18/01/2024 18:48 Paris 2024 : des policiers manifestent contre les conditions de leur mobilisation aux Jeux olympiques

SOCIÉTÉ • JEUX OLYMPIQUES DE PARIS 2024

Paris 2024 : des policiers manifestent contre les conditions

de leur mobilisation aux Jeux olympiques
Des centaines de policiers ont manifesté, jeudi, devant l’Hôtel de ville de Paris, mais aussi à
Strasbourg et Bordeaux, pour réclamer des primes, une meilleure anticipation de leur temps de
travail, et des aides à la garde d’enfants pendant les Jeux.

Par Pierre Bouvier et Louise Vallée (avec AFP)

Publié aujourd’hui à 11h28, modifié à 16h57 • Lecture 2 min.

Des policiers du syndicat Alliance devant l’Hôtel de ville de Paris, le 18 janvier 2024.
STÉPHANIE LECOCQ / REUTERS

Ils étaient quelques centaines de policiers, jeudi 18 janvier à la mi-journée, à piétiner avenue Victoria,
face à l’Hôtel de ville de Paris, brandissant les drapeaux d’Alliance, syndicat majoritaire des gardiens
de la paix, et de Synergie-Officiers. « Les JO, ce sera sans nous ! », scandaient les fonctionnaires,
rassemblés à l’appel des syndicats pour protester contre les conditions de leur mobilisation cet été
afin d’assurer la sécurité des Jeux olympiques de Paris.

« Des primes » ou « des augmentations » reviennent parmi leurs doléances pour cette mobilisation
exceptionnelle, mais les syndicats réclament aussi des garanties sur les droits aux congés d’été et un
accompagnement social, en particulier sur la question des gardes d’enfants.

« On ne sait pas comment on va avoir les congés, les cycles de travail, les heures sup. », lance Grégory
Goupil, secrétaire zonal du syndicat Alliance 93, qui insiste sur la mobilisation des effectifs à « 100 %
de présents » demandée par le ministère de l’intérieur du 24 juillet au 11 août. « Depuis quatre ans, on a
morflé et on veut nous donner peau de chagrin », déplore ce syndicaliste, qui réclame « une prime pour
rembourser les frais de garde », mais aussi pour « remercier l’investissement » fourni par ses collègues
depuis 2018.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/18/paris-2024-des-policiers-manifestent-contre-les-conditions-de-leur-mobilisation-pour-les-jeux-ol… 1/3
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Lire aussi | Jeux olympiques de Paris 2024 : menace terroriste, organisation, effectifs…
La justice se met en ordre de marche

Pour l’heure, les primes proposées « vont de 500 à 1 500 euros en fonction des services », précise Yoann,
46 ans dont vingt dans la police, désormais à la brigade anticriminalité (BAC) de jour. Et elles ne sont
ouvertes qu’aux policiers directement impliqués dans l’organisation des Jeux. « On réclame
2 000 euros pour tous », explique Yoann.

« Les JO, c’est l’inconnu »

Si les policiers se disent prêts pour une mobilisation de grande ampleur, ils dénoncent un manque
d’organisation de leur temps de travail en amont, alors même que l’attribution des Jeux olympiques à
Paris remonte à 2017. « On ne sait pas comment on va être déployés, le ministère est dans le vague (…)
On veut des réponses au plus vite, pour s’organiser sur les vacances », expose Yoann. « Pour l’instant, les
JO, c’est l’inconnu », résume Chrystèle, après vingt-sept ans dans la police des Yvelines. « On est
bloqués. »

Se pose aussi la question de la garde des enfants. « On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés »,
s’inquiète Laura, membre d’un groupe de sécurité de proximité à Elancourt, dans les Yvelines, où de
nombreuses épreuves sportives sont prévues. « Mon fils a 3 mois, ma nounou va prendre des vacances,
mais on ne sait pas comment on va s’organiser (…) 500 euros, ça paie pas les heures sup. de la nounou »,
remarque cette fonctionnaire de 35 ans, qui dit gagner « 2 500 euros après impôts ».

Lire aussi l’entretien avec Bernard Thibault : Bernard Thibault : « Pour les Jeux 2024,
notre objectif est de démontrer que les grands événements ne sont pas incompatibles avec
des droits sociaux élevés »

Plusieurs rassemblements de ce type se sont tenus en France, notamment à Bordeaux et à

Strasbourg, où une quarantaine de policiers ont perturbé la circulation du pont de l’Europe en
direction de l’Allemagne, pour ce « jeudi noir » appelé par les syndicats de police.

A l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, des policiers ont effectué une grève du zèle en début de
journée, occasionnant une heure d’attente supplémentaire pour les passagers, selon une source
aéroportuaire. A Bordeaux, une dizaine de représentants d’Alliance s’est donné rendez-vous à la gare
Saint-Jean afin de distribuer un tract clamant « La délinquance, elle ne prendra pas de vacances ! ».

Une enveloppe de 500 millions

Les trois principales organisations de défense des gardiens de la paix (Alliance, Unité SGP Police-
FSMI-FO et UNSA-Police) ont été reçues lundi par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. « Le
ministre a redit son souhait que les mesures d’accompagnement soient finalisées d’ici [à] la fin du mois
de janvier », a commenté son entourage auprès de l’Agence France-Presse (AFP), précisant que les
échanges sur « les modalités de rémunération de cette mobilisation et l’accompagnement social (garde
d’enfants) » avaient été « constructifs ».

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Une enveloppe de 500 millions d’euros devrait être débloquée, selon deux sources proches du dossier
à l’AFP. Dans toute la France, « trois cents commissariats sont bloqués » jeudi et seules les urgences
étaient assurées, selon Sylvain André, membre d’Alliance à Strasbourg.

Lire aussi | Jeux olympiques de Paris 2024 : la colère des bouquinistes ne faiblit pas

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