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CHAPITRE

Ontogenèse, anatomie, histologie


1 et physiologie de la thyroïde
A. Ryndak-Swiercz

La thyroïde est une glande endocrine située à la base du Leur connaissance a permis de mieux comprendre certai-
cou agissant sur le métabolisme de la plupart des cellules nes dysgénésies thyroïdiennes responsables d’hypothy-
de l’organisme. Bien que les goitres soient décrits depuis roïdies congénitales.
des temps reculés, la fonction thyroïdienne est restée
longtemps mystérieuse. Au xixe siècle, King, un chirur-
TTF1
gien anglais, révèle que la thyroïdectomie détermine
l’apparition d’un myxœdème. Depuis, les connaissances TTF1 (ou NFx2A), pour Thyroid Transcription Factor 1,
ne cessent d’évoluer avec l’isolement de la thyroxine en est un facteur de transcription [A1] impliqué dans le déve-
1925 par Kendall puis de la tri-iodothyronine et de la loppement thyroïdien et le contrôle transcriptionnel des
thyrotropine. Le rôle primordial de l’iode comme substrat gènes de la thyroglobuline (TG), la thyroperoxydase
régulateur de la biosynthèse hormonale thyroïdienne est (TPO) et du récepteur de la TSH [1]. Son expression est
maintenant établi mais certains acteurs de la physiologie thyroïdienne mais aussi pulmonaire, hypophysaire et céré-
thyroïdienne restent imparfaitement identifiés. brale. Ainsi les souris dont les deux allèles du gène (loca-
lisé en 14q13) ont été délétés décèdent prématurément de
détresse respiratoire. Quelques cas de déficit relatif en
TTF1 sont décrits chez l’homme associant hypothyroï-
Ontogenèse die congénitale avec thyroïde eutopique, détresse respi-
ratoire par défaut de surfactant et troubles neurologiques
Embryologie thyroïdienne (choréoatétose, retard mental, ataxie) [2, 3]. L’étude géné-
tique a mis en évidence des délétions et des mutations
L’ébauche médiane de la glande thyroïde apparaît au non-sens à l’état hétérozygote suggérant un mécanisme
cours de la 3e semaine de développement embryonnaire, physiopathologique d’haplo-insuffisance.
et correspond à un épaississement endodermique du
plancher du pharynx embryonnaire. De cet épaississe-
TTF2
ment se forme une invagination qui, sous l’effet de l’al-
longement du cou, subit une migration caudale selon le Il s’agit d’une phosphoprotéine dont le gène est localisé
trajet représenté par le tractus thyréoglosse. Poursuivant sur le chromosome 9 en 9q22. La mutation à l’état homo-
sa migration, l’ébauche thyroïdienne médiane augmente zygote de TTF2 est responsable du syndrome de Bamforth
de volume, acquiert une forme bilobée et prend sa place Lazarus [4]. Le phénotype clinique associe athyréose sur
définitive à la partie antérieure de l’axe laryngotrachéal. agénésie thyroïdienne, palais ogival, atrésie choanale,
À ses lobes viennent s’appendre, lors de la 7e semaine, les épiglotte bifide et cheveux hérissés.
corps ultimobranchiaux dérivant des quatrièmes poches
pharyngées. Ces ébauches latérales sont colonisées par
Pax8
des cellules neuroectodermiques, à l’origine des cellules C
produisant de la calcitonine. Du contingent endodermi- Pax8 est aussi un facteur de transcription dont le gène
que dérivent les cellules folliculaires (ou vésiculaires) est situé en 2q12-q14. Il joue un rôle fondamental non
responsables de la synthèse des hormones thyroïdiennes. seulement dans l’initiation de la différenciation cellu-
Celles-ci s’élaborent et sont stockées au sein de la thyro- laire thyroïdienne mais aussi dans le maintien de l’état
globuline dont la synthèse débute vers le 29e jour. Mais la différencié. Des mutations hétérozygotes de Pax8 ont été
thyroïde fœtale ne devient fonctionnelle qu’à partir de la recensées dans des cas isolés ou familiaux d’ectopies ou
11e semaine de développement. hypoplasies thyroïdiennes. Pax8 est aussi impliqué dans
l’expression des gènes de la TPO et de la TG et s’exprime
Implication des facteurs de transcription au niveau du rein et du système nerveux.
dans le développement thyroïdien
HEX
De nombreux gènes sont essentiels au développement et à
la production hormonale thyroïdienne. Grâce aux modè- Durant l’organogenèse, HEX est exprimé dans plusieurs
les murins, plusieurs facteurs de transcription impliqués tissus d’origine endodermique incluant le foie, le poumon
dans l’ontogenèse thyroïdienne ont été mis en évidence. et la thyroïde et participe à leur différenciation. À l’âge
4 Généralités

adulte, son expression est responsable d’une diminution Vascularisation veineuse


de l’expression du gène de la thyroglobuline.
Le drainage veineux thyroïdien est essentiellement assuré
par la veine jugulaire interne qui reçoit le tronc thyro-
linguo-facial dans lequel se déverse la veine thyroïdienne
Anatomie supérieure. Celle-ci suit globalement le même chemine-
ment que l’artère thyroïdienne supérieure. Latéralement
au lobe naît la veine thyroïdienne moyenne se jetant elle
Corps thyroïde aussi dans la veine jugulaire interne. Les veines thyroïdien-
La thyroïde est une glande endocrine impaire et médiane nes inférieures drainent la partie inférieure des lobes et de
située à la face antérieure du cou, en regard des deuxième l’isthme et gagnent le tronc veineux brachiocéphalique.
et troisième anneaux trachéaux, auxquels elle est rattachée
par le ligament de Grüber. Elle comporte deux lobes laté- Lymphatiques
raux réunis ensemble par un isthme d’où naît de manière
inconstante le lobe pyramidal (ou lobe de Lalouette) sous Le drainage lymphatique est important à connaître
forme d’un prolongement supérieur un peu latéralisé à gau- notamment pour la prise en charge chirurgicale des can-
che et suivant le tractus thyréoglosse. La forme habituelle cers thyroïdiens. En effet, 70 % des cancers papillaires,
de la glande thyroïde est celle d’un H ou d’un papillon. très lymphophiles, s’accompagnent d’une atteinte gan-
Son poids est d’environ 20 à 30 g. Son volume est sujet à glionnaire. Les vaisseaux lymphatiques sont satellites des
de grandes variations individuelles liées au morphotype, à veines thyroïdiennes. Deux groupes ganglionnaires prin-
l’âge, au sexe et à la charge en iode. La consistance de la cipaux sont ainsi individualisés :
glande est souple et élastique, sa couleur rougeâtre. 1. le compartiment central comprenant les ganglions sus et
sous-isthmiques, récurrentiels et médiastinaux supérieurs ;
2. le compartiment latéral avec les chaînes jugulaires
Rapports (fig. 1-1) internes et spinales.
Le corps thyroïde présente une face antérieure convexe vers L’atteinte des ganglions sus-claviculaires est rare et
l’avant recouverte par l’aponévrose cervicale moyenne et tardive. L’existence d’une possibilité de drainage lympha-
les muscles sous-hyoïdiens. La face postérieure concave tique croisé est à connaître.
est appliquée sur les faces antérieures et latérales de la
trachée et du larynx. Les extrémités supérieures sont
situées en regard du bord postérieur du cartilage thyroïde,
les extrémités inférieures se trouvent à quelques centimè-
tres du sternum. Ces rapports sont sujets à variation selon
l’implantation haute ou basse de la glande.
4

Vascularisation
Vascularisation artérielle 3

Elle est assurée par les artères thyroïdiennes supérieures,


moyennes et inférieures. L’artère thyroïdienne supérieure
est la plus volumineuse, il s’agit de la première collaté- 1
rale de la carotide externe. Elle chemine vers le bas pour
rejoindre le pôle supérieur du lobe thyroïdien au contact
duquel elle se trifurque en branches interne, postérieure
et supérieure. La branche interne s’anastomose avec son 2
homologue controlatérale tandis que la branche posté-
rieure s’anastomose avec une branche de l’artère thy-
roïdienne inférieure ipsilatérale. L’artère thyroïdienne 5 6
inférieure est une collatérale du tronc bicervicoscapulaire
né de l’artère sous-clavière. Elle croise la face postérieure
de la carotide primitive puis se divise elle aussi en trois
branches au contact du pôle inférieur du lobe latéral :
1. la branche sous-isthmique réalise une anastomose avec
son homologue controlatérale ; Fig. 1.1. – Anatomie thyroïdienne et rapports vasculaires.
2. la branche postérieure rejoint la branche postérieure de (1) Lobe thyroïdien droit, (2) Isthme, (3) Pyramide
l’artère thyroïdienne supérieure ; de Lalouette (lobe médian), (4) Artère thyroïdienne
3. la dernière branche pénètre le lobe latéral. supérieure, (5) Artère thyroïdienne inférieure,
L’artère thyroïdienne moyenne est inconstante. (6) Artère thyroïdienne médiane (de Neubauer).
Ontogenèse, anatomie, histologie et physiologie de la thyroïde 5

Nerfs
Le corps thyroïde est en contact intime avec le nerf
laryngé récurrent, moteur pour les cordes vocales et la
bouche de Kilian. À gauche, ce nerf issu du nerf vague
a un trajet cervical et thoracique puisqu’il passe sous la
crosse aortique et remonte vers le larynx en s’appliquant
sur la face antérolatérale gauche de l’œsophage. À droite,
son trajet reste uniquement cervical, il contourne par le
dessous l’artère sous-clavière avant de remonter dans l’an-
gle trachéo-œsophagien. Ces nerfs doivent donc être dis-
séqués minutieusement lors de la chirurgie thyroïdienne,
leur lésion pouvant être responsable de l’apparition d’une
dysphonie par paralysie des cordes vocales.
Le nerf laryngé supérieur naît lui aussi du nerf vague et
se divise en deux branches : l’une, interne assurant la sen-
sibilité du larynx, l’autre, externe, motrice pour le muscle Fig. 1.2. – Organisation folliculaire du parenchyme
cricothyroïdien et sensitive pour la portion sous glottique thyroïdien.
du larynx.
selon leur état d’activité. Au repos, les cellules sont apla-
Glandes parathyroïdes ties avec une colloïde abondante devenant très acidophile.
À l’inverse, en cas d’hyperactivité les cellules prennent
Ces glandes ont un rôle dans la régulation du métabolisme une forme cylindrique, les organites de synthèse protéi-
phosphocalcique. Elles sont généralement en contact que sont plus nombreux tandis que la substance colloïde
étroit avec la face postérieure des lobes thyroïdiens et se raréfie et se colore moins vivement.
recouvertes d’une enveloppe graisseuse. De forme ovoïde Les cellules parafolliculaires ou cellules C produisent
et d’environ 8 mm de grand axe, on en dénombre habi- la calcitonine et représentent moins de 1 % du parenchyme
tuellement quatre mais des glandes surnuméraires sont thyroïdien. Elles sont en contact avec la lame basale du
mises en évidence dans 10 % des cas. Les parathyroïdes follicule, d’où leur appellation de cellules parafolliculai-
supérieures dérivent de la quatrième poche branchiale et res. Elles sont reconnaissables en microscopie électroni-
se situent au contact et en arrière du pôle supérieur de la que à leurs grains de sécrétion contenant la calcitonine
thyroïde. Les parathyroïdes inférieures sont plus souvent libérée par exocytose.
concernées par les ectopies, elles dérivent de la troisième
poche branchiale et sont retrouvées aussi bien en arrière
de la thyroïde qu’à proximité du thymus. Ces variations
en nombre et position rendent leur préservation délicate Physiologie thyroïdienne
lors de l’acte chirurgical.
Biosynthèse des hormones
thyroïdiennes (fig. 1-3)
Histologie
Structure des hormones thyroïdiennes
Deux types cellulaires sont présents dans la glande Les cellules folliculaires assurent la production des hor-
thyroïde. mones thyroïdiennes sous forme de tri-iodothyronine (T3)
Les cellules folliculaires ou thyrocytes sont des cellules et tétra-iodothyronine (T4 ou thyroxine). Elles possèdent
polarisées reposant sur une lame basale et s’assemblant en une structure organique commune : la thyronine, déri-
une assise unistratifiée réalisant une formation sphérique : vant de l’acide aminé tyrosine et comprenant deux cycles
le follicule (ou vésicule), d’environ 200 mm de diamètre phénols réunis par un pont diphényl-éther. Les hormones
(fig. 1-2). Ces cellules représentent 99 % du contingent thyroïdiennes ne diffèrent que par le nombre et la position
cellulaire thyroïdien, assurent la production des hormo- des atomes d’iode qu’elles portent (fig. 1-4).
nes thyroïdiennes et de la thyroglobuline. Le pôle apical
des thyrocytes projette des microvillosités dans la lumière
Follicule
du follicule qui contient la colloïde, substance amorphe et
jaunâtre, lieu de stockage et de synthèse des hormones thy- Le follicule thyroïdien est l’unité fonctionnelle de produc-
roïdiennes. Celles-ci peuvent ensuite être déversées dans tion des hormones thyroïdiennes. Il est constitué d’une
la circulation sanguine via le pôle basolatéral, lui-même assise de cellules folliculaires déterminant une formation
en contact avec les capillaires. Les faces latérales des cel- sphérique contenant la colloïde. Le pôle apical des thy-
lules folliculaires adjacentes sont réunies entre elles par rocytes est en contact avec le colloïde tandis que le pôle
des complexes de jonction. L’aspect des thyrocytes varie basolatéral est en rapport avec les capillaires.
6 Généralités

Fig. 1.3. – Représentation schématique des étapes de biosynthèse des hormones thyroïdiennes.
La cellule folliculaire capte les ions iodure par l’intermédiaire du NIS sous l’effet d’un gradient sodique généré
par la Na+/K+-ATPase. Ces ions sont ensuite transportés du milieu intracellulaire vers le colloïde par la pendrine
et l’AIT notamment. Les ions iodure sont oxydés en iode libre, incorporés à la thyroglobuline grâce à la TPO et au système
générateur d’H2O2. L’iodation de résidus tyrosine et le couplage des MIT et DIT permet la formation des HT. Celles-ci sont
stockées dans la thyroglobuline qui est internalisée par pinocytose. La fusion d’une vésicule et d’un lysosome permet la
libération des HT par clivage protéolytique de la thyroglobuline. Les HT peuvent ensuite être déversées dans la circulation
générale tandis que la désiodation des MIT et DIT permet le recyclage interne de l’iode. AIT : Apical Iodide Transporter, MIT
: mono-iodotyrosine, DIT : di-iodotyrosine HT : hormones thyroïdiennes.

I I I I
NH2 NH2
OH O CH2 CH OH O CH2 CH
COOH COOH
I I I

T4 : tétra-iodo-thyronine ou thyroxine T3 : 3, 5, 3⬘ tri-iodo-thyronine

I I
NH2
OH O CH2 CH
COOH
I

rT3 : 3, 3⬘, 5⬘tri-iodo-thyronine ou reverse T3 ou T3 inverse

I I
NH2 NH2
OH CH2 CH OH CH2 CH
COOH COOH
I
Mono-iodo-tyrosine (MIT) Di-iodo-tyrosine (DIT)

Fig. 1.4. – Structure des hormones thyroïdiennes.


Ontogenèse, anatomie, histologie et physiologie de la thyroïde 7

Rôle de l’iode est mise en évidence dans les cancers thyroïdiens pouvant
expliquer au moins en partie leur réduction du captage
L’iode est indispensable à la biosynthèse des hormo- de l’iodure et leur sensibilité variable à l’iode radioac-
nes thyroïdiennes, ses besoins sont évalués entre 100 et tif. L’expression du NIS est ainsi finement régulée.
150 mg par jour chez l’adulte et jusqu’à 300 mg par jour L’exposition à la TSH stimule le transport de l’iodure à
chez la femme enceinte. C’est un oligoélément rare dont la fois par la stimulation de l’expression du gène et de sa
les réserves sont faibles dans l’organisme. Il est fourni protéine par la voie de signalisation cellulaire impliquant
dans notre alimentation par les poissons, crustacés et lai- l’AMP (adénosine monophosphate) cyclique [8]. L’IGF-1
tages et depuis 1952 par la supplémentation de certains (Insulin-like Growth Factor 1) inhibe ce processus. La
sels de cuisine. L’iode subit également un recyclage diminution de concentration intrathyroïdienne en iode est
interne par la protéolyse de la thyroglobuline. aussi un facteur stimulant de l’expression du NIS contri-
buant à l’autorégulation thyroïdienne.
Pénétration de l’iodure : symporteur sodium
iodure (NIS) Transport apical de l’iode
La pénétration intrathyroïdienne de l’iode doit s’effec- L’iode intracellulaire est ensuite transporté à travers la
tuer contre un gradient de concentration (l’iode est 20 à membrane apicale afin d’enrichir le colloïde au sein de
40 fois plus abondant dans la thyroïde que dans le plasma) la lumière folliculaire. Plusieurs protéines sont mises en
et contre un gradient électrochimique (l’ion iodure I− doit jeu.
pénétrer dans la thyroïde chargée négativement). On a Tout d’abord la pendrine, dont le gène PDS (Pendred
reconnu tardivement que ce transport actif, saturable, Syndrom Gene) a été cloné en 1997. Cette protéine de
n’est permis que par le couplage au sodium (Na) grâce 780 acides aminés possède 11 à 12 domaines transmem-
à un transporteur membranaire : le symporteur sodium branaires, se situe au pôle apical du thyrocyte, constitue
iodure. un transporteur d’anions qui semble impliqué dans l’ef-
Cette glycoprotéine de 85 kd possède 13 domaines flux passif de l’iodure vers la lumière folliculaire. Les
transmembranaires et permet le transport actif de l’iode anomalies de la pendrine sont responsables du syndrome
dans la glande thyroïde et dans de rares tissus extrathyroï- de Pendred (décrit en 1896), pathologie autosomique
diens. Le gène du NIS, cloné en 1996 [5], se situe sur le récessive, dont le phénotype associe goitre, surdité congé-
chromosome 19 et code pour une protéine de 643 acides nitale, troubles de l’organification de l’iodure et positivité
aminés qui comporte différents degrés de glycosylation. du test de chasse au perchlorate.
Dans ce mécanisme actif, l’énergie est apportée par un L’Apical Iodide Transporter (AIT) qui présente 70 %
flux entrant de Na+ dont le gradient électrochimique est de similitude avec le NIS a été caractérisé plus récemment
maintenu par la pompe Na+/K+ ATPase. Ce mécanisme [9]. Localisé au pôle apical, il contribuerait aussi au trans-
est saturable puisqu’en présence d’une surcharge iodée, le port passif de l’iodure.
trouble de l’organification de l’iodure décrit par Wolff et
Chaikoff entraîne une accumulation d’iode non organifié Organification de l’iode
qui réduit l’influx d’iodure [6]. Cet effet est transitoire car
si l’apport excessif d’iode se prolonge, la glande reprend L’iode ayant pénétré dans la lumière folliculaire est incor-
une hormonosynthèse quasi normale : un échappement à poré à la thyroglobuline. Celle-ci est un homodimère de
l’effet Wolff-Chaikoff. deux sous-unités de 330 kd synthétisé exclusivement par
Des déficits congénitaux du transport de l’iodure ont été la glande thyroïde. Son gène, localisé en 8q24, comprend
décrits [7]. Il s’agit d’affections autosomiques récessives 42 exons et son expression est soumise à une régulation
associant un goitre à une hypothyroïdie de degré variable par trois facteurs de transcription : TTF1, TTF2 et Pax8.
(fonction de l’abondance de l’apport alimentaire d’iode), La protéine possède 134 résidus tyrosine, mais seuls
une absence ou une diminution du captage de l’iode à la quelques-uns sont incorporés dans les hormones thyroï-
scintigraphie et un défaut de concentration d’iode par les diennes. Les déficits en thyroglobuline secondaires à des
glandes salivaires. mutations du gène se manifestent par un goitre avec une
La production d’anticorps dirigés contre le NIS a hypothyroïdie, variable dans sa sévérité. Les concentra-
permis d’étudier plus finement son expression notam- tions sériques de thyroglobuline diminuées font place à
ment dans les tissus extrathyroïdiens tels que les glandes des iodoprotéines anormales dans le sérum telle l’albu-
salivaires, l’estomac, le thymus et la glande mammaire. mine iodée.
L’étude de l’expression du NIS éclaire sur son rôle poten- La thyroperoxydase (TPO) catalyse l’oxydation de
tiel dans les pathologies thyroïdiennes. Alors qu’il n’est l’iodure sous l’effet de l’H2O2 (peroxyde d’hydrogène).
exprimé sur la membrane basolatérale que d’une mino- L’iodation de certains résidus tyrosine forme les iodo-
rité de cellules folliculaires du tissu thyroïdien normal, tyrosines : mono-iodotyrosine (MIT) qui est iodée en 5
on lui découvre une expression accrue dans la maladie pour générer la di-iodotyrosine (DIT). Le couplage oxy-
de Basedow, les goitres multinodulaires toxiques et les datif de deux DIT est à l’origine de la T4, tandis que
nodules autonomes. À l’inverse, une diminution de l’ex- la T3 est produite en moindre quantité. La thyroperoxy-
pression du NIS par défaut d’adressage à la membrane dase est donc l’enzyme clé de la biosynthèse hormonale,
8 Généralités

impliquée dans l’oxydation, l’organification et le cou- diennes, il était supposé que leur traversée de la double
plage des iodotyrosines. Cette glycoprotéine membra- couche lipidique membranaire s’effectuait par diffusion.
naire de 933 acides aminés est située au pôle apical des Pourtant il apparaît que le transfert transmembranaire est
thyrocytes. Le gène de la TPO est situé en 2p25, son essentiellement assuré par des protéines de transport.
expression est stimulée par la TSH, TTF1, TTF2 et Pax8 Parmi les transporteurs individualisés figure MCT8
tandis que l’iodure exerce sur elle un rétrocontrôle néga- (Monocarboxylate Transporter 8). Chez les patients
tif. Le déficit en TPO, pathologie autosomique récessive, présentant un défaut d’expression du gène MCT8 situé
est la cause la plus fréquente d’hypothyroïdies congéni- sur le chromosome X, les garçons atteints souffrent de
tales par défaut d’organification de l’iode. manifestations neurologiques sévères à type de retard
L’H2O2 est le facteur limitant de cette étape de la bio- psychomoteur s’associant à une augmentation isolée de la
synthèse hormonale. Ce substrat est produit par le système T3 plasmatique [10]. MCT8 est une protéine à 12 domai-
générateur d’H2O2 comprenant deux enzymes : DUOX1 nes transmembranaires exprimée notamment dans le
et DUOX2 (Dual Oxydase) qui catalysent la réaction : cœur, le foie, le placenta mais aussi au niveau des cellules
gliales et de certains neurones. Le rôle majeur de MCT8
NADPH + O2 + H+ → NADP+ + H2O2
dans le développement cérébral a été démontré.
OATP1 est un autre transporteur transmembranaire
Recaptage de la thyroglobuline des hormones thyroïdiennes au niveau cérébral et testi-
La thyroglobuline ainsi iodée est internalisée dans la culaire et présente une très haute affinité pour la T4 et la
cellule folliculaire par micro et macropinocytose. Les T3 inverse. Il semble impliqué dans leur traversée de la
vésicules formées, contenant de la substance colloïde, barrière hémato-encéphalique.
fusionnent ensuite avec les lysosomes. Les hormones thy- Enfin MCT10, dont le rôle dans le transport des hor-
roïdiennes sont alors libérées par clivage protéolytique de mones thyroïdiennes était récusé, s’avère finalement un
la thyroglobuline par les enzymes lysosomiques, et déver- transporteur d’hormones thyroïdiennes au moins aussi
sées dans la circulation générale au pôle basolatéral du actif que MCT8 [11].
thyrocyte, sans doute par des transporteurs membranaires
qui n’ont pas encore été identifiés. Désiodation des hormones thyroïdiennes
La concentration plasmatique en T3 est relativement
Transport des hormones thyroïdiennes constante chez les sujets sains. L’action des désiodases
Dans le compartiment plasmatique, la fraction d’hormo- dans les tissus périphériques en constitue un déterminant
nes libres circulante est infime, représentant 0,02 % de la majeur puisque la T3 produite dans le cytoplasme rega-
T4 et 0,3 % de la T3. Les hormones restantes sont liées gnera à terme le compartiment extracellulaire. La voie des
aux protéines plasmatiques. Les trois principales sont la désiodases est ainsi responsable de 80 % de la production
Thyroxin Binding Globulin (TBG), la transthyrétine et de T3. Ces sélénoprotéines (présence d’un résidu séléno-
l’albumine qui assurent la stabilité des taux d’hormones cystéine) sont au nombre de trois et régulent l’activité des
libres plasmatiques par effet tampon. hormones thyroïdiennes par retrait d’un atome d’iode. La
La TBG présente une forte affinité pour la T4, mais une désiodase de type 1 est présente dans le foie, le rein, la
faible capacité de liaison. La transthyrétine et l’albumine thyroïde et l’hypophyse. Son substrat préférentiel est la
ont une affinité moindre mais une capacité de liaison bien rT3 (reverse T3) mais elle assure aussi la désiodation de
meilleure. Lors du déficit congénital en TBG, la T4 totale la T4 en T3 en lui soustrayant un atome d’iode en posi-
est basse alors que le taux d’hormones libres est conservé tion 5’ de l’anneau phénol. L’action hépatique de cette
grâce à l’action compensatrice de la transthyrétine et de enzyme serait à l’origine de 70 % de la T3 circulante.
l’albumine. La grossesse, les œstrogènes, certains opia- En pratique, la D1 (désiodase de type 1) est inhibée par
cés élèvent les niveaux de TBG. En conséquence, le taux l’amiodarone et le propylthio-uracile (PTU). Son activité
de T4 totale est alors augmenté mais les fractions libres est diminuée au cours de l’hypothyroïdie, ce qui contribue
restent normales. À l’inverse, les androgènes et les gluco- à la préservation relative des taux de T3 biologiquement
corticoïdes réduisent la TBG. la plus active.
La désiodase de type 2 (D2) est exprimée chez l’homme
Transport transmembranaire dans le système nerveux central, le muscle squelettique,
des hormones thyroïdiennes le tissu adipeux brun, l’hypophyse et le placenta. Il s’agit
également d’une 5’ désiodase qui exerce son action pré-
Les hormones thyroïdiennes exercent leur action sur la férentiellement sur la T4. À la différence de la D1, elle
quasi-totalité des tissus des mammifères. La forme bio- n’est pas inhibée par le PTU. Les hormones thyroïdien-
logiquement active de ces hormones est la T3 sécrétée en nes ont sur elle, à des concentrations physiologiques, un
faible quantité (20 %) par la thyroïde, si bien que sa pro- tonus inhibiteur qui est levé en cas d’hypothyroïdie, ce
duction provient de la désiodation de la T4 au niveau des qui préserve les fonctions cérébrales.
tissus périphériques. Les effets génomiques de la T3 étant La désiodase de type 3 est l’enzyme inactivatrice des
médiés par des récepteurs nucléaires, une translocation hormones thyroïdiennes par clivage de l’atome d’iode en
des hormones vers le milieu intracellulaire est nécessaire. position 5. On l’observe dans le système nerveux central,
En raison de la nature lipophile des hormones thyroï- le tissu cutané, et spécifiquement au niveau du placenta.
Ontogenèse, anatomie, histologie et physiologie de la thyroïde 9

Mode d’action des hormones thyroïdiennes Préalablement, les besoins hormonaux du fœtus, notam-
ment pour l’ontogenèse cérébrale, sont assurés par la pro-
Actions nucléaires de la T3 duction maternelle et le transport transplacentaire. Les
Les hormones thyroïdiennes exercent leurs actions via hormones thyroïdiennes sont impliquées dans la crois-
des récepteurs nucléaires spécifiques (TR). Ils sont codés sance et la maturation fœtales.
par deux gènes : un pour le récepteur a (gène TRa) sur
le chromosome 17 et un pour le récepteur b sur le chro- Effets sur le métabolisme
mosome 3 qui produisent par épissage alternatif plusieurs
isoformes. TRb2 est présent dans le cerveau tandis que Les hormones thyroïdiennes augmentent la consomma-
TRa1, TRa2 et TRb1 sont ubiquitaires. TRa2 ne pos- tion d’O2 de tous les tissus métaboliquement actifs et
sède pas de site de liaison pour la T3. Le TR possède plu- développent ainsi une action calorigénique.
sieurs domaines fonctionnels : un domaine C formé en Le métabolisme lipidique est modifié avec une dimi-
doigts de zinc permettant l’interaction à l’ADN, un site de nution du LDL (Low Density Lipoprotein) cholestérol et
liaison E des hormones thyroïdiennes, un domaine A/B de du cholestérol total par augmentation de leur dégradation.
régulation transcriptionnelle et enfin le domaine D, char- Par ailleurs, la lipolyse est stimulée, entraînant une aug-
nière. Activés par les hormones thyroïdiennes, les TR se mentation du taux d’acides gras libres.
lient à l’ADN sous la forme d’homo ou d’hétérodimè- Elles ont un rôle hyperglycémiant par augmentation de
res (participation du récepteur de l’acide rétinoïque) en l’absorption intestinale des glucides et de la production
reconnaissant des séquences nucléotidiques particulières hépatique de glucose par modulation de la glycogénoge-
dénommées éléments de réponse aux hormones thyroï- nèse et glycogénolyse.
diennes (TRE). L’expression des gènes cibles est ainsi Sur le plan protidique, on observe à la fois une sti-
modulée positivement ou négativement. Conjointement mulation de la synthèse et du catabolisme des protéines
les cofacteurs nucléaires forment des complexes avec les dont la résultante est une balance azotée négative en cas
TR et prennent un rôle coactivateur ou corépresseur. d’hyperthyroïdie.
En pathologie, des mutations hétérozygotes de TRb
sont mises en évidence dans 85 % des cas de résistance Effet osseux
aux hormones thyroïdiennes. Cette affection autosomique
dominante se manifeste cliniquement par un goitre avec Les hormones thyroïdiennes favorisent la croissance
un aspect d’euthyroïdie bien que biologiquement les taux osseuse, notamment en potentialisant les effets de l’hor-
de T4 et T3 libres soient accrus. Témoignant de la résis- mone de croissance. Elles sont aussi nécessaires à la
tance, le taux de TSH est normal ou à peine augmenté. maturation osseuse. Ainsi l’hypothyroïdie chez l’enfant
L’anomalie de TRb muté est responsable d’une perte de se manifeste par un ralentissement de la croissance, un
fonction du récepteur sauvage (mécanisme de dominance retard de l’ossification enchondrale et une densification
négative) altérant les sites de liaison à la T3 ou d’interac- osseuse. Chez l’adulte, l’excès d’hormones thyroïdien-
tion avec les cofacteurs nucléaires. nes est responsable d’une augmentation de la résorption
osseuse, l’importance du retentissement osseux apparais-
sant plus en rapport avec la durée d’évolution de l’hyper-
Effets non génomiques thyroïdie que son intensité.
Les hormones thyroïdiennes ont aussi des effets non
génomiques rapides et complémentaires des précédents Effets cardiovasculaires
par la modification de canaux ioniques ou récepteurs
Ils comprennent une accélération de la fréquence cardia-
membranaires.
que (effet chronotrope), une augmentation de sa contrac-
tilité (effet inotrope), de la vitesse de conduction (effet
Action mitochondriale des hormones dromotrope) et une accélération de la relaxation ventri-
thyroïdiennes culaire (effet lusitrope). Il en résulte une augmentation
du débit cardiaque. S’y ajoutent des effets périphériques
Des isoformes a tronquées du récepteur aux hormones sous forme d’une diminution des résistances vasculaires
thyroïdiennes ont été identifiées dans la mitochondrie et par relâchement des muscles lisses.
sont susceptibles d’induire par leur liaison à l’ADN l’ex-
pression de protéines impliquées dans la chaîne respira-
toire mitochondriale. Effets sur le muscle squelettique
Une amyotrophie liée au catabolisme protidique peut être
constatée dans des états d’hyperthyroïdie sévère.
Effets multiples des hormones thyroïdiennes
Rôle dans le développement Effets sur le système nerveux
Les cellules folliculaires thyroïdiennes fœtales acquiè- Les périodes fœtales et néonatales sont des périodes
rent la capacité à concentrer l’iode et à synthétiser des critiques pour le développement du système nerveux
hormones thyroïdiennes dès la 11e semaine de gestation. central durant lesquelles une concentration appropriée
10 Généralités

d’hormones thyroïdiennes est essentielle pour la matu- ainsi que les cellules folliculaires elles-mêmes. Sur le
ration, la mise en place de connexions neuronales et la plan hypothalamo-hypophysaire, le mécanisme impli-
myélinisation. Un déficit hormonal durant cette étape que TRb2 spécifiquement exprimé au niveau cérébral.
cause des dommages sérieux à l’organisation structurale En l’absence de T3, celui-ci agit comme activateur de
cérébrale qui ne pourront pas être corrigés par la suite l’expression de la TSH en facilitant l’accès des facteurs
par une hormonothérapie substitutive. de transcription à l’ADN. La liaison de la T3 au TRb2
génère une compaction de la chromatine qui entrave la
Catabolisme des hormones thyroïdiennes transcription.

La voie principale de dégradation de la T4 est la mono-


Rôle de l’iodure
désiodation, les hormones thyroïdiennes restantes sont
catabolisées par des mécanismes hépatiques de glucu- En 1948, Wolff et Chaikoff rapportent que la production
rono- et sulfoconjugaison mais aussi par désamination, thyroïdienne s’accroît puis se réduit lorsque la concentra-
décarboxylation et clivage du pont éther. La voie des tion plasmatique en ions iodure s’élève. Cette inhibition
thyronamines est une autre voie de métabolisation des de la fonction thyroïdienne consécutive au blocage de l’or-
hormones thyroïdiennes, celles-ci perdant leur chaîne ganification de l’iode est dénommée effet Wolff-Chaikoff.
latérale deviennent des neuromédiateurs d’action rapide Cet effet n’est que transitoire car si la surcharge iodée
à effet tonicardiaque. persiste, la glande thyroïde reprend une synthèse hormo-
nale quasi normale. Ainsi l’iode est capable de contrôler
la sécrétion thyroïdienne indépendamment de l’action de
Régulation de la fonction thyroïdienne la TSH, par plusieurs mécanismes : diminution de la sen-
Rôle de l’hormone thyréostimulante sibilité à l’action de la TSH, inhibition du captage de l’io-
dure, de la transcription du gène de la thyroperoxydase,
antéhypophysaire
de la génération d’H2O2 et de l’endocytose de la thyroglo-
La TSH est une glycoprotéine de 211 acides aminés sécré- buline. À l’inverse, en situation de carence la sensibilité
tée de manière pulsatile par l’hypophyse. Elle comporte à l’effet trophique de la TSH est accrue, expliquant l’ap-
deux sous-unités a et b, la sous-unité a étant identique parition de goitres.
à celles des FSH, LH et HCG (hormones de stimulation
folliculaire, lutéinisante et chorionique gonadotrophique Autres facteurs régulant la fonction
respectivement). La sécrétion de TSH est stimulée par la
thyroïdienne
TRH (Thyrotropin Releasing Hormone) hypothalamique.
La TSH exerce son action via un récepteur couplé aux La somatostatine est susceptible de réduire la sécrétion
protéines G et favorise la sécrétion des hormones thyroï- de TSH. La dopamine agit de manière plus complexe en
diennes en stimulant les différentes étapes de la biosyn- réprimant elle aussi la sécrétion de TSH mais en stimu-
thèse hormonale : synthèse de la thyroglobuline et de la lant au niveau hypothalamique la sécrétion de TRH et de
thyroperoxydase, iodation de la thyroglobuline, synthèse somatostatine, d’où l’aspect d’insuffisance thyréotrope
des iodothyronines, endocytose et hydrolyse de la thy- observé lors de traitements aigus par dopamine. Une inhi-
roglobuline, sécrétion des hormones thyroïdiennes. Elle bition de production de TSH est constatée lors de traite-
possède aussi un rôle trophique en stimulant la proliféra- ments par glucocorticoïdes ou de syndrome de Cushing.
tion des thyrocytes et leur organisation en follicules. Cela explique la baisse de la TSH dans certaines situa-
tions de stress tels l’anorexie mentale, les maladies géné-
rales et les troubles psychiatriques. Le VIP (Vasoactive
Hormones thyroïdiennes
Intestinal Peptide), la sérotonine, la vasopressine, la cho-
Elles exercent un rétrocontrôle négatif sur leur propre lecystokinine et certaines cytokines sont aussi capables
production en inhibant la sécrétion de TRH et de TSH d’influencer la sécrétion de TSH.
Ontogenèse, anatomie, histologie et physiologie de la thyroïde 11
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