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CHAPITRE II : COURANTS ALTERNATIFS SINUSOIDAUX

I. Courants alternatifs

I.1. Définitions

• Un courant électrique est un débit de charges, il est caractérisé par son intensité : .
L’intensité du courant s’exprime en ampères (noté ) avec : 1 1 . .
L’intensité peut varier au cours du temps, on parle alors d’intensité instantanée .
• Un courant est dit continu s’il circule dans un seul sens (son intensité garde le même signe
au cours du temps).
• Un courant est dit alternatif s’il change de sens au cours du temps (son intensité change de
signe avec le temps).
• Un courant est dit périodique de période si son intensité prend les mêmes valeurs à des
intervalles de temps multiples de : (avec ∈ )
La période est homogène à un temps et s’exprime en secondes (noté ).
1
La fréquence est l’inverse de la période ( ) et s’exprime en hertz (noté ) avec
1 1 .
Un courant alternatif est dit sinusoïdal si son intensité est une fonction sinusoïdale du
temps : ! " ou #$ ! "
%& : amplitude (ou valeur maximale) du courant ( %& s’exprime en ).
'( : phase à l’origine 0 et s’exprime en radians (noté rad ).
- : pulsation du courant et s’exprime en rad. s .

(La grandeur - '( correspond à la phase à l’instant et s’exprime en rad ).


(a) (b) (c)


Figure II.1 : Illustrations (a) du déplacement des charges dans un conducteur, (b) d’un courant périodique
01 01
de période , (c) d’un courant sinusoïdal de période (sur le graphe on a ici '( ∈ / 2 , 4 5)

La valeur efficace %677 d’un courant périodique de période (d’unité A ) est définie par :
1
%677 9 :> <
= ;

%?
(pour un courant alternatif sinusoïdal %& - '( , la valeur efficace est : %677
√2
).

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I.2. Loi d’Ohm en courant alternatif sinusoïdal


Pour un courant alternatif sinusoïdal, la loi d’Ohm s’applique en régime variable (à chaque
instant) ; les grandeurs utilisées sont des fonctions du temps (voir figure II.2).
• Loi d’Ohm aux bornes d’un résistor de résistance A : BCD EC 0 ED A
<
• Loi d’Ohm aux bornes d’une bobine d’inductance F : BCD EC 0 ED F <
1
• Loi d’Ohm aux bornes d’un condensateur de capacité : BCD EC 0 ED : <

NB : Noter que la représentation des courants et des tensions aux bornes d’un composant dépend de la
nature (générateur ou récepteur) de ce dernier : On distingue ainsi la convention générateur où la tension
et le courant sont dans le même sens (cas de générateur de tension) et la convention récepteur où la
tension et le courant sont dans des sens opposés (cas de résistors, bobines ou condensateurs).

(a) (b) (c)


Figure II.2 : Illustration de la loi d’Ohm dans le cas (a) d’un résistor de résistance A, (b) d’une bobine
d’inductance F, (c) d’un condensateur de capacité

Exemple d’application
On considère la mise en série d’une résistance A, d’une bobine parfaite d’inductance F et d’un
condensateur de capacité (soit un circuit AF série) comme indiqué sur la figure II.3. ; Le circuit
est alimenté par un générateur de tension sinusoïdale de f.é.m. G .

Figure II.3 : Illustration d’un circuit AF série alimenté par un générateur de tension sinusoïdale

Les différences de potentiel aux bornes de A, F et s’écrivent respectivement en convention


récepteur :
G A
J K

<
GL F <
I 1
H GM : <

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On applique une tension sinusoïdale G B& NO - aux bornes de ce circuit AF série et on


cherche à exprimer l’intensité du courant qui circule dans le circuit.
La loi des mailles (G GK GL GM ) permet de trouver l’équation différentielle avec
< 1
second membre à laquelle obéit l’intensité : F < A : < B& NO -
La solution générale de l’équation précédente est la somme de deux solutions :
• La solution homogène sans second membre qui correspond au régime transitoire.
• Une solution particulière s’écrivant sous la forme %& NO - ' qui correspond au
régime permanent.
Pour déterminer , il faut donc chercher l’amplitude %& et la phase ' permettant de retrouver
le second membre B& NO - . Pour simplifier les calculs, on représente les tensions et les
courants comme des grandeurs complexes ; on parle alors de grandeurs en "notation
complexe".

I.3. Notation complexe


Soit un récepteur soumis à une tension alternative sinusoïdale G B& NO - 'P et
parcouru par un courant %& NO - '( .
On peut écrire les grandeurs G et comme les parties réelles respectives des grandeurs
complexes G et telles que :
B
J XYZY[
G B& Q R STUVW
B & Q
RVW Q RST B Q RST
(avec a ; 01)
I %& Q R STUV\ %]
&^ Q
_^ ` Q RST % Q RST
RV\

H %

Les grandeurs B B& Q RVW et % %& Q RV\ sont appelées respectivement les amplitudes
complexes de la tension G et du courant ; elles permettent d’obtenir les amplitudes réelles B&
et %& ainsi que les phases à l’origine 'P et '( :
B& cBc
Les amplitudes réelles correspondent aux modules des amplitudes complexes : b
%& c%c
Les phases à l’origine ( 0) correspondent aux arguments des amplitudes complexes, soit :
'P arge B f
b
'( arge % f

Exemple d’application
En reprenant l’exemple précédent du circuit AF série, trouver une solution particulière de la
< 1
forme %& NO - ' de l’équation : G B& NO - F < A : <

En remplaçant G et par les grandeurs complexes G et (avec ici 'P 0 et '( '),
1 1
B& Q RST F ea- %& Q R STUV
f Ae%& Q R STUV
f g %& Q R STUV
h
a-
on a :

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1
Soit : B& Q RST iA a gF- 0 -hj %& Q R STUV

1
Ou en simplifiant par Q RST : B& iA a gF- 0
-
hj %& Q RV

Or %& Q RV % et B& B& Q Rk> B& Q RVW B (car ici 'P 0), l’équation ci-dessus s’écrit donc :
1
a gF- 0 -hj % B iA
La notation complexe a permis de transformer une équation différentielle en une équation
algébrique linéaire plus simple.
1
En prenant l A a gF- 0 h, l’équation précédente peut s’écrire sous la forme : B l % ; elle
-
représente la loi d’Ohm en notation complexe où l est l’impédance complexe du circuit AF
série.
Ce résultat se généralise à tout circuit récepteur en régime sinusoïdal.

Figure II.4 : Loi d’Ohm en notation complexe

La Loi d’Ohm en notation complexe s’écrit en régime sinusoïdal : m n


où m m op"q et op" sont les amplitudes complexes de la tension et du courant
n est l’impédance complexe qui s’écrit sous la forme n r ps avec r et s sont réelles :
r est la partie réelle de n et correspond à la résistance du circuit (avec r t u).
s est la partie imaginaire de n et correspond à la réactance du circuit.
L’admittance v du circuit correspond à l’inverse de l’impédance : v wx
n
y A
Ainsi, la résistance et la réactance du circuit AF série précédent s’écrivent : b 1
z F- 0
-
D’autre part, en utilisant la loi d’Ohm B l % pour le circuit AF série, on peut écrire :
B?
J B? 1 2 J %?
9A 2
gF- 0 -h %? | •A2 ‚F-0 1 ƒ
2
cBc clc c%c | -
b ⟹
F- 0 1

arge B f arge l f arge % f I' 0 }~N } • A - € ' I F- 0 1-
| G |' 0}~N } • A €
H H
1
B? F- 0 -
NO „- 0 }~N } … †‡
2 A
On en déduit l’intensité :
•A2 ‚F-0 1 ƒ
-

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I.4. Impédances complexes de composants usuels

I.4.a. Cas d’une résistance simple

Expressions avec grandeurs réelles Amplitudes et impédances complexes

GK BK,& NO - 'P BK BK,& Q RVW

K %K,& NO - '( %K %K,& Q RV\


GK A K BK lK %K

La résistance A est un nombre réel, donc : lK A ak0


BK,& cBK c clK c. c%K c A %K,& m‰, ‰ ‰,
b ⟹ ˆ
'P argeBK f arg lK arg %K 0 '( "q "
Ainsi :

Ainsi la résistance n’introduit aucun déphasage entre la tension GK et le courant K (puisque


'P 0 '( 0) ; on dit que GK et K sont en phase comme illustré sur la figure II.5.

Figure II.5 : Allures des courbes GK et K en phase pour une résistance A

I.4.b. Cas d’une inductance pure

Expressions avec grandeurs réelles Amplitudes et impédances complexes

GL BL,& NO - 'P BL BL,& Q RVW


L %L,& NO - '( %L %L,& Q RV\
<
GL F <F BL lL %L

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En notation complexe, la tension GL et le courant L s’écrivent :


GL BL,& Q R STUVW
BL,& Q RVW Q RST BL Q RST
b
L %L,& Q R STUV\
%L,& Q RV\ Q RST %L Q RST

⟹ GL ⟹ BL Q RST
<F < ̅F
GL F F F a- %L Q RST
< <
Ainsi :

On obtient ainsi la loi d’Ohm complexe aux bornes d’une inductance pure : m‹ p‹! ‹

L’impédance d’une inductance pure s’écrit donc : n‹ p‹!


clL c F- m‹, ‹! ‹,
Œ ⟹ b

1 •
argelL f 2 "q 0 "
On en déduit donc :
Ž

;
Par conséquent, le courant dans une inductance pure est en retard de phase de (soit un quart
d’une période) par rapport à la tension (voir figure II.6), la tension GL atteint à son maximum
avant le courant L ; si on prend par exemple 'P 0 comme origine des phases alors L
1
%L,& cos g- 0 2h.

Figure II.6 : Allures des courbes GL et L pour une inductance pure F avec un retard d’un quart de
période pour le courant

I.4.c. Cas d’un condensateur

Expressions avec grandeurs réelles Amplitudes et impédances complexes

GM BM,& NO - 'P BM BM,& Q RVW


M %M,& NO - '( %M %M,& Q RV\
1
GM : M < BM lM %M

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En notation complexe, la tension GM et le courant M s’écrivent :


GM BM,& Q R STUVW
BM,& Q RVW Q RST BM Q RST
b
M %M,& Q R STUV\
%M,& Q RV\ Q RST %M Q RST

< ⟹ GM < ⟹ BM Q RST


1 1 1 1
GM : M : M % Q RST
a- M
Ainsi :
w
On obtient ainsi la loi d’Ohm complexe aux bornes d’un condensateur : m’
p’! ’
w
L’impédance d’un condensateur s’écrit donc : n’ p’!

1 w
clM c m’,
“ - ⟹ “ ’! ‹,

01 0•
argelM f "q 0 "
On en déduit donc :
2 Ž

;
Ainsi, le courant dans un condensateur est en avance de phase de (soit un quart d’une
période) par rapport à la tension (voir figure II.7); le courant M atteint à son maximum avant la
tension GM (si on considère par exemple 'P 0 comme origine des phases, on obtient alors
1
M %M,& cos g- 2
h).

Figure II.7 : Allures des courbes GM et M pour une capacité avec une avance d’un quart de période
pour le courant

I.5. Associations des impédances

I.5.a. Association d’impédances en série


Dans une association en série, toutes les impédances sont traversées par le même courant %
(voir figure II.8) ; de plus la tension B( aux bornes de chaque impédance l( est : B( l( %. Ainsi,
la tension totale B s’écrit :
• • •

B ” B( ” l( % •” l( € %
(– (– (–

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Figure II.8 : Association d’impédances en série et impédance équivalente

L’impédance l6— équivalente à l’association en série de impédances l( s’écrit :


l6— ” l(
(–

NB : l’admittance ˜6— équivalente à une association en série de admittances ˜( est telle que :

1 1

˜6— (–
˜(

I.5.b. Association d’impédances en parallèle


Dans une association en parallèle (voir figure II.9), les différences de potentiel aux bornes de
toutes les impédances sont égales B( B ; de plus le courant %( traversant chaque impédance l(
B
est : %( Ainsi, le courant total % s’écrit :
l
.
• • •
B 1
% ” %( ” •” € B
(– (–
l( (–
l(

Figure II.9 : Association d’impédances en parallèle et impédance équivalente

L’impédance l6— équivalente à l’association en parallèle de impédances l( est telle que :



1 1

l6— (–
l(

NB : l’admittance ˜6— équivalente à une association en parallèle de admittances ˜( s’écrit :


˜6— ” ˜(
(–

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I.5.c. Exemple d’application


On considère le circuit suivant comportant deux résistances A et deux condensateurs et
alimenté par un générateur de tension sinusoïdale.

1. Déterminer lCD , l’impédance équivalente de la branche ™ du circuit.


2. En déduire la résistance et la réactance du circuit et calculer leurs valeurs sachant que
A 1 š, - 10› ~}<. et 1 œ• .
3. En se basant sur les résultats précédents, transformer le circuit en un circuit en série en
indiquant les valeurs numériques de ses composants.

1. Expression de l’impédance équivalente lCD :


• La branche ž correspond à l’association en série de la résistance A et du condensateur ,
1
l’impédance lCŸ correspond donc à l’association en série de lK A et de lM a -
:
1 aA - 1
lCŸ A a - a -

• La branche ž™ correspond à l’association en parallèle de la résistance A et du condensateur


1
, l’impédance lŸD correspond donc à l’association en parallèle de lK A et de lM
a -
:
URKMS K
a - ⟹ lž™
¡¢ K K URKMS

• L’impédance lCD correspond à l’association en série de lCŸ et lŸD , ainsi : lCD lCŸ lŸD ,
aA - 1 A
on a donc : lCD a - 1 aA -

1 A a A 10aA -
lCD lCŸ lŸD gA h g1 aA -h gA 0 -h g1 A - 2h
a -
2. On a :

a A aA2 - A 1 A2 -
lCD gA 0 -h ‚1 A - 2 0 1 A - 2 ƒ gA 1 A - 2 h 0 a ‚ - 1 A -2
ƒ
A
y6— A
1 A -2
La résistance du circuit est donc :

1 A2 -
La réactance du circuit est : z6— 0‚ - 1 A -2
ƒ

A.N. y6— 1,5 š et z6— 01,5 š

3. Nous avons trouvé que lCD y6— a z6— avec y6— 1,5 š et z6— 01,5 š

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1
z6— étant négative, la partie réactive a z6— peut s’écrire sous la forme a z6— 1 †
a- …0
zQ -

.š 1 . š
1 1
avec : ‚0 z -ƒ ¥ 0,67 10 › • ¥ 0,67 œ• (puisque 1 • 1 . . E
Q 1,5 106
1 1
‚0 ƒ est homogène à une capacité et on notera : 6— ‚0 ƒ
zQ - zQ -

Ainsi, la branche ™ du circuit est équivalente à une résistance y6— 1,5 š en série avec un
condensateur de capacité 6— ¥ 0,67 œ•

II. Réseaux électriques en courant alternatif


Toutes les lois vues en courant continu (voir programme d’électricité I de S2) s’appliquent aux
réseaux électriques en courant alternatif, à savoir : les lois de Kirchhoff (lois des mailles et des
nœuds) et les théorèmes généraux (théorème de Thévenin, de Norton et de superposition).
Par la suite, nous allons rappeler ces lois et les illustrer dans le cas de circuits en régime
sinusoïdal.

II.1. Loi d’Ohm aux bornes des générateurs

II.1.a. Générateur de tension


Un générateur de tension est caractérisé par sa force électromotrice Q (d’amplitude complexe
§ ) et son impédance complexe interne en série . L’amplitude complexe de la tension délivrée
par un tel générateur de tension s’écrit : B § 0 %
Si 0, on dit que le générateur de tension est idéal.

Figure II.10 : Générateur de tension d’amplitude complexe § et d’impédance série complexe

II.1.b. Générateur de courant


Un générateur de courant est caractérisé par son courant de court-circuit > (d’amplitude
complexe %> ) et son impédance complexe interne en parallèle .

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Si ∞, on dit que le générateur de courant est idéal.

Figure II.11 : Générateur de courant d’amplitude complexe %> et d’impédance série complexe

NB : Un générateur de courant d’amplitude complexe %> et d’impédance parallèle interne est équivalent
à un générateur de tension d’amplitude complexe § et d’impédance série interne avec : § %>

II.2. Lois de Kirchhoff en courant alternatif


Les lois de Kirchhoff restent valables en courant alternatif pour les valeurs instantanées et pour
les grandeurs complexes de tension et de courant.

II.2.a. Loi des mailles


La somme algébrique des différences de potentiel le long d’une maille est nulle :

” ©( B( 0
(–
Où ©( 1 si la tension B( est orientée dans le sens positif (choisi arbitrairement) de la maille

©( 01 si la tension B( est orientée dans le sens opposé à celui de la maille

Figure II.12 : Illustration de la loi de mailles avec différences de potentiel complexes

II.2.b. Loi des nœuds


La somme des courants qui entrent dans un nœud est égale à la somme des courants qui en
sortent :

” ©( %( 0
(–

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Où ©( 1 si le courant %( est entrant dans le nœud

©( 01 si le courant %( est sortant du nœud

Figure II.13 : Illustration de la loi de nœuds avec courants complexes

II.2.c. Exemple d’application


Dans le montage électrique illustré sur le schéma suivant, exprimer l’amplitude complexe % à
l’aide des lois de Kirchhoff.

• Par application de la loi des mailles dans la maille 2 (où on définit un sens positif de manière
arbitraire), on peut écrire : § 0 % 0 ′ % 0 ⟹ % § 0 ′ %
• Par application de la loi des nœuds au nœud , on peut écrire :
%> % % ⟹ % % 0 %>
En sommant ces deux relations, on peut en déduire l’expression de % en fonction de %> :
§ %0
′ % § %> ⟹ %

II.3. Théorèmes généraux

II.3.a. Théorème de superposition


Si un circuit contient plusieurs générateurs de tension et de courant, le courant dans une
branche est la somme algébrique des courants dans cette même branche quand un seul
générateur fonctionne dans le circuit, les autres générateurs de tension sont remplacés par des
courts-circuits et les autres générateurs de courant sont remplacés par des circuits ouverts.

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Exemple d’application
En considérant le montage de l’exemple d’application précédent, retrouver l’expression du
courant % par application du théorème de superposition.
Dans le montage précédent, on peut retrouver l’expression du courant % par application du
théorème de superposition en gardant allumé tour-à-tour un seul générateur :

• Quand on éteint le générateur § (en le remplaçant par un court-circuit), l’expression %′ du


1
courant % est donnée par la relation du pont diviseur de courant : %′ 1

1 %> %
′ >

• Quand on éteint le générateur %« (en le remplaçant par un circuit ouvert), l’expression %′′ du
§
courant % est donnée par la loi d’Ohm : %′′ ′
En additionnant les intensités %′ et %′′, on retrouve l’expression de % établie précédemment par
§ %0
% %′ %′′

les lois de Kirchhoff :

II.3.b. Théorème de Thévenin


Le théorème de Thévenin consiste à modéliser des circuits complexes et à les réduire en circuits
très simples où une portion du circuit comportant des générateurs de tension, de courant et des
impédances est remplacée par le générateur de Thévenin e¬ - , n - f de f.é.m. complexe ¬ - et
d’impédance série n - telles que :
•¬ - ®¯ 0 ®° est la tension à vide quand la branche ¯° est débranchée.
• n - est l’impédance vue entre ¯ et ° quand la branche ¯° est supprimée, les f.é.m. court-
circuitées et les générateurs de courant remplacés par des circuits ouverts.

Figure II.14 : Illustration du théorème de Thévenin

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Exemple d’application
En considérant le montage précédent illustré ci-dessous, déterminer les paramètres du
générateur de Thévenin équivalent à la maille ž•§ et retrouver l’expression de % établie
précédemment par les lois de Kirchhoff et le principe de superposition.

Le montage ci-dessus est équivalent à un montage série comportant un générateur de Thévenin


(de f.é.m. complexe §=± et d’impédance complexe l =± ) en série avec l’impédance de charge ′.
• Calcul de §=± : La f.é.m. complexe §=± est égale à la tension BCD quand on débranche
l’impédance ′ comme indiqué sur la figure suivante : § =± § %>
• Calcul de l=± : L’impédance l =± est égale à l’impédance vue entre et ™ quand on débranche
l’impédance ′ et on coupe tous les générateurs (f.é.m. court-circuitées et générateurs de
courant remplacés par des circuits ouverts) comme indiqué sur la figure suivante : l=± l

Le montage équivalent est donc comme illustré sur le schéma suivant :

§ ² § %0
Ainsi, on déduit l’expression de % en utilisant la loi d’Ohm : %
l ² ′ ′

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II.3.c. Théorème de Norton


Le théorème de Norton consiste à simplifier des circuits complexes où une portion du circuit
comportant des générateurs de tension, de courant et des impédances est remplacée par le
générateur de Norton e ³ , n³ f de courant complexe ³ et d’impédance parallèle n³ telles que :
• ³ est le courant de sortie quand la branche ¯° est court-circuitée.
• n³ est l’impédance vue entre ¯ et ° quand la branche ¯° est supprimée, les f.é.m. court-
circuitées et les générateurs de courant remplacés par des circuits ouverts.

Figure II.15 : Illustration du théorème de Norton

NB : Les impédances des générateurs de Thévenin et de Norton correspondent toutes les deux à
l’impédance vue entre et ™ avec la branche ™ supprimée et les générateurs coupés, elles sont donc
égales. De même, en écrivant l’équivalence entre un générateur de tension et un générateur de courant,
on établit la relation entre §=± et %´ .
En conclusion, on a : n - n³ et ¬ - n - ³

Exemple d’application
En considérant le montage précédent, déterminer les paramètres du générateur de Norton
équivalent à la maille ž•§ et retrouver l’expression de % établie antérieurement par les autres
méthodes.

Le montage considéré est équivalent à un montage parallèle comportant un générateur de


Norton (de courant complexe %´ et d’impédance complexe l´ ) en parallèle avec l’impédance de
charge ′.
• Calcul de %´ : Par application de la loi des nœuds, le courant complexe %´ (circulant dans la
branche court-circuitée ™) est égal à la somme du courant %> et % circulant dans la branche
ž comme indiqué sur la figure suivante (%´ %>
% ) ; le courant % se calcule en appliquant la
§ §
loi des mailles dans la maille ™ž du courant et s’écrit % . Ainsi, on obtient : %´ %>

• Calcul de l=± : L’impédance l =± est égale à l’impédance vue entre et ™ quand on débranche
l’impédance ′ et on coupe tous les générateurs (f.é.m. court-circuitées et générateurs de
courant remplacés par des circuits ouverts) comme indiqué sur la figure suivante : l=± l

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Le montage équivalent est donc comme illustré sur le schéma suivant :

Ainsi, on déduit l’expression de % en utilisant la relation du pont diviseur du courant :


1
lµ § § %0
% ′
1 %´ %´ ‚% ƒ
1 lµ ′ ′ > ′
lµ ′

III. Puissance électrique

Soit une impédance l soumise à une tension sinusoïdale G B& cos - 'P et parcourue
par un courant d’intensité %& cos - '( ; on a donc : B l %

III.1. Valeur instantanée de la puissance électrique


La puissance instantanée ¶ fournie par le générateur à l’impédance l est :
¶ G B& %& cos - 'P cos - '(
·cos
B? %?
¶ 2- 'P '( cos 'P 0 '( ¸
2
Soit :


¹º »º e√; ¹¼½½ f e√; »¼½½ f
BQ %Q ' 'P 0 '(
; ;
Avec et

Ainsi : ¶ B677 %677 cos ' B677 %677 cos 2- 'P '(
La puissance instantanée ¶ est la somme d’un terme constant par rapport au temps et un
terme à fréquence double de la fréquence de la tension.

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III.2. Valeur moyenne de la puissance électrique


2 1
La valeur moyenne de ¶
-
sur une période est :

:> ¶ B677 %677 „cos ' :


1 1
¾&«¿ < < :> cos 2- 'P '( < ‡
= = =
]_`
> ]^^^^^^^_^^^^^^^`
–= –>

B677 %677 cos '


B? %?
Donc : ¾&«¿ 2
cos '

¾&«¿ correspond à la puissance électrique consommée par l’impédance l.

III.3. Puissance active


La puissance active ÀÁ (pouvant être notée À tout court) est la puissance liée à l’énergie
électrique qui peut être convertie par le récepteur en une autre forme d’énergie (mécanique,

B677 %677 cos '


calorifique, etc.). La puissance active correspond à la puissance moyenne et s’écrit donc :
¾Â ¾&«¿
Où B677 %677 correspond à la puissance apparente à (voir §III.5 plus loin)
cos ' correspond au facteur de puissance du récepteur et mesure l’efficacité d’un système
à produire de la puissance active (voir §III.6 plus loin)
• Cas d’une résistance : G et sont en phase donc ' 0, soit cos ' 1 100% ; la
résistance transforme toute l’énergie électrique en énergie calorifique par effet Joule (voir

1
figure II.16(a)).
• Cas d’une inductance pure ou d’un condensateur : ' Å 2 , soit cos ' 0 0% ;
l’inductance ou le condensateur ne produisent pas de l’énergie active (voir figure II.16(b)).

(a) (b)
Figure I.16 : Allures des puissances instantanées et puissances actives par rapport à la tension aux bornes:
(a) d’une résistance, (b) d’une bobine ou d’un condensateur

NB : La puissance active s’exprime en Watt qui constitue son unité naturelle.

III.4. Puissance réactive


La puissance réactive ÀÆ (pouvant être notée également Ç) est liée à la réaction des composants
inductifs ou capacitifs aux variations du courant. Elle est emmagasinée par les inductances et les

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condensateurs du récepteur pendant un quart de période puis entièrement restituée au réseau


au cours du quart suivant.

B677 %677 sin '


B? %?
La puissance réactive ¾È est donnée par : ¾È sin '
2
• Cas d’une résistance : la résistance transforme toute l’énergie électrique en chaleur, elle
n’emmagasine pas d’énergie donc : ¾È 0 (pour une résistance ' 0).
G B& cos - 1
• Cas d’une inductance pure : b 1 ⟹ ¶ B& %& cos - cos g- 0 2h
%& cos g- 0 h
2
Donc : ¶ B& %& cos 2-
Ainsi, pendant le premier quart de la période /0 , 5, l’inductance pure emmagasine une
4
énergie magnétique :
% %?
Ì F < 1 1
=x =x
Ë& :> ÌG < :> < :> F
?
< /2 F ; 5 F %&
;
< > 2

Cette énergie est entièrement restituée au réseau pendant l’intervalle / , 5, ce qui donne une
4 2

G B& cos -
puissance moyenne nulle sur une demi-période.
1
• Cas d’un condensateur : b 1 ⟹ ¶ B& %& cos - cos g- h
%& cos g- 2
h 2

Donc : ¶ B& %& cos 2-


Ainsi, on retrouve la même expression de ¶ que pour l’inductance pure ; le raisonnement sur
la puissance emmagasinée et restituée est donc identique au cas précédent.
NB : L’unité de la puissance réactive est naturellement le Watt ; cependant, on l’exprime en Volt-Ampère-
réactif (VAR) afin de la distinguer.

III.5. Puissance apparente


La puissance apparente Í correspond à la puissance maximale que peut atteindre la puissance
active : Ã B677 %677
Les puissances active ¾Â et réactive ¾È s’expriment en fonction de la puissance apparente à :
¾Â à cos '
ˆ
¾È à sin '
à ; ¾Â; ¾È;
Œ ¾}
cos '
Ainsi on a :
Ã
NB : L’unité de la puissance apparente est naturellement le Watt ; cependant, on l’exprime en Volt-
Ampère (VA) afin de la distinguer.

III.6. Facteur de puissance


La puissance consommée par une charge en courant alternatif dépend du facteur de puissance
cos ' introduit par la charge. Le paramètre ÎÏÐ ", appelé facteur de puissance, traduit le

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pourcentage de la puissance qu’une charge est capable de convertir en une autre forme
d’énergie (autre qu’électrique).
Exemple
On considère une ligne électrique de résistance A AÑâÓÔ6 transportant de l’énergie électrique
de son lieu de production (par le fournisseur) à son lieu d’utilisation (par le consommateur). Le
schéma équivalent simplifié est représenté sur la figure ci-dessous.

Figure II.17 : Schéma équivalent simplifié du transport de l’énergie électrique du fournisseur au


consommateur par une ligne électrique

mesure de la puissance active absorbée par ses récepteurs : ¾Â B677 %677 cos ' .
Chaque consommateur d’électricité domestique paie au fournisseur l’énergie correspondant à la

A
¾2}
La puissance perdue dans la ligne par effet Joule est : ¾Õ«PÔ6 A %677
;
B2Q cos2 '
; Cette

énergie correspondant aux pertes est payée globalement par les consommateurs (c’est-à-dire
divisée par tous les consommateurs).
Pour une résistance série donnée du réseau, la puissance perdue est inversement
proportionnelle au carré du facteur de puissance. Hors ce dernier dépend du récepteur du
consommateur : si le facteur de puissance est faible, la puissance apparente B677 %677 est élevée,
donc l’intensité nécessaire est élevée (la tension étant égale à 230 E pour les installations
domestiques), ainsi même si la puissance consommée est faible, elle nécessite la distribution
d’une puissance apparente importante. Pour cette raison, le fournisseur d’électricité impose au
consommateur domestique un facteur de puissance minimal (typiquement supérieur à 85 %, soit
cos ' t 0,85).

III.7. Puissance en notation complexe


La puissance complexe À est donnée par :

m
w ∗
À Ž
Où B est l’amplitude complexe de la tension G : B B& Q RVW
∗ ∗
% est l’amplitude complexe conjuguée du courant : % %& Q RV\

1
Ainsi : ¾ B % Q R VW V\
2 & &
B677 %677 Q RV

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On en déduit : ¾ B677 %677 cos ' a B677 %677 sin '


Donc : À ÀÁ p ÀÆ
¾Â yQe¾f B677 %677 cos ' t 0
b
¾È ℐ?e¾f B677 %677 sin '
Avec

III.8. Théorème de Boucherot


La puissance complexe (respectivement active et réactive) fournie par le générateur aux
différentes branches d’un circuit est égale à la somme des puissances complexes
(respectivement actives et réactives) dans les différentes branches du circuit :
À ∑ À
“ÀÁ ∑ ÀÁ,
ÀÆ ∑ ÀÆ,

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CHAPITRE III : ONDES ELECTROMAGNETIQUES DANS LE VIDE

I. Equations de Maxwell dans le vide

I.1. Introduction
• Les équations de Maxwell sont des lois fondamentales de la physique, elles constituent les

10 Ü •. ?
postulats de base de l’électromagnétisme avec la force de Lorentz.
1
• On appelle vide un milieu ayant une permittivité diélectrique égale Û>
36 1
(la
permittivité diélectrique traduit l’effet d’un champ électrique appliqué à un milieu sur le
mouvement des charges ou l’orientation des dipôles dans ce milieu) et une perméabilité
magnétique égale à œ> 41 10 Ý . ? (la perméabilité magnétique traduit la capacité d’un
milieu à modifier les lignes d’un champ magnétique extérieur dans lequel il est plongé). A noter
que Þu ßu #Ž w.
• Bien que faisant référence à l’absence de matière, le vide peut contenir localement des
charges électriques de densité volumique à (représentant des sources du champ électrique) et
des courants de densité volumique áâ (représentant des sources du champ magnétique).

I.2. Equations de Maxwell en régime statique


Nous avons vu les équations de l’électrostatique (voir programme d’électricité I de S2) où les
ãä
0) et les équations de la
ãT
sources du champ électrique sont indépendantes du temps (soit
magnétostatique (voir chapitre I) où les sources du champ magnétique sont des charges en
ãä
0, áâ ≠ æâ
0 et < çeáâf 0).
ãT
mouvement avec des courants constants dans le temps (soit

Ces équations concernent donc des systèmes en régime statique (électrostatique et


magnétostatique) ; Le régime statique est également dit stationnaire ou indépendant du temps.
Dans ce qui suit, nous allons rappeler quelques équations en régime statique ensuite nous allons
les généraliser au cas de systèmes en régime variable.

I.2.a. Rappels des équations de l’électrostatique


• Relation entre le champ électrique et les sources du champ (c’est-à-dire les charges) : Equation
de Maxwell-Gauss en régime statique
æâ ê h
è é g¬
ëê
⟺ ∭ï < ç g§æâ î h <ð ∯ ææææâ
§æâ î <Ã
1
∭ à î <ð
Þu ]^
ò ^^_^^^` Û0 ]^ï^^_^^^`
óÔPô õ6 öæâ à TÈÂø6Èù ò M±ÂÈú6 (•TéÈ(6PÈ6
On voit donc que l’équation de Maxwell-Gauss n’est autre que l’équation différentielle (dite
aussi équation locale) du théorème de Gauss (le flux du champ électrique à travers une surface
fermée à est égal à la charge intérieure de à à un facteur
Û0
près).

• Propriété du champ électrique : Equation de Maxwell-Faraday en régime statique


æâ ê h
ææææææâ g¬
Æ$ ò
~O g§æâ î h ææææâ
æuâ ⟺ ∬ ææææææâ <Ã ]^^_^^`
æææâ
∮ §æâ î <þ 0
M(ÈÑPÔÂT(«• õ6 öæâ ùPÈ

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On voit donc que l’équation de Maxwell-Faraday en régime stationnaire permet d’établir que le
champ électrique est à circulation conservative en régime statique.
• Relation entre le potentiel électrique et la densité de charges : Équation de Poisson en régime
statique du potentiel scalaire ®
ææææææâ g§æâ î h
~O æâ
0 ⟹ §æâ î dérive d’un potentiel scalaire E î : §æâ î 0ææææææææææâ
~}< E î
⟹ < ç g§æâ î h 0< ç gææææææææææâ
~}< E î h 0∆ E î
àî 0ë ê
⟹ 0∆ E î ⟹ ∆ ® ê
Û0 Þu
La solution de cette équation permet d’établir les expressions du potentiel E î
champ §æâ :
et du

1 àî 1 àî
E î ∭ï ~ <ð §æâ î ∭ï ~2 G
æâ <ð
41 Û0 41 Û0
et

I.2.b. Rappels des équations de la magnétostatique


• Relation entre le champ magnétique et les sources du champ (c’est-à-dire les courants) :
Equation de Maxwell-Ampère en régime statique
ææâ ê h
ææææææâ g°
Æ$ ßu â ê ⟺ ∬ò ~O
ææææææâ g™ ææææâ
æâ î h <Ã æâ î^^`

∮ ^^_^ æææâ
<þ œ> ]^
∬Ã^^_^ ææææâ
áâ î^^`

]^
æâ ùPÈ
M(ÈÑPÔÂT(«• õ6 D M«PÈ•T 6•ÔÂÑé
On voit donc que l’équation de Maxwell-Ampère en régime statique n’est autre que l’équation
différentielle du théorème d’Ampère (la circulation du champ magnétique sur un contour fermé
est égale à la somme des courants enlacés à un facteur œ> près).
• Propriété du champ magnétique : Equation de Maxwell-flux en régime statique
ææâ ê h
è é g° æâ î h <ð
u ⟺ ∭ï < ç g™ ™
∯ò ^^_^ ææææâ
æâ î^^`
<Ã 0
]^
æâ à TÈÂø6Èù ò
óÔPô õ6 D
On voit donc que l’équation de Maxwell-flux en régime statique permet d’établir que le champ
magnétique est à flux conservatif en régime stationnaire.
• Relation entre le potentiel vecteur et la densité de courant : Équation de Poisson en régime
ææâ
statique du potentiel vecteur ¯
æâ î h
< ç g™ æâ î dérive d’un potentiel vecteur â î : ™
0 ⟹ ™ æâ î ææææææâ â î
~O
æâ î h
ææææææâ g™
⟹ ~O ææææææâ â î h
ææææææâ g~O
~O ææææææææææâ
~}< ‚< ç g â î hƒ 0 ∆ â î

Donc : æâ ê
∆ ¯ æææææææææææâ æâ ê hƒ 0 ßu â ê
ÆÁè ‚è é g¯
æâ ê h
Et si on considère è é g¯ u comme référence pour le potentiel vecteur â, alors :
ææâ ê
∆ ¯ 0ßu â ê
La solution de cette équation permet d’établir les expressions du potentiel â î
æâ :
et du
champ ™
œ0 áâ î œ0 áâ î ∧ G
â î ∭ <ð æâ î
™ ∭
ææâ

41 ï ~ 41 ï ~2
et

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I.2.c. Résumé des équations de Maxwell en régime statique


En régime stationnaire, les champs électrique et magnétique sont indépendants l’un de l’autre.
On peut résumer les équations de Maxwell dans leurs formes locales et intégrales dans le
tableau récapitulatif suivant :
Equation Forme locale Forme intégrale
Ç
ëê ∯Í æ¬ æææææâ
æâ ê èÍ
ææâ ê h
è é g¬ Þu
Maxwell-Gauss statique Þu

æææææâ
(Théorème de Gauss)
ææâ ê èÍ
∯Í ° u
ææâ ê h
è é g° u
æâ est à flux conservatif)
(™
Maxwell-flux statique

æâ ê,
¬ ææææâ
è u
Maxwell-Faraday statique Æ$ æâ ê h
ææææææâ g¬ æâ
u
(§æâ est à circulation conservative)

ææâ ê,
° ææææâ
è ßu
Maxwell-Ampère statique Æ$ ææâ ê h
ææææææâ g° ßu â ê o Á#é

(Théorème d’Ampère)

I.3. Equations de Maxwell en régime variable


En régime variable, les sources du champ électrique de densité à et du champ magnétique de
densité áâ ne dépendent pas seulement de l’espace mais varient également en fonction du
temps : à î → à î, et áâ î → áâ î,

§æâ î → §æâ î, æâ î → ™
æâ î, â î → â î,
Ceci implique que les champs et les potentiels varient également en fonction du temps :
; ™ ; E î → E î, et
Par conséquent, comme nous allons voir plus loin, les deux équations de Maxwell-Faraday et
Maxwell-Ampère (c’est-à-dire les deux équations faisant intervenir l’opérateur rotationnel)
comportent un terme supplémentaire chacune, tandis que les deux équations de Maxwell-Gauss
et Maxwell-flux (c’est-à-dire les deux équations faisant intervenir l’opérateur divergence) restent
inchangées.

I.3.a. Equation de continuité


Soit une charge contenue dans un volume ð délimité par une surface fermée Ã. La charge
totale s’écrit donc en fonction de la densité volumique de charges à : ∭ï à î, <ð

∭ð
ã ãä ,T

ãT ãT
On peut donc écrire :
ã
0% 0 ∯Ã âá î, æææâ
<Ã 0 ∭ð < ç gâá î, h <ð
ãT
Sachant que :
On en déduit l’équation de conservation de la charge :
ë ê,
è é g â ê, h u
Cette relation indique qu’une variation de la charge au cours du temps donne naissance à un
courant.

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D’autre part, en régime variable on a :


≠ 0 ⟹ < ç gâá î, h ≠ 0 ⟹ < ç gœ0 áâ î, h ≠ 0
ãä ,T
ãT
æâ î, h
ææææææâ g™
Ainsi, si on suppose que la relation ~O œ> áâ î, reste valable, le raisonnement

aboutit à un résultat absurde car : < ç gœ> áâ î, h ≠ 0 ⟹ < ç ‚~O æâ î,


ææææææâ g™ hƒ ≠ 0 (absurde car

e∀zâf < ç g~O


ææææææâ ezâfh 0).

æâ î, h
ææææææâ g™
La relation ~O œ> áâ î, n’est pas valable en régime variable et doit être complétée
par un terme relatif au courant de déplacement.
On retiendra que le la divergence de la densité de courant áâ dépend du régime considéré :

• En régime statique : è é g â ê h u
0 ë ê,
• En régime variable : è é g â ê, h ≠u

I.3.b. Courant de déplacement


à î,
En considérant l’équation de Maxwell-Gauss : < ç g§æâ î, h
Û0
(valable dans les régimes
stationnaire et variable), on peut écrire :
ã
æâ î, hj
i< ç g§
ãä ,T
‚0 < ç gáâ î, hƒ
ãT Û0 ãT Û0

< ç … Û áâ î, † ⟹ < ç ‚áâ î,


§
ææâ î, 01 §
ææâ î,
< ç ‚ ƒ Û> ƒ 0
0
On a donc :
æ¬
æâ ê,
On définit ainsi la densité de courant totale áâ= : â ê, â ê, Þu
Le dernier terme correspond au courant de déplacement â :
ææâ ê,
¬
â ê, Þu
On a bien dans ce cas : è é g â ê h u

Ainsi, en régime variable, ceci revient à remplacer la densité de courant de conduction áâ par la
densité de courant totale áâ= avec : áâ= áâ áâŸ
On peut ainsi écrire l’équation de Maxwell-Ampère générale :
ææâ ê,
¬
Æ$ ææâ ê h
ææææææâ g° ßu ‚ â ê, Þu ƒ

0â et on retrouve
ãöæâ ,T
ãT
NB : Si le système considéré se trouve en régime statique, on aura donc
æâ î h
ææææææâ g™
l’équation du régime statique : ~O œ> áâ î .

Exemple de courant de déplacement


On considère un montage constitué d’un condensateur alimenté par un courant variable .
Soit un contour fermé s’appuyant sur deux surfaces à et Ã′ telles que représentées sur le
schéma suivant.

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Figure III.1 : Exemple de mise en évidence du courant de déplacement

æâ à l’aide de la surface Ã, on trouve :


Si on calcule la circulation du champ magnétique ™

æâ î,
™ æææâ
<þ ~O æâ î,
ææææææâ g™ ææææâ
h <à œ> ææææâ
áâ î, <à œ> ≠0
ò Ã
Le même calcul réalisé avec la surface Ã′ aboutit à une contradiction si on considère uniquement
le courant de conduction áâ puisque la surface Ã′ n’est traversée par aucun courant, et on a donc
ææææææâ g™
∬ò ~O ææææâ
æâ î, h <Ã 0.
Cette contradiction est levée du fait qu’il existe un champ électrique variable dans l’espace entre
§
ææâ î,
les armatures et qui engendre un courant de déplacement de densité : á⟠î, Û>
ææææâ ææææâ § ææææâ ≠ 0
ææâ î,
æâ î,
ææææææâ g™
Ainsi, on a : ∬ò ~O h <à œ> ∬à á⟠î, <à œ> ∬à Û> <Ã

I.3.c. Induction magnétique


æâ î,
Un circuit électrique placé dans un champ magnétique variable ™ est le siège d’une force
0 æâ î,
électromotrice (noté f.é.m.) induite Q telle que : Q correspond au flux de ™

à travers une surface à délimitée par le circuit (c’est-à-dire æâ î,


∬ò ™ ææææâ ).

Etant donné que la f.é.m. correspond à la circulation du champ électrique sur le contour sur
lequel s’appuie la surface à (c’est-à-dire Q ∮ §æâ î, æææâ ) d’une part et d’autre part en

écrivant la circulation de §æâ î, sur à l’aide du théorème de Stokes (c’est-à-dire
∮ §æâ î, æææâ
<þ ææææâ ), on peut écrire donc :
ææææææâ g§æâ î, h <Ã
∬ò ~O
ææææâ 0 0 ™ ææææâ
ææâ î,
ææææææâ g§æâ î, h <Ã
∬ò ~O ∬ò <Ã

ææâ ê, 0 æææâ
° ê,
ææææææâ g¬
Æ$ h
On en déduit donc l’équation de Maxwell-Faraday générale :

æâ î, au cours du temps induit un champ électrique §æâ î, .


Cette équation traduit la loi de Faraday qui énonce que la variation du champ magnétique

0â et on retrouve
æâ
ãD ,T
ãT
NB : Si le système considéré se trouve en régime statique, on aura donc

l’équation du régime statique : ææææææâ


~O g™ æâ î h æâ.
0

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I.3.d. Résumé des équations générales de Maxwell


En régime variable, les champs (électrique et magnétique) sont couplés l’un à l’autre
contrairement au régime statique.
On peut résumer les équations locales et intégrales de Maxwell en régime variable comme
présenté dans le tableau suivant (à noter que ces équations sont celles générales qu’il faudrait
retenir puisqu’elles permettent également de retrouver les équations valables en régime
stationnaire précédemment résumées en page 55).

Equation Forme locale Forme intégrale

æææææâ Ç
ææâ ê, h
è é g¬
ë ê, ∯Í æ¬
æâ ê èÍ
Þu
Þu
(Théorème de Gauss)
Maxwell-Gauss Interprétation : Les sources du champ électrique peuvent être des monopôles,
c’est-à-dire que le champ électrique peut émerger de charges même ponctuelles ;
La forme intégrale de cette relation se traduit par le théorème de Gauss qui
permet de retrouver la formule de Coulomb (Champ d’une charge ponctuelle).

ææâ ê, h
è é g° u ∯Í æ° æææææâ
æâ ê èÍ u
Maxwell-flux æâ est à flux conservatif)
(™
(Ou
Interprétation : Les sources du champ magnétique ne peuvent pas être des
Maxwell-Thomson)
monopôles, c’est-à-dire que le champ magnétique ne peut émerger de volumes
infinitésimaux : il n’existe donc pas de sources ponctuelles du champ magnétique.

0 æææâ
° ê, ææææâ 0 æææææâ h
ææâ ê,
ææææææâ g¬
Æ$ h ∮ æ¬
æâ ê, è ææâ ê,
g∬Í ° èÍ

Maxwell-Faraday

Interprétation : La variation d’un champ magnétique au cours du temps induit un


champ électrique variable (loi de Faraday).

æææâ ê,
¬ ° ææææâ
ææâ ê, è ßu æææææâ
â ê, èÍ
Æ$ ææâ ê h
ææææææâ g° ßu ‚ â ê, Þu ƒ Í
(Théorème d’Ampère)
Maxwell-Ampère
Interprétation : La variation d’un champ électrique au cours du temps induit un
courant de déplacement qui s’additionne au courant de conduction pour donner le
courant total du théorème d’Ampère.

I.4. Relations entre les champs, les potentiels et les sources

I.4.a. Relations entre les champs et les potentiels


æâ î, h
• Etant donné que le champ magnétique est à flux conservatif (soit < ç g™ 0) alors
æ°
æâ ê, dérive du potentiel vecteur æ¯â ê, ææâ ê,
tel que : ° Æ$ ææâ ê,
ææææææâ g¯ h.

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• Le potentiel vecteur ¯ææâ est défini à un gradient près, c’est-à-dire si le potentiel vecteur â est
associé à un champ magnétique ™ æâ alors tout potentiel vecteur â′ qui s’écrit sous la forme :
â î, â î, ææææææææææâ
~}< est aussi un potentiel vecteur associé au même champ
ææææææâ eææææææææææâ
magnétique (car ∀ ~O ~}< f æâ ææææææâ e â′f
0 alors ~O ææææææâ e âf
~O æâ ).

0 ™
ææâ î, 0 ‚æææææææâ
~O ææâ î, ƒ ææâ î,
ææææææâ g§æâ î, h
• Sachant que ~O ææææææâ ‚§æâ î,
⟹ ~O ƒ æâ
0

ææææææææææâ
ææâ î,
⇒ ∃ î, / §æâ î, ~}< î,

ãCâ ,T
æâ, donc ææææææææææâ
0 ~}< î, §æâ î 0ææææææææææâ
~}< E î où E î
ãT
Or, en régime statique

0æææææææææææâ
ææ¯
æâ ê,
æâ ê,
désigne le potentiel scalaire. Ainsi : ¬ ÆÁè ® ê, 0

• Le potentiel scalaire E î,
• Etant définis à une constante ou un gradient près, il existe une infinité de couples eE, â f pour
est défini à une constante près.

æâ f. Ainsi, pour définir un seul couple de potentiels eE, â f, il faut imposer


un même couple e§æâ , ™
une condition supplémentaire ; cette condition est appelée "jauge". On utilise souvent la jauge
de Lorentz ou la jauge de Coulomb :
æâ ê, ® ê,
- Jauge de Lorentz : è é ¯ ßu Þu u
ã ,T
ææâ ê,
è é ¯ u 0)
ãT
- Jauge de Coulomb : (soit

I.4.b. Relations entre les champs et les sources


0 ™
ææâ î, 0
~O §æâ î,
• ææææææâ
⟹ ~O ææææææâ §æâ î, h
ææææææâ g~O

æâ î, h
ææææææâ ™
g~O

⟹ ææææææææææâ
0 §
ææâ î,
~}< < ç §æâ î,
]^^_^^` 0 ∆§æâ î,
‚œ> áâ î, œ> Û> ƒ
à î,

Û
On obtient ainsi l’équation de propagation du champ électrique dans le vide :
Ž ææâ
¬ ê, w æææææææææææâ
æâ ê,
æâ ê,
∆¬ 0 ßu Þu ÆÁè eë ê, f ßu
Ž Þu

æâ î, §
ææâ î,
ææææææâ ™
• ~O œ> áâ î, œ> Û>
ææææææâ g~O
⟹ ~O æâ î, h
ææææææâ ™ ææææææâ áâ î,
œ> ~O œ> Û> ææææææâ §æâ î, h
g~O

⟹ ææææææææææâ æâ î, † 0 ∆™
æâ î, 0 ™
ææâ î,
~}< …< ç ™
]^^_^^` ææææææâ áâ î,
œ> ~O œ> Û> ‚ ƒ
–>
On obtient ainsi l’équation de propagation du champ magnétique dans le vide :
Ž æææâ
ææâ ê, ° ê,
∆° 0 ßu Þu Ž
ææææææâ â ê,
0ßu Æ$

I.4.c. Relations entre les potentiels et les sources

0ææææææææææâ
ææâ î, à î,
• §æâ î, ~}< E î, 0 ⟹ < ç §æâ î, 0∆E 0 g< ç â î, h
Û0

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Ondes électromagnétiques dans le vide 60

E î,
Et en utilisant la jauge de Lorentz (< ç â î, œ> Û> 0), on obtient l’équation de

Poisson en régime variable du potentiel scalaire ® :
Ž
® ê, 0ë ê,
∆® ê, 0 ßu Þu

Ž Þu

‚0ææææææææææâ
æâ î, §
ææâ î, ææâ î,
ææææææâ ™
~O œ> áâ î, œ> Û> œ> áâ î, œ> Û> ~}< E î, 0 ƒ

•“
ææææææâ
~O ™ æâ î, ææææææâ â î,
ææææææâ g~O
~O h ææææææææææâ
~}< g< ç â î, h 0 ∆ â î,
2 ææâ
⟹ œ> áâ î, 0 œ> Û>
î,
2
ææææææææææâ
~}< g< ç â î, 0 œ> Û>
E î,
h 0 ∆ â î,

E î,
Et en utilisant la jauge de Lorentz (< ç â î, œ> Û> 0), on obtient l’équation de
Poisson en régime variable du potentiel vecteur æ¯
æâ :
Ž æææâ
æâ ê, ¯ ê,
∆¯ 0 ßu Þu Ž 0ßu â ê,

II. Propagation des ondes électromagnétiques dans le vide

II.1. Equation de propagation (équation d’Alembert)


Dans le vide dépourvu de charges et de courants (soit à æâ
0 en tout point î) et en se 0 et áâ
basant sur les quatre équations encadrées ci-dessus, on voit que le champ électrique §æâ î, , le
champ magnétique ™ æâ î, , le potentiel scalaire E î, et le potentiel vecteur â î, vérifient la
même équation appelée équation de propagation ou équation d’Alembert et dont la forme
générale s’écrit :
Ž
w Í
∆Í 0 u
é Ž
Ž
• Pour les grandeurs scalaires :
Ž æâ
æâ 0 wŽ
∆Í
Í æâ
u
é Ž
• Pour les grandeurs vectorielles :

Le paramètre ç correspond à la vitesse de propagation de la grandeur à ou Ãâ.


æâ et °
Ainsi, les champs (¬ ææâ) et les potentiels (® et ¯
æâ) se propagent dans le vide dépourvu de
w
charges et de courants avec la vitesse de propagation dans le vide : é ßu Þu
#.

Le couple e§æâ , ™
æâ f relié par les équations de Maxwell constitue l’onde qui se propage ; on parle
donc d’une onde électromagnétique ou d’un champ électromagnétique e§æâ , ™ æâ f.

II.2. Ondes planes

II.2.a. Définitions
• Une onde est une perturbation qui se propage en transportant de l’énergie mais sans
transporter de la matière, elle est décrite par une fonction à dépendant des coordonnées de
l’espace et du temps.

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• Une onde décrite par une fonction à est dite plane si à un instant donné, la fonction à a la
même valeur pour tout point î d’un plan appelé plan d’onde. Si le champ e§æâ , ™
æâ f (ou la fonction
Ã) ne dépend que d’une seule variable d’espace ( par exemple) alors l’onde est plane et l’axe
! est appelé direction de propagation ; les plans perpendiculaires à la direction de
propagation constituent des plans d’onde (voir figure III.2).

Figure III.2 : Illustration de l’orthogonalité des plans d’onde par rapport à la direction de propagation

II.2.b. Solutions de l’équation de propagation

! . En l’absence de charges et de courants (cas du vide dépourvu de charges et de courants),


Considérons une onde électromagnétique plane se propageant dans le vide selon la direction

les champs §æâ et ™


æâ ne dépendent que de et et l’équation de propagation s’écrit donc pour les
champs §æâ et ™
æâ :
2 ææâ 2 ææâ
§ î, 1 § î,
0 N2 0
"
2 2
2 ææâ 2 ææâ
™ î, 1 ™ î,
2 0 N2 2 0
Les projections de ces équations sur les trois directions de l’espace donnent des équations du
type :
ã# ò ã# ò
0 0 avec à ∈ $§ô , §¿ , §% , ™ô , ™¿ , ™% &
ãô # Ñ # ãT #

gãô h gãô 0 Ñ ãTh Ã


ã ã ã ã
0
Ñ ãT
L’équation précédente peut s’écrire sous la forme :
G 0N
En introduisant les variables G et ç telles que : Œ
ç
on a :
N

G ç 01 1 1 2
G ç N G N ç N N ç
“ ⟹ “

G ç 1 02
0
G ç G ç N N G
ã# ò
L’équation précédente en à devient : 0 dont la solution peut s’écrire sous l’une des deux
ãø ãP
formes suivantes parfaitement équivalentes :
à ,g 0 Nh g h ou à , 0N N
N
Cette solution est la somme de deux ondes planes progressives se déplaçant sans atténuation
dans le vide à la vitesse N : l’onde se propageant dans le sens des croissants et l’onde se

de ces deux ondes entre deux instants et ; tels que ; ' et deux positions et ; (c’est-à-
propageant dans le sens des décroissants. En effet, si on considère la propagation de chacune

dire une propagation de î , à î; ; , ; tels que ; ' ), on a alors :

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• Pour la fonction
0 N2 ⟹
:
î î; ⟹ g 0 N1h g ; 0 N2h ⟹ 0 N1 ; ; 0 N ; 0 '0
• Pour la fonction

:
î î; ⟹ g 1
h g ;
2
h ⟹ 1
;
2
; 0 N 0 ; <0
N N N N
NB : On peut effectuer le raisonnement précédent sur le sens de propagation en utilisant l’autre
g 0 h⟺ 0N g h⟺ N
N N
représentation des ondes et , puisque : et

II.2.c. Structure d’une onde plane progressive

Transversalité des ondes planes

æâ peuvent s’exprimer comme des ondes du type â 0 N ; on peut donc les


Pour une onde électromagnétique plane progressive dans le vide dans le sens des croissants,
les champs §æâ et ™
expliciter comme des fonctions de et : §æâ §æâ , et ™æâ ™ æâ , .
§ , §) , § , § ,
< ç §æâ , 0 ⟹ ]_` 0 ⟹ 0 ⟹ §ô NQ 0
]^_)^`
Ainsi :
0 0
™ , ™) , ™ , ™ ,
æâ
De même : < ç ™ , 0 ⟹ 0 ⟹ 0 ⟹ ™ô NQ 0
]^_)^` ]^_^`
0 0
Ainsi, les champs §æâ et ™ æâ n’ont pas de composantes suivant la direction de propagation : les
champs ¬ ææâ et °
ææâ d’une onde plane progressive sont dans un plan perpendiculaire à la direction de
propagation (plan d’onde) à tout instant et en tout point de l’espace. On dit donc que l’onde
plane est transverse.

Orthogonalité de æ¬
æâ et æ°
æâ
Pour une onde plane se propageant dans le sens de croissants, on peut écrire en raison de la

§æâ §¿ 0 N Qâ¿ §% 0 N Qâ%


transversalité développée plus-haut :

Œ
™æâ ™¿ 0 N Qâ¿ ™% 0 N Qâ%


§ ™) ™ 01 §)
0 ™ 1 §
ææææææâ §æâ æâ
ææâ ææâ
~O ⟹ “ § ææææææâ ™
~O ⟹ “ ™ N2

) 0 ™ N2 ) 1 §
Or et
N2
En utilisant le changement de variable : G 0 N , on exprime et on remplace les dérivées

§ § G §
J G G
|
| ™)
™) G ™) ™)
0N ™¿
§
0N G 0N G §%
G G
⟹ “ ⟹ ˆ
§¿ N ™%
I §) N G
§) G §) §) ™
partielles du premier système :
|
| ™
G G G

™ G ™
H 0N G
G
Ainsi, le produit scalaire §æâ . ™
æâ est nul : §æâ . ™
æâ §¿ ™¿ §% ™% N ™¿ ™% 0 N ™¿ ™% 0

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Les champs ¬ ææâ et æ°


æâ d’une onde plane progressive selon *+ sont orthogonaux et e¬ ææâ, °
ææâ, o
æâ+ f
forment un trièdre direct . Les modules des champs §æâ et ™
æâ sont liés par la relation :
ææâ,
,¬ ææâ,
# ,°
(car ,§æâ , §¿; §%; N ; ™%; N ; ™¿; N ™%; ™¿; N ,™ æâ ,).
On peut résumer ces propriétés en écrivant que pour une onde plane progressive selon *+ :
ææâ - o
° æâ+ et ææâ # e°
¬ ææâ ∧ o æâ+ f

II.2.d. Ondes planes monochromatiques


!
monochromatique (notée en abrégé OPPM) si les fonctions â 0 N et â 0 N sont des
Une onde plane progressive selon est dite monochromatique ou sinusoïdale

fonctions sinusoïdales de pulsation - ; les champs §æâ et ™


æâ s’écrivent :
ææâ
¬ ææâu ÎÏÐ ! g 0 +h
¬ æâ

1
eQâ ∧ §æâ f
1
eQâ ∧ §æâ> f cos - g 0 h
# N ô N ô N
et
Où æâu , est l’amplitude de l’onde (avec §æâ> ∈ eQâ¿ , Qâ% f)

! est la pulsation de l’onde.

Ž•
et la longueur d’onde . de l’onde s’écrivent : b !
. #
La période

æâ pointe la direction de propagation et le trièdre e¬


Le vecteur d’onde / ææâ, ° æâf est direct. La norme
ææâ, /
Ž• !
du vecteur d’onde est inversement proportionnelle à la longueur d’onde : /
. #

æâ, 0æâf des ondes planes monochromatiques avec la règle de la main droite
Figure III.3 : Trièdre direct e§æâ, ™

Pour une OPPM selon la direction q æâ


æâ quelconque, on a : / / q
æâ
Ž•
æâ
q
!
æâ
q
. #
La relation de dispersion des ondes est l’expression de - en fonction de 0 : - - 0 . La
relation de dispersion des ondes dans le vide s’écrit : ! # /
Une onde plane progressive monochromatique s’écrit en notation complexe :
æâ
¬ ææâu o pe! /æâ Ææâf
¬
Œ w æâ ææâ
æ°
æâ e/ ∧ ¬f
!

III. Propagation de l’énergie - Vecteur de Poynting


w ææâ ææâ
ææâ (pouvant être noté ¾æâ ou Aæâ ) est défini par : •
Le vecteur de Poynting • ææâ ßu
e¬ ∧ °f

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Le vecteur de Poynting pointe la direction de propagation ; son module est égal (à une constante

1.
près) à la puissance électromagnétique transportée par unité de surface et s’exprime donc en
Ž
.
¬Ž æâ ¬Ž # °Ž
æâ :
Pour une OPPM suivant q •
ææâ / æâ
q æâ
q
ßu ! ßu # ßu

1 æâ ∧ §æâ fh 1 æâ 0 e§ æâ f §æâ ‡ §2 æâ æâ -
(car 1
æâ g§æâ ∧ e0 „e§æâ . §æâ f0 æâ . 0
]_` 0 avec 0 0 G
æâ G
æâ et § N ™)
œ0 - œ0 - œ0 - N
–>
Pour une OPPM, la densité d’énergie électromagnétique 2o (c’est-à-dire l’énergie (Ë6& ) par
Þu ¬Ž

ËQ? °Ž °Ž
unité de volume ( ð ) en á. ? 3 : 46& ð
) s’écrit : 2o
Ž Ž ß
Þ u ¬ Ž
ß u u
La divergence du vecteur de Poynting s’écrit :
1 1 1 0 ™ §
ç e§æâ ∧ ™
æâ f ææææææâ §æâ f. ™
æâ æâ f. §æâ h æâ ƒ . §æâ †
ææâ ææâ
< ç 1
æâ < ge~O ææææææâ ™
0 e~O …‚ ƒ.™ 0 ‚œ> Û>
œ0 œ0 œ0

0 ™2 Û0 §2
< ç 1
æâ 2 œ0^_^^`
]^ 2
Soit :
4Q?
Ce qui permet d’établir la relation de conservation de l’énergie :
0 2o
è é •
ææâ
Si on considère un volume ð délimité par une surface fermée Ã, on peut écrire :
0 0
æâ <ð
∭ï < ç 1 ∭ï 46& <ð Ë6& ¾È¿ où ¾È¿ désigne la puissance rayonnant du
volume ð.
En utilisant le théorème de Green-Ostrogradski, on peut donc écrire pour une OPPM :
∯Í • æææææâ
ææâ èÍ
0
1o ÀÆÁ5
En d’autres termes, le flux du vecteur de Poynting à travers une surface fermée est égal à la
puissance émise par l’onde du volume délimité par la surface fermée (c’est-à-dire égal à la
diminution de l’énergie électromagnétique de ce volume par unité de temps).
Une onde électromagnétique transporte donc de l’énergie ; cette dernière se propage dans la
direction de propagation de l’onde. La puissance ¾ traversant une surface à perpendiculaire à la
direction de propagation (c’est-à-dire à appartient à un plan d’onde) s’écrit (voir figure III.4) :
ææææâ §2
¾ ∬ò 1
æâ <Ã ‖1
æâ‖. Ã Ã
œ0 N
La variation Ë de l’énergie correspondant à la puissance ¾ pendant un intervalle < s’écrit :
§2
Ë ¾ < œ0 N
à Û> N § ; à Û> § ; à N

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Figure III.4 : Vecteur de Poynting d’une onde plane progressive

Or la quantité à N correspond au volume ð d’un cylindre élémentaire de base à et de


longueur N < : ð Ã N . On peut donc écrire :
Ë Û> § ; ð 46& ð ⟹ Ë Ë6&
On voit donc que l’énergie correspondant à la puissance ¾ n’est autre que l’énergie
électromagnétique contenue dans le volume ð Ã N ; ainsi, l’énergie électromagnétique se
propage à la vitesse de la lumière dans le vide.

IV. Polarisation des ondes électromagnétiques dans le vide


L’étude de la polarisation d’une onde électromagnétique consiste à suivre l’évolution dans le

ææâ au cours du
temps du champ électrique (ou magnétique) dans un plan normal à la direction de propagation.
La polarisation est définie comme le lieu géométrique de l’extrémité du vecteur ¬

Pour une OPPM se propageant dans la direction !


temps.

§>¿ cose- 0 0
(voir figure III.5), on a :
§ '¿ f
§æâ b ¿ où §>¿ et §>% sont les amplitudes (positives) des deux
§% §>% cos - 0 0 '

Pour étudier la polarisation du champ électrique, on étudie l’évolution de l’extrémité de §æâ dans
composantes

la valeur du déphasage ' '¿ 0 ' et des valeurs des amplitudes §>¿ et §>% .
un plan d’onde au cours du temps ; cette dernière peut suivre différentes courbes fermées selon

Figure III.5 : Polarisation des ondes électromagnétiques par observation de l’extrémité du champ §æâ

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Si on considère la phase de §>¿ comme origine des phases à 0 et 0 (c’est-à-dire si on


prend pour référence : '¿ 0), le déphasage devient dans ce cas : ' 0' et on aura :
§¿ §>¿ cos - 0 0
§æâ ˆ
§% §>% cos - 0 0 0 '
Ž Ž
Les composantes §¿ et §% sont reliées par : ‚ ƒ g¬ 7 h 0 Ž ‚¬ ƒ g¬ 7 h ÎÏÐ "
¬5 ¬ ¬5 ¬
Ð89Ž "
¬u5 u7 u5 u7

Pour " quelconque, l’extrémité de æ¬â décrit une ellipse inscrite dans un rectangle de côtés Ž¬u5
et ¬u7 .
Bien que l’angle de déphasage ' puisse prendre des valeurs réelles, l’étude des polarisations
possibles se ramène à un intervalle de largeur 21 (par exemple 01, 1 ou 0,21 ). Par la suite,
nous discutons les polarisations possibles pour une valeur géométrique de ' dans l’intervalle
0,21 .

• Si Ð89 " ' u (soit u < " < •), l’onde est polarisée elliptiquement à gauche et l’extrémité de æ¬
æâ
se déplace dans le sens trigonométrique (voir figure III.6).

Figure III.6 : Polarisation elliptique gauche des ondes électromagnétiques pour 0 < ' < 1

• Si Ð89 " < u (soit • < " < Ž•), l’onde est polarisée elliptiquement à droite et l’extrémité de æ¬
æâ
se déplace dans le sens des aiguilles d’une montre (voir figure III.7).

Figure III.7 : Polarisation elliptique droite des ondes électromagnétiques pour 1 < ' < 21

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ææâ garde une


• Si Ð89 " u (soit " ∈ ·u, •¸), l’onde est polarisée rectilignement et le vecteur ¬
direction fixe (voir figure III.8).

Figure III.8 : Polarisation rectiligne des ondes électromagnétiques pour ' ∈ ·0, 1¸

• :•
• Si ¬u5 ¬u7¬u et " ∈ iŽ , Ž j, l’onde est polarisée circulairement et le signe de Ð89 "
indique le sens (gauche ou droite) de rotation de æ¬â (voir figure III.9).

1 31
Figure III.9 : Polarisation circulaire des ondes électromagnétiques pour §>¿ §>% §> et ' ∈ i2 , 2 j

A noter, que pour une lumière non polarisée (dite lumière naturelle), le vecteur §æâ tourne autour
de son axe de façon aléatoire. D’autre part, le raisonnement réalisé ici par le biais du vecteur
champ électrique §æâ peut être effectué de façon similaire par le vecteur champ magnétique ™æâ.

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