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ruption de 1991

Prémices

Le 16 juillet 1990, un tremblement de terre de magnitude 7,8 sur l'échelle de Richter secoue
l'île de Luçon et fait 1 450 morts. Son épicentre se trouvant à une centaine de kilomètres au
nord-est du Pinatubo, certains volcanologues ont considéré que c'était peut-être l'événement
déclencheur de l'éruption de 1991. Deux semaines après cette secousse, des habitants
rapportent avoir vu de la vapeur sur le volcan mais les scientifiques qui inspectent la
montagne concluent que cela provient d'un petit glissement de terrain plutôt que d'une
quelconque activité volcanique12.

Le 15 mars 1991, une succession de secousses est ressentie par des villageois sur le bord
nord-ouest du volcan. Dans les deux semaines qui suivent, ces secousses s'intensifient et il
devient clair qu'une activité volcanique se prépare. Le 2 avril, le volcan se réveille,
provoquant une éruption phréatique le long d'une faille de 1,5 kilomètre à proximité du
sommet. Dans les semaines qui suivent, de petites explosions phréato-magmatiques se
produisent, déposant des cendres volcaniques tout autour du volcan. Des centaines de séismes
sont détectés chaque jour12.

L'activité volcanique s'intensifie au cours des mois d'avril et de mai. Les mesures d'émission
de dioxyde de soufre montrent une augmentation très rapide, de 500 tonnes par jour le 13 mai
à 5 000 tonnes par jour le 28 mai, preuve d'une remontée du magma à l'intérieur du volcan.
Après le 28 mai, le taux de dioxyde de soufre émis chute, le dégazage du magma semblant
bloqué dans le volcan. Une augmentation de la pression dans la chambre magmatique est alors
à craindre, entraînant des risques d'une éruption explosive12.

La première sortie du magma survient le 3 juin et la première grosse explosion le 7 juin,


générant une colonne de cendres atteignant une altitude de sept kilomètres. Le Philippine
Institute of Volcanology and Seismology, en partenariat avec le United States Geological
Survey, émet alors une alerte d'une menace d'éruption majeure dans les deux semaines12.

Évacuation

Carte des zones d'évacuation autour du Pinatubo.

Devant les signes de plus en plus évidents d'une éruption majeure, le Philippine Institute of
Volcanology and Seismology et les organismes volcanologiques internationaux tentent de
convaincre les autorités locales du danger réel. La difficulté majeure tient dans la bonne
évaluation de ce risque : un catastrophisme trop grand peut entraîner un discrédit des autorités
compétentes, alors qu'une négation du danger peut entraîner des milliers de morts12.
Après de multiples concertations, trois zones d'évacuation sont définies : une zone centrale de
dix kilomètres de diamètre centrée sur le sommet du volcan, une zone intermédiaire entre dix
et vingt kilomètres depuis le sommet et une troisième zone entre vingt et quarante kilomètres,
recouvrant notamment la base aérienne de Clark et la ville d'Angeles City. Plus de
40 000 personnes vivent dans les deux premières zones et près de 331 000 dans la troisième12.
Cinq niveaux d'alertes sont définis et chaque jour un bulletin émis par les journaux, les radios
et les télévisions quantifie pour chaque zone le niveau d'alerte12.

Beaucoup d'Aetas qui vivent sur les flancs du volcan quittent leurs villages de leur propre
chef. La première évacuation officielle débute dans la première zone le 7 avril. L'évacuation
de la deuxième zone est décrétée le 7 juin après que le niveau 4 d'alerte a été atteint. Le 14
juin, le niveau 5 est atteint dans la troisième zone entraînant l'évacuation de 60 000 personnes.
La plupart se réfugient à Manille et à Quezon City et plus de 30 000 personnes sont installées
au Stadium Amoranto de Quezon City12.

Premières explosions

Vue aérienne du panache volcanique s'élevant depuis le cratère lors d'une explosion de début juin
1991.

Début juin, les capteurs de déformation montrent que le volcan se dilate, apportant la preuve
d'une remontée de magma sous la montagne. Dans le même temps, l'épicentre des séismes se
rapproche de plus en plus de la surface et du sommet. Le 7 juin débute l'éruption avec la
première sortie du magma qui entraîne la formation d'un dôme de lave au sommet du volcan.
Ce dôme grossit durant les cinq jours suivants jusqu'à atteindre un diamètre de 200 mètres et
une hauteur de 40 mètres12.

À 3 h 41 le matin du 12 juin, une petite explosion marque le commencement d'une phase plus
violente de type plinien. Quelques heures plus tard, de grosses explosions qui durent plus de
trente minutes génèrent une colonne éruptive atteignant 19 kilomètres d'altitude et des coulées
pyroclastiques qui dévalent les vallées sur quatre kilomètres. Quatorze heures plus tard, une
explosion de quinze minutes génère un panache de 24 kilomètres d'altitude12.
Vue aérienne du Pinatubo le 29 juin 1991 : la vallée Marella (au premier plan) est obstruée par les
matériaux émis par les nuées ardentes et les panaches volcaniques depuis la caldeira (au dernier plan
à droite) au cours d'explosions.

Une troisième éruption démarre à 8 h 41 le matin du 13 juin, elle dure cinq minutes et une
colonne de 24 kilomètres d'altitude se forme à nouveau. Après trois heures d'accalmie,
l'activité sismique s'intensifie au cours des 24 heures suivantes jusqu'à l'explosion du 14 juin à
13 h 9 qui forme une colonne éruptive de 21 kilomètres d'altitude12.

Une quantité remarquable de cendres volcaniques est éjectée au sud-ouest du volcan durant
ces quatre explosions majeures. Deux heures après la dernière de ces quatre explosions, une
série d'explosions se déroulent sur une période de 24 heures générant d'importantes coulées
pyroclastiques qui dévalent les vallées sur des kilomètres12.

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