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Il comporte nécessairement
une phase liquide, généralement composée de silicatesa et contenant des gaz dissous. Il
comporte souvent aussi, en suspension dans le liquide, une phase gazeuse (des bulles) et une
ou plusieurs phases solides (des cristaux), qui proviennent respectivement de l'exsolution
partielle des gaz dissous et de la solidification partielle du liquide par décompression et
refroidissement.
Le magma peut aussi comporter des éléments solides provenant des roches à travers lesquelles
le magma est remonté : fragments de roches mantelliques ou crustales (xénolithes) et/ou
cristaux isolés (xénocristaux).
Les magmas se forment à haute température et sous haute pression par fusion partielle de la
croûte terrestre ou du manteau. Moins denses que les roches solides de la lithosphère, ils sont
entraînés vers le haut par la poussée d'Archimède, sous forme de dykes ou de diapirs. Selon le
contraste entre leur densité et celle des roches traversées, les magmas s'arrêtent à une certaine
profondeur (plutons) ou s'épanchent en surface (laves). Leur refroidissement complet conduit
à la formation de roches magmatiques (roches plutoniques pour les plutons, roches
volcaniques pour les laves).
Remontées magmatiques
La température de ces laves varie de 500 à 550 °C, pour la carbonatite (au Kenya), à 1 200 °C,
par exemple pour les volcans d'Hawaï.
Caractéristiques chimiques
Un magma est considéré comme acide, intermédiaire, basique ou ultrabasique en fonction de
sa teneur en silice (%pds SiO2)c :
riche en silice (plus de 65 %), le magma est « acide » et sa viscosité est élevée ;
avec une teneur intermédiaire entre 52 et 65 %, le magma est dit « intermédiaire » ;
pauvre en silice (moins de 52 % mais plus de 45), le magma est « basique » et sa viscosité est
faible,
très pauvre (moins de 45 % de silice), il est « ultrabasique ».
Cette teneur en silice aura donc une incidence sur le comportement du magma lors de sa
remontée (vitesse de déplacement, et caractère effusif ou explosif de l'éruption volcanique si
le magma parvient en surface).
Les gaz contenus dans le magma peuvent être de la vapeur d'eau (qui peut diminuer la
température de fusion jusqu'à 100 °C) ou le dioxyde de carbone.
Nature
Village près de Siguiri, typique de la Haute-Guinée.
La Guinée, en raison de ses climats et biomes diversifiés, est peuplée d'espèces animales,
végétales et fongiques variées, dont certaines sont rares ou endémiques telle que Dictyna
guineensis.
Ainsi, en Guinée forestière, dans la zone couverte par la forêt tropicale humide, on trouve
Nimbaphrynoides occidentalis, qui est un crapaud vivipare endémique de la zone du mont
Nimba. Une population de chimpanzés existe aux alentours de Bossou. Une espèce
d'hippopotame nain existerait également en forêt.
Taxonomie
Population
Ethnies
Les trois principaux groupes ethniques sont les Peuls, les Malinkés et les Soussous. Ces
derniers se répartissent dans les quatre grandes régions géographiques de la Guinée. La
Guinée maritime abrite des Soussous, mais on y trouve aussi presque toutes les grandes
ethnies du pays, en raison de la présence de la capitale, Conakry, qui attire les Guinéens. Dans
la région de la Moyenne Guinée, des Peuls; en Haute Guinée, des malinkes. Quant à la Guinée
forestière, elle abrite surtout des forestiers composes des kissiens, les Tomas, les Guerzés, les
koniakas , etc.20.
Démographie
Les populations guinéennes ont été affectées d'une part par la traite arabo-musulmane en
direction du Maghreb et de l'Égypte, et par celle commencée au XVIe siècle et menée au-delà
de 1850, via les conquêtes coloniales françaises et les travaux forcés qu'elles ont
apportés[réf. nécessaire]. La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) a fragilisé la France
colonisatrice et poussé celle-ci à abolir finalement l'indigénat, et les travaux forcés en 1945.
Avec cette date commence l'essor démographique, la population doublant tous les vingt
ans[réf. nécessaire].
À la suite de l’indépendance du 2 octobre 1958 et du départ des crédits et des cadres français
qui faisaient fonctionner l'administration et l'économie guinéenne, la Guinée fut déstabilisée.
La période de dictature de Sékou Touré a ensuite poussé de nombreux Guinéens, notamment
des élites, à émigrer vers les pays développés.
Selon le World Refugee Survey 2008 publié par le Comité américain pour les réfugiés et les
immigrants, la Guinée abritait près de 29 300 réfugiés et demandeurs d'asile à la fin de 2007,
provenant surtout du Libéria, de la Sierra Leone, et de la Côte d’Ivoire. En décembre 2007,
11 900 réfugiés vivaient dans un des trois camps, Lainé, Kankan I et Kankan II, et au moins
9 300 réfugiés vivaient dans des zones urbaines22.
La population guinéenne est relativement jeune puisque 61,6 % des Guinéens auraient moins
de 25 ans, tandis que la tranche 25-54 ans constituerait 30,4 % de la population. L'âge médian
est de 18 ans en 202223. Les 8 % restant étant constitués de Guinéens âgés de plus de 54 ans,
dont seulement 3,6 % âgés de plus de 65 ans21 l’espérance de vie est de 62,6 ans23
Histoire
Article détaillé : Histoire de la Guinée.
Antiquité
Il y a 3 000 ans la Guinée était habitée par une communauté de pêcheurs et d'agriculteurs. Les
vallées verdoyantes du Fouta Djallon, les bassins fertiles du Haut Niger propices à la
cueillette, à la chasse et à la pêche ont attiré les hommes.
L’arrivée des populations est due au dessèchement du Sahara, suivi de l’assèchement des
fleuves, rivières et lacs. Les populations se déplacent vers les zones méridionales plus
humides. Les territoires situés entre les fleuves Sénégal et Niger comme la Guinée deviennent
des zones privilégiées de regroupement des communautés d’éleveurs et d’agriculteurs. Tandis
que certains groupes se dirigèrent vers les vallées du Bafing et de la Falémé, d’autres se
fixèrent dans le delta intérieur du Niger.
Les premiers royaumes voient le jour dans cette région au premier millénaire avant J.C. La
majeure partie du territoire guinéen a été partie intégrante des empires du Ghana et du Mali
qui se sont succédé entre le IXe siècle et le XVIe siècle. Le déclin de l’empire du Mali coïncide
avec l’apparition en 1445, en Sénégambie, des premières caravelles portugaises. Les malinkés
perdirent le contrôle des pistes sahariennes au profit des songhay et refluèrent vers les régions
occidentales de Guinée, de Gambie et de la Casamance.
Après quelques accrochages, les navigateurs portugais et les populations côtières firent la
paix. Les portugais, intéressés par l’or, les peaux et autres produits exotiques du Soudan, les
épices, les esclaves, vendaient des tissus, des ustensiles en fer, même des chevaux. Les
mansas du Mali établirent des relations diplomatiques avec leurs homologues du Portugal.
Entre 1456 et 1460, Pedro de Sintra accosta au cap Verga et plus au sud, il atteignit la pointe
de l’île de Tombo où se trouve Conakry. Les Portugais donnèrent les noms de Rio Nunez, Rio
Pongo (déformation de Araponka), Rio Kapatchez, etc. aux rivières de la zone côtière.
Au large de Conakry furent découvertes les îles baptisées « Ilhas dos Idolos » (îles des idoles)
parce que les habitants de ces îles, lorsqu’ils viennent semer le riz apportent leurs idoles qu’ils
adorent. Ces navigateurs ont noté que les Portugais sont entrés en contact avec les Landouma
et les Nalou dans le Rio Compagny et le Rio Nunez. Ils ont également signalé la présence des
Dialonkés à l’intérieur des terres.
Les rapports tissés avec les Bagas furent difficiles entre le Rio Nunez et la presqu’île du
Kaloum. Ils attestent l’existence de trois Suzerains dans la région côtière : Farin Souzos (roi
des sosso), Farin Cocoli (roi des Lanlouma) et Farin Futa (roi djallonka).
Au XVIe siècle, le royaume Dubréka s’affirme avec la dynastie créée par le chef de guerre
Soumba Toumani.
Dans la région du haut Niger, les groupes de marabouts Sarakollés du Djafouna s’installent
vers la fin du XVIIe siècle, s’établirent au Mandé entre le Niger et le Milo. Ils fondent le
royaume du Batè (entre deux fleuves) dont Kankan est la métropole.
Les villages qu’ils fondent sont Diankana, Foussén, Karifamoriah, Bankonko, Forécariah,
Tassilima, Nafadji. Ils s’adonnent au négoce et à l’enseignement coranique. L’Islam fut, par
leur action, réintroduit au Manding après une longue parenthèse consécutive à la chute de
l’empire du Mali. Au XVIIIe siècle, Kankan, la métropole du Batè devint la capitale d’un
royaume puissant grâce aux activités commerciales et la réputation de ses marabouts dont le
patriarche Alpha Kabiné fut un des plus illustres.
Époque précoloniale
C'est sur les côtes que les Soussous et d'autres ethnies nouent des liens avec les commerçants
européens voulant se procurer esclaves, ivoire et maniguette (ou malaguette, plante voisine du
gingembre et réputée aphrodisiaque). C'est le commerce triangulaire.
L'Empire du Mali
L’empire du Mali, ou Empire mandingue, est un État africain médiéval. Fondé au XIIIe siècle
par Soundiata Keita, il connut son apogée au XIVe siècle. Il serait à l'origine de la charte du
Manden. Il s’étendait et englobait de grandes parties des actuels Mali, Guinée, Sénégal,
Gambie, Burkina Faso, et Mauritanie. Il était un carrefour important entre les peuples
nomades du Sahara et les peuples de l'Afrique noire équatoriale. Son économie reposait sur
l'agriculture, l'artisanat, l'exploitation des mines d'or et le commerce de l'ivoire vers le bassin
méditerranéen.
L'empire du Mali était une confédération constituée des états tributaires et des provinces. Les
provinces étaient dirigées par des gouverneurs appelés Farins ou Farba, et il y avait un vizir,
qui assumait les fonctions de premier ministre. L'empereur était secondé par un conseil des
anciens (chefs militaires, civils et marabouts). Toutes les décisions politiques et
administratives étaient prises en conseil.
Le Fouta-Djalon
Les riches pâturages avaient en outre attirés les pasteurs peuls, arrivés à partir du XVe siècle
avec leur important cheptel, faisant du pays une région très prospère. L'intégration au
commerce atlantique provoqua une profonde transformation économique, politique et sociale
qui est à l'origine de la révolution musulmane du début du XVIIIe siècle.
Au XVIIe siècle, les Peuls étaient sans doute devenus le groupe social le plus riche et le plus
puissant du pays grâce à l'accroissement considérable de la population peule dû aux
migrations en provenance de diverses régions (Boundou, Fouta-Toro, Macina, Sahel), à
l'expansion du commerce atlantique (exportation de bétail et de cuir à destination de l'Europe
et de l'Amérique) et à l'apparition de l'islam militant[pas clair] en tant que nouvelle idéologie
politique.
La révolution musulmane au Fouta-Djalon, comme au Boundou, fut avant tout une réaction
populaire contre la traite esclavagiste.
En 1725, le savant musulman Karamoko Alpha Barry, à la tête d'une coalition multiethnique à
majorité peule, gagne la bataille de Talansan. Les chefs jalonkés (Soussous) sont repoussés
vers la côte de la future Guinée. Karamoko Alpha Barry prend le titre d'almamy
(étymologiquement : imam, guide des croyants) et fonde la confédération du Fouta-Djalon, un
État théocratique féodal qui s'appuie à la fois sur les traditions peules, les pratiques
esclavagistes et sur les principes de l'islam.
En bas de l'échelle des hommes libres se trouvaient les « Peuls de brousse », convertis
tardivement à l'islam après le djihad.
Samory Touré
Samory Touré.
Article détaillé : Samory Touré.
La zone côtière fut occupée au préalable par les Portugais, qui furent évincés par l'armée
française, parce qu'affaiblis par l'occupation de la Guinée-Bissau. De nos jours, de nombreux
Guinéens originaires de la côte Atlantique du pays portent des noms d'origine portugaise. La
Guinée est proclamée colonie française en 1891, indépendamment du Sénégal, auquel elle
était précédemment rattachée. Cette nouvelle appellation remplace celle qu'elle portait jusque-
là: les Rivières du Sud. Samory Touré, relayé ensuite par les peuples de la forêt, mène une
guerre organisée contre l'occupation française sur la côte et dans les massifs montagneux du
sud-est avant d'être vaincu en 1898. La guerre qui oppose les Français au Fouta-Djallon, à
Porédaka, s'achève par la victoire des premiers. L'Almamy Bocar Biro Barry est assassiné
près des bords du Bafing, à Kollen. Il a choisi cette option pour ne pas être soumis ou réduit
en vassal de la puissance colonisatrice. Ses guerriers s'éparpillent ou préfèrent se donner la
mort à ses côtés. Les régions du Haut-Niger sont annexées l'année suivante. En 1901, la
Guinée devient une partie intégrante de l'Afrique-Occidentale française (AOF), administrée
par un gouvernorat général. En 1904, dans le cadre de l'Entente cordiale entre la France et
l'Angleterre, les îles de Los deviennent françaises en échange de l'abandon de droits sur le
séchage de la morue à Terre-Neuve. La France est consciente des réserves de bauxite mais ne
met pas en place de véritable politique d'industrialisation (création de barrages
hydroélectriques, usine de transformation de la bauxite)26.
Lors du référendum de septembre 1958, la Guinée est le seul pays d'Afrique francophone à
rejeter la proposition du général de Gaulle concernant l'intégration des colonies de l'AOF au
sein d'une Communauté française, ce qui entraîne une rupture immédiate des relations
politiques et économiques avec la France27. L’indépendance fut proclamée le 2 octobre 1958.
La France retira dans le mois qui suivit son armée, ses fonctionnaires et ses crédits. Les
colons français emportent avec eux tout leur matériel de valeur, et rapatrient les archives
souveraines françaises. Le Washington Post observe l'intransigeance avec laquelle les colons
français ont démoli tout ce qu'ils pensaient être leur contribution en Guinée : « En réaction [au
vote pour l'indépendance], et comme avertissement aux autres territoires francophones, les
Français se sont retirés de la Guinée en deux mois, emportant tout ce qu'ils pouvaient avec
eux. Ils ont dévissé les ampoules, emporté les plans des canalisations d'égouts à Conakry, et
même brûlé les médicaments plutôt que de les laisser aux Guinéens. »28
Le Portugal, enlisé dans des guerres coloniales, organise en 1970 un débarquement militaire et
une tentative de coup d’État contre le régime de Sékou Touré afin de priver les
indépendantistes du PAIGC de leur plus proche allié, mais l'opération aboutit à un fiasco32.
Après la mort de Touré en 1984, le gouvernement intérimaire est rapidement renversé par
Lansana Conté. Sous la pression des bailleurs de fond, il introduit le multipartisme en 1993 et
organise des élections, qui l'ont confirmé par deux fois à la présidence, en 1993 et en 1998.
Bien que globalement épargnée par les conflits des pays voisins, la Guinée est confrontée à
l'afflux de plusieurs centaines de milliers de réfugiés venus du Libéria et de Sierra Leone.
Après avoir révisé la Constitution pour pouvoir se présenter une troisième fois en décembre
2003, le chef de l'État, pourtant gravement malade, est réélu avec 95,63 % des suffrages face à
un candidat issu d'un parti allié, les autres opposants ayant préféré ne pas participer à un
scrutin joué d'avance. Fin avril 2004, le premier ministre François Louceny Fall profite d'un
voyage à l'étranger pour démissionner, arguant que « le président bloque tout »33. Le poste
reste vacant plusieurs mois avant d'être confié à Cellou Dalein Diallo, qui sera démis de ses
fonctions en avril 2006.
Le pouvoir du président, sous influence d'hommes d'affaires comme Mamadou Sylla, est de
plus en plus contesté. Début 2007 éclate une grève générale réprimée dans le sang34.
Le 22 décembre 2008, Lansana Conté décède des suites d'une longue maladie (leucémie et
diabète aigu) à l'âge de 74 ans. Au cours de la nuit suivante, les proches du régime s'affairent
pour organiser l'intérim suivant les procédures prévues par la Constitution mais le 23
décembre 2008 au matin, à la suite de l'annonce du décès de Lansana Conté, des dignitaires de
l'armée annoncent unilatéralement la dissolution du gouvernement ainsi que la suspension de
la Constitution, dans un discours à teneur résolument sociale. Ces événements laissent planer
le doute sur l'effectivité d'un nouveau coup d'État. Le même jour, le capitaine Moussa Dadis
Camara est porté à la tête du Conseil national pour la démocratie et le développement
(CNDD) et devient le lendemain35, le troisième président de la république de Guinée.
Arrivé au pouvoir, le capitaine précise que le nouveau régime est provisoire et qu'aucun
membre de la junte ne se présentera aux élections présidentielles prévues en 2010.
Au fil de ses interventions médiatiques, Moussa Dadis Camara envisage de plus en plus
explicitement de se présenter, décevant les espoirs de véritable transition démocratique et
déclenchant des mouvements de protestation36.
Le 28 septembre 2009, des mouvements civils organisent une manifestation pacifique pour
demander à Dadis Camara de respecter sa parole et de ne pas se présenter aux présidentielles.
Une foule de plusieurs milliers de personnes s'était rendu au stade à la demande de
l'opposition pour protester contre le désir du président Dadis de se porter candidat à l'élection
présidentielle. Le 28 septembre 2009, au stade de Conakry, à la surprise générale les militaires
ouvrent le feu sur les manifestants ainsi bloqués dans le stade sans possibilité de fuite. Ce
massacre délibéré et manifestement planifié fait plusieurs centaines de morts. De plus, les
militaires violent et enlèvent plusieurs dizaines de jeunes femmes, dont certaines seront
libérées quelques jours plus tard après avoir subi des viols à répétition, tandis que d'autres
disparaissent sans laisser de trace37.
À la suite du tollé international soulevé par cet évènement, des dissensions apparaissent au
sein du CNDD38 et le 3 décembre 2009, alors que Sékouba Konaté est en voyage au Liban, le
président est grièvement blessé par son aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité - ce dernier
avait été mis en cause explicitement par des diplomates étrangers pour son rôle dans le
massacre du 28 septembre, et craignait d'être « lâché » par son président et livré à la justice.
Dadis Camara est hospitalisé au Maroc le 4, et Sékouba Konaté rentre au pays pour assurer
l'intérim.
Le 12 janvier 2010, Moussa Dadis Camara est renvoyé vers le Burkina Faso par le Maroc
pour y continuer sa convalescence. C'est ainsi que le 15 janvier, un accord sera trouvé entre
Dadis et Sékouba pour que ce dernier soit reconnu Président de la transition. Cet accord
stipule qu'un premier ministre issu des Forces Vives (Partis d'opposition, syndicats, société
civile) soit nommé dans le but de former un gouvernement d'Union nationale et de conduire le
pays vers des élections libres et transparentes dans les six mois. Aussi, aucun membre du
gouvernement d'union nationale, de la junte, du Conseil national de la transition et des Forces
de Défense et de Sécurité n'aura le droit de se porter candidat aux prochaines échéances
électorales.
Le 16 janvier, Dadis, dans une allocution à partir du palais présidentiel burkinabé, dit que la
question de sa candidature est définitivement réglée, ainsi que celle des autres membres de la
junte. Jean-Marie Doré, doyen de l'opposition, est nommé Premier ministre, chef du
gouvernement d'union nationale chargé d'organiser les futures élections présidentielles.
Le 8 février 2010, la justice guinéenne ouvre une instruction judiciaire pour les crimes
commis le 28 septembre 2009 à Conakry, trois magistrats instructeurs sont nommés39 et le 3
juin 2010, la FIDH, l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'homme et du citoyen
(OGDH), trois autres organisations guinéennes de victimes (AVIPA, AFADIS, AGORA) et
67 victimes se constituent parties civiles40.
Le 7 mars 2010, Sékouba Konaté fixe par décret la date du premier tour de l'élection
présidentielle au 27 juin 201041. Il tient parole et pour la première fois une élection
présidentielle en Guinée se déroule sans qu'aucun militaire ne soit candidat. Le second tour
des élections présidentielles devait se tenir le 19 septembre 2010 mais a été reporté à une date
ultérieure.
Le 28 septembre 2010, un an après le massacre, les victimes et les ONG de défense des droits
de l'homme demandent le jugement des auteurs présumés des faits42,43,44
Le 11 octobre 2015, le président Alpha Condé obtient 58 % des suffrages et est réélu au
premier tour de l'élection présidentielle pour un nouveau mandat de 5 ans.
En juillet 2016, la Guinée est le premier pays à majorité musulmane d'Afrique à renouer ses
liens diplomatiques avec Israël48.
D'après la Banque mondiale, en 2018, le chômage frappe 80 % des jeunes et près de 80 % de
la population active travaille dans le secteur informel. Surtout, 55 % des Guinéens vivent sous
le seuil de pauvreté51.
Le 5 septembre 2021, un coup d'État des forces spéciales, dirigées par Mamadi Doumbouya,
mène à la capture d'Alpha Condé. Une junte prend le pouvoir52.
Transition de Mamadi Doumbouya (depuis 2021)
Politique et administration
Articles détaillés : Politique en Guinée et Constitution guinéenne de 2020.
La Guinée est une république, avec comme chef d'État un président élu par le peuple pour un
mandat de six ans. Cette période initialement fixée à cinq ans a été modifiée à sept ans par la
Constitution de 2003, puis re-modifiée par le Conseil National de Transition (CNT) en 2010
pour une durée de cinq ans renouvelable une fois. La fonction de président a été occupée par
Lansana Conté du 5 avril 1984 au 22 décembre 2008. Le Premier ministre est désigné par le
chef de l'État. Depuis le 15 novembre 2010, après la première élection présidentielle libre
depuis l'indépendance en 1958, Alpha Condé est élu à la tête du pays dans la contestation.
Depuis l'instauration du multipartisme en avril 1992, une quarantaine de nouveaux partis ont
été reconnus.
Le pouvoir législatif est assuré par un parlement composé d'une seule chambre, l'Assemblée
nationale, où siègent 114 députés élus par le peuple pour un mandat de cinq ans.
La Constitution et l'Assemblée nationale ont été suspendues en décembre 2008 après le putsch
du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) avec à sa tête le
capitaine Moussa Dadis Camara. La nouvelle constitution a été adoptée par le CNT le 19 avril
2010 et promulguée par le Général Sékouba Konaté par décret le 7 mai 2010.
Cour suprême
La plus haute autorité judiciaire est la Cour suprême, qui dispose de trois chambres :
Administration nationale
La Guinée est subdivisée en huit régions administratives (dont une est constituée par Conakry
sa capitale), 33 préfectures et leurs 33 communes urbaines, et 303 communautés rurales de
développement. Conakry est divisée en cinq communes (Kaloum, Dixin, Matam, Ratoma et
Matoto).
Religions
Selon le Pew Research Center, en 2010, 84,4 % des habitants de la Guinée sont musulmans,
alors que 10,9 % sont chrétiens, principalement catholiques (7,5 %) et protestants (3,4 %) et
que 2,4 % pratiquent une religion populaire53.
Femmes
Le taux de natalité s'élevait à 36,88 ‰ en 201455 et la fécondité est estimée à 4,82 enfants par
femme pour 201656.
L'analphabétisme parmi les femmes est élevé59. Il y a une sous-représentation des femmes
dans l'enseignement secondaire et supérieur, mais elles sont de plus en plus présentes60.
La polygamie est la règle, bien qu'elle soit officiellement interdite59. Dans le code civil il est
dit dans l'article 394 que le mari est le chef de famille59. Les mariages précoces sont fréquents,
mais illégaux59.
Bien qu'illégal, le mariage forcé affecte la majorité des femmes61,62. Toutefois, beaucoup de
mariages au pays sont des mariages religieux, dans lesquels les autorités civiles
n'interviennent pas62.
Le 25 septembre 2020, un rapport63 publié par Human Rights Watch a révélé que lors des
élections législatives et du référendum constitutionnel de mars 2020, les forces de sécurité
guinéennes n'ont pas protégé la population des violences électorales et intercommunautaires
dans lesquelles au moins 32 personnes ont été tuées et plus de 90 blessés alors qu'ils
commettaient eux-mêmes des violations des droits de l'homme à Nzérékoré. De plus, les
forces de sécurité n'ont pas pris de mesures suffisantes pour empêcher ces meurtres, ni la
destruction massive de biens. Ils ont également tué deux personnes eux-mêmes, battu et arrêté
arbitrairement des dizaines d'hommes. Entre le mois de mars et septembre, Human Rights
Watch a interrogé 48 victimes et témoins des violences à Nzérékoré, ainsi que 31 proches des
victimes, du personnel médical, des journalistes, des avocats, des membres des partis
d'opposition, des représentants de la société civile et d'autres informateurs. Ils ont également
consulté des rapports publiés par des organisations guinéennes de défense des droits de
l'homme et des médias nationaux et internationaux, et examiné des photos, des vidéos et des
dossiers médicaux64.
Économie
Article détaillé : Économie de la Guinée.
Monnaie
Sur le territoire de la république de Guinée, la devise ayant cours depuis 1960 est le franc
guinéen, sauf entre 1972 et 1986, période pendant laquelle la devise était le syli. Le franc
guinéen n'a cours dans aucun autre pays, mais est échangeable auprès de changeurs exerçant à
proximité des frontières avec les devises ayant cours dans les pays riverains (le franc CFA, le
dollar libérien, le leone de Sierra Leone et également l'euro et le dollar). La banque centrale
de Guinée permet également le change, mais à des taux peu intéressants et uniquement à
Conakry.
Agriculture
La majorité des Guinéens travaillent dans le secteur agricole qui emploie plus de 75 % de la
population apte au travail du pays (24 % du PIB).
Le mil et le fonio sont les principales cultures de la Haute-Guinée, tandis que l'on produit de
l'arachide dans la région de Koundara. Le riz est cultivé dans les zones inondées en bordure
de rivière et de fleuve mais la production locale est insuffisante et le pays importe du riz
asiatique. Les cultures vivrières traditionnelles comme celle du manioc restent largement
pratiquées autour des habitations.
On cultive le café, l'ananas, les pêches, les nectarines, les mangues, les agrumes, les tapiocas,
les oranges, les bananes, les pommes de terre, les tomates, les concombres, les poivrons et
d'autres légumes. La Guinée est un des producteurs régionaux émergents de pommes et de
poires. Il y a de nombreuses plantations de raisins, de grenades et de plaquemines. Ces
dernières années[Lesquelles ?] ont été marquées par le développement de plantations de fraise
basées sur le système hydroponique vertical.
La Guinée dispose d'importantes ressources minières dont les principales sont la bauxite (1/3
des réserves mondiales66), l'or67, le diamant (exploité depuis 1936), le fer68, le pétrole et
l'uranium, les phosphates et le manganèse. À la fin des années 1990, les « compagnies
juniors » canadiennes, investies dans plus de 8000 propriétés minières, dans plus de 100 pays,
pour la plupart encore à l'état de projet69 multiplient les contrats avec des pays africains. Les
investissements du Canada en Guinée représentent à peu près 250 millions de dollars investis
dans le secteur minier et le 8 juin 2012, Perry Calderwood, ancien ambassadeur du Canada en
Guinée, a accompagné une forte délégation d’investisseurs canadiens au palais Sékhoutouréya
pour voir comment ces hommes d’affaires canadiens comptent intervenir dans le
développement du secteur minier70.
Le projet minier de Simandou (mont Nimba), sur l’axe Beyla-Nzérékoré, en Guinée forestière
(sud-est, frontière du Liberia), qui est l’un des plus grands projets mines-infrastructures en
Afrique lancé en 2012, mené par Rio Tinto, Chinalco et IFC, et supposé capable d'amorcer le
développement régional et national, semble gelé au premier semestre 201671,72,73. La relance
du projet minier géant d’exploitation du fer du mont Simandou a été officialisée à Pékin le 28
octobre 2016. Rio Tinto et le chinois Chinalco ont signé un accord de principe sur les
conditions du transfert de la totalité des parts du premier au second dans le développement de
la partie sud du Simandou qui nécessitera environ 20 milliards de dollars d’investissements.
Un protocole fixant le cadre de coopération a été conclu le 31 octobre 201674.
Énergie
La Guinée est dépendante sur le plan énergétique, elle importe la totalité de sa consommation
d'hydrocarbures. L'exploitation de gisements au large des côtes est à l'étude.
Le potentiel en production hydro-électrique est considérable en raison du relief et de la
pluviométrie, il est estimé à plus de 6 000 MW75. Ce potentiel reste encore à exploiter ; les
premiers barrages, construits sur le fleuve Konkouré ne suffisent pas à alimenter Conakry en
totalité.
Le barrage de Kaleta, construit et financé par la Chine, inauguré en septembre 2015, avec une
puissance de 240 MW, permet de résorber une bonne partie du déficit énergétique du pays,
estimé à 400 MW76. Le barrage de Souapiti, de puissance 550 MW77, ainsi que le barrage
d'Amaria, avec une capacité de 300 MW (construit pour satisfaire les besoins d’énergie pour
un projet d’aluminium) sont actuellement en construction, également avec l'aide de la Chine.
Tourisme
Le pays accueille très peu de touristes étrangers, et ce malgré la grande diversité et la beauté
des paysages, l'attitude amicale des Guinéens par rapport aux étrangers et les centres d'intérêt
potentiels très variés, qu'il s'agisse d'art sculpté, de musique, de danse ou de culture
traditionnelle.
Ordres et décorations
En Guinée, les principales décorations sont les suivantes :
L' ordre national du Mérite est un ordre honorifique guinéen qui récompense des mérites
exceptionnels et une fidélité continue dans l’accomplissement de services au profit de la
Nation.
Culture
Article détaillé : Culture de la Guinée.
Article connexe : Littérature guinéenne.
Langues
La langue française est en forte expansion en Guinée d'après les derniers rapports. En 2002, le
nombre de locuteurs de langue maternelle française était estimé à 2 % de la population
totale79. D'après les autorités guinéennes, une nouvelle estimation de 2007 revoit ce chiffre
fortement à la hausse par rapport à celle de 2002 : le nombre de francophones atteindrait
21,1 % et le nombre de francophones partiels 42,1 %. L'ensemble cumulé représente 6
millions de personnes, soit 63,2 % de la population totale ayant une maîtrise partielle ou
complète de cette langue80. L'anglais est présent dans les régions frontalières avec le Liberia et
la Sierra Leone, c'est une langue universitaire et commerciale.
Mais on rencontre également des locuteurs dans d'autres langues qui sont :
le bassari en Moyenne-Guinée
le diakhanké en basse guinée
le jalonké en Moyenne-Guinée (Fouta-Djalon)
le kpèllé (ou guerzé) en Guinée forestière
le kissi en Guinée forestière
le coniagui en Guinée forestière
le kono en Guinée forestière.
le lélé en Guinée forestière
le landoma
le toma (ou loma) en Guinée forestière
le manon en Guinée forestière
le nalu en Guinée Maritime)
le sarakolé (ou soninké)
De plus, les villes de Guéckédou, Kindia, Mamou, Conakry, Kankan, Labé et Télimélé sont
membres de l'Association internationale des maires francophones82,83.
Jours fériés
Médias guinéens
Articles détaillés : Presse écrite en Guinée, Liste des stations de radio en Guinée et Liste des
chaînes de télévision en Guinée.
L'Indépendant (Guinée)
Le Lynx (journal)
Horoya
Actu-Elles.info
Radio Télévision guinéenne
Espace FM (Guinée)
Radio France internationale
Espace TV
Codes
La Guinée a pour codes :
Notes et références
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1958 : L’accueil fait à De Gaulle fut trompeur. Des foules considérables, massées tout le
long du parcours qui reliait l’aéroport de Gbessia au centre-ville, l’accueillirent au son des
tam-tams sous les acclamations et les youyous. Mais Sékou Touré ne tarda pas à clarifier sa
position. Dans un discours enflammé, il affirma « préférer la pauvreté dans la liberté à la
richesse dans l’esclavage ». En réponse, de Gaulle, ulcéré et blessé dans son orgueil, prit acte
de la volonté des Guinéens et clama, dans son style théâtral : « Eh bien, si vous voulez
l’indépendance, prenez-la ! […] La France ne s’y opposera pas mais en tirera toutes les
conséquences. » Dès lors, tout était dit. La Guinée voterait non. Les Français croyaient encore
à un possible retournement de situation et votèrent oui. Le résultat fut un non massif à 95 %
des suffrages. (cf. : Fernandez (José Maria), Souvenirs de Guinée et d'autres voyages,
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Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
Guide
Cartes des Pays et Villes du Monde IGN, Carte routière : Guinée, IGN - Institut
Géographique National, 1992 (ASIN B00005QP3W)
(en) Oscar Scafidi, Equatorial Guinea, Bradt Travel Guides, 2015, 248 p. (ISBN 978-1-
8416-2925-4)
Collectif, Guide Guinée 2020, Petit Futé, 2019, 240 p. (ISBN 978-2-3050-2423-3)
Articles connexes
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Site gouvernemental [archive]
Ministère de la France d'Outre-Mer, La Guinée, 1950 [archive]
« Une Guinée nouvelle, ce n’est pas seulement une Guinée avec des élections » -
janvier 2022 [archive]
L’Afrique de l’Ouest dans la spirale des putschs militaires [archive] - Après le Mali en
août 2020 puis en mai 2021 et la Guinée en septembre, le Burkina Faso a vécu un
putsch. Les militaires profitent du sentiment que les élites sont déconnectées pour
revenir en force.
Guinée: des assises nationales annoncées à partir du 22 mars 2022 [archive]
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