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BRIGADIER CHEF
2022
➢ DISPOSITIONS LIMINAIRES
Elles précisent que le RGEPN s’applique à tous les personnels affectés dans un service
actif ou administratif.
Elles énoncent les principes hiérarchiques de fonctionnement de la police nationale,
définissent les services qui composent ses structures et sensibilisent sur la promotion de
l’égalité des chances.
➢ ANNEXES
Elles font références à divers textes législatifs ou réglementaires concernant la
déontologie policière, le statut des fonctionnaires,… et présente des organigrammes de
certains services de police.
Nous nous intéresserons, dans ce module, au livre 1 er, tire 1er relatif aux dispositions
communes applicables aux personnels actifs de la police nationale.
L’article. 111-1 du RGEPN précise : « L’organisation de la police nationale est fondée sur la
hiérarchie qui définit la place de chacun par l'ordre des corps, dans chaque corps par l'ordre des
grades et dans chaque grade par ordre d'ancienneté, sous réserve des fonctions occupées. ». Cet
article dresse la liste des grades classés par corps au sein de la Police nationale.
À moins que les circonstances ne requièrent des compétences particulières, les fonctionnaires
actifs des services de la police nationale, dans l'exercice de leurs fonctions, sont subordonnés les
uns aux autres selon l'ordre hiérarchique.
Les articles 111-2 à 111-10 définissent la notion d’autorité hiérarchique notamment en rappelant
que celui qui l’exerce :
➢ doit assumer personnellement la responsabilité des actes nécessaires à son exercice.
Cette autorité peut être permanente ou occasionnelle, entière ou limitée à un ou plusieurs
domaines particuliers, en fonction de nécessités opérationnelles, techniques, juridiques
ou administratives ;
➢ est responsable des ordres et des instructions qu’il donne. Il en contrôle la mise en
œuvre) ;
➢ s’assure de la bonne circulation de l’information professionnelle (oralement ou de manière
écrite, tant par des ordres directs qu'au moyen de toute autre forme de communication
appropriée) entre tous les personnels ;
➢ prend les mesures propres à sauvegarder les intérêts du service lorsque le
comportement professionnel ou privé du fonctionnaire (ou l'activité de son conjoint/
concubin/partenaire PACS) paraît de nature à jeter le discrédit sur sa fonction ou le
service auquel il appartient ;
➢ veille à ce que les personnels puissent bénéficier d'un accès aux différents types de
formation, notamment dans le cadre de la promotion sociale. Il a la responsabilité du suivi
de la formation professionnelle des personnels ;
➢ veille à la qualité des rapports sociaux et humains ;
➢ veille à la sécurité, à l’hygiène et à la protection de la santé des agents ;
➢ assurer le respect de la déontologie ;
➢ exercer l’action disciplinaire.
2 - LE CORPS DE COMMANDEMENT
Les fonctionnaires du corps de commandement sont placés sous l'autorité des commissaires
de police qu'ils secondent ou suppléent dans l'exercice de leurs fonctions. Ils assurent le
commandement des personnels placés sous leur autorité.
Pour la mise en œuvre des directives et des instructions reçues de leur hiérarchie, ils élaborent
des consignes particulières, définissent et gèrent les moyens nécessaires, et assurent les
fonctions de commandement opérationnel. À cette fin, ils procèdent (ou font procéder, en leur
donnant les instructions appropriées, par tous les personnels placés sous leur autorité directe) aux
actes nécessaires. Ils contrôlent l'exécution des missions qu'ils leur confient.
B - MISSIONS
Les articles 110-1 et 110-2 listent les missions et activités de la police nationale en précisant
que celles-ci s’exercent dans le respect des principes républicains, des lois et des règlements, du
Code de déontologie et du Code de procédure pénale.
Dans un contexte d’accroissement des difficultés d’exercice des missions de sécurité intérieure,
du fait d’un environnement qui se complexifie, ce code permet de rassembler dans un document
synthétique les règles déontologiques observées par les membres des forces de l’ordre. Il
réaffirme ainsi les notions essentielles qui président aux actions des militaires de la gendarmerie
et aux policiers. Il attache une importance particulière aux relations entre les forces de sécurité et
la population. De la même manière, ce code tient compte des évolutions positives pour la
protection juridique des membres des forces de sécurité intérieure.
Véritable projet commun tenant compte de la spécificité de chacune des deux forces, ce code
de déontologie s’inscrit en cohérence avec les textes existants. Le respect des valeurs qu’il prône
conditionne la légitimité des actions des policiers et des militaires de la gendarmerie nationale tout
en renforçant l’efficacité.
Le code de déontologie de la police et de la gendarmerie nationales figure au chapitre 4 du titre
3 du livre 4 du code de la sécurité intérieure.
Titre préliminaire
Art. R. 434-2 – Cadre général de l’action de la police nationale et de la gendarmerie
nationale
Commentaire :
Le dernier alinéa renvoie aux dispositions propres à chacune des forces, respectant ainsi leur
identité.
I. – Les règles déontologiques énoncées par le présent code procèdent de la Constitution, des
traités internationaux, notamment de la convention européenne de sauvegarde des droits de
l'homme et des libertés fondamentales, des principes généraux du droit, et des lois et règlements
de la République.
Elles définissent les devoirs qui incombent aux policiers et aux gendarmes dans l’exercice de
leurs missions de sécurité intérieure pendant ou en dehors du service et s’appliquent sans
préjudice des règles statutaires et autres obligations auxquelles ils sont respectivement soumis.
Elles font l’objet d’une formation, initiale et continue, dispensée aux policiers et aux gendarmes
pour leur permettre d’exercer leurs fonctions de manière irréprochable.
II. – Pour l’application du présent code, le terme « policier » désigne tous les personnels actifs
de la police nationale, ainsi que les personnels exerçant dans un service de la police nationale ou
dans un établissement public concourant à ses missions et le terme « gendarme » désigne les
officiers et sous-officiers de la gendarmerie, ainsi que les gendarmes adjoints volontaires.
Commentaire :
Le présent code est une synthèse des règles déontologiques édictées dans l’ensemble du
corpus législatif et réglementaire. Il est également créateur de règles auxquelles sont soumis
policiers et gendarmes dans l’accomplissement de leurs missions de sécurité intérieure.
Si les dispositions de ce texte entraînent des devoirs pour ces derniers et pour leur hiérarchie,
elles constituent également une réelle protection quant à l'exécution et aux conditions d’exécution
des missions.
Le terme « policier » recouvre tous les policiers actifs, indépendamment de leur affectation, et
l’ensemble des agents, quel que soit leur statut, affectés dans un service ou un établissement
public (ex : École nationale supérieure de la police, Institut national de la police scientifique).
Aussi le code s’adresse-t-il largement à tous ceux qui concourent aux missions de la police
nationale et pour ce qui les concerne. Ainsi par exemple les dispositions relatives à l’usage de la
force ne concernent-elles que les policiers actifs.
S’agissant du terme « gendarme », il comprend : les officiers, les sous-officiers de gendarmerie
et du corps de soutien (y compris sous contrat ou commissionnés), les gendarmes adjoints
volontaires et les réservistes, à l’occasion de l’accomplissement de leurs périodes au sein de la
réserve opérationnelle.
TITRE PREMIER
PRINCIPES GÉNÉRAUX
CHAPITRE IER
AUTORITÉ ET PROTECTION
I. – L’autorité investie du pouvoir hiérarchique prend des décisions, donne des ordres et les fait
appliquer. Elle veille à ce que ses instructions soient précises et apporte à ceux qui sont chargés
de les exécuter toutes informations pertinentes nécessaires à leur compréhension.
L’autorité hiérarchique assume la responsabilité des ordres donnés.
Ordres et instructions parviennent à leurs destinataires par la voie hiérarchique. Si l’urgence
impose une transmission directe, la hiérarchie intermédiaire en est informée sans délai.
II. – Le policier ou le gendarme porte sans délai à la connaissance de l’autorité hiérarchique
tout fait survenu à l’occasion ou en dehors du service, ayant entraîné ou susceptible d’entraîner sa
convocation par une autorité de police, juridictionnelle, ou de contrôle.
Commentaire :
Commentaire :
➢ L’obligation de loyauté
Le service des institutions républicaines exige que le policier et le militaire fassent preuve
de loyauté tant à l’égard de leur hiérarchie et de leur autorité d’emploi, que vis-à-vis des
usagers.
Aussi, le policier/gendarme peut se rendre fautif lorsqu’il ment délibérément et ce, quelle
que soit la conséquence de ce mensonge. C’est également le cas s’il tronque un compte
rendu.
Mais manque également au devoir de loyauté le policier/gendarme qui ne respecte pas,
méconnaît sciemment ou compromet, par son comportement, les intérêts de l’usager.
➢ Le devoir d’obéissance
Personnellement responsable de leurs actes, le policier et le gendarme ont le devoir de
s’abstenir d’exécuter les ordres manifestement illégaux et de nature à compromettre
gravement un intérêt public en faisant connaître au donneur d’ordre ou à défaut, à
l’échelon hiérarchique supérieur, voire à l’autorité supérieure immédiatement joignable,
les raisons de leur refus d’obéissance. En cas de difficulté, ils ont maintenant la possibilité
de solliciter un écrit confirmant l’ordre donné. Cet écrit ne leur permet cependant pas de
transgresser la légalité. Par ailleurs, il ne les exonère pas de leur responsabilité, en cas
d’exécution d’un ordre manifestement illégal.
Un ordre est manifestement illégal dès lors que la légalité de l’acte prescrit ne peut être
objectivement soutenue. L’illégalité doit donc revêtir un caractère évident. Par ailleurs, les
conséquences de l’exécution de l’ordre doivent être d’une gravité suffisante. À la
condition du caractère manifeste de l’illégalité de
l’ordre donné s’ajoute ainsi celle de la gravité des conséquences de l’ordre exécuté
(Conseil d’Etat, arrêt Langneur, 10 novembre 1944 et article 28 de la loi du 13 juillet 1983
portant droits et obligations des fonctionnaires).
Toutefois, les policiers et les gendarmes ne doivent en aucune circonstance exécuter un
ordre manifestement illégal, conformément aux dispositions du code pénal (article 122-4)
et du code de la défense (article D. 4122-3).
Le policier et le gendarme ne peuvent refuser d’exécuter un ordre au prétexte qu’il serait
uniquement contraire à leurs convictions personnelles.
Le policier et le gendarme doivent rendre compte loyalement et avec rigueur de
l’exécution des missions ou des ordres reçus et, a fortiori, à travers la rédaction des
procédures judiciaires.
II. – L’autorité investie du pouvoir hiérarchique conçoit et met en œuvre au profit des
personnels une formation adaptée, en particulier dans les domaines touchant au respect de
l'intégrité physique et de la dignité des personnes ainsi qu’aux libertés publiques. Cette formation
est régulièrement mise à jour pour tenir compte des évolutions affectant l’exercice des missions de
police administrative et judiciaire.
Commentaire :
L’autorité hiérarchique a un rôle de protection vis-à-vis de ses subordonnés. Elle doit ainsi
veiller à préserver l’équilibre tant physique que psychologique de ses personnels et faire de son
mieux afin de garantir des conditions matérielles de travail satisfaisantes.
Compte tenu de la complexité des missions exercées par les policiers et les gendarmes,
l’autorité hiérarchique doit mettre en œuvre une formation constamment actualisée, en visant
prioritairement la nécessité de préserver les garanties et le respect des libertés individuelles.
Pour ce qui est des actes de formation, ils constituent des activités de service à part entière et
s’imposent aux personnels qui ont été désignés pour les suivre (y contrevenir relèverait du refus
d’obéissance).
Enfin, le supérieur hiérarchique veille à ne pas confier des missions incompatibles avec le
niveau de formation de ses subordonnés.
L’État défend le policier ou le gendarme, ainsi que, dans les conditions et limites fixées par la
loi, ses proches, contre les attaques, menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations et
outrages dont il peut être victime dans l’exercice ou du fait de ses fonctions.
L’État accorde au policier ou au gendarme sa protection juridique en cas de poursuites
judiciaires liées à des faits qui n’ont pas le caractère d’une faute personnelle. Il l’assiste et
l’accompagne dans les démarches relatives à sa défense.
Commentaire :
L’État reconnaît et assume les conséquences des risques quotidiens encourus par les policiers
et gendarmes à l’occasion de l’exécution des missions de sécurité intérieure et en leur qualité.
À ce titre, il leur accorde, ainsi qu’à leurs proches, une protection fonctionnelle élargie.
CHAPITRE II
Commentaire :
Le secret est fondé sur le droit et le besoin d’en connaître. Les obligations liées au secret et à
la discrétion professionnelle sont plus exigeantes que celles résultant de la loi pénale (secret de
l’enquête et de l’instruction, secret professionnel, secret de la défense nationale).
La divulgation d’information peut porter atteinte au respect de la vie privée et nuire à la bonne
marche de l’administration et/ou des enquêtes en cours. Il est donc interdit au policier ou au
gendarme de communiquer aux personnes non autorisées ou non habilitées, y compris au sein
même des institutions, toute information ou renseignement dont il a connaissance dans le cadre
de ses fonctions.
Selon les fonctions occupées, le champ de cette obligation peut être plus ou moins étendu.
Commentaire :
Les policiers ou les gendarmes agissent avec désintéressement. Leurs intérêts privés ne
doivent pas interférer avec leurs obligations professionnelles. À cette fin, ils évitent, ou le cas
échéant, ils signalent toute situation pouvant les mettre dans une position de conflit d’intérêt.
La probité s’oppose à toute forme de corruption, de vénalité, de favoritisme et de népotisme.
Cette obligation est particulièrement étendue et recouvre l’ensemble des comportements fautifs
d’un agent qui a tiré ou tenté de tirer un avantage matériel de sa fonction, à l’occasion de sa
fonction ou en lien avec sa fonction (prévarication) .
L’exigence posée par ce principe s’étend bien au-delà des qualifications pénales
d’appropriation frauduleuse, de corruption ou de prise illégale d’intérêts.
Dans cet esprit, il convient ainsi d’orienter l’usager qui souhaite faire un don vers les institutions
caritatives de la gendarmerie (Maison de la Gendarmerie) ou de la police.
Commentaire :
Dans l’exercice de ses missions, le policier ou le gendarme doit avant toute action procéder à
une analyse de la situation et adapter son comportement en fonction de l’environnement dans
lequel il intervient.
Au regard des délais qui lui sont impartis, ses réactions doivent être adaptées au contexte et il
doit prendre en compte les éléments d’information dont il dispose. Dès lors que le policier ou le
militaire est dans une situation où il ne dispose pas d’alternative légale, ou du temps de réflexion
nécessaire, il ne pourra se voir reprocher d’avoir manqué de discernement.
Pour autant, il doit faire preuve de bon sens et avoir l’intelligence des situations en graduant
son action selon différents paramètres (danger, sécurité de soi-même ou d’autrui, prise en compte
des vulnérabilités …) et en ne perdant jamais de vue la notion de service public.
Enfin, le policier et le gendarme doivent appréhender chaque situation de façon différenciée
afin d’éviter toute routine qui nuit souvent à la qualité du service rendu, voire à la sécurité des
personnels eux-mêmes.
C’est après avoir étudié les conséquences des différentes solutions retenues que le policier ou
le gendarme apportera la réponse la plus adaptée à la situation.
Les critères de choix et de temps pour agir sont essentiels. Ainsi, moins le policier ou le
gendarme disposera de temps pour agir moins l’exigence de discernement pourra être grande et
plus en revanche il disposera de temps pour agir plus elle lui sera opposable.
Commentaire :
L’impartialité requiert l’absence de discrimination de la part des membres des forces de l’ordre.
Afin de cerner au mieux la notion de « discrimination », il convient de se référer à l’article 225-1 du
code pénal qui la précise et qui est susceptible d’évoluer (apparition de nouvelles formes de
discrimination qui seront sanctionnées).
L’impartialité du policier ou du gendarme est une valeur primordiale attendue par la population,
en particulier dans la cadre des enquêtes judiciaires qu’il diligente. Quand il a connaissance d’un
litige entre particuliers, il doit agir avec le souci de l’équité et l’aborder sans parti pris en restant
neutre. Il traite chacun avec le même professionnalisme, la même attention et le même souci.
Commentaire :
Commentaire :
Responsables de l’exécution des missions de sécurité intérieure, les policiers et les gendarmes
doivent se consacrer entièrement à leurs missions et ne peuvent occuper, sauf conditions
particulières, des fonctions annexes à but lucratif.
Des exceptions au principe de non-cumul d’activités sont prévues par la loi et le règlement.
Cependant, il convient de rappeler qu’aucune activité annexe ne peut être exercée sans avoir
été au préalable déclarée et autorisée par l’administration.
TITRE II
CHAPITRE IER
Commentaire :
Le policier ou le gendarme exerce ses fonctions en uniforme. Il peut être dérogé à ce principe
selon les règles propres à chaque force.
Sauf exception justifiée par le service auquel il appartient ou la nature des missions qui lui sont
confiées, il se conforme aux prescriptions relatives à son identification individuelle.
Commentaire :
Le policier ou le gendarme doit pouvoir justifier de son appartenance à son institution. Le port
de la tenue répond notamment à cette exigence de visibilité.
Dans la relation avec l’usager, la tenue constitue un moyen d’identification du service/unité.
Son port ne doit souffrir d’aucune approximation, car il renvoie directement à l’image de
l’institution. Lorsque les missions sont exercées en tenue civile, celle-ci doit être correcte et
conforme à ce que l’administration est en droit d’exiger d’un agent d’autorité (une dérogation à ce
principe existe toutefois pour l’accomplissement de certaines missions administratives et
judiciaires).
L’identification du policier et du gendarme par un numéro porté de manière visible est
désormais obligatoire et se fonde sur l'exigence des principes de transparence et de
responsabilité individuelle.
Élément apparent, son support constitue un effet de l’uniforme. Il figure également sur la tenue
du policier ou gendarme exerçant ses missions en tenue civile par apposition de son brassard
lorsqu’il est amené à faire état de sa qualité.
Commentaire :
Leur mise en œuvre, qui requiert une parfaite maîtrise du cadre procédural (article 78-2 du
code de procédure pénale), exige donc tact et discernement.
La palpation de sécurité est une mesure de protection des policiers, des gendarmes et du
public qui se révèle peu intrusive puisqu’elle n’implique pas la fouille ou le retrait de vêtement. Elle
peut néanmoins être ressentie comme vexatoire par ceux sur lesquels elle est pratiquée et qui ne
peuvent s’y soustraire. C’est la raison pour laquelle sa pratique à l'occasion d’un contrôle
d’identité, qui ne doit pas revêtir un caractère systématique, est guidée par des considérations
objectives fondées sur la dangerosité potentielle de la personne.
Toute personne appréhendée est placée sous la protection des policiers ou des gendarmes et
préservée de toute forme de violence et de tout traitement inhumain ou dégradant.
Nul ne peut être intégralement dévêtu, hors le cas et dans les conditions prévues par l’article
63-7 du code de procédure pénale visant la recherche des preuves d’un crime ou d’un délit.
Le policier ou le gendarme ayant la garde d’une personne appréhendée est attentif à son état
physique et psychologique et prend toutes les mesures possibles pour préserver la vie, la santé et
la dignité de cette personne.
L’utilisation du port des menottes ou des entraves n’est justifiée que lorsque la personne
appréhendée est considérée soit comme dangereuse pour autrui ou pour elle-même, soit comme
susceptible de tenter de s’enfuir.
Commentaire :
L’officier de police judiciaire, et sous son contrôle, les agents de police judiciaire et agents de
police judiciaire adjoints, sont responsables des conditions matérielles de la garde à vue ou de la
retenue et doivent se montrer en permanence vigilants afin de prévenir toute détérioration de la
santé mentale et/ou physique des personnes privées de liberté. Une attention particulière doit être
portée aux mesures de fouilles par nature susceptibles de nuire à la dignité des personnes. Outre
le respect de la réglementation en vigueur relative aux modalités d’exécution des fouilles et à
l'utilisation des menottes ou des entraves, le policier ou le gendarme doit faire preuve de
discernement et adapter ces mesures au comportement de la personne retenue.
Le policier ou le gendarme emploie la force dans le cadre fixé par la loi, seulement lorsque c’est
nécessaire, et de façon proportionnée au but à atteindre ou à la gravité de la menace, selon le
cas.
Il ne fait usage des armes qu’en cas d’absolue nécessité et dans le cadre des dispositions
législatives applicables à son propre statut.
Commentaire :
Avant certains recours à la force, le dialogue et la négociation seront privilégiés : évaluation des
situations où l’action prime le dialogue/le dialogue prime l’action.
Concernant l’emploi de la force, le policier ou le gendarme doit parvenir au juste équilibre dans
le cadre de son intervention. Cette obligation vise à prévenir un emploi considéré comme inutile de
la force ou de la contrainte, un usage disproportionné d’une arme (arme individuelle, arme de
force intermédiaire – lanceurs de balles de défense, pistolet à impulsions électriques…).
À ce titre, il appartient à chaque militaire et policier de connaître parfaitement les règles
d'emploi des moyens de force intermédiaire et armes mises à sa disposition.
En tout état de cause, le recours à la force doit être proportionné à l'objectif à atteindre ou à la
gravité de la menace et ne pas aller au-delà de ce qui est nécessaire.
Cet article reconnaît dans le cadre de l'usage des armes le principe jurisprudentiel d'absolue
nécessité.
Lorsque les circonstances le requièrent, le policier ou le gendarme, même lorsqu’il n’est pas en
service, intervient de sa propre initiative, avec les moyens dont il dispose, notamment pour porter
assistance aux personnes en danger.
Commentaire :
La préservation des personnes étant l'une des missions principales du policier et du gendarme,
ceux-ci doivent tout mettre en œuvre pour porter assistance aux personnes en péril. Leur
engagement peut néanmoins être limité en fonction des moyens (physiques, matériels…) dont ils
disposent (appréciation in concreto).
Ce devoir d’intervention s’entend au-delà des prescriptions du code pénal.
Commentaire :
Outre les obligations légales et réglementaires en matière d’assistance aux victimes, le policier
ou le gendarme assure, dans les limites de la préservation du secret de l'enquête judiciaire, une
information régulière de l’état d’avancement de la procédure les concernant et apporte tout conseil
et assistance pouvant les aider dans leurs démarches.
Il est rappelé que la première obligation du policier ou du gendarme est de prendre les plaintes
en vertu de l'article 15-3 du code de procédure pénale. Dans l’hypothèse où le fait dénoncé ne
constitue pas une infraction pénale, la victime doit être orientée vers d’autres administrations ou
structures idoines.
La politique d’aide aux victimes permet d’assurer l’égalité de tous devant la loi. Garantie du
respect des droits de la personne, elle permet également de mieux lutter contre les exclusions et
de réduire le sentiment d’insécurité.
Aujourd’hui, la prise en considération de la victime/plaignant représente un axe d’effort
essentiel dans les relations entre les services de police et de gendarmerie d’une part, et la
population d’autre part.
Commentaire :
Cet article vise le respect scrupuleux des règles légales et réglementaires relatives à l’utilisation
des fichiers de police comportant des données à caractère personnel. L’utilisation de ces moyens
constitue une prérogative aux incidences majeures sur les libertés individuelles.
Aussi, le recours à un fichier de police doit être strictement motivé par des nécessités de
service. La violation de ses principes et règles constitue un manquement qui peut être visé seul ou
être complémentaire à un manquement à la probité. De même, la création de fichiers comportant
des données personnelles est strictement interdite en dehors de tout cadre légal et doit donc faire
l’objet d’une déclaration.
La sensibilité de ce domaine nécessite une parfaite connaissance par les policiers et
gendarmes des devoirs qui leur incombent en la matière et notamment des interdictions
existantes.
Commentaire :
La recherche d’efficacité ne doit pas s’opérer au détriment de la sécurité, notamment juridique,
des policiers et des gendarmes.
Le recours à des sources humaines doit donc s’exécuter dans le strict respect des règles
définies par les deux forces : une obligation de prudence s’impose.
Cet article ne concerne pas les cas où la personne collabore spontanément et par seul esprit
civique avec les services de police ou de gendarmerie.
Si ces règles trouvent à s’appliquer principalement à l’occasion de l’exercice des missions de
police judiciaire, elles concernent également l’ensemble des personnels susceptibles, dans leur
pratique professionnelle, d’entrer en contact régulier avec des interlocuteurs prêts à délivrer du
renseignement contre un avantage ou une certaine forme de reconnaissance.
S’agissant plus spécifiquement du policier, c’est ici que le renvoi à l’existence d’une charte, plus
qu’à son contenu, est essentiel. En effet, si le contact avec la personne délivrant des
renseignements ne se situe pas dans le périmètre de la charte (immatriculation ou procédure
d’évaluation d’un informateur), l’agent doit avoir conscience que les relations qu’il établit seront
analysées comme relevant de la relation privée avec les conséquences qui s’attachent à des
fréquentations qui peuvent se révéler douteuses ou condamnables.
Cette charte a fait l’objet d’une instruction en 2012.
Parallèlement, la gendarmerie nationale dispose également depuis 2012 d’un guide des bonnes
pratiques en matière de gestion des sources humaines de renseignements qui est diffusé à
l’ensemble des unités de police judiciaire concernées. En complément de la circulaire fixant la
doctrine en la matière, le guide précise les règles de sécurité et de prudence à appliquer, en
rappelant les obligations fondamentales qui s’attachent à cette pratique.
CHAPITRE II
Commentaire :
Les policiers et les gendarmes sont soumis à un nombre particulièrement élevé de contrôles
qu’ils soient internes ou externes. Aux contrôles cités dans les articles de ce code s’ajoutent ceux
opérés par des instances extérieures à la sphère judiciaire et administrative. Il en est ainsi de la
création, en 2007, du contrôleur général des lieux de privation de liberté qui a pour mission de
veiller au respect de la dignité des personnes privées de liberté.
Enfin, au-delà de ces instances nationales, il existe un organe européen de contrôle : le comité
européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants
(CPT) qui, à l’issue des différentes visites au sein des services de police et des unités de
gendarmerie, émet des recommandations visant à prévenir les mauvais traitements et à améliorer
les conditions de détention des personnes.
De même, si la cour européenne des droits de l’homme (CEDH) n’est pas un organe de
contrôle à proprement parler, ses décisions influent directement sur l’action des forces de sécurité
(introduction de la notion d’absolue nécessité concernant l’usage des armes par les gendarmes
par exemple) et sur le droit national (cf. la récente réforme de la garde à vue).
Le deuxième alinéa de cet article vise explicitement l’autorité judiciaire qui n’est pas une
autorité du contrôle interne des policiers et des gendarmes.
En revanche, elle assure la direction de la police judiciaire et selon les cas, la contrôle et la
surveille.
Ainsi, l’autorité judiciaire délivre, suspend ou retire la qualité d’agent ou d’officier de police
judiciaire.
Le parquet peut également alerter l’administration sur les faits commis par un agent dans le
cadre de son droit de communication, afin que l’administration puisse s’en saisir. Ces faits sont en
effet susceptibles d’entraîner des sanctions disciplinaires et d’affecter l’exercice de la profession
du policier ou du gendarme.
Commentaire :
Les policiers et les gendarmes, dépositaires du monopole de la violence légitime, doivent
pouvoir rendre des comptes aux citoyens.
C’est ainsi que le défenseur des droits, autorité constitutionnelle indépendante, participe
activement au contrôle sociétal de l’action des policiers et des gendarmes. Cette autorité qui peut
être saisie directement par des particuliers dispose de moyens étendus pour enquêter sur les faits
dénoncés (les secrets de l’enquête et de l’instruction ne lui sont pas opposables).
Ses saisines peuvent donner lieu à des demandes de sanctions disciplinaires, si cette autorité
établit que des manquements à la déontologie ont été commis, et/ou à des recommandations au
ministre de l'intérieur.
Au-delà du contrôle interne existant et de celui exercé par l’autorité judiciaire, ce dispositif de
contrôle indépendant constitue une garantie supplémentaire visant à renforcer la confiance de la
population envers les institutions (cf. les dispositifs analogues dans les autres pays européens).
Commentaire :
Le contrôle constitue un des devoirs fondamentaux du chef, tout spécialement dans le domaine
de la déontologie qui ne peut souffrir d’aucune déviance.
Inhérent au bon fonctionnement des institutions, il représente un gage de crédibilité et de
légitimité pour l’action de tous les policiers et gendarmes.
Les services d’inspection sont les principaux organes du contrôle interne des forces de sécurité
intérieure. Ils sont en capacité de diligenter soit des enquêtes administratives, soit des enquêtes
judiciaires (les unes n’étant pas exclusives des autres).
L’IGPN et l'IGGN participent également du contrôle des pairs.
Les policiers et gendarmes de tous grades auxquels s’applique le présent code en sont
dépositaires. Ils veillent à titre individuel et collectif à son respect.
Commentaire :
L’appropriation d’un code de déontologie passe obligatoirement par le contrôle opéré par les
pairs qui sont « les premiers gardiens » des règles liées à l’exercice de leur profession.
Bien souvent, les manquements à la déontologie sont en premier lieu connus des pairs du
policier ou du gendarme qui en sont témoins. Or, le silence, qui peut exister face à certains
agissements répréhensibles au regard de la déontologie, vaut consentement. Ainsi, les dérapages
les plus graves constatés sont-ils souvent collectifs. Le retentissement est alors d’autant plus
important que c’est une unité complète qui faillit.
Tout manquement du policier ou du gendarme aux règles et principes définis par le présent
code l’expose à une sanction disciplinaire en application des règles propres à son statut,
indépendamment des sanctions pénales encourues le cas échéant.
Commentaire :
Le code de déontologie constitue la base juridique de sanctions disciplinaires, au même titre
que d’autres fondements (code de la défense pour les militaires de la gendarmerie). Un même
comportement est susceptible de contrevenir à plusieurs devoirs et obligations et donc de
constituer plusieurs manquements aux dispositions du présent code.
Ce texte autorise à relever des fautes contre le policier ou le gendarme susceptibles d’entraîner
sa responsabilité disciplinaire. Il est à ce titre également protecteur en ce qu’il impose au pouvoir
disciplinaire de s’interroger sur les manquements et sur les comportements et non pas seulement
sur le préjudice résultant éventuellement d’une opération de police et sur l'émotion qu’un
dommage peut naturellement susciter.
Les poursuites pénales éventuelles qui découleraient de l’inobservation des règles énoncées
dans le présent code font déjà l’objet de dispositions prévues dans le code pénal.
Pour les militaires de la gendarmerie, qui sont déjà soumis aux dispositions du code de la
défense, cet article rappelle l'existant et ne crée donc pas de nouveaux motifs de sanctions.
TITRE III
DISPOSITIONS PROPRES À LA POLICE NATIONALE OU À LA GENDARMERIE NATIONALE
CHAPITRE IER
La fonction de policier comporte des devoirs et implique des risques et des sujétions qui
méritent le respect et la considération de tous.
Gardien de la paix, éventuellement au péril de sa vie, le policier honore la mémoire de ceux qui
ont péri dans l’exercice de missions de sécurité intérieure, victimes de leur devoir.
Commentaire :
La défense de l’image de l'institution et la préservation de sa cohésion interne incombent à tous
les policiers. Aussi, les manifestations visant à entretenir le souvenir des policiers décédés en
service, loin de ne constituer qu’un simple rituel, relèvent de l’obligation professionnelle et
appellent, à ce titre, l’association de tous les agents.
Commentaire :
Il s’agit de l’élémentaire et nécessaire respect que doit le policier à l’institution, ainsi qu’au
service public de la police et de la justice, au service desquels il est placé.
Ce devoir peut être rapproché de celui dû à la protection du crédit ou du renom de la police
nationale. Il s’en distingue, car le fait générateur est directement constitutif du manquement, alors
que l’atteinte à l’honneur est le plus souvent constituée par le biais de la violation d’un autre
manquement (probité…).
Commentaire :
Obligations permettant à la hiérarchie de rappeler un agent ou de vérifier qu’il se trouve dans
une position régulière.
Cette obligation impose de pouvoir joindre et, partant, de pouvoir rappeler au service un agent.
Une indisponibilité reprochée peut résulter d’une simple négligence ou peut être organisée (cumul
d’activité…).
CHAPITRE II
Le militaire de la gendarmerie obéit aux règles militaires et adhère aux valeurs inhérentes à son
statut. L’état militaire exige en toute circonstance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’au
sacrifice suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité.
Les devoirs qu’il comporte et les sujétions qu’il implique méritent le respect des citoyens et la
considération de la Nation.
Les honneurs militaires sont rendus aux militaires de la gendarmerie nationale victimes du
devoir ou du seul fait de porter l’uniforme. Leur mémoire est honorée.
Commentaire :
Ce premier article spécifique à la gendarmerie nationale vise à rappeler les valeurs attachées
au statut militaire et qui le caractérise.
L’article reprend ainsi largement les termes employés dans le code de la défense (art L 4111 1).
Commentaire :
L’obligation de neutralité des militaires se traduit notamment par l’observation d’un strict devoir
de réserve.
Pour autant, les militaires de la gendarmerie, à l’instar de leurs camarades des autres armées,
trouvent à s’exprimer au niveau national à travers des instances de concertation comme le CFMG
et le CSFM. Localement, un dialogue interne est animé entre la hiérarchie et les membres des
instances de représentation.
Le gendarme, soldat de la loi, est soumis aux devoirs et sujétions prévus par le statut général
des militaires défini par le code de la défense, ainsi qu’aux sujétions spécifiques liées aux
conditions de l’exercice du métier de militaire de la gendarmerie.
Commentaire :
La partie spécifique dévolue à la gendarmerie nationale se clôt sur les sujétions spécifiques
incombant aux militaires de la gendarmerie. Parmi celles-ci figure évidemment l’obligation
d’occuper le logement concédé par absolue nécessité de service qui permet à la gendarmerie
nationale d’assurer un niveau de disponibilité permanente et de couverture sur l’ensemble du
territoire national. Cette obligation statutaire conditionne également la bonne exécution du service
et la conception même de ce dernier.
Le code déontologie s’applique « aux policiers ». Ce terme signifie à tous les policiers actifs,
indépendamment de leur affectation, et l’ensemble des agents, quel que soit leur statut, affectés
dans un service ou un établissement public.
L’accueil quotidien est l’occasion de rappeler les différents devoirs auxquels le policier est tenu.
Il lui sera facile de palier un manquement à l’exemplarité ou à la dignité de la part de ces
effectifs par un rapide contrôle de la tenue par exemple (article R. 434-12 du code).
Le débriefing opérationnel sera plus adapté pour pointer des défaillances aux devoirs de
discernement ou d’impartialité (article R. 434-10 et R. 434-11). Il permettra aussi de rappeler les
principes lors d’un contrôle d’identité, de la responsabilité vis-à-vis des personnes appréhendées
ou encore du comportement à adopter envers les victimes (principes déontologiques rappelés aux
articles R. 434-16, R. 434-17 et R. 434-20).
Au cours de ce débriefing, les besoins en formation peuvent également être identifiés afin de
garantir aux fonctionnaires un bon usage des techniques professionnels.
Peut-être parce qu’il est issu de leur rang, le brigadier-chef a une légitimité naturelle aux yeux
de ces pairs. Ceux-ci se confieront plus facilement à celui qui a connu les mêmes difficultés, les
mêmes missions…
Parce qu’il partage au quotidien la vie professionnelle de ses agents, le brigadier-chef est le
plus à même de détecter un changement de comportement d’un fonctionnaire. En observant,
écoutant, conseillant il pourra proposer des aménagements en remplissant ainsi pleinement les
attentes de l’article R. 434-6 du code de déontologie.
Par la confiance qu’il saura instaurer au sein de sa brigade, il aura une action encore plus forte
sur le respect de la déontologie.
Les missions de plus en plus difficiles de la police nationale nécessitent que la pratique de la
déontologie très rigoureuse. Le brigadier-chef est responsable comme chaque policier du respect
des règles déontologiques. Son positionnement impose de lui une vigilance encore plus grande.
La transgression des règles édictées par ce code conduiront à des contrôles et des sanctions.
LE RÉFÉRENT DÉONTOLOGUE
La loi n° 2016-483 du 20 avril 2016, relative à la déontologie et aux droits et obligations des
fonctionnaires, a instauré le droit, pour tout agent public, de consulter un référent déontologue
chargé de lui apporter des conseils utiles au respect des obligations et des principes
déontologiques.
I - ORGANISATION
II - MISSIONS
Les correspondants déontologues sont compétents dans le périmètre pour lequel ils ont été
désignés. Leurs nominations sont publiées au Bulletin officiel du ministère de l’intérieur ou au
recueil des actes administratifs départemental, elles sont portées à la connaissance de l’ensemble
des agents relevant du périmètre, par tout moyen.
Les missions des référents déontologues s’exercent sans préjudice de la responsabilité et des
prérogatives des autorités hiérarchiques.
Leurs conseils et avis n’ont qu’une valeur consultative et ne préjugent pas de la décision prise
par l’autorité hiérarchique compétente. Ils sont insusceptibles de recours, aussi bien hiérarchique
que contentieux, devant le tribunal administratif.
Au sein des services de la police nationale, les agents peuvent saisir le référent déontologue
placé auprès du directeur général de la police nationale, ou le correspondant déontologue relevant
de l’inspection générale de la police nationale, compétent sur le ressort géographique de leur lieu
d’affectation.
Au sein des services de la sécurité intérieure, les agents peuvent saisir le référent déontologue
placé auprès du directeur général de la sécurité intérieure ou le correspondant déontologue de la
direction zonale, compétent sur le ressort géographique de leur lieu d'affectation.
B - TRAITEMENT
Le référent ou correspondant déontologue apporte tout conseil utile aux personnes concernées
qui le sollicitent. Son avis doit être apporté dans un délai raisonnable.
Lorsque la demande est effectuée par écrit, un accusé de réception doit être envoyé dans un
délai de 15 jours suivant la réception.
En outre, lorsque les circonstances l’exigent, les référents et correspondants déontologues
peuvent solliciter de l’agent, mais également de l’administration, la production de toutes les pièces
nécessaires à l’instruction de la demande. L’agent devra les transmettre par retour sous pli
confidentiel à l’attention du référent ou correspondant déontologue compétent. Un entretien
téléphonique, et si nécessaire en présentiel, peut intervenir à l’initiative du référent ou
correspondant déontologue.
La police nationale est soumise au contrôle du Défenseur des droits. L’exercice de ce contrôle
peut le conduire à saisir l’autorité chargée d’engager les poursuites disciplinaires des faits portés à
sa connaissance qui lui paraissent de nature à justifier une sanction (article R. 434-24 du code de
la sécurité intérieure).
L’article R. 434-24 du CSI prévoit ainsi un contrôle qui ne figurait pas explicitement dans le
précédent code de déontologie, celui du Défenseur des droits.
Le Défenseur des droits, institué par une loi de 2011, a cinq domaines de compétence :
➢ la défense de droits des usagers des services publics
➢ la défense et promotion de droit de l’enfant
➢ la lutte contre les discriminations et promotion de l’égalité
➢ le respect de la déontologie des professionnels de la sécurité
➢ l’orientation et la protection des lanceurs d’alerte
Nous ne développerons, dans la présente fiche, que les attributions du Défenseur des droits
relatives à la déontologie.
A - COMPOSITION ET DEVOIRS
Le Défenseur des droits s’appuie sur un adjoint pour cette mission de contrôle. Ce dernier est
vice-président d’un collège constitué de :
➢ trois personnalités qualifiées désignées par le président du Sénat ;
➢ trois personnalités qualifiées désignées par le président de l’Assemblée nationale ;
➢ un membre ou un ancien membre du Conseil d’État, désigné par le vice-président du
Conseil d’État ;
➢ un membre ou un ancien membre de la Cour de cassation désigné conjointement par le
premier président de la Cour de cassation et par le procureur général près ladite cour.
Ils aident le Défenseur des droits à prendre des décisions pertinentes en lui apportant un
regard nouveau et pluridisciplinaire.
La qualité de membre du collège est incompatible avec l'exercice, à titre principal, d'activités
dans le domaine de la sécurité. Les membres du collège ont un mandat qui cesse en même
temps que celui du Défenseur des droits.
Le Défenseur des droits, ses adjoints, les autres membres des collèges, les délégués et
l'ensemble des agents placés sous son autorité sont astreints au secret professionnel pour les
faits, actes ou renseignements dont ils ont connaissance en raison de leurs fonctions.
Une personne qui estime avoir été victime d’un refus d’enregistrement de
plainte ou de propos déplacés de la part d’un agent de la police ou de la
gendarmerie nationales, peut s’adresser au délégué du Défenseur des
droits qui traitera directement sa réclamation par la voie de la médiation ou
la transmettra au délégué référent territorialement compétent.
Des délégués référents en matière de déontologie de la sécurité sont
présents dans toutes les régions, de métropole et d’outre-mer.
Ces délégués sont spécifiquement formés à cette thématique et sont
tenus, comme l’ensemble des délégués territoriaux du défenseur des
droits, à une obligation de confidentialité et d’impartialité. Cette mission
des délégués territoriaux référents s’ajoute à leurs missions traditionnelles
et s’inscrit dans une démarche d’apaisement des litiges et de concertation
auprès des autorités locales.
B - DOMAINE DE COMPÉTENCES
1 - LES PROFESSIONNELS CONCERNÉS
Le Défenseur a compétence pour intervenir dans les domaines suivants :
➢ Autorités publiques
Police nationale
Gendarmerie nationale
administration pénitentiaire
administration des douanes
polices municipales
gardes champêtres ou forestiers
➢ Services publics
services de surveillance des transports en commun
➢ Personnes privées
services de gardiennage, de surveillance, de transports de fonds, services d'ordre
privés, enquêteurs privés.
➢ Le Défenseur des droits, ses adjoints, ses délégués et ses agents peuvent demander des
explications à toute personne physique ou morale mise en cause. A cet effet, ils peuvent
entendre toute personne dont le concours leur paraît utile. Les personnes physiques ou
morales mises en cause sont tenues d'autoriser leurs agents et préposés à répondre à
ses demandes. Ceux-ci sont tenus de répondre aux demandes d'explications qui leur
sont adressées et de déférer aux convocations. Lorsque la demande d'explications porte
sur des faits donnant lieu à une enquête préliminaire ou de flagrance ou pour lesquels
une information judiciaire est ouverte ou des poursuites judiciaires sont en cours, le
Défenseur, ses adjoints, ses délégués ou ses agents doivent recueillir l'accord préalable
écrit de l'autorité judiciaire compétente ;
➢ Les personnes physiques ou morales mises en cause doivent communiquer au
Défenseur, à ses adjoints, à ses délégués territoriaux ou à ses agents, sur leur demande
motivée, toutes informations et pièces utiles à l'exercice de leur mission. Le caractère
secret ou confidentiel des informations demandées ne peut leur être opposé ;
➢ Le Défenseur des droits, ses adjoints, délégués et agents peuvent procéder à des
vérifications sur place :
dans les locaux administratifs ou privés des personnes mises en cause ;
dans les lieux, locaux, moyens de transport accessibles au public et dans les locaux
professionnels exclusivement consacrés à cet usage.
A l'occasion de ces vérifications sur place, ils peuvent entendre toute personne
susceptible de fournir des informations.
Les obstacles à l'exercice des pouvoirs du Défenseur des droits sont des infractions
sanctionnées pénalement d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 15 000 €. Sont ainsi
prévus les délits suivants :
➢ ne pas lui communiquer les informations et pièces utiles à l'exercice de sa mission ;
➢ ne pas déférer à ses convocations ;
➢ l’empêcher d'accéder aux locaux administratifs ou privés.
2 - POUVOIRS
a) Recommandation et pouvoir d'injonction
Le Défenseur des droits et ses adjoints peuvent faire toute recommandation qui leur apparaît
de nature à garantir le respect des droits et libertés de la personne lésée et à régler les difficultés
soulevées devant lui ou à en prévenir le renouvellement.
b) Médiation
Le Défenseur des droits et ses adjoints peuvent procéder à la résolution amiable des différends
portés à leur connaissance, par voie de médiation, en proposant une solution administrative
destinée à clore le différend.
d) Transaction
Le Défenseur des droits et ses adjoints peuvent proposer à l'auteur de la réclamation et à la
personne mise en cause de conclure une transaction, accord visant à clore un litige né ou à naître
et dont ils peuvent recommander les termes.
Sans préjudice de leurs pouvoirs de proposer une transaction, lorsqu'il apparaît au Défenseur
des droits ou à ses adjoints que les faits portés à leur connaissance sont constitutifs d'un crime ou
d'un délit, ils en informent le procureur de la République. Ils leur font savoir, le cas échéant, qu'une
mission de médiation a été initiée.
Le procureur de la République informe le Défenseur des droits des suites données à ses
transmissions.
D - SAISINE
La saisine peut s’effectuer par voie électronique, par courrier ou par l’intermédiaire d’un des
délégués du Défenseur des droits présents dans les préfectures, les sous-préfectures et les
maisons de justice et du droit.
Toute personne qui a été victime ou témoin de faits dont elle estime qu'ils constituent un
manquement aux règles de déontologie dans le domaine de la sécurité peut former une
réclamation écrite. Il en est de même des ayants droit d’une personne qui s’estime victime.
Le Défenseur des droits peut se saisir d’initiative. La saisine du Défenseur des droits peut
également être effectuée par :
➢ un député ;
➢ un sénateur ;
➢ un élu français du Parlement européen,
➢ le médiateur européen,
➢ un défenseur des droits étranger.
Une réclamation n'interrompt pas les délais relatifs à la prescription des actions en matière
civile et pénale et aux recours administratifs et contentieux.
De la même manière, pour les relations internes au ministère, il sera demandé à chaque
direction et préfecture de désigner un correspondant et de créer une boîte fonctionnelle.
L’ENQUÊTE ADMINISTRATIVE
I - DÉFINITION ET FINALITÉ
Qu’elle soit réduite à sa plus simple expression (rédaction d’un rapport administratif par le
fonctionnaire à la demande de sa hiérarchie) ou qu’elle procède de nombreux actes, l’enquête
administrative conditionne l’ouverture des poursuites disciplinaires : cette phase doit permettre de
vérifier les faits et de mettre en évidence, le cas échéant, un ou plusieurs manquements
déontologiques ou professionnels.
II - CARACTÉRISTIQUES
L’enquête administrative pré-disciplinaire n’est encadrée par aucun texte. Ainsi elle n’est pas
soumise au respect des principes généraux des droits de la défense, lesquels ne sont effectifs
qu’à partir de l’engagement de poursuites disciplinaires.
Toutefois, le directeur général de la police nationale a reconnu le droit pour l’agent entendu
dans le cadre de l’enquête administrative pré-disciplinaire d’être accompagné de la personne ou
de l’assistant de son choix lors de son audition administrative.
L’absence de règles procédurales définies pour l’enquête administrative ne signifie pas que l’on
peut s’affranchir de tout formalisme.
Les actes de cette enquête ne doivent pas constituer des moyens déloyaux ou illégaux.
Enquête administrative et enquête judiciaire peuvent coexister sur les mêmes faits, lesquels
seront qualifiés d’infractions pénales en matière judiciaire et de manquements professionnels et
déontologiques en matière administrative.
Ainsi, lorsque les faits donnent lieu à la fois à l’ouverture d’une enquête judiciaire et d’une
enquête administrative, il doit exister une étanchéité entre ces deux enquêtes de sorte que les
enquêteurs agissant dans le cadre administratif ne peuvent agir dans le cadre judiciaire et vice
versa.
Contrairement à une opinion répandue, l’enquête administrative pré-disciplinaire n’a pas pour
vocation première de se prononcer sur une sanction future. Elle a pour finalité de permettre à
l’administration de comprendre et de prendre position sur ce qui s’est passé dans son
organisation.
Le chef de service ou d’unité qui décide de l’ouverture d’une enquête administrative pré-
disciplinaire peut en confier l’exécution en tout ou partie à un ou plusieurs de ses subordonnés.
Cependant, en application du principe hiérarchique, les auditions administratives et les demandes
de comptes-rendus doivent toujours être réalisés par un fonctionnaire d’un grade égal ou
supérieur à celui de l’agent entendu. Le non-respect de cette obligation ne constitue pas un vice
de forme mais un agent qui serait entendu par un fonctionnaire d’un grade inférieur ne saurait être
tenu par son obligation de rendre compte.
2 - LA SAISINE DE L’IGPN
L’IGPN ne peut, en principe, s’auto-saisir.
Ainsi, l’article 5 du décret n° 2013-784 du 28 août 2013 prévoit que l’IGPN ne conduit d'enquête
administrative que sur instruction du :
ministre de l'intérieur ;
directeur général de la police nationale ;
directeur général de la sécurité intérieure ;
préfet de police.
Toutefois, dès lors qu’une enquête judiciaire est ouverte sur des faits, l’IGPN peut se saisir
d’une enquête administrative sans avoir au préalable été saisie par l’une des autorités pré-citées.
Par exception, en cas d'urgence, le chef de l'inspection générale de la police nationale, peut
être saisi, par l'intermédiaire de ses délégations territoriales, par les préfets de zone de défense et
de sécurité ou, sous leur autorité, par les préfets délégués pour la défense et la sécurité, par les
préfets de département ou par le préfet de police des Bouches-du-Rhône. Il peut également être
saisi, dans les mêmes conditions, par les chefs de services territoriaux concernés de la police
nationale.
Une telle saisine, conduit, dans ce cas, le chef de l’IGPN à solliciter une saisine régulière du
DGPN, du PP ou du DGSI ou encore à s’auto-saisir si le cas de figure le permet (enquête
judiciaire déjà ouverte).
Il s’agit d’une procédure d’alerte qui demande confirmation pour que l’inspection puisse
diligenter en enquête administrative pré-disciplinaire.
C - LA QUESTION DE LA PRESCRIPTION
La loi n°2016-483 du 20 avril 2016 dispose :
« Aucune procédure disciplinaire ne peut être engagée au-delà d'un délai de trois ans à
compter du jour où l'administration a eu une connaissance effective de la réalité, de la nature et de
l'ampleur des faits passibles de sanction . »
« En cas de poursuites pénales exercées à l'encontre du fonctionnaire, ce délai est interrompu
jusqu'à la décision définitive de classement sans suite, de non-lieu, d'acquittement, de relaxe ou
de condamnation. Passé ce délai et hormis le cas où une autre procédure disciplinaire a été
engagée à l'encontre de l'agent avant l'expiration de ce délai, les faits en cause ne peuvent plus
être invoqués dans le cadre d'une procédure disciplinaire.»
Par ailleurs, la condamnation judiciaire d’un agent peut en elle-même constituer une atteinte au
crédit et au renom de la police nationale. Ce manquement peut faire l'objet d'une poursuite
disciplinaire dans le délai de 3 ans à compter du jour où l’administration en a connaissance.
Selon les termes de la loi, et en l’absence de jurisprudence, on peut considérer que le délai de
prescription de trois ans commence à courir à partir du moment où l’administration dispose de
tous les éléments pour décider de l’engagement de poursuites disciplinaires, c’est-à-dire quand
elle a une connaissance effective de la réalité, de la nature et de l’ampleur des faits fautifs.
En cas de doute, pour déterminer si une enquête administrative peut être confiée à une autorité
policière, il convient donc de remonter la chaîne hiérarchique pour voir si à un moment ou un autre
un supérieur hiérarchique dépend du directeur général de la police nationale, du préfet de police
ou encore du directeur général de la sécurité intérieure.
V - CLÔTURE
L’enquête administrative se termine dès lors que celui ou ceux qui en sont chargés estiment
être en possession de tous les éléments et qu’il n’apparaît plus nécessaire d’effectuer des actes
ou des recherches.
À la clôture de l’enquête administrative pré-disciplinaire, l’administration doit être en mesure
d’établir l’existence d’une faute, laquelle doit traduire un manquement professionnel.
À défaut d’un tel élément, si les faits allégués se révèlent sans fondement ou s’ils ne
constituent pas une faute, l’administration doit alors décider une mesure de classement.
Lorsque les mêmes faits donnent lieu à des enquêtes administrative et judiciaire :
➢ Par principe, l’administration doit engager l’action disciplinaire sans attendre l’issue de la
procédure pénale lorsque les faits commis donnent lieu à la fois à des poursuites pénales
et disciplinaires. Sauf hypothèse rare, il n’existe pas de sursis à statuer disciplinairement
dans l’attente de la procédure judiciaire ; le criminel ne tenant pas le disciplinaire en l’état.
➢ Lorsque l’enquête judiciaire révèle, grâce à des actes que seule cette enquête peut
permettre de découvrir (expertises, écoutes téléphoniques...) un (ou des) fait(s)
nouveau(x) par rapport à celui (ou ceux) établi(s) par l’enquête administrative, et
potentiellement sanctionnés, l’administration est en droit d’ouvrir une autre procédure
disciplinaire pour ce (ou ces) fait (s) nouveau(x).
Si les faits sont constitutifs d’un manquement, l’autorité hiérarchique reste libre de renoncer à
toute poursuite disciplinaire, préférant adresser à l’intéressé seulement des observations.
Si l’administration envisage de sanctionner l’agent, il lui appartient d’engager une procédure
disciplinaire en s’appuyant sur les éléments de l’enquête administrative pré-disciplinaire. L’autorité
hiérarchique doit notifier à l’agent les conclusions de l’enquête administrative.
Si l’autorité hiérarchique ne souhaite pas sanctionner un agent, notamment parce que les faits
établis sont d’une faible gravité, elle peut lui adresser des observations.
I - LES SANCTIONS
A - LES SANCTIONS APPLICABLES AUX FONCTIONNAIRES TITULAIRES
Elles sont réparties en quatre groupes et énumérées par ordre croissant de gravité.
L'exclusion temporaire de fonctions, qui est privative de toute rémunération, peut être
assortie d'un sursis total ou partiel. Celui-ci ne peut avoir pour effet, dans le cas de l'exclusion
temporaire de fonctions du 3ème groupe, de ramener la durée de cette exclusion à moins de un
mois.
L'intervention d'une exclusion temporaire de fonctions pour une durée maximale de 3 jours ou
d'une sanction disciplinaire du 2ème ou 3ème groupe pendant une période de 5 ans après le
prononcé de l'exclusion temporaire entraîne la révocation du sursis.
En revanche, si aucune sanction disciplinaire, autre que l'avertissement ou le blâme, n'a été
prononcée durant cette même période à l'encontre de l'intéressé, ce dernier est dispensé
définitivement de l'accomplissement de la partie de la sanction pour laquelle il a bénéficié du
sursis.
Le fonctionnaire ayant fait l'objet d'une sanction disciplinaire du 2ème ou 3ème groupe peut, après
dix années de services effectifs à compter de la date de la sanction disciplinaire, introduire auprès
de l'autorité investie du pouvoir disciplinaire dont il relève une demande tendant à la suppression
de toute mention de la sanction prononcée dans son dossier. Un refus ne peut être opposé à cette
demande qu'à condition qu'une autre sanction soit intervenue pendant cette période.
La révocation n'est pas soumise à des conditions de service accompli alors que la mise à la
retraite d'office nécessite 2 ans de services effectifs.
Ces deux sanctions entraînent la perte de la qualité de fonctionnaire de la police nationale et du
traitement.
La révocation revêt un caractère infamant, cette sanction est donc plutôt prononcée dans le cas
d'infractions particulières comme la corruption, les atteintes sexuelles sur mineur, etc. Dans les
autres cas (alcoolisme notoire par exemple) et si le fonctionnaire compte deux années de services
effectifs, la mise à la retraite d'office sera privilégiée.
Les sanctions autres que l'avertissement et le blâme sont prononcées après avis de la
commission administrative paritaire siégeant en conseil de discipline.
II - LES RÉCOMPENSES
Toute action qui aura mis en évidence l’abnégation, le sens du devoir, le courage ou l’esprit
d’initiative d’un fonctionnaire doit faire l’objet d’un rapport circonstancié de son supérieur
hiérarchique qui mentionne, en particulier, s’il apparaît opportun d’accorder une récompense.
Il pourra s’agir :
➢ d’une lettre de félicitations versée au dossier individuel ;
➢ d’une gratification ;
➢ de l’attribution d’une prime pour résultats exceptionnels ;
➢ d’une proposition de décoration ;
➢ d’une proposition d’avancement au titre exceptionnel dans les conditions et les dispositions
statutaires.
I - LE SCHÉMA DE LA COMMUNICATION
La communication est à la base des relations humaines. À ce titre, le brigadier-chef doit établir
une relation efficace avec ses collaborateurs afin d'éviter malentendus, quiproquos voire conflits.
Au cours d'une conversation, deux personnes peuvent être alternativement l'un puis l'autre.
Le message est le contenu de la communication. Il est codifié. Le code peut être la langue,
l'écriture, les signaux. Il est utilisé par l'émetteur qui effectue le codage et par le récepteur qui
décode le message.
Il passe par un canal. Le canal ou support du message peut être la voix, l'écrit, le corps,...
Le schéma suivant illustre cette description :
Code Code
Codage Décodage
Ces obstacles existent à la fois chez l'émetteur et chez le récepteur, ce qui renforce les
phénomènes d'interprétation et de déperdition du message.
Rétroaction
Reformulation
Le brigadier-chef peut mettre en œuvre cette technique. Il s'assure ainsi qu'il est sur « la
même longueur d'onde » que son interlocuteur et se donne le moyen de rectifier l'information.
Il s’agit bien entendu ici de ce que l’on nomme l’écoute active, c’est-à-dire ponctuée de paroles,
de gestes ou d’attitudes visant à favoriser l’expression de l’autre. Par opposition, l’écoute passive
est celle au cours de laquelle on n’utilise pas son droit de parole, laissant l’autre seul dans son
expression.
Six attitudes possibles d’écoute active sont recensées, elles sont vulgarisées comme étant les
attitudes de Porter.
A - L’ATTITUDE DE CONSEIL
Elle peut aller de l’ordre le plus impératif à une suggestion ne présentant aucun caractère
contraignant.
Exemples : « Procède autrement » ; « Tu peux toujours me solliciter dans ces moments-là »
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• elle sécurise l’autre • elle peut être un rejet ou une incompréhension
• elle lui témoigne de l’intérêt • elle peut infantiliser l’autre
• elle lui propose une solution
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
Lorsqu’elle est positive :
• elle sécurise temporairement • elle crée une tendance au laisser aller
• elle encourage • elle ne fait pas avancer le problème
• elle éclaire
Lorsqu’elle est négative :
• elle crée une perte de confiance
• elle stimule
• elle décourage
• elle éclaire
C - L’ATTITUDE DE SUPPORT
Elle s’exprime sous la forme de conseils visant à apporter une aide.
Exemples : « Tu pourrais…» ; « La solution serait peut-être de… »
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• elle accueille • elle insensibilise
• elle soutient • elle crée des dépendances
• elle aide • elle fait croire aux bonnes paroles, non
• elle dédramatise et met en confiance efficaces
D - L’ATTITUDE D’ENQUÊTE
Elle est, bien entendu, spontanément celle que le policier va employer dans nombre de
situations professionnelles. Elle correspond à une recherche d’informations complémentaires et se
manifeste par un questionnement précis appelant des réponses qui le sont tout autant.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• elle montre qu’on s’intéresse au sujet • elle peut créer un blocage
• elle gagne du temps • elle peut détourner de ce que l’autre voulait
dire
E - L’ATTITUDE D’INTERPRÉTATION
Elle consiste à expliquer à l’autre ce qu’il pense, à partir de ce que l’on a perçu de son propos.
On se comporte comme si on voulait l’instruire au sujet de lui-même, lui faire prendre conscience
de quelque chose.
Cependant, il s’agit bien souvent d’interprétations de ce qui a été dit en fonction de notre
expérience ou de nos connaissances. Si elle revêt l’allure définitive d’un avis d’expert, elle peut
mettre fin à la communication.
Exemples : « Tu parles de tout çà parce que tu voudrais qu’on s’apitoie » ; « Tout ce que tu
dis a pour but de te dédouaner »
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• elle éclaire • elle peut faire peur à l’interlocuteur et révéler
• elle sécurise trop tôt des sentiments ignorés
F - L’ATTITUDE DE COMPRÉHENSION
Elle est aussi appelée empathie, c’est-à-dire l’aptitude à se mettre à la place de l’autre.
Elle consiste à faire miroir à la pensée de l’autre pour qu’il la perçoive plus clairement. Par le
soutien que l’on manifeste ainsi, elle est, des six attitudes énoncées, la plus susceptible de créer
un climat de communication.
Elle n’en est pas pour autant systématiquement adaptée à la situation professionnelle
d’encadrement rencontrée à l’instant T.
Sa manifestation la plus évidente consiste dans la reformulation en écho, c’est-à-dire en
reprenant les paroles de l’interlocuteur telles qu’il vient de les prononcer ou bien un mot important
dans ce qu’il vient de dire. Ce dernier se sent alors écouté, voire compris et va approfondir ce qu’il
vient d’énoncer.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• elle clarifie la pensée de l’autre • c’est une attitude peu naturelle
• l’écouté se sent compris • elle peut être perçue comme une approbation
• elle évite les erreurs ou comme une dérobade
• elle peut apparaître comme une empathie
professionnelle dont il faut se méfier.
Par ce terme, on entend les différents types d’attitude que chacun est susceptible d’adopter
face à des situations de frustration, voire d’agression verbale. Derrière ce vocable se cachent des
atteintes par mise en accusation morale ou intellectuelle (« vous êtes d’une bêtise remarquable »),
par dénigrement et ridiculisation du décor personnel (« cette chemise vous donne vraiment l’air
ridicule »), par dévalorisation du rôle social en démontrant son inutilité (« vous n’êtes qu’un rouage
dans un grand mécanisme ») , ou par dévalorisation du groupe d’appartenance (« les gens qui
font un travail comme le vôtre sont tous des profiteurs »).
Les attitudes de réaction, ou de défense, sont fortement influencées par la personnalité mais
aussi par le contexte immédiat. Le brigadier-chef s’attachera à connaître les types de réactions
dans le but d'éviter des conflits inutiles. Ces réactions sont classées en trois styles.
Ce peut être également des réactions d’auto grossissement visant à impressionner l’ennemi
potentiel (comme un chat qui ferait le gros dos).
Exemple : « vous ne savez pas qui je suis ».
B - LES IMMOBILISATIONS
On cherche par ce biais à ne plus prêter le flanc à la critique, voire même parfois à « faire le
mort ». Cette immobilité de protection tend, par contre coup, à neutraliser le protagoniste et donc
à éviter une nouvelle attaque, ou une réprimande, une punition…
C - LES RAPPROCHEMENTS
L’objectif ici visé est de se rapprocher au maximum de l’adversaire, de le neutraliser en faisant
appel à sa pitié, à sa compréhension ou à son désir d’être mis en valeur.
I - LE POSITIONNEMENT DU BRIGADIER-CHEF
➢ Communicateur :
transmission d’informations opérationnelles aux membres de sa brigade ;
activité de compte-rendu à la hiérarchie ;
communication interne et externe avec les partenaires.
➢ Régulateur :
écoute et soutien d’un collaborateur ;
gestion des divergences et/ou conflits au sein d’une brigade.
L’autorité est une notion qui repose sur le respect des valeurs et de codes partagés. Elle peut
être naturelle (lorsqu’on possède des qualités qui correspondent aux représentations collectives
de ce que doit être un « chef ») et/ou statutaire.
Le pouvoir est associé au grade. Il peut se contenter d’être légal et formel. Cependant, pour
réussir dans sa fonction de responsable hiérarchique, doté d’un pouvoir légal sur ses
subordonnés, le chef de l’équipe de travail doit choisir de s’appuyer non pas sur ce pouvoir mais
sur une autorité construite au fil du temps, dans une relation qui développe l’adhésion et par là
même la légitimité.
L’autorité au sens « légal » ne suffit pas pour exercer des fonctions d’encadrement. Un
brigadier-chef a toujours besoin des autres, de leurs compétences dans certains domaines,
comme de leurs connaissances de l’environnement ou de leur maîtrise des circuits et des
systèmes de communication. Autrement dit, les sources de l’autorité sont :
➢ le statut et/ou le grade que confèrent les lois, les règles et institutions ;
➢ les valeurs partagées par une communauté et ses représentations.
L’autorité conférée par le statut de responsable hiérarchique doit, pour être exercée
pleinement, être complétée par la capacité à susciter l’adhésion de l’équipe.
1 - RÈGLES GÉNÉRALES
Le port et la correction de la tenue d'uniforme, ainsi que les soins de la personne et le
comportement qu'ils impliquent, sont précisés dans les règlements particuliers et intérieurs.
La composition et la description des tenues d'uniforme, ainsi que les insignes qu'elles
supportent, sont fixés par arrêté ministériel. Les fonctionnaires sont tenus de s'y conformer.
Dans le même département, la question du port des différents types de tenues d'uniforme en
fonction des saisons est réglée, en concertation, par les chefs de service intéressés et, à Paris,
par le préfet de police.
Les fonctionnaires actifs sont responsables des effets, insignes et attributs reçus en dotation.
Les effets et accessoires d'uniforme reçus demeurent propriété de l'administration. La vente
habituelle ou occasionnelle d'effets d'uniforme, insignes ou attributs, neufs ou usagés, à des
personnes étrangères à l'administration, notamment, est interdite.
2 - ENTRETIEN ET RENOUVELLEMENT
Les fonctionnaires actifs des services de la police nationale assurent le bon entretien de leurs
effets d'uniforme, au renouvellement desquels ils procèdent en tant que de besoin, de leur propre
initiative ou, si nécessaire, sur injonction de leur hiérarchie.
3 - SIGNES DISTINCTIFS
Est prohibé le port, sur la tenue d'uniforme, de tout élément, signe ou insigne en rapport avec
l'appartenance à une organisation politique, syndicale, confessionnelle ou associative.
Cette même interdiction s'applique à la tenue civile durant le temps de service.
Elle s'applique également à tout élément, signe ou insigne ostentatoire de même nature qui
serait porté à même la personne, également durant le temps de service.
4 - TENUE CIVILE
Certaines missions peuvent s'exercer en tenue civile, lorsque leur nature ou les nécessités du
service l'exigent.
Les personnels habituellement autorisés à porter la tenue civile peuvent être appelés, dans le
cadre de l'exercice des missions assignées à leur corps ou dans des circonstances particulières,
sur les instructions de leur hiérarchie, à revêtir leur tenue d'uniforme.
Lors d'opérations de police, à défaut d'être revêtus de leur tenue d'uniforme, les fonctionnaires
de police doivent être porteurs, de façon visible, de l'un des moyens matériels d'identification dont
ils sont dotés. Ils ne peuvent en être dispensés que sur les instructions expresses de l'autorité
commandant l'opération ou, s'agissant de missions pour l'accomplissement desquelles la
discrétion doit être privilégiée, sur celles du responsable de dispositif.
Contrairement à un discours entendu, on ne motive pas ses collaborateurs. On peut par contre
« participer plus ou moins notablement à l’existence ou l’émergence de facteurs qui vont faire que
son ou ses collaborateurs seront ou non motivés pour accomplir une tâche ou une mission ». Par
son attitude, on peut aussi participer à la démotivation de ses collaborateurs…
De nombreuses théories tentent d’expliquer les phénomènes motivationnels. Notre choix s’est
porté sur deux d’entre elles et ceci pour les raisons suivantes : elles ont dépassé les effets de
mode, leurs conclusions peuvent permettre à l’encadrement de progresser, la première éclaire sur
la motivation en général, et la seconde sur la motivation à poursuivre une activité ou un projet
spécifique.
➢ lorsqu’un besoin est ressenti, toute activité ou tout projet permettant de le satisfaire
est en concurrence avec d’autres activités ou projets permettant de satisfaire d’autres
besoins. Ainsi, certains individus peuvent assouvir leurs besoins physiologiques et de
sécurité grâce à leurs activités professionnelles et trouver ailleurs les sources permettant
de satisfaire leur besoin d’appartenance, d’estime ou de réalisation. Cette pyramide
s’inscrit dans le « système » de l’individu et non dans chacune de ses parties (familiale,
professionnelle, loisirs, etc). En d’autres termes, « il y a une pyramide par individu » et
non une pyramide par milieu dans lequel il évolue.
➢ cette hiérarchie ne renvoie pas à un état permanent et définitif, mais à des ressentis
qui changent plus ou moins fréquemment, et ceci pour deux raisons au moins. Tout
d’abord, le « juste niveau » permettant de satisfaire chacun de nos besoins est variable
(selon mon état et la situation, j’ai plus ou moins faim, soif, sommeil ; je perçois
l’environnement comme plus ou moins stressant ou dangereux...). Enfin, les moyens qui
m’ont permis et me permettent de répondre à ces différents besoins peuvent disparaître,
être moins efficaces. Le besoin peut donc réapparaître, y compris à un niveau cette fois
différent.
Bien évidemment, le brigadier-chef n’a pas pour mission de satisfaire à lui seul les besoins de
ses collaborateurs ! Mais il doit par exemple, et dans la mesure des moyens qui lui sont attribués :
veiller à ce que les conditions d’exercice de la mission autorisent une réponse
aux besoins physiologiques et de sécurité ;
participer au développement d’un sentiment d’appartenance, par la qualité de
son animation et son exemplarité ;
contrôler le travail de ses collaborateurs pour leur donner les retours
circonstanciés qui alimenteront le sentiment d’estime de soi.
Il doit de plus tenter de comprendre les causes de la variation du niveau des motivations, pour
éviter de proposer des « solutions » qui ne seraient pas adaptées, comme proposer à un
subordonné des responsabilités dans un groupe (satisfaction des besoins d’estime ou de
réalisation), alors que celui-ci ne s’y est pas encore investi et ne peut donc s’y sentir réellement
« en sécurité ».
Par ailleurs, si pour les théories plus classiques, dont celle de Maslow, la motivation est une
« réaction en chaîne » : besoin ressenti et non satisfait recherche d’une activité qui permette de
l’assouvir = Énergie permettant de couvrir l’activité… pour Vroom, la motivation est une
combinaison qui se construit à chaque fois et quelle que soit la situation autour de quatre
variables :
➢ le (ou les) « gain(s) » envisagé(s) et la valeur que l’individu lui attribue ; le « gain »
pouvant être de toute nature, direct (pour moi) ou indirect (pour quelqu’un que j’apprécie).
Pour faire le lien avec la théorie précédente, le « gain » peut être de satisfaire un besoin ;
➢ la plus ou moins grande confiance en sa capacité de réussir ;
➢ la plus ou moins grande certitude d’obtenir le « gain » visé ;
➢ la plus ou moins grande certitude que l’activité à couvrir (ou l’objectif à atteindre) est le
meilleur moyen d’obtenir le « gain » (rapport effort/gain).
Une autre question alors : Quel peut être le rôle du brigadier-chef face à cette complexité ?
Contrairement à ce qu’on peut entendre fréquemment, discours qui « tourne » autour de l’idée
selon laquelle l’encadrement « n’aurait pas les moyens de motiver son personnel », l’attitude du
brigadier-chef, comme de l’ensemble de la chaîne hiérarchique, est ici déterminante.
Après avoir annoncé qu’il s’agissait d’un phénomène complexe, d’un processus personnel,
cette affirmation peut paraître paradoxale, mais elle est s’avère pourtant juste.
La chaîne hiérarchique, dans ses différentes composantes, avec ses différents enjeux, peut
constituer une réelle richesse pour chaque acteur, car fondamentalement tout collaborateur se
pose ces questions.
Ce type d’encadrement n’est possible que si le brigadier-chef respecte trois étapes de l’activité
managériale :
A - COMPRENDRE
Cette étape essentielle peut prendre des dimensions variables et aller d’un diagnostic lourd de
la situation (réorganisation du travail ou des missions, préparation d’une intervention spécifique...),
au simple repérage des éléments clefs qui suivent.
En règle générale, on ne conduit pas seul cette étape, qui doit être partagée avec d’autres. En
effet, même si ce qui suit peut paraître banal, la phase de compréhension n’est pas réservée à
la seule hiérarchie. La mobilisation des membres de l’équipe, ainsi que leur « intelligence » de la
situation, dépend en large partie de leur participation à la compréhension de la situation, de la
mission ou du problème posé. Trop d’encadrants font l’impasse de ce partage et s’étonnent
parfois des réactions inadaptées de leurs équipes, surtout lorsque la situation ne se déroule pas
comme prévu…
Comprendre ce n’est pas simplement mettre en relation quelques informations jugées
majeures, c’est :
➢ recueillir des constats permettant de décrire des écarts ou de clarifier une situation et
son contexte.
➢ identifier les conséquences des écarts et peser ainsi l’importance de ce qu’il convient
de gérer.
➢ connaître les objectifs ou les formuler, comme la description de la situation visée en
cas de réussite
➢ rechercher les causes des écarts et/ou envisager différentes hypothèses qui
préparent la décision ou sa décision.
➢ Consulter, c’est tout d’abord exposer la problématique dans son contexte, ainsi que les
objectifs poursuivis ; c’est ensuite solliciter des avis précis, sans engagement
d’application. Il ne s’agit pas de demander « ce qu’il faudrait décider ou faire », mais de
soumettre ses hypothèses à la sagacité des collègues consultés. En effet, si on n’a
aucune idée sur la décision à prendre, autant choisir « l’option conseil » (voir ci-dessous),
qui ne s’adresse pas aux mêmes interlocuteurs. Toute demande d’avis ou de conseils
engendre chez le consulté (comme chez le conseiller) un souhait de voir décider ou
appliquer l’option qu’il préconise… Souhaitant garder notre liberté de décision et nous
adressant à des acteurs qui pourraient être ultérieurement déçus qu’on n’ait pas repris
leur option, mieux vaut alors leur soumettre nos propres options comme cadre de
participation… Nous verrons que le choix du conseiller permet de limiter le risque cité
plus haut.
➢ Décider après avoir été conseillé : la nuance que nous souhaitons introduire ici se
définit par deux caractéristiques: la nature de la question posée d’une part, la personne à
qui on la pose de l’autre.
En ce cas, il convient de choisir un acteur en qui on a toute confiance et qui ne se sentira
pas engagé dans la réalisation de notre décision ; un conseiller neutre en quelque sorte.
La question peut alors porter plus directement sur le : « que feriez-vous à ma place ? ». Il
s’agit ici d’un conseil permettant d’élaborer une ou des hypothèses et non de choisir entre
plusieurs hypothèses déjà trouvées.
➢ Construire ensemble les hypothèses, puis décider : dans certains cas, on peut être
amené à construire avec ses collaborateurs l’hypothèse à retenir, notamment lorsqu’on
pense qu’ils sont collectivement plus compétents que soi, ou que le fait de les impliquer à
ce niveau assurera un meilleur engagement dans l’action. La responsabilité finale de la
décision sera malgré tout du ressort du brigadier-chef (dans le cadre de sa délégation
bien sûr).
Dans tous les cas, décider ou faire appliquer une décision prise par un autre devra
naturellement prendre en compte de multiples contraintes :
le cadre juridique ;
la légitime défense ;
l’obligation de porter secours ;
la déontologie policière ;
les consignes générales et particulières ;
les gestes techniques professionnels en intervention ;
l’effectif de la brigade ;
le matériel en dotation ;
l’urgence ;
les conditions de temps et de lieu ;
le contexte émotionnel.
Toutes ces contraintes (et d’autres sans doute…) devraient d’ailleurs constituer des éléments
de choix entre les différentes hypothèses, plus qu’un ensemble d’aléas à gérer dans l’action…
On entend par activité, l’ensemble des actions, opérations, tâches à mener de façon organisée
pour atteindre un but précis qui s’inscrit dans les missions du policier.
Exemple : pour faire face à une recrudescence de cambriolages sur un secteur ciblé,
augmenter la présence policière (orientation tactique) en effectuant des rondes et patrouilles,
enquêtes de voisinage, prises de contact avec les riverains (activité).
Le brigadier-chef doit être en mesure d’expliquer à ses effectifs le bien-fondé des dispositions
prises pour gérer un évènement (ex : mise en place de contrôles d’identité sur réquisitions du
procureur de la République). Il doit savoir donner du sens à la mission, sensibiliser ses effectifs
non seulement sur l’importance de cette mission mais également sur le rôle primordial de chacun.
Les objectifs se traduisent, quant à eux, par des résultats concrets que l’on cherche à obtenir,
sur une période de temps déterminée et pour une population précise.
Exemple : les statistiques font apparaître un nombre de 20 cambriolages sur le secteur ciblé.
L’objectif fixé peut être de réduire de 30 % les cambriolages sur ce secteur, afin d’arriver en fin de
mois à une constatation de 14 cambriolages maximum.
Un objectif opérationnel décrit précisément la situation qui doit être obtenue à une échéance
donnée, situation issue des activités d’une ou plusieurs personnes. Il ne décrit pas le « comment
faire » (activités), mais le résultat à atteindre.
Ces objectifs doivent présenter plusieurs caractéristiques. Ils doivent être à la fois spécifiques,
mesurables, ambitieux, raisonnables et temporellement définis (SMART).
➢ Spécifique : un objectif doit décrire précisément la situation et les résultats à atteindre. Il
doit être clair, précis et sans équivoque.
➢ Mesurable : en répondant à des questions simples, on doit savoir si l’objectif est atteint
ou non.
➢ Ambitieux : dès lors qu’il s’inscrit dans une logique de progression de l’agent, l’objectif
implique un effort, un engagement de sa part. La réalisation de l’objectif ne doit pas être
acquise d’avance. Ainsi, par rapport à une situation existante, il convient de privilégier les
verbes indiquant l’amélioration attendue : veiller à, réduire, faciliter, valoriser, renforcer,
développer…
➢ Raisonnable : l’objectif doit être réaliste, adapté à la situation de l’agent dans son
service, ses fonctions et son grade. Il doit prendre en compte les moyens, les
compétences disponibles et le contexte.
➢ Temporellement défini : l’objectif doit être défini dans le temps avec une durée, une
date butoir, des étapes...
L’entretien professionnel consiste en une évaluation sur l’année écoulée des aptitudes
personnelles et des compétences professionnelles de l’agent dans les domaines inhérents à sa
fonction. Il est réalisé en début d’année civile pour l’ensemble des corps actifs. C’est un acte de
gestion obligatoire.
L’entretien est conduit par le supérieur hiérarchique direct de l’agent qui s’est préalablement
entretenu avec l’autorité hiérarchique supérieure sur l’évaluation des compétences de l’agent
concerné.
Lors de cet entretien, la façon de s’exprimer, les mots choisis, faciliteront l'échange. Des mots
ou des expressions mal utilisés peuvent mettre mal à l'aise l’interlocuteur, le frustrer et ainsi rendre
le dialogue stérile, voire impossible.
2 - L’ENTRETIEN DIRECTIF
Proche du questionnaire, c’est un entretien avec un questionnement préalablement structuré
dont la caricature extrême serait le questionnaire avec uniquement des questions « fermées »
(interrogatoire de police).
C - LA FINALITÉ DE L’ENTRETIEN
L’entretien professionnel permet à chaque agent d’être reconnu objectivement et équitablement
pour la qualité du travail effectué.
Il représente un acte de management fort pour l’autorité investie de cette responsabilité. En
effet, il s’agit d’un moment privilégié d’échange entre le supérieur hiérarchique direct et son
collaborateur. Il permet de mieux situer l’activité de l’agent dans l’organisation et le fonctionnement
du service et de préciser les missions afférentes à l’emploi occupé.
L’évaluation impacte l’évolution de la carrière de tous les agents et leur régime indemnitaire,
qu’ils soient cadres ou non. En effet, la préparation du tableau d’avancement, le traitement des
demandes de mobilité ou de détachement tiennent compte de l’entretien professionnel pour
estimer la valeur de l’agent.
Quatre grandes catégories de facteurs de risques ont été retenues par le ministère de
l’intérieur. Ces catégories doivent être portées à la connaissance de la chaîne hiérarchique afin
de permettre de mieux appréhender ce qu’est le risque psycho-social.
2 - L’ORGANISATION DU TRAVAIL
➢ absence de contrôle sur la répartition et la planification des tâches dans le service ;
➢ imprécision des missions confiées ;
➢ contradiction entre les exigences du poste (travail de qualité ou respect des quotas) ;
➢ inadaptation des horaires de travail aux rythmes biologiques, exigences contradictoires,
absence d’objectifs clairs, responsabilité liée à l’exécution de la tâche.
On parle de tensions relatives aux conflits de valeurs entre les attentes de la hiérarchie et
celles des agents, qui renvoient aussi bien aux questions d’articulation entre vie privée et
professionnelle qu’au malaise résultant de l’écart entre le travail demandé et ce que l’agent
considère comme un travail de qualité.
S’ils sont conduits sans anticipation de leur impact potentiel sur la santé, ils peuvent générer
une insécurité ou du mal-être.
En conclusion, l’encadrement doit prendre en compte, pour ses collaborateurs et pour lui-
même, que ces facteurs de risques peuvent avoir de multiples conséquences, telles que le stress,
la dépression, le burn-out, le suicide.
Il doit également connaître les acteurs de la prévention susceptibles d’être saisis en cas de
souffrance d’un agent.
LA DISCRIMINATION
Toute distinction opérée entre les personnes physiques ou morales sur le fondement
notamment de leur origine, de leur sexe, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions
politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie
ou supposée, à une ethnie, une religion déterminée …. constitue une discrimination.
A - ÉLÉMENT LÉGAL
L’article 225-1 du code pénal définit la discrimination.
L’article 225-2 du code pénal définit et réprime les situations dans lesquelles il est interdit de
procéder à une discrimination.
B - ÉLÉMENT MATÉRIEL
Pour que l’infraction de discrimination soit constituée, la distinction opérée entre les personnes
physiques ou morales doit être fondée sur l’un des motifs spécifiquement énumérés et s’exercer
dans l’une des situations visées par la loi.
M1_d_01.odt : La discrimination 73
DCRFPN/SDMA/DDPNPS – novembre 2021
M1_d_01.odt : La discrimination 74
DCRFPN/SDMA/DDPNPS – novembre 2021
Toutes discriminations fondées sur ces deux restrictions sont punies des peines prévues à
l’article 225-2 du CP.
Les refus d’embauche fondés sur la nationalité ne sont pas punissables lorsqu'ils résultent de
l'application des dispositions statutaires relatives à la fonction publique. L’accès à la fonction
publique est ouvert aux personnes possédant la nationalité française ou aux ressortissants de
l’Union européenne.
M1_d_01.odt : La discrimination 75
DCRFPN/SDMA/DDPNPS – novembre 2021
C - ÉLÉMENT MORAL
L’infraction de discrimination étant un délit intentionnel, l’auteur doit avoir conscience de se
livrer à des agissements discriminatoires au moment des faits. Peu importe que l’auteur ait été
animé ou non d’une hostilité personnelle à l’encontre de telle ou telle catégorie de personnes, d’un
mobile raciste, sexiste, antisyndical…
Ex. : un restaurateur ne peut refuser un handicapé en invoquant l’intolérance de sa clientèle
(TC Nantes 01/03/90).
II - LA RÉPRESSION
Des peines complémentaires sont prévues aux articles 225-19, 131-35, 225-14 et 131-5-1 du
CP.
M1_d_01.odt : La discrimination 76
DCRFPN/SDMA/DDPNPS - novembre 2021
1 - ÉLÉMENT LÉGAL
L’article 222-33-2 du CP définit et réprime le harcèlement moral dans les relations de travail.
L'article L.1155-2 du code du travail réprime les discriminations dans le travail commises à
l'égard d'un salarié qui a subi ou refusé de subir un harcèlement moral ou qui a témoigné sur de
tels faits.
2 - ÉLÉMENT MATÉRIEL
a) Une relation de travail entre l’auteur et la victime
Le harcèlement moral doit être commis dans le cadre professionnel.
Toute personne engagée dans une relation de travail peut être auteur ou victime de
harcèlement moral.
Ces actes de harcèlement moral peuvent également être imputés aux personnes travaillant
dans la fonction publique, qu'elles soient fonctionnaires en poste ou contractuelles (Cass. crim.,
21 juin 2005, n° 04-86.936).
Il n'est pas nécessaire qu'auteur et victime du délit soient liés par une relation hiérarchique ou
d'autorité. L'auteur peut être une personne qui représente l'autorité hiérarchique comme un
collègue de niveau égal, voire placé sous l'autorité de sa victime (le fait que la personne
poursuivie soit le subordonné de la victime est indifférent à la caractérisation de l'infraction (Cour
de cassation, 6 décembre 2011, n° 10-82266).
3 - ÉLÉMENT MORAL
Pour pouvoir incriminer l’auteur de harcèlement moral, le délit doit revêtir un caractère
intentionnel.
En vertu de l’article 121-3 al. 1 du CP qui dispose que « il n’y a point de crime ou de délit sans
intention de le commettre », le harcèlement est un délit intentionnel nécessitant la volonté de
commettre les faits et la conscience qu’il s’agisse d’une infraction.
En revanche, la Cour de cassation ne se positionne pas concernant la volonté de nuire. Elle
semble parfois exiger cette intention (C. Cass. Crim. 11 mai 2005, n° 04-86774), alors que
d’autres fois, elle ne la retient pas (C. Cass. Crim. 24 mai 2011, n° 10-87100). Pour la chambre
sociale en revanche, aucune intention n’est nécessaire pour reconnaître la situation de
harcèlement moral. Le harcèlement moral est constitué indépendamment de l’intention de son
auteur (C. Cass. Soc. 10 novembre 2009, n° 08-41497).
B - LA RÉPRESSION
1 - LES SANCTIONS PÉNALES
➢ Harcèlement moral : 2 ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende (article 222-33-2
du code pénal). Le code du travail ne prévoit pas de sanction spécifique renvoyant
implicitement vers la sanction prévue par le code pénal.
➢ Discrimination liée au harcèlement moral : 1 an d'emprisonnement et 3 750 €
d'amende (article L. 1155-2 du code du travail).
II - LE HARCÈLEMENT SEXUEL
A - LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS
Le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à
connotation sexuelle ou sexiste qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère
dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante
caractérise le harcèlement sexuel.
Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression
grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché
au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers.
1 - ÉLÉMENT LÉGAL
L’article 222-33 du CP définit et réprime le harcèlement sexuel.
2 - ÉLÉMENT MATÉRIEL
a) Harcèlement sexuel exigeant des actes répétés
➢ Des propos ou comportements portant atteinte à la dignité de la victime en raison
de leur caractère dégradant ou humiliant.
Il peut s’agir de propos, de gestes, d’envois ou de remises de courriers, d’objets ou
d’attitudes.
Cela recouvre des propos ou comportements ouvertement sexistes, grivois, obscènes,
tels que des paroles ou des écrits répétés constituant des provocations, injures ou
diffamations, même non publiques, commises en raison du sexe ou de l’orientation ou de
l’identité sexuelle de la victime ;
3 - ÉLÉMENT MORAL
➢ conscience de l’auteur de se livrer à un acte de harcèlement
Le texte incriminateur ne donne pas de précision quant à la nature de l’élément moral de
l’infraction. Il s’agit néanmoins d’une infraction volontaire, comme le précise l’article 121-3
du code pénal.
➢ volonté pour l’auteur d’obtenir un acte de nature sexuelle
Dans le cadre du harcèlement sexuel résultant de la commission d’un acte unique, la
finalité d’obtenir l’acte de nature sexuelle pouvant être réelle ou apparente, il n’est pas
exigé la démonstration d’un dol spécial parfois difficile à caractériser.
B - CIRCONSTANCES AGGRAVANTES
Le harcèlement sexuel est aggravé lorsque les faits sont commis :
➢ par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions.
Si le harcèlement sexuel est commis dans le cadre du travail contre un mineur de 15 à 18
ans (apprenti, personne en alternance ou en formation), cette circonstance aggravante
pourra fréquemment être retenue ;
➢ sur un mineur de 15 ans ;
➢ sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une
infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est
apparente ou connue de l’auteur ;
➢ sur une personne dont la particulière vulnérabilité ou dépendance résultant de la précarité
de sa situation économique ou sociale est apparente ou connue de l’auteur ;
➢ par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou de complice ;
➢ par l’utilisation d’un service de communication au public en ligne ou par le biais d’un
support numérique ou électronique ;
➢ alors qu’un mineur était présent et y a assisté ;
➢ par un ascendant ou par toute autre personne ayant sur la victime une autorité de droit
ou de fait.
C - RÉPRESSION
Le harcèlement sexuel est puni de 2 ans d'emprisonnement et de 30 000 € d’amende.
Lorsqu’il est aggravé, les peines sont portées à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d’amende.
L’article 621-1 du code pénal incrimine, en tant que contravention, l'outrage sexiste.
Il s’agit de réprimer tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste imposé à la
victime, le plus souvent une femme, qui, soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère
dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.
L’outrage sexiste porte atteinte à des droits fondamentaux comme la liberté de circulation,
d’aller et venir et le droit à la sécurité. Il affecte très majoritairement les femmes et révèle une
inégalité de traitement entre les femmes et les hommes que le droit communautaire assimile à
une discrimination fondée sur le sexe (article 4 directive 2006/54/CE du 5 juillet 2006). L’auteur
porte effectivement atteinte à la victime en raison de son sexe, voire de son orientation sexuelle
ou identité de genre, réelle ou supposée.
La définition est voisine de celle du harcèlement sexuel. L’auteur peut être poursuivi dès la
commission d’un acte unique même en l’absence de toute répétition d’un propos ou d'un
comportement.
A - CHAMPS D’APPLICATION
L’outrage sexiste est également nommé « harcèlement de rue ». Le terme employé est
cependant impropre. En effet, le champ d’application est moins restrictif puisque l'infraction peut
être commise :
➢ dans un lieu public tel que la rue, les transports en commun, un commerce, un
établissement scolaire, etc ;
➢ dans un lieu privé, notamment sur le lieu de travail.
B - DÉFINITION
1 - PROPOS OU COMPORTEMENT À CONNOTATION SEXUELLE OU SEXISTE
Le propos ou comportement doit revêtir une connotation sexuelle ou sexiste mais un caractère
explicitement et directement sexuel n’est pas exigé. L’auteur tient un propos ou adopte un
comportement qui s’inscrit dans le cadre d’un jeu malsain ou dans le but d’humilier la personne qui
en est la cible. Il peut donc commettre de tels faits sans pour autant rechercher une relation
sexuelle avec la victime.
C - RECHERCHE DE LA PREUVE
Devant les juridictions pénales, la preuve de l'objectif poursuivi par l’auteur peut être apportée
par la constatation immédiate des faits par des policiers nationaux ou municipaux ou des agents
des services de sécurité internes à la SNCF ou RATP, des témoignages, des enregistrements
audio et vidéo (smartphones), des images de vidéoprotection, etc.
Le « harcèlement de rue » est une infraction difficile à démontrer. L’enquêteur doit donc réunir
tous les éléments de preuve utiles à l’enquête permettant de démontrer l’intention malveillante de
l’auteur.
D - RÉPRESSION
L’outrage sexiste est puni de l’amende prévue pour les contraventions de 4ème classe. Cette
contravention peut faire l’objet des dispositions relatives à l’amende forfaitaire, y compris celles
concernant l’amende forfaitaire minorée.
L'outrage sexiste est puni de l'amende prévue pour les contraventions de 5ème classe
lorsqu'il est commis :
➢ par une personne qui abuse de l'autorité conférée par ses fonctions ;
➢ sur un mineur de 15 ans ;
➢ sur une personne dont la particulière vulnérabilité ou dépendance est apparente ou
connue de l'auteur : âge, maladie, infirmité, déficience physique, état de grossesse ;
➢ sur une personne dont la particulière vulnérabilité ou dépendance, apparente ou connue
de l'auteur, résulte de la précarité de sa situation économique ou sociale ;
➢ par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice ;
➢ dans un véhicule affecté au transport collectif de voyageurs ou dans un lieu destiné à
l'accès à un moyen de transport collectif de voyageurs ;
➢ en raison de l'orientation sexuelle, vraie ou supposée, de la victime.
En étant vigilante, la hiérarchie peut repérer les personnes menacées ou ayant été victimes
de discrimination, harcèlement ou d’agressions sexuels. Elle peut ainsi les protéger et leur
permettre de bénéficier d’une prise en charge adaptée.
Lorsque l’auteur fait partie de la hiérarchie, c’est un autre supérieur ou un représentant de
l’autorité hiérarchique non impliqué : N+2, N+3, qui repérera, accompagnera et orientera la
victime.
Les comportements de repli se caractérisent par une volonté de l’agent de fuir son
environnement de travail de manière exagérément brutale. Ils peuvent se manifester par :
➢ des troubles inhabituels du comportement ;
➢ une perte d’intérêt pour le travail demandé (retards répétés, absentéisme pour des
raisons motivées ou non) ;
➢ une absence de concentration ;
➢ un isolement au sein de l’environnement de travail ;
➢ une restriction inhabituelle de l’alimentation ;
➢ des discours suicidaires.
Les comportements excessifs se caractérisent par une attitude de l’agent victime qui consiste à
agir d’une façon brutale et inopportune dans son environnement de travail. Ils peuvent se
manifester par :
➢ un surinvestissement dans le travail ;
➢ des réactions émotionnelles exagérées et inopportunes, des provocations à l’encontre
des autres agents ;
➢ un comportement boulimique ;
➢ des conduites addictives (fumer davantage, consommer excessivement des
médicaments, chercher un réconfort dans l’alcool ou dans des produits psychotropes).
Ces comportements pris isolément ne sont pas nécessairement le signe d’une situation de
harcèlement ou de violences, mais doivent faire l’objet d’une vigilance. Plus le faisceau d’indices
indiquant une telle situation devient conséquent, plus la vigilance portée sur l’agent doit être
importante.
Au sein de l’entourage professionnel, le témoin de la situation de harcèlement ou de violences
et le premier contact de la victime ont un rôle particulier d’assistance à porter à la victime.
B - LE RÔLE DU TÉMOIN
Le témoin peut alerter ses collègues, son supérieur hiérarchique, les directions des ressources
humaines, les représentants des organisations syndicales, le médecin de prévention, les
psychologues ou assistantes sociales du réseau de soutien, ou encore la cellule Signal-Discri.
Le témoin d’une agression ou d’une situation de harcèlement dans le cadre du lieu de travail a
l’obligation d’agir pour protéger la victime.
Les agents qui signalent des dysfonctionnements graves au sein de leur administration sont
protégés par le cadre de protection du statut général de la fonction publique, comme cela est
précisé par l’article 6 ter A, 6 ter, article 6 quater A et 6 quinquiès de la loi du 13 juillet 1983
relative aux droits et obligations des fonctionnaires.
Le témoin est légalement protégé par le code du travail, selon lequel « Aucun salarié ne peut
être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire pour avoir témoigné des
agissements définis aux articles L. 1132-1 et L. 1132-2 ou pour les avoir relatés ».
2 - FACE À L’AGRESSEUR
Le témoin peut intervenir et lui dire que les actes et/ou propos qu’il a eu sont interdits et punis
par la loi.
Il signifie ainsi à l’agresseur que son comportement a été repéré.
b) Se préparer personnellement
➢ faire bénéficier la victime d’un crédit de bonne foi. L’enquête diligentée permettra de
vérifier la véracité ou non des déclarations de la victime ;
➢ écarter tout préjugé ou présupposé sur l’affaire ou la victime.
Il ne faut pas juger la victime, notamment quand elle verbalise tardivement les
discriminations, harcèlements ou violences et que la hiérarchie n’a pu identifier au
préalable des signaux d’alerte. Cette attitude s’explique par les stratégies de l’agresseur
et les conséquences du psychotraumatisme. Le processus de libération peut être plus ou
moins long ;
➢ envisager toutes les pistes et hypothèses ;
➢ ne pas banaliser ou minimiser les faits ;
➢ avoir à l’esprit les conséquences du psychotraumatisme et les stratégies de l’agresseur.
Chaque cas d’agression est unique. La recherche de modèles et de traits caractéristiques
généraux est impossible. Mais le repérage des différents signes du psychotraumatisme
est un indicateur voire un élément probant.
2 - L’OUVERTURE DE L’ENTRETIEN
Cette phase est importante pour la mise en confiance et l’installation du dialogue.
Elle favorise l’expression de la victime et lui montre que la hiérarchie est dans l’écoute et la
compréhension et en aucun cas dans le jugement.
➢ Expliquer le déroulement de l’entretien et les règles de communication ;
➢ Inviter la victime :
à se souvenir de tous les faits et détails y compris de ceux lui paraissant insignifiants ;
à relater ses émotions et ses ressentis avant, pendant et après la discrimination ou le
harcèlement ;
à préciser si elle n’a aucun ou peu de souvenirs ;
à exprimer son incompréhension sur vos questions ;
à vous poser des questions ;
à demander une pause, un verre d’eau au cours de l’entretien.
a) Le récit libre
La hiérarchie doit commencer par un entretien non directif. La victime raconte
spontanément et avec ses mots les faits. Ce récit libre est primordial pour qu’elle libère sa
parole. Il permet de déclencher le processus de souvenir de la victime. Ce récit libre doit être
acté en l’état.
Il commence par une question très ouverte et neutre.
Le récit est souvent déstructuré. Les descriptions sont dispersées et désordonnées. La
chronologie n’est pas nécessairement respectée. Des éléments de ressenti peuvent ponctuer les
événements.
Il faut l’acter en l’état et éviter de corriger, d’interpréter, de diriger les révélations.
L’entretien deviendra semi-directif voire directif dans la phase suivante de l’entretien.
b) Le récit dirigé
Cette étape a pour objectif de préciser et de clarifier les événements relatés par la victime dans
son récit spontané. Il s’agit de réunir tous les éléments utiles à l’enquête, lesquels sont rarement
révélés dans leur intégralité par le récit libre.
Dans cette phase semi-directive voire directive, la hiérarchie répondra aux questions suivantes
pour chaque fait révélé : QUI ; QUOI ; OÙ ; QUAND ; COMMENT ; AVEC QUI ; AVEC QUOI ;
AVANT ; PENDANT ET APRES LES FAITS.
Cette phase permettra d’établir et de déterminer, les éléments constitutifs de l'infraction, les
circonstances aggravantes, les traces, indices et témoignages, l’évaluation de la situation de la
victime et le manquement qui pourra être retenu à l’encontre de l’agent fautif.
Dans ce récit dirigé, les mots utilisés précédemment par la victime seront précisés.
NOTA : les questions commençant par « pourquoi » sont à éviter, car elles
peuvent être culpabilisantes. Il convient de privilégier des questions
ouvertes.
4 - LA CLÔTURE DE L’ENTRETIEN
Cette dernière phase sera l’occasion de délivrer des messages et des informations à la victime
et de lui remettre des documents.
La hiérarchie doit :
➢ délivrer un message de soutien, de valorisation de sa démarche de révélation ;
➢ renseigner sur les lieux de prise en charge interne et externe à l’administration
(remettre, par exemple, une fiche avec toutes les coordonnées, médecine de prévention,
service social, cellule d’écoute, associations, etc) ;
➢ préciser systématiquement l’existence de la protection fonctionnelle pour les victimes
et expliquer les modalités de mise en œuvre ;
B - POUR ACCOMPAGNER
1 - LES RESSOURCES INTERNES
a) Cellule d’écoute Signal Discri
Il s’agit d’un dispositif d’alerte et d’écoute réservé aux agents de la police nationale traitant de
situations susceptibles de constituer des discriminations en lien avec des comportements
humains, d’actes de harcèlement sexuel ou moral et de violences sexistes ou sexuelles.
SIGNAL-DISCRI constitue une voie d’expression parallèle à la voie hiérarchique, sans
préjudice des prérogatives et des éventuelles procédures de ressources humaines déjà engagées
au moment de l’alerte. Il s’agit d’un point d’écoute, de dialogue et de conseils pour les agents
victimes ou témoins.
Fonctionnement :
➢ recueil du signalement du déclarant ;
➢ entretien téléphonique avec le déclarant ;
➢ traitement du signalement : si des indices de violences apparaissent, la cellule peut
demander l’ouverture d’une enquête administrative à une direction d’emploi ou à une
délégation de l’IGPN. Elle ne réalise pas elle-même d’enquête ;
➢ si l’évaluation n’a pas permis d’identifier des indices de violences sexistes et sexuelles au
travail, mais révèle une autre problématique (conflit managérial, souffrance au travail…),
la cellule d’écoute oriente le dossier vers les acteurs les plus appropriés pour traiter la
situation (service de ressources humaines ou acteurs médico-sociaux) ;
➢ clôture du signalement.
e) La médecine préventive
La visite médicale peut permettre aux victimes des violences sexistes et sexuelles de verbaliser
une situation. Le médecin recevant les déclarations peut orienter la victime vers des
professionnels pouvant la prendre en charge. Il peut faire un signalement à la hiérarchie de l’agent
avec son accord.
Les coordonnées du médecin présent sur un site doivent être affichées et mises à jour par la
hiérarchie dans tous les locaux de travail et sur l'intranet du service.
f) Les syndicats
Quel que soit le corps d’appartenance, un agent peut faire part aux syndicats de la situation
dont il est victime dans le cadre de ses relations de travail. Le syndicat pourra l’orienter et le
soutenir dans ses démarches administratives.
La liste des syndicats est consultable sur le site intranet de la DRCPN.
b) Les associations
Les associations réparties sur l’ensemble du territoire pourront orienter et prendre en charge
les victimes de violences sexistes et sexuelles au travail.
Le 3919 « Arrêtons les violences » est un numéro d’urgence anonyme et gratuit sur les
violences faites aux femmes.
c) Le site stop-violences-femmes.gouv.fr
Le contenu du site gouvernemental stop-violences-femmes.gouv.fr est destiné aux victimes de
violences, à leurs proches et aux professionnels.
Il leur délivre des informations sur les différentes formes de violences commises à l’encontre
des femmes, les modalités d’intervention des acteurs (repérage, ce que dit la loi, conseils,
orientations – avec, notamment, une rubrique dédiée aux missions et aux coordonnées des
associations nationales et locales) – et met des outils à disposition des professionnels.
La multitude des missions incombant à la police nationale et l’obligation qui lui est faite, pour
certaines d’entre elles, de réagir à tout moment du jour ou de la nuit implique une organisation
adaptée du travail de ses agents. Ces derniers se trouvent donc concernés par des dispositions
relevant aussi bien de règles communes à la fonction publique que d’instructions propres à la
police nationale.
Nous nous intéresserons, dans ce module, au cas des agents du corps d’encadrement et
d’application ainsi qu’aux policiers adjoints.
I - LE RÉGIME HEBDOMADAIRE
La durée annuelle de travail des personnels de la police nationale qui relève du régime
hebdomadaire est fixée à 1607 heures sans préjudice des heures supplémentaires susceptibles
d’être effectuées.
Le régime hebdomadaire, calqué sur la semaine civile, comporte 5 journées de travail suivie de
2 jours de repos consécutifs. Il peut également être institué, en régime hebdomadaire, un système
de travail basé sur une grande semaine (6 jours de travail et de 2 jours de repos) suivie d’une
petite semaine (4 jours de travail et 2 jours de repos).
Exemple :
Dans ce cadre, et sous réserve des nécessités de service, l’agent peut faire évoluer
quotidiennement ses horaires d’arrivée et de départ du service pendant les plages variables et la
pause méridienne. Il doit être présent durant les deux plages fixes de 2 heures.
Pour établir un décompte exact du temps de travail accompli, les agents sont tenus
d’enregistrer leurs entrées et sorties 4 fois par jour (à l’arrivée, au début de l’interruption de
service, à la fin de cette interruption, au départ).
Une période de 4 semaines glissantes est définie comme période de référence. Au sein de
cette période, chaque agent doit accomplir un nombre d’heures de travail correspondant à la
durée réglementaire afférente à la période considérée.
À l’issue de cette période, le temps de travail de référence (temps que l’agent doit effectuer en
fonction de son régime hebdomadaire) et le temps réel (temps de travail enregistré) sont
comparés. Cette comparaison peut faire apparaître un crédit ou un débit de temps.
a) Crédit
Lorsque le solde créditeur atteint 1/10ème du temps de travail hebdomadaire (moins de 03H57
pour un régime de 39H25) à la fin de la période de référence, l’agent bénéficie du droit à une
demi-journée de récupération (RCB). Cette demi-journée doit être prise au cours des quatre
semaines suivantes, sinon ce droit s’éteint. Ce RCB doit être dûment justifié.
L’addition des droits à récupération ne peut être supérieure à 8 demi-journées par année civile.
b) Débit
Lorsque le solde débiteur est inférieur à 1/10ème du temps de travail hebdomadaire (moins de
03H57 pour un régime à 39H25) à la fin de la période de référence, il doit être compensé au cours
des quatre semaines suivantes.
Lorsque le solde débiteur est égal ou supérieur à 1/10ème et inférieur à 1/5ème du travail
hebdomadaire (soit plus de 03H57 et moins de 07H53 pour un régime à 39H25) à la fin de la
période de référence, une demi-journée ARTT est décompté de plein droit.
Lorsque le solde débiteur est égal ou supérieur à 1/5ème du temps de travail hebdomadaire
(soit plus de 07H53 pour un régime de 39H25) à la fin de la période de référence, une journée
ARTT, ou plus si nécessaire, est décomptée de plein droit.
Durée moyenne
Durée hebdomadaire Organisation
de la vacation
CEA et policiers 4 jours à 7H45
38H00 7H36
adjoints 1 jour à 7H00
4 jours à 8H00
Policiers adjoints 39H00 7H48
1 jour à 7H00
4 jours à 8H00
CEA exclusivement 39H25 7H53
1 jour à 7H25
4 jours à 8H00
Policiers adjoints 40H30 8H06
1 jour à 8H30
C - REPOS HEBDOMADAIRES
Les fonctionnaires actifs de la police nationale peuvent prétendre, au cours de chaque période
de 7 jours, d’un repos hebdomadaire constitué d’un repos légal (RL), suivi d’un repos
compensateur (RC).
Le repos légal est fixé par principe le dimanche et peut être exceptionnellement reporté, si
l’intérêt du service l’exige. Ce report de RL porte uniquement sur une journée ou une vacation
entière et l’agent est avisé pendant qu’il est au service, le plus tôt possible ou à défaut avant la fin
de sa dernière vacation ou journée travaillée.
Le repos compensateur est positionné soit le samedi, soit le lundi, en fonction des nécessités
de service.
Les policiers ne peuvent faire l’objet de rappels et/ou reports de repos sur plus de deux
semaines consécutives. Ces services supplémentaires peuvent porter sur les deux RL et/ou RC et
quel que soit le nombre d’heures travaillées.
D - DROITS À CONGÉS
1 - CONGÉS ANNUELS (CA)
Pour une année de service accomplie du 1er janvier au 31 décembre, la durée du congé annuel
est fixée à cinq fois les obligations hebdomadaires de service soit 25 CA.
Cette durée est précisée en nombre de jours ouvrés.
Les agents qui n’exercent pas leurs fonctions pendant la totalité de la période de référence ont
droit à un congé annuel dont la durée est calculée au prorata de la durée des services accomplis.
Lorsque les CA sont utilisés en dehors de la période allant du 1 er mai au 31 octobre, des CA
supplémentaires sont attribués :
➢ 1 CA supplémentaire pour 5 à 7 CA utilisés hors période ;
➢ 2 CA supplémentaires pour 8 CA pris hors période.
Les congés annuels (ainsi que les CA antérieurs et les CA reportés pour cause de maladie)
peuvent être positionnés sur le plan prévisionnel des départs en congés, sous réserve des
nécessités de service et des pourcentages réglementaires.
Ces congés sont protégés comme ceux positionnés hors plan. Les agents sont susceptibles
d’être rappelés par leur service ou unité organique d’affectation uniquement sur décision du
premier ministre.
A - RYTHMES DE TRAVAIL
1 - CYCLES DE JOUR
Les personnels de la police nationale bénéficient, à l’issue d’une période de travail, d’un repos
de cycle de deux jours consécutifs (à l’exception du cycle 4/2 compressé).
Le premier jour est considéré comme un repos compensateur (RC), suivi d’un repos légal (RL).
Pour les cycles de jour avec des vacations fortes de forte amplitude, permettant trois jours
d’absence consécutifs, les fonctionnaires bénéficient de deux repos compensateurs, suivies d’un
repos légal.
2 - CYCLES DE NUIT
Les agents bénéficient, à l’issue d’une période de travail, d’un repos dénommé descente de
nuit (DN). Il se calcule de la fin de service à la reprise de service théorique.
À l’issue de la dernière descente de nuit du cycle, ils bénéficient d’un repos compensateur puis
d’un repos légal.
Les cycles 4/2 nécessitent trois brigades de jour et une brigade de nuit de trois groupes.
La vacation moyenne en 4/2 « classique », « panaché » ou « compressé » est de 08H10.
L’horaire de la prise de service des vacations de matinée pour tous les cycles 4/2, est compris
entre 05H20 et 06H30, sauf nécessité de service justifiant une autre organisation.
Ces cycles de travail s’utilisent avec une brigade de jour et une brigade de nuit, de deux
groupes chacune.
3 - VACATION FORTE
Ce cycle se caractérise par l'accomplissement de 2 vacations suivies de 2 jours de repos,
suivis de 3 vacations, suivies de 2 jours de repos, suivis de 3 vacations, suivies de 2 jours de
repos.
La vacation moyenne est de 9H31.
Ce cycle peut être utilisé avec deux brigades de jour composées chacune de deux groupes et
une brigade de nuit constituée de deux groupes.
Ce cycle peut fonctionner sur le mode « vacation forte de lundi », « vacation forte de mercredi »
ou « vacation forte de vendredi ». Pour les brigades de nuit, il est possible de décaler le premier
jour du cycle afin de l’organiser en « vacation forte de mardi » ou en « vacation forte de jeudi »
afin que un week-end sur deux de repos débute le vendredi matin (fin dernière vacation) pour se
terminer le dimanche soir (prise de service de la première nuit du cycle).
La vacation décalée n’octroie aucune compensation sur la durée habituelle de service, sauf sur
la partie des heures effectuées sur un RL, un RC ou un jour férié.
La vacation de travail décalée en amont ou en aval de l’horaire habituel est compensée de 0,25
hors services supplémentaires sur RC et d’un coefficient de 0,60 hors services supplémentaires
sur RL ou jour férié et créditée dans le compteur des RPS.
Lorsque les CA sont utilisés en dehors de la période allant du 1 er mai au 31 octobre, des CA
supplémentaires sont attribués :
➢ 1 CA supplémentaire pour 5 à 7 CA utilisés hors période ;
➢ 2 CA supplémentaires pour 8 CA pris hors période.
Les congés annuels (ainsi que les CA antérieurs et les CA reportés pour cause de maladie)
peuvent être positionnés sur le plan prévisionnel des départs en congés, sous réserve des
nécessités de service et des pourcentages réglementaires.
Ces congés sont protégés comme ceux positionnés hors plan. Les agents sont susceptibles
d’être rappelés par leur service ou unité organique d’affectation uniquement sur décision du
premier ministre.
I - LA PERMANENCE
La permanence n’est possible que dans le cadre d’un régime hebdomadaire. C’est une forme
particulière de travail qui s’impose périodiquement et à tour de rôle, aux fonctionnaires des trois
corps actifs et aux policiers adjoints sur volontariat, afin d’assurer la continuité du service.
Elle consiste à assurer une présence effective au service, ou en tout autre lieu de travail
déterminé par les nécessités du service, lors des RC, RL, jours fériés et période nocturne de
21H00 à 06H00.
Le chef de service organise par note de service la permanence, et notamment sa durée. Les
tableaux de permanence sont diffusés dans un délai maximum de 14 jours et sont modifiables
pour des motifs exceptionnels.
Les repos hebdomadaires manqués sont restitués immédiatement après la période travaillée
ou dans les délais les plus courts, selon les nécessités de service.
II - L’ASTREINTE
L’astreinte s’entend comme une période, hors temps de travail, pendant laquelle l’agent, sans
être à disposition permanente et immédiate de son supérieur hiérarchique, a l’obligation de
demeurer à son domicile ou à proximité, afin d’être en mesure d’intervenir dans les plus brefs
délais pour effectuer un travail au service de l’administration.
L’astreinte concerne les trois corps actifs de la police nationale exerçant en régime
hebdomadaire. Les policiers adjoints et les réservistes sont exclus de ce dispositif.
Lorsque l’agent doit se déplacer, le temps de travail du rappel sur astreinte se comptabilise
après l’arrivée théorique de l’agent à son service.
Dans le cadre d’un rappel sur astreinte, le temps d’intervention ouvre droit à une compensation
à hauteur de 100 % des heures réellement effectuée. S’ajoute à ce temps, un forfait d’une heure
forfaitaire correspondant aux trajets aller-retour entre le domicile et le lieu de service.
L’astreinte peut être indemnisée, ou à défaut, est restituée sous forme de temps de repos de la
façon suivante :
➢ Indemnisation :
33,06 € par jour d’astreinte sur un RL ou jour férié soit 16,53 € la demi-journée ;
21,82 € par jour d’astreinte sur un RC soit 10,91 € la demi-journée ;
66,08 € pour 7 nuits d’astreinte (21H00 – 06H00), soit 9,44 € par nuit.
➢ Compensation :
1 jour de repos pour deux jours d’astreinte sur RL ou jour férié ;
1 jour de repos pour trois jours d’astreinte su RC ;
1 jour de repos pour sept nuits (21H00 – 06H00).
C - MODALITÉS DE RÉCUPÉRATION
Les récupérations d’heures supplémentaires sont prises dans l’année civile au cours de
laquelle elles ont été acquises.
Les repos compensateurs pour services supplémentaires (RCSS) qui ne peuvent être versés
au CET et qui ne peuvent être liquidés dans le délai ainsi prescrit, en raison des nécessités de
service ou pour d’autres motifs opposables (maladies, formations), restent dus.
Depuis le 1er janvier 2020, les agents disposent, à titre personnel, d’un compte historique et
d’un compte actif comptabilisant les RCSS.
Depuis cette date, les RCSS, au-delà de 160 heures, sont enregistrés sur le compte historique.
Les RCSS non versés sur le compte historique et ceux générés après cette date, sont
enregistrés sur le compte actif.
Sur ce compte actif, au-delà d’un seuil de 160 heures, l’agent récupère ses RCSS dans un
délai de 30 jours, et dès que le pourcentage de présence nécessaire à l’exercice des missions le
permet.
À défaut, les chefs de services prescrivent la récupération des repos restants au terme du délai
précité par journée et sous réserve des nécessités de service.
Les RCSS placés sur ce compte peuvent faire l’objet d’une indemnisation.
Les fonctionnaires de police peuvent faire l’objet d’un rappel pour répondre aux nécessités de
service ou à des convocations administratives ou judiciaires en dehors des heures normales de
service ou pour une affaire s’y reportant.
Concernant le dispositif de report de repos et quel que soit le régime de travail, le RL dont
bénéficient les fonctionnaires actifs de la police national, peut être exceptionnellement reporté si
l’intérêt du service l’exige. Ce report de RL porte uniquement sur une journée ou une vacation
entière.
Les policiers adjoints sont exclus de cette disposition du report de repos.
Les compensations en matière de rappel et de report de repos sont différentes en fonction des
régimes de travail.
A - EN RÉGIME CYCLIQUE
Le rappel au service sur RL n’excédant pas 4 heures ouvre droit à compensation forfaitaire
d’une vacation. Au-delà de 4 heures, cette compensation est de 2 vacations.
Le rappel au service sur RC et dans tous les autres cas, ouvrent droit à compensation, à
hauteur de 150 % des heures réellement effectuées.
B - EN RÉGIME HEBDOMADAIRE
1 - SANS PERMANENCE NI ASTREINTE
Le rappel au service sur RL ou jour férié ouvre droit à compensation à hauteur de 200 % des
heures supplémentaire réellement effectuées.
Le rappel au service sur RC ou sur la nuit (21H00 – 06H00) ouvre droit à compensation à
hauteur de 150 % des heures supplémentaire réellement effectuées. Dans tous les autres cas, la
compensation est de 100 %.
Seule une décision du ministre de l’intérieur peut autoriser les rappels sur ces congés.
Seule une décision du ministre de l’intérieur peut autoriser les rappels sur ces congés.
I - LES CONGÉS
A - CONGÉS ANNUELS (ART. 40 DE L’APPORT ET ART. 113-38 DU RGEPN)
Les conditions d’attribution des congés annuels des fonctionnaires de l’État sont fixées par les
dispositions des articles 1 et 2 du décret n° 84-972 du 26 octobre 1984.
Tout fonctionnaire de l’État en activité a droit, pour une année de service accompli du 1 er janvier
au 31 décembre, à un congé annuel d’une durée égale à cinq fois ses obligations hebdomadaires
de service. Cette durée est appréciée en nombre de jours effectivement ouvrés.
L’absence au service ne peut excéder 31 jours consécutifs, hors le cas des fonctionnaires
autorisés exceptionnellement à cumuler leurs congés annuels pour se rendre dans leur pays
d’origine ou pour accompagner leurs conjoints se rendant dans leur pays d’origine.
Selon le régime de travail, le nombre de congés annuel est fixé comme suit :
➢ hebdomadaire : 25 CA ;
➢ cycle 4/2 : 23 CA ;
➢ cycle 2/2, 3/3, 2/2/3 : 18 CA ;
➢ vacation forte : 20 CA.
Les agents qui n’exercent pas leurs fonctions pendant la totalité de la période de référence ont
droit à un congé annuel dont la durée est calculée au prorata de la durée des services accomplis.
Les congés annuels (ainsi que les CA antérieurs et les CA reportés pour cause de maladie)
peuvent être positionnés sur le plan prévisionnel des départs en congés, sous réserve des
nécessités de service et des pourcentages d’absence réglementaire. Ces congés sont protégés
comme ceux positionnés hors plan et les agents en congés annuels ne peuvent faire l’objet d’un
rappel que sur décision du ministre de l’intérieur.
Lorsqu’un agent se trouve, du fait d’un congé maladie ou de maternité, dans l’impossibilité de
prendre au cours de l’année civile ses congés annuels, ces derniers, dans la limite de 4 semaines,
peuvent être pris au cours d’une période de 15 mois après le terme de ladite année.
Les congés annuels reportés pour nécessité de service, après avis du chef de service, doivent
être pris avant le 1er mai de l’année suivante. Ceux non pris au cours de l’année civile pour
d’autres motifs ne peuvent être reportés mais peuvent être placés sur le compte épargne temps
(CET).
Un jour de congé supplémentaire, dit de fractionnement est accordé à l’agent dont le nombre
de congé pris en dehors de la période du 1 er mai et du 31 octobre est compris entre 5 et 7 jours.
Un deuxième jour de congé supplémentaire est attribué lorsque ce nombre est au moins égal à 8
jours.
B - CONGÉ BONIFIÉ (DÉCRET N° 78-399 ET ART. 113-42 DU RGEPN)
Ce droit est ouvert aux fonctionnaires qui exercent leurs fonctions :
➢ en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à la Réunion, à Mayotte, à Saint-
Barthélémy, à Saint-Martin ou à Saint-Pierre-et-Miquelon et dont le centre des intérêts
moraux et matériels est situé soit sur le territoire européen de la France, soit dans une
autre des collectivités d’Outre-Mer ou en Nouvelle-Calédonie ;
➢ sur le territoire européen de la France, si le centre de leurs intérêts moraux est situé dans
l’une des collectivités d’Outre-Mer ou en Nouvelle-Calédonie.
La durée maximale du congé bonifié est de 31 jours consécutifs. L’agent peut bénéficier d’un
congé bonifié tous les deux ans et doit justifier de 24 mois de services ininterrompus.
2 - NAISSANCE DU 3ᵉ ENFANT
À partir du 3e enfant, le congé débute 8 semaines avant la date présumée d’accouchement et
se termine 18 semaines après, ces nombres pouvant être respectivement de 10 et 16 au lieu de 8
et 18.
3 - NAISSANCE MULTIPLE
➢ grossesse gémellaire : le congé de maternité débute 12 semaines avant la date
présumée de l’accouchement et se termine 22 semaines après la date de
l’accouchement ;
➢ grossesse de triplés ou plus : le congé de maternité débute 24 semaines avant la date
présumée de l’accouchement et se termine 22 semaines après la date de
l’accouchement.
4 - CONGÉS SUPPLÉMENTAIRES
Sur présentation d’un certificat médical peuvent être accordées :
➢ 2 semaines à tout moment de la grossesse, dès lors que celle-ci est déclarée ;
➢ 4 semaines au maximum après la naissance en cas de nécessité par suite de couche.
Ce congé peut débuter à la date d’arrivée de l’enfant au foyer ou au maximum 7 jours avant
cette date d’arrivée.
Le congé d’adoption est considéré comme une période de service accompli ouvrant droit aux
congés annuels.
Ces dispositions sont applicables aux policiers adjoints, dès lors qu’ils comptent 6 mois de
service. S’ils ont moins de six mois, ils peuvent y prétendre mais sans traitement.
Les fonctionnaires stagiaires ont également droit à ce congé.
En cas d’hospitalisation immédiate de l’enfant après sa naissance dans une unité de soins
spécialisés, la période de congé de 4 jours consécutifs peut être prolongée, pendant la durée de
l’hospitalisation, dans la limite de 30 jours consécutifs. Les périodes calendaires restantes de 21
jours (naissance d’un enfant) ou de 28 jours (naissances multiples) doivent être prises dans les 6
mois suivant la fin de l’hospitalisation.
Le congé parental est accordé par période de 2 à 6 mois renouvelable et doit être demandé au
moins deux mois avant le début du congé.
En cas de naissances multiples, ce congé peut être prolongé jusqu’à l’entrée à l’école
maternelle.
Pour les naissances multiples d’au moins 3 enfants ou les arrivées simultanées d’au moins 3
enfants adoptés ou confiés en vue d’adoption, il peut être prolongé cinq fois pour prendre fin au
plus tard au 6ème anniversaire du plus jeune des enfants.
Le fonctionnaire stagiaire a droit au congé parental dans les conditions fixées pour les
fonctionnaires titulaires (article 21 du décret n° 94-874).
Le policier adjoint qui justifie d’une ancienneté d’au moins un an à la date de naissance de
l’enfant ou de l’arrivée au foyer d’un enfant, a droit, à sa demande, à un congé parental.
La durée de ce congé est fixée à 3 mois maximum renouvelable dans la limite d’un an sur
l’ensemble de sa carrière.
Pendant ce congé, le fonctionnaire n’est pas rémunéré. La durée passée dans le congé est
assimilée à une période de service effectif et est prise en compte pour la constitution et la
liquidation des droits à pension.
Ce congé non rémunéré est accordé, sur demande écrite du fonctionnaire, et selon l’une des
formes suivantes :
➢ période continue de 3 mois maximum, renouvelable 1 fois ;
➢ périodes fractionnées d’au moins 7 jours consécutifs, dont la durée cumulée ne peut pas
être supérieure à 6 mois ;
➢ temps partiel à 50 %, 60 %, 70 % ou 80 % pour une durée maximale de 3 mois,
renouvelable une fois.
La durée de ce congé est assimilée à une période de service effectif. Elle ne peut être imputée
sur la durée du congé annuel.
Concernant le fonctionnaire stagiaire, son stage est prolongé d’autant de jours de congé de
solidarité familiale pris.
II - LES REPOS
A - CRÉDIT ARTT (AMÉNAGEMENT DE LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL)
(ART. 42 DE L’APPORT ET ART. 113-33 3° DU RGEPN
Le décret n° 2000-815 prévoit la durée du travail effectif dans la fonction publique d’État. Cette
durée de travail effectif est fixée à 35 heures par semaine. Le décompte du temps de travail est
réalisé sur la base d’une durée annuelle de travail effectif de 1 607 heures maximum, sans
préjudice des heures supplémentaires susceptibles d’être effectuées.
Cette durée annuelle peut être réduite (par arrêté ministériel), pour tenir compte des sujétions
liées à la nature des missions et à la définition des cycles de travail qui en résultent, et notamment
en cas de travail de nuit, de travail le dimanche, de travail en horaires décalés, de travail en
équipes, de modulation importante du cycle de travail, ou de travaux pénibles ou dangereux.
L’attribution des jours ARTT a pour objet de ramener à ce maximum de 1607 heures la durée
annuelle de travail effectif des agents dont les horaires de service sont tels que leur
accomplissement les conduit à dépasser cette limite supérieure autorisée par la réglementation.
Ce dispositif concerne tous les fonctionnaires des services de la police nationale, quel que soit
le régime de travail dont ils relèvent. Les ARTT sont pris dans l’année civile au titre de laquelle ils
ont été accordés et ne peuvent faire l’objet d’aucun report d’une année sur l’autre. Ils sont
définitivement perdus s’ils n’ont pas été versés sur un compte épargne temps (CET) ouvert par le
fonctionnaire.
Les agents qui n’exercent pas leurs fonctions pendant la totalité de la durée normalement
déterminée, ont droit à des ARTT calculés au prorata des services accomplis.
Les ARTT, sous réserve de nécessités de service et des pourcentages d’absence
réglementaire, peuvent être positionnées sur le plan prévisionnel des départs en congés. Dans ce
cas, ils sont protégés comme les congés annuels. Ils peuvent être accolés à des congés annuels
sous réserve que l’absence du service n’excède pas 31 jours consécutifs.
Les indisponibilités motivées par des congés maladie, non imputables au service, entraînent
une réduction de 1/24ᵉ (3H33) du crédit férié annuel par période d’absence égale ou supérieure à
15 jours consécutifs.
Les fonctionnaires admis à faire valoir leurs droits à la retraite ou ceux ayant pris leurs
fonctions en cours d’année ont droit à un volume d’heures de crédit férié proportionnel à leur
temps de présence, calculé par période de 15 jours.
Le crédit férié est pris dans l’année civile où il a été attribué. Il ne peut pas être reporté sur
l’année suivante, sauf autorisation du DGPN, du préfet de police et du DGSI. Il ne peut contribuer
à l’alimentation du CET.
Les RPS peuvent être positionnés sur le plan prévisionnel de congés, sous réserve des
nécessités de service et des pourcentages d’absence réglementaire, dans la limite de 10 journées
ou vacations. Lorsqu’ils sont positionnés sur ce plan, ils sont protégés comme les congés annuels.
Si ces repos ne sont pas positionnés sur le plan prévisionnel de congés, ils peuvent être pris
sur l’année civile. Les RPS qui ne sont pas pris en raison de nécessités de service restent dus et
sont reportés l’année suivante. Pour faciliter la gestion annuelle du dispositif, des avances sur la
durée prévisionnelle des RPS peuvent être consenties dès le début de l’année.
Ces repos ne peuvent alimenter le compte épargne-temps (CET).
E - REPORT DE REPOS
En application des dispositions de l’article 21 du décret n° 95-654 du 9 mai 1995 et quel que
soit le régime de travail, les fonctionnaires actifs de la police nationale bénéficient d’une journée
de repos légal hebdomadaire pouvant exceptionnellement être reportée si l’intérêt du service
l’exige.
Ce report de repos légal porte uniquement sur une journée ou une vacation entière. L’agent est
avisé pendant qu’il est au service, le plus tôt possible ou à défaut avant la fin de la dernière
vacation ou de la journée travaillée.
Les policiers adjoints de sécurité sont exclus de cette disposition du report de repos.
Le report de repos ne répond pas à des modalités habituelles de travail mais se justifie par des
contraintes opérationnelles. Sont exclus du report de repos les agents ayant positionné sur le plan
prévisionnel de congés leurs CA, leur CET, leurs ARTT et leurs RPS qui, pour ces derniers, ne
peuvent être positionnés qu’à hauteur de 10 jours sur les périodes d’hiver (du 1 er janvier au 30
avril et du 1er octobre et 31 décembre), et plus globalement les CA, les CET, les congés bonifiés et
les congés visés au deuxième alinéa de l’article 39 de l’APPORT, qui ne sont pas inscrits sur le
plan prévisionnel de congés. Seule une décision du ministre de l’intérieur peut autoriser les
rappels sur lesdits congés.
Les agents ne peuvent faire l’objet de report de repos sur plus de deux semaines consécutives.
Ces services supplémentaires peuvent porter sur les deux RL et/ou les deux RC et quel que soit le
nombre d’heures travaillées. Seule une décision du ministre de l’intérieur peut permettre le rappel
ou le report sur plus de deux semaines consécutives.
Les représentants syndicaux disposent d’un temps suffisant pour remplir leur mission qui prend
la forme soit :
➢ d’un détachement ;
➢ d’autorisations spéciales d’absence ;
➢ d’un crédit de temps syndical, utilisable sous forme de décharges de service ou de crédits
d’heure.
Selon l’article 11 du décret n° 82-447 relatif à l’exercice du droit syndical dans la fonction
publique, des autorisations spéciales d’absence (ASA) peuvent être accordées aux agents
chargés d’un mandat syndical afin de leur permettre de remplir les obligations résultant de celui-ci.
Ces autorisations spéciales d’absence peuvent se cumuler.
1 - LE DÉTACHEMENT
Le détachement est la position du fonctionnaire placé hors de son corps d'origine mais
continuant à bénéficier, dans ce corps, de ses droits à l'avancement et à la retraite.
Les fonctionnaires chargés d'un mandat syndical qui en font la demande, sont placés en
position de détachement Ce détachement est prononcé par arrêté du seul ministre dont relève le
fonctionnaire intéressé.
Le détachement de courte durée ne peut excéder 6 mois ni faire l'objet d'aucun
renouvellement. À l'expiration du détachement de courte durée, le fonctionnaire est
obligatoirement réintégré dans son emploi antérieur.
Le détachement de longue durée ne peut excéder 5 années et peut être renouvelé par
périodes n'excédant pas 5 années. Trois mois au moins avant l'expiration du détachement de
longue durée, le fonctionnaire fait connaître à son administration sa décision de solliciter le
renouvellement du détachement ou de réintégrer son corps d'origine.
Ces représentants syndicaux bénéficient d’autorisations spéciales d’absence de plein droit sur
présentation de leur convocation (que la réunion se tienne à l’initiative de l’administration ou sur
sollicitation de l’organisation syndicale).
Cette convocation peut prendre la forme d’un message électronique qui mentionne l’objet de la
réunion, sa date et l’autorité qui convoque. La notion de nécessité de service ne peut être
invoquée par l’administration pour refuser cette ASA.
Aucune limite de jours n’est fixée. La durée de cette autorisation comprend, outre les délais de
route et la durée prévisible de la réunion, un temps égal à cette durée pour permettre aux
intéressés d’assurer la préparation et le compte rendu des travaux.
À l’issue de la réunion, l’agent doit pouvoir justifier de sa participation effective.
B - MANDAT POLITIQUE
Les conditions d’inéligibilités sont différentes selon la nature du mandat (conseiller municipal,
conseiller départemental, conseiller régional, député, sénateur).
Pour les incompatibilités, l’agent du Corps de Commandement une fois élu doit choisir, entre la
conservation de son mandat en optant soit pour une démission, soit pour une mise en
disponibilité, soit pour un détachement, ou choisir de se maintenir dans ses fonctions et ainsi
renoncer à son mandat. A contrario l’agent du CEA peut remplir sa fonction d’élu municipal tout en
conservant son emploi dans la police nationale.
2 - LE CRÉDIT D’HEURES
Indépendamment des autorisations d’absence, les maires, les adjoints et les conseillers
municipaux ont droit à un crédit d’heures (art. L. 2123-2 du CGCT) leur permettant de disposer du
temps nécessaire à l’administration de la commune ou de l’organisme auprès duquel ils la
représentent et à la préparation des réunions des instances où ils siègent. Des conditions
similaires sont prévues pour les membres des conseils départementaux et des conseils régionaux.
3 - LE CONGÉ DE FORMATION
Les membres d’un conseil municipal, départemental ou régional ont droit à une formation
adaptée à leurs fonctions.
Ce congé est fixé à 18 jours par élu pour la durée du mandat et quel que soit le nombre de
mandats qu’il détient. Ce congé est renouvelable en cas de réélection.
C - EXAMENS MÉDICAUX
Les modalités de suivi médical et de visites médicales effectués par le médecin de prévention
sont précisés par décret.
Des autorisations d’absence sont accordées pour permettre aux agents de bénéficier :
➢ des examens complémentaires nécessaires recommandés par le médecin du travail ;
➢ d’une surveillance médicale particulière exercée par le médecin du travail ;
➢ d’une visite d’information et de prévention tous les cinq ans, réalisé par le médecin du
travail, un collaborateur médecin ou infirmier dans le cadre d’un protocole écrit.
➢ d’une visite avec le médecin du travail ou un membre de l’équipe pluridisciplinaire sans
que l’administration ait à en connaître le motif ;
➢ d’une visite demandée par l’administration au médecin du travail. L’agent doit être informé
de cette démarche.
Les agents de l’État bénéficient d’une autorisation d’absence de droit pour se rendre aux
examens médicaux obligatoires antérieurs ou postérieurs à l’accouchement, prévus à l'article
L. 2122-1 du code de la santé publique dans le cadre de la surveillance médicale de la grossesse
et des suites de l’accouchement.
L’article R. 2122-1 du code de la santé publique précise que les examens médicaux
obligatoires des femmes enceintes prévus à l’article L. 2122-1 sont au nombre de sept pour une
grossesse évoluant jusqu’à son terme.
Le premier examen médical prénatal doit avoir lieu avant la fin du 3ème mois de grossesse. Les
autres examens doivent avoir une périodicité mensuelle à partir du premier jour du 4 ème mois et
jusqu’à l’accouchement.
L’article R. 2122-3 du code de la santé publique prévoit qu’un examen médical postnatal doit
être obligatoirement effectué, dans les 8 semaines qui suivent l’accouchement.
Ces ASA sont également accordés pour les personnes recevant une assistance médicale à la
procréation (PMA).
E - FÊTES RELIGIEUSES
Des autorisations d’absence (art. 36, section 5, annexe II du RGEPN) peuvent être accordées
pour certaines fêtes ou cérémonies religieuses non inscrites au calendrier des fêtes chômées, par
décision du ministre de l’intérieur qui désigne les personnels bénéficiaires et détermine les
conditions d’octroi de ces autorisations.
Il appartient aux chefs de service d’accorder les autorisations d’absence nécessaires aux
agents qui désirent participer aux cérémonies célébrées à l'occasion de principales fêtes propres
à leur confession dans la mesure, toutefois, où leur absence demeure compatible avec le
fonctionnement normal du service.
➢ Fêtes orthodoxes :
Téophanie : selon le calendrier grégorien ou selon le calendrier Julien ;
Grand vendredi saint ;
Ascension ;
➢ Fêtes arméniennes :
Fête de la nativité ;
Fête des Saints Vartanants ;
Commémoration du 24 avril ;
➢ Fêtes musulmanes :
Aïd El Adha ;
Al Mawlid Ennabi ;
Aïd El Fitr ;
Les dates de ces fêtes étant fixées à un jour près, les autorisations d’absence pourront
être accordées, sur demande de l’agent, avec un décalage en plus ou en moins. Ces
fêtes commencent la veille au soir.
➢ Fêtes juives :
Chavouot (Pentecôte) ;
Roch Hachana (jour de l'an : deux jours) ;
Yonn Kippour (Grand pardon) ;
Ces fêtes commencent la veille au soir.
➢ Fête bouddhiste :
Fête du Vesak (« jour du Bouddha »).
La date de cette fête étant fixée à un jour près, les autorisations d'absence pourront être
accordées, sur demande de l'agent, avec un décalage en plus ou en moins.
La durée de l’absence peut être majorée de délais de route, dans la limite de 48 heures, aller et
retour.
1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES
Chaque agent travaillant à temps plein peut bénéficier d’autorisations d’absence dont la durée
totale ne peut dépasser les obligations hebdomadaires de service, plus un jour.
Pour les agents travaillant à temps partiel, le nombre maximal annuel de jours d’autorisations
d’absence susceptible d’être accordé est égal au produit des obligations hebdomadaires de
service d’un agent travaillant à temps plein dans les mêmes conditions, plus un jour, par la quotité
de travail à temps partiel de l’agent intéressé.
Exemples :
un agent travaillant à temps plein : (5 + 1) = 6 jours ;
un agent travaillant à mi-temps : (5 + 1) x ½ = 3 jours ;
un agent travaillant à 80 % : (5 + 1) x 4/5 = 4,8 soit 5 jours.
2 - CAS PARTICULIERS
➢ Le nombre de jours peut être doublé si l’agent apporte la preuve :
soit qu’il assume seul la charge de l’enfant (jugement de divorce, etc.) ;
soit que son conjoint est à la recherche d’un emploi (par un certificat d’inscription à
l’ANPE) ;
soit encore, que l’emploi occupé par son conjoint n’ouvre droit au bénéfice d’aucune
autorisation d’absence rémunérée pour soigner son enfant ou pour en assurer
momentanément la garde (par une attestation de l’employeur du conjoint).
Exemples :
un agent travaillant à temps plein : (5×2) + 2 = 12 jours ;
un agent travaillant à mi-temps : (5×2) + 2 x ½ = 6 jours ;
un agent travaillant à 80 % : (5×2) + 2×4/5 = 9,6 soit 10 jours.
➢ Lorsque les deux parents sont agents de l’État, les autorisations d’absence
susceptibles d’être accordées à la famille peuvent être réparties entre eux à leur
convenance, compte tenu de la quotité du temps de travail de chacun d’eux.
➢ Dans le cas où les deux conjoints sont en mesure de bénéficier des autorisations
d’absence, les durées indiquées ci-dessus seront ramenées respectivement à 8 jours
consécutifs et 15 jours consécutifs pour chacun des conjoints. Pour les agents travaillant
à temps partiel, la durée des autorisations, dans ces deux hypothèses, se calcule comme
précédemment.
Le nombre de jours d’autorisation d’absence est accordé par famille, quel que soit le nombre
d’enfants et sous réserve des nécessités du service.
Le décompte des jours octroyés est fait par année civile, sans qu’un report d’une année sur
l’autre puisse être autorisé.
L’âge limite des enfants pour lesquels ces autorisations d’absence peuvent être accordées est
de 16 ans, aucune limite d’âge n’étant fixée pour les enfants handicapés.
Les bénéficiaires de ces autorisations d’absence doivent établir l’exactitude matérielle des
motifs invoqués par la production d’un certificat médical ou de toute autre pièce justifiant la
présence d’un des parents auprès de l’enfant.
L’article 49 du décret n° 95-654 du 9 mai 1995 fixant les dispositions communes applicables
aux fonctionnaires actifs de la police nationale précise que « Les organismes à caractère
mutualiste ou associatif des œuvres sociales ou activités sportives de la police nationale peuvent
obtenir en faveur des agents qu’ils mandatent et sous réserve des nécessités de service, des
autorisations spéciales d’absence et des décharges d’activité de service. Celles-ci sont
accordées, sur la base de conventions annuelles, en considération notamment des buts poursuivis
par les organismes précités, des résultats de leur action, de leur expérience, de leur ancienneté,
du nombre d’adhérents et des cotisations. »
Des autorisations spéciales d’absence (art. 30, section 6, annexe II du RGEPN) peuvent être
accordées pour les membres des sociétés mutualistes et lors des congrès à leurs délégués
spécialement mandatés.
Les activités ouvrant droit à autorisation d’absence du sapeur-pompier volontaire pendant son
temps de travail sont :
➢ les missions opérationnelles concernant les secours d’urgence aux personnes victimes
d’accidents, de sinistres ou de catastrophes et leur évacuation, ainsi que la protection des
personnes, des biens et de l’environnement, en cas de péril ;
➢ les actions de formation initiale, et ultérieurement de formation continue .
Sur une période de douze mois, avec une tolérance de quinze jours, le nombre de dons, tous
types confondus, est inférieur ou égal à 24.
B - CONVOCATIONS
Le fonctionnaire qui doit, en dehors des heures normales de service et pour une affaire s’y
rapportant, répondre à une convocation officielle émanant d’un tribunal, d’un juge, d’un expert,
d’un médecin de la police, ou d’une administration se voit attribuer un repos récupérateur en
temps égal ou équivalent (Article 113-39 du RGEPN).
En cas d’envoi de l’avis d’interruption de travail au-delà du délai prévu, l’administration informe
par courrier le fonctionnaire du retard constaté et de la réduction de la rémunération à laquelle il
s’expose en cas de nouvel envoi tardif dans les 24 mois suivant l’établissement du premier arrêt
de travail considéré.
En cas de nouvel envoi tardif dans le délai mentionné, le montant de la rémunération afférente
à la période écoulée entre la date d’établissement de l’avis d’interruption de travail et la date
d’envoi de celui-ci à l’administration est réduit de moitié.
b) Durée
La durée totale du congé de maladie peut atteindre un an pendant une période de 12 mois
consécutifs.
Les fonctionnaires actifs des services de la police nationale qui totalisent 15 jours de maladie,
en une seule fois ou cumulativement, au cours de douze mois consécutifs, doivent se présenter
en temps utile avant leur reprise devant un médecin de l'administration ou un médecin agréé, en
vue d’obtenir un certificat de reprise (article 113-47 du RGEPN).
Toute reprise volontaire de service avant l'expiration d’un congé de maladie est subordonnée à
la production d’un certificat médical qui l’autorise (article 113-48 du RGEPN).
c) Durée
La durée maximale du congé de longue maladie est de 3 ans. Le fonctionnaire conserve
l’intégralité de son traitement pendant un an. Le traitement est réduit de moitié pendant les deux
années qui suivent. L’intéressé conserve, en outre, ses droits à la totalité du supplément familial
de traitement et de l’indemnité de résidence.
Ce congé peut être accordé ou renouvelé pour une période de 3 à 6 mois. La durée du congé
est fixée, dans ces limites, sur la proposition du comité médical.
L'intéressé ou son représentant légal doit adresser la demande de renouvellement du congé à
l'administration un mois avant l’expiration de la période en cours.
c) Durée
La durée maximale du congé de longue durée est de 5 ans. Il peut être accordé ou renouvelé
pour une période de 3 à 6 mois. La durée du congé est fixée, dans ces limites, sur la proposition
du comité médical.
L’intéressé ou son représentant légal doit adresser la demande de renouvellement du congé à
l’administration un mois avant l’expiration de la période en cours.
➢ Le congé de maladie
Pour une période d’activité professionnelle de 12 mois consécutifs ou en cas d’activité
discontinue sur une période d’au moins 300 jours de services effectifs, le policier adjoint
en activité peut bénéficier, sur présentation médicale, de congés de maladie dans les
limites suivantes :
après 4 mois de service : 1 mois à plein traitement et 1 mois à demi-traitement ;
après 2 ans de service : 2 mois à plein traitement et 2 mois à demi-traitement ;
après 3 ans de service : 3 mois à plein traitement et 3 mois à demi-traitement.
➢ En application de l’article 16 du décret précité, le policier adjoint qui cesse ses fonctions
pour raison de santé et qui se trouve sans droit à congé rémunéré est :
soit placé en congé sans rémunération pour maladie pour une durée maximale d’une
année si l’incapacité d’exercer les fonctions est temporaire. Cette durée peut être
prolongée de 6 mois s’il résulte d’un avis médical que l’intéressé sera susceptible de
reprendre ses fonctions à l’issue de cette période complémentaire, ;
soit reclassé dans un autre emploi ou licencié.
Pour pouvoir obtenir ce CITIS, le fonctionnaire doit envoyer par tout moyen à son employeur
une déclaration d’accident de service, d’accident de trajet ou de maladie professionnelle,
comportant :
➢ le formulaire précisant les circonstances de l’accident ou de la maladie ;
➢ le certificat médical indiquant la nature et la localisation des lésions résultant de l’accident
(ou de la maladie) et la durée probable de l’incapacité de travail.
Le certificat médical doit être transmis à l’administration dont dépend l’agent dans les
48 heures suivant son établissement. En cas d’envoi au-delà de 48 heures, la rémunération
correspondant à la période entre la date d’établissement de l’arrêt de travail et la date de son
envoi peut être réduite de moitié.
Pour instruire le dossier, l’administration dispose d’un délai d’un mois dès réception de la
déclaration d’accident et de deux mois pour la maladie professionnelle. Elle peut diligenter une
enquête médico-administrative (expertise médicale, rapport complémentaire du service/de la
médecine de prévention) ou encore saisir la commission de réforme pour avis. S’il y a recours à
cette enquête, le délai est prolongé de trois mois supplémentaires.
Pendant l’instruction du dossier, l’agent est en congé ordinaire de maladie. Passé les délais
mentionnés, il est placé provisoirement en CITIS dans l’attente de la décision de l’administration.
En cas de non reconnaissance, le fonctionnaire est placé rétroactivement en congé ordinaire de
maladie.
Une fois accordée, le CITIS n’a pas de durée maximale. Il se prolonge jusqu’à ce que l’agent
soit en état de reprendre son service ou jusqu’à sa mise en retraite.
Pendant ce congé, l’agent conserve l’intégralité de sa rémunération et ses droits à
l’avancement. Il a également droit au remboursement des honoraires médicaux et des frais
directement entraînés par la maladie ou l’accident. Cependant, il doit respecter les obligations
suivantes :
➢ transmettre les certificats médicaux liés à son accident/maladie sans discontinuité
(prolongation pour soins et/ou arrêts de travail) ainsi que le certificat final (guérison,
possibilité de rechute,..) lorsque son état s’est stabilisé ;
➢ se soumettre au contrôle obligatoire annuel, au-delà de 6 mois d’arrêt consécutif, ainsi
qu’aux contre-visites d’un médecin agréé ;
➢ informer l’administration de tout changement de domicile et de toute absence du domicile
supérieure à deux semaines ;
➢ cesser toute activité rémunérée.
À l’issue de ce congé, le fonctionnaire réintègre son emploi ou est réaffecté dans un emploi
correspondant à son grade. Il peut être autorisé à travailler à temps partiel pour raison
thérapeutique.
a) Durée du congé
Le policier adjoint victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, bénéficie
d’un congé pendant toute la période d’incapacité de travail précédant soit sa guérison complète,
soit la consolidation de sa blessure, soit son décès, dans les conditions prévues par l’article 14 du
décret n° 86-83.
b) Procédure
La prise en charge des accidents du travail ou de la maladie professionnelle est subordonnée à
la constitution d’un dossier identique à celui des accidents ou maladies imputables au service
(dans le cas d’un fonctionnaire actif), à la nuance près qu’il n’incombe pas à cette catégorie
d’agents publics d’apporter systématiquement la preuve de l’imputabilité (article 2 de l’annexe II du
RGEPN)
L’autorisation d’accomplir un service à temps partiel pour raison thérapeutique est accordée et,
le cas échéant, renouvelée par période de un à trois mois dans la limite d’une année.
Lorsque le fonctionnaire demande la prolongation de l’autorisation d’accomplir un service à
temps partiel pour raison thérapeutique au-delà d’une période totale de trois mois, l’administration
fait procéder sans délai par un médecin agréé à l’examen de l’intéressé, qui est tenu de s’y
soumettre sous peine d’interruption de l’autorisation dont il bénéficie.
Le médecin agréé rend un avis sur la demande de prolongation au regard de sa justification
médicale, de la quotité de travail sollicitée et la durée de travail à temps partiel pour raison
thérapeutique demandée.
Durant l’accomplissement de son service à temps partiel pour raison thérapeutique le
fonctionnaire perçoit l’intégralité de son traitement, du supplément familial de traitement et de
l’indemnité de résidence.
Au terme de ses droits à exercer un service à temps partiel pour raison thérapeutique, le
fonctionnaire peut bénéficier d’une nouvelle autorisation, au même titre, à l’issue d’un délai
minimal d’un an.
Les jours qui peuvent être données sont les jours de RTT et les jours de congés annuels. Les
jours de RTT peuvent être donnés en partie ou totalité. Concernant les jours de congés annuels,
l’agent donateur doit prendre au moins vingt jours de congés par an, seuls les jours de congé au-
delà de 20 jours peuvent être donnés. Les jours de repos donnés peuvent également provenir
d’un compte épargne temps (CET). Le don est fait sous forme de jour entier quelle que soit la
quotité de travail de l’agent qui en bénéficie.
Les jours de repos compensateur accordés en contrepartie d’heures supplémentaires,
d’astreintes ou de permanences ne peuvent pas être donnés.
L’agent qui donne ces jours de repos en informe par écrit son service gestionnaire en précisant
le nombre de jours qu’il souhaite donner. Le don est définitif après accord de son chef de service.
Ce certificat atteste :
➢ de la maladie, du handicap ou de l’accident rendant indispensables une présence
soutenue et des soins contraignants auprès de l’enfant ;
ou
➢ de la perte d’autonomie ou le handicap de la personne atteinte d’une perte d’autonomie.
Lorsque l’agent souhaite bénéficier d’un don de jours de repos en qualité d’aidant familial, il doit
en outre fournir une déclaration sur l’honneur de l’aide effective qu’il apporte à la personne aidée.
L’administration a 15 jours ouvrables pour informer l’agent bénéficiaire du don de jours de
repos.
La durée du congé dont l’agent peut bénéficier à ce titre est limitée à 90 jours par enfant et par
année civile. Ce type de congé peut être fractionné (à la demande du médecin qui suit l’enfant
malade). L’agent ayant obtenu ce congé a droit au maintien de sa rémunération pendant cette
période d’absence.
Le compte épargne temps (CET) permet d’accumuler des droits à congés rémunérés, dans la
limite de 60 jours au total. Il est ouvert à la demande de l’agent, qui est informé annuellement des
droits épargnés et consommés.
L’accès au compte épargne temps est ouvert aux agents titulaires et non titulaires, ainsi
qu’aux agents en service à l’étranger. Les fonctionnaires stagiaires ne peuvent pas en bénéficier.
Les CET ouverts avant le 1er janvier 2009 sont dits « historiques » ; ceux ouverts depuis cette
date sont « pérennes ». Nous ne traiterons ici que de ce second cas, pour les fonctionnaires
titulaires uniquement.
A - ALIMENTATION DU CET
Le compte épargne temps est alimenté par :
➢ des jours de congés annuels sans que le nombre de jours de congés pris dans l’année
puisse être inférieur à 20 en régime hebdomadaire et 4 semaines en régime cyclique ;
➢ des jours de réduction du temps de travail (RTT en régime hebdomadaire et RTC en
régime cyclique) ;
➢ une partie des jours de repos compensateur de service supplémentaire (astreinte,
permanence, rappel au service, dépassement horaire de la journée de travail) ;
➢ une ou deux journées de congé annuel dites « de fractionnement » ou « hors période ».
L’agent peut accumuler jusqu’à 25 jours de congés la première année. Les années suivantes il
ne pourra pas épargner plus de 10 jours.
En deçà de 15 jours déjà épargnés, l’agent peut épargner au maximum en une fois le nombre
de jours l’amenant à 25 jours.
Au-delà de 15 jours déjà épargnés, la progression annuelle maximale du nombre de jours
épargnés est fixée à 10 jours, dans la limite de 60 jours au total.
Le fait d’avoir atteint le nombre de 15 jours épargnés sur le CET ne signifie pas que l’on soit
limité à 10 jours annuels pour ce qui est de l’alimentation annuelle, par la suite. La limite de 10
jours concerne les jours épargnés. Ainsi qu’il est expliqué infra, certains de ces jours peuvent
être indemnisés ou pris en compte dans le cadre de la retraite additionnelle de la fonction
publique.
Exemple : un fonctionnaire dispose d’un CET comportant 7 jours épargnés à la fin de
l’année N. Il décide de l’alimenter de 20 jours à l’issue de cette année, sous la forme
de 8 jours épargnés (faisant passer son stock de 7 à 15), 3 jours versés à la RAFP et
9 rachetés. Il ne lui est par contre pas possible d’épargner 19 jours et de verser le jour
restant à la RAFP.
Cet exemple permet de comprendre que les notions d’alimentation et d’utilisation du CET sont
imbriquées l’une à l’autre. Ainsi qu’il est expliqué infra, il est des cas, comme pour notre exemple,
où l’utilisation viendra obligatoirement préciser l’alimentation opérée, afin de lui faire respecter les
règles encadrant ce dispositif.
B - UTILISATION DU CET
Deux situations se présentent, en fonction du nombre de jours épargnés par le fonctionnaire
au 31 décembre de l’année N.
L’agent peut demander à bénéficier de tous ces jours de congé épargnés sur son CET à la fin
des congés suivants :
➢ Congé de maternité ou d’adoption ;
➢ Congé de paternité et d’accueil de l'enfant ;
➢ Congé de proche aidant ;
➢ Congé de solidarité familiale.
L’administration ne peut pas le refuser.
Lorsqu’il exerce son option, l’agent peut orienter l’utilisation de ses jours vers :
➢ le maintien sous forme d’épargne (ces jours seront pris ultérieurement en congés) ;
➢ l’indemnisation de tout ou partie des jours épargnés au-delà de 15 ;
➢ la prise en compte de tout ou partie des jours au-delà de 15 au sein du régime de retraite
additionnelle de la fonction publique (RAFP).
L’agent peut demander à bénéficier de tous ces jours de congé épargnés sur son CET à la fin
des congés suivants :
➢ Congé de maternité ou d’adoption ;
➢ Congé de paternité et d’accueil de l’enfant ;
➢ Congé de proche aidant ;
➢ Congé de solidarité familiale.
L’indemnisation, fixée par l’arrêté du 28 novembre 2018, est effectuée sur la base des
montants bruts journaliers suivants :
➢ catégorie A et assimilés : 135 € ;
➢ catégorie B : 90 € ;
➢ catégorie C : 75 €.
En cas de décès, les ayants droits de l’agent bénéficient d’une indemnisation au titre des droits
à congés qu’il a acquis.
NOTA :Ainsi qu’il a été dit supra, le rachat de jours ou d’heures ARTT n’est
pas prévu pour les PA. Ils peuvent effectuer des permanences mais sont
exclus du système d’astreinte.