from India », Journal of the
history of astronomy 7, 1976, p. 109: « It is certain that Greek astronomical texts were
translated into Syriac and into Pahlavī, as well as into Sanskrit, but of the former we still
have but little, and of the latter almost nothing; and in both cases we must rely for much of
our knowledge on late accounts in Arabic ».
13
Il s’agit de la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant de Sévère Sebokht. D’après
les informations contenues dans cette lettre, Sévère la rédigea avant septembre de l’an 662
apr. J-.C., peut-être l’année d’avant.
13
Introduction
14
Introduction
15
Introduction
18
« La cosmologie se propose de traiter de l’univers pris dans sa totalité, et non des objets
singuliers qu’il contient. Elle s’interroge sur la nature de la matière, de l’espace et du
temps, sur leurs liens éventuels, sur la notion même d’univers en tant que réalité
comprenant tout ce qui existe, sur son passé et son avenir. Cette démarche ancienne vécut
longtemps de spéculations cantonnées à la métaphysique, ou d’intuitions énoncées sans
démonstration possible, faute de preuves données par l’observation ou l’expérimentation »
(cf. « Cosmologie », in SERRES M. et FAROUKI N. (dir.), Dictionnaire des sciences, Paris,
Flammarion, 1997, p. 220 ).
16
Introduction
19
Voir HUGONNARD-ROCHE H., La logique d’Aristote du grec au syriaque, Paris, Vrin,
2004, p. 233-254.
20
Voir Sergius de Rešʽayna, Commentaires aux Catégories I, 6 : « Les êtres intermédiaires
qui sont appelés mathématiques sont en vérité disciplines des choses ; je parle de la
géométrie, de l’arithmétique, de l’astronomie et de la musique » (trad. HUGONNARD-
ROCHE, La logique d’Aristote, 2004, p. 192-193).
21
Voir Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 5 et Sév. Seb., Traité sur les
constellations XVII. 2 où le terme aumenuto (= art) est appliqué à la géométrie ; le terme
n’apparaît pas chez Sergius de Reš‘ayna qui parle toujours d’ « astronomie » ou du « point
de vue des astronomes ». Ce terme est utilisé par Sergius de Reš‘ayna pour désigner les
sciences du quadrivium dans son Commentaire aux catégories I. 6 (voir HUGONNARD-
ROCHE, La logique d’Aristote, 2004, p. 192).
22
Les propos de Paul le Perse (sur la nécessité de faire reposer toute connaissance
philosophique sur des principes logiques) ont été résumés et commentés dans TEIXIDOR J.,
« Introduzione », in Storia della scienza, 2001, vol. 4, p. 15.
17
Introduction
23
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 1. 2. On trouvera d’autres témoignages de
Sergius considérant Aristote comme « le principe et le commencement de tout savoir » et
son œuvre logique comme l’instrument indispensable à toute connaissance dans
HUGONNARD-ROCHE, La logique d’Aristote, 2004.
24
Théorie selon laquelle les éclipses de lune et de soleil seraient dues à la présence d’un
corps dont la tête et la queue s’intercaleraient entre la terre et l’un des astres, dissimulant
ces astres à l’observateur terrestre. Cette théorie est notamment exposée dans le Traité sur
la cause des éclipses de lune 4. 5. On trouvera d’autres témoignages dans NAU, « La
cosmographie », 1910, p. 253-254 et FURLANI G., « Tre trattati astrologici siriaci sulle
eclissi solare e lunare », RANL [Scienze morali], ser. 8, vol. 2, fasc. 11-12, 1947, p. 576-
606.
25
Voir Traité sur la cause des éclipses de lune 4. 5.
26
Sévère Sebokht se réfère, au cours du chapitre I de son Traité sur les constellations, au
philosophe éloquent pour différencier « les événements, les pensées, les paroles et les
écrits » (Sév. Seb., Traité sur les constellations I. 2).
27
On se souvient de la célèbre inscription qui figurait au fronton de l’Académie : « Que nul
n’entre ici s’il n’est géomètre » (d’après Plat., Rép., VII, 526e, 6-7). Voir aussi
CLEARY J. J., Aristotle and mathematics. Aporetic method in cosmology and metaphysics,
Leiden-New York- Köln, Brill, 1995 (et en particulier le chapitre intitulé « Geometry and
astronomy as propaideutic », p. 12-17).
28
Voir TEIXIDOR, « Introduzione », 2001, p. 15.
18
Introduction
29
Voir HADOT I., « Scienza e istituzioni », in Storia della Scienza, 2001, vol. 1, p. 999 :
« l’insegnamento <delle matematiche> presso un filosofo era ricercato solamente da una
ristretta minoranza di giovani dopo la fine, o verso la fine, degli studi di grammatica e
retorica, cosicché, durante tutta l’Antichità, le conoscenze matematiche, anche superficiali,
erano piuttosto rare ».
30
Voir PINGREE, « The teaching of the Almagest », 1994, p. 78 et HADOT, « Scienza e
istituzioni », 2001, p. 999 : « Chi cercava un insegnamento in queste materie doveva
seguire […] un insegnamento di filosofia, nel quale spesso s’impartivano le scienze
matematiche. D’altra parte, nell’Antichità molti scienziati erano noti come filosofi e, per
quanto riguarda l’epoca imperiale, fra i matematici il cui nome è giunto fino a noi Diofante
è il solo di cui non possediamo indizi che lo classifichino fra i filosofi ».
31
Cf. Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe I, p. 73 (« le philosophe qui construisit
l’astrolabe ») ; Sévère emploie en réalité indistinctement les termes de « philosophe » et
d’« astronome » pour désigner Claude Ptolémée : « Il y a encore une autre division faite par
l’astronome Ptolémée. […] il est évident qu’ici encore ce philosophe nous apprend à
mesurer la latitude depuis le pôle nord jusqu’au pôle sud » (Traité sur l’astrolabe II. 24,
p. 114)
32
Voir par exemple Sév. Seb., Traité sur les constellations I. 4, p. 346 (« Lorsque le
philosophe astronome a voulu nous instruire au sujet de ces étoiles […] »).
33
Voir à ce propos HUGONNARD-ROCHE, « La tradizione della logica », 2001, p. 22.
19
Introduction
34
« Quant à savoir comment le soleil s’incline, c’est le vénérable Athanase, avec lequel je
me suis entretenu, qui se chargera de le lui expliquer » (Sev. Seb., Lettre sur les nœuds
ascendant et descendant III).
35
Voir Georgs des Araberbischofs Gedichte und Briefe : aus dem Syrischen, übersetzt und
erläutert von V. Ryssel, Leipzig, S. Hirzel, 1891 et RYSSEL H. V. (éd.), « Die
astronomischen Briefe Georgs des Araberbischofs », ZA 8, 1893, p. 1-55.
36
A propos de son activité d’astronome, Sévère Sebokht déclare : « Quant à savoir dans
quelles conditions le soleil se couvre d’un voile pudique […] la raison pour laquelle je suis
incapable <de le faire> aujourd’hui tient en ce que non seulement je suis seul à me fatiguer
sur ces sujets, mais aussi parce qu’il n’y a personne d’autre qui puisse m’aider à ce propos.
Et ce sujet requiert beaucoup de travail et le plus d’études possible » (Sév. Seb., Lettre sur
les nœuds III).
37
Contrairement donc à l’astronomie babylonienne, qui semble avoir été réservée, d’après
les colophons des tablettes retrouvées à Uruk, à un cercle de prêtres (voir NEUGEBAUER O.,
The exact sciences in antiquity, Providence RI, Brown University Press, 19572
(Copenhagen-Princeton NJ, E. Munksgaard-Princeton University Press, 19511), p. 137).
38
Dans sa Lettre sur les nœuds ascendant et descendant, Sévère Sebokht charge un frère de
transmettre les méthodes de calcul astronomique exposées à l’illustre ou noble « Stéphane
(ou Étienne) chartulaire de toute la Djazira ». Au sujet de la fonction de chartulaire, voir
KAPLAN M., Les hommes et la terre à Byzance du VIe au XIe siècle : propriété et exploitation
du sol, Paris, Publications de la Sorbonne, 1992, p. 286-289.
39
On lit à la fin du Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 5 : « Les calculs grâce
auxquels on pourra trouver les nœuds avec des résultats exacts se trouvent dans le livre
appelé Tables des calculs de Ptolémée l’astronome sur le cours et le mouvement de tous les
astres. […] Aussi est-ce en suivant sa démonstration que nous avons pu établir les causes
exactes et justes des éclipses » ; Sévère Sebokht, quant à lui, demande au destinataire de sa
lettre d’apprendre à se servir des Tables faciles : « Nous voulons, frère, que tu connaisses
ces <Tables> et <que> grâce à elles le noble <Stéphane> puisse établir <ses propres
pronostics> », et il recommande, pour le calcul des éclipses solaires et lunaires, la lecture
de « Théon, que nous avons cité par l’intermédiaire du Commentaire qu’il a écrit aux
Tables faciles » (Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 6). Enfin Sergius de Reš‘ayna affirme
au sujet des nœuds ascendant et descendant que « les calculs grâce auxquels on pourrait
constamment les retrouver sont exposés dans le Livre du Calcul de Ptolémée. » (Serg. Reš.,
Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1).
20
Introduction
40
Voir Damascius, Vitae Isidorii, p. 199 : « τοῦτον (sc. Ἀμμώνιον) … ἐξηγητὴν αὑτῷ
γεγενῆσθαι Δαμάσκιος ἀναγράφει καὶ τῆς συντάξεως τῶν ἀστρονομικῶν Πτολεμαίου
βιβλίων. » (extrait de la Bibliothèque de Photios). Dans son cours sur l’Histoire des
sciences, Anne Tihon relève « des rumeurs persistantes » attribuant à Ammonius des tables
astronomiques ou des éphémérides : « Au XIe siècle, l'astronome de Cordoue Al-Zarqalî
(Azarquiel) compose un almanach dérivé de celui d'un certain Aumatius (Aumanius,
Humeniz ou autres formes du nom), philosophe égyptien. Et un texte byzantin du VIIIe
siècle (?), d'un certain Stéphane astrologue, parle des « tables d'Ammonius ». On
remarquera que les observations d'Héliodore-Ammonius parlent aussi d' « éphémérides ».
(cf. TIHON A. [cours d’Histoire des sciences], « La transmission des sciences du IVe au XIIe
siècle et quelques autres considérations », d’après une version corrigée d’avril 2005, p. 1-
50, très aimablement communiquée par Madame Tihon).
41
Traité sur l’action de la lune de Sergius de Reš‘ayna et Exemple sur le mouvement du
soleil, que l’on trouvera édités et traduits dans la seconde partie de cette thèse.
21
Introduction
42
Ces propos apparaissent à la fin du texte : « Ces <théories> relèvent de l’astronomie ou
de l’astrologie ou comme on voudra les appeler. Voici ce qu’ils ont pensé au sujet de ces
choses, eux qui n’ont pas eu la sagesse de dire avec nous que le Seigneur <a fait> la terre
dans sa totalité : le monde et ses habitants. » (Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 5).
Mais ces lignes, qui viennent conclure le propos, juste avant l’explicit, peuvent avoir été
insérées par un copiste.
43
Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 3. 2 : « Le destin n’existe pas, pas plus qu’il
n’y a d’horoscope défini ».
44
Sa démonstration consiste à prouver que les zones, les cercles et les constellations n’ont
pas de nature propre mais qu’il s’agit de pures conventions, utiles au quadrillage du ciel et
par là-même à l’étude des mouvements des astres errants.
45
Sév. Seb., Traité sur les constellations V. 2, p. 372.
22
Introduction
sans appel46, nettement plus sévère que celle qu’on avait pu trouver jusque-
là. Il faut noter que, s’il condamne aussi durement l’astrologie, il le fait
toujours dans le souci de différencier l’astronome ou plutôt le « philosophe-
astronome » de l’astrologue, confondu avec la figure du poète. Il met ainsi
d’un côté les « amis de la science » qui s’intéressent à l’étude de
l’astronomie et de l’autre les astrologues qui imaginent que les figures qui
sont dans le ciel peuvent influencer la destinée des hommes. L’acharnement
avec lequel l’évêque de Qennešrin réfute les thèses astrologiques s’inscrit
certes dans la démarche commune des Pères de l’Église, soucieux de
prouver le bien-fondé d’un pan capital de la doctrine chrétienne, à savoir le
libre-arbitre. Mais, contrairement aux docteurs de l’Église 47 , Sévère
Sebokht distingue la science astronomique de l’astrologie et ses
démonstrations visent, à notre avis, moins à condamner l’erreur des païens
qu’à sauver l’astronomie du naufrage auquel la condamnation de certains
Pères de l’Église la vouait48.
46
« Dès maintenant déjà, d’après ce qui vient d’être dit, on peut conclure qu’il est démontré
que ces constellations n’existent que par convention et en parole et non par nature et en
vérité, comme l’ont imaginé à tort les astrologues et certains d’entre les païens » (Sév. Seb.,
Traité sur les constellations I. 7, p. 347). Cette dernière assertion signifie-t-elle qu’on
comptait aussi des auteurs chrétiens parmi les astrologues ? Il est possible que Sévère
Sebokht, qui ne mentionne jamais les travaux de son prédécesseur Sergius de Reš‘ayna, le
classe dans la catégorie des auteurs « astrologues » (en effet l’argument principal du Traité
sur l’action de la lune de Sergius relève davantage de l’astrologie que de l’astronomie,
même si ce texte comporte par ailleurs des passages purement astronomiques).
47
On trouvera une liste de ces docteurs dans Cosm. Ind., Top. Chrét. [éd. WOLSKA],
Livre X. L’astronomie, confondue avec l’astrologie, fut l’objet du rejet brutal des grandes
figures du christianisme syriaque comme Éphrem et Rabbula — qui avaient classés comme
hérétiques les personnalités qui s’étaient attachées à ces sciences (notamment
Bardesane) — ou comme Cosmas Indicopleustès qui condamna toute forme de science
astronomique ne découlant pas directement de l’exégèse biblique, ce qui eut pour effet
d’amener un bon nombre d’auteurs chrétiens syriaques à considérer que la terre était
cubique (Voir à ce propos la synthèse de INGLEBERG, Interpretatio, 2001).
48
Certains auteurs des premiers siècles de l’Église chrétienne ont en effet cherché à
discréditer l’astronomie en confrontant les résultats de cette science aux Écritures. Sévérien
de Gabala (IVe siècle) dans le troisième livre de son Hexaemeron propose un bel exemple
de ce rejet : « Dieu a donc fait le ciel, non pas une sphère, comme le prétendent les arguties
des diseurs de sottises ; en effet, Dieu n’a pas fait de sphère tournante, mais comme le dit le
prophète Il dressa le ciel comme une voûte et le déploya comme un tabernacle (Is. 40, 22) »
(Cosm. Ind., Top. Chrét. [éd. WOLSKA], livre X, 31, p. 268). On lira à propos du combat de
Sévère Sebokht, tout un développement sur ses « adversaires » dans la troisième partie de
cette thèse (Partie 3, section I. 1. b) ainsi que sur ce que nous avons interprété comme des
tentatives de justification de l’étude de l’astronomie grecque face au « nationalisme »
syriaque et au fondamentalisme religieux de l’époque.
23
Introduction
49
NAU F., « La cosmographie du VIIe s. chez les Syriens », ROC 15, 1910, p. 248-252.
50
Selon A.-L. Caudano : « La méfiance envers le modèle sphérique à la fin du IVe siècle
peut s’expliquer comme un rejet général du paganisme, si l’on considère que le modèle
sphérique faisait partie intégrante de la religiosité païenne. Critiquer le modèle sphérique du
cosmos était aussi une manière facile de réfuter l’astrologie » (cf. CAUDANO A.-L., « Un
univers sphérique ou voûté ? Survivance de la cosmologie antiochienne à Byzance ( XIe et
e
XII s.) », Byzantion 78, 2008, p. 68). On trouvera une analyse plus nuancée dans
INGLEBERG, Interpretatio christiana, 2001 (voir en particulier les pages 54 et 216 où il
oppose le système cubique antiochien — illustré par Jean Chrysostome, Sévérien de
Gabala, Théodoret de Cyr, le Pseudo-Césaire et surtout Cosmas Indicopleustès — au
modèle sphérique adopté par les Pères cappadociens dès le IVe siècle — Basile de Césarée,
Grégoire de Naziance et Grégoire de Nysse —, mais aussi au VIe siècle, à Alexandrie, avec
le chrétien Jean Philopon.
51
Cosm. Ind., Top. Chrét. [éd. WOLSKA], Prologue, 4, p. 264.
24
Introduction
52
« La comparaison du De Opificio Mundi avec la Topographie montre, non seulement que
les deux auteurs connaissent leurs doctrines respectives, mais encore qu’ils se provoquaient
et se répondaient tour à tour. Les problèmes sur lesquels ils discutent nous font entrevoir
deux univers opposés, l’un sphérique, l’autre cubique, deux systèmes du monde se
réclamant tous deux de la Genèse, mais s’adjoignant en outre, l’un l’aristotélisme, l’autre
les traditions populaires de l’Orient » (WOLSKA, Cosmas Ind., 1968, Introduction, p. 41).
On trouvera un autre écho à cette polémique dans WATTS E. J., City and school in late
antique Athens and Alexandria, Berkeley, University of California press, 2006, p. 253-255.
53
Voir WOLSKA, Cosmas Ind., 1968, Introduction, p. 40-41.
54
Voir à ce propos les longues notes que nous avons apposées à ce passage du Traité sur la
cause des éclipses de lune 6. 5.
55
Voir la remarque précédente (note 23) à propos du témoignage de Sévère Sebokht
manifestant clairement sa solitude dans ses activités astronomiques (Sév. Seb., Lettre sur
les nœuds III ).
25
Introduction
56
Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 5.
57
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1 ( ܦܛܠܡܐܘܣ/Pṭolomaos) ; Exemple au sujet
du mouvement du soleil 3 ( ܩܠܘܕܝܘܣ ܦܛܠܡܐܘܣ/ Qlaudios Pṭolomaos) ; Traité sur la cause
des éclipses de lune 6. 5 ( ܦܛܠܡܐܘܣ ܐܣܛܪܘܢܘܡܘܣ/ Pṭolomaos asṭronomos) ; Sév. Seb.,
Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU] II, 69 ( ; )ܦܛܐܠܡܘܣ ܐܣܛܪܘܢܡܘܣSév. Seb., Traité sur
les constellations III. 2 ; XIV. 10 ; XV. 8 ; XVI. 1. Pour Théon d’Alexandrie, voir Sév.
Seb., Lettre sur les nœuds II. 1 ( ܬܐܘܢ ܿܗܘ ܐܠܟܣܢܕܪܝܐ/ Theon hau alexandroyo).
58
Cité dans le ms. Paris BnF syr. 346, f. 168v-169r (passage édité et traduit par F. Nau dans
l’Introduction du Traité sur les constellations, p. 332-333, que Nau attribue à Sévère
Sebokht) : « » ܐܦ ܗܘ ܦܛܐܠܘܡܘܣ ܒܣܘܢܛܟܣܝܣ/ « Ptolémée <en rend témoignage> dans la
Synṭaxis ».
59
Voir Exemple au sujet du mouvement du soleil 3 ( ܟܬܒܐ ܕܩܢܘܢܐ/ « le livre des tables ») ;
Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 5 ( ܩܢܘܢܐ ܕܚܘܫܒܢܐ/« Table des calculs ») ; Sév.
Seb., Lettre sur les nœuds, titre et II. 1 ( — ܦܪܘܟܝܪܘܣtranslittéré du grec Προχείρος — /
Table facile) ; Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe II. 7, p. 96 (Le Canon de Ptolémée). Sévère
Sebokht se rapporte enfin fréquemment aux Tables faciles dans son Traité sur les
constellations (voir par exemple XIV. 10 ; XV. 8 ; le titre du XVI et XVI. 1-6). On trouve
également des précisions concernant les tables utilisées : la table des latitudes de la lune
(voir Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 5) ; la table sur la sphère droite (cf. Sév. Seb.,
Traité sur l’astrolabe II. 10 : « Ce nombre des ascensions se trouve aussi dans la table pour
la sphère droite ») ; la table des villes (voir Sév. Seb., Traité sur les constellations XIV.
10). Pour une édition des tables faciles on se reportera, pour la première table, aux travaux
26
Introduction
61
Ptolémée, du Petit Commentaire aux Tables faciles de Théon
d’Alexandrie. On trouve même une citation littérale du Petit Commentaire
de Théon62. Notons que les textes astronomiques syriaques du VI
e
siècle ont
eu tendance à confondre les ouvrages de Ptolémée avec ceux de son éditeur,
ce qui leur a fait attribuer un « Livre du calcul » ou « Livre des tables » à
Ptolémée, quand le contexte en l’occurrence nous permet de comprendre
que l’auteur renvoie non pas directement aux Tables faciles mais au Petit
Commentaire de Théon63.
Les « philosophes-astronomes » syriaques manifestent une grande
admiration pour les travaux de leurs prédécesseurs grecs et leur confèrent
une autorité scientifique sans égale, comme en témoignent les deux passages
suivants, extraits (1) du Traité sur la cause des éclipses de lune (anonyme
e
du VI siècle) et (2) de la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
(Sévère Sebokht, VIIe siècle) :
d’A. Tihon et de R. Mercier (TIHON A., Πτολεμαίου Πρόχειροι Κανόνες. Les « Tables
Faciles » de Ptolémée, vol. 1a : Tables A1-A2, Introduction, Édition critique, Louvain-
Paris, Peeters, 2011 et MERCIER R., Πτολεμαίου Πρόχειροι Κανόνες. Ptolemy’s Handy
Tables, vol. 1b : Tables A1-A2, Transcription and Commentary, Louvain-Paris, Peeters,
2011. En attendant la suite de ces éditions, on devra se reporter à l’édition de HALMA N. B.,
Θέωνος ἀλεξανδρέως ὑπόμνημα, Commentaire de Théon d’Alexandrie sur le livre III de
l’Almageste. Tables manuelles des mouvements des astres. Traduites pour la première fois
du grec en français sur les manuscrits de la bibliothèque du Roi, Paris, 1822-1825, 3 vol.
60
Voir Sév. Seb., Traité sur les constellations XIV. 10.
61
Voir Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 1 ( ܣܟܠܝܘܢ ܕܦܪܘܟܝܪܘܣ/ Scholion d-procheiros,
Commentaire aux Tables faciles) ; II. 5 (où ce commentaire est présenté comme un
« abrégé », indiquant qu’il s’agit du Petit et non du Grand Commentaire de Théon aux
Tables faciles) et II. 6.
62
Voir Sev. Seb., Lettre sur les nœuds II. 1 (traduction littérale du chap. 15 du Petit
Commentaire aux Tables faciles de Théon d’Alexandrie ; pour une édition du texte de
Théon, voir TIHON A. (éd.), Le « Petit Commentaire » de Théon d’Alexandrie aux Tables
faciles de Ptolémée (Histoire du texte, édition critique, traduction), Città del Vaticano,
BAV, 1978 [Studi e testi 282]). Cette citation est d’autant plus précieuse qu’aucune
traduction arabe du Petit Commentaire de Théon n’a été conservée (en dehors de quelques
fragments récemment découverts dans le ms. palimpseste Vat. sir. 623 identifiés dans
PROVERBIO D. V., « Theonis Alexandrini fragmentum pervetus Arabice. Su più antico
manoscritto del Commentarium parvum di Teone Alessandrino », in RANL [Classe di
Scienze Morali, storiche e filologiche], ser. 9, vol. 13, 2002, p. 373-386) et que le premier
témoin arabe de la transmission de son œuvre date du IXe siècle : il s’agit d’une citation du
Commentaire à l’Almageste retrouvée dans un ouvrage de Ya’qūb b. Isḥāq al-Kindī d’après
MORELON, « L’astronomie arabe orientale », 1997, p. 38.
63
Voir à ce propos nos notes et le texte de l’Exemple au sujet du mouvement du soleil 3 et
celui de Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1 ; on comparera également avec le
Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 5.
27
Introduction
64
Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 5.
65
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 1.
66
C’est-à-dire les Tables faciles.
67
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe II.7, p. 96.
68
Nous ne savons pas avec assurance qui est l’auteur du Traité sur l’astrolabe qui a
également inspiré Jean Philopon un siècle avant Sévère Sebokht. Selon al-Yaqubi (IXe s.), il
s’agirait d’un ouvrage de Théon d’Alexandrie. Mais Théon ne fait jamais référence à cet
28
Introduction
ouvrage dans aucun de ses écrits. Sévère Sebokht attribue vaguement l’invention de
l’astrolabe à un « philosophe » (Traité sur l’astrolabe I, p. 73 ; p. 79 et p. 82 ; II. 24), mais
le seul philosophe nommé dans ce traité est Claude Ptolémée (Traité sur l’astrolabe II. 24).
Il est par ailleurs étrange que Sévère Sebokht, qui se plaît dans ses autres ouvrages
astronomiques à citer Théon d’Alexandrie, ne prenne pas le temps de le faire ici – à moins
bien entendu qu’il ne s’agisse d’une traduction et que l’auteur grec, traduit ici, se réfère à
Ptolémée comme à l’inventeur de l’astrolabe.
69
Paul Alex., Elementa apotelesmatica [ed. BOER], 28, p. 79. Voir SALIBA G., « Paulus
Alexandrinus in Syriac and Arabic », Byzantion 65, 1995, p. 440-454 et repris dans ID.,
Islamic Science and the Making of the European Renaissance, Cambridge, MA, 2007, p. 8.
Paul d’Alexandrie était un astrologue important et un contemporain de Théon d’Alexandrie.
70
À la même époque on sait que Marinus (à Athènes) réputé pour ses savoirs
astronomiques, en plus du cursus philosophique habituel (comprenant l’étude des textes
d’Aristote et de Platon) avait été formé à la lecture des livres des Chaldéens, comme cela
est rappelé dans WATTS, City and school, 2006, p. 234 : « The life of Proclus suggests that
Marinus read through the entire Aristotelian and Platonic curriculum and took classes in the
Chaldean writings ».
71
Selon Bar Hébraeus, « les Anciens » est le terme consacré pour les désigner (cf. Bar
Héb., Cours d’astronomie I, 8, 1 : « Nous disons que les Chaldéens sont les anciens et les
Grecs les modernes »). De fait, on trouve cette même expression en usage dans le Traité sur
la cause des éclipses de lune 6. 3, associée clairement aux Chaldéens, ainsi que dans Serg.
Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2. 5.
29
Introduction
conjonction astrale72, le Traité sur la cause des éclipses de lune parle plus
précisément des « Livres de la Chaldée » 73 . Les livres des Chaldéens ne
bénéficiaient, semble-t-il, pas du même prestige que les traités
astronomiques grecs : ils sont cités afin d’être réfutés. On démontre en effet
que leurs théories astrologiques sont inacceptables et que leur tentative
d’explication des éclipses de lune et de soleil par la théorie de l’Atalya ne
résiste pas à quelques arguments logiques74. Cependant, bien qu’ils soient
décriés sur ces points, l’auteur du Traité sur la cause des éclipses de lune
leur reconnaît une certaine capacité à procéder aux calculs des éclipses de
soleil et de lune avec une grande précision :
Ce témoignage recoupe les recherches qui ont été menées sur les tablettes
babyloniennes retrouvées notamment à Uruk et qui ont permis de se rendre
compte du bon niveau de calcul astronomique atteint par les Mésopotamiens
durant la période séleucide76.
72
Voir Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2. 5.
73
Voir Traité sur la cause des éclipses de lune 3. 6. 2.
74
Voir notamment Traité sur la cause des éclipses de lune <4. 5. Réfutation de la théorie
d’Atalya par syllogismes>.
75
Traité sur la cause des éclipses de lune 6.4.
76
Ces tablettes, découvertes par des Allemands en 1914, sont actuellement conservées à
Berlin, Paris et Chicago. Leur étude a permis, à partir de 1929, de prendre conscience du
fait que les témoignages grecs nous avaient jusqu’alors fourni une image peu fiable des
compétences astronomiques de ces Chaldéens ou Babyloniens (cf. NEUGEBAUER, The exact
sciences, 1957, chap. 5, p. 97 : « it very soon became evident that mathematical theory
played the major role in Babylonian astronomy as compared with the very modest role of
observations ». Neugebauer précise au sujet de la datation de ces tablettes : « Only the last
three centuries B.C. furnished us with texts based on a consistent mathematical theory of
lunar and planetory motion. The latest astronomical text has been recently identified by
30
Introduction
Sachs and Schaumberger, with the date of 75 A. D. These late theories, on the other hand,
proved to be of the highest level, fully comparable to the corresponding Greek systems and
truly mathematical character ».
31
Introduction
- La mesure de l’espace
e
Les textes astronomiques syriaques du VI siècle manifestent peu
d’intérêt pour les référents spatio-temporels indispensables à l’astronome
pour se repérer dans l’espace et dans le temps et pour effectuer ses calculs :
le Traité sur l’action de la lune de Sergius de Reš‘ayna nous apprend
sommairement que le mouvement du soleil s’étudie « sur le zodiaque » qui
est un « cercle » de 360° divisé en douze parties égales de 30° chacune77 ; le
petit texte traduit du grec, intitulé Exemple au sujet du mouvement en
longitude du soleil, précise qu’un degré se compose de 60 minutes, qu’une
minute comprend 60 secondes, puis l’auteur associe à ces intervalles des
durées (correspondant au mouvement du soleil), c’est-à-dire que le soleil
traverse 30° en 30 jours et que, le jour se composant de 24 heures, on verra
le soleil avancer approximativement d’1° toutes les 24 heures78.
e
Il faut en réalité attendre les productions de Sévère Sebokht au VII
77
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2. 1 et 2. 3.
78
Exemple au sujet du mouvement du soleil 1 et 2.
79
Sév. Seb., Traité sur les constellations XII. 2, p. 395 (trad. Nau).
80
Sév. Seb., Traité sur les constellations XV. 4. Au sujet de la parfaite sphéricité de la
terre, voir Traité sur les constellations XVIII.
81
On sait depuis le XVIIIe s. qu’elle est en réalité légèrement écrasée aux pôles.
32
Introduction
et toute ville, comptée du cercle de l’équateur vers le nord »82. Cette latitude
peut-être approchée de manière plus fine grâce aux parallèles83.
Viennent ensuite les cercles méridiens qui « mesurent l’angle-
horaire » 84 , c’est-à-dire la longitude. La longitude « est comptée de
l’Occident à l’Orient, c’est-à-dire depuis les îles qui sont dans l’Océan et
que les poètes ont nommés îles des Bienheureux »85. Le méridien d’une ville
est défini comme le cercle passant à son zénith à la limite entre la 6e et la 7e
heure du jour86. Sévère Sebokht admet que le cercle méridien ainsi que celui
de l’horizon ne sont pas « fixes » mais qu’ils varient d’une ville à l’autre en
fonction de la longitude et de la latitude. Ceci n’a rien d’une évidence pour
l’époque puisqu’on peut par exemple lire chez Isidore de Séville que le
soleil se lève au même moment pour tous les habitants de la terre87.
Enfin, le cercle de l’écliptique, qui passe par le milieu du zodiaque, est
celui sur lequel marche le soleil « sans le quitter ni au nord ni au sud ». Ce
cercle est incliné de 23°51’ par rapport à l’équateur88. Le zodiaque est la
bande (ou « couronne ») qui élargit ce cercle au nord et au sud. Le zodiaque
se divise en douze parties appelées dodécatoméries de 30 degrés chacune.
Chacune de ces dodécatoméries reçoit le nom d’un signe zodiacal. La
première dodécatomérie est celle du Bélier, la seconde celle du Taureau,
etc… 89 . Le cercle du zodiaque partage la sphère des fixes en deux
hémisphères : les constellations situées au nord du zodiaque sont réparties
en longitude selon 19 sections ; les constellations de la zone sud, moins
nombreuses, se répartissent sur 15 sections90. C’est au sein de chacune de
ces sections qu’il convient de situer les étoiles les plus brillantes.
Les cercles mentionnés plus haut (arctique, antarctique, tropiques
d’été et d’hiver, équateur) délimitent des « zones » dont trois seulement sont
82
Sév. Seb., Traité sur les constellations XV. 7.
83
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe I, p. 79-80.
84
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe I, p. 79-80.
85
Sév. Seb., Traité sur les constellations XV. 7.
86
Sév. Seb., Traité sur les constellations XII (voir « cercle 9 »).
87
Voir Isidore de Séville, Traité de la nature, XVI, p. 230 : « Le rayonnement du soleil se
trouve exactement à la même distance pour tous les hommes. Le soleil est semblable pour
les Indiens et les Bretons : les uns et les autres le voient au même moment lorsqu’il se
lève. » (trad. J. Fontaine).
88
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe II. 22 et 24 ; Sév. Seb., Traité sur les constellations XVI.
89
Sév. Seb., Traité sur les constellations III. 2.
90
Sév. Seb., Traité sur les constellations VI. 2-4.
33
Introduction
- La mesure du temps
91
Sév. Seb., Traité sur les constellations XVIII. 5.
92
Toutes ces indications chiffrées que l’on trouve dans Sév. Seb., Traité sur les
constellations XVI (conformément aux données de la Géographie VII de Ptolémée) sont
fournies de manière plus approximative au chapitre XIV. 1.
93
Comparer avec Épiphane, Traité sur les poids et mesures.
94
Ces estimations de la circonférence et du diamètre de la terre correspondent à celles qui
avaient été formulées par Ératosthène puis acceptées par Hipparque. Tous les détails à
propos du calcul réalisé par Ératosthène se trouvent dans NEUGEBAUER O., A History of
Ancient Mathematical Astronomy, Berlin-Heidelberg-New York, Springer, 1975, vol. 2,
partie IV, p. 733-736.
95
Voir Sév. Seb., Traité sur les constellations XIV. 10.
96
Sév. Seb., Traité sur les constellations XV. 2.
34
Introduction
97
Voir GRUMEL V., Traité d’études byzantines I La Chronologie, Paris, PUF, 1958, p. 163.
98
Voir Sév. Seb., Traité sur les constellations II. 4.
99
Voir GRUMEL, La Chronologie, 1958, p. 172.
100
Pour les identifier et pour nous permettre de convertir les dates qu’il utilise, d’un
système dans un autre, nous nous sommes référés à l’ouvrage de GRUMEL, La Chronologie,
1958 .
35
Introduction
101
L’ère de Philippe Arrhidée commence le Ier Thoth 425 de Nabonassar, soit le 12
novembre julien 324 av. J.-C. C’est grâce aux conversions de dates effectuées dans Sév.
Seb., Lettre sur les nœuds II.1 qu’il a été possible d’identifier cette ère de comput.
102
Cette dénomination pousse à confusion, car l’expression « années des Grecs » est
couramment utilisée pour inscrire une date dans l’ère séleucide qui commence en 311 av. J-
C. Il conviendra donc de vérifier, au moyen de l’indiction si l’auteur s’exprime dans l’une
ou l’autre de ces ères (celle des Grecs ou celle de Philippe Arrhidée).
103
C’est la correspondance faite (dans Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 2) pour une même
date entre sa forme exprimée en années de Dioclétien (378) et en ère des Grecs (976) qui
nous a permis de déduire que cette ère des Grecs était bien celle de Philippe Arrhidée et non
celle des Grecs (qui commence en 311 av. J.-C.).
104
Cf. GRUMEL, La Chronologie, 1958 , p. 36-37.
105
Voir Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 3 : « On saisira ce résultat, puis les mois de
l’année dans laquelle on se trouve en partant de Thoth, d’après le <calendrier>
alexandrin ».
106
L’indiction (ou ἐπινέμησις) est une période de 15 ans, utilisée pour dater les actes et les
événements. Avec ce moyen de datation, les années seules de chaque période sont
exprimées, et non le nombre des périodes écoulées depuis le commencement. Pour en
savoir plus sur ces indictions dont on attribue l’institution à Dioclétien (liée à l’impôt
foncier), voir GRUMEL, La Chronologie, 1958, p. 192. On verra un exemple du recours à
l’indiction dans le proemium de Sév. Seb., Lettre sur les nœuds.
107
Cette réforme prévoyait notamment de fixer le XIV lunaire (qui devait correspondre à la
date de résurrection du Christ) au 5 et non plus au 6 de nisan. Pour en savoir plus sur cette
réforme qui s’est opérée en plusieurs étapes et qui a été acceptée différemment d’une
province de l’empire à l’autre, voir GRUMEL, La Chronologie, 1958, p. 98-110.
36
Introduction
108
On lira à ce propos tous les détails fournis dans GRUMEL, La Chronologie, 1958, p. 98-
110. Nous donnons ici en substance les informations principales à retenir de cette étude :
Justinien organisa une réunion de computistes à Alexandrie qui « avait pour but l’unité et la
régularité dans la célébration de la fête de Pâques ». « Le problème était de résoudre les
divergences des dates du XIV lunaire pascal : 6 avril et 26 mars selon le comput de
Constantinople, suivi par les Arméniens ; le 5 avril et 25 mars selon le comput
d’Alexandrie suivi dans l’Empire. Ces divergences résultaient du saltus lunae placé au
début du cycle respectif. La discussion dut donc porter sur la valeur comparative des cycles
alexandrins et constantinopolitains. Comme il n’y avait que deux années de distance entre
les deux cycles, il suffisait que chacune des deux parties fit un pas vers l’autre en déplaçant
son cycle d’une année pour réaliser l’accord. Cela se fit, pour l’une, en abaissant le saltus
lunae commun donnant la date pascale du 25 mars, une des dates propres au cycle
alexandrin. Cela entraîna, comme contrepartie, par développement régulier des épactes, le
déplacement du XIV lunaire du 5 avril au 6 avril, date propre au cycle de Constantinople.
Ainsi chaque partie sacrifiait une date propre pour adopter celle de l’autre. Tel est le
résultat fondamental, absolument certain, de la réunion . Là-dessus fut construit un nouveau
cycle officiel, un an au-dessus du cycle constantinopolitain, un an au-dessous du cycle
alexandrin, en sorte que ce cycle s’ouvrait par la date pascale du 25 mars et se terminait par
la date du 6 avril ». Notons que c’est effectivement le cycle suivi par Sévère Sebokht dans
sa Lettre sur les nœuds ascendant et descendant, puisqu’au lieu d’avoir une première année
du cycle lunaire proposée pour le 5/6 avril, il situe cette date pour le XIV lunaire la 19e
année de ce cycle. Ensuite Grumel ajoute que « ce cycle nouveau subsista dans son état pur,
c’est-à-dire et quant à l’ordre des années, et quant aux dates du XIV lunaire pascal, chez les
nestoriens de Perse. Il nous a été conservé par Élie de Nisibe et par Siméon šanqlawaja.
Tous deux en effet, mettent à la première année du cycle le XIV lunaire du 25 mars et, à la
dernière, celle du 6 avril ». Ces remarques de Grumel à propos d’Élie Bar-Šinaya et de
Siméon šanqlawaja sont également valables pour Sévère Sebokht.
109
Cette méthode est exposée dans Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II.2.
110
Voir Théon Al., Petit Comm. [éd. TIHON], chap. 1, p. 303 (trad.).
37
Introduction
b. Mouvement du soleil
111
L’écliptique est la trajectoire apparente du soleil dans le ciel au cours de l’année. D’un
point de vue héliocentrique, c’est aussi le plan de révolution de la terre autour du soleil.
112
Le mouvement d’ouest en est correspond effectivement à son mouvement réel, à la
différence du mouvement diurne, lié à la rotation de la terre sur elle-même en vingt-quatre
heures, qui donne l’impression que le soleil circule en direction de l’ouest.
113
Voir Exemple au sujet du mouvement du soleil 2.
114
Voir Sév. Seb., Traité sur les constellations XIV. 12, p. 409. Dans un système
héliocentrique on ne parlerait pas d’apogée ni de périgée, mais d’aphélie ou de périhélie.
115
Sév. Seb., Traité sur les constellations II. 4. L’auteur du Traité sur la cause des éclipses
de lune quant à lui semble recourir au chiffre plus approximatif de 365 jours (voir le calcul
effectué dans Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 2 (note 51).
116
Exemple au sujet du mouvement du soleil 3 : « Quant au lieu de passage précis du soleil,
on le trouvera grâce au deuxième livre des Tables <faciles> qui montre le calcul de Claude
Ptolémée […] ». Une seconde méthode de calcul est proposée dans ce texte. On verra à ce
propos le commentaire scientifique d’O. Neugebauer dans Paul Alex., Elementa
apotelesmatica [ed. BOER], p. 138-139.
38
Introduction
Sergius de Reš‘ayna écrit que la lune parcourt 12° vers l’est en plus ou
moins 24 heures, ce qui fait d’elle l’astre le plus rapide de tous 117 . Son
cercle est légèrement incliné par rapport à celui du soleil « du fait de son
mouvement en latitude »118. Dans le Traité sur la cause des éclipses de lune,
on démontre que c’est la variation en latitude de son mouvement, par
rapport à l’écliptique, qui explique le fait qu’elle ne soit pas éclipsée chaque
mois 119 . Sévère explique de plus que la lune accomplit sa révolution et
redevient visible en 30 jours120 (contre les 29 jours, 12 heures et 44 minutes
attendus).
La lune variant en latitude coupe chaque mois l’écliptique en deux
endroits qu’on appelle les nœuds 121 . Ces nœuds sont dits ascendant ou
descendant en fonction de la direction du mouvement lunaire vers le nord ou
vers le sud de l’écliptique. Ils se meuvent sur l’écliptique selon un
mouvement de précession qui les fait reculer chaque mois d’un certain
nombre de degrés vers l’ouest. Notons que la valeur accordée à ce
mouvement n’est pas toujours la même : les nœuds progressent chaque mois
de 1°26’ vers l’ouest selon le Traité sur la cause des éclipses de lune (dans
lequel il est précisé que ces nœuds opèrent une révolution complète en 20
ans, 4 mois et 6 jours) 122, tandis que pour Sévère Sebokht les nœuds ont une
vitesse de 1°35’ par mois (révolution complète en approximativement 18
ans et 5 mois) 123. Ces deux auteurs, ainsi que Sergius de Reš‘ayna, qui, lui,
n’entre pas dans les détails, renvoient aux Tables faciles de Ptolémée pour
calculer la position exacte de ces nœuds124. Sévère Sebokht propose dans sa
Lettre sur les nœuds ascendant et descendant plusieurs méthodes pour
effectuer ce calcul, dont deux résultent de propositions de calculs de Théon
117
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2. 5 et 2. 6. 1.
118
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3.
119
Traité sur la cause des éclipses de lune 4. 2 et 4. 4.
120
Sév. Seb., Traité sur les constellations II. 5.
121
On trouve une définition de ces nœuds lunaires dans Serg. Reš., Traité sur l’action de la
lune 2. 3. 1 ; dans le Traité sur la cause des éclipses de lune 2. 2 et 6. 1 et dans Sév. Seb.,
Lettre sur les nœuds II. 1.
122
Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 1.
123
Voir Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 3.
124
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1 ; Traité sur la cause des éclipses de
lune 6. 1.
39
Introduction
40
Introduction
x < 8°
et
β < 1°37’ au nord de l’écliptique
ou β < 0°47 au sud de l’écliptique129,
alors il est possible que l’éclipse solaire ait lieu. On retrouve toutes les
données astronomiques présentées ci-dessus dans le Petit Commentaire de
Théon d’Alexandrie130.
128
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds III.
129
On retrouvera toutes ces données dans Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 5.
Actuellement on estime que les chiffres pour exprimer les conditions d’éclipses sont, en
latitude, de 1°34’ et de 0°52’ (voir SAVOIE, Cosmographie, 2006, p. 89). Ces valeurs sont
donc très proches de celles exprimées par Sévère.
130
Théon Al., Petit Comm. [éd. TIHON], chap. 23, p. 342 (trad.).
41
Introduction
Avant Sévère Sebokht, pour prévoir les éclipses de lune, les auteurs
syriaques dont nous conservons le témoignage recourent à la notion de
« limites écliptiques ». Les « limites écliptiques » sont des intervalles
spatiaux, situés au niveau des nœuds lunaires en latitude et en longitude, au
delà desquels la lune et le soleil ne sauraient entrer en éclipse. Chez Sergius
de Reš‘ayna, ces limites sont de 15° en longitude de chaque côté des
nœuds131, tandis que dans le Traité sur la cause des éclipses de lune, les
mêmes limites se resserrent à un intervalle de 12°24’ par rapport aux
nœuds132. Dans les deux cas, on explique que c’est la latitude de la lune par
rapport au nœud qui est déterminante pour prévoir une éclipse, mais aucune
limite écliptique en latitude n’est proposée ! On trouve plus de précisions
dans la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant de Sévère
Sebokht, puisque des limites écliptiques sont proposées en latitude comme
en longitude. Ainsi il est possible qu’une éclipse de lune ait lieu si la lune
est à moins de 12°24’ en longitude de l’un des nœuds (quand le soleil est
exactement dans le nœud opposé) et à moins de 1°4’ en latitude133 ;
Sévère propose ensuite une seconde méthode pour déterminer les
conditions dans lesquelles l’éclipse est envisageable. Soit x la somme des
chiffres de la limite boréale additionnés à la position longitudinale de la lune
en temps de pleine lune134 :
Si 78° < x < 102°
ou si 258°< x < 282°,
alors il est possible que l’éclipse lunaire ait lieu.
Cette méthode ne considère que les limites écliptiques en longitude et leur
attribue la valeur approximative de 12° de chaque côté du nœud.
Les planètes sont peu étudiées dans nos textes. Elles ne sont guère
mentionnées que pour permettre à l’auteur de présenter son système
131
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 4. 3.
132
Traité sur la cause des éclipses de lune 3. 2. 2.
133
Aujourd’hui, on estime ce chiffre à 1° 26’ (cf. SAVOIE, Cosmographie, 2006, p. 84).
134
Ce calcul n’est réalisable qu’en disposant des Tables faciles.
42
Introduction
Sergius apporte une modification au texte de sorte que l’ordre des planètes
apparaît comme suit :
lune-Mercure-Vénus-soleil-Mars-Jupiter-Saturne
Ainsi Sergius rétablit un ordre des planètes conforme au système
ptoléméen140.
135
Comme dans la traduction de Sergius au De Mundo, cf. Arist. (Ps.), Mu. syr.
[éd. LAGARDE] (voir chap. 4 édité et traduit dans cette thèse : Partie III, Section I. 1. a).
136
On trouvera de plus amples explications au sujet de cette terminologie dans la troisième
partie de cette thèse.
137
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2 et 2. 2. 5. Ce qui signifie que Sergius ne
s’est pas laissé influencer par sa lecture et traduction du De Mundo où la lune et le soleil
sont comptabilisés parmi les astres errants ou « planètes » : « τὸ δὲ τῶν πλανήτων, εἰς ἑπτὰ
μέρη κεφαλαιούμενον […] », cf. Arist. (Ps.), Mu. [éd. LORIMER], IV, 6 ; pour accéder au
texte grec et à sa traduction syriaque, se reporter à Partie III, Section I. 1.
138
Voir Sév. Seb., Lettre sur les nœuds I ; Sév. Seb., Traité sur les constellations I. 7. On
trouve aussi dans le Traité sur la cause des éclipses de lune une mention des « sept
planètes » (cf. Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 3. 2).
139
Voir par exemple Sév. Seb., Traité sur les constellations XII. 2.
140
Cf. Ptol., Alm. [trad. TOOMER], IX, 1, p. 419 : « almost all the foremost astronomers
agree that all the spheres are closer to the earth […], neither obscured by them either ».
Cette seconde opinion, corrigée par Sergius, a été partagée par Platon, Ératosthène et
43
Introduction
44
Introduction
146
Dans une perspective géocentrique, les épicycles sont de petits cercles décrits par les
planètes autour d’un centre circulant lui-même autour de la terre sur un cercle plus grand
(appelé déférent).
147
Selon Claude Ptolémée les planètes présentent deux anomalies affectant à la fois leur
mouvement en latitude et en longitude (cf. Ptol., Alm. [trad. TOOMER], IX, 2, p. 209).
148
Claude Ptolémée répertoriait quant à lui 48 constellations selon une répartition en
hémisphère nord (27 constellations) et hémisphère sud (21 constellations) ; cf. Ptol., Alm.
[trad. TOOMER], VII, p. 341-370. Au sujet de la transmission syriaque et arabe de la liste des
constellations du livre VIII de l’Almageste, voir KUNITZSCH P., « Über einige Spüren
syrischen Almagestübersetzung », in Prismata : Festschrift für W. Hartner, Wiesbaden,
E. Steiner, 1977, p. 203-210 et ID. , Claudius Ptolemaus, Der Sternkatalog des Almagest.
Die arabisch-mittelalterliche Tradition, I. Die arabischen Ûbersetzungen, herausgegeben,
ins Deutsche übertragen und bearbeitet, O. Harrassowitz, Wiesbaden, 1986.
45
Introduction
monde149. Les chapitres II, XII et XIV du Traité sur les constellations ont
ainsi pour principale visée de faire des données astronomiques un outil
applicable à la science géographique 150. Il en va de même pour les chapitres
XIII à XVII de la seconde partie du Traité sur l’astrolabe151.
Certains ouvrages astronomiques syriaques proposent aussi des
applications pratiques à visées astrologiques. Le fait que le court Exemple
au sujet des mouvements du soleil utilise le terme de « » ܒܝܬܐ, c’est-à-dire
maison, pour désigner les signes du zodiaque, va dans ce sens 152. Sergius de
Reš‘ayna consacre les deux tiers de son Traité sur l’action de la lune à
identifier les conditions d’aspects lunaires avec les autres planètes et
rappelle de quelle manière chacun de ces aspects peut influencer la vie des
hommes. Même Sévère, qui condamne si durement l’astrologie dans les six
premiers chapitres de son Traité sur les constellations, n’est pas étranger à
ce type d’intérêt : en effet, ne consacre-t-il pas la « règle 1 » de la seconde
partie de son Traité sur l’astrolabe à déterminer la position des « quatre
centres » (degré de vie, degré des noces, degré du milieu du ciel, degré des
« Pères ») qui n’ont d’autre utilité, semble-t-il, que de fixer l’horoscope ?153
149
Nous conservons une lettre de Sévère encore inédite sur la longitude des villes (ms. Paris
BnF syr. 346, f. 127v-134r).
150
Au chapitre II du Traité sur les constellations, Sévère présente une répartition de la terre
en zones géographiques qui correspond à celle que l’on trouve dans la Géographie de
Claude Ptolémée, à savoir que la terre habitable se divise en trois parties — Europe, Libye,
Grande Asie —, que chacune de ces parties est redistribuée en pays, villes et éparchies. Au
cours de ce chapitre, Sévère montre d’ailleurs qu’il lit les « philosophes géographes ». Au
chapitre XII, il explique que les cercles astronomiques servent à « faire le calcul pour le
soleil et pour la lune et pour les cinq planètes, pour mesurer le ciel et la terre et l’espace qui
est entre eux ou les climats et les villes qu’ils contiennent […] » ; au chapitre XIV, il se sert
de ses calculs astronomiques pour établir la latitude des climats ; enfin au chapitre XVI. 8,
il explique que « c’est par l’observation, par exemple des éclipses de soleil et de lune »
qu’on est capable de déterminer la distance en longitude entre Alexandrie et Ctésiphon.
151
Le chapitre XIII du Traité sur l’astrolabe se fixe pour objectif de déterminer la latitude
d’une ville ; au chapitre XIV, il faut déterminer la longitude des villes ; au chapitre XV, il
convient de déterminer le décalage horaire entre deux villes, etc…
152
Le texte grec utilisait pourtant le terme de μοῖρα (degrés) ; cf. Paul Alex., Elementa
apotelesmatica [ed. BOER], p. 79, l. 1-3.
153
F. Nau note, à propos de ce chapitre, que Sévère résout le problème proposé de la même
manière que Macarius Hiéromonachus (voir Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd.
NAU], note p. 87). Ces quatre centres sont plus clairement associées à quelque théorie
astrologique dans Sév. Seb., Traité sur les constellations V. 2.
46
Introduction
154
La Lettre sur l’origine de la science astronomique qui se trouve dans le ms. Paris BnF
syr. 346, f. 168v-171v, a par exemple été attribuée à Sévère Sebokht. F. Nau, E. Reich et
H. Takahashi ont même considéré qu’il s’agissait d’une lettre de Sévère adressée au
périodeute Basile de Chypre, alors que la copie manuscrite n’indique aucun nom d’auteur
ni de destinataire (cf. NAU, « Notes d’astronomie », 1910, p. 25-27 ; NAU, « La
cosmographie », 1910, p. 248-252 ; NAU, « Le traité sur les constellations », 1929/30,
Introduction, p. 332-333 ; REICH, « Ein Brief des Severus Sebokt », 2000, p. 478 ;
TAKAHASHI, « The Mathematical Sciences », 2011, p. 480-481). Mais cette attribution
réclame, selon nous, une justification.
155
C’est le cas du Traité sur la cause des éclipses de lune (Paris BnF syr. 346, f. 51v-59v)
dont nous rediscutons plus loin.
47
Introduction
traités attribués à Sévère Sebokht (Traité sur les constellations et Traité sur
l’astrolabe). Or le Traité sur la cause des éclipses de lune circule dans le
même manuscrit que les deux autres, et comme ces derniers, a été
clairement attribué par le scribe à Sévère Sebokht. Si l’analyse linguistique
menée sur ce texte est jugée satisfaisante156, nous aurions donc affaire à un
autre auteur, dont le nom ne nous est malheureusement pas parvenu.
a. Sergius de Reš‘ayna
156
On pourra se reporter, à ce sujet, à notre Partie 3, Section II. 2. b.
157
HUGONNARD-ROCHE, La logique d’Aristote, 2004, p. 123-142 et ID., « Notes sur
Sergius », 1997, p. 121-143 (on trouvera dans ce dernier article la liste de ses œuvres. On se
reportera aussi à ID., « La tradizione della logica », 2001, p. 16-19.
158
TAKAHASHI, « The Mathematical Sciences », 2011, p. 479. Voir aussi BROCK S. P.,
« Sergius of Rešˁayna », in Gorgias Encyclopedic Dictionary of Syriac Heritage, 2011.
48
Introduction
159
HUGONNARD-ROCHE, « La tradizione della logica aristotelica », 2001, p. 18.
160
A ce propos voir TAKAHASHI, « The Mathematical Sciences », 2011, p. 479 qui renvoie
à une communication orale de G. Kessel : G. Kessel, « The Syriac Epidemics (MS
Damascus Syr. Orth. Patr. 12/25) and its Relation to the Commentary of Galen », paper
presented at the conference Epidemics in Context: Hippocrates, Galen and Hunayn
between East and West, The Warburg Institute, 12-13 November, 2010.
161
Voir FIORI E., « L’épitomé syriaque du traité Sur les causes du tout d’Alexandre
d’Aphrodise attribué à Serge de Resh‘ayna : édition, traduction et index», Le Muséon 123,
2010, p. 127-158.
49
Introduction
b. Sévère Sebokht162
162
On retrouvera plus ou moins les informations bibliographiques que nous présentons dans
HUGONNARD-ROCHE, « Matematica e astronomia », 2001, p. 36-41; ID., La logique
d’Aristote, 2004, p. 414-18 ; MCMAHON, « Severus Sebokht », in Biographical
Encyclopedia of Astronomers, 2007, p. 1044-45; TAKAHASHI, « The Mathematical
Sciences », 2011, p. 480, qui signale qu’un article entièrement consacré à la biographie de
Sévère Sebokht est à paraître dans REININK G. J., « Severos Sebokht », in Gorgias
Encyclopedic Dictionary of Syriac Heritage, 2011.
50
Introduction
163
Sév. Seb., Lettre sur le XIV lunaire de Nisan de la 19e année en l’an 976 des Grecs, faut-
il le compter le 5 ou le 6 de Nisan ? texte inédit conservé dans les mss Paris BnF syr. 346
(f. 136r-140r) et Berlin syr. 186 (f. 98v-102v).
164
Toutes ces informations sur la fonction du chartulaire proviennent de KAPLAN, Les
hommes et la terre à Byzance, 1992, p. 286-289.
165
Chez les géographes arabes, la Djazira (Gezirta en syriaque) était la partie
septentrionale du territoire situé entre l’Euphrate et le Tigre. La Djazira est un plateau
d’altitude assez faible comprenant le Karadja Dagh (Entre Amid et l’Euphrate), le Tur
Abdin (entre Mardin et Djazira Ibn ‘Umar), le Djabel Sindjar (entre Khabur et le Tigre) et
le Djabel Makhul (sud d’al-Mawsil). L’une des régions de la Djazira (région de Nisibe)
était appelée par les Perses “Arvastan” et par les Araméens “Beth Arabaya”. Au moment de
la conquête arabe (639-640) la Djazira était partagée entre la Perse (De Nisibe au Tur
Abdin) et Byzance (de Reš‘ayna à l’Euphrate), la frontière se situant entre Nisibe et Dara
(D’après l’Encyclopédie de l’Islam, vol. II, p. 536).
51
Introduction
e e
Tous les textes astronomiques syriaques des VI et VII siècles
166
auxquels nous avons pu avoir accès relèvent du genre didactique : ils
peuvent prendre la forme soit de traités (mimre), soit de lettres.
c. Caractéristiques littéraires
166
La fonction première de chacun de ces textes est en effet d’enseigner, ce que trahissent
les propos suivants : « Tu pourras construire […] tout autre aspect […] et réaliser les
combinaisons comme j’ai dit, sans énumérer celles qui ne sont en rien utiles à
l’enseignement » (Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 4. 3) ; « Il faut que tout cela soit
parfaitement retenu en mémoire » (idem, 4. 4) ; « j’expliquerai et commenterai le traité du
mieux que je pourrais […] de cette manière, la compréhension de cette science sera facile et
légère » (NAU, Le Traité sur l’astrolabe, 1899, Introduction, p. 73 et alii) ; « afin que celui
qui lira ces règles, les retienne facilement » (idem, p. 75) ; « à l’auditeur docile […] nous
voulons enseigner » (Sév. Seb., Traité sur les constellations I. 1) ; « le procédé n’était pas
commode pour l’enseignement » (idem II. 5).
52
Introduction
Djazira). Le tout s’ancre dans un temps assez bien déterminé (entre 661 et
665). Les conditions d’énonciation sont donc bien précisées167, comme le
requiert le genre épistolaire.
Au contraire, l’identité de celui (ou de ceux) à qui s’adresse le mimro
reste souvent floue. Mais ce n’est pas toujours le cas puisque, au début du
Traité sur l’action de la lune, Sergius rédige un prologue dans lequel il
s’adresse à Théodore. Mettons le prologue à part : il n’en reste pas moins
que les traités didactiques sont rédigés, comme les lettres, à la première
personne du singulier 168 ou du pluriel 169 et qu’ils s’adressent à un
interlocuteur (auditeur ? 170) directement interpellé à la deuxième personne
du singulier171.
Qu’il s’agisse de lettres ou de traités, les écrits astronomiques
présentent tous la caractéristique d’être introduits par un texte plus ou moins
long qui inscrit le discours dans un cadre de communication plus large :
dans le cas de Sergius de Reš‘ayna, il s’agit d’un prologue qui explique à la
suite de quel texte (en l’occurrence après sa traduction d’un des livres de
Galien), pour quelle raison et de quelle manière il compte aborder le sujet
167
Au début de la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant, on peut lire : « Puis <je
parlerai> de ce qu’a écrit, ou plutôt rappelé, l’ami du Christ, Stéphane l’Illustre, chartulaire
de toute la Djazira, à qui seront humblement présentés de ma part, ô mon frère, les sujets
<suivants, à savoir> : le 14 lunaire de Nisan qui aura lieu la 19e année du cycle lunaire dans
la 8e <année> à venir de l’indiction (ἐπινέμεσις), c’est-à-dire l’an prochain, faut-il le placer
le 5 ou le 6 de Nisan ? etc.. ».
168
C’est le cas de Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 4. 3; Traité sur la cause des
éclipses de lune 4.2 et 6.2 ; Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 73 (« je
commencerai par traiter en peu de mots de la composition […] et auparavant je donnerai sa
définition, puis j’expliquerai et commenterai le traité du mieux que je pourrai ») ; Sév. Seb.,
Traité sur les constellations IV. 17 (« J’ai placé ici en peu de mots et pour mémoire
[…] ») ; V. 4 (« Je pense avoir suffisamment démontré par tout cela que […] »).
169
Comme dans Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 1. 2 ; 2. 3 ; 2. 4. 3 et alii ; Traité
sur la cause des éclipses de lune 2. 1 ; 4. 2 ; 6. 1 etc… ; Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe
plan [éd. NAU], I, p. 73-74 (« nous allons l’exposer […] nous pourrons […] nous
partagerons en règles distinctes » ; Sév. Seb., Traité sur les constellations I (« nous voulons
enseigner ») ; III. 8 (« Nous blâmerons donc leurs inepties ») ; VI. 1 (Il nous faut séparer et
indiquer les constellations […] ») ;
170
Sévère Sebokht s’adresse en effet, peut-être de façon indirecte, à un « auditeur » et non à
un lecteur : voir par exemple Sév. Seb., Traité sur les constellations I. 1 (« à l’auditeur
docile ») ; IV. 17 (« Qu’y a-t-il de plus inintelligent que cela, c’est à l’auditeur de bon sens
qu’il appartient de le décider »).
171
Voir par exemple Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 4. 3 ; Sév. Seb., Traité sur
l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 84 (« Il est temps dès lors pour toi, ô ami de l’étude, ô notre
fils spirituel et chéri dans le Seigneur, d’aborder le traité ») ; Sév. Seb., Traité sur les
constellations I (« ô ami de la science […] ô ami de la vérité […] ») ; XIII. 9 (« Si tu veux
mener par la pensée l’axe polaire […] tu trouveras […] » ; XV. 1 (« ô ami de la science ») ;
XVIII. 7 (« ô cher Ami »).
53
Introduction
des « jours critiques ». Dans le cas du Traité sur la cause des éclipses de
lune, de la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant, du Traité sur
l’astrolabe et du Traité sur les constellations, nous avons affaire à de
véritables proemia qui ont pour fonction ou de présenter sommairement le
contenu du traité172 ou de fournir la liste des écrits qu’il convient de lire en
parallèle de ce traité 173 . Les proemia se composent invariablement de
phrases interrogatives.
La manifestation d’un souci de brièveté est un topos littéraire que
l’on retrouve dans plusieurs de nos écrits174.
Enfin, le souci d’enseigner est omniprésent dans tous ces textes.
Certaines recommandations pédagogiques, au sein de ces ouvrages, nous
laissent penser qu’elles étaient en tout premier lieu destinées à un
intermédiaire, chargé d’enseigner l’astronomie. C’est dans ce sens que nous
interprétons le conseil suivant que Sergius de Reš‘ayna adresse à son
interlocuteur :
Tu pourras construire […] tout autre aspect […] et réaliser
les combinaisons, comme j’ai dit, sans énumérer celles qui
ne sont en rien utiles à l’enseignement.175
Ou encore :
Il faut que tout cela soit parfaitement retenu en mémoire.176
54
Introduction
suivantes 177 . À la fin de cette même lettre, Sévère déclare qu’il confie à
Athanase le soin d’« expliquer » au destinataire final de la lettre (ici le
chartulaire Stéphane) les mouvements du soleil.
Dans le premier chapitre du Traité sur les constellations Sévère
Sebokht prodigue à son interlocuteur direct, qu’il qualifie d’« ami de la
science » ou d’« ami de la vérité », quelques conseils pédagogiques qui lui
permettront d’enseigner la science astronomique de façon appropriée. Il lui
explique notamment qu’il convient de recourir à une certaine forme de
langage et de discours dans le cadre de l’enseignement :
Je vais te dire à ce sujet, ô ami de la vérité, en peu de
mots, ce qui me paraît bon et vrai. Avant tout, il nous faut
faire connaître à l’auditeur docile que tout ce que nous
voulons enseigner – c’est-à-dire faire connaître à d’autres
par la parole – nous ne pouvons pas l’enseigner sans
employer des noms et des paroles, qu’il s’agisse
d’enseigner des choses qui existent par nature ou de celles
qui existent par convention178.
177
Lire à ce propos le proemium de Sév. Seb., Lettre sur les nœuds.
178
Sév. Seb., Traité sur les constellations I. 1-2
179
Sév. Seb., Traité sur les constellations XV. 1.
55
Introduction
180
Sév. Seb., Traité sur les constellations III. 8.
181
Sév. Seb., Traité sur les constellations I. 1.
56
Première partie
Introduction
1
NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en 660, par Sévère Sébokt, évêque de
Qennesrin », ROC 27, 1929/30, INTRODUCTION, p. 327-342 ; ID., « La cosmographie du
e
VII s. chez les Syriens », ROC 15, 1910, p. 225-254 et ID., « Notes d’astronomie syrienne »,
JA 16, 1910, p. 209-228.
2
HUGONNARD-ROCHE H., « Matematica e astronomia », in Storia della scienza, 2001,
vol. 4, p. 36-41.
3
TAKAHASHI H., « The Mathematical Sciences in Syriac : from Sergius of Resh‘aina and
Severus Sebokht to Barhebraeus and Patriarch Ni’matallah », Annals of Science 68, 2011,
fasc. 4, p. 477-491.
58
État des sources
4
On pourra se faire une idée du matériel astronomique antique conservé dans les
manuscrits grecs en parcourant la première partie du volume qu’A. Tihon a consacré au
Petit Commentaire de Théon d’Alexandrie et où elle présente le contenu d’une quarantaine
de manuscrits comportant des textes astronomiques grecs (cf. « Première partie : Histoire
du texte » dans TIHON A., Le « Petit Commentaire » de Théon d’Alexandrie aux Tables
faciles de Ptolémée (Histoire du texte, édition critique, traduction), Città del Vaticano,
BAV, 1978 [Studi e testi 282], p. 13-192.
59
État des sources
5
WRIGHT W., Catalogue of the Syriac Manuscripts of the British Museum acquired since
the year 1838, t. 3, London, British Museum, 1872, p. 1154-1160.
6
Le ms. Paris BnF syr. 378 résulte d’une compilation de fragments dont certains ont été
copiés en Palestine (le fragment n° 9 a notamment été copié au monastère Saint-Saba de
Jérusalem au VIIIe siècle ; le fragment n° 8 est en écriture arabe chrétienne palestinienne et
le fragment n° 4 porte des notes en grec dans la marge). Voir à ce propos BRIQUEL-
CHATONNET F., Manuscrits syriaques de la bibliothèque nationale de France (n°356-435,
entrés depuis 1911), de la bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence, de la bibliothèque
municipale de Lyon et de la bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg
(Catalogue), Paris, Bibliothèque nationale de France, 1997, p. 69-77.
7
BL Add. 14 658 (VIIe s.) ; BL Add. 7 192 (VII-VIIIe s.); BL Add. 12 154 (VIIIe ou IXe s.).
8
BL Add. 14 538 (Xe s.) ; Paris BnF syr. 378 (fr. 3 /couche supérieure du XIIIe s.) ; Paris
BnF syr. 346 (1309 apr. J.-C.).
9
Mingana syr. 71 (XVIIIe s.) ; Sachau 26 (1556 apr. J.-C.) ; Vat. sir. 217 (XVIe s.) ;
Vat. sir. 555 (1501 apr. J.-C.).
10
Nous avons pu faire ce recoupement grâce à une présentation d’André Binggeli à propos
des manuscrits christo-palestiniens (conférence tenue à Nice, oct. 2011, lors du Workshop
intitulé « The Making of Oriental Manuscripts »).
60
État des sources
11
Édition et traduction du chapitre IV (plus particulièrement orienté sur des questions
d’astronomie) dans notre Partie 3, section I. 2. a.
61
État des sources
62
État des sources
Nous présenterons ces textes dans un ordre que nous croyons être
respectueux de leur date de rédaction (ou traduction). Nous justifierons ce
choix au cours de la troisième partie de notre travail qui consiste à fixer puis
à appliquer des critères de datation aux textes astronomiques syriaques
produits avant la fin du VIIe siècle.
63
État des sources
21
Pour le texte syriaque, voir NAU F., « Bardesanes Edessenus, Liber legum regionum,
cujus textum syriacum instruxit, latine vertit F. Nau, annotationibus locupletavit Thedore
Nöldeke », Patrologia syriaca I. 2, 1907 ; pour une traduction anglaise voir
DRIJVERS H. J. W., The book of the laws of the countries. Dialogue on fate of Bardaisan of
Edessa, Assen, Van Gorcum, 1965. On trouvera également une traduction française dans
NAU F., Bardesane, Le Livre des Lois des pays. Texte syriaque et traduction française avec
une introduction et de nombreuses notes, Paris, Ernest Leroux, 1899 et une traduction
italienne dans LEVI DELLA VIDA G., Pitagora, Bardesane e altri studi siriaci, a cura di
R. Contini, Roma, Bardi, 1989, p. 63-111.
22
Pour le texte voir POGNON H., Inscriptions mandaïtes des coupes de Khouabir. Texte,
traduction et commentaire philologique avec quatre appendices et un glossaire, Paris,
Imprimerie Nationale, 1898, vol. 1, p. 123. Pour un bref commentaire à propos de ce
fragment voir TEIXIDOR, « Introduzione », 2001, p. 5 et 6 qui montre que la théorie des
éléments de Bardesane résulte d’une tradition orientale et non aristotélicienne de cette
doctrine stoïcienne.
23
On trouvera toutes les références bibliographiques nécessaires à ce sujet dans
CAMPLANI A., « Bardesane et les bardesanites », Annuaire de l’École pratique des Hautes
Études 112, 2003-2004, p. 29-50.
64
État des sources
24
WRIGHT, Catalogue, 1872, p. 1158: « The original writing has been erased, with the
exception of the two first words, but this was apparently done by the scribe himself ».
25
On verra la présentation de ce manuscrit un peu plus loin (C. Traités attribués à Sergius
de Reš‘ayna).
26
COWPER B. H., Syriac Miscellanies or Extracts relating to the first and second General
Councils, and Various Other Quotations, Theological, Historical and Classical, trans. into
English from mss. in the British Museum and the Imperial Library of Paris with notes by
B. H. Cowper, London, Williams and Norgate, 1861, p. 55 + voir note 49, p. 107.
27
LAND J. P. N., Anecdota Syriaca, Lugduni Batavorum, E. J. Brill, 1862, t. 1, p. 32.
28
SACHAU E. (éd.), Inedita Syriaca. Eine Sammlung syrischer Übersetzungen von Schriften
griechischer Profanliteratur. Mit einem Anhang. Aus den Handschriften des brittischen
Museum, Wien, Halle, 1870, p. 126.
29
NAU, « Bardesanes », 1907, col. 513 (reproduit en fait la traduction latine de LAND,
Anecdota Syriaca, 1862, t. 1, p. 32).
65
État des sources
30
Pour accéder au texte de ces amulettes, voir GIGNOUX Ph., Incantations magiques
syriaques, Louvain, E. Peeters, 1987 [Collection de la Revue d’Études Juives 24], p. 45-59.
31
NAU F., « Bardesanes », 1907, col. 612-615.
32
NAU F., « Notes d’astronomie syrienne », JA 16, 1910, p. 212 (texte) ; p. 214 (trad.).
33
LAGARDE P., Analecta Syriaca, Osnabrück, Otto Zeller, 19672 (Leipzig, Teubner, 18581),
p. 114-115.
34
NAU, Le Livre des Lois des pays, 1899, INTRODUCTION, p. 31.
66
État des sources
1. Les manuscrits
35
Voir ROSEN and FORSHALL, Catalogus, 1838, p. 83-84.
36
Voir BRIQUEL-CHATONNET, Manuscrits syriaques, 1997, p. 72-73.
67
État des sources
syr. 71, f. 108v-112r )37, que nous avons réussi à identifier grâce aux
microfiches de l’IRHT (Section grecque) de Paris.
Si les copies de Londres et de Paris sont bien connues et ont été
confrontées entre elles par F. Nau dès 1927, celle de la collection Mingana
n’a jamais fait l’objet d’une discussion. La raison pour laquelle la copie de
Birmingham est restée dans l’obscurité tient en vérité à peu de chose :
A. Mingana, pensant qu’il s’agissait d’un texte de Denys Bar Salibi, l’a
rangé sous ce nom dans l’index de son catalogue.
M. A. Kugener a signalé qu’on pouvait également trouver des
passages de ce traité dans deux autres textes syriaques : la Catena Patrum
du moine Sévère (IXe s.) et le Livre des Trésors de Jacques ou Sévère bar
Schakako, évêque de Tagrit au XIIIe siècle38.
37
Voir MINGANA A., Catalogue of the Mingana collection of Manuscripts now in the
possession of the trustees of the woodbrooke settlement, Selly Oak, Birmingham, vol. 1:
syriac and garshuni manuscripts, W. Heffer and Sons, Cambridge, 1933, p. 185-186.
38
Cf. KUGENER, « Un traité astronomique », 1907, p. 165-166 (trad.) ; p. 193-194 (texte) ;
on verra également le §. IX de l’introduction. F. Nau avait déjà commencé à publier les
extraits repris par Sévère Bar Schakako d’après le ms. Paris BnF syr. 316 dans le Journal
Asiatique de 1896, p. 286-331.
39
ROSEN and FORSHALL, Catalogus, 1838, p. 83-84.
40
Cf. WRIGHT, Catalogue, 1872, p. 1206 (Appendice). Cette datation a été semble-t-il
confirmée par S. P. Brock, d’après ce qu’en dit A. SU MIN RI dans son Commentaire de la
Caverne aux trésors , CSCO 581, 2000, p. 538.
41
FURLANI G., « A cosmological tract by Pseudo-Dionysius in the Syriac language
(PHD) », [ed. from BL Add. 7192, and provided with an English translation], The Journal
68
État des sources
Tit. (f. 57r) : « Calcul et nombre sans erreur, fait par le saint Mar Denys
évêque d’Athènes »
ܚܘܫܒܢܐ ܘܡܢܝܢܐ ܕܠܝܬ ܒܗ ܛܘܥܝܝ ܇ ܕܥܒܝܕ ܠܩܕܝܫܐ ܡܪܝ ܕܝܘܢܣܝܘܣ
. ܐܦܣܩܦܐ ܕܐܬܝܢܘܣ
Inc. (f. 57r) : « Au sujet du calcul et du nombre relatif au soleil et à la lune »
ܡܛܘܠ ܕܚܘܫܒܢܐ ܘܡܢܝܢܐ ܕܫܡܫܐ ܘܕܣܗܪܐ ܇
Des. (f. 65v): « […] les Pléiades, les Hyades, Orion, le Chien d’Orion, le
Joug, la petite Ourse, la Couronne, le Poids, la Balance, la Voie lactée,
l’Étable, le Temple, toutes ces <étoiles> montrent sans erreur, à ceux qui
ont de la science, qui possèdent de l’intelligence, et qui sont versés dans
la sagesse, tout le service des temps. »42
. ܘܥܓܠܬܐ. ܘܢܝܪܐ. ܘܟܠܒܗ ܕܓܢܒܪܐ. ܘܓܢܒܪܐ. ܘܥܝܘܬܐ. ܘܟܝܡܐ
ܗܠܝܢ. ܘܗܝܟܐܠ. ܘܛܝܪܐ. ܘܫܒܝܠ ܬܒܢܐ. ܘܡܣܐܬܐ. ܘܡܬܩܐܠ. ܘܟܠܝܐܠ
of the Royal Asiatic Society of Great Britain and Ireland 49 (New Series), Apr. 1917,
p. 245.
42
Trad. de KUGENER, « Un traité astronomique », 1907, p. 193.
69
État des sources
Exp. (f. 65v): « Fin du traité sur les oracles, les incantations, les fortunes et
les rencontres (conjonctions) »
̈
̈ ܘܓܕܐ
ܘܦܓܥܐ ܀ ̈ ܫܠܡ ܫܪܒܐ ܕܥܠ ̈ܩܨܡܐ
ܘܢܚܫܐ
43
KUGENER, « Un traité astronomique », 1907, p. 137-198.
44
NAU F., « Analyse du manuscrit syriaque de Paris n°378 de la Bibliothèque Nationale »,
ROC 27, 1929-1930, p. 411-421.
45
BRIQUEL-CHATONNET, Manuscrits syriaques, 1997, p. 72-73.
70
État des sources
Inc. : « Sous la terre il y a une mer d’eaux vives et sous l’eau, le feu, et sous
le feu, le vent. »
̈ ܕܚܝܐܐ ܘܠܬܚܬ ܡܢ
. ܡܝܐ ܢܘܪܐ ̈ ܠܬܚܬ ܡܢ ܐܪܥܐ ܝܡܐ ܐܝܬ ܿܗܘ
. ܘܠܬܚܬ ܡܢ ܢܘܪܐ ܪܘܚܐ
46
On retrouve également cette histoire dans le ms. Par. syr. 235, fol. 260v à 264v. Voir
l’édition et la traduction de ce texte dans KUGENER M. A., « Une autobiographie syriaque
de Denys l’Aréopagite », Oriens Christianus 7, 1907, p. 312 à 338.
71
État des sources
47
NAU, « Analyse du ms. Par. syr. 378 », 1929/30, p. 412-413.
48
MINGANA, Catalogue, 1933, p. 185-186.
72
État des sources
Tit. (f. 108v) : « Denys explique clairement dans le présent discours quelle
est la cause de l’éclipse solaire » ( = Chapitre II)
ܡܘܕܥ ܢܗܝܪܐܝܬ ܒܡܠܬܗ ܗܪܟܐ ܕܝܘܢܢܣܝܘܣ ܡܛܠ ܩܠܝܦܣܝܣ ܕܫܡܫܐ
ܿ
.ܕܡܢܐ ܗܝ ܕܥܠܬܗ
Inc. (f. 108v) : « Au temps de nos pères, par un commandement divin,
s’ouvrit l’un des magasins supérieurs qui envoya un vent supérieur »
ܡܬܦܬܚ ܿܚܕ ܡܢ ܿܗܠܝܢ ܐܘܨ̈ܪܐ ̈ܥܠܝܐ.ܿܒܙܒܢ ܐܒܢ ܒܦܘܩܕܢܐ ܐܠܗܝܐ
. ܕܡܫܡܫ ܠܪܘܚܐ ܿܗܝ ܥܠܝܬܐ
ܿ
49
KUGENER, « Un traité astronomique », 1907, p. 137-198.
73
État des sources
3. Études
50
FURLANI, « A cosmological tract », 1917, p. 245-272.
51
LEVI DELLA VIDA G., « Pseudo-Beroso Siriaco », RSO 3, 1910, p. 7-43.
74
État des sources
52
GÖTZE A., « Die Schatzhöhle. Ueberlieferung und Quellen » dans Sitzungsberichte der
Heidelberger Akademie der Wissenschaften 13 [Philosophisch-Historische Klasse], 1922,
fasc. 4, p. 46-47.
53
M. de Gaudillac publia une traduction française des Œuvres complètes du Pseudo-Denys
l’Aréopagite. Le traité astronomique et météorologique syriaque n’apparaît pas même en
bibliographie.
54
ROCQUES R., L’Univers dionysien : structure hiérarchique du monde selon le Pseudo-
Denys, Paris, Le Cerf, 1983.
55
SCHOONHEIM P. L., « Météorologiques. Tradition syriaque, arabe et latine » dans
R. Goulet (dir.), Dictionnaire des philosophes antiques, Supplément, Paris, CNRS, 2003,
p. 324-328.
56
Voir KUGENER, « Une autobiographie », 1907, p. 292-348.
75
État des sources
1. Les manuscrits
57
ASSEMANUS J. S., Bibliothecae apostolicae Vaticanae codicum manuscriptorum
Catalogus in tres partes distributus in quarum prima orientalies in altera graeci in tertia
latini italici aliorumque europaenorum idiomatum codices, Romae, Komarek, pars prima,
tomius tertius complectens reliquos codices chaldaicos sive syriacos, 1759, p. 503-505.
58
Il s’agit des chapitres XI et XII du texte publié dans LEVI DELLA VIDA, « Pseudo-
Beroso », 1910, p. 27-33.
76
État des sources
77
État des sources
ܿ
ܡܘܙܓܗ ܕܐܪܥܐ ܚܟܡܬܐ ܡܝܬܪܬܐ ܡܢ ܟܬܒܗ ܕܒܪܘܙܝ ܡܠܦܢܐ ܡܛܠ
. ܚܟܝܡܐ
Inc. : « Regarde, mon Fils Théon, ce que je te dis au sujet de la composition
de la terre. »
ܿ
. ܡܘܙܓܗ ܕܐܪܥܐ ܚܙܝ ܒܪܝ ܬܐܝܘܢ ܡܕܡ ܕܐܡܪ ܐܢܐ ܠܟ ܡܛܠ
Expl. (f. 91r) : « Fin. Nous avons recopié ce que nous avons pu car le livre
était vieux et en grande partie effacé »
̄
ܐܝܬܘ ܗܘܐ ܘܐܒܕ ܫܠܡ ܘܗܠܝܢ ܕܐܫܟܚܢܢ ܟܬܒܢ ܡܛܠ ܕܟܬܒܐ ܥܬܝܩܐ
ܡܢܗ ܣܓܝ ܀
78
État des sources
Vat. sir. 555, le texte est attribué à Rufin, il est plus long et, selon G. Levi
Della Vida65, mieux ordonné.
Le manuscrit Vat. sir. 555, composé en 1501, a été très brièvement
décrit par A. Van Lantschoot en 1965 dans son Inventaire des manuscrits
syriaques des fonds Vatican66. Avec l’aimable autorisation du directeur de la
Bibliothèque apostolique vaticane, nous avons pu consulter ce manuscrit et
produire une notice plus détaillée : c’est un petit recueil de textes consacrés
aux sciences naturelles (astronomie, médecine, zoologie) écrit en serṭo. La
fin est mutilée. Le manuscrit, en papier brun, est de format 210 x 75 mm et
comporte 64 feuillets. La reliure a disparu (les feuillets, sommairement
reliés, sont désormais contenus dans une pochette cartonnée avec fermeture
à rubans). L’écriture en serto se répartit sur 60 x 180 mm à raison de 24
lignes par page. L’encre brune y alterne avec une encre rouge réservée aux
titres. Le copiste dit avoir réalisé cette copie l’an 1812 des Grecs (fol. 64r).
Les numéros de feuillets ont été tamponnés récemment en chiffres arabes67.
La numérotation dans la marge supérieure, en syriaque, atteste d’un état plus
ancien du manuscrit : il manque par exemple 13 feuillets entre le f. 15 et le
f. 16. Du coup, la numérotation imprimée se poursuit de 15 à 16 alors que la
numérotation syriaque passe de 15 à 29. Acéphale68 et tronqué à la fin, le
manuscrit Vat. Sir 555 contient actuellement sept cahiers, dont les trois
premiers présentent une organisation étrange69. Les cahiers 4, 5 et 6, en
revanche, sont des quinions complets. Le cahier final, ou cahier 7 est
incomplet et est suivi de feuillets rajoutés (3 ou 4). Deux feuillets sont
mutilés (f. 2 et 52 ) et le bas extérieur des premiers feuillets n’est pas lisible.
La plupart des textes de ce manuscrit sont encore inédits. Le traité qui
correspond à celui du Ps.-Bérose du Vat. sir. 217, f. 84v-91r, se trouve, dans
65
Voir LEVI DELLA VIDA, « La Dottrina », 1951, p. 481.
66
VAN LANTSCHOOT A., Inventaire des manuscrits syriaques des fonds Vatican (490-631),
Barberini oriental et Neofiti, Città del Vaticano, BAV, 1965, [Studi e Testi 243], p. 74-75.
Une première description sommaire de ce manuscrit apparaissait déjà dans VAN
LANTSCHOOT A., « Fragments syriaques du Physiologus », Le Muséon 72, 1959, p. 37.
67
La numérotation récente imprimée passe du f. 33 au f. 35 (elle oublie le f. 34) alors que la
numérotation syriaque se suit (en passant de 46 à 47).
68
La première signature de cahier apparaît au f. 10v pour indiquer la fin du second cahier et
est suivi par le gomal annonciateur au f. 11r du 3e cahier. Le début du manuscrit manque
donc.
69
Ces trois premiers cahiers se présentent actuellement de cette manière : cahier 1 (signé )ܒ
(4/6) : f. 2-10 ; cahier 2 (signé ( )ܓ3/2) : f. 11-15 ; cahier 3 (signé ( )ܕ2/5) : f. 16-22. Les
autres cahiers sont des quinions réguliers.
79
État des sources
le Vat. sir. 555, aux feuillets 59r à 62v. Comme dans le Vat. sir. 217, il est
adressé au disciple Théon :
Des. (f. 62v) : « […] durant cette nuit-là, la lune s’obscurcit en vérité
complètement tant qu’elle est hors de portée du soleil. Et ensuite elle
pousse son disque. Mais si le sommet oriental est pointu et que celui
de droite est obscur, même si c’est l’hiver, l’air sera chaud, et jusqu’à
la nouvelle lune, la terre ne recevra pas de pluie. »
ܿ ܟܠܗ ܿܗܘ ܥܕܢܐ. ܒܗܘ ܠܠܝܐ ܿܚܫܟ ܣܗܪܐ ܒܫܪܪܐ
ܡܢ ܕܚܙܝܗܝ. ܕܗܘܐ ܿ
Le texte conservé dans le Vat. sir. 217 aux f. 84v à 91r se retrouve
intégralement dans la copie du Vat. sir. 555, à l’exception d’un passage (que
l’on ne retrouve donc que dans le Vat. sir. 217 au f. 62r)70.
70
ܘܢܬܟܐܠ ܐܦ ܫܡܫܐ ܕܐܠ ܢܥܒܪ ܐܠܘ ܓܝܪ ܦܫܝܛ
Voici ces lignes inédites : «
ܩܘܡܬܐ ܗܘܐ ܗܕܐ ܿܗܘܝܐ ܗܘܬ ܀ ܒܗܠܝܢ ܓܝܪ ܡܝܐ ܕܐܝܬ ܠܬܚܬ ܡܢ ܐܪܥܐ
̈
̈ . ܚܡܝܡܐ
ܡܝܐ ܓܝܪ ̈ ܠܝܬ ܒܗܘܢ ̈ܪܚܫܐ ܡܛܠ ܕܒܙܒܢ ܩܪܝ̈ܪܐ ܐܝܬܝܗܘܢ ܘܒܙܒܢ
ܘܥܐܠܝܢ ܠܝܡܐ ܡܠܝܚܘܬܗ ܕܝܡܐ ̈
ܿ ܕܡܒܘܥܐ ܚܠܝܢ ܘܒܣܝܡܝܢ ܕܢܗܪܘܬܐ ܐܦ
ܿ ̈ ̈ ̈
ܐܟܐܠ ܠܗܘܢ ܠܗܠܝܢ ܡܝܐ ܒܣܝܡܐ ܟܠܗܘܢ ܓܝܪ ܝܡܡܐ ܒܐܘܩܝܢܘܣ ܪܒܐ ܗܘ ܿ
ܒܗܘ ܝܡܐܿ ܠܟܠܗ ܐܪܥܐ ܿܫ ̈ܕܝܢ ܘܗܘ ܐܘܩܝܐܢܘܣ ܿܫܕܐ ܠܗܘܢ ܠܒܪ
ܿ ܿ ܕܚܕܪ
ܠܗ ܿ
80
État des sources
Le ms. Vat. sir. 555 insère ce que nous appelons le Traité sur la
composition de la terre dans un traité plus long comprenant notamment plus
de dix feuillets de texte avant le passage sur la composition de la terre. Le
traité long, qui commence au f. 46r, attribue d’ailleurs la totalité du texte
non plus à Bérose, mais à un certain Rufin :
Tit. (f. 46r): « Discours d’un philosophe appelé Rufin à son disciple Théon »
̈ ܬܘܒ ܡܡܠܐܠ ܕܐܢܫ ܡܢ
ܦܝܠܘܣܘܦܐ ܕܫܡܗ ܪܘܦܝܢܘܣ ܕܠܘܬ ܬܠܡܝܕܗ
ܬܐܝܘܢ ܀
Inc. (f. 46r) : « Il convient à l’homme qui est sage d’être formé dans toutes
les choses de son temps, avec et contre son temps (?) et de ne pas
s’opposer aux choses de son temps, mais d’être patient, à la manière
d’un homme sage. »
ܕܥܡ ܟܠ ܡܕܡ ܒܙܒܢܗ ܘܥܡ ܙܒܢܗ ܘܠܘܩܒܠ. ܠܒܪܢܫܐ ܕ ܿܚܟܝܡ.ܿܙܕܩ ܠܗ ܗܟܝܠ
ܘܠܘܩܒܠ ܡܕܡ ܒܙܒܢܗ ܐܠ ܢܗܘܐ ܿܩܐܡ ܐܐܠ ܢܓܪ ܪܘܚܗ. ܙܒܢܗ ܡܬܕܒܪ
.ܐܝܟ ܓܒܪܐ ܚܟܝܡܐ
ܫܗܝܐ ܘܦܗܝܐ ܕܠܒܪ ܡܢ ܟܠܗ ܥܠܡܐ ܫܡܫܐ ܕܝܢ ܒܐܘܩܝܢܘܣ ܝܡܐ ܪܒܐ ܿܥܡܕ
ܕܢܚܬ ܫܡܫܐ ܠܝܡܐ ܿ ܦܝܗ ܕܐܪܥܐ ܐܝܬܘܗܝ ܘܡܚܕܐ ̈
ܿ ܕܒܣܘ ܿ
ܘܢܚܬ ܡܛܠ
ܘܢܚܬ ܘܥܐܠ ܿ ܘܕܚܝܐܠ ܘܗܟܢ ܿܥܡܕ
̈ ̈
ܘܫܝܐ ܕܐܘܩܝܐܢܘܣ ܪܒܐ ܿܝܗܒ ̈ܩܐܠ
ܕܗܝ ܐܘܪܚܐ ܕܐܚܝܕ ܗܘܐܿ ܬܪܝܨܐܝܬ ܠܬܚܬ ܡܢ ܐܪܥܐ ܐܝܟ ܿܗܝ ܡܪܕܝܬܐ
̈
ܡܛܥܝܢܐ » ܠܬܚܬ ܓܝܪ ܡܢ ܐܪܥܐ ܐܝܬ ܠܗ ܬ̈ܪܥܐ ܕܢܥܒܪ ܒܗܘܢ
81
État des sources
3. Études
82
État des sources
76
LEVI DELLA VIDA, Pitagora, Bardesane, 1989.
83
État des sources
Cette lettre, attestée dans le seul ms. Vat. sir. 516 (f. 26r-31r), met en
scène un certain Basile exposant à un « ami de l’enseignement »77 la théorie
sur la sphéricité de la terre ainsi que la durée de révolution des sept astres
errants. Le contenu de cette lettre est en accord avec celui de la citation de
Bardesane (vu plus haut) faite par Sévère Sebokht, mais le lexique employé
diffère quelque peu.
77
Expression que l’on retrouve couramment dans les autres textes astronomiques syriaques
et notamment chez Sévère Sebokht.
78
VAN LANTSCHOOT, Inventaire des manuscrits, 1965, p. 45-46.
79
Les neufs premiers quaternions constituent la première unité codicologique qui comprend
donc les feuillets 1 à 72.
80
Selon Van Lantschoot, il s’agit de deux mains différentes. Voir VAN LANTSCHOOT,
Inventaire des manuscrits, 1965, p. 45.
84
État des sources
85
État des sources
2. Étude
86
État des sources
Le Traité sur la cause des éclipses de lune se trouve dans le Paris BnF
syr. 346 aux feuillets 51v à 54r et se poursuit normalement aux feuillets 55v
à 60r. Il se situe après le Traité sur l’astrolabe de Sévère Sebokht et précède
un chapitre anonyme (f. 60r-61v)86 intitulé Sur la cause pour laquelle les
cornes de la lune sont droites ou obliques.
Tit. (f. 51v) : « Chapitre suivant87 : quelle est la cause de l’éclipse de lune ?
Pour quelle raison s’obscurcit-elle parfois complètement et parfois de
83
Voir à ce propos notre Partie 3, section II, 2. b.
84
Ce mot serait à rapprocher de l’assyrien atalû qui signifie « éclipse ». Il est rendu par le
terme « dragon » par F. Nau. Sur l’origine et le développement de la théorie astrologique du
« dragon » à travers la littérature syriaque, voir l’article de FURLANI, « Tre trattati
astrologici », 1947, p. 569-606.
85
Voir une description dans NAU, « La cosmographie », 1910, p. 229-230.
86
Cet anonyme cite Jacques d’Édesse et Sévère Sebokht.
87
Le scribe a écrit au dessus du texte, dans une écriture plus petite : « Nous écrivons ces
chapitres sur le soleil et la lune à partir d’un autre manuscrit ». Dans la marge de gauche, la
même main a écrit de façon verticale : « à partir de là, il manque le chapitre suivant » ; dans
la marge de droite, la même main a écrit de façon verticale : « tout comme nous avons écrit
87
État des sources
Inc. (f. 51v) : « Pour ce faire, nous traiterons, dans cette section, de l’éclipse
lunaire. »
Des. (f. 59v) : « Nous achevons ici notre propos en citant le prophète de
Dieu, sage entre tous devant le créateur de toute chose admirable :
« Comme tes œuvres sont grandes, Seigneur, et tes desseins profonds !
Fou l’homme qui ne le sait pas et sot celui qui ne l’a pas compris ».
ܘܚܟܝܡ ܒܟܠ ܠܘܬ ܿ
ܿ ܟܕ ܥܡ ܢܒܝܐ ܐܠܗܝܐ. ܢܢܝܚܝܗ ܠܡܠܬܢ ܚܢܢ ܕܝܢ ܗܪܟܐ
݃ . ܕܡܐ ܪܘ̈ܪܒܝܢ ̈ܥ ܿܒܕܝܟ ܡܪܝܐ
ܘܛܒ ܿ ܐܡܪܝܢܢ ܆
ܿ ܿܥܒܘܕܐ ܕܟܠ ܒܕܘܡܪܐ
ܿ ܿ . ܓܒܪܐ ݃ܫܛܝܐ ܐܠ ܿܝܕܥ. ܡܚܫܒܬܟ ̈
̈ ܥܡܝܩܢ
ܡܣܬܟܠ ܘܣܟܐܠ ܐܠ
. ܒܗܕܐ
Exp. (f. 59v-60r) : « Fin du Traité sur la cause de l’éclipse des astres et
qu’il n’y a pas d’Atalya et d’où vient l’éclairement de la lune ; fait par
le saint évêque Sévère dit Sebokht le nisibéen » (sic)
ܘܕܠܝܬܘܗܝ.ܫܠܡ ܡܐܡܪܐ ܕܥܠ ܕܐܝܕܐ ܗܝ ܥܠܬܐ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܕܢܗܝ̈ܪܐ
ܕܥܒܝܕ ܠܚܣܝܐ ܐܦܝܣܩܘܦܐ. ܘܕܡܢ ܐܝܟܐ ܡܬܢܗܪܐ ܣܗܪܐ.ܐܬܠܝܐ
.ܣܐܘܪܐ ܿܗܘ ܕܡܬܩܪܐ ܣܒܘܟܬ ܢܨܝܒܢܐ
ces propos qu’a tenus Sévère Sebokht dans les sections mentionnées »). En l’occurrence,
les sections mentionnées dans le texte sont les sections 20 et 300. Ces assertions du copiste
nous apparaissent confuses, car si effectivement le manuscrit comprend un chapitre 20
attribué à Sévère Sebokht, il s’agit bien d’un chapitre ( ) ܩܦܐܠܘܢet non d’une section
() ܣܕܪܐ. De plus, la lettre de Sévère, à laquelle le copiste renvoie, ne traite absolument pas
« en long et en large des étoiles » comme le dit l’auteur du Traité sur la cause des éclipses
de lune (en parlant de la fameuse section 20), mais du calcul de la position des nœuds
ascendant et descendant.
88
État des sources
2. Édition et traduction
3. Études
Le Traité sur la cause des éclipses de lune que nous avons édité et
traduit d’après le ms. Paris BnF syr. 346 n’est vraisemblablement pas de
Sévère Sebokht. Des doutes quant à cette attribution avaient déjà été émis
88
Voir à ce propos notre Partie 3, section II, 2. b.
89
État des sources
89
NAU, « La cosmographie », 1910, p. 229 (note 2 : « Une note marginale porte : ܗܠܝܢ
. ܩܦܐܠ ܡܢ ܢܘܣܟܐ ܐܚܪܢܐ ܟܬܒܢܢ ܕܥܠ ܫܡܫܐ ܘܣܗܪܐ ̈ . Nous avons tiré ces chapitres d’un
autre traité sur le soleil et la lune. Le manuscrit est l’œuvre d’un compilateur qui emprunte
à des sources diverses, comme nous le verrons »).
90
TAKAHASHI, « The Mathematical Sciences », 2011, p. 480 (note 11: « The attribution of
this piece to Severus requires further study, since, although it is attributed at its end to
Severus, a marginal note ascribes the second chapter (on the lunar eclipse) to George of the
Arabs ».). En réalité, la note marginale indique seulement « Georges », et cette indication
n’apparaît qu’aux feuillets 54v-55r qui, comme on l’a vu, ont été vraisemblablement
remplis après coup par le copiste.
91
Voir NAU, « Notes d’astronomie », 1910, p. 219- 224.
92
NAU, « La cosmographie », 1910, p. 227.
90
État des sources
VI. Extrait d’un Chapitre sur la cause des éclipses solaires, anonyme
(Paris BnF syr. 346, f. 54v-55r)
Tit. (f. 54v) : « Chapitre sur la cause de l’éclipse du soleil ; pour quelle
raison se voile-t-il parfois complètement et parfois de façon partielle ?
Pour quelle raison se voile-t-il parfois par l’ouest exactement, parfois
par le sud-ouest, et parfois par le nord-ouest ? »
ܿ
ܥܠܗܝ ܕܐܝܕܐ ܗܝ ܥܠܬܐ ܕܐܩܠܝܦܣܝܣ ܕܫܡܫܐ ܘܡܛܠܡܢܐ ܒܙܒܢ ܩܦܐܠܘܢ
ܘܡܛܠܡܢܐ ܐܝܬ ܐܡܬܝ ܕܡܢ ܡܥܪܒܐ. ܘܒܙܒܢ ܡܢܬܐ ܡܢܗ. ܟܠܗ ܡܬܚܦܐ
ܘܐܝܬ ܐܡܬܝ ܕܡܢ. ܬܪܝܨܐܝܬ ܡܬܚܦܐܘܐܝܬ ܐܡܬܝ ܕܡܢ ܡܥܪܒ ܬܝܡܢ
. ܡܥܪܒ ܓܪܒܝ
Inc. (f. 54v) : « Et ils ont dit : « dans la section 20, nous avons illustré et
démontré largement quelle était la cause véritable des éclipses de
soleil et de lune et qu’il est faux <de dire> qu’Atalya en est la cause,
comme l’ont dit certains. Ainsi nous voulons à présent faire le point et
ajouter des éléments d’illustration spécifique au sujet de l’éclipse
solaire, comme nous l’avons fait au sujet des éclipses de lune. »
ܿ
ܐܬܝܗ ܥܠܬܐ ܕܐܝܕܐ. ܘܐܡܪܝܢ ܕܒܣܕܪܐ ܕܟܦ ܪܫܡܢܢ ܘܚܘܝܢܢ ܦܬܝܐܝܬ
ܿ ܘܕܠܘ ܡܢ. ܡܪܐܢܝܬܐ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܕܫܡܫܐ ܘܣܗܪܐ
ܥܠܬ ܐܬܠܝܐ ܿܗܘܝܐ
̈
ܬܘܒ ܿܫܘܕܥܢܢ ܬܢܢ ܕܝܢ ܡܢܬܐܝܬ ܘܕܝܠܢܐܝܬ. ܐܢܫܝܢ ܐܝܟ ܕܐܡܪܝܢ
91
État des sources
Des. (f. 55r) : « Aussi au sujet de ces nœuds qu’on appelle ascendant et
descendant, avons-nous offert une illustration dans la section 20 au
sujet de leur déplacement de signe en signe ou disons de <leur>
révolution sur toute la couronne des signes du zodiaque. Fin. »
̈ ܬܘܒ ܕܝܢ ܘܥܠ ܗܠܝܢ
ܢܘܩܕܬܐ ܕܡܬܩ̈ܪܝܢ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܒܗ
ܕܩ ̄ܦ ܪܫܡܢܢ ܐܝܟܢܐ ܡܬܐܡܪ ܥܠܝܗܝܢ ܫܘܢܝܐ ܆ ܡܢ ܡܠܘܫܐ
̄ ܒܣܕܪܐ
̈ ܠܡܠܘܫܐ ܐܘܟܝܬ ܟܪܘܟܝܐ ܕܒܟܠܗ ܟܠܝܐܠ
ܕܡܠܘܫܐ ܫܠܡ
92
État des sources
93
Sergius de Reš‘ayna , connu pour avoir traduit et commenté des
e
traités de Galien et d’Aristote au VI siècle, a également manifesté un
sérieux intérêt pour les sciences mathématiques94. Deux traités de cet auteur,
relatif aux astres, nous sont parvenus : une traduction du traité pseudo-
aristotélicien Περὶ κόσμου ainsi qu’un Traité sur l’influence de la lune
directement rédigé en syriaque et inspiré du Περὶ κρισίμων ἡμερῶν de
e
Galien. Ces textes se trouvent dans un manuscrit du VII siècle : le BL Add.
14 658. Il faut ajouter à cette liste une traduction du Commentaire aux
Épidémies VI d’Hippocrate de Gésius (Ve siècle) tout récemment identifié
par Gregory Kessel95 et qui contient des passages relatifs à l’astronomie.
1. Les manuscrits
a. BL Add. 14 658 [ancien cod. syr. 987] (f. 107v-122r) (VIIe s.)
La British Library possède sous la cote BL Add. 14 658 une pièce fort
e
rare et très précieuse qui nous viendrait tout droit du VII siècle. E. Renan a
93
Pour une étude d’ensemble sur l’activité de Sergius de Reš‘ayna voir BAUMSTARK,
« Lucubrationes », 1894, p. 358-384 et BAUMSTARK, Geschichte, 1922, p.167-169. On
tiendra également compte des remarques faites par H. Hugonnard-Roche à propos du
corpus de Sergius de Reš‘ayna dans HUGONNARD-ROCHE, « Aux origines de l’exégèse
orientale », 1989, p. 1-17 et dans ID., « Notes sur Sergius », 1997, p. 121-144.
94
Voir son propre témoignage dans l’épitomé qui précède sa traduction du Traité sur les
causes du tout d’Alexandre d’Aphrodise d’après FIORI E., « L’épitomé syriaque du Traité
sur les causes du tout d’Alexandre d’Aphrodise attribué à Serge de Reš‘ayna », Le Muséon
123, 2010, p. 145 et KING D., « Alexander of Aphrodisias’ On the Principles of the
Universe in a Syriac Adaptation », Le Muséon 123, 2010, p. 166.
95
KESSEL G., « The Syriac Epidemics (MS Damascus Syr. Orth. Patr. 12/25) and its
Relation to the Commentary of Galen », conférence présentée à l’occasion du colloque
intitulé ‘Epidemics in Context: Hippocrates, Galen and Hunayn between East and West’ au
Warburg Institute qui s’est tenu le 12 et le 13 Novembre 2010. Cette identification remet en
cause celle proposée précédemment par Rainer Degen dans DEGEN R., « Galen im
Syrischen: eine Übersicht über die syrische Überlieferung der Werke Galens » in NUTTON
V. (ed.), Galen : Problems and Prospects, London, Wellcome Intitute for the history of
Medecine, 1981, p. 151.
93
État des sources
fait connaître ce manuscrit, au moyen d’une longue notice, dès 1852 96.
W. Wright en donne également une notice détaillée dans le troisième
volume de son catalogue97. C’est un recueil de textes philosophiques
profanes (à l’exception d’une apologie du christianisme due à un certain
« Ambros, prince des Grecs »98, aux feuillets 161r à 163r, et d’ un
« Discours du philosophe Méliton adressé à Antonin César pour lui faire
connaître Dieu et la voie de la vérité » 99 aux feuillets 176r-181v ). Le
manuscrit est en parchemin de format 286 x 184 mm et se compose de 188
e
feuillets. L’écriture en esṭrangelo claire et régulière (estimée du VII siècle)
se répartit sur deux colonnes par page à raison de 37 lignes environ par
colonne. La présence de signatures nous permet de voir que le premier
cahier est manquant. Les trois derniers sont dans un très mauvais état. Le
manuscrit devait présenter 22 cahiers à l’origine. La date exacte et le lieu de
copie nous échappent. Il est difficile de savoir qui a pu commanditer un tel
manuscrit : assurément une personne ou une communauté de langue
syriaque versée dans les sciences profanes. W. Wright pensait que la plupart
des textes contenus dans ce manuscrit étaient dus à Sergius de Reš‘ayna.
Mais son nom n’est en fait mentionné que dans les textes de sa propre
composition, les traductions ne lui sont pas explicitement attribuées100. Les
cent premiers feuillets qui restent sont consacrés à la logique ; les trente
derniers composent une sorte de recueil de sentences philosophiques ; entre
ces deux ensembles on trouve, sur cinquante feuillets :
96
RENAN E., « Lettre à M. Reinaud sur quelques manuscrits syriaques du Musée
britannique, contenant des traductions d’auteurs grecs profanes et des traités
philosophiques », JA 19 (sér. 4), 1852, p. 293-324 ; voir aussi une brève notice du même
auteur dans De philosophia peripatetica apud Syros. Commentationem historicam, Paris,
A. Durand, 1852, p. 25-26.
97
WRIGHT, Catalogue, 1872, p. 1154-1160.
98
RENAN, « Lettre à M. Reinaud », 1852, p. 302 décrit ce texte comme une « apologie
chrétienne, remplie de controverses contre les dieux du paganisme, à la manière de Tatien
et d’Hermias ».
99
D’après RENAN, « Lettre à M. Reinaud », 1852, p. 305-306 : « Un fragment de 22
colonnes, contenant tout le début de l’apologie de Méliton, évêque de Sardes, adressée à
Marc-Aurèle, après la mort de Lucius Vérus, vers l’an 175. On ne possédait de cet
important ouvrage que de très courts fragments, conservés par Eusèbe ».
100
H. Hugonnard-Roche a démontré notamment que la traduction des Catégories d’Aristote
contenue dans ce manuscrit n’était pas de Sergius (cf. HUGONNARD-ROCHE H., « Sur les
versions syriaques des Catégories d’Aristote », JA 275, 1987, p. 205-222) ; pour les
problèmes d’attributions abusives faites à Sergius de Reš‘ayna, voir aussi HUGONNARD-
ROCHE, « Aux origines de l’exégèse orientale », 1989, p. 1-5.
94
État des sources
Inc. (f. 107v) : « La lettre que je t’ai envoyée, mon Cher, est celle qu’a
écrite le philosophe Aristote au roi Alexandre au sujet de la
connaissance des étants »
ܐܓܪܬܐ ܕܫܕܪܬ ܠܝ ܓܒܝܘܬܟ ܐܝܕܐ ܕܥܒܝܕܐ ܐܠܪܝܣܛܘܛܠܝܣ
̈ ܦܝܠܣܘܦܐ ܇ ܠܘܬ ܐܠܟܣܢܕܪܘܣ ܿܡܠܟܐ ܥܠ ܐܝܕܥܬܐ
ܕܗܘܝܐ ܆
Des. (f. 122r) : « Platon a dit : Dieu, suivant l’antique opinion, étant le
commencement, le milieu et la fin des êtres, <les> conduit en ligne
droite et les fait avancer de façon conforme à la nature ; toujours le
suit la justice qui se venge des manquements à la loi divine ; et
quiconque veut être meilleur et bienheureux doit suivre étroitement la
95
État des sources
101
Le texte s’achève donc avec une citation de Platon (Lois IV, 715e à 716a et V, 730b),
comme dans la version grecque éditée et traduite par Lorimer (cf. LORIMER W. L. (éd.),
Aristotelis qui fertur libellus De Mundo. Accedit Capitum V, VI, VII interpretatio syriaca
ab Eduardo König Bonnensi Germanice versa, Paris, Les Belles Lettres, 1933, p. 101-103).
Nous avons fait en sorte, autant que faire se peut, de faire correspondre notre traduction du
syriaque avec la traduction de Tricot réalisée à partir du grec (cf. TRICOT J. (trad.) , Traité
du Ciel suivi du Traité pseudo-aristotélicien du monde / traduction et notes [pour les deux
textes] par J. Tricot, Paris, Vrin, 1949, p. 204).
102
LORIMER W. L., The text tradition of Pseudo-Aristotle « De Mundo » together with an
appendix containing the text of the medieval Latin versions, Oxford, Milford H., 1924,
p. 24, note 2.
96
État des sources
3. Traductions
103
SMITH LEWIS A., Catalogue of the syriac manuscripts in the convent of S. Catherine on
Mount Sinai, London, C.J. Clay and Son, 1894, p. 17. Voir également l’appendice p. 127.
104
LAGARDE P., Analecta syriaca, Leipzig, Teubner, 1858 (voir plus commodément la
réimpression d’Osnabrück, O. Zeller, 19672 ), p. 134-158.
105
RYSSEL H. V., Über den textkritischen Werth der syrischen Übersetzungen griechischer
Klassiker, Leipzig, Fernau, 1881, vol. 2.
97
État des sources
4. Études
106
KÖNIG E., « Capitum V, VI, VII interpretatio syriaca germanice », in LORIMER,
Aristotelis, 1933, p. 105-118.
107
RAVEN W., « De Mundo : Tradition syriaque et arabe », in GOULET R. (dir.),
Dictionnaire des philosophes antiques, Supplément, Paris, 2003, p. 481-483.
108
On trouvera toutes les références nécessaires à ce sujet dans LORIMER, The text tradition
of Ps.-Aristotle, 1924 repris dans l’introduction de l’édition du même auteur : LORIMER,
Aristotelis, 1933. Signalons également la traduction française de TRICOT J., Traité du Ciel
suivi du Traité pseudo-aristotélicien du monde / traduction et notes [pour les deux textes]
par J. Tricot, Paris, Vrin, 1949.
109
LORIMER, Aristotelis, 1933. Mais ce travail a été critiqué par RAVEN, « De Mundo »,
2003, p. 481 pour qui « Lorimer n’a pas toujours compris le texte de Ryssel et la traduction
de König est pleine de fautes, ce qui dévalorise l’apparat critique en ce qui concerne les
variantes syriaques ».
110
Voir aussi LORIMER, The text tradition of Ps.-Aristotle, 1924, p. 15-28.
111
LORIMER, The text tradition of Ps.-Aristotle, 1924, p. 18.
98
État des sources
Le traité Sur l’action de la lune est le second texte, relatif aux astres,
conservé de Sergius de Reš‘ayna. Il est, à notre connaissance, contenu dans
un seul manuscrit. Édité pour la première fois en 1870, il est resté jusqu’à
présent sans traduction. Notre lecteur sera donc bien content de savoir qu’il
pourra enfin accéder à ce texte dont nous présentons une traduction
française dans la deuxième partie de cette thèse (texte 2). Le traité se
présente comme une explication de la théorie « difficile » présente dans un
des traités de Galien relatif aux « jours critiques » (le Περὶ κρισίμων
̈
ἡμερῶν) du point de vue des astronomes ( ܕܐܣܛܪܘܢܡܘ ) ܐܝܟ ܬܪܥܝܬܐ.
112
Voir notamment HUGONNARD-ROCHE, « Notes sur Sergius », 1997, p. 126.
113
RAVEN, « De Mundo », 2003, p. 481-483.
114
Il s’agit des manuscrits suivants : le ms. Istanbul, Fātiḥ 5323, f. 86r-108r ; le
ms. Istanbul, Aya Sofia 4260, f. 97v-120r ; le ms. Princeton 2989, Yahuda 308, f. 293v-
303v et le ms. Istanbul, Köprülü 1608, f. 182v-189v. Tous ces manuscrits ont été
découverts et décrits entre 1935 et 1965. Les trois versions arabes ont été éditées et l’une
d’entre elle a fait l’objet d’une traduction en anglais grâce aux soins de D. A. Brafman
( BRAFMAN D. A., The Arabic “De Mundo”: An edition with translation and commentary,
PhD Duke University, Durham NC, 1985).
99
État des sources
e
Ce texte est conservé dans le BL Add. 14 658 du VII siècle aux
115
feuillets 141r à 149v . Il s’agit du douzième texte de ce manuscrit, inséré
entre deux autres attribués à l’école bardesanite : Le Livre des lois des pays
et le Nom des signes du zodiaque. Le texte est introduit de la manière
suivante : « Traité du médecin chef Sergius dédié à Théodore sur l’action de
la lune ». Il est donc attribué sans équivoque à Sergius de Reš‘ayna.
L’existence du Traité sur l’action de la lune a été révélée pour la
première fois par E. Renan116, qui le présente comme un résumé du
troisième livre de Galien Περὶ κρισίμων ἡμερῶν et en traduit les premières
lignes de la préface en latin. Dans la notice qu’il consacre au ms.
BL Add. 14 658, W. Wright le présente, quant à lui, comme une
« illustration »117 du traité de Galien, ce qui n’est pas le cas, comme
l’explique lui-même Sergius dans sa préface118.
115
Voir notice de WRIGHT, Catalogue, 1872, p. 1158.
116
RENAN, De philosophia peripatetica apud Syros, 1852, p. 26 : « E primis lineis apparet
hoc opus epitomen esse libri tertii Galeni Περὶ κρισίμων ἡμερῶν ». Voir aussi la traduction
française de ces lignes dans RENAN, « Lettre à M. Reinaud », 1852, p. 321-322.
117
WRIGHT, Catalogue, 1872, p. 1158 : « This tract is explanatory and illustrative of the
treatise of Galen Περὶ κρισίμων ἡμερῶν…».
118
Cf. Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 1.
119
Gal., De diebus decretoriis, lib. III in KÜHN C.G. (éd.) 1825. Voir aussi Georges des
Arabes in RYSSEL (éd.) 1893 : ܒܚܘܪܐ ̈ ̈
ܕܐܢܫܝܢ ܩܪܝܢ ܠܗܘܢ ܝܘܡܬܐ ܐܝܬܝܗܘܢ ܿܗܢܘܢ
̈ ̄ ܗܠܝܢ.
ܚ
100
État des sources
ܘܢܣܒ ܡܢܗ ܚܝܐܠ ܡܕܡ. ܿܗܘ ܡܐ ܕܟܕ ܿܩܪܐ ܠܗ ܐܢܫ ܡܫܟܚ ܕܢܬܗܢܐ
. ܕܗܠܝܢ ܕܡܢ ܿܗܘ ܐܬܐܡ̈ܪܝ. ܕܡܫܒܠ ܠܗ ܠܘܬ ܝܕܥܬܐ
Exp. (f. 149r) : « Fin du traité rédigé par le prêtre et grand médecin Sergius.
Voilà ce qu’on peut savoir de la pensée des astrologues fondée sur le
mouvement des étoiles. »
ܥܠ ܿܗܝ ܕܐܝܟܢܐ. ܫܠܡ ܡܐܡܪܐ ܕܥܒܝܕ ܠܣܪܓܝܣ ܩܫܝܫܐ ܘܐܪܟܐܛܪܘܣ
̈ ܙܘܥܐ
܀. ܕܟܘܟܒܐ ̈ ܢܕܥ ܐܢܫ ܡܢܐ ܡܬܪܥܝܢ ܐܣܛ̈ܪܘܠܘܓܐ ܒܝܕ
120
SACHAU, Inedita syriaca, 1870, p. 101-124.
101
État des sources
3. Études
Dans ces conditions, nous pensons qu’il serait juste de classer cette
production originale de Sergius de Reš‘ayna dans le corpus des textes
astronomiques syriaques, même s’il faut admettre que la matière
astronomique s’y trouve éparpillée dans un amas de considérations
astrologiques.
En ce qui concerne la dédicace de ce texte, faite à un certain
Théodore, E. Renan puis E. Sachau avaient supposé qu’il s’agissait de
121
SACHAU, Inedita syriaca, 1870, Introduction, p. VIII.
102
État des sources
122
RENAN, De philosophia peripatetica apud Syros, 1852, p. 29 et SACHAU, Inedita syriaca,
1870, p. VIII.
123
HUGONNARD-ROCHE, « Notes sur Sergius », 1997, voir note 13, p. 124.
124
NAU F., « La cosmographie du VIIe s. chez les Syriens », ROC 15, 1910, p. 225.
125
HUGONNARD-ROCHE, « Notes sur Sergius », 1997, p. 123-124. A l’occasion de cet
article, l’auteur indique que le Traité sur l’action de la lune figure dans une liste attribuée à
Ḥunayn b. Isḥāq (voir Ḥunayn b. Isḥāq, Über die syrischen und arabischen Galen-
Übersetzungen, hrsg. Bergsträsser G., [Abhandlungen für die Kunde des Morgenlandes 17,
2], Leipzig, 1925. Voir aussi HUGONNARD-ROCHE, « Matematica e astronomia », 2001,
p. 36 et ID., « Textes philosophiques et scientifiques », 2005, p. 413.
126
Voir BROCK, A Brief Outline of Syriac, 1997, p. 201-202. S. P. Brock a publié une
traduction du prologue dans ce livre (D’après Tannous p. 116).
127
WENRICH J. G., De Auctorum graecorum versionibus et commentariis syriacis, arabicis,
armeniacis, persicisque. Commentatio quam proposita per regiam scientarum societatem
quae Gottingae floret questione, Lipsiae, Vogelii G., 1842, p. 244. Etant donné que cet
ouvrage de Wenrich est difficile à consulter, nous retranscrivons ici son propos : “ De
diebus criticis, sive decretoriis Περὶ κρισίμων ἡμερῶν, libros III الجحر ان ثالث كتاب أيام
ٯقاالتArabicos fecit Honainus. Exempla hujus versionis habentur in bibliotheca Escuriale
cod. 793 (Casirii biblioth. Arab. I. c.) ; nec non in bibliothec. Medic. Cod. 235 (Biblioth.
Medic. Cod. mss, orr. Catalog., p.361).”
128
Cf. STEINSCHNEIDER M., « XIV. Die griechischen Aerzte in arabischen Uebersetzungen.
Kritische Bibliographie » (§. 15, 14), Archiv für pathologische Anatomie und Physiologie
und für klinische Medizin 124, Folge 12, Bd. 4, p. 282. Les références apportées par
M. Steinschneider ne sont malheureusement pas plus précises que cela, ni en ce qui
concerne la traduction arabe, ni en ce qui concerne les versions latines et en hébreu : il
renvoie à un autre ouvrage, plus ancien, que nous n’avons pas réussi à nous procurer
(Wüstenfeld F., Geschichte der arabischen ärzte ; über latinische Übersetzungen ).
129
Dans NUTTON V. (éd.), Galen : Problems and Prospects, London, Wellcome Institute
for the History of Medicine, 1981, p. 131-166.
103
État des sources
130
RENAN, « Lettre à M. Reinaud », 1852, p. 293-333.
131
WRIGHT, Catalogue, 1872, p. 1158.
104
État des sources
2. Édition / Traduction
3. Études
132
SACHAU, Inedita syriaca, 1870, p. 125-126.
133
Voir SALIBA G., « Paulus Alexandrinus in Syriac and Arabic », Byzantion 65, 1995,
p. 440-54 et repris dans ID., Islamic Science and the Making of the European Renaissance,
Cambridge, MA, 2007, p. 8.
134
RENAN, « Lettre à M. Reinaud », 1852, p. 293-333 ; WRIGHT, Catalogue, 1872, p. 1158;
SACHAU, Inedita syriaca, 1870, p. 127-134 ; BAUMSTARK, « Lucubrationes », 1894, p. 358-
384 et BAUMSTARK, Geschichte, 1922, p. 167-169.
135
HUGONNARD-ROCHE, « Aux origines de l’exégèse orientale », 1989, p. 1-17 (voir en
particulier p. 1 à 4) ; HUGONNARD-ROCHE, « Notes sur Sergius », 1997, p. 129.
136
Voir SALIBA, « Paulus Alexandrinus in Syriac », 1995, p. 440-54 et repris dans SALIBA,
Islamic Science, 2007, p. 8.
137
Cf. Paul Alex., Elementa apotelesmatica [ed. BOER], chap. 28.
105
État des sources
138
Cf. Théon Al., Petit Comm. [éd. TIHON], chap. 2.
106
État des sources
139
Voir à ce propos HUGONNARD-ROCHE, « La tradizione della logica », 2001, p. 21, puis
ID., « Matematica e astronomia », 2001, p. 36-38 et plus récemment ID., « Textes
philosophiques et scientifiques », 2005, p. 414-418. Pour une biographie de Sévère, voir
REININK G. J., « Severos Sebokht », in Gorgias Encyclopedic Dictionary of Syriac
Heritage, 2011 et MCMAHON J., « Severus Sebokht », in Biographical Encyclopedia of
Astronomers, 2007, p. 1044-45. Fuat Sezgin donna un bref aperçu de ses œuvres
astronomiques dans Geschichte des arabischen Schrifttums, Leiden, Brill, vol. 6, 1978,
p. 111-112 et vol. 5, 1974, p. 211-13.
140
Il s’agit du Traité sur l’astrolabe, du Traité sur les constellations, du Traité sur les
climats et du Traité sur les révolutions planétaires, sur les différentes conjonctions totales
ou partielles de la lune avec le soleil, présentation et réfutation de la théorie de l’Atalya.
141
Nous excluons ici les lettres astronomiques, contenues dans le Paris BnF syr. 346, dont
l’attribution à Sévère Sebokht n’est pas assurée.
142
Seul le Traité sur l’astrolabe a été édité et traduit. Sur les dix-huit chapitres que contient
le Traité sur les constellations, seuls cinq d’entre eux ont fait l’objet d’une édition. Quant
aux Traité sur les révolutions planétaires, sur les différentes conjonctions totales ou
partielles de la lune avec le soleil, présentation et réfutation de la théorie de l’Atalya et les
chapitres sur les climats, ils n’ont été, à notre connaissance, ni édités ni traduits. Hidemi
Takahashi annonce la publication à venir d’Edgar Reich qui se présenterait sous la forme
d’une édition et d’un commentaire des œuvres astronomiques de Sévère Sebokht, suivi des
deux lettres astronomiques de Georges des Arabes (Cf. TAKAHASHI, « The Mathematical
Sciences », 2011, p. 480 (note 8).
107
État des sources
143
Voir note précédente.
144
Voir SEGONDS P. (éd.), JEAN PHILOPON, Traité de l’Astrolabe, Paris, Astrolabica 2,
1981.
145
SACHAU, Handschriften, 1899, p. 604-608.
146
NAU, « La cosmographie », 1910, p. 229 et 248, et NAU F., « Notices des manuscrits
syriaques, éthiopiens, mandéens, entrés à la bibliothèque de Paris depuis l’édition des
Catalogues », ROC 16, 1911, p. 301.
147
Nous rapportons ici les propos de F. Nau : « Nous pouvons même affirmer que le
manuscrit de Berlin (Sachau 26), daté de 1556, provient directement ou indirectement de
108
État des sources
troisième copie du texte, très récemment identifiée par Gregory Kessel qui
nous a fait part, en décembre 2011, de sa découverte : cette copie, plus
complète que les deux autres, se trouve au couvent des 40 Martyrs à Mardin.
a. Berlin syr. 186 [ancien Petermann 26] (f. 82v-98r) (XVIe s.)
celui-ci (Parisinus 346) daté de 1309, car ils ont les mêmes lacunes, et c’est dans le
manuscrit 346 que le feuillet manquant est tombé » (extrait de NAU, « La cosmographie »,
1910, p. 226) et un peu plus loin : « Le Traité de Sévère Sebokht sur l’astrolabe plan
<présente> les mêmes lacunes que le manuscrit de Berlin […]. En particulier, à l’endroit où
le manuscrit de Berlin porte : « Ici il manque un feuillet », il manque bien ici un feuillet
f. 48v-49, sans aucune apparence de lacune. Il s’ensuit que le manuscrit de Berlin provient,
avec ou sans intermédiaires, de celui-ci. » (p. 229).
148
SACHAU, Handschriften, 1899, p. 604-608.
149
NAU F., Le Traité sur l’astrolabe plan de Sévère Sabokht écrit au 7e s. d’après des
sources grecques et publié pour la première fois avec traduction française (extrait du JA),
Paris, Leroux, 1899, p. 57-58.
150
Il ne faut pas tenir compte, à ce propos, de la datation proposée par F. Nau dans NAU, Le
Traité sur l’astrolabe, 1899, INTRODUCTION, p. 7, qui se corrige d’ailleurs dans un autre
article (voir NAU, « Notes d’astronomie », 1910, p. 221, note 1).
109
État des sources
Titre (f. 82v) : « Grâce à Dieu, Seigneur de toutes choses, nous écrivons le
traité (σχόλιον) sur l’astrolabe : qu’est-ce que l’astrolabe d’airain ? de
quoi se compose-t-il ? et de quoi se composent chacune de ses
parties ? comment appelle-t-on les pièces et les dessins qu’il
comporte ? »
ܬܘܒ ܒܝܕ ܐܠܗܐ ܡܪܐ ܟܠ ܟܬܒܝܢܢ ܣܟܘܠܝܘܢ ܕܥܠ ܐܣܛܪܘܠܒܘܢ ܥܠ ܿܗܝ
ܘܡܢ ܐܝܠܝܢ. ܘܐܝܟܢܐ ܡܪܟܒ. ܕܡܢܐ ܐܝܬܘܗܝ ܗܘ ܐܣܛܪܘܠܒܘܢ ܕܢܚܫܐ
ܕܘܟܝܬܐ ̈
̈ ܘܐܝܟܢܐ ܡܬܩܪܝܢ. ܡܢܘܬܗ ̈
ܐܝܬܝܗܝܢ ܟܠܚܕ ܡܢ ܘܕܐܝܟ ܐܝܟܢ
. ܘ̈ܪܘܫܡܐ ܕܒܗ
Des. (f. 98r) : « […] puis on tourne l’araignée jusqu’à ce que le degré de vie
soit sur le méridien et on regarde de combien de degrés a avancé
l’indicateur des degrés de l’araignée, on retranche les degrés de vie
des degrés du milieu du ciel, et dans le reste on trouve les degrés
d’une heure pour le point de vie. »
̈
ܕܚܝܐ ܬܗܘܐ ܒܣܝܡܝܘܢ ܘܬܘܒ ܡܗܠܟܝܢܢ ܐܪܟܐܢܐ ܥܕܡܐ ܕܡܘܪܐ
ܘܚܙܝܢܢ ܕܟܡܐ ܡܘ̈ܪܣ ܗܠܟ ܡܚܘܝܢܐ ܕܡܘ̈ܪܣ. ܕܡܗܣܝܡܒܪܝܢܘܢ
̈
ܘܒܗܢܝܢ ̈ ܘܡܒܨܪܝܢܢ ܡܘ̈ܪܣ. ܕܐܪܟܐܢܐ
ܕܚܝܐ ܡܢ ܡܘ̈ܪܣ ܕܡܨܥܬ ܫܡܝܐ
̈ ܫܥܢܝܐ ܕܡܘܪܐ
. ܕܚܝܐ ̈ ܙܒܢܐ ̈
̈ ܘܡܫܟܚܝܢܢ. ܕܦܝܫܢ ܒܥܝܢܢ
Exp. (f. 98r) : « Fin du traité (σχόλιον) au sujet de l’astrolabe fait par l’abbé
Mar Sévère le nisibéen ou Sebokht. Priez pour celui qui a écrit. »
ܫܠܡ ܣܟܘܠܝܘܢ ܕܡܛܠ ܐܣܛܪܘܠܒܘܢ ܕܥܒܝܕ ܐܠܒܣ ܡܪܝ ܣܐܘܝܪܐ
. ܢܨܝܒܢܝܐ ܐܘܟܝܬ ܣܒܘܟܬ ܀ ܨܠܘ ܥܠ ܕܣܪܛ
110
État des sources
151
NAU, « La cosmographie », 1910, p. 225-254. L’analyse du manuscrit syriaque 346
commence à la page 228.
152
NAU, « Notices des manuscrits syriaques », 1911, p. 301.
153
Chaque cahier est signé au début et à la fin (quand ils sont entiers). Les feuillets qui les
composent se répartissent de la manière suivante : cahier 1 (signatures manquantes) (1/7) : f.
1-8 ; cahier 2 (( )ܗ5/5) : f. 9-18 ; cahier 3 (( )ܘ5/5) : f. 19-28 ; cahier 4 (( )ܙ6/6) ; cahier 5
(signatures manquantes) (4/4) : f. 41-48 ; cahier 6 (( )ܛ6/6) : f. 49-60 ; cahier 7 (( )ܝ5/5) : f. 61-
70 ; cahier 8 (( )ܝܐ3/4) : f. 71-76 ; cahier 9 (( )ܝܒ5/5) : f. 78-87 ; cahier 10 (( )ܝܓ5/5) : f. 88-97 ;
cahier 11 (( )ܝܕ5/5) : f. 98-107 ; cahier 12 (( )ܝܗ5/5) : f. 108-117 ; cahier 13 (( )ܝܘ5/5) : f. 118-
127 ; cahier 14 (( )ܝܙ5/5) : f. 128-137 ; cahier 15 (( )ܝܚ4/4) : f. 138-145 ; cahier 16 (( )ܝܛ5/5) : f.
146-155 ; cahier 17 (( )ܟ4/4) : f. 156-163 ; cahier 18 (signatures manquantes) (4/4) : f. 164-
171 ; cahier 19 (signatures manquantes) (5) : f. 172-177.
111
État des sources
sur le cycle des années ; une Lettre sur la date de naissance du Christ ; une
Lettre sur l’origine de la science astronomique.
L’attribution du Traité sur l’astrolabe à Sévère Sebokht ne semble pas
devoir être remise en question étant donné que ce traité est par ailleurs cité
dans deux autres textes de Sévère (Traité sur les Constellations154 et Traité
sur les climats155) et qu’il s’en attribue lui-même la paternité.
154
Voir Sév. Seb., Traité sur les constellations XV. 1 et XVI. 1.
155
Signalé par F. Nau au quatrième chapitre du Traité sur les climats (cf. NAU, « La
cosmographie », 1910, p. 241).
156
Dans le manuscrit, le mot astrolabe est surmonté d’un signe de renvoi. Dans la marge de
gouttière, on lit en rouge : ܦܪܘܝܡܝܘܢ.
112
État des sources
157
En observant la reliure et les signatures présentes au début et à la fin de chaque cahier de
ce manuscrit, on voit que les cahiers se présentent de la manière suivante : cahier 1 ()ܐ
(5/5)
: f. 2r-11v ; cahier 2 (( )ܒ3/4) : f. 12r-18v ; cahier 3 (( )ܓ6/4) : f. 19r-28v ; cahier 4 (( )ܕ5/5) :
f. 29r-38v ; cahier 5 (( )ܗ5/5) : f. 39r-48v ; cahier 6 (( )ܘ3/ ?) : f. 49r- ?. Il manque donc au
moins un feuillet dans la première partie du cahier 2 (quadernion) et deux feuillets dans la
seconde partie du cahier 3 (sénion). Les cahiers 1, 4 et 5, qui sont des quinions, semblent
entiers.
113
État des sources
Tit. (f. 3r) : « Livre du Traité d’astrolabe. En syriaque. Par la force de notre
Seigneur Jésus-Christ, nous commençons à écrire le recueil digne de
louanges sur le livre dont la folle épée d’Alqoš s’est emparé (?) . »
ܥܠ ܚܝܠܗ ܕܡܪܢ ܝܫܘܥ. ܣܘܪܝܝܐ. ܟܬܒܐ ܕܘܣܟܘܠܝܘܢ ܕܐܣܛܪܘܠܒܘܢ
ܡܫܝܚܐ ܡܫܪܝܢܢ ܠܡܟܬܒ ܡܟܢܫܐ ܕܐܬܬܨܚ ܥܠ ܨܚܚܐ ܕܫܒܐ ܣܝܦܐ
ܕܘܕܐ ܐܠܩܘܫܝܐ
Exp. (f. 53r) : « Fin du traité au sujet de l’astrolabe fait par l’abbé
Monseigneur Sévère le nisibéen ou Sebokht ».
ܫܠܡ ܣܟܘܠܝܘܢ ܕܡܛܠ ܐܣܛܪܘܠܒܘܢ ܕܥܒܝܕ ܐܠܒܣ ܡܪܝ ܣܐܘܝܪܐ
ܢܨܝܒܝܢܝܐ ܐܘܟܝܬ ܣܟܘܟܬ
158
NAU, Le Traité sur l’astrolabe, 1899.
159
NAU, Le Traité sur l’astrolabe, 1899, p. 58.
160
NAU F., Le Livre de l’ascension de l’esprit sur la forme du ciel et de la terre. Cours
d’astronomie rédigé en 1279 par Grégoire Aboulfarag dit Bar Hebraeus publié d’après les
manuscrits de Paris, d’Oxford et de Cambridge par F. Nau, Paris, E. Bouillon, 1899
[Bibliothèque de l’École pratique des Hautes Études 121], vol. 1 (Texte syriaque) ; 1900,
vol. 2 (Traduction française).
114
État des sources
3. Études
161
Théon Al., Petit Comm. [éd. TIHON], chap. 21.
162
Dans GUNTHER R. Th., The Astrolabes of the World, Oxford, University Press, 1932,
vol. 1, p. 82-102.
163
D’après MCMAHON, « Severus Sebokht », 2007, p. 1044-45.
164
Vitr., De Arch., IX, 9.
165
NAU, « Notes d’astronomie », 1910, p. 209-228. Voir en particulier p. 227.
115
État des sources
166
HUGONNARD-ROCHE, « Matematica e astronomia », 2001, p. 37.
167
NEUGEBAUER O., « The Early History of the Astrolabe », Isis 40, 1949, p. 240-256
[ = repr. in NEUGEBAUER O., Astronomy and History. Selected Essays, New
York/Berlin/Heidelberg, Springer-Verlag, 1983, p. 278-294].
168
SEGONDS, Jean Philopon, 1981. Avant lui, B. Hase avait déjà édité le texte de Jean
Philopon et en avait proposé une traduction allemande dans Rheinisches Museum für
Philologie 6, 1839, p. 219-256, mais ce travail fut violemment critiqué par P. Tannery (cf.
TANNERY P., « Notes critiques sur le traité de l’Astrolabe de Philopon », in Mémoires
scientifiques 4, Sciences exactes chez les byzantins, Toulouse-Paris, J.-L. Heiberg, 1920,
p. 241-260) : B. Hase ne se fondait que sur un seul manuscrit, le suppl. gr. 55, le plus
mauvais de la tradition, quand Ph. Segonds, en 1981, recensait 18 témoins du texte de
Philopon.
169
Conclusion reprise par H. Hugonnard-Roche (HUGONNARD-ROCHE, « Matematica e
astronomia », 2001, p. 37) ; mais A. Tihon émet quelques doutes à ce propos, considérant le
fait que Théon, qui a laissé par ailleurs de longs traités d’astronomie, ne fait jamais
référence à un ouvrage sur l’astrolabe.
116
État des sources
textes, portant sur l’astrolabe plan, ayant bénéficié d’une édition et d’une
traduction moderne. Deux traités, en langue grecque, sont désormais
disponibles grâce aux travaux de Ph. Segonds (1981) 170, de R. Leurquin
(1990)171 et d’A. Tihon (2001)172 ; en 1929 R. T. Gunther173 publiait un
traité latin attribué à Messahalla ; nous disposons également, en dehors de la
notice arabe d’al-Yaqubi, d’une édition-traduction d’un traité arabe sur
l’astrolabe174, ainsi que d’un traité latin (non traduit de l’arabe)175.
Nous signalons également qu’un autre manuscrit parisien pourrait bien
contenir une traduction arabe du Traité sur l’astrolabe de Sévère Sebokht :
il s’agit du ms. Paris BnF syr. 242 (XVIe s.). Il contient en effet aux feuillets
f. 168-192v un Traité sur l’astrolabe, en carshouni (arabe en écriture
syriaque). Il existe des centaines de traités sur l’astrolabe en arabe qui
diffèrent du texte de Sévère, mais, ce qui retient particulièrement notre
attention, dans ce manuscrit 242, est le fait que le Traité sur l’astrolabe soit
précédé d’un Traité sur les constellations et suivi d’un calendrier lunaire
calculé sur 19 années, qui sont justement des textes que l’on retrouve dans
le ms. Paris BnF syr. 346.
Il serait désormais souhaitable qu’une édition critique du texte
syriaque de ce Traité sur l’astrolabe voie le jour. Elle permettrait de
reprendre la traduction de F. Nau, qui, bien qu’elle ait le grand mérite
d’exister, ne rend pas toujours bien compte du lexique astronomique
employé.
170
SEGONDS, Jean Philopon, 1981.
171
LEURQUIN R. (éd.), Théodore Méliténiote, Tribiblos astronomique Livre 1, Louvain-La-
Neuve, Academia eds, 1990 [Corpus des Astronomes byzantins 4] (voir chapitres 11 à 25 :
Traité sur l’astrolabe, p. 154-288, ainsi que le commentaire p. 335-413).
172
TIHON A., LEURQUIN R. et SCHEUREN C., Une version byzantine du Traité sur
l’astrolabe du Pseudo-Messahalla, Louvain-La-Neuve, Academia eds, 2001[Corpus des
astronomes byzantins 10] : on verra en particulier le très pratique lexique fourni en fin
d’ouvrage.
173
GUNTHER R. T. (éd.), Chaucer and Messahalla on the Astrolabe, Oxford, Oxford
University Press, 1929.
174
Al-Farghānī, On the astrolabe, arabic text edited with translation and commentary by
Richard Lorch, Stuttgart, F. Steiner, 2005.
175
Raymond de Marseille, Opera Omnia. Traité de l’astrolabe, Liber cursuum
planetarium, éd. E. Poulle, C. Burnett et M.-T. d’Alverny, Paris, CNRS (collection Sources
d’histoire médiévale), 2009.
117
État des sources
1. Les manuscrits
176
Voir HUGONNARD-ROCHE, « Matematica e astronomia », 2001, p. 38.
118
État des sources
Inc. : « Sur le fait de savoir si le ciel passe sous la terre et sur la terre sous la
forme d’une sphère ».
ܿ ܥܠ ܿܗܝ ܕܐܢܗܘ
ܕܥܒܪ ܫܡܝܐ ܠܬܚܬ ܡܢ ܐܪܥܐ ܘܠܥܠ ܡܢ ܐܪܥܐ
. ܒܓܘܫܡܗ ܕܡܘܙܠܬܐ
Le chapitre 18 sur les parties habitables et inhabitables de la terre
(f. 154r-154v) :
177
WRIGHT, Catalogue, 1871, p. 1003-1008.
119
État des sources
Tit. : « Chapitre sur la terre habitable et sur celle qui n’est pas habitable ; sur
la disposition de ceux qui habitent sur tout le cercle du dessus ou du
dessous de Sévère Sebokht évêque de Qennešrin d’après son Traité
sur les constellations. » [=Paris BnF syr. 346, f. 119r].
ܘܡܛܠ. ܘܗܝ ܕܐܠ ܡܬܥܡܪܐ ܿ ܩܦܐܠܘܢ ܥܠ ܐܪܥܐ ܡܬܥܡܪܢܝܬܐ ܟܝܬ
ܿ
ܕܝܠܗ. ܕܠܥܠ ܟܝܬ ܐܦ ܕܠܬܚܬ. ܚܘܕܪܗ ܿ ܛܟܣܐ
ܕܗܢܘܢ ܕܥܡܪܝܢ ܥܠ ܟܠܗ
̈
ܕܡܘܬܐ ̄
ܐܦܝܣ ܕܩܢܫܪܝܢ ܡܢ ܡܐܡܪܐ ܕܥܠ . ܕܣܐܘܪܐ ܣܐܒܘܟܬ
. ܕܒܡܘܙܠܬܐ
Inc. : « Au sujet de la terre habitable et de celle qui n’est pas habitable, voici
ce que disent les Anciens : puisque toute la surface de la terre a été
divisée en cinq zones, comme la surface du ciel, […] ».
ܿ ܘܡܛܠ ܕܝܢ ܐܪܥܐ ܿܗܝ ܡܬܥܡܪܢܝܬܐ ܟܝܬ
ܘܗܝ ܕܐܠ ܡܬܥܡܪܐ ܆ ܬܘܒ
ܿ ܐܬܦܠܓܬ
ܟܠܗ ܿ ̈ ܡܛܠ ܗܟܝܠ ܕܠܚܡܫ. ܩܕܡܝܐ
ܙܘܢܣ ̈ ܗܟܢܐ ܐܡܪܘ ܿܗܢܘܢ
Inc. mut. (f. 154v) : « Ceux qui, avec un grand amour du travail, ont
cherché avec soin la mesure du ciel et de la terre, l’ont atteinte autant
que possible et l’ont transmise par écrit. »
ܿܗܢܘܢ ܗܟܝܠ ܕܒܪܚܡܬ ܥܡܐܠ ܣܓܝܐܬܐ ܇ ܝܨܝܦܐܝܬ ܥܩܒܘ ܥܠ
ܡܫܘܚܬܐ ܕܫܡܝܐ ܘܕܐܪܥܐ ܇ ܘܠܗܕܐ ܐܝܟ ܕܡܨܝܐ ܐܕܪܟܘ ܘܒܟܬܒܐ
ܐܫܠܡܘ ܇
120
État des sources
Tit. (f. 78r) : « Traité du même saint Sévère évêque de Qennešrin dit
Sebokht le Nisibéen, sur les constellations qu’on dit voir dans le ciel :
y sont-elles par nature ou par convention ? Sur leur lever et leur
coucher ; sur les cercles (ou zones) de la sphère ; sur la hauteur des
pôles ; sur la latitude des climats ; sur la mesure du ciel et de la terre ;
sur les régions habitables et inhabitables. En 18 chapitres. »
ܬܘܒ ܡܐܡܪܐ ܐܚܪܢܐ ܕܝܠܗ ܟܕ ܕܝܠܗ ܕܩܕܝܫܐ ܣܐܘܝܪܐ ܐܦܝܣܩܘܦܐ
̈
ܕܡܘܬܐ ܗܠܝܢ ܕܡܬܐܡ̈ܪܢ ܥܠ. ܕܩܢܫܪܝܢ ܕܡܬܩܪܐ ܣܒܘܟܬ ܢܨܝܒܢܝܐ
̈
ܐܘ ܒܣܝܡܐ ܘܥܠ ܟܝܬ. ܕܐܢ ܒܟܝܢܐ ܟܝܬ ܐܝܬܝܗܝܢ. ܕܡܬܚܙܝܢ ܒܫܡܝܐ
̈ ܘܥܠ ܚܘܕ̈ܪܐ ܐܘܟܝܬ. ܕܢܚܐ ܘܥܪܒܐ ܕܝܠܗܝܢ
. ܙܘܢܣ ܕܝܠܗ ܕܐܣܦܝܪܐ
ܘܥܠ ܡܫܘܚܬܐ ܕܫܡܝܐ. ܕܩܠܝܡܛܐ̈ ̈
ܘܦܬܝܐ. ܕܦܘܠܘ ܘܐܟܣܐ̈ܪܡܐ
̈
ܕܐܝܬ. ܘܕܕܘܟܝܬܐ ܡܬܥܡ̈ܪܢܝܬܐ ܟܝܬ ܘܐܠ ܡܬܥܡ̈ܪܢܝܬܐ . ܘܕܐܪܥܐ
̈ ܒܗ
. ܩܦܐܠܐ ܝܚ
178
NAU, « La cosmographie », 1910, p. 225-254. L’analyse du manuscrit syriaque 346
commence à la page 228.
121
État des sources
Inc. (f. 78r) : « Premier chapitre : sur le fait que ce n’est pas par nature que
les constellations sont dites être dans le ciel mais par convention
seulement. »
̈
ܕܡܬܚܙܝܢ ̈
ܕܡܘܬܐ ܗܠܝܢ ܩܦܐܠܘܢ ܩܕܡܝܐ ܥܠ ܿܗܝ ܕܠܘ ܒܟܝܢܐ ܐܝܬܝܗܝܢ
. ܒܫܡܝܐ ܐܐܠ ܒܣܝܡܐ ܒܠܚܘܕ
Des. (f. 121v) : « […] nous nous étonnerons encore avec le psalmiste
sacerdotal David, de la beauté de la sagesse de Dieu qui apparaît ainsi
dans les créatures, nous dirons : Que tes œuvres sont grandes,
Seigneur, tu les as toutes faites avec sagesse (Ps. CIII, 24). Nous
arrêtons ici le discours ».
ܬܘܒ ܟܕ ܥܡܗ ܕܡܙܡܪܝܐ ܟܗܢܝܐ ܕܘܝܕ ܡܬܕܡܪܝܢܢ ܒܦܝܘܬ ܚܟܡܬܐ
ܿ ܕܐܠܗܐ ܗܕܐ ܕܗܟܢܐ ܡܬܚܙܝܐ ܒܒ̈ܪܝܬܗ
ܡܐ ܪܘ̈ܪܒܝܢ ܿܥ ̈ܒܕܝܟ. ܐܡܪܝܢܢ
ܿ
ܢܚܝܚܗ ܠܡܠܬܐ ܀ ܡܪܝܐ ܇ ܘܟܠܗܘܢ ܒܚܟܡܬܐ ܥܒܕܬ ܐܢܘܢ ܇ ܗܪܟܐ
Exp. (f. 121v) : « Fin du Traité sur les constellations et sur les cercles qu’on
dit être sur la sphère céleste ; et au sujet de la latitude des climats et de
la mesure du ciel et de la terre et de l’espace qu’il y a entre eux. Fait
par le vénérable abbé Mar Sévère Sebokht. Nous l’avons écrit l’an 971
des Grecs, troisième année de l’indiction. »179
̈
ܕܡܘܬܐ ܘܚܘܕ̈ܪܐ ܕܡܬܐܡ̈ܪܝܢ ܕܐܝܬ ܒܐܣܦܝܪܐ ܫ ܛܠܡ ܡܐܡܪܐ ܕܥܠ
̈
ܘܕܡܘܫܚܬܐ ܟܝܬ ܕܫܡܝܐ ܘܕܐܪܥܐ ̈ ܕܫܡܝܐ ܇ ܘܕܡܛܠ ܦܬܝܐ
ܕܩܠܝܡܛܐ
ܘܕܛܘܪܐ ܿܗܘ ܕܒܡܨܥܬܐ ܇ ܕܥܒܝܕ ܠܚܣܝܐ ܐܒܣ ܡܪܝ ܣܐܘܝܪܐ ܣܒܘܟܬ
̈ ܐܬܟܬܒ ܕܠܢ ܒܫܢܬ ̄ܨܥܐ.
ܐܢܕܩܛܝܘܢܐ ܕܛܪܝܛܐ ܀܀. ܕܝܘܢܝܐ
Le texte syriaque du Traité sur les constellations n’a jamais été édité
intégralement. Seuls les chapitres IV, V, VI, XVII et XVIII ont fait l’objet
179
Le scribe a ajouté une remarque en marge, mais il est difficile de savoir si cette
information se rapporte au Traité sur les constellations ou au traité suivant sur la
conjonction des planètes, qui démarre juste après, à la fin du f. 121v. On lit en effet en
marge : « Écrit comme solution aux questions et à certaines demandes provenant d’hommes
qui aiment l’enseignement, comme à l’ami de Dieu le prêtre et visiteur Basile ».
122
État des sources
3. Études
180
SACHAU, Inedita syriaca, 1870, p. 127-134.
181
NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en 660, par Sévère Sébokt, évêque de
Qennesrin », ROC 27, 1929/30, p. 343-410 et ROC 28, 1931/32, p. 85-100.
182
NAU, « Le traité sur les constellations », 1929/1930, p. 327-342.
123
État des sources
2. Édition / Traduction
124
État des sources
ܛܥܝܐ ܣܘܢܕܘܣ ܠܘܬ̈ ܘܡܛܠ ܿܗܝ ܕܐܢ ܿܥܒܕܝܢ ܠܡ ܐܟܚܕܐ ܗܠܝܢ ̈ܫܒܥܐ
. ܩܕܝܡܐ ܐܡܝܪܐ
Inc. (f. 125r) : « Nous parlerons donc autant que possible du calcul des
nœuds ascendant et descendant. »
ܡܛܠ ܕܝܢ ܚܘܫܒܢܐ ܕܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܗܫܐ ܐܝܟ ܕܡܨܝܐ
ܐܡܪܝܢܢ ܀
Des. (f. 127v) : « Mais pour l’heure, je pense que ces propos suffisent et que
c’est déjà beaucoup eu égard à la grande faiblesse qui m’affecte et à la
cécité elle-même qui m’est survenue depuis peu, comme je l’ai déjà
dit, à plusieurs reprises. »
ܕܣܒܪ ܐܢܐ ܘܣܓܝ ̈ܣܦܩܢ܇ ܠܦܘܬ ܿ ܕܫܥܬܐ ܕܝܢ ̈ܣܦܩܢ ܗܠܝܢ ܐܝܟ
ܿ
ܕܓܕܝܫܬ ܠܝ ܡܢ ܗܪܟܐ ܡܚܝܠܘܬܐ ܕܠܝ ܣܓܝܐܬܐ ܘܥܘܪܘܬ ܢܦܫܐ ܿܗܝ
125
État des sources
̈ ܕܙܒܢܬܐ
ܐܣܓܝܐܬܐ ܗܐ ܡܢ ܟܕܘ ܿܩܕܝܡܐ ܐܡܝܪܐ ̈ ܒܙܒܢܐ ܗܢܐ܆ ܿܗܝ
܀܀܀
3. Études
F. Nau avait déjà, en 1910183, signalé l’existence de cette Lettre sur les
nœuds ascendant et descendant dont il a ensuite, en 1929, édité et traduit un
court extrait184. Mais le passage présente une date astronomique que F. Nau
n’a pas su rendre correctement, faisant de cette lettre une production
antérieure à l’année 359 de Dioclétien (soit 643 apr. J.-C.), alors qu’il
s’agissait en réalité de l’année 379 de Dioclétien (soit 662 apr. J.-C.)185.
Si la lettre a été rédigée à une date proche de celle utilisée pour le
calcul, on peut donc situer chronologiquement les œuvres de Sévère de la
manière suivante : le Traité sur l’astrolabe (avant 660), le Traité sur les
constellations (660) et la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
(661?).
H. Hugonnard-Roche a récemment rappelé l’existence et le contenu de
cette lettre186.
183
Voir NAU, « La cosmographie », 1910, p. 240. Selon F. Nau, Basile, le prêtre et
périodeute, serait l’intermédiaire par lequel Stéphane et Sévère échangeaient à propos de
ces questions astronomiques. Mais le nom de Basile ne figure pas dans cette lettre.
184
Voir NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en 660, par Sévère Sébokt, évêque de
Qennešrin », ROC 27, 1929/30, Introduction, p. 333-337.
185
Cette correction était de toute façon indispensable pour faire correspondre la date
formulée en ère de Dioclétien, avec la date formulée en ère de Philippe Arrhidée dans le
même passage, cf. Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 2.
186
Voir HUGONNARD-ROCHE, « Matematica e astronomia », 2001, p. 38.
126
État des sources
1. Les manuscrits
Tit. : « 19e chapitre sur la conjonction des sept planètes qui a parfois eu lieu
et qui aura lieu prochainement ; pour quelle raison ne peut-on
observer la plupart du temps que la conjonction de 5 planètes
seulement ? Au sujet de <la durée de> révolution de chacune d’entre
elles. »
ܕܫܒܥܐ ̈ܛܥܝܐ ܇
̈ ܡܛܠ ܿܗܝ ܕܗܘܬ ܒܙܒܢ ܣܘܗܢܕܘܣ. ܕܝܛ 187
ܩܦܐܠܘܢ
ܘܐܦ ܥܬܝܕܐ ܕܬܗܘܐ ܘܕܐܝܕܐ ܗܝ ܥܠܬܐ ܕܠܘ ܐܝܟ ܕܒܣܘܓܐܐ
̄ ܡܬܚܙܝܐ ܘܐܦ ܐܠ ܣܘܢܕܘܣ
̈ ܕܗ
ܒܠܚܘܕ ܘܡܛܠ ܟܪܘܟܝܐ ܕܟܠܚܕ ܚܕ. ܛܥܝܐ
. ܡܢܗܘܢ
187
Le copiste ajoute en marge : « ܐܚܡܝ ̈ ܘܕܫܘܐܐܠ ܡܕܡ ܕܗܘܘ ܡܢ
̈ ܐܢܫܝܢ ̈ ̈
ܕܦܘܫܟܐ ܐܬܟܬܒ ܫܪܝܐ
. » ܝܘܠܦܢܐ ܐܝܟ ܕܠܘܬ ܪܚܡ ܐܠܗܐ ܩܫܝܫܐ ܘܣܥܘܪܐ ܒܣܝܠ.
127
État des sources
Inc. : « Au sujet de ce que tu as écrit, mon Frère, à savoir que ce ne sont pas
<toujours> les mêmes qui vous sont peu visibles, aussi à ce propos
[…] »
̈
ܡܬܚܙܝܢ ܡܛܠ ܕܝܢ ܕܐܦ ܐܚܪܬܐ ܟܬܒܬ ܐܚܘܬܟ ܇ ܕܠܘ ܠܡ ܙܥܘܪܝܐܝܬ
. ܗܢܘܢ ܟܕ ܗܢܘܢ ܿܗܢܘܢ ܕܠܘܬܟܘܢ ܐܦ ܥܠ ܗܕܐ
Des. (f. 127v) : « Et ces choses que je viens d’écrire, je les ai écrites dans
une grande nécessité, parce que j’y ai été fortement poussé par amour
pour toi, mon Frère spirituel. »
̈
ܐܢܝܢ ܟܕ ܒܐܘܠܨܢܐ ܣܓܝܐܐ ܿܟܬܒܬ. ܕܟܬܒܬ ܗܫܐ
ܿ ܘܐܦ ܗܠܝܢ
188
WRIGHT, Catalogue, 1871, p. 976-989.
128
État des sources
Inc. (f. 248v) : « Sur le discours (cours ?) qui a été tenu par lui au sujet de la
conjonction des astres célestes les uns avec les autres. »
. ܚܕܕܐ ܕܢܗܝ̈ܪܐ ܕܫܡܝܐ ̈
̈ ܣܘܢܘܕܘ ܕܠܘܬ ܒܫܪܒܐ ܚܕ ܕܥܒܝܕ ܠܗ ܡܛܠ
2. Édition / Traduction
3. Études
189
NAU, « Notes d’astronomie », 1910, p. 210-213 (texte) et p. 213-214 (trad.).
190
P. de Lagarde avait édité sans traduction tout le contenu de la lettre de Georges des
Arabes dans LAGARDE P. (éd.), Analecta Syriaca, 1858, p. 108 à 134. La citation attribuée à
Bardesane sur la durée de révolution des planètes se trouve dans la deuxième partie de cette
lettre qui comprend neuf chapitres (cf. p. 114-115).
191
RYSSEL V., Georgs des Araberbischofs Gedichte und Briefe : aus dem Syrischen,
übersetzt und erläutert von V. Ryssel, Leipzig, S. Hirzel, 1891, p. 122-129.
192
NAU, Bardesane, Le Livre des Lois des pays, 1899.
193
NAU, « Bardesanes », 1907, col. 612-615.
194
Voir HUGONNARD-ROCHE, « Matematica e astronomia », 2001, p. 38.
129
État des sources
Remarquons que Sévère cite une fois de plus Ptolémée à la fin de cette
lettre (f. 124r) : « […] on sait que chacune des 7 planètes circule le long du
cercle du zodiaque et qu’on la trouvera dans tel ou tel signe, en fonction de
ce qu’en dit Ptolémée dans son Isagogue ( » ) ܐܝܣܓܘܓܝ.
On trouvera quelques compléments d’information sur cette lettre dans
la troisième partie de cette thèse (voir Partie 3, section II, 2, d.)
Chapitre 21
Tit. (f. 127v) : Chapitre 21. Au sujet des noms des sept climats l’un après
l’autre ; latitude de chacun d’eux ; jour le plus grand ; au sujet de leur
longitude.
̈ ܕܫܒܥܐ
. ܩܠܝܡܛܐ ܕܚܕ ܒܬܪ ܚܕ ̈ ̈ ܡܛܠ. ܩܦܐܠܘܢ ܕܥܣ̈ܪܝܢ ܘܚܕ
ܫܡܗܐ
. ܘܡܛܠ ܐܘܪܟܗܘܢ. ܘܐܝܡܡܗܘܢ ܿܗܘ ܪܒܐ. ܘܦܬܝܐ ܕܟܠܚܕ ܡܢܗܘܢ
130
État des sources
Chapitre 22
Tit. (f. 128v) : Chapitre 22. Au sujet de la répartition de la sphère du ciel en
cinq zones ; comment compte-t-on, en chaque climat, la distance à
l’horizon sud et aussi à l’horizon nord ; comment pouvons-nous
connaître la latitude de chaque climat.
̈
ܠܚܡܫ ܡܛܠ ܦܘܠܓܐ ܕܐܣܦܝܪܐ ܕܫܡܝܐ. ܩܦܐܠܘܢ ܕܥܣ̈ܪܝܢ ܘܬ̈ܪܬܝܢ
̈
ܘܡܛܠ ܿܗܝ ܕܐܝܟܢܐ ܚܫܒ ܐܢܫ ܠܗܠܝܢ ܕܒܟܠ ܩܠܝܡܐ ܇ ܕܟܡܐ ̈ܪܚܝܩܢ. ܙܘܢܣ
ܘܡܛܠ ܿܗܝ. ܡܢ ܐܘܪܝܙܘܢ ܬܝܡܢܝܐ ܐܟܚܕܐ ܕܝܢ ܐܦ ܡܢ ܿܗܘ ܓܪܒܝܝܐ
̈ ܕܐܝܟܢ ܢܕܥ ܠܦܬܝܐ ܕܟܠܚܕ ܡܢ
. ܩܠܝܡܛܐ
Chapitre 23
Tit. (f. 131r) : Chapitre 23. Comment, de manière plus démonstrative,
d’après la latitude de chaque climat, on peut calculer ce que nous
avons dit précédemment, pour chacun des climats ; comment le
soleil se situe en chacun d’eux quand il se trouve au commencement
du Cancer ou du Capricorne ; <on fera> de la même manière pour
chaque ville.
ܕܐܝܟܢܐ ܝܬܝܪ ܡܚܘܝܢܐܝܬ ܡܢ ܦܬܝܐ ܕܟܠܚܕ. ܩܦܐܠܘܢ ܕܥܣ̈ܪܝܢ ܘܬܠܬܐ
̈ ܕܟܠܚܕ ܚܕ ܡܢ. ܕܩܕܝܡܢ ܐܡܝ̈ܪܢ
. ܩܠܝܡܐ ̈ ̈ ܚܕ ܡܢ
ܚܫܒ ܐܢܫ ܗܠܝܢ. ܩܠܝܡܛܐ
ܿ ܐܡܬܝ. ܘܐܝܟܢܐ ܩܐܡ ܫܡܫܐ ܒܟܠ ܚܕ ܚܕ ܡܢܗܘܢ
ܕܗܘܐ ܒܪܝܫܗ
ܿ . ܕܣܪܛܢܐ ܐܘ ܕܓܕܝܐ
. ܘܒܟܠ ܡܕܝܢܬܐ. ܒܗ ܒܕܡܘܬܐ ܕܝܢ
Chapitre 24
Tit. (f. 134r) : Chapitre 24. Au sujet des climats qui sont sur l’astrolabe ; au
sujet du signe de la Balance ; explication, la plus brève possible, au
sujet de ces constellations qui sont sur la sphère céleste, dont nous
avons parlé dans le traité que nous leur avons consacré.
̈ ܡܛܠ. ܩܦܐܠܘܢ ܕܥܣ̈ܪܝܢ ܘܐ̈ܪܒܥܐ
ܘܡܛܠ. ܩܠܝܡܛܐ ܕܒܐܣܛܪܘܐܠܒܘܣ
ܕܘܕܩܛܝܡܘܪܝܘܢ ܕܡܣܐܬܐ ܘܡܥܗܕܢܘܬܐ ܐܝܟ ܕܒܙܥܘ̈ܪܝܬܐ ܡܛܠ
̈
ܕܡܘܬܐ ܿܗܢܘܢ ܕܡܬܐܡ̈ܪܢ ܿܗܢܘܢ ܕܐܡܪܢܢ ܒܡܐܡܪܐ ܿܗܘ ܕܥܒܕܢܢ ܥܠ
. ܕܐܝܬ ܒܐܣܦܝܪܐ ܕܫܡܝܐ
131
État des sources
2. Texte inédit
Ces quatre chapitres sur les climats sont, à notre connaissance, restés
inédits et sans traduction. Nous ne recensons aucune étude à leur propos.
F. Lettre sur le XIV lunaire de nisan de la 19e année en l’an 976 des Grecs,
faut-il le compter le 5 ou le 6 de nisan ?
Cette lettre, qui résulte d’un échange entre Sévère Sebokht et le prêtre
Basile de Chypre, vise à déterminer la date de Pâque de l’année 976 des
Grecs (année présentée comme « à venir »). Après la conférence d’Aeas
(organisée sous le règne de Justinien), une certaine confusion règne au sujet
de la fixation des calendriers et des dates de cérémonies chrétiennes. Le
choix d’une célébration de la Pâque le 5 plutôt que le 6 de nisan n’était en
rien anodin195.
Nous recensons pour l’instant deux témoins de cette lettre, préservés
dans le ms. Paris BnF syr. 346 et dans le ms. Berlin syr. 186.
1. Les manuscrits
Située aux feuillets 136r à 140r du ms. Paris BnF syr. 346, cette lettre
a été rubriquée par le scribe sous le numéro de chapitre XXV (noté en
marge). Elle fait ainsi suite aux quatre chapitres (XXI-XXIV) traitant des
sept climats et précède une autre lettre (= Chapitre XXVI) de Sévère
Sebokht adressée à Basile de Chypre sur les cycles de 95 ans et de 532 ans.
195
Voir à ce sujet l’Introduction générale, II. 2. a. « la mesure du temps » sur la réforme
d’Aeas (en note).
132
État des sources
Inc. (f. 136r) : « Au sujet de ce que tu nous a écrit, mon Cher, voici
maintenant quelque explication, destinée aux amis de l’enseignement
qui sont chez vous sur l’île de Chypre : je parlerai du XIV lunaire de
la 19e année, la prochaine, qui tombera l’an 976 des Grecs, dans la 8 e
année de l’Indiction) »
ܡܛܠ ܕܟܬܒܬ ܠܢ ܐܚܘܬܟ ܇ ܕܦܘܫܩܐ ܡܕܡ ܗܘܐ ܒܙܒܢܐ ܗܢܐ ܇ ܐܠܢ ̈ܫܝܢ
ܪܗܚܡܝ ܝܘܠܦܢܐ ܠܘܬܟܘܢ ܒܩܘܦܪܘܣ ܓܙܪܬܐ ܇ ܐܡܪ ܐܢܐ ܕܝܢ ܡܛܠ ̄ܝ ̄ܕ
̈
ܕܝܘܢܝܐ ܥ ̄ܘ
̄ ܕܝ ̄ܛ ܗܕܐ ܕܥܬܝܕܐ ܕܬܗܘܐ ܒܫܢܬ ̄ܨ
̄ ܕܣܗܪܐ ܕܫܢܬܐ
̄ ܒܗܦܝܢܝܡܝܣܝܣ
ܕܚ ܇
133
État des sources
tout comme dans le ms. Paris BnF syr. 346, une autre lettre de Sévère
Sebokht sur les cycles de 95 et 532 ans (f. 103r-105v).
Le texte s’achève, tout comme dans le Paris BnF syr. 346, avec deux
tableaux permettant de connaître à l’avance le jour exact du XIV lunaire pour
un cycle de 19 ans.
196
Voir NAU, « La cosmographie », 1910, p. 242.
197
HUGONNARD-ROCHE, « Matematica e astronomia », 2001, p. 38 : « In un’ altra lettera,
indirizzata anch’essa a Basilio, Sebokht interviene per stabilire la data della
quattordicesima Luna piena del mese di Nisan (marzo/aprile) dell’anno 665; si trattava di
sapere se il giorno di Luna piena successivo all’equinoxio di primavera, che determinava la
data della Pasqua, cadesse il 5 o il 6 aprile, e se si dovesse celebrare la Risurrezione la
domenica 6 o la domenica 13 aprile dell’anno 665 ».
134
État des sources
Cette lettre a été signalée pour la première fois par E. Sachau dans le
second volume de son catalogue des manuscrits syriaques de la Königliche
Bibliothek de Berlin en 1899. C’est encore une lettre de Sévère Sebokht
adressée à Basile de Chypre. Métrodore y est désigné comme l’inventeur du
cycle solaire de 532 ans. D’autres auteurs sont cités parmi lesquels on
trouve Théon d’Alexandrie (f. 105r).
Située entre la Lettre sur le XIV lunaire de Nisan et une autre lettre de
Sévère Sebokht Sur la date de naissance du Christ, la Lettre sur le cycle de
95 ans se trouve aux feuillets 103r à 105v du ms. Berlin syr. 186.
Tit. (f. 103r) : « <Réponse> spécifique aux questions posées par le prêtre
Basile de l’île de Chypre, à propos desquelles il a éprouvé un doute »
̈
ܐܢܝܢ ܐܘܟܝܬ ܕܕܝܠܢܐܝܬ ܿܗܘ ܩܫܝܫܐ ܒܣܝܠ ܕܡܢ ܩܘܦܪܘܣ ܓܙܪܬܐ ܫܐܠ
. ܐܬܦܫܟ ܒܗܝܢ
Inc. (f. 103r) : « Au sujet du cycle de 95 ans. J’ai écrit à ce sujet, mon frère,
que je n’avais qu’une seule chose à dire, à savoir que ce cycle de 95
ans (c’est-à-dire 5 et quatre-vingt dix) ne prend pas en compte les
jours de la semaine, […]
ܫܢܝܢ ܕܐܦ ܡܛܠܬܗ ܟܬܒܬ ̈ ܡܛܠ ܕܝܢ ܩܘܩܠܘܣ ܗܘ ܕܬܫܥܝܢ ܘܚܡܫ
̈ ܕܨ ̄ܗ
ܫܢܝܢ ̄ ܕܩܘܩܠܘܣ ܗܢܐ. ܐܚܘܬܟ ܚܕܐ ܒܠܚܘܕ ܐܝܬ ܠܝ ܕܐܡܪ
̈
ܡܛܠ ܿܗܝ ܕܐܠ. ܒܝܘܡܬܐ ܕܫܒܬܐ ܕܗ ܬܫܥܣ̈ܪܝܘܬܐ ܡܕܓܠ̄ ܐܘܟܝܬ
̄
ܡܣܬܩܡ ̄ܘ ̄ܫܪ
2. Texte inédit
135
État des sources
1. Les manuscrits
Tit. (f. 142v) : Chapitre 27 sur la date de naissance de notre Seigneur Jésus
Christ et sa passion salvatrice dans la chair ; en quelles années du
Christ elles eurent lieu.
̈
ܡܛܠ ܙܒܢܐ ܕܝܠܝܕܘܬܗ ܕܡܪܢ ܝܫܘܥ ܡܫܝܚܐ. ܘܫܒܥܐ ܩܦܐܠܘܢ ܕܥܣ̈ܪܝܢ
̈ ܫܢܝܐ
. ܕܝܘܢܝܐ ܗܘܘ ̈ ܘܚܫܗ ܦܪܘܩܝܐ ܕܒܒܣܪ ܕܒܐܝܠܝܢ
136
État des sources
Tit. :
ܩܦܐܠܘܢ ܕܥܣܪܝܢ ܘܫܒܥܐ ܡܛܠ ܙܒܢܐ ܕܝܠܝܕܘܬܗ ܕܡܪܢ ܝܫܘܥ ܡܫܝܚܐ
̈ ܫܢܝܐ
. ܕܝܘܢܝܐ ܗܘܘ ̈ ܕܚܫܗ ܦܪܘܩܝܐ ܕܒܒܣܪ ܕܒܐܝܠܝܢ
En marge :
̈
. ܦܬܚܐ ܘܡܫܟܚ ܐܢܬ ܘܩܪܝ ܫܘܡܠܝܗ ܕܩܦܐܠܘܢ ܗܢܐ ܐܥܒܪ ܬ̈ܪܝܢ
Il s’agit d’une lettre dans laquelle l’auteur insiste sur le lien quasi
« originel » établi, selon lui, entre la culture syriaque et le savoir
astronomique antique et sur le fait que ce type de savoir n’est pas réservé
aux seuls « Grecs ». Cette lettre a un intérêt scientifique et historique
considérable car elle présente peut-être le premier témoignage d’une
transmission des chiffres indiens vers l’Occident.
199
SACHAU, Handschriften, 1899, p. 607.
200
Comparer avec la traduction de NAU, « La cosmographie », 1910, p. 243-244.
201
Voir RYSSEL, Georgs des Araberbischofs, 1891, p. 49.
137
État des sources
Cette lettre se trouve, à notre connaissance, dans le seul ms. Paris BnF
syr. 346 aux f. 168v-171v. Elle fait suite à un chapitre, traitant d’astronomie
générale, extrait des Cours d’astronomie de Bar Hebraeus (f. 161v-168v) et
précède une explication au grand Périhermeneias (f. 171v-172r) due à
Sévère Sebokht.
Tit. (f. 168v) : Chapitre au sujet de la précédence du savoir des Syriens dans
le cadre de l’enseignement de l’astronomie ; sur le fait que la science
de ces sujets est commune aux Grecs et aux Barbares, pourvu qu’ils
s’y appliquent202 ;
. ܩܦܐܠܘܢ ܡܛܠ ܩܕܝܡܘܬ ܝܕܥܬܐ ܕܣܘ̈ܪܝܝܐ ܕܒܝܘܠܦܢܐ ܕܐܣܛܪܘܢܘܡܝܐ
̈ ܘܕܕܓܘܐ ܐܝܬܝܗ ܝܕܥܬܐ ܕܗܠܝܢ ܇ ܕܐܝܬܝܗܝܢ
ܕܝܘܢܝܐ ܟܝܬ ܘܕܒ̈ܪܒܪܝܐ
̈ ܐܢ ܢܗܘܘܢ
. ܚܦܝܛܐ
Inc. (f. 168v) : Au sujet de ce que certains d’entre les Grecs disent à votre
propos, comme tu l’as écrit, mon cher, à savoir qu’il ne serait
absolument pas possible que des Syriens sachent quoique ce soit en ce
domaine. Je parle du calcul des astres et des éclipses solaires et
lunaires dont ils estiment que seuls les Grecs auraient la science.
̈ ܐܢܫܝܢ ܡܢ
ܝܘܢܝܐ ܠܘܬܟܘܢ ܐܝܟܢܐ ܕܐܚܘܬܟ ̈ ܡܛܠ ܕܝܢ ܿܗܝ ܕܐܡܪܝܢ
ܟܬܒܬ ܕܐܠ ܠܡ ܡܨܝܐ ܣܟ ܕܣܘ̈ܪܝܝܐ ܢܕܥܘܢ ܡܕܡ ܕܐܝܟ ܗܟܢ ܇ ܐܡܪ
̈
ܕܟܘܟܒܐ ܘܕܩܠܦܣܝܣ ܕܫܡܫܐ ܘܕܣܗܪܐ ܇ ܟܕ ܿܡܣܒܪܝܢ ܐܢܐ ܚܘܫܒܢܐ
ܿ ܐܝܬܝܗ
ܟܠܗ ܝܕܥܬܐ ܿ ܕ̈ܪܝܘܢܝܐ ܒܠܚܘܕ
Des. (f. 171v) : De même que c’est par toi, mon frère, grâce à toi et par ton
entremise que de tels sujets seront appris, c’est par Sévère Sebokht
qu’ils ont été enseignés.
202
E. Reich a traduit différemment : « Kapitel über die Priorität des Wissens der Syrer auf
dem Gebiet der Astronomie ; und darüber, dass die Erkenntnis des Seienden Allgemeingut
sowohl der Griechen als auch der « Barbaren » ist, sofern sie sich nur darum bemühen ;
sowie einige Fragestellungen, bzw. Probleme, die sich auf gewisse Dinge aus dieser
Wissenschaft beziehen » (cf. REICH, « Ein Brief des Severus Sebokt », 2000, p. 484).
138
État des sources
ܿ
ܒܡܨܥܝܘܬܗ ܇ ܿ ܕܒܐܝ
ܕܝܗ ܐܘܟܝܬ ̈ ܬܘܒ ܕܝܢ ܘܐܦ ܕܐܚܘܬܟ ܕܠܟ ܿܗܝ
ܗܠܝܢ ܟܝܬ ܘܕܐܝܟ ܗܠܝܢ ܿܝܠܦܬ ܿܚܣܝܐ ܠܣܐܘܝܪܐ ܣܒܘܟܬ ܇
2. Édition / Traduction
3. Études
139
État des sources
nom de cet auteur n’est jamais mentionné par le scribe, phénomène que ne
signalent ni H. Takahashi ni E. Reich. Comme cela a été expliqué en
introduction, il faut se méfier car certains textes du ms. Paris BnF syr. 346,
pourtant attribués par le scribe à Sévère Sebokht, ne résistent pas à une
étude comparative du lexique (comme cela est le cas pour le Traité sur la
cause des éclipses de lune) et s’avèrent être d’un auteur dont le nom a été
perdu.
208
NAU, « La cosmographie », 1910.
140
État des sources
141
État des sources
l’encre noire dans une écriture fine. Étant donné que la forme des lettres ne
varie pas, il nous paraît peu probable qu’il s’agisse de deux mains
différentes. Il est plus vraisemblable que le scribe ait utilisé des calames et
une encre différente à partir du feuillet 51 de son manuscrit. Il aurait donc
écrit dans un premier temps à l’encre noire avec un calame fin, et, au cours
de l’actuel sixième cahier (signé ) ܛ, fut vraisemblablement amené à
changer d’encre (f. 51v exactement) ; à partir de là le travail apparaît moins
régulier et soigné210.
Or le changement de calame au feuillet 51v s’effectue au cours du
cahier 6 (signé )ܛqui commence au f. 49r et semble complet211 ! Ces
feuillets s’inséraient-ils juste avant ce cahier ? Cela est impossible car le
Traité sur l’astrolabe couvre justement les feuillets 36v à 51v.
Nous nous interrogeons donc encore sur la place originelle de ces six
feuillets dans le manuscrit…
3. Étude
Pour une étude sur ce texte, on se référera pour l’instant aux analyses
que nous avons consignées dans la troisième partie de cette thèse (Partie 3,
section II, 2, c).
210
Toutefois, il faut noter qu’au feuillet 55v, si l’encre marron est de rigueur, en revanche,
l’écriture épaisse alterne avec une écriture un peu plus fine, indiquant peut-être un nouveau
changement de calame.
211
Il s’agit d’un sénion comprenant les feuillets 49 à 61, avec la cordelette de reliure
normalement située entre les f. 54 et 55 et les deux signatures en début et fin de cahier.
212
NAU, « La cosmographie », 1910, p. 253-254.
142
État des sources
213
ZOTENBERG H., Catalogues des manuscrits syriaques et sabéens (mandaïtes) de la
Bibliothèque nationale, Paris, Imprimerie nationale, 1874 [mss 1 à 288] ; et BRIQUEL-
CHATONNET, Manuscrits syriaques, 1997 [mss 356 à 435].
214
A partir des recensions faites par ROSEN and FORSHALL, Catalogus, 1838 et WRIGHT,
Catalogue, 1871 (t.1) / 1872 (t.2).
215
A partir des catalogues ASSEMANUS, Bibliothecae, 1759 et VAN LANTSCHOOT,
Inventaire des manuscrits, 1965.
216
MINGANA, Catalogue, 1933.
217
BROCK S. P., Catalogue of syriac fragments (new finds) in the Library of the Monastery
of Saint Catherine, Mount Sinai, Athens, Mount Sinai Foundation, 1995.
218
NAU F., « Catalogue sommaire des manuscrits du père Paul Asbath », ROC 17, 1912,
p. 280-285 et 449 ; ROC 18, 1913, p. 241-248.
143
État des sources
s’élèvent en Orient. Ce traité est précédé d’un traité arabe sur l’astrolabe de
Jamal ed-Dine Abou el-Kassem ben Mahpouz219.
219
Voir la notice de ce manuscrit dans NAU, « Catalogue », 1913, p. 246.
220
Pour consulter les notices de tous les manuscrits cités, voir MINGANA, Catalogue, 1933.
144
État des sources
221
Cf. BROCK, Catalogue of Syriac fragments, 1995, p. 119-121. Voir en particulier
p. 120 : « it seems more likely that we have here a unique Syriac fragment of a sixth-
century calendar, refering to 582/3 and 585/6 ».
222
BRIQUEL-CHATONNET, Manuscrits syriaques, 1997, p. 101.
145
État des sources
identifié, d’après sa description, comme étant le ms. Paris BnF syr. 346 du
Tur Abdin, ont été arrachés et placés dans ce ms. Paris BnF syr. 392 au
e
XIV s. Les feuillets récupérés correspondent notamment au premier livre de
la traduction de la Tétrabible de Claude Ptolémée qui manquait dans le ms.
Paris BnF syr. 346223.
- La bibliothèque possède également un étrange manuscrit, le ms.
Paris BnF syr. 383, de la main de F. Nau avec en appendice un texte intitulé
« Héraclius astronome et astrologue » (fol. 180-186)224. Nous ne savons pas
au juste pourquoi ce manuscrit, composé entièrement en grec et en latin, se
trouve dans les fonds syriaques.
- F. Briquel-Chatonnet a également signalé que la Bibliothèque
nationale et universitaire de Strasbourg conservait un manuscrit nestorien du
e
XIX s., le ms. syr. 4121 (copié à Urmia, il porte au feuillet 235 un encadré
sur la création et au feuillet 236 un schéma représentant les étages du ciel à
la terre sur cinq niveaux, dans l’angle gauche, sous un portique arrondi)225.
VATICAN
223
Tous les détails sont fournis dans BRIQUEL-CHATONNET, Manuscrits syriaques, 1997,
p. 109.
224
BRIQUEL-CHATONNET, Manuscrits syriaques, 1997, p. 84.
225
BRIQUEL-CHATONNET, Manuscrits syriaques, 1997, p. 209.
226
Une notice détaillée de ce manuscrit se trouve en ligne sur le site internet de la BYU
(Brigham Young University).
146
État des sources
- le Vat. sir. 492 (XVe s.) contient une présentation des jours fastes et
néfastes qu’on pourra rapprocher du Traité sur l’action de la lune de
Sergius de Reš‘ayna (f. 146-152) ;
- le Vat. sir. 579 (XIXe s.) en écriture nestorienne, comprend
notamment une table pour calculer le moment du lever du soleil aux
différents jours du mois ainsi qu’une chronologie attribuée à Eusèbe
de Césarée, sur sept feuillets ;
- le Vat. sir. 618 (XIXe s.), de Mossul, présente une écriture nestorienne,
avec aux feuillets 104v à 112v un texte sur la stabilité du ciel et de la
terre, peut-être de Bar Hebraeus.
BILAN
147
État des sources
148
Deuxième Partie
Textes et traductions
Partie 2 : textes et traductions
150
TEXTE 1
I. Avertissement
1
Voir NAU F., « Notes d’astronomie syrienne », JA 16, 1910, p. 221-224.
2
Il a édité et traduit les f. 58r/v dans NAU, « Notes d’astronomie », 1910, p. 222 (texte),
p. 223 (trad.) ; le f. 59v est lisible dans NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en
660, par Sévère Sébokt, évêque de Qennešrin », ROC 27, 1929/30, INTRODUCTION, p. 330
(texte), p. 330/1 (trad.).
3
L’auteur ayant consacré une section entière à la cause des éclipses de soleil, nous devrions
logiquement avoir affaire à une nouvelle section consacrée à la cause des éclipses de lune.
Or il se trouve que le texte est rubriqué sous le terme « chapitre ». Étant donné que
l’ensemble des textes contenus dans le manuscrit parisien syriaque 346 sont ordonnés par
chapitres, il est fort possible qu’on doive cette nouvelle façon de rubriquer notre traité (en
Traité sur la cause des éclipses de lune
chapitres donc) non pas à l’auteur du VIe siècle, mais à un choix éditorial du copiste du XIVe
siècle.
4
Traité sur la cause des éclipses de lune 6. 5.
5
Les philoponoi formaient une confrérie laïque d’étudiants chrétiens très actifs dans les
institutions scholastiques à Alexandrie à partir des années 480. Ce groupe se caractérise, sur
le plan doctrinal, par un rattachement au mouvement anti-chalcédonien.
6
Voir Partie 3, Section II. 2. b. Traité sur les éclipses lunaires et solaire.
7
À propos de la Djazira, voir notre Introduction générale, p. 51 (note 165).
8
Le Khorassan se trouvait, au VIe siècle, dans la région nord-est de l’empire perse
sassanide.
152
Traité sur la cause des éclipses de lune
<Titre>
<1. Renvoi à des chapitres précédents>
<2. Théorie sur l’éclipse lunaire>
<2. 1 L’ombre de la terre>
<2. 2 Les nœuds ascendant et descendant>
<2. 3 La pleine lune est nécessaire>
<2. 4 La lune doit se situer dans les limites écliptiques>
<3. De quel côté la lune s’obscurcit>
<3. 1 Exemple 1 : au niveau du nœud ascendant>
<3. 1. 1 Cas 1 : immersion par le nord-est>
<3. 1. 2 Cas 2 : immersion par le sud-est>
<3. 2. Exemple 2 : au niveau du nœud descendant>
<3. 2. 1 Cas 3 : immersion par le sud-est>
<3. 2. 2 Cas 4 : immersion par le nord-est>
(fin du paragraphe 2. 3 sur les ‘limites écliptiques’)
<4. Débat sur la cause des éclipses lunaires>
<4. 1 Première objection à la théorie exposée>
<4. 2 Réponse>
9
SOKOLOFF M., A syriac lexicon. A translation from the Latin, Correction, Expansion, and
Update of C. Brockelmann’s Lexicon Syriacum, Winona Lake/Piscataway, Eisenbrauns
/Gorgias Press, 2009.
153
Traité sur la cause des éclipses de lune
154
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܿ
ܕܐܝܕܐ ܗܝ ܥܠܬܐ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܕܣܗܪܐ ܘܡܛܠܡܢܐ ܩܦܐܠܘܢ ܐܚܪܢܐ ܥܠ ܿܗܝ10
ܿ ܟܠܗ ܚܫܟܐ ܘܒܙܒܢ ܠܘ
ܘܡܛܠܡܢܐ ܐܝܬ ܐܡܬܝ ܕܡܢ ܿܡܕܢܚ ܓܪܒܝ. ܟܠܗ ܿ ܒܙܒܢ
ܘܐܝܬ ܐܡܬܝ ܕܡܢ ܡܕܢܚ ܬܝܡܢ. ܿܚܫܟܐ
ܒܗܠܝܢ ̈ܩܦܐܠܐ ܕܥܠ ̈ܟܘܟܒܐ. ܘܐܡܪܝܢܢ ܕܦܬܝܐܝܬ ܘܐܪܝܟܐܝܬ ܒܣܕܪܐ ܕܟ̄ ̄ܦ.1
ܿ
ܐܝܬܗ ܥܠܬܐ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܕܐܝܕܐܿ ܐܘܟܝܬ ܢܗܝ̈ܪܐ ܪܫܡܢܢ ܘܫܘܕܥܢܢ ܓܘܢܐܝܬ
ܬܢܢ ܕܝܢ ܬܘܒ ܪ ܿܫܡܝܢܢ ܕܝܠܢܐܝܬ ܥܠ ܐܩܠܦܣܝܣ. ܕܗܘܝܐ ܠܫܡܫܐ ܘܣܗܪܐ ܿ
ܿ ܕܣܗܪܐ ܐܝܟܢܐ ܕܒܣܕܪܐ ܕܫܝܢ ܥܒܕܢܢ ܘܪܫܡܢܢ ܕܝܠܢܐܝܬ ܥܠ
. ܚܫܟܐ ܕܫܡܫܐ
<Titre>
Nous renvoyons à la section 2012, aux chapitres dans lesquels nous avons
traité, en long et en large, des étoiles (c’est-à-dire les astres) et où nous
avons annoncé des généralités sur la cause des éclipses affectant le soleil et
la lune. Mais ici, nous traiterons en particulier de l’éclipse de lune, de la
même manière que nous avions traité, en particulier, de l’éclipse du soleil en
réalisant la section 300.
10
Titulum ܗܠܝܢ ̈ܩܦܐܠܐ ܡܢ ܢܘܣܟܐ ܐܚܪܢܐ ܟܬܒܢܢ ܕܥܠ ܫܡܫܐ ܘܣܗܪܐadd. P ante textum cum
scritura minima || ܀ ܡܢ ܗܪܟܐ ܘܠܥܠ ܚܣܝܪ ܩܦܐܠܘܢ ܐܚܪܝܐadd. in marg. sinistr. verticalice P1 ||
ܘܐܝܟܢܐ ܕܠܗܠܝܢ ܕܐܡܪ ܣܐܘܝܪܐ ܸܣܒܘܟܬ ܪܫܡܝܢ ܒܗܠܝܢ ܣܕ̈ܪܐ ܕܐܡܝ̈ܪܝܢadd. in marg. dext. verticalice
P1 || 1. post ܕܫܡܫܐalt. add. ܗܟܢܐinter lineas verticalice P1 ||
---------------------------------------------------------------------------------------------------
11
Le scribe a écrit au dessus du texte, dans une écriture plus petite : « Nous écrivons ces
chapitres sur le soleil et la lune à partir d’un autre manuscrit ». Dans la marge de gauche, la
même main a écrit de façon verticale : « à partir de là, il manque le chapitre suivant » ; dans
la marge de droite, la même main a écrit de façon verticale : « tout comme nous avons écrit
ces propos qu’a tenu Sévère Sebokht dans les sections mentionnées ». En l’occurrence, les
sections mentionnées dans le texte sont les sections 20 et 300. Ces assertions du copiste
nous apparaissent confuses, car si effectivement le manuscrit comprend un chapitre 20
attribué à Sévère Sebokht, il s’agit bien d’un chapitre ( )ܩܦܐܠܘܢet non d’une section ()ܣܕܪܐ.
De plus la Lettre de Sévère à laquelle le copiste renvoie ne traite absolument pas « en long
et en large des étoiles » comme le dit l’auteur du Traité sur la cause des éclipses de lune
(en parlant de la fameuse section 20), mais du calcul de la position des nœuds ascendant et
descendant.
12
Nau a pensé que ce chapitre sur les éclipses de lune pouvait peut-être avoir été écrit après
le chapitre 20 de ce même manuscrit (f. 124v-127v). Cf. NAU, « La cosmographie », 1910,
p. 240 (note 1). Il semble peu probable que le présent traité renvoie à la Lettre sur les
nœuds ascendant et descendant pour les raisons développées à la note précédente.
D’ailleurs, étant donnée l’indication fournie à la phrase suivante, si cette section fait suite à
la section 300, consacrée aux éclipses de soleil, il faut alors peut-être lui attribuer le numéro
301.
155
Traité sur la cause des éclipses de lune
13
|| ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܕܠܩܘܒܐܠadd. P1 in marg. inf. ||
-----------------------------------------------------------------------------
14
Nous traduisons par écliptique l’expression syriaque «ܡܠܘܫܐ ̈ ( »ܣܘܪܛܐ ܕܒܡܨܥܬla ligne
du milieu des signes) qui nous semble correspondre à l’expression grecque κύκλον τὸν
Διάμεσων ζῳδιακοῦ (le cercle du milieu du zodiaque) (cf. Théon Al., Petit Comm.
[éd. TIHON], chap. 7). Si le grec abrège couramment l’expression en « Διάμεσων
ζῳδιακοῦ » (milieu du zodiaque) pour désigner l’écliptique, notre auteur syriaque, quant à
lui, abrège différemment l’expression en ne retenant, dans le reste du texte, que le début de
l’expression « ( » ܣܘܪܛܐla ligne). Pour que les explications soient bien claires, et étant
donné que cette « ligne » a été clairement précisée au début du texte comme étant celle de
l’écliptique, nous proposons de rendre systématiquement le terme « ( » ܣܘܪܛܐla ligne) par
« écliptique ».
156
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܿ
. ܛܠܠܗ ܕܐܪܥܐ ܿ ܕܢܦܝܠ. ܙܕܩ ܠܡܕܥ ܕܐܡܬܝ ܕܡܣܬܩܒܠ ܗܕܐ ܕܘܟܬܐ2 .2
ܒܗ
ܐܘ ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ̄ܗ ܡܣܩܬܐ ܿ ܐܡܪܝܐ ܿ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ. ܢܘܩܕܬܐ ܗܠܝܢ ̈ ܠܚܕܐ ܡܢ
ܘܣܗܪܐ ܬܘܒ ܒܗ ܟܕ ܒܗ ܒܙܒܢܐ ܟܕ ܐܦ ܗܝ ܐܣܟܝܡܐ. ܐܘ ܡܚܬܬܐ ܿ
ܕܬܬܡܛܐ ܠܚܕ ܿܡܢ ̈ܕܘܟܝܬܐ ܗܠܝܢ ̄ܗ ܠܕܘܟܬܐ
ܿ ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ ܥܒܕܐ ܠܘܬ ܫܡܫܐ
ܘܗܟܢܐ ܬܦܣܩܝܘܗܝ ܠܣܘܪܛܐ ܇ ܡܛܠ. ܛܠܠܗ ܕܐܪܥܐ ܿ ܕܒܗ ܿܢܦܝܠ ܿ ܐܝܕܐܿ
̄ 15 ܿ ܿ
ܕܒܕܘܟܬܐ ܗܝ ܕܐܠ ܡܨܝܐ ܕܢܕܢܚ ܢܘܗܪܗ ܕܫܡܫܐ ܇ ܐܝܟ ܕܚܘܝܢܢ ܒܣܕܪܐ ܕܟܦ
ܡܬܟܐܠ. ܣܗܪܐ ܕܝܢ ܡܢ ܫܡܫܐ ܡܩܒܐܠ ܢܘܗܪܐ ܐܝܟ ܕܚܘܝܢܢ ܡܢ ܠܥܠ.
ܿ
ܡܛܠ ܕܒܕܘܟܬܐ ܕܓܠܝܙܐ ܡܢ ܢܘܗܪܗ ܕܫܡܫܐ. ܥܠܝܗ ܢܘܗܪܗ ܕܫܡܫܐ ܡܢ ܕܢܕܢܚ
ܿ ܠܗ16ܠܗ ܣܗܪܐ ܘܡܬܚܦܝܐ ܡܢ ܚܙܬܢ ܥܕܡܐ ܕܥܒܪܐ ܿ ܘܚܫܟܐ ܿ . ܡܗܠܟܐ
ܿ ܟܘܠܢܐܝܬ ܡܢ ܣܘܪܛܐ ܘܡܢ ܛܠܐܠ ܕܒܣܘܪܛܐ ܠܓܪܒܝܐ
ܐܘ ܠܬܝܡܢܐ
15
|| ܐܝܟ ܕܚܘܝܢܢ ܒܣܕܪܐ ܕܟ̄ ̄ܦ: ܐܝܟ ܕܝܠܦܢܢ ܡܢ ܠܥܠadd. P1 inter lineas ||
16
|| ܕܥܒܪܐ: ܕܥܪܒܐadd. P1 in marg. ||
------------------------------------------
17
anabibazon (< gr. ἀναβιβáζων).
18
qaṭabibazon (< gr. καταβιβáζων).
19
Ces noms sont directement translittérés du grec. Étant donné que, dans le reste du texte,
l’auteur n’emploie plus que la terminologie grecque pour désigner les nœuds ascendant et
descendant, il nous a semblé juste de les rendre systématiquement par l’expression
consacrée en français.
157
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܒܗܘ ܓܝܪ ܙܒܢܐ ܥܒܕܐ ܣܗܪܐ ܿ . 20 ܗܕܐ ܓܝܪ ܓܕܫܐ ܒܙܒܢܐ ܕܦܢܣܝܠܝܢܘܣ3 .2
ܐܠ ܗܘܐ ܕܝܢ ܡܛܠ ܗܕܐ ܟܠ ܐܡܬܝ. ܐܣܟܝܡܐ ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ ܠܘܬ ܫܡܫܐ
ܕܗܘܝܐܿ ܐܝܬ ܐܡܬܝ ܕܝܢ. ܿܗܘܝܐ ܐܩܠܦܣܝܣ ܣܗܪܢܝܬܐ. ܕܗܘܝܐ ܦܢܣܝܠܝܢܘܣ ܿ
ܐܘ ܠܬܝܡܢܐ ܒܟܡܐ ܿ ܡܛܠ ܕܦܪܝܩܐ ܣܗܪܐ ܡܢ ܣܘܪܛܐ ܠܓܪܒܝܐ. ܦܢܣܝܠܝܢܘܣ
ܐܡܝܢܐܝܬ ܓܝܪ ܣܗܪܐ ܠܒܪ ܡܢ ܣܘܪܛܐ ܗܝ ܐܠ ܗܘܐ ܒܣܘܪܛܐ. ܕܗܘ ̈ܣܣܐ
ܛܠܠܗ ܕܐܪܥܐܿ ܿ ܕܘܟܬܐ ܕܝܢ ܿܗܝ.21ܐܝܟ ܕܐܡܝܪܐ ܒܣܕܪܐ ܕܟܦ
ܿ ܕܢܦܝܠ
ܒܗ
ܿ
. 22] ܐܝܟ ܕܐܦ ܗܕܐ ܐܡܝܪܐ ܒܣܕܪܐ ܕܟ̄ܦ22v[ ܐܝܬܝܗ ܆ ܒܟܠܙܒܢ ܒܣܘܪܛܐ
ܐܐܠ ܟܠ ܐܡܬܝ ܕܗܘܝܐ ܐܩܠܦܣܝܣ ܗܕܐ ܣܗܪܢܝܬܐ. ܐܠ ܿܗܘܝܐ ܐܩܠܦܣܝܣ
ܿ 23
ܿ
ܛܠܠܗ ܒܦܢܣܝܠܝܢܘܣ ܿܗܘܝܐ ̄ܗ ܟܕ ܩܪܝܒܐ ܣܗܪܐ ܠܣܘܪܛܐ ܇ ܿܗܘ ܕܒܗ ܪܕܐ
. ܕܐܪܥܐ
20
|| ܕܦܢܣܝܠܝܢܘܣ: ܦܢܣܠܝܢܘܣP ܕܡܠܝܘܬܗadd. P1 in marg. ||
21
|| ܒܣܕܪܐ ܕܟܦ: ܡܢ ܠܥܠadd. P1 inter lineas ||
22
|| ܒܣܕܪܐ ܕܟܦ: ܡܢ ܠܥܠadd. P1 inter lineas ||
23
|| ܐܩܠܦܣܝܣ: ܐܩܠܝܦܣܝܣP ||
-------------------------------------------
24
L’auteur utilise ici un terme translittéré du grec (panselenus). On note qu’en marge du
texte, le copiste donne un équivalent culturel syriaque, voir note 14).
158
Traité sur la cause des éclipses de lune
25
Litt. « limites obscures ». Au sujet des « limites écliptiques », voir Théon Al., Petit
Comm. [éd. TIHON], chap. 21, p. 279 (« τοὺς ἐκλειπτικοὺς ὅρους ») ; p. 338 (trad.).
159
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܿ ܐܢܕܝܢ ܠܡܕܢܚ.3
̈ ܐܘ ܠܡܥܪܒܐ ܡܢ ܗܠܝܢ
ܒܡܫܘܚܬܐ ܿܗܝ ܕܐܬܐܡܪܬ ܇. ܢܘܩܕܬܐ
ܿ
ܛܠܠܗ ܒܗܝ ܕܐܠ ܒܟܠܗ ̄ ܘܒܣܕܪܐ
ܿ ܬܘܒ ̄ܕܟܦ ܆ ܬܗܘܐ ܦܢܣܝܠܝܢܘܣ ̄ ܡܢ ܠܥܠ ܆
ܿ ܿ ܿ
. ܐܐܠ ܡܢܬܐ ܡܢܗ. ܐܠ ܡܟܝܠ ܟܠܗ ܣܗܪܐ ܚܫܟܐ. ܕܐܪܥܐ ܥܒܪܐ ܣܗܪܐ
ܿ . ܐܘ ܿܡܕܢܚ ܓܪܒܝ
ܐܘ ܡܢ ܡܕܢܚ ܿ ܐܐܠ. ܘܐܠ ܬܘܒ ܡܢ ܡܕܢܚܐ ܬܪܝܨܐܝܬ
. ܬܝܡܢ
160
Traité sur la cause des éclipses de lune
NORD
EST OUEST
écliptique
Ombre de la terre
Lune
SUD
26
En effet, la lune, qui progresse chaque jour d’environ 13° vers l’est, sera de fait plus
proche du nœud le jour suivant.
27
Le nœud ascendant est par définition celui que la lune traverse en allant vers le nord.
28
Ces schémas (cas 1 à 4), qui n’existent pas dans le manuscrit, rendent compte du
mouvement réel de la lune et du cône d’ombre de la terre projeté sur l’écliptique : ce
mouvement entraîne la lune et le soleil (et donc l’ombre de la terre) dans le sens ouest-est,
contrairement au mouvement diurne (dû à la rotation de la terre) qui donne l’impression
que ces astres circulent vers l’ouest. L’angle d’inclination de la trajectoire de la lune par
rapport à l’écliptique, qui est normalement d’environ 5°, est ici exagéré pour rendre le
phénomène d’immersion plus visible.
161
Traité sur la cause des éclipses de lune
Si elle est à l’est du nœud, c’est par le sud-est qu’elle sera obscurcie, car
à ce moment-là, la lune sera au nord de l’écliptique, précédant, côté nord, le
nœud où l’écliptique peut être coupé. C’est pour cette raison que
l’immersion sera méridionale.
NORD
Lune
EST OUEST
écliptique
Ombre de la terre
SUD
162
Traité sur la cause des éclipses de lune
NORD
Nœud descendant
Lune
EST OUEST
écliptique
Ombre de la terre
Trajectoire de la
lune
SUD
29
|| ܕܠܡܥܪܒܐ ܡܢ ܢܘܩܕܬܐcorrexi : ܕܡܢ ܡܥܪܒܐ ܠܢܘܩܕܬܐP ||
-------------------------------------------
30
Même remarque que pour le cas 1 : la lune n’est pas encore dans son nœud qu’elle
atteindra le jour suivant, étant donné qu’elle ralentit d’environ 13° vers l’est chaque jour.
163
Traité sur la cause des éclipses de lune
Mais si la lune est à l’est du nœud, elle s’obscurcira par le nord-est, car à
ce moment-là, la lune sera au sud de l’écliptique, précédant, côté sud, le
nœud où l’écliptique peut être coupé. C’est la raison pour laquelle
l’immersion sera septentrionale.
NORD
Nœud descendant
Ombre de la terre
EST OUEST
écliptique
Lune
SUD
164
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܛܠܠܗ ܕܐܪܥܐ ܡܢ ܢܘܩܕܬܐ ܗܠܝܢ ܕܒܗܝܢ ܿ ܿܗܝ ܓܝܪ ܕܟܕ ܪܚܝܩܐ ܣܗܪܐ ܐܦ
̄ ̄ ̈ ̈ ܿܦܣܩܝܢ ܚܘܕ̈ܪܐ
ܠܚܕܕܐ ܒܪܡ ܠܓܘ ܡܢ ̄ܝ ̄ܒ ܣܣܐ ܟܕ ̈ܩܛܝܢܢ ܕܐܬܐܡ̈ܪܝ ܒܣܕܪܐ
. ܣܗܪܢܝܬܐ31ܡܫܬܟܚܢ ܓܕܫܐ ܐܩܠܦܣܝܣ̈ ܕܟ̄ܦ
165
Traité sur la cause des éclipses de lune
̈
ܐܝܟ ܕܚܘܝܢܢ ܒܣܕܪܐ. ܓܒܝܢ ܘܡܛܠ ܕܐܣܦܝܪܐ ܕܫܡܝܐ ܫܘܝܐ ܗܝ ܡܢ ܟܠ2 .4
: ܠܦܘܬ ܐܘܪܟܐ. ܐܠܨܐ ܗܝ ܕܗܝ ܡܫܘܚܬܐ ܕܐܝܬ ܒܝܬ ܣܗܪܐ ܠܫܡܫܐ. ܕܟܦ
ܗܝ ܟܕ ܗܝ ܬܗܘܐ ܐܝܬ. ܐܡܪ ܐܢܐ ܘܠܡܕܢܚܐ ܒܙܒܢܐ ܕܦܢܣܝܠܝܢܘܣ ܿ ܠܡܥܪܒܐ
ܐܡܪܢܐ ܕܝܢ ܠܓܪܒܝܐ ܘܠܬܝܡܢܐ ܘܡܛܠ ܕܗܟܢܐ ܿ . ܒܝܢܬܗܘܢ ܐܦ ܠܦܘܬ ܦܬܝܐ
ܓܒܝܢ ܘܐܠ ܡܨܝܐ ܕܬܫܢܙ ܣܗܪܐ ܡܢ ܣܘܪܛܐ ̈ ܡܬܡܫܚ ܕܝܐܡܛܪܘܢ ܡܢ ܟܠ
ܒܗ ܓܝܪ ܒܣܘܪܛܐ ܐܦ ܗܝ ܡܫܬܟܚܐ ܠܘܩܒܠ ܫܡܫܐ. ܦܢܝܬܐ ̈ ܠܚܕܐ ܡܢ
ܠܘܩܒܠ. ܛܠܠܗ ܕܝܢ ܬܘܒ ܕܐܪܥܐ ܐܝܟ ܕܐܬܐܡܪܬ ܒܣܘܪܛܐ ܗܘ ܐܡܝܢܐܝܬ ܿ
. ܟܕ ܐܠ ܿܫܢܝ ܠܚܕܐ ܡܢ ̈ܦܢܝܬܐ. ܫܡܫܐ ܐܡܝܢܐܝܬ ܕܝܐܡܛܪܐܝܬ
Étant donné que la sphère céleste est égale de tous côtés 34, comme nous
l’avons démontré dans la section 20, le rapport <angulaire> qu’il y a entre le
soleil et la lune est nécessairement le même en longitude (je veux dire vers
l’est ou vers l’ouest), en temps de pleine lune, que celui qu’ils entretiennent
en latitude (je veux dire vers le nord et vers le sud)35. Et une fois qu’on aura
ainsi établi le rapport en opposition de tous côtés et qu’il sera impossible à
la lune de s’écarter de l’écliptique dans aucune des directions, elle pourra,
sur ce même écliptique, s’opposer au soleil. L’ombre de la terre est, pour sa
part, comme cela a été dit, constamment sur l’écliptique, étant constamment
diamétralement opposée au soleil sans aller dans aucune direction.
34
C’est-à-dire qu’elle est parfaitement sphérique.
35
Il faut comprendre ici que pour qu’il y ait éclipse lunaire, la lune et le soleil doivent avoir
un rapport angulaire de 180° aussi bien en latitude qu’en longitude, et pas seulement en
longitude, comme le proposent les contradicteurs que l’auteur vient de citer.
166
Traité sur la cause des éclipses de lune
36
|| ܐܩܠܦܣܝܣ: ܐܩܠܝܦܣܝܣP ||
37
|| ܐܩܠܦܣܝܣ: ܐܩܠܝܦܣܝܣP ||
38
|| ܣܘܪܛܘܢܐ: ܣܪܛܢܐP ||
167
Traité sur la cause des éclipses de lune
39
|| ܒܡܫܘܚܬ: ܒܡܘܫܚܬP ||
40
|| ܛܪܝܓܘܢܘܢ: ܛܪܝܓܢܘܢP ||
41
|| ܐܟܣܓܘܢܘܢ: ܐܟܣܘܓܘܢܘܢP ||
42
|| ܘܣܘܢܕܘܣ: ܘܣܘܢܢܕܘܣP ||
43
|| infra ܡܨܝܐadd. ܐܥܒܪܝܘ ܦܬܚܐ ܒܡܨܥܬ ܟܘܪܣܐP1 in marg. inf. verticalice || post textum
add. ܥܒܪ ܠܦܬܚܐ ܐܚܪܝܢܐ ܘܩܪܝ ܐܝܟܐ ܕܐܡܪ ܕܬܚܣܪ ܡܠܝܘܬܗP1 in marg. inf. (reclama folii 55v) ||
------------------------------------------
44
L’auteur insiste sur la distinction à opérer entre les notions d’opposition et d’éclipse.
L’opposition se définit en longitude, tandis que l’éclipse se définit à la fois en longitude et
en latitude.
168
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܡܛܠ ܕܐܠ ܠܦܘܬ. ܬܝܗ ܗܕܐ ܿ ܥܠܬܐ ܐܝ. ܐܐܠ ܟܠܢܐܝܬ ܡܬܡܠܝܐ ܢܘܗܪܐ
ܒܓܒܗ ܓܝܪ ܡܥܪܒܝܐ ܿ ܿ
ܐܘܪܟܗ ܘܚܣܪܐ ܇ ܐܐܠ ܠܦܘܬ ܿ ܦܬܝܗ ܡܬܡܠܝܐ ܣܗܪܐܿ
̄ ܿ
ܡܬܡܠܝܐ ܇ ܟܕ ܒܓܒܗ ܡܕܢܚܝܐ ܿܚܣܪܐ ܇ ܗܢܐ ܕܝܢ ܐܝܬܘ ܐܘܪܟܐ ܇ ܟܕ ܒܓܒܐ
ܬܪܒܝܬܐ. ܐܠ ܡܬܘܡ ܿܩܒܠܬ. ܐܝܬܘ ܦܬܝܐ ̄ ܓܪܒܝܝܐ ܘܬܝܡܢܝܐ ܇ ܗܢܐ ܓܝܪ
ܿ 45
ܓܠܝܐ ܗܝ ܕܐܦ ܒܙܒܢ ܦܢܣܝܠܝܢܘܣ ܟܕ ܐܝܬܝܗ ܒܦܬܝܐ ܆ ܐܠ. ܘܚܘܣܪܢܐ
. ܡܢܗ ܘܬܚܫܟܿ ܡܓܢܝܐ ܡܢ ܫܡܫܐ ܐܝܟ ܕܬܬܓܠܙ ܡܢ ܢܘܗܪܗ ܕܫܡܫܐ ܡܢܬܐ
ܿ
ܥܠܝܗ ܫܡܫܐ ܆ ܘܐܠ ܿ ܠܦܘܬ ܐܘܪܟܐ ܕܝܢ. ܘܒܕܓܘܢ ܟܘܠܢܐܝܬ ܡܬܡܠܝܐ
ܕܢܚ
ܿ
ܐܘ ܡܢܗ ܐܝܬܘܗܝ ܿ ܐܘ ܠܡܕܢܚܐ ܿ ܐܡܝܢܐܝܬ ܓܝܪ. ܗܘܐ ܠܦܘܬ ܦܬܝܐ
ܿ ܿ ܡܬܓܪܒܐ ܿ ܐܦܢ ܓܝܪ. ܠܡܥܪܒܐ
ܡܢܗ ܐܘ ܡܬܬܝܡܢ ܇ ܠܦܘܬ ܙܠܝܡܘܬܐ ܕܟܠܝܐܠ
ܐܘ ܠܬܝܡܢܐ ܐܝܟ ܕܐܡܪܢܢ ܡܢ ܠܥܠ ܆ ܿ ܩ̈ܪܢܬܗ ܒܠܚܘܕ ܿܙܠܡܐ ܠܓܪܒܝܐ
ܿ ̈
ܕܡܠܘܫܐ ܆
45
|| ܦܢܣܝܠܝܢܘܣ: ܦܢܣܠܝܢܘܣP ||
169
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܿ
ܐܝܬܝܗ ܣܗܪܐ ܊ ܘܬ̈ܪܬܝܢ ܿ ܘܐܠ ܗܘܐ ܕܢܚ ܿܗ ܡܬܟܐܠ
ܕܐܡܝܢܐܝܬ ܒܦܬܝܐ. ܡܢܗ
ܿ ܙܒܢܝܢ ܒܠܚܘܕ ܒܟܠ ܝܪܚܐ ܡܬܩܪܒܐ ܠܣܘܪܛܐ ܆ ܐܠ ܗܘܐ ܒܠܚܘܕ ܚܢܢ
. ܐܡܪܝܢܢ ̈
ܒܚܘܫܒܢܝܗܘܢ̈ ܿ ܕܐܡܪܝܢ
ܟܬܝܒ ܓܝܪ. ܘܡܘܕܝܢ ܕܐܝܬ ܐܬܠܝܐ ܿ ܐܐܠ ܐܦ ܿܗܢܘܢ
ܐܘ ܡܢ ܕܘܢܒܗ ܕܐܬܠܝܐ ܆ܿ ܕܟܠ ܐܡܬܝ ܠܡ ܕܪܚܝܩܐ ܣܗܪܐ ܡܢ ܪܫܗ. ܗܟܢܐ
ܝܗ ܿ ܐܡܬܝ ܕܝܢ ܕܒܐܬܠܝܐ ܒܪܫܗ. ܐܬܝܗ
ܿ ܐܘ ܒܕܘܢܒܗ ܒܣܘܪܛܐ ܐܝܬ ܿ ܒܦܬܝܐ
Et son lever ne saurait être entravé, même partiellement, tant que la lune
s’élève en latitude. Deux fois par mois seulement, elle s’approche de
l’écliptique. Nous ne sommes pas les seuls à le dire : ceux qui disent et
croient qu’Atalya existe le disent aussi. En effet, il est écrit dans leurs
calculs : « A chaque fois que la lune s’éloigne de la tête ou de la queue
d’Atalya, elle s’élève en latitude ; mais lorsqu’elle est dans l’Atalya, au
niveau de sa tête ou de sa queue, elle est sur l’écliptique ».
170
Traité sur la cause des éclipses de lune
46
|| ܦܢܣܝܠܝܢܘܣ: ܦܢܣܠܝܢܘܣP ||
47
|| ܒܦܢܣܝܠܝܢܘܣ: ܕܒܦܢܣܠܝܢܘܣP ||
-------------------------------------------
48
Le terme « réfutation » ( )ܡܟܣܢܘܬܐest également utilisé, en syriaque, pour renvoyer au
traité d’Aristote intitulé Περὶ σοφιστικῶν ἐλέγχῶν ( ܡܫ ܿܡܗ ܠܗ ̈
ܿ ܣܘܦܝܣܛܐ ̈
ܿ ܡܟܣܢܘܬܐ
ܕܗܠܝܢ ܥܠ
) ܗܘ ܐܪܝܣܛܘܛܐܠܝܣ ܣܘܦܝܣܛܝܩܢܘܐܠܝܢܘd’après le lexique de Jesu Bar Bahlul (cf. Ibn al-
Buhlūl, al-Ḥasan al-Ṭayrahānī al-Nasṭūrī, Proben aus Jesus Bar-Bahlul's syrisch-
arabischem Lexicon, Breslau, hrsg. Bernstein, Georg Heinrich, 1842). Mais nous n’avons
pas connaissance d’une traduction syriaque de ce traité de logique d’Aristote avant
Athanase de Balad (mort en 687), d’après les gloses du manuscrit arabe 2346 de la
Bibliothèque nationale de France, auxquelles H. Hugonnard-Roche fait référence dans
HUGONNARD-ROCHE H., « La tradizione della logica aristotelica », in Storia della scienza,
2001, vol. 4, p. 22.
171
Traité sur la cause des éclipses de lune
172
Traité sur la cause des éclipses de lune
49
ܬܐܘܪܝܡܐ ܕܒܝܕ ܓܐܘܡܛܪܝܐ ܕܐܝܟܢ ܿܗܘܝܐ ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܢܗܝ̈ܪܐ
.ܓܪܒܝܐ .
Nord
ܣܘܢܕܘܣ
ܦܢܣܠܝܢܘܣ conjonction
pleine lune
ܣܘܢܕܘܣ ܦܢܣܠܝܢܘܣ
ܚܫܟܢܝܐ ̈
ܬܚܘܡܐ ̈ conjonction Pleine lune ̈
ܬܚܘܡܐ ̈
ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ
ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܐܪܥܐ ܚܫܟܢܝܐ
limites écliptiques terre
n. ascendant n. descendant limites écliptiques
ܣܘܢܕܘܣ
ܦܢܣܠܝܢܘܣ conjonction
pleine lune
sud
.ܬܝܡܢܐ .
49
Nous avons reproduit, aussi fidèlement que possible, les deux schémas qui se trouvent
dans le manuscrit. Titre du schéma : « Représentation, par le biais de la géométrie, des
conditions dans lesquelles il peut y avoir éclipse astrale ». Nous reproduisons ici les gloses
qui encadrent la figure en indiquant par des points les lettres que nous n’avons pas réussi à
ܒܟܠܗ ܐܪܥܐ ܿܗܘܝܐ .ܐܐܠ ܕܝܢ ܒܐܬ̈ܪܘܬܐ ̈ܝܕܥܐ identifier : « . ܿ ܐܩܠܦܣܝܣ ܓܝܪ ܿܗܝ ܿ
ܕܗܘܝܐ ܠܫܡܫܐ ܕܠܘ
ܿ ܿ
ܡܛܠ ܓܝܪ ܕܐܝܟܢܐ ܕܥܢܢܐ ܩܝܡܐ ܩܕܡ ܫܡܫܐ ܘܥܒܕܐ ܛܠܐܠ .ܘܡܚܦܝܐ ܠܗ ܡܢܢ ܒܒܐܬ̈ܪܘܬܐ ܐܠ ܗܘܝܐ .
ܘܡܚܦܐ ܠܗ ܡܢܢ ܘܠܘ ܓܝܪ ܒܟܠܗܘܢ ܿ ܗܟܢܐ ܟܕ ܿܥܐܠ ܣܗܪܐ ܬܚܬ ܫܡܫܐ ܒܙܒܢ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܿ .ܥܒܕ ܠܗ ܛܠܐܠ
̈
ܡܟܬܒܢܐ ܕܒܗܪܗ ܐܬ̈ܪܘܬܐ ܿܗܘܝܐ ܗܕܐ .ܒܐܬ̈ܪܘܬܐ ܓܝܪ ܬܝܡܢܝܐ ܓܕܫܐ ܕܐܠ ܿܗܘܝܐ .ܐܡܪ ܓܝܪ ܐܢܫ
ܐܡܪܡܕܝܢܬܐ ܕܒܟܘܪܣܢ ܗܘܬ ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܫܡܫܐ ܟܘܠܢܝܬܐ ܒܬܪܬܝܢ ̈ܫܥܝܢ ܒܐܝܪ ܝܪܚܐ .ܕܠܘܬܢ ܕܝܢ ܒܓܙܝܪܬܐ ܿ
ܕܣܠܩ ܗܪܟܐ ܕܐܠ ܗܘܬ .ܘܬܘܒ ܐܡܪ ܕܫܪܝܪܐ ܗܝ ܿܗܝ ܕܡܬܐܡܪܐ ܕܬ̈ܪܬܝܢ ̈ܫܥܝܢ ܿܩܕܡ ܿܣܠܩ ܫܡܫܐ ܒܗܪܗ ܩܕܡ ܿ
ܢܬܐܡܐ ܐܘ ܡܫܚܐ . ̈ ܕܥܐܠ ܬܚܬ ܫܡܫܐ .ܒܙܒܢܐ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܠܘܬܢ .ܐܝܢܕܝܢ ܿܨܒܐ ܐܢܫ ܕܢܚܙܐ ܠܣܗܪܐ ܿ
ܕܢܚ ܫܡܫܐ ܥܠܝܗܘܢ .ܘܡܬܚܙܐ ܠܗ ܣܗܪܐ ܟܕ ܿܥܐܠ ܬܚܬ ܫܡܫܐ ܘܢܪܡܐ ܐܢܘܢ ܒܠܩܢܐ .ܘܢܚܘܪ ܒܗܘܢ ܟܪ ܿ ܿ
ܿ ܿ ܿ ܿ
ܘܥܒܕ ܠܗ ܬܚܦܝܬܐ .ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܝܢ ܕܣܗܪܐ ܒܟܠܗ ܐܪܥܐ ܗܘܝܐ .ܐܘ ܠܬܚܬ ܡܢ ܐܪܥܐ ܗܘܝܐ ܘܡܬܚܙܝܐ ܿ ܿ
ܒܟܠܗ ܐܪܥܐ .ܡܛܠ ܕܐܝܬ ܿ ܐܘ ܠܥܠ ܡܢ ܐܪܥܐ ܘܡܬܚܙܝܐ ܠܢ ܕܠܢ .ܒܪܡ ܕܝܢ ܿܗܝ ܕܫܡܫܐ .ܠܘ ܕܝܢ ܐܠܚ̈ܪܢܐ ܿ .
̈ ̈ ̈ ܿ ̈
ܕܗܘܝܐ ܠܘܬܢ ܘܒܐܬ̈ܪܘܬܐ ܬܝܡܢܝܐ ܕܟܘܫܝܐ ܐܠ ܗܘܝܐ .ܕܣܗܪܐ ܕܝܢ ܟܠ ܡܐܐ ܘܫܒܥܝܢ ܘܫܒܥܐ ̈ ܐܡܬܝ ܿ
ܿ ̈ ̄ ̄ ܿ
ܝܘܡܬܐ ܗܘܝܐ .ܘܐܢ ܐܝܬ ܒܗ ܒܣܗܪܐ ܒܗܘ ܙܒܢܐ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܝܗ ܝܘܡܬܐ ܗܘܝܐ .ܠܥܠ ܡܢ ܐܪܥܐ .ܐܢܕܝܢ ܿ ̈
ܡܬܚܙܝܐ ܠܢ .ܒܝܬ ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܣܗܪܐ ܠܚܪܬܐ ܿ ܝܘܡܬܐ ܘܦܠܓܗ ܿܗܘܝܐ ܠܬܚܬ ܡܢ ܐܪܥܐ ܘܐܠ ܐܝܬ ܒܗ ̄ܝ ̄ܕ ̈
ܕܗܝ ܐܩܠܦܣܝܣ ܢܒܥܐ ܐܢܫ ܕܢܐܐܠ ܒܡܢܝܢܐ ܿܥܒܪ ܡܢ ܡܢܝܢܐ ܿ ̈ ܘܫܒܥܝܢ ̈ ̈ ̈ܡܐܐ
ܘܫܒܥܐ ܝܘܡܬܐ ܐܝܬ .ܘܐܢܗܘ ܕܐܠ ܸ
ܿ ̈ ̄
) ». (Cf. traduction à la note suivanteܩܕܡܝܬܐ ̄ܝܐ ܝܘܡܬܐ ܘܗܟܢܐ ܗܘܝܐ ܠܙܒܢܐ ܐܚܪܢܐ ܆
173
Traité sur la cause des éclipses de lune
50
. ] ܬܐܘܪܝܡܐ ܒܝܕ ܓܐܘܡܛܪܝܐ ܕܐܝܟܢ ܐܠ ܿܗܘܝܐ ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܢܗܝ̈ܪܐ25r[
ܓܪܒܝܐ
nord
ܣܘܢܕܘܣ
conjonction
ܦܢܣܠܝܢܘܣ ܦܢܣܠܝܢܘܣ
̈
ܬܚܘܡܐ ̈ܚܫܟܝܐ
pleine lune pleine lune ̈
ܬܚܘܡܐ ̈ܚܫܟܝܐ
limites écliptiques
ܐܪܥܐ limites écliptiques
conjonction
conjonction
ܣܘܢܕܘܣ pleine lune ܣܘܢܕܘܣ
ܦܢܣܠܝܢܘܣ
ܬܝܡܢܐ
sud
<Figure n°2>
Représentation, par le biais de la géométrie, des conditions dans lesquelles il
ne peut pas y avoir éclipse astrale.
50
Traduction des gloses encadrant le premier schéma du f. 56v : « En effet, l’éclipse
relative au soleil n’est pas <visible> sur toute la terre, mais dans des régions précises, car de
même que le nuage qui se place devant le soleil lui fait de l’ombre et le dissimule à nos
yeux sans que cela soit le cas dans <d’autres> régions, de même la lune va sous le soleil au
moment de l’éclipse, lui faisant de l’ombre et le dissimulant à nos yeux sans que ce soit le
cas dans toutes les régions. En effet, dans les régions méridionales, il se peut qu’elle
(l’éclipse) n’ait pas lieu. Un écrivain (?) a dit en effet que dans la ville de Herat du
Khorassan avait eu lieu une éclipse de soleil totale durant deux heures au mois de mai (syr.
Iyyar), alors que chez nous, en Djazira, on dit qu’elle n’a pas eu lieu. En outre, on dit qu’il
est vrai que le soleil se lève à Herat deux heures avant qu’il ne se lève chez nous. Si
quelqu’un veut voir la lune aller sous le soleil au moment d’une éclipse (cinq mots non
compris ?), qu’il regarde grâce à eux là où le soleil se lève (un mot) et qu’il considère où la
lune va sous le soleil et occasionne pour lui une immersion. En revanche, l’éclipse de lune
est <visible> sur toute la terre : soit elle aura lieu sous la terre et sera visible pour d’autres,
soit elle aura lieu au dessus de la terre et elle nous sera bien visible, contrairement à celle du
soleil qui n’est pas visible sur toute la terre, étant donné que parfois elle aura lieu chez nous
sans avoir lieu dans les régions méridionales de l’Éthiopie. <L’éclipse de> lune a lieu tous
les 177 jours et s’il y a par la lune (?), au moment de l’éclipse, 28 jours, <l’éclipse ?> aura
lieu au dessus de la terre. Mais si par elle il y a …jours et demi, <elle aura lieu> sous la
terre et ne nous sera pas visible. Entre une éclipse de lune et une autre, il y a 177 jours. Et
même, si quelqu’un cherche, qu’il ajoute ce nombre à celui de l’éclipse précédente …jours
et de cette manière on obtiendra la date suivante. »
174
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܒܝܕ ̈ܪܘܫܡܐ ܗܠܝܢ ܕܗܫܐ. ܕܠܗܘ ܕܒܝܕ ܡܠܬܐ ܡܢ ܠܥܠ ܐܡܪܢܢܿ ܗܫܐ ܕܝܢ1 .5
ܘܐܬܝܕܥ ܢܗܝܪܐܝܬ ܠܟܠܢܫ ܇ ܕܐܠ ܗܘܐ. ܐܬܬܣܝܡܘ ܐܝܟ ܕܒܡܚܙܝܬܐ ܿܚܘܝܢܢ
ܒܥܠܬ ܡܕܡ ܐܚܪܝܢ ܿܗܘܝܐ ܐܩܠܦܣܝܣ ܆ ܐܐܠ ܒܥܠܬ ܡܬܩܪܒܢܘܬܐ ܕܣܗܪܐ
̈ ܆ ܿܙܕܩ ܠܢ ܠܡܥܩܒܘ ܥܠ51ܠܣܘܪܛܐ ܒܣܘܢܕܘܣ ܘܒܦܢܣܝܠܝܢܘܣ
ܢܘܩܕܬܐ ܗܠܝܢ
̈ ܕܒܗܝܢ ܿܦܣܩܝܢ ܚܘܕ̈ܪܐ
ܿܚܙܝܢܢ ܗܟܝܠ ܆ ܕܐܠ ܗܘܐ ܩܒܝܐܠܝܬ ܒܚܕ ܿܡܠܘܫܐ. ܠܚܕܕܐ
ܿ
ܐܝܟ ܡܐ. ܐܐܠ ̈ܡܫܢܝܢ ܡܢ ܡܠܘܫܐ ܠܡܠܘܫܐ. ܐܝܬܝܗ ܟܠܚܕ ܡܢܗܝܢ ܕܐܠ ܫܘܢܝ
] ܒܠܚܘܕ ܿܗܘܝܐ25v[ ܒܒ ܇
̄ ܐܘ ܿ ܕܐܠ ܗܘܐ ܒܚܕ ܡܠܘܫܐ. ܕܐܦ ܿܚܙܝܢܢ ܬܘܒ
. ܐܩܠܦܣܝܣ ܆ ܐܐܠ ܒܟܠܗܘܢ ̈ܡܠܘܫܐ
<6. 1 Théorie>
51
|| ܘܒܦܣܝܠܝܢܘܣ: ܘܒܦܢܣܠܝܢܘܣP ||
175
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܢܘܩܕܬܐ ܇ ܒܟܠܗܘܢ ̈ܡܠܘܫܐ ̈ ܐܐܠ ܐܠ ܕܐܦ ̈ܗܢܝܢ. ܗܕܐ ܕܝܢ ܠܘ ܗܟܢܐ ܗܘܬ
̈ ܡܫܢܝܢ
ܢܘܩܕܬܐ ܗܠܝܢ ܡܢ ̈ ܐܡܪܝܢܢ ܗܟܝܠ ܆ ܕܫܪܝܪܐܝܬ ܿ . ܡܫܬܟܚܢ ܒܕܡܘܬ ܣܗܪܐ ̈
ܿ ܗܕܐ ܕܝܢ. ܕܡܠܘܫܐ
ܐܠ. ܐܡܪܝܢܢ ̈ ܡܠܘܫܐ ܠܡܠܘܫܐ ܆ ܘܡܬܟ̈ܪܟܢ ܒܟܠܗ ܟܠܝܐܠ
̈ ܢܘܩܕܬܐ ܇ ܙܘܥܐ ܡܕܡ ܕܝܠܢܝܐ ̈ܩܢܝܢ ܇ ܘܡܛܠ ܗܕܐ
ܡܫܢܝܢ ̈ ܕܗܢܝܢ
̈ ܗܘܐ ܐܝܟ ܿܡܢ
ܕܢܬܬܙܝܥܢ ܇ ܿܗ ̈ܢܝܢ ܕܐܦ ܐܠ ܩܢܘܡܐ
̈ ܐܝܟܢ ܓܝܪ ܡܨܝܐ. ܡܢ ܿܡܠܘܫܐ ܠܡܠܘܫܐ
ܐܐܠ ܥܠܬܐ. ܡܬܗܘܢܢܢ ܕܝܢ ܒܠܚܘܕ ܒܬܪܥܝܬܐ ̈ ܡܕܡ ܿܝܬܢܝܐ ܐܝܬ ܠܗܝܢ ܇ ܘ
ܐܡܝܪ ܗܘ ܠܢ ܠܢ ܓܝܪ ܡܢ ܠܥܠ ܆. ܐܝܬܝܗ ܆ ܙܘܥܗ ܕܣܗܪܐ ܕܠܦܬܝܐ ܿ ܕܫܘܢܝܗܝܢ
̈ ̈
ܕܘܟܝܬܐ ܐܠܝܢ ܕܒܗܝܢ ܡܣܬܩܒܠ. ܕܟܕ ܪܕܝܐ ܣܗܪܐ ܒܦܬܝܐ ܐܠܦܝ ܣܘܪܛܐ
ܿ ܠܗܝܢ
ܐܡܪܝܢܢ ܕܐܝܬܝܗܝܢ ̈ ܘܦܣܩܐ ܠܗ ܠܣܘܪܛܐ ܐܢ ܠܓܪܒܝܐ ܘܐܢ ܠܬܝܡܢܐ ܆ ܿ
ܢܘܩܕܬܐ ܇ ̈
Or ceci n’est pas moins valable pour les nœuds, qu’on pourra également
trouver dans tous les signes, comme la lune. Nous disons donc que ces
nœuds vont véritablement d’un signe à l’autre, effectuant le tour de tout le
cercle du zodiaque. Mais précisons que ce n’est pas pour autant que ces
nœuds ont un mouvement propre et que c’est pour cette raison qu’ils vont de
signe en signe. Car comment serait-il possible qu’ils se meuvent alors qu’ils
n’ont pas même une substance propre ? Nous ferons sagement en pensant
que c’est seulement le mouvement en latitude de la lune qui est la cause de
leur déplacement. En effet, il nous a bien été dit plus haut que nous
pouvions désigner par « nœuds » les endroits où la lune, s’approchant de
l’écliptique en latitude, arrive et coupe l’écliptique <en allant> soit vers le
nord, soit vers le sud.
176
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܿ
ܙܘܥܗ ܕܐܠܘܪܟܐ ܆ ܡܢ ܩܕܡ ܙܘܥܗ ܕܠܦܬܝܐ ܕܣܗܪܐ ܆ ܩܠܝܠ ܗܘ ܡܢܿ ܡܛܠ ܕܗܘ
ܿ ܿ ܿ
ܟܕ. ܕܬܬܡܛܐ ܒܐܘܪܟܐ ܇ ܠܕܘܟܬܐ ܐܝܕܐ ܕܒܗ ܦܣܩܬ ܠܣܘܪܛܐ ܡܢ ܩܕܝܡ
ܡܢܗ ܕܕܘܟܬܐ ܚܕܐ ܣܣܐ ܟ̄ ̄ܘ ̈ܩܛܝܢܢ ܠܡܥܪܒܐ ܆ ܦܣܩܐ ܠܗ ܡܢ ܕܪܫ ܿ ܪܚܝܩܐ
ܿ ܿ
ܗܝ. ܘܡܛܠ ܕܕܘܟܬܐ ܗܝ ܕܒܗ ܦܣܩܐ ܠܗ ܠܣܘܪܛܐ ܣܗܪܐ. ܠܣܘܪܛܐ
ܿ
ܕܘܟܬܗ ܬܪܝܢܝܬܐ ܡܢ ܩܕܡܝܬܐ ܇ ܿ
ܕܐܝܬܗ ܢܘܩܕܬܐ ܇ ܪܚܝܩܐ ܕܝܢ ܡܬܐܡܪܐ
ܿ
ܐܝܟ ܗܘ ܕܗܝ ܢܘܩܕܬܐ ܡܬܬܙܝܥܐ ܡܢ ܡܕܢܚܐ. ܩܛܝܢܢ ܠܡܥܪܒܐ ̄ ̄
̈ ܚܕܐ ܣܣܐ ܟܘ
. ܠܡܥܪܒܐ ܡܣܬܒܪܐ
ܿ
ܐܝܬܝܗ ܣܗܪܐ ܒܣܣܐ ܩܕܡܝܐ ܕܪܫܗ ܢܗܘܐ ܓܝܪ ܕܟܕ. ܕܐܝܟ ܐܝܟܢ2 .5
̈
ܐܡܪܢܢ ܓܝܪ. ܐܠܦܝ ܓܪܒܝܐ. ܕܐܡܪܐ ܇ ܦܣܩܬ ܠܣܘܪܛܐ ܡܢ ܬܝܡܢܐ
. ܕܒܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܡܬܩܪܝܐ ܢܘܩܕܬܐ ܿܗܝ ܕܡܢ ܬܝܡܢܐ ܠܓܪܒܝܐ ܡܬܦܣܩܐ
Par exemple, admettons que, alors qu’elle est dans le premier degré du
commencement du Bélier, la lune coupe l’écliptique <en allant> du sud vers
le nord (nous disons en effet que ce nœud, qui est coupé du sud au nord,
s’appelle le nœud ascendant).
52
Littéralement : « Étant donné que le mouvement en latitude de la lune est plus petit que
son mouvement en longitude ».
53
C’est-à-dire que chaque mois, la lune coupe l’écliptique avant d’avoir eu le temps d’en
faire le tour, ce qui entraîne un léger décalage du nœud lunaire vers l’ouest. Mais les nœuds
ont un mouvement rétrograde de 19°20’ environ vers l’ouest par an (cf. SAVOIE,
Cosmographie, 2006, p. 72), ce qui fait que la valeur donnée ici est erronée : les nœuds se
déplacent en réalité non pas de 1°26’ par mois, mais d’environ 1°35’. Sévère Sebokht
donne la valeur exacte, qu’il dit avoir trouvé chez Théon d’Alexandrie (cf. Sév. Seb., Lettre
sur les nœuds II. 3). Pourtant, l’auteur du Traité sur la cause des éclipses de lune renvoie
aux calculs de Claude Ptolémée (Tables faciles) un peu plus loin (chapitre 6. 5). Se
pourrait-il qu’il ait confondu le mouvement de rétrogradation des nœuds lunaires (1°35’ par
mois) avec le mouvement de précession des équinoxes, que Ptolémée avait justement
estimé à environ 1°26’ par siècle (cf. Ptol. Alm., VII, 3) ?
177
Traité sur la cause des éclipses de lune
54
|| ܐܣܟܝܡܐcorrexi : ܐܣܝܟܡܐP ||
------------------------------------------
55
Même remarque que plus haut.
56
Pour la raison qu’on a expliqué dans une note précédente, ce chiffre est erroné puisque
les nœuds lunaires se déplacent en réalité d’environ 19°20’ par an. La bonne valeur se
trouve dans Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 3.
57
Même en acceptant le chiffre proposé par l’auteur de ce texte, à savoir 1°26’ par mois
pour la précession des nœuds, le calcul est étrange, car la lune devrait revenir à sa place
initiale lorsque les nœuds auront parcouru 360°, soit au bout de 360° / 1°26’ multiplié par le
nombre de jours du mois lunaire, soit : 360° /1°26’*27,32 = 18 ans et 261 jours et non 20
ans et 4 mois. La différence de résultats pourrait s’expliquer par le fait que l’auteur syriaque
n’utilisait pas le mois sidéral de 27,32 jours, mais le mois synodique de 29,6 jours et qu’il
partait du principe qu’une année solaire durait 365 jours et non 365,25 jours.
178
Traité sur la cause des éclipses de lune
̈ ܕܫܘܢܝܗܝܢ
ܕܢܘܩܕܬܐ ̈ ܐܝܬܝܗ ܥܠܬܐ
ܿ ܗܕܐ. ܡܢ ܠܥܠ. ܐܝܟ ܕܐܦ ܐܡܪܢܢ1 3 .5
ܩܕܡܝܐ ܆̈ ܐܢܫܝܢ ܡܢ
̈ ܿ
ܐܣܬܟܠܘܗ ܿܗܝ ܕܡܛܠ ܕܐܠ. ܗܠܝܢ ܡܢ ܡܠܘܫܐ ܠܡܠܘܫܐ
ܐܣܒܪܘ. ܫܘܢܝܗܝܢ ܡܢ ܕܘܟ ܠܕܘܟ ̈ ܟܕ ܓܝܪ ܚܙܘ. ܒܕܝܐ ܿܗܘ ܕܐܬܠܝܐ ܪܟܒܘ
ܸ
ܟܕ ܬܘܒ ܚܪܘ ܒܐܣܟܝܡܐ ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ. ܡܛܠܬܗܝܢ ܆ ܕܓܘܫܡܐ ܡܕܡ ܐܬܝܗܝܢ
ܽ ܰ
ܠܓܘܫܡܐ ܆ ܕܪܫܐ ܘܕܘܢܒܐ ܐܝܬ ܠܗ ܐܬܪܢܝܘ. ܕܐܝܬ ܠܗܝܢ ܠܘܬ ̈ܚܕܕܐ
58
ܟܕ ܐܠܢܐܒܝܒܙܘܢ ܡܢ ܪܫܐ. ܘܕܡܘܫܚܬ ܦܠܓܗ ܕܐܣܦܝܪܐ ܐܝܬܘܗܝ ܐܘܪܟܗ
ܐܬܟܝܢܘ ܕܒܗܝܢ ܘܒܩܪܝܒܘܬܐ ܕܠܗܝܢܿ ܟܕ ܬܘܒ. ܠܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܕܝܢ ܕܘܢܒܐ. ܿܟܢܝܘ
̄ ܿ ܿܗܝ ܕܐܬܐܡ
ܪܬ ܿܗܘܝܐ ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܢܗܝ̈ܪܐ ܆ ܐܡܪܘ ܆ ܕܡܫܘܚܬ ܟ̄ܕ ܣܣܐ
̈ 59
Comme nous l’avons déjà dit plus haut, ceci est la cause de la précession
des nœuds <allant> de signe en signe. Comme aucun des Anciens n’avait
réussi à l’expliquer, ils inventèrent la fable de l’Atalya. En effet, lorsqu’ils
constatèrent la précession des nœuds d’un endroit à un autre, ils en
imputèrent la faute à quelque corps ; en outre, après avoir observé l’aspect
en opposition qu’ils entretenaient, ils pensèrent que ce corps avait une tête et
une queue et que sa dimension longitudinale était de la moitié de la sphère,
nommant ‘tête’ le nœud ascendant et ‘queue’ le nœud descendant. De
même, après avoir établi que c’était à leur niveau et dans la proximité de
ceux-ci qu’on disait qu’une éclipse astrale pouvait avoir lieu, ils dirent que
ce corps mesurait 24° de latitude.
58
|| ܪܫܐ: ܪܝܫܐP ||
59
|| ܕܡܫܘܚܬܐ: ܕܡܘܫܚܬP ||
179
Traité sur la cause des éclipses de lune
Étant donné que, lorsqu’il y a éclipse ]f. 58v] lunaire, il est nécessaire que
chacun des astres se trouve dans l’un des nœuds (ils sont en effet associés
l’un à l’autre selon un aspect en opposition) et, étant donné qu’à ce moment
la lune est pleine (formant elle aussi un aspect en opposition avec le soleil),
ils ont pensé que la cause de l’éclipse tenait dans le fait qu’« entre les deux
astres se dresse Atalya, les dissimulant l’un à l’autre ». Mais nous avons
condamné plus haut tous ces propos en montrant qu’ils étaient mensongers.
Ils ont été présentés ici par nous de cette manière pour montrer non
seulement leur degré d’ignorance, mais aussi à quel point il a pu leur arriver
de s’écarter de la vérité : en effet, ils ne se sont pas représentés le fait que
c’est à cause du rapprochement de la lune vers l’écliptique en temps de
conjonction et de pleine lune, lorsque cette dernière monte ou baisse en
latitude, comme nous l’avons dit, que pouvait avoir lieu l’éclipse. Au
contraire, ils ont inventé une fable et construit une chose imaginaire qu’ils
ont suivi sans réussir à la justifier.
60
|| ܕܒܦܢܣܝܠܝܢܘܣ: ܕܒܦܢܣܠܝܢܘܣP ||
61 ̈
|| ܐܬܬܣܝܡܝܢ ̈
correxi : ܐܬܬܣܝܡܢ P ||
62
|| ܘܒܦܢܣܝܠܝܢܘܣ: ܘܒܦܢܣܠܝܢܘܣP ||
180
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܒܟܬܒܐ ܕܟܠܕܝܘܬܐ ܝܕܥ ܗܘ ̈ ܢܐܡܪ ܇ ܕܗܐ ܠܡ ܐܦ ܿ ܐܢܕܝܢ ܒܬܪ ܗܠܝܢ ܐܢܫ2 3 .5
ܿ ̈
ܢܗܘܐ ܝܕܥ. ܐܬܠܝܐ ܇ ܿܕܝܗܒ ̈ܡܘܗܒܬܐ ܘܡܚܠܩ ܒܝܬ ܝܠܕܐ ܒܕܡܘܬ ܫܒܝܥܝܐ
̈ ܿ
ܕܐܡܪܝܢ ܿ ̈ ܐܘ ܿܡܗܦܟ ܆ ܕܐܦ ܚܢܢ ܠܘܩܒܠ
ܟܠܕܝܐ ܿܗܢܘܢ ܿ ܐܡܪܿ ܿܗܘ ܿܡܢ ܕܗܕܐ
ܘܚܘܝܢܢ ܢܗܝܪܐܝܬ ܕܠܝܬܘܗܝ ܐܬܠܝܐ ܆ ܘܡܢ ܿ ܕܐܝܬ ܐܬܠܝܐ ܐܬܟ ܿܬܫܢܢ ܒܡܠܬܢ ܆
܆ ܕܐܦ ̈ܡܘܗܒܬܐ63ܐܡܬܝ ܕܚܕܐ ܙܒܢ ܐܬܚܘܝܬ ܕܠܝܬܘܗܝ ܐܬܠܝܐ ܓܠܝܐ ܗܝ
ܐܝܟܢ ܓܝܪ ܿܝܗܒ ܿܗܘ. ܕܡܟܬܒܢ ܕܐܬܠܝܐ ܿܗܘ ܿܝܗܒ ܠܗܝܢ ܐܠ ̈ܗܘܝ ܕܐܬܠܝܐ ̈ ܗܠܝܢ
ܿܙܕܩ. 64ܢܘܩܕܬܐ ܗܠܝܢ ܕܡܬܩ̈ܪܝܢ ܇ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ̈ ܐܐܠ. ܕܠܝܬܘܗܝ
ܘܡܚܠܩܢ ܒܝܬ ̈ܝܠܕܐ ܇ ܠܦܘܬ ܫܟܚܬܗܝܢ ̈ ܡܘܗܒܬܐ ̈ ܕܝܗܒܢ ̈ ܗܘܐ ܕܬܐܬܡܪ
. ] ܘܩܘܡܗܝܢ ܕܒܪܘܡܐ ܘܫܦܐܠ ܕܡܘܙܠܬܐ25r[ . ܕܒܡܠܘܫܐ ̈
63
|| ܓܠܝܐ ܗܝerasum est in P ||
64
|| ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ: ܘܩܐܛܐܒܝܒܙܘܢP ||
------------------------------------------
65
« exaltation et abaissement » ; nous reprenons ici la terminologie astrologique employée
par F. Nau pour rendre compte de la même expression syriaque apparaissant dans Sév.
Seb., Traité sur les constellations V.1.
181
Traité sur la cause des éclipses de lune
S’il arrive que de tels dons soient accordés, il faut en attribuer <la faveur> à
Dieu seulement. En effet, Atalya, qui n’existe pas mais qui a été inventé au
moyen d’une fable et d’une fiction, c’est-à-dire d’une chose imaginaire qui
relève de l’ignorance et de l’erreur, ne saurait accorder de dons, ni non plus
et en aucune façon les nœuds qu’on appelle « nœud ascendant » et « nœud
descendant » ; mais c’est seulement du Créateur, qui connaît toute chose,
que dépendent faveurs et dons. Il n’est rien de ce qui est et de ce qui n’est
pas, qu’il n’ait fait de ses mains ! En effet, le destin n’existe pas, pas plus
qu’il n’y a d’horoscope défini.
182
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܿ ܒܗܝ
ܕܢܦܩ ܿ ܕܐܡܪܝܢ ܇ܿ ܿܗܝ ܓܝܪ ܕܟܕ ܡܟܬܒܝܢ ܠܗ ܥܠ ܐܬܠܝܐ ܇ ܿܡܫܪܝܢ ܒܡܕܡ4 .5
ܿܕܐܡܪܝܢ ܇ ܕܒܥܠܬ
ܿ ܕܐܡܪܝܢ ܇ ܐܠ ܓܝܪ ܿܢܦܩ ܆ ܐܠ ܦܪܝܫܐ ܡܢ ܿܗܝ ܿ ܿ
ܠܥܒܕܐ ܐܝܟ
ܘܟܕ ܿܚܫܒܝܢ ܝܘܡܐ ܘܫܥܬܐ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܢܦܘܩ. ܐܬܠܝܐ ܗܘܝܐ ܐܩܠܦܣܝܣ ܿ
ܿ ܕܐܬܚ
. ܘܝܬ ܡܢ ܠܥܠ ܿ ܐܝܟ. ܟܕ ܛܒ ܠܝܬܘܗܝ ܐܬܠܝܐ. ܠܥܒܕܐ ܿܗܘ ܡܕܡ ܕܚܫܒܘ ܿ
ܘܩܕܡܝܢ ܿܝܕܥܝܢ ܠܗ. ܿܗܝ ܓܝܪ ܕܡܫܪܝܢ ܒܡܕܡ ܕܐܡܪܝܢ ܒܚܘܫܒܢܐ ܕܥܠ ܐܩܠܦܣܝܣ
ܿ ܿ
ܠܘ ܡܛܠ ܕܡܘܕܝܢ ܕܐܝܬ ܐܬܠܝܐ ܿܡܫܪܝܢ ܇ ܐܐܠ ܡܛܠ ܫܪܪܐ. ܩܕܡ ܕܬܗܘܐ
ܿܚܝܠܗܘܢ ܐܠ. ܿܗܢܘܢ ܕܟܕ ܿܚܫܒܝܢ ܠܗܘܢ ܒܠܚܘܕ. ܕܚܘܫܒܢܝܗܘܢ ̈ ܘܬܪܝܨܘܬܐ
ܿܗܘ ܡܐ ܓܝܪ ܕܟܕ ܿܚܫܒܝܢ ܇ ܿܙܕܩ ܗܘܐ ܠܗܘܢ. ܐܝܬܘ ܣܟ ̄ ܐܠ ܓܝܪ. ܿܝܕܥܝܢ
ܐܡܪܘܗܝܿ ܝܕܥܬܗܘܢ66 ܗܢܘܢ ܒܠܝ. ܕܒܚܘܕܪܐ ̈ ̈ ܕܢܐܡܪܘܢܝܗܝ ܥܠ
ܢܘܩܕܬܐ ܗܠܝܢ
. ܚܘܫܒܝܗܘܢ ̈ ܥܠ ܐܬܠܝܐ ܿܗܘ ܕܓܒܠܘ
Le fait est que, bien qu’ils aient déclaré ceci à propos d’Atalya, une partie
de leur propos est exacte dans le sens où il s’est produit ce qu’ils avaient dit.
En effet, on établira une distinction entre ce qu’ils disent à propos d’Atalya
– qui serait la cause de l’éclipse – et leur estimation du jour et de l’heure de
l’éclipse, qui se produit conformément à ce qu’ils avaient estimé ! (Bien
qu’il n’y ait pas d’Atalya, comme cela a été démontré plus haut). Le fait est
qu’ils ont dit vrai dans leur calcul sur l’éclipse et qu’ils ont à ce propos
prévu ce qui arriverait : ils ont dit vrai, non pas parce qu’ils croyaient
qu’Atalya existe, mais du fait de la justesse et de la précision de leurs
calculs dont ils ignoraient le fondement, au moment où ils les exécutaient.
En effet, alors que, en les calculant, il leur aurait fallu parler des nœuds qui
sont sur les cercles, eux, privés de la connaissance de ces choses, parlèrent
d’Atalya que leurs calculs inventèrent.
66
|| ܒܠܝ: ܒܐܠP ||
183
Traité sur la cause des éclipses de lune
ܿ
ܐܝܬܝܗ ܿ
ܕܐܡܪܝܢܢ ܟܕ ܿܚܫܒܝܢܢ ܕܬܡܢ ] ܓܝܪ ܕܐܝܟܐ25v[ ܓܠܝܐ ܗܝ
ܿ ܐܡܪܝܢ ܐܦ ܗܢܘܢ ܇
ܕܩܐܡ ܪܫܗ ܕܐܬܠܝܐ ܿ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܆ ܬܡܢ
ܿܚܫܒܝܢ ܓܝܪ ܆ ܟܕ ܐܠ ܿܝܕܥܝܢ ܚܝܠܗ ܕܚܘܫܒܢܐ ܇ ܘܕܡܛܠ ܡܢܐ ܗܟܢܐ. ܘܕܘܢܒܗ
. ܘܒܕܓܘܢ ܒܛܥܝܘܬܐ ܕܐܝܟ ܗܕܐ ܐܬܬܚܕܘ. ̈ܚܫܒܝܢ
̈ ܡܫܬܟܚܢ
ܢܘܩܕܬܐ ܗܠܝܢ ܚܬܝܬܐܝܬ ܥܡ ̈ܥܠܠܬܗܝܢ ܆ ̈ ̈ 5 .5
ܚܘܫܒܢܐ ܕܝܢ ܕܡܢܗܘܢ
67
ܕܚܘܫܒܢܐ ܇ ܕܥܒܝܕ ܠܦܛܠܡܐܘܣ̈ ܐܝܬܝܗܝܢ ܒܟܬܒܐ ܿܗܘ ܕܡܬܩܪܐ ܩܢܘܢܐ
ܿܗܘ ܕܟܕ ̈ܣܓܝܐܐ ܗܘܘ. ܐܣܛܪܘܢܘܡܘܣ ܇ ܥܠ ܪܗܛܐ ܘܙܘܥܐ ܕܟܠܗܘܢ ܢܗܝ̈ܪܐ
ܩܕܡܝܐ ܘܐܚ̈ܪܝܐ ܇̈ ܕܩܕܝܡܝܢ ܘܐܚ̈ܪܝܢ ܡܢܗ ܆ ܗܘ ܒܠܚܘܕܘܗܝ ܝܬܝܪ ܡܢ ܟܠܗܘܢ
ܿ
ܐܦ ܓܝܪ ̈ܥܠܠܬܐ ̈ܚܬܝܬܬܐ. ܐܬܢܨܚ ܒܐܘܡܢܘܬܐ ܗܕܐ ܕܐܣܛܪܘܢܘܡܝܐ ܿ
. ܘܫܪܝ̈ܪܬܐ ܗܠܝܢ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܆ ܠܦܘܬ ܬܪܥܝܬܗ ܗܢܐ ܣܡܢܢ
Mais les calculs grâce auxquels on pourra trouver les nœuds avec des
résultats exacts se trouvent dans le livre appelé « Tables des calculs »68 de
Ptolémée l’astronome sur le cours et le mouvement de tous les astres. Alors
que nombreux sont ses prédécesseurs et successeurs, lui seul est devenu plus
célèbre que tous ceux qui l’ont précédé et qui lui ont succédé dans l’art de
l’astronomie. Aussi est-ce en suivant sa démonstration que nous avons pu
établir les causes exactes et justes des éclipses.
67
|| ܠܦܛܠܡܐܘܣ: ܠܦܛܐܠܠܡܘܣP ||
------------------------------------------
68
Qnuno d-ḥušbone. Cette expression est à rapprocher de celle employée par le traducteur
syriaque de l’Exemple au sujet du mouvement du soleil 3 : Ktobo d-qnune (livre des Tables)
pour renvoyer aux Tables faciles (comparer avec Paul Alex., Elementa apotelesmatica [ed.
BOER], 28, p. 233.
184
Traité sur la cause des éclipses de lune
̈
ܕܒܟܬܒܘܗܝ ܆ ܢܘܛܦܬܐ ܡܕܡ ܙܥܘܪܬܐ ܡܢ ܝܡܐ ܓܝܪ ܪܒܐ ܕܝܕܥܬܐ ܡܥܠܝܬܐ
ܟܕ ܡܥܗܕܢܘܬܐ ܡܕܡ ܐܘܟܝܬ ܓܘܪܓܐ ܐܪܡܝܢܢ ܠ̈ܪܚܡܝ. ܐܫܟܚܢܢ ܠܡܬܦܿ
ܿ ܿ
ܥܡܐܠ ܕܬܘܒ ܢܬܟܫܪܘܢ ܘܐܠ ܢܐܡܢܘܢ ܡܢ ܪܚܡܬ ܚܟܡܬܐ ܆ ܐܦܢ ܟܡܐ ܢܗܘܐ
ܿ ܕܦܥܝܪ ܦܘܡܗܘܢ ܘܫܡܝܛ ܠܫܢܗܘܢ
ܕܗܢܘܢ ܕܠܩܘܒܐܠ ܀
En effet, nous avons pu retirer de la grande mer de science précieuse, qui est
dans ses livres, quelque petite goutte, en composant quelque commentaire,
c’est-à-dire en incitant les Amis du travail (philoponoi) 69 à travailler avec
assiduité et à ne pas se détourner de l’amour de la science, quand bien même
les détracteurs ont la bouche béante et la langue bien pendue70 ܀
69
Il est possible que l’auteur s’adresse ici à des philoponoi. Les philoponoi sont surtout
connus pour avoir formé une confrérie laïque d’étudiants chrétiens ayant mené une intense
activité scholastique à Alexandrie à partir des années 480 apr. J.-C. Liée au mouvement
anti-chalcédonien de Sévère d’Antioche, cette confrérie œuvra à la christianisation de
l’école d’Alexandrie jusque dans les années 530, date à partir de laquelle le mouvement
semble s’essouffler (voir à ce propos WATTS, City and school, 2006, p. 214-260 ; C. HAAS,
Alexandria in late antiquity : topography and social conflit (Ancient society and history),
Baltimore, J. Hopkins press, 1997, p. 238-240 ; F. R. TROMBLEY, Hellenic religion and
Christianization, c. 370-529, Leiden, Brill, 1993, vol. 2, chap. 5, p. 1-51). La condamnation
de la doctrine trithéiste, jugée hérétique, de Jean Philopon, auquel les philoponoi s’étaient
associés pour destituer Olympiodore, semble avoir fini de discréditer le groupe. Cependant,
E. Wipszycka a trouvé des témoignages de l’existence de philoponoi jusqu’au début du VIIe
siècle, associés dès lors au patriarcat catholique d’Alexandrie (toutes les sources à ce sujet
ont été recensées dans son article « Les confréries dans la vie religieuse de l’Égypte
chrétienne », in Proceedings of the Twefth International Congress of Papyrology, Toronto,
1970, p. 511-525. On note que dans la Vie de Sévère d’Antioche, Zacharie le scholastique
emploie en syriaque le mot « ܦܝܠܘܦܘܢܘ ̈ » translittéré du grec (cf. Patrologia Orientalis 2,
p. 12, p. 23-24 et p. 32-33) et non l’expression qui apparaît dans notre texte. Sévère
Sebokht emploie une expression différente pour s’adresser à son interlocuteur au début du
Traité sur l’astrolabe : « ( » ܪܚܡ ܝܘܠܦܢܐSév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I,
p. 21) « ami de la science » (trad. p. 73).
70
Si l’on admet que l’auteur de ce texte s’adresse à des philoponoi, il se pourrait que les
ennemis, dont il est question ici, soient les tenants de l’attitude prêchée par des gens comme
Cosmas Indicopleustès. E. J. Watts a mis en évidence le fait que Jean Philopon notamment
s’était heurté aux membres de la communauté nestorienne d’Alexandrie (à laquelle se
rattache Cosmas Indicopleustès) qui prônaient un attachement total à la Bible pour les
démonstrations de tous genres. Or Philopon et les philoponoi (parmi lesquels E. J. Watts
range Théodoret de Cyr, Enée de Gaza et Zacharie le Scholastique) tendaient à démontrer la
création du monde par une argumentation philosophique fondée sur des classiques de la
paideia (voir WATTS, City and school, 2006, p. 253). Côté syrien, on sait que Cosmas
Indicopleustès, d’après ses déclarations dans la Topographie chrétienne (Livre I, p. 305-
306), était lié à la communauté nestorienne de Nisibe où, au début du VIe siècle, il avait reçu
l’enseignement d’un certain Patrikios, connu dans le monde grec sous le nom de Mar Aba.
185
Traité sur la cause des éclipses de lune
Nous achevons ici notre propos en citant le prophète de Dieu, sage entre
tous devant le créateur de toute chose admirable : Comme tes œuvres sont
grandes Seigneur et tes desseins profonds ! Fou l’homme qui ne le sait pas
et sot celui qui ne l’a pas compris.
< Explicit>
Fin du discours sur la cause de l’éclipse des astres ; sur le fait qu’il
n’existe pas d’Atalya grâce auquel on pourrait expliquer la lune. Fait par le
saint évêque Sévère dit Sebokht le nisibéen.
186
Traité sur la cause des éclipses de lune
Cette glose témoigne d’une éclipse solaire totale qui se serait produite
à Herat dans le Khorassan : il est malheureusement difficile de savoir si
cette glose est de l’auteur ou du scribe, ce qui nous laisse des possibilités
d’éclipses étendues sur huit siècles (Cf. F. RICHARD-STEPHENSON,
Historical eclipses and earth’s rotation, Cambridge, Cambridge University
e e
Press, 1997, p. 368). Voici, entre les V et les XIV siècles (la dernière date
correspondant au moment de production de la copie manuscrite conservée),
la liste des éclipses solaires totales qui ont été visibles à Herat : 14 janvier
484 (mais cette éclipse était également visible en Djazira) ; 23 mai 700 ; 7
avril 1000 ; 21 avril 1167 ; 3 juin 1239 et 26 septembre 1242. Il est probable
e
que les notes soient l’œuvre d’un copiste du XIII siècle pour la raison qu’en
1242, il s’est effectivement produit une éclipse totale de soleil à Herat
(actuellement en Afghanistan) qui n’était absolument pas visible au Proche-
Orient (la visibilité de cette éclipse commençait en effet, en longitude, au
35° Est, soit au niveau du cœur de l’Iran actuel). Mais ceci n’expliquerait
pas la mention du mois de mai (iyyar) dans ces notes. Toutes les autres
éclipses étaient visibles au Proche-Orient, même si elles ne l’étaient pas en
Djazira.
2. Au sujet d’Atalya
71
« ]…[ ils le flagelèrent jusqu’au sang, ils le suspendirent à la croix, ils le singèrent en roi,
ils lui mirent une couronne, ils lui mirent un manteau, ils lui mirent un vêtement rouge, ils
placèrent un roseau dans sa main, ils lui firent boire de la myrrhe, ils le transpercèrent au
moyen d’une lance, le soleil supprima sa lumière et fut voilé par Atalya » (cf. Corpus
Fontium Manichaeorum Series Coptica I Liber Psalmorum Pars II, Fasc. 2, ed. et trad.
187
Traité sur la cause des éclipses de lune
188
Traité sur la cause des éclipses de lune
position plus nuancée qui reposait sur une très subtile interprétation
d’ensemble du Timée et du mythe d’Er au Xe livre de La République de
Platon75.
189
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
TEXTE 2
I. Avertissement
Le texte que nous rééditons ici est d’autant plus fondamental pour
e
notre investigation scientifique qu’il se trouve dans un manuscrit du VII
1
SACHAU E. (éd.), Inedita Syriaca. Eine Sammlung syrischer übersetzungen von Schriften
griechischer Profanliteratur. Mit einem Anhang. Aus den Handschriften des brittischen
Museum, Wien, Halle, 1870, p. 101-124.
190
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
191
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
Verseau Poissons
Capricorne
Bélier
Sagittaire
Taureau
Gémeaux
Scorpion
Balance Cancer
Vierge
Lion
192
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
< Titre>
<1. Prologue>
193
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
<6. Explicit>
194
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܕܐܝܬܘܗܝ ܐܚܪܝܐ ܕܡܟܬܒܢܘܬܐ ܿܗܝ: ܡܢ ܒܬܪ ܕܦܫܩܢܢ ܡܐܡܪܐ ܿܗܘ ܕܬܠܬܐ
ܝܘܡܬܐ ܒܚܘ̈ܪܐ ܐܘ ܐܚܘܢ ܬܐܘܕܪܐ ܆ ܡܛܠ ܕܚܙܝܬ ܥܣܩܘܬܐ ܕܪܥܝܢܐ ̈ ܕܥܠ
ܿ
ܥܠܝܗ ܆ ܬܐܘܪܝܐ ܐܦܝܣܬ ܠܢ ܠܡܪܫܡ ܠܟ. ܕܣܡ ܒܗ ܒܡܐܡܪܐ ܗܘ ܡܟܬܒܢܐ
ܿܗܘ ܡܐ ܕܟܕ ܿܩܪܐ ܠܗ. ܐܝܟ ܕܡܨܝܢܢ ̈ܒܦܣܝܩܬܐ4ܒܗ ܓܠܝܢܘܣ ܿ ܿܗܝ ܕܐܬܚܫܚ
ܕܗܠܝܢ. 5 ܘܢܣܒ ܡܢܗ ܚܝܐܠ ܡܕܡ ܕܡܫܒܠ ܠܗ ܠܘܬ ܝܕܥܬܐ. ܐܢܫ ܡܫܟܚ ܕܢܬܗܢܐ
. 6ܕܡܢ ܿܗܘ ܐܬܐܡ̈ܪܝ
<Titre>
Autre traité de Sergius, grand médecin (ἀρχίατρος), adressé à Théodore7,
sur la manière dont on peut connaître l’action de la lune du point de vue des
astronomes.
<1. Prologue>8
Après avoir <lu> notre traduction de ce troisième traité qui est le dernier
de l’ouvrage portant Sur les jours critiques 9 , ô notre frère Théodore,
constatant la complexité de la pensée que l’auteur avait placée dans ce livre,
tu nous as persuadé de t’exposer aussi brièvement que possible la théorie à
laquelle Galien recourait, afin qu’en la lisant, on puisse la trouver agréable
et en recevoir quelque vertu par laquelle on pourrait s’ouvrir à la
connaissance des sujets qu’il aborde.
2
|| ܢܕܥcorrexi : ܝܕܥL ||
3
|| ܕܐܣܛ̈ܪܘܢܡܘcorrexi : ܕܐܣܛܪܝܡܘL ܕܐܣܛܪܢܡܘcorrexit Sachau || (CORR. 1)
4
|| ܓܠܝܢܘܣ: ܓܠܢܘܣL Sachau ||
5
|| ܠܘܬ ܝܕܥܬܐ: ܠܘܬ ܐܝܕܥܬܐL Sachau ||
6
|| ܐܬܐܡ̈ܪܝcorrexi : ܐܬܐܡܪܝcorrexit Sachau ܐܬܐܡܪL || (CORR. 2)
---------------------------------------------
7
Théodore est également le destinataire de deux autres ouvrages de Sergius : son
Commentaire sur les Catégories (Voir HUGONNARD-ROCHE, La logique d’Aristote, 2004,
p. 167-170) et sa traduction du livre VI de Galien Sur les remèdes simples (voir MERX,
« Galenus’Schrift », 1885, p. 245). Ce Théodore a été identifié par H. Hugonnard-Roche
comme l’évêque de Kark Juddan sur le Tigre (voir HUGONNARD-ROCHE, « Notes sur
Sergius », 1997, note 13, p. 124). Le Commentaire aux Catégories « se donne comme le
premier d’une série d’ouvrages (non conservés et probablement jamais écrits) où devaient
être commentés tous les écrits d’Aristote » (cf. HUGONNARD-ROCHE, La logique d’Aristote,
2004, p. 167).
8
Comparer avec le prologue de la Tétrabible (Ptol., Apotel.[trad. FERABOLI], p. 9-11).
9
Gal., De diebus decretoriis, III. La même terminologie est employée par Georges des
Arabes (voir RYSSEL, « Die astronomischen Briefe Georgs », 1893 : ܝܘܡܬܐ ܐܝܬܝܗܘܢ ̈ ܗܠܝܢ ̄ܚ
̈
)ܗܢܘܢ ܕܐܢܫܝܢ ܩܪܝܢ ܠܗܘܢ ܒܚܘ̈ܪܐ. ܿ
195
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
10
|| ܕܐܩܦܐcorrexit Sachau : ܕܐܟܦܐL ||
11
|| ܝܚܝܕܝܬܐ: ܐܝܚܝܕܝܬܐL Sachau ||
12
|| ܕܓܘܐcorrexi : ܕܓܘܢL Sachau ||
13
|| ܦܝܠܘܣܘܦܘܬܐ ܕܐܪܝܣܛܛܠܝܣcorrexi : ܐܪܝܣܛܛܠܝܣL Sachau ||
--------------------------------------------
14
Il faut comprendre, comme cela est explicité plus bas, la région sub-lunaire.
15
Cf. Gal., De diebus decretoriis III, p. 901.
16
C’est-à-dire dans la région inférieure, celle qui est corruptible. Aristote l’appelle « région
sub-lunaire » (voir note suivante).
17
On lit dans Arist., Mete. [éd. GROISARD], 1, 2 [339r] : « Ἔστι δ’ἐξ ἀνάγκης συνεχής πως
οὗτος ταῖς ἄνω φοραῖς, ὥστε πᾶσαν αὐτοῦ τὴν δύναμιν κυβερνᾶσθαι ἐκεῖθεν. Ὅθεν γὰρ ἡ
τῆς κινήσεως ἀρχὴ πᾶσιν, ἐκείνην αἰτίαν νομιστέον πρώτην » / « Or ce monde est
nécessairement continu avec les translations d'en haut, de sorte que toute sa puissance est
gouvernée depuis là-haut; en effet, ce dont toute chose tire le principe de son mouvement,
c'est cela qu'il faut considérer comme cause première » (trad. GROISARD J., 2009) ; cf. aussi
en note de ce passage la remarque de J. Groisard : « Aristote ne remonte pas ici jusqu'au
Premier Moteur: dans la perspective adéquate aux Météorologiques, la cause première des
transformations du monde d'ici-bas est le mouvement des astres »).
196
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܝܚܝܕܝܬܐ ܆ ܗܢܐ ܠܘ ܡܢ ܟܠ ܦܪܘܣ ܡܫܬܟܚ ܿܝܕܥ ܐܦ ̈ ܐܢ ܐܢܫ ܿܝܕܥ ܚܕܐ ܡܢ
ܐܠܨܐ ܕܐܦ. ܕܓܘܢܝܬܐ ̈ ܐܢ ܕܝܢ ܢܗܘܐ ܠܓܘ ܡܢ ܐܝܕܥܬܐ. ܗܠܝܢ ܕܓܘܐ
̈
ܗܠܝܢ ܕܝܢ. ܕܝܚܝܕܝܬܐ ܒܗܠܝܢ ܕܓܘܐ ܚܒܝܫܢ ̈ ܡܛܠ. ܒܝܚܝܕܝܬܐ ܢܗܘܐ ܡܦܣ ̈
ܐܢ ܗܘ ܗܟܝܠ ܕܥܬܝܕ ܐܢܫ ܠܡܕܥ ܆ ܠܘ. ܐܝܚܝܕܝܬܐ ̈ ܐܠ ̈ܡܣܝܟܢ ܡܢ. ܕܓܘܐ
̈ ܿ
ܘܡܢ ܕܐܬܐܡܪ ܡܢ ܓܠܝܢܘܣ ܒܡܐܡܪܐ ܗܘ ܕܬܠܬܐ ܥܠ ܝܘܡܬܐ ܿ ܒܠܚܘܕ
ܒܚܘ̈ܪܐ ܆ ܐܐܠ ܘܐܦ ܥܠܬܐ ܕܟܠܗܝܢ ܐܚ̈ܪܢܝܬܐ ܕܐܝܟ ܗܠܝܢ ܆ ܠܗܢܐ ܐܠܨܐ
) ܘܢܥܐܠ ܢܦܫܗ ܠܘܬ ܐܝܠܝܢ ܕܡܬܐܡ̈ܪܢ141v( ܝܚܝܕܝܬܐ ܆ ̈ ܨܒܘܬܐ ̈ ܕܢܫܒܘܩ
̈ 19 ܿ ̈ ܿ ̈ 18
ܥܠ ܫܘܚܠܦܝܗ ܘܥܠ ܐܣܟܝܡܝܗ ܣܓܝܐܐ. ܓܘܢܐܝܬ ܡܢ ܐܣܛ̈ܪܘܢܡܘ
ܘܢܨܘܕ ܡܢ ܗܠܝܢ ܪܥܝܢܐ. ܘܕܟܘܟܒܐ ܐܚ̈ܪܢܐ ܕܡܫܬܘܪܝܐ ܥܡܗܘܢ ̈ ܕܣܗܪܐ
̈
ܕܓܘܐ ܇ ܕܒܗ ܡܣܬܥ̈ܪܢ ܟܠܗܝܢ ܐܝܠܝܢ ܕܗܘܝܢ ܒܐܬܪܐ ܗܢܐ ܬܚܬܝܐ ܇ ܐܝܟ
ܫܘܪܝܐ ܗܟܝܠ ܕܡܠܬܐ ܡܢ ܗܐ ܡܟܐ ܀. ܕܗܢܘܢܿ ܬܪܥܝܬܗܘܢ
Ce n’est pas parce qu’on sait une chose particulière 20 qu’on se trouvera
automatiquement <en mesure> de connaître ce qui est général ; mais si on
est introduit par des connaissances générales, on sera aussi nécessairement
informé sur les choses particulières, parce que les particularités sont
contenues dans le général21. En revanche, ce qui est général ne se détermine
pas à partir des particularités. Donc, si jamais quelqu’un cherche à
comprendre non seulement ce dont traite Galien dans le troisième livre Sur
les jours critiques, mais aussi la cause de tous les autres <phénomènes> de
ce genre, [f. 141v] il lui faudra laisser de côté les choses particulières et
orienter son esprit vers ce qui est généralement dit par les astronomes, sur
les variations et sur les nombreux aspects de la lune et des autres étoiles
avec lesquelles elle peut entrer en conjonction 22 et on considèrera, de
manière générale, que c’est à cause de ces phénomènes, que tout ce qui a
lieu dans la région inférieure23 peut se produire, d’après l’opinion de ces
gens-là24. Début du propos à partir de là :
18
|| ܐܣܛ̈ܪܘܢܡܘ: ܐܣܛ̈ܪܢܡܘL ||
19 ܿ ܐܣܟܝ
|| ܡܝܗ ̈ ܿ
: ܐܣܟܝܡܝܗ L Sachau || (CORR. 3)
--------------------------------------------
20
Litt. : « un des détails ». Le même sens est attesté dans un autre texte de Galien traduit
par Sergius de Reš‘ayna (cf. MERX, « Galenus’Schrift », 1885, p. 260).
21
Mêmes considérations dans le prologue au Petit Livre sur les remèdes simples : ܐܢܗܘ
. ܕܨܒܘܬܐ ܆ ܠܗܢܐ ܐܠܨܐ ܠܗ ܨܒܘܬܐ ܡܢ ܟܠ ܦܪܘܣ ̈ ܗܟܝܠ ܕܥܬܝܕ ܐܢܫ ܠܡܗܘܐ ܒܝܕܥܬܗܝܢ ܚܬܝܬܐ
ܩܢܘܢܐ ܕܓܘܐ ̈ ( ܕܗܘܐ ܿܝܕܥcf. MERX, « Galenus’Schrift », 1885, p. 244-245) / « Donc si
quelqu’un cherche à avoir une connaissance exacte de ces choses, il lui faudra y <accéder>
de façon générale, en sachant les règles générales ».
22
Ce passage a été pris en exemple dans SOKOLOFF qui propose de conférer à « » ܐܫܬܘܪܝ
(šafel de ) ܝܪܝun sens astronomique particulier en le rendant par « entrer en conjonction ».
23
L’expression est différente de celle employée plus tôt (« région humaine »). D’après
Sévérien de Gabbala, la « région inférieure » (ou ciel visible) contient « des choses
exprimables par la parole » tandis que le « ciel supérieur » appartient aux choses
intelligibles (cf. Hexaemeron, livre II, PG 56, col. 441,2-443). Ces propos ont été ensuite
rapportés et interprétés sans équivoque par Cosmas Indicopleustès, contemporain de
Sergius, qui situe l’ensemble des planètes et des astres dans le ciel inférieur (Cosm. Ind.,
Top. Chrét. [éd. WOLSKA], 1973, vol. 3, Livre X, 39, p. 278-279). On peut éventuellement
expliquer la confusion du propos de Sergius par une contamination du vocabulaire des
docteurs de l’Église.
24
C’est-à-dire des astronomes, évoqués deux phrases plus haut.
197
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
25
|| ܡܨܥܐܝܬL : ܡܨܥܬܝܬSachau || (CORR. 4)
26
|| ܠܟܘܟܒܐ ܿܗܘ ܕܟܐܘܢ: ܠܟܘܟܒܐ ܿܗܘ ܕܟܘܢL Sachau ||
27
|| ܿܗܘ ܕܗܪܡܝܣ: ܿܗܘ ܕܐܪܡܝܣL Sachau ||
--------------------------------------------------
28
D’après Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER], I, 7 cette influence est double, Mercure se trouvant
soit asséchante, soit humidifiante. Les deux effets alterneraient de façon rapide « comme si
Mercure était entrainé dans un tourbillon par son mouvement rapide autour du soleil » (trad.
Hübner).
198
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
̈
ܟܠܗܘܢ ܕܥܒܕܐ ܣܗܪܐ ܆ ܒܚܘܕܪܐ29ܕܐܣܟܝܡܐ . ܒܬܪ ܗܠܝܢ ܕܝܢ ܙܕܩ ܠܡܕܥ
̈ ̈
ܕܡܠܘܫܐ ܆ ܠܘܬ ܫܡܫܐ ܐܘ ܠܘܬ ܚܕ ܡܢ ܗܠܝܢ ܚܡܫܐ ܟܘܟܒܐ ܐܚ̈ܪܢܐ ̈ ܟܠܗ
ܗܢܘ ܕܝܢ. ܚܡܫܐ ܐܝܬܝܗܘܢ ̈ .ܕܐܬܐܡܪ ܆ ܕܡܬܩ̈ܪܝܢ ܐܦ ̈ܡܛܥܝܢܐ
ܕܐܝܬܘܗܝ. ܓܘܢܘܬܐ ܆ ܘܕܛܛܪܓܘܢܘܢ ̈ ܕܐܝܬܘܗܝ ܕܬܠܬ30ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ
̈
. ܓܘܢܘܬܐ ܘܕܐܟܣܓܘܢܘܢ ܕܐܝܬܘܗܝ ܕܫܬ. ܓܘܢܘܬܐ ̈ ܕܐ̈ܪܒܥ
ܿ ܘܕܣܘܢܕܘܣ ܕܐܝܬܝܗ. ܕܐܝܬܘܗܝ ܦܠܓܗ ܚܬܝܬܐ ܕܚܘܕܪܐ. 31ܘܕܕܝܐܡܛܪܘܢ
ܟܘܟܒܐ̈ ܡܐ ܕܡܫܬܘܪܝܐ ܣܗܪܐ ܥܡ ܫܡܫܐ ܆ ܐܘ ܥܡ ܚܕ ܡܢ ܗܠܝܢ ̈ܚܡܫܐ
. ܐܚ̈ܪܢܐ ܐܝܟ ܕܐܡܪܝܢ
<2. 2. Aspects>
Après cela il convient de connaître tous les aspects que forme la lune sur
l’ensemble du cercle du zodiaque en s’associant au soleil ou à l’une des cinq
étoiles <déjà> mentionnées, appelées aussi « planètes »32. Il y en a cinq : le
trigone, qui se compose de trois angles ; le carré33, qui se compose de quatre
angles ; le sextile, qui se compose de six angles ; l’opposition, qui est la
moitié exacte du cercle ; et la « σύνοδος » qui a lieu lorsque la lune entre en
conjonction avec le soleil ou, comme ils disent, avec l’une des cinq autres
étoiles34.
29 ̈
|| ܕܐܣܟܝܡܐ : ܐܣܟܡܐ ̈ ܕL Sachau || (CORR. 5)
30
|| ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ: ܕܛܪܝܓܘܢL Sachau || (cf. infra CORR. 16)
31
|| ܘܕܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܘܕܕܡܛܪܘܢL Sachau ||
--------------------------------------------
32
mat‘yone (construit sur la racine t‘o, « errer »).
33
Pour désigner les aspects planétaires, le syriaque recourt ici à des translittérations du
grec : τρίγωνον pour trigone, τετράγωνον pour tétragone, ἑξάγωνος pour sextile, διάμετρος
pour l’opposition et σύνοδος que nous avons laissé tel quel pour désigner la conjonction.
34
Comparer cette présentation des aspects (et celle qui suit) avec Ptol., Apotel.
[éd. HÜBNER], I, 14 pour le grec et pour le syriaque avec le passage du Causa causarum
[éd. KAYSER], t. 1, p. 208, l. 15-20 (= f. 95r).
199
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
<2. 2. 1 Le trigone>
Mais <tout d’abord> l’aspect du trigone42 : chacun de ses côtés comprend
quatre signes, soit cent vingt degrés43. En effet, trois fois quatre font douze
et de même trois fois cent vingt font trois cent soixante, ce qui correspond à
la somme des signes du cercle et à la somme des degrés qu’il comprend. En
effet, il y a, en tout, douze signes et trois cent soixante degrés, qu’ils se
partagent, parce que [f.142r] chacun d’eux se subdivise en trente degrés.
<2. 2. 2 Le carré>
Ensuite l’aspect du carré : ils disent que chacun de ses côtés comprend
trois signes, soit quatre-vingt-dix degrés. En effet, quatre fois trois font
douze, de même que quatre fois quatre-vingt dix font les trois cent soixante
degrés qui composent tout le cercle. Le carré a quatre côtés et quatre angles,
de même que le trigone a trois côtés et trois angles, ce que tout le monde
sait.
35
|| ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ: ܕܛܪܝܓܢܘܢL Sachau || (cf. infra CORR. 16)
36
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘܪܘܣL Sachau || (CORR. 6)
37
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau || (cf. CORR. 6)
38
|| ܐܣܟܝܡܐ: ܐܣܟܡܐL Sachau || (cf. CORR.5)
39
|| ܕܛܛܪܓܘܢܘܢ: ܕܛܛܪܓܢܘܢL Sachau ||
40
|| ܒܐܣܟܝܡܐ: ܒܐܣܟܡܐL Sachau || (cf. CORR. 5)
41
|| ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ: ܕܛܪܝܓܢܘܢL Sachau ||
---------------------------------------------
42
Nous renvoyons au lexique d’A. Le Boeuffle (Astronomie, Astrologie, Lexique latin,
Paris, Picard, 1987) pour la terminologie astrologique actuelle relative aux aspects
planétaires.
43
L’aspect désigne la distance angulaire de deux planètes par rapport à la terre. Le sommet
de cet angle étant toujours la terre, les côtés dont il est question ici sont ceux qui relient la
terre aux planètes concernées. L’angle, exprimé ici en degrés de longitude, correspond pour
le cas du trigone à un écartement de quatre signes. Or sachant que chaque signe comprend,
de façon conventionnelle, 30°, cette distance angulaire doit nécessairement être de 120°.
200
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܬ̈ܪܥܣܪ ̈ܡܠܘܫܐ ܘܬܠܬܡܐܐ ܘܫܬܝܢ. ܙܒܢܝܢ ܫܬܝܢ ̈ ܙܒܢܝܢ ̈ܫܬ ܆ ܘܫܬ̈ ܬ̈ܪܬܝܢ ܓܝܪ
̈ ܕܝܠܗܘܢ45ܡܘ̈ܪܣ
. ܥܒܕܢ
ܿܗܘܐ ܐܦ ܗܘ ܒܝܕ ܫܬܐ ̈ܡܠܘܫܐ ܐܘ ܒܝܕ ܡܐܐ46ܐܣܟܝܡܐ ܕܝܢ ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ
ܠܝܬ. ܕܡܠܘܫܐ ̈ ܒܟܠܙܒܢ ܓܝܪ ܠܬ̈ܪܝܢ ܡܦܠܓ ܠܗ ܠܚܘܕܪܐ. 47ܘܬܡܢܐܝܢ ܡܘ̈ܪܣ
܀. ܓܝܪ ܘܐܠ ܚܕ ܐܣܟܝܡܐ ܐܚܪܢܐ ܕܪܚܝܩ ܐܝܟ ܗܢܐ ܕܟܠܗ ܚܘܕܪܐ
ܐܘ ܥܡ. ܕܣܗܪܐ ܥܡ ܫܡܫܐ48ܐܝܬܝܗ ܡܫܬܘܪܝܢܘܬܐ
49 ܿ ܣܘܢܕܘܣ ܕܝܢ ܐܦ ܗܝ
. ܠܗܕܐ ܕܝܢ ̈ܩܕܡܝܐ ܐܡܪܝܢ ܗܘܘ ܕܗܘܝܐ. ܟܘܟܒܐ ܐܚ̈ܪܢܐ ̈ ܚܡܫܐ ̈ ܚܕ ܡܢ ܿܗܢܘܢ
̈ ܕܗܢܘܢ
. ܟܘܟܒܐ ܿ ܡܐ ܕܒܗ ܟܕ ܒܗ ܒܡܠܘܫܐ ܡܫܬܟܚ ܣܗܪܐ ܇ ܥܡ ܚܕ ܡܢܗܘܢ
ܘܟܘܟܒܐ ܿܗܘ.50ܐܝܬܝܗ ܒܡܘܪܐ ܕܝܠܗ ܕܡܠܘܫܐ ܿܗܝ ܩܕܡܝܬܐ ܿ ܘܐܦܢ ܬܗܘܐ
ܿ ܿ
. ܒܗܝ ܕܥܣ̈ܪܝܢ ܘܬܫܥ. ܕܡܬܐܡܪܐ ܕܡܫܬܘܪܝܐ ܥܡܗ
<2. 2. 3 Le sextile>
L’aspect du sextile : chacun de ses côtés comprend deux signes. En effet,
c’est parce qu’il possède six côtés aussi bien que six angles qu’on sait que
chacun de ses côtés comprend deux signes, soit soixante degrés. En effet,
deux fois six et six fois soixante font respectivement douze signes et trois
cent soixante degrés.
<2. 2. 4. L’opposition>
L’aspect de l’opposition : chacun de ses côtés comprend six signes soit
cent quatre-vingt degrés. En effet, elle divise toujours en deux le cercle du
zodiaque. Il n’y a aucune autre figure qui éloigne autant que celle-ci sur tout
le cercle.
<2.2.5. La conjonction>
La « σύνοδος » quant à elle est la conjonction de la lune avec le soleil ou
avec l’une des cinq autres étoiles. Les Anciens51 avaient dit à son propos
qu’elle avait lieu dès que la lune se trouvait dans le même signe que l’une de
ces étoiles, et même si elle s’avérait être dans le premier degré d’un signe et
que l’étoile, avec laquelle elle est dite entrer en conjonction, est dans le 29e.
44
|| ܐܘ ܒܝܕ: ܘܒܝܕL Sachau || (CORR. 7).
45
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
46
|| ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܕܕܝܡܛܪܘܢL Sachau ||
47
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
48
|| ܡܫܬܘܪܝܢܘܬܐ: ܡܫܬܘܪܝܢܝܬܐL Sachau || (CORR. 8)
49
|| ܐܝܬܝܗ ܡܫܬܘܪܝܢܘܬܐ ܕܣܗܪܐ ܥܡ ܫܡܫܐ ܿ ܿ
ܣܘܢܕܘܣ ܕܝܢ ܐܦ ܗܝcorrexi :ܐܝܬܝܗ ܣܘܢܕܘܣ ܕܝܢ ܐܦ ܗܝ
ܿ
ܡܫܬܘܪܝܢܝܬܐ ܣܗܪܐ ܕܥܡ ܫܡܫܐSachau ܣܘܢܕܘܣ ܕܝܢ ܐܦ ܗܝ ܐܝܬܝܗ ܡܫܬܘܪܝܢܝܬܐ ܣܗܪܐ ܥܡ
( || ܕܡܫܡܐCORR. 9)
50
|| ܩܕܡܝܬܐcorrexi : ̈ܩܕܡܝܬܐL Sachau ||
---------------------------------------
51
Sergius pourrait bien se référer ici aux Chaldéens. Selon Bar Hébraeus, « les Anciens »
est le terme consacré pour les désigner (cf. Bar Heb., Cours d’astr. [éd. NAU], I, 8, 1 :
« nous disons que les Chaldéens sont les anciens et les Grecs les modernes »). On trouve
également cette même expression en usage dans le Traité sur la cause des éclipses de
lune 6. 3 pour désigner « ceux qui inventèrent la fable de l’Atalya ».
201
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
52
|| ܐܣܛ̈ܪܘܢܡܘ: ܐܣܛ̈ܪܘܢܘܡܘL Sachau ||
53
|| ܣܘܢܕܘܣ: ܣܘܢܗܕܘܣL Sachau ||
54
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
55
|| ܕܡܫܬܘܪܝܐ ܆ ܥܡܗ ܡܐ ܕܡܬܬܙܝܥܐcorrexi : ܕܡܫܬܘܪܝܐ ܆ ܥܡܗ ܕܡܫܬܘܪܝܐL Sachau ||
(CORR. 10).
56
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
--------------------------------------------
57
Sergius cite manifestement ici un auteur grec. Mais nous n’avons pas réussi à savoir de
quel auteur il s’agissait ni si la citation s’étendait davantage.
58
Le syriaque réalise ici une traduction miroir du grec νυχθήμερον. Le nychthémère
correspond à 24 heures. Dans une lettre adressée au prêtre Jean [f. 266v], Georges des
Arabes affirme que la lune parcourt 12° en vingt-quatre heures (Cf. George Ar. [trad.
RYSSEL], p. 116 : « jeden Tag, der aus 24 Stunden besteht, 12 Grade – ohne dass was di
Sonne laüft – der Mond in der Sphäre des Himmels laüft, indem er bekanntlich alle 2
Stunden eine Minute laüft ».
59
En effet, la lune se déplace d’environ 12 degrés vers l’est chaque jour alors que le soleil
se déplace, durant le même laps de temps, d’environ 1°, Mercure de 4°, Vénus de 1°36’,
Mars de 0°31’, Jupiter de 0°4’ et Saturne de 0°2’. Ces chiffres sont des moyennes qui
tiennent compte du mouvement en longitude, mais aussi des anomalies. Ces mouvements
moyens ont été présentés par Claude Ptolémée (Ptol., Alm. IX, 4) et expliqués dans
O. NEUGEBAUER, A History of Ancient Mathematical Astronomy, 1975, vol. 2, p. 907.
202
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
. ܥܕܪܐ ܕܝܢ ܕܐܠ ܒܙܥܘܪ ܠܘܬ ܐܝܕܥܬܐ ܕܐܝܠܝܢ ܕܥܬܝܕܢ ܕܢܬܐܡ̈ܪܢ ܐܦ ܗܕܐ
ܚܕ. ܚܝܒܐ ܠܢ ܠܡܕܥ ܆ ܕܬ̈ܪܝܢ ܐܡܪܝܢ ܕܐܝܬܝܗܘܢ ܚܘܕ̈ܪܐ ܕܡܬܪܢܝܢ ܒܬܪܥܝܬܐ
ܘܐܠ ܬܘܒ ܫܘܝܐܝܬ. ܕܗܢܘܢ ܗܠܝܢ ܐܠ ܦܪܩܝܢ ܡܢ ̈ܚܕܕܐ. ܕܫܡܫܐ ܘܚܕ ܕܣܗܪܐ
ܘܦܣܩܝܢ ̈ܚܕܕܐ ܒܬ̈ܪܬܝܢ. ܐܐܠ ܕ̈ܪܟܝܒܝܢ ܥܠ ̈ܚܕܕܐ. ܣܝܡܝܢ
ܿ ܠܘܩܒܠ ̈ܚܕܕܐ
̈
ܡܛܠ ܓܝܪ ܕܚܘܕܪܗ ܕܫܡܫܐ ܇ ܒܟܠܙܒܢ. ܢܘܩܕܬܐ ܕܡܬ̈ܪܢܝܢ ܐܦ ܗܢܝܢ ܒܬܪܥܝܬܐ̈
̈ ܕܡܠܘܫܐ ܇ ܿܗܘ ܕܝܢ ܕܣܗܪܐ ܆ ܙܠܝܡ ܠܘܩܒܠ
ܙܘܥܝܗ ̈ ܒܡܨܥܬܗ ܐܝܬܘܗܝ ܕܚܘܕܪܐ
ܕܠܦܬܝܐ ܕܝܠܗ ܕܣܗܪܐ ܆
ܝܕܝܥܐ ܗܝ ܕܙܠܡܗ ܕܗܢܐ ܿܥܒܕ ܠܗܘܢ ܠܚܘܕ̈ܪܐ ܕܢܪܟܒܘܢ ̈ܚܕܕܐ ܒܬ̈ܪܬܝܢ ̈ܡܢܘܬܐ
̈
ܕܘܟܝܬܐ ܿܗܢܝܢ ܗܟܝܠ ܿܗܢܝܢ ܬ̈ܪܬܝܢ. ܐܝܠܝܢ ܕܬ̈ܪܝܨܢ ܫܘܝܐܝܬ ܠܘܩܒܠ ̈ܚܕܕܐ
ܗܢܘ. 61 ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ60ܕ̈ܪܟܝܒܝܢ ܒܗܝܢ ܚܘܕ̈ܪܐ ̈ܚܕܕܐ ܇ ܡܬܩܪܝܢ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ
. ܕܝܢ ܡܣܩܢܐ ܘܡܚܬܢܐ
60
|| ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ: ܐ ܰܢܒܝܒܙܢ ܰ L Sachau ||
61
|| ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ: ܘܩܛܒܝܒܙܢL Sachau ||
--------------------------------------------
62
Nous rendons l’adverbe syriaque signifiant « également » ( )ܫܘܝܐܝܬpar le préfixe juxta-
qui, étymologiquement, porte ce sens. Littéralement, le syriaque dit ensuite que les deux
cercles sont juxtaposés « l’un en face de l’autre » ( )ܠܘܩܒܠ. Il nous semble que le préfixe
verbal peut à lui seul rendre ce que le syriaque exprime finalement en deux mots.
63
Litt. « le cercle des signes ». Expression consacrée pour désigner le cercle du zodiaque
partout dans le présent traité, désignant la bande de 16° de latitude qui encadre l’écliptique.
64
En effet, le plan orbital de la lune est incliné d’environ 5°09’ par rapport au cercle de
l’écliptique (cf. SAVOIE, Cosmographie, 2006, p. 72).
65
Termes translittérés du grec ἀναβιβάζων et καταβιβάζων.
66
Le nœud ascendant (montant) étant celui que la lune traverse en allant vers le nord, le
nœud descendant celui qu’elle traverse en allant vers le sud.
203
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
Ils appellent « nœud ascendant » le chevauchement des cercles qui mène au-
dessus de la terre et ils donnent le nom de « nœud descendant » à l’autre
chevauchement qui mène sous la terre. Aussi ces deux-là se déplacent-ils.
Les calculs grâce auxquels on pourrait constamment les retrouver sont
exposés dans le Livre du Calcul 72 de Ptolémée et à de nombreux autres
endroits. ܀
67
|| ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ: ܐܢܒܝܒܙܢL Sachau ||
68
|| ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ: ܩܛܒܝܒܙܢL Sachau ||
69
|| ܕܦܛܠܡܐܘܣ: ܕܦܛܘܠܘܡܐܘܣL Sachau ||
70
|| ܕܩܛܐܒܝܒܙܘܢ: ܕܩܛܒܝܒܙܘܢL Sachau ||
71
|| ܕܐܢܐܒܝܒܙܘܢ: ܕܐܢܒܝܒܙܢL Sachau ||
-------------------------------------------
72
L’expression désigne sans aucun doute les Tables faciles de Claude Ptolémée. Étant
donné que l’expression n’est pas précédée de la préposition ( ) ܥܠ, habituellement réservée
à l’introduction des titres d’ouvrage (voir plus haut le cas du traité de Galien Sur les jours
critiques), il n’est pas évident de savoir si nous avons affaire ici à une périphrase ou au titre
de la Syntaxe consacré en syriaque (du moins selon Sergius). On comparera avec le Traité
sur la cause des éclipses de lune 6. 5 et on lira la note qui se rapporte à ce passage.
204
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
73
|| ܒܐܢܐܒܝܒܙܘܢ: ܒܐܢܒܝܒܙܘܢL Sachau ||
74
|| ܘܒܩܛܐܒܝܒܙܘܢ: ܘܒܩܛܒܝܒܙܘܢL Sachau ||
75
|| ܐܩܠܦܣܝܣ: ܐܩܠܝܦܣܝܣL Sachau ||
76
|| ܐܩܠܦܣܝܣ: ܐܩܠܝܦܣܝܣL Sachau ||
-------------------------------------------
77
Comparer ce passage avec le Causa causarum [éd. KAYSER], p. 221, l. 15-20 et le Traité
sur la cause des éclipses de lune 2. 3 et 2. 4.
205
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
78
|| ܓܘܢܐܝܬL : ܓܘܢܐܢܬSachau || (CORR. 11)
79
|| ܠܡܫܬܕܝܘ: ܠܡܫܕܝܘSachau ܠܡܫܬܝܘL || (CORR. 12)
--------------------------------------------
80
Nous rendons ici l’expression « » ܿܗܢܘܢ ܕܗܘܘ ̈ܡܥܩܒܢܐpar « ceux qui se sont adonnés ».
Cette forme de ܥܩܒn’est pas attestée dans le Thes. Syr. D’après SOKOLOFF ce terme
apparaît uniquement dans une autre traduction de Sergius de Reš‘ayna (voir MERX,
« Galenus’Schrift », 1885, p. 263, l. 12), comme équivalent du grec περίεργος dans le sens
de « adonné à » (NT, Luc 19, 19). Il semblerait que ce terme soit légèrement dépréciatif,
servant à indiquer un excès de minutie. Il s’agit du second terme (après ܝܚܝܕܝܬܐ ̈ )
uniquement attesté, dans ce sens, chez Sergius, confirmant l’attribution qui lui est faite de
ce texte.
81
Litt. « non beaux/bons ». Sergius se réfère peut-être ici aux sept jours « sombres » dont
fait état Macrobe dans Sat., I, 16, 22-24. Ces jours sombres ont fait l’objet d’une analyse
dans BRIND’AMOUR, Le Calendrier romain, 1983, p. 229-231, selon lequel on les tenait
pour néfastes et de mauvais augure : « ce jour sombre prit aux yeux des gens un caractère
funeste. […] il devint sombre, de mauvais augure, dans la mesure où un jour chanceux était
candidus, clarus, clarior, lucidus, pellucidus, liquidus, etc… On n’osa plus rien
entreprendre ces jours-là » (cf. p. 231). Selon P. Brind’Amour, ces jours sombres ou dies
atri, non mentionnés au calendrier, seraient « les lendemains des Calendes, des Nones et
des Ides, ainsi que le dies alliensis et les trois jours où le mundus patet ». Plusieurs sources
latines (Tit.-Liv., 6, 1, 12 ; Aulu-Gelle, 5, 17, 2 et Macr., Sat., 1, 16, 25) expliquent le
caractère « sombre » de ces jours par le fait qu’on y interdisait d’allumer un feu pour les
sacrifices. On verra que Sergius donne une toute autre explication en reliant ces jours aux
jours d’obscurité de la lune. Le fait que par la suite Sergius insiste lourdement sur le rapport
que ces sept jours entretiennent avec le « lieu d’obscurité » de la lune, c’est-à-dire les
limites écliptiques, nous incite à traduire l’expression ܐܠ ܫܦܝܪpar « sombre », afin de
faciliter l’accès de ce texte au lecteur. Mais ceci n’est qu’une proposition de lecture.
206
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܝܘܡܐ ܕܝܢ ܐܚܪܢܐ ܕܢܛܪܝܢ ܠܗ ܓܘܢܐܝܬ ܒܟܠ ܝ̈ܪܚܝܗ ܕܣܗܪܐ ܆ ܐܝܬܘܗܝ ܿܗܘ
ܕܚܡܫܐ ܒܗ ܒܣܗܪܐ ܟܕ ܐܠ ܝܗܒܝܢ ܡܦܩ ܒܪܘܚܐ ܡܕܡ ܕܥܠ ܡܢܐ ܐܝܬܘܗܝ
܀. ܐܐܠ ܐܡܪܝܢ ܕܗܟܢܐ ܠܡ ܐܬܢܛܪ ܘܐܫܬܟܚ. ܫܟܝܪܐ ܝܘܡܐ ܗܢܐ
82
|| ܿܗܘ ܕܡܫܬܘܪܝܐ ܒܗ ܣܗܪܐ ܥܡ ܫܡܫܐcorrexi : ܿܗܘ ܕܡܫܬܘܪܝܐ ܒܗ ܣܗܪܐ ܥܠ ܫܡܫܐL Sachau ||
83
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
84 ܿ
|| ܐܝܬܝܗ : ܐܝܬܘܗܝL Sachau ||
85
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
86
|| ܒܡܢܬܐ: ܒܡܢܬܐL Sachau ||
87
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
-------------------------------------------
88
Il faut certainement comprendre que la nouvelle lune a lieu tant que la lune ne s’éloigne
pas de plus de six degrés de l’axe formé par l’alignement soleil-terre-lune. Le cône d’ombre
aurait donc un diamètre de 12°.
89
Litt. : elle sera sans lumière durant tout ce jour, tant qu’elle se déplacera…
90
Le syriaque utilise ici le terme ( ܡܢܬܐmento), c’est-à-dire axe, à ne pas confondre avec
ܡܢ ܳܬܐ
ܳ (menoto) qui désigne le degré.
207
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܚܡܫܐ ܐܚ̈ܪܢܐ ܡܢ ܫܒܥܐ ܕܢܛܪܝܢ ܠܗܘܢ ܓܘܢܐܝܬ ܒܟܠ ̈ ܝܘܡܬܐ ̈ ܿܗܢܘܢ ܕܝܢ
ܕܒܕܘܟܝܬܐ ܗܠܝܢ ̈ ܐܡܪܝܢ ܡܛܠ. ܝ̈ܪܚܐ ܆ ܣܘܟܐܠ ܩܢܝܢ ܕܕܐܝܟ ܗܢܐ
ܙܕܩ. ܐܝܟ ܕܐܡܪܢܢ ܚܫܟܐ ܟܠ ܐܡܬܝ ܕܚܫܟܐ92 ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ91ܕܐܢܐܒܝܒܙܘܢ
ܿ
ܗܢܘ ܕܝܢ ܡܐ ܕܬܗܘܐ. ܚܫܟܗ ܡܬܩ̈ܪܝܢ ̈ ܠܡܕܥ ܆ ܕܗܢܝܢ ܗܠܝܢ
ܕܘܟܝܬܐ ܆ ܒܝܬ
ܚܡܫܥܣ̈ܪܐ ܆ ܘܥܕܡܐ ܕܬܥܒܪ ܿܗ93ܪܚܝܩܐ ܡܢ ܟܠ ܚܕܐ ܡܢܗܝܢ ܐܝܟ ܡܘ̈ܪܣ
ܡܛܠ ܗܟܝܠ ܕܬ̈ܪܬܝܢ ܐܝܬܝܗܝܢ ܗܠܝܢ. ܐܚ̈ܪܢܝܬܐ94ܐܝܟ ܚܡܫܥܣ̈ܪܐ ܡܘ̈ܪܣ
ܿ
ܐܡܪܝܢ ܕܡܬܦܪܫܢ ܩܕܡ ܟܠ95ܚܫܟܗ ܆ ܘܐܝܟ ܚܡܫܥܣ̈ܪܐ ܡܘ̈ܪܣ ܕܘ ̈ܟܝܬܐ ܕܒܝܬ
ܡܬܟܢܫܢ ܐܦ ܬܢܢ96ܘܒܬܪܗ ܆ ܐܝܕܝܥܐ ܗܝ ܆ ܕܐܝܟ ܫܬܝܢ ܡܘ̈ܪܣ ܿ ܿ
ܡܢܗ ܚܕܐ
ܿ ܿ
ܠܘ ܐܝܟ ܡܢ ܕܟܠ ܐܡܬܝ ܕܡܬܟܝܢܐ ܒܗܝܢ ܣܗܪܐ. ܕܡܬܩܪܝܢ ܒܝܬ ܚܫܟܗ ܕܣܗܪܐ
ܕܟܠ ܐܡܬܝ ܕܚܫܟܐ. ܐܐܠ ܐܝܟ ܕܐܡܪܢܢ ܡܢ ܠܥܠ. ̈ܒܕܘܟܝܬܐ ܗܠܝܢ ܚܫܟܐ
ܚܫܟܐ ܇97 ܘܐܦܐܠ ܬܘܒ ܟܘܠ ܐܡܬܝ ܕܚܫܟܐ ܇ ܬܠܬܝܢ ܡܘ̈ܪܣ. ̈ܒܗܝܢ ܡܬܟܝܢܐ
ܿ
.99ܚܫܟܗ ܚܕ̈ܪܝ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܡܬܚܡܝܢ ܠܒܝܬ98ܘܡܛܠ ܗܢܐ ܬܠܬܝܢ ܡܘ̈ܪ ܣ
. ܘܬܠܬܝܢ ܐܚ̈ܪܢܝܢ ܚܕ̈ܪܝ ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ
91
|| ܕܐܢܐܒܝܒܙܘܢ: ܕܐܢܒܝܒܙܢL Sachau ||
92
|| ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ: ܘܩܛܒܝܒܙܘܢL ܘܩܛܒܝܒܙܢSachau ||
93
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
94
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
95
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
96
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
97
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
98
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
99
|| ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ: ܐܢܒܝܒܙܘܢSachau ܐܝܒܝܒܙܘܢL ||
208
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
Mais comme j’ai <déjà> dit, c’est lorsqu’elle sera distante de moins de
quinze degrés environ de l’endroit exact où elle s’éclipse et jusqu’à ce
qu’elle le dépasse une nouvelle fois d’environ quinze degrés qu’on pourra
désigner la région « lieu de son éclipse »104. Or le total de ces deux endroits,
à l’intérieur desquels la lune peut s’éclipser, comme nous avons dit, est
d’environ soixante degrés, que la lune parcourt en plus ou moins cinq jours.
100
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
101
|| ܚܬܝܬܬܐ: ܚܬܝܬܐL Sachau ||
102
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
103
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
-------------------------------------------
104
Bet ḥeško. L’auteur du Traité sur la cause des éclipses de lune employait une autre
expression pour renvoyer aux limites écliptiques : tehwome ḥeškonoye (cf. Traité sur la
cause des éclipses de lune 2. 4) et les limites écliptiques encadrant chacun des nœuds
étaient évalués à 24° et non à 30°.
209
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܝܘܡܝܢ ܐܚ̈ܪܢܐ ܆ ܐܘ ܥܣ̈ܪܝܢ ܘܬ̈ܪܝܢ ܘܦܠܓܗ ܆̈ ܠܗܢܘܢ ܕܝܢ ܥܣ̈ܪܝܢ ܘܬܠܬܐ ܿ
. ܕܐܝܬܝܗܘܢ ܕܫܪܟܐ ܡܢ ܝ̈ܪܚܝܗ ܕܣܗܪܐ ܆ ܠܚܡܫ ̈ܡܢܘܢ ܡܦܠܓܝܢ ܠܗܘܢ
ܘܠܡܢܗܘܢ. ܠܡܢܗܘܢ ܓܝܪ ܐܡܪܝܢ ܕܐܝܬܝܗܘܢ ܫܦܝ̈ܪܐ ܆ ܘܠܡܢܗܘܢ ܫܟܝ̈ܪܐ
ܠܬܠܬܐ. ܠܗܢܘܢ ̈ܡܨܥܝܐ ܡܦܠܓܝܢ ܠܗܘܢ ܐܦ ܠܗܘܢ ܿ ܐܐܠ. ̈ܡܨܥܝܐ
̈ ܕܐܠ. ܡܢܗܘܢ ܓܝܪ ܐܡܪܝܢ ܕܐܝܬܝܗܘܢ ܒܡܨܥܬܐ ܫܘܝܐܝܬ. ܦܘ̈ܪܫܢܐ
ܛܒܝܢ
ܘܡܢܗܘܢ ܠܘܬ ܿܗܢܘܢ. ܘܡܢܗܘܢ ܠܘܬ ܗܠܝܢ ܫܦܝ̈ܪܐ ܿܨܠܝܢ ܝܬܝܪ. ܘܐܠ ̈ܒܝܫܝܢ
. ܦܘܠܓܐ̈ ܐܝܟ ܕܢܗܘܘܢ ܡܢ ܗܪܟܐ ܐܝܟ ܕܐܡܪܢܢ ܚܡܫܐ ܆ ܟܠܗܘܢ. ̈ܒܝܫܐ
ܛܒܝܢ̈ ܘܕܗܢܘܢ ̈ܡܨܥܝܐ ܕܐܠ ܿ .105ܘܕܗܢܘܢ ̈ܒܝܫܐ
ܿ ܕܝܘܡܬܐ ܫܦܝ̈ܪܐ
̈ ܗܢܘ ܕܝܢ
ܿ ̈ ܿ ܿ ̈ ܿ
ܘܕܗܢܘܢ ܬܘܒ. ܘܕܗܢܘܢ ܡܨܥܝܐ ܕܩ̈ܪܝܒܝܢ ܠܘܬ ܗܢܘܢ ܛܒܐ. ܘܐܠ ̈ܒܝܫܝܢ
ܿ
ܕܐܝܬܝܗ ܥܠܬܐ ܕܝܢ ܐܦ ܕܗܠܝܢ ܐܡܪܢܢ. ̈ܡܨܥܝܐ ܕܨܠܝܢ ܠܘܬ ܿܗܢܘܢ ܒܝ ̈ܫܐ
ܿ
ܕܐܝܬܝܗ ܒܬܪܒܝܬܐ ܐܚܪܢܐ ܚܝܐܠ ܐܡܪܝܢ ܕܩܢܝܐ ܣܗܪܐ ܡܐ. ܕܐܝܟ ܗܟܢܐ
ܡܠܝܘܬܗ ܇ ܡܐ ܕܚܣܪܐ ܥܕܡܐ ܿ ܘܐܚܪܢܐ ܬܘܒ ܡܢ ܒܬܪ. ܥܕܡܐ ܕܡܠܝܐ
ܿ
. ܠܛܘܠܩܗ
210
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܿ
ܡܐ ܕܚܣܪܐ ܕܝܢ. ܢܘܗܪܗ ܡܘܣܦܐ ܿ
ܕܒܬܪܒܝܬܗ ܟܘܠ ܝܘܡ ܒܝܘܡ ܥܠ ܡܛܠ
ܿ
. ܡܒܨܪ ܒܨܪܐ ܟܠ ܝܘܡ ܡܢ ܢܘܗܪܗ
ܿ
ܥܡ107ܒܡܠܝܘܬܗ ܆ ܐܡܪܝܢ ܕܐܢܗܘ ܕܐܬܬܟܝܢ ܘܡܢ ܗܟܝܠ ܕܪܒܝܐ ܥܕܡܐ ܕܩܝܡܐ
108
ܫܡܫܐ ܆ ܐܘ ܥܡ ܚܕ ܡܢ ܿܗܢܘܢ ܟܘܟܒܐ ܐܚ̈ܪܢܐ ܕܐܝܡܡܐ ܆ ܗܢܘ ܕܝܢ ܕܟܐܘܢ
̈
ܐܣܟܝܡܐ ܐܚ̈ܪܢܐ ܆ ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ ̈ ܘܕܒܝܠ ܆ ܐܘ ܬܫܬܟܚ ܥܒܕܐ ܚܕ ܡܢ ܿܗܢܘܢ
܆ ܠܘܬ ܚܕ110 ܐܘ ܕܐܟܣܓܘܢܘܢ ܐܘ ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ109ܐܘ ܕܛܛܪܓܘܢܘܢ
ܘܒܝܠ ܆ ܐܘ111ܟܘܟܒܐ ܕܐܝܡܡܐ ܆ ܕܐܝܬܝܗܘܢ ܫܡܫܐ ܘܟܐܘܢ ̈ ܡܢܗܘܢ ܕܗܠܝܢ
ܕܚܫܚ. ܠܘܬ ܿܗܘ ܕܓܘܐ ܕܐܝܬܘܗܝ ܗܪܡܝܣ ܆ ܗܝܕܝܢ ܝܘܡܐ ܐܝܬܘܗܝ ܫܦܝܪܐ
̈
. ܟܘܟܒܐ ܕܠܠܝܐ ܐܢ ܕܝܢ ܠܘܬ ܚܕ ܡܢ ܿܗܢܘܢ. 112ܐܡܪܝܢ ܠܫܘܪܝܐ ܕܟܠ ܨܒܘܬܐ
ܐܘ ܥܡ ܚܕ ܡܢܗܘܢ ܠܘܬ ܗܪܡܝܣ ܬܫܬܟܚ. 113ܕܐܝܬܝܗܘܢ ܐܪܝܣ ܘܒܝܠܬܝ
ܐܣܟܝܡܐ ܆ ܐܘ ܬܫܬܘܪܐ ܥܡ ܚܕ ̈ ܿ ܥܒܕܐ ܚܕ ܡܢܗܘܢ
)144 v( ܕܗܢܘܢ ܐ̈ܪܒܥܐ
. ܡܢܗܘܢ ܆ ܝܘܡܐ ܒܝܫܐ ܐܡܪܝܢ ܕܐܝܬܘܗܝ ܗܝܕܝܢ
107
|| ( ܕܐܬܬܟܝܢlegendum est ?) : ܕܬܬܟܝܢL Sachau ||
108
|| ܕܟܐܘܢ: ܕܟܘܢL Sachau ||
109
|| ܕܛܛܪܓܘܢܘܢ: ܕܛܛܪܢܘܢܘܢL Sachau ||
110
|| ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܕܕܝܡܛܪܘܢL Sachau ||
111
|| ܘܟܐܘܢ: ܘܟܘܢL Sachau ||
112
|| ܨܒܘܬܐ: ܨܒܘL Sachau || (CORR. 14)
113
|| ܘܒܝܠܬܝ: ܘܒܠܬܝܢL Sachau || (CORR. 15)
------------------------------------------
114
Litt : il sera utile pour le commencement de n’importe quelle affaire.
211
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܿ
ܡܢ ܒܬܪ ܕܝܢ ܕܡܫܪܝܐ. ܕܐܝܬܝܗ ܒܬܪܒܝܬܐ ܐܡܪܝܢ ܕܗܘܝܢ ܐܐܠ ܗܠܝܢ ܡܐ
ܿ
ܗܢܘ ܕܝܢ ܆ ܐܢ ܗܘ. ܕܬܚܣܪ ܥܕܡܐ ܠܛܘܠܩܗ ܆ ܕܕܠܩܘܒܐܠ ܕܗܠܝܢ ܐܡܪܝܢ ܕܣܥܪܐ
̈ ܕܡܫܬܘܪܝܐ ܐܘ ܕܥܒܕܐ ܐܣܟܝܡܐ ܐܝܢܐ ܕܗܘ ܆ ܠܘܬ ܚܕ ܡܢ ܿܗܢܘܢ
ܟܘܟܒܐ
ܘܢܛܪܝܢ ܠܡܥܒܕ ܒܗ ܐܘ. ܕܐܝܡܡܐ ܆ ܝܘܡܐ ܒܝܫܐ ܣܝܡܝܢ ܠܗ ܕܐܝܬܘܗܝ ܗܝܕܝܢ
ܟܘܟܒܐ ܕܠܠܝܐ ܬܗܘܐ ܥܒܕܐ ܚܕ ̈ ܐܢ ܕܝܢ ܠܘܬ ܚܕ ܡܢ ܿܗܢܘܢ. ܠܡܪܚܫ ܡܕܡ ܣܟ
ܕܐܣܟܝܡܐ ܆ ܘܡܫܬܘܪܝܐ ܥܡ ܚܕ ܡܢܗܘܢ ܆ ܗܝܕܝܢ ܝܘܡܐ ܫܦܝܪܐ ̈ ܡܢܗܘܢ
.115ܐܡܪܝܢ ܕܐܝܬܘܗܝ ܕܚܫܚ ܠܫܘܪܝܐ ܕܟܘܠ ܨܒܘܬܐ
ܐܣܟܝܡܐ ܿܗܢܘܢ ܕܐܬܐܡܪܘ ܐܘ ̈ ܐܢ ܕܝܢ ܬܫܬܟܚ ܣܗܪܐ ܕܥܒܕܐ ܚܕ ܡܢ
ܿ ̈
ܟܘܟܒܐ ܇ ܗܢܘ ܕܝܢ ܠܘܬ ܚܕ ܡܢ ܗܢܘܢ ܿ
ܒܒܨܪܗ ܠܘܬ ܬ̈ܪܝܢ ܝܬܗ ܐܘܿ ܒܬܪܒ
ܕܐܝܡܡܐ ܇ ܘܠܘܬ ܐܚܪܢܐ ܡܢ ܿܗܢܘܢ ܕܠܠܝܐ ܆ ܗܝܕܝܢ ܝܘܡܐ ܡܨܥܝܐ ܣܝܡܝܢ ܠܗ
. ܠܗܢܐ ܕܐܠ ܒܝܫ ܝܬܝܪ ܘܐܠ ܛܒ
Mais ils disent que cela n’est vrai qu’en période de croissance. En revanche,
aussitôt qu’elle commencera à décroître, et jusqu’à la nouvelle lune, elle
sera, disent-ils, apaisante116 : c’est-à-dire que s’il s’avère qu’elle entre en
conjonction ou qu’elle forme n’importe lequel des aspects en s’associant à
l’une des étoiles diurnes, alors ils ont fixé que ce jour serait funeste et ils
veillent à ne rien faire et à ne pas se mouvoir durant ce jour-là, mais si elle
forme un des aspects en s’associant à l’une des étoiles nocturnes ou en
entrant en conjonction avec l’une d’elle, alors, disent-ils, le jour sera propice
parce qu’il sera favorable à toute prise d’initiative.
115
|| ܨܒܘܬܐ: ܨܒܘL Sachau || (cf. CORR. 14).
------------------------------------------
116
Litt. « qui guérit » : salvatrice ? bienfaisante ? bénéfique pour la santé ? porteuse de
guérison ?
212
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܿ
ܒܬܪܒܝܬܗ ܟܘܟܒܐ ܐܟܚܕܐ ܬܫܬܟܚ ܥܒܕܐ ܐܣܟܝܡܐ ̈ ܐܢ ܕܝܢ ܠܘܬ ܬܠܬܐ
ܒܒܨܪܗ ܇ ܗܢܘ ܕܝܢ ܠܘܬ ܬ̈ܪܝܢ ܡܢ ܿܗܢܘܢ ܕܐܝܡܡܐ܇ ܘܠܘܬ ܚܕ ܡܢ ܿܗܢܘܢ
ܿ ܐܘ
ܿ ܿ
ܕܠܠܝܐ ܆ ܗܝܕܝܢ ܐܢ ܒܬܪܒܝܬܗ ܐܝܬܝܗ ܆ ܐܦܢ ܡܨܥܝܐ ܐܝܬܘܗܝ ܝܘܡܐ ܆ ܐܐܠ
ܐܢ ܕܝܢ ܡܚܣܪ ܚܣܪܐ ܆ ܡܨܥܝܐ ܬܘܒ. ܕܨܠܝܐ ܠܘܬ ܫܦܝܪܬܐ ܿ ܥܠܒܐ ܒܗ ܿܗܝ
ܠܗ ܿ ܡܛܠ ܕܠܘܬ ܬ̈ܪܝܢ ܕܐܠ ܡܚܝܢܝܢ. ܕܨܐܠ ܠܘܬ ܒܝܫܬܐ ܡܫܬܟܚ ܝܘܡܐ ܿܗܘ
ܗܟܘܬ ܬܘܒ ܘܐܦܢ ܠܘܬ ܬ̈ܪܝܢ ܡܢ. ܠܗ ܿ ܘܠܘܬ ܚܕ ܕܡܚܝܢ. ܥܒܕܐ ܐܣܟܝܡܐ
ܘܐܢ ܗܘ ܕܬܫܬܟܚ. ܟܘܟܒܐ ܕܠܠܝܐ ܘܠܘܬ ܚܕ ܡܢ ܿܗܢܘܢ ܕܐܝܡܡܐ ̈ ܿܗܢܘܢ ܬ̈ܪܝܢ
ܿ
. ܐܝܬܝܗ ܕܥܒܕܐ ܐܣܟܝܡܐ ܐܝܢܐ ܕܗܘ ܇ ܝܕܝܥܐ ܗܝ ܆ ܕܐܢ ܒܬܪܒܝܬܐ ܗܘܝܐ
ܐܢ ܕܝܢ ܒܚܣܝܪܘܬܐ ܬܗܘܐ. ܝܘܡܐ ܗܘ ܡܨܥܝܐ ܕܨܐܠ ܠܘܬ ܒܝܫܬܐ
.ܐܝܬܝܗ ܆ ܝܘܡܐ ܗܘ ܕܐܦܢ ܡܨܥܝ ܆ ܐܐܠ ܥܠܒܐ ܒܗ ܫܦܝܪܬܐܿ
Soit <la lune> se trouvant former un aspect avec trois étoiles ensemble,
c’est-à-dire avec deux des étoiles diurnes et avec une des nocturnes, qu’elle
soit en période de croissance ou de décroissance : si elle est en période de
croissance, le jour, même s’il est intermédiaire, s’imposera par sa tendance
propice ; si vraiment elle décroît, on trouvera un jour intermédiaire à
tendance funeste, parce que <la lune> formera un aspect avec deux
<étoiles> qui ne la vivifient pas et avec une <étoile> qui la vivifie. Il en va
de même si, dans le même temps, elle s’associe aux deux étoiles nocturnes
et à l’une des diurnes et si elle se trouve en train de former quelque aspect
que ce soit. On sait que, si elle est en période de croissance, le jour
intermédiaire sera à tendance funeste ; mais si elle est en période de
décroissance, ce jour, même intermédiaire, s’imposera par sa tendance
propice.
213
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
<2.7 La conjonction>
Maintenant, je vais parler de la conjonction : il en est question tant que
<la lune> est distante de moins de douze degrés de l’une des <étoiles> et
jusqu’à ce qu’elle l’atteigne, car, ayant un mouvement rapide, elle peut
toutes les atteindre et les dépasser. Il en est de même dans le cadre de
l’aspect trigonal, du carré ou de l’un des deux autres aspects que sont le
sextile et l’opposition.
117
|| ܐܣܟܝܡܐ̈ : ܐܣܟܡܐ ̈ L Sachau ||(cf. CORR. 5)
118
|| ܛܪܝܓܘܢܘܢ: ܛܪܝܓܘܢܢL Sachau || (CORR. 16)
119
|| ܘܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܕܝܡܛܪܘܢL Sachau ||
120 ܿ
|| ܡܫܬܘܪܝܢܘܬܗ ܿ
: ܡܫܬܪܪܝܢܘܬܗ L Sachau ||
121
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
122
|| ܘܕܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܕܕܝܡܛܪܘܢL Sachau ||
214
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
On dit que la lune s’associe au soleil ou à l’une des autres étoiles non pas
seulement lorsqu’elle est exactement sur l’un des bords de l’aspect et que
l’étoile en question, qui s’associe à elle, est opposée à l’autre bord de
l’aspect, car, grâce à son mouvement rapide, comme elle la dépasse aussitôt,
elle se trouverait en train de projeter ses rayons en-dehors de l’étoile avec
laquelle elle devait former un aspect. Ce n’est donc pas seulement quand
elle est positionnée exactement sur le même bord de l’aspect, disent-ils,
qu’elle s’associe à l’étoile avec laquelle elle forme l’aspect, mais dès qu’elle
sera distante de moins de douze degrés de <là où tombe> le bord. Ainsi, en
effet, on considérera qu’elle s’associe à une étoile dans le cadre d’un aspect,
le temps qu’elle parcourra ces douze degrés <et> jusqu’à ce qu’elle atteigne
le bord de l’aspect qu’elle est censée former avec l’étoile. Puis dès qu’elle
l’a atteinte, elle la dépasse aussitôt à cause de la rapidité de son mouvement
comme nous l’avons expliqué. Ces douze degrés, elle les parcourt plus ou
moins en un jour.
123
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
124
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
125
|| ܥܒܪܐcorrexi : ܥܒܕܐL Sachau ||
126
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
215
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܝܚܝܕܝܬܐ ܆ ܡܬܩܪܒܝܢܢ ܬܘܒ ܐܦ ̈ ܕܢܗܘܝܢ ̈ܝܕܝܥܢ ܗܠܝܢ ̈ܒܬܚܘܝܬܐ ̈ ܡܛܠ ܕܝܢ
ܟܕ ܥܒܕܝܢܢ ܠܗ ܫܘܪܝܐ. ܠܗ ܠܡܠܬܐ ܿ ܕܡܠܘܫܐ ܆ ܘܥܠܝܗܘܢ ܡܢܗܪܝܢܢ ̈ ܠܘܬܗܘܢ
ܗܢܐ ܗܟܝܠ ܐܣܟܝܡܐ ܐܝܟ ܕܐܡܝܪ ܠܢ ܡܢ. ܡܢ ܐܣܟܝܡܐ ܿܗܘ ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ
. 128 ܡܐܐ ܘܥܣ̈ܪܝܢ ܡܘ̈ܪܣ127 ܐܘ ܒܝܕ. ܠܥܠ ܆ ܒܝܕ ܐ̈ܪܒܥܐ ̈ܡܠܘܫܐ ܿܗܘܐ
ܕܐܝܬܝܗ ܣܗܪܐ ܒܡܢܬܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܐܡܪܐ܇ ܕܗܝ ܗܕܐ ܿ )141v( ܬܗܘܐ ܗܟܝܠ
ܿ ܿ ܿ
ܘܠܘܬ ܗܝ ܬܘܒ. ܥܒܕܐ ܓܒܐ ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ ܠܘܬ ܡܢܬܐ ܗܝ ܩܕܡܝܬܐ ܕܐܪܝܐ
ܒܗ ܒܡܢܬܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܐܪܝܐ ܇ ܟܕ ܿ ܠܘ ܗܟܝܠ ܡܐ ܕ. ܩܕܡܝܬܐ ܕܨܠܡܐ ܪܒܐ
ܐܟܙܢܐ. ܐܢ ܗܘ ܐܝܬܘܗܝ ܟܘܟܒܐ ܐܝܢܐ ܕܗܘ. ܢܦܐܠ ܐܠܥܗ ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ
ܕܟܐܘܢ ܐܘ ܚܕ ܡܢ ܿܗܢܘܢ ܐܚ̈ܪܢܐ ܇ ܐܡܪܝܢ ܕܥܒܕܐ ܣܗܪܐ ܐܣܟܝܡܐ
ܠܗ ܇ ܠܡܢܬܐ ܿܗܝ ܿ ܕܡܛܠ ܕܡܚܕܐ ܕܡܕܪܟܐ ܕܥܒܪܐ. ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ ܠܘܬܗ
ܠܗ ܙܠܝܩܐ ܠܘܬ ܡܢܬܗ ܕܬ̈ܪܬܝܢ ܕܐܪܝܐ ܘܥܒܕܬܗ ܿ ܫܡܪܬ. ܩܕܡܝܬܐ ܕܐܡܪܐ
. ܠܟܐܘܢ ܠܒܪ
Afin que ces faits soient connus au moyen d’exemples précis, nous les
appliquerons aux signes du zodiaque et nous expliquerons le traité <de
Galien> à ce sujet, en commençant par l’aspect trigonal : comme nous
l’avons dit plus haut, cet aspect nécessite quatre signes zodiacaux, soit cent
vingt degrés.129
Soit la lune [f. 145v] dans le premier degré du Bélier de sorte à former un
bord du trigone en s’associant avec le premier degré du Lion et un autre
avec le premier degré du Sagittaire130. Ce n’est pas seulement lorsqu’elle
sera dans le premier degré du Lion, là où tombera le côté du trigone, qu’elle
pourra former, disent-ils, l’aspect trigonal avec une étoile, si tant est qu’il y
en ait une là comme Saturne ou une des autres ; car <selon cette théorie>
sitôt qu’elle aurait dépassé le premier degré du Bélier après l’avoir atteinte,
elle enverrait un rayon vers le second degré du Lion et mettrait Saturne hors
de sa portée.
127
|| ܐܘ ܒܝܕcorrexi : ܘܒܝܕL Sachau || (cf. CORR. 7)
128
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
------------------------------------------
129
C’est-à-dire que du point de vue de l’observateur terrestre, chacun des côtés du trigone
s’étendra sur quatre signes, ce qui représente 120 degrés en longitude.
130
On pourra suivre la démonstration en s’accompagnant de l’illustration que nous avons
placée juste avant le texte.
216
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
C’est donc plutôt dès que la lune sera, comme nous l’avons dit, dans le
premier degré du Bélier, alors que Saturne se trouve dans le douzième degré
du Lion, qu’on pourra dire de la lune ce jour-là qu’elle s’associe à Saturne
en aspect trigone et ce tant qu’elle parcourra les douze <premiers> degrés
du Bélier et jusqu’à ce qu’elle atteigne le tout début du degré douze137. En
effet, à partir de ce point et par la suite elle projette ses rayons vers d’autres
degrés qui sont dans le Lion, <laissant> Saturne hors de portée. Mais si
<l’étoile de> Saturne est positionnée dans le premier degré du Lion, alors
que la lune est dans le dix-neuvième degré des Poissons, on dira
<également> qu’elle s’associe à elle en aspect trigone tant qu’elle se
déplacera sur les degrés restants des Poissons, ce qui fait douze degrés, et
tant qu’elle sera positionnée dans le premier degré du Bélier où se trouve le
bord inférieur du trigone. Tu pourras traiter de la même manière de tous les
trigones qui sont sur le cercle du zodiaque ainsi que de toutes les autres
étoiles avec lesquelles la lune forme cet aspect.
131
|| ܕܛܪܝܓܘܢܘܢ: ܕܛܪܝܓܘܢܢL Sachau (cf. CORR. 16)
132
|| ܡܘ̈ܪܣcorrexi : ܡܘܪܘܣL Sachau || (cf. CORR. 17)
133
|| ܡܘ̈ܪܣcorrexi : ܡܘܪܘܣL Sachau ||
134
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
135
|| ܕܐܡܪܐcorrexi : ܕܐܪܝܐL Sachau || (CORR. 18)
136
|| ܛܪܝܓܘܢܘܢ: ܛܪܝܓܘܢܘLSachau || (cf. CORR. 16)
--------------------------------------------
137
Il s’agit donc du treizième degré. Voir un peu plus loin le paragraphe sur l’opposition
(3.4).
217
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
138
|| ܐܘ ܒܝܕcorrexi : ܘܒܝܕL Sachau || (cf. CORR. 7)
139
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
140
|| ܒܐܣܟܝܡܐ: ܒܐܣܟܡܐL Sachau || (cf. CORR. 5)
141
|| ܡܘ̈ܪܣL : ܡܘܪܘܣSachau || (cf. CORR. 17)
142
|| ܕܣܪܛܢܐ: ܕܣܘܪܛܢܐL Sachau || (CORR. 19)
143
|| ܕܩܢܫܠܡܐSachau : ܠܡܐ ܴ ܝܫ
ܷ ܱܩL ||
144 ܿ
|| ܕܐܝܬܝܗ L : ܐܝܬܝܗSachau || (CORR. 20)
145 ܿ
|| ܐܠܥܗL : ܐܠܥܗ Sachau || (CORR. 21)
146
|| ܕܩܢܫܠܡܐ: ܕܩܝܫܠܡܐL Sachau ||
147
|| ܢܣܬܩܒܠ: ܢܣܩܒܠL Sachau ||
148
|| ܣܪܛܢܐ: ܣܘܪܛܢܐL Sachau ||
149
|| ܕܛܛܪܓܘܢܘܢ: ܕܛܛܪܓܢܘܢL Sachau || (CORR. 22)
--------------------------------------------
150
On se serait attendu à ce que l’auteur parle ici d’angles et non de côtés.
151
Même problème que plus haut (cf. note 67). On se serait attendu à ce que l’association
soit efficiente jusqu’à ce que la lune atteigne le 13e degré du Cancer.
218
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
152
|| ܕܣܪܛܢܐ: ܕܣܘܪܛܢܐL Sachau || (cf. CORR. 19)
153
|| ܕܩܢܫܠܡܐSachau : ܕܩܝܫܠܡܐL ||
154
|| ܘܥܒܪܐcorrexi : ܕܥܒܪܐL Sachau ||
155
|| ܕܩܢܫܠܡܐSachau : ܕܩܝܫܠܡܐL ||
156
|| ܕܕܘܐܠL Sachau (« cod. » ܕܕܘܢܐindicauit Sachau, sed error in codicem non est) ||
--------------------------------------------
157
Cette explication parait absurde. On ne voit pas pourquoi le 12 e degré se retrouverait en
dehors de l’association, à plus forte raison si la lune y projette ses rayons… L’explication
serait nettement plus logique si le texte était corrigé de la manière suivante : « En effet dès
qu’elle commencera <à aller> dans le treizième degré du Cancer, elle enverra ses rayons
vers le treizième degré de la Balance, qui est en dehors de l’angle du carré… ».
219
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܿ
ܙܠܝܩܗ ܠܒܪ ܡܢ ܟܘܟܒܐ ܢܦܠ ܠܗ.158ܡܐ ܕܝܢ ܕܬܡܛܐ ܠܡܢܬܐ ܿܗܝ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ
ܐܢ ܕܝܢ.܇ ܕܣܡܢܝܗܝ ܕܐܚܝܕ ܿܡܢܬܐ ܿܗܝ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ ܒܐܡܪܐ159ܿܗܘ ܕܒܝܠܬܝ
ܿ
ܪܫܗ ܆ ܡܢ160ܒܡܢܬܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܐܡܪܐ ܢܗܘܐ ܐܝܬܘܗܝ ܟܘܟܒܐ ܕܒܝܠܬܝ
ܕܒܓܕܝܐ ܆ ܡܬܐܡܪܐ ܣܗܪܐ ܕܐܬܝܐ ܠܘܬܗ161 ܕܡܢܬܐ ܿܗܝ ܕܬܫܥܣ̈ܪܐ
ܒܐܣܟܝܡܐ ܕܐܟܣܓܘܢܘܢ ܆ ܥܕܡܐ ܕܬܡܛܐ ܠܡܢܬܗ ܩܕܡܝܬܐ ܕܕܘܐܠ
ܿ
)141v( ܡܢܗ ܡܢ ܘܗܟܘܬ ܬܘܒ. ܕܐܝܬܝܗܝܢ ܐܦ ̈ܗܢܝܢ ̈ܡܢܘܬܐ ܬ̈ܪܬܥܣܪܐ
ܿ
ܠܒܪ ܡܢ ܟܘܟܒܐ. ܙܠܝܩܗ ܠܗ ܠܡܫܡܪܘܿ ܡܫܪܝܐ162ܡܘܪܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܕܘܐܠ
. ܕܩܐܡ ܒܡܘܪܐ ܿܗܝ ܩܕܡܝܬܐ ܕܐܡܪܐ. ܗܘ163ܕܒܝܠܬܝ
̈ܗܢܝܢ ܗܠܝܢ ܐܡܪܝܢܢ ܆ ܕܠܘ ܡܐ ܕܬܗܘܐ164ܐܦ ܥܠ ܐܣܟܝܡܐ ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ
ܟܘܟܒܐ ܫܬܐ ̈ܡܠܘܫܐ ܒܠܚܘܕ ܕܡܬܩܝܡܝܢ ܡܢ ܡܐܐ ̈ ܪܚܝܩܐ ܣܗܪܐ ܡܢ ܚܕ ܡܢ
ܐܐܠ ܡܐ. ܇ ܡܬܐܡܪܐ ܕܐܬܝܐ ܠܘܬܗ ܒܐܣܟܝܡܐ ܗܢܐ165ܘܬܡܢܐܝܢ ܡܘ̈ܪܣ
ܗܢܘ ܕܝܢ ܫܬܐ ̈ܡܠܘܫܐ. 166ܕܬܗܘܐ ܦܪܝܩܐ ܡܐܐ ܘܬܫܥܝܢ ܘܬ̈ܪܬܝܢ ܡܘ̈ܪܣ
.ܘܝܬܝܪ ܡܢ ܚܕܐ ܡܢ ܬܠܬ ܕܐܚܪܢܐ
Puis dès qu’elle sera parvenue au douzième degré, son rayon laissera Vénus
hors de portée167, en supposant que Vénus occupe le douzième degré dans le
Bélier. Mais si Vénus est dans le premier degré du Bélier, c’est dès le dix-
neuvième degré du Capricorne 168 qu’on pourra dire de la lune qu’elle
s’associe à elle en aspect sextile, et ce jusqu’à ce qu’elle parvienne au
premier degré du Verseau qui fait également partie des douze degrés
<d’intervalle>. Et ainsi de suite : à partir du [146v] premier degré du
Verseau, <la lune> commencera à envoyer ses rayons en dehors de Vénus
positionnée dans le premier degré du Bélier…169
158
|| ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ: ܕܬܪܥܣܪܐL Sachau ||
159
|| ܕܒܝܠܬܝ: ܕܒܠܬܝL Sachau || (cf. CORR. 15)
160
|| ܟܘܟܒܐ ܕܒܝܠܬܝ: ܟܘܟܒܐ ܕܒܝܠܬܢܝL Sachau ||
161
|| ܕܬܫܥܣ̈ܪܐ: ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐL Sachau || (CORR. 23)
162
|| ܕܕܘܐܠcorrexi : ܕܕܡܐL Sachau ||
163
|| ܕܒܝܠܬܝcorrexi : ܕܒܝܠL Sachau || (CORR. 24)
164
|| ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܕܕܝܡܛܪܘܢL Sachau ||
165
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
166
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
--------------------------------------------
167
Litt. : son rayon tombera en dehors de l’étoile de Vénus.
168
Dans le manuscrit, on lit : « dans le 12e degré du Capricorne » ; cette erreur entraîne un
problème de raisonnement et nous renseigne sur le peu de soin apporté ou à la rédaction du
traité, ou sa copie un siècle plus tard. Nous avons corrigé le texte à cet endroit.
169
Même problème de raisonnement que précédemment : si l’association a bien lieu sur
douze degrés, et si elle commence quand la lune est au 19e degré du Capricorne, alors
l’association devrait être valable non pas jusqu’au 1er, mais jusqu’au 2e degré du Verseau.
220
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܕܝܢ170 ܟܘܟܒܐ. ܒܡܢܬܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܬܘܪܐ ܿ ܝܗ ܣܗܪܐ ܿ ܬܗܘܐ ܗܟܝܠ ܕܐܝܬ
173 172 ܿ 171
ܟܕ ܐܝܬܝܗ ܕܝܐܡܛܪܘܢ. ܕܐܪܝܣ ܢܗܘܐ ܠܘ ܒܡܘܪܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܥܩܪܒܐ
ܿ
. ܕܝܠܗ ܕܥܩܪܒܐ ܒܡܢܬܐ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ ܿ ܐܐܠ ܢܗܘܐ. ܬܪܝܨܬܐ ܕܠܘܬ ܣܗܪܐ
ܿ
. ܗܝܕܝܢ ܡܟܝܠ ܥܕܡܐ ܕܡܕܪܟܐ ܣܗܪܐ ܡܢܬܐ ܗܝ ܕܒܬܠܬܥܣ̈ܪܐ ܕܒܬܘܪܐ
. 175 ܡܬܐܡܪܐ ܠܘܬ ܟܘܟܒܐ ܕܐܪܝ ܣ174ܕܐܬܝܐ ܒܐܣܟܝܡܐ ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ
ܒܡܢܬܐ ܩܕܡܝܬܐ ܿ ܐܢ ܕܝܢ. ܕܐܝܬܘܗܝ ܒܡܘܪܐ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ ܕܥܩܪܒܐ
ܕܥܩܪܒܐ ܇ ܢܗܘܐ ܐܝܬܘܗܝ ܟܘܟܒܐ ܗܢܐ ܆ ܡܢ ܿܗܝ ܕܬܫܥܣ̈ܪܐ ܕܐܡܪܐ ܆ ܥܕܡܐ
ܡܐ ܕܝܢ ܕܬܡܢܥ. ܠܗܝ ܩܕܡܝܬܐ ܕܬܘܪܐ ܡܬܐܡܪܐ ܣܗܪܐ ܕܐܬܝܐ ܠܘܬܗ ܿ
ܿ ܠܗܕܐ ܫܡܪܬ
. ܠܗ ܡܟܝܠ ܙܠܝܩܐ ܠܗܠ ܡܢܗ ܘܥܒܪܬܗ
Soit donc la lune dans le premier degré du Taureau : Mars devra être non
seulement dans le premier degré du Scorpion, où elle sera diamétralement
opposée à la lune, mais elle pourra se trouver dans le douzième degré
appartenant au Scorpion ; alors, jusqu’à ce que la lune atteigne le treizième
degré dans le Taureau, on pourra dire qu’elle s’associe dans un aspect
d’opposition à Mars, qui est au douzième degré du Scorpion. Mais si cette
étoile se trouve dans le premier degré du Scorpion, ce sera entre le dix-
neuvième degré du Bélier et le premier degré du Taureau qu’on pourra dire
de la lune qu’elle s’associe à elle. Mais une fois arrivée à ce point <du
Taureau>, elle enverra donc un rayon au-delà de <l’étoile> et la dépassera.
170
|| ܟܘܟܒܐ ܕܝܢ: ܘܟܘܟܒܐ ܕܝܢL Sachau || (CORR. 25)
171
|| ܩܕܡܝܬܐ ܕܥܩܪܒܐSachau : ܩܕܡܝܬܐ ܕܐܡܪܐL ( ܕܐܡܪܐerasum est atque ܕܥܩܪܒܐscribit in
marg. L2) ||
172 ܿ
|| ܐܝܬܝܗ ܿ
ܟܕcorrexit Sachau : ܕܐܝܬܝܗ L ||
173
|| ܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܕܝܡܛܪܘܢL Sachau ||
174
|| ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܕܕܝܡܛܪܘܢL Sachau ||
175
|| ܟܘܟܒܐ ܕܐܪܝܣ: ܟܘܟܒܐ ܕܐܪܝܣL ܐܪܝܘܣܿ ܟܘܟܒܐ ܕSachau || (CORR. 26)
176
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
177
|| ܚܡܫܐ̈ L : ܚܡܫܐSachau ||
178
|| ܐܣܟܝܡܐ̈ : ܐܣܟܝܡܝܢ
̈ L Sachau || (CORR. 27)
221
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
179
|| ܘܠܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܘܠܕܝܡܛܪܐL Sachau || (CORR. 28)
180
|| ܥܒܕܝܢܢL : ܥܒܕܝܢSachau ||
181
|| ܕܬܪܬܥܣ̈ܪܐL : ܕܬܪܬܥܣܪܐSachau ||
182
|| ܒܐܡܪܐL : ܒܡܐܡܪܐSachau || (CORR. 29)
222
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
183
|| ܬܘܒL : ܘܬܘܒSachau ||
184
|| ܒܡܢܬܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܨܠܡܐ ܪܒܐcorrexit Sachau : post ܩܕܡܝܬܐadd. ܕܣܗܪܐL ||
185
|| ܕܗܪܡܝܣ: ܕܐܪܡܝܣL Sachau ||
186
|| ܘܐܦ ܗܝܕܝܢ ܕܐܬܝܐcorrexi : ܘܐܦ ܿܗܝ ܕܝܢ ܐܬܝܐL Sachau || (CORR. 30)
187
|| ܠܘܬ ܬ̈ܪܝܢL : ܠܘܬ ܠܬ̈ܪܝܢSachau ||
223
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܟܘܟܒܐ ܕܝܢ. 188ܐܝܬܝܗ ܣܗܪܐ ܒܡܘܪܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܫܒܠܬܐܿ ܬܗܘܐ ܕܝܢ ܬܘܒ
. ܢܗܘܘܢ ܐܝܬܝܗܘܢ ܆ ܠܘܥܕܐ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ ܡܘ̈ܪܣ ܕܓܕܝܐ189ܕܒܝܠ ܘܕܒܝܠܬܝ
190
ܢܫܬܟܚܘܢ ܕܝܢ. ܗܟܘܬ ܬܘܒ ܐܦܢ ܬܫܬܟܚ ܣܗܪܐ ܒܡܘܪܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܓܕܝܐ
ܠܘܬܗܘܢ. ܒܬܘܪܐ191ܫܡܫܐ ܘܟܘܟܒܐ ܕܟܐܘܢ ܠܘܥܕܐ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ ܡܘ̈ܪܣ
ܒܡܢܬܐ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ ܕܝܠܗܿ ܬܘܒ ܡܬܐܡܪܐ ܣܗܪܐ ܕܐܬܝܐ ܥܕܡܐ ܕܬܩܘܡ
ܡܛܠ ܕܠܘܬ ܿܗܢܘܢ ܕܐܝܡܡܐ ܐܬܝܐ ܆ ܟܕ. ܘܐܝܬܘܗܝ ܝܘܡܐ ܒܝܫܐ. ܕܓܕܝܐ
ܿ
.. ܕܚܘܣܪܢܗ ܿ
ܐܝܬܝܗ ܒܙܒܢܐ
188
|| ܕܫܒܠܬܐcorrexit Sachau : ܕܩܝܫܠܡܐL (add. ܕܫܒܠܬܐL1 in marg.) ||
189
|| ܘܕܒܝܠܬܝ: ܘܕܒܠܬܝL Sachau || (cf. CORR. 15)
190
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
191
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
-----------------------------------------
192
Litt. « aux environs des douze degrés ».
193
Idem
224
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
194
|| ܠܘܥܕܐ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐL : ܘܠܘܥܕܐ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐSachau || (CORR. 31)
195
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
196
|| ܕܩܢܫܠܡܐSachau : ܕܩܝܫܠܡܐL ||
197
|| ܠܘܬܗܘܢ ܗܟܝܠ ܐܬܝܐ ܣܗܪܐcorrexi : ܠܘܬܗܘܢ ܐܬܝܐ ܣܗܪܐL Sachau || (CORR. 32)
198
|| ܕܩܢܫܠܡܐSachau : ܕܩܝܫܠܡܐL ||
199
|| ܕܟܐܘܢ: ܕܟܘܢL Sachau || (CORR. 33)
200
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
201
|| ܒܩܢܫܠܡܐSachau : ܒܩܝܫܠܡܐL ||
--------------------------------------------
202
Litt. « aux environs des douze degrés ».
203
Litt. « dans les douze degrés du Verseau ».
225
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
204
|| ܐܚ̈ܪܝܐ: ܐܚܪܝܐL Sachau || (CORR. 34)
205
|| ܘܕܗܪܡܝܣ: ܘܕܐܪܡܝܣL Sachau ||
206
|| ܠܘܬܗܘܢ ܗܟܝܠcorrexi : ܠܘܬܗܘܢ ܕܗܠܝܢL Sachau || (CORR. 35)
207
|| ܐܬܐܡܪܝcorrexi : ܐܬܐܡܪL Sachau ||
--------------------------------------------
208
Litt. « De la même manière pour le trigone qui est parmi les quatre derniers ». On
comprend que le procédé est valable pour le reste des quatre exemples qui seront évoqués, à
savoir : 1. Cas où la lune croissante est dans le Cancer ; 2.Cas où la lune décroissante est
dans le Cancer ; 3. Cas où la lune est dans le Scorpion ; 4. Cas où la lune est dans les
Poissons.
226
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
209
|| ܛܛ̈ܪܓܘܢܐcorrexi : ܛܛܪܓܘܢܐܘܢL Sachau || (CORR. 36)
210
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
211
|| ܘܕܒܝܠܬܝL : ܕܒܠܬܝSachau ||
-------------------------------------------
212
Il manque le second membre de phrase. L’auteur invite le lecteur à poursuivre le
raisonnement par lui-même. C’est un indice du fait que ce texte ressemble plus à condensé
de notes qu’à une véritable édition.
227
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܒܗ ܕܝܢ ܒܕܡܘܬܐ ܕܐܦܢ ܒܡܘܪܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܐܪܝܐ ܬܗܘܐ ܣܗܪܐ ܇ ܟܘܟܒܐ ܿ
ܿ ܕܝܢ ܕܒܝܠ ܘܕܒܝܠܬܝ ܢܗܘܘܢ ܐܝܬܝܗܘܢ
ܒܗܝ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ ܕܥܩܪܒܐ ܆ ܝܘܡܐ ܗܘ
.. ܡܨܥܝܐ ܐܢ ܪܒܝܐ ܘܐܢ ܚܣܪܐ
213
|| ܡܘ̈ܪܣ: ܡܘ̈ܪܘܣL Sachau ||
214
|| ܒܩܢܫܠܡܐSachau : ܒܩܝܫܠܡܐL ||
215
|| ܘܡܢ ܫܘܪܝܐcorrexit Sachau : ܘܡܢ ܫܘܪܝܗL ||
216
|| ܕܩܢܫܠܡܐSachau : ܕܩܝܫܠܡܐL ||
----------------------------------------------
217
Litt. « aux environs des douze degrés ».
228
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܕܢܚܘܪ ܐܢܫ. ܒܗ ܒܕܡܘܬܐ ܡܦܝܣܝܢ ܚܢܢ ܠܡܣܒ ܗܢܘ ܕܝܢܿ ܐܟܣܓܘܢܐ ܕܝܢ ̈ ܘܥܠ
̈ 219 218
. ܡܢ ܐܡܪܐ ܠܘܬ ܬ̈ܪܝܢ ܨܠܡܐ. ܒܗ ܟܕ ܒܗ ܒܛܘܦܣܐ ܕܐܬܐܡܪ ܡܢ ܠܥܠ
ܘܡܢ ܣܪܛܢܐ ܠܘܬ. ܘܡܢ ܬ̈ܪܝܢ ̈ܨܠܡܐ ܠܘܬ ܐܪܝܐ. ܘܡܢ ܬܘܪܐ ܠܘܬ ܣܪܛܢܐ
ܘܡܢ. ܘܡܢ ܫܒܠܬܐ ܠܘܬ ܥܩܪܒܐ. 220 ܘܡܢ ܐܪܝܐ ܠܘܬ ܩܢܫܠܡܐ. ܫܒܠܬܐ
ܘܡܢ ܨܠܡܐ. ܘܡܢ ܥܩܪܒܐ ܠܘܬ ܓܕܝܐ. ܬܘܒ ܠܘܬ ܨܠܡܐ ܪܒܐ221ܩܢܫܠܡܐ
. ܘܡܢ ܕܘܐܠ ܠܘܬ ܐܡܪܐ. ܢܘܢܐ̈ ܘܗܟܢܐ ܬܘܒ ܡܢ ܓܕܝܐ ܠܘܬ. ܪܒܐ ܠܘܬ ܕܘܐܠ
ܟܕ ܓܝܪ ܚܐܪ ܐܢܬ ܐܦ ܒܗܠܝܢ ܒܙܒܢܐ ܿܗܘ ܕܐܬܐܡܪ. ܢܘܢܐ ܠܘܬ ܬܘܪܐ ̈ ܘܡܢ
ܡܛܘܠ.ܡܢ ܠܥܠ ܡܢ ܢܦܫܟ ܡܨܐ ܐܢܬ ܕܬܫܟܚ ܟܠܗܘܢ ̈ܪܘܟܒܐ ܕܗܘܝܢ ܒܗܘܢ
. ܐܠܠܦܐ ܘܠ̈ܪܒܘܬܐ̈ ܡܡܛܝܢ ܓܝܪ ܐܦ.ܕܠܡܦܩ ܟܠܗܘܢ ܒܡܠܬܐ ܐܠ ܡܫܟܚܐ
ܿܗܘ ܓܝܪ ܕܨܒܐ ܠܡܦܩ ܟܠܗܘܢ ̈ܪܘܟܒܝܗܘܢ ܕܐܣܟܝܡܐ ܕܒܐܝܕܐ ܒܐܝܕܐ
ܕܡܠܘܫܐ ܢܣܝܡܝܗ ܬܠܬܡܐܐ ̈ ܡܬܐܠܨ ܆ ܕܠܟܠ ܡܘܪܐ ܕܐܝܬ ܒܟܘܠܗ ܚܘܕܪܐ
ܠܗ ܬܠܬܡܐܐ ܿ ܠܗ ܟܕܿ ܘܢܥܦܝܗ
ܿ ̈ ܙܒܢܝܢ ܒܟܠ ܚܕ ܡܢ
. ܐܣܟܝܡܐ ܐܝܢܐ ܕܗܘ ̈
̈ ܘܫܬܝܢ
. ܙܒܢܝܢ ܐܚ̈ܪܢܝܢ̈ ܘܫܬܝܢ
218
> ܒܛܘܦܣܐ ܕgr. τύπος.
219
|| ܕܐܬܐܡܪL : ܕܐܬܐܡܪܐSachau ||
220
|| ܕܩܢܫܠܡܐSachau : ܕܩܝܫܠܡܐL ||
221
|| ܕܩܢܫܠܡܐSachau : ܕܩܝܫܠܡܐL ||
229
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
222
|| ܕܐܬܐܡܪܝ: ܕܐܬܐܡܪL Sachau ||
223
|| ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ: ܕܕܝܡܛܪܘܢL Sachau ||
224
|| ܕܩܢܫܠܡܐSachau : ܕܩܝܫܠܡܐL ||
225
|| ܕܝܐܡܛ̈ܪܐ: ܕܝܡܛ̈ܪܐL Sachau ||
230
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܨܒܘܬܐ ܕܡܣܬܥ̈ܪܢ ܒܟܣܝܐ ܘܐܝܟ ̈ ܐܝܟ ܕܠܘܬ. ܐܐܠ ܝܬܝܪ ܐܡܪܝܢ ܕܫܦܝܪ
ܐܢ ܕܝܢ ܙܒܢ. ܕܒ̈ܪܙܐ ܡܕܡ ܡܛܠ ܕܐܝܟ ܗܢܐ ܐܝܬܘܗܝ ܟܝܢܗ ܕܟܘܟܒܐ ܗܢܐ
ܘܡܢ ̈ܨܒܘܬܐ ܕܐܝܟ ܗܠܝܢ ܙܕܩ ܕܢܗܘܐ. ܚܘܣܪܢܗ ܗܘ ܆ ܝܘܡܐ ܗܘ ܒܝܫܐ ܿ
̈
ܡܐ ܕܝܢ ܕܠܘܬ ܟܘܟܒܐ ܕܒܝܠ ܬܫܬܟܚ ܐܬܝܐ ܒܚܕ ܡܢ ܐܣܟܝܡܐ. 226ܐܢܫ 227
Plus exactement, ils disent qu’il est propice aux affaires qui se produisent en
secret et le plus mystérieusement possible, car telle est la nature de cette
étoile. Si elle est en période de décroissance, le jour sera funeste, et il
conviendra de se tenir à l’écart de telles affaires. Puis, à partir du moment où
on la trouvera associée à Jupiter dans le cadre de l’un des aspects
mentionnés plus haut, le jour sera tel que, si elle est véritablement
croissante, il conviendra de se lancer dans des affaires relatives au pouvoir
et à la connaissance... De même, si elle s’associe au soleil en formant l’un
des aspects propices, il convient de se lancer dans des affaires supérieures et
importantes. De même, dès qu’on la trouvera associée à Mercure en train de
former de façon propice l’un des aspects en période de décroissance, il
conviendra de prendre des initiatives de quelque type que ce soit en matière
d’éloquence, d’enseignement et de connaissance. Puis, si on la trouve
associée de façon vivifiante à Vénus, ils disent que c’est avec profit qu’on
entreprendra des fiançailles ou toute autre affaire impliquant des femmes.
226 ܿ
|| ܘܡܢ ̈ܨܒܘܬܐ ܕܐܝܟ ܗܠܝܢ ܙܕܩ ܕܢܗܘܐ ܐܢܫcorrexi : ܐܝܬܝܗ ܒܝܫܬܗ ܘܡܢ ̈ܨܒܘܬܐ ܕܐܝܟ ܗܠܝܢ
L Sachau || (CORR. 37)
227
|| ܡܐ ܕܝܢL : ܡܢ ܕܝܢSachau ||
228
|| ܘܕܝܕܥܬܐ: ܘܕܐܝܕܥܬܐL Sachau ||
229
|| ܡܢܝܚܐܝܬcorrexit Sachau : ܡܚܝܢܐܝܬL ||
231
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܒܨܒܘܬܐ ܕܩܪܒܐ ̈ ܐܢ ܕܝܢ ܠܘܬ ܟܘܟܒܐ ܕܐܪܝܣ ܬܫܬܟܚ ܐܬܝܐ ܬܘܒ ܫܦܝܪ
̈
ܕܓܕܫܢ ܡܐ ܕܠܩܘܒܐܠ ܕܝܢ ܕܗܠܝܢ ܟܠܗܝܢ ܐܡܪܝܢ. ܘܕܣܛܪܛܝܘܣ ܦܩܚܐ ܠܡܫܪܝܘ
. ܕܒܝܫܐܝܬ ܘܐܠ ܡܢܝܚܐܝܬ ܬܫܬܟܚ ܐܬܝܐ ܣܗܪܐ ܠܘܬ ܟܠ ܚܕܐ ܡܢ ܗܠܝܢ
ܕܐܡܬܝ ܕܝܢ ܐܬܝܐ ܠܘܬ ܟܠ ܚܕ ܡܢܗܘܢ. ܒܟܘܠ ܐܣܟܝܡܐ ܐܝܢܐ ܕܗܘ
ܫܦܝܪܐܝܬ ܘܡܢܝܚܐܝܬ ܇ ܐܡܬܝ ܬܘܒ ܒܝܫܐܝܬ ܘܐܠ ܠܚܡܐܝܬ ܆ ܐܡܝܪ ܓܠܝܐܝܬ
̈ ܡܢ ܠܥܠ ܘܒܕܓܘܢ ܐܠ ܣܢܝܩ ܐܢܫ
. ܕܗܢܝܢ ܟܕ ܗܢܝܢ ܢܐܡܪ ܬܢܢ
ܐܘ ܐܝܟܢ ܕܗܘ231 ܐܘ ܐܣܛܪܘܠܘܓܝܐ230ܿܗܢܘܢ ܓܝܪ ܕܡܢ ܐܣܛܪܘܢܘܡܝܐ
ܐܠ ܓܝܪ ܚܟܡܘ. ܗܟܢܐ ܡܬܪܥܝܢ ܥܠ ܗܠܝܢ. ܕܢܨܒܐ ܐܢܫ ܕܢܫܡܗ ܐܢܘܢ
ܿ
ܥܡܘ̈ܪܝܗ ܇ ܿ
ܘܟܠܗܘܢ232 ܬܐܒܝܠ. ܒܡܐܠܗ ܠܡܐܡܪ ܥܡܢ ܇ ܕܡܪܝܐ ܗܝ ܐܪܥܐ
ܥܠ ܿܗܝ ܕܐܝܟܢܐ ܢܕܥ. 233ܫܠܡ ܡܐܡܪܐ ܕܥܒܝܕ ܠܣܪܓܝܣ ܩܫܝܫܐ ܘܐܪܟܐܛܪܘܣ
̈ ܙܘܥܐ
܀. ܕܟܘܟܒܐ ̈ ܒܝܕ234ܐܢܫ ܡܢܐ ܡܬܪܥܝܢ ܐܣܛ̈ܪܘܠܘܓܐ
<6. Explicit>
Fin du traité rédigé par le prêtre et grand médecin Sergius. Voilà ce
qu’on peut savoir de la pensée des astrologues fondée sur le mouvement des
étoiles.
230
|| ܐܣܛܪܘܢܘܡܝܐ: ܐܣܛܪܘܢܡܝܐL Sachau ||
231
|| ܐܣܛܪܘܠܘܓܝܐ: ܐܣܛܪܘܠܓܝܐL Sachau ||
232
|| ܬܐܒܝܠ: ܬܒܝܠL Sachau ||
233
|| ܘܐܪܟܐܛܪܘܣ: ܘܐܪܟܝܛܪܘܣL Sachau ||
234
|| ܐܣܛ̈ܪܘܠܘܓܐ: ܐܣܛ̈ܪܘܠܓܘL Sachau ||
--------------------------------------------
235
Il est possible que cet avant-dernier paragraphe, qui manifeste une certaine hostilité
envers l’astronomie, ne soit pas de Sergius mais ait été ajouté après coup par un copiste.
Ceci expliquerait pourquoi le point de vue des astrologues et celui des astronomes
apparaissent ici confondus, alors que, dans le prologue, Sergius expliquait clairement à
l’avance qu’il traiterait le sujet du point de vue des astronomes. Cependant, il n’est pas
impossible que cette confusion se trouve dans l’esprit de Sergius étant donné que le grand
philosophe grec qu’il a l’habitude de traduire (Aristote) emploie systématiquement le terme
« astrologie » pour désigner ce que nous qualifierions aujourd’hui d’astronomique (cf. à ce
sujet l’étude de TANNERY P., Recherches sur l’histoire de l’astronomie ancienne,
Hildesheim-New York, G. Olms, 19762 (Paris, 18931), p. 1-2.
232
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
236
Voir Denys Ar. (Ps.), Traité astro. [éd. KUGENER] (d’après BL Add. 7 192), f. 62r.
237
Dans PO 24, 3, p. 369 (voir 4e partie, 2e section).
233
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܿ ܐܣܟܝ
3. ܡܝܗ ̈ (<1>, f. 141v)
Nous ajoutons les seyomé, qui n’apparaissent pas dans l’édition de
Sachau.
6. ( ܡܘ̈ܪܘܣf. 141v)
Par souci d’homogénéité, nous préférons ajouter ici les seyomés pour
marquer le pluriel. L’orthographe de ce terme est relativement régulière
dans l’ensemble du présent traité : quand il recourt à la translittération du
mot grec pour parler des degrés du cercle, Sergius marque
orthographiquement la différence entre le singulier et le pluriel. Au
singulier, il emploie systématiquement la forme ( ܡܘܪܐcf. f. 142r, 145v,
146r et 148r), alors qu’au pluriel il utilise la forme ( ܡܘ̈ܪܘܣcf. f. 141v, 142r,
143r/v, 145r/v, 146r), avec la variante ( ܡܘ̈ܪܣf. 141v, 142r/v). Étant donné
que les formes du singulier et du pluriel se trouvent bien distinctes, on peut
comprendre qu’il soit parfois apparu superflu au copiste d’ajouter les
234
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
seyomés au pluriel, comme c’est le cas aux f. 141v, 145v et 146r de notre
traité. Mais la forme la plus largement répandue au pluriel reste cependant
celle qui présente les seyomés (il en va de même chez Sévère Sebokht).
ܿ
9. « ܐܝܬܝܗ ܡܫܬܘܪܝܢܘܬܐ ܕܣܗܪܐ ܥܡ ܫܡܫܐ » ܣܘܢܕܘܣ ܕܝܢ ܐܦ ܗܝ
(<2. 2. 5>, f.142r)
ܿ
Ms. : ܐܝܬܝܗ ܡܫܬܘܪܝܢܝܬܐ ܣܗܪܐ ܥܡ ܕܫܡܫܐ ܣܘܢܕܘܣ ܕܝܢ ܐܦ ܗܝ
ܿ
Éd. Sachau : ܐܝܬܝܗ ܡܫܬܘܪܝܢܝܬܐ ܣܗܪܐ ܕܥܡ ܫܡܫܐ ܣܘܢܕܘܣ ܕܝܢ ܐܦ ܗܝ
Il nous semble plus logique d’insérer le dolat avant ܣܗܪܐ, afin d’indiquer
qu’elle est une expansion du nom ( ܡܫܬܘܪܝܢܝܬܐComplément du nom).
235
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
236
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
pratiqué à son époque (début XIVe s.). Mais étant donné que la prononciation
de cet infinitif, doté de toutes ses consonnes, ne nous pose pas a fortiori de
problèmes, nous conservons provisoirement la forme que l’on s’attendrait à
trouver dans nos paradigmes (cf. COSTAZ L., Grammaire syriaque,
Beyrouth, Dar el-Machreq SARL, 2003, 5e édition).
237
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
ܿ
20. ܐܝܬܝܗ (<3. 2>, f. 146r)
ܐܠܥܐ, qui désigne l’angle, est un nom féminin. Son genre est
d’ailleurs marqué par l’accord de son adjectif épithète : ( ܬܪܝܨܬܐsituée en
238
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
face) lui aussi donc au féminin. Le ܐܝܬ, pour servir de verbe d’état, doit
donc porter un affixe féminin se rapportant à ܐܠܥܐ, d’où notre correction.
239
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
remplacer Jupiter (Bel), qui figure dans la copie manuscrite et qui a été
repris par l’édition de Sachau, par Vénus (Bilti).
̈
27. ܐܣܟܝܡܐ (<3. 5>, f. 146v)
La copie propose uniquement à cet endroit une orthographe étrange
pour le pluriel de ܐܣܟܝܡܐ. Cette orthographe a été maintenue dans
̈
l’édition de Sachau. La forme pluriel ܐܣܟܝܡܐ apparaissant trois autres fois
dans le traité (f. 144r/v et 145r) avec une variante en ܐܣܟܡܐ ̈ (f. 141v et
144v), nous pensons qu’il est préférable d’homogénéiser l’orthographe à cet
endroit.
241
Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune
31. <( ܘܡܢ ̈ܨܒܘܬܐ ܕܐܝܟ ܗܠܝܢ ܙܕܩ ܕܢܗܘܐ ܐܢܫ4. 4>, f. 149r)
Nous avons peut-être affaire ici à une erreur du copiste, répétant la
qualité « funeste du jour ». L’édition de Sachau conserve la leçon suivante
du manuscrit :
ܿ
ܐܝܬܝܗ ܒܝܫܬܗ ܘܡܢ ܨ̈ܒܘܬܐ ܕܐܝܟ ܗܠܝܢ
Qu’on devrait littéralement rendre par « et loin des affaires de ce genre elle
est funeste ». On voit que le dernier morceau de phrase pose un problème
évident de clarté… Nous proposons de le supprimer et de le remplacer par
ܙܕܩ ܕܢܗܘܐ ܐܢܫsoit « il convient d’être ».
242
Exemple au sujet du mouvement en longitude du soleil
TEXTE 3
Exemple au sujet du mouvement du soleil
(traduction anonyme)
1
SACHAU E. (éd.), Inedita Syriaca. Eine Sammlung syrischer übersetzungen von Schriften
griechischer Profanliteratur. Mit einem Anhang. Aus den Handschriften des brittischen
Museum, Wien, Halle, 1870, p. 125-126 à partir du seul manuscrit BL Add. 14 658)
[f. 149v] du VIIe siècle.
2
Voir SALIBA G., “ Paulus Alexandrinus in Syriac and Arabic”, Byzantion 65 (1995),
p. 440-54 et repris dans id., Islamic Science and the Making of the European Renaissance,
Cambridge, MA, 2007, p. 8.
3
Pauli Alexandrini elementa apotelesmatica, ed. A. Boer, Lipsiae, Teubner, 1962. Le
chapitre 28 se trouve aux pages 79 et 80 de cette édition.
243
Exemple au sujet du mouvement en longitude du soleil
ܗܠܝܢ ܕܡܘ̈ܪܘܣ. ܙܕܩ ܗܟܝܠ ܠܡܕܥ ܕܟܘܠ ܒܝܬܐ ܬܠܬܝܢ ܡܢܘܢ ܡܬܦܠܓ.1
4
ܘܟܠ ܚܕܐ ܡܢܗܝܢ ܕܗܠܝܢ ܡܘ̈ܪܘܣ ܡܬܦܠܓܐ ܠ̈ܪܦܦܐ ܩܕܡܝܐ. ܡܫܡܗܝܢ ܠܗܝܢ
5
. ܡܬܦܠܓ ܬܘܒ ܠܫܬܝܢ ̈ܪܦܦܐ ܐܚ̈ܪܢܐ. ܘܟܠ ܚܕ ܚܕ ܡܢ ܗܠܝܢ ̈ܪܦܦܐ. ܫܬܝܢ
4
|| ܩܕܡܝܐcorrexi : ܩܕܡܝܐL Sachau ||
--------------------------------------------
5
Texte grec : (Titre) « <κη'> Περὶ τῆς τοῦ Ἡλίου κινήσεως καὶ τοῦ μαθεῖν ἐν ποίῳ ξῳδίῳ
καὶ πόσων μοιρῶν ἐστὶν παχυμερῶς » (= Paul Alex., Elementa apotelesmatica [ed. BOER],
p. 79, l. 1-3).
---------------------------------------------
6
Le recours au terme « maison » pour désigner un des douze secteurs du zodiaque (ce qui
correspond à un signe ou dodécatomérie) est très intéressant : d’une part parce que nous
n’avons trouvé dans aucun autre des textes syriaque de notre corpus une telle utilisation et
d’autre part parce qu’il semble que cette image ait plutôt circulé dans les textes
astrologiques, comme dans les Astronomica de Manilius ou la Tétrabible (I, 20) de
Ptolémée. En effet dans ses œuvres astronomiques, Ptolémée n’emploie jamais cette
métaphore. Dans le Traité sur les constellations Sévère Sebokht emploie ce terme pour
condamner sévèrement l’astrologie (voir. Sév. Seb., Traité sur les constellations V.1,
p. 367-368 (texte) ; p. 371(trad.).
7
Même sujet abordé dans Vat. sir. 555 (f. 27v-28r): “ ܘܐܢ ܨܒܐ ܐܢܬ ܕܬܕܥ ܒܐܝܢܐ ܡܢ ܡܠܘܫܐ
ܥܕܡܐ ܠܝܘܡܐ ܕܩܐܡ ܐܢܬ ܒܗ. ) ܕܐܝܠܘܠ82r( ” ܪܕܐ ܫܡܫܐ ܀ ܠܒܘܟ ܝܘܡܬܐ ܡܢ ܪܝܫܗ: Et si tu veux
savoir par quel signe passe le soleil, prends les jours qui vont du début d’élul jusqu’au jour
où tu te situes…/ ainsi qu’au f. 45r: “ ” ܕܬܕܥ ܟܡܐ ܗܘܐ ܫܡܫܐ ܒܟܠܚܕ ܡܢ ܡܠܘܫܐPour savoir
combien de temps le soleil reste dans chacun des signes du zodiaque”.
8
Le terme syriaque [repŏpŏ] est attesté dans le sens de minute dans une traduction d’un
texte médical de Sergius (cf. BUDGE E. A. W. (éd.), Syrian Anatomy, Pathology and
Therapeutics, or, The Book of Medicines, 2 vols., London, 1913, p. 531). On le trouve
également dans KUGENER A. (éd), « Un traité astronomique et météorologique syriaque
attribué à Denys l’Aréopagite », in Actes du XIVe Congrès international des Orientalistes
(Alger 1905), Partie II, Paris, 1907 (Reprint Nendeln/Liechenstein, Kraus, 1968), p. 139.
244
Exemple au sujet du mouvement en longitude du soleil
9
« Τὴν ἀπὸ ζῳδίου ἐπὶ ζῴδιον κίνησιν ποιεῖται ὁ δημιουργὸς τῶν ὅλων Ἥλιος ὁτὲ μὲν δι᾽
ἡμερῶν λα καὶ λ καὶ ἔσθ᾽ ὅτε δὲ καὶ κθ. Πορεύεται δὲ ἐφ᾽ ἑκάστου νυχθημέρου πλεῖον ἢ
ἔλαττον μοίρας μίας, ὁτὲ δὲ καὶ λεπτὸν α, ὁτὲ δὲ μοῖραν μίαν καὶ λεπτὰ β, εἰς τὸ
περιγειότατον δηλαδή, ἔσθ᾽ ὅτε δὲ καὶ λεπτὰ νθ καὶ νη καὶ νζ. » ( = Paul Alex., Elementa
apotelesmatica [ed. BOER], p. 79, l. 4-9).
--------------------------------------------
10
En effet du point de vue de l’observateur terrestre, le soleil parcourt vers l’est à peu près
l’équivalent d’un signe zodiacal, c’est-à-dire 30° par mois. Naturellement le nombre de
degrés parcouru dépend de la longueur du mois.
11
En un jour et une nuit, c’est-à-dire en 24 heures.
12
En réalité le soleil parcourt en moyenne 360° en 365,25 jours, c’est-à-dire environ 59’
par jour. La vitesse apparente du soleil varie en fonction des solstices : au moment du
solstice d’hiver on trouvera un mouvement supérieur à 1° par jour, alors qu’aux environs du
solstice d’été on trouvera un mouvement plus lent équivalent à 56’ par jour. Durant la
période hellénistique ce phénomène astronomique fut considéré comme une « anomalie »
du mouvement solaire (cf. O. NEUGEBAUER, The exact sciences in antiquity, second
edition, Rhode Island, Brown University Press, 1957, p. 6). Cf. Bar Heb., Cours d’astr. [éd.
NAU], I, 2, 3 : « Il y a deux mouvements simples qui font varier la position du soleil : le
premier est celui de l’excentrique qui se meut dans les signes du zodiaque de 59 minutes 8
secondes par jour et entraine avec lui la sphère du soleil » (trad. Nau, p. 22).
245
Exemple au sujet du mouvement en longitude du soleil
13
|| ܝܕܥܐ ܿܗܝ ܕܟܬܒܐcorrexi : ܥܕܡܐ ܟܬܒܐL Sachau || (CORR. 1)
--------------------------------------------
14
Texte grec : « ὁ Πρόχειρος δὲ Κανὼν Κλαυδίου Πτολεμαίου παραστήσει τήν ἀκριβῆ
μοῖραν τοῦ Ἡλίου. Πρὸς δὲ τὸ γινώσκειν εὐχερὲς πρὸς ἐπίσκεψιν, ἐν ποίᾳ ἐποχῇ ἐστιν ὁ
Ἥλιος, ποιητέον οὕτως, τὰς ἀπὸ Θὼθ νεομηνίας μέχρι τῆς ἐπιζητουμένης ἡμέρας
ἐπισυναγαγὼν πρόσθες ταύταις καθολικὰς ρνη » ( = Paul Alex., Elementa apotelesmatica
[ed. BOER], p. 79, l. 9-15).
--------------------------------------------
15
Noter qu’aucun des manuscrits grecs collationnés par Boer ne précise qu’il s’agit du
« deuxième » livre. Le texte pourrait bien se référer non pas aux Tables faciles de Ptolémée
directement, mais au Petit Commentaire de Théon d’Alexandrie aux Tables faciles : en
effet le second chapitre de ce commentaire traite du mouvement en longitude du soleil. Par
ailleurs on comparera le titre de l’ouvrage astronomique, ici attribué à Claude Ptolémée,
avec la désignation accordée dans Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1 :
« » ܒܟܬܒܐ ܿܗܘ ܕܚܘܫܒܢܐ ܕܦܛܘܠܘܡܐܘܣ.
16
Mois du calendrier sémitique (utilisé par les Hébreux, les Syriaques, puis, après eux, les
Arabes) correspondant au mois d’août romain ou au mesori alexandrin.
246
Exemple au sujet du mouvement en longitude du soleil
ܘܡܢ ܟܠܗ ܡܢܝܢܐ ܕܐܬܟܢܫ ܢܦܩ ܐܢܬ ܦܠܓܗܘܢ ܕܝ̈ܪܚܐ ܕܡܢ ܐܝܠܘܠ ܥܕܡܐ
ܠܝܪܚܐ ܕܒܥܐ ܐܢܬ ܕܬܕܥ ܒܗ ܘܐܢ ܐܝܬ ܒܐܝܕܟ ܚܘܕܪܐ ܿܗܘ ܕܗܘܐ
ܘܗܘ ܡܕܡ ܕܦܐܫ ܿ ܡܢܝܢܐ ܕܐܚܝܕ ܐܢܬ ܚܘܕܪܐ ܚܕ17ܬܠܬܡܐܐ ܘܫܬܝܢ ܫܪܝ ܡܢ
ܿ ܟܕ. ܕܐܡܪܐ18ܒܐܝܕܟ ܦܘܩ ܡܢ ܪܫܗ
ܝܗܒ ܐܢܬ ܠܟܠ ܒܝܬܐ ܬܠܬܝܢ ܬܠܬܝܢ ܡܢ
ܒܗ ܒܡܢܬܐ ܐܝܬܘܗܝ ܿ ܕܫܠܡ ܡܢܝܢܐ ܕܒܐܝܕܟ܆ ܿ ܡܕܡ ܕܐܝܬ ܒܐܝܕܟ ܘܐܝܟܐ
. ܚܣܝܪ. ܫܡܫܐ ܝܬܝܪ
19
ܫܠܡܬ ܡܠܬܐ ܕܐܡܝܪܐ ܥܠ ܡܪܕܝܬܗ ܕܫܡܫܐ܀
17
|| ܫܪܝ ܡܢ ܡܢܝܢܐSachau : ܫܪܝ ܡܢܝܢܐL post ܫܪܝadd. ܡܢL1 ||
18
|| ܪܫܗ: ܪܝܫܗL Sachau ||
--------------------------------------------
19
Texte grec : « καὶ ἀπὸ τοῦ οὕτως συναχθέντος ἀριθμοῦ ὕφελε τὸ ἥμισυ τῶν μηνῶν ἀπὸ
Θὼθ μέχρι τοῦ ἐπιζητουμένου ὄντων. καὶ ἐὰν ἔχει κύκλον, ἀπόλυε, καὶ τὸν ὑπόλοιπον ἀπὸ
Κριοῦ διέκβαλε διδοὺς ἑκάστῳ ζῳδίῳ μοίρας λ. ὅπου δ᾽ἄν καταλήξῃ ὁ ἀριθμὸς ὁ
κατ᾽ἔλλειψιν, ἐκεῖ τὴν μοῖραν τοῦ Ἡλίου * παχυμερέστερον λέγε εἶναι.* » (= Paul Alex.,
Elementa apotelesmatica [ed. BOER], p. 79, l. 15 à p. 80, l. 2).
--------------------------------------
20
Passage traduit librement du Petit Commentaire de Théon d’Alexandrie au chap. 2
intitulé « Calcul de la longitude du Soleil » : « τόν συναχθέντα τῶν μοιρῶν ἀριθμὸν
ἐκβαλλοντες ἀπὸ Κριοῦ ἀρχῆς εἰς τὰ ἑπόμενα, ἑκάστῳ ζῳδίῳ διδόντες μοίρας λ, ὅπου δ'ἂν
καταντήσῃ ὁ ἀριθμός, κατ’ἐκείνου τοῦ ζῳδίου καὶ τῆς μοίρας ἕξομεν τὴν ...τοῦ ἡλίου
ἀκριβῆ ἐποχήν / et nous comptons en sens direct depuis le commencement du Bélier les
degrés obtenus de cette addition, en donnant à chaque signe 30 degrés. Là où tombera le
nombre, sous ce signe et ce degré, nous aurons la position vraie du soleil …». (TIHON A.
(éd.), Le « Petit Commentaire » de Théon d’Alexandrie aux Tables faciles de Ptolémée
(Histoire du texte, édition critique, traduction), Città del Vaticano, Biblioteca apostolica
Vaticana, 1978 [Studi e testi 282], p. 209 (texte) ; p. 305 (trad.).
247
TEXTE 4
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
[= ms. Paris BnF syr. 346, f. 124v-128v]
I. Avertissement
1
Ceci est connu grâce à un exemple de calcul proposé par Sévère dans cette lettre : il s’agit
de calculer la position des nœuds ascendant et descendant de la lune qui « se produira la
379e année de Dioclétien, au mois de Thoth ».
2
Voir NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en 660, par Sévère Sébokt, évêque de
Qennešrin », ROC 27 (1929/30), Introduction, p. 335-337.
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
249
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
<I. Proemium>
250
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
ܿ ܿ ܿ
ܐܒܝܒܙܘܢ ܼ ܩܦܐܠܘܢ ܕܥܣ̈ܪܝܢ ܆ ܡܛܠ ܗܝ ܕܐܝܟܢܐ ܿܚܫܒ ܐܢܫ ܡܛܠ ܼܐ ܼܢ.>I<
ܢܩܕܡܼܿ ܘ ܣܛܪ ܡܢ ܦܪܘܟܝܪܘܣ ܘܕܐܝܟܢܐ ܬܘܒ4 ܐܝܟ ܦܪܘܟܝܪܘܣ. ܐܒܝܒܙܘܢ
5 ܿ ܿ
ܼ ܛܼ ܘܩ ܼ
ܿ ܿ ܿ
ܐܢܫ ܼܢܕܥ ܕܐܢ ܗܘܝܐ ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܫܡܫܐ ܘܕܣܗܪܐ ܐܘ ܐܠ ܗܘܝܐ ܡܛܠ ܕܝܢ 6
<I. Proemium>
Chapitre 20 : comment calculer les nœuds ascendant et descendant
d’après les Tables faciles8 ou sans les Tables faciles9 ? Comment prévoir s’il
y aura une éclipse de soleil ou de lune ? Puis <je parlerai> de ce qu’a écrit,
ou plutôt rappelé, l’ami du Christ Stéphane l’Illustre (illusṭrius 10 ),
Chartulaire de toute la Djazira11, à qui seront humblement présentés de ma
part, ô mon frère, les sujets <suivants, à savoir> :
3
L’édition et la traduction proposées se fondent exclusivement sur la copie du ms. Paris
BnF syr. 346 (f. 124v-127v) du XIVe s. Ce manuscrit a été décrit dans NAU F., « La
cosmographie du VIIe s. chez les Syriens », ROC 15, 1910, p. 225-254. Les nœuds
ascendant et descendant ont été définis par Théon, dans son Petit Comm., comme « les
points d’intersection de l’écliptique » avec le parcours d’un objet céleste, en l’occurrence
ici de la lune.
-------------------------------------------
4
|| ante titulum add. ̄ܗ ܡܛܝܒܐ. ̄ܗ ܕܩܠܝܐܠ ܦܫܝܩܐ. ̄ܗ ܕܩܕܡ ܐܝܕܐP1 in marg. ||
5
|| ܘܕܐܝܟܢܐcorrexi : ܘܐܕܝܟܢܐP ||
6
ܢܩܕܡ ܐܢܫ ܼܢܕܥܼܿ > gr. προγιγνώσκω ?
7
|| ܘܟܪܛܘܠܪܐcorrexit P1 in marg. : ܟܠܛܘܪܐP ||
-------------------------------------------
8
Le terme désignant les Tables faciles est systématiquement surmonté, dans le titre, d’une
note ( = ܗ5) renvoyant à des inscriptions marginales (cf. note suivante).
9
On lit en marge : « grâce auxquelles <le calcul> est rapide, facile et bien fait ». On
trouvera une édition et un commentaire de ces tables dans A. TIHON (éd.), Ptolemaiou
Procheiroi Kanones. Les « Tables Faciles » de Ptolémée, vol. 1a : Tables A1-A2,
Publications de l’Institut Orientaliste de Louvain 59B, Louvain, 2011 et R. MERCIER,
Ptolemaiou Procheiroi Kanones. Ptolemy’s Handy Tables, vol. 1b : Tables A1-A2.
Transcription and Commentary, Publications de l’Institut Orientaliste de Louvain 59B,
Louvain, 2011.
10
ܐܝܠܘܣܛܪܝܘܣ, illusṭrius renvoie au titre honorifique latin illustris (> gr. ἰλλούστριος).
11
Chartulaire de toute la Djazira : Karṭularo d-kulloh gezirta. La Djazira désigne une
région de la Haute Mésopotamie (région de Tur Abdin et encore plus à l’est).
251
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
le XIV lunaire de Nisan qui aura lieu la 19e année du cycle lunaire dans la 8e
<année> à venir de l’indiction14, c’est-à-dire l’an prochain, faut-il le placer
le 5 ou le 6 de Nisan ?15 [fol. 125r] On veillera aussi à savoir si les sept
planètes peuvent ensemble former ou non une conjonction en s’associant les
unes aux autres, et à quelle fréquence elles le font. J’ai déjà parlé de ce qui
se rapporte à ce sujet précédemment16.
Nous parlerons donc autant que possible du calcul des nœuds ascendant et
descendant.
12
|| ܡܛܠ ܿܡܢcorrexi : ܡܛܠ ܿܡܢ ܡܛܠ ܿܡܢP ||
13
|| ܣܘܢܕܘܣ: ܣܘܢܘܕܘܣP ||
------------------------------------------
14
Translittération du grec ἐπινέμεσις.
15
La date de Pâques est tombé un 6 de nisan en l’an 665, ce qui correspond non pas à la 8e
indiction 8 (période de 15 ans). Mais d’après V. Grumel (cf. « Tableau des cycles pascal,
solaire et lunaire dans les ères chrétiennes-dionysienne byzantine et alexandrine » dans La
Chronologie, p. 272), l’année 665 correspond non pas à la 19e année du cycle lunaire (qui
tombe en 663), mais à l’année 1 du cycle lunaire qui, selon le cycle lunaire alexandrin,
recommence en 665.
16
En effet le chapitre précédent (n° 19 dans le manuscrit Paris BnF syr. 346) portait sur la
conjonction des sept planètes. La première partie de ce chapitre 19 a été traduite et publiée
dans NAU F., « Notes d’astronomie syrienne », JA 16, 1910, p. 210-213 (texte) et p. 213-
214 (trad.).
252
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
ܕܢܚܫܒ ܐܠܢܐܒܝܒܙܘܢ ܟܝܬ ܿ ܕܨܒܐ ܕܩܠܝܐܠܝܬ ܘܕܐܠ ܥܡܐܠ ܼܢܫܟܚ ܿ ܘܡܛܠ ܿܡܢ ܿܗܝ
ܿ ܿ ܿ
ܣܒܪܐ ܼܢܐ ܕܝܢ ܕܐܦܐܠ ܐܢܫ. ܘܠܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܆ ܐܢܐ ܿܡܢ ܐܠ ܒܕܘܟ ܐܫܟܚܬ
ܐܚܪܝܢ ܇ ܚܘܫܒܢܐ ܕܐ ܼܿܢܐܒܝܒܙܘܢ ܘܕܩ ܿܛܼܐܒܝܒܙܘܢ ܇ ܕܩܠܝܠ ܘܦܫܝܩ ܘܕܣܟ ܠܝܬ
ܕܡܠܦ ܿ ܒܗ ܥܡܐܠ ܆ ܛܒ ܡܢ ܚܘܫܒܢܐ ܿܗܘ ܕܐܝܟ ܩܢܘܢܐ ܕܦܪܘܟܝܪܘܣ ܆ ܐܝܟܢܐ
ܬܐܘܢ ܿܗܘ ܐܠܟܣܢܕܪܝܐ ܒܣܟܠܝܘܢ ܕܠܗ ܕܦܪܘܟܝܪܘܣ܀
. ܐܡܪ ܓܝܪ ܆ ܕܟܕ ܿܢܣܒܝܢܢ ܿܗܘ ܡܐ ܕܚܣܝܪ ܠܦܘܬ ̄ܫ ̄ܣ ܡܘ̈ܪܣ ܐܘܟܝܬ ܡܢܘܬܐ ܿ
17
ܕܢܚܬ ܡܢ ̄ܗ ܩܦܐܠܐ ܕܒܘܪܝܘܢ ܿܦܐܪܣ ܆ ܘܠܗܢܐ ܿܢܦܩܝܢܢ ܠܗ ܡܢ ܪܫ ܿ ܡܢܝܢܐ ܿܗܘ
ܓܕܝܐ ܠܘܬ ܗܠܝܢ ܕܢܩܦܝܢ ܆ ܘܠܟܠܚܕ ܡܢ ܙܘܕܝܐ ܿܝܗܒܝܢܢ ܡܘ̈ܪܣ ܬܠܬܝܢ ܆ ܐܝܟܐ
ܕܐܝ ̄ܬ ̄ܘ
̄ ܿ . ܕܐܝ ̄ܬ ̄ܘ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ
ܒܗܘ ܕܝܢ ̄ ܐܡܪܝܢܢ ܿܗܝܕܝܢ
ܿ ܬܡܢ. ܕܢܫܠܡ ܿܗܘ ܡܢܝܢܐ
. ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ. ܕܝܐܡܛܪܘܢ ܕܗܢܐ
17
|| ܪܫ: ܪܝܫP ||
------------------------------------------
18
Sévère fait ici référence au Petit commentaire de Théon. Pour le texte grec et sa
traduction en français voir TIHON A. (éd.), Le « Petit Commentaire » de Théon
d’Alexandrie aux Tables faciles de Ptolémée (Histoire du texte, édition critique,
traduction), Città del Vaticano, BAV, 1978 [Studi e testi 282] ; on pourra également
comparer avec le Grand commentaire de Théon lisible dans les éditions suivantes :
MOGENET J. (†)/ TIHON A., Le « Grand commentaire » de Théon d’Alexandrie aux Tables
faciles de Ptolémée Livre 1 […], 1985 ; TIHON A., Le « Grand Commentaire » de Théon
d’Alexandrie aux Tables faciles de Ptolémée Livres 1 et 2 […], 1991 et TIHON A., Le
« Grand Commentaire » de Théon d’Alexandrie aux Tables faciles de Ptolémée Livre 4
[…], 1999.
19
Théon Al., Petit Comm. [trad. TIHON], chap. 1, p. 302 : « Il s’agit des périodes de 25 ans,
des années simples, du mois égyptien, du jour égyptien, de l’heure à partir de midi ».
20
Trad. littérale d’un extrait de Théon Al., Petit Comm. [éd. TIHON], chap. 15, p. 239
(texte)/ p. 320 (trad) justement consacré aux nœuds ascendant et descendant : « Τοῦ γὰρ
καταχθέντος τοῦ βορείου πέρατος ἀριθμοῦ ἐκ τῶν πέντε κεφαλαίων τὸν λείποντα εἰς τὰς τξ
μοίρας λαμβάνοντες καὶ τοῦτον ἐκβάλλοντες ἀπὸ τῆς τοῦ Αἰγόκερω ἀρχῆς εἰς τὰ ἑπόμενα
ἑκάστῳ ζῳδίῳ διδόντες μοίρας λ, ὃπου δ’ἂν καταλήξῃ ὁ ἀριθμός, ἐκεῖ τότε φήσομεν
τυγχάνειν τὸν ἀναβιβάζοντα, εἰς δὲ τὸ τούτου κατὰ διάμετρον, τὸν καταβιβάζοντα. ». Voir
aussi Théon, Grand Comm., I, 21, p. 157 (éd. Mogenet †/A. Tihon) où se trouve le même
passage.
253
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
21
|| ܕܐܝܩܘܣܝ ܦܢܛܐ ܐܛܐܪܝܕܣP : add. ( ܡܬܝܢsic) P1 in marg. ||
22
|| ܕܘ ܕܒܬܪ ܡܣܡܒܪܝܐ ̄ ܫܥܬܐ ܕܝܢ ܗܝP : add. ܚܡܫP1 in marg. || post ܡܣܡܒܪܝܐadd. ܛܗܪܝܬܐP1
in marg.||
--------------------------------------------
23
Taḥwito. Un peu plus loin (f. 125v), ce terme ( )ܬܚܘܝܬܐest donné clairement comme un
équivalent culturel du παράδειγμα grec.
24
Le calcul proposé pour l’an 378 de Dioclétien, correspond donc à l’année 662 de notre
ère, soit à l’année 378 + 284 + 324 = 986 de l’ère de Philippe Arrhidée. Nous pouvons
déduire de cet exemple que la présente lettre fut écrite par Sévère Sebokht avant le 4
septembre 662 apr. J.-C (= 986 de Philippe le 25 de mechir). L’erreur de F. Nau (qui avait
lu 359 au lieu de 379) est due ici à l’écriture ambigüe du copiste. R. Mercier et A. Tihon
nous ont permis d’obtenir quelques garanties sur le déchiffrage de cette date en syriaque, en
vérifiant, à partir de leur travail d’édition des Tables faciles de Ptolémée, la concordance
exacte entre la date donnée en années de Dioclétien (le 4 thoth 379) et celle donnée en
années de Philippe (le 25 mechir 986). Nous devons à Denis Savoie la conversion en ère
chrétienne proposée.
25
Le copiste ne comprend manifestement pas la translittération du grec εἰκοσαπενταερίδες
(période de 25 ans). Il en fait trois mots εἰκοσα-πεντ-(t)αερίδες et se trompe en notant après
la transcription du premier : « » ܡܐܬܝܢc’est-à-dire « deux cents ». Il faut admettre, à sa
décharge, que la translittération n’est pas des plus heureuses : il y a un « ṭ » de trop en
syriaque.
26
Littéralement : « une 976e année et, selon les périodes de 25 ans, à une 10e année ». En
réalité le texte se trompe quand il formule ces chiffres (976 et 10) sous forme ordinale.
Comme cela est expliqué à la phrase suivante il s’agit bien de l’année 976 et non de la 976 e
année (ce qui équivaudrait à l’an 975) et pour obtenir l’an 986 nous ne devons pas recourir
à la dixième année (ce qui signifierait que seules 9 années seraient révolues) mais à l’an 10
après 976.
27
Le scribe a noté « cinq » dans la marge et propose un équivalent culturel sémite pour
rendre le terme «midi », mesembria translittéré du grec μεσημβρία.
254
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
255
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
28
|| ܦܪܕܝܓܡܐ: ܦܪܐܕܝܓܡܐP ||
------------------------------------------
29
Le syriaque donne ici la translittération du grec παράδειγμα.
256
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
ܐܢܕܝܢ ܠܘ ܗܕܐ ܿܫܦܪܐ ܠܒܪ ܚܐ̈ܪܐ ܕܐܡܝܪ ܇ ܐܐܠ ܕܚܢܢ ܥܒܕ ܠܗ ܡܬܘܕܘܣ ܡܕܡ
ܐܚܪܬܐ ܇ ܐܝܟܢܐ ܕܡܢ ܗܕܐ ܐܦ ܟܕ ܐܠ ܩܪܝܒ ܠܗ ܩܢܘܢܐ ܿܗܘ ܕܦܪܘܟܝܪܘܣ ܇
ܡܚܫܒ ܐܠܢܐܒܝܒܙܘܢ ܘܠܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܆ ܘܐܦܐܠ ܠܘܬ ܗܕܐ ܡܐܡܢܝܢܢ ܿ ܢܗܘܐ
ܿ
ܡܛܠ ܚܘܒܐ ܕܐܚܘܬܟ ܇ ܘܒܐܝܕܝܗ ܐܦ ܕܠܗ ܕܓܒܪܐ ܡ ܿܚܫܒ ܗܘܐ
ܐܢܗܘ ܕܗܕܐ ܗܟܢܐ ܿܫܦܪܐ ܠܗ ܆ ܒܗܢܐ ܙܢܐ ܀
ܼ . ܐܠܢܐܒܝܒܙܘܢ ܘܠܩܛܐܒܝܒܙܘܢ
ܕܒܥܐ ܟܕܿ ܡܢ ܫܢܝܐ ܡ ܼܿܫܠܡܢܝܬܐ ܗܠܝܢ ܕܕܝܘܩܠܝܛܝܢܘܣ ܟܡܐ ܕܗܘܝܢ ܒܙܒܢܐ ܿܗܘ
ܕܫ̈ܪܟܢ ܠܗ ܠܒܟ ܆ ܬܘܒ ܕܝܢ ܘܠܝ̈ܪܚܐܿ ܡܒܨܪ ܐܡܝܢܐܝܬ ̄ܫܙ̄ ܫܢܝܐ ܆ ܘܠܗܠܝܢ ܿ
ܒܗ ܿܩܐܡ ܇ ܿܗܢܘܢ ܕܡܫ̈ܪܝܢ ܡܢ ܿܬܘܬ ܐܝܟ ܐܠܟܣܢܕܪܝܐ ܇ ܘܠܝܘܡܬܐ ܿ ܕܫܢܬܐ ܿܗܝ ܕ
ܬܘܒ ܟܡܐ ܕܗܘܝܢ ܕܠܗ ܕܝܪܚܐ ܇ ܘܠܟܠ ̄ܕ ܫܢܝܢ ܡܢ ܗܠܝܢ ܕܫ̈ܪܟܢ ܠܗ ܇ ܡܘܣܦ ܚܕ
ܝܘܡܐ ܥܠ ܝܘܡܬܐ ܿܗܢܘܢ ܕܐܚܝܕ ܆
30
Stéphane chartulaire de Haute Mésopotamie.
31
Ce chiffre correspond aux années qui séparent la 5e année d’Auguste (l’an 23 av. J.-C.
correspond en effet à un retour de concordance entre les calendriers solaires égyptien et
alexandrin) de la première année de Dioclétien (284 apr. J.-C.), soit 23+284 = 307 ans. Le
calcul proposé ici est étrange : il ne faut pas soustraire 307 mais les ajouter aux années de
Dioclétien pour pouvoir estimer le nombre de jours tétraétérides. On devrait donc lire : « en
ajoutant toujours <aux années de Philippe> les 307 ans ajoutés aux années achevées de
Dioclétien ». Ensuite, comme l’indique le texte, il faut diviser par quatre la somme obtenue,
ce qui permet de connaître le nombre des jours tétraétérides, dont on doit tenir compte en
passant du calendrier alexandrin au calendrier égyptien des Tables faciles, et qui se
calculent effectivement depuis la dernière concordance des deux calendriers, c’est-à-dire la
5e année du règne d’Auguste (23 av. J.-C.). La méthode est déjà expliquée au premier
chapitre du Petit commentaire aux Tables faciles de Ptolémée de Théon d’Alexandrie. Dans
la scholie du ms. par. gr. 2394 au chapitre 20 du Petit comm. de Théon, il est question non
pas de 307 ans, mais de 308 ans après Dioclétien qu’on utiliserait pour le calcul des jours
tétraétérides - voir apparat critique p. 257 de l’édition d’A. Tihon ).
257
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
Ensuite on multipliera le nombre des années par 19°20’, celui des mois par
1°35’20’’ et celui des jours par 0°3’10’’36. Au chiffre total obtenu, dis-je, en
degrés et en minutes, [fol.126r] on soustraira systématiquement 9°50’. À ce
qui reste, du fait de la soustraction d’un ou plusieurs cercles s’il y a lieu37,
on soustraira 360 degrés, et, ce qui dépasse des 360 degrés, tu le reporteras
<au cercle> en partant du commencement du Capricorne en direction du
Verseau. Le signe dans lequel on trouve que le chiffre tombe, c’est là,
dirons-nous, qu’a lieu le nœud ascendant et, dans la constellation
diamétralement opposée à celui-ci, le nœud descendant. ܀
32 ̄ : ܟP ||
|| ܟ
33
|| ܩܕܡܝܬܐcorrexi : ܩܕܡܝܬܐP ||
34
|| ܟ̄ : ܟP ||
35
|| ܪܫ: ܪܝܫP ||
------------------------------------------
36
Ces chiffres permettent de prendre en compte la rétrogradation des nœuds lunaires qui se
déplacent régulièrement sur l’écliptique vers l’ouest d’environ 19°20’ par an (soit de
1°35’20’’ par mois / On comparera ces valeurs avec celles fournies dans le Traité sur la
cause des éclipses de lune 6. 2.). Cette conversion est nécessaire pour tout calcul
astronomique, car les tables astronomiques de Claude Ptolémée suivent le calendrier
égyptien.
37
L’équivalent exact grec de cette expression est : « μετὰ ἀφαίρεσιν κύκλου ἢ κύκλων ἐὰν
τύχη/οὕτως ἔχωσι » (Cf. Théon, Petit Comm., 8, p. 222 (éd.) /p. 312 (trad.). Nous essayons
de proposer une traduction qui, tout en respectant le texte syriaque, soit la plus proche
possible de la traduction d’A. Tihon, afin qu’on puisse rapidement apprécier la proximité
des deux textes. En l’occurrence le syriaque ne dit pas littéralement « après la
soustraction » mais « après le rejet » des cercles, ce qui équivaut parfaitement au grec. La
solution proposée par A. Tihon nous semble cependant la meilleure façon de rendre ce
passage compréhensible en français.
258
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
̄̄
ܝܪܚܐ ܿܗܘ. ܕܫܠ ̄ܚ ܕܕܝܘܩܠܝܛܝܢܘܣ ܘܐܝܟ ܕܒܬܚܘܝܬܐ ܠܡܐܡܪ ܆ ܫܢܬܐ ܡܢ ܿܗܝ
ܿ
ܡܢ ܫ ܼܢܝܐ ܗܟܝܠ. ܕܠܗ ܕܝܪܚܐܼ ܝܘܡܐ ܕܝܢ ܗܘ ܕܟ̄ ̄ܗ. ܕܬܫܥܐ ܕܡܬܩܪܐ ܦܐܟܘܢ
ܝ̈ܪܚܐ. ܡ ܼܿܫܠܡܢܝܬܐ ̄ܫ ̄ܥܙ̄ ܕܕܝܘܩܠܝܛܝܢܘܣ ܟܕ ܿܒܨܪܝܢܢ ܫܣܙ ܇ ܫ̈ܪܟܢ ܠܢ ܫܢܝܐ ܥܣ̈ܪ
ܿ ̄ ̄ ̄
̄̄
. ܕܫܠ ̄ܚ ܠܒܟܝܢ ̄ܚ ܐܡܪܢܐ ܿܗܝ ܿ ܕܫܢܬܐ ܿ ܕܡܫ̈ܪܝܢ ܡܢ ܬܘܬ
ܼ
ܿ ܕܝܢ ܡܫܡܠܝܐ ܿܗܢܘܢ
ܝܘܡܬܐ ܕܝܢ ܟ̄ ̄ܗ ܇ ܥܠ ܗܠܝܢ ܟܕ ܐܘܣܦܢܢ ܬ̈ܪܝܢ ܝܘܡܝܢ ܡܛܠ ܫܢܝܐ ̈ܪܒܝܥܝܬܐ
ܟ̄ ܒܝ ̄ܛ ܡܘ̈ܪܣ̄ ܗܘܘ ܝܘܡܬܐ ܟ̄ܙ̄ ܒܬܪܟܢ ܠܫܢܝܐ ܥܣ̈ܪ ܟܕ ܿܥܦܦܢܢ ܼ . ܕܐܡ ܼܝ̈ܪܢ
̄ ̄ ̄ ̄ ̄
ܘܐܫܟܚܢܢ ܕܡܬܟܢܫܢ ܡܘ̈ܪܣ ܩܨܓ ܠܦܛܐ ܟ ܠܝ̈ܪܚܐ ܕܝܢ ܚ ܒܚܕܐ . ܠܦܛܐ
ܼ ̄
ܘܐܫܟܚܢܢ ܡܘ̈ܪܣ ̄ܝ ̄ܒ ܠܦܛܐܿ ܡܘܪܐ ܠ ̄ܗ ܠܦܛܐ ܩܕܡܝܬܐ ܥܣ̈ܪܝܢ ܬ̈ܪܝܢܝܬܐ ܇
ܩܕܡܝܬܐ ̄ܡ ̄ܒ ܇ ܬ̈ܪܝܢܝܬܐ ܕܝܢ ̄ܡ ܇
38
Correspond, selon R. Mercier, au 20 mai 662 apr. J.-C.
39
On s’attendrait ici à trouver le chiffre de 307 (« )» ܫܙdonné dans l’explication qui
précède et non 367 (« )» ܫܣܙ.
40
Le texte est très confus à cet endroit. Le calcul à faire devrait être le suivant : il faut
additionner les 307 ans aux années de Dioclétien : 307 + 377 = 684 et calculer à partir de ce
résultat les jours tétraétérides à ajouter, soit 684/4 = 171 jours. Comme la date qui nous
intéresse se situe au 9e mois, on voit qu’en ajoutant 171 jours, on devra prendre en compte
pour le calcul qui va suivre non plus l’an 377 mais l’an 378, le 3e mois et le 15e jour. Pour
convertir cette date alexandrine dans le calendrier égyptien nous lui ajoutons les années qui
vont de Philippe à Dioclétien, soit : 378 + 284 + 324 = 986. Or on a vu plus haut que
l’entrée pour les périodes de 25 ans se faisait sous le chiffre 976. Il faut donc, comme le dit
ici le texte considérer les 10 années restantes et ajouter de nouveau les jours tétraétérides
(c’est-à-dire deux) au résultat qu’on obtiendra en multipliant, comme le dit la suite du texte,
le chiffre correspondant aux années (dans les Tables Faciles) par 19°20’, celui
correspondant aux mois par 1°35’20’’ etc… la suite du calcul permettant d’obtenir la
position des nœuds lunaires est clairement exposée dans la suite du texte .
41
Le syriaque emploie l’expression « ( » ܫܢܝܐ ̈ܪܒܝܥܝܬܐlittéralement : années quatrièmes)
rappelant l’explication de Théon, Petit Comm., 1 : « lorsque à partir d’une date donnée
selon les Alexandrins ou les Grecs, nous préférons prendre le mois et le jour égyptien, nous
prenons le quart de la somme des années depuis la cinquième année d’Auguste jusqu’à la
date donnée, parce que comme nous l’avons dit, ils prennent un jour d’avance tous les
quatre ans ; négligeant le reste jusqu’à trois, nous aurons comme résultat le nombre de jours
dont le temps égyptien a devancé le temps alexandrin, jours qui sont appelés tétraétérides
(τετραετηρίδες). » (trad. A. Tihon, p. 303).
42
Le syriaque dit : « il y avait 27 jours ».
259
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
ܠܝܘܡܬܐ ܕܝܢ ܟ̄ܙ̄ ̄ܒ ̄ܓ ܠܦܛܐ ܩܕܡܝܬܐ ܥܣ̈ܪ ܬ̈ܪܝܢܝܬܐ ܇ ܘܐܫܟܚܢܢ ܡܘܪܐ ܚܕܐ ܇
̄ ̄
ܠܦܛܐ ܩܕܡܝܬܐ ܟ̄ ̄ܗ ܇ ܬ̈ܪܝܢܝܬܐ ܠ ܆ ܘܡܢ ܡܢܝܢܐ ܕܗܘܐ ܡܘ̈ܪܣ ܪܙ̄ ܇ ܠܦܛܐ
ܢ ܠܦܛܐ ܩܕܡܝܬܐ ܇ ܩܕܡܝܬܐ ܟ̄ ̄ܚ .ܬ̈ܪܝܢܝܬܐ ܕܝܢ ܥܣ̈ܪ ܆ ܿܒܨ̈ܪܢܢ ̄ܛ ܡܘ̈ܪܣ ܇ ̄
̄
ܘܠܗܘ ܡܐ ܕܫܪܟ ܕܗܘܐ ܡܘ̈ܪܣ ̄ܩ ̄ܨܙ̄ ܠܦܛܐ ܩܕܡܝܬܐ ܠ ̄ܚ ܬ̈ܪܝܢܝܬܐ ܕܝܢ ܥܣ̈ܪ ܇ ܿ
ܐ 43ܠܦܛܐ ܩܕܡܝܬܐ ܇ ܿܒܨܪܢܢ ܡܢ ̄ܫ ̄ܣ ܡܘ̈ܪܣ ܠܗܢܝܢ ܕܫ̈ܪܟܢ ܗܘܝܢ ̄ܩ ̄ܣ ̄ܒ ܡܘ̈ܪܣ ܇ ܟ̄ ̄
̄
ܕܐܝܬܘ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܢ ܬ̈ܪܝܢܝܬܐ ܇ ܟܕ ܢܦܩܢܢ ܡܢ ܓܕܝܐ ܐܠܦܝ ܕܘܐܠ ܆ ܐܫܟܚܢܢ ̄
̄
ܿܡܢ ܒܬܐܡܐ ܆ ܡܘ̈ܪܣ ܝܒ ܠܦܛܐ ܩܕܡܝܬܐ ܟܐ .ܬ̈ܪܝܢܝܬܐ ܕܝܢ ܚܡܫܝܢ .
̄ ̄ ̄
ܒܕܡܘܬܐ ܊ ܿ ܿ
ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܕܝܢ ܒܕܝܐܡܛܪܘܢ ܕܗܢܐ ܗܢܘ ܕܝܢ ܒܟܫܛܐ ܆ ܒܗ ܼ
et <en multipliant> les 27 jours par 3’10’’, nous trouvons 1°25’30’’. Au
chiffre obtenu (207°28’10’’) nous retranchons 9°50’ et ce qui reste, c’est-à-
dire 197°38’10’’, nous le retranchons aux 360°, ce qui fait 162°21’50’’. En
<les> reportant du Capricorne en direction du Verseau, nous trouverons que
le nœud ascendant dans le Gémeaux au 12°21’50’’ et le nœud descendant
dans la constellation diamétralement opposée, c’est-à-dire dans le
܀ Sagittaire.
260
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܝܢ ܡܫܟܚ ܐܢܬ ܕܢܕܪܟ ܆ ܠܘ ܡܢ ܿܗܝ ܕܢܕܥ ܫܚܡܐܝܬ ܕܒܐܝܢܐ ܙܘܕܝܘܢ
ܕܓܒܪܐ45 ܬܚܘܝܬܗ44ܕܐܡܪ ܼܬ ܐܝܬܘ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܟܝܬ ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܐܝܟ ̄
ܼ
ܒܗܘܦܡܢܝܣܛܝܩܘܢ ܿܗܘ ܕܥܒܕ ܠܘܬ ܐܚܘܬܟ ܆ ܐܐܠ ܩܕܡܝܐܝܬ ܿܡܢ ܡܢ ܿܗܝ
46
ܗܘܦܟ ܝ
ܼ ܐܝܬܝܗ ܐܝܟ ܕܒܐܘܪܟܐ ܕܝܐܣܛܣܝܣ ܿܗܝ ܕܒܝܢܬ ܿ ܕܟܡܐ. ܕܢܕܥ
ܿ
. ܕܣܗܪܐ ܐܠܢܐܒܝܒܙܘܢ ܟܝܬ ܐܘ ܠܩܛܐܒܝܒܙܘܢ
[fol. 126v] Autre méthode sans les Tables faciles : comment on pourra
effectuer des calculs grâce aux nœuds ascendant et descendant ܀
44
|| ܪܬ ܿ ܕܐܡP ||
ܼ ܕܐܡ
ܼ correxi : ܪܬ ܼ
45
|| ܬܚܘܝܬܗlectio incertior ||
46
|| post ܗܘܦܟܝadd. ܪܘܚܩܐP1 ||
------------------------------------------
47
Translittération du mot grec τὸ ὑπομνηστικόν (attesté chez Clément d’Alexandrie Strom.
61, 1), qu’on pourrait également rendre par Commentaire ; mais nous avons déjà utilisé ce
terme plus haut pour rendre la translittération du mot scholion. Théon d’Alexandrie utilise
également le verbe ὑπομνηματίσαθαι pour décrire son œuvre de commentateur (cf. Petit
Comm. 1, p. 199 (texte) ; p. 301 (trad. A. Tihon)).
48
Nous avons rendu par déplacement le terme « ܗܘܦܟܝܼ » (hupoki). En marge de sa copie, le
scribe précise le sens de ce terme en indiquant « » ܪܘܚܩܐqui signifie « distance » ou
« éloignement ». Comme le scribe, nous sommes étonné du choix du terme syriaque
hupoki qui plus loin dans le texte sert à désigner la conversion des heures saisonnières en
heures équinoxiales.
49
On trouve cette méthode exposée de la même manière pour la latitude chez Théon, Petit
Comm., 21 : « Nous calculerons donc, d’abord comme nous l’avons appris précédemment
d’après le chiffre de la limite boréale, de combien la lune est distante de l’écliptique en
latitude au moment vrai de la pleine lune » « ἁπὸ τοῦ Βορείου πέρατος ἀριθμοῦ πόσον ἡ
σελήνη κατὰ πλάτος ἀπέχει τοῦ διὰ μέσων τῶν ζῳδίων κατὰ τὸν ἀκριβῆ τῆς πανσελήνου
χρόνον » (éd. p. 279 / trad. p. 338).
261
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
50 ܿ
|| ܦܐܪܣ ܿ
: ܦܐܪܐܣ P ||
51
|| ܐܦܘܩܝP : add. ܩܘܡܐP1 in marg. ||
------------------------------------------
52
Dans Ptol., Alm. VI, 5, la limite donnée pour l’observation des éclipses de lune est de
12°12’. Ce même chiffre (12°24’) se retrouve dans le même manuscrit à la fin du f. 177v
(où il est également question de nœuds ascendant et descendant) ainsi que dans le Traité sur
les éclipses de lune.
53
On trouve la même expression chez Théon, Petit Comm., 20, p. 256 : « τῆς σελήνης
συνοδικῶν τε καὶ πανσεληνιακῶν » (éd. A. Tihon) : Sévère Sebokht translittère
l’expression grecque. On la trouve également dans Ptol., Alm. I, 5, a’ (à propos de la
construction de l’astrolabe) et b’ (Sur l’utilisation des tables d’anomalies de la lune) ;
Tables faciles, vol. 2, p. 176 (chap. intitulé Περὶ συνόδων καὶ πανσελήνων); Tétrablible,
livre 2, chap. 11 (Sur la nouvelle lune) et 13 (Considérations sur les particularités de la
constitution athmosphérique).
262
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
54
|| ܘܕܡܣܡܒܪܝܐP : add. ܡܨܥܝܘܬ ܛܗܪܐP1 in marg. ||
-------------------------------------------
55
Il s’agit du rappel abrégé d’un concept formulé plus haut : « ܫܪܝܐ ܿ ܠܗܘ ܡܐ ܿ
ܼ ܕܫܪܟ ܡܢ ܒܬܪ
ܿ ̄ ̄ ܿ ܿ ̄ ̄ ܿ
ܕܚܘܕܪܐ ܐܘ ܚܘܕ̈ܪܐ ܐܢ ܬܓܕܫ ܇ ܡܒܨܪ ܡܢ ܫܣ ܡܘ̈ܪܣ ܇ ܘܠܗܘ ܡܐ ܕܦܐܫ ܡܢ ܫܣ ܡܘ̈ܪܣ ܢܦܩ ܐܢܬ ܡܢ ܪܝܫ
ܿ
ܼ < ; » ܓܕܝܐ ܐܠܦܝOn appliquera> le résultat au cercle dans le sens direct. S’il se trouve
ܕܘܐܠ
qu’il y ait plusieurs cercles, on leur soustraira 360° et ce qui dépasse de 360° tu le
reporteras au commencement du Capricorne en direction du Verseau. On retrouve cette
même phrase dans Théon Al., Petit Comm. [éd. TIHON], chap. 2, p. 208 : « καὶ τὸν
γινόμενον ἐκ τῆς ἐπισυναγωγῆς αὐτῶν ἀριθμόν, μετὰ κύκλον ἢ κύκλους ἐὰν τύχη,
εἰσάγοντες εἰς τον κανόνα ».
56
De tels propos sont effectivement tenus dans Théon Al., Petit Comm. [éd. TIHON],
chap. 21, p. 338.
57
Litt. « heures égales ». Les heures équinoxiales sont utilisées par Claude Ptolémée et
Théon d’Alexandrie.
58
Litt. « heures non égales ». Les heures saisonnières correspondent aux heures locales, qui
varient en fonction de la durée du jour.
59
Le scribe indique dans la marge une traduction miroir du grec Μεσ-ημβρία. Mais au lieu
de dire « milieu-du jour », il écrit : « milieu- de midi ».
263
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
ܐܢܕܝܢ ܟܕ ܥܠ ܿܗܝ ܫܡܫܢܝܬܐ ܡܥܩܒ ܆ ܡܫܟܚ ܠܗܝܢ ܕܒܓܪܒܝܐ ܿܡܢ ܠܓܘ ܡܢ ܚܕܐ
̄
ܡܢܬܐ ܠܙ̄ ܠܦܛܐ ܇ ܒܬܝܡܢܐ ܕܝܢ ܠܓܘ ܡܢ ̄ܡܙ̄ ܠܦܛܐ ܩܕܡܝܬܐ ܐܝܬܝܗܝܢ ܆ ܼܿܢܣܒܪ ܆
60
ܟܡܐ ܙܒܢܝܢ ܕܝܢ ܡܛܠ ܦܪܐܠܟܣܝܣ. ܕܬܗܘܐ ܐܩܠܦܣܝܣ ܫܡܫܢܝܬܐ ܼ ܕܡܨܝܐ
ܐܢܕܝܢ ܠܥܠ ܡܢ ܠܦܛܐ ܩܕܡܝܬܐ ܕܐܡܝ̈ܪܢ ܆ ܕܐܠ. ܐܠ ܿܗܘܝܐ. ܕܩܠܝܡܐ ܒܝܬ ܼܝܐ
ܕܬܗܘܐ ܊
ܼ ܣܟ ܡܨܝܐ
ܐܢܗܘ ܓܝܪܼ . ܬܘܒ ܕܝܢ ܒܙܢܐ ܐܚܪܢܐ ܡܨܝܐ ܕܢܕܥ ܠܙܒܢܐ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܗܟܢܐ
ܐܦܘܟܝ ܣܗܪܢܝܬܐ ܕܡܢܼ ܘܕ61ܕܡܢܝܢܐ ܿܗܘ ܕܐܡܝܪ ܕܡܢ ܚܘܠܛܢܐ ܕܒܘܪܝܘܢ ܦܐܪܣ
ܥ ̄ܚ ܡܘ̈ܪܣ̄ ܆ ܡܢ62ܒܬܪ ܫܕܝܐ ܕܚܘܕܪܐ ܐܢ ܬܓܕܫ ܆ ܒܙܒܢܐ ܡܢ ܕܦܢܣܝܠܝܢܘܣ
̄ ̄
ܡܫܬܟܚ ܆ ܐܡܪܝܢܢ ܕܡܢ ܟܠܦܪܘܣ ܗܘܝܐ ܼ ܐܘ ܡܢ ܪܢ̄ ̄ܚ ܥܕܡܐ ܠܪ ̄ܦ ̄ܒ
ܿ . ܠܩ ̄ܒ
̄ ܥܕܡܐ
ܐܘ ܒܐܝܡܡܐ ܐܠ ܥܕܟܝܠ ܝܕܥܐ ܆ ܡܛܠ ܿ ܐܢ ܒܠܠܝܐ. ܐܩܠܦܣܝܣ ܣܗܪܢܝܬܐ
. ܥܠܬܐ ܿܗܝ ܕܐܡܝܪܐ ܡܢ ܠܥܠ
Puis si, cherchant une éclipse solaire, on trouve que ces <chiffres> sont
d’une part au nord sous le 1°37’, d’autre part au sud sous le 0°47’ 63, on
considèrera qu’il est possible qu’une éclipse solaire ait lieu. Mais parfois, à
cause de la parallaxe64 propre au climat, ce ne sera pas le cas. Mais si <ces
chiffres> dépassent les minutes indiquées, il est absolument impossible
qu’elle ait lieu.
De même on peut, d’une autre manière, connaître la date d’une éclipse : s’il
se trouve en effet que le chiffre mentionné, résultant de l’addition du
<chiffre> de la limite boréale avec celui du lieu vrai de la lune, après la
soustraction des cercles s’il y a lieu, soit trouvé, en temps de pleine lune,
entre les degrés 78° et 102°, ou entre les degrés 258° et 282°, nous dirons
que l’éclipse lunaire peut de toute manière avoir lieu. On ne pourra pas
encore savoir si elle <sera> nocturne ou diurne, pour la raison donnée plus
haut.
60
|| ܦܪܐܠܟܣܝܣ: ܦܪܐܐܠܟܣܝܣP ||
61
|| ܦܐܪܣ: ܦܐܪܐܣP ||
62
|| ܕܦܢܣܝܠܝܢܘܣ: ܕܦܢܣܠܝܢܘܣP ||
------------------------------------------
63
Chiffres donnés par Claude Ptolémée (Cf. Ptol., op. min., p. 181, 15) et repris dans Théon
Al., Petit Comm. [éd. TIHON], chap. 23, p. 342 : « Nous parlerons des éclipses de soleil
qu’il faut observer […] lorsque, au moment de la conjonction vraie, la lune est distante de
l’écliptique en latitude de moins de 1°37’ vers le nord et 47’ vers le sud » (Trad. A. Tihon).
64
Théon, Petit Comm., 19 « Les parallaxes de la lune » : « La parallaxe est la différence
entre la position apparente et la position vraie ». Dans Petit Comm. Théon explique au
chapitre 23 consacré aux éclipses de Soleil, comment remédier à ce problème des
parallaxes en utilisant la table des parallaxes (cf. éd. Tihon, p. 343).
264
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
ܪܚܡ ܠܡܫܝܚܐ ܕܐܡܝܪ ܇ ܿ ܡܛܠ ܕܝܢ ܿܗܝ ܐܚܪܬܐ ܕܐܦܝܣ ܼܗܘ ܒܪܚܐ̈ܪܐ
ܿ ܕܦܐܪܐܕܝܓܡܐ ܥܒܕ ܠܗ ܚܢܢ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܫܡܫܢܝܬܐ
ܘܕܗܝ ܣܗܪܢܝܬܐ ܇ ܘܟܕ ܛܒ ܿ
ܼ ܼ
ܿ
ܕܐܬܥܗܕܢܢ ܒܗ ܥܒܝܕܐ ܗܕܐ ܠܣܓܝܐܐ ܇ ܘܝܕܥܐܝܬ ܠܗ ܠܬܐܘܢ ܿܗܘ
ܼ
ܕܥܒܕ ܡܛܠ ܦܪܘܟܝܪܘܣ ܆ ܿ ܿ
ܼ ܣܟܠܝܘܢ ܗܘ
ܼ ܼܒ
Et si, au moment de la conjonction, le même chiffre, déjà indiqué, se trouve
entre les degrés 82° et 98° ou entre 162° et 178°, nous dirons qu’il est
possible que l’éclipse solaire ait lieu. Mais parfois, pour la raison invoquée
précédemment, je veux dire à cause de la parallaxe du climat dans lequel
nous effectuons notre calcul, cela ne sera pas le cas. Mais s’il se trouve que
le chiffre résultant de l’addition de celui de la limite boréale avec celui du
lieu vrai de la lune dépasse les chiffres indiqués en temps de pleine lune, je
veux dire au moment de la conjonction, nous disons qu’il n’est absolument
pas possible qu’il y ait éclipse. Voici les choses telles quelles sont ܀
65
|| ܦܐܪܣ: ܦܐܪܐܣP ||
66
|| ܦܢܣܝܠܝܢܘܣ: ܦܢܣܠܝܢܣP ||
------------------------------------------
67
On comparera la traduction que nous proposons de ce paragraphe avec celle de NAU F.,
« Le traité sur les constellations écrit en 660, par Sévère Sébokt, évêque de Qennesrin »,
ROC 27 (1929/30), Introduction, p. 336-337.
265
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
Nous voulons, frère, que tu connaisses ces <Tables> et <que> grâce à elles
le noble <Stéphane> puisse [fol. 127v] établir <ses propres pronostics>, car
je suis dans une grande faiblesse, comme la vérité peut en témoigner pour
moi. Ce que j’ai écrit ici – ou plutôt dicté -- <je l’ai fait> avec beaucoup de
peine, alors que je suis alité et que mes pieds sont tendus de douleur.
68
On comparera la traduction que nous proposons de ce paragraphe avec la proposition de
NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en 660, par Sévère Sébokt, évêque de
Qennesrin », ROC 27 (1929/30), Introduction, p. 336-337.
69
« se couvre d’un voile pudique », c’est-à-dire lorsqu’il s’éclipse. Le sens premier du
verbe ܢܟܦau Pe‘al est celui d’« avoir honte » ou d’« être pudique ».
70
Vraisemblablement Athanase de Balad, élève de Sévère au monastère de Qennešrin et
qui devint le patriarche Athanase II d’Antioche (mort en 687). L’œuvre d’Athanase reprend
des éléments de logique des Catégories, du De interpretatione et des Analytiques premiers.
Il est entre autre connu pour ses traductions d’ouvrages logiques d’Aristote (quelques
gloses marginales du ms. arabe 2346 conservé à la Bibliothèque nationale de France
indiquent qu’il avait traduit des parties des Analytiques Seconds, des Topiques et des
Réfutations sophistiques), mais aussi pour sa traduction de l’Isagoge de Porphyre en 645.
Voir à ce propos HUGONNARD-ROCHE H., « La tradizione della logica aristotelica » dans
Storia della scienza, vol. IV Medioevo, Rinascimento, sezione La scienza siriaca, Rome,
Istituto della Enciclopedia Italiana, 2001, p. 21-22.
266
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
ܕܐܙܠ ܒܙܒܢܐ ܗܢܐ ܠܚܕܐ ܡܢ ܗܠܝܢ ܚܡܝܡܬܐܿ ܐܚܪܬܐ ܕܝܢ ܕܡܛ ܿ ܼܝܒ ܐ ܼܢܐ
ܗܢܐ ܕܣܐܒ ܘܕܒ.ܕܗܪܟܐ ܡܛܠ ܟܐܒܐ ܿܕ̈ܪܓܠܝ܇ ܡܐܠܘܢ ܕܝܢ ܕܟܠܗ ܦܓܪܝ
71 ܿ
ܢܬܠ ܡܪܝܐ ܚܘܠܡܢܐܼ ܒܪܡ ܕܝܢ ܐܢ.ܘܐܬܡܚܠ ܡܢ ܫܠܝ ܘܠܒܪ ܡܢ ܣܘܟܝܐ
ܘܐܢ ܐܝܬܝܟ ܡܢ ܬܡܢ ܗܐ.ܕܐܥܒܕ ܐܦ ܗܕܐ ܿ ܡܛܝܒ ܐܢܐ.ܒܨܠܘܬܟ
ܼ ܼ
ܿ
ܘܐܫܕܪܝܗ ܿ
ܐܬܦܪܣ ܘܡܢܚ ܐܢܬ ܠܗ ܠܓܒܪܐ ܕܐܡܝܪܼܿ ܘܐܢܕܝܢ ܐܠ.ܛܒܐܝܬ
ܕܥܒܕ ܐ ܼܢܐ ܒܬܪ ܙܒܢܐ ܐܢ ܡܪܝܐ ܢܨܒܐ ܡܛܠ ܐܩܠܦܣܝܣ܆ ܿ ܠܦܐ̈ܪܐܕܝܓܡܐ ܿܗܝ ܿ
ܼ
ܕܫܥܬܐ ܕܝܢ ܣܦܩܢ ܗܠܝܢ.ܡܬܦܪܣ ܐ ܼܢܐ ܡܛܠ ܿܢܚܝܐ ܕܐܚܘܬܟ ܿ ܘܐܦ ܗܕܐ
ܕܣܒܪ ܐ ܼܢܐ ܘܣܓܝ ܣܦܩܢ܇ ܠܦܘܬ ܡܚܝܠܘܬܐ ܕܠܝ ܣܓܝܐܬܐ ܘܥܘܪܘܬ ܿ ܐܝܟ
ܿ
ܕܓܕܝܫܬ ܠܝ ܡܢ ܗܪܟܐ ܒܙܒܢܐ ܗܢܐ܆ ܿܗܝ ܕܙܒܢܬܐ ܐܣܓܝܐܬܐ ܗܐ ܡܢ ܼ ܢܦܫܐ ܿܗܝ
ܟܕܘ ܿܩܕܝܡܐ ܐܡ ܼܝܪܐ ܀܀܀
71
Du grec μᾶλλον.
267
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
72
Voir MORELON R., « L’astronomie arabe orientale entre le VIIIe et le XIe siècle » dans
RASHED R. (dir.), Histoire des sciences arabes 1. Astronomie, théorique et appliquée, Paris,
Seuil, 1997, p. 38
73
PROVERBIO D. V., « Theonis Alexandrini fragmentum pervetus Arabice. Su più antico
manoscritto del Commentarium parvum di Teone Alessandrino » dans Rendiconti
dell’Academia Nazionale dei Lincei. Classe di Scienze Morali, storiche e filologiche, ser.
IX, 13, 2002, p. 373-386.
74
« Le texte arabe contient quelques mots grecs […]. Il semble bien que ce soit la même
main qui ait copié les tables, car la forme et l’inclinaison des lettres onciales sont
identiques. De même quelques mots arabes inscrits en marge du diagramme des horizons
confirment les liens entre le texte arabe et les tables. » (extrait de TIHON A., Πτολεμαίου
Πρόχειροι Κανόνες. Les « Tables Faciles » de Ptolémée, vol. 1a : Tables A1-A2, Louvain,
Publications de l’Institut Orientaliste de Louvain 59B, 2011, INTRODUCTION, p. 46).
75
Voici les conclusions de son étude : «[…] le traducteur, probablement un chrétien
hellénophone, disposait dans sa bibliothèque d’un exemplaire des tables qu’il a recopiées et
d’un texte grec du Petit Commentaire de Théon qu’il a entrepris de traduire en arabe. Le
texte arabe de Théon apparaît comme une transposition assez littérale du texte grec, et le
résultat devait être peu compréhensible pour un arabophone. Et, pour autant que l’on puisse
en juger par d’aussi courts fragments, le traducteur n’était pas familiarisé avec les sujets
astronomiques. Première étape d’une tentative de traduction avant 886, ces fragments
arabes sont en tout cas antérieurs aux manuscrits byzantins conservés du Petit Commentaire
de Théon, qui ne remontent pas au-delà de la fin du XIIIe siècle, à l’exception d’un seul
fragment du IX /Xe siècle conservé dans le Leidensis BPG 78. » (extrait de TIHON,
Πτολεμαίου Πρόχειροι, 2011, INTRODUCTION, p. 46 ; voir aussi PROVERBIO, Theonis
Alexandrini fragmentum, 2002, p. 376-377).
76
LA SPISA P., « Note paléographique sur le palimpseste arabe Vaticanus siriacus 623 »
dans TIHON, Πτολεμαίου Πρόχειροι, 2011 [= ANNEXE V], p. 84-86.
268
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant
3. Au sujet d’Athanase
L’Athanase, dont il est question dans la lettre est Athanase de Balad, est
évoqué par Grégoire Bar Hebraeus dans son Chronicon Ecclesiasticum78.
77
FIEY J. M., Pour un ‘Oriens Christianus Novus’. Répertoire des diocèses syriaques
orientaux et occidentaux, Beirut, Orient-Institut der deutschen morgenländischen
Gesellschaft (Band 40), 1993, p. 193. On pourra également consulter FIEY J. M.,
Communautés syriaques en Iran et Irak des origines à 1552, London, Variorum reprints,
1979.
78
« Mar Athanasios who is called ‘of Balad’ was ordained Patriarch, who is an exegete of
the Holy Scriptures, a student of Severos Sebokht who, in his youth, was trained and
studied intensely the Greek language in the monastery of Qenneshre » (Chronicon
Ecclesiasticum, col. 287-290 ; nous reproduisons ici la traduction anglaise de ce passage
que nous avons trouvée dans TANNOUS J. B. V., Syria Between Byzantium and Islam :
Making incommensurables speak, vol. 1 (A dissertation presented to the faculty of
Princeton University in candidacy for the degree of Doctor of Philosophy recommended for
acceptance by the Department of History) (adviser : Peter Brown), Nov. 2010, p. 281.
269
Troisième partie
Introduction
Dans les années 1980, S. P. Brock fit paraître une série d’articles et
d’ouvrages marquant une avancée décisive dans la recherche de critères de
datation des textes anonymes syriaques 1 . Ses recherches se fondent
essentiellement sur l’examen de la littérature biblique, liturgique, patristique
et prennent également en compte les traductions syriaques du corpus des
textes de logique. Après avoir observé attentivement les traductions
e e
syriaques produites à partir du grec entre le IV et le VIII s. apr. J.-C.,
S. P. Brock a proposé de fixer plusieurs critères de datation. Le premier
critère repose sur l’examen de l’attitude et des intentions du traducteur : un
ouvrage qui chercherait à mettre la source grecque à la portée du lecteur
syriaque et à exprimer un point de vue au-delà du contenu du texte, tendrait
à indiquer que le traducteur s’inscrit dans une tradition ancienne prévalant
e e
aux IV -V s. apr. J.-C. ; en revanche, un traducteur effacé devant l’autorité
de sa source et manifestant le souci de transmettre un texte le plus
fidèlement possible (en accordant une grande importance au signifiant),
indiquerait plutôt qu’il exerce aux VIe-VIIe siècles.2
1
S. P. Brock a réuni des articles et une bibliographie à ce sujet dans BROCK S. P., Syriac
Perspectives on late antiquity, London, Variorum Reprints, 1984. Cette collection doit être
complétée par deux autres articles : BROCK S. P., « Towards a history of Syriac translation
technique », OCA 221, 1983 (3e Symposium syriacum 1980, Roma), p. 1-14 et
BROCK S. P., « Diachronic aspects of Syriac word formation : an aid for dating anonymous
texts », OCA 236, 1990 (5e Symposium Syriacum 1988, Louvain), p. 321-331.
2
La récente thèse de J. B. V. Tannous (TANNOUS J. B. V., Syria Between Byzantium and
Islam : Making incommensurables speak, vol. 1 - A dissertation, Princeton University -,
Nov. 2010, p. 116-124), qui se fonde en partie sur l’examen des colophons de manuscrits
de cette période, fait également état de cette évolution dans la technique de traduction des
Syriaques. Au sujet de Sergius de Rešʻayna (qui réalisait ses traductions à deux : l’un
effectuant une première traduction par oral, le second reformulant le tout en bon syriaque
par écrit), voir BROCK S. P., A Brief Outline of Syriac Literature, Kottayam, Gorgias Press,
1997, p. 202 ; sur les témoins du VIIe s., voir TANNOUS, Syria Between Byzantium, 2010,
p. 121-124 et en particulier l’intéressant témoignage de Jacques d’Édesse sur le littéralisme
de cette époque : « They have been translated from the Greek tongue into the Edessene or
Syriac speech by the saintly Mar Paul who was bishop of the city of Edessa, while he was
on the island of Cyprus, in flight from the Persians. And they have been with great care and
love of toil [sc. φιλοπονία] corrected and compared with the Greek manuscripts with all
possible accuracy by me the poor and sinful Jacob the lover of toil [sc. φιλόπονος ] and
with all the carefulness in my power I have distinguished between the words of the teacher
and those that were added by the same Mar Paul in order that the number of rhythmical
divisions might be equal when the words are pronounced, on account of the brevity and
succinctness of the expressions of this Syriac language in comparison with the Greek
language, by writing the words of the teacher in ink, and writing those that were added in
271
Établissement et application de critères de datation
red paint (σηρικόν); while the words which the translator altered, for the same reason,
inserting one expression in place of another, in order that the measure of the period might
agree with the rhythm of the Greek words, I have written for you in small, fine letters above
the same groups of words between the lines, in order that you may easily know how they
stand in the Greek whenever you wish to do so; and how the proofs and testimonies from
the scriptural words of the Holy Scriptures in the hymns themselves run, without variation
and without addition or diminution » (traduit du syriaque par J. B. V. Tannous à partir de
BROOKS E.W.(éd.), « The Hymns of Severus and Others in the Syriac Version of Paul of
Edessa as Revised by James of Edessa », PO 7, 1911, p. 801-802).
3
Cf. BROCK, « Syriac translation », 1983, p. 4.
4
Cf. Ibid., p. 7.
5
Cf. BROCK, « Diachronic aspects », 1990, p. 322-325.
272
Établissement et application de critères de datation
6
Pour un panorama de la production de Sergius de Reš‘ayna (mort en 536 apr. J.-C.) voir
BAUMSTARK, Geschichte, 1922. Pour une mise à jour à propos de ses traductions des
œuvres de logique d’Aristote, voir HUGONNARD-ROCHE H., « Notes sur Sergius de
Rēšʽainā, traducteur du grec en syriaque et commentateur d’Aristote », in ENDRESS G. and
KRUK R. (éd.), The ancient tradition in Christian and Islamic Hellenism, dedicated to
H. J. Drossaart Lulofs on his ninetieth birthday [Proceedings of the Third Symposium
Graeco-Arabicum 1991], Leiden, Research School CNWS, 1997, p. 121-144 et ID., La
logique d’Aristote du grec au syriaque, Paris, Vrin, 2004 ; pour une synthèse sur ses
traductions du De Mundo (du Ps. Aristote) et du Traité sur les causes de l’univers
(d’Alexandre d’Aphrodise) voir ID., « De Caelo. Traditions syriaque et arabe » dans
GOULET R. (dir.), Dictionnaire des philosophes antiques, suppl., Paris, CNRS, 2003,
p. 283-294 ; à propos de ses traductions du Ps.-Denys, voir HORNUS J.-M., « Le corpus
dionysien en syriaque », Parole de l’Orient 1, 1970, p. 69-93 ; à propos de ses traductions
de Galien, voir DEGEN R., « Galen im Syrischen : Eine Übersicht über die syrische
Überlieferung der Werke Galens », in NUTTON V. (ed.), Galen : Problems and Prospects,
London, Wellcome Intitute for the history of Medecine, 1981, p. 131-166.
7
Voir ce texte édité et traduit Partie 2, texte 2.
273
Établissement et application de critères de datation
Le second problème vient du fait que ces ouvrages ne sont pas tous
des traductions. À l’exception de la traduction du De Mundo par Sergius de
Rešʽayna, les textes astronomiques dont nous disposons sont de pures
productions syriaques, même si on y trouve certes des passages traduits du
grec. Est-il bien légitime, dans ces conditions, de vouloir appliquer les
8
Texte syriaque édité à partir du ms. BL Add. 14 658 dans LAGARDE P., Analecta Syriaca,
Osnabrück, Otto Zeller, 19672 (Leipzig, Teubner, 18581), p. 134-158. On trouvera le texte
et une traduction du chapitre IV de ce traité un peu plus loin Partie 3, section I, 2.
9
Pour un aperçu de l’œuvre et quelques notes biographiques à propos de Sévère Sebokht,
évêque de Qennešrin (Syrie), voir NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en 660, par
Sévère Sébokt, évêque de Qennesrin », ROC 27, 1929/1930, Introduction, p. 333-338.
10
NAU F. (éd.), Le Traité sur l’astrolabe plan de Sévère Sabokht écrit au 7e s. d’après des
sources grecques et publié pour la première fois avec traduction française (extrait du JA),
Paris, E. Leroux, 1899.
11
Ce traité n’ayant été que partiellement édité par Nau (chap. 4-6), nous renvoyons, pour le
texte, aux feuillets 78r à 121v du ms. Paris BnF syr. 346. La traduction intégrale des 18
chapitres de ce traité se trouve dans NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en 660,
par Sévère Sébokt, évêque de Qennesrin », ROC 27, 1929/30, p. 333-410 et ROC 28,
1931/32, p. 85-100.
12
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant éditée et traduite dans
cette thèse à partir du ms. Paris BnF syr. 346, f. 124v-127v.
13
Le ms. Paris BnF syr. 346 contient d’autres textes astronomiques attribués à Sévère
Sebokht, que nous avons présentés en Partie I (« État des sources »), mais qui, demeurant
inédits, ne sont pas encore disponibles pour le genre d’étude que nous souhaitons mener.
274
Établissement et application de critères de datation
14
Sergius de Rešʽayna dit que son traité fait suite à une traduction, réalisée par lui-même,
du Traité sur les jours critiques de Galien : cf. Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 1. 2
(Prologue). Ce même traité contient d’ailleurs des citations du grec (sans qu’on ait toujours
réussi à en déterminer la source). En ce qui concerne Sévère Sebokht, nous avons retrouvé
dans sa Lettre sur les nœuds ascendant et descendant des passages cités littéralement du
Petit Commentaire aux Tables faciles de Théon d’Alexandrie. Sévère disposait donc d’une
copie de cet ouvrage. Mais nous ne sommes actuellement pas en mesure de préciser si le
texte qu’il avait sous la main était l’édition grecque elle-même ou bien une traduction
syriaque de ce texte. Quoiqu’il en soit le propos de Sévère est fortement contaminé par le
lexique astronomique grec de cet ouvrage.
275
Établissement et application de critères de datation
15
Nous ne prendrons en considération pour cette étude que le quatrième chapitre de ce
traité car il est le seul qui contienne véritablement du lexique astronomique (les autres
chapitres traitent en effet de géographie, de météorologie et d’ontologie). On se réfèrera
pour le texte syriaque à l’édition de LAGARDE P. (éd.), Analecta Syriaca, Osnabrück, Otto
Zeller, 19672 (Leipzig, Teubner, 18581), p. 136-137, pour le texte grec à l’édition de
LORIMER W. L. (éd.), Aristotelis qui fertur libellus De Mundo. Accedit Capitum V, VI, VII
interpretatio syriaca ab Eduardo König Bonnensi Germanice versa, Paris, Les Belles
Lettres, 1933, p. 50-54 et pour une traduction française du grec à TRICOT J. (trad.), Traité
du Ciel suivi du Traité pseudo-aristotélicien du monde, Paris, Vrin, 1949. Mais nous avons
fourni le texte syriaque avec le texte grec en vis-à-vis un peu plus loin dans notre
démonstration.
16
Sergius de Rešʽayna, Traité sur l’action de la lune (d’après BL Add. 14658, f. 141v-
149v). Pour le texte et la traduction de ce texte, se référer à notre travail (seconde partie de
la thèse).
17
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU].
18
Sév. Seb., Traité sur les constellations.
19
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds, f. 124v-127v.
276
Établissement et application de critères de datation
a. Sergius de Reš‘ayna
20
Cf. Gal., De diebus decretoriis, l. III dans KÜHN C. G. (éd.), Claudii Galeni Opera
Omnia, t. 9, Leipzig, G. Olms, 19652 (18251), p. 900-941.
21
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 1. 2.
22
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 1. 2 : « […] il est nécessaire, […] de connaître le
propos général concernant l’opinion globale conçue par les astronomes, relative à toutes les
causes qui peuvent affecter la région sub-lunaire, comme <le suggère> la vénérable
philosophie aristotélicienne ».
277
Établissement et application de critères de datation
ont dit, faisant référence à des auteurs grecs. Au moment d’inviter son
lecteur à opérer des calculs pour déterminer la position des nœuds ascendant
et descendant, Sergius propose notamment de recourir aux Tables faciles de
Claude Ptolémée23; puis à la toute fin de son prologue il explique que les
études astronomiques sont recommandées par Aristote dont il estime que la
philosophie est morto, c’est-à-dire vénérable24.
Cependant, à la fin du traité, les astronomes grecs sont brusquement
mis à l’index, car ils n’auraient « pas la sagesse de dire […] que le Seigneur
<a fait> la terre dans sa totalité : le monde et ses habitants »25. Sergius
apporte donc à son lecteur, chrétien, des connaissances contre lesquelles il
préfère le mettre en garde, ces théories, développées par les Grecs,
demeurant des théories païennes.
Le Traité sur l’action de la lune, qui est un exposé sur la théorie
astronomique utilisée par Galien, montre son rédacteur, Sergius de
Reš‘ayna, tiraillé entre sa volonté de transmettre les auteurs grecs et celle
d’adapter cette littérature à un public chrétien.
- De Mundo26 -
23
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1.
24
Ibid. 1. 2.
25
Ibid. 4. 5.
26
On retrouvera l’ensemble des informations d’ordre linguistique, que nous apportons sur
ce texte, dans le chapitre consacré aux séquences de traductions, où le chapitre 2 fera
notamment l’objet d’un examen détaillé, dans le cadre d’une confrontation avec le texte
grec préservé.
27
Arist. (Ps.), Mu. [éd. LORIMER], 2, p. 54 : « ὁ τοῦ Φωσφόρου, ὃν Ἀφροδίτης, οἱ δὲ Ἥρας
προσαγορεύουσιν ». Dans la littérature médiévale le Diable est couramment appelé Lucifer
ou Satan, mais les auteurs antiques chrétiens, et dans une large mesure ceux du Haut
Moyen Âge appliquent parfois ce nom de « Lucifer » au Christ, le porteur de lumière,
comme dans Grégoire le Grand, Morales sur Job, Préface VI, 13, (SC 32, 1952), p. 161 :
« […] jusqu’à ce que, à la fin de la nuit, le Rédempteur des hommes, véritable étoile du
matin, se lève. » (trad. A. De Gaudemaris). Pour plus de renseignements à ce propos
consulter RUSSELL F. B., Lucifer. The Devil in the Middle Ages, Ithaca and London, Cornell
University Press, 1984, p. 247. En réalité nous ne connaissons pas la raison exacte pour
laquelle Sergius décide de supprimer ce nom.
278
Établissement et application de critères de datation
28
Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE], p. 137 « ܿܗܘ ܕܐܢܫܝܢ ܿܡܢ. ܐܝܬܘܗܝ ܿܗܘ ܕܟܘܟܒܬܐ
ܐܢܫܝܢ ܕܝܢ ܕܗܐܪܐ. » ܕܒܝܠܬܝ ܿܩܪܝܢ ܠܗ.
29
Voir par exemple la définition du mot ἄξονα in Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE],
p. 136.
30
Sergius insère notamment dans sa traduction une explication portant sur la confusion de
certains Grecs qui ont pu croire que l’éther était de nature ignée du fait de la proximité en
grec des mots Ἄιθη et αἰθήρ. Cf. Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE], p. 136.
31
Cf. Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE], p. 134.
32
Comparer le texte grec (« εἶτα ὁ ἡλίου, καὶ τελευταῖος ὁ τῆς σελήνης » in Arist. (Ps.),
Mu. [éd. LORIMER], 2, p. 54) avec le syriaque (« . ܠܥܠ ܕܝܢ ܡܢ ܿܗܘ ܕܗܪܡܝܣ ܐܝܬܘܗܝ
ܘܐܚܪܝܐ ܕܟܠܗܘܢ ܠܬܚܬ ܐܝܬܘܗܝ ܿܗܘ ܕܣܗܪܐ. » ܚܘܕܪܐ ܿܗܘ ܕܫܡܫܐin Arist. (Ps.),
Mu. syr. [éd. LAGARDE], p. 137). Ce qui permet donc à Sergius de situer le soleil entre Mars
et Mercure et non entre Vénus et la Lune comme le suggérait le texte grec du Ps.-Aristote.
Comparer avec Arist., Cael., II, 12 et Ptol., Alm., IX, 1.
33
On verra plus loin qu’aucun des noms grecs des planètes n’a été retranscrit, en dehors de
ceux de Mercure et Mars, intégrés très tôt dans la langue syriaque, et que les termes
translittérés du grec sont quasiment tous accompagnés d’une glose.
279
Établissement et application de critères de datation
b. Sévère Sebokht
280
Établissement et application de critères de datation
37
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 3. 1.
38
Ibid. II. 6.
281
Établissement et application de critères de datation
39
On peut lire des extraits de cette lettre en syriaque et en traduction française dans NAU F.,
« La cosmographie du VIIe s. chez les Syriens », ROC 15, 1910, p. 248-250 et dans son
introduction à Sév. Seb., Traité sur les constellations, p. 332-333. Pour une édition et une
traduction allemande complète du texte, cf. REICH, « Ein Brief des Severus Sebokt », 2000,
p. 478-489.
40
Trad. NAU, « La cosmographie », 1910, p. 248-249.
41
NAU, « Le traité sur les constellations », 1929, Introduction, p. 332. Nau s’appuie
également, dans cette même introduction, sur d’autres propos virulents (cf. p. 330 à 332)
qu’il a trouvé dans un des traités du ms. Paris BnF syr. 346, mais en réalité ce dernier texte
n’est pas attribuable à Sévère Sebokht, mais à un auteur du VIe siècle (voir notre
démonstration à propos de la datation de ce texte du ms. Paris BnF syr. 346, f. 51v- 60r à la
fin de notre troisième partie en II. 2. b. Traité sur les éclipses lunaires et solaires). Si les
propos en question sont certes virulents, ils ne visent d’ailleurs pas les Grecs de façon
explicite.
282
Établissement et application de critères de datation
42
Le ms. Vat. sir. 555 conserve, aux feuillets 46r à 62v, un traité astronomico-
météorologique intitulé Exposé sur le soleil, son parcours et son éclipse attribué à Rufin
que nous désignons de la manière suivante : Ruf., Exp. [Vat. sir. 555]. Il faut différencier
cette version longue du texte édité par G. Levi Della Vida (d’après la version courte de
Vat. sir. 217) dans LEVI DELLA VIDA G., « La Dottrina e i Dodici Legati », Atta della
Academia dei Lincei [Mem. Scienze morali, sér. 8] 3, fac. 8, 1951, p. 477-542 [= Pitagora,
Bardesane e altri studi siriaci, a cura di R. Contini, Roma, Bardi, 1989, p. 125-191]. La
traduction proposée par G. Levi Della Vida a d’ailleurs été réalisée à partir du texte arabe.
G. Levi Della Vida a estimé que la partie du texte qui nous intéresse était la plus ancienne,
vraisemblablement de la fin du Ve siècle.
43
Dans son Exposé sur le soleil, son parcours et son éclipse, Rufin le sage, qui rapporte le
plus souvent des théories fumeuses sur le mouvement des astres, la stratification du ciel et
la composition de la terre, ponctue régulièrement son propos de remarques du genre :
« quand tu chercheras à connaître cela et les règles, n’en expose pas davantage à ceux qui
voudraient s’instruire en cela et tu te montreras sage et philosophe » (Ruf., Exp.
ܿ ܕ̈ܪܕܝܢ. ܡܚܘܐ ܐܢܬ ܠܗܘܢ
[Vat.sir. 555], f. 59v : « ܝܬܝܪ.ܒܗ ܿ ܘܐܘܪܚܐ ܐܠ. ܬܒܥ ܐܢܬ ܡܢܗܘܢ ܿ ܓܝܪ ܟܕ
ܚܟܝܡܐ ܘܦܝܠܠܘܣܘܦܐ ܡܬܚܙܐ ܐܢܬ ̈ » ܡܢܗܘܢ.
44 e
À la fin du VI s. Cosmas Indicopleustès inscrit dans le prologue de sa Topographie
chrétienne : « Il existe des chrétiens d’apparence qui, sans tenir compte de la divine
Écriture qu’ils dédaignent et méprisent à la manière des philosophes du dehors, supposent
que la forme du ciel est sphérique, induits en erreur par les éclipses du soleil et de la
lune. […] » (Cosm. Ind., Top. Chrét. [éd. WOLSKA], vol. 1, p. 264) ; « Que celui qui, avec
l’aide de Dieu, en est capable, s’applique, surtout à l’aide de cet ouvrage et de ce volume, à
détruire jusqu’aux fondements l’erreur des théories païennes ». Il s’agit en réalité de
contredire la théorie de la sphéricité de la terre, comme il apparaît clairement dans le titre
d’un des chapitres de sa Topographie : « Contre ceux qui veulent être chrétiens mais
croient et professent, comme les gens du dehors, que le ciel est sphérique » (Cosm. Ind.,
Top. Chrét. [éd. WOLSKA], vol. 1, p. 272-274). Voir aussi le propos du Ps.-Denys
l’Aréopagite : « Or les Grecs […] ont accumulé erreur sur erreur, en disant que les ténèbres
ne sont pas une chose créée ni faite […] Les Grecs mêlent aussi l’erreur à toutes les durées
de révolution » (Denys Ar. (Ps.), Traité astro. [éd. KUGENER], p. 148 (texte) ; p. 172 (trad.).
45
Il s’appuyait en l’occurrence sur Ex. 25, 23 comme on le voit dans Cosm. Ind., Top.
Chrét. [éd. WOLSKA], vol. 2, p. 356 : « Ainsi la divine Écriture se trouve véridique
lorsqu’elle avance que la longueur de la terre est double de sa largeur : Tu feras, dit-elle, la
table à l’image de la terre, longue de 2 coudées et large d’1 coudée ».
46
Cosm. Ind., Top. Chrét. [éd. WOLSKA], vol. 3, p. 492.
283
Établissement et application de critères de datation
47
Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations III. 1 : « […] les géomètres et les astronomes
viennent témoigner en faveur de ma thèse – je veux dire que les constellations qu’on dit
être dans le ciel n’y sont pas par nature mais par convention seulement et en paroles – […]
Ils jugèrent bon en effet –avec sagesse et amour de la vérité – de dire ce qui convenait à la
nature des choses, et non ce qui provenait d’une imagination quelconque de l’esprit,
laquelle n’aurait aucune base solide qui puisse la recommander à un philosophe intelligent
[…] » (trad. Nau, p. 352). Puis Sév. Seb., Traité sur les constellations III. 7 : « Les
géomètres et certains astronomes, considérant tout cela avec sagesse, nommèrent ces douze
parties du cercle des sections ou des dodécatoméries, comme nous l’avons dit, et
s’écartèrent (f. 86v) de la fabrication des noms, c’est-à-dire de l’ineptie des dénominations
imaginées par les poètes et les astrologues » (trad. Nau, p. 354).
48
« Pourquoi nous étonner qu’on ait imaginé des noms pour les étoiles qui apparaissent
avec un certain être, puisque les hommes ont donné aussi des noms et des dénominations
aux choses qui n’existent pas ? […] » ; « Le Livre divin48 lui-même n’a pas hésité à les
nommer selon la coutume des hommes, car il dit : Qui a fait le Char et les Pléiades et les
Hyades et le géant (Orion), et qui a entouré le sud ? Et il ne mentionne pas seulement
ceux-là, mais encore Arcturus imaginé par les fables païennes des poètes – du moins dans
la version grecque de la Bible » (Sév. Seb., Traité sur les constellations II ; trad. Nau,
p. 349 ).
49
Cosm. Ind., Top. Chrét. [éd. WOLSKA] , vol. 2, livre XII, chap. 12, p. 372-373.
284
Établissement et application de critères de datation
50
NAU, « Le traité sur les constellations », 1929/1930, Introduction, p. 332-333 (texte et
traduction).
51
Dans une note à son édition-traduction de la Topographie chrétienne de Cosmas
Indicopleustès, W. Wolska écrit : « Cosmas oppose notamment au premier livre de cette
Topographie la théorie des vrais chrétiens à celle des païens, auxquels il associe par la
même occasion les monophysites d’Alexandrie, désignant par là l’école de Jean Philopon
(Cf. Cosm. Ind., Top. Chrét. [éd. WOLSKA], vol. 1, p. 274-276, note 3).
52
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds I. 3 : « Puis <je parlerai> de ce qu’a écrit, ou plutôt
rappelé, l’ami du Christ Stéphane Illusṭrius, Chartulaire de toute la Haute Mésopotamie
(Djazira), à qui seront humblement présentés de ma part, ô mon frère, les sujets <suivants, à
savoir> […] ».
285
Établissement et application de critères de datation
e
existait, depuis le milieu du IV siècle de notre ère, une forme de repli
identitaire syriaque en réaction à l’arianisme et à d’autres hérésies propagées
en langue grecque. Éphrem de Nisibe53 puis Rabbula au V
e
siècle sont les
grands représentants de ce repli, qui était vraisemblablement encore latent à
l’époque de Sévère. Cette donnée semble, en tout cas, prise en compte par
l’évêque de Qennešrin quand il invite son interlocuteur syriaque à cultiver
non pas un savoir qui lui viendrait des Grecs, mais une science ancestrale
qui lui viendrait de ses ancêtres syriens, désignés dans le discours comme
les descendants naturels des Babyloniens:
Nous pensons que l’intention de Sévère n’est donc pas tant ici
d’établir une critique des savoirs astronomiques, que de faire croire à ses
correspondants que le fait de cultiver la science astronomique est non
seulement légitime pour un Syrien, mais qu’il est prédisposé pour cela ! Il
met ainsi en valeur l’œuvre de Ptolémée en la présentant comme le
prolongement d’une chaîne de savoirs qui prend racine chez les
Babyloniens. Les critères d’ancienneté et d’appartenance intrinsèque à la
culture syriaque devaient suffire sans doute à dissiper certaines hésitations.
Telles étaient du moins, si notre interprétation est correcte, les intentions de
Sévère Sebokht. Nous doutons cependant du fait que ce genre d’argument
ait pu suffire à protéger l’évêque.
53
Voir BECK E. (éd.), EPHREM, Hymnes sur la foi (CSCO, 154-155), 1955 (cf. hymne 2):
« Heureux celui qui n’a jamais touché au venin des Grecs ». Pour une réflexion à ce propos,
cf. BROCK S. P., « From antagonism to assimilation : Syriac Attitudes to Greek learning »,
in East of Byzantium : Syria and Armenia in the Formative Period, Washington D.C.,
Dumbarton Oaks, 1982, p. 17.
54
NAU, « Le traité sur les constellations », 1929, Introduction, p. 332-333 (texte et
traduction).
286
Établissement et application de critères de datation
2. Techniques de traduction
55
L’autre témoin sur lequel s’appuie F. Nau pour montrer des éléments de polémique
contre les Grecs est un extrait du Traité sur la cause des éclipses de lune, que Nau attribue
à Sévère Sebokht. En réalité, nous pouvons démontrer, d’une part, que ce texte ne peut pas
être de Sévère Sebokht, d’autre part que le passage cité par Nau et qu’il qualifie d’ « anti-
grec » (« bien que les adversaires ouvrent fortement la bouche et aiguisent leur langue »,
f. 60r »), ne l’est absolument pas. Si l’on se réfère à la traduction que nous proposons de ce
texte dans la Partie II (texte 1), on verra que cette interprétation n’est pas tenable pour la
simple et bonne raison que l’auteur y fait justement les louanges des astronomes grecs, et
en particulier celle de Claude Ptolémée. D’ailleurs, nous ne voyons pas pour quelle raison il
faudrait d’emblée exclure l’idée que le ton polémique puisse viser certains groupes ou
individus syriaques. F. Nau (dans NAU, « Le traité sur les constellations », 1929/30,
INTRODUCTION, p. 331) argumentait de la façon suivante : « Les ennemis auxquels Sévère
Sebokht vient de faire allusion, en l’an 661, ne sont ni les Arabes (qui n’écrivent pas
encore), ni les Arméniens, ce sont les Grecs, car il revient sur ce sujet l’année suivante et
attaque ceux qui se croient arrivés seuls à la limite de la science parce qu’ils parlent
grec (Paris BnF syr. 346, f. 169v)». Cette dernière citation est extraite d’un passage sur
l’histoire de la science astronomique. Or à la fin du propos, l’auteur précise : « Je ne dis pas
cela pour mépriser la science des Grecs […], mais pour montrer que la science est
commune » (trad. NAU, « La cosmographie », 1910, p. 250).
287
Établissement et application de critères de datation
a. Séquences de traduction
- Sergius de Rešʻayna -
56
Voir la discussion à ce propos dans l’introduction à notre traduction du texte syriaque :
Partie 2, texte 2 : Sergius de Rešʻayna, Traité sur l’action de la lune.
288
Établissement et application de critères de datation
De fait la traduction opérée par Sergius est, comme l’avait déjà noté
V. Ryssel 58 , très proche du texte grec édité par Bekker 59 (qu’on lira
aujourd’hui plus commodément dans l’édition de W. L. Lorimer60). Mais
Sergius effectue quelques ajouts qui ne se trouvent nulle part ailleurs dans la
tradition grecque61. Voici quelques exemples relevés pour le chapitre 1 du
De Mundo :
57
Pour le texte syriaque, voir LAGARDE P. (éd.), Analecta Syriaca, 1858 , p. 134.
58
RYSSEL H. V., Über den textkritischen Werth der syrischen Übersetzungen griechischer
Klassiker, Leipzig, Fernau, 1881, vol. 2., p. 10 : « […] so ist seine Übersetzung ein
Meisterwerk metaphrastischer Wiedergabe des Urtextes, indem er mit völliger Korrectheit
des syrischen Ausdrucks die getreueste Wiedergabe des griechischen Textes und mit einer
fast buchstäblichen Übersetzungsmethode doch auch im Einzelnen eine freiere Verfügung
über den Wortschatz des Syrischen zum Ausdrucke des Sinnes der einzelnen griechischen
Wendungen in glücklichster Weise zu verbinden gewusst hat. » (voir aussi RYSSEL, Über
den textkritischen, 1880, vol. 1, p. 4).
59
BEKKER I., ΠΕΡΙ ΚΟΣΜΟΥ ΠΡΟΣ ΑΛΕΧΑΝΔΡΟΝ, Aristoteles graece (ex recensione
I. Bekkeri edidit Academia Regia Borussica), vol. 1, Berolini, Georgium Reimerum, 1831,
p. 391- 401.
60
LORIMER W. L. (éd.), Aristotelis qui fertur libellus De Mundo. Accedit Capitum V, VI,
VII interpretatio syriaca ab Eduardo König Bonnensi Germanice versa, Paris, Les Belles
Lettres, 1933 (Introduction sur les traditions textuelles du De Mundo en grec, latin,
arménien, syriaque etc…).
61
Nous ne mentionnons donc pas les modifications du texte syriaque lorsque ces variantes
sont communes avec celles d’autres manuscrits grecs signalées dans l’apparat critique de
Lorimer. Par exemple, à la fin du chap. 1, la copie syriaque omet de rendre « καὶ θέσεως »
comme les manuscrits C G et Fl qui n’ont pas été retenu dans l’établissement du texte grec.
289
Établissement et application de critères de datation
62
̈
Titre : « ܕܗܘܝܐ ( » ܐܓܪܬܐ ܕܫܕܪ ܐܪܝܣܛܘܛܠܝܣ ܐܠܟܣܢܕܪܘܣ ܥܠ ܝܕܥܬܐLettre qu’Aristote
envoya à Alexandre au sujet de la science des étants). La deuxième partie du titre relève
vraisemblablement d’une initiative de Sergius cherchant à rattacher ce texte au corpus des
textes philosophiques aristotéliciens déjà traduits par lui (ce corpus philosophique a été
bien étudié par H. Hugonnard-Roche : voir notamment HUGONNARD-ROCHE, La logique
d’Aristote, 2004). La première partie du titre se rapproche du ms. gr. B qui propose :
« ἀριστοτέλης πέπομφε τὸν μακεδόνα ταύτην ».
63
« ( » ܠܡܣܩ ܘܠܡܚܙܐArist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE], p. 135, l. 7). Cette traduction
n’est d’ailleurs pas heureuse pour rendre le sens du κατοπτεύω grec (= scruter), même si le
sens induit par cette modification se prête, il est vrai, très bien au contexte (il est question
de l’âme rendue capable par la philosophie d’échapper du corps pesant pour aller
contempler la région céleste). Comparer avec le grec de Arist. (Ps.), Mu. [éd. LORIMER], 1,
p. 48, l. 4.
64
« ( » ܟܢܫܬ ܘܚܒܫܬtexte syriaque p. 135, l. 11). Comparer avec le grec de Arist. (Ps.), Mu.
[éd. LORIMER], 1, p. 48.
65
Cf. Arist. (Ps.), Mu. [éd. LORIMER], 1, p. 49.
66
Arist. (Ps.), Mu. [éd. LORIMER], p. 49 : « οἰκτίσειεν ἄν τις τῆς μικροψυχίας […] » / « on
serait tenté de les prendre en pitié pour l’étroitesse de leur esprit » (Arist. (Ps.), Mu. [trad.
TRICOT], p. 180); Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE] : « ܐܐܠ ܠܡܚܣ. ܒܗܠܝܢ ܠܘ ܠܡܬܕܡܪܘ ܙܕܩ
» ܥܠ ܚܣܝܪܘܬܐ ܪܥܝܢܗܘܢ/ « Il ne convient pas de les admirer, mais au contraire de prendre en
pitié leur étroitesse d’esprit ».
290
Établissement et application de critères de datation
67
Arist. (Ps.), Mu. [éd. LORIMER], 2, p. 50-54.
68
D’après LAGARDE, Analecta Syriaca, 1858, 136-137.
291
Établissement et application de critères de datation
2. <Le ciel> étant plein de corps divins 2. Il est plein de corps divins que nous
que nous nommons des astres, et se avons l’habitude d’appeler « étoiles ».
mouvant d’un mouvement éternel, Il effectue un mouvement éternel en
effectue en mesure, sur une seule cercle et selon une révolution, tournant
orbite, une révolution circulaire avec continuellement et sans relâche en
tous les Corps célestes, et cela sans même temps que les <corps> qui sont
arrêt pendant toute l’éternité. Le Ciel en lui. Le Ciel tout entier et le Monde
tout entier et le Monde étant de forme formant une sphère qui se meut, comme
sphérique, et se mouvant, ainsi que je je l’ai dit, continuellement, il faut
l’ai dit, continuellement, il y a nécessairement qu’il y ait deux points
nécessairement deux points qui sont immobiles qui soient situés à l’opposé
immobiles, situés à l’opposite l’un de l’un de l’autre, comme dans le cas du
l’autre, comme dans le cas du tour du potier par lequel on sculpte et
mouvement de rotation imprimé à la contraint une sphère. Ceux-ci restent
roue d’un tour : points qui restent fixes fixes à ces endroits et maintiennent
et retiennent la sphère, et autour toute la sphère, chaque corps étant mis
desquels la masse entière du Ciel tourne en rotation autour de ces <points> selon
en cercle. Ces points sont appelés pôles. un cercle. On appelle ces deux points
les pôles.
292
Établissement et application de critères de datation
3. Si nous imaginons une ligne droite 3. Imaginons que par eux passe une
passant par ces pôles et les joignant l’un ligne droite allant de l’un à l’autre, que
à l’autre (l’axe, comme on la nomme certains appellent Auxono, c’est-à-dire
parfois), on aura le diamètre du Monde, l’axe. Nous pouvons dire que cette
avec la Terre pour centre et les deux ligne est le diamètre du Monde ayant la
pôles pour extrêmités. De ces pôles terre pour centre et les deux pôles fixes
immobiles, l’un est toujours visible, pour extrêmités. <De> ces deux pôles,
étant au sommet de l’axe dans la région qui sont sans mouvement, l’un nous est
septentrionale du Ciel, et il est appelé visible, parce qu’il est au-dessus de
pôle arctique ; l’autre est toujours caché nos têtes dans la région septentrionale ;
au-dessous de la Terre dans la région aussi l’appelle-t-on « pôle nord ».
méridionale, et il est appelé pôle L’autre, situé sous la terre, est caché du
antarctique . côté sud et on l’appelle « à l’opposé du
nord ».
293
Établissement et application de critères de datation
69
En effet en grec l’Ἄιθη (Aethè : litt. de feu) ressemble au mot αἰθήρ (éther).
294
Établissement et application de critères de datation
5. Des astres qui sont contenus dans le 5. Des astres qui sont contenus dans le
<ciel>, les uns sont fixes, en ce que leur<ciel>, les uns circulent sans relâche70
révolution s’accomplit avec le ciel tout avec le ciel tout entier. Ils sont toujours
entier, leurs positions relatives restant positionnés aux mêmes endroits ; ceux
les mêmes ; à leur milieu, ce qu’on qui se concentrent en leur milieu
appelle le cercle du zodiaque forme une <forment> un cercle qu’on appelle « le
ceinture qui passe obliquement à travers zodiaque » 71 , posé de façon oblique
les tropiques, et il est divisé en partiesentre ces <deux> autres cercles qu’on
correspondant aux douze régions du appelle tropiques. Il est ceint et divisé
zodiaque. en 12 parties qui sont autant de lieux
des signes.
Les autres astres sont des planètes ; ils Les autres sont nommés « planètes » :
ne se meuvent pas naturellement avec elles ne sont pas semblables aux
la même vitesse que les précédents, ni premières en ce qu’elles sont capables
même avec la même vitesse les uns par d’avoir un mouvement <propre>. Ce
rapport aux autres, mais ils se meuvent mouvement n’est pas le même d’une
dans des orbites différentes, de sorte planète à l’autre : elles l’effectuent
que l’une est plus rapprochée de la terre selon des révolutions différentes les
et l’autre plus haute que le Ciel. unes des autres, de telle sorte que
certaines verront leur mouvement de
rotation rapproché de la terre, tandis
que les autres seront à l’inverse
<éloignées>.
70
Litt. sans erreur, ce qui rend de façon littérale le grec ἀπλανῶς.
71
Litt. le porteur de vivants.
295
Établissement et application de critères de datation
6. Τὸ μὲν οὖν τῶν ἀπλανῶν πλῆθος ܕܗܢܘܢ ܕܡܬܟ̈ܪܟܝܢ ܕܐܠܿ ܣܘܓܐܐ ܗܟܝܠ.6
ἀνεξεύρετόν ἐστιν ἀνθρώποις, καίπερ ̈
ܟܕ ܛܒ ܒܚܕ. ܐܠ ܡܬܕܪܟ ܠܒܢܝܢܫܐ. ܛܘܥܝܝ
ἐπὶ μιᾶς κινουμένων ἐπιφανείας τῆς τοῦ ܗܢܘ ܕܝܢ ܒܓܒܗ ܿܗܘ. ܐܬܪܐ ܡܬܬܙܝܥܝܢ
σύμπαντος οὐρανοῦ∙ τὸ δὲ τῶν ܕܗܢܘܢܿ ܡܢܝܢܐ ܕܝܢ. ܕܟܠܗ ܫܡܝܐ ܿ ܕܠܟܐ
πλανήτων, εἰς ἑπτὰ μέρη ̈ ̈
ܥܕܡܐ ܠܡܢܝܢܐ ܕܫܒܥܐ. ܕܡܬܩܪܝܢ ܡܛܥܝܢܐ
κεφαλαιούμενον, ἐν τοσούτοις ἐστὶ ܟܕ ܡܬܬܙܝܥܝܢ ܐܦ ܗܢܘܢ ܒܚܘܕ̈ܪܐ. ܣܠܩ
κύκλοις ἐφεξῆς κειμένοις, ὥστε ἀεὶ τὸν
ܐܝܟ ܕܢܫܬܟܚ. ܕܣܝܡܝܢ ܒܬܪ ̈ܚܕܕܐ. ̈ܫܒܥܐ
ἀνωτέρω μείζω τοῦ ὑποκάτω εἶναι,
ܕܪܒ ܗܘ ܡܢ. ܒܟܠܙܒܢ ܿܗܘ ܕܡܥܠܝ ܡܢ ܚܒܪܗ
τούς τε ἑπτὰ ἐν ἀλλήλοις
ἐμπεριέχεσθαι, πάντας γε μὴν ὑπὸ τῆς ܘܢܗܘܘܢ ܐܝܬܝܗܘܢ. ܿܗܘ ܕܠܬܚܬ ܡܢܗ
܀ ܟܠ ܡܕܡ. ܫܒܥܬܝܗܘܢ ܒܓܘ ̈ܚܕܕܐ ̈
τῶν ἀπλανῶν σφαίρας περιειλῆφθαι.
ܕܟܘܟܒܐ ܿܗܢܘܢ
̈ ܡܢ ܐܣܦܝܪܐ ܿܗܝ. ܗܟܝܠ
. ܐܠ ̈ܡܛܥܝܢܐ ܚܒܝܫ
72
Litt. La sphère des astres non errants.
296
Établissement et application de critères de datation
73
|| ܕܣܘܡܩܐcorrexi : Ms. || ܣܘܡܩܐ
74
|| ܐܘ ܕܐܪܝܣcorrexi : Ms. || ܘܕܐܪܝܣ
75
Litt. Ares, comme en grec.
297
Établissement et application de critères de datation
76
Il s’agit de l’adjectif κυκλοφορουμένης (§. 2) et de l’adverbe ἀεὶ (§. 3) qui ne se
retrouvent pas dans la version syriaque.
77
Bien que ceci ne soit pas confirmé par la recension des diverses copies grecques
collationnées par Lorimer pour son édition du De Mundo.
298
Établissement et application de critères de datation
Enfin relevons que, dans la liste des planètes, Sergius n’a pas hésité à
substituer des formes sémitiques aux noms grecs. Ainsi ὁ τοῦ Κρόνου
(Saturne) devient ( ܕܟܐܘܢd-Kewon), ὁ τοῦ Διὸς (Jupiter) devient ( ܕܒܝܠd-
Bel), et ὁ τοῦ Ἀφροδίτης (Vénus) ( ܕܒܝܠܬܝd-Bilti). Le texte grec identifiait
également Vénus avec l’étoile de Lucifer (ὁ τοῦ Φωσφόρου), mais Sergius
299
Établissement et application de critères de datation
n’a pas tenu à rendre compte de cette expression, alors qu’il le fait pour
toutes les autres planètes : ὁ τοῦ Φαίνοντος – Saturne – ; ὁ τοῦ Φαέθοντος –
Jupiter – ; ὁ Πυρόεις – Mars – ; ὁ Στίλβων – Mercure –, et lui a substituée
un terme archaïque syriaque : ( ܟܘܟܒܬܐkaukbto).
Bien que, dans sa préface, Sergius promît à son lecteur d’effectuer une
traduction fidèle du grec, sans omission ni addition, il est évident qu’il n’est
pas complètement parvenu à réaliser ce programme. L’accumulation de
toutes les petites remarques lexicales ou autres apportées au texte ont pu
ainsi donner l’impression que la version syriaque présentait un chapitre
supplémentaire par rapport au texte grec.
- Sévère Sebokht -
Le cas est très différent chez Sévère Sebokht : les citations que
nous trouvons dans le Traité sur les nœuds ascendant et descendant sont
tellement bien délimitées et littérales qu’il nous a été aisé d’en retrouver la
source grecque. Cette lettre contient en effet plusieurs citations du Petit
Commentaire de Théon d’Alexandrie. Les passages sont traduits de façon
tellement littérale, qu’il est difficile de les lire en syriaque et d’en dégager
78
Voir à ce propos la synthèse réalisée par T ANNOUS, Syria Between Byzantium, 2010,
p. 104-105.
300
Établissement et application de critères de datation
Τοῦ γὰρ καταχθέντος τοῦ βορείου ܐܡܪ ܓܝܪ ܆ ܕܟܕ ܿܢܣܒܝܢܢ ܿܗܘ ܡܐ ܕܚܣܝܪ ܿ
πέρατος ἀριθμοῦ ἐκ τῶν πέντε ̈ ̄
ܡܢܝܢܐ. ܠܦܘܬ ܫܣ ܡܘ̈ܪܣ ܐܘܟܝܬ ܡܢܘܬܐ ̄
κεφαλαίων τὸν λείποντα εἰς τὰς τξ ܕܢܚܬ ܡܢ ̄ܗ ̈ܩܦܐܠܐ ܕܒܘܪܝܘܢ ܿܦܐܪܣ ܆ ܿ ܿܗܘ
μοίρας λαμβάνοντες καὶ τοῦτον ܘܠܗܢܐ ܢܦܩܝܢܢ ܠܗ ܡܢ ܪܝܫ ܓܕܝܐ ܠܘܬ ܗܠܝܢܿ
ἐκβάλλοντες ἀπὸ τῆς τοῦ Αἰγόκερω ̈ ܕܢܩܦܝܢ ܆ ܘܠܟܠܚܕ ܡܢ
ܙܘܕܝܐ ܿܝܗܒܝܢܢ ܡܘ̈ܪܣ ̈
ἀρχῆς εἰς τὰ ἑπόμενα ἑκάστῳ ζῳδίῳ ܿ ̈
ܬܡܢ. ܬܠܬܝܢ ܆ ܐܝܟܐ ܕܢܫܠܡ ܗܘ ܡܢܝܢܐ
διδόντες μοίρας λ, ὃπου δ’ἂν καταλήξῃ ܿ . ܕܐܝ ̄ܬ ̄ܘ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ
ܒܗܘ ̄ ܐܡܪܝܢܢ ܿܗܝܕܝܢ ܿ
ὁ ἀριθμός, ἐκεῖ τότε φήσομεν τυγχάνειν ̄ ̄ ̄
ܕܝܢ ܕܐܝܬܘ ܕܝܐܡܛܪܘܢ ܕܗܢܐ ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ
τὸν ἀναβιβάζοντα, εἰς δὲ τὸ τούτου
κατὰ διάμετρον, τὸν καταβιβάζοντα.
Lorsque nous prenons ce qui manque Il dit en effet que lorsque nous prenons
pour faire 360 μοῖρα, au chiffre de la ce qui manque pour <faire> 360 μοῖρα,
limite boréale obtenu des 5 sections, et c’est-à-dire degrés, <au> chiffre de la
que nous avançons celui-ci en partant limite boréale obtenu des 5 sections, et
du commencement du Capricorne, en que nous avançons celui-ci en partant
sens direct, et en donnant 30 degrés à du commencement du Capricorne, en
chaque signe, là où tombera ce chiffre, sens direct, et en donnant 30 degrés à
nous dirons que se trouve alors le nœud chaque signe, là où tombera ce chiffre,
ascendant et, au point diamétralement nous dirons que se trouve alors le nœud
opposé, le nœud descendant. ascendant et, au point diamétralement
opposé, le nœud descendant.
79
Théon Al., Petit Comm. [éd. TIHON], chap. 15, p. 239 (texte) ; p. 320 (trad.).
80
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds, II, 1, (2).
301
Établissement et application de critères de datation
b. L’importance du signifiant
302
Établissement et application de critères de datation
81
On en trouve de nombreuses occurrences dans Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune
(voir par exemple en 3. 1).
82
Cf. Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], II. 10, p. 52 (texte), p. 100 (trad.) et
Sév. Seb., Traité sur les constellations IV. 4, p. 356 (texte), p. 363 (trad.). Sévère emploie
peu ce terme, préférant l’usage de [ ܕܟܪܐdekro] qui renvoie comme le grec à l’image du
bélier (Voir le tableau suivant sur les traductions en miroir).
303
Établissement et application de critères de datation
83
La Balance Ὁ ζυγός ܠܡܐ
ܴ ܝܫ
ܷ ܱܩ
(cf. tableau trad.
[qašelmo] miroir)
(= le fléau)
84
ܓܕܝܐ 85
ܓܕܝܐ
Le Capricorne Ὁ Αἰγοκερεύς [gadio] [gadio]
(= le chevreau) (= le chevreau)
La conjonction ἡ Σύνοδος 86
ܡܫܬܘܪܝܢܘܬܐ (transl. gr)87
[meštaurinuto]
(= la rencontre)
La Couronne 88
ܛܝܪܐ ܕܥܙܐ
boréale X [ṭayro d-ʻezo]
(= l’écurie de la
chèvre )
Les Gémeaux Οἱ Δίδυμοι 89
ܬ̈ܪܝܢ ̈ܨܠܡܐ
(cf. tableau trad.
[tren ṣalme] miroir) 90
(= les deux
images)
91
ܥܝܘܬܐ
Les Hyades X [ʻiuto]
Jupiter Ὁ Διός ἀστήρ 92
ܒܝܠ 93
ܒܥܠܫܡܝܢ
[Bel] [b‘elšamin]
83
Cf. Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 3. 2.
84
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 3. 3.
85
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 1. 2.
86
Néologisme manifestement créé par Sergius que l’on retrouve à trois reprises dans Serg.
Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2. 5 ; 2. 6. 1 et 3. 4. Sergius utilise une fois le terme
grec Σύνοδος dans Traité sur l’action de la lune 2. 2. 5 qu’il prend le temps de définir par
le néologisme créé en syriaque pour parler de conjonction.
87
Pour désigner la conjonction astrale, Sévère ne recourt qu’à la translittération du grec
[ ܣܘܢܕܘܣsunodus] : cf. Sév. Seb., Lettre sur les nœuds I. 5.
88
On trouve une seule occurrence de cette expression syriaque dans le Traité sur les
constellations. Partout ailleurs Sévère recourt à une traduction miroir du grec : ܟܠܝܐܠ
[ ܓܪܒܝܝܐklilo garbyoyo] (= couronne du nord). Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations
IV. 11, p. 359 ( ܛܝܪܐ ܕܥܙܐ ܠܘܬ ܰ ܡܛܠ ܕܝܢ ܟܠܝܐܠ ܓܪܒܝܝܐ ܿܗܘ ܕܡܬܩܪܐ ܡܢ ܕܡܝܘܬܐ
; ) ܣܘ̈ܪܝܝܐp. 365 ( Au sujet de la Couronne boréale, qui est nommée chez les Syriens
« l’écurie de la chèvre », d’après sa forme ).
89
Cf. Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 4. 1. 7.
90
L’expression syriaque [ ܬ̈ܪܝܢ ̈ܨܠܡܐtren ṣalme] n’apparaît jamais dans les travaux de
Sévère Sebokht qui préfère une fois de plus recourir à une traduction miroir du grec (en
l’occurrence ܬܐܡܐ̈ [teme] soit les jumeaux). Cf. Tableau sur les traductions dites en miroir.
91
Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations II. 3, p. 349 (trad.) ; pour le texte, inédit, cf.
ms. Paris BnF syr. 346, f. 81r.
92
Cf. Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 1 et Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE],
p. 137.
93
Seulement deux occurrences dans Sév. Seb., Traité sur les constellations IV. 10, p. 358
(texte) ; p. 365 (trad.) et Idem IV. 14, p. 360 (texte) ; p. 366 (trad.). Le reste du temps,
Sévère emploie la translittération du grec [ ܙܘܣZeus] pour évoquer cette planète.
304
Établissement et application de critères de datation
Orion Ὠρίων 94
ܓܢܒܪܐ
X [ganbro]
(= le Géant)
94
Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations IV. 8, p. 357 (texte) ; p. 364 (trad.). Sévère
utilise cet équivalent culturel en alternance avec la translittération du grec [ ܐܘܪܝܘܢOrion],
voir idem.
95
Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations II. 2, p. 349 (trad.) ; pour le texte (inédit) voir
ms. Paris BnF syr. 346, f. 81r.
96
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 3. 1.
97
L’équivalent culturel employé par Sergius ne se retrouve jamais dans les œuvres de
Sévère Sebokht qui ne recourt qu’au terme [ ܟܫܛܐkašoṭo] résultant d’une traduction en
miroir du grec. Voir tableau suivant sur les traductions en miroir et les explications
attenantes.
98
Cf. Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 1 et Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE],
p. 137.
99
Sévère Sebokht emploie uniquement la forme translittérée du grec ([ ܩܪܘܢܣQronos]) pour
désigner Saturne (Voir notamment Sév. Seb., Traité sur les constellations V. 3, p. 373
(trad.) ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 89v.
100
Cet équivalent culturel présente parfois une variante orthographique en [ ܒܠܬܝBelti]. Pour
la forme la plus commune ([ ܒܝܠܬܝbelti]) voir Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. et
Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE], p. 137.
101
Une seule occurrence de cette forme chez Sév. Seb., Traité sur les constellations V. 2,
p. 369 (texte) ; p. 372 (trad.) qui préfère utiliser la translittération du grec ܐܦܪܘܕܝܛܝ
[Aphroditi], comme dans Sév. Seb., Traité sur les constellations V. 3, p. 369 (texte) ;
p. 373 (trad.).
102
Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations II. 2, p. 349 (trad.) ; pour le texte (inédit) voir
ms. Paris BnF syr. 346, f. 81r. Mais Sévère préfère l’expression translittérée du grec :
[ ܓܐܐܠܟܣܝܣgalaxias] : voir Sév. Seb., Traité sur les constellations X. 4, p. 391 (trad.) ;
pour le texte (inédit) voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 101r.
305
Établissement et application de critères de datation
103
Sév. Seb., Traité sur les constellations II. 2, p. 349 (trad.) ; pour le texte (inédit), voir
ms. Paris BnF syr. 346, f. 80v-81r.
104
Sév. Seb., Traité sur les constellations IV. 11, p. 359 : « ܡܛܠ ܕܝܢ ܟܠܝܐܠ ܓܪܒܝܝܐ ܿܗܘ
ܛܝܪܐ ܕܥܙܐ ܠܘܬ ܣܘ̈ܪܝܝܐܰ » ܕܡܬܩܪܐ ܡܢ ܕܡܝܘܬܐ.
105
Sév. Seb., Traité sur les constellations II. 2, p. 349 (trad.) ; pour le texte (inédit), voir
ms. Paris BnF syr. 346, f. 81r. Voir aussi Sév. Seb., Traité sur les constellations XI. 1,
p. 392 (trad.) ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 102r.
306
Établissement et application de critères de datation
paille106 pour désigner, sans l’équivalent grec, la Voie lactée et six fois la
translittération du grec chemin de lait. Il en va de même pour la
constellation d’Orion qui est nommée par Sévère tantôt avec l’expression
grecque (Orion), tantôt avec l’expression syriaque (Le Géant)107.
Enfin au chapitre II, 3 de son Traité sur les constellations, Sévère
rappelle que les termes syriaques désignant les constellations des Pléiades,
des Hyades ainsi qu’Orion apparaissent déjà dans la Bible. On comprend du
coup que Sévère ait préféré conserver des expressions qui pouvaient être
connues par ailleurs des lecteurs syriaques chrétiens.
Concernant la Couronne boréale, Sévère, après avoir expliqué à son
interlocuteur l’expression consacrée dans sa langue, abandonne purement et
simplement le syriaque pour ne plus désigner la constellation que sous une
expression résultant d’une traduction miroir du grec.
Le cas des planètes Vénus et Jupiter est intéressant : Sévère
translittère ces noms directement du grec. Sergius, quant à lui, recourt à la
version masculine et féminine du nom de Baal, divinité orientale. Sévère ne
prend la peine de mentionner l’ancien nom syriaque de ces planètes qu’une
seule fois pour Vénus et deux fois pour Jupiter (voir tableau précédent). Il
convient de noter que ces formes anciennes n’apparaissent, chez Sévère,
qu’au moment précis du traité où sont rapportés les propos des auteurs
qualifiés « d’ineptes et de bavards », c’est-à-dire les poètes et les
astrologues 108 (que Sévère distingue nettement des astronomes) dans le
quatrième chapitre de son ouvrage qu’il intitule : « Sur la fiction (qui
attribue) une figure aux constellations et sur les fables ineptes (imaginées) à
leur sujet par les poètes » . Il est fort possible que ces formes isolées
106
Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations XI. 3, p. 393 (trad.) ; pour le texte (inédit)
voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 102v. Voir aussi Sév. Seb., Traité sur les constellations XI.
4, p. 393 ; pour le texte (inédit) voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 102v.
107
Nous avons relevé dans le seul Traité sur les Constellations au moins quatre occurrences
de l’expression syriaque (cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations II. 3 ; IV. 2 ; IV. 8 ;
VII. 4) et quatre de l’expression grecque ( ibid. IV. 8 ; VI. 4 ; VI. 5 ; IX. 4).
108
Sév. Seb., Traité sur les constellations V. 2, p. 372 : « Ils disent beaucoup de choses de
ce genre, pleines d’inepties et de bavardage sans fin, en entremêlant et en imaginant des
figures, des situations et des sorts, des regards et des témoignages dans les signes du
zodiaque qui leur conviennent le plus, dans les lieux et les figures les plus appropriées,
selon l’astrologie qu’ils ont créée, en voulant par là supprimer chez eux la liberté et le libre-
arbitre que Dieu a donné aux Hommes […] ».
307
Établissement et application de critères de datation
308
Établissement et application de critères de datation
109
Voir LAFFITTE R., « Sur l’origine de la constellation de la Vierge », JA 292, 2004, p. 63-
73.
309
Établissement et application de critères de datation
110
Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations V. 3, p. 369 (texte) ; p. 373 (trad.) ou Sév.
Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], II. 7, p. 46 (texte) ; p. 94 (trad.).
111
Sévère préfère utiliser ce terme qui rend mieux compte du grec et du point de vue figuré
et du point de vue sonore : voir Sév. Seb., Traité sur les constellations VI. 2, p. 375 (texte) ;
p. 377 (trad.) et Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe II. 7, p. 46 (texte) ; p. 94 (trad.). Mais il
arrive également à Sévère de réemployer l’ancien nom syriaque : voir notamment Sév.
Seb., Traité sur les constellations IV. 4 et Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe II. 10, p. 52
(texte) ; p. 100 (trad.).
112
Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations VI. 2, p. 375 (texte) ; p. 377 (trad.).
113
Néologisme. Cette traduction miroir du grec ἀναβιβάζων n’apparaît qu’une seule fois
dans Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1. Le reste du temps Sergius emploie la
translittération du grec, comme le fit après lui Sévère.
114
Cf. Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1. Même remarque que dans la note
précédente.
115
Sévère emploie exclusivement ce terme dans tous ses écrits : voir Sév. Seb., Traité sur
les constellations III. 3; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 84r (le scribe a
inscrit en marge l’équivalent culturel syriaque – la Grande Image-, signe que la proposition
de Sévère n’a vraisemblablement pas connu une grande postérité). Voir aussi Sév. Seb.,
Traité sur les constellations VI. 2, p. 375 (texte) ; p. 377 (trad.) et Sév. Seb., Lettre sur les
nœuds II. 2. (3).
116
Traduction miroir du grec ὁ ζῳοφόρος dans Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE],
p. 137, 4.
117
On ne trouve dans l’œuvre de Sévère que la forme translittérée du grec : ܙܘܕܝܐܩܘܢ
[zodiaqon]. Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations III. 1 (trad.) ; pour le texte (inédit)
voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 83v.
310
Établissement et application de critères de datation
zodiacal des Gémeaux par l’expression tren ṣalme (les deux images). Cette
expression est attestée en syriaque dans les textes les plus anciens comme
dans la liste des signes du zodiaque attribuée à l’école bardesanite
e
(conservée dans un manuscrit du VII siècle). Sévère Sebokht abandonne
quant à lui cette terminologie, adoptant un terme qui rend davantage compte
du Δίδυμοι grec : teme ( jumeaux).
On pourrait faire la même remarque à propos de la désignation du
Sagittaire : Sergius le rend par ṣalmo rabbo (la grande image), quand
Sévère cherche à rendre l’idée du lanceur de flèche contenue dans le mot
grec τοξότης en recourant à la racine sémitique kšṭ qui signifie « lancer une
flèche ».
Le cas de la Balance est un peu différent. Le mot utilisé par Sergius
est un exact équivalent sémiotique du ζυγός grec, puisque, dans les deux
cas, le terme renvoie, au-delà du signe zodiacal, au fléau de la balance. Au
contraire, le terme masato, employé par Sévère, désigne de façon globale
l’objet balance. Faut-il croire que l’ancien mot syriaque avait, à l’époque de
Sévère, perdu de sa valeur métonymique ? Ou le sens métonymique du
e
terme grec a-t-il prévalu au point de faire oublier, au VII s., son sens
premier118 ? La modification terminologique de Sévère à cet endroit montre,
quoi qu’il en soit, que le terme qašelmo utilisé par Sergius (attesté dans la
liste des signes zodiacaux de l’école bardesanite), dont on ne trouve plus
aucune attestation par la suite (ni dans l’œuvre de Sévère Sebokht ni dans
celle de Bar Hebraeus119), était dès le VIIe s. tombé en désuétude120.
118
C’est-à-dire qu’à force de parler de « fléau » pour désigner la balance, les Grecs avaient
peut-être fini par considérer que le terme désignait non plus seulement une partie de l’objet,
mais l’objet dans sa globalité.
119
Voir NAU F., Le Livre de l’ascension de l’esprit sur la forme du ciel et de la terre. Cours
d’astronomie rédigé en 1279 par Grégoire Aboulfarag dit Bar Hebraeus publié d’après les
manuscrits de Paris, d’Oxford et de Cambridge par F. Nau, Paris, E. Bouillon, 1899
[Bibliothèque de l’École pratique des Hautes Études, fasc. 121], vol. 1 (texte syriaque) ;
1900, vol. 2 (traduction française). Voir en particulier la section I, 5, 4.
120
On trouve certes une occurrence du qašelmo syriaque dans le Causa causarum, qui a été
daté par son éditeur (Kayser) du Xe siècle. Mais l’auteur, anonyme, explique que sous ce
terme il faut comprendre la Balance masato, ce qui peut indiquer que ses lecteurs n’étaient
plus habitués à l’ancienne terminologie (Voir KAYSER C. (éd.), Das Buch von der
Erkenntniss der Wahrheit, oder, Der Ursache aller Ursachen, Leipzig/Strasbourg,
J. O. Hinrich, 1889/1893, vol. 1, p. 193).
311
Établissement et application de critères de datation
- Les translittérations –
121
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2.
122
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2, 1 ; Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE], II,
p. 137. Il désigne également la planète sous le nom d’Hérakles [( ]ܗܪܩܠܝܣidem, p. 137, 19).
123
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 1 ; Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE],
p. 137. Également Apollon [apollo] (idem, p. 137).
124
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2.
125
Ibid. 2. 2.
126
Ibid. 2. 2.
127
Ibid. 2. 2.
128
Ibid. 2. 2.
129
Ibid. 2. 2. 1.
312
Établissement et application de critères de datation
Le terme askema n’est pas pertinent pour notre étude puisqu’il est
attesté de nombreuses fois dans la littérature syriaque la plus ancienne. Il
importe plutôt de noter les translittérations des mots grecs signifiant le
trigone, le carré, le sextile et la conjonction : à la première occurrence de
ces translittérations dans son Traité sur l’action de la lune, Sergius prend
soin de les accompagner d’une définition :
130
Ibid. 2. 3. 1.
131
Ibid. 2. 3. 1.
132
Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE], p. 137. La translittération de ce terme grec est
également attestée dans un court texte anonyme portant sur le mouvement du soleil
(conservé dans un ms. du VIIe s.). Cf. SACHAU, Inedita syriaca, 1870, p. 128.
133
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2.
134
Ibid. 2. 3. 1.
313
Établissement et application de critères de datation
135
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 1. 2 : « ܟܕ ܿܢܣܒܝܢܢ ܿܗܘ ܡܐ ܕܚܣܝܪ ܠܦܘܬ ̄ܫ ̄ܣ ܡܘ̈ܪܣ ܐܘܟܝܬ
ܕܢܚܬ ܡܢ ̄ܗ ̈ܩܦܐܠܐ ܕܒܘܪܝܘܢ ܿܦܐܪܣ ܆ ܘܠܗܢܐ ܿܢܦܩܝܢܢ ܠܗ ܡܢ ܪܝܫ ܓܕܝܐ ܠܘܬ ܗܠܝܢ ܕܢ̈ܩܦܝܢܿ ܡܢܝܢܐ ܿܗܘ. ̈ܡܢܘܬܐ
̈
ܕܐܝ ̄ܬ ̄ܘ
̄ ܐܡܪܝܢܢ ܿܗܝܕܝܢ
ܿ ܬܡܢ. ܙܘܕܝܐ ܿܝܗܒܝܢܢ ܡܘ̈ܪܣ ܬܠܬܝܢ ܆ ܐܝܟܐ ܕܢܫܠܡ ܿܗܘ ܡܢܝܢܐ ̈ ܆ ܘܠܟܠܚܕ ܡܢ
ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ. ».
314
Établissement et application de critères de datation
136
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 1. 1 : « ܕܡܠܦ ܬܐܘܢ ܿܗܘ ܐܠܟܣܢܕܪܝܐ ܒܣܟܠܝܘܢ ܕܠܗ
ܿ ܐܝܟܢܐ
» ܕܦܪܘܟܝܪܘܣ.
137
Ce relevé se limite à la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant.
138
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds I. 1.
139
Ibid. II. 2. 1.
140
Ibid. II. 5. 11.
141
Ibid. II. 5. 5.
142
Ce relevé se limite donc à la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant. On
retrouvera facilement chacun de ces termes grâce au lexique situé en annexes.
315
Établissement et application de critères de datation
143
Expression utilisée uniquement pour différencier les minutes des « minutes secondes »,
c’est-à-dire des secondes.
144
Ou « minutes secondes ».
145
Une exception cependant concerne les degrés (cf. Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 1,
(2) : « 360 degrés (μοῖρα), c’est-à-dire les parties [menuto] » / « » ̄ܫ ̄ܣ ܡܘ̈ܪܣ ܐܘܟܝܬ ̈ܡܢܘܬܐou
dans Sév. Seb., Traité sur les constellations III. 1. Voir texte (inédit) dans ms. Paris BnF
syr. 346, f. 83v : « » ܡܘ̈ܪܣ ܐܘܟܝܬ ܕܪܓܐ. Dans la Lettre sur les nœuds, les deux termes
alternent pour exprimer les degrés (le calcul de position est notamment exprimé en 1 mento
37 λέπτα (au nord sous le 1°37’) au lieu de 1 μοῖρα 37 λέπτα, comme le fait Sévère partout
ailleurs). A la lecture des deux autres textes astronomiques syriaques produits par Sévère
(Traité sur l’astrolabe et Traité sur les constellations) nous constatons que ce terme de
mento n’est quasiment jamais usité et que μοῖρα est bel et bien le terme communément
316
Établissement et application de critères de datation
utilisé par l’évêque de Qennešrin pour désigner les degrés du cercle du zodiaque. Si Sévère
prend la peine d’expliciter ce terme, communément adopté au moins depuis Sergius de
Reš‘ayna, c’est vraisemblablement pour rendre compte d’une définition qui se trouve dans
les <Préliminaires> du Petit Commentaire aux Tables faciles de Théon d’Alexandrie, où la
notion de « degrés » est définie de la manière suivante : « […] ἄλλου τινὸς μεγίστου
κύκλου εἰς τξ ἴσα διαιρουμένου, ἕκαστον διάστημα μοιριαῖον καλεῖται. » / « […]
n’importe quel grand cercle étant divisé en 360 parties égales, chaque division est appelée
degré » 145 (cf. Théon Al., Petit Comm. [éd. TIHON], I <Préliminaires>, p. 200 (texte) ;
p. 301 (traduction)). En revanche le recours au terme archaïque de [dargo] dans Sév. Seb.,
Traité sur les constellations III. 1 est plus difficilement explicable, d’autant plus que ce
terme n’apparaît nulle part ailleurs dans le reste de ses œuvres astronomiques. Un copiste
plus tardif a-t-il pu prendre l’initiative d’insérer cette glose ?
146
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 5. 2 : « Tu pourras en effet trouver la prochaine
éclipse, non pas en sachant simplement dans quel signe se trouvent les nœuds ascendant et
descendant comme le propose l’exemple de l’auteur dans le Commentaire, qu’on t’a envoyé
( ) ܕܥܒܕ ܠܘܬ, frère »
147
Cf. Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 2. 1 ou II. 5. 5.
148
Cf. Sév. Seb., Traité sur les constellations V. 3. 1.
149
Cf. Ibid. IV. 14. 4.
317
Établissement et application de critères de datation
150
Sév. Seb., Traité sur les constellations VIII. 13, p. 386 (trad.) ; pour le texte (inédit),
voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 97v. On trouve exactement la même définition au tout début
du Traité sur l’astrolabe : voir Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 23
(texte) ; p. 74 (trad.).
151
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], II, 5, p. 43-44 (texte) ; p. 92 (trad.).
Comparer avec ibid. II. 5, p. 44 (texte) ; p. 93 (trad.).
318
Établissement et application de critères de datation
152
Sév. Seb., Traité sur les constellations XII. 3, p. 395 : « Le premier <cercle> est celui du
nord qui est nommé ἀρκτικός, c’est-à-dire « de l’ours » ; pour le texte (inédit), voir
ms. Paris BnF syr. 346, f. 103v : « » ܩܕܡܝܐ ܿܗܘ ܓܪܒܝܝܐ ܕܡܬܩܪܐ ܐܪܩܛܝܩܘܣ ܐܘܟܝܬ ܕܒܢܝܐ.
153
Ibid. XII. 7, p. 396 : « l’ἀνταρκτικός, c’est-à-dire celui qui est situé à l’opposé de celui
de l’Ourse » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 103v : « ܐܢܛܪܩܛܝܩܘܣ܇
» ܿܗܢܘ ܕܝܢ ܕܣܝܡ ܠܩܘܒܐܠܝܬ ܠܗܘ ܕ ܳܒ ܳܢ ܳܝܐ. Une autre définition apparaît au f. 97v.
154
Ibid. XIV. 12, p. 409 : « il fait apogée, parce qu’il est plus éloigné du centre de la
terre » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 112r : « ܐܦܘܓܝܘܣ ܿܥܒܕ܆ ܒܚܬܝܪ
» ܪܚܝܩ ܡܢ ܩܢܛܪܘܢ ܕܐܪܥܐ.
155
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 23 : « ܐܪܟܢܐ ̄ܗ ܓܘܓܝ ܡܛܠ ܿܗܝ ܕܕܡܐ
̈
ܒܕܡܘܬܐ ܐܝܢܣ ܡܕܡ ܐܘܟܝܬ ܡܢܐ. ܒܗܝ ܕܡܦܠܛ ܐܡܪ ܐܢܐ ܕܐܝܬ ܒܦܠܛܘܗܝ. ܠܓܘܓܝ. ܟܐܡܬ ܒܚܙܬܗ.
. ; » ܕܐܝܬ ܒܓܘܓܝp. 74-75 : « ἀράχνη, c’est-à-dire « araignée », parce que les appendices
qu’il porte le font ressembler au corps et aux pattes d’une araignée ».
156
Cf. Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 21-22 : « ܐܝܬܘܗ ܗܟܝܠ ܗܘ
[...]ܕܟܘܡܒܐ̈ ܕܒܐܝܕܘܗܝ ܗܘܝܐ ܡܬܢܣܒܢܘܬܐ ̈ ; » ܐܣܛܪܘܠܒܘܢ ܐܘܪܓܢܘܢ ܐܘܡܢܝܐ ܡܪܟܒܐ
« L’ἀστρολάβος est un instrument artificiel composé, grâce auquel a lieu la capture des
étoiles […] » (Comparer avec la traduction proposée par Nau, p. 73). Cette nouvelle
traduction trouve sa justification dans l’explication fournie par Sévère dans le même
paragraphe : cf. Ibid. I, p. 22 : « ܕܟܘܟܒܐ ܘܕܗܠܝܢ ܕܫܪܟܐ ̈ ܕܒܐܝܕܘܗܝ ܗܘܝܐ ܡܬܢܣܒܢܘܬܐ ̈ [...] ܡܬܐܡܪ
̈
[...] ܕܢܬܦܪܫܘܢ ܗܢܘܢ ܐܘ̈ܪܓܢܐ ܕܫܪܟܐ ܕܐܘܡܢܘܬܐ ܐܚ̈ܪܢܝܬܐ. ») ; « On l’appelle […] <celui>
grâce auquel a lieu la capture des étoiles, pour en distinguer les instruments des autres
arts » (comparer avec la traduction de Nau, p. 73).
157
Sév. Seb., Traité sur les constellations XII. 10, p. 396 : « Le huitième <cercle> est
nommé ἀξώνιος, c’est-à-dire l’axial » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346,
f. 104r : « ܐܟܣܘܢܝܘܣ ܐܘܟܝܬ ܿܣܪܢܢܝܐ ܿ ܕܬܡܢܝܐ ܕܝܢ܇ ܿܗܘ ܕܡܬܩܪܐ
̈ ».
158
Sév. Seb., Traité sur les constellations VI, 3, p. 375 : « ; » ܩܪܛܝܪ ܐܘܟܝܬ ܐܓܢܐp. 377 :
« Κρατήρ [qrater], c’est-à-dire la Coupe [agono] ».
159
Sév. Seb., Traité sur les constellations XVII. 2, p. 92 : « Tout cercle que tu voudras
imaginer dans ta pensée, qu’il soit grand ou petit, a un diamètre, c’est-à-dire (toute) droite
passant par le milieu, qui est le tiers nécessairement » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris
BnF syr. 346, f. 117v : « ܐܝܬܘ ܘܐܢ ܙܥܘܪܐ ̄ ܟܠ ܚܘܕܪܐ ܐܝܢܐ ܕܗܘ ܕܬܨܒܐ ܕܬܣܒ ܒܬܪܥܝܬ ܐܢ ܪܒܐ
319
Établissement et application de critères de datation
( » ܇ ܕܝܐܡܛܪܘܢ ܕܠܗComparer avec SACHAU, Inedita syriaca, 1870, p. 132 qui propose une
édition de ce chapitre XVII d’après le ms. de Londres add. 14538 du Xe s.).
160
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 25 : « . ܠܗ ܕܝܢ ܠܗܕܐ ܟܢܘܢܬܐ
ܛܒܠܘܣܝܬܐ ܡ̈ܪܟܒܬܐ ܘܙܥܘ̈ܪܝܬܐ ܕܐܡܝ̈ܪܢ ܕܒܗܝܢ ܢܩܝܒܝܢ ܗܠܝܢ ܬ̈ܪܬܝܢ ̈ ܕܐܬܐܡܪܬ ܕܩ̈ܪܝܒܢ ܒܗ ܗܢܘܢ ܬܪܬܝܢ
̈
ܒܗܝ ܕܒܗ ܚܙܝܢܢ ܬܪܝܨܐܝܬ ܠܙܠܝܩܐ ܕܫܡܫܐ ܐܘ. ܩܪܝܢ ܠܗ ܓܐܘܡܛܪܝܣ ܕܝܘܦܪܐ. ܚ̈ܪܘܪܐ ܚܕ ܠܘܩܒܠ ܚܕ
. ; » ܕܢܗܝܪܐ ܐܚܪܢܐp. 77 : « Cette règle dont nous venons de parler, sur laquelle sont fixées
les deux petites tablettes percées de deux trous l’un en face de l’autre est appelée δίοπτρα
par les géomètres, parce qu’elle nous permet de voir en ligne droite un rayon du soleil ou
d’un autre astre ».
161
Sév. Seb., Traité sur les constellations III, p. 352 : « On trouve aussi le nom
δωδεκατημόριον, c’est-à-dire un de douze, pour désigner chacun des douze ζώδια » ; pour
le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 83v : « ܐܝܬ ܕܝܢ ܐܝܟܐ ܕܐܦ ܕܘܕܩܛܝܡܘܪܝܐ
̈ » ܐܘܟܝܬ ܚܕܐ ܡܢ ̄ܝ ̄ܒ ̈ܡܢܘܢ ܠܚܕ ܚܕ ܡܢ ̄ܝ ̄ܒ. Puis voir ibid. IV. 8, p. 357 : « ܦܣܩܐ ܐܘܟܝܬ
ܙܘܕܝܐ
̄ ; » ܡܠܘܫܐ ܬܝܡܢܝܐ ܕܚܘܕܪܐ ܐܘܟܝܬ ܒܕܘܕܩܛܝܡܘܪܝܘܢ ܗܘp. 364 : « La 8e section, c’est-à-dire
ܕܚ
signe du cercle, c’est-à-dire dans le 8e δώδεκατημόριον».
162
Le plus souvent sous la forme abrégée Διὰ μέσων, comme le pratiquent les astronomes
grecs. On trouve la forme entière translittérée dans le Traité sur l’astrolabe, mais il faut
voir le texte syriaque directement (Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], p. 45 :
« [ ܕܝܐܗܡܣܘܢ ܕܙܘܕܝܐܩܘܢdiahmeson d-zodiaqon] »), F. Nau n’ayant pas identifié
l’expression dans sa traduction (cf. Ibid., p. 94 : « sur le plan diamétral du zodiaque »).
Pour les explications de Sévère relatives à la translittération du grec, nous renvoyons au
Traité sur les constellations X. 7, p. 391 : « Cercle qui est nommé Διὰ μέσων, à savoir la
ligne qui est au milieu du zodiaque sur lequel marche le soleil en longitude constamment
sans le quitter ni au nord ni au sud » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346,
f. 101v : « ܗܘ ܕܒܗ ܪܕܐ ܫܡܫܐ ܐܠܘܪܟܐ ܿ ܗܘ ܕܒܡܨܥܬܐ ܙܘܕܝܐܩܘܢ ܿ ܕܝܐܡܣܘܢ ܐܘܟܝܬ ܣܘܪܛܐ
ܿ ܿ
.» ܐܡܝܢܐܝܬ܇ ܟܕ ܐܠ ܣܟ ܡܫܢܐ ܡܢܗ ܠܓܪܒܝܐ ܟܝܬ ܐܘ ܠܬܝܡܢܐ. On trouve une autre définition,
semblable, dans ibid. XII. 9, p. 396 : « Le διὰ μέσων du zodiaque, c’est-à-dire la ligne qui
est en son milieu, qui est la voie droite de la marche du soleil en longitude, sans qu’il s’en
éloigne à droite ou à gauche » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 104v :
« ܕܒܡܨܥܬܗ ܇ ܕܗܘܝܘ ܫܒܝܐܠ ܬܪܨܐ ܕܗܠܟܬܗ ܕܫܡܫܐ ܿ ܿ ܕܝܐܡܣܘܢ ܕܝܠܗ ܕܙܘܕܝܐܩܘܢ ܇ ܐܘܟܝܬ ܣܘܪܛܐ
ܗܘ
ܐܘ ܠܣܡܐܠ ܿ » ܐܝܟ ܕܐܠܘܪܟܐ ܇ ܟܕ ܐܠ ܿܣܟ ܿܡܣܛܐ ܡܢܗ ܠܝܡܢܐ ܟܝܬ.
163
Sév. Seb., Traité sur les constellations VI. 5, p. 376 : « ܒܬܘܠܬܐ ܕܝܢ ܗܘ ܕܡܫܬܡܗ ܣܛܐܟܘܣ
; » ܐܘܟܝܬ ܫܒܠܢܝܐp. 378 : « dans la Vierge, celle qui est nommée στάχυς, c’est-à-dire
l’Épi ».
164
Sév. Seb., Traité sur les constellations XII. 5, p. 395 : « l’ἰσημερινός, c’est-à-dire du
jour égal, qui est tracé avec mesure égale au milieu des deux pôles, celui du nord et celui
du sud, sur lequel il y a égalité du jour et de la nuit, d’où il a pris son nom » ; pour le texte
(inédit), voir ms. Paris BnF syr. 103v : « ܐܝܣܝܡܪܝܢܘܣ ܿܗܢܘ ܕܝܢ ܕܫܘܝܘܬ ܝܘܡܐ܇ ܕܣܪܛ ܒܡܫܘܚܬܐ
ܕܒܗ ܿܗܘܝܐ ܫܘܝܘܐ ܐܝܡܡܐ ܘܐܠܝܐ܇ ܡܢ ܿ ܦܘܠܘ܇ ܓܪܒܝܝܐ ܟܝܬ ܘ ܿܗܘ ܬܝܡܢܝܐ܇ ̈ ܫܘܝܬܐ ܒܡܨܥܬ ܬ̈ܪܝܗܘܢ
ܗܝ ܕܐܦ ܡܫܬܡܗ ܿ ».
165
Sév. Seb., Traité sur les constellations VI. 4, p. 375 : « ; » ܢܗܪܐ ܐܘܟܝܬ ܗܪܝܕܐܢܘܣp. 377 :
« le Fleuve [nahro], c’est à-dire l’ Ἠριδανός [heridanos] ».
166
Sév. Seb., Traité sur les constellations VI. 3, p. 375 : « ; » ܐܘܐܝܣܛܘܣ ܐܘܟܝܬ ܓܐܪܐ
p. 377 : « Οἰστός [owoisṭos] c’est-à-dire la Flèche [gero]».
320
Établissement et application de critères de datation
167
Sév. Seb., Traité sur les constellations VII. 3, p. 380 : « et tout l’Ἐνγόνασιν à
l’exception du pied gauche qui est sur la tête du Dragon, depuis le genou de son pied droit,
qui est au-dessus du [f. 92v] bâton que tient le Bouvier […], il se lève à rebours et il plie sur
ses genoux, c’est pour cela qu’on l’a nommé l’Ἐνγόνασιν » ; pour le texte (inédit), voir ms.
Paris BnF syr. 346, f. 92v.
168
Sév. Seb., Traité sur les constellations XVI. 4, p. 90 : « Il est évident qu’il s’agit
d’heures ἰσημεριναί, c’est-à-dire égales » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF
syr. 346, f. 116v : « » ܝܕܥܐ ܗܝ ܕܝܢ ܕܐܝܣܝܡ̈ܪܝܬܐ ܐܘܟܝܬ ̈ܫܘܝܬܐ.
169
Sév. Seb., Traité sur les constellations XII. 12, p. 397 : « Le dixième <cercle> est celui
qui est nommé Ὁριζων, c’est-à-dire celui qui limite, parce qu’il délimite les moitiés
supérieure et inférieure de la sphère » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346,
ܿ̈
f. 104v : « ܕܦܠܘ ܡܢ ܓܪܒܝܐ ܕܬܝܫܥܐ ܕܝܢ ܇ ܿܗܘ ܕܡܫܬܡܗ ܡܣܡܒܪܝܢܘܣ܇ ܕܣܪܝܛ ܬܪܝܨܐܝܬ ܡܢܗܘܢ ̈
» ܠܬܝܡܢܐ ܥܠ ܬ̈ܪܬܝܗܝܢ ܦܠܓܘܬ ܐܣܦܝܪܐ ܡܢ ܠܥܠ ܟܝܬ ܐܟܚܕ ܘܡܢ ܠܬܚܬ.
170
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], II. 10, p. 52-53 : « ܗܝ ܕܕܢܚܐ ܐܘܟܝܬ
[ ܕܐܪܣܩܘܦܘܣ ܐܘܟܝܬ ܠܡܘܪܐ ܕܙܘܕܝܘܢ ܗܝ ܕܕܚܐ ܒܫܥܬܐ ܗܝ ܕܒܥܝܢܢ ܐܢ ܒܐܝܡܡܐ ܘܐܢ...] ܕܐܪܣܩܘܦܘܣ
; » ܒܠܠܝܐp. 100 : « l’ὡροσκόπος c’est-à-dire […] le degré du zodiaque qui se lève à l’heure
considérée, soit de jour soit de nuit ».
171
Sév. Seb., Traité sur les constellations XIII. 9, p. 400 : « ἔξαρμα, c’est-à-dire inclinaison
des pôles sur le cercle horizon » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346,
f. 106v : « ܠܦܠܘ ܡܢ ܚܘܕܪܐ ܐܘܪܝܙܘܢ ̈ » ܐܟܣܐܪܡܐ ܐܘܟܝܬ ܡܨܛܠܝܢܘܬܐ. La même définition
apparaît deux autres fois dans ibid. XIV. 2, p. 402 (trad.) et XIV. 3, p. 402 (trad.) ; pour le
texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 107v et 108r. Une autre définition apparaît un
peu plus loin dans laquelle la forme plurielle est cette fois-ci translittérée du grec : voir ibid.
XIV. 7, p. 405 : « L’ ἐξάρματα, c’est-à-dire inclinaison des pôles » ; pour le texte (inédit),
voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 109v : « ܕܦܠܘ̈ » ܐܠܟܣܐܪܡܛܐ ܐܘܟܝܬ ܠܡܨܛܠܝܢܘܬܐ ܕܝܠܗܘܢ.
172
Sév. Seb., Traité sur les constellations XVI. 4, p. 90 : « nous prenons les ἀναφοραί qui
se lèvent en ce jour-là depuis le matin – c’est-à-dire depuis le degré qui est diamétralement
opposé au soleil – jusqu’au matin » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346,
f. 116v : « ܒܗ ܫܡܫܐ ܿ ܕܩܐܡܿ » ܐܢܐܦܘ̈ܪܣ ܗܠܝܢ ܕܕܢ̈ܚܢ ܒܝܘܡܐ ܿܗܘ ܡܢ ܨܦܪܐ ܇ ܐܘܟܝܬ ܡܢ ܡܘܪܐ ܿܗܝ.
173
Sév. Seb., Traité sur les constellations XII. 11, p. 397 : « c’est de là qu’il est nommé
μεσημβρινός, c’est-à-dire milieu du midi» ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF
syr. 346, f. 104v : « » ܕܡܢ ܗܪܟܐ ܐܦ ܿܢܫܬܡܗ ܡܣܡܒܪܝܢܘܣ ܿܗܢܘ ܕܝܢ ܡܨܥܬ ܛܗܪܐ. Cette définition
est étrange, on se serait attendu à une définition du genre : « milieu du jour ».
174
Unité angulaire servant à fractionner le degré, qu’on distinguera de la minute temporelle.
Voir Sév. Seb., Traité sur les constellations XVI. 1, p. 89 : « ces petites divisions que l’on
nomme ἑξηκόστος, c’est-à-dire un soixantième de degré » ; pour le texte (inédit), voir
ms. Paris BnF syr. 346, f. 116r : « ܩܛܝܢܬܐ ̈ܗܢܝܢ ܕܡܬܐܡ̈ܪܢ ܐܟܣܝܩܘܣܛܐ ܐܘܟܝܬ ܚܕܐ ܡܢ ̄ܣ ̈ ܒܗܘܢ
» ܕܡܘܪܐ.
175
Sév. Seb., Traité sur les constellations IV. 8, p. 357 : « ܥܠܝܗ ܟܝܬ ܘܥܠ ܗܘ ܕܡܢ ܟܠܢܫ ܿܡܢ ܐܝܟ
ܦܘܐܝܛܐ ܕܝܢ̈ ܕܟܘܟܒܐ ܕܡܬܩܪܐ ܓܢܒܪܐ ܇ ܡܢ ̈ ܕܒܣܘܓܐܐ ܡܢ ܕܡܝܘܬܐ ܕܣܕܪܐ ܐܘܟܝܬ ܕܐܣܟܝܡܗܘܢ
; » ܐܘܪܝܘܢp. 364 : « Au sujet de celui qui est nommé par tout le monde le Géant, d’après la
forme de la disposition, c’est-à-dire de la figure des étoiles, et que les poètes (nomment)
Orion […] ». Explication étymologique du nom de ce géant un peu plus loin en ibid. IV. 9,
p. 358 (texte) ; p. 364 : « […] quand les dieux urinèrent sur la peau du taureau qui avait été
321
Établissement et application de critères de datation
tué. A l’aide de leur urine et de la peau du taureau ils firent Orion » ; en marge : « le Géant :
on l’aurait d’abord appelé Ourion parce qu’il provenait de l’urine ». Voir aussi ibid. IX. 3,
p. 388 : « Orion, c’est-à-dire le Géant ».
176
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 2. 5. : « ܦܪܐܕܝܓܡܐ ܐܘܟܝܬ ܬܚܘܝܬܐ܆ ܐܝܟ ܦܪܘܟܝܪܘܣ܆ ܥܡ
ܿ » ܕܐܝܟ ܗܟܢܐ ܘܫܦܝܪ ܐܝܬ/ « d’après les Tables faciles avec παράδειγμα, c’est-à-dire
ܠܗ
exemple ».
177
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 28 : « ܚܘܕܪܐ ܕܨ ܡܬܩܪܝܢ ܦܐ̈ܪܠܝܠܘ ̄ܗ
ܐܘ ܕܒܬܪ ̈ܚܕܕܐ. ܠܚܕܕܐ ̈ ; » ܩ̈ܪܝܒܝp. 79 : « 90 cercles correspondants sont appelés παραλλήλοι,
c’est-à-dire : proches l’un de l’autre, ou : qui se suivent l’un l’autre ».
178
Sév. Seb., Traité sur les constellations VI. 3, p. 375 : « ; » ܣܘܣܝܐ ܐܘܟܝܬ ܦܝܓܐܣܘܣ
p. 377 : « le Cheval [susio], c’est-à-dire Pégase [pegasus] ».
179
Sév. Seb., Traité sur les constellations XIV. 12, p. 409 : « il fait périgée, parce qu’il est
plus proche du centre de la terre » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346,
f. 112r : « » ܟܕ ܦܪܝܓܝܘܣ ܿܥܒܕ ܒܕܝܬܝܪ ܩܪܒ ܠܘܬ ܩܢܛܪܘܢ ܕܐܪܥܐ.
180
Sév. Seb., Traité sur les constellations XV. 5, p. 87 : « le pôle, c’est-à-dire le centre de
chacun d’eux » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 114v : « ܦܘܠܣ ܐܘܟܝܬ
» ܩܢܛܪܘܢ ܕܟܠܚܕ.
181
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], II. 4, p. 42 : « ܗܦܘܟܝ ܐܘܟܝܬ ܩܘܡܐ
« ; » ܕܫܡܫܐl’ ἐποχή , c’est-à-dire la position ( )ܩܘܡܐdu soleil » (comparer cette traduction
avec celle de Nau, p. 91).
182
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 23 : « ܥܠ ܛܛܪܛܡܘ̈ܪܝܘܢ ܐܘܟܝܬ ܥܠ
; » ܚܕܐ ܡܢ ܐ̈ܪܒܥ ܕܝܠܗp. 75-76 : « sur un quadrant [τεταρτημόριον], c’est-à-dire sur l’un des
quarts de la tablette ».
183
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 24 : « ܥܠ ܗܕܐ ܛܒܠܝܢ ܪܡܝܢ ܐܡܝܢܐܝܬ
; » ܐܣܦܬܐ ܡܕܡ ܒܕܡܘܬ ܟܢܘܢܬܐ ܿܗܝ ܕ̈ܪܥܝܗ ܡܢ ܚ̈ܪܝܦܢ ܘܥܒܝܕܝܢ ܒܕܡܘܬ ܩܢܛܪܘܢp. 76 : « Sur cette
tablette est fixée une ܐܣܦܬܐou « règle » dont les bras sont aiguisés en pointe ».
184
Sév. Seb., Traité sur les constellations III. 1, p. 352 : « les géomètres ainsi que les
astronomes désignent sous le terme de τμῆμα, c’est-à-dire segment, les 12 parties du cercle
nommé zodiaque » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 83v : « ܓܐܘܡܛ̈ܪܐ
ܦܣܩܐ ܩܪܘ ܠܡܢ̈ܘܬܐ ̄ܝ ̄ܒ ܕܚܘܕܪܐ ܿܗܘ ܕܡܬܩܪܐ ̈ ܕܛܡܝܡܐ ܐܘܟܝܬ ̈ ܿ ܘܗܢܘܢ ܬܘܒ ܐܣܛ̈ܪܘܢܡܘ
ܒܗܝ
» ܙܘܕܝܐܩܘܢ.
185
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 28 : « ; » ܕܐܣܦܝܪܐ ܐܘܟܝܬ ܕܥܠܡܐ
p. 79 : « σφαῖρα, c’est-à-dire le monde ».
186
Sév. Seb., Traité sur les constellations XVII. 6, p. 93 : « le stade est de deux cents
pas » ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 118v : « ܐܣܛܕܐ ܕܝܢ ܿܗܘܐ ̈ܡܐܬܝܢ
ܦܣܥܬܐ ̈ ».
322
Établissement et application de critères de datation
323
Établissement et application de critères de datation
destinataires de ces trois compositions (Traité sur l’astrolabe, Traité sur les
constellations et Lettre sur les nœuds ascendant et descendant) ont pu être
différents et d’un niveau inégal en astronomie. Mais nous imaginons
difficilement que Sévère n’ait pas pris soin de communiquer au fur et à
mesure ses travaux astronomiques aux correspondants désireux de ce genre
de lecture, d’autant plus qu’il appartenait à un monastère où la copie de
manuscrits était courante193.
Précisons que le répertoire lexical, que nous considérons comme
récemment intégré à la langue de Sévère, ne concerne que les
translittérations de termes astronomiques grecs dûment définis dans les
écrits de notre auteur ! Car il reste, dans les œuvres de Sévère Sebokht,
d’autres translittérations qui apparaissent à l’état brut, sans équivalent
culturel ni définition d’aucune sorte. Ces termes nous intéressent
particulièrement parce qu’ils donnent peut-être un indice de l’existence de
précédents ouvrages astronomiques syriaques dans lesquels l’étape de
l’assimilation de ce vocabulaire grec a pu se réaliser. S’agit-il d’autres
traités ou lettres de Sévère Sebokht encore antérieurs à la date de rédaction
du Traité sur les constellations ? Ou pourrait-il s’agir de l’œuvre d’un
auteur intermédiaire entre lui et Sergius de Reš‘ayna ? Voici la liste des
mots grecs translittérés pour lesquels nous n’avons trouvé aucune définition
dans les trois écrits astronomiques de Sévère Sebokht (nous excluons les
noms de constellations liés à des personnages mythologiques comme
Andromède, Cassiopée, Céphée, Argo, Persée, etc ; les astérisques indiquent
que le terme apparaît déjà, accompagné d’une définition, chez Sergius de
Rešʻayna) :
193
Cf. TANNOUS, Syria Between Byzantium (diss.), 2010, p. 109-110.
324
Établissement et application de critères de datation
194
Appelé tantôt Βοώτης, tantôt Ἀρκτοφύλαξ dans Sév. Seb., Traité sur les
constellations VI. 3 et 5, p. 375 (texte) ; p. 377 (trad.). On notera que la désignation du
Bouvier sous le terme d’Ἀρκτοφύλαξ n’apparaît jamais dans la Tétrabible (d’après
HÜBNER W. (éd.), Claudius Ptolemaeus vol. III, 1 : Apotelesmatika, Stutgardiae et Lipsiae,
Teubner, 1998). On la trouve en revanche plusieurs fois attestée dans les Phénomènes
d’Aratos (Cf. MARTIN J. (éd.), Aratos, Phénomènes, 2 tomes, Paris, Les Belles Lettres,
1998).
195
L’épinémesis est l'indiction, période de 15 ans liée à l'impôt et couramment utilisée
pour les datations.
196
Noter que le syriaque translittère la forme au féminin, comme celle que l’on trouve dans
les Phénomènes d’Aratos : « Ὕδρην » (cf. Arat., Phaen. [éd. MARTIN], t. 1, v. 444). La
Tétrabible emploie quant à elle un masculin : τὸν Ὕδρον (cf. Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER],
Livre 1, 655, p. 41).
325
Établissement et application de critères de datation
Nous pouvons d’ores et déjà ne pas tenir compte de tous les termes
qui ont déjà fait l’objet d’une définition précise chez Sergius de Rešʻayna et
qui, de ce fait, doivent désormais être considérés comme faisant partie
intégrante du vocabulaire syriaque (il s’agit des termes marqués d’un
astérisque).
Nous pouvons également écarter les termes techniques relatifs à
l’astrolabe car il faut savoir que toute la première partie du Traité sur
l’astrolabe est consacrée à une description de cet instrument et de tous ses
composants. Nous ne tiendrons pas non plus compte de tout le vocabulaire
qui se rapporte aux Tables faciles de Ptolémée (à savoir les parallaxes, les
colonnes, les exemples, la limite boréale, les périodes de 25 ans et le nom
des mois égyptiens utilisés par les astronomes grecs d’Alexandrie), puisque,
comme nous l’avons expliqué précédemment, Sévère dit clairement avoir
envoyé une traduction de cet ouvrage ou l’ouvrage lui-même à son
correspondant l’Illustre Stéphane.
326
Établissement et application de critères de datation
En somme il ne nous reste pratiquement plus que des termes relatifs aux
constellations astrales. La sphère d’airain dont parle Sévère Sebokht197 est
présentée comme étant une création d’Aratos sur laquelle il est possible de
lire le nom de toutes les étoiles qui portent un nom, et de visualiser les
constellations astrales. Les Phénomènes d’Aratos, cités plusieurs fois dans
le Traité sur les constellations, étaient bien connus de Sévère Sebokht. On
sait par ailleurs que le manuscrit parisien (ms. Paris BnF syr. 346), celui qui
contient justement les œuvres de Sévère Sebokht, présente la traduction
syriaque d’un autre texte astrologique grec où sont énumérées les étoiles et
les constellations : il s’agit de la Tétrabible (ou Apotelesmatica)198 attribuée
à Claude Ptolémée199.
Nous avons comparé les translittérations de Sévère afférant à ce
lexique avec la terminologie grecque employée d’une part dans les
Phénomènes d’Aratos (quand cette terminologie est attestée par le
témoignage d’Hipparque) et d’autre part dans le Livre I de la Tétrabible de
Ptolémée. Quelques remarques à ce sujet :
- Sévère emploie deux termes (Κάνωβος et Κύκνος) qu’on ne retrouve
en amont dans aucun des deux textes grecs précités.
- Sévère translittère le nom de l’étoile Ἀντάρης qui ne figure pas chez
Aratos, mais qu’on trouve attesté dans la Tétrabible.
- Trois noms translittérés par Sévère (Θυτήριον, Ἀρκτοφύλαξ et
Σείριος200) sont présents chez Aratos mais absents de la Tétrabible.
197
Sév. Seb., Traité sur les constellations III, 2, p. 352 ( « Celui qui a fait la sphère d’airain
n’a pas trouvé ici, je veux dire sur la sphère céleste, d’étoile qui aient une telle forme, aussi
il a laissé cette partie de la sphère sans représentation et sans nom » ) ; pour le texte (inédit),
voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 83v-84r.
198
L’énumération des étoiles et de leurs constellations est lisible dans Ptol., Apotel. [éd.
HÜBNER], I, p. 38-41.
199
Les huit premiers feuillets, contenant ce texte, qui manquent dans le Paris BnF syr. 346,
se trouvent dans le ms. Paris BnF syr. 392. A. (Cf. BRIQUEL-CHATONNET, Manuscrits
syriaques, 1997, p. 109).
200
Nous savons que ces trois termes étaient bien ceux qui furent employés en grec par
Aratos (et qu’ils ne résultent donc pas d’une traduction byzantine tardive) grâce au
témoignage qu’en fait Hipparque (voir à ce propos l’édition critique du texte des
Phénomènes d’Aratos réalisée par Jean Martin - MARTIN J.(éd.), Aratos, Phénomènes, 2
tomes, Paris, Les Belles Lettres, 1998 - et en particulier, pour Ἀρκτοφύλαξ au vers 92 ;
pour Σείριος au vers 332 et pour Θυτήριον au vers 403).
327
Établissement et application de critères de datation
plus brillante du ciel, elle devait faire partie du vocabulaire de base d’un
amateur d’astronomie. Le terme Κύκνος quant à lui est déjà attesté dans les
productions syriaques antérieures à Sévère comme chez Jacques de Saroug
pour désigner la constellation. La présence de ces deux translittérations dans
le Traité sur les Constellations ne nous entraine donc pas nécessairement
sur la piste d’une autre source grecque.
Ἀντάρης, bien que ne figurant pas dans le traité d’Aratos, est un nom
qui porte en lui-même sa propre signification : ant- Ares, désignant l’étoile
la plus brillante du Scorpion, d’un aspect rouge semblable à Mars. Mars (ou
plutôt Arès en grec) faisant partie du vocabulaire syriaque, la signification
du nom Ἀντάρης devait paraître évidente au lecteur et à Sévère en premier
lieu.
En revanche les trois noms qui ne se trouvent pas dans la Tétrabible
mais que Sévère translittère du grec nous donnent un indice fort de la source
d’information de l’auteur syriaque : si Sirius est une étoile bien connue dans
l’Antiquité, le terme Ἀρκτοφύλαξ pour désigner la constellation du Bouvier
et celui de Θυτήριον pour désigner l’Autel (qui est une des constellations du
Centaure) peuvent difficilement avoir fait partie du bagage lexical courant
d’un locuteur syriaque aussi cultivé soit-il. Nous sommes donc en mesure de
confirmer que la source grecque influant sur la rédaction de Sévère (du
moins au moment où il rédige son Traité sur les constellations) a pu être le
traité d’Aratos. Un dernier indice vient appuyer cette relation : il s’agit de la
translittération du nom de l’Hydre qui court à trois reprises sous la plume de
Sévère au genre féminin : [ ܗܘܕܪܐhudra]. La forme féminine du nom de
l’Hydre est attestée chez Aratos, quand la Tétrabible recourt à la forme
masculine du terme pour désigner la constellation, soit Ὕδρος.
201
Un tel projet est actuellement en cours, mis en œuvre par l’action coordonnée de deux
laboratoires du CNRS : l’IRHT, section grecque (avec André Binggeli et Muriel Debié) et
de l’UMR 8167 (avec Françoise Briquel-Chatonnet et Alain Desreumaux), dans le cadre du
projet SYRAB de l’ANR. Il verra prochainement le jour sous la forme d’une base de
données, accessible par internet, intitulé « e-ktobe : manuscrits syriaques ». Le site est
hébergé par e-corpus.
329
Établissement et application de critères de datation
207
[ ܣܗܪܢܝܬܐseharnoyto] (adj. fém.) lunaire
202
SOKOLOFF M., A syriac lexicon. A translation from the Latin, Correction, Expansion,
and Update of C. Brockelmann’s Lexicon Syriacum, Winona Lake/Piscataway,
Eisenbrauns/Gorgias Press, 2009.
203
Thesaurus Syriacus auxit digessit exposuit edidit R. PAYNE SMITH, Oxonii,
E Typographeo Clarendoniano, 1879, 2 vol (vol. 1 : 1879 ; vol. 2 : 1901).
204
Toute notre étude sur les adjectifs en –oyo reprend les critères exposés par S. P. Brock
dans BROCK, « Diachronic aspects », 1990 p. 321-331 (voir en particulier p. 322). Nous
cherchons à valider ces critères pour la littérature astronomique.
205
Non attesté d’après SOKOLOFF. Dans Thes syr. le terme est attesté, en dehors de Sergius,
dans sa forme pluriel pour désigner des propriétés particulières chez Jacques de Saroug,
Homélie 177 (VIe s.) et dans des traductions de Théodore de Mopsueste.
206
SOKOLOFF le signale uniquement dans une lettre de Sévère d’Antioche (cf. PO 12, 1919,
p. 299 : la traduction syriaque de cette lettre en l’occurrence est d’Athanase de Nisibe, soit
de la fin du VIIe s-déb. VIIIe s.) dans le sens de « ambigu ». Selon Thes. syr., ce terme est en
usage seulement à partir du VIe s. : première attestation dans la troisième partie de l’Histoire
Ecclésiastique de Jean d’Éphèse (cf. CSCO syr. 54-55, 1952).
207
D’après Thes. syr. et SOKOLOFF on trouve la première attestation de cet adjectif dans un
texte attribué à Hippolyte de Rome (la traduction syriaque de ce texte est conservée dans un
manuscrit du VIIIe s. Voir le texte dans LAGARDE P. (DE) (éd.), Analecta Syriaca, 1858,
330
Établissement et application de critères de datation
208
[ ܫܡܫܢܝܬܐšemšnoyto] (adj. fém.) solaire
209
[ ܦܐܢܣܠܝܢܝܩܝܬܐpanseleniqoyto] (adj. fém.) en pleine lune
210
[ ܣܘܢܘܕܝܩܝܬܐsunodiqoyto] (adj. fém) en conjonction
211
[ ܡܠܝܠܝܬܐmliloyto] (adj. fém) logique, rationnel
212
[ ܛ̈ܪܘܦܝܩܝܬܐtropiqoyto] (adj. fém) tropicales
213
[ ܐܝܣܡܗܪܝܐisemehroyo] (adj. masc.) équatorial
Les néologismes forgés par l’ajout d’un suffixe en –oy(o) sont très
limités chez Sergius de Rešʻayna et concernent plutôt le vocabulaire hérité
de ses traductions du corpus logique aristotélicien. En revanche chez Sévère
Sebokht le procédé est plus couramment employé et, ce qui nous intéresse
p. 90) ; il est ensuite attesté dans la chronique de Bar Hebraeus (XIIIe s.). Nous avons trouvé
cet adjectif au féminin dans Sév. Seb., Lettre sur les nœuds 2. 5. 3.
208
D’après SOKOLOFF on trouve la première attestation de cet adjectif chez Georges des
Arabes (VIIIe s.) (cf. George Ar. [éd. RYSSEL], p. 35) ; on le trouve ensuite chez Michel le
Syrien (J. B. CHABOT (éd.), Chronique de Michel le Syrien, patriarche jacobite
d’Antioche, 1166-1199, vol. 4, 1910, 264c : 35) et dans la chronique de Bar Hebraeus.
209
Cet adjectif n’est attesté ni par SOKOLOFF ni dans Thes. syr. Il s’agit d’une
translittération de l’adjectif grec πανσεληνικὸς auquel le syriaque a ajouté le suffixe –oyo :
voir Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 5. 5.
210
Suffixé de cette manière, l’adjectif n’est pas attesté dans Thes. syr. (voir Thes. syr. t. 2,
p. 2675 sous la racine -)ܣܢܗܕ. D’après SOKOLOFF on trouve la première attestation de cet
adjectif, sous ce sens, chez Georges des Arabes (VIIIe s. ; cf. George Ar. [éd. RYSSEL],
p. 26). Mais l’adjectif, dans le sens de « synodal » pour qualifier les rassemblements
ecclésiastiques était utilisé déjà dans les Synodes orientaux (cf. J. B CHABOT, Synodicon
orientale, ou, Recueil de synodes nestoriens (Notices et extraits des manuscrits de la
Bibliothèque Nationale et autres bibliothèques, 37), 2 vol., Paris, 1902, p. 130).
L’attestation de cet adjectif dans Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 5. 5, dans le sens de
« conjonction » est donc pour l’instant la plus ancienne.
211
Non attesté d’après le Thes. syr. D’après SOKOLOFF on trouve la première attestation de
cet adjectif dans Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 21 (texte). On le
trouve également dans les œuvres des grammairiens Elie (BAETHGEN F. (éd.), Syrische
Grammatik des Mar Elias von Tirham, Leipzig, 1880, p. 17) et dans le glossaire de
HOFFMANN G. (éd.), De Hermeneuticis apud Syros Aristoteleis, Leipzig, 1869, p. 188 (pour
τὸ λογιστικόν).
212
Forme adjectivale uniquement attestée, selon le Thes. syr., chez Bar Hebraeus. D’après
SOKOLOFF on trouve la première attestation de cet adjectif dans Sév. Seb., Traité sur
l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 22 (texte), mais aussi dans les chapitres, dédiés à la
géographie, édités par SACHAU, Inedita syriaca, 1870, p. 128. Attribués à Sévère Sebokht,
ces chapitres (17 et 18) sont les derniers du Traité sur les constellations. Il faut ensuite
attendre Bar Hebraeus (XIIIe s.) pour une autre occurrence de cet adjectif.
213
Forme adjectivale attestée, selon Thes. syr., t.1, p. 162, chez Bar Hebraeus, sous
l’orthographe ܐܝܣܝܡܝܪܝܐ. D’après SOKOLOFF on trouve cet adjectif attesté au plus tôt chez
Sévère Sebokht (Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 30 (texte) et
SACHAU, Inedita syriaca, 1870, p. 127).
331
Établissement et application de critères de datation
214
ܐܢܛܐܪܩܛܝܩܝܐ [anṭarcṭiqoyo] antarctique (adj.)
215
ܐܪܩܛܝܩܝܐ [arcṭiqoyo] arctique (adj.)
214
Il s’agit de la translittération de l’adjectif grec ἀνταρτικ-ός auquel on a greffé le suffixe
–oyo. Cette forme n’est attestée ni dans le Thes. syr., ni dans SOKOLOFF, ce dernier ne
recensant que la forme en –us.
215
Il s’agit de la translittération de l’adjectif grec ἀρτικ-ός auquel on a greffé le suffixe –
oyo. Cette forme n’est attestée ni dans le Thes. syr., ni dans SOKOLOFF, ce dernier ne
recensant que la forme en –us : [ ܐܪܩܛܝܩܘܣarqtiqus]. Pourtant on retrouve la forme suffixée
en –oyo au moins deux fois dans le Traité sur les constellations (Sév. Seb., Traité sur les
constellations XIV. 12, p. 409 ; pour le texte (inédit), voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 112r et
112v).
332
Établissement et application de critères de datation
-
Les néologismes en –ono, -onuto et onoit -
217
[ ܡܫܬܘܪܝܢܘܬܐmeštouryonuto] (nom fém.) la conjonction
218
[ ܡܣܩܢܐmasqono] (nom masc.) l’ascendant
219
[ ܡܚܬܢܐmaḥtono] (nom masc.) le descendant
220
[ ܡܥܩܒܢܐmʻaqbono] (adj.) adonné à221
222
[ ܡܬܢܣܒܢܘܬܐmetnasbonuto] la compréhension
223
[ ܕܝܦܢܐdipono] bipartite
216
D’après BROCK, « Diachronic aspects », 1990, p. 321- 331.
217
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2. 5 : le terme y est donné comme équivalent
à συνοδός. D’après SOKOLOFF, il n’y a pas d’autre attestation. Le Thes. syr. ne recense pas
ce terme.
218
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1. Ce terme n’est pas vraiment un
néologisme, puisque la forme est attestée avant Sergius, sans être jamais utilisée dans un
cadre astronomique. Nous le laissons apparaître dans cette liste pour faire un parallèle avec
le terme désignant le nœud descendant.
219
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3. 1. Les premières attestations de ce mot se
retrouvent, dans un sens non astronomique, chez un contemporain de Sergius : Jacques de
Saroug (BEDJAN P., Homiliae Selectae Mar-Jacobi Sarugensis, vol. 3, 1907, p. 204) et dans
une traduction de Jean d’Ephèse (BROOKS E. W., John of Ephesus, Lives of the Eastern
Saints, PO 17, 1923, p. 85).
220
Non recensé par le Thes. syr. D’après SOKOLOFF ce terme n’est attesté que chez Sergius
médecin. Voir en l’occurrence sa traduction de Galien dans MERX A., « Proben der
syrischen Uebersetzung von Galenus’Schrift über die einfachen Heimittel », Zeitschrift der
Deutschen Morgenländischen Gesellschaft, Bd 39, p. 263.
221
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 4. Équivalent au grec περίεργος.
222
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 21 (texte). D’après SOKOLOFF il
n’y a pas d’autre attestation de ce mot qui n’est, d’ailleurs, pas attesté dans le Thes. syr.
223
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 23 (texte). Donné comme
équivalent au grec διπλοῦς. D’après le Thes. syr. et SOKOLOFF il n’y a pas d’autre
attestation de ce mot. Jean Philopon, dans le même contexte, utilisait les termes de
διμοιρίαιοι et de τριμοιρίαιοι (cf. Jean Phil., Traité de l’Astr. [éd. SEGONDS]).
333
Établissement et application de critères de datation
224
[ ܛܪܝܦܢܐṭripono]tripartite
225
[ ܡܕܪܟܢܘܬܐmadrkonuto] la compréhension
226
[ ܡܬܟܪܟܢܘܬܐmetkarkonuto] la révolution
227
[ ܡܥܗܕܢܐܝܬmʻahdonoyt] de façon claire (litt. explicitement)
228
[ ܡܙܕܥܙܥܢܐܝܬmezd‘ez‘onoyt] de façon mobile
Sur les dix néologismes créés avec le suffixe -ono, six regardent le
vocabulaire astronomique. Sergius voulut créer au sein de la langue syriaque
un équivalent au συνοδός grec mais sa proposition fut abandonnée par
Sévère Sebokht qui privilégia la forme translittérée du grec. D’ailleurs,
après Sergius, on n’entendra plus jamais parler, semble-t-il, de
meštaourionuto pour désigner une conjonction astrale.
Le nœud ascendant (ἀναβιβáζων) et le noeud descendant
(καταβιβáζων) deviennent : le montant ([ ܡܣܩܢܐmasqono]) et le descendant
([ ܡܚܬܢܐmaḥtono]). Remarquons que les néologismes proposés par Sergius
pour désigner les nœuds (ascendant et descendant) ne furent manifestement
fournis que pour expliciter ponctuellement le terme translittéré du grec,
puisqu’il n’utilise plus par la suite que les termes translittérés.
224
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 23 (texte). Donné comme
équivalent au grec τριπλοῦς. On attestation recensée par le Thes. syr. SOKOLOFF trouve une
autre attestation de cet adjectif dans BUDGE (éd.), Syrian Anatomy , 1913, p. 311.
225
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 31 (texte). D’après SOKOLOFF on
trouve ce terme également dans HOFFMANN (éd.), Apud Syros, 1869, p. 167 (= κατάληψις).
Non recensé par le Thes. syr.
226
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 31 (texte). On trouve une autre
attestation de ce terme dans une traduction de Jacques d’Edesse achevée en 701 A.D.
(cf. PO 4, p. 17) et dans Jac. Edess., Hexaem.[éd. CHABOT], p. 147 (texte) ;
p. 123 (traduction) ; puis dans le Causa causarum [éd. KAYSER], p. 193 et chez
Bar Hebraeus.
227
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], I, p. 35 (texte).
228
Sév. Seb., Traité sur les constellations XII. 11 (Paris BnF syr. 346, f. 104v).
334
Établissement et application de critères de datation
229
Le lexique astronomique développé par Sévère Sebokht se retrouve en effet
partiellement dans les ouvrages, relatifs à l’astronomie, de deux de ses disciples, à savoir
Jacques d’Édesse (dans Jac. Edess., Hexaem.[éd. CHABOT]) et Georges des Arabes (dans
George Ar. [éd. RYSSEL]). Mais certains termes d’usage courant chez Sévère (comme la
translittération du mot grec servant à désigner les degrés) ne se retrouvent pas chez eux.
335
Établissement et application de critères de datation
siècle étaient déjà apparues les particules man (< gr. μέν) et badgun (< gr.
γοῦν), tandis que eiṭa (< gr. τε) et kit (dont l’usage correspond à celui de la
particule grecque γε) semblent être des innovations du VIIe siècle.
230
BROCK, « Syriac translation », 1983, p. 1-14.
231
Arist. (Ps.), Mu. syr. [éd. LAGARDE]. Afin d’obtenir une longueur de texte équivalente à
celle du Traité sur l’action de la lune, nous avons dû limiter notre examen aux chap. 1 à 4
compris (sans tenir compte du prologue), ce qui correspond aux fol. 107v-115v du ms. BL
Add. 14 658.
232
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune. Le texte s’étend des f. 141v à 149v du
BL Add. 14 658.
233
Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant éditée et traduite dans la
seconde partie de cette thèse à partir du ms. Paris BnF syr. 346, f. 124v-127v.
234
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], p. 20-35 (= f. 82v-87v du manuscrit
Berlin syr. 186).
336
Établissement et application de critères de datation
ܒܕܓܘܢ/badgun 2 4 2
e
VI s.
ܕܝܢ /den 125 84 93
ܓܝܪ /ger 13 42 14
ܗܟܝܠ/hakil 17 24 3
e
VII s.
ܐܝܛܐ/eiṭa 0 0 0
ܟܝܬ/kit 0 0 17
e
C’est à partir du VI siècle que le recours aux particules den, ger et
hakil serait selon S. P. Brock, devenu la norme pour rendre l’équivalence
aux particules grecques δέ, γάρ, οὖν. Effectivement, Sergius utilise déjà
abondamment ces particules. Sévère Sebokht en fait un usage un peu moins
337
Établissement et application de critères de datation
fréquent, mais tout cela est très relatif : on trouverait difficilement une page
de Sévère sans deux ou trois de ces particules. Nous remarquons par ailleurs
que la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant présente une densité de
particules bien supérieure à celle du Traité sur l’astrolabe : on trouve 53
den dans la Lettre et seulement 40 dans la première moitié du Traité. Or
rappelons que la Lettre est trois fois moins longue que la première partie du
Traité sur l’astrolabe. On pourrait faire la même remarque à propos de la
particule man. La présence des autres particules reste proportionnelle à la
longueur des textes.
Den est de loin la particule la plus usitée et chez Sergius et chez
Sévère, comme en rend compte le tableau ci-dessus. Nous constatons qu’au
moment où Sévère traduit littéralement des passages du grec, la fréquence
de ce den augmente considérablement. Cette remarque est également valable
pour les ouvrages de Sergius qui présentent une densité en den plus
importante quand ils sont traduits du grec. On observera enfin que cette
particule est quasiment absente des titres, des incipit et des excipit de chacun
de ces écrits astronomiques. Une forte concentration de den dans un texte
syriaque de cette période pourrait donc bien indiquer une certaine proximité
avec un texte grec.
Le bilan s’avère positif. Nous avons validé, les uns après les autres,
les critères de datation fixés par S. P. Brock. On constate effectivement un
changement d’attitude entre Sergius et Sévère vis-à-vis des sources grecques
et vis-à-vis des destinataires de leurs écrits. Si Sergius cherche avant tout à
mettre un savoir astronomique grec à la portée de son lecteur en prenant
soin de créer des néologismes en syriaque pour rendre compte de nouveaux
concepts, sans jamais hésiter à mettre ostensiblement des distances vis-à-vis
de l’ « esprit » de sa source, les écrits de Sévère, quant à eux, ne portent,
selon nous, pas la moindre trace de polémique. Nous avons dû, à ce propos,
montrer que F. Nau avait mal interprété certains passages attribués (ou
faussement attribués) à Sévère au sujet de l’origine de la science
338
Établissement et application de critères de datation
235
BROCK, Syriac Perspectives,1984.
339
Établissement et application de critères de datation
236
Jacques d’Édesse aborde des sujets astronomiques, mais toujours dans une visée
théologique (cf. Jac. Edess., Hexaem. [éd. CHABOT], CSCO 92 (texte) et 97 (trad.), 1953.
237
LAGARDE P. (éd.), Analecta Syriaca, 1858, p. 108-134 (texte syriaque).
238
Aboul-Faradj, Gregorius Bar Hebraeus, Le Livre de l’ascension de l’esprit sur la forme
du ciel et de la terre, cours d’astronomie / rédigé en 1279 par Grégoire Aboulfaradj, dit
Bar Hebraeus ; publié pour la première fois d’après les manuscrits de Paris, d’Oxford et de
Cambridge par F. Nau, Paris, E. Bouillon, 1899.
239
Par exemple Jacques d’Édesse n’emploie plus la forme translittérée du grec pour
désigner les degrés (cf. Jac. Edess., Hexaem.[éd. CHABOT], p. 176 (texte) ; p. 148-149
(trad.) ou les signes zodiacaux (cf. ibid., p. 172 (texte) ; p. 145 (trad.)) alors que Bar
Hebraeus les utilise couramment (cf. Bar Heb., Cours d’astr. [éd. NAU]).
340
Établissement et application de critères de datation
240
Mais H. Hugonnard-Roche pense qu’il faut d’autres arguments pour justifier cette
attribution que le simple fait de se situer dans le même manuscrit que d’autres traductions
dues à Sergius. Voir HUGONNARD-ROCHE, « Aux origines de l’exégèse orientale », 1989,
p. 1 à 4 et HUGONNARD-ROCHE, « Notes sur Sergius », 1997, p. 129.
341
Établissement et application de critères de datation
e
On conserve, dans un manuscrit du VII siècle (le BL Add. 14 658
au f. 149v), une ancienne liste des signes du zodiaque, que le copiste
attribue à l’école bardesanite.
Cette liste correspond en tout point à la terminologie employée par
Sergius de Reš‘ayna dans son Traité sur l’action de la lune et dans sa
traduction du De Mundo. C’est-à-dire que le vocabulaire porte encore les
caractéristiques culturelles de l’Orient mésopotamien, sans être de quelque
façon que ce soit influencé par les expressions grecques, comme on le note
par exemple pour le Sagittaire, la Balance et les Gémeaux chez Sévère
Sebokht.
Cette liste nous permet d’avoir une vision diachronique de cette
petite partie du langage astronomique que sont les signes du zodiaque. Il est
241
KUGENER A. (éd), « Un traité astronomique et météorologique syriaque », in Actes du
XIVe Congrès international des Orientalistes (Alger 1905), Nendeln, Kraus, 19682 (Paris,
E. Leroux, 19071), Partie II, p. 137-163 (Introduction, édition et traduction).
342
Établissement et application de critères de datation
ܣܘܪܛܢܐ
[surṭono]
242
Cette liste se trouve dans le BL Add. 14 658 au f. 149v (ms. du VIIe siècle).
243
Cf. Bar Heb., Cours d’astr. [éd. NAU].
343
Établissement et application de critères de datation
244
Au sujet de la Balance, cf. Jac. Edess., Hexaem.[éd. CHABOT], p. 172 (texte) ;
p. 145 (trad.).
245
Causa causarum [éd. KAYSER]. On peut reconstituer une liste des signes du zodiaque
employé par l’auteur (anonyme du Xe siècle) aux pages 193 (texte) et 252 (trad.) du premier
volume de cette publication : ܬܐܡܐ ܣܪܛܢܐ ܐܪܝܐ ܫܒܠܬܐ ܩܢܝܠܡܐ ܕܗܘ ܡܣܐܬܐ ̈ ܐܡܪܐ ܬܘܪܐ
ܥܩܪܒܐ ܟܫܛܐ ܓܕܝܐ ܕܘܐܠ ܢܘܢܐ, ce qui correspond à la liste utilisée par Sévère Sebokht.
344
Établissement et application de critères de datation
246
1. ̈ܫܢܝܐ ̈ܫܬܝܢP : ܫܢܝܐ ܣ
̈ G. || 2. ̈ܚܡܫܐ ܚܘܕ̈ܪܝܢP : ܗ ܚܘܕ̈ܪܝܢG || 3. ܫܢܝܐ ̈ܫܬܝܢ ̈ G : ܫܢܝܐ ̈ܫܬܝܢP ||
6. ̈ܡܐܐ ܘܥܣ̈ܪܝܢ ܕܗܪܡܝܣP : ܩܢ ܚܘܕ̈ܪܝܢ ܕܗܪܡܝܣG || 7. ܫܒܥܡܐܐ ܚܘܕ̈ܪܝܢ ̈ P : ܿܥܒ ܚܘܕ̈ܪܝܢG || 8. ܣܘܢܕܘܣ
̈ ̈ ̈
P : ܣܘܢܘܕܘܣut semper G || ܠܡܐܐ ܣܘܢܕܘP : ܠܣܘܢܘܕܘ ܩG || ܕܐܝܟ ܗܕܐP : ܕܐܝܟ ܗܠܝܢG || ܐܝܟܢ
P : ܐܝܟܢܐG || 9. ̈ܡܐܬܝܢ ܚܘܕ̈ܪܝܢP : ܪ ܚܘܕ̈ܪܝܢG || ܕܩܪܘܢܘܣom. P sed add. in marg.] || 10. ܚܡܫܡܐܐ ̈
ܿ ̈ ̈ ̈
ܚܘܕ̈ܪܝܢP : ܢ ܚܘܕ̈ܪܝܢG || ܕܙܘܣP : ܕܙܝܘܣG || ܫܬܐom P || ܐܠܦܝܢP : ܘܐܠܦܝܢG || 11. ܐܠܦܝܢ ܕܚܘܕ̈ܪܝܢ ̈
̈ ̈ ̈
ܕܐܪܝܣP : ܕܐܠܦܝܢ ܚܘܕ̈ܪܝܢ ܕܐܪܝܣG || 12. ܐܠܦܝܢpr. om. P sed add. interlinea || ܐܠܦܝܢalt. om. P
sed add. interlinea || 13. ܐܠܦܝܢ ܘܡܐܬܝܢ ܚܘܕ̈ܪܝܢ ܕܐܦܪܘܕܝܛܐ ̈ ̄ ܙG : ܙ̄ ܚܘܕ̈ܪܝܢ ܕܐܦܪܘܕܝܛܐP [add.
̈ ̈ ̈ ̄ ̈ ̄
interlin. ܘ ܐܠܦܝܢ ܕܫܢܝܐ || ]ܐܠܦܝܢG : ܘ ܫܢܝܐP [ add. interlin. ]ܐܠܦܝܢ ̈
̈ || ܐܠܦܝܢ ܚܘܕ̈ܪܝܢ ̄ܝ ̄ܒG : ̄ܝ ̄ܒ
̈ ̈ ̈ ̄ ̈ ̄ ̈
ܚܘܕ̈ܪܝܢP [ ܐܠܦܝܢin marg.] || 14. ܘ ܐܠܦܝܢ ܕܫܢܝܐG : ܘ ܕܫܢܝܐP [ ܐܠܦܝܢadd. interlin.] || 15. ܥ ̄ܒ ̄
̈ ̄ ̄
ܐܠܦܝܢ ܚܘܕ̈ܪܝܢ ܕܣܗܪܐG : ܥܒ ܚܘܕ̈ܪܝܢP [ ܕܣܗܪܐadd. interlin. P] || 16. ܘܗܢܐ ܡܢ ܕܐܝܟ ܗܟܢܐ ܐܡܪ ܿ
ܘܚܫܒ ܿ P : ܚܫܒ ܒܪܕܝܨܢ ܿ ܘܗܠܝܢ ܿܡܢ ܗܟܢܐG ||
247
Traduction dans NAU, « Notes d’astronomie », 1910, p. 214. Nous avons légèrement
remanié cette traduction de sorte à mettre en évidence l’écriture des chiffres.
345
Établissement et application de critères de datation
Le passage mentionne les planètes sous des noms grecs (qronos, zeus,
ares, aphrodite, hermes). Cet élément ne saurait franchement témoigner
e
d’une ancienneté du texte : si Sévère emploie bien ce vocabulaire au VII
siècle, en revanche on voit dans le Traité sur l’action de la lune que Sergius
de Reš‘ayna († 536) attribuait encore à Jupiter, Vénus et Saturne des noms
issus du fond culturel mésopotamien (Bel, Belti et Kewon).
248
Passage édité dans NAU F., « Notes d’astronomie syrienne », JA 1910, p. 214.
346
Établissement et application de critères de datation
249
Ephrem, Hymnes sur les hérésies, 8, 13.
250
Eus., Prep. Ev., VI, 9.
347
Établissement et application de critères de datation
251
Cf. NAU F., Bardesane, Le Livre des Lois des Pays, Paris, E. Leroux, 1899, p. 17-25
(texte syriaque) ; p. 44-54 (trad.).
348
Établissement et application de critères de datation
Le manuscrit Paris BnF syr 346 contient aux feuillets 1r à 36v une
partie de la traduction syriaque de la Tétrabible252 de Claude Ptolémée. Le
manuscrit étant acéphale, il manque la première partie du texte (Le livre I
manque en entier ainsi que les chapitres 1-2 et 4-9 du livre II). Notons qu’il
doit également manquer plusieurs feuillets entre les actuelles pages 2 et 3,
car on passe brutalement du Livre II, 3 au chapitre 10 de ce même livre.
252
On ne connaît pour l’instant pas d’autre copie de cette traduction dans les manuscrits
syriaques. En revanche la tradition grecque comprend de nombreux témoins puisque
W. Hübner a recensé près de cinquante manuscrits contenant le texte de la Tétrabible. Il
existe également quelques traductions latines et arabes.
349
Établissement et application de critères de datation
253
Cf. HÜBNER W. (éd.), Claudius Ptolemaeus vol. III, 1 : Apotelesmatika, Stutgardiae et
Lipsiae, Teubner, 1998. Noter qu’il y a un décalage dans la numérotation des chapitres (le
syriaque accorde 15 chapitres au second livre de la Tétrabible, alors qu’en grec (d’après
l’édition de W. Hübner) il n’y en aurait que 14) : le chapitre 11 annoncé en syriaque
correspond donc au chapitre 10 de l’édition de W. Hübner.
254
Chacune des particules grecques est par exemple méticuleusement rendue par le
traducteur (den, man, ger, kit, le ἔτι est rendu par ܬܘܒ, le ἤ par ܐܘܟܝܬ, τουτέστι par ) ̄ܗ.
Lorsqu’il y a une combinaison de particules grecques, le syriaque combine également :
ainsi μέν γὰρ est toujours rendu par ܡܢ ܓܝܪ. On a aussi un ἔτι μᾶλλον rendu par ܬܘܒ
ܡܐܐܠܘܢ.
255
Il serait intéressant de comparer cette traduction syriaque avec la copie grecque (V) du
Vat. gr. 1038, f. 352-384 (il s’agit en l’occurrence du manuscrit grec le plus ancien
contenant le texte de la Tétrabible, daté du XIIIe siècle) qui présente les mêmes
particularités : fréquentes omissions de phrases et modification du titre avec insertion de
l’adresse à Syrus. Pour avoir la liste des indications relatives à ces lacunes, cf. BOLL F.,
« Zur Ueberlieferungsgeschichte der griechischen Astrologie und Astronomie »,
Sitzungsberichte d. K. B. Akad. D. Wiss. Zu München, phil.-hist. Cl., 1899 (= CCAG
vol. 1, n°9).
350
Établissement et application de critères de datation
256
Nous indiquons systématiquement, quand le terme est attesté, dans quel dictionnaire on
pourra trouver plus d’informations. S’il n’y a pas de note, c’est que le terme n’est pas
attesté.
257
Causa causarum [éd. KAYSER].
351
Établissement et application de critères de datation
e
Il est certain que cette traduction n’est pas antérieure au VII siècle,
vu l’abondance de néologismes et vu le respect scrupuleux des particules de
liaisons grecques qu’on y observe. Pour savoir si cette traduction pouvait
être postérieure, c’est-à-dire de la période arabe, nous avons comparé les
expressions astronomiques employées avec celles utilisées dans deux autres
textes de la période arabe : Le Livre de l’ascension de l’Esprit ou Cours
d’astronomie de Bar Hebraeus258 et le Causa Causarum (Livre 7, chapitre
4-6)259. Voici nos résultats :
À la différence du Causa causarum, cette traduction ne contient
aucun arabisme. De plus il faut noter que, contrairement à la traduction, le
texte du Causa causarum est pratiquement vierge de particules de liaisons
grecques et que son auteur commence et finit systématiquement ses
paragraphes par une invocation à la protection divine du genre ܥܡ ܐܠܗܐ
(avec Dieu) ou ( ܒܝܕ ܐܠܗܐpar la grâce de Dieu), ce qui n’est absolument pas
le cas dans la traduction. Enfin le texte du Causa causarum recourt
nettement moins au fonds lexical grec : pour rendre les concepts
d’équinoxes et de solstices, par exemple, l’auteur du Causa causarum
recourt indifféremment au terme ( ܫܘܚܠܦܐlitt. changement) alors que le
traducteur de la Tétrabible différencie, comme en grec, l’équinoxe du
solstice en rendant ce dernier par ( ܛܪܘܦܝܩܝܐṭropiqoyo).
Comparativement au Cours d’astronomie de Bar Hebraeus, la
présente traduction de la Tétrabible contient en revanche nettement moins
258
Bar Heb., Cours d’astr. [éd. NAU].
259
Causa causarum [éd. KAYSER].
352
Établissement et application de critères de datation
260
Nous pensons aux lettres astronomiques laissées par Georges des Arabes (pour accéder
aux textes on consultera : RYSSEL H. V. (éd.), « Die astronomischen Briefe Georgs des
Araberbischofs », ZA 8, 1893, p. 1-55 [= BL . Add. 12 156, f. 264v-284r c’est-à-dire trois
lettres astronomiques adressées à Jean le stylite] et Georgii Arabum episcopi epistula in
LAGARDE, Analecta Syriaca, 1858, p. 108-134 [= BL Add. 12 156, f. 245r-261r, il s’agit
d’une lettre en neuf parties adressée à un certain Yešua du village d’Anab].
353
Établissement et application de critères de datation
e
Cette traduction du VII siècle est un véritable réservoir de
vocabulaire astronomique qu’il faudrait prendre la peine d’examiner
attentivement. En effet, bien que ce texte soit à visée astrologique, il utilise
un lexique commun à l’astronomie. Si notre estimation en matière de date
est juste, nous disposerions ainsi d’un des rares textes traduits du grec
susceptible de nous renseigner sur le langage astronomique syriaque pour la
période qui nous intéresse.
261
« ἐν τῶ διὰ μέσων τῶν ζῳδίων » (Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER], Β’, ια’, 881-882, p. 147);
« ( » ܒܚܘܕܪܐ ܡܠܘܫܢܝܐms. Paris BnF syr. 346, f. 4r, Livre II, chap. 12).
262
« συζυγίαι » (Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER], Β’, ια’, 920, p. 150) ; «ܠܡܙܘܓܬܐ̈ » (ms. Paris
BnF syr. 346, f. 4v, Livre II, chap. 12).
263
« συμπαθείας » (Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER], Β’, ια’, 890, p. 148) ; « » ܡܫܦܢܘܬܐ
(ms. Paris BnF syr. 346, f. 4v, Livre II, chap. 12).
264
« περιστροφὴν ἀποκαταστάσεως » (Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER], Β’, ια’, 878, p. 147) :
Robbins traduit « circular course of the revolution » (voir Ptolemy Tetrabiblos edited and
translated into english by F. E. ROBBINS, London, W. Heinemann pour Loeb, 1980, p. 195),
S. Feraboli « rivoluzione annuale » ( Ptol., Apotel.[trad. FERABOLI], p. 159) ; « ܡܬܦܢܝܢܘܬܐ
( » ܕܟܪܘܟܝܐms. Paris BnF syr. 346, f. 4r, Livre II, chap. 12).
265
« τὰς πρὸς ἥλιον φάσεις » (Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER], Β’, θ’, 805, p. 142 ; « ܒܦܣܝܣ
( » ܕܠܘܬ ܫܡܫܐms. Paris BnF syr. 346, f. 3r, Livre II, chap. 10).
266
« ἐπιφανείας » (Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER], Β’, ι’, 855, p. 145 ; « » ܡܬܚܙܝܢܘܬܐ
(ms. Paris BnF syr. 346, f. 3v, Livre II, chap. 11).
267
« ἡ τοῦ ἔτους νουμηνία » (Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER], Β’, ια’, 871, p. 147 ; « ܪܝܫܝܬܗ
( » ܕܫܢܬܐms. Paris BnF syr. 346, f. 4r, Livre II, chap. 12).
268
« κατάστημα » (Ptol., Apotel. [éd. HÜBNER], Β’, ιβ’, 925, p. 150) : situation/position
(comparer avec les traductions proposées par Robbins et Feraboli qui reproduisent la même
erreur à cet endroit); « ( » ܩܘܡܐms. Paris BnF syr. 346, f. 5r, Livre II, chap. 13).
354
Établissement et application de critères de datation
269
Le traité s’achève par une citation d’un livre prophétique de l’Ancien Testament (f. 59v).
Mais ce genre de citation, située juste avant le desinit, pourrait tout aussi bien être un ajout
du copiste.
270
Ms. Paris BnF syr. 346, f. 51v : ܗܠܝܢ ̈ܩܦܐܠܐ ܡܢ ܢܘܣܟܐ ܐܚܪܢܐ ܟܬܒܢܢ ܕܥܠ ܫܡܫܐ ܘܣܗܪܐ
355
Établissement et application de critères de datation
271
Ms. Paris BnF syr. 346, f. 51v : ܀ ܡܢ ܗܪܟܐ ܘܠܥܠ ܚܣܝܪ ܩܦܐܠܘܢ ܐܚܪܢܐ
272
Ms. Paris BnF syr. 346, f. 51v : ܘܐܝܟܢܐ ܕܠܗܠܝܢ ܕܐܡܪ ܣܐܘܪܐ ܣܒܒܘܟܬ ܪܫܡܝܢ ܒܗܠܝܢ ܣܕ̈ܪܐ
ܕܐܡܝ̈ܪܝܢ
273
Ms. Paris BnF syr. 346, f. 54v : ܕܓܐܘܪܓܝ ܩܦܐܠܘܢ ܗܢܐ
274
Ms. Paris BnF syr. 346, f. 59v-60r : ܫܠܡ ܡܐܡܪܐ ܕܥܠ ܕܐܝܕܐ ܗܝ ܥܠܬܐ ܕܐܩܠܦܣܝܣ ܕܢܗܝ̈ܪܐ
ܘܕܠܝܬܘܗܝ ܐܬܠܝܐ ܘܕܡܢ ܐܝܟܐ ܡܬܢܗܪܐ ܣܗܪܐ ܕܥܒܝܕ ܠܚܣܝܐ ܐܦܝܣܩܘܦܐ ܣܐܘܪܐ ܿܗܘ ܕܡܬܩܪܐ ܣܒܘܟܬ
ܢܨܝܒܝܐ ܀
356
Établissement et application de critères de datation
premier modèle, nous pensons qu’il est allé chercher un autre livre
d’astronomie dans lequel il était question de ces sujets et qu’il en a attribué
la paternité à Sévère Sebokht. Un lecteur postérieur semble douter de cette
attribution en proposant un autre nom : « Georges ». F. Nau pensa qu’il
pouvait s’agir d’une œuvre de Sévère Sebokht, même si certains passages
pouvaient être attribués à Georges des Arabes275. Nous souhaitons rediscuter
de tout cela.
Nous avons lu attentivement ce texte que nous avons présenté avec une
traduction dans la Partie II (texte 1). Plusieurs indices nous laissent penser
que ce texte est beaucoup plus ancien que le copiste cherche à le faire
croire : les archaïsmes de langue sont susceptibles de nous le prouver. Trois
éléments de langage présents dans la copie sont en effet caractéristiques de
la période de production antérieure au VIIe siècle :
- Les particules de liaisons sont celles habituellement pratiquées entre
e e
le V et le VI siècles : abondance de ger, man, badgun, mais on ne
trouve pas de kit ni de eita qui sont des innovations du VIIe siècle ;
- nous avons été surpris par le nombre de termes qu’on ne retrouvait
e e
par ailleurs attestés que dans des productions des IV -VI siècles276.
Voici quelques exemples : ( ܸܒܕܝܐl’invention, la folie, f. 58r et 58v),
(ܓܘܪܓܐl’encouragement), ( ܡܥܗܕܢܘܬܐle commentaire, f. 59v),
l’expression ( ܒܣܕܪܐ ܕdans l’alignement de), l’emploi de l’etpa’al du
verbe ܣܟܠdans le sens de voir, percevoir (f. 58r), le terme ̈ܣܣܐ
pour désigner les degrés, ( ܚܟܡܬܐliberté, f. 59v) ou encore
l’expression ( ܐܝܕܐ ܒܐܝܕܐgraduellement, f. 58r) ;
- enfin la faible technicité du vocabulaire astronomique montre que
l’auteur de ce traité ne connaissait rien au jargon d’un Sévère
Sebokht. On y retrouve certes le vocabulaire translittéré du grec
utilisé par Sergius dans son Traité sur l’action de la lune comme
l’éclipse, la pleine lune, l’aspect, le trigone, le carré, le sextile,
275
NAU, « La cosmographie », 1910, p. 230.
276
Attention, il est possible que cette observation soit fausse si le Thes. syr. et S OKOLOFF
n’ont, pour les mots qui vont suivre, fourni que l’attestation la plus ancienne.
357
Établissement et application de critères de datation
277
On notera que l’orthographe du terme désignant la conjonction est cependant différente
de celle pratiquée par Sergius de Reš‘ayna.
278
Sergius le nomme couramment : « ܕܡܠܘܫܐ ̈ =( » ܚܘܕܪܐle cercle des signes), alors que
l’auteur du Traité sur la cause des éclipses de lune le nomme : « ܕܡܠܘܫܐ ̈ =( » ܟܠܝܐܠla
couronne des signes, ms. Paris BnF syr. 346, f. 55v et 57v).
279
Sergius recourt systématiquement au terme générique =( ܚܘܕܪܐle cercle, cf. Serg. Reš.,
Traité sur l’action de la lune 2. 3 ) alors que l’auteur du Traité sur la cause des éclipses de
lune parle de =( ܣܘܪܛܐla ligne, ms. Paris BnF syr. 346, f. 51v-52r). Une définition exacte
du concept d’écliptique apparaît d’ailleurs dans le traité au f. 52r : « ܣܘܪܛܐ ܕܒܡܨܥܬ ̈ܡܠܘܫܐ
. ܐܠ ܠܓܪܒܝܐ ܘܐܠ ܠܬܝܡܢܐ. =( » ܇ ܿܗܘ ܕܒܗ ܪܕܐ ܫܡܫܐl’écliptique qui passe au milieu du
zodiaque, que parcourt le soleil sans jamais aller ni au nord ni au sud).
280
ܡܘ̈ܪܣchez Sergius, ̈ܣܣܐdans le Traité sur la cause des éclipses de lune.
281
Ms. Paris BnF syr. 346, f. 52r : « ܐܘ ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ̄ܗ ܿ ܐܡܪܝܐ ܿ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ. ܢܘܩܕܬܐ ܗܠܝܢ ̈
ܿ
» ܡܣܩܬܐ ܐܘ ܡܚܬܬܐ. On trouve des expressions légèrement différentes dans le Traité sur
l’action de la lune de Sergius de Reš‘ayna, qui n’emploie pas le mot « nœud » mais
« endroit » et qui utilise une suffixation différente (en –no et non en –to) pour désigner le
montant et le descendant : « ܕܘܟܝܬܐ ܕ̈ܪܟܝܒܝܢ ܒܗܝܢ ܚܘܕ̈ܪܐ ̈ܚܕܕܐ܇ ܡܬܩܪܝܢ ̈ ܿܗܢܝܢ ܗܟܝܠ ܿܗܢܝܢ ܬ̈ܪܬܝܢ
. ܗܢܘ ܕܝܢ ܡܣܩܢܐ ܘܡܚܬܢܐ.ܐܢܒܝܒܙܢ ܘܩܛܒܝܒܙܢ ܰ ܰ » (Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 3.
1).
358
Établissement et application de critères de datation
282
Denys Ar. (Ps.), Traité astro. [éd. KUGENER].
359
Établissement et application de critères de datation
283
Voici quelques exemples tirés du ms. Paris BnF syr. 346, f. 172r-172v : « ܒܙܒܢ ܕܝܢ ܬܘܒ
( » ܥܠf. 172r) ; « ...( » ܗܟܢܐ ܕܝܢ ܐܦ ܙܕܩ ܕf. 172r); «( » ܗܟܘܬ ܕܝܢ ܐܦ ܗܠܝܢf. 172r); « ܬܘܒ ܕܝܢ ܙܕܩ
...( » ܠf. 172v) ; « ( » ܗܟܘܬ ܕܝܢf. 172v).
284
Au moment où nous avons fait cette remarque, nous étions imprégnée des textes de
Sévère Sebokht, puisque nous avons dû relire, en syriaque, le Traité sur l’astrolabe, le
Traité sur les constellations et traduire la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant.
285
Ms. Paris BnF syr. 346, f. 172r : « ܙܘܕܝܐ ܐܘܟܝܬ ̈ܡܠܘܫܐ ̈ ܒܝ ̄ܒ܇̄ » ܓܡܪ ܚܘܕܪܗ.
286 ̈
Ms. Paris BnF syr. 346, f. 172r : « » ܟܘܟܒܐ ܕܡܫܬܡܗܝܢ ܦܠܢܝܛܐ. ̈
287
Ms. Paris BnF syr. 346, f. 172v : « » ܩܪܘܢܘܣ, « » ܙܘܣ, « » ܐܪܝܣ, « » ܐܦܪܘܕܝܛܝet «» ܗܪܡܝܣ.
288
Cf. ms. Paris BnF syr. 346, f. 172v.
289
Cf. ms. Paris BnF syr. 346, f. 174v.
360
Établissement et application de critères de datation
En somme, seule une traduction précise de ces six feuillets pourrait nous
permettre de mieux comprendre le rapport que ce texte peut entretenir avec
le Traité sur les éclipses de lune des feuillets 51v à 60r. Mais au regard des
quelques éléments apportés par notre lecture, nous serions tentés de
formuler l’hypothèse suivante : se pourrait-il que ce texte, et non celui qui
se trouve aux f. 51v à 60r, soit une œuvre de jeunesse de Sévère Sebokht ?
Le fait que nous nous sentions en terrain familier en lisant ces lignes et
la forte influence du grec ne sont d’ailleurs pas les seuls éléments qui nous
ont mis sur la piste : le terme syriaque le plus couramment employé pour
désigner les planètes correspond, non pas à celui employé par Sergius de
̈
Reš‘ayna ou par le Livre des lois des pays (soit ܡܛܥܝܢܐ )290, mais bien à celui
employé systématiquement dans les ouvrages de Sévère Sebokht et qu’on
̈
retrouve dans la traduction de la Tétrabible, à savoir : 291ܛܥܝܐ.
Ensuite les chiffres fournis au cours du traité pour déterminer : 1) le
nombre de degrés parcourus en un an, selon la théorie de l’Atalya, par les
nœuds ascendant et descendant (en l’occurrence 19° 20’)292, et 2) la distance
aux nœuds à partir de laquelle on peut prévoir ou non une éclipse (12°24)293,
sont exactement les mêmes que ceux fournis par Sévère Sebokht dans sa
Lettre sur les nœuds ascendant et descendant et en contradiction avec ceux
fournis par le Traité sur la cause des éclipses de lune. Remarquons que
Sergius utilisait un chiffre rond pour la distance des luminaires aux nœuds
(12 degrés294 au lieu de 12°24’ chez Sévère Sebokht295). Enfin on retrouve à
la toute fin de l’extrait conservé, la mention des nœuds ascendant et
descendant accompagnée de leurs équivalents syriaques. Ces équivalents ne
sont pas ceux formulés par Sergius de Reš‘ayna dans son Traité sur l’action
de la lune, mais ceux qu’on a pu trouver dans le Traité sur la cause des
e
éclipses de lune et dont nous avons pensé qu’il pouvait dater du VI siècle.
Le lien entre les deux textes nous semble établi, si toutefois nous acceptons
de suivre notre hypothèse : il se pourrait que Sévère s’appuie sur le texte
290
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2.
291
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds I. 5.
292
Voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 174v.
293
Voir ms. Paris BnF syr. 346, f. 177v.
294
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 2. 5.
295
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II. 5. 3.
361
Établissement et application de critères de datation
296
Cf. ms. Paris BnF syr. 346, f. 174r.
297
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune I. 3. 2.
298
Sév. Seb., Traité sur les constellations III. 2.
362
Établissement et application de critères de datation
que chez Sévère Sebokht, on trouve la particule kit (en plus de toutes les
autres : man, ger, hokil, badgun) une dizaine de fois et le texte est très riche
en translittérations de termes astronomiques grecs (il est notamment
question, au f. 123v de διάστασις, de δωδεκατημόρια confondus avec les
ζώδια, du quatrième κλίμα, de la notion de δορυφορία 299 , au f. 124r
d’ἀποκατάστασις (donné comme équivalent de ܟܪܘܟܝܐservant à désigner la
révolution astrale) ; le cercle du zodiaque est désigné de la même façon que
chez Sévère Sebokht (300 ; ܚܘܕܪܐ ܕܙܘܕܝܐܩܘܢḥudro d-zodyaqon) ; on y cite
Claude Ptolémée à deux reprises301. À la fin du texte l’auteur se plaint d’être
malade et dans l’incapacité de procéder à des observations précises, à la
minute près. Le texte est adressé, d’après une note marginale située au début
du texte, à « mon frère Basile », lui conférant ainsi le statut de lettre.
363
Établissement et application de critères de datation
3. Ms. Vat. sir. 516 : extrait d’un Exposé sur la course de la sphère
céleste attribué à Basile.
302
Cependant la disposition en « miroir » des signatures des cahiers de ce manuscrit nous
indique qu’il a vraisemblablement été réalisé en milieu syro-occidental melkite. André
Binggeli a récemment exposé lors du workshop intitulé « The Making of the Oriental
Book » (tenu à Nice en septembre 2011) que les signatures de cahiers dites « en miroir »
étaient une caractéristique notable des manuscrits christo-palestiniens.
303
Ce passage a été présenté et traduit dans NAU, « Notes d’astronomie », 1910, p. 211
(texte) ; p. 214 (trad.).
364
Établissement et application de critères de datation
365
Établissement et application de critères de datation
nom de Nabu retient particulièrement notre attention, car c’est un terme que
nous n’avions jamais rencontré au cours de nos lectures de textes
astronomiques (qui étaient tous en provenance d’un milieu syro-occidental).
En revanche nous savons, par l’intermédiaire d’amulettes magiques écrites
e
en syriaque au VI siècle en milieu persan304, que les orientaux de Perse
avait repris cette vieille dénomination babylonienne pour désigner cette
planète, qu’on retrouve également dans le lexique mandéen305.
Le vocabulaire astronomique en usage dans cette lettre est emprunté
à un fond lexical ancien, peu précis, le genre de lexique que l’on peut
trouver dans le Commentaire de la Genèse d’Éphrem. Le terme giglo est,
par exemple, utilisé pour désigner indifféremment la sphère, le disque, le
cercle (terme biblique employé surtout chez Éphrem), celui de marduto
pour désigner la marche des planètes, celui de rehṭo pour renvoyer à
l’orbite. L’expression klilo d-malwoše (= couronne des signes) renvoie au
cercle du zodiaque. C’est exactement l’expression qu’avait employée
l’auteur du Traité sur la cause des éclipses de lune 306 qui probablement
écrivait au début du VIe siècle.
Mais les concepts ne correspondent pas à ceux exposés par Éphrem
qui prônait un modèle archaïque du cosmos307 (tout comme Aphraate308 puis
plus tard Narsaï 309 et Jacques de Saroug 310 ). Cette lettre défend bien au
contraire l’idée que l’univers est parfaitement sphérique et que les cercles
formés par les planètes autour de la terre sont inclinés et restent dans la zone
304
Ph. Gignoux a publié et traduit le texte de ces amulettes dans GIGNOUX Ph.,
Incantations magiques syriaques, Louvain, E. Peeters, 1987 [Collection de la Revue
d’Études Juives 24], p. 45-59.
305
Cf. FURLANI G., « I pianeti e lo zodiaco nella religione dei Mandei », Atti della
Academia nazionale dei Lincei (ser. 8) 2, fasc. 3, 1948, p. 134.
306
Celui qui se trouve dans le ms. Paris BnF syr. 346 aux f. 51v-60r.
307
Éphrem de Nisibe, Commentaire sur la Genèse (CSCO 152-153) [vers 350 A.D.]. Pour
une étude comparative des représentations cosmographiques chez les auteurs chrétiens
syriaques de la fin de l’antiquité et du moyen âge, voir l’excellente étude de INGLEBERG H.,
Interpretatio christiana : les mutations des savoirs (cosmographie, géographie,
ethnographie, histoire) dans l’Antiquité chrétienne, 30-630 après J.-C., Paris, Institut des
études augustiniennes, 2001, et en particulier le tableau 3 de la page 42.
308
Aphraate le sage persan, Les Exposés, traduction du syriaque, introduction et notes par
M.-J. Pierre, Paris, Le Cerf, 1988, vol. 1 (SC 349) ; 1989, vol. 2 (SC 359). Les Exposés ont
été composés entre 336 et 345 apr. J.-C.
309
NARSAÏ, Homélies sur la création, PO 34 (fasc. 3 et 4), Turnhout, Brepols, 1968. Narsaï
composa ces homélies à la fin du Ve siècle.
310
Cf. en particulier les Homélies sur l’Hexaméron de Jacques de Saroug, composées vers
510 apr. J.-C.
366
Établissement et application de critères de datation
311
L’auteur du fragment insiste sur l’« évidence » de la régularité des mouvements des
planètes : « ܘܢܦ ܸܚܡ ܙܘܥܐ ܕܚܕ ܚܕ ܡܢܗܘܢ ܥܡܿ ܐܢܗܘ ܓܝܪ ܕܢܡܫܘܚ ܐܢܫ ܐܬܪܐ ܕܚܘܕܪܐ ܕܚܕ ܚܕ ܡܢܗܘܢ܇
ܿ
ܐܐܠ. ܡܫܟܚ ܐܢܬ ܕܠܝܬ ܒܗܘܢ ܕܡܬܝܢ ܐܘ ܕܩܠܝܠ ܡܢ ܚܒܪܗ.ܕܚܒܪܗ܆ ܠܦܘܬ ܪܡܘܬܐ ܐܘ ܙܥܘܪܘܬܐ ܕܚܘܕܪܗ
« ; » ܕܫܘܝܢ ܘܡܬܬܙܝܥܝܢ ܐܝܟ ܚܕܐ ܒܚܕܐ ܡܘܫܚܬܐ ܀Car si on mesurait l’espace des cercles de
chacune des planètes, et qu’on comparait le mouvement de chacune d’elle à celui de son
compagnon, en fonction de la grandeur ou de l’étroitesse du cercle, tu trouverais qu’aucune
parmi elles n’est plus lente ou plus rapide que son compagnon, mais qu’au contraire elles se
meuvent de la même manière, au même rythme ». Ce qui est complètement faux et qu’un
observateur du ciel attentif aurait pu facilement réfuter.
312
L’influence des progrès réalisés par les astronomes arabes à ce niveau est manifeste dans
Bar Heb., Cours d’astr. [éd. NAU], Partie I, chap. 4, §. 5, p. 40-42).
367
Établissement et application de critères de datation
Nabu qu’il utilise pour désigner Mercure), nos critères de datation ne sont
peut-être pas tout-à-fait pertinents pour pouvoir être appliqués à la lettre.
Quoi qu’il en soit, cette lettre ne saurait être le témoin d’une
correspondance entre Sévère et son ami Basile évoqué dans la lettre
précédente. Ici la lettre est adressée à quelqu’un qui cherche à apprendre de
l’auteur, c’est-à-dire de Basile. Ce Basile pourrait-il être l’un des
interlocuteurs orientaux de Sévère Sebokht313 ? La question reste ouverte,
même si nous penchons en faveur d’une production plus ancienne de ce
texte.
313
Selon F. Nau, l’interlocuteur de Sévère Sebokht était un certain Basile, prêtre de l’île de
Chypre, ce qui réduit encore les chances qu’il puisse s’agir des mêmes individus (cf. NAU,
« Le traité sur les constellations », 1929, Introduction, p. 331). Ceci est notamment
confirmé dans une lettre de Sévère sur la répartition des climats en latitude, où Sévère
explique que lui-même, vivant en Syrie profonde et que son interlocuteur, vivant sur l’île de
Chypre, appartiennent tous deux au quatrième climat (texte inédit du ms. Paris BnF syr.,
f. 128r).
368
Établissement et application de critères de datation
contient un texte dont G. Levi Della Vida avait estimé qu’il avait été
e
composé au VI siècle314. Ainsi nous nous trouvons en présence de sérieux
indices pouvant attester de l’antiquité de plusieurs des textes contenus dans
ce manuscrit. Mais tous les traités relatifs à l’astronomie ne proposant pas
de calculs avec mention de dates, il nous faut pousser plus avant l’analyse
linguistique et examiner le contenu scientifique des textes.
314
Il s’agit du Discours du philosophe Rufinus à son disciple Théon (ms. Vat. sir 555, f. 46r-
62v). Notons qu’il ne faut pas se fier complètement aux indications bibliographiques de
VAN LANTSCHOOT, Inventaire des manuscrits, 1965, p. 74-75 : G. Levi Della Vida n’a pas
édité et traduit ce texte. Le texte qu’il a établi et traduit dans LEVI DELLA VIDA, « La
Dottrina », 1951, correspond à celui qu’on trouve dans le ms. Vat. sir. 217. Le manuscrit
Vat. sir. 555 renferme pour sa part aux f. 45v-62v un long développement astronomique,
absent du manuscrit Vat. sir. 217 et qu’on ne retrouve pas dans l’édition de G. Levi Della
Vida.
369
Établissement et application de critères de datation
315
Ce terme désigne couramment le calendrier en arabe. Mais R. Morelon remarque que
« beaucoup de traités d’astronomie sont désignés par le mot zīj, terme d’origine persane
correspondant au grec kanon ; au sens propre, il s’agit de recueils de tables de mouvements
des astres, introduites par l’exposition des schémas qui permettent leur composition ; mais
ce mot zīj est souvent utilisé comme terme générique pour désigner de grands traités
d’astronomie qui comportent des tables (Par exemple l’œuvre importante d’al-Battānī al-Zīj
al-Ṣābī ou celle d’al-Bīrūnī al-Qānūn al-Masʻūdī – où est conservée la transcription du
grec - »). Cf. MORELON R., « Panorama général de l’histoire de l’astronomie arabe », in
Rashed R. (dir.), Histoire des sciences arabes 1. Astronomie, théorique et appliquée, Paris,
Seuil, 1997, p. 17.
370
Établissement et application de critères de datation
316
Ms. Vat. sir. 555, f. 20v. Les différents noms de Saturne sont présentés de cette
manière : « ܚܫܘܒ ܫܢ̈ܝܐ. ܚܘܫܒܢܐ ܕܩܪܘܢܘܣ ܕܡܬܩܪܐ ܙܚܠ ܆ ܐܢ ܨܒܐ ܐܢ̄ܬ ܕܬܕܥ ܐܝܟܐ ܐܝܬ ܟܐܘܢ
» ܕܐܠܟܣܢܕܪܘܣ ܡܠܟܐ/ « Calcul relatif à Qronos dit Zuḥal : si tu veux savoir où est Kaun,
compte les années depuis le règne d’Alexandre ».
317
Ms. Vat. sir. 555, f. 22r.
318
Ms. Vat. sir. 555, f. 22v.
319
Ms. Vat. sir. 555, f. 23r.
320
Ms. Vat. sir. 555, f. 24v.
321
Translittération un peu lointaine de l’arabe āz-zŭhirā.
371
Établissement et application de critères de datation
322
Causa Causarum, [éd. KAYSER], vol. 1, p. 193 (texte) : on trouve le nom de tous les
signes sur cette seule page.
372
Établissement et application de critères de datation
323
Mot rogné en fin de ligne. Il reste une lettre après le lomad.
324
On s’attendrait ici plutôt à une division par quatre pour le calcul des jours bissextiles.
373
Établissement et application de critères de datation
325
Voir par exemple Bar Heb., Cours d’astr. [éd. NAU], I, 7, 8, p. 95 (texte) ; p. 79 (trad.).
326
Causa causarum [éd. KAYSER], vol. 1, p. 193 : « ܘܡܬܩܪܝܐ ܚܕ... ܐܣ̈ܪܐ ܐܘܟܝܬ ܩܛ̈ܪܬܐ
. ܘܐܚܪܬܐ ܩܛܪܬܐ ܕܕܘܢܒܗ ܕܬܢܝܢܐ ܘܡܬܩܪܐ ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ. ܐܘܟܝܬ ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ.ܩܛܪܬܐ ܕܪܝܫܗ ܕܬܢܝܢܐ
̈
ܡܬܚܙܝܢ ̈
ܕܠܥܝܢܐ ܐܠ ܕܘܟܝܬܐ ܐܠܨܬܐ ܒܡܘܙܠܬܐ ̈ » ܗܠܝܢ ܐܝܬܝܗܝܢ/ « des nœuds (qaṭarte) […], l’un
est appelé noeud de la tête du dragon ou anabibazon, et l’autre noeud de la queue du
Dragon dit aussi qaṭabibazon : ces deux endroits exacts de l’écliptique sont invisibles à
l’œil nu ».
374
Établissement et application de critères de datation
327
Lire ܡܕܒ̈ܪܢܐ.
375
Établissement et application de critères de datation
Un dernier traité conservé dans le ms. Vat. sir. 555 a retenu notre
attention : il s’agit d’un développement astronomique sur les éclipses de
lune, placé arbitrairement au milieu des Discours du Philosophe Rufinus
adressés à son disciple Théon, aux f. 53v à 56v : G. Levi Della Vida qui,
pour l’édition des discours, avait procédé à la collation de plusieurs
manuscrits arabes et de deux manuscrits syriaques (Vat. sir. 217 et
Vat. sir. 555), avait remarqué que seul le manuscrit 555 du Vatican
328
Ms. Vat. sir. 555, f. 27r.
329
Idem.
330
Idem.
331
Ms. Vat. sir. 555, f. 27v. Noter que le terme arabe, employé ici pour désigner Vénus
([ ܙܗܪܐzuhara]), est différent de celui en usage dans le Calendrier d’Alexandre (texte
précédent, qui employait la forme [ ܐܠܣܝܪalsir]). Alsir est le nom d’usage de cette planète
en arabe. En revanche zuhara pourrait bien être un équivalent du grec φοσφόρος
(cf. BOUCHÉ-LECLERC A., L’astrologie grecque, Paris, E. Leroux, 1899, p. 66-67).
332
Ms. Vat. sir. 555, f. 27v.
376
Établissement et application de critères de datation
333
Ms. Vat. sir. 555, f. 53v.
334
Nous proposons la traduction suivante (même si certains passages nous sont restés
obscurs) : « Si tu veux connaître l’éclipse de lune, dans quel degré, quelle minute, quelle
377
Établissement et application de critères de datation
maison du nœud ascendant et descendant se positionne le soleil et dans quel degré et quelle
minute de même se positionne la lune. Si la lune est distante de 1 à 12 degrés du nœud
ascendant ou descendant, en général, il peut y avoir éclipse. Mais si elle est distante de plus
de 12 degrés, il n’est pas possible qu’il y en ait. De même, regarde à quelle heure la lune est
pleine le 15 et commence le 16. Si le jour entier elle est sous la terre, il y aura éclipse et elle
sera invisible. Mais si durant la nuit elle est au-dessus de la terre, elle aura lieu et sera
visible. Si tu veux connaître l’éclipse de lune brièvement, considère, le jour qui précède
l’éclipse, les heures qui vont jusqu’au soir – soir après lequel il y aura éclipse lunaire
(Atalya)- et les heures diurnes de la lune. Regarde et sache que l’éclipse est visible parce
qu’elle est sous la terre. Pour connaître la lune à chaque fois qu’elle est cachée Aomenh. Si
la lune est distante de 1 à 6 degrés du nœud ascendant, qui est celui qui monte, ou du nœud
descendant, qui est celui qui descend, elle sera complètement cachée, mais si elle est au-
delà de ces 6 degrés qui vont de 1 à 6, il en résultera que la lune ne sera pas voilée. »
335
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune 2. 4. 1.
378
Établissement et application de critères de datation
Concluons sur le fait que cet extrait présente des caractéristiques qui
le rapproche étrangement des productions de Sergius de Rešʻayna. Il
faudrait étudier davantage ce texte pour voir jusqu’où son attribution à
Sergius peut être envisagée, ou tout du moins pour valider notre première
hypothèse, à savoir que l’auteur pourrait bien être soit un contemporain de
e
Sergius, soit légèrement antérieur (deuxième moitié du V s.) au vu de
l’utilisation qui est faite des particules de liaison.
336
Ms. Vat. sir. 555, f. 56v.
337
Ms. Vat. sir. 555, f. 55v.
338
Cf. BUDGE (éd.), Syrian Anatomy , 1913, p. 452, 13 et p. 531, 20.
339
Cf. George Ar. [éd. RYSSEL], p. 11.
379
Établissement et application de critères de datation
̈
- ܩܕܡܝܐ [ ̈ܪܦܦܐrpope qadmoye] : les minutes (litt. instants premiers).
340
Extrait du ms. BL Add. 14 658 (VIIe s.), f. 149v.
341
SACHAU, Inedita syriaca, 1870, p. 125-126.
380
Établissement et application de critères de datation
Le terme rpope pour désigner des fractions de temps est d’un usage
plutôt archaïque : on le trouve employé comme tel dans le
Traité astronomique et météorologique du Ps.-Denys qui a été daté par
M. A. Kugener 342 de la fin du V
e
s. On le trouve également dans une
traduction de Sergius de Rešʻayna traitant de questions de médecine. On ne
le retrouve plus par la suite chez aucun auteur de textes astronomiques
syriaques connus de nous (Sévère Sebokht, Georges des Arabes, l’auteur
anonyme du De Causa causarum, Grégoire Bar Hebraeus) et dans aucun
des textes auxquels nous avons pu accéder à travers les manuscrits parisiens
et du ceux du Vatican. Mais il faut noter une particularité dans l’emploi de
ce terme : c’est associé aux adjectifs qadmoye (premiers) et ḥrine (autres ou
secondes) que rpope sert à désigner tantôt les minutes et tantôt les secondes.
C’est un procédé calqué sur le grec qui parle également de minutes
premières (Πρῶτα λεπτὰ ou minutes) et de minutes secondes (δεύτερα λεπτὰ
ou secondes). Sévère Sebokht, suivant comme à son habitude de très près le
grec, avait utilisé des expressions semblables mais en substituant au terme
343
rpope un vocable translittéré du grec, à savoir lepṭa au pluriel
(< gr. Λεπτα) et lepton344 au singulier (< gr. λεπτὸν) et, pour différencier les
minutes des secondes, il avait eu recours aux expressions lepṭa
qadmoyoto 345 (minutes premières) et lepṭa trainoyoto (minutes secondes).
La terminologie adoptée par Sévère sur ce point précis fut d’ailleurs
récupérée par Bar Hebraeus346.
342
KUGENER, « Un traité astronomique », 1907, p. 140.
343
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II, 2.
344
Cette occurrence est attestée dans un autre traité du ms. Paris BnF syr. 346 portant Sur la
conjonction des 7 planètes (inédit) au f. 122v.
345
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds II, 3.
346
Bar Heb., Cours d’astr. [éd. NAU] I, 1, 11.
381
Établissement et application de critères de datation
Anonyme, Sur le mouvement du soleil Sév. Seb., Lettre sur les nœuds…
[Ms. Par. syr. 346]
BM cod. syr. 987 (Add. 14658)
. ܛܒ ܡܢ ܚܘܫܒܢܐ ܿܗܘ ܕܐܝܟ ܩܢܘܢܐ ܐܐܠ ܕܘܟܬܐ ܫܪܝܪܬܐ ܕܡܪܕܝܬܐ ܕܫܡܫܐ
̈ ܕܡܠܦ ܬܐܘܢ ܿܗܘ ܝܕܥܐ ܿܗܝ ܕܟܬܒܐ
ܕܩܢܘܢܐ ܕܬܪܝܢ ܘܕܚܘܫܒܢܐ ܿ ܕܦܪܘܟܝܪܘܣ܆ ܐܝܟܢܐ
. ܐܠܟܣܢܕܪܝܐ ܒܣܟܠܝܘܢ ܕܠܗ ܕܦܪܘܟܝܪܘܣ܀ ܕܩܠܘܕܝܘܣ ܦܛܠܡܐܘܣ ܡܚܘܐ
Quant au lieu de passage précis du soleil, Calcul <effectué> d’après les Tables
on le trouvera grâce au deuxième livre des faciles, comme l’a enseigné Théon
Tables <faciles> qui montre le calcul de d’Alexandrie dans son Commentaire aux
Claude Ptolémée. Tables faciles ܀
382
Établissement et application de critères de datation
347
Paul Alex., Elementa apotelesmatica [ed. BOER], chap. 28.
348
Le manque de précision et de technicité se manifeste par le fait qu’il ne transcrive pas
les chiffres à la manière grecque (une lettre surmontée ou non d’un signe indiquant les
dizaines ou les centaines) et qu’il ne traduise pas certains mots comme par exemple les
degrés.
383
Établissement et application de critères de datation
enfin que cette traduction présente fort peu de particules de liaison, indice
supplémentaire de son ancienneté.
Si nous appliquons nos critères de datations à ce texte, il semblerait
qu’il faille situer sa rédaction à une date antérieure à 550 voire peut-être
même à 500 apr. J.-C., ce qui est particulièrement intéressant étant donné
que Théon d’Alexandrie et son contemporain Paul ont produit leurs œuvres
à la fin du IVe siècle.
L’hypothèse d’une attribution de ce texte à Sergius de Reš‘ayna
n’est donc pas à exclure, mais les quelques divergences terminologiques
constatées (pour désigner les degrés, les dodécatoméries et aussi le titre de
l’ouvrage attribué à Claude Ptolémée 349 ) nous amènent à envisager la
possibilité que ce texte ait pu faire partie de la bibliothèque de Sergius, sans
faire nécessairement partie de ses productions.
349
Pour désigner les Tables faciles de Ptolémée (éditées en réalité par Théon d’Alexandrie),
le passage sur les mouvements du soleil emploie l’expression : « ܕܩܢܘܢܐ ܕܚܘܫܒܢܐ ̈ ܟܬܒܐ
( » ܕܩܠܘܕܝܘܣ ܦܛܠܡܐܘܣ ܡܚܘܐlivre des Tables de calcul de Claude Ptolémée) alors que
Sergius employait, dans son Traité sur l’action de la lune (2, 3, 1), l’expression : « ܟܬܒܐ ܿܗܘ
( » ܕܚܘܫܒܢܐ ܕܦܛܘܠܘܡܐܘܣlivre de calcul de Ptolémée). La terminologie adoptée pour
désigner les Tables faciles de Claude Ptolémée ne diffère que très légèrement : Sergius
parle du « Livre de Calcul de Ptolémée », l’anonyme du « Livre des Tables qui expose le
calcul de Claude Ptolémée ». Ces expressions diffèrent en revanche assez nettement avec
l’expression employée par Sévère Sebokht : « Tables faciles », qui précise qu’elles lui sont
connues par l’intermédiaire du Petit Commentaire de Théon d’Alexandrie.
350
On explique par exemple que l’éclipse de soleil est due au fait que le soleil sorte
quelques instants de sa trajectoire (de l’écliptique donc), poussé par les vents du nord
(cf. Denys Ar. (Ps.), Traité astro. [éd. KUGENER], p. 174-175). Ensuite la notion de degrés
et de minutes échappe complètement à l’auteur de ce texte qui ne sait que s’exprimer, d’un
point de vue astronomique, de manière très floue. A. Kugener rend le terme dargo []ܕܪܓܐ
par degré, mais si l’on accepte cette traduction alors il faudrait comprendre que les calculs
384
Établissement et application de critères de datation
siècle. En outre on n’y trouve aucun néologisme portant les suffixes décrits
par S. P. Brock comme caractéristiques des écrits syriaques à partir de 500
apr. J.-C. Enfin le vocabulaire ayant trait aux objets célestes reste toujours
très vague et est de nature purement sémitique 351 . Il présente également
quelques archaïsmes de langue : les planètes sont désignées sous le terme de
̈
( ܡܛܥ ̈ܝܢܐmaṭ‘yone), comme chez Sergius de Reš‘ayna contre ܛܥܝܢܐ (ṭ‘yone)
chez Sévère Sebokht. La planète Vénus reçoit le nom de ܟܘܟܒܬܐ ܕܢܘܗܪܐ
[kaukbto d-nuhro] comme dans le Livre des Lois des Pays et chez Éphrem.
siècle ap. J.-C. »352. Il faut retenir la date la plus haute et même ne pas
exclure le fait qu’il ait été rédigé encore plus tôt, car il ne semble pas que
l’introduction de la science grecque en Mésopotamie puisse être un élément
déterminant pour la datation de ce texte qui ne comporte à vrai dire aucune
trace de l’influence des textes astronomiques grecs. Il serait davantage utile,
afin de pouvoir dater ce texte, d’analyser de plus près l’ensemble des
citations bibliques en les comparant avec les états anciens, quand ils sont
recensés, de la Pešiṭta et de la syro-hexaplair.
de l’auteur l’amènent à penser que le soleil accomplit sa révolution autour de la terre en 360
heures ! (voir la traduction de Kugener à ce propos dans Denys Ar. (Ps.), Traité astro. [éd.
KUGENER], p. 173).
351
Les noms des mois appartiennent au calendrier syriaque, comme šabto (février) au lieu
de méchir en égyptien. Deux listes des constellations figurent dans le traité. Il s’avère que
les noms ne correspondent en rien au lexique grec et sont puisés au fond culturel
mésopotamien (Chaldéen) : « Le Distributeur, le Conducteur, l’Indicateur, le Précepteur, le
Messager rapide, le Hérault de la Paix, la Donatrice de la science, l’étoile intellectuelle,
celle qui fait comprendre, qui rend maigre, la fille de la sagesse, la Donatrice de la vue,
l’intelligente, […] » (cf. Denys Ar. (Ps.), Traité astro. [éd. KUGENER], p. 193).
352
KUGENER, « Un traité astronomique », 1907, p. 140.
385
Établissement et application de critères de datation
386
Établissement et application de critères de datation
- Une Lettre de Basile sur la sphère céleste (ms. Vat. sir. 516, f. 26r-
29v) [inédit] : unique témoin nestorien issu d’un milieu perse
assurément antérieur au VIIe s. (Ve s. ? VIe s. ?).
Un texte du VIIe s. :
- Une Lettre à Basile sur la conjonction des planètes (ms. Paris BnF
syr. 346, f. 121v-124v ; partiellement éditée et traduite par F. Nau) :
qu’il faut compter parmi les œuvres de maturité de Sévère Sebokht
(entre 660 et 670 apr. J.-C.).
387
CONCLUSION GÉNÉRALE
Il faut noter que l’acquisition des concepts s’est effectuée lentement (il
a d’abord fallu délimiter la sphère astronomique de celle de l’astrologie) et
sous la menace d’un environnement parfois hostile (polémique virulente
390
Conclusion
Il ne semble pas que la recherche ait mis à jour une telle tentative de
récupération des savoirs astronomiques grecs chez les érudits de langue
latine, de l’autre côté de la méditerranée, pour la même période. En effet le
niveau des exposés que l’on trouve chez Isidore de Séville ne s’élève pas
au-dessus des schémas cosmologiques que l’on peut trouver dans le De
Mundo. On sait, de plus, que les Tables faciles n’eurent guère d’influence,
sinon très indirectement. Le monde latin du haut Moyen Âge ne les aurait
connues qu’à travers un traité rédigé vers 535 apr. J.-C. intitulé Preceptum
Canonis Ptolomei 2.
1
Voir la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant.
2
D’après TIHON, Les « Tables Faciles », 2011, INTRODUCTION, p. 50-53. Pour accéder au
texte du Preceptum Canonis Ptolomei, voir PINGRE D., The Preceptum Canonis, Louvain-
La-Neuve, eds. Academia, 1997 [Corpus des Astronomes Byzantins VIII]. Sur la
transmission des œuvres de Ptolémée dans le monde arabe voir MORELON R.,
« L’astronomie arabe orientale entre le VIIIe et le XIe siècle » in RASHED R.(dir.), Histoire
des sciences arabes 1. Astronomie, théorique et appliquée, Paris, Seuil, 1997, p. 36-47.
3
LEMPIRE J., Le "Commentaire" de Stéphanos d'Alexandrie aux "Tables Faciles" de
Ptolémée : histoire du texte et édition critique, traduite et annotée, Louvain-la-Neuve,
Université Catholique de Louvain-la-Neuve, 2010.
4
Pour une étude sur la transmission des savoirs astronomiques dans le monde byzantin,
voir TIHON A., « L'astronomie à Byzance à l'époque iconoclaste » dans Science in Western
and Eastern Civilization in Carolingian Times, edited by P. L. Butzer and D. Lohrmann,
Basel-Boston-Berlin, 1993, pp. 181-203 et TIHON A., « Les Tables faciles de Ptolémée dans
les manuscrits en onciale », Revue d’Histoire des Textes 22, 1992, p. 47-87.
5
WATTS E. J., City and school in late antique Athens and Alexandria, Berkeley, University
of California press, 2006.
391
Conclusion
grec que syriaque. Nous ne doutons pas du fait que cette littérature
inexploitée nous réserve encore bien des surprises qui nous permettront de
nous faire une idée plus précise de l’état du savoir astronomique cultivé au
Proche-Orient à la fin de l’antiquité. Cela permettra également de mieux
cerner les canaux de transmission qui ont pu alimenter en textes grecs les
astronomes arabes qui se sont illustrés par leurs compétences tout au long de
l’âge d’or et jusqu’au XVe siècle à l’observatoire de Samarkand6.
392
Conclusion
mention des chiffres indiens par Sévère Sebokht, nous ne savons rien du
contact de l’astronomie syriaque avec cette dernière littérature.
9
KAYSER C. (éd.), Das Buch von der Erkenntniss der Wahrheit, oder, Der Ursache aller
Ursachen, Leipzig/Strasbourg, J. O. Hinrich, 1889/1893, 3 vol. (vol 1 et 2 : texte syriaque /
vol. 3 traduction allemande).
10
NAU F., « Littérature cosmographique syriaque inédite. Notice sur le Livre des trésors de
Jacques de Bartela, évêque de Tagrit », JA 7 (IXe série), 1896, p. 286-331.
11
NAU F., « La cosmographie de Jésus fils de Noun », ROC 27 (1929/1930), p. 126-138.
12
NAU F., Le Livre de l’ascension de l’esprit sur la forme du ciel et de la terre. Cours
d’astronomie rédigé en 1279 par Grégoire Aboulfarag dit Bar Hebraeus publié d’après les
manuscrits de Paris, d’Oxford et de Cambridge par F. Nau [Bibliothèque de l’Ecole
pratique des Hautes Etudes, fasc. 121], Paris, E. Bouillon, vol. 1 : Texte syriaque, 1899/
vol. 2 : Traduction française, 1900.
393
LEXIQUE ASTRONOMIQUE SYRIAQUE
1
Nous n’avons pu nous aider que du lexique publié en fin d’ouvrage par TIHON A.,
LEURQUIN R. et SCHEUREN C. dans Une version byzantine du Traité sur l’astrolabe du
Pseudo-Messahalla, [Corpus des astronomes byzantins 10], Louvain-La-Neuve, 2001. Pour
une étude sur les lexiques scientifiques, consulter : BERTRAND O., GERNER H. et STUMPF
B., Lexiques scientifiques et techniques. Constitution et approche historique, Palaiseau,
Éditions de l’École Polytechnique, 2007.
2
D’après le texte édité et traduit Partie II, texte 1.
Lexique astronomique
3
D’après le texte édité et traduit Partie II, texte 3. Une précédente édition avait été réalisée
par SACHAU E. dans Inedita Syriaca. Eine Sammlung syrischer übersetzungen von Schriften
griechischer Profanliteratur. Mit einem Anhang. Aus den Handschriften des brittischen
Museum, Wien, Halle, 1870, p. 125-126 à partir de ce même manuscrit.
4
D’après le texte édité et traduit Partie II, texte 2.
5
Nous n’avons pris en compte que le chapitre 4 de ce traité, plus particulièrement consacré
aux astres et à la cosmographie. Dans la Partie III de cette thèse le lecteur trouvera le texte
syriaque de ce chapitre (repris de LAGARDE P. (éd.), Analecta Syriaca, Osnabrück, Otto
Zeller, 19672 (Leipzig, Teubner, 18581), p. 134-158) ainsi que notre proposition de
traduction. Étant donné que le texte syriaque conservé est très proche de la tradition
grecque éditée par W. L. Lorimer (cf. LORIMER , Aristotelis, 1933), nous avons
systématiquement indiqué l’équivalent grec dans notre lexique. Pour la traduction française
de ces termes, nous avons tenu compte de la traduction de J. Tricot, réalisée à partir du grec
(cf. TRICOT J., Traité du Ciel suivi du Traité pseudo-aristotélicien du monde / traduction et
notes [pour les deux textes], Paris, Vrin, 1949).
6
D’après l’édition et la traduction de F. Nau (cf. NAU F., Le Traité sur l’astrolabe plan de
Sévère Sabokht écrit au 7e s. d’après des sources grecques et publié pour la première fois
avec traduction française (extrait du JA), Paris, Leroux, 1899, p. 20-71). Cette édition se
fonde sur la seule copie manuscrite conservée à Berlin (Sachau syr. 186, f. 82v-98r).
7
Ce texte étant inédit, nous avons dû nous référer directement au manuscrit (Paris
BnF syr. 346, f. 78r-122v). En revanche nous nous sommes appuyée sur la traduction
intégrale de ce traité proposée par NAU F. dans « Le traité sur les constellations écrit en 660,
par Sévère Sébokt, évêque de Qennesrin », ROC 27 (1929/30), p. 333-410 et ROC 28
(1931/32), p. 85-100.
8
D’après le texte édité et traduit Partie II, texte 4.
395
Lexique astronomique
Système d’abréviations
Acc. : accusatif
adj. : adjectif
adv. : adverbe
akk. : akkadien
déform. : déformation
exp° : expression
f. : féminin
Gén. : génitif
gr. : grec
gr. n. : groupe nominal
lat. : latin
m. : masculin
n. : nom
par opp. : par opposition à
part.pr. : participe présent
prép. : préposition
Tit. : titre
trad. : traduction de
vb. : verbe
396
Lexique astronomique
par F. Nau (extrait du JA), Paris, Leroux, 1899. Les chiffres romains
renvoient aux parties du traité, les chiffres arabes aux pages de l’édition.
SbAVil. : proposition de traduction de E. Villey. Les chiffres romains
renvoient aux parties du traité, les chiffres arabes aux pages de l’édition
de Nau.
SbCNau : Sévère Sebokht, Traité sur les constellations. Texte syriaque
séquencé suivant le découpage de F. Nau (NAU F., « Le traité sur les
constellations écrit en 660, par Sévère Sébokt, évêque de Qennesrin »,
ROC 27 (1929/30), p. 333-410 et ROC 28 (1931/32), p. 85-100). Mais ce
texte n’ayant été que partiellement édité par Nau (chap. 4-6), il faut se
reporter au ms. Paris BnF syr. 346, f. 78r à 121v pour les autres chapitres
(1-3 et 7-18). Les chiffres romains renvoient aux chapitres et les chiffres
arabes aux paragraphes de la traduction de Nau.
SbCVil. : proposition de traduction d’E. Villey. Les chiffres romains
renvoient aux chapitres et les chiffres arabes aux paragraphes de la
traduction de Nau.
SbN : Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds ascendant et descendant.
C1SbN : copiste de la Lettre sur les nœuds ascendant et descendant de
Sévère Sebokht (scholies marginales).
SgL : Sergius de Reš‘ayna, Traité sur l’action de la lune.
SgMu. : LAGARDE P. (éd.), Analecta Syriaca, Osnabrück, Otto Zeller, 19672
(Leipzig, Teubner, 18581), 134-158 (texte syriaque de la traduction du De
Mundo réalisée par Sergius de Rešʻayna).
Signes
< vient de (transcription ou emprunt)
< > ajout de l’éditeur
397
Lexique astronomique
ܐ
9
Appelée aussi « Croix du Nord ».
398
Lexique astronomique
399
Lexique astronomique
[ ܐܢܕܝܛܪܘܦܝܩܝcf. ; ]ܬܪܝܢܛܪܘܦܝܩܝ
ܐܢܕܪܘܡܝܕܐ, ܐܢܕܪܡܝܕܐn.f. (< Ἀνδρομέδα) Andromède constellation
septentrionale SbCNau I.6 et VI.3 ;
ܐܢܛܐܪܝܣ, ܐܢܛܪܝܘܣn.m. (< Ἀντάρης) Antarès étoile du Scorpion
SbCNau VI.5 et IX.2.
ܐܢܛܐܪܩܛܝܩܘܣ ܐܢܛܐܪܩܛܐܩܘܣ ܐܢܛܪܩܛܝܩܘܣ ܐܛܪܩܛܝܩܘܣ n.m
(< ἀνταρκτικός) antarctique ; déf° ܐܢܛܪܩܛܝܩܘܣ܇ ܗܢܘ ܕܝܢ ܕܣܝܡ ܠܩܘܒܐܠܝܬ ܿ
ܠܗܘ ܶܕ ܳܒ ܳܢ ܳܝܐl’antarctique, c’est-à-dire celui qui est situé à l’opposé de celui
de l’Ourse SbCNau XII.7 ; SbANau I.31 ; ܕܚܡܫ ܿܗܝ ܕܡܬܩܪܝܐ ̈ ܙܘܢܝ ܕܝܢ
̄
ܐܢܛܐܪܩܛܝܩܘܣ ܬܘܒ ܠ ̄ܘ ܡܘ̈ܪܣla cinquième zone est appelée « antarctique »
et compte aussi 36 degrés SbANau II.69 ; ܚܘܕܪܐ ܿܗܘ ܐܢܛܪܩܛܝܩܘܣcercle
antarctique SbCNau IX.5 et X.6 ;
ܐܢܛܐܪܩܛܝܩܝܐadj. (< ἀνταρκτικός) antarctique SbCNau XIV.12 ;
ܐܢܛܩܝܐn. Antioche SbCNau II.6 ;
ܐܢܦܘܪܐ, pl. ܐܢܢܐܦܘ̈ܪܣ ܐܝܢܐܦ̈ܪܘܣ ܐܢܢܦܘ̈ܪܣ ܐܢܐܦܘ̈ܪܣ ܐܢܦܘ̈ܪܣ, n.f.
(< ἀναφορά) 1. lever d’un astre SbANau I.22; SbCNau XVI.Tit. ;
2. ascension d’un astre SbANau II.39 ; ܐܢܢܐܦܘ̈ܪܣ ܕܐܣܦܝܪܐ ܬܪܝܨܬܐ
ascension de la sphère droite SbANau II.60 ;
ܐܣܛܘܟܣܐ, pl. ܐܣܛܘܟܣܐ, ̈ n.m. (< στοιχεῖον) élément SgMu. 4 ;
SbCNau I.2
[ ܐܣܛܝܠܒܘܢcf. ] ܐܣܛܪܘܠܒܘܢ.
ܐܣܝܘܬܐn.f. médecine SbANau I.22 ;
ܐܣܛܕܐ, pl. ܐܣܛܕܘܬܐ, ̈ (< στάδιον) stade unité de mesure spatiale
SbCNau XVII.2 et XVII.5;
ܐܣܛܪܘܠܒܘܣ ܐܣܛܪܠܒܘܢ ܐܣܛܪܘܠܒܢ ܐܣܛܪܘܠܘܒܘܢ ܐܣܛܪܘܠܒܘܢ
ܐܣܛܝܠܒܘܢ ܐܣܛܪܘܠܘܒܘܣn. (< Acc./Nom. ἀστρολάβον/-ος) astrolabe
SbANau I.20 ; ܐܠܣܦܝܪܐ ܿܗܝ ܕܢܚܫܐ ܐܘܟܝܬ ܐܣܛܪܘܠܒܘܢla sphère d’airain ou
astrolabe SbCNau III.2 ;
ܐܣܛܪܘܠܓܘܣ ܐܣܛܪܘܠܘܓܘܣ, pl. ܐܣܛ̈ܪܠܓܘ ܐܣܛ̈ܪܘܠܘܓܐ, n.m.
(< ἀστρολόγος) astrologue SgL. 6 ; SbCNau I.7 ;
ܐܣܛܪܘܠܓܝܐ ܐܣܛܪܘܠܘܓܝܐn.f. (< ἀστρολογία) astrologie SgL.5 ;
SbCNau V.2 ;
ܐܣܛܪܘܢܡܘܣ ܐܣܛܪܘܢܘܡܘܣ, pl. ܐܣܛ̈ܪܢܡܘ ܐܣܛ̈ܪܘܢܘܡܘ ܐܣܛ̈ܪܘܢܡܘ, n.m.
(< ἀστρονόμος) astronome An.écl.lu. 6.5 ; SgL. 1.1 ; exp° ܦܝܠܘܣܦܐ
ܐܣܛܪܘܢܡܘܣle philosophe astronome SbCNau I.4 et V.4 ;
ܢܘܡ ܿܝܐܿ ܣܛܪܘ ܿ ܐܿ n. (< ἀστρονομία) astronomie ܒܐܘܡܢܘܬܐ ܗܕܐ
ܕܐܣܛܪܘܢܘܡܝܐAn.écl.lu. 6.5 ; SgL. 5 ;
ܐܣܝܐn. (< Ἀσία) Asie ; exp° ܐܣܝܐ ܪܒܬܐla Grande Asie SbCNau II.7 ;
ܐܣܝܘܬܐn.f. médicine SgL. 1.2 ;
ܐܣܟܝܡܐ, pl. ܐܣܟܝܡܐ ̈ ̈
ܐܣܟܡܐ, n.m. (< σχῆμα) 1. aspect, figure, position
des astres ܐܣܟܝܡܐ ܕܕܝܐܡܛܪܘܢaspect en opposition An.écl.lu 2.1 ;
SgL. 1.2 ; SbCNau I.5 ; 2. forme de l’astrolabe SbANau I.20 ;
ܐܣܦܝܪܐ ܿ
ܸ , pl. ܐܣܦ̈ܪܣ, n.f. (< σφαῖρα) 1. sphère englobante céleste ܦܠܓܗ
ܐܝ ̄ܬ ̄ܘ ̄ܗ ̄ܩ ̄ܦ ̈ܣܣܐ ̄ ܕܐܣܦܝܪܐAn.écl.lu. 4.1 ; ܐܣܦܝܪܐ ܕܫܡܝܐsphère céleste
An.écl.lu. 4.2 ; SgMu. 2 ; SbANau I.23 ; SbCNau I.1; exp° ܐܣܦܝܪܐ ܿܗܝ
ܕܟܘܟܒܐ ܿܗܢܘܢ ܐܠ ̈ܡܛܥܝܢܐ ܚܒܝܫ ̈ la sphère qui contient les étoiles fixes (pour
400
Lexique astronomique
τῆς τῶν ἀπλανῶν σφαίρας ) SgMu. 6 ; exp° ܒܐܣܦܝܪܐ ܗܕܐ ܕܐܠ ܿܛܥܝܐ
sphère des fixes SbCNau I.4 ; 2. sphère pour désigner une planète ou un
astre ܕܫܘܕܥ ܐܠܘܪܟܐ ܕܐܣܝ̈ܪܐ ܕܫܡܝܐSbANau I.20 ; exp° ܐܣܦܝܪܐ ܬܪܝܨܐܠ
la sphère droite SbANau II.47 ; exp° ܐܣܦܝܪܐ ܕܢܚܫܐsphère d’airain
SbCNau I.8 (en marge du ms. BnF, Par. syr. 346, f. 80r on lit :
ܐܣܛܪܠܒܘܢastrolabe) ;
ܐܣܦܝܪܐܝܬadv. (< σφαῖρα) de manière sphérique SbCNau XVI10 ;
ܐܣܦܝܪܝܐadj. (< σφαῖρα) de la sphère ܕܝܐܡܛܪܘܢ ܕܝܢ ܕܝܠܗ ܕܚܘܕܪܐ ܿܗܘ
ܐܣܦܝܪܝܐle diamètre du cercle de la sphère (Terre) SbCNau XVII.211 ;
[ ܐܣܦܬܐcf. ]ܣܦܬܐ.
ܐܦܘܓܝܘܣn.m. (< ἀπόγειος) apogée ܐܦܘܓܝܘܣ ܥܒܕ ܟܕ ܝܬܝܪ ܪܚܝܩ ܡܢ ܩܢܛܪܘܢ
ܕܐܪܥܐil (le soleil) fait apogée parce qu’il est plus éloigné du centre de la
terre SbCNau XIV.12 ;
ܗܘܦܟܝ ܗܦܘܟܝ ܐܦܘܟܝn. (< ἐποχή) 1. lieu vrai, position ܐܦܘܟܝ ܕܣܗܪܐ
SbN II.5 (définit comme ܩܘܡܐc’est-à-dire position par C1SbN II.5) ;
< ܐܝܟܢܐ ܿܙܕܩ ܠܡܕܥ ܗܦܘܟܝ ܐܘܟܝܬ ܩܘܡܐ ܕܫܡܫܐ ܒܝܕ ܐܣܛܪܘܠܒܢcomment>
trouver, à l’aide de l’astrolabe, l’ἐποχή, c’est-à-dire la station du soleil
SbANau II.42 ; 2. changement (?) ܗܦܘܟܝ ܕܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܙܕܩܐܛܐܒܝܒܙܘܢ
ܐܘܟܝܬ ܠܦܬܝܐ ܕܣܗܪܐchangements d’ascension et de descente
SbANau II.45 ;
ܐܦܝܛܘܡܐn.f. (< ἀποτομή) section SbCNau VIII.4 ;
ܐܦܝܢܡܝܣܝܣn.f. (< ἐπινέμεσις) indiction SbN I;
ܐܦܠܘn.m. (< Ἀπόλλων) Apollon autre nom de Mercure ܿܗܘ ܕܐܢܫܝܢ ܕܩܕܝܫܐ
ܘܐܢܫܝܢ ܕܐܦܠܘ. ܗܪܡܝܣ ܡܫܡܗܝܢ ܠܗSgMu. 7 ;
ܐܦܪܘܕܝܛܝ, ܐܦܪܘܕܝܛܐ ܦܪܘܕܝܛܝn. (< Ἀφροδίτη) Vénus planète SbCNau V.3 ;
ܩܠܦܣܝܣ ܩܠܝܦܣܝܣ ܐܩܠܝܦܣܝܣ ܐܩܠܦܣܝܣn.f (< ἔκλειψις) éclipse An.écl.lu. 1 ;
SbANau II.14 ; SbCNau XV.8 ; ܐܩܠܝܦܣܝܣ ܕܣܗܪܐéclipse de lune
SgL 2.3.2; ܐܩܠܦܣܝܣ ܣܗܪܢܝܬܐAn.écl.lu 2.1; SbN II.5 ; ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܫܡܫܐ
ܘܕܣܗܪܐéclipse de soleil et de lune SbN I ; BhCA I.7.6 ou ܐܩܠܦܣܝܣ
ܫܡܫܢܝܬܐSbN II.5 ; Bhchr 136 :15 ; ܐܩܠܦܣܝܣ ܕܣܗܪܐSgL. 2.3.2 ; ܕܘܟܬܐ
ܐܝܬܝܗ ܣܗܪܐ ̄ܗ ܒܕܝܐܗܡܣܘܢ ܕܙܘܕܝܐܩܘܢ ܿ ܕܩܠܦܣܝܣla lune est dans le lieu des
éclipses c’est-à-dire dans le plan diamétral du zodiaque SbANau II.45 ;
ܐܪܐܛܘܣn. Aratos SbCNau III.2 ;
ܐܪܒܝܠnom de ville Arbèle (que Sévère situe à 80°E) SbANau II.59 ;
ܐܪܓܘܣn. (< Ἀrgώ) Argo constellation australe SbCNau VI.4 ; ܐܪܓܘܣ
ܐܘܟܝܬ ܣܦܝܢܬܐArgo c’est-à-dire le Navire SbCNau IV.16 ;
ܐܪܝܐn.m. lion signe zodiacal SgL. 3.1 ; SbANau II.39 ; SbCNau III.4 ;
ܐܪܝܟܘܬܐn.f. longueur du jour SbANau I.53 ;
ܐܪܝܣn.m. (< Ἄρης) Mars SgMu. 7 ; SgL. 2.1 ; SbCNau V.3 ;
ܐܪܝܣܛܛܠܝܣadj. (< ἀριστοτέλειος) aristotélicien SgL. 1.2 ;
ܐܪܟܝܛܪܘܣ ܐܪܟܐܛܪܘܣn.m. (< ἀρχίατρος) grand médecin en parlant de
Sergius de Reš‘ayna SgL. 1.1 ;
10
Cet adverbe n’est autrement attesté que chez Jacques d’Édesse (cf. J.B. Chabot, Iacobi
Edesseni Hexaemeron [CSCO 92 = CSCOSS 44], Louvain, 1953, 97a : 12 d’après
SOKOLOFF, 2009.
11
Idem, cf. Iacobi Edesseni Hexaemeron [éd. Chabot], 9b : 24 d’après SOKOLOFF, 2009.
401
Lexique astronomique
ܒ
402
Lexique astronomique
ܒܝܠܬܝ, ܒܠܬܝn.f. Vénus planète (trad. de ὁ τοῦ Ἀφροδίτης) ܿܗܘ. ܿܗܘ ܕܟܘܟܒܬܐ
ܐܢܫܝܢ ܕܝܢ ܕܗܐܪܐ. ܕܐܢܫܝܢ ܿܡܢ ܕܒܝܠܬܝ ܿܩܪܝܢ ܠܗSgMu. 7 ; SgL. 2.1 ;
SbCNau V.3 ;
ܒܝܫܐadj. funeste en parlant de certains jours lunaires SgL. 2.4.4 ;
ܒܝܬܐ, pl. ̈ܒܬܐ, n.m. maison (astrol.) (trad. de ζῴδιον)An.mouv.sol. Titre ;
SbCNau V.1 ; exp° ܒܝܬ ܚܫܟܐlieu d’éclipse de la lune SgL. 2.4.3 ;
exp° ܒܝܬ ̈ܝܠܕܐhoroscope An.écl.lu. 6.3.2 ; exp° ܒܝܬ ܢܗ̈ܪܝܢMésopotamie
SbCNau II.6 ;
[ ܶܒܠܬܝcf. ] ܒܝܠܬܝ.
ܒܥܬܐn.f. recherche SbANau I.21 ;
ܒܨܪvb. Pe. - ܡܢretrancher à SbN II.4 ; Pa. - ܡܢdiminuer, faire
diminuer qqc ܐܠ ܿܡܘܣܦ ܐܦܐܠ ܡܒܨܪܐ ܡܢ ܡܫܘܚܬܐ ܗܕܐAn.écl.lu. 4.1 ;
soustraire à SbN II.3 ; SbCNau XIII.10 ;
ܿ
ܒܨܪܐn.m. décroissance de la lune ܒܒܨܪܗ ܿ
ܒܬܪܒܝܬܗ ܐܘ SgL. 2.5.4 ;
ܒܪܕܝܨܢn. Bardesane SbCNau XV.7 ;
ܒܬܘܠܬܐn.f. Vierge constellation SbCNau III.2 ;
ܓ
̈
ܓܐܘܓܪܘܦܝܩܘ n.pl. (< γεωγραφίκοι) géographes ; exp° ̈ܦܝܠܠܘܣܦܐ
ܓܐܘܓ̈ܪܦܝܩܘles philosophes géographes SbCNau II.7 ;
<( ܓܐܘܓܪܘܦܝܩܘܢγεωγραφίκον) Géographie traité ; ܒܟܬܒܐ ܿܗܘ
ܓܐܘܓܪܘܦܝܩܘܢ ܟܝܬ ܘܦܪܘܟܝܪܘܣ ܕܦܛܐܐܠܡܐܘܣdans le livre de la
Géographie ou dans celui des Tables faciles de Ptolémée
SbCNau XIV. 10 ;
ܓܐܘܡܛܪܐ, pl. ܓܐܘܡܛܪܝܣ ̈ ܓܐܘܡܛ̈ܪܐ, n. (< γεωμέτρης) géomètre
SbANau I.25 ; SbCNau III.1 ;
ܓܐܘܡܛܪܝܐn.f. (< γεωμετρία) géométrie An.écl.lu. 5 ; SbANau I.22 ;
ܓܐܘܡܛܪܝܩܝܐadj. (< γεωμετρικός) géométrique An.écl.lu. 5 ;
SbCNau XIV.12 ;
ܓܐܐܠܟܣܝܣ, ܓܐܠܟܣܝܣ, ܓܐܠܟܣܝܘܣn.m. (< Γαλαξίας) Voie lactée ;
ܒܟܘܟܒܐ ܿܗܘ ܚܘܪܐ ܐܘܟܝܬ ܿܒܗܘܪܐ ܇ ܿܗܘ ܕܡܢ ܥܝܕܐ ܕܓܘܐ ܠܘܬ ̈ ܚܘܕܪܐ ܣܒܝܣ
̈ ܒܠܝ ܬܒܢܐ ܐܘܟܝܬ ܫܒܝܠ ܬܒܢܐ ܇ ܠܘܬ ܿ ̈
ܝܘܢܝܐ ܟܠܗܘܢ ܡܢ ܣܘܪ̈ܪܝܝܐ ܡܬܩܪܐ ܫܒܝܐܠ ܕܣ
. ܕܝܢ ܇ ܓܐܠܟܣܝܘܣ ܐܘܟܝܬ ܿܚܠܒܝܝܐcercle chargé d’étoiles qui est blanc, c’est-
à-dire obscur, lequel d’après une coutume commune chez tous les
Syriens est nommé chemin de ceux qui portent de la paille, c’est-à-dire
chemin de paille (šebil tebna = voie lactée) est chez les Grecs Galacsis (ὁ
τοῦ γάλακτος), c’est-à-dire de lait SbCNau II.1 ; ܚܘܕܪܐ ܿܗܘ ܓܐܠܟܣܝܣ
ܐܘܟܝܬ ܿܚܠܒܝܢܝܐSbCNau XI.1 ;
[ ܓܐܪܐcf. ] ܐܘܐܝܣܛܘܣ.
ܓܒܐ ܿ , pl. ܓܒܝܢ
̈ n.m. 1. côté An.écl.lu. 4.2 ; SbANau I.21 ;
SbCNau XIII.7 ; 2. bord SgL. 2.6.1 ; exp° ܓܒܝܢ ̈ ܡܢ ܟܠtout autour
SbANau I.23 ; 3. surface (trad. de ἐπιφάνεια) SgMu. 6 ;
403
Lexique astronomique
ܓܕܝܐn.m. capricorne signe zodiacal SgL. 3.3 ; SbN II.1; SbANau I.33 ;
SbCNau III.4 ;
ܓܘܐn.m. exp° adj. ܕܓܘܐ1. général (par opp. à ) ܐܝܚܝܕܝܐSgL. 1.2 ;
2. commun SgL. 4.1.4 ; ܡܫܐ ܕܓܘܐnom commun SbCNau I.3 ;
3. inférieur SbN II.5 ;
ܓܘܢܐܝܬadv. généralement SgL. 1.2 ;
ܿ
ܓܘܢܝܐ ̈
, pl. ܓܘܢܘܬܐ n.m. angle SgL. 2.2 ;
ܓܘܢܝܐadj. 1. général SgL. 1.2 ; 2. commun (par opposition à ܕܝܠܢܝܐ
particulier) SbCNau I.3 ;
ܓܘܢܝܘܬܐn.f. partie commune SbCNau I.3 ;
ܓܘܫܡܐ, pl. ܓܘܫܡܐ, ̈ ̈
n.m. 1. corps d’Atalyā An.écl.lu. 6.3 ; ܓܘܫܡܐ
̈
ܐܠܗܝܐ (trad. de σῶμα) corps divins SgMu. 2 ; 2. masse (trad. de ὄγκος)
SgMu. 2 ;
ܓܘܢܐܝܬadv. de manière générale An.écl.lu 1 ;
ܓܘܪܓܐܢܘܣn.m. (< Gén. Γοργόνος) étoile de la Gorgone SbCNau IX.2 ;
ܓܙܝܪܬܐn.f. Djazira région de Haute-Mésopotamie An.écl.lu. 5 (glose) ;
SbN I ;
ܓܙܪܬܐn.f. île ; ܩܪܛܐ ܓܙܪܬܐîle de Crète SbCNau IV.3 ; ܕܛܘܒܬܢܐ ̈ ܓܙܪܬܐ
île des Bienheureux SbCNau XV.7 ;
ܓܠܝܐܠadj. rond SbANau I.22 ;
ܓܠܝܢܘܣ ܓܠܢܘܣn.m. Galien SgL. 1.2 ;
ܳܳ ܰ
ܢܒܪܐ ܓn.m. le Géant (= Orion) constellation SbCNau II.3 ;
ܓܪܒܝܐn.m. nord An.écl.lu 2.1 ; SbN II.5 ; SbANau I.21 ; SbCNau I.1 ;
ܓܪܒܝܝܐadj. septentrional An.écl.lu. 4.4 ; (trad. de κατὰ τὸ Βόρειον)
SgMu. 3 ; SbCNau I.1 ; exp° ( ܕܠܘܩܒܠ ܓܪܒܝܝܐtrad. de ἀνταρκτικὸς)
antarctique SgMu. 3 ;
ܕ
404
Lexique astronomique
12
Cf. Ptolémée, Géographie, IV, 5, 55 (éd. Nobbe, Leipzig, 1813).
13
Ce qui est l’exact équivalent de l’expression grecque utilisée par Théon d’Alexandrie
pour désigner l’écliptique (« ὁ διὰ μέσων τῶν ζῳδίων κύκλος », cf. Théon Al., Petit Comm.
[éd. TIHON], chap. 6, 14 et 15). F. Nau avait traduit littéralement : « cercle du milieu du
zodiaque » (Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU], p. 82). La solution de Nau a
été retenue par C. Brockelmann /M. Sokoloff.
14
Cf. Ptolémée, Géographie, VII, 6, 8 (éd. Nobbe, Leipzig, 1813).
15
Cf. Ptolémée, Géographie, VII, 5, 16 (éd. Nobbe, Leipzig, 1813).
16
Cf. Ptolémée, Géographie, I, 20, 7 (éd. Nobbe, Leipzig, 1813).
17
Cf. Ptolémée, Géographie, V, 2, 3 (éd. Nobbe, Leipzig, 1813).
405
Lexique astronomique
ܗ
ܗܐܪܐn.f. (< Ἥρα) Héra pour Vénus . ܿܗܘ ܕܐܢܫܝܢ ܿܡܢ ܕܒܝܠܬܝ ܿܩܪܝܢ ܠܗ. ܟܘܟܒܬܐ
ܐܢܫܝܢ ܕܝܢ ܕܗܐܪܐSgMu. 7 ;
ܗܘܕܪܐn.f. (< Ὕδρα) Hydre constellation australe SbCNau I.6 et VI.4 ;
̈
ܗܘܝܐ n.pl. les étants (pour οἱ ὅλοι) SgMu. 1 ;
ܗܘܐܠn.f. (< ὕλη) matière de l’astrolabe SbANau I.22 ;
ܗܘܦܡܢܝܣܛܝܩܘܢn. (< ὑπομνηστικόν) abrégé ou commentaire SbN II.5 ;
ܗܘܦܪܟܐܝܐ, pl. ܗܘܦ̈ܪܟܐܝܣ, n.m. (< ἐπαρχία) éparchies SbCNau II.6 ;
ܗܘܦܬܣܝܣn.f. (< ὑπόθεσις) but SbCNau I.7 ;
ܗܠܝܣ ܦܢܛܘܣn. Hellespont SbCNau IV.4 ;
ܗܠܟܬܐn.f. marche d’un astre ; ܗܠܟܬܗ ܕܫܡܫܐla marche du soleil SbCNau
XII.9 ;
ܗܢܓܘܢܐܣܝܢn.m. (<Ἐνγόνασιν) l’Agenouillé constellation septentrionale
dite d’Hercule SbCNau VI.3 et VII.3.
[ ܗܢܕܩܛܝܘܢܐcf. ] ܐܝܢܕܩܛܝܘܢܐ
ܗܢܝܘܟܘܣn. (<Ἡνίοχος) Cocher constellation septentrionale SbCNau VI.3 ;
[ ܗܦܘܟܝcf. ] ܐܦܘܟܝ.
ܗܦܘܟܝܐn.m. conversion ; ܕܫܥܐ ̈ ܗܦܘܟܝܐconversion des heures SbN II.5 ;
ܗܦܟvb. Af. contredire An.écl.lu. 4.1 ; Etpe. tourner (trad. de κύκλῳ
συναναχορεύειν) SgMu. 2 ;
ܗܦܟܬܐn.f. objection An.écl.lu. 4.4 ;
ܗܪܗn. Herat ville du Khorassan ܕܒܗܪܗ ܡܕܝܢܬܐAn.écl.lu. 5 (glose) ;
406
Lexique astronomique
ܘ
ܿ ܠܘܥܕܐ
ܘܥܕܐn.m. exp° prép. – ܠܘܥܕܐ ܕaux environs de ܕܡܢܬܐ ܕܬ̈ܪܬܥܣܪܐ
ܕܨܠܡܐ ܪܒܐSgL. 4.1.2 ;
ܙ
̈
ܙܒܢܐ, pl. ܙܒܢܬܐ, n. temps SbCNau XVI.4 ;
ܙܘܕܝܐܩܘܢn. (< ζῳδιακόν) zodiaque cercle astronomique ; ܚܘܕܪܐ ܿܗܘ
ܕܡܬܩܪܐ ܕܙܘܕܝܐܩܘܢSbANau I.22 ; SbCNau I.1 ; ܙܘܕܝܐܩܘܢ ܗܢܘ ܕܝܢ ܚܝܘܬܢܝܐ
ζῳδιακόν, c’est-à-dire animal SbCNau XII.8 ;
ܙܕܝܘܢ ܙܘܕܝܘܢ, pl. ̈ܙܘܕܝܐ, (< ζῴδιον) signe zodiacal SbN II.1 ; ܙܘܕܝܐ ܐܘܟܝܬ ̈
̈ܡܠܘܫܐSbANau I.23 ; ܙܘܕܝܐ ܐܘܟܝܬ ̈ܡܠܘܫܐ ̈ SbCNau III.1 ;
̈ ̈ ̈
ܙܘܢܝ ܙܘܢܐ, pl. ܙܘܢܣ ܙܘܢܘܣ, n.f. (< ζωνή) 1. zone ܘܙܘܢܘܣ ܗܢܝܢ ܛ̈ܪܘܦܝܩܝܬܐ zones
tropicales SbANau I.22 ; ܙܘܢܐ ܿܗܝ ܕܡܬܩܪܝܐ ܐܪܩܛܝܩܘܣzone arctique
SbANau I.33 ; ܙܘܢܐ ܐܝܣܝܡܪܝܬܐzone équatoriale SbANau II.64 ; ܘܬܘܒ
ܐܝܟ ܕܪܫܡ ܦܝܠܠܘܣܦܐ. ܙܘܢܣ ̈ ̈
ܕܚܡܫ ܦܘܠܓܐ ܐܚܪܢܐil existe une autre division en
cinq zones faite par le philosophe SbANau II.68 ; 2. cercle ܙܘܢܝ ܕܙܘܕܝܐܩܘܢ
cercle du zodiaque SbANau II.37 ; ܙܘܢܣ ܕܝܠܗ ܕܐܣܦܝܪܐ ̈ ܚܘܕ̈ܪܐ ܐܘܟܝܬ
SbCNau Titre ;
ܙܘܥvb. Ettaf. 1. intr. se déplacer ܐܝܟ ܿܗܘ ܕܗܝ ܢܘܩܕܬܐ ܡܬܬܙܝܥܐ ܡܢ ܡܕܢܚܐ
ܠܡܥܪܒܐAn.écl.lu. 6.1 ; (trad. de κίνησιν ποιεῖται) An.mouv.sol. 2 ;
(trad. de κινοῦμαι) SgMu. 2 ; SgL. 1.2 ; SbCNau X.7 ; 2. trans. - ܠ
parcourir ܡܘ̈ܪܣܿ ܡܬܬܙܝܥܐ ܠܗܝܢ ܠܗܠܝܢ ܬ̈ܪܬܥܣܪܐSgL. 2.2.5 ;
ܙܘܣn. 1. Zeus personnage mythologique SbCNau IV.13; 2. Jupiter planète
SbCNau V.3 ;
ܙܘܥܐ, pl. ̈ܙܘܥܐ, n.m. mouvement ܙܘܥܗ ܕܫܡܫܐ ܿ An.écl.lu. 2.1 ; (trad. de
κίνησις) SgMu. 7 [voir aussi ;] ܡܬܬܙܝܥܢܘܬܐSgL. 1.2 ; SbCNau XIV.Tit. ;
ܙܠܝܡܐadj. incliné SgL. 2.3 ; ܟܡܐ ܿܗܘܐ ܙܠܝܡ ܟܠ ܙܘܕܝܘܢ ܡܢ ܙܘܢܐ ܐܝܣܝܡܪܝܬܐ
SbANau II.64 ; SbCNau XI. 3;
ܙܠܝܡܐܝܬadv. de façon oblique ; ( ܟܕ ܣܝܡ ܙܠܝܡܐܝܬtrad. de ἐγκάρσιος)
SgMu. 5 ; SbANau II.70 ; SbCNau I.8 ;
407
Lexique astronomique
ܚ
18
Deux signes sont dits « en regard » lorsqu’ils sont équidistants d’un tropique (cf. Ptol.,
Apotel. [éd. HÜBNER], I.18)
408
Lexique astronomique
ܛ
19
C. Brockelmann a vu dans ce terme de ( ܛܒܠܝܢṭăblīn) non pas un décalque du latin, mais
un néologisme formé sur la forme ( ܛܒܐܠṭăblō) qui servait en syriaque à désigner le
tambour d’un instrument de percussion. On serait tenté de traduire par « matrice », mais la
seconde occurrence du texte parle de « 3 ou 4 tăblăs » soit de tympans. La solution est en
réalité fournie par Sévère Sebokht lui-même : « ܓܠܝܐܠ ܐܝܬ ܘܫܘܝܢ ̈ ܐܣܟܝܡܐ ̈ ܗܢܝܢ ܕܠܟܠܗܝܢ
ܿ ̈
ܘܩܝܡܢ ܚܕܐ ܥܠ ܚܕܐ ܒܓܘ ܚܕܐ ܕܠܒܪ ܡܢ ܟܠܗܝܢ ܗܝ ܕܐܦ ܣܦܬ ܡܕܡ. ܠܚܕܕܐ ܒܪܒܘܬܐ ܟܝܬ ܘܫܛܝܚܘܬܐ ̈
ܿ » ܒܕܡܘܬ ܬܝܟܐ ܐܝܬ ܠܗ: Ces dernières (Tăblăs) qui ont toutes une forme ronde et qui sont
semblables du point de vue de la taille et de l’épaisseur, superposées les unes aux autres à
l’intérieure d’une <autre> qui les entoure, disposant pour sa part d’un limbe en guise de
409
Lexique astronomique
rebord (traduction E. Villey ; comparer avec F. Nau, p. 74). Sévère utilise donc le mot de
tăblăs pour désigner indistinctement matrice et tympans.
20
F. Nau traduit par « tétragone ».
410
Lexique astronomique
ܝ
̈
ܝܕܥܬܐ, pl. ܝܕܝܥܬܐ, n.f. 1. connaissance SgL. 1.2 ; 2. science (?)
SgL. 2.4 ; SbANau I.21 ;
ܝܘܠܦܢܐn.m. enseignement, science SgL. 1.2 ; SbCNau II.5 ; ܪܚܡ ܝܘܠܦܢܐ
ami de l’enseignement SbANau I.34 ou ami de la science SbCNau I.1 ;
ܝܘܡܐ, ܐܝܡܡܐ, pl. ܝܘܡܬܐ ̈ n.m. jour An.écl.lu. 6.2 ; ܕܫܒܥܐ ܠܡ ܐܝܬܝܗܘܢ ̈
ܝܘܡܬܐ ܕܐܠ ܫܦܝ̈ܪܝܢ ܒܟܠ ܚܕ ܡܢ ܝ̈ܪܚܐ ̈ SgL. 2.4 ; SbN II.2 ; ܦܠܓܗ ܕܝܘܡܐmilieu
du jour SbANau II.42 ; SbCNau II.4 ;
ܐܝܚܝܕܝܐ ܝܚܝܕܝܐadj. 1. particulier (par opp. à ܡܠܬܐ ܕܓܘܢpropos général)
SgL. 1.2 ; 2. précis ܝܚܝܕܝܬܐ ̈ ܬܚܘܝܬܐ
̈ ܒSgL. 3.1 ;
ܝܣܦvb. Af. 1. - ܡܢajouter à, faire augmenter ܟܕ ܐܠ ܿܡܘܣܦ ܐܦܐܠ ܡܒܨܪܐ
ܡܢ ܡܫܘܚܬܐ ܗܕܐAn.écl.lu. 4.1 ; 2. - ܥܠaugmenter en, s’intensifier du
point de vue de ܢܘܗܪܗ ܡܘܣܦܐ ܿ ܟܘܠ ܝܘܡ ܒܝܘܡ ܥܠSgL. 2.5.1 ; ajouter à ܟܕ
ܡܘܣܦܝܢܢ ܥܠܝܗܝܢ ܟ̄ ̄ܕlorsque nous leur ajoutons 24 SbCNau XIV.5 ;
ܝܦܝvb. Af. disparaître ܘܗܟܢܐ ܚܫܟܐ ܘܡܘܦܝܐAn.écl.lu., 4.3 ;
ܿܝܪܚܐ, pl. ܝ̈ܪܚܐ, n.m. mois An.écl.lu. 4.1 ; SgL. 2.3.2 ; SbN II.2 ;
SbANau II.57 ; SbCNau II.4 ;
ܝܪܝvb. Eštaf. ܸܐܫܬܘܪܝentrer en conjonction ܘܕܟܘܟܒܐ ܐܚ̈ܪܢܐ ̈ ܕܣܗܪܐ
ܕܡܫܬܘܪܝܐ ܥܡܗܘܢSgL. 1.2 ;
ܳܝ ܳܬܐn.f. être, essence SbCNau II.4 ;
411
Lexique astronomique
ܟ
412
Lexique astronomique
ܠ
ܡ
[ ܡܐܣܬܐcf. ] ܡܣܐܬܐ
ܿܡܕܢܚܐn.f. est SbANau I.21 ; SbC IV.5 ; ܠܡܕܢܚܐà l’est An.écl.lu.4.2 ; ܿܡܕܢܚ
ܓܪܒܝnord-est An.écl.lu.Titre ; ܡܕܢܚ ܬܝܡܢsud-est An.écl.lu.,Titre ;
ܡܕܢܚܘܬܐn.f. (Hapax) position orientale d’un astre SbANau II.58 ;
ܡܕܢܚܝܐadj. oriental An.écl.lu.4.4 ; SbANau I.29 ; SbCNau III.3 ;
ܡܕܪܟܢܘܬܐn.f. 1. connaissance, compréhension SbANau I.31 ;
2. détermination des heures de lever des astres SbCNau XVI.5 ;
[ ܡܗܣܝܡܒܪܝܘܢ ܡܗܣܡܒܪܝܘܢcf. ] ܡܣܡܒܪܝܢܘܢ.
ܡܘܙܠܬܐn.f. sphère céleste, voûte étoilée An.écl.lu.6.3.2 ; ܥܠ ܡܘܙܠܬܐ ܘܥܠ
ܿ
ܕܒܗ ܢܗܝ̈ܪܐSgL. 1.2 ; ܒܐܣܦܝܪܐ ܗܕܐ ܕܡܘܙܠܬܐsur la sphère de la voûte
étoilée (où se situe la voie lactée) SbCNau II.2 ;
ܡܘܪܐ, pl. ܡܘ̈ܪܘܣ ܡܘ̈ܪܣn.f. (< μοῖρα) degré An.mouv.sol. 1 ; SgL. 2.2.1 ;
SbN II.1 ; SbANau I.23 ; ܡܘ̈ܪܣ ܐܘܟܝܬ ܕܪܓܐSbCNau III.1 ;
413
Lexique astronomique
21
Voir notamment Ph. SEGONDS (éd.), Jean Philopon, Traité de l’astrolabe, Arabica 2,
Paris, 1981, p. 3.
414
Lexique astronomique
nous dirons que telle est l’heure nocturne avec ses fractions SbANau
II.41 ; 4. exp° ܡܢܬܐ ܪܒܝܥܝܬܐquadrant (de l’astrolabe) SbANau II.44 ;
ܸܡܢܬܐn.f. axe SgL. 2.4.1 ;
ܡܐܣܬܐ ܡܣܐܬܐn.f. Balance signe zodiacal SbANau I.33 ; ܒܡܢܬܐ
ܫܒܝܥܝܬܐ ܕܙܘܕܝܐܩܘܢ ܿܗܝ ܕܡܬܩܪܝܐ ܡܢܗܘܢ ܡܣܐܬܐSbCNau III.2 ;
[ ܡܣܒܪܝܘܢcf. ] ܡܣܡܒܪܝܢܘܢ
ܿܡܣܒܪܢܘܬܐn.f. opinion ܡܣܒܪܢܘܬܐ ܕܗܘܬ ܐܠܣܛ̈ܪܘܢܡܘSgL. 1.2 ;
ܡܣܡܒܪܝܐn. (<μεσημβρία) midi ܕܘ ܕܒܬܪ ܡܣܡܒܪܝܐ ̄ ܫܥܬܐ ܕܝܢ ܿܗܝSbN II.2 ;
SbN II.5 ( ܡܨܥܝܘܬ ܛܗܪܐC1SbN II.5) ;
ܡܣܡܒܪܝܢܘܢ, ܡܗܣܝܡܒܪܝܢܘܢ ܡܗܣܝܡܒܪܝܘܢ ܡܗܣܡܒܪܝܘܢ ܡܣܡܒܪܝܢܘܣ
ܡܗܣܝܒܪܐܝܣ ܡܣܒܪܝܘܢn. (<μεσημβρινός) méridien ܚܘܕܪܐ ܬܘܒ ܿܗܘ
ܕܡܬܐܡܪ ܡܗܣܡܒܪܝܘܢSbANau I.28 ; définition SbANau I.31-32 ; ܦܠܓܗ
ܕܝܘܡܐ ܐܘܟܝܬ ܡܗܣܝܒܪܐܝܣSbANau II.42 ; ܡܣܡܒܪܝܢܘܣ ܕܣܪܛ ܬܪܝܨܐܝܬ
ܕܦܘܠܘ ܡܢ ܓܪܒܝܐ ܠܬܝܡܢܐ ̈ ܡܢܗܘܢle méridien qui est tracé directement par
les pôles, du nord au sud SbCNau XII.11 ; ܡܣܡܒܪܝܢܘܣ ܿܗܢܘ ܕܝܢ ܡܨܥܬ
ܛܗܪܐle méridien, c’est-à-dire milieu de midi SbCNau XII.11 ;
ܿܡܣܩܢܐn.m. nœud ascendant ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܘܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ܗܢܘ ܕܝܢ ܡܣܩܢܐ
ܘܡܚܬܢܐSgL. 2.3.1 ;
ܿܡܣܩܬܐ1. n.f. noeud ascendant An.écl.lu.2.2 ; 2. Part.pr. montant
ܐܝܬܝܗ ܡܢ ܓܕܝܐ ܠܣܪܛܢܐܿ ( ܘܡܣܩܬܐ ܿܡܢle soleil) monte du Capricorne au
Cancer SbANau II.67 ;
ܡܥܗܕܢܘܬܐn.f. commentaire An.écl.lu.6.5 ; ܦܘܫܩܐ ܐܘܟܝܬ ܡܥܗܕܢܘܬܐ
SbANau II.36 ;
ܡܥܪܒܐn.m. ouest ; ܠܡܥܪܒܐà l’ouest An.écl.lu.3 ; SbANau I.21 ;
SbCNau III.3 ;
ܡܥܪܒܘܬܐn.f. (Hapax) position occidentale d’un astre SbANau II.58 ;
ܡܥܪܒܝܐadj. occidental An.écl.lu.4.4 ; SbANau I.29 ; SbCNau III.3 ;
ܡܨܛܠܝܢܘܬܐn.f. inclinaison SbCNau XIV.2 ;
ܡܨܥܐܝܬadv. de façon intermédiaire SgL. 2.1 ;
ܡܨܥܝܐadj. intermédiaire en parlant de certains jours lunaires SgL. 2.5 ;
ܡܨܥܬܐn.f. 1. milieu ܛܠܠܗ ܕܐܪܥܐ ܿ ܒܗ ܓܝܪܿ ܘܩܘܡܗ ܕܐܪܥܐ ܕܒܡܨܥܬܐ ܇ ܿܢܦܝܠ
ܿ
An.écl.lu. 2.1 ; ܡܛܠ ܓܝܪ ܕܚܘܕܪܗ ܕܫܡܫܐ܇ ܒܟܠܙܒܢ ܒܡܨܥܬܗ ܐܝܬܘܗܝ ܕܚܘܕܪܐ
ܕܡܠܘܫܐ̈ SgL. 2.3 ; 2. centre (pour τὸ μέσον) SgMu. 1 ; SbANau I.25 ;
̈ ܡܨܥܬécliptique SbANau II.45 [cf. ܡܢ ܡܨܥܬ ; ] ܕܝܐܡܣܘܢ
3. exp° ܙܘܕܝܐ
ܙܘܕܝܐ ܐܘܟܝܬ ܡܢ ܕܝܐܡܗܣܘܢ ܕܙܘܢܐ ܿܗܝ ܕܙܘܕܝܐܩܘܢ ̈ SbANau II.46 ; ܠܚܘܕܪܐ ܿܡܢ
ܐܘܟܝܬ ܠܡܢܬܐ ܿܗܝ ܕܒܡܨܥܬܐle cercle, c’est-à-dire la région, du milieu
SbCNau I.5 (?) ou le cercle écliptique SbCVil. I.5 ; 4. exp° ܡܨܥܬ ܫܡܝܐ
milieu du ciel (zénith ?)SbANau II.49 [cf. ;] ܣܡܝܘܢ
ܡܪܕܝܬܐn.f. passage, course d’un astre (trad. de τήν ἀκριβῆ μοῖραν)
An.mouv.sol. 3 ;
ܡܫܘܚܬܐ, ܡܘܫܚܬܐn.f. 1. mesure An.écl.lu. 6.3 ; SbANau I.29 ;
SbCNau Titre ; 2. rapport angulaire An.écl.lu. 4.1 ; ܡܫܘܚܬܐ ܕܐܝܬ ܒܝܬ
ܠܦܘܬ ܐܘܪܟܐ. ܣܗܪܐ ܠܫܡܫܐAn.écl.lu. 4.2 ;
ܡܫܚܠܦܐadj. variable SgL. 1.2 ;
ܡܫܡܠܢܝܐadj. achevé, accompli ; ܡܢ ̈ܫܢܝܐ ̈ܡ ܿܫܠܡܢܝܬܐ ܗܠܝܢ ܕܕܝܘܩܠܝܛܝܢܘܣen
années achevées de Dioclétien SbN II.3 ;
415
Lexique astronomique
ܢ
̈
ܢܗܝܪܐ, pl. ܢܗܝ̈ܪܐ, n.m. astres An.écl.lu.1 ; SgL. 1.2 ; SbANau I.25 ; ܫܒܥܐ
ܢܗܝ̈ܪܐles sept astres SbCNau V.1 ;
ܢܘܗܪܐn.m. lumière ܢܘܗܪܗ ܕܫܡܫܐAn.écl.lu 2.1 ; SgL. 2.4.1 ;
̈ n.pl. poissons signe zodiacal An.écl.lu 6.2 ; SgL. 3.1 ; ܢܘܢܐ ܕܝܢ ܬܘܒ
ܢܘܢܐ ̈
̈
ܡܬܐܡܪܝܢ ܿܗܢܘܢ ܕܒܡܢܬܐ ܿܗܝ ܬܪܬܥܣܪܝܬܐles Poissons sont censés être dans
la douzième partie <du zodiaque> SbCNau III.3 ;
ܢܘܢܐ ܪܒܐGrand Poisson constellation australe SbCNau VI.4 ;
ܢܘܢܣn. (<nonae) nones SbCNau II.4 ;
ܢܘܩܕܬܐ, pl. ܢܘܩܕܬܐ ̈ , ܢܘܩܕܐ
̈ n.f. 1. nœud ܐܢܐܒܝܒܙܘܢ. ܢܘܩܕܬܐ ܗܠܝܢ̈ ܠܚܕܐ ܡܢ
ܐܘ ܡܚܬܬܐ ܿ ܐܘ ܩܛܐܒܝܒܙܘܢ ̄ܗ ܡܣܩܬܐ ܿ ܐܡܪܝܐܿ An.écl.lu 2.2 ; SgL. 2.3 ;
̈ ܡܫܬܡܗܝܢ ܕܝܢ ܗܢܘܢ ܗܠܝܢ ܬ̈ܪܝܢ
2. point relatif aux pôles (pour σημεῖον) ܢܘܩܕܝܢ
̈ ̈ ܢܘܩܕܐ ܡܕܡ ܐܘܟܝܬ ̈
̈ ܦܘܠܘ ܕܝܢ ܐܝܬܝܗܘܢ
ܦܘܠܘSgMu. 2 ; ܣܝܡܐ ܕܥܠܝܗܝܢ ܡܬܗܘܢܝܢܢ
ܕܣܝܡܝܢ ܬ̈ܪܝܗܘܢ ̈ܪܝܫܘܗܝ ܕܣܪܢܐles pôles sont des points ou des positions sur
lesquels on conçoit que sont situés les deux extrémités de l’axe
SbANau II.70 ;
ܢܘܪܐn. feu SgMu. 4 ;
ܢܚܬvb. Pe. descendre An.écl.lu 6.3 ;
ܢܝܣܢn. avril mois SbN I ;
ܢܟܝܢܐadj. en exp° ( ܕܐܠ ܢܟܝܢpour ἀκήρατον) sans mélange SgMu. 4 ;
ܢܟܦvb. Pe. se couvrir terme métaphorique désignant l’éclipse de soleil
SbN III ;
416
Lexique astronomique
ܣ
ܣܐܘܪܐn. propre Sévère ܐܦܝܣܩܘܦܝܐ ܣܐܘܪܐ ܿܗܘ ܕܡܬܩܪܐ ܶܣ ܽܒܘܟ ܿܬ ܢܨܝܒܝܢܝܐ
Sévère Sebokht An.écl.lu. 7; ܥܒܝܕ ܐܠܒܣ ܡܪܝ ܣܐܘܝܪܐ ܢܨܝܒܢܝܐ ܐܘܟܝܬ ܣܒܘܟܬ
SbANau II.71;
ܿ ܶܣ ܽܒܘܟܬn. propre Sebokht An.écl.lu. 7;
ܣܒܠܬܐn.f. Vierge constellation SbCNau VI.2 ;
ܣܕܪܐn.m. 1. section ܐܝܟܢܐ ܕܒܣܕܪܐ ܕܫܝܢAn.écl.lu.,1 ; 2. ordre (?)
SbCNau I.8 ;
ܣܗܕܘܬܐn.f. 1. démonstration (?) SbCNau I.7 ; 2. témoignage (astrol.)
SbCNau V.2 ;
ܣܗܪܐn.m./f. lune An.écl.lu.,Titre ; (pour σελήνη) SgMu. 7 ; SgL. 1.1 ;
SbN I ; SbANau I.25 ; SbCNau I.4;
ܣܗܪܢܝܐadj. lunaire ܐܩܠܦܣܝܣ ܣܗܪܢܝܬܐAn.écl.lu 2.1; SbN II.5 ;
ܣܘܡܩܐadj./n.m. Le Rougeoyant désigne la planète Mars (pour ὁ Πυρόεις)
SgMu. 7 ;
ܣܘܢܘܕܘܣ ܣܘܢܗܕܘܣ ܣܘܢܢܕܘܣ ܣܘܢܕܘܣn.f. (< σύνοδος) conjonction
An.écl.lu 4.4 ; SgL. 2.2 ; SbN I ;
ܣܘܢܘܕܝܩܝܐadj. (< συνοδικός) en conjonction SbN II.5 ;
ܣܘܣܝܐn. Cheval, constellation septentrionale ; ܣܘܣܝܐ ܐܘܟܝܬ ܦܝܓܐܣܘܣle
Cheval, c’est-à-dire Pégase SbCNau VI.3 ;
ܣܘܥܪܢܐ, pl. ܣܘܥ̈ܪܢܐ, n.f. évènement SbCNau I.2 ;
ܣܘܪܛܐ, pl. ܣܘ̈ܪܛܐ, n.m. 1. ligne droite (pour εὐθεῖα) SgMu. 3 ;
SbANau I.24 ; SbCNau XVII.2 ; 2. écliptique ܕܒܡܨܥܬ ̈ܡܠܘܫܐ ܇
ܿ ܣܘܪܛܐ
ܿ ܿ
ܗܘ ܕܒܗ ܪܕܐ ܫܡܫܐAn.écl.lu 2.1 et 2.2; ܕܒܡܨܥܬܐ ܗܘ ܕܒܗ ܪܕܐ ܫܡܫܐ
22
ܕܝܐܡܣܘܢ ܐܘܟܝܬ ܣܘܪܛܐSbCNau III.3 ; 3. ligne non droite ܒܣܘܪܛܐ ܿܗܘ
ܕܡܬܩܪܐ ܡܗܣܝܡܒܪܝܢܘܢSbANau II.38 ;
ܣܘܪܛܘܢܐ, n.m. ligne An.écl.lu 4.3; exp° ( ܣܘܪܛܘܢܐ ܕܝܐܡܛܪܘܢpour
διάμετρος) SgMu. 3 ;
ܣܘܪܝܐn. Syrie SbCNau II.6 ;
ܣܛܐܟܘܣn. (< στάχυς) Épi étoile dans la constellation de la Vierge ;
ܣܛܐܟܘܣ ܐܘܟܝܬ ܫܒܠܢܝܐστάχυς c’est-à-dire l’Épi SbCNau VI.5 ;
22
Seule occurrence du terme ܣܘܪܛܐdans ce sens sous la plume de Sévère.
417
Lexique astronomique
23
F. Nau distingue dans son édition les termes ( ܣܦܬܐspătō)et ( ܐܣܦܬܐāspătō) traduisant
le premier par « bord » et le second par « règle ». Nous pensons qu’il s’agit de deux
variantes orthographiques du même terme grec translittéré signifiant « la règle ».
418
Lexique astronomique
ܣܪܢܐn.m. axe (pour ἄξων ?) ܿܗܘ ܕܐܢܫܝܢ ܐܘܟܣܢܐ ܡܫܡܗܝܢ ܠܗ ܆ ܗܢܘ ܕܝܢ ܣܪܢܐ
SgMu. 3 ; ܣܪܢܐ ܕܥܠܡܐSbANau I.26 ; ܿܗܘ ܬܘܒ ܕܡܬܐܡܪ ܐܟܣܘܢ ܣܪܢܐl’axe
(ἄξων) SbANau I.33 ; SbCNau XII.10 ;
ܣܬܘܐn. hiver SbCNau II.5 ;
ܣܬܘܝܐadj. hivernal, d’hiver SbANau II.65 ; SbCNau VIII.2 ;
ܥ
ܥܒܕvb. Pe. – ܠܘܬ: former avec ܥܒܕܐ ܣܗܪܐ ܐܣܟܝܡܐ ܕܕܝܐܡܛܪܘܢ ܠܘܬ ܫܡܫܐ
An.écl.lu. 2.3;
ܥܒܕܐn.m. action ܥܒܕܗ ܕܣܗܪܐSgL. 1.1;
ܥܓܠܬܐn.f. Chariot constellation SbCNau II.3 ;
ܥܘܩܒܐn.m. recherche SbANau II.65 ;
ܥܘܩܣܐn.m. dard du scorpion SbCNau I.6 ;
ܥܙܐn.f. 1. Capricorne constellation SbCVil. I.6 ; ܥܙܐ ܐܘܟܝܬ ܓܕܝܐ
SbCNau IV.10 ; 2. Chèvre étoile dans le Cocher SbCNau IX.4 ;
ܥ ܰܝ ܳܘܬܐn.f. Hyade constellation dans le Taureau (située entre les yeux du
Taureau) SbCNau II.3 et IX.2 ;
ܥܠܝܐadj. élevé SbANau I.21 ; exp° ܐܣܦܝܪܐ ܥܠܝܬܐla sphère supérieure
SbCNau XV.3 ;
ܥܠܡܐn.m. monde (pour κόσμος) SgMu. 1 ; SbCNau XII.1 ;
ܥܠܬܐ, pl. ܥܠܠܬܐ, ̈ n.f. 1. cause ܥܠܬܐ ܕܐܩܠܝܦܣܝܣla cause de l’éclipse
An.écl.lu.1 ; SgL. 1.2 ;
ܥܦܝܦܐadj. double SbANau I.22 ;
ܥܦܦvb. Pa. – ܠmultiplier un nombre – ܒpar un autre ܒܝ ̄ܛ ̄ ܡܥܦܦ ܠܗܝܢ
̈ 24 ̄
ܡܘ̈ܪܣ ܟ ܠܦܛܐon les multipliera par 19°20’ SbN II.3 ; SbANau II.60 ;
SbCNau XIV.11;
ܥܩܪܒܐn.f. Scorpion signe zodiacal SgL. 3.4 ; SbCNau I.6 ;
ܥܪܒvb. Pe. se coucher en parlant des astres SbANau I.28 ; SbCNau I.4;
ܥܪܒܐn.m. coucher d’un astre ; exp° ܒܝܬ ܥܪܒܐcoucher SbCNau Titre ;
̈
ܥܬܝܩܐ n.pl. les anciens SbCNau XVII.1 ;
ܦ
24
Mss : ܟ
419
Lexique astronomique
420
Lexique astronomique
ܨ
ܩ
422
Lexique astronomique
SgL. 2.3.1 ; SbN I ; (pour καταβιβáζων) SbN II.1 ; 2. descente (?) ܗܦܘܟܝ
ܕܐܢܐܒܝܒܙܘܢ ܙܕܩܐܛܐܒܝܒܙܘܢ ܐܘܟܝܬ ܠܦܬܝܐ ܕܣܗܪܐchangements d’ascension
et de descente SbANau II.45 ;
ܿܩܛܝܢܬܐ, pl. ̈ܩܛܝܢܢou ܩܛܝܢܬܐ,
̈ n.f. minute ̄ܝ ̄ܒ ̈ܣܣܐ ̄ܟ ̄ܕ ̈ܩܛܝܢܢAn.écl.lu. 3.2.2;
SbANau II.54 ; ܫܬܝܢ ̈ ̈
ܕܫܬܝܢ ܕܒܬܪ ̈
ܫܬܝܢ ܿ
ܕܐܝܬܝܗ ܚܕܐ ܡܢ ܩܛܝܢܬܐ ܿܗܝla minute
qui est un soixantième, composé de soixante SbCVil. XII.9 ; ܩܛܝܢܬܐ ̈ܗܢܝܢ ̈
̄
ܕܡܬܐܡ̈ܪܢ ܐܟܣܝܩܘܣܛܐ ܐܘܟܝܬ ܚܕ ܡܢ ܣ ܕܡܘܪܐces minutes appelées
ἑξηκοστός, c’est-à-dire un soixantième de degré SbCVil. XVI.1 ;
ܩܛܝܣܦܘܢn. Ctésiphon SbCNau XV.8 ;
ܩܛܪܓvb. (<κατήγόρος) QuadRef. être prédit (?) ܚܕܐ ܥܠ ܚܕܐ ܡܬܩܛ̈ܪܓܝܢ
ܚܘܕܪܢܐܝܬ ܐܝܟ ܕܐܦ ܩܘܩܠܘܣAn.écl.lu. 4.4 ;
ܩܛܪܬܐn.f nœud BhCA I,7,6.
ܩܝܛܐn. été SbCNau II.5 ;
ܩܝܛܘܣn. (<Κῆτος) Baleine constellation australe SbCNau VI.4 ;
ܩܝܛܝܐadj. d’été SbANau II.65 ; exp° tropique d’été ܠܩܝܛܝܐ ܟܝܬ ܿܗܘ ܕܒܝܢܬ
ܐܝܣܝܡܪܝܢܘܣ ܐܠܪܩܛܝܩܘܣle <tropique> d’été, celui qui est entre l’équateur
et le cercle arctique SbCNau X.1 ; ܬܪܝܢܘܣ ܛܪܘܦܝܩܘܣ ܐܘܟܝܬ ܩܝܛܝܐ
SbCNau XII.8 ;
ܩܝܠܝܩܝܐn. Cilicie SbCNau II.6 ;
[ ܩܝܦܘܣcf. ] ܩܐܦܘܣ.
ܩܠܝܐܠadj. rapide en parlant du mouvement de la lune An.écl.lu. 6.1 ;
SgL. 2.2.5 ; SgL. 2.4.1 ;
ܩܠܝܐܠܝܬadv. rapidement SbN II.1 ;
ܩܠܝܠܘܬܐn.f. rapidité en parlant du mouvement d’un astre SgL. 2.6.1 ;
ܩܠܝܡܐ, pl. ܩܠܡܐܛܐ ̈ ̈ ܩܠܝܡܐܛܐ,
ܩܠܝܡܛܐ ̈ n.m. (< κλίμα) climat SgMu. 3 ;
SbANau I.22 ; SbCNau Titre ; ܕܫܒܥܐ ܩܠܝܡܐܛܐ ̈ ̈ ܐܝܟܢܐ ܙܕܩ ܠܡܫܟܚܘ ܦܬܝܐ
comment on peut trouver la latitude des sept climats SbANau II.62 ;
SbCNau XII.1 ;
ܩܠܢܕܘܣn.m. (< calendae) calendes SbCNau II.4 ;
[ ܩܠܦܣܝܣcf. ] ܐܩܠܦܣܝܣ
ܩܢܘܡܐn.m. existence ܓܠܝܐ ܗܝ ܕܐܦܐܠ ܗܘ ܐܬܠܝܐ ܩܢܘܡܗ ܐܝܬܘܗܝ
An.écl.lu. 4.5 ;
ܩܢܘܢܐ, pl. ̈ܩܢܘܢܐ, n.m. (<κανών) 1. table de calcul ܕܚܘܫܒܢܐ ܇ ܕܥܒܝܕ ̈ ܩܢܘܢܐ
ܠܦܛܐܠܠܡܘܣ ܐܣܛܪܘܢܘܡܘܣAn.écl.lu. 6.5 ; ܟܬܒܐ ܕܩܢܘܢܐ ܕܬܪܝܢ ܘܕܚܘܫܒܢܐ ̈
ܕܩܠܘܕܝܘܣ ܦܛܠܡܐܘܣle second livre des Tables du calcul de Claude
Ptolémée (trad. de ὁ Πρόχειρος δὲ Κανὼν Κλαυδίου Πτολεμαίου)
An.mouv.sol. 3 ; ܩܢܘܢܐ ܕܦܪܘܟܝܪܘܣTables faciles SbN II.1 ; SbANau I.21 ;
ܕܡܕܝܢܬܐ̈ ܒܩܢܘܢܐ ܿܗܘdans la Table des villes <illustres> SbCNau XIV.10 ;
SbCNau XV.8 ; 2. règle SbANau I.21 ; ܠܩܢܘܢܐ ܡܦ̈ܪܫܐ ̈ règles distinctes
SbANau I.35 ; ܩܢܘܢܐ ܩܕܡܝܐpremière règle SbANau II.36 ;
ܩܢܛܘܪܘܣn. (<) Centaure constellation australe SbCNau VI.4 ;
ܩܢܛܪܘܢ, pl. ܩܢܛ̈ܪܐn. (<κέντρον) 1. centre (astrol.) ܐ̈ܪܝܥܬܝܗܘܢ ܩܢܛ̈ܪܐles
quatre centres SbANau II.39 ; ܠܡܘܪܐ ܿܗܝ ܕܣܝܡܐ ܬܪܝܨܐܝܬ ܠܥܠ ܡܢ ܩܢܛܪܘܢ
ܕܐܪܥܐle degré qui se situe exactement au dessus du centre de la terre
SbANau I.24 ; ܕܐܒܗܬܐ ̈ ܿܗܘ ܕܐܦ ܡܫܬܡܗ. ܩܢܛܪܘܢ ܕܬܚܝܬ ܡܬܐܡܪ ܕܐܬܘܗܝ
« ܐܪܥܐcentre de dessous la terre » ou encore « des Pères »
423
Lexique astronomique
SbANau I.32 ; SbCNau V.2 ; ܕܚܝܐ ̈ ܡܕܢܚܐ ܕܝܢ ܩܢܛܪܘܢ ܿܗܘ ܕܡܬܩܪܐle levant
est appelé « centre de vie » SbANau I.32 ; SbCNau V.2 ; ܡܥܪܒܐ ܕܝܢ
̈ ܩܢܛܪܘܢ ܿܗܘ ܕܡܬܐܡܪle couchant <est appelé> « centre des noces »
ܕܚܠܘܐܠ
SbANau I.32 ; SbCNau V.2 ; 2. centre géophysique ܩܢܛܪܘܢ ܐܘܟܝܬ ܦܘܠܣ
ܓܪܒܝܝܐ ܕܥܠܘܗܝ ܣܝܡ ܪܝܫܗ ܓܪܒܝܝܐ ܕܣܪܢܐle centre, c’est-à-dire le pôle nord où
passe l’extrémité boréale de l’axe SbANau II.68 ;
ܠܡܐ ܩܢܫܠܡܐ ܴ ܝܫ
ܷ ܱܩn. Balance signe zodiacal SgL. 3.2 ;
ܩܦܐܠܘܢ, pl. ̈ܩܦܐܠܐn.m. (<κεφαλαῖον) 1. chapitre An.écl.lu.,Titre ;
2. section SbN II.1 ;
ܩܪܘܢܣn. Saturne planète SbCNau V.3 ;
ܩܪܛܝܪn. (< Κρατήρ) constellation australe ; ܩܪܛܝܪ ܐܘܟܝܬ ܰܐ ܳܓ ܳܢܐΚρατήρ
c’est-à-dire la Coupe SbCNau VI.4 ;
ܩܪܝܒܘܬܐn.f. proximité An.écl.lu 6.3 ; SbCVil. I.4 ;
ܩܪܟܝܕܘܢܐnom de ville Carthage (que Sévère situe à 35°E) SbANau II.59 ;
ܩܪܢܬܐ, pl. ܩ̈ܪܢܬܐ, n.f. corne de la lune An.écl.lu 4.4 ;
ܩܪܩܦܬܐn.f. tête ; en exp° ( ܿܗܝ ܕܠܥܠ ܡܢ ܩܪܩܦܬܢlitt. celui qui est au dessus de
nos têtes ; équivalent culturel du grec κατὰ τὴν ἡμῶν κορύφην) zénith
SbANau I.27 [voir aussi ; ] ܣܡܝܘܢ
ܪ
ܫ
425
Lexique astronomique
ܬ
426
Lexique astronomique
ܿ ܬܐܘܪܝܡܐ ܓܐܘܡܛܪܝܩܝܐ
ܬܐܘܪܝܡܐn.m. (<θεώρημα) représentation ܪܫܡܝܢܢ
An.écl.lu. 5 ; SbCVil. XIV.12 ;
̈
ܬܐܡܐ n.m. Gémeaux signe zodiacal SbN II.2 ; SbCNau III.6 ;
ܬܘܛܝܪܘܢn. (<θυτήριον) Autel constellation australe SbCNau VI.425 ;
ܬܘܠܝn. Thulé île SbCNau XIV.Tit.;
ܬܘܩܢܐn.m. création (pour διακόσμησις) SgMu. 1 ;
ܬܘܪܐn.m. Taureau signe zodiacal SgL. 3.4 ; ܬܘܪܐ ܕܝܢ ܗܘ ܕܒܡܢܬܐ ܠܡ
ܬܪܝܢܝܬܐ ܕܝܠܗ ܕܚܘܕܪܐle Taureau, qui est dans la seconde partie du même
cercle SbCNau IV.4 ;
ܬܘܬn. Thoth mois SbN II.2;
ܬܚܘܝܬܐn.f. 1. exemple An.mouv.sol.Titre ; ܝܚܝܕܝܬܐ ̈ ̈ܒܬܚܘܝܬܐSgL. 3.1 ;
ܐܝܟ ܕܒܬܚܘܝܬܐen guise d’exemple SbN II.4 ; SbANau II.38;
SbCNau XV.4; 2. paradigme (pour παράδειγμα) ܦܪܕܝܓܡܐ ܐܘܟܝܬ
ܬܚܘܝܬܐSbN II.2 ; 3. démonstration SbCNau II.1;
ܬܚܘܡܐn.m. limite ܬܚܘܡܐ ̈ܚܫܟܢܝܐ ̈ limites écliptiques An.écl.lu. 2.4 ;
SbCNau XV.2;
ܬܚܦܝܬܐn.f. immersion <de la lune> (?) An.écl.lu. 3.1 ;
ܬܝܟܐn.m. gaine SbANau I.22; rebord SbAVil. [cf. note pour ;] ܛܒܠܝܢ
ܬܝܡܢܐn.m. sud ܠܬܝܡܢܐAn.écl.lu. 2.1 ; SbN II.5 ; SbANau I.21 ;
SbCNau I.1 ;
ܬܝܡܢܝܐadj. méridional An.écl.lu. 4.4 ; exp° ( ܒܓܒܐ ܬܝܡܢܝܐpour κατὰ τὸ
νότιον) SgMu. 3 ; SbANau I.30 ;
ܬܝܪܘܢn. (<θηρίον) Loup (?) ou Bête constellation australe SbCNau VI.4 ;
ܬܢܝܢܐn.m. Dragon constellation septentrionale SbCNau I.6 et VI.3 ;
ܬܪܒܝܬܐn.f. croissance de la lune An.écl.lu. 4.4 ; SgL. 2.5.1 ;
ܬܪܝܢܛܪܘܦܝܩܝou ܬܪܝܢܘܣ ܛܪܘܦܝܩܘܣn. (< θερινὸς τροπικός) tropique d’été
̈
ܕܬ̈ܪܬܝܢ ܕܝܢ ܕܡܬܩܪܝܐ ܐܢܕܝܛܪܘܦܝܩܝ ܬܠܬܝܢ ܡܘ̈ܪܣla seconde <zone> est appelée
« tropique d’été » et compte 30 degrés SbANau II.68 ; SbCVil. XII.4 ;
ܬܪܝܨܐadj. 1. exact SgL. 2.3.1 ; SbCVil. XV.2 ; 2. qui fait face SgL. 3.3 ;
ܬܪܝܨܐܝܬadv. exactement An.écl.lu. 2.4 ; SgL. 2.3.2 ; SbANau I.24 ;
SbVil. XV.2 ;
ܬܪܥܝܬܐn.f. point de vue ܬܪܥܝܬܐ ܕܐܣܛ̈ܪܘܢܡܘSgL. 1.1 ; SbCNau I.2 ;
ܬܫ̈ܪܝܬܐn.pl. automne SbCNau II.5 ;
25
F. Nau traduit par « Encensoir », mais nous avons retenu ici la traduction de ce terme,
que l’on trouve chez Aratos, proposée dans MARTIN J.(éd.), Aratos, Phénomènes, Paris,
Les Belles Lettres, 1998, cf. pour Θυτήριον au vers 403.
427
Bibliographie
Sources
(Anonymes)
Causa causarum [éd. KAYSER] = KAYSER C. (éd.), Das Buch von der
Erkenntniss der Wahrheit, oder, Der Ursache aller Ursachen,
Leipzig/Strasbourg, J. O. Hinrich, 1889/1893, 3 vol. (vol 1 et 2 : texte
syriaque / vol. 3 : traduction allemande).
Traité sur la cause des éclipses de lune = Traité sur la cause des éclipses de
lune, édité et traduit dans cette thèse (Partie 2, texte 1) d’après le
ms. Paris BnF syr. 346 du XIVe s., f. 51r-60v (exceptés les f. 54v-55r).
(Attribués)
428
Bibliographie
Bardesane, Il dialogo delle leggi dei paesi tradotto da G. Levi Della Vida in
LEVI DELLA VIDA G., Pitagora, Bardesane e altri studi siriaci, a cura di
R. Contini, Roma, Bardi, 1989, p. 79-111.
Bardaisan of Edessa, The book of the laws of the countries. Dialogue on fate
edited by H. J. W.Drijvers, Assen, Van Gorcum, 1965.
Bardesanes Edessenus, Liber legum regionum, cujus textum syriacum
instruxit, latine vertit F. Nau, annotationibus locupletavit Thedore
Nöldeke », Patrologia syriaca I. 2, 1907, col. 612-615.
Bardesane, Le Livre des Lois des pays, texte syriaque et traduction française
avec une introduction et de nombreuses notes par F. Nau, Paris, Ernest
Leroux, 1899.
Bar Heb., Cours d’astr. [éd. NAU] = Le Livre de l’ascension de l’esprit sur
la forme du ciel et de la terre. Cours d’astronomie rédigé en 1279 par
Grégoire Aboulfarag dit Bar Hebraeus publié d’après les manuscrits de
Paris, d’Oxford et de Cambridge par F. Nau, Paris, E. Bouillon, vol. 1 :
texte syriaque, 1899 ; vol. 2 : traduction française, 1900.
429
Bibliographie
Jac. Edess., Hexaem. [éd. CHABOT] = Iacobi Edesseni Hexaemeron edidit I.-
B.Chabot [CSCO 92, SS 44, texte ; CSCO 97, SS 48, traduction], 1953.
430
Bibliographie
Ruf., Exp. [Vat. sir 555] = Rufinus, Exposé sur le soleil, son parcours et son
éclipse (version longue, Vat. sir 555, f. 46r-62v).
Ruf., Exp. [éd. L.D.V.] = Rufinus, Exposé sur le soleil, son parcours et son
éclipse (d’après la version courte du Vat. sir. 217), texte édité dans LEVI
DELLA VIDA G., « La Dottrina e i Dodici Legati di Stomathalassa. Uno
scritto di ermetismo popolare in siriaco e in arabo », Atta della Academia
dei Lincei, Mem. Scienze morali, sér. 8, vol. 3, fasc. 8, 1951, p. 477-542
[= Pitagora, Bardesane e altri studi siriaci, a cura di R. Contini, Roma,
Bardi, 1989, p. 125-191]. Traduction à partir de la version arabe.
Serg. Reš., Traité sur l’action de la lune = Sergius de Rešʻayna, Traité sur
l’action de la lune, texte, traduction et notes dans Partie 2, texte 2
(d’après BL Add. 14 658), f. 141v-149v).
Sév. Seb., Traité sur l’astrolabe plan [éd. NAU]= Sévère Sebokht, Traité
sur l’astrolabe plan dans NAU F., Le Traité sur l’astrolabe plan de
Sévère Sabokht écrit au 7e s. d’après des sources grecques et publié pour
la première fois avec traduction française (extrait du JA), Paris, Leroux,
1899.
431
Bibliographie
Sév. Seb., Traité sur les constellations = Sévère Sebokht, Traité sur les
constellations. Ce traité n’ayant été que partiellement édité par Nau
(chap. 4-6), nous renvoyons, pour le texte, aux feuillets 78r à 121v du
ms. Paris BnF syr. 346. La traduction intégrale des 18 chapitres de ce
traité se trouve dans NAU F., « Le traité sur les constellations écrit en 660,
par Sévère Sébokt, évêque de Qennesrin », ROC 27 (1929/30), p. 343-
410 et ROC 28 (1931/32), p. 85-100.
Sév. Seb., Lettre sur les nœuds = Sévère Sebokht, Lettre sur les nœuds
ascendant et descendant éditée et traduite dans Partie 2, texte 4, à partir
du ms. Paris BnF syr. 346, f. 124v-127v.
Sév. Seb., Lettre sur le XIV lunaire de Nisan = Sévère Sebokht, Lettre sur le
e
XIV lunaire de Nisan de la 19 année en l’an 976 des Grecs, faut-il le
compter le 5 ou le 6 de Nisan ? Texte inédit, conservé dans les
manuscrits Paris BnF syr. 346 (f. 136r-140r) et Berlin syr. 186 (f. 98v-
102v).
432
Bibliographie
433
Bibliographie
Catalogues de manuscrits
434
Bibliographie
Dictionnaires et encyclopédies
Storia della scienza, 2001, vol. 1 = Storia della scienza, vol. 1 La Scienza
antica [sezione « Le scienze nella Tarda Antichità »], Roma, Istituto
della Enciclopedia Italiana, 2001.
Storia della scienza, 2001, vol. 4 = Storia della scienza, vol. 4 Medioevo,
Rinascimento [sezione La scienza siriaca], Roma, Istituto della
Enciclopedia Italiana, 2001.
435
Bibliographie
Études
BRAFMAN D. A., The Arabic “De Mundo”: An edition with translation and
commentary, PhD Duke University, Durham NC, 1985.
436
Bibliographie
DRIJVERS H. J. W., The book of the laws of the countries. Dialogue on fate
of Bardaisan of Edessa, Assen, Van Gorcum, 1965.
FIORI E., « L’épitomé syriaque du traité Sur les causes du tout d’Alexandre
d’Aphrodise attribué à Serge de Resh‘ayna : édition, traduction et
index », Le Muséon 123, 2010, p. 127-158.
437
Bibliographie
FURLANI G., « I pianeti e lo zodiaco nella religione dei Mandei », Atti della
Academia nazionale dei Lincei (sér. 8) 2, fasc. 3, 1948, p. 119-187.
FURLANI, « Tre trattati astrologici », 1947 = FURLANI G., « Tre trattati
astrologici siriaci sulle eclissi solare e lunare », RANL [Scienze morali],
ser. 8, vol. 2, fasc. 11-12, 1947, p. 569-606.
FURLANI G., « Un trattato palmomantico in garsciunico », RSO 21, 1946,
p. 183-187.
FURLANI G., « Un trattato di Sergio di Rêš’aynâ sopra il genere, le specie e
la singolarità », in Raccolta di scritti in onore di Giacomo Lumbroso,
1844-1925, Milan, Publicazioni di ‘Aegyptus’-Serie scientifica-, 1925,
vol. 3.
FURLANI, « A cosmological tract », 1917 = FURLANI G., « A cosmological
tract by Pseudo-Dionysius in the Syriac language (PHD) », [edited from
British Museum MS. Add. 7192, and provided with an English
translation], The Journal of the Royal Asiatic Society of Great Britain
and Ireland 49 (New Series), Apr. 1917, p. 245-272.
GUTAS, Greek Thought, 1998 = GUTAS D., Greek Thought, Arabic Culture.
The Graeco-Arabic Translation Movement in Baghdad and Early
‘Abbāsid Society (2nd-4th/8th-10th c.), London-New York, Routledge,
1998.
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Bibliographie
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Bibliographie
KUNITZSCH P. , Von Alexandria über Bagdad nach Toledo. Ein Kapitel aus
der Geschichte der Astronomie, München, Verlag der Bayerischen
Akademie der Wissenschaften, 1991 [Heft 1 : 17 p.].
KUNITZSCH P. , Claudius Ptolemaus, Der Sternkatalog des Almagest. Die
arabisch-mittelalterliche Tradition, I. Die arabischen Ûbersetzungen,
herausgegeben, ins Deutsche übertragen und bearbeitet,
O. Harrassowitz, Wiesbaden, 1986.
KUNITZSCH P. , « Über einige Spüren syrischen Almagestübersetzung », in
Prismata : Festschrift für W. Hartner, Wiesbaden, E. Steiner, 1977,
203-210.
LEVI DELLA VIDA, Pitagora, Bardesane, 1989 = LEVI DELLA VIDA G.,
Pitagora, Bardesane e altri studi siriaci, a cura di R. Contini, Roma,
Bardi, 1989.
LEVI DELLA VIDA, « La Dottrina », 1951 = LEVI DELLA VIDA G., « La
Dottrina e i Dodici Legati », Atta della Academia dei Lincei [Mem.
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Bibliographie
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Bibliographie
NAU, « Le traité sur les constellations », 1929-1932 = NAU F., « Le traité sur
les constellations écrit en 660, par Sévère Sébokt, évêque de Qennesrin »,
ROC 27 (1929/30), p. 327-410 et ROC 28 (1931/32), p. 85-100
(Introduction, traduction intégrale de 18 chapitres, édition partielle des
chapitres 4, 5 et 6).
NAU F., « La cosmographie de Jésus fils de Noun », ROC 27, 1929/1930,
p. 126-138.
NAU, « Analyse du ms. Par. syr. 378 », 1929/30 = NAU F., « Analyse du
manuscrit syriaque de Paris n°378 de la Bibliothèque Nationale »,
ROC 27, 1929-1930, p. 411-421.
NAU, « La cosmographie », 1910 = NAU F., « La cosmographie du VIIe s.
chez les Syriens », ROC 15, 1910, p. 225-254.
NAU, « Notes d’astronomie », 1910 = NAU F., « Notes d’astronomie
syrienne », JA 16, 1910, p. 209-228.
NAU, « Bardesanes », 1907 = NAU F., « Bardesanes Edessenus, Liber legum
regionum, cujus textum syriacum instruxit, latine vertit F. Nau,
annotationibus locupletavit Thedore Nöldeke », Patrologia syriaca I. 2,
1907, col. 612-615.
NAU, Bardesane, Le Livre des Lois des pays, 1899 = NAU F., Bardesane, Le
Livre des Lois des pays. Texte syriaque et traduction française avec une
introduction et de nombreuses notes par F. Nau, Paris, E. Leroux, 1899.
NAU, Le Traité sur l’astrolabe, 1899 = NAU F., Le Traité sur l’astrolabe
plan de Sévère Sabokht écrit au 7e s. d’après des sources grecques et
publié pour la première fois avec traduction française (extrait du JA),
Paris, E.Leroux, 1899.
NAU, Le Livre de l’ascension, 1899 = NAU F., Le Livre de l’ascension de
l’esprit sur la forme du ciel et de la terre. Cours d’astronomie rédigé en
1279 par Grégoire Aboulfarag dit Bar Hebraeus publié d’après les
manuscrits de Paris, d’Oxford et de Cambridge par F. Nau, Paris,
E. Bouillon, 1899 [Bibliothèque de l’École pratique des Hautes Études,
fasc. 121], vol. 1 (texte syriaque) ; 1900, vol. 2 (traduction française).
NAU F., « Littérature cosmographique syriaque inédite. Notice sur le Livre
des trésors de Jacques de Bartela, évêque de Tagrit », JA 7 (sér. 9), 1896,
p. 286-331.
442
Bibliographie
REICH, « Ein Brief des Severus Sebokt », 2000 = REICH E., « Ein Brief des
Severus Sebokt » in FOLKERTS M. and LORCH R. (éd.), Sic itur ad astra.
Studien zur Geschichte der Mathematik und Naturwissenschaften.
Festschrift für den Arabisten Paul Kunitzsch zum 70. Geburtstag,
Wiesbaden, Harrassowitz, 2000, p. 478-89 [édition et traduction
allemande de la Lettre sur l’origine des sciences de Sévère Sebokht].
443
Bibliographie
444
Bibliographie
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Bibliographie
WAGNER E. und STEINMETZ P., Der Syrische Auszug der Meteorologie des
Theophraste, Mainz, Akademie der Wissenschaften und der Literatur,
1964.
WATT J., «Syriac Translators and Greek Philosophy in Early Abbasid Iraq»,
Journal of the Canadian Society for Syriac Studies 4, 2004, p. 15-26.
WATT J., « The Strategy of the Baghdad Philosophers : the Aristotelian
Tradition as a Common Motif in Christian and Islamic Thought », in
VAN GINKEL J. J., MURRE-VAN DEN BERG H. L. and VAN LINT T. M.,
Redefining Christian Identity : Cultural Interaction in the Middle East
since the Rise of Islam, Leuven-Dudley MA, Peeters, 2005, p. 151-165.
WATTS, City and school, 2006 = WATTS E. J., City and school in late
antique Athens and Alexandria, Berkeley, University of California Press,
2006.
Abréviations
446
Index
Nous n’incluons pas dans cet index Sergius de Reš‘ayna ni Sévère Sebokht, pour la raison
que le nom de ces deux auteurs revient trop fréquemment dans le corps de ce travail.
L’italique indique que le nom apparaît dans un texte ancien. « n. » indique qu’on trouvera
le nom dans une note de bas de page.
446
Index
447
TABLE DES MATIÈRES
Remerciements 2
Système de translittération, symboles, sigles et abréviations 6
INTRODUCTION GÉNÉRALE 9
Présentation générale
I. Place et définition de la science astronomique dans les milieux
scholastiques syriaques 16
1. L’astronomie dans le cadre des études philosophiques 16
2. De la nécessité de distinguer astronomie et astrologie 21
3. Polémique entre chrétiens 24
II. Contenu scientifique des textes 26
1. Sources astronomiques utilisées par les astronomes syriaques 26
2. Les concepts astronomiques abordés 31
a. Référents spatiaux et temporels 32
- La mesure de l’espace 32
- La mesure du temps 34
b. Mouvements du soleil 38
c. Mouvements de la lune 39
d. Calcul des éclipses 40
e. Répartition et conjonction des planètes 42
f. Répartition des astres fixes 45
3. Les applications pratiques de l’astronomie syriaque 45
III. Particularités du corpus astronomique syriaque 47
1. Deux manuscrits, deux auteurs ? 47
2 . Auteurs, dates et lieux de rédaction 48
a. Sergius de Reš‘ayna 48
b. Sévère Sebokht 50
c. Stéphane, chartulaire de Djazira 51
3. Le genre épistolaire et didactique au service de l’astronomie 52
449
Table des matières
3. Études 102
VIII. Exemple au sujet du mouvement du soleil (traduction anonyme) 104
1. Le manuscrit BL Add. 14 658 (fol. 149v) 104
2. Édition / Traduction 105
3. Études 105
IX. Traités attribués à Sévère Sebokht 107
A. Traité sur l’astrolabe plan 108
1. Les manuscrits (3) 108
a. Berlin syr. 186 (ancien Petermann 26) (f. 82v-98r) (XVIe s.) 109
b. Paris BnF syr. 346 (f. 36v-51v) (1309 apr. J.-C.) 111
c. Ms. Mardin, église syriaque orthodoxe des Quarante
martyrs, syr. 553/13 (XVe s.) 113
2. Édition / Traduction Nau (1899) 114
3. Études 115
B. Traité sur les constellations 118
1. Les manuscrits 118
a. BL Add. 14 538 (ancien cod. syr. 863) 119
b. Paris BnF syr. 346 (f. 78r-121v) 121
2. Éditions partielles et traduction 122
3. Études 123
C. La Lettre sur les nœuds ascendant et descendant 123
1. Manuscrit Paris BnF syr. 346 (f. 124v-127v) 124
2. Édition / Traduction 124
3. Études 126
D. La Lettre sur la conjonction des planètes 126
1. Les manuscrits 127
a. Paris BnF syr. 346 (f. 121v-124v) 127
b. BL Add. 12 154 [ancien cod. syr. 860] (VIIIe ou IXe s.) 128
2. Édition / Traduction 129
3. Études 129
E. Quatre chapitres sur les climats 130
1. Manuscrit : Paris BnF syr. 346 (f. 127v-136r) 130
2. Texte inédit 132
F. Lettre sur le XIV lunaire de nisan de la 19 année en l’an 976 des
e
450
Table des matières
451
Table des matières
452
Table des matières
CONCLUSION 389
LEXIQUE SYRIAQUE-FRANÇAIS 394
BIBLIOGRAPHIE 428
INDEX DES NOMS PROPRES 446
INDEX GEOGRAPHIQUE 447
TABLE DES MATIERES 448
453
Résumé
Abstract