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lien fort entre une culture orientale millénaire et notre culture occidentale.
'' Quelque admiration que t'inspire le spectacle de l'Univers, seule est réellement admirable la
Loi unique et multiple qui régit toutes les choses dans leur ensemble et chaque chose dans son
détail.''
Nous avons cessé de nous prendre pour le centre de l'Univers, ayant découvert que l'Univers
est homogène à grande échelle et qu'ainsi tout point peut être son centre. Mais nous gardons
encore et toujours le vertige devant l'Infini, cet En Sof pour les Hébreux et cet Apéiron pour
les Grecs. Plus nous avançons dans notre réponse au ''comment '' des manifestations de
l'Univers, plus nous nous rapprochons du Principe, car nous connaissons maintenant nos
limites et que le Principe détient seul et pour toujours certainement, la réponse au ''pourquoi ''.
Les avancées du savoir ne donnent pas la ''Connaissance''. Elles ne doivent donc pas
nous effrayer comme elles ont effrayé des croyants à l'époque de Galilée ou à l'époque de
Darwin.
''UN symbole de l'homme debout, seul être vivant jouissant de cette faculté, au point que
certains anthropologues font de la verticalité un signe distinctif de l'homme, plus radical
encore que la raison.
''L'UN se trouve également dans les images de la pierre dressée, du phallus érigé, du bâton
vertical : il représente l'homme actif associé à l'œuvre de la création.
''L'UN est également le Principe. Non manifesté, c'est de lui que découle toute
manifestation et c'est à lui qu'elle revient, son existence éphémère épuisée : il est le
principe actif, le créateur. L'UN est le lieu symbolique de l'être, source et fin de toute
chose, centre cosmique et ontologique.
''Symbole de l'être, mais aussi de la Révélation, qui est médiatrice pour élever l'homme par la
connaissance à un niveau d'être supérieur.
''L'UN est aussi le centre mystique, d'où rayonne l'Esprit comme un soleil.
''Il y a lieu de distinguer avec Guénon l'UN de l'Unicité, celle-ci exprimant l'être absolu et
sans commune mesure, le transcendant, le Dieu unique, celui-là admet au contraire la
génération du multiple homogène et la réduction du multiple à l'UN, à l'intérieur d'un
ensemble émanation-retour dans lequel joue le pluralisme interne et externe.'' –fin de citation.
Nous faisons remarquer que cette distinction faite par Guénon est remplacée chez
Pythagore par un UN dual.
''Pythagore considérait l'univers comme un Tout qu'il désignait par le mot grec Cosmos pour
exprimer la beauté, l'ordre, la régularité qui y règnent. C'est l'Unité considérée comme le
principe du monde que dérive le nom d'Univers. Pythagore prônait l'Unité comme principe de
toutes choses et disait que cette Unité est une sorte de dualité infinie. L'essence de cette Unité
et la manière dont la dualité qui en émanait y était enfin ramenée, étaient les mystères les plus
profonds de sa doctrine.''
''Cette dualité est celle des principes du cosmos, appelée aussi par la scolastique l'Essence et
la Substance universelles. L'Univers se manifeste à partir de cette dualité sous trois
modifications : le monde terrestre, le monde intermédiaire et le monde céleste. L'Essence - ou
le principe indivisible suivant Platon – donne le monde céleste. La Substance – ou le principe
divisible - donne le monde terrestre et le monde intermédiaire prend naissance de le Substance
élaborée par l'Essence. L'homme se manifeste aussi comme l'univers, sous trois modifications
principales : le corps, l'âme et l'esprit et Pythagore lui donne le nom de microcosme, c'est à
dire le petit monde''.
Mais pour illustrer le concept du UN, de l'Unité, avec la perspective du parallèle avec le
Taoïsme et Lao-Tseu, nous jetons naturellement notre dévolu sur le Plotinisme. Plotin est
considéré comme le représentant des Néoplatoniciens, Platon étant son maître, mais aussi
Aristote. Avec son expérience de l'Egypte où il est né (Lycopolis) et des cultures Perse et
Hindoue qu'il cherche à pénétrer par sa campagne ratée dans l'armée de GordienIII, avec
l'enseignement reçu de Platon , avec son rôle de maître de sa propre école créée à Rome,
Plotin se révèle un mystique très près des ascètes et cherche la vision dans l'extase.
Son profil spirituel se rapproche étonnamment de celui que nous connaissons de Lao-Tseu.
Nous nous basons sur ce que nous connaissons de lui par les Ennéades pour servir notre sujet.
Pour Plotin, tous les êtres tiennent leur essence et leur existence de l'UN car, séparés
de l'Unité ils ne pourraient pas exister. Cet UN n'est ni la totalité des Êtres (III, 8, 9), car il ne
serait plus UN, ni l'être, car l'être est toutes choses. Certes Plotin reconnaît qu'il n'est pas
facile de parler de la nature de l'UN, toutefois, on peut dire que sa nature est génératrice de
tout mais elle n'est rien de ce qu'elle engendre ; elle est , en effet, avant toute essence, avant le
mouvement et le repos, toutes propriétés qui se trouvent dans l'être et le rendent multiple.
Pour mieux comprendre, disons que cet UN est générateur de tout, n'est rien de ce qu'il
engendre, comme l'Anhypothétique de Platon, il demeure au delà de l'essence et de
l'existence. Et le multiple est créé par Emanation : l'UN, immobile et se suffisant à lui-même,
n'engendre ni ne fabrique ni ne crée : il émane à la façon de la lumière ou de la chaleur ou du
froid, ou des effluves d'un parfum (V, 1, 6).
Normalement en chinois Tao veut dire Voie. C'est une désignation pour indiquer le chemin à
suivre pour devenir un Sage. Pour les Sinologues, le mot possède des significations multiples
:
En français, on le traduirait par Principe. Mais ce n'est pas suffisant pour exprimer le sens que
les Taoïstes veulent donner au mot.
Voici le Verset 1 :
Cet exemple donne une idée du caractère sibyllin, obscur et paradoxal de cet ouvrage.
Nous voyons que le Tao est le Principe Suprême déjà là avant le Créateur qui a créé le Ciel et
la Terre et la multitude, les dix mille choses…Dans notre culture nous pouvons à la rigueur
faire un rapprochement avec le TEM Egyptien, qui se place bien, bien au dessus de tout le
Panthéon égyptien.
Le Tao
Engendra l'Unité Primordiale
L'Unité Primordiale
Engendra le Ciel et la Terre
Le Ciel et la Terre
Engendrèrent l'Entre-Deux
L'Entre-Deux
Engendra les dix mille choses
Dans Tao-Të-King, il y a aussi TË qui peut se traduire par vertu, puissance ou potentialité.
C'est cette dernière traduction qui serait la bonne. Elle permet de mieux comprendre la
doctrine du ''wu-wei'', c'est à dire l'action par le non-agir.
Par le Tao, chacun suit son chemin, sa voie qui est déjà tracée ! Par le Të, chacun doit
s'adapter au mieux à sa potentialité qui est déjà définie.
Au commencement c'est un ordre d'ermites ''les reclus ''(yin tche=ceux qui se cachent) avec
comme spécimen Yang-Tchou. Refusant le monde qu'ils considèrent comme mauvais, ils
cherchent refuge dans les grottes dans la montagne. Puis il y a Lie-Tseu qui a laissé des écrits
taoïstes sous l'appellation de Lie-Tseu.
En dernier de la liste vient un autre sage taoïste, Tchouang-Tseu qui a laissé des écrits
importants portant son nom.
Mais nous ne perdons pas de vue que ces sages n'ont marché que sur la continuation d'une
culture chinoise millénaire déjà à leur époque. Comme par hasard, à peu près à la même
époque vivaient sur le même continent deux autres Sages : Gautama Siddharta le Bouddha et
Confucius (Konfuzi) le moraliste.
Le Bouddhisme n'est entré que plus tard en Chine (1er siècle av. JC), entre temps le
Confucianisme et le Taoïsme se partageaient l'espace de la pensée chinoise de l'époque. Les
deux se complétaient bien, l'un est moral et social et l'autre mystique ; Le spirituel viendra
plus tard avec Bouddha.
La doctrine d'origine du Taoïsme enseignait une sagesse modeste, mystique et plutôt passive.
Elle est vite détournée vers d'autres pratiques telles la recherche de la longévité et même
de l'immortalité par l'alchimie externe et interne. Ces pratiques perdurent encore de nos
jours sous différentes formes de médecines douces comme l'acupuncture ou les différents
massages. On parle aussi de magie Taoïste.
C'est sous ces formes détournées que le Taoïsme continue à occuper la pensée des
Chinois contemporains.
N'oublions pas qu'existe depuis bien plus longtemps le Yi-King, la véritable Bible
Chinoise.
Le Tao-Të-King serait la 11è aile du Yi-King et d'après les augures orientalistes le Petit
Livre Rouge de MaoZeDong en serait la 12è !