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PCSI 1 – Lycée Carnot - Dijon Approche documentaire – Expérience de Bertozzi

Expérience de Bertozzi (approche documentaire) Correction.

1) Quel était le but de cette expérience ?

William Bertozzi souhaitait mettre en oeuvre une expérience permettant de vérifier directement et de façon
relativement simple les résultats de la mécanique relativiste.

2) Quelle est la nature du mouvement des électrons dans la partie active du tube accélérateur ?

Ils subissent une force électrique constante (le champ électrique y est pratiquement uniforme, du fait de la structure
en plateaux successifs). Les particules ont donc un mouvement uniformément accéléré.

3) Quelle est la nature du mouvement des électrons après la sortie du système accélérateur ?

Les électrons ne subissent ensuite aucune interaction notable (l’effet du poids est totalement négligeable). Par le
principe d’inertie, ils ont alors un mouvement rectiligne et uniforme.

4) Préciser la formule de calcul de la vitesse des électrons à partir de la mesure de leur temps de vol, puis
compléter les colonnes vexp et vexp/c du tableau (par exemple dans un tableur...).

vexp = L /tf où L = 8,4 m.

L’ensemble du tableau est complété sur la base d’un mouvement uniforme sur la distance L = 8,4 m servant de base
à la mesure du temps de vol tf.

Etude expérimentale : tf est le « time of flight ».


-8 -8
Pour E = 1,5 MeV, l’oscillogramme permet de mesurer ∆t = tf = 3 carreaux = 3x 0,98.10 s = 2,94.10 s

Table 1
-8 8 -1 2
E ( Mev) tfx10 s vexp x10 m.s vexp/c (vexp/c)
0.5 3.23 2,60 0,87 0 ,75
1.0 3.08 2,73 0,91 0,82
1.5 2,94 2,86 0,96 0,92
4.5 2.84 2,96 0,99 0,97
15.0 2.80 2,99 1,00 1,00

vexp = d / tf = 8,4 / tf

5) Etablir au moyen de la mécanique classique la relation entre l’énergie fournie aux électrons et la vitesse
vclass puis compléter la colonne vclass du tableau.

2
- Etude théorique (mécanique newtonienne) vclass = (2 E x e)/m
2
E ( Mev) (vclass/ c) vclass
vclass
x108m.s-1
0 0 0,00E+00 0,00E+00
0,5 2,0 4,19E+08 4,19E+00
1 3,9 5,93E+08 5,93E+00
1,5 5,9 7,26E+08 7,26E+00
4,5 18 1,26E+09 1,26E+01
15 59 2,30E+09 2,30E+01
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6) Tracer les courbes, vexp = f(E) et vclass = f(E) sur le même graphe. Comparer l'évolution des deux vitesses en
fonction de l’énergie fournie et montrer l'existence d'une vitesse limite pour les électrons.

25
Vitesse en fonction de l'énergie

20

15

vexp x108m.s-1
vclass x108m.s-1
10

0
0 5 10 15 20

7) Dans quelle gamme de vitesse peut-on considérer que l'expression classique de l'énergie cinétique est
valable ?

Pour des vitesses faibles (v < 0,1 c), donc pour des énergies faibles. Visiblement sur la courbe pour E < 0,5 MeV.

Le calcul de E = Ec pour v= 0,1.c donne pour valeur limite E = 4,1.10-16 J = 2,5 keV. Toutes les valeurs relevées
dépasse largement cette limite relativiste.

8) En mécanique relativiste, une particule de masse m et de vitesse v possède une quantité de mouvement


d’expression p = γ.mv avec pour coefficient γ :
ࢽ=
ට૚ − ࢜²
ࢉ²
où c est la vitesse de la lumière dans le vide. Son énergie totale en mouvement est Etot = γ.mc² et elle possède
donc une énergie au repos (quand v = 0) égale à E0 = mc².
Son énergie cinétique est alors EC = Etot −E0 = (γ−1)mc² .

Au moyen d’un développement limité de cette expression, montrer que lorsque v/c << 1, on retrouve
l’expression de la mécanique classique de l’énergie cinétique.

1 ‫ݒ‬² ‫ݒ‬²
ିଵ/ଶ
Alors :

ߛ= = ቆ1 − ቇ ≈ 1+
ܿ² 2ܿ²
ට1 − ‫ݒ‬²
ܿ²

ce qui amène : EC = Etot −E0 = (γ−1)mc²≈ mv²/2


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9) On admettra qu’en mécanique relativiste, la relation entre l’énergie cinétique et la tension accélératrice
est la même qu’en mécanique classique, ce qui conduit à ce que l’énergie E donnée dans le tableau
correspond à l’énergie cinétique des particules.

࢜ ૚
Etablir l’expression relativiste du rapport v/c sous la forme :

= ࡭. ඨ૚ −
ࢉ (૚ + ࡮. ࡱ)²

EC = E = (γ−1)mc²

1 ‫ܧ‬
ߛ= = 1+
donne :

݉ܿ²
ට1 − ‫ݒ‬²
ܿ²

‫ݒ‬² 1
soit :
1− =
ܿ² (1 + ‫) ܧ‬²
݉ܿ ଶ
d’où finalement :

‫ݒ‬ 1
= ඩ1 −
ܿ ‫ܧ‬
(1 + )²
݉ܿ ଶ

Confronter les résultats expérimentaux obtenus précédemment à cette expression théorique.

8 -1 8 -1 écart relatif
E ( Mev) vexp x10 m.s vthéo x10 m.s
(%)
0 0 0,00 _
0,5 2,6 2,59 0,47
1 2,73 2,82 -3,29
1,5 2,86 2,90 -1,42
4,5 2,96 2,98 -0,81
15 2,99 3,00 -0,28

10) A partir de 1,5 MeV, et pour atteindre les 15 MeV, les électrons sont non seulement accélérés au départ
par le générateur de Van de Graaff, mais aussi continûment sur une partie de l’accélérateur linéaire ou sur
sa totalité.
Le protocole est-il encore valable, en particulier la détermination de la vitesse par la formule v = L/t ?

Le mouvement n’étant plus uniforme sur l’ensemble de la distance L= 8,4 m, le calcul de la vitesse à partir de la
formule v = L/t n’est plus valable. Le constat expérimental d’une vitesse qui plafonne vers la vitesse de la lumière
malgré une augmentation de l’énergie fournie reste valide, mais la mesure de la vitesse n’est pas précise.

Ce calcul approché tendrait a priori à sous-estimer la vitesse des particules atteinte vers la fin du mouvement. Ce qui
signifie que l’expérience n’est pas si convaincante que ça ?

Les valeurs théoriques calculées à partir de la théorie relativiste sont plus grandes que celle données par la mesure
de vitesse, qui sous-estime la vitesse atteinte, puisque l’on fait une mesure de la vitesse moyenne des particules qui
comporte une phase d’accélération. C’est donc cohérent. Sauf pour E = 0,5 MeV où justement la vitesse n’est pas
sous-estimée.
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11) Quelle est l’ordre de grandeur de l’incertitude relative sur la vitesse u(v)/v ? Cette valeur est-elle de nature à
remettre en cause les conclusions de cette expérience ?

Par la relation v = L/tf on déduit u(v)/v = u(tf)/tf

avec u(tf) ≈ 7.10-10 s et pour la mesure où E = 1,5 MeV, : tf = 2,94.10-8 s

donc u(v)/v ≈ 2,4.10-2 = 2,4 %

On considère à priori l’incertitude sur la longueur L du dispositif comme complètement négligeable.

Les conclusions qualitatives de l’expérience ne sont pas remises en causes : les expressions classiques mènent à des
valeurs largement en désaccord avec l’observation, et l’on a bien une limitation de la vitesse des particules
accélérées.

L’écart relatif entre les valeurs des vitesses mesurées et calculées à partir de la mécanique relativiste est en deça de
ces 2,4 % (sauf pour une mesure).

La mesure pour E = 1,0 MeV pose question puisque l’écart relatif entre vitesses expérimentales et théoriques est le
plus élevé.

La mesure de l’énergie fournie est certainement mise en cause. La valeur d’énergie est calculée à partir de
l’expression issue du bilan théorique : Ec = W = e.U donc est proportionnelle à la tension subie dans l’accélérateur.

Par ailleurs, cette énergie est aussi mesurée à partir de mesures calorimétriques (non présentées dans l’extrait de
texte fourni), consistant à relier la variation de température d’une cible en aluminium disposée en fin de course des
électrons à l’énergie que ceux-ci lui auront cédé. Connaissant le nombre de particules ayant traversé l’ensemble du
dispositif, on peut ainsi remonter à l’énergie de chacune d’elles.

Données : masse de l’électron me = 9,1.10-31 kg ; c = 3,0.108 m.s-1 ; 1 eV = 1,6.10-19 J (énergie cinétique


acquise par un électron accéléré sous une d.d.p. de 1 V) ; 1 MeV = 106 eV ; distance entre les deux détecteurs
L = 8,4 m.

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