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Mécanique des Sols appliquée - Problèmes résolus, 5e édition 2016

Chapter · October 2019

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6 8,753

1 author:

Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
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Experimental study of the liquefaction susceptibility of Chlef and Algiers sands areas View project

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Ali BOUAFIA
Département de Génie Civil
Faculté des sciences de l’ingénieur
Université Saâd Dahleb de Blida

MÉCANIQUE DES SOLS APPLIQUÉE

PROBLEMES RÉSOLUS

Editions Office des Publications Universitaires


1
Photos de couverture

Vue et schéma de la célèbre tour penchée à Pise (Italie). Cette tour fut
commencée en 1173 par Bonanno Pisano et achevée en 1350. De forme
cylindrique, elle comporte 8 étages de 207 colonnes superposées et une hauteur
de 54.60 m. La fondation repose sur une couche de sable argileux de 4 m
d’épaisseur, surmontant du sable. Ce dernier surmonte une couche d’argile
molle. La pression transmise au sol en cas de la verticalité est de 514 kN/m 2 et
de 916 kN/m2 au maximum après son inclinaison. Il s’agit d’un exemple concret
de tassement différentiel dû à la consolidation lente de l’argile molle, cette
dernière n’étant pas homogène. Actuellement, on note une vitesse de tassement
d’environ 1 mm/an. Le tassement de la partie penchée a atteint 150 cm.
(Source : Chantiers de France, N° 322, Juillet-Août 1999)
La photo d’arrière plan illustre une vue de la surface d’un terrain argileux
gonflant subissant un retrait remarquable en période de sécheresse, pouvant se
propager à des profondeurs importantes dans le sol. La zone de fluctuation
saisonnière de la teneur en eau varie de 1 à 12 m de profondeur. Le cycle de
gonflement/retrait de cette argile peut induire des pressions de soulèvement de
l’ordre de 260 kPa et engendrer des désordres importants aux ouvrages légers.

Ouvrages du même auteur

- Introduction au calcul des fondations, éditions SAB Alger, ISBN


9947.0.0090.0, année 2003, 144 p (épuisé).
- Mécanique des sols - Principes de base et exercices résolus, éditions
EL-Maârifa Alger, ISBN 9961.48.114.3, année 2004, 257 p (épuisé).
- Essais in-situ dans les projets de fondations, éditions OPU ISBN
9961.0.0692.5, année 2004, 305 p.
- Calcul pratique des fondations et des soutènements, éditions OPU,
ISBN 9961.0.0849.9, année 2005, 246 p.
- Introduction à la dynamique des sols, Tomes I et II, éditions OPU,
année 2008.
- Conception et calcul des ouvrages géotechniques, éditions Pages
bleues, Alger, année 2018,ISBN 978-9947-34-133-9, 436 p.

2
Table de matières

Avant-propos de la première édition 4

Avant-propos de la seconde édition 5

Chapitre1. Propriétés physiques du sol 9

Chapitre 2. Reconnaissance et classification des sols 31

Chapitre 3. Ecoulement de l’eau dans le sol 61

Chapitre 4. Distribution des contraintes dans le sol 103

Chapitre 5. Consolidation des sols fins 129

Chapitre 6. Résistance au cisaillement du sol 171

Chapitre 7. Enseignement de la mécanique des sols


assisté par ordinateur 213

3
4
AVANT-PROPOS DE LA PREMIERE EDITION

Le présent ouvrage a pour objectifs de présenter les applications des


principes de la mécanique des sols aux projets de construction. Loin
d’être un traité académique ou un formulaire condensé, ce livre se veut
d’exposer, à l’aide des problèmes résolus, les méthodes couramment
utilisées par les ingénieurs pour l’analyse du comportement du sol.
De par cet objectif fixé, ce livre est destiné aussi bien aux étudiants
universitaires en formation d’ingénieur, qu’aux ingénieurs désirant
s’initier ou revoir les bases de la mécanique des sols.
Les problèmes présentés ont été sélectionnés par souci porté au côté
pratique. Plusieurs d’entre eux traitent d’un cas réel issu d’un projet de
fondations.
Quelques développements des aspects théoriques sont présentés sous
forme de problèmes, en fin de chaque chapitre, afin de mettre en évidence
la signification physique de certains paramètres de comportement du sol.
Chaque chapitre commence par un bref rappel des notions nécessaires
à la résolution des problèmes. Ce rappel n’a pas la prétention de couvrir
les connaissances fournies par un cours de mécanique des sols à
l’université.
Malgré l’effort fourni, tant de fond que de forme pour mettre au point
ce livre, la première édition ne prétend pas être parfaite. Les lectures
critiques seront les bienvenues pour des futures améliorations de ce livre.
L’auteur estime qu’un tel ouvrage sera une contribution modeste à
l’introduction aux futurs ingénieurs d’une discipline aussi importante
qu’est la mécanique des sols appliquée à la construction.

Alger, le 14 mai 1996

Ali BOUAFIA

5
6
AVANT-PROPOS DE LA SECONDE EDITION

Il va sans dire qu’après huit ans de l’apparition de la première édition


de ce modeste livre, sa révision aussi bien sur le plan forme que contenu
est devenue plus que nécessaire; d’autant qu’elle est complètement
épuisée et un besoin a été ressenti auprès des étudiants d’avoir à leur
disposition un manuel de résolution des problèmes de mécanique des
sols.
Force est de dire que le contenu de ce livre a subi un aménagement de
fond en mettant l’accent sur les principes de la mécanique des sols, en
limitant le nombre de chapitres aux six premiers, en l’occurrence les
propriétés physiques du sol, la reconnaissance et classification des sols,
l’hydraulique du sol, le calcul des contraintes, la consolidation des sols
fins, et enfin la résistance au cisaillement.
Le reste des chapitres traite plutôt le calcul des fondations et des
soutènements, ce qui a été suffisamment développé dans des ouvrages
ultérieurs à la première édition, aussi bien en termes de cours didactique
que des exercices résolus*. Il a été ainsi procédé à l’allégement du
contenu du livre, en focalisant sur les notions fondamentales et les
principes. En outre, bien que les principes de base ont été le sujet
principal d’un autre livre**, le rappel des notions requises pour résoudre
les exercices a été quand même étendu et développé.
Chaque chapitre commence par un rappel des notions, énonce les
exercices, et regroupe les solutions en fin du chapitre.
Dans un souci de concrétiser les principes de la mécanique des sols,
présentés dans les différents chapitres de ce livre, des séquences de
vidéos didactiques, des présentations en diapositives et des programmes
sur PC ont été sélectionnés et mis à la disposition du lecteur.

_______________________________________________________
* Cours de calcul des fondations et des soutènements :
Conception et calcul des ouvrages géotechniques, éditions Pages bleues Alger,
année 2018, ISBN 978-9947-34-133-9, 436 p.
Exercices de calcul des fondations et des soutènements :
Calcul pratique des fondations et des soutènements, éditions OPU, ISBN
9961.0.0849.9, année 2011, 246 p.
** Cours de mécanique des sols de base :
Introduction à la mécanique des sols - Cours et Applications (CD-Rom inclus),
éditions Pages Bleues, ISBN 978-9947-850-71-8, 230 pages.
7
D’une valeur pédagogique sûre, ces outils d’enseignement assisté par
ordinateur aident d’une part l’étudiant à assimiler les principes de la
mécanique des sols, et d’autre part l’enseignant à mieux présenter son
cours. De tels outils ne sont qu’un spécimen des riches ressources dont
jalonnent les websites éducatifs voués à la géotechnique.
La mise au point de la forme actuelle de cette édition a exigé un effort
particulier que mon épouse a aimablement pris en charge.Qu’elle en soit
ici profondément remerciée.

Alger, le 05 juin 2008

Ali BOUAFIA
Université Saâd Dahleb de Blida
Faculté des sciences de l’Ingénieur
Département de Génie Civil
Email : geoblida@gmail.com

8
ECOULEMENT DE L’EAU DANS
LE SOL

______________________________________________________

3.1. INTRODUCTION

L'étude de l'écoulement de l'eau libre dans les sols trouve ses


applications dans divers domaines de la géotechnique, parmi lesquels
on peut citer :
- Le rabattement des nappes dans les fouilles, et drainage de l'eau dans les
ouvrages (soutènements, remblais, etc),
- L’analyse de la stabilité de certains ouvrages vis-à-vis des problèmes
de l'écoulement d’eau, notamment les barrages en terre, les rideaux de
palplanches et les talus,
- consolidation du sol par drainage de l'eau interstitielle.
L'eau peut se présenter dans le sol sous quatre formes :
• Eau de constitution. Elle rentre dans la composition chimique des
minéraux formant les grains du sol.
• Eau adsorbée. Il s'agit d'une pellicule fine visqueuse mi-solide, ayant
une épaisseur variant de 10-3 à 10-2 m, qui entoure le grain argileux.
Une partie de la cohésion du sol argileux est due à cette eau. En outre,
ce type d'eau intervient dans le caractère visqueux du comportement de
l'argile et dans le phénomène de fluage.
• Eau capillaire. Dans le sol non saturé, l'eau en contact avec l’air
interstitielle occupe une partie des vides entre les grains. Les forces de
tension capillaire dues au contact air-eau "soudent" les grains entre eux
et contribuent à la pseudo-cohésion (ou cohésion capillaire) dans le sol
pulvérulent, et à la cohésion du sol argileux. Dans les sols argileux, la
hauteur de la frange capillaire peut atteindre plusieurs dixaines mètres au
dessus d’une nappe d’eau, alors qu’elle est de quelques centimètres dans
les sols sableux.
• Eau libre. Elle remplit tous les vides et constitue une nappe qui, sous

63
l'effet d'un gradient hydraulique, circule librement.
Cette nappe est composée des phases suivantes (voir figure 3.2) :
- phase d'eau libre où le sol est saturé d'eau,
- phase d'eau capillaire, dans laquelle le sol est saturé par capillarité à sa
base. Le degré de saturation diminue en allant vers le la surface.
- phase de dessiccation dans laquelle la teneur est très faible et varie avec
les conditions en surface.
Notons qu'une nappe est en général retenue par une couche de sol
imperméable, appelée mur de la nappe. La masse d'eau est alors en
équilibre hydrostatique et la nappe est dite nappe libre au repos. Si l’eau
peut s’écouler, la nappe est dite libre en mouvement. Pour l'étude de cet
écoulement on applique les lois de l'hydrodynamique des milieux poreux.
Il arrive aussi que la nappe soit retenue entre deux couches de sols
imperméables, on dit alors que la nappe est captive.
La nappe phréatique correspond à la première nappe rencontrée à partir
de la surface libre du sol.
Enfin, le terrain est aquifère si l'eau y circule librement, aquifuge si le
terrain est imperméable (Granite non fissuré par exemple), et aquiclude si
la perméabilité est faible.
On s'intéresse dans ce chapitre à l'écoulement de l'eau libre.

3.2. ETUDE DE L'ECOULEMENT DE L'EAU LIBRE

3.2.1. Ecoulement unidimensionnel de l'eau- Loi de Darcy

L'équation de Bernoulli concernant l'écoulement de l'eau, supposée


incompressible et non visqueuse, sous l'effet de la pesanteur s'écrit :

Figure 3.2. Schéma d'une nappe d'eau interstitielle

64
v2 u
h= + +Z (3.1)
2. g  w

h est la charge hydraulique, a la dimension d'une longueur et représente


l'énergie mécanique totale du liquide. Ce terme est constant si le liquide
est au repos, ce qui exprime la conservation de l'énergie. Par contre, si le
liquide et soumis à un gradient hydraulique, l'écoulement résultant se
traduit par une perte d'énergie (voir figure 3.3).
v est la composante de la vitesse linéaire de la particule d'eau dans le sens
de l'écoulement. La vitesse de l'eau dans le sol est très faible et n'atteint
jamais 1 cm/s. Le terme cinétique V2/2g est négligeable devant le
terme potentiel de la charge hydraulique.
u est la pression d'écoulement de l'eau. Il s'agit d'une pression relative,
par rapport à la pression atmosphérique, cette dernière étant négligeable
devant u. En outre, au repos cette pression appelée pression
hydrostatique, est telle que :

u =  wZw (3.2)

Zw est la cote du point considéré par rapport à la surface libre de la


nappe. Ainsi, pour l'eau dans les sols, on peut écrire :
u
h +Z (3.3)
w

L'écoulement d'eau dans le sol est décrit par une loi fondamentale
établie expérimentalement par Darcy en 1854, postulant que la vitesse
d'écoulement de l'eau interstitielle est proportionnelle à la perte de charge
par unité de longueur de la conduite d'écoulement. Ce qui peut se
formuler comme suit (voir figure 3.3) :
h
V = Ki = K (3.4)
l

La perte de charge par unité de longueur est appelée gradient


hydraulique et noté i. Le coefficient de proportionnalité K, ayant la
dimension d’une vitesse, est appelé coefficient de perméabilité,
caractérisant l’aptitude du sol à faciliter l’écoulement de l’eau.
65
Figure 3.3. Charge hydraulique due à l'écoulement de l'eau

Ce coefficient varie dans des proportions considérables en passant


d'un sol fin à un sol grenu, comme le montre le tableau 3.1.
La vitesse v intervenant dans la loi de Darcy, appelée aussi vitesse de
décharge, n'est pas la vitesse réelle de l'écoulement de l'eau interstitielle.
En réalité, la section de la conduite comprend seulement les pores à
travers lesquels l'eau s'écoule. Si on appelle vr la valeur moyenne de la
vitesse de l'eau dans le sens de l'écoulement, on peut écrire le débit
d'écoulement, en notant la surface des vides par Sv, comme suit :

Q = v.S = Vr.Sv (3.5)

Or, la porosité s’écrit : n= Sv/S, donc v =nvr.


Mais une telle précision sur la vitesse d'écoulement n'est pas
importante en pratique, puisque la contribution de l'énergie cinétique est à
négliger dans l'écoulement de l'eau interstitielle.
L'écoulement de l'eau est supposé linéaire dans des filets de courant
(ou lignes de courant). En fait, ceci est une simplification de la trajectoire
d'une particule d'eau et le chemin réellement emprunté par la particule
d’eau, comme l’illustre la figure 3.4, est en général tortueux et imposé
par la disposition des vides entre les grains.

66
Tableau 3.1. Ordre de grandeur du coefficient de perméabilité

Sol Marge de K (cm/s)


Gravier 10-1 –102
Sable 10-3 –10-1
Limon et sable argileux 10-7 –10-3
Argile 10-11 –10-7
Roche fissurée 10-10 –10-8

La loi de Darcy est valide pour un nombre de Reynolds R=vD/


inférieur à une limite variant entre 1 et 10 ( est la viscosité dynamique
du liquide,  est sa masse volumique, et D le diamètre moyen des
grains).
Ainsi, cette loi est valable pour des écoulements dans des sols
ayant une faible porosité, et à faible vitesse (de l'ordre de 0.1 à 1 cm/s
pour les sables), sans toutefois descendre en deçà de 0.01 cm/s environ
selon Cambefort, à cause de l’adsorption probable des molécules d'eau
avec les particules de sol.
Les limites de validité de la loi encadrent l'intervalle courant des
vitesses d'écoulement dans les sols, notamment dans les sables et les
graviers. Pour les sols ultra-argileux et très fins, doués d'une très faible
perméabilité, l’application de la loi de Darcy devient grossière.
Le coefficient de perméabilité n'est pas une grandeur intrinsèque du
sol, du fait qu'il varie avec la porosité et la viscosité de l'eau, et peut se
mettre sous la forme suivante :

Figure 3.4. Chemins réel et théorique du courant d'eau

67
K = w K’/ (3.6)

K’, ayant la dimension d’une surface, est appelé perméabilité intrinsèque.


Dans la pratique des projets, c’est le coefficient de perméabilité K qui est
plutôt utilisé et non pas K’.
Certains auteurs ont proposé de relier K à la porosité et la
granulométrie du sol, notamment Hazen (1895) qui a proposé la
relation empirique suivante :

K = D102 (K en cm/s et D10 en cm).  est un coefficient expérimental


égal à 100 pour les sables moyennement denses, et 25 pour les graviers
(de 15 mm de dimension).
On note aussi la formule de Kozeney-Carman qui donne le
coefficient de perméabilité (en m/s) en fonction de la surface spécifique
Sm (en m2/Kg), la masse volumique s (en Kg/m3) et l'indice des vides :

(3.7)

On constate que K augmente avec l'indice des vides et diminue avec


la surface spécifique du matériau.
Dans des projets importants de construction, où l'écoulement de
l'eau intervient dans le calcul de la stabilité de l'ouvrage, il devient
nécessaire de déterminer le coefficient de perméabilité du sol. On le
détermine usuellement au laboratoire selon deux modes opératoires
différents selon qu'on utilise un perméamètre à charge variable ou
constante. Il est aussi possible de déterminer le coefficient de
perméabilité in-situ en faisant par exemple un essai de pompage.
La sédimentation successive des couches de sols correspondant aux
différentes époques de dépôt, fait que le sol est formé d'une superposition
de couches formées des fois du même matériau mais ayant des
caractéristiques différentes. En général, les massifs alluvionnaires de
sable et graviers présentent des stratifications.
Le sol est en général stratifié sous forme de couches supposées
horizontales. Le souci de simplicité de l'étude pousse l'ingénieur à
définir un terrain homogène équivalent. En outre, les sols sont en
général anisotropes, c'est à dire que leur comportement dépend de la
direction de la sollicitation. Ceci est dû à la géométrie du squelette
solide. Ainsi, la perméabilité du sol stratifié diffère selon que
68
l'écoulement se fait parallèlement ou perpendiculairement aux couches
du sol.
Si on suppose que le sol est formé de N couches homogènes isotropes
parallèles et horizontales, chaque couche ayant une épaisseur hi et un
coefficient de perméabilité Ki , alors :
• Si l'écoulement est horizontal, avec un gradient hydraulique i dans
toutes les couches, le débit total est le somme des débits dans chaque
couche, et en supposant que chaque couche a une largeur unité :

Q = Qi = vihi = iKihi (3.8)

En considérant un coefficient de perméabilité équivalente KH vis-à-vis


de l'écoulement horizontal de tout le terrain, on aura :

Q = iKH hi (3.9)

Autrement dit :

KH =
K H i i
(3.10)
H i

• Si l'écoulement est perpendiculaire aux couches, la continuité de


l'écoulement de l'eau exige que la variation infinitésimale du
volume d'eau soit identique dans chaque couche, soit :

dV = Q1dt= Q2dt = ……. = Qndt (3.11)

Soit :

v1S1dt = v2S2dt =……. = vnSndt (3.12)

En considérant une section d'écoulement identique dans chaque


couche, on doit avoir nécessairement la même vitesse de décharge, soit :

v1= v2=……. = vn (3.13)

C'est à dire que :

69
K1dh1/h1 = K2dh2/h2 = K3dh3/h3 =……= Kndhn/hn= Kvdhi/hi (3.14)

Kv est la perméabilité équivalente vis-à-vis de l'écoulement vertical.


dh1, dh2,…., dhn sont les pertes de charges respectives dans les couches
1, 2,..., n. Enfin, on aura :

Kv =
H i
(3.15)
H
K i

On montre que la perméabilité horizontale est plus grande que celle


vis-à-vis de l'écoulement vertical. Autrement dit, l'écoulement de l'eau
est facilité parallèlement aux plans de stratifications que perpend-
iculairement à ces plans.

3.2.2. Essai de mesure de perméabilité au laboratoire

3.2.2.1. Essai au perméamètre à charge variable

Selon la figure 3.5, un échantillon de sol est placé dans un moule


cylindrique ayant une section S et une hauteur l, qui est en contact d'une
part d'un tube gradué ayant une section s, servant à alimenter
l'échantillon par l'eau, et d'autre part d'un tube de collecte de l'eau
dégagée du moule. L'échantillon est saturé au préalable par l'eau. L'eau
dans le tube circule dans l'échantillon et on mesure le temps t nécessaire
pour une baisse du niveau d'eau dans le tube de h, qui est d’ailleurs la
perte de charge.
On remarque que le niveau d'eau baisse avec une vitesse
suffisamment lente, ce qui permet de supposer que le régime
d'écoulement est permanent et d'appliquer ainsi la loi de Darcy.
La continuité d'écoulement exige que le volume d'eau entrant soit égal
à celui sortant, c'est à dire que dans un temps infinitésimal dt :

qdt = -sdh, donc : q = SV= SKdh/dL =SKh(t)/L


Autrement dit, en mesurant les niveaux d’eau par rapport à celui du
tube de sortie, aux instants t1 et t2, soient h1et h2, on aura :

70
s.L h
K= Ln( 1 ) (3.16)
S .t h2

3.2.2.2. Essai au perméamètre à charge constante

Cet essai est utilisé pour des matériaux perméables (gravier et sables).
On peut utiliser le même appareillage précédent en gardant un niveau
d'eau constant dans le tube (voir figure 3.6). Le coefficient de
perméabilité est déterminé comme suit :

Ve L
K= (3.17)
tSh

Ve est le volume d'eau recueillie de l'échantillon, t le temps de collecte du


volume Ve, h est la baisse de niveau (ou perte de charge hydraulique)
d'eau, S est la section de l'échantillon du sol et L est sa hauteur.

Figure 3.5. Schéma du perméamètre Figure 3.6. Schéma de perméamètre


à charge variable à charge constante

71
3.2.3. Ecoulement tridimensionnel de l'eau- Généralisation de la Loi
de Darcy

La loi de Darcy concerne un écoulement unidimensionnel idéal dans


lequel la ligne du courant est un ensemble de droites parallèles. La vitesse
et le gradient hydraulique sont représentés par des scalaires. En réalité,
l'eau souterraine suit des trajectoires tridimensionnelles et le sol est
anisotrope, c’est à dire que la perméabilité dépend de la direction
d'écoulement.
La loi de Darcy peut être généralisée en définissant pour une
particule liquide dans une ligne du courant la relation vectorielle suivante,
qui lié le vecteur vitesse v au vecteur gradient i, par le biais de la matrice
de perméabilité K :
 
v = −K .i (3.18)

 vx  K x  i 
     x
v = vy  K  =  Ky 
 i = iy 
v   K z  i 
 z  z

Le principe de la conservation de la masse liquide (ou continuité de


l'écoulement) conduit à :

vx v y vz
+ + =0 (3.19)
x y z

En combinant cette relation avec la loi de Darcy généralisée, on trouve :

 2h  2h  2h
Kx + K + K =0 (3.20)
 x2  y2  z2
y z

La matrice de perméabilité se réduit en une valeur scalaire lorsque le


milieu est isotope (Kx= Ky=Kz= K), et dans ce cas, la relation précédante
se transforme en l'équation connue de Laplace :

72
 2h  2h  2h
+ + =h=0 (3.21)
 x2  y2  z 2
En définissant la fonction potentiel de vitesse  telle que :
(x,y)= - Kh(x,y,z), la loi de Darcy généralisée pour un milieu isotrope
peut aussi s'écrire comme suit :

 2  2  2
+ + =  = 0 (3.22)
 x2  y2  z 2

Il s'agit d'une équation aux dérivées partielles à trois dimensions dont


l'intégration permet d'obtenir la fonction charge hydraulique en tout point
du courant d'eau. Il est à remarquer que la solution est indépendante de
la perméabilité du sol.
On se propose dans ce qui suit d'étudier l'écoulement bidimensionnel
dans un plan (X,Y). Autrement dit l'écoulement se fait dans ce plan,
et les composantes de la vitesse de décharge et du gradient hydraulique
suivant l'axe perpendiculaire au plan d'écoulement sont nulles : vz =0 et
iz = 0. Ainsi, on aura :

 2h  2h
+ =0 (3.23)
 x2  y2

On définit aussi la fonction de courant , appelée fonction de courant,


telle qu'en un point (x,y) du réseau d'écoulement :

vx = /y (3.24)

vy = -/x (3.25)

Les courbes définies par (x,y)= constante sont appelées lignes de


courant, et représentent les trajectoires des particules liquides. En un
point (x,y) du réseau, le vecteur vitesse est tangent à la ligne de courant.
Dans le cas d'un écoulement plan, la fonction de courant  est
donnée sous la forme différentielle :

73
d = Vzdx- VxdZ (3.26)

Ainsi :

Vz = /Z=/x (3.27)

Vx=- /Z = /x (3.28)

On appelle ligne équipotentielle l'ensemble de points d'égale charge


hydraulique telle :

(x,y)= constante (3.29)

Le réseau de charges hydrauliques est constitué d'un ensemble de


lignes équipotentielles. En un point donné de ce réseau, le vecteur normal
à une ligne équipotentielle a pour composantes (d/dx, d/dy).
Le vecteur normal à la ligne de courant ((x,y) =constante) passant
par ce point a pour composantes ( d/dx, d/dy).
On montre aisément que le produit scalaire de ces deux vecteurs est
nul. Autrement dit, les lignes de courant et celles des équipotentielles
forment un réseau de courbes orthogonales.
On vérifie aussi que la fonction courant, identiquement à la fonction
potentiel de vitesse, est homogène car elle vérifie l'équation de Laplace :

 2  2
+ =0 (3.30)
 x2  y2

Enfin, sur une ligne de courant, on a d= 0, c’est à dire :

vx dx
= (3.31)
v y dy

L’écoulement dans un milieu anisotrope, caractérisé par les


perméabilités Kx et Ky suivant les axes du plan (X,Y), est décrit par
l'équation :

74
 2h  2h
Kx + Ky =0 (3.32)
 x2  y2

En posant x= XKx/Ky l'équation précédente deviendra :

 2h  2h
+ =0 (3.33)
 x2  y2

Ainsi, l'étude de l'écoulement dans un milieu anisotrope peut être


ramenée par simple affinité de l'abscisse x, à l'étude de l'écoulement
bidimensionnel dans un milieu homogène isotrope ayant un coefficient
de perméabilité équivalente K.
Considérons un point M en écoulement dans le milieu anisotrope avec
une vitesse de décharge v ayant pour composantes vx et vy suivant les
axes x et y respectivement, et vX et vY suivant les axes X,Y. L'axe des
ordonnées étant conservé, la charge hydraulique est conservée en passant
du point M à son homologue dans le milieu isotrope.
Ecrivons donc que le débit est conservé en passant d'un milieu à
l'autre :
- suivant l'axe horizontal x : dQ=Kxixdy (débit par unité d'épaisseur)
- suivant l'axe X : dQ=KiXdy

Puisque ix = iX.Kx/Ky on trouve enfin :

K = KyKx (3.34)

En procédant selon le même raisonnement suivant l'axe des ordonnées,


on aboutira à la même relation entre la perméabilité équivalente K, Kx
et Ky.
Les lignes équipotentielles et celles du courant dans un milieu
ansiotrope ne forment pas un réseau orthogonal, car dans ce milieu le
vecteur vitesse n'est pas parallèle au vecteur gradient hydraulique.
Enfin, on retient que l’étude de l'écoulement dans un milieu
homogène anisotrope peut être ramenée, en transformant les coordonnées
horizontales par une affinité géométrique de rapport égal à K v / K H

75
à l'étude d'un milieu homogène isotrope, siège à un écoulement ayant
le même débit, et ayant un coefficient de perméabilité équivalente K tel
que :

K = Kv K H (3.35)

Les dimensions verticales restent inchangées.

3.2.4. Etude de l’écoulement bidimensionnel en régime permanent


dans un milieu isotrope

On rappelle que l'écoulement permanent est caractérisé par des


grandeurs physiques ne variant pas dans le temps. En pratique, diverses
méthodes sont utilisées pour résoudre l'équation aux dérivées partielles
de l'écoulement. La solution du problème dépend des conditions aux
limites, qui sont en général connues. Les méthodes les plus connues sont :

• Méthode des éléments finis. Le milieu est discrétisé en un maillage


plan. Le débit est supposé traverser les noeuds, et l'équilibre est étudié
au niveau des noeuds. On aboutit en général à un système d'équations
linéaires reliant la charge hydraulique au débit du noeud, et dont la
résolution permet de calculer le gradient hydraulique et les autres
paramètres. La méthode nécessite le recours à un ordinateur.

• Méthode de l'analogie électrique. On exploite l'analogie entre


l'écoulement de l'eau interstitielle dans un milieu isotrope bidimensionnel
et la distribution du potentiel électrique dans une plaque mince et
isotrope parcourue par un courant électrique, qui vérifie aussi l'équation
de Laplace.
Un modèle réduit est découpé sur un papier conducteur (Teledeltos,
ou papier enduit d'une couche de graphite) avec des dimensions
géométriquement semblables à celles du réseau. On applique une
tension électrique analogue à la distribution de la charge hydraulique
sur les frontières du réseau. On mesure le potentiel électrique en tout
point à l'aide d'une sonde potentiométrique, ce qui permet d'obtenir le
réseau d'écoulement hydraulique analogue.

• Méthode des différences finies. Cette méthode est utilisée pour la

76
résolution numérique de l'équation de Laplace, en approchant les
dérivées partielles par des différences finies.
Cette façon de procéder est intéressante si elle peut être programmée
sur ordinateur, car les équations qui en résultent contiennent un nombre
élevé d'inconnues. Soit F(x,z) une fonction à deux variables, définie,
continue et dérivable. Posons:

F(x,z) = Fij, F(x+x, z) =Fi+1,j , F(x, z+z) = Fi,j+1, F(x-x, z)=Fi-1,j et


F(x, z-z) = Fi,j-1.

Le développement limité de cette fonction au voisinage d'un point


(x,z) permet de remplacer une dérivée par une expression approchée.
La dérivée partielle d'ordre 1 par rapport à une des variables, soit x, est
approchée par une différence finie centrée autour de x, telle que :

 F Fi +1, j − Fi −1, j
= (3.36)
 X 2.X

La dérivée partielle d'ordre 2 par rapport à x sera approchée par la


différence centrée sur x telle que :

 2 F Fi+1, j − 2.Fi, j + Fi−1, j


= (3.37)
X2 X 2

Il est évident que l'approximation est d'autant meilleure que le


maillage est serré. Le réseau d'écoulement occupe un plan discrétisé en
un maillage carré (x= z) où un point de coordonnées (x,z) dans le
repère (X, Z) sera repéré par les indices (i,j). Les deux points adjacents
à ce point suivant l'axe X seront repérés par (i-1,j) et (i+1,j). On montre
facilement que l'équation de Laplace pour la fonction du courant
devient :

 = -4i,j + i+1,j + i-1,j + i,j+1 + i,j-1 = 0 (3.38)

Le calcul de  i,j nécessite la connaissance des valeurs de  des 4


points adjacents. Il est nécessaire de définir les conditions aux limites
du réseau d'écoulement, ce qui permet d'obtenir un système d'équations
77
reliant les inconnues  des différents nœuds du maillage.
Certaines règles peuvent être appliquées pour la détermination des
conditions aux limites, notamment :
1. Le plan d'une nappe libre horizontale en écoulement vertical
correspond à une équipotentielle. En effet, = -K(z + u/w) est constant.
2. Le plan du fond horizontal ou incliné d'un cours d'eau est une ligne
équipotentielle (appelé aussi surface d’infiltration).
3. Un plan imperméable correspond à une ligne de courant. En effet,
d=-vydx+vxdy=0, car vx=vy=0 au niveau de ce plan, donc  est
constante.
4. Une surface libre en écoulement est une ligne de courant.
5. Une surface de suintement est la limite entre l’ouvrage et l’air.
Puisque la pression y est nulle,  varie linéairement le long de cette
surface.

• Méthode graphique. La méthode a été initialement proposée par Prasil


(1913), et mise en pratique par Casagrande (1940). Elle se propose de
tracer d'une façon approximative le réseau de l'écoulement formé des
équipotentielles et des lignes de courant, en tenant compte de
l'orthogonalité de ces courbes et des conditions aux limites régnant dans
l'ouvrage. Cette méthode est valable uniquement dans les milieux
isotropes dans lesquels les lignes du réseau sont orthogonales.
Le réseau est exploité par la suite pour calculer les grandeurs
recherchées telles que le débit, la pression et la vitesse de décharge.
Cette méthode nécessite une expérience de l'utilisateur et des
approximations successives du tracé de réseau. Les résultats obtenus
par cette méthode donnent un ordre de grandeur des valeurs rech-
erchées, et permettent ainsi de contrôler les résultats d'autres méthodes
de calcul.
Le procédé est simple et est constitué des étapes suivantes :
1. Fixer le nombre NH d’équipotentielles à tracer.
2. Trouver les valeurs limites des équipotentielles et des lignes de
courant correspondant aux limites géométriques de l'ouvrage. Les
règles de détermination des conditions aux limites vues précédemment
sont à appliquer.
3. Tracer en trait léger quelques lignes équipotentielles, en essayant de
satisfaire aux conditions aux limites. Le tracé est à refaire jusqu'à
satisfaction des valeurs aux limites. Il est commode que les lignes
tracées soient équidistantes.
78
4. Tracer les lignes de courant de telle façon qu'elles soient
perpendiculaires au lignes équipotentielles et qu'elles vérifient les
conditions aux limites. Les lignes sont choisies équidistantes et ayant un
pas identique à celui des lignes équipotentielles
5. Compter le nombre Nc de tubes de courant. Si H est la perte totale
de charge, on a H =H/NH.
Une fois le réseau tracé, on détermine les grandeurs de l'écoulement
comme suit :
- Débit d'écoulement :
Considérons un tube de courant limité par deux lignes de courant 
et  + d et ayant une largeur a (voir figure 3.7). Le débit dans ce tube
est Q=vS = KH. Notons que H est la perte de charge entre deux
équipotentielles.
On remarque que ce débit est identique pour tout tube du réseau. Ainsi,
le débit total est la somme des débits dans chaque tube :

Q =Q = NcKH =KNcH/Nh (3.39)

- Vitesse de décharge :
La vitesse d'une particule fluide dans une ligne de courant est telle
que :

v =K(ΔH)/a (3.40)

- Charge hydraulique :
La charge est déterminée directement si le point (x,y) se trouve sur
ligne équipotentielle, sinon une interpolation linéaire est nécessaire.

- Pression d'écoulement :
Elle est déduite de l'équation approximative de l'écoulement :

u(x,y)  (h(x,y)-Y)w (3.41)

Il est à noter qu'en régime permanent, le débit est constant et la perte


de charge hydraulique étant donnée, de même que le milieu est supposé
homogène et isotrope. Par conséquent, l’expression du débit Q=KNc/Nh
montre que le terme Nc/Nh est constant, pour des dimensions données
de l'ouvrage.

79
Figure 3.7. Schéma d'un tube de courant

Ainsi, on peut mener une étude de l'effet des dimensions de


l’ouvrage sur ce rapport.
• Méthode des fragments. La méthode a été proposée et développée par
Pavlovski (1956). Elle se base sur le fait que certaines lignes
équipotentielles peuvent être assimilées à des droites verticales qui
séparent le milieu en des zones appelées fragments.
Considérons un fragment i, le débit passant dans ce fragment est tel
que :

k .H i
Q= (3.42)
i

L'écoulement étant permanent, le débit sera le même dans chaque


fragment :

H 1 H 2 H n
Q=K =K = ..... = K (3.43)
1 2 n

La perte de charge totale H sera:

H= Hi= Qi/K (3.44)

Le coefficient  d'un fragment est donné par le tableau 3.2, suivant


le type du fragment et ses caractéristiques. Pour les fragments type II et
III, le coefficient de forme est donné par la figure 3.8, proposée par
Polubarinova-Kochina (1952) et issue d'un développement mathématique
de la théorie des transformations conformes.
80
Tableau 3.2. Tableau des coefficients de forme 

81
Tableau 3.2 (suite).Tableau des coefficients de forme 

82
Figure 3.8. Abaque de Polubarinova-Kochina

3.3. FORCES D'ECOULEMENT AGISSANT SUR LES GRAINS

Considérons un volume infinitésimal du sol sous forme d'un

83
parallélépipède ayant pour cotes dx, dy et dz (voir figure 3.9). On
cherche à déterminer les forces qui résultent de l'écoulement de l'eau à
travers ce volume. En effet, l'écoulement de l'eau se traduit par des forces
qui tendent à emporter les grains du sol, et d'après le principe de l'action
et de la réaction, les particules liquides subissent au cours de leur contact
avec les grains du sol des frottements visqueux qui conduisent à des
pertes de l'énergie d'écoulement, qu'on a appelées précédemment perte de
charge.
L'échantillon étant noyé à une cote Z dans une nappe en mouvement,
il est soumis sur ces faces à une pression hydrostatique (c'est à dire
normale aux faces), soit u(x,y,z).
L'équation de charge est h =Z +u/w
La résultante des forces d'écoulement suivant l'axe des x est :

dFx = dx(dy.dz)u/x = wh/x.dV= wixdV (3.45)

Suivant l'axe Z, on a :

dFz =dz(dy.dz)u/z = w(h/z-1)dV= wizdV-wdV (3.46)

Le terme wdV représente la poussée statique d'Archimède. Il est


possible d'écrire vectoriellement que :
  
dF = i  wdV −  wdV . j (3.47)

j est un vecteur unité vertical ascendant. On appelle poussée


d’écoulement, ou force de percolation, sur le volume dV le vecteur :
 
dPe = i  wdV (3.48)

Ce vecteur est dirigé dans le sens d'écoulement, tangentiellement aux


lignes de courant si le milieu est isotrope (dans lequel la vitesse et le
gradient sont parallèles).
Certains ouvrages formant un obstacle devant un volume d’eau en
écoulement, sont soumis à des forces d'écoulement dont il faut en tenir
compte lors du dimensionnement.

84
Figure 3.9. Volume infinitésimal d’un sol soumis à un écoulement

Un exemple pratique est le rideau de palplanches présenté à la figure


3.12. Près du rideau, les lignes de courant sont verticales, et le sol est
soumis outre son poids déjaugé 'dV, à la poussée d'écoulement iwdV.
A la limite, si le gradient hydraulique est tel que :

i =’/w= ic le sol sera dans un état d'apesanteur ou de boulance.

ic est appelé gradient hydraulique critique. Dans le cas où l'écoulement


est caractérisé par un gradient hydraulique i > ic le sol près du rideau
sera emporté par l'eau ascendante vers l'aval, ce qui entraîne un
déséquilibre du rideau. Un tel phénomène est appelé phénomène de
renard, souvent rencontré dans les massifs de sable lâche saturé.

85
3.4. APPLICATIONS

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1. Essai au perméamètre à charge constante

Un essai au perméamètre à charge constante a été réalisé à 20°C sur


un échantillon de sable silliceux ayant une hauteur 115 mm et un
diamètre de 102 mm Le Poids de l'échantillon sec + moule + 2 pierres
poreuses est de 3900 g, le poids de la pierre poreuse est de 395 g et le
poids du moule est de 1536 g.
L'échantillon est soumis à l'écoulement descendant de l'eau dont la
hauteur de charge est de 13.4 cm par rapport au niveau de drainage de
l'eau. L'essai a été doublé et chaque fois on mesure le volume d'eau
sortant de l'échantillon et le temps mis pour cela, comme le montre le
tableau 3.3. Un passage à l'étuve est fait après chaque essai afin de
mesurer la teneur en eau.
1) Calculer le coefficient de perméabilité k, le poids volumique sec, la
porosité, et le degré de saturation de l’échantillon.
2) Calculer le gradient hydraulique ainsi que la vitesse d'écoulement et
le débit d'infiltration de l'eau dans l'échantillon. Prendre s= 26 kN/m3.

Tableau 3.3.Essai au perméamètre à charge constante


_________________________________________________________

Essai Volume d’eau Temps Poids tare Poids total Poids total
(cm3) (s) (g) sec humide
_________________________________________________________________
1 47.83 60 22.08 33.46 36.00
2 45.12 62 21.96 38.99 42.45
_________________________________________________________

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2. Essai au perméamètre à charge variable

L'échantillon précédent a été mis dans le même permémètre mais à


charge variable. Le tube d'alimentation de l'éhantillon par l'eau a un
diamètre de 35 mm. Sachant qu'à l'instant initial, la hauteur de l'eau dans

86
le tube est de 224 cm, et qu'après 10 minutes, la hauteur n'est que de 22.6
cm, calculer le coefficient de perméabilité de ce sol ?
Comparez la valeur obtenue avec celle de l'exercice précédent. Calculer
le gradient hydraulique, la vitesse et le débit d'écoulement de l'eau à la fin
d'essai.
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3. Etude des infiltrations sous un barrage

Un barrage en béton étanche, représenté à la figure 3.10, comporte


deux rideaux imperméables. Il doit être réalisé pour retenir un cours
d'eau passant sur un sol formé d’une couche de limon épaisse de 10 m,
caractérisée par K= 10−4 cm/s et surmontant une couche d'argile de 17 m
d'épaisseur ayant K= 10−9 cm/s, et reposant sur un rocher imper-
méable.
1) Calculer KH et Kv du terrain homogène anisotrope équivalent,
2) L'étude de l'infiltration de l'eau dans le sol est menée sur un sol
homogène isotrope équivalent. Présenter un schéma d'étude du système
sol-barrage équivalent ,
3) Définir et justifier les conditions aux limites de l'écoulement,
4) Appliquer la méthode des fragments pour calculer le débit.

Figure 3.10. Schéma du barrage équipé de deux rideaux


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4. Ecoulement d’eau sous un rideau

Soit le rideau de palplanches formant un écran vertical encastré dans


un sol sableux épais de 4 m avec, K= 10−2 cm/s, et représenté à la figure
3.11. On considère un poids volumique saturé γsat= 21 kN/m3.
1) Définir et justifier les conditions aux limites de l'écoulement,
2) Appliquer la méthode des fragments pour calculer le débit d'écou-
lement,
3) Calculer les pressions d'eau agissant sur le rideau,
4) Calculer le gradient hydraulique critique, et la poussée d'écoulement
par unité de volume du sol.

Figure 3.11. Rideau de palplanches dans un massif sableux

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5. Effet de l’encastrement d’un rideau sur l’infiltration

Soit un rideau de palplanches ancré dans un massif de sol représenté à


la figure 3.12. On demande d'étudier l'effet de l'encastrment relatif d/e
sur le débit d'infiltration en se basant sur la méthode graphique.
Comparer les résultats obtenus avec ceux de l'abaque de Polubarinova.
Conclusions ?

88
Figure 3.12. Rideau de palplanches ancré dans un sol

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6. Analyse de l’écoulement de l’eau par la méthode des
différences finies

Soit le rideau de palplanches schématisé à la figure 3.13. On demande


de:
1) Résoudre l'équation d'écoulement plan  = 0 par la méthode des
différences finies, en supposant que le sol est un matériau homogène
isotrope. Il est suggéré de considérer le maillage carré présenté la figure
3.13.
2) Tracer le réseau des lignes de courant et estimer graphiquement le
débit d'écoulement.

Figure 3.13. Discrétisation du plan d'écoulement à travers un rideau


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7. Remontée d’eau sous un bâtiment

Dans un projet de bâtiment comportant un vide sanitaire de 5 m


de cote, comme le schématise la figure 3.14, le sol sous-jacent est formé
de l'argile surmontant une couche de sable comportant une nappe d'eau
supposée captive. Le sable est caractérisé par un poids volumique saturé
de 20 kN/m3 et K= 10-2 cm/s.
En exploitant le niveau du pizomètre, calculer le débit de remontée
d'eau par unité de surface du sol et le gradient hydraulique.
Etudier le problème du renard. Quelles solutions proposez vous ?

Figure 3.14. Remontée d'eau sous un bâtiment

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8. Perméabilité d’un sol bicouches

Comme le schématise la figure 3.15, sur un terrain formé d'une couche


de sable surmontant une couche d'argile limoneuse de même épaisseur,
l'essai de pompage a permis de déterminer une valeur de la perméabilité
équivalente du terrain égale à 10-2 cm/s.
1) En considérant que cette perméabilité correspond à un écoulement
horizontal et que le sable est beaucoup plus perméable que l'argile,
calculer la perméabilité du sable,
2) Un échantillon de ce sol est soumis à un écoulement vertical
descendant comme le montre la figure 3.16. L'alimentation par l'eau est
continue. On demande de déterminer la perméabilité équivalente de
90
l'échantillon pour cet écoulement sachant qu'il a fallu 13 heures pour que
le volume de l'eau sortante de l’échantillon atteigne 49 cm3. Le sol étudié
est il isotrope? pourquoi ?.
3) Calculer le gradient hydraulique et la perte de charge.
4) Déduire de cet essai la perméabilité de l'argile. Calculer le rapport des
perméabilités du sable et de l'argile. L'hypothèse de 1) est elle correcte ?.

Figure 3.15. Schéma d’écoulement dans un sol bicouches

Figure 3.16. Essai d'écoulement descendant

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9. Ecoulement dans un terrain en pente

Considérons un terrain en pente ayant un angle  avec l'horizontale et


soumis à l'écoulement libre de l'eau parallèlement à cette pente. Le
niveau de la nappe d'eau coincide avec la surface du terrain.
1) Calculer le gradient hydraulique de cet écoulement,
91
2) Dans un projet de construction, on veut réduire le débit d'écoulement à
la moitié‚ en réduisant la pente du terrain. Calculer la pente exigée.
3) Calculer le gradient hydraulique et la vitesse d'écoulement d'eau dans
le cas d'un terrain sableux ayant k = 10-3 cm/s et un angle de pente de 35°.
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10. Influence de la densité sur la perméabilité

En se basant sur la formule empirique de Kozeney-Karman, établir:


1) une expression du rapport k/kmax en fonction de d, dmin et s,
2) une relation entre les variations relatives de la perméabilité et du
poids volumique sec du sol.
3) Un massif de sable lâche saturé caractérisé par d =14 kN/m3, une
épaisseur de 8 m, et reposant sur l'argile, a été compacté par un remblai
de grande surface. On donne : dmax =19 kN/m3, dmin =13 kN/m3 et s =
26 kN/m3. La valeur initiale du coefficient de perméabilité K est de 0.01
cm/s. Le tassement observé est de 63 cm.
Calculer l'indice de densité Id avant le compactage, les variations
relatives de d et de K ,et enfin la valeur finale de K.
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11. Perméabilité d’un assemeblage idéal de grains

Considérons le cas idéal d'un sol formé de grains sphériques identiques.


En se basant sur les résultats du problème 9 au chapitre I et sur la loi
empirique de Kozeney-Karman, donner un ordre de grandeur des valeurs
maximale et minimale du coefficient de perméabilité pour les sols
suivants:
1) gravier de diamètre moyen d=10 mm,
2) sable de diamètre moyen d= 1mm,
3) argile de diamètre moyen d=1m.
Interpréter les résultats obtenus.
N B : La surface spécifique d'un grain est le rapport de sa surface à sa
masse.
L'aire de la surface d'une sphère de diamètre d est d2 et son
volume est d3/6.
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92
3.5. SOLUTIONS

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EXERCICE 1

1) L'essai au perméamètre à charge constante est couramment utilisé pour


l’étude de la perméabilité des matériaux granulaires, caractérisés par leur
grande peméabilité. Dans cet essai, le niveau d'eau est maintenu constant
dans le tube. Le coefficient de perméabilité est tel que :

K = VeL/(tSH)

Cette expression donne K=8,37x10-3 cm/s pour l'essai 1 et 7,64x10-3 cm/s


pour l'essai 2, soit une valeur moyenne de 8.00x10-3 cm/s.
Le poids volumique sec est d=1.574x10/(8.17x10-3x0.115)=16.75
kN/m3.
La porosité est n=1-d /s = 35.5%, la teneur en eau est de 22.32 % dans
l'essai 1 et de 20.31% dans l'essai 2, soit en moyenne de 21.31 %.
La teneur en eau de saturation est sat =21.24 %. Le degré de saturation
est Sr 100%, l'échantillon est saturé.
2) Le gradient hydraulique est i =H/L=134/115=1.16.
La vitesse d’écoulement est v = Ki =9.30x10-3cm/s et le débit Q= vS=
0.76 cm3/s.
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EXERCICE 2

L'échantillon du sol est placé dans un moule cylindrique de section


S et de hauteur l , en contact d'une part avec un tube gradué ayant une
section s, et d'autre part avec un tube de collecte de l'eau dégagée du
moule. On mesure le temps t nécessaire pour une baisse du niveau d'eau
dans le tube de h.
La continuité de l'écoulement implique que le volume d'eau entrant soit
égal au volume sortant, c'est à dire que dans un temps infinitésimal dt :

Qdt = −sdh donc Q = S.V = skdh / dl


93
Entre deux instants t1 et t2, on a :

sl 35 2.11.5 (224 − 11.5)


K = Ln(h 1 / h 2 ) = Ln = 6,7 x10 −3 cm / s.
St 2
102 .600 (22.6 − 11.5)
Cette valeur expérimentale est en accord avec celle mesurée au
dispositif à charge constante.
A la fin d'essai, on a i =  = 22.6−11.5 =0.96
l 11.5
−3
V= k.i= 6,46. 10 cm/s et Q=V.S=0.53 cm3 /s.
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EXERCICE 3

1) Le sol homogène anisotrope équivalent du terrain étudié est


caractérisé par les coefficients de perméabilité suivants :

K =  =3,710−5cm/ s , Kv =  =1,5810−9cm/ s.
Ki.hi hi
hi  khii
2) Le sol homogène isotrope équivalent aura un coefficient de
perméabilité k tel que :

k = K.Kv =2,4.10−7cm/ s

Les dimensions horizontales de ce sol seront transformées selon une


affinité ayant un rapport égal à Kv / K =6,5310−3 .

3) Selon la figure 3.10, les conditions aux limites sont définies comme
suit :
- AB, CK, EF et DH sont des lignes équipotentielles,
- BC, BD, DE et IJ sont des lignes de courant.

94
4) L'ouvrage est décomposé en trois fragments suivant les lignes
équipotentielles verticales EF et CK, comme le montre la figure 3.17.
- Fragments 1 et 3 du type II : b=0, s/T= 9/27= 1/3, donc 1/2= 0.67 et
 = 0.74.
- Fragment du type V: L = 1.28 m < 2s =2x9=18 m, donc :
 = 2Ln(1 + L/2a) = 0.07.
2,410−950
Le débit est Q = K  = =7,7510−8m3 / s
 i 0.742+0.07

Figure 3.17. Schéma des fragments du barrage


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EXERCICE 4

1) Les conditions aux limites de cet ouvrage sont comme suit :


- AB, CD, FH, IJ et KL sont des lignes équipotentielles,
- DFI, MN et BD sont des lignes de courant.
2) D'après la disposition des lignes équipotentielles, l'ouvrage est divisé
par la ligne FH en deux fragments du type II. L'abaque de la figure 3.8
donne 1= 2 =1. Le débit est calculé par :

Q = K H = 4x10-4/2=2x10-4 m3/s.
 i

95
3) Soient O et E les points à mi-fiche, se trouvant respectivement à
gauche et à droite du rideau. Calculons les pressions au points D, O, F, E
et I :
P(D)=[H(D)-Z(D)]γw=105N/m2.
P(O)=(H(O)-Z(O)) γw= [H(D)-ΔH-Z(O)] γw =105N/m2.
P(F)=(H(F)-Z(F)) γw = [H(D)-2ΔH-Z(F)] γw= 105 N/m2.
P(E)=(H(E)-Z(E)) γw=(10-3+1)x104=8x104 N/m2.
P(I)=(H(I)-Z(I)) γw=(10-4+0)x104= 6x104 N/m2.

4) Le gradient hydraulique critique est donné par :

 21 − 10
ic = = = 1.1
w 10

La force de poussée pour un gradient critique exercée sur un volume


infinitésimal dv est dPe = ic  w dv
La force par unité de volume est dPe / dv = ic  w = 11kN / m3 .
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EXERCICE 5

La méthode graphique nécessite une expérience de la part de


l'utilisateur et des approximations successives du tracé de réseau. Les
résultats obtenus par cette méthode donnent un ordre de grandeur des
valeurs recherchées, et permettent ainsi de contrôler les résultats d'autres
méthodes. Le procédé est simple et constitué des étapes suivantes:
- Définir les conditions aux limites concernant l'écoulement, c'est à dire
les lignes de courant et les équipotentielles,
- Fixer le nombre NH d’équipotentielles à tracer,
- Tracer quelques lignes de courant en essayant de satisfaire les
conditions aux limites. Le tracé est à refaire jusqu'à la satisfaction de ces
conditions. Il est commode que les lignes tracées soient équidistantes,
- Tracer des lignes équipotentielles de telle façon qu'elles soient
perpendiculaires au lignes de courant et qu'elles vérifient les conditions
aux limites. Les lignes sont choisies équidistantes et ayant un pas
identique à celui des lignes de courant.
96
- Compter le nombre Nc de tubes de courant. Si H est la perte totale de
charge, on a H =H/NH.
Considérons un tube de courant limité par 2 lignes lignes de courant
ayant une largeur a. La loi de Darcy s'écrit:
V =k H i , Hi est la perte de charge entre deux équipotentielles.
a
Le débit dans ce tube est Q =VS = KHi.
On remarque que ce débit est identique pour tout tube du réseau. Le
débit total sera la somme des débits dans chaque tube :
Q =Qi = NcKHi.
La perte de charge totale H est telle que: H= NHHi.
les conditions aux limites de l’écoulement ont été définies au problème 4.
On remarque que :
- si d/e = 0, il n’ya pas d’obstacles à l’écoulement, ainsi Q =  et donc
Nc /NH = ,
- si d/e= 0.2, la construction graphique du réseau d'écoulement indique
d'après la figure 3.18 que pour 5 tubes de courant on a 6 intervalles
équipotentiels, donc on a Nc/NH = 4/5 = 0.8,
- si d/e = 0.5, selon cette méthode chaque ligne de courant est coupée
par 2 équipotentielles, ainsi Nc/NH =1/2,
- si d/e = 1, il n'y a pas d'écoulement donc Q = 0 et donc Nc/NH=0.
En poursuivant le raisonnement pour d'autres valeurs de d/e on peut
obtenir facilement la courbe de Q/K en fonction de d/e, telle que celle
illustrée la figure 3.19. Il est à noter que Q/(KH) est égale à 1/2 d'après
la méthode des fragments. On remarque qu'on obtient pratiquement
la même courbe b/T= 0 de Polubarinova illustrée à la figure 3.8.

Figure 3.18. Réseau d’écoulement pour d/e=0.2


97
Figure 3.19. Courbe de variation de Q/(KH) avec e/d

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EXERCICE 6

Les conditions aux limites de l'écoulement à la figure 3.13 sont


comme suit :
- BCG est une ligne de courant,
- EDH est une surface imperméable, donc une ligne courant,
- AE est une ligne de courant
- AB ,GF forment le fond du cours d'eau retenue, donc ce sont des
lignes équipotentielles,
- CD est perpendiculaire à la ligne de courant EDH, donc c'est une ligne
équipotentielle.
Au niveau de la surface AB, les particules d'eau s'infiltrent avec une
vitesse verticale, donc /X = /Z =Vz =K= H/Z= K.10/10=K.
Donc =K.X + Constante. La constante est omise par la suite.
Le long de la ligne AE Vx= 0, donc on a /X= 0. Donc  = Cte=0
sur AE, car au point A =0.
Les particules d'eau, arrivant au point E, changent de direction telles
que VZ= 0. La ligne de courant EDH est donc définie par = 0. Au point
B :  = k.AB= 4x10-2m2 /s.
Ecrivons l'équation  = 0 pour les différents points du maillage :
Nœud 2 : -42 + 3 + 5 + 1 + 11 = 0
Nœud 5 : -45 + 4 + 2 + 8 + 6 = 0
98
11 correspond à un point à l'extérieur du maillage dont il faut le
déterminer (voir figure 3.20). La ligne AB est une équipotentielle, donc
/X= 0, donc /Z= 0. Pour un nœud i sur la ligne AB, on a /Z=
(i+1- i-1 )/2/Z, donc au nœud 2 11 = 5.
On a enfin 1= 4= 7= 8= 9 = 0 et 3 = 6 = 4x10-4. On aboutit
au système d'équations suivant:
4.2 - 2.5 = 4x10-4
-2 + 4. 5 = 4x10-4, ce qui donne 2 = 1.71x10-4 et 5 =1.43x10-4.

2) Le réseau d'écoulement est approximativement tracé à partir des


lignes de courant x104 = 0,1, 2, 3 et 4 et illustré sur la figure 3.20.
 =4x10-4 correspond à la partie encastrée du rideau et = 0 correspond
à AEDHF. A travers la ligne CD passent 4 tubes de courant de 0.5 m de
largeur.

Figure 3.20. Réseau d’écoulement à travers le massif

En traçant le réseau des lignes équipotentielles orthogonales aux


lignes de courant, tout en gardant un pas constant de 0.5 m, on obtient
8 intervalles équipotentiels.
Le débit est Q= KNcH/Nh= 2x10-4 m3/s. On retrouve d’ailleurs la
valeur du débit calculée par la méthode des fragments (voir solution de
l’exercice 4).
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99
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EXERCICE 7

L'ascension de l'eau du point B vers le point A se traduit par une perte


de charge HB-HA. Le débit de remontée d'eau par unité de surface est :

Q/S =V = K(HB-HA)/l

HB= ZB + uB/w= uB/w= 11 m.


HA= ZA + uA/w= ZA = 5 m.
On aura donc Q/S= 10-4(11-5)/5=1.2x10-4 m3/s/m2 de surface.
Le gradient hydraulique est i =(HB-HA)/l =1.2.
Le coefficient de sécurité contre le phénomène de renard est :
Fs= ic/i et ic= ’/w = 1, donc on a Fs= 0.8 < 1.
L'écoulement de l'eau risque d'emporter les grains du sable vers le
haut, ce qui peut causer un tassement excessif du bâtiment. Il est
conseillé de faire un rabattement du niveau de la nappe d'eau interstitielle
en effectuant par exemple un pompage de l’eau. Seulement, il faut
étudier la répercussion de cette opération sur les ouvrages voisins qui
risquent de subir des tassements.
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EXERCICE 8

1) KH = (Ksh +Kch)/2h. Puisqu’on a Kc/Ks 1, donc KH  Ks/2 et


Ks=2x10-2 cm/s.

2) L'écoulement suit un régime permanent, donc:


Q =V.S = Kv.i.S =Kvh.S/l = Ve/t.
Ve est le volume d'eau sortie pendant le temps t, donc on a:
Kv= Vel/(SHt)= 1,2x10-5 cm/s.
Le sol étudié n'est pas isotrope puisque Kv est différent de KH.

3) i = H/l =1.06 et la perte de charge est H =10.6 cm.

100
4) On a Kv =2h/(h/Ks +h/Kc)  2Kc puisque kc <<Ks.
Kc= 0,6x10-5 cm/s. Kc/Ks=3x10-4 <<1, l'hypothèse de la question 1 est
donc justifiée.
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EXERCICE 9

1) Considérons un point A situé à la surface du terrain en pente. La


pression d'eau est nulle. En se déplaçant au point B se trouvant aussi sur
la surface en bas du point A, le trajet parcouru est dx et la perte de charge
est dH = ZA -ZB = dx.sin.
Le gradient hydraulique est donc i est égal à dH/dx =sin.
2) Le débit correspondant la pente initiale est Q1= k.i1.S. En imposant que
le débit soit réduit à la moitié, on aura:
Q2=Ki2S = Q1/2 = Ki1S/2, donc sin2 =(sin1)/2 .
3) i1= sin1= 0.57, v = k.i1= 5,7x10-4cm/s.
Après terrasement, on obtient : i2= 0.285.
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EXERCICE 10

1) La formule de Kozeney-Karman est comme suit:

e3
K =  est une constante expérimentale.
(1 + e)  2s S 2
m

K = e (1+emax) et puisque e = s/d –1, on obtient finalement :


3

3
K max emax (1+e)

 d2 min ( s −  d )
3
K
= 2
K max  d ( s −  d min ) 3

101
2) On peut écrire que K=(s-d)3/d2 ce qui donne:

dK =− d d (2 + 3 )
K d s
−1
d
Ainsi K et d varient en sens inverses.

3) Id = 22.6 %. Il s’agit d’un sable lâche.


On a déja établi au problème 6 du chapitre 1 que:
h
 d
=− h0
d 1+ h
h0
d/d0 =8.5% donc K/K= - 46.75%.
La perméabilité sera K = K0(1 + K/K)= 5,3x10-3 cm/s.

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EXERCICE 11

Sm = surface/masse = 6/(sd). On aura donc :


e3 d 2
K =
(1+e) 36

On a déja établi au problème 9 du chapitre 1 que les densités


maximale et minimale correspondent respectivement à n= 25.95% et
47.64%, ce qui permet de calculer le max et le min du coefficient de
perméabilité pour les différents types idéalisés des sols.
1) gravier : kmax= 164.3 cm/s, kmin=13 cm/s.
2) sable : kmax = 1.64 cm/s, kmin=0.13 cm/s.
3) argile : kmax = 1,64x10-6 cm/s, kmin= 13x10-8 cm/s.

On retient les ordres de grandeur suivants :


Gravier : k =10 à 100 cm/s,
Sable : k = 0.1 à 1 cm/,
Argile : k=10-7 à 10-6 cm/s.
102
On remarque que pour un état de densité fixé, le coefficient de
perméabilité varie en d2, ce qui montre l'influence importante de la
granulométrie sur la perméabilité d'un sol.
On retrouve d'ailleurs une justification à la loi empirique de Hazen
qui stipule que le coefficient de perméabilité varie avec le carré du
diamètre efficace des grains.
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