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Introduction
Pourquoi le sport a-t-il affaire avec le droit ?
1) Un phénomène social majeur, qui pose un enjeu de sécurité
- 34 millions de personnes de plus de 15 ans déclarent au moins une activité physique et
sportive par semaine
- 16 millions de licenciés
- Une mission partagée entre plusieurs acteurs (collectivités, État, associations) certes mais
qui reste sous le contrôle fort de l’État
fédérations sportives délégataires de service public avec tout ce que cela implique :
- imposition de statuts types
- obligation de décliner les priorités ministérielles (développement du sport-
santé, sport-handicap) dans leur conventions d’objectifs
- associations sportives doivent être agréées par l’État ou affiliées à une
fédération agréée par lui, pour bénéficier de financement de ce dernier
- l’État reconnaît à ces fédérations délégataires, la responsabilité d’édicter des
règles techniques de sécurité (RTS) et de leur discipline
- Police judiciaire : mesures destinées à rechercher et à livrer à la justice les auteurs d’une
infraction déjà commise ou sur le point de l’être (action en aval)
- Police administrative : elle prend des mesures, soit afin de prévenir des désordres soit
afin de restituer l’ordre public quand celui-ci a été rompu (action préventive, en amont)
- Qu’elles soient prises par le maire ou le préfet, les mesures de police administrative
doivent être nécessaires et proportionnées.
- Exemple : arrêté préfectoral imposant le port du masque dans certaines villes ou quartiers
de villes dans le contexte de crise sanitaire ; arrêté décidant une mesure de confinement
- Car dans un État de droit, toute décision administrative ne respectant pas ce principe,
peut être attaqué auprès du juge administratif (cf jurisprudence Tribunal administratif de
Cergy-Pontoise où l’exploitant d’une salle de remise en forme a contesté la décision du
préfet de fermer ces salles durant la crise sanitaire) au motif qu’elle contrevient
à certaines libertés fondamentales (liberté de circuler, liberté de travailler…)
- Une notion de l’encadrement très extensive dans son objet (cf « enseigner, animer ou
encadrer une APS ou entraîner ses pratiquants ») ou sa durée (cf « à titre d’occupation
principale ou secondaire, de façon habituelle, saisonnière ou occasionnelle)
- Seuls sont reconnus les titres inscrits au RNCP (Répertoire National des Certifications
Professionnelles) qui permet de connaître en temps réel la totalité des certifications. Il
est établi par la CNCP (Commission Nationale de la Certification Professionnelle),
structure interministérielle, fondée par la loi dite de modernisation sociale (2002)
- Après instruction, avis de la CNCP et publication d’un arrêté au journal officiel, les
certifications sont inscrites au RNCP et bénéficient donc de la reconnaissance de l’État
et permettent donc d’encadrer contre rémunération
- Les certifications inscrites au RNCP font l’objet d’une classification par niveau gradué
de 3 à 8. La codification a été revue en 2019
niveau 3 : CAP, BEP
niveau 4 : Baccalauréat, BPJEPS
niveau 5 : BTS, DUT, Licence 2 STAPS, DEJEPS
niveau 6 : Licence STAPS, DESJEPS
niveau 7 : Master
niveau 8 : Doctorat
- Les prérogatives d’exercice des titulaires de diplômes sont consultables sur l’Annexe II-1
du code du sport :
DEUG STAPS : encadrement et animation auprès de tout public des APS à un
niveau d’entretien ou de loisir (à l’exclusion des pratiques compétitives)
Licence « Éducation et motricité » : encadrement et enseignement des APS
auprès des enfants, adolescents et jeunes adultes
Licence « Entraînement sportif » : encadrement de différents publics à des fins
d’amélioration de la performance dans la discipline mentionnée dans l’annexe
descriptive du diplôme
- Pour toutes ces disciplines (il s’agit des sports de nature), l’encadrement contre
rémunération est subordonné à la possession d’une certification délivrée par l’État :
Art. L212-2 : « Lorsque l'activité mentionnée au premier alinéa de l'article
L. 212-1 s'exerce dans un environnement spécifique impliquant le respect de
mesures de sécurité particulières, seule la détention d'un diplôme permet son
exercice.
Ce diplôme est délivré par l'autorité administrative dans le cadre d'une formation
coordonnée par les services du ministre chargé des sports
- En revanche, si ces derniers encadrent contre rémunération en dehors de leurs statuts (par
exemple, un professeur d’EPS qui encadre contre rémunération la natation dans un club),
ils sont soumis à cette obligation de déclaration.
- Art L212-9 : « Nul ne peut exercer les fonctions mentionnées au premier alinéa de
l’article L201-1 à titre rémunéré ou bénévole, s'il a fait l'objet d'une condamnation pour
crime ou pour l'un des délits prévus » dans différents codes : code pénal (atteintes
sexuelles, trafics de stupéfiants…), code de la route (conduite en état d’ébriété ou sous
l’emprise de stupéfiants...), code de la sécurité intérieure (trafic d’armes), de la santé
publique. (usage et trafic de stupéfiants…) …
- L’incapacité juridique d’exercer est prononcée quel que soit le niveau de sanction (peine
de prison, ferme ou avec sursis). Autrement dit, il n’y a pas de quantum de sanction.
- Article L212-10 : « Le fait pour toute personne d'exercer, à titre rémunéré ou bénévole,
l'une des fonctions de professeur, moniteur, éducateur, entraîneur ou animateur d'une
activité physique ou sportive ou de faire usage de ces titres ou de tout autre titre similaire
en méconnaissance de l'article L. 212-9 est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000
euros d'amende.
- Nouveau depuis Septembre 2021, pour les bénévoles, les fédérations renseignent leur
identité (civilité, nom, prénom, date et lieu de naissance). Cette nouvelle disposition est
la conséquence de la libération de la parole sur les violences sexuelles dans le champ du
sport. Avant cette mesure, il n’était pas techniquement possible de vérifier l’honorabilité
des bénévoles de manière automatisée.
- « par arrêté motivé » : sous-entendu, par arrêté du préfet. Et comme toute mesure de
police administrative, susceptible de porter atteinte aux libertés, elle doit être nécessaire
et proportionnée. Celle-ci peut s’appliquer en dehors de toute condamnation pénale
(principe de l’indépendance des procédures administrative et pénale)
- Sans attendre l’avis de cette commission, il peut prendre une mesure de suspension en
urgence, pour une durée de six mois
III) La notion d’Établissement des Activités Physiques et Sportives (EAPS) et ses
implications juridiques
A) Définition
- Trois critères constants et cumulatifs permettent depuis l’instruction ministérielle 094-049
JS du 7 mars 1994 de définir cette notion :
un équipement fixe ou mobile (bateau, chevaux, parapentes etc)…
… donnant lieu à la pratique d’une APS…
… durant une certaine durée (de façon permanente ou saisonnière)
- Sont donc concernés les clubs de sport ou les loueurs de matériels (ex : canoë kayak) :
quel que soit leur statut juridique (associatif ou commercial)
la nature ou les conditions de pratique de l’APS (prestations rémunérées ou non
d’enseignement, d’encadrement, d’accompagnement ou simple mise à
disposition d’équipement)
- Bref, la définition est très extensive et réunit sous la même entité juridique des établissements
très différents : piscines, baignades aménagées, centres équestres, salles de remise en forme,
parcours acrobatiques en hauteur, clubs de tir etc.
• La déclaration d’accident
l'exploitant d'un établissement est tenu d'informer le préfet :
- de tout accident grave
- de toute situation présentant ou ayant présenté des risques graves par
leur probabilité et leurs conséquences éventuelles pour la santé et la
sécurité physique ou morale des pratiquants.
celle-ci se fait au moyen d’un imprimé ministériel.
B) Une montée en puissance qui s’explique par les avantages offerts par ce statut
- Ce qui séduit l’auto-entrepreneur : la simplicité
un mode de déclaration en ligne très simple (pas d’inscription au registre du
commerce). On enregistre tous secteurs confondus, 1200 nouvelles déclarations/j
une comptabilité simplifiée réduite au maintien d’un registre recettes et dépenses
- Un plafond de chiffre d’affaires à ne pas dépasser sous peine de basculer dans le régime
de l’entreprise individuelle (avec imposition aux impôts commerciaux, nécessité
d’établir une comptabilité normée avec bilan et compte de résultat) : 170 000 € pour la
vente de marchandises et 70 000 € pour la prestation de service.
- A titre d’exemple, une enquête de la fédération de tennis menée en 2014, montre que 20 %
des enseignants professionnels exercent exclusivement avec ce statut, et 20 % cumulant
leur activité d’auto-entrepreneur avec le statut de salarié
B) Ce qui peut séduire un club ou société commerciale (par exemple, salle de remise
en forme) faisant appel aux services d’un auto-entrepreneur
- L’établissement est déchargé de toutes les contraintes liées à la fonction employeur :
édition d’un contrat de travail, management du salarié. Il lui suffit de payer des factures
- Le coût d’une prestation peut être moindre que le paiement d’un salaire (avec cotisations
sociales)
- Ce statut a été imaginé initialement pour permettre à des personnes étant salariées par
ailleurs, de compléter leurs revenus avec une autre activité ou d’expérimenter, de faire
mûrir leur projet de création d’entreprise
D) Le risque de requalification en contrat de travail pour le club ou EAPS faisant
appel aux services d’un auto-entrepreneur
- En cas de relation salariale « déguisée », l’association ou la société commerciale
recourant aux services d’un auto-entrepreneur s’expose à une requalification de la
relation en contrat de travail.
le principe général est que la surveillance de ces établissements est assurée par
des MNS, titulaires de diplômes professionnels (BPJEPS AAN, BEESAN...)
la surveillance des établissements d’accès payant est garantie, pendant les heures
d'ouverture au public, par des personnels titulaires d'un des diplômes dont les
modalités de délivrance sont définies par arrêté du ministre chargé des sports.
Ces personnels portent le titre de maître nageur sauveteur.
- Les diplômes conférant le titre de MNS (permettant à la fois d’enseigner et de surveiller
les baignades et piscines d’accès payant en autonomie) sont (liste non exhaustive) :
BEESAN, BPJEPS AAN, BPJEPS AA complété d’un certificat de spécialisation
« sauvetage et sécurité en milieu aquatique »
Licence pro AGOAPS avec la spécialité « activités aquatiques » et l’unité
d’enseignement « sauvetage et sécurité en milieu aquatique », Licence STAPS
avec mention « entraînement sportif » complétée de l’unité d’enseignement
« sauvetage et sécurité en milieu aquatique »
- Les MNS peuvent toutefois être assistés par des titulaires du BNSSA (Min Int) :
ces personnels peuvent être assistés de personnes titulaires d'un des diplômes
figurant sur une liste arrêtée par les ministres chargés de la sécurité civile et des
sports.
BNSSA = le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique
- Les titulaires du BNSSA peuvent aussi surveiller en autonomie dans ces établissements
en lieu et place des MNS dans un cadre dérogatoire :
lors de l'accroissement saisonnier des risques [entre Juin et septembre) le préfet
peut autoriser par arrêté, du personnel titulaire du BNSSA à surveiller un
établissement de baignade d'accès payant, lorsque l'exploitant de l'établissement
concerné a préalablement démontré qu'il n'a pu recruter du personnel portant le
titre de maître nageur sauveteur. L'autorisation est délivrée pour une durée qui ne
peut être inférieure à un mois ni supérieure à quatre mois. Elle peut être retirée
à tout moment en cas d'urgence ou d'atteinte à la sécurité des personnes.
- L'arrêté du 14/09/2014 prévoit toutefois un plan de sécurité qui regroupe l'ensemble des
mesures de prévention des accidents et de planification des secours (notamment affichage
des numéros d'urgence et des procédures d'alarme à proximité immédiate du bassin)
- Vigilante :
condamnation de bavardages dos au bassin. Le Poss doit par ailleurs intégrer
différents paramètres qui impactent l'attention des surveillants : la gestion des
pauses, le bruit, la chaleur etc
- Active :
un défaut de mobilité, une surveillance en position fixe peut être retenue contre
l'exploitant s'il y a affluence, ou encore des MNS ont été reconnus défaillants
pour ne pas avoir porter les premiers soins au bord du bassin mais seulement à
l'infirmerie
G) Le POSS (Plan d’Organisation de la Surveillance et des secours)
- Il est établi par l'exploitant de l'établissement de baignade d'accès payant. Il prend place
dans l'organisation générale de la sécurité dans l'établissement. Il regroupe pour un
même établissement l'ensemble des mesures de prévention des accidents liés aux activités
aquatiques, de baignades et de natation et de planification des secours et a pour objectif :
de prévenir les accidents liés aux dites activités par une surveillance adaptée aux
caractéristiques de l'établissement
de préciser les procédures d'alarme à l'intérieur de l'établissement et les
procédures d'alerte des services de secours extérieurs
de préciser les mesures d'urgence définies par l'exploitant en cas de sinistre ou
d'accident.
H) Le Poste de secours
- Il est prévu aussi bien pour les piscines que pour les baignades aménagées dans le
code de la santé publique