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Entraînement à l’exercice de synthèse de documents : « J’aime plus Paris » (proposition de corrigé)

Les documents sont présentés au début.


Les idées sont attribuées à leur auteur/document par des mots variés.
On utilise des connecteurs qui établissent des liens logiques.
Les documents sont utilisés dans les différentes parties.
Chaque partie correspond à une idée principale et chaque § à un nouvel argument.

Il est fréquent de désigner Paris comme « la ville lumière ». Mais mérite-t-elle toujours ce qualificatif ? Nous
verrons que la métropole concentre, en réalité les problèmes, que ceux-ci favorisent l’exode des Parisiens mais que les
solutions pour y remédier sont complexes.

Habiter à Paris s’accompagne de nombreux désagréments.


Comme le souligne Thomas Dutronc en 2020 dans sa chanson « J’aime plus Paris », la sensation d’étouffement
tient à la fois à la pollution et à la densité des personnes qui vous entourent en permanence. Cette concentration
insupportable est également dénoncée dans l’article d’Olivier Razemon publié le 24 septembre 2021 sur le site Le
Monde.fr et intitulé « Le grand Paris affiche une triste mine ».
S’ajoute, pour l’un comme pour l’autre, le stress lié aux déplacements difficiles qui font perdre du temps, une
course permanente, surtout quand, ainsi que le rappelle Olivier Razemon, le RER ne circule pas. Par ailleurs les
embouteillages figurent dans une analyse d’Anne Vidalie et Eric Libiot parue le 29/05/2003 sur le site web de
L’Express pour justifier le titre « Vivre à Paris ? Non merci ! »
En outre, « la cherté des logements » constitue un inconvénient très lourd, cité le 21 février 2021 par Olivier
Razemon sur son blog consacré aux transports « L’interconnexion n’est plus assurée », hébergé sur le Monde.fr et
consacré ce jour-là à l’« exode des « Parisiens » vers les villes moyennes ». Selon lui, ce facteur pèse lourdement sur
les recrutements alors que pour Thomas Dutronc, la gentrification de Paris qui éloigne les plus modestes du centre lui
fait perdre son authenticité.

Tous ces problèmes ont fait apparaître à une réelle désaffection pour la capitale.
Le désir de partir exprimé par la chanson est confirmé par le blog d’Olivier Razemon et par les statistiques que
nous livre le reportage d’Anne Vidalie et Eric Libiot : 500 000 départs sur la dernière décennie du XX° siècle, avec
l’hypothèse d’un solde migratoire d’un million de personnes pour 2010. Ils donnent en exemple une famille qui a
quitté la capitale pour le sud et qui est loin de constituer un « cas isolé ». Encore faut-il prendre en compte ceux qui
sont restés mais rêvent de partir : 4 personnes sur 10 dans le Grand Paris, révèle l’article d’Olivier Razemon en
septembre 2021.
De plus, les analyses sur Le Monde.fr montrent que la pandémie a encouragé cette tendance en privant la
capitale de ses avantages culturels et des possibilités de sorties mais aussi en stimulant les aspirations à plus de
verdure. Cet exil a bénéficié également des possibilités de télétravail qui ont rendu l’éloignement possible,
spécialement pour les cadres et les métiers intellectuels.
Parallèlement, les exilés ont trouvé en province, particulièrement dans les villes moyennes, une offre de
services détaillée par les maires dont le blog relaie les propos et les familles interviewées sur le site de L’Express
témoignent de leur bonheur de disposer d’un grand espace financièrement abordable, de la « qualité de vie » et du
sentiment d’enracinement. Ainsi, l’article sur le Grand Paris peut-il affirmer que 84 % des provinciaux rejettent l’idée
d’aller habiter à Paris.

Cependant, il ne faudrait pas considérer que cet exode règle les problèmes.
Le rejet de la capitale ne va pas sans une certaine fascination qu’avoue le chanteur, la trouvant incomparable
pour sa beauté. Dans son article sur le Grand Paris, Olivier Razemon évoque une « ville-monde », « dynamique et
conquérante » et, sur son blog, il rappelle que la capitale concentre les sièges sociaux, emplois, universités et attire
touristes et investisseurs en masse.
Mais, à ce constat, qui devrait conduire, selon lui, à un « dégonflement de Paris »,une décentralisation, il
oppose la démarche du « Grand Paris », encouragée par les pouvoirs publics, qui prétend bétonner encore plus et
promouvoir des projets grandioses, à l’exemple de la Chine; ainsi le supermétro automatique à 35 milliards d’euros,
alors même que les experts, d’après l’article de L’Express, prédisent une forte diminution de la population parisienne.
Enfin, le blog pose le problème du déséquilibre que crée l’exil des Parisiens : celui-ci concerne principalement
les classes sociales supérieures, en télétravail ou plus mobiles et susceptibles de faire les trajets tandis que les autres
continuent de subir les inconvénients d’une capitale dont ils ne peuvent s’échapper. Et il peut aussi se produire une
opposition entre les provinciaux et les nouveaux arrivants qui font grimper les prix de l’immobilier.

Si la ville-lumière n’est pas toujours agréable à vivre, la solution de partir pour trouver le bonheur en province,
bien qu’en plein développement, est loin de régler les problèmes et peut même en créer de nouveaux.

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