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CHIMIE MINERALE

Responsables du cours
Dr Abiodoun Pascal OLOUNLADE
Maître de Conférences (CAMES)
Enseignant-Chercheur
Site de KETOU/UNA
Tel: 97085468/E-mail : abiodouno@yahoo.fr

Dr Gouton Alban HOUNGBEME


Assistant
Enseignant-Chercheur
Site d’AHITA/UNA
Tel: 97387326/ Email : albanusphd@yahoo.fr

Dr Bardieu ATCHADE
Assistant
Enseignant-Chercheur
Site d’AKPOTOKOU/UNA
Tel: 97046724/ Email: atchabar@yahoo.fr

Dr Mahoudo Fidèle ASSOGBA


Assistant
Enseignant-Chercheur
Site de Doji/UNA
Tel: 66166237/ Email: fidelassogba@gmail.com
CHIMIE MINERALE I

INTRODUCTION

On distingue en chimie deux types de composés chimiques à savoir les composés organiques
et les composés inorganiques. Les composés organiques sont essentiellement formés de
carbone et d’hydrogène et, très souvent, d’Oxygène, d’Azote, de Chlore, etc. Par contre, les
composés inorganiques résultent de la combinaison d’éléments chimiques, hormis le carbone.
Toutefois, certains composés du carbone (CO2, CaCO3 par exemple) sont considérés comme
inorganiques lorsqu’ils en présentent les propriétés. Les composés inorganiques ne
représentent que 10% des composés chimiques.

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CHAPITRE 1 : NOMENCLATURE DES COMPOSES INORGANIQUES

NOMENCLATURE DES COMPOSES INORGANIQUES

Les composés inorganiques ont au moins deux (02) noms de manière générale :

- le nom commun ou usuel qui ne donne aucune indication sur la nature du composé
concerné (exemple de l’acide nitrique)
- le nom systématique (officiel) qui donne les indications sur les éléments présents,
leurs proportion et la structure ; il est construit selon les règles de l’Union
Internationale de Chimie Pure et Appliquée (UICPA) ou International Union of Pure
and Applied Chemistry (UICPA)

I- RAPPELS
1.1. Les métaux, non métaux et métalloïdes
- Les métaux sont des éléments chimiques électropositifs et donnent des cations
(exemple élément du groupe IA IIA, éléments de transition…..)
- Les non métaux sont en général des éléments chimiques électronégatifs et donnent des
anions. On les classe généralement en quatre famille principales (groupe IVA, VA,
VIA et VIIA).
- Les métalloïdes présentent à la fois des caractéristiques métalliques et non
métalliques.

1.2. Règles pour indiquer les proportions stœchiométriques des éléments

Pour indiquer les proportions stœchiométriques des éléments, on se sert des préfixes
multiplicateurs énumérés ci-dessous et on les ajoute aux noms des éléments auxquels ils se
rapportent mono (emploi facultatif), di, tri, tétra, penta, hexa, hepta, octa, nona, déca, undéca
et dodéca.

Exemples : SO3 : trioxyde de souffre

- Pour indiquer, indirectement, les proportions stœchiométriques des éléments, il est


également accepté que l’on ait recours au degré d’oxydation : le degré d’oxydation de
l’atome concerné est placé entre parenthèses immédiatement après son nom et peut

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être écrit soit en chiffres romains soit en chiffres arabes accompagnés du signe
convenable

Exemple : FeCl3 : Chlorure de fer (III) ou Trichlorure de fer (Chlorure ferrique ou


perchlorure de fer).

II- CORPS PURS SIMPLES

Les corps purs simples sont constitués d’un seul type d’élément. Ils peuvent être à l’état
atomique ou moléculaire. Le nom d’un solide atomique est identique à celui de l’élément
correspondant. Pour ce qui concerne les corps purs simples moléculaires, le nom de
l’élément est précédé d’un préfixe multiplicateur (proportions stœchiométriques)
indiquant le nombre d’atomes dans la molécule.

Exemple : Na : sodium ; Fe : fer ; O3 : trioxygène

Remarques : le préfixe mono- n’est pas utilisé sauf lorsque l’élément n’est pas à l’état
naturel sous forme monoatomique, par exemple : H : monohydrogène, Br : monobrome

III- IONS

3.1. Cations

Les cations sont des ions à charge positive

3.1.1. Cation monoatomique

- L’élément ne peut former qu’un seul type de cation : « ion » suivi du nom de l’élément

Exemple : Ca2+ : ion calcium

- L’élément peut donner plusieurs ions possibles : « ion » suivi du nom de l’élément et
de sa charge ou du nombre d’oxydation indiqué en chiffres romains.

Exemple :

Cu+ : ion cuivre (I) ou (1+)

Cu2+ : ion cuivre (2+) ou (II)

Remarque : Nomenclature usuelle

- Ion portant la charge la plus petite : radical de l’élément plus -eux

3
- Ion portant la charge la plus grande : radical de l’élément privé de “e“ terminal plus la
terminaison -ique

Exemple :

Cu+ : ion cuivreux ; Fe2+ : ion ferreux

Cu2+ : ion cuivrique : Fe3+ : ion ferrique

3.1.2. Cations polyatomiques

Le nom de ces ions est consacré par l’usage.

Exemple :

NH4+ : ion ammonium

PH4+ : ion phosphonium

H3O+ : ion oxonium ou ion hydronium

3.2. Anions

Les anions sont des ions à charge négative.

3.2.1. Anions monoatomiques

- Le nom est composé comme suit : ion suivi de la racine du nom de l’élément et du
suffixe « ure ».

Exemple :

Cl- : ion chlorure ; F- : ion fluorure


Des exceptions liées au nom du radical sont notées :
H- : ion hydrure
P3- : ion phosphure
Si4- : ion siliciure
As3- : ion arséniure
N3- : ion nitrure (azote : radical nitr-)
S2- : ion sulfure (soufre : radical sulf-)
C4- : ion carbure

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Remarque : le suffixe –yde est utilisé dans le cas de l’oxygène. (O2- nommé : ion oxyde
constitue un exemple).

3.2.2. Oxoanions

Les oxoanions sont des anions contenant au moins un oxygène.

- Oxoanions formés à partir d’un élément suivi de plusieurs atomes d’oxygène

Généralement, le nom correspond à l’ion de l’élément suivi de la terminaison –ate

Exemples:

CO32- : ion carbonate, SO42- : ion sulfate, NO3- : ion nitrate

Certains éléments peuvent former plusieurs oxoanions. Dans ce cas on utilise le préfixe hypo-
ou per- suivi de la terminaison -ate ou –ite.

Exemple du Cl :

ClO4- : ion perchlorate, ClO3- : ion chlorate, ClO2- : ion chlorite, ClO- : ion hypochlorite

- Oxoanions composés d’un élément d’atome d’oxygène et d’hydrogène

Le nom est composé comme suit : ion + préfixe multiplicateur (nombre d’hydrogène) +
hydrogeno + l’oxoanion

HCO3- : ion hydrogenocarbonate (autres noms : bicarbonate, carbonate acide)

HSO4- : ion hydrogenosulfate (autre nom : bisulfate)

HSO3- : ion hydrogenosulfite (autre nom : bisulfite)

H2PO4- : ion dihydrogenophospate

Remarque : OH- : ion hydroxyde

Remarque sur la nomenclature récente :

Les noms des anions polyatomiques sont formés à partir du nom de l’atome central auquel on
ajoute le suffixe ate précédé par le nom des atomes liés à l’atome central auquel on ajoute la
terminaison o (exemple : chloro pour le chlore, oxo pour l’oxygène, hydrogeno pour
l’hydrogène) et, pour indiquer le nombre de ces atomes on emploie les mêmes préfixes
multiplicateurs. Pour qu’il soit possible de trouver la charge de l’ion à partir de ce nom, il est
nécessaire d’indiquer le degré d’oxydation de l’atome central.

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Exemples : SO42- : ion tétraoxosulfate (VI ou +6)

NO3- : ion trioxonitrate (V ou +5)

ClO- : ion monooxochlorate (I ou +1)

Pour les anions polyatomiques dans lesquels il y a plus d’un atome jouant le rôle d’atome
central, on fait précéder le nom de l’atome central du préfixe indiquant le nombre d’atomes.

Exemple : S2O32- : ion trioxodisulfate (II ou +2)

Dans le cas où il y a plus d’une sorte d’atomes liés à l’atome central, on les nomme par ordre
alphabétique en faisant toujours précéder leur nom du préfixe convenable.

Exemple : HSO4- : ion hydrogénotétraoxosulfate (VI ou +6)

3.2.3. Autres anions polyatomiques (sauf oxoanions)

On utilise des noms triviaux notamment pour les anions hétéropolyatomiques

Exemples : NH2- : ion amidure, CNO- : ion cyanate, N3- : trinitrure (azoture), O2- : ion
dioxyde (1-) (superoxyde ou hyperoxyde).

IV- CORPS INORGANIQUES

Plusieurs composés inorganiques résultent de la combinaison d’un anion et d’un cation. Pour
écrire la formule chimique de ces composés inorganiques, on place toujours le cation en tête
et l’anion en second. Par contre, pour former leurs noms, on nomme toujours l’anion en
premier et le cation en second.

Exemples : NaCl : chlorure de sodium

NH4NO4 : Nitrate d’ammonium

Ca(HCO3)2 : Hydrogenocarbonate de calcium

CuCl : Chlorure de cuivre (I)

CuCl2 : Chlorure de cuivre (II)

Al2O3 : Oxyde d’aluminium (autre nom : alumine)

LiPF2O2 : Difluorodioxophosphate de lithium

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Pour indiquer le nombre d’anions polyatomiques de noms se terminant en “ate“ contenus
dans la formule, on fait précéder l’ensemble du nom de l’anion, placé entre parenthèses, des
nombres multiplicatifs : bis, tris, tétrakis, etc. dans les autres cas, on utilise les préfixes
multiplicaturs convenables.

Exemples : Mg(NO3)2 : bis (trioxonitrate) de magnésium

B(CN)3 : tricyanure de bore

Ca(OH)2 : dihydroxyde de calcium

V- COMPOSES MOLECULAIRES OU COVALENTS

Ils sont formés à partir d’éléments non-métalliques de bloc p de la classification périodique.


Pour écrire la formule chimique de ces composés, on place toujours l’élément le plus
électropositif en premier. Pour former leur nom, on procède comme si ces composés étaient
ioniques sauf que les nombres d’oxydation ne sont pas indiqués, on indique à la place les
préfixes multiplicateurs et on nomme l’élément le plus électronégatif en premier.

Exemples : H2S : sulfure d’hydrogène, PCl3 : trichlorure de phosphore, N2O5 : pentoxyde de


diazote.

VI- LES ACIDES

Selon Bronsted, il s’agit des espèces pouvant céder un proton. Il existe différents types
d’acides inorganiques :

- Les halogénures d’hydrogène de type HX : X=F, Br, I, Cl


- Les oxoacides : HNO3, H3PO4…

6.1. Les halogénures d’hydrogène

Ils peuvent être nommés comme des composés moléculaires

Exemple : HF : Fluorure d’hydrogène

Mais en solution la nomenclature est différente, on les nomme : acide + radical de l’halogène
+ hydrique

Exemples : HCl : acide chlorhydrique ; HF : acide fluorhydrique

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6.2. Les oxoacides

Ce sont les acides conjugués des oxoanions.

Nomenclature traditionnelle : on ajoute au nom de l’oxoanion le mot acide et on remplace


les terminaisons -ate par –ique et ite par –eux

Exemple : CO32- donne H2CO3 : acide carbonique

Nomenclature récente :

On utilise le préfixe multiplicateur (nombre d’oxygène) suivi d’oxo puis du nom de l’ion du
préfixe multiplicateur (nombre d’hydrogène)

Exemples : HClO4 : tétraoxochlorate d’hydrogène

H3PO3 : trioxophosphate de trihydrogène

VII- LES COMPLEXES OU COMPOSES DE COORDINATION


a) Définition

Un complexe est un édifice chimique polyatomique formé d’un ion ou (atome) centrale et
d’atomes, d’ion, de molécules coordonnées à l’atome central. Ces ions moléculaires ou atome
lié à l’atome central sont des ligands. Les ligands sont souvent de 2 pour les cations
monovalents de 4 ou 6 pour les cations bivalents et de 6 pour les cations trivalents. La
formule générale que l’on adopte pour un ion complexe peut s’écrire [C(A)p]q, C est l’ion
centrale (généralement un cation) qui a fixé les p atomes, A le ligand, le complexant ou le
coordinat et p l’indice de coordination.

Le ligand peut avoir une liaison avec l’atome centrale, il est dit monodentale, ou
plusieurs liaisons, il est dit polydentale ou chélate.

Exemple : éthylènediamine H2NCH2CH2NH2,

Triéthylènetétraamine H2NCH2CH2NHCH2CH2NHCH2CH2NH2

EDTA (éthylènediaminetétraacétique)
-
OOCH2C CH2-COO-

N-CH2-CH2-N
-
OOCH2C CH2COO-

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b) Nomenclature des complexes
a. L’atome central

Dans les formules, il doit être placé le premier suivit des ligands anioniques puis neutre et le
tout entre crochet. Dans le nom du complexe, l’atome central doit être indiqué après les
ligands.

b. Ligand

Les ligands anioniques sont généralement caractérisés par la terminaison O

F- : fluoro ; Cl- : chloro ; CN- : cyano ; SCN- : thiocyanato ; SO42- : sulfato ; S2O32- :
thiosulfato. Les ligands constitués par des molécules neutres sont en générale indiqués par
leur nom.

H2O: aqua ; NH2 : ammine ; CO : carbonyl ; NO : nitosyl.

Les préfixes mono, di, tri, tétra, penta, hexa, indiquent le nombre des ligands de chaque
espèce.

Pour les ligands compliqués, on utilise (bis, tris, tétrakis)

c. Complexe positifs et neutres

On indique le nom de l’ion central suivi du degré d’oxydation en chiffre romain et précédé du
nombre et de la nature des ligands

d. Complexe négatifs

L’ion central est indiqué muni de la terminaison ate suivi du degré d’oxydation.

Formule Nom
3+
[Co(NH3)6]
[Co(NH3)5Cl]Cl2
[Fe(H2O)5OH]2+
[Cr(SCN)4(NH3)2]-
[Fe(CN)6]4-
[Fe(CO)5]
[Rn(HSO3)2(NH3)4]
K4[Fe(CN)6]
[Co(NH3)6]Cl3

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e. Nature des liaisons

L’ion central ou atome central possède des orbites vacantes et les ligands possèdent des
doublets libres. Lors de la mise en commun des électrons pour former la liaison de covalence
entre un ligand et l’ion central, c’est le ligand qui apporte les deux électrons nécessaires à la
formation de la liaison. La liaison est une liaison covalente dative.

c) Formation et dissociation des complexes

On définit une constante de formation globale du complexe pour l’équilibre suivant

M + nL MLn

Kf =[MLn]/[M] [L]n

Plus Kf est grand plus le complexe est stable.

Cependant, un complexe est beaucoup plus caractérisé par sa constante de dissociation

Kd=[MLn]/([M] [L]n) Kd= 1/Kf

De nombreux complexes présentent dans leur formation plusieurs étapes dans la fixation des
ligands. Ainsi, on a :

M + L ML Kd1

ML + L ML2 Kd2

MLn-1 + L MLn Kdn

Généralement dans la solution contenant le ligand, tous les complexes successifs d’un cation
existent simultanément.

La constante de dissociation globale Kd

Kd = [M] [L]/ [MLn]=Kd1 x Kd2………x Kdn

n
Kd = Π Kdn
1

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HYDROGENE

L’hydrogène est un élément chimique de symbole H et de numéro atomique 1. Dans le


langage courant, on appelle « hydrogène » le gaz de formule chimique H2 qui se nomme en
toute rigueur dihydrogène.

L’atome d’hydrogène est le plus simple de tous les atomes : son isotope le plus commun est
constitué seulement d’un proton et d’un électron gravitant autour du noyau. L’hydrogène est
ainsi le plus léger atome existant.

L’hydrogène était connu depuis le Moyen Age sous le nom de "air inflammable", quand les
alchimistes avaient remarqué l’action des acides sur les métaux. Le nom hydrogène vient du
grec ϋρδω (hudôr), « eau » et ӯεѵѵᾰѵ (gennen), « engendrer », il signifie "engendrer l’eau".
Ce nom lui a été donné par Lavoisier qui rebaptise ainsi l’ « air inflammable » mis en
évidence par Cavendish en 1766.

L’hydrogène est l’élément le plus abondant de l’Univers : 75% en masse et 92% en nombre
d’atome. Il est présent en grande quantité dans les étoiles et les planètes gazeuses.

Dans la croûte terrestre, l’hydrogène ne représente que 0,22% des atomes, loin derrière
l’oxygène (47%) et le silicium (27%). Il est rare également dans l’atmosphère terrestre,
puisque le dihydrogène ne représente en volume que 0,55 ppm des gaz atmosphériques. Sur
terre, la source la plus commune d’hydrogène est l’eau. Il est surtout le principal constituant
(en nombre d’atomes) de toute matière vivante (63% des atomes du corps humain).

I- ATOMISTIQUE DE L’HYDROGENE

1-1- Structure électronique

Nombre atomique : Z=1

a) Structure électronique : 1s1

L’électron gravite autour du noyau, donc ne se situe pas à une distance déterminée entre le
noyau et l’électron. La probabilité de présence de l’électron autour du noyau, qui a même

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valeur en tout point à une distance donnée du noyau (elle présente une symétrie sphérique
autour du noyau), est maximale à 0,53Å.

b) Structure nucléaire et isotope

Cortège électronique : 1 électron et noyau contient 1 proton : d’où la neutralité électronique


de l’atome.

L’élément hydrogène est un mélange de trois nucléides : le protium 1H, le deutérium 2H ou


D, le tritium 3H ou T.

Nom Symbole Masse % dans Noyau Stabilité


courant atomique l’hydrogène
relative naturel
1
Hydrogène H ou H 1,008 99,98 1 proton Stable
2
Deutérium H ou D 2,015 0,02 1 proton + 1 Stable
neutron
3
Tritium H ou T 3,006 1,5.10-14 1 proton + 2 Instable
neutrons
Masse atomique relative de H est 1.0079 g/mol sensiblement égal à 1 g/mol
Deutérium et Tritium sont appelés Hydrogène lourds

Le Tritium est le seul isotope radioactif de l’hydrogène, dont il possède semble-t-il les mêmes
propriétés chimiques et physiques si ce n’est qu’il se transforme en 3He par émission d’un
électron (radioactivité β-). 2H et 3H peuvent participer à des réactions de fusion nucléaire…

L’hydrogène est le seul élément dont chaque isotope porte un nom spécifique, car leur
différence de masse relativement à l’hydrogène est significative : du simple au double ou au
triple, ce qui explique que, contrairement à ce qui vaut pour les isotopes en général, ces
différences peuvent influencer les propriétés chimiques du deutérium ou du tritium par
rapport au protium (effet isotopique)

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II- MOLECULE DE DIHYDROGENE

2-1- Liaison et stabilité

L’élément d’hydrogène donne un seul corps pur simple, le dihydrogène H2, par établissement
d’une liaison de covalence (H-H), association dans une même case quantique des électrons de
deux atomes.

H + H H2 ∆H = -103 Kcal/mol (réaction exothermoique)

- Enthalpie de liaison : La dissociation de la molécule en deux atomes est assez


fortement endothermique. Elle n’est appréciable qu’à une température élevée (0,1% à
2000 K, 95% à 5000 K sous 1 bar)

H2 (g) 2H (g) ∆rH0298 = 435 KJ.mol-1

- La distance intermédiaire : à l’équilibre, est r0 = 0,74 Angstrom.


- Obtention des liaisons sigma et diagramme des niveaux d’énergie des orbitales
moléculaires de H2

Dans le cadre du modèle des orbitales moléculaires, on peut combiner linéairement les deux
orbitales atomiques 1s des deux atomes H pour former deux orbitales moléculaires l’une
liante σ (sigma) et l’autre antiliante σ*. Les deux électrons remplissent l’orbitale de plus basse
énergie ave formation d’une liaison.

Schématiquement, 2H (1s) H2 [σ (1s)2 ]

- Ordre de liaison : 1

En somme, le dihydrogène est très stable : une liaison sigma entre les deux atomes de H et la
dissociation de la molécule en deux atomes est assez fortement endothermique.

2-2- Constantes physique

Le dihydrogène est sans les conditions usuelles un gaz incolore, inodore et insipide. Le
paramètre essentiel pour l’étude de ses propriétés physiques est la très faible masse de la
molécule H2, la plus petite connue. Il résulte en effet :

- une faible densité pour H2 solide liquide ou gazeux (densité par rapport à l’air, d ≈
M/29 est de 0,07)

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- une grande vitesse de translation des molécules à l’état gazeux, d’où l’absence quasi-
totale de H2 dans l’atome terrestre.

Une grande facilité de diffusion (passage à travers un petit trou percé dans une paroi mince)

- Une bonne conductibilité calorifique : H2 est souvent utilisé, par exemple pour le
refroidissement des gros alternateurs ;
- L’état de gaz presque parfait de H2 (g) entraînant des températures de liquéfaction et
de fusion basses. TF = 14,01 K, soit -259,14°C ; TE = 20,28 K.
-

III – PROPRIETES CHIMIQUES

3.1 – Réactivité

L’hydrogène se combine avec la plupart des autres éléments car il possède une
électronégativité moyenne (2,2) et peut ainsi former des composés avec des éléments
métalliques ou non métalliques. Deux faits importants gouvernent la réactivité chimique de
l’hydrogène :

- La molécule est très stable, puisque sa synthèse est très exothermique (dissociation
endothermique)
- La couche de valence ne comporte qu’une case : une seule liaison est possible, elle est
essentiellement covalente sauf dans les rares cas où l’on a la formation de l’ion
hydrure H-

Comportement réducteur

L’hydrogène peut comme les alcalins perdre un électron pour devenir le cation H+

H H+ + e- (oxydation de H, donne H réducteur)

Pour arracher l’électron de l’atome d’hydrogène, il faut dépenser une énergie énorme : 13,59
eV (313 Kcal/mol). Il ne faut donc pas s’attendre à rencontrer de liaison ionique entre
l’hydrogène et un autre élément avec l’hydrogène comme cation sauf (l’atome de fluor).
Chaque fois qu’une réaction se fait, on obtient donc une liaison covalente.

La portion H+ n’est stable qu’en solution aqueuse fortement solvatée

H+ + H2O H3O+

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Comportement oxydant

Il est par contre moins difficile à l’hydrogène, comme les halogènes de compléter son niveau
de valence par capture d’un électron pour donner l’anion hydrure H- de même structure que
l’hélium (affinité électronique).

H(g) + e- H-(g) ∆H= -16,4Kcal/mol

Il faut noter que l’élément hydrogène a des propriétés essentiellement réductrices, mais c’est
un réducteur moyen. Il n’appartient à aucun groupe. Néanmoins ses propriétés chimiques (cf
son électronégativité) ne permettent pas son intégration aux deux groupes des alcalins et des
halogènes. C’est pourquoi l’hydrogène est souvent placé au milieu de la première période du
tableau de la classification périodique.

Les très nombreuses combinaisons de l’hydrogène peuvent être réparties en trois rubriques :

- Les combinaisons avec les métaux alcalins et alcalino-terreux sauf Be et Mg à l’aide


de liaison essentiellement ioniques,
- Les combinaisons avec les non métaux, à l’aide de liaisons essentiellement
covalentes ;
- Les combinaisons avec les éléments de transition et de transition profonde à l’aide
des liaisons essentiellement cataloguées comme métalliques.

3.2 – Hydrures salées ou ioniques

Bien que électropositif, l’hydrogène donne avec les métaux alcalins et alcalino-terreux des
hydrures MH (M+, H-) ou MH2 (M2+, 2H-). Pour les obtenir, on fait passer un courant
d’hydrogène gazeux sur le métal à des températures comprises entre 150°C et 700°C

Ca+H2 CaH2

2Li + H2 2LiH

Ce sont des variables solides cristallisés et ioniques à structures type NaCl pour les métaux
alcalins.

L’hydrure de lithium solide fond à 680°C. L’électrolyse du liquide donne par réduction à la
cathode du lithium et par oxydation à l’anode du dihydrogène.

LiH Li + H2
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Les hydrures alcalins réagissent en particulier à froid sur les solvants protoniques notamment
l’eau.

LiH + H2O LiOH + H2 (H- + H2O OH- + H2)

LiH + H-NH2 LiNH2 + H2

Les hydrures alcalins donnent avec les du bore ou de l’aluminium, les hydrures doubles. Le
plus important de ces hydrures est le tétrahydruroaluminate de lithium Li (AlH4).

(C2H5)2O
4LiH + AlCl3 Li(AlH4) + 3LiCl

3.3 – Les hydrures de covalence ou moléculaires

Ce sont des dérivés hydrogénés des non-métaux. Ils sont des composés essentiellement
covalents et moléculaires. Ils sont pour la plupart gazeux dans les conditions habituelles sauf
H2O à cause des liaisons hydrogènes.

Exemple : HCl, H2O, NH3, CH4

a – Groupe des halogènes

H2(g) + X2 2HX(g) (X2 : F2, Cl2)

− Avec le fluor, la réaction est explosive même à très basse température


− Avec le chlore, elle ne l’est qu’en présence de la lumière (réaction dangereuse et
déconseillée)

H2(g) + X2 2HX(g) (X2 : Br2, I2)

Avec l’iode et le bromure, la réaction donne lieu à un équilibre, on fait recours à un


catalyseur).

b – Groupe des chalcogènes (O2, S)

- Les mélanges d’hydrogène et d’oxygène conduisent à l’eau. La réaction peut être


amorcée par affichage ou à l’aide d’un catalyseur ou par voie photochimique. Elle est
explosive si les gaz sont dans des proportions stœchiométriques.
2H2(g) + O2(g) 2 H2O (liq) ∆H = -58Kcal/mole

Les mélanges d’hydrogène et de soufre conduisent au sulfure d’hydrogène à condition


d’opérer à température assez basse (la dissociation du sulfure d’hydrogène commence à partir
de 400 °C)
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H2 + S H2S (∆H = - 4,8 Kcal/mole)

c- Groupe de l’azote et du phosphore

Les mélanges d’hydrogène et d’azote conduisent à l’ de l’ammoniac.

3 H2(g) + N2(g) 2NH3(g) (∆H = - 11,4 Kcal/mole).

La réaction est favorisée par de très fortes pressions et par une température aussi basse que
possible avec une utilisation de catalyseur. Conditions selon Haber : pression : 200kg/cm2,
t°=400°C à 500°C, catalyseur : Fer.

C’est une réaction industrielle très importante car on fabrique l’acide nitrique et les engrais
azotés avec l’ammoniac.

Les composés résultants des autres éléments du groupe de l’azote (PH3, AsH3, SbH3) sont
instables et ne peuvent être préparés par synthèse directe.

d- Groupe de carbone

Le carbone et les éléments de son groupe (Si, Ge, Sn,, Pb) donnent des composés hydrogénés.
Parmi les nombreux hydrocarbures qui existent, seulement le méthane et l’acétylène peuvent
être obtenus par synthèse directe

2H2 + C CH4 ∆H = - 17,9 Kcal/mole (Réaction réversible vers 600-


1000 °C)

H2 + 2 C C2H2 ∆H = + 54 Kcal/mole (Réaction réalisée à la température


de l’arc électrique avec un rendement faible)

3-4- Hydrures interstitiels ou d’insertion des métaux de transition

L’hydrogène se combine avec les métaux de transition en s’insérant dans les cavités du réseau
cristallin de ces éléments : on parle de composés d’insertion. L’hydrogène piégé dans le
réseau peut y émerger, réagir avec les impuretés présentes et dégrader les propriétés du
matériau. Très souvent, il n’y a pas de stœchiométrie (MxHy, avec x et y peuvent être
différents des entiers naturels) ; il s’agit plutôt d’une solution solide d’hydrogène dans
l’élément solvant. Les hydrures d’insertion concernent en général les propriétés du métal
(conductibilité thermique et électrique, éclat métallique et ils ont une faible température de
fusion).

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Exemple : ZrH1,9

Sous forme de poudre, les métaux de transition absorbent des quantités considérables
d’hydrogène (le palladium absorbe jusqu’à 900 fois son propre volume d’hydrogène à la
température ambiante). Les hydrures d’insertion sont importants à cause de leurs propriétés
catalytiques. Ils sont utilisés comme catalyseurs d’hydrogénation.

3-5- Réactivité de l’hydrogène vis-à-vis de quelques composés

L’hydrogène réduit de nombreux composés parmi lesquels des composés organiques et des
composés minéraux. S

a- Action sur les oxydes

L’hydrogène réduit de nombreux oxydes conduisant à u oxyde inférieur ou à l’élément lui-


même. En général, il faut chauffer et la température à atteindre dépend de l’élément :

MmOn + H2 MmOn-1 + H2O

MmOn + H2 mM + nH2O

NiO + H2 Ni + H2O (T° : 300°C)

CuO + H2 Cu + H2O (T° : 700°C et catalyseur : Nickel)

CO2 + H2 CO + H2O

CO2 + 4H2 CH4 + 2H2O

La réduction des oxydes métalliques à lieu dans les cas où la chaleur de formation de l’oxyde
est inférieure à celle de l’eau (FeO, CuO). Pas de réaction avec Na2O, MgO dont la chaleur de
formation est supérieure à celle de l’eau.

b- Action sur quelques composés organiques

L’hydrogène réduit les hydrocarbures insaturés : alcène, alcyne.

A partir des aldéhydes et des cétones, on obtient des alcools primaires et secondaires

18
IV- PREPARATION DE L’HYDROGENE

On préparait notamment l’hydrogène par réaction entre du zinc et de l’acide (chlorhydrique) :

Zn + 2H+ Zn2+ + H2

Trois méthodes sont actuellement utilisées :

- La conservation du méthane (gaz naturel) qui fournit actuellement les tonnages les
plus importants, environ 70% ;
- L’extraction du gaz de cokerie ;
- L’électrolyse de l’eau.

1- La conversion (reformage) du méthane peut s’effectuer avec la vapeur d’eau sur


catalyseur au nickel selon les réactions endothermiques :

CH4 + H2O CO + 3H2 ;

CH4 + 2H2O CO2 + 4H2

2- Les gaz de cokeries sont un sous-produit de la fabrication du coke métallurgique.


Leur composition est voisine de 50% de H2, 25% de CH4, 10% de CO ; 7% de N2 ;
avec un peu d’éthane, d’éthylène, de CO2, de H2S, etc.

Après élimination des impuretés par voie chimique à l’aide d’absorbants convenables, ou par
voie physique par liquéfaction partielle, le mélange H2-H2 est utilisé après ajustement des
proportions pour la synthèse de l’ammoniac.

3- L’électrolyse de l’eau, en fait de solutions aqueuses, permet d’obtenir du


dihydrogène pur mais coûteux.

L’électrolyse de solutions de chlorure de sodium donne également à la cathode H2, sous-


produit de Cl2.

V- UTILISATION DE L’HYDROGENE

La majeure partie est utilisée sur place (auto-consommation, dite quelque fois consommation
captive) ; 1% environ étant commercialisé à l’état gazeux ou liquide. Les principaux
débouchés sont actuellement la synthèse de l’ammoniac (environ 60%) le dihydrogène étant
mélangé au diazote et l’utilisation en pétrochimie (environ 20%). L’hydro-traitement vise à

19
purifier les coupes pétrolières de leurs impuretés, notamment le soufre. L’hydro-
désulfuration correspond au schéma suivant :

Industrie

- On peut faire agir de la vapeur d’eau sur les hydrocarbures :


- CnH2n+2 +nH2O nCO + (2n+1) H2

nH2O nCO2 + (3n+1) H2

- Action de la vapeur d’eau sur le carbone : chauffer le carbone au rouge et fait passer
de la vapeur d’eau
H2O + C CO + H2

Laboratoire

• Action d’un acide dilué sur un métal

Mg (s) + 2HCl (aq) MgCl2 + H2

• Action d’un métal sur l’eau

2Na + 2H2O 2NaOH

• Action de l’eau sur les hydrocarbures métalliques


Utilisation de H
H2 + ½ O2 H2O

Formation de l’ammoniac Fabrication de l’acide nitrique

• Pour la conservation des huiles végétales.

20
1
LE SODIUM ET DERIVES
I- Généralités
Le sodium de symbole Na qui vient de son appellation allemande Natrium, qui dérive de « natron », le
carbonate de sodium naturel d’Egypte, est de structure électronique (Z=11) 1S22S22P63S1 et de poids
atomique molaire de 22.98977gmol-1 et une masse volumique de 0,97 g.cm-3. Il présente un spectre
d’émission avec deux radiations caractéristiques de longueurs d’onde 1= 5890 A° et 2=5896 A°.
Son rayon covalent 1,54 A° Son rayon ionique (Na+) est 0,85 A° et son métallique 1,90 A° C. C’est un
métal brillant, mou, réactif, ayant une température de fusion de 98°C et d’ébullition de 883A°C. Son
électronégativité de pauling est 0,9, avec une énergie de première ionisation de 5,14 e V et un
potentiel d’électrode de -2,71V. Le Na est un bon conducteur électrique et thermique. Son excellente
conductivité thermique et son bas point de fusion le font employer, fondu comme transporteur de
chaleur et échangeur dans certains réacteurs nucléaires.

II- Etat naturel

Le sodium est le sixième élément le plus abondant dans le coût terrestre, qui contient 2.63% de
Sodium sous toutes ses formes. Le sodium est, après le chlore, le deuxième élément le plus abondant
dissous dans l’eau de mer. Les sels de sodium les plus importants trouvés dans la nature sont le
chlorure de sodium (sel de roche), le carbonate de sodium (soude), le borate de sodium (borax), le
nitrate de sodium et le sulfate de sodium. Les sels de sodium sont trouvés dans l’eau de mer, les lacs
salés, les alcalins et dans l’eau de source minérale.

III- Propriétés chimiques

Le sodium se dissout dans l’ammoniac liquide en donnant une solution métastable colorée.

Le sodium s’oxyde à l’aire et on le conserve dans du pétrole.

2Na + O2 2NaO

Très réactif, il réduit l’eau à froid en donnant de la soude caustique et de l’hydrogène.

Na+H2O NaOH + H2

Le sodium liquide réagit en présence d’hydrogène pour donner l’hydrure de sodium

2Na + H2 2NaH

En présence des halogènes, on obtient des halogénures.

Na + Cl2 NaCl

Avec l’oxygène, Le sodium donne un oxyde NaO2 , qui s’unit à l’eau pour donner l’hydroxyde NaOH,
et un peroxyde Na2O2, qui est décomposé par l’eau avec production d’oxygène.

2
Na2O + H2O 2NaOH
IV- Préparation et utilisations

Le sodium est préparé par électrolyse d’un mélange de chlorure de sodium et de chlorure de calcium
fondu ver 580°C. Pur, il sert à l’élaboration de certains métaux réfractaires (titane, zirconium).
Liquide, il est utilisé comme fluide caloporteur dans les surgénérateurs ; gazeux, il est employé dans
les lampes à décharge émettant dans le jaune (éclairage routier).

V- Les dérivés du sodium

1) Le carbonate de sodium NaCO3


Il se présente sous forme de poudre blanche hygroscopique avec une masse volumique de 2,5
g/cm3 et un point de fusion de 851°C. Il est soluble dans l’eau et libère en milieu aqueux Na+
et
est actif et peut régir comme suit :
+ H2O + OH-
+ H2O + OH-
Ion hydrogénocarbonate ou ion bicarbonate
Le gaz carbonique CO2 peut réagi en présence avec de l’eau suivant l’équation
CO2 + + H2O 2H

synthèse de carbonate de sodium


- méthode LeBlanc

vers 400°C 2 NaCl + H2SO4 NaSO4+ 2HCl

900°C Na2SO4 + 4C Na2S + 4CO

Na2S + CaCO3 Na2 CO3+ CaS

- Procédé Solvay
CO2 + NH3 + H2O + NaCl NH4Cl+NaHCO3
2NaHCO3 Na2CO3+CO2+H2O
2NH4Cl + Ca(OH)2 CaCl2+ 2NH3 + H2O

Elle permet de régénérer le (NH3) ammoniac. Le procédé Solvay est moins polluant et moins coûteux
que le procédé Leblanc. Le sel et la craie sont abondants et peu coûteux.

Utilisation du carbone de sodium Na2CO3

Il peut être utilisé dans les papeteries, textiles


Il peut être utilisé dans les verreries et l’émaillerie
Dans la désulfuration de la fonte
Dans la lessive en poudre à laver
L’adoucissement des eaux
Dans la fabrication des phosphates et polyphosphates

3
Utiliser pour avoir les sels organiques et quelques sels minéraux (NaCN, Na2SO4,
NaNO3, NaNO2)

2) La soude

C’est un solide blanc très hygroscopique. Sa dissolution dans l’eau est très exothermique. Il est donc
difficile à dessécher. C’est un composé soluble dans l’alcool et à ce titre on l’utilise en chimie
organique. La température de fusion de la soude est de 328°C et température d’ébullition de 1390°C.
La soude fondue attaque le verre, la porcelaine et même la platine. L’électrolyse de la soude dissoute
donne de l’hydrogène et de l’oxygène.

La soude est une base forte en NaOH Na+ + OH-

Lorsqu’on le fait réagir sur du gaz carbonate on a du CO2+ 2(OH-) +H2O

Avec SO2 on obtient du Na2SO3. Elle réagit également avec l’alumine pour donner l’ion suivant
l’équation : 2(Na+ + OH) + Al2O3 (Na+ + Cl) + (Na+ + ClO) + H2O.

La réaction du chlore et de soude (NaOH) donne de l’eau de javel

Cl2 + 2(Na++ OH-) (Na++Cl-) + (Na++ClO-) + H2O

La soude caustique augment le pH des cours d’eau, représentant ainsi une menace potentielle pour la
faune et la flore aquatique. La soude caustique ne doit pas être confondue avec le bicarbonate de
sodium, ni avec le carbonate de sodium.

Synthèse de la soude

Elle peut être préparée en partant de la chaux et en ajoutant du Na2CO3

(2Na+ + ) + (Ca2+ + 2OH-) CaCO3 + 2(Na+ + OH-)

3) Le chlorure de sodium

Le chlorure de sodium NaCl (sel marin et sel gemme) est un aliment indispensable à l’homme et aux
animaux domestiques. A ce titre il a donné lieu très tôt à un commerce actif. En présence d’acide
sulfurique, il permet d’obtenir l’acide chlorhydrique HCl et le sulfate de sodium Na2SO4. Son
électrolyse permet d’obtenir du chlore et du sodium.

4
CALCIUM ET DERIVES

I- Propriétés physiques et état naturel

Le calcium Ca est un métal de la famille des alcalino-terreux , de numéro atomique Z= 20 et de


structure électronique 1S2S22P43S23P64S2 , il présente une valence égale à 2. Son énergie de
première et de deuxième ionisation est 589,8 KJ/mol et de 1145,4 KJ/mol. Le rayon métallique est
1,96A° avec une électronégativité de 1. La température de fusion est 580°C et la température
d’ébullition de 1300°C. Sa masse volumique est de 1,54g/cm3. C’est un métal gris et mou qui ne se
trouve jamais à l’état de corps pur dans la nature. Il est le cinquième élément le plus abondant de la
croûte terrestre près de 3,4% et est essentiel pour la matière organique : formation des os des dents
et des coquilles.

Les principales combinaisons du calcium sont :

- Les carbonates CaCO3 que l’on trouve dans la calcite, aragonite dans le marbre, la
craie
- Les sulfates
On a anhydrite CaSO4 et dans le gypse CaSO4, 2H2O
- Les phosphates
- Ca5(PO4)3

Cependant on rencontre les associations suivantes

Il existe également sous forme de sel. On les retrouve dans les os, les coquilles et aussi sous forme de
ion calcium (Ca2+) qu’on retrouve dans l’eau de mer et souterrain associées à et

II- Propriétés chimiques


L’oxyde

Le calcium se combine avec l’oxygène pour donner CaO . On peut avoir CaO en calcinant le calcaire
selon la réaction :

CaCO3 CO2 + CaO

CaO + 3C CO + CaC2

Ca +1 2 O2 CaO

5
L’hydroxyde de calcium

CaO + H2O Ca(OH)2

Chaux vive chaux éteinte ou caustique

Le calcium forme avec le chlore le chlorure de calcium CaCl2

Notion de dureté de l’eau

Une eau dure est une eau qui ne donne pas de mousse avec le savon. Ces eaux sont chargées en sels de
calcium qui précipite les savons par formation d’oléate ou de stéarate de calcium insoluble. La dureté
peut provenir aussi de la présence des ions magnésium. La dureté d’une eau est sa teneur Ca2+ et Mg2+.
Elle s’exprime en °f = 100mg/L CaCO3. Une eau douce est une eau qui contient un faible taux
d’ions Ca2+ et Mg2+.

Nous distinguons deux types de dureté.

La dureté temporaire dont le premier responsable est l’hydrogénocarbonate de


calcium
Ca (HCO3)2 Ca2+ + 2

Cette dureté temporaire peut être éliminée par chauffage de l’eau. En effet lors du chauffage de l’eau,
il se produit la réaction suivante :

Ca (HCO3)2 + 2H2O + CO2

CaCO3 insoluble explique la présence de tartre dans les ustensiles de cuisines, les tuyaux et les
chaudières.

On peut aussi utiliser l’action de l’hydroxyde de calcium

Ca (HCO3)2 + Ca (OH) 2 CaCO3 + 2H2O

CaO est la chaux vive, qui fait l’objet d’une importante industrie. C’est d’ailleurs pour cette réaction
que le carbonate de calcium porte, dans certaines industries, le nom de carbonate de chaux qui était
l’ancien nom avant que le calcium ne soit isolé.

IV. Production industrielle du calcium

Le calcium est produit par aluminothermie de la chaux, c’est-à-dire une réaction d’oxydoréduction où
la chaux (oxyde de calcium CaO) est réduite par l’aluminium dans des fours où l’on établit le vide.

De façon simplifiée : 2Al + 6CaO Ca3Al2O6 + 3Ca

On introduit dans le four des pastilles formées à partir d’un mélange de chaux et de poudre
d’aluminium. Le four est chauffé électriquement ou à l’aide d’un combustible fossile. Le calcium
formé au cours de la réaction se dégage sous forme de vapeur, et l’on dispose (dans le circuit

6
d’aspiration établissant le vide dans le four) un condenseur où il vient de déposer. Le résidu de la
réaction est de l’aluminate de calcium (combinaison d’alumine et de chaux).

7
AZOTE ET PHOSPHORE

Le phosphore et l’azote ont cinq électrons de valence ; ils forment des liaisons de caractère presque
exclusivement covalent. Les principales différences proviennent de la présence des orbitales D
disponible dans la couche de nombre quantique 3 qui confère au phosphore des possibilités de liaison
que l’azote ne présente pas. Par exemple, l’existence valence 5 du phosphore.

Tableau 1 : propriétés atomiques de l’azote et le phosphore

N P
Numéro atomique 7 15
Configuration électronique 2S22P3 2S23P3
Rayon covalent (A) 0,75 1,06
Rayon ionique (A) M5+ - 0,34
Energie d’ionisation (eV) 14,48 10,9
Electronégativité 3,07 2,06

I- L’azote
a) Etat naturel et production

L’azote majoritairement sous forme de diazote N2, constituant majoritaire de l’atmosphère


terrestre, représentant presque les 4 5 de l’air en volume. On le trouve également combiné dans les
nitrates et les ammoniacaux. Il entre dans les constitutions des protéines et des acides nucléiques
des êtres vivants. L’azote présente un intérêt biologique en raison de son cycle de vie (bactérie –
alimentation protéines) et un intérêt agronomique car il participe à la fertilisation des sols.

Dans l’industrie, la matière première, abondante et gratuite, de production de l’azote est l’air. Par
distillation fractionnée de l’air liquide, on obtient de l’azote qui renferme un peu d’oxygène,
d’argon de l’hélium et du néon du mélange de départ. On prive l’air de son oxygène. Pour obtenir
de l’azote pur (azote chimique) , on chauffe vers 70°C du nitrite d’ammonium selon la réaction
suivante.

NH4NO2 N2 +2H2O

b) Propriétés physiques
L’azote est un gaz incolore peu soluble dans l’eau (10cm3/l) avec une densité sensiblement
égale à 0,97 et sa température de liquéfaction est de -196°C. C’est un gaz très mobile et qui se
transporte plus facilement à l’état liquide. La présence du doublet électronique lui confère sa
propriété chimique.

8
c) Propriétés chimiques
L’azote est généralement inerte à température ambiante. A haute température ou en présence
d’étincelle, il peut dans certaines conditions entrer en combinaison avec d’autres éléments.

Les oxydes de l’azote

Endothermiques à partir de leurs éléments, ils sont peu stables à température modérée et peuvent jouer
le rôle d’oxydants.

Oxyde nitreux ou azoteux, ou protoxyde d’azote N2O

C’est un gaz incolore et inodore, assez facile à liquéfier, produisant une excitation cérébrale (gaz
hilarant) puis une anesthésie. Il se décompose à la chaleur en ses éléments et peut de ce fait
entretenir des combustions vives.

Monoxyde d’azote ou oxyde nitrique NO

C’est un gaz incolore, difficile à liquéfier qui se décompose complètement au rouge vif et présent
alors des propriétés comburantes. Au contact de l’oxygène, il s’oxyde spontanément en donnant de
l’anhydride nitreux et du peroxyde d’azote. Il réduit ainsi le permanganate de potassium, l’acide
nitrique concentré, etc. il est obtenu dans l’industrie par synthèse directe dans l’arc électrique ou
par oxydation catalytique de l’ammoniac, mais est aussitôt transformé en acide nitrique ou en acide
nitreux. On le nomme aussi oxyde azotique (ou dioxonitrique II).

2NH3 + 5 2O2 2NO + 3 2 H2O

Peroxyde ou dioxyde d’azote NO2

Dès 180°C la molécule NO2 se dissocie en NO et oxygène. Le peroxyde d’azote présente donc
des propriétés comburantes et oxydantes qui le font employer comme ergol et pour réaliser des
explosifs, dénommés panclastites. Au contact de l’eau ; il se comporte comme un anhydride
mixte.

Anhydride nitreux N2O3

Il est obtenu à l’état liquide en mélangeant et en condensant des volumes égaux d’oxyde
nitrique et de dioxyde d’azote. C’est un liquide bleu, qui bout vers 3°C et qui se solidifie à
- 120°C. Très instable, il émet des vapeurs rutilantes, mélange de NO, de NO2, et de N2O2. Il
possède à la fois les propriétés de l’oxyde nitrique et du dioxyde d’azote, c’est-à-dire qu’il peut
se comporter comme un oxydant ou comme un réducteur (oxydoréduction). C’est un anhydride
vrai qui correspond à l’acide nitreux HNO2. On le nomme aussi anhydride azoteux (ou
dioxionitrique III).

Anhydride nitrique N2O5


L’anhydride nitrique est préparé en déshydratant l’acide nitrique par l’anhydride phosphorique.
C’est un solide blanc qui fond vers 30°C en se décomposant. Le liquide obtenu est un mélange

9
de N2O4 et N2O5. C’est un oxydant et un anhydride vrai. L’acide correspondant est l’acide
nitrique (ou trioxonitrique V). L’anhydride nitrique est nommé aussi anhydride azotique. Les
composés de l’anhydride nitrique jouent un rôle important dans l’industrie des engrais, des
colorants et des explosifs.

Acide nitreux
On prépare de l’acide nitreux à partir de la composition du sesquioxyde avec l’eau.
NO + NO2 N2O3

N2O3 + H2O 2HNO2

HNO2+ H2O H3O+ + NO2-

Acide nitrique

Il est liquide à une température ambiante et sa température d’ébullition est de 86°C

HNO3 + H2O H3O+ +

L’Ammoniac

L’Ammoniac de formule NH3 est un gaz incolore d’odeur piquante et suffoquant. Il se liquéfie à 33°C
et se solidifie à 77,8°C. Il est très soluble dans l’eau. C’est une molécule polaire comme l’eau. Elle se
condense à température plus élevée que l’azote. L’ammoniac liquide est beaucoup plus utilisé comme
réfrigérant industriel. La solution obtenue est obtenue est appelée l’ammoniaque. Sa masse molaire est
d 17 g / mol donc plus léger que l’air.

On obtient l’ammoniac par action de l’hydrogène à chaud l’azote, la réaction est réversible.
N2 + 3H 2NH
2 3

Dans l’industrie, cette réaction de synthèse est réalisée à 550°C, sous haute pression avec un catalyseur
(le fer).

Dans l’industrie des engrais, l’azote de l’atmosphère est fixé chimiquement pour former l’ammoniac
selon la réaction suivante.

N2 + O2 + CH4+ H2O 2NH3 + CO2

Propriétés acido- basique

L’ammoniac et une base dans l’eau,

NH3 +HO + OH-

Lion ammonium NH+4 présente une structure analogue à celle de CH4

10
Sa symétrie et ses dimensions lui confèrent des propriétés analogues aux ions alcalins de taille
(K , Rb+). On connait de nombreux sels d’ammonium similaires aux métaux alcalins (chlorure
+

d’ammonium NH4Cl).

Propriété du solvant

L’ammonium liquide est le solvant non aqueux, il est souvent utilisé comme l’eau. Il est polaire
et peut se retrouver dans des cristaux.

Exemple : CaCl2 8NH3 si l’on compare avec l’eau on a Ca(NO3),4H2O

Il se dissocie de manière analogue à l’autoprotolyse de l’eau

2NH3 NH4+ + NH2-


2H2O H3O+ + OH-

La base conjuguée de NH3 est l’ion à anidure NH2- . C’est la base la plus forte pouvant exister dans
l’ammonium liquide.

NH2- + H2O NH3 + OH-

Action sur les métaux

Les métaux donnent avec l’azote des nitrures et des azotures tel que Na3N, K3N, Ca3N2 et
NaN3, Zn(N3)2.

Cycle de l’azote

L’azote présente un intérêt biologique en raison de son cycle de vie (bactérie-alimentation


protéines) qui se présente selon les étapes suivantes :

1. Fixation
2. Assimilation
3. Ammonification
4. Nitrification
o Nitritation
o Nitratation
5. Dénitrification
II- Le phosphore
1) Généralités

P P

Il se présente sous forme de molécule tétraédrique P4. Il a la même conformation que NH3.

11
Le phosphore est plus réactif que l’azote. Les hybridations qu’on peut obtenir avec les phosphore se
présente comme suit :

Hybride Doublet Doublet Forme de


Liant Libre Molécule
SP
3 0 Tétraédrique PH4+, PCl+4

1 Pyramide à base triangulaire PCl3, P4O6

SP3d 1II 0 Tétraédrique POCl3 PO3-4

0 bipyramide à base PCl5 triangulaire PF5


3 2
SP d
0 Octaèdre PCL6

La molécule elle-même instable et se dismute en présence de l’eau

4P +6H2O PH3+ 3H3PO2

En milieu basique on peut avoir :

4P + 3OH + 3H2O 3H1PO2 + PH3

3H3PO2 2H3PO3+ PH3

Decomposition de H3PO3

4H3PO3 PH3+3H3PO4

PO23- : Acide phosphoreux

2) Preparation des corps simples

Notons que 0.11% de la lithosphère est constitué de phosphore qui se trouve dans les minerais de
phosphate de calcium comme la cellophaniste monohydrate Ca(PO4)2H2O ; on a également l’apatite
Ca5F(PO4)3.

Environ 90% du minerais de phosphate exploité est transformé en engrais. On utilise le reste pour
préparer le corps simple des composés de phosphore et les alliages comme le bronze de phosphore.

Pour fabriquer les engrais, on traite le phosphate avec l’acide sulfurique.

Ca3(PO4)2+ 2H2SO4 Ca(H2PO4)2+2CaSO4

On extrait P du minéral par chauffage électrique en général avec du sable et du coke (C).

La condensation de la vapeur permet d’obtenir la variété blanche du phosphore.

12
Ca3(PO4)2 +3SiO2 3CaSiO3+P2O5

P2O5+5C 2P+5CO
Le phosphore blanc s’il est pur fond à en donnant un liquide incolore qui cristallise dans
le système cubique.
Il existe également les peroxydes comme HPO qui est un acide de peroxyde d’acide
peroxomonophosphorique

Les polyphosphates

On utilise d’habitude le nom de polyphosphate pour les sels des ions en chaine [PnO3n+1]-2-n

Si n=1 on a un phosphate
Si n=2 on a un diphosphate

L’emploi de phosphate trisodique permet de réduire les tartres avec formation de sel de calcium
floconneux non entartrant. Les ions polyphosphates sont utilisés dans la fabrication des détergents qui
se fixent sur les saletés en les rendant hydrophiles c’est-à-dire facilement soluble dans l’eau.

II- Les engrais

L’azote joue un rôle essentiel dans la croissance des plantes. En défaut les plantes sont atrophiées et en
excès, elles sont très développées, mais fragiles. Les végétaux assimilent l’azote par l’intermédiaire
des ions NO3 - et NH4+. Quant au phosphore, il favorise la formation des fleurs et des fruits. Il est
apporté par les phosphates (PO43-) , hydrogenophosphate (HPO42-), et dihydrogenophosphate (H2PO4).

Les engrais participent à la fertilisation des sols, par apport des éléments fertilisants tels que le N, P,
K. Ils peuvent être simples ou composés.

Les engrais simples


Ils ne contiennent qu’un seul fertilisant.
Les engrais azotés

Les engrais azotés permettent d’introduire l’azote dans la chaîne végétale sous la forme des ions NO3-
et NH4+. Comme exemple d’engrais azotés on peut citer :

Sulfate d’ammonium (NH4)2SO4


Nitrate de calcium Ca(NO3)2
Nitrate ammonium (NH4)NO3

Obtention des engrains azotés


Sulfate d’ammonium 2NH3+H2SO4 (NH4)2SO4
Nitrate d’ammonium NH3 + HNO3 (NH4)NO3
Nitrate de calcium 2HNO3 +CaCO3 Ca(NO3)2+H2O+CO2

13
Les engrains phosphates

Les engrais phosphatés proviennent des phosphates naturels de calcium telles que

Fluoroapatite Ca3(PO4)2,CaF2

Chloroapatite Ca3(PO4)2,CaCl2

Ces phosphates naturels très mal assimilés par les plantes sont traités en vue d’augmenter leur
solubilité après transformation en superphosphate

Ca3(PO4)2+2H2SO4 Ca(H2PO4)2+2CaSO4 superphosphate

Ca3(PO4)2+4H2SO4 3 ( 2 4)2 superphosphate triple

Les engrains composés

Les engrais composés renferment au moins deux des trois éléments fertilisants par son N, P, K. Ils
sont donc binaires ou tertiaires. Les teneurs en fertilisant sont indiqués par trois nombres qui
caractérisent, pour 100kg d’engrais et dans l’ordre

- La masse de l’élément N
- La masse de l’élément P sous la forme fictive P2O5
- La masse de l’élément K sous la forme fictive K2O
-
Les conversions d’une forme à l’autre peut être faite avec les formules suivantes :

%P=%P2O5*0.44
%K=%K2O*0.83

14
LES CIMENTS

Les ciments et liants minéraux sont constitués de phases solides anhydres ou partiellement
hydratées susceptibles de subir un processus de consolidation ou de durcissement. Ce processus
correspond à une réaction solide-liquide ou solide-gaz.

1) Ciment Portland Artificiel (CPA)

Il fut découvert en 1818 par Louis Vicat. Les matières premières de base appelées cru de
cimenterie comprennent le calcaire (CaCO3, 80% et argile Al2 O3 + SiO2, 20%). Ces matières premières
chauffées entre 1000°C et 1450°C donnent lieu à des réactions solide-solide et solide-liquide entre les
produits de décomposition thermique des argiles et du carbonate de calcium :

CaCO3 CO2 + CaO

Les argiles sont des aluminosilicates, et leur décomposition libère des Al2O, et SiO2 et Fe2O3.

2CaO + SiO2 2CaO , SiO2 Silicate bicalcique C2S

2CaO, SiO2 + CaO 3CaO, SiO2 Silicate tricalcique C3S

3CaO + Al2O3 3CaO, Al2O3 Aluminate tricalcique C3A

4CaO + Al2O3 + Fe2O3 4CaO, Al2O3, Fe2O3 Aluminoferrite tétracalcique C4AF

CaO + Al2O3 CaO, Al2O3 Monoaluminate calcique CA

L’ensemble des produits de réaction se présente sous forme de modules durs et constitue le clinker.
C’est le broyage du clinker qui donne le ciment. Sa composition est la suivante :

C3S : 50% ; C2S : 20% ; C4 AF : 12% ; C3A : 8% ; on dénombre aussi des impuretés tels que : MgO,
Al2O3, Fe2O3, Cr2O3, TiO2, periclase (magnésie), CaO. Les teneurs en MgO ou CaO doivent être
inférieures à 3% car leur lente hydratation ultérieure peut provoquer des expansions nuisibles à la
qualité des ciments.

C3S est responsable des résistances mécaniques à court terme, C2S qui s’hydrate plus lentement
confère des résistances mécaniques à long terme. C3 A s’hydrate très rapidement donc nécessité

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l’addition d’un régulateur de prise en masse. Ce régulateur est le gypse (CaSO4, 2H2O) qui conduit à la
formation de fins cristaux retardant la prise en masse du ciment conformément à la réaction.

3CaO, Al2O3 + 3(CaSO4, 2H2O) + 26H2O 3CaO, Al2O3, 3CaSO4, 32H2O

C4AF confère au ciment sa couleur, son élimination permet d’obtenir le ciment blanc.

Dans une cimenterie, on distingue trois grandes étapes :

- Préparation de la matière première : elle consiste aux opérations de concassage, de broyage


et de pré homogénéisation conduisant soit à une poudre appelée farine, soit à des boulettes
agglomérées par addition d’eau (10 à 16%), soit à une pate fluide contenant 30 à 45% d’eau.
- Chauffage de la matière première : elle dépend de la nature du produit de la première étape.
Avec la farine, on utilise un procédé par voie sèche, les boulettes sont chauffées par voie semi-
sèche et la pâte par voie humide. On procède ensuite à une précalcination.
- Préparation du matériau définitif : elle consiste à l’ajout de matières premières
complémentaires au clinker et au broyage de l’ensemble. On ajoute ainsi du gypse et autre
sulfate de calcium comme régulateur de prise.
D’autres substances peuvent être ajoutées telles que les laitiers de haut fourneau, les cendres
volantes des centrales thermiques (résidus de combustions de la houille, les pouzzolanes
(calcaires fins).

2) Les ciments alumineux

Ils sont préparés à partir d’un mélange de calcaire et de bauxite. Le ciment alumineux fondu
s’hydrate rapidement et procure des résistances mécaniques en particulier des résistances initiales très
élevées, supérieures à celle du CPA. Mais il est d’un emploi plus délicat. Les utilisations de ce ciment
relèvent d’applications très particulières ; bétons et mortiers pour ouvrages urgent, bétons réfractaires,
dallages, travail par temps froid, etc.).

3) Autres types de ciments et liants minéraux

Les types principaux autres types de ciments et liants minéraux sont la chaux, le plâtre et le ciment
d’anhydrite.

Chaux Ca(OH) 2

CaCO3 CO2 + CaO

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Ca O + H2O Ca (OH) 2

Suivant la teneur en argiles des calcaires, on obtient déférents types de chaux, la chaux grasse étant
celle préparée à partir de calcaire pur et les chaux hydrauliques celles obtenues avec du calcaire
contenant une proportion importante d’argile (environ 20%).

La formule de liant de la chaux résulte de la réaction suivante :

Ca (OH)2 + CO2 CaCO3 + H2O

Plâtre

Il est obtenu par déshydratation thermique de gypse, CaSO4, 2H2O. Suivant les conditions
opératoires et la température de déshydratation toute une série de phases de cristallinité variable
peuvent être obtenues. Les propriétés du matériau après consolidation sont fortement tributaires de la
nature et de la proportion de ces phases. Les réactions mises en jeu sont les suivantes :

105°C 200°C 400°C


CaSO4, 2H2O CaSO4, 0,5H2O CaSO4, H2O CaSO4

Le plâtre trouve des applications très nombreuses (enduits, carreaux et cloisons préfabriquées).

Les ciments d’anhydrite


Les ciments d’anhydrite sont constitués d’anhydrite naturelle et synthétique ou produits de
décomposition du gypse à une température supérieure à 400°C. La consolidation de ces matériaux en
présence d’eau nécessite l’utilisation d’un activateur chimique. L’activateur chimique peut être le
sulfate de potassium qui forme des sels doubles avec le sulfate de calcium et conduit à des matériaux
de résistances mécaniques élevées. Les ciments d’anhydrite sont surtout utilisés pour réaliser des
planchers monolithiques.

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FER

I- Généralité
Le fer de structure 1s22s22P64s23d6. C’est un métal de transition. Les orbitales d sont environ à
moitié remplis. La bande d sera donc à moitié remplie, presque tous les électrons remplissant les O.M.
liantes : la liaison métallique sera donc très forte, ce qui entraîne également une forte compacité (et
donc une masse volumique élevée : 7,9g.m-3. Le rayon métallique vaut 0,126 nm ; le rayon ionique de
Fe 2+ vaut 0,076, celui de Fe3+ vaut 0,067nm. Les énergies de première et deuxième énergies sont 7,90
et 16,16 eV. Les électrons du fer sont relativement faciles à arracher, les deux électrons 4s et un seul
3d (pour obtenir la configuration 3d5, la plus stable car les OA d sont exactement à moitié remplies) :
E° (Fe/Fe2+) = - 0,44V, l’électron 3d est plus difficile à arracher à cause de la petitesse de l’ion :E°
(Fe2+/Fe3+) = 0,77V.
Le fer présente des propriétés magnétiques, il est ferromagnétique jusqu’à 768°C, au-delà il devient
paramagnétique. C’est un métal gris argenté. Jusqu’à 910°C, il est de structure cube centré Fe ( ) ; il
devient cubique à face centré Fe ( ) de 910°C à 1200°C et redevient centré Fe ( ) jusqu’à sa
température de fusion à 1535°C. Il joue un rôle biologique important notamment comme constituant de
l’hémoglobine.
Il présente 4,7% de la croute terrestre. Il est majoritaire dans le noyau. Ses principaux minerais
sont l’hématite Fe2O3, la magnétite Fe3O4, la limonite Fe2O3, 3H2O, la sidérite FeCO3…
Le fer est relativement stable à l’air. S’oxyde à l’air humide, c’est la corrosion. Il réagit avec les
oxydants à chaud (oxygène, chlore) et réduit les oxydants en solution aqueuse (H3O+).

II- Les oxydes de fer et réduction


Il existe quatre oxydes de fer structuralement bien définis, qui constituent les minerais de fer.
FeO, Fe3O4, Fe2O3, sous deux formes et ;

FeO, Fe3O4, Fe2O3,

Réduction des oxydes de fer

Les oxydes de fer se réduisent suivant la séquence suivante :

Fe2O3 Fe3O4 FeO Fe


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L’enchainement de température au niveau de la cuve est l suivants (en partant du haut de la cuve en
fonction de la température) :

T>320°C
620°C<T<950°C
Fe3O4 + CO 3FeO + Co2 (f)
T 950°C
FeO + CO Fe + CO2 (g)

Dans le bas de la cuve, il y a régénération de CO par la réaction de Boudouard

C + CO2 2CO à une température d’environ 1000 à 1050°C.

III- Le fer de degré d’oxydation II et III

Le fer en solution aqueuse existe sous deux formes l’ion Fe2+ (aq) ou [Fe(H2O)6]2+ (vert pâle) et
l’ion Fe3+(aq) ou [Fe(H2O)6]+3(violet pâle). Il existe de très nombreux complexes des ions du fer. Le
cation Fe2+ se trouve dans [Fe(H2O)6] (NH4)2(SO4)2bis sulfate de diammonium hexaaquafer II sel
double, connue sous le nom de sel de Mohr. Ce composé stable peu oxydable est utilisé pour des
analyses. Dans le cas de l’ion Fe3+ on peut citer les aluns [M(H2O)6] [Fe(H2O)6] (SO4)2. De même on
peut citer les complexes très stables tels que [Fe(CN)6]4-, [Fe(CN)6 3-
, Fe(NO) (H2O)5]2+,[FeF5
(H2O)6]2-, [Fe(SCN) (H2O)5]3+ etc.

IV- Les organométalliques du fer


a) L’hémoglobine

Le fer est l’un des éléments de transition les plus importants pour le métabolisme des êtres
vivants. Le corps humain contient environ 4g de fer dont 3 dans l’hémoglobine. L’hémoglobine est la
protéine contenue dans les globules rouges du sang transporteur de l’oxygène vers les cellules.

b) Le ferrocène

De formules Fe(C5H5), le ferrocène est le premier des organométalliques découvert. Il est


obtenu par action direct du cyclopentadiène C5H6 sur le fer ou par action de l’organomagnésien du
cyclopentadiène par le chlorure de fer II.

2C5H5MgBr + FeCl2 (C5H5)2Fe + MgBr2 + MgCI2

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V- Corrosion du fer

La corrosion désigne l’ensemble des phénomènes par lesquels un métal ou un alliage métallique
tend à s’oxyder sous l’influence de réactifs gazeux ou en solution. Elle est dite sèche lorsque les agents
oxydants ne sont pas en solution, elle est dite humide dans le cas contraire.

Le fer se rouille au contact de l’air humide, la rouille est poreuse, non protectrice et perméable à
l’humidité ce qui entraine la destruction totale du fer ; la réaction de corrosion s’écrit

4Fe + 3O2 2Fe2O3

On peut aussi écrire


4Fe 4Fe 3+ + 12e-
3O2 + 12e- 6O2-

VI- Les alliages du fer


Toutes les pièces que l’on dénomme usuellement par ‘’fer’’ ou ‘’ferraille’’ sont en fait des aciers
ou des fontes. L’acier et la fonte sont des alliages de fer contenant une faible proportion de carbone en
masse.
la fonte contient de 2,1% à 6,67% de carbone ;
l’acier contient de 0,025% à 2,1% de carbone ;
en-dessous de 0,025% de carbone, on parle de fers industriels

Pour certaines applications particulières, on utilise des aciers spéciaux tels que :

- les aciers inoxydables tel l’acier 18/8 (18% Cr et 8% Ni)


- les aciers pour roulements : 1% C et 1,5% Cr
- les aciers à outils, notamment les aciers à coupe rapide jusqu’à 18% de W
- les aciers au nickel, durs et inaltérables, ou à faible dilatation (invar 36% Ni)
- les aciers magnétiques (Al, Ni ou Al, Ni, Co), les aciers réfractaires pour cryogénie, pour
chaudières, résistant à l’abrasion, etc.

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