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2013
RAM28210.1177/0767370113480318Recherche et Applications en MarketingDesmet et al.

Article RAM
Recherche et Applications en Marketing
28(2) 71­–86
Différences de comportement © The Author(s) 2013
Reprints and permissions:
d’achat entre des magasins sagepub.co.uk/journalsPermissions.nav
DOI: 10.1177/0767370113480318
laboratoires réels et virtuels ram.sagepub.com

Pierre Desmet
Université Paris-Dauphine (DRM – UMR CNRS 7088) et ESSEC Business School, France

Richard Bordenave
BVA Group, France

John Traynor
In Vivo BVA USA

Résumé
Pour tester des initiatives marketing en magasin (packaging, prix, etc.), un magasin laboratoire virtuel (3D)
offre une alternative attractive au magasin laboratoire réel sur le plan opérationnel. Par une comparaison
sur des échantillons contrôlés, cette recherche montre que les mesures attitudinales sont identiques, mais
aussi qu’il existe des différences significatives sur les comportements en magasin et sur l’attention au prix
et que celles-ci dépendent de l’achat habituel de la marque.

Mots-clés
comportement d’achat en magasin, expérimentation, magasin laboratoire, magasin virtuel

Introduction
La méthodologie du magasin laboratoire, ou pseudo- merchandising ou la signalétique (Needel, 1998 ;
magasin (Payne, 1966 ; Pessemier, 1960), consiste à Vrechopoulos et al., 2004). Elle fait partie de la
placer une population cible dans un environnement panoplie des outils de test croisant le type de mesure
contrôlé reproduisant de manière réaliste le contexte (observé ou déclaré) et le contexte (réel ou en labo-
habituel de l’achat du produit et à observer le com- ratoire), qui vont de la mesure déclarative d’un inté-
portement d’achat simulé. Cette méthodologie per- rêt ou d’une intention d’achat (questionnaire hors
met de mesurer les conséquences commerciales des lieu d’achat) à l’enregistrement des achats réels dans
initiatives marketing envisagées par un fabriquant, un magasin en zone test (Burke, 1996 ; Wherry,
comme la modification de la gamme, du packaging 2006). Le choix entre ces outils dépend, d’une part,
ou du prix (Burke, 1996), ou par un distributeur, de la nature et du degré d’élaboration de l’initiative
comme l’organisation de l’espace de vente, le marketing, qui influencent l’importance relative de

Auteur correspondant :
Pierre Desmet, Université Paris-Dauphine (DRM – UMR CNRS 7088) et ESSEC Business School, Place du Maréchal de Lattre de
Tassigny, 75015 Paris Cedex, France.
Email : desmet@dauphine.fr
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la validité interne et externe, et, d’autre part, de la conclusions (par exemple la relation à la marque
confidentialité recherchée et du budget disponible. pour Burke et al., 1992). Enfin l’évolution des tech-
Une nouvelle catégorie de test, les magasins nologies a permis d’améliorer considérablement la
laboratoires virtuels (MLV), est apparue suite aux qualité de la représentation virtuelle, dimension
progrès importants réalisés dans les techniques de importante pour expliquer les différences observées
réalité virtuelle, qui permettent maintenant de entre virtuel et réel (Burke, 1996 ; Tjostheim et
reconstituer sur un écran, de manière très réaliste, Saether-Larsen, 2005).
l’environnement physique d’un magasin (Cohen et Grâce à une comparaison inter-groupes sur une
Gadd, 1996 ; Fox et al., 2009 ; In Store Marketing catégorie de produits de grande consommation,
Institute, 2009 ; Rosenberger et de Chernatony, cette recherche vise à évaluer la nature et l’impor-
2007 ; Willke, 2002). Cette technique est déjà utili- tance du biais introduit par l’utilisation d’un MLV
sée par des sociétés comme Kimberly-Clark ou par rapport aux résultats obtenus avec la méthodo-
Procter & Gamble (Byron, 2007) et constitue ainsi logie du MLR, qui constitue actuellement la réfé-
une alternative attractive à la mise en place de tests rence pour le test des initiatives marketing en
en magasin laboratoire réel (MLR) (Berneburg, magasin. Elle complète les études antérieures en
2008 ; Burke, 1996). éliminant deux sources d’effets indésirables impor-
Par la représentation virtuelle de l’espace maga- tants : la différence d’environnement, avec un très
sin, un magasin laboratoire virtuel offre plusieurs grand réalisme de la représentation virtuelle de l’es-
avantages : la réduction des contraintes de gestion pace de vente, et la composition de l’échantillon,
opérationnelle en magasin (grâce à l’absence de la par l’utilisation d’un même mode de recrutement
dimension physique et la manipulation d’images au contrôlé. De plus la comparaison des mesures
lieu de produits) et la possibilité de tester des initia- observées est étendue aux mesures déclarées, avec
tives n’existant pas encore (Burke, 1996), ainsi la prise en compte de l’effet modérateur potentiel de
qu’un meilleur contrôle de certaines caractéris- l’achat antérieur de la marque.
tiques du terrain de l’étude (Needel, 1998), tant La suite de l’article est organisée de la manière
pour le contexte d’achat et le recrutement géogra- suivante : dans la première section, le cadre théo-
phique de l’échantillon que pour la réalisation du rique décrit la méthodologie du magasin laboratoire
terrain (rapidité et flexibilité accrues). La virtualité et les hypothèses sur l’influence que peut avoir ce
de l’espace magasin et des produits réduit significa- contexte sur les comportements d’achat ; la seconde
tivement les coûts fixes de l’étude, mais l’impact section traite de l’étude empirique et aborde succes-
sur le coût total reste assez faible car le coût de sivement les mesures, les données puis les analyses.
l’enquêteur, qui représente une part très importante,
est identique.
Si les avantages opérationnels sont attractifs, les Cadre theorique
sources de biais potentiels sont aussi nombreuses, Le principe d’un magasin laboratoire est d’abord
qu’elles proviennent de l’offre (absence de rupture présenté, suivi de la description détaillée du proto-
de stock, manque de réalisme de la représentation) cole mis en œuvre dans les deux environnements
ou du comportement des interviewés. Des études (réel et virtuel). L’influence potentielle de ces diffé-
comparatives sur les écarts entre les comportements rences sur les comportements est ensuite étudiée et
en magasin et en univers virtuel ont déjà été réali- amène à la formulation des hypothèses.
sées (Burke et al., 1992 ; Burke, 1996 ; Campo et al.,
1999 ; Tjostheim et Saether-Larsen, 2005). Ces
Le principe d’un magasin laboratoire
recherches soulignent dans leurs conclusions le
besoin d’études complémentaires car elles men- Un magasin laboratoire vise à permettre de com-
tionnent non seulement des limites méthodologiques prendre et de mesurer l’effet des variables marketing
significatives (composition différente des échantil- susceptibles d’influencer le choix d’un produit en
lons, différence des assortiments), mais aussi les magasin libre-service, que ce soit un nouveau pro-
effets de variables modératrices qui relativisent les duit ou un produit modifié (produit, packaging,
Desmet et al. 73

prix). Il s’agit d’un dispositif expérimental reposant


sur les principes suivants : (1) recrutement contrôlé
d’un échantillon d’acheteurs de la catégorie de pro-
duit, à qui l’on demande (2) de simuler leur compor-
tement d’achat avec le transfert des produits dans un
panier d’achat et le passage en caisse sans paiement
(3) en les amenant à visiter librement un environne-
ment contrôlé reconstituant de la manière la plus
réaliste possible l’univers d’achat en magasin.
La technique du laboratoire offre l’avantage Figure 1a.  Environnement du MLR.
d’un recueil non intrusif d’observations concernant
le comportement en rayon (prise en main des pro-
duits, temps passé, etc.) en complément aux mesures
déclaratives (perception, attitude, intention d’achat).
En effet ces mesures déclaratives ne suffisent sou-
vent pas à expliquer les comportements d’achat qui
résultent de processus à la fois conscients et incons-
cients (Fitzsimons et al., 2002 ; Inman et al., 2009 ;
Puccinelli et al., 2009).

Les environnements réels et virtuels Figure 1b.  Environnement du MLV.


Un MLR est un magasin fictif comportant un espace
de présentation des produits, équipé de gondoles à par un clic de souris et le produit peut ensuite faire
plusieurs niveaux et organisé avec des allées et un l’objet d’une rotation. Après s’être rapproché de la
espace de caisse. Pour le MLR utilisé (250 m² envi- gondole à l’équivalent d’une longueur de bras, l’in-
ron), la définition de l’univers concurrentiel, l’orga- terviewé peut déposer le produit dans son chariot et
nisation et la présentation des produits pour dix effectuer un passage en caisse sans paiement. Les
catégories correspondent à un assortiment de pro- interviewés ont accès au magasin virtuel dans un
duits équivalent à celui d’un gros supermarché. espace dédié équipé d’un ordinateur avec clavier et
Le MLV reconstitue l’assortiment du MLR dans souris et d’un écran de grande taille.
un espace numérique avec un réalisme qui dépend Dans les deux magasins, le prix est indiqué sur
du niveau de virtualité et donc de la technologie uti- l’étiquette figurant sur l’étagère. Dans le MLV, un
lisée (voir une présentation générale des alterna- clic sur le prix est nécessaire pour obtenir un agran-
tives en Annexe A). L’univers virtuel utilisé est du dissement. Une alternative consiste à « attacher » le
type « 3D vision subjective » qui présente un com- prix au produit et à zoomer automatiquement sur le
promis acceptable entre, d’une part, la nécessaire prix lorsque le consommateur clique sur le produit.
qualité de la reconstitution de l’espace magasin et, Celle solution n’a pas été retenue car elle entraîne
d’autre part, le coût d’utilisation. La Figure 1 pré- une surexposition systématique à l’information prix.
sente l’environnement du MLR (Figure 1a) et du Comme dans des études antérieures (Tjostheim
MLV (Figure 1b). et Saether-Larsen, 2005), un enquêteur est présent à
L’espace intérieur du magasin est reconstitué de côté du répondant dans le MLV, alors que la visite
manière réaliste (chariot, allées, gondoles et présen- du magasin réel (MR) s’effectue de manière auto-
tation des produits) et le produit est représenté par nome. Le rôle de l’enquêteur est de présenter l’in-
son packaging numérisé en 3D. Le déplacement terface du magasin virtuel et de s’assurer de la
dans le magasin virtuel s’effectue par des mouve- compréhension des manipulations par l’interviewé
ments de la souris ou par l’utilisation des flèches sur avant la visite. Cette présence évite les situations
le clavier. Un agrandissement du produit est obtenu dans lesquelles les capacités limitées de certains
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répondants ou la mauvaise compréhension des (2) le comportement en rayon et le comportement


consignes conduisent à des comportements produi- d’achat sont observés (enregistrés en vidéo). Enfin,
sant un flux de clics inexploitables (par exemple après la visite, (3) le consommateur répond à des
pour l’exploration de l’interface). Cependant la pré- questions additionnelles posées lors d’un entretien
sence de l’enquêteur introduit un regard extérieur assisté par ordinateur (CAPI) sur les perceptions
qui peut créer un effet expérimental de test et entraî- d’une marque cible et les attitudes vis-à-vis de
ner la modification des comportements (Lewitt et celle-ci.
List, 2007).
Les hypothèses sur le comportement
Le protocole d’un magasin laboratoire d’achat
Quelle que soit la technique (MLV ou MLR), un Plusieurs recherches ont déjà mis en évidence les
magasin laboratoire est une méthodologie expéri- biais engendrés par les achats en magasin labora-
mentale et les résultats sont donc potentiellement toire (voir le tableau synthétique en Annexe C). Il
soumis aux mêmes limites concernant la validité s’agit ici de voir si les biais identifiés pour les MLR
externe des résultats obtenus à partir de comporte- sont potentiellement accrus ou réduits pour un
ments simulés (Chandon et al., 2005 ; Lewitt et List, MLV.
2007 ; Lynch, 1982 ; Shimp, Hyatt et Snyder, 1991).
L’ampleur des biais expérimentaux reste cependant
Les achats
encore à déterminer car les comparaisons conduisent
encore à des résultats contradictoires comme, par Les comparaisons des résultats du MLV et d’un MR
exemple, l’effet de désirabilité sociale sur le choix montrent que les résultats de vente sont assez bien
des marques de distributeurs, qui pourrait entraîner reconstitués (Gabor et al., 1970 ; Nevin, 1974). La
une sous-représentation de ces marques (Burke qualité prédictive des choix est assez bonne sur des
et al., 1992) sans que celle-ci ait été observée achats répétés (Burke, 1996 ; Burke et al., 1992 ;
(Campo et al., 1999). Campo et al., 1999), mais elle est beaucoup plus
Les protocoles des deux laboratoires (MLV et faible sur un achat unique (Tjostheim et Saether-
MLR) sont présentés en détail en Annexe B ; ils Larsen, 2005). Des différences significatives ont
sont les plus similaires possibles dans le recrute- aussi été observées sur la sensibilité à la promotion
ment et la demande aux interviewés. Le recrute- (Burke et al., 1992) et la tendance à un accroisse-
ment est identique et, pour éviter les effets du biais ment des quantités achetées (Burke et al., 1992 ;
d’autosélection, il est effectué dans un espace public Campo et al., 1999). Enfin la dynamique des choix
(rue) et non pas sur un point de vente réel, comme est influencée par l’absence de consommation entre
dans des études précédentes (Campo et al., 1999 ; les visites simulées, ce qui entraîne un moindre
Tjostheim et Saether-Larsen, 2005), ou sur internet changement de marque en MLV (Burke et al.,
(Fiedler et Haruvy, 2009). Les consignes données à 1992). Deux sources de biais ont été mises en évi-
l’interviewé sont les mêmes et concernent des dence : d’une part la qualité de la reconstitution
achats à effectuer dans plusieurs catégories de pro- visuelle du magasin (Burke et al., 1992) et, d’autre
duits (pour éviter l’effet expérimental de contami- part, l’effet de la différence potentielle du merchan-
nation par identification de la catégorie cible). Les dising entre le magasin virtuel et le magasin habi-
deux magasins sont accessibles dans un espace tuellement fréquenté (Campo et al., 1999).
d’étude dédié, indépendant d’un point de vente et ne Cette étude vise à réduire deux sources de biais
comportent pas d’autres clients que le répondant. identifiées pour un magasin virtuel par une amélio-
Dans les deux laboratoires la collecte de données ration de la qualité de la représentation visuelle et
comporte trois phases, avec tout d’abord (1) le par le contrôle de l’assortiment magasin. Les biais
recueil des informations sur l’interviewé lui-même issus de la situation en laboratoire étant identiques et
(âge, sexe) et ses habitudes d’achat en déclaratif ; les autres sources de variations (protocole et recrute-
puis, lorsque le consommateur visite le magasin, ment) étant contrôlées, on retient l’hypothèse d’une
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réduction des biais constatés antérieurement pour le familier. Le processus d’achat enregistré en
virtuel et donc d’une bonne corrélation des achats MLV pourrait donc être moins naturel, moins
par marque entre le MLV et le MLR. automatique et plus réfléchi, avec une atten-
tion répartie entre, d’une part, la réponse à la
H1 : Les taux d’achat des marques du MLV sont demande de l’enquêteur de reconstitution
corrélés positivement à ceux obtenus par le des achats habituels et, d’autre part, la ges-
MLR. tion d’une interface peu familière pouvant
conduire à des comportements de recherche
de confirmation ou d’exploration. On s’at-
Le comportement en rayon tend donc à ce que la durée de l’acte d’achat
D’une manière générale, l’environnement magasin soit plus longue et que les manipulations
influence le processus d’achat (Baker et al., 1992). pour accéder à l’information produit soient
Plus spécifiquement, dans un espace numérique plus fréquentes.
virtuel, le déplacement et la recherche d’informa-
tion sont significativement différents de ceux H2 : Par rapport au MLR, en MLV (a) la durée
effectués dans un espace physique (Burke et al., d’un achat est plus longue et (b) le nombre de
1992). Outre l’absence de déplacement physique produits manipulés est plus important.
réel (et donc d’effort), l’exploration de l’univers
virtuel ne peut se faire que de manière intermé- •• Une tâche qui demande plus de concentra-
diée, par l’utilisation de la souris, d’une part, et par tion en MLV. Par rapport à un MR, un
le retour visuel procuré par l’écran, d’autre part. consommateur a tendance à être plus atten-
La visite du magasin virtuel a donc plusieurs tif au prix dans un MLR, à lui donner plus
caractéristiques importantes : d’importance et, donc, à créer un biais d’au-
tant plus important que l’attention portée au
• Un spectre de stimulation sensorielle plus prix pour cette catégorie de produit est
limité. Le MLV reconstitue l’univers réel faible (Gabor et al., 1970 ; Nevin, 1974). Or
dans une seule dimension sensorielle : la dans un MLV, le consommateur perçoit la
vision (l’ouïe n’est pas utilisée). Il prive tâche demandée comme moins plaisante,
donc le consommateur d’autres points de plus difficile et moins naturelle que la visite
références habituels, liés par exemple à d’un magasin reconstitué. Cette difficulté
l’odorat ou au rendu haptique (toucher) de accrue pourrait donc amener le consomma-
la prise en main du produit, qui peuvent être teur à simplifier le processus de choix qu’il
déterminants dans certains actes d’achat doit simuler et à se concentrer sur l’infor-
(Jansson-Boyd, 2011). Il ne serait donc mation indispensable à l’exécution de la
adapté que pour les produits dont l’informa- tâche demandée. L’attention étant accaparée
tion pertinente pour le choix peut être trans- par la gestion de l’environnement, on peut
mise par la vue (Suh et Lee, 2005), ce qui donc s’attendre à ce que l’accès à l’informa-
est le cas pour la catégorie de produit choi- tion de prix soit moins fréquent, d’autant
sie, celle des produits de grande consomma- que l’absence d’un paiement réel réduit
tion packagés. encore l’importance de l’information prix.
• Un environnement peu familier. L’expérience
d’achat en univers virtuel est encore assez H3 : Par rapport au MLR, le MLV réduit l’accès
différente de celle créée par l’univers habi- à l’information prix.
tuel des courses en magasin. Alors que la
familiarité de l’environnement du magasin
L’attitude vis-à-vis du produit
réel conduit le consommateur à retrouver ses
routines d’achat dans le MLR, l’effet de test Aucune modification majeure n’est attendue entre
lié au contexte du laboratoire devrait être les deux méthodologies car, pour des produits cou-
plus important dans un univers virtuel moins rants, l’attitude vis-à-vis du produit est formée
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principalement par l’expérience antérieure de Etude empirique


consommation (Leong, 1993). La visite préalable du
magasin laboratoire ne devrait avoir qu’un effet Cette section présente d’abord les mesures puis les
limité sur la mesure de l’attitude vis-à-vis des dimen- données et détaille ensuite les analyses et les résul-
sions produit et packaging, et un effet peut-être un tats pour le test des hypothèses.
peu plus fort sur la perception du prix (cherté),
puisque le prix n’est habituellement pas mémorisé Les mesures
(Kalyanaram et Winer, 1995). Les variables individuelles collectées sont : le sexe,
l’âge, la fréquence d’achat du produit et la marque le
H4 : Les attitudes vis-à-vis du produit ne sont plus souvent achetée. Les autres mesures concernent
pas significativement différentes en MLV par les comportements d’achat en rayon et les attitudes.
rapport au MLR. Elles sont collectées de deux manières, par observation
et par questionnaire, et sont détaillées en Annexe B.
Les variables du comportement en rayon pour la
L’effet modérateur de l’achat habituel
catégorie sont les suivantes :
de la marque
Pour un produit de grande consommation, l’achat •• Le temps d’achat est observé et mesuré en
en magasin est réalisé très rapidement (moins de secondes à partir d’un enregistrement vidéo.
20 secondes et fréquemment moins de 5 secondes •• La manipulation des produits est observée et
selon Dickson et Sawyer, 1990 ; Hoyer, 1984 ; codée en binaire (oui/non) ; le nombre de
Leong, 1993). Cette rapidité reflète un processus produits manipulés est compté.
d’achat à base d’heuristiques reposant principale- •• L’attention au prix est déclarée et codée en
ment sur des informations simples et facilement binaire.
accessibles en magasin, comme la marque, le prix •• La reconnaissance a posteriori de la présence
ou la promotion (Burke et al., 1992), ou sur l’in- d’un produit en linéaire est déclarée et mesurée
formation rattachée à la marque disponible en en binaire à partir de l’exposition à une planche
mémoire. Par conséquent la recherche délibérée photographique des différents produits.
d’informations sur le point de vente est beaucoup •• L’acte d’achat par référence est observé et
plus limitée (Leong, 1993). résulte de la présence du produit dans le cha-
Le recours à l’heuristique du choix de la marque riot lors du passage en caisse ; le taux d’achat
habituelle, moins consommatrice de ressources est le pourcentage des acheteurs.
cognitives, devrait encore être exacerbé dans un
univers virtuel pour lequel la faible familiarité de Les attitudes vis-à-vis d’un produit sont mesu-
l’environnement devrait mobiliser en priorité ces rées en déclaratif après l’achat en magasin et portent
ressources. Les études montrent par exemple que le sur une marque spécifique :
consommateur donne plus d’importance à l’infor-
mation sur la marque pour un achat en ligne que •• les perceptions du packaging
pour un achat en magasin et que l’effet combiné du •• les perceptions des caractéristiques du
prix et de la promotion est inférieur en ligne produit
(Dahlèn et Lange, 2002 ; Degeratu et al., 2000). On •• la cherté perçue
postule donc que l’achat habituel de la marque •• l’attitude globale vis-à-vis du produit
modère l’influence du MLV sur le comportement •• l’intention d’achat.
d’achat observé (l’achat) et déclaré (la reconnais-
sance et l’intention d’achat).

H5 : L’achat habituel de la marque modère l’ef-


Les données
fet du MLV, par rapport au MLR, sur le compor- Le produit étudié est le café arabica moulu qui a
tement d’achat d’une marque. déjà été retenu dans d’autres études (Nevin, 1974).
Desmet et al. 77

Il présente plusieurs avantages : l’information sur d’achat est faible (moyenne M = 0,04 % ; écart-
les critères habituels de choix est facilement acces- type = 0,028) ; cependant l’écart est important
sible en magasin (marque, prix, format) et son prix (supérieur à 5 points) pour deux références. Les
abordable (entre 1,53€ pour le premier prix et résultats sont plus mauvais pour le second critère
3,44€ pour Lavazza par paquet) lui assure une : l’écart moyen relatif (rapport de l’écart sur la
forte pénétration, ce qui réduit le coût du recrute- part de marché en MLR) est élevé (48 % en
ment de l’échantillon. L’assortiment, exposé sur moyenne) et dans 85 % des cas se situe en dehors
deux gondoles, est composé de différents formats d’un écart relatif de ±20 %.
non promotionnels avec plus de 90 références pro- Enfin, selon le troisième critère pour lequel les
posées par 20 marques. Les questions addition- références sont regroupées par marque (n = 11), la
nelles sur l’attitude concernent la marque leader de lecture de la Figure 2 montre que des écarts impor-
la catégorie. tants apparaissent entre MLV et MLR (par exemple
Les deux échantillons sont recrutés dans la rue +21 % pour la marque leader). Des tests en t
dans quatre villes sur quotas, selon les critères de indiquent que le taux d’achat est significativement
segmentation utilisés sur ce marché, à savoir le supérieur pour la marque de distributeur (+110 % ;
sexe (80 % de femmes) et l’âge (50 % de répon- p = 0,010) et marginalement inférieur pour une
dants entre 18 et 34 ans et 50 % de plus de 34 marque nationale (−51 % ; p = 0,069). Par contre, la
ans), et selon un critère d’achat (50 % d’ache- différence entre magasins concernant le nombre de
teurs habituels de la marque testée). Les échantil- produits achetés dans la catégorie n’est pas signifi-
lons, de tailles identiques (n = 160), sont traités cative (Mréel/virtuel = 1,06/1,10 ; Chi² = 1,96 ; p =
comme des échantillons indépendants et compa- 0,74).
rés après appariement selon la marque habituelle-
ment achetée.
Le comportement en rayon
La comparaison MLV/MLR montre que la plus
Le test des hypothèses grande difficulté à retrouver les routines d’achat en
Les résultats détaillés figurent dans le Tableau 1 et magasin dans un univers virtuel se traduit par des
le test des hypothèses est effectué ci-dessous. changements importants du comportement en
rayon. L’hypothèse d’une différence de comporte-
ments observés (H2) est supportée : la durée
Le comportement d’achat moyenne d’un achat est significativement plus
L’hypothèse H1, qui postule que les taux d’achat longue dans l’univers virtuel (Mréel/virtuel = 14,8/34,8
MLV/MLR sont corrélés, n’est que partiellement secondes ; t = −5,65 ; p < 0,0001). Le pourcentage
validée. En effet, si la corrélation des taux d’achat est d’interviewés ayant manipulé au moins un produit
bien positive et significative, des différences impor- est plus élevé en virtuel (Mréel/virtuel = 14 %/24 % ;
tantes existent par marque, qui rendent probléma- Chi² = 4,43 ; p = 0,035). Cependant la motivation de
tique la lecture des résultats au niveau de la marque. la manipulation accrue serait plutôt une vérification
La comparaison des taux d’achat par référence qu’une exploration car le pourcentage de manipula-
et par marque est effectuée sur les trois critères tions de plus d’un produit est plus faible (Mréel/virtuel
retenus par Burke et al. (1992). Le taux d’achat = 43 %/21 % ; Chi² = 3,46 ; p = 0,062, marginale-
des références les plus vendues (n = 40) est globa- ment significatif).
lement très corrélé pour les deux univers (coeffi- L’hypothèse (H3) d’une moindre attention por-
cient de corrélation de Pearson = 0,81 ; p = 0,0001) tée au prix est, elle aussi, supportée. Un écart très
et cette corrélation est cohérente avec les résultats important est observé pour la fréquence déclarée de
des études précédentes (entre 0,67 et 0,96 selon consultation du prix, celle-ci étant très fortement
les catégories de produits pour Burke et al., 1992). réduite dans le magasin virtuel (Mréel/virtuel = 39 %/9
En valeur absolue, l’écart moyen entre les taux % ; Chi² = 5,02 ; p = 0,025).
Tableau 1.  Comparaison des mesures selon le type de magasin laboratoire.
78

Univers Univers x acheteur Signification Signification (prob.) pour la


globale variable
Habituel de la Autre
  marque

  Réel Virtuel Réel Virtuel Réel Virtuel MLV Acheteur MLV x


MLR MLV MLR MLV MLR MLV habituel Acheteur
habituel
Effectifs 160 160 80 80 80 80 p p p
COMPORTEMENT Chi² p  
Nombre de produit achetés 1,06 1,10 1,96 0,740  
  t student p  
Durée achat (secondes) 14,8 34,8 −5,65 <,0001 17,0 12,6 31,0 38,6  
  Chi² p Chi² p  
Wald
Manipulation 14 % 24 % 4,43 0,035 15,1 % 13,5 % 24,4 % 24,0 % 4,9 0.17 n.s. n.s. n.s.
Manipulation >1 produit 43 % 21 % 3,46 0,062  
Attention au prix 39 % 9% 5,02 0,025 36,5 % 41,6% 10,3 % 7,2 % 34,7 <,0001 <,0001 n.s. n.s.
MESURES MARQUE Chi² p Chi² p  
Wald
Achat 35 % 43 % 1,92 n.s. 56,6 % 74,5 % 13,6 % 10,8 % 82,4 <,0001 n.s. <,0001 0.076
Reconnaissance a posteriori 85 % 78 % 5,26 0,021 87,9 % 81,8 % 98,3 % 57,6 % 32,7 <,0001 n.s. <,0001 0.001
  CMH² p CMH² p  
Intention d’achat (/5) 2,20 2,02 2,02 0,150 1,85 1,51 4,77 0.029  
certainement = 1 2,55 2,51 0,03 0.850  
ATTITUDE (/10) t student p  
Appréciation de la marque 7,22 6,95 1,18 n.s. 7,82 7,73 6,61 6,16 n.s. <,0001 n.s.
Packaging 1 6,78 6,86 0,10 n.s. 7,06 7,40 6,50 6,32 n.s. 0.002 n.s.
Packaging 2 6,49 6,57 0,09 n.s. 6,64 7,08 6,34 6,06 n.s. 0.021 n.s.
Packaging 3 6,74 6,94 0,61 n.s. 7,06 7,45 6,41 6,43 n.s. 0.002 n.s.
Packaging (moyenne) 6,77 6,79  
Produit 1 7,45 7,25 0,84 n.s. 7,52 7,76 7,38 6,74 n.s. 0.005 0.043
Produit 2 7,33 6,93 3,69 0,055 7,47 7,39 7,19 6,47 0.050 n.s. 0.009
Produit 3 7,30 6,95 2,32 n.s. 7,55 7,49 7,05 6,41 n.s. 0.001 n.s.
Produit (moyenne) 7,36 7,04  
Cherté 6,71 6,41 1,79 n.s. 6,72 6,63 6,71 6,20 n.s. n.s. n.s.
Recherche et Applications en Marketing 28(2)
Desmet et al. 79

Figure 2. Taux d’achat selon le magasin laboratoire pour les six marques principales.

Les mesures d’attitude vis-à-vis d’une observé et déclaré (H5 supportée). Comme le montre
marque le résultat d’une régression logistique (Chi² Wald =
82,4 ; p < 0,0001), le taux d’achat de la marque étu-
La reconnaissance a posteriori de la présence d’une
diée est influencé directement (p < 0,0001) et par un
marque dans le linéaire est significativement infé-
effet d’interaction marginalement significatif (p =
rieure en virtuel (Mréel/virtuel = 85 %/78 % ; Chi² = 5,26
0,076). Dans un MLV, le taux d’achat de la marque
; p = 0,021). Cependant, pour les évaluations déclara-
est plus élevé pour les acheteurs habituels, à 74,5 %
tives après la visite, l’hypothèse (H4) d’une absence
contre 56,6 %, alors qu’il est plus faible pour les
de différence entre les attitudes mesurées à l’issue de
acheteurs des autres marques (de 13,6 % à 10,8 %).
la visite du magasin est supportée. Les moyennes de
L’effet du type de magasin sur la reconnaissance
l’intention d’achat déclarée (Mréel/virtuel = 2,20/2,02)
a posteriori de la marque (binaire) est modéré par
ne sont pas significativement différentes entre les
univers, de même que les moyennes des notes d’ap- l’achat habituel de la marque (Chi² Wald = 32,7 ; p <
préciation générale de la marque (Mréel/virtuel = 0,0001). Pour un MLR, les acheteurs habituels ont
7,22/6,95). Aucune différence systématique n’est un taux de reconnaissance légèrement supérieur
identifiée non plus pour les attitudes vis-à-vis du pac- (Mhabituel/réel = 87,9 % ; Mautre/réel = 81,8 %) et celui-ci
kaging (Mréel/virtuel = 6,67/6,79), du produit (Mréel/virtuel est plus élevé en MLV, alors que le taux de recon-
= 7,36/7,04) et de la cherté (Mréel/virtuel = 6,71/6,41). naissance pour les acheteurs des autres marques est
très inférieur en MLV (Mhabituel/virtuel = 98,3 % ; Mautre/
virtuel = 57,6 %).
L’effet modérateur de l’achat habituel L’effet du type de magasin (variable nominale)
de la marque sur l’intention d’achat (variable ordinale) est étudié
L’achat habituel de la marque modère significative- par la statistique de Cochran-Mantel-Haenszel pour
ment l’effet du MLV sur le comportement d’achat la différence de score entre les lignes (CMH²). Le
80 Recherche et Applications en Marketing 28(2)

niveau légèrement plus élevé d’intention d’achat en Même si, comme dans les études précédentes, la
virtuel (Mréel/virtuel = 2,20/2,02 ; CMH² = 2,02 ; p = structure globale des taux d’achat est bien corrélée
0,15) résulte d’un effet d’interaction avec l’achat pour toutes les marques présentes, les résultats sont
habituel de la marque. En effet l’intention d’achat à prendre avec précaution pour les analyses par
est significativement plus élevée pour les acheteurs marque, compte tenu de l’importance des écarts
habituels (Mréel/virtuel = 1,85/1,51 ; CMH² = 4,77 ; p observés.
= 0,029), alors qu’elle est identique pour les ache- Deuxièmement, pour ce qui est des attitudes
teurs des autres marques (Mréel/virtuel = 2,55/2,51 ; déclarées vis-à-vis du produit, les résultats des MLV
CMH² = 0,03 ; p = 0,85). ne sont pas différents de ceux des MLR. Ceci peut
Les principaux résultats sont donc que le MLV provenir du fait que l’information utilisée pour
donne des résultats comparables à ceux du MLR répondre à ces questions est fournie de la même
pour les attitudes déclarées (H4 supportée) et que manière par les deux environnements, ou que la
les taux d’achat sont globalement assez corrélés, visite a un effet globalement faible sur les informa-
même si des écarts importants sont constatés par tions utilisées lors du choix pour la catégorie de
marque (H1 partiellement supportée). Cependant produit considérée (PGC).
des écarts significatifs existent sur les mesures com- Troisièmement, il existe des différences impor-
portementales, avec un temps passé plus long, une tantes au niveau des comportements en rayon. En
plus grande fréquence de manipulation (H2 suppor- magasin virtuel, la durée de l’achat est plus longue
tée) et une moindre attention au prix (H3 suppor- et la reconnaissance de la présence des produits en
tée). De plus, la différence de comportement linéaire est inférieure. Le shopper en univers virtuel
engendrée par l’univers virtuel dépend de l’achat donne une priorité importante à l’information sur la
habituel de la marque (H5 supportée). marque et limite fortement le comportement d’ex-
ploration, y compris pour une information aussi
importante que celle concernant le prix à payer.
Conclusion Quatrièmement, une caractéristique individuelle,
Cette recherche a pour but d’évaluer les biais créés la fidélité à la marque, a une forte influence sur les
par une représentation virtuelle plutôt que réelle différences induites par la visite d’un magasin vir-
d’un magasin laboratoire en contrôlant deux sources tuel et pourrait donc fausser l’analyse des résultats
d’écarts mentionnés dans la littérature (recrutement, agrégés. Les acheteurs habituels de la marque testée
réalisme de la représentation visuelle). La compa- ont ainsi une plus forte tendance à reconnaître et à
raison porte non seulement sur le comportement acheter leur produit habituel en virtuel. L’effet de
d’achat observé mais aussi sur des variables décla- l’achat habituel de la marque, qui était déjà un cri-
rées sur l’attitude vis-à-vis d’une marque. tère de segmentation important dans le MLR, est
Globalement, les résultats obtenus indiquent que encore amplifié en virtuel.
le processus de décision et les comportements en
magasin virtuel sont structurellement différents de Implications managériales
ceux observés dans un univers réel et conduisent à
des mesures différentes. Compte tenu du réalisme Cette recherche n’offre pas de réponse additionnelle
de la reconstitution du magasin en virtuel, cet écart à la question de la validité prédictive des résultats
ne devrait plus se réduire du fait de l’évolution tech- obtenus en MLV par rapport à un MR, considérée
nologique. Il pourrait encore être influencé par l’ap- comme globalement acceptable (Burke, 1996). Elle
prentissage de l’interface pour certains segments de contribue à éclairer la décision d’un annonceur de
consommateurs et pour certaines catégories de pro- recourir à un MLV au lieu d’un MLR pour le test
duits, notamment du fait des achats en ligne. Plus d’une initiative marketing influençant le choix en
spécifiquement, quatre contributions sont à relever. magasin.
Premièrement, les résultats indiquent que la Le choix d’un type de magasin laboratoire doit
principale mesure finale (le taux d’achat) est dépendre du niveau de développement de l’initia-
influencée par le type de magasin laboratoire. tive marketing étudiée (comparaison de concepts ou
Desmet et al. 81

validation d’un potentiel) et des résultats-clés atten- Limites


dus (attitude ou comportement). En effet les diffé-
rences constatées sont plus ou moins importantes Les résultats présentés comportent plusieurs limites.
selon l’objet de la mesure (comportement, achat, La première provient de l’accent mis sur la validité
attitude et perceptions). Pour des tests en amont du interne par les contrôles expérimentaux. La consé-
processus de développement, pour lesquels des quence est une validité externe limitée du fait des
mesures attitudinales sont nécessaires pour hiérar- choix spécifiques concernant le produit (produit de
chiser des options peu connues des consommateurs, grande consommation sur un marché mature), la
les deux méthodologies fournissent des résultats nouveauté (produit non innovant), le contexte de
proches. Les avantages de coût et, surtout, de mise communication (absence de promotion), la distribu-
en œuvre conduisent alors à recommander le MLV. tion (vente en grande surface en libre service) et le
Ceci est cohérent avec la recommandation de l’uti- statut de la marque étudiée (marque leader à forte
lisation de la réalité virtuelle pour d’autres tech- notoriété). Une seconde limite concerne le biais
niques d’études analytiques, comme l’analyse introduit par la phase d’apprentissage mise en place
conjointe (Berneburg, 2007 ; Treiber et Needel, uniquement avant la visite du magasin virtuel et la
2000). En revanche pour le test d’initiatives produit présence de l’enquêteur lors de cette visite. La
plus avancées, pour lesquelles on recherche l’éva- nécessité de cet apprentissage devrait se réduire,
luation du taux d’achat dans un contexte plus réa- tant du fait des évolutions technologiques rendant
liste pour la décision de poursuite du projet, ou pour plus intuitive cette navigation que de la pratique
le test d’opérations en magasin (merchandising, accrue des visites virtuelles en ligne (immobilier,
promotion), le MLR est à privilégier car il permet tourisme, etc.) et des achats en ligne. Une troisième
une mise en condition plus réaliste et une meilleure limite concerne l’incapacité actuelle de présentation
sollicitation des routines d’achat. des dimensions sensorielles (toucher, odorat, etc.)
Les différences observées dépendent aussi du dans la représentation virtuelle (limitée à la vue). Ce
rôle de l’expérience du consommateur dans le pro- contexte est d’abord lié aux produits eux-mêmes,
cessus d’achat. L’univers virtuel semble peu adapté dont les critères de choix peuvent nécessiter la sol-
à l’étude des comportements d’achat des produits licitation d’autres sens pour en évaluer la qualité ou
courants à forte fréquence d’achat, pour lesquels la la fraîcheur (par exemple produits frais, produits de
fidélité et les habitudes d’achat jouent un rôle soin, etc.). Il peut aussi être lié à un mode de présen-
important. En effet le rôle modérateur de l’achat tation en magasin qui accentue l’expérience d’achat
habituel de la marque indique que le consomma- ou au contraire met en évidence les seules informa-
teur traite de manière moins extensive les informa- tions objectives associées à un processus de choix
tions en univers virtuel et fait plus appel à sa simplifié (prix dans le hard discount, par exemple).
mémoire. Au contraire le MLV pourrait être mieux
adapté aux catégories de produit d’achat occasion-
Axes de recherche à explorer
nel, pour lesquels le processus d’achat est plus ana-
lytique (médicaments, biens durables, produits Les pistes de recherche concernant l’étude du proces-
onéreux, etc.). sus d’achat dans un espace virtuel sont nombreuses.
Enfin le moindre rôle du prix dans le processus La première concerne l’étude des effets d’initia-
d’achat simulé en MLV est un résultat important, tives marketing qui modifient le contexte habituel
pourtant en contradiction avec l’utilisation fré- d’un achat, comme le lancement d’un nouveau pro-
quente d’internet pour les comparaisons de prix et duit ou une opération promotionnelle, et qui consti-
la recherche du prix le plus bas. Dans la situation tuent un levier important pour les ventes en
étudiée (achats alimentaires courants), il faudrait libre-service (Breugelmans et Campo, 2011 ;
cependant confirmer que cette réduction de la sensi- Inman et al., 2009). Comment le consommateur
bilité au prix est bien due à l’utilisation d’un envi- appréhende-t-il les informations nouvelles dans un
ronnement virtuel, et non à une trop faible familiarité espace virtuel lorsque la visite est principalement
avec cet environnement. utilitaire ?
82 Recherche et Applications en Marketing 28(2)

Une seconde voie de recherche concerne la References bibliographiques


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Un quatrième chantier consiste à éclairer l’in- Campo K, Gijsbrechts E et Guerra F (1999) Computer
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84 Recherche et Applications en Marketing 28(2)

Annexe A.  Contextes des méthodologies de magasin laboratoire.

Type Niveau de virtualité de l’expérience Terrain Echantillon Méthode de collecte


d’expérience et contrôle du déplacement des données

  Observation Entretien
Expérience réelle MR MR naturel oui  
Expérience en Affiche : poster 2D sur un mur test en salle contrôlé oui
laboratoire réel (photo) ; pas de déplacement
Linéaire réel : gondole unique test en salle contrôlé oui
pour la catégorie de produits
testée (produits réels et fictifs) ;
pas de déplacement
MLR : magasin et produits réels, magasin fictif contrôlé oui oui
plusieurs catégories de produit,
chariot ; déplacement libre dans le
magasin
Expérience en Linéaire 2D : photographie d’un test en salle contrôlé oui
laboratoire linéaire présentée sur un écran sur internet sur
virtuel 2D d’ordinateur ; interaction limitée internet
et choix du produit par clavier et
souris
Expérience en MLV 3D avec vue subjective cabine contrôlé oui oui
laboratoire : vision réaliste avec écran avec écran sur
virtuel 3D haute définition ; navigation ; d’ordinateur internet
déplacement, par clavier et souris, sur internet
d’un chariot dans un magasin
proposant plusieurs catégories de
produits
MLV 3D avec vue externe : cabine contrôlé oui oui
magasin dans lequel l’avatar de avec écran sur
l’acheteur se déplace comme d’ordinateur internet
dans un jeu ou un monde virtuel sur internet
(type Second Life®) ; pilotage du
comportement de l’avatar par
clavier et souris

Pour une présentation détaillée voir In-Store Marketing Institute, 2009.


Annexe B.  Présentation détaillée du protocole et des mesures.

Etape MLR MLV


Recrutement 160 répondants recrutés dans 4 villes (Paris, Saint-Quentin, idem
Desmet et al.

Toulouse, Montpellier)
sur quotas des variables de segmentation de la catégorie : âge (50 %
18-34 ans, 50 % > 34ans) et sexe (80 % féminin)
sur quotas de la marque achetée la plus souvent (50 % marque
étudiée) par la reconnaissance (photo) puis appariement sur les
parts de marché
Consignes « Faites vos courses pour cinq catégories de produits (céréales de petit- idem
déjeuner, sodas, café moulu arabica, biscuits, eaux gazeuses), achetez les
produits comme vous le feriez dans votre magasin habituel. »
Explications préalables présentation de l’interface du magasin virtuel et
achat accompagné dans une catégorie de produit
(autre que la catégorie étudiée)
Visite du magasin ambiance sonore non promotionnelle ambiance sonore enregistrée d’un magasin et retour
laboratoire visite libre avec un chariot sonore d’actions
passage en caisse simulé visite en présence d’un enquêteur
passage en caisse simulé
Mesures temps passé pour l’acte d’achat (mesuré sur enregistrement vidéo mesures à partir des mouvements de la souris et des
comportementales par la présence du chariot face aux gondoles de la catégorie) clics
dans le rayon étudié manipulation d’au moins un produit (binaire)
nombre de produits manipulés (comptage)
actes d’achat (présence d’articles dans le chariot à la caisse) (binaire)
Mesures déclaratives reconnaissance a posteriori de produits présents en linéaire idem
en cabine (binaire) sur écrans successifs, avec rotation de l’ordre de
sur le rayon présentation
attention portée au prix (binaire) « J’ai/je n’ai pas regardé le prix »
Mesures déclaratives attitudes vis-à-vis des composantes (échelle de Likert à 10 positions) idem
en cabine : produit (3 items) : « C’est un … haut de gamme. », packaging (3) : «
sur la marque étudiée Le packaging de ce produit me plaît. », cherté (1) « C’est un … qui me
semble cher. »
attitude générale vis-à-vis de la marque (liking, 1 à 10) « J’aime cette
marque de … »
intention d’achat (1 à 5) : « Avez-vous l’intention d’acheter cette
marque de … ? » 1 = certainement, probablement, je ne sais pas,
probablement pas, 5 = certainement pas
85
86 Recherche et Applications en Marketing 28(2)

Annexe C.  Tableau de synthèse des résultats des études antérieures.

Etude Méthodologie Résultats


MLR vs MR Gabor et al. comparaison des achats sur parts de marché « en harmonie » pour 2
(1970) des échantillons indépendants catégories, différences significatives pour 1
d’un MLR (n = 1535) et MR (6 (café soluble)
magasins sur 8 semaines) pour 3 plus grande attention portée au prix en MLR
produits de grande consommation
Nevin (1974) comparaison avant-après avec « Extrêmement précis » pour une catégorie,
groupe de contrôle des achats différences significatives pour l’autre.
pour un MLR (n = 135) et MR La surestimation du MLR est d’autant plus
(2 villes sur 12 semaines) pour 2 forte que l’attention portée au prix en MR est
produits de grande consommation faible.
La quantité moyenne achetée est plus élevée
en MLR.
MLV vs MR Burke et al. comparaison des achats et des Les choix agrégés sont « bien reconstitués »
(1992) comportements d’un échantillon mais des différences significatives sont
(n = 16) simulés dans 2 MLV observées pour d’autres comportements.
(rudimentaire et réaliste) et réels Le MLR est plus adapté aux catégories dont
(7 mois) pour 5 catégories de l’achat se décide sur base d’informations
PGC pour l’effet du prix et de la disponibles en magasin (prix, marque, etc.).
promotion Sans contrainte budgétaire, les
consommateurs ont tendance à acheter plus
en MLR.
Les changements de marque sont moins
fréquents en MLR mais la sensibilité à la
promotion y est plus forte.
La qualité de la reconstitution du magasin
accroît le réalisme du comportement.
Le biais de désirabilité sociale (moindre achat
de marque de distributeur) n’est qu’en partie
établi.
Burke (1996) comparaison avant-après sur un La validité prédictive du MLV est forte.
MLV (n = 300, 6 visites) et les Les effets d’une manipulation en magasin sur
données d’un marché test pour 3 l’attention et sur les achats sont bien mesurés
catégories de PGC en MLV.
Campo et al. comparaison des achats simulés Les résultats du MLV sont assez proches de
(1999) (3D subjectif) avant ou après la ceux du MR.
visite d’un magasin avec les ventes La quantité achetée en MLV est surestimée.
réalisées par les porteurs de la Les achats de MDD sont sous-estimés (biais
carte de fidélité dans ce magasin de désirabilité sociale supporté).
pour 1catégorie de PGC
Tjostheim comparaison des achats simulés Des différences significatives sont observées
et Saether- (3D subjectif) avec une contrainte dans 35 % des cas étudiés.
Larsen (2005) budgétaire avant la visite d’un
magasin (n = 603) avec les achats
réalisés dans ce magasin (ticket de
caisse) pour 2 catégories de PGC

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