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MP1 Janson de Sailly Oxydoréduction
VII.
Application aux piles et électrolyseurs 30 I. Système thermodynamique avec transfert
1) Cellules avec jonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 de charges
2) Cas d’un électrolyseur sans jonction (cellule sans jonc-
tion) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 1) Travail électrique
3) Conclusion : relation fondamentale d’une cellule élec-
trochimique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 La plupart du temps, les systèmes thermodynamques échangent de
l’énergie avec leur milieu extérieur de deux façons :
VIII.
Le phénomène de corrosion 34 • Travail des forces de pression : δWP = − Pext dV ;
1) Attaque des métaux par des oxydants . . . . . . . . . 34
• Chaleur δQ
2) Corrosion humide des métaux . . . . . . . . . . . . . . 35
a) Aspect thermodynamique . . . . . . . . . . . . 35
Certains systèmes peuvent aussi échanger du travail électrique avec
b) Zones d’immunité, de corrosion et de passivation 37
le milieu extérieur (ex : piles, électrolyseurs, ...). C’est le cas lorsque
c) Aspects cinétiques : corrosion différentielle . . . 37
ces systèmes sont parcourus par un courant électrique.
3) Principaux remèdes contre la corrosion. Protection des
métaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
a) Protection de surfaces . . . . . . . . . . . . . . 40
b) Anode sacrificielle . . . . . . . . . . . . . . . . 40
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• un travail des forces de pression δWP avec un seul pressostat de 1er principe 2ème principe
pression constante P0 (par exemple l’atmosphère) ;
• un travail électrique δWél avec le reste du circuit.
et donc :
(
< Wél (I → F ) si transfo. irréversible
GF − GI
= Wél (I → F ) si transfo. réversible
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Conclusion :
|GF − GI | représente l’énergie électrique maximale (en valeur abso- 1) Électrodes. Cellules électrochimiques
lue) que peut fournir un système générateur (pile) au circuit extérieur
a) Électrode
au cours d’une transformation E.I → E.F. Cette énergie maximale
fournie est obtenue pour un fonctionnement réversible. Définition Électrode
On appelle électrode un système constitué par :
• Un couple Ox/Réd ;
• Un conducteur électronique, c’est à dire un conducteur dont les PCM
sont des électrons de conduction : métal, graphite ;
G
en contact avec :
• un conducteur ionique, c’est à dire un conducteur dont les PCM sont
des ions : solution aqueuse contenant des ions dissous la plupart du
temps.
Exemples :
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Pt(s)
H2(g) Xm−
(aq) Mn+
(aq)
La solution est une solution
aqueuse d’acide chlorhydrique
−
(H3 O+(aq) ; Cl(aq) ) ou d’acide
−
nitrique (H3 O+ (aq) ; NO3(aq) )
4. Les électrodes rédox (3ème espèce) : un métal chimiquement
inerte (le plus souvent du platine Pt(s) ) plonge dans une solution
H3 O + aqueuse contenant les deux espèces dissoutes Ox(aq) et Réd(aq)
(aq)
du couple rédox.
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b) Cellule électrochimique
2) Principe de fonctionnement
Définition Cellule électrochimique (ou galvanique)
Une cellule électrochimique est une association de deux électrodes re- Considérons la C.E. ci-dessous :
liées par un corps conducteur de l’électricité appelé jonction. Une jonc-
tion peut être :
• une paroi poreuse : solide constitué de micro-trous permettant
le passage des ions ”au compte-goutte” entre les deux solutions 1 2
aqueuses ;
métal m1 métal m2
• une jonction électrolytique (pont salin) : tube empli d’une solution
−
de chlorure de potassium (K+ (aq) ; Cl(aq) ) gélifiée avec de l’agar-agar.
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Remarques :
• Ox1 est à gauche dans (*). C’est important pour le signe des
échanges d’énergie électrique (cf. plus loin). La règle est :
• C.E. •
1 2
Rappel :
1
m1 m2 • Si i < 0 alors la réaction s’effectue dans le sens direct −→ ;
Si i > 0 alors la réaction s’effectue dans le sens indirect ←− ;
2
• On n’a pas forcément besoin de multiplier par n1 et n2 pour
éliminer les électrons. Deux exemples :
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1 2 1 2
m1 m2 m1 m2
4) Force électromotrice d’une C.E.
e12 = u12 (i = 0)
Cette force électromotrice dépend :
• des quantités de matière en Ox1 , Réd1 , Ox2 et Réd2 présents Si, à partir de l’état où l’avancement est ξ, on referme l’interrupteur
dans la cellule. (K) et qu’on fait circuler un faible courant i (>0 ou <0) pendant une
durée suffisamment petite pour que l’avancement ξ ne varie que de
façon négligeable, on obtient la caractéristique (i, u12 ) ci-dessous :
1 2
m1 m2 m1 m2
u12
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Remarque : Remarque :
Comme les compartiments (électrodes) 1 et 2 sont quelconques, on Une transformation réversible n’est qu’un cas limite qui n’est jamais
peut avoir e12 > 0 ou e12 < 0 selon les C.E. Il est donc tout à fait totalement atteint en réalité.
possible de rencontrer une caractéristique ayant l’allure ci-dessous :
En pratique : on branche un générateur G en opposition avec la
u12 C.E. Partant d’un état où l’avancement est ξ et l’interrupteur (K)
ouvert (réaction bloquée), on ferme (K) :
i
0
(K) u12
• •
• 1
Rg
C.E. u12
5) Travail électrique réversible eg
On a vu que le travail électrique échangé entre la C.E. et le reste • 2
i
du circuit, pour une charge électrique transferrée δq, s’écrivait : 0
δWél = u12 δq
Atteinte de la réversibilité :
On peut considérer qu’une transformation est réversible si et seule-
ment si elle est à la fois très lente et sans effets dissipatifs.
Dans le cas d’une C.E., le transfert de charges doit se faire très
lentement :
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Fe(s) Solution Comme l’ordre de grandeur de la ZCE est de qques 10 nm, la varia-
Les excès de charges positives et néga- tion du potentiel V se fait sur une très courte distance ; on la modélise
tives sont localisés au voisinage de l’inter- par une discontinuité au niveau de l’interface métal - solution :
face métal-solution dans une zone appelée
zone de charge d’espace ZCE de l’ordre de
qques 10 nm. V V
um/s (i = 0) = Vm − Vs
um/s (i = 0) dépend :
métal solution
• de la nature du métal et des ions en solution ;
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S1 jonction S2
Cependant :
b) Jonction dans une cellule électrochimique • l’ordre de grandeur des tensions interfaciales à courant nul est
très inférieur à ce qu’on observe au niveau des interfaces métal -
La jonction permet de relier les deux solutions S1 et S2 des deux
solution :
électrodes d’une cellule électrochimique.
• la jonction permet le passage d’ions entre les deux solutions : |Vj − Vs | ≈ qques mV alors que |Vm − Vs | ≈ 1 V
passage du courant électrique. C’est un milieu conducteur et en
→
− →
− • On sait fabriquer des jonctions qui rendent |Vj − Vs | négligeable.
l’absence de courant : E = 0 en tout point de la jonction.
Ex : jonction (K+ ; Cl− ) dans un gel.
En l’absence de courant électrique, le volume de la jonction
est équipotentiel. Définition. Jonction idéale
On appelle jonction idéale une jonction réalisant Vj − VS1 = Vj −
• Cependant, il y a aussi des différences de potentiel interfaciales à VS2 = 0 V. Dans ce cas on aura VS1 = VS2 . Une jonction idéale assure
courant nul aux interfaces S1 - jonction et jonction - S2 . Cela est donc la continuité du potentiel électrique entre les deux solutions.
dû à la différence de nature chimique des matériaux qui consti-
tuent S1 , la jonction et S2 . Dans la suite on ne considèrera que des jonctions idéales.
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Schéma : En conclusion :
m solution S solution H3 O+ ;Cl− Pt La f.é.m. d’une C.E. est la différence des potentiels de Nernst de
chaque électrode. Par définition :
V • le pôle + de la C.E. est l’électrode dont le potentiel de Nernst
est le plus grand ;
• le pôle − de la C.E. est l’électrode dont le potentiel de Nernst
est le plus petit.
3) Expression de E(Ox/Réd)
Sur feuille à part.
Exemple : pile Daniell
−1 −1
Cu(s) | (Cu2+ ; SO2−
4 ) C = 0,1 mol.L || (Zn2+ ; SO2−
4 ) C = 0,1 mol.L | Zn(s)
Si on note uESH (i = 0) la tension interfaciale de l’E.S.H. à courant On donne à 25°C : E 0 (Cu2+ /Cu) = 0,34 V et E 0 (Zn2+ /Zn) = − 0,76
nul, on aura donc : V
En déduire la f.é.m. de cette C.E. ainsi que les pôles + et −.
1 2
m1 m2
S1 S2
Ox1 /Réd1 Ox2 /Réd2
jonction
idéale
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4) Potentiel standard du couple H3 O+ /H2(g) IV. Application à l’étude générale des réac-
tions d’oxydoréduction
1) Généralités
1 2
Pt Pt
Une réaction d’oxydoréduction est un transfert d’électrons entre
H2 (g) H2 (g) l’oxydant d’un couple Ox1 /Réd1 et le réducteur d’un autre couple
Ox2 /Réd2 .
• Dans une cellule électrochimique, les deux couples ne sont pas
mélangés et les électrons transitent via un circuit électrique ex-
térieur.
H3 O+ ;Cl− H3 O+ ;Cl− • Si on mélange les deux couples (ou simplement l’oxydant d’un
couple et le réducteur de l’autre couple) le transfert électronique
jonction
est direct (les e− n’existent pas en solution).
idéale
Dans les deux cas on a :
Prenons pour le moment dans le compartiment 1 une électrode à α1 Ox1 + n1 e− = β1 Réd1 (1)
hydrogène quelconque (on a donc provisoirement P (H2 )6= 1 bar et α2 Ox2 + n2 e− = β2 Réd2 (2)
[H3 O+ ] 6= 1 mol.L−1 ). Comme :
L’équation-bilan globale de la réaction est obtenue en éliminant les
2 H3 O+ + 2 e− = H2(g) + 2 H2 O électrons. On peut faire par exemple : (1) × n2 − (2) × n1 :
la f.é.m. de cette cellule est donc :
a2H3 O+
! n2 α1 Ox1 + n1 β2 Réd2 = n2 β1 Réd1 + n1 α2 Ox2 ∆r G
+ 0 + RT
e12 = E(H3 O /H2 ) = E (H3 O /H2 , T ) + ln
2F aH2
Plaçons-nous maintenant dans le cas particulier où on fait P (H2 )=
1 bar et [H3 O+ ] = 1 mol.L−1 dans le compartiment 1. On obtient :
e12 = E 0 (H3 O+ /H2 , T )
Or, comme les deux compartiments sont maintenant identiques, on
a forcément e12 = 0 V. En conclusion :
Le potentiel standard du couple H3 O+ /H2 est nul à toute tempé-
rature :
∀ T, E 0 (H3 O+ /H2 , T ) = 0
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Règle du "gamma"
∆r G = − n1 n2 F { E(Ox1 /Réd1 ) − E(Ox2 /Réd2 ) }
La réaction se déroule dans le sens où on peut tracer un gamma
Cette relation est tout à fait générale et peut être appliquée si la
Remarque :
réaction se déroule dans une C.E. ou bien directement en solution
aqueuse. Lorsqu’un des constituants physico-chimiques est absent, le sens de
la réaction est évident. Par exemple : dans un becher contenant une
En particulier, dans les conditions standard :
solution avec des ions Cu2+ et une lame de cuivre Cu(s) , on introduit
aOx1 = aRéd1 = aOx2 = aRéd2 = 1 une lame de Zinc Zn(s) . Écrire la réaction qui se produit.
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Exemple : .
On donne à 25°C : Fe3+ /Fe2+ : E10 = 0,77 V et Sn4+ /Sn2+ : E20 =
0,15 V.
Écrire l’équation-bilan de la réaction entre Fe3+ et Sn2+ . Calculer
sa constante d’équilibre à 25°C.
L’intérêt de cette grandeur est qu’on peut l’utiliser dans le théo- 5) Critère pour décider qu’une réaction est totale ou
rème des combinaisons linéaires d’enthalpies libres standard. non
Par exemple :
On cherche un critère rapide pour décider si une réaction
(1) α1 Ox1 + n1 e− = β1 Réd1 ∆r g10 = − n1 F E10 d’équation-bilan :
(2) α2 Ox2 + n2 e− = β2 Réd2 ∆r g20 = − n2 F E20
n2 α1 Ox1 +n1 β2 Réd2 = n2 β1 Réd1 +n1 α2 Ox2 ∆r G0 = − n1 n2 F {E10 −E20 }
On fait n2 × (1) − n1 × (2) :
1
n2 α1 Ox1 + n1 β2 Réd2 = n2 β1 Réd1 + n1 α2 Ox2 ∆r G0 (T ) est totale dans le sens −→ ou non.
!
On a alors : ∆ r G0
La réaction est totale ssi K0 = exp > 104 c’est à dire ssi :
RT
∆r G0 (T ) = − n1 n2 F {E10 − E20 } = n1 ∆r g10 − n1 ∆r g20
!
n1 n2 F (E10 − E20 ) RT ln(104 )
exp > 104 ⇐⇒ E10 − E20 >
Les ∆r g 0 vérifient le théorème des combinaisons linéaires et on s’en RT n1 n2 F
sert pour calculer les ∆r G0 .
Or n1 n2 > 1. On remarque donc que :
Exemple : reprendre le calcul de K 0 de la réaction entre Fe3+ et
Sn2+ .
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Critère : 1 2
1
• Si E10 − E20 > 0,25 V alors la réaction est totale dans le sens −→ ; m1 m2
• Si E10 − E20 6 0,25 V, on ne peut pas conclure et il faut calculer
K 0.
On en déduit :
E0
d∆r G0 de0
∆r S 0 (T ) = − = n1 n2 F 12
dT dT
Réaction totale dans le
sens où on peut tracer de012
La grandeur est appelée coefficient de température de la cel-
un "gamma" : dT
lule. Dans la plupart des cas on peut se contenter d’un développement
limité de e012 (T ) tant qu’on reste proche d’une température de réfé-
rence T0 (298 K par exemple) :
6) Enthalpie et entropie standard de réaction de012
e12 (T ) ≈ e12 (T0 ) + (T0 ) (T − T0 )
On a : dT
∆r G0 (T ) = − n1 n2 F {E10 (T ) − E20 (T )} Exemple : pile Daniell
−1 −1
Cu(s) | (Cu2+ ; SO2−
4 ) C = 0,1 mol.L || (Zn2+ ; SO2−
4 ) C = 0,1 mol.L | Zn(s)
Or, E10 (T ) − E20 (T ) est la force électromotrice standard e012 à la
température T de la cellule électrochimique dont l’électrode 1 est On donne à 25°C : E 0 (Cu2+ /Cu) = 0,34 V et E 0 (Zn2+ /Zn) = − 0,76
de0
basée sur le couple Ox1 /Réd1 et dont l’électrode 2 est basée sur le V et dT12 = − 1,67.10−4 V.K−1 au voisinage de 25°C.
couple Ox2 /Réd2 . Calculer ∆r G0 , ∆r S 0 et ∆r H 0 pour l’équation-bilan de fonction-
nement.
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7) Autres applications des enthalpie libres standard V. Vitesse de réaction sur une électrode
électrochimiques
1) Convention d’orientation
a) Détermination de E 0
On considère une électrode, c’est à dire une tige métallique plon-
Exemple : geant dans une solution aqueuse contenant un couple Ox/Réd.
Déterminer à 25°C le potentiel standard du couple NO−3 /NO Remarque :
0 0 −
connaissant E (HNO2 /NO) = 0,98 V et E (NO3 /HNO2 ) = 0,94 V.
Ox ou Réd peut être le métal lui-même, par exemple avec le couple
Ag+ /Ag(s) .
b) Influence d’un précipité sur E 0
Ox et Réd sont liés par une demi-équation électronique dont la
Exemple :
forme la plus générale est :
On donne à 25°C :
α Ox + n e− + δ H3 O+ = β Réd + γ H2 O
• couple Mg2+ /Mg(s) : E 0 = − 2,37 V
• produit de solubilité de Mg(OH)2(s) : Ks = 1,8.10−11 qu’on va noter plus simplement :
• Produit ionique de l’eau : Ke = 10−14
α Ox + n e− = β Réd
Déterminer le potentiel standard E 0 du couple Mg(OH)2(s) /Mg(s)
à 25°C.
Métal
Solution
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1er cas : i > 0 : • ξ < 0 et ξ décroissant dans le cas d’une oxydation (anode).
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5) Facteurs cinétiques
La vitesse v de réaction à l’électrode dépend de plusieurs facteur,
appelés facteurs cinétiques, qui sont :
• la tension interfaciale um/s ;
• les concentrations des ions dans la solution ;
• la température T ;
• la surface S séparant le métal de la solution. Plus S est grande,
4) Tension interfaciale plus le passage des charges est important.
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jonction
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1) Présence des deux espèces Ox et Réd du couple 1. Électrode (ou système) rapide :
Ox/Réd
i
• Lorsque i = 0 on a :
d’où : u/ESH
u/ESH (i = 0) = E(Ox/Réd)
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i
u/ESH
u/ESH
On définit :
— La surtension anodique : ηa > 0 : le courant anodique
ne devient non négligeable que si :
2) Cas où l’une des deux espèces (Ox ou Réd) est ini-
u/ESH > E(Ox/Réd) + ηa tialement absente
— La surtension cathodique : ηc < 0 : le courant catho- a) Absence initiale de Ox
dique ne devient non négligeable que si :
Dans ce cas la réaction α Ox + n e− −→ β Réd est impossible
u/ESH < E(Ox/Réd) + ηc (du moins au début). Ainsi :
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i
u/ESH
i
u/ESH
u/ESH
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(a) (a)
i où kD et kD sont les coefficients de diffusion (coefficients >0).
Il n’y a pas de palier de diffusion en intensité lorsque l’un des
deux constituants physico-chimiques (ou les deux) est présent en très
grande quantité.
i
u/ESH • C’est le cas du solvant : H2 O
Exemple : couple O2(g) /H2 O
dans une eau désaérée (pas
de O2(g) au début) sur métal
u/ESH
Pt(s)
Explication :
1. Plus l’écart |u/ESH − E(Ox/Réd)| est important et plus le trans-
fert d’électrons est favorisé : i augmente (en valeur absolue) et la
vitesse à l’électrode v aussi .
2. Cependant, le phénomène précédent est limité par la lenteur du • C’est le cas lorsque le réducteur du couple est le métal de l’élec-
déplacement des ions dans la solution aqueuse. trode
i
métal solution
u/ESH
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. 1er cas :
Pour chaque valeur de u/ESH , le courant i est la
somme des courants dus à chaque couple : i
u/ESH
i
Exemple : i
On suppose pour fixer les
idées que :
• couple 1 : Ox1 et Réd1
présents, rapide
• couple 2 : Ox2 absent, u/ESH
rapide
u/ESH
5) Le mur du solvant
H2 O est toujours présent en grande quantité dans la solution (pas
de palier) et c’est un réducteur : couple O2(g) /H2 O.
On prend l’exemple d’une eau désaérée (pas de O2(g) ) et qui contient
en plus un autre couple Ox/Réd.
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Fe(s) −→ Fe2+ + 2 e−
i
Le métal se recouvre progressivement d’une couche d’oxyde
Fe(OH)2(s) :
adhérente − peu soluble − isolante électrique
Allure caractéristique
u/ESH
i
u/ESH
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On a donc :
cellule
VA − VB = Rint i
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m1 S1 S2 m2
ia , ic
u/ESH
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Analyse des courbes intensité - potentiel 2) Cas d’un électrolyseur sans jonction (cellule sans
jonction)
Dans ce cas l’électrolyseur est constitué d’une seule solution dans
laquelle plongent les deux tiges métalliques.
+ −
G Pour que l’électrolyseur puisse fonc-
tionner, un générateur G doit être
branché à ses bornes.
On se donne i et on regarde les points de fonctionnement sur les m1 m2
courbes I-V (qu’on superpose). G impose le sens du courant : i > 0
• L’électrode 1 reliée au + de G
ia , ic
est l’ANODE.
• L’électrode 2 reliée au − de G
est la CATHODE.
u/ESH
m1 Solution m2
Remarque :
Dans beaucoup de problèmes (mais pas toujours !) on néglige Rint
qui est de l’ordre de qques 1/10 Ω. Dans ce cas :
(1) (2)
u = u/ESH − u/ESH
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MP1 Janson de Sailly Oxydoréduction
2 H3 O+ + 2 e− = H2 + 2 H2 O en milieu acide, E0 = 0 V
2 H2 O + 2 e− = H2 + 2 OH− en milieu neutre ou basique
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a) Aspect thermodynamique
L’aspect thermodynamique s’étudie en prenant le diagramme
(E−pH) du métal avec une concentration de tracé qui correspond à la
réalité du problème étudié et à lui superposer la zone de stabilité
La même remarque peut être faite pour le potentiel standard de l’eau.
E 0 (O2 /OH− ) du couple O2 /OH− qui est la forme basique du couple On sait qu’à l’équilibre chimique, les potentiels E des différents
O2 /H2 O. Tous calculs faits, nous obtenons : E 0 (O2 /OH− ) = 1,23 - couples rédox en présence doivent être égaux : le point représentatif
0,06 pKe = 0,39 V du système à l’équilibre chimique ne peut se trouver que dans la zone
de stabilité de l’eau, c’est à dire entre les deux droites d’équation :
Cependant, le potentiel apparent reste le même :
E = − 0,06 pH et E = 1,23 − 0,06 pH
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MP1 Janson de Sailly Oxydoréduction
Fe(OH)2(s) 4. Pour 2, 0 < pH < 7,45 on peut assister aux deux réactions :
Fe(s)
Fe(s) → Fe2+ + 2 e−
ou bien :
Figure 1 – Superposition du diagramme E - pH du fer et de la zone
de stabilité de l’eau. Fe(s) + 2 H2 O → Fe(OH)2(s) + 2 e− + 2 H+ .
Conclusions :
5. Pour pH > 7,45 on aura plutôt les réactions :
1. Les domaines d’existence ou de prédominance des espèces Fe3+ ,
Fe2+ , Fe(OH)3(s) et Fe(OH)2(s) ont tous une partie commune Fe(s) + 2 OH− → Fe(OH)2(s) + 2 e−
avec la zone de stabilité de l’eau. Ces espèces peuvent donc être Fe(s) + 3 OH− → Fe(OH)3(s) + 3 e−
stables en solution aqueuse.
2. En revanche, le domaine d’existence du métal Fe(s) est disjoint Dès qu’il se forme des hydroxydes comme Fe(OH)2(s) ou
de la zone de stabilité de l’eau : le fer n’est pas stable en Fe(OH)3(s) , ceux-ci adhèrent à la surface du métal qui se recouvre
solution aqueuse. progressivement d’une couche protectrice insoluble ; cela a pour
3. Pour pH < 2,0 on peut assister à : Fe(s) → Fe2+ + 2 e− et/ou effet d’arrêter l’attaque car l’oxydant ne peut plus parvenir au
Fe(s) → Fe3+ + 3 e− : cela va dépendre de la position du point métal ; on dit que le métal est passivé.
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MP1 Janson de Sailly Oxydoréduction
grain
O2(g) d'hydroxyde métal recouvert d'une E(V) E(V)
fine couche d'hydroxyde
Bloc de F3+
Fe
métal Fe(s) e3
+ Fe(O
Fe(OH)3(s) Zn2+ Zn(OH)2(s) [Zn(OH)4]2-
H 3O + H)3(s) pH
F Fe2+ pH
e2
+
Dans ce cas le métal est temporairement protégé. Cependant, Fe(OH)2(s)
Fe(O
cette protection n’est en général pas très efficace car la couche Fe(s) Zn(s)
H)2(s)
d’hydroxyde peut être poreuse (O2 peut quand même passer) ou
peu adhérente : un simple choc mécanique, un grattage de la
surface peut enlever la couche et l’attaque du métal repart.
zone d'immunité zone de corrosion zone de passivation
b) Zones d’immunité, de corrosion et de passivation
2. La zone de corrosion regroupe l’ensemble des domaines de Lorsque la surface du métal est attaquée de façon uniforme en tous
prédominance des espèces dissoutes. Dans le cas du Fer, il s’agit ses points, on parle de corrosion uniforme. Cependant, ce type de
donc de la réunion des zones de prédominance des ions Fe3+ et corrosion est assez rare.
Fe2+ . Très souvent la concentration en O2 dissout (donc sa pression par-
tielle) n’est pas uniforme au niveau de la surface du métal (FIGURE 3).
3. La zone de passivation est formée de la réunion des domaines De plus, cette surface elle-même ne présente pas un état homogène
d’existence des hydroxydes solide. Pour le Fer, il s’agit donc de la d’un point à l’autre : c’est par exemple le cas d’un clou ayant subi de
réunion des domaines d’existence de Fe(OH)3(s) et de Fe(OH)2(s) . fortes contraintes mécaniques lors de l’usinage au niveau de la tête et
de la pointe (FIGURE 4).
Dans le cas du Fer et du Zinc, ces différentes zones sont visualisées
sur les schémas ci - contre :
37
MP1 Janson de Sailly Oxydoréduction
38
!-56)Q':B9<?5Q'B[':5'?E293>5A='95:'E95>=CBA:Q'
62)Q'B[':5'?E293>5A='95:'<BA:Q' !"#$%&'3')'0,%%,4",5'1/%'/6%/7",5'-"886%&57"&**&2'
'
62)Q'R@<'>BA=<5A='9;BFO?3A=1'
MP1 Janson de Sailly C5A=<5995Q'3M5>'PBCD3=<BA'?;@A5'D<>CB2<95'>BDD5'95'DBA=C5'93'P<4@C5'><N?5::B@:'G' Oxydoréduction
D<R@5'3<A:<'CE39<:E'>BA:=<=@5'@A5'4-;.#8-!)Q'?3A:'93R@5995'BA'25@='23C95CG'
G )B@=5:'95:'>3@:5:'?;I;=;65L;9;8=;'?@':O:=ID5'<A=5CM<5AA5A='2B@C'P3MBC<:5C'93'>BCCB:<BAG'
#'()*%Q' B[' 3' 9<5@' ' c'>BA=3>='5A=C5'?5@F'DE=3@F'?<PPEC5A=:Q' Sur des zones de la surface du métal qui sont plus riches en O2 on
!"#$%&'(')'*&'+,-.*&'-&'*/'+"0%,1"*&2
!%
' ' (&d'4C3?<5A='?5'>BD2B:<=<BA'?3A:'95'>3:'?;@A'399<345Q'>BA>5A=C3=<BA'5A'"
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# assiste à la réduction de O2 (cathode)'?<PPEC5A=5:Q'
W
tandis que sur les zones plus
-#'()*%Q' B[' :5' 2CBN $" ! ! !% pauvres en O , on assiste à la corrosion du métal (anode)
' ' e'4C3?<5A='?5'=5D2EC3=@C5Q' $" 2
O4IA5Q' $"
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# Exemples :
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# 1. Cas d’une barre enfouie dans le sol et recouverte d’eau
'%0! (#$0' BH=5A@:' ' !& ! de mer : l’attaque du métal se produit au fond de l’eau, dans la
>BA?@>=<BA' E95>=CB9ON 567",# 567",# zone où [O2 ] est la plus faible alors que le métal au niveau de la
=' CE3>=<BA' 5A=C5' >5:' )*+"
¾ (J>?E@>7*E6A=8QN>7*?>==A9=*>9*;F8:>9H>*@A*H56657859*EA6*A;6A=859*:8<<;6>9=8>@@>S*
567",%
)*+" surface n’est pratiquement pas corrodé.
)*+",-./0*1234"
D3=<BA'?5'93'CB@<995U1' .+*1234" B4 ,A7*:ON9>*RA66>*>9<5N8>*:A97*@>*75@*>=*6>H5NF>6=>*:O>AN*:>*?>6*S*
.+*1234"
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V;3==3R@5' ?@' DE=39' :5' 2CB?@<=' 3@' PBA?' ?5'
>7*:8<<;6>9=7*=KE>7*:>*H56657859*IN?8:>S*
Figure 4 – Clou plongé9;53@Q' ?3A:' 93' XBA5' B[' c"Les d'
W 5:=' 93' 29@:' P3<H95Q'
dans une solution aqueuse. deux bords
3>=<BA'?5'>BCCB:<BA'C59IM5'=B@JB@C:'?@':>LED3'K'=CB<:'>BA:=<=@3A=:'5='=CB<:'2L3:5:'
usinés (point et tête) ont subi de fortes contraintes mécaniques
A=51'+5:'23C=<>@93C<=E:'3223C3<::5A='?I:'9BC:'R@;BA':;<A=EC5::5'29@:'2CE><:ED5A='K'93' et
We 2+ fe
sont le siège d’une 95:'<BA:'_5
oxydation de
?3A='5='K'93'?<:2B:<=<BA'?5:'>BA?@>=5@C:'E95>=C<R@5:1' Fe en ':;BFO?3A='5A'_5
Fe (anode). Au '29@:'L3@=':@C'
contraire,
au centre du clou, il y 93'H3CC5Q'39BC:'R@5'95'DE=39'3@'A<M53@'?5'93':@CN
a réduction de O2 en H2 O (cathode). Les
électrons2345'678'
circulent dans le métal. Le dioxygène dissout est l’agent
P3>5'A;5:='2C3=<R@5D5A='23:'>BCCB?E1'
oxydant principal, la réaction avec H3 O+ étant trop lente. '
Corrosion par aération différentielle 2. 2345'W78'
Cas d’une canalisation en fer enterrée dans un sol entre
une zone argileuse (très faiblement perméable à O2 ) et
C’est donc l’un des deux mécanismes cités plus haut pour la corro- une zone sableuse (fortement perméable à O2 ) : la corro-
sion différentielle et il est très fréquent. Il peut être la cause de pertes sion du métal a lieu dans la!"##"$%"&'()'*#"!)(!)%"&'+($',-)./01'
zone argileuse (faible [O2 ]) alors que
métalliques importantes, fragilisant le métal en profondeur, alors que
P4 ' ,A7*:ON9>*HA9A@87A=859*>9*<>6*>9=>66;>*:A97* N9*75@*>9=6>*N9>*M59>*A6L8@>N7>*U=6G7*<A8R@>V
la partie dans la zone sableuse n’est pratiquement pas altérée.
sa partie apparente semble intacte. ?>9=*E>6?;AR@>*W*% D*>=*N9>*M59>*7AR@>N7>*U<56=>?>9=*E>6?;AR@>*W*% D*S*
P P
Ce phénomène se produit lorsqu’une pièce métallique est soumise
V3' >BCCB:<BA' ?@' DE=39' 3' 9<5@' ?3A:' 93'
à des milieux de teneurs différentes en oxygène : pièces posées sur le
XBA5'3C4<95@:5'TP3<H95'c"
sol, pièces peintes ou enduites d’un seul côté, tuyaux. Dans ceWdU'39BC:'R@5'93'
cas,
23C=<5'?3A:'93'XBA5':3H95@:5'A;5:='2C3=<N
des pressions partielles différentes en O 2 forment des micro-piles d’où
la formation d’anodes et de cathodes.R@5D5A='23:'39=ECE51'
le mécanisme de corrosion est
alors enclenché ! '
'
XCD*Y8=>77>*:>*H566578594* 39
' V3' +#..#0(#$! '(221.%$,(%//%' V·LQWHUSUqWH j O·DLGH
?5:' >B@CH5:' <A=5A:<=E' ²' 2B=5A=<59' >BDD5' 2B@C' @A5' 2<95'
MP1 Janson de Sailly Oxydoréduction
3) Principaux remèdes contre la corrosion. Protection Analyse par courbe intensité potentiel :
des métaux
a) Protection de surfaces
Protection par revêtement non métallique
La première idée de protection d’un métal de la corrosion consiste
à empêcher tout contact entre les agents oxydants (O2 , H2 O) et le
métal, ce qu’on réalise par : peinture, laquage, films plastiques divers,
enrobage dans une céramique ou un autre oxyde isolant.
L’inconvénient majeur de ces procédés est lié au phénomène de
corrosion par aération différentielle lorsque le métal est mis à nu.
b) Anode sacrificielle
On relie le métal que l’on veut protéger à un métal plus réducteur,
typiquement le Zinc : E 0 (Zn2+ /Zn) = − 0,76 V. Ce dernier s’oxyde
plus facilement et empêche la corrosion du métal.
Prenons par exemple du Fer que l’on souhaite protéger. On le re-
lie à un bloc de Zinc et on suppose que l’ensemble est plongé dans
une solution aqueuse potentiellement corrosive en raison de H2 O (on
suppose que l’eau est désaérée et qu’il n’existe pas de O2 en quan-
tité notable). On observe que le Zinc se transforme en Zn2+ et un
dégagement de H2(g) au niveau du Fer.
Zn(s) → Zn2+ + 2 e− : Anode
2 H3 O+ + 2 e− → H2(g) sur l’électrode de Fe : Cathode
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