Les Hafsides (1229 – 1547) Les Hafsides, une autre dynastie berbère, furent la première dynastie qui déclarèrent son indépendance du pouvoir des almohades. Ils ont pris Tunis (la ville fondée par les fatimides près des ruines de Carthage) comme capitale. • Les Hafsides suivirent les même principes idéologiques des Almohades. Ils deviennent indépendants sous Abou Zakaria Yahya. • Tunis à cette époque, dotée de grandes réalisations architecturales et des infrastructures respectables, devint un centre commercial important en lien avec la Catalogne, la Provence et l’Italie, entretient des relations cordiales avec le roi d’Aragon. L’art des Hafsides: L’architecture des Hafsides était certainement maghrébine mais influencée par l’art de l’Egypte fatimide et ayyubide. Comme les Mérinides, les Hafsides construisirent plusieurs medersas. En fait la Medersa Chamayya fut la première medersa bâtie dans la région du Maghreb. L’art Hafside n’est en revanche qu’une continuation authentique de l’art Almohade avec tous ces principe simple, austère, et pure. Toujours suivant la tradition almohade, les minarets Hafsides continuèrent d’avoir un plan carré, orné d’un décor de réseau losangé reposant sur des arcs polylobées. La zone du mihrâb est richement décorée, notamment par des panneaux de marbre sculpté ou des claveaux d’arc bicolores. L’architecture des madrasas hafsides se caractérise par sa sobriété et par une certaine ressemblance avec l’architecture domestique. La mosquée de la kasbah, Tunis Le détail de la mosquée du Kasbah de Tunis Medersa de shamaiyya La première medersa bâtie dans le Maghreb, elle prends le nom du quartier du souk où elle se trouve et qui se réfère au métier de la fabrication des bougies à l’époque. Cette medersa fut édifiée en 1249 par le sultan Abou Zakaria Yahya. Elle fut une structure simple en pierre supportée par des colonnes avec des chapiteaux à fleurons. Les Mérinides " ("المرينيون1196-1549) La tribu berbère du « Banu Mérine » qui a été au service des Almohades, a fondé son état sur les traces de ces derniers et a choisi la ville de Fès pour qu’elle soit sa capitale. Les mérinides établirent leur capitale à Fès dont ils développèrent sur tous les niveaux. Les terrains des Mérinides ont déjà riches en architecture, donc leur contribution architecturale développe l’existant en gardant les nouveaux aspects déjà élaborés tels que: - le plan en T , avec des nefs perpendiculaires au mur qibli dont celle du centre est plus large - la réévaluation architecturale du minaret de plan carre - un mihrab saillant traité comme une pièce sophistiquée à part entière. L’histoire de l’art mérinide est un reflet de l’histoire de la dynastie : un premier siècle faste, auquel succède une longue période de stagnation résultant du déclin du mécénat public sous les derniers Mérinides et les Wattâsides. L’architecture religieuse mérinide prolonge dans ses grandes lignes, l’héritage des dynasties antérieures. Dans les plans, une préférence est à noter pourtant pour les cours carrées, et pour des bâtiments qui se déploient en profondeur. L’art mérinide Le décor mérinide associe le clair et le sombre dans des combinaisons délicatement nuancées auxquelles s'ajoute une gradation des couleurs rehaussée. l'art mérinide est trop chargé dans les cours intérieures de ses médersas et plus discrètement utilisé dans les salles d'un coloris plus fin et plus chatoyant. Le bas des murs est couvert de hautes frises de mosaïque de faïences; puis viennent les grisailles des plâtres sculptés. Les porches saillants, les coupoles à stalactites, et les portes monumentales ont été développés largement dans cette période et fassent un critère incontournable dans les medersas. En ce qui concerne les minarets mérinides, rien n’est vraiment changé dans leur forme et tout l'effort des artistes mérinides porta sur la décoration, et plus particulièrement, sur les jeux qu'introduit le zellij polychrome. Les façades de ces tours ne sont plus monotones mais offrent une richesse de polychromie et de styles qui en font encore l'une des caractéristiques de l'architecture religieuse des Mérinides. Les mosquées mérinides sont une multiplication des annexes sous la forme d’un complexe; Ces complexes sont constitués de la mosquée proprement dite, de Jâmi' al- janâ'iz (mosquée funéraire), du logement du muezzin, de la chambre du muwaqqit (préposé aux horaires de prière) et d'un bâtiment réservé à la salle d'ablutions. Dans les mosquées grandioses, comme les grandes mosquées de Taza et de Fès, les Mérinides érigent un afrag, sorte de maqsûra en bois sculpté pour le Sultan et sa suite. Exemples de l’art Mérinide:
BOIS SCULPTES BOIS SCULPTES Les chapiteaux mérinides dans la
MERINIDES MERINIDES porte de Chella et la Medersa du Musée de Fès PROVENANT DE FES. Musée d'ALGER Attarine Calligraphie Mérinide
Décor floral mérinide sur Plafond et linteau sculptés Boiserie Mérinide
le plâtre (époque mérinide) utilisée pour les portes La grande mosquée de Oujda La grande mosquée mérinide a Oujda était fondée en 1296 par un ordre du Sultan mérinide Abou YakoubYusouf. Elle contient une salle de prière avec 5 nefs perpendiculaire au mur du qibla et 19 rangées parallèles au mur du qibla. Généralement, c'est mosquée d'une art simple et un peu développée en suivant le modèle de la mosquée de Tlemcen. Al-Mansoura (Tlemcen) Une nouvelle ville planifiée dans la période du règne du Sultan mérinide Abou Yakoub Yussouf au voisinage de la ville de Tlemcen dont il assiégea huit ans du 6 Mai 1299 jusqu'au 13 Mai 1307 . Aujourd'hui, il ne reste plus de cette ville que ses vestiges de remparts et les ruines du minaret glorieux de ce qui était une fois la grande mosquée de Mansourah. La mosquée d’Al-Mansoura, Tlemcen La medersa mérinide: Les mérinides donnèrent une importance incontournable à l'établissement du Medersa. Fès, la capitale des Mérinides compta seule plus de sept medersa mérinides. L'architecture de la médersa répond à deux exigences : a) elle comporte le logement des étudiants dont l'entretien est assuré par la munificence du prince b) elle offre en même temps un local pour l'enseignement et la prière en commun. Par suite, le plan de toute médersa se répartit de la façon suivante, en trois parties : 1) une cour centrale formant patio agrémenté d'une vasque ou d'un bassin, parfois des deux (comme à Sahrij) 2) une salle de prières donnant sur cette cour et la prolongeant ; cette salle est pourvue d'un mihrab 3) tout autour sont réparties les chambres pour les étudiants. La medersa Sahrij , Fès Bâtie en 1321 et inaugurée en 1323; le nom de cette Medersa vient du grand bassin au centre de son patio. Elle contient une petite salle de prière, trois galeries, des chambres pour les étudiants, une petite salle pour ablution, et des sanitaires. Tout l'ensemble de la medersa a été décoré par des boiseries ornées, des décors sur le plâtre et aussi avec du Zellij. La medersa Bou-Inaniya, Fès La plus importante médersa à Fès, elle était édifiée en 1350 à 1355 J-C par le sultan mérinide Abou Inan est la plus célèbre de toutes les madrasa mérinides de Fès et du Maroc. Auprès de son rôle de collège d’enseignement et d’hébergement d’étudiants, elle devait remplir la fonction de mosquée de vendredi. Elle aussi pourvue d’un minaret de belle proportion et d’une horloge hydraulique (magana) dont le système de fonctionnement nous est encore méconnu. cette université islamique est un trésor de l’art Mérinide. Son architecture est superbe et les détails très élégants. Les murs revêtus de mosaïques et de plâtre sculptés sont à voir. Les Zianides (1235 – 1556) Après le déclin du pouvoir des Almohades, Yghamracen Ibn Ziane fonda les premières bases pour la dynastie berbère Zénète des Zianides ou Abdalwadides. Le territoire de cette dynastie s’étala sur l’ouest et le centre de l’Algérie actuelle. Tlemcen fut la capitale de cette dynastie. Cette dynastie maintenais difficilement son indépendance grâce au climat hostile qui l’entoura. Affaiblis par dissensions internes, les Zianides perdit définitivement leur pouvoir et les Turcs occupèrent leur capitale durant leur lutte contre les espagnols. L’art des Zianides • L’art Zianides n’a pas laissé trop ; il est remarqué notamment àTlemcen. • Les mosquées que les zianides ont bâties généralement, ont une taille réduite et ne possèdent pas une cour centrale. • Les bâtiments zianides sont généralement couverts par une charpente en bois selon les techniques andalouses. • La construction des Qubba funéraire (des mausolées) a caractérisé cette époque. • Les motifs floraux et les panneaux en losanges almohades continuèrent d’être les thèmes décoratifs dans l’art zianides. • Le zellij à base géométrique continua d'avoir un espace considérable dans la décoration zianide. • La construction des fortifications et des citadelles pour la défense devint un caractère architectural à cette époque. • L'art des zianides généralement ne fut pas austère ni trop chargé par la décoration excessive; il fut un art qui cherche la beauté simple, sensuel et expressive. La mosquée Abou madiene, Tlemcen La mosquée Sidi Belahessen, Tlemcen Cette mosquée fut construite en 1296 sous le règne du Sultan zianide Abou Saïd Othman fils aîné de Yghamracen. L’édifice porte le nom d’Abou El Hassan Ettenessi, célèbre savant et jurisconsulte qui y a professé. Cette mosquée se caractérise par son minaret raffiné, son beau plafond en bois de cèdre et son mihrab qui est considéré comme un chef d’œuvre d’art. La citadelle du Mechouar à Tlemcen El-machouar à Tlemcen • Le Mechouar, le lieu du Mouchawara ou conseils consultatif, fut une citadelle édifiée pour la première fois dans la période de Youcef Ibn Tachefine en 1145. • L’enceinte de la citadelle du Mechouar a été réinstallée dans la période du Yghmracen Ibn Zayan , alors que le plais et la mosquée ont été installés sous le règne du Abou Hammou Moussa. Ainsi, sous le règne de Abou Tachfin, trois autres palais ont été édifiés, Dar el-sorour, Dar Abi Fiher, et Dar El- molek. • Cette citadelle eut une forme rectangulaire de 200m de long et 150m de largeur. détails La mosquée du Mechouar: Bibliographie Fundacion El Legado Andalusi, Itinéraire Culturel des Almoravides et des Almohades: Maghreb et péninsule ibérique, Ed. Junta De Andalusia, 2eme édition, mai 2003, Unesco. Djibril Tamsir Niane, Joseph Ki-Zerbo, Histoire générale de l'Afrique: L'Afrique du XIIe au XVIe siècle, Ed. Présence Africaine, Paris, 1991. Girault de Prangey, Essai sur l'architecture des Arabes et des Mores: en Espagne, en Sicile, et en Barbarie, Paris, 1841.