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Docteur Merad M S
Module de physiologie
2020
Plan du cours :
I. NOTION D’ANATOMIE
Cours entrant dans le cadre de l’enseignement du module de physiologie pour les étudiants de
deuxième année de médecin. Email : mms4819@yahoo.fr
Physiologie de la glande thyroïde
La glande thyroïde est un corps impair et médian appliqué sur la partie antérieure de l’axe
laryngotrachéal. Elle présente une partie moyenne, mince et étroite, appelée isthme, et deux parties
latérales volumineuses, les lobes droit et gauche.
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Physiologie de la glande thyroïde
L’unité fonctionnelle de la thyroïde est le follicule thyroïdien, sphère de 200 à 300 μm de diamètre
constituée d’une paroi épithéliale et d’un contenu amorphe, pâteux et jaunâtre à l’état frais : la
colloïde.
L’épithélium est unistratifié et contient des cellules folliculaires, majoritaires, et des cellules plus
claires, dites parafolliculaires. Les cellules folliculaires sont encore dites vésiculaires ou appelées
thyrocytes.
Le pôle basal des cellules folliculaires repose sur la lame basale du follicule, en contact avec les
capillaires, alors que leur pôle apical, recouvert de microvillosités, se projette dans la colloïde. Le
noyau est central, d’autant plus basal que la cellule est active.
Les autres organites incluent des mitochondries, un réticulum endoplasmique granulaire, des
ribosomes, un appareil de Golgi et de nombreuses vésicules d’exocytose et d’endocytose. Les
organites sont d’autant plus développés et la colloïde réduite que la glande est hyperactive.
Les cellules parafolliculaires représentent moins de 1% du parenchyme thyroïdien total. Elles sont
plaquées contre la lame basale qui limite le follicule thyroïdien, et n’entrent jamais en contact avec la
colloïde. Elles sont caractérisées par la présence de grains de sécrétion, visibles en microscopie
électronique, contenant la calcitonine.
3- Iodation de la thyroglobuline sur les résidus tyrosyls et couplage de ces résidus sur la
molécule de thyroglobuline au pôle apical de la cellule thyroïdienne ;
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Physiologie de la glande thyroïde
2- Incorporation des atomes d’iodes dans la thyroglobuline : cette étape est dite
organification, elle correspond à l’incorporation des atomes d’iodes sur les résidus
tyrosyls présents sur la thyroglobuline, cette étape nécessite l’oxydation préalable des
atomes d’iodes grâce à une enzyme, la thyroperoxydase.
L’iode est capté sous forme d’ion (iodures) au pôle latérobasal des cellules folliculaires. Le transport à
travers la membrane cellulaire se fait par un mécanisme actif ,il est donc saturable et réversible.
Ce transport se fait grâce à un transporteur appelé symporteur iodure-sodium ou NIS (appelé ainsi car
ce système utilise un flux entrant concomitant de sodium). Dans la thyroïde, le NIS est exprimé
(présent) spécifiquement dans la membrane basolatérale.
L’activité du NIS est stimulée par la TSH (Thyroïd Stimulating Hormone) hypophysaire.L’influx
d’iodure dans la cellule est inhibé de façon compétitive par d’autres anions comme les ions perchlorate
(ClO4-), pertechnétate (99mTcO4-), thiocyanate (SCN-) et perrhenate (ReO4-).
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L’iodure entré dans la cellule folliculaire peut rediffuser vers l’extérieur (probablement passivement
du fait du gradient électrochimique) ou être transféré dans la lumière folliculaire et la colloïde. Le
transport transmembranaire de l’iodure au pôle apical nécessite également transporteur protéique actif
appelé pendrine.
L’iodure capté par la cellule folliculaire et excrété dans la colloïde est incorporé à la thyroglobuline.
Cette incorporation est appelée organification de l’iode et l’iode est dit alors organique.
La thyroglobuline est une glycoprotéine synthétisée dans la cellule folliculaire et excrétée dans la
colloïde. Sous l’action d’une enzyme spécifique, la thyroperoxydase ou TPO, l’iode est couplé à
certains résidus de tyrosine présents dans la thyroglobuline.
Dans cette réaction, le peroxyde d’hydrogène H2O2 est un élément limitant et sa mise à disposition
dépend d’un système enzymatique : le système générateur d’H2O2.
T3 = MIT+DIT
T4 = DIT+DIT
La vésicule internalisée fusionne avec un organite intracellulaire accepteur appelé endosome précoce
puis elle est transférée de proche en proche vers un endosome tardif (ou prélysosome) et enfin vers
un lysosome.
L’action enzymatique libère également la thyroglobuline qui subit une dégradation par des enzymes
protéasiques ainsi que des MIT et des DIT (non couplées qui n’ont pas servi a la synthèse d’hormones
thyroïdiennes).
Ces MIT et DIT sont rapidement décomposées en résidus tyrosine et en ions iodure par une enzyme
désiodase spécifique localisée dans la membrane du réticulum endoplasmique. Cet effet permet le
recyclage intra thyroïdien d’iodures qui vont servir à de nouveaux processus d’hormonosynthèse
thyroïdienne. Ces iodures constituent de ce fait une source endogène en iode.
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La T3 représente la forme active des hormones thyroïdiennes. La T3 exerce ses effets sur les cellules
cibles en y activant ou bien en y inhibant l’expression de gênes. Par exemple, l’effet inotrope positif
(augmentation de la contractilité du myocarde) de la T3 sur le myocarde résulte, entre autres
mécanismes, de l’augmentation de l’expression du gène codant la chaîne lourde de la myosine α
(protéine intervenant dans la contraction musculaire).
Inversement, dans l’hypophyse, la T3 diminue l’expression des gènes codant les chaînes α et β de la
TSH par les cellules thyréotropes.
Forme liée à des protéines plasmatiques. Les trois principale protéines de transport des
hormones thyroïdiennes sont thyroxine-binding globulin (TBG), la transthyrétine (TTR, ou thyroxine-
binding prealbumine = TBPA) et l’albumine.
Leur transport ne se fait pas par diffusion simple, il est facilité par l’utilisation d’un ou de plusieurs
systèmes spécifiques.
3– Désiodation :
elle ôte l’atome d’iode de la position 5’ de l’anneau phénol de la T4, de la T3 ou de leurs métabolites
successifs. Son substrat préférentiel est la rT3 mais elle permet aussi la production de T3 active par
désiodation de la T4.
La 5’DI est présente dans le foie, le rein, la thyroïde et l’hypophyse, et dans de nombreux tissus en
plus faibles quantités. La 5’DI hépatique serait l’enzyme responsable de 70 % de la quantité de T3
circulante.
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retire l’atome d’iode de la position 5 (ou de la position 3 équivalente) de l’anneau tyrosyl. Cette 5-
désiodase (5DIII) est donc une enzyme inactivatrice des HT et de leurs métabolites.
Son substrat préférentiel est la T3, même si elle inactive aussi la T4 en rT3. Elle est produite dans la
plupart des tissus, notamment le placenta, mais pas dans le foie, le rein, la thyroïde ou l’hypophyse.
Présente dans le cytoplasme, la T3 se lie avec des protéines cytosoliques appelées protéines
cytosoliques de transport de la T3 (cytosolic thyroid hormone binding protein ou CTHBP).
La T3 exerce ses effets en se fixant sur des récepteurs nucléaires spécifique TR. Les TR reconnaissent,
dans les régions régulatrices de leurs gènes cibles, des séquences spécifiques appelées éléments de
réponse aux HT (ou TRE).
En absence de T3, les TR sont liées à des protéines nucléaires inhibitrices appelées corépresseurs. Ces
corépresseur empêchent la fixation de la machinerie transcriptionnelle empêchant de ce fait
l’expression du gêne cible.
En présence de T3, l’hormone se lie aux TR. Il se produit un largage des corépresseurs qui sont
remplacés par des protéines nucléaires activatrices appelées coactivateurs. Ces coactivateurs
permettent la fixation de la machinerie transcriptionnelle et de ce fait l’expression du gêne cible.
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Physiologie de la glande thyroïde
La fonction thyroïdienne est soumise à un système fin de contrôle. Ce système est hiérarchisé et
organiser sous la forme d’un axe comprenant l’hypothalamus, l’hypophyse et la glande thyroïde. Cet
axe porte le nom d’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien ou axe thyrotrope.
Les cellules thyrotropes de l’antéhypophyse sous l’effet de la TRH sécrètent la Thyroïde Stimulating
Hormone TSH, cette hormone est véhiculée par le sang. Elle se fixe sur des récepteurs spécifiques des
cellules folliculaires thyroïdiennes stimulant d’une part la prolifération cellulaire thyroïdienne et
provoquant d’autre part la sécrétion hormonale thyroïdienne de T3 et T4.
Les hormones thyroïdiennes ainsi produites exercent un rétrocontrôle négatif sur leur propre
production en inhibant la sécrétion de TRH hypothalamique et de TSH hypophysaire.
Ce système de rétrocontrôle négatif ou Feedback négatif permet de maintenir un taux stable normal
des hormones thyroïdiennes assurant constamment un état de stabilité clinique et biologique appelé
euthyroïdie.
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prolifération de cellules thyroïdiennes qui tend à maintenir un certain niveau de sécrétion hormonale.
Ce phénomène secondaire au déficit en iode est à l’origine de l’apparition d’un goitre dit goitre par
carence iodé ou goitre endémique.
Le système de rétrocontrôle faisant intervenir le couple TRH/TSH est la principale voie de régulation
de l’hormonosynthèse thyroïdienne. Cependant d’autres facteurs interviennent. Ces facteurs peuvent
être activateurs ou, au contraire, inhibiteurs du fonctionnement thyroïdien:
Les facteurs activateurs sont des neurotransmetteurs comme les prostaglandines de type E, la
noradrénaline, le vaso-intestinal peptide (VIP), le facteur atrial natriurétique (ANP) et l’acétylcholine ;
des facteurs de croissance comme le Fibroblast Growth Factor (FGF) et l’IGF-1 ; des cytokines et
l’insuline.
Les facteurs inhibiteurs sont la somatostatine, le cortisol, le Tumor Necrosis Factor (TNFα et TNFβ),
l’interféron et l’interleukine 1.
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