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CONTENTIEUX DE LA PROPRIETE INTELECTUELLE

TITRE PREMIER : LES PROCEDURES CONTENTIEUSES A L’OAPI

CHAPITRE I : La procédure d’opposition à l’enregistrement de la marque

CHAPITRE II : La procédure de restauration des droits

Chapitre III : La procédure de revendication de propriété

CHAPITRE I : LA PROCEDURE D’OPPOSITION

Nous verrons tout à tour la procédure, l’objet et la procédure à proprement parlé.

SECTION I La procédure d’opposition

Elle concerne les différents titres délivrés par l’OAPI notamment les brevets, les marques, les
noms commerciaux, les dessins et modèles. Depuis le nouvel accord de Bangui révisé du 14
décembre 2015 qui est entré en vigueur le 1 er janvier 2022. En effet dans le passé, cette
procédure ne concernait que les marques de façon exclusive. Désormais, cette procédure
intervient dans le cadre de l’examen en vue de l’obtention du certificat d’enregistrement.
S’agissant de l’examen, c’est en réalité une étape cruciale dont l’issu peut entraîner le rejet de
la demande d’enregistrement. S’agissant de la procédure d’opposition à l’enregistrement de la
marque, elle trouve son siège dans les dispositions de l’article 15 al. 1er de l’annexe 3 de
l’accord de Bangui révisé de 2015 (ABR 2015) : « tout intéressé peut faire opposition à
l’enregistrement d’une marque en adressant à l’organisation et dans un délai de trois mois, à
compter de la publication de la demande, visé à l’article 14 précédent, un avis écrit exposant
les motifs de sin opposition, lesquels doivent avoir pour fondement, la violation des
dispositions des articles 2 et 3 de la présente annexe ou d’un droit enregistré antérieur,
appartenant à l’opposant. L’opposition peut aussi avoir pour fondement un dépôt antérieur ou
une demande bénéficiant d’une date de priorité antérieure. »
C’est ainsi que l’opposition à l’enregistrement de la marque se définit par rapport à son objet,
son domaine d’application et par rapport à sa formalité donc sa procédure.

Section II : L’objet de la procédure d’opposition

La procédure d’opposition à l’enregistrement d’une marque a pour objet de remettre en cause


une demande d’enregistrement qui a été déposée à l’OAPI ; laquelle demande a fait l’objet
d’un examen préalable de recevabilité par les services compétents d de l’OAPI ayant conduit
à la délivrance d’un procès-verbal. Suite à la délivrance d’un procès-verbal qui fait l’objet
d’une publication dans le bulletin officiel de l’organisation, s’ouvre alors une période
d’examen de forme et de fond et durant trois mois à compter de la publication de la demande
concernée. Et c’est donc dans ce cadre précis qu’interviennent les procédures contentieuses
devant le DG de l’OAPI. En effet, la demande qui a fait l’objet de publication et soumise à
l’appréciation des milieux d’affaires concernés soit pour des raisons de sécurité juridique, soit
encore pour des raisons tenantes à la concurrence économique. D’où la détermination des
personnes intéressés et habilités à former l’opposition. Parmi celles-ci figurent le Ministère
Public à travers le Procureur de la République, pour la simple raison que l’enregistrement
d’une marque ou tout autre signe ou titre doit s’effectuer conformément à l’ordre public et
aux bonnes mœurs. Figurent également parmi les personnes intéressés ; les agents
économiques des secteurs concernés. En effet, s’agissant de cette catégorie de personne, elles
font face à un signe de ralliement susceptible de déplacer les consommateurs sur le marché,
de nature à remettre en cause les positions acquises sur ledit marché. Il importe donc que
l’apparition de ce signe se fasse sous le contrôle de l’OAPI d’une part, sous le contrôle des
juridictions judiciaires d’autre part, et enfin sous le contrôle des titulaires de droit. Dès lors, la
procédure d’opposition se présente comme un poste avancé des procédures judiciaires en
annulation ou en contrefaçon.

Section III : Le domaine d’application de la procédure d’opposition

En ce qui concerne l’enregistrement de la marque est délimité par les dispositions de


l’article 15 al. 1er de l4annexe 3 de l’ABR de 2015. Et pour bien cerner le domaine, il s’agit
de savoir à quoi se rapportent les articles 2 et 3 dont fait référence l’article 15 al. 1er.

Il faut retenir que l’article 2 de l’annexe 3, fait référence aux signes admis en tant que
marques. Notamment les dénominations tels que les mots, assemblages de mots, les noms
patronymiques, les signes figuratifs également tels que les dessins les étiquettes, les signes
sonores tels que les sons, les phrases musicales, les signes audiovisuels et les signes en série.

L’article 3 quant à lui de l’annexe 3 de l’ABR de 2015, traite des exclusions à


l’enregistrement de la marque. C’est notamment le cas lorsqu’une marque est dépourvu de
caractère distinctif ou lorsqu’une marque est contraint à l’ordre public ou aux bonnes mœurs
ou une loi ou lorsqu’elle est identique à une marque appartenant à un autre titulaire ou enfin,
lorsqu’une marque reproduit, imite ou contient parmi ses éléments des armoiries, des
drapeaux ou autres emblèmes. Il faut rappeler que lorsqu’on parle de droits antérieurs
enregistrés, il s’agit des droits qui ont été enregistrés à l’OAPI antérieurement à
l’enregistrement de la marque contestée. Au demeurant, les droits antérieurs enregistrés ne
doivent pas relever du droit d’auteur. Ainsi donc, peuvent être considérés comme des droits
antérieurs enregistrés les droits se rapportant à une marque antérieure ou à un nom
commercial pour ne citer que ceux-là.

Section IV : La procédure de l’opposition

On verra la compétence, les pièces à fournir, les délais, et la procédure a proprement parlé.

Paragraphe I : La compétence

La compétence en matière d’opposition est détenue par le DG de l’OAPI. En effet, c’est la


suite du dépôt à l’OAPI d’une demande d’enregistrement marque que s’ouvre une période
d’examen de 2 mois qui peut solder soit par le rejet de la demande par le DG de l’OAPI, soit
alors par la délivrance d’un certificat d’enregistrement par le même DG de l’OAPI.

Toutefois la compétence du DG de l’OAPI, au regard de la décision qu’il aura prise


concernant la maque ayant fait l’objet du dépôt peut être remise en cause dans un délai de 60
jours à compter de sa notification et par voie de recours devant la commission supérieure de
recours.

Paragraphe II : Les pièces à fournir

La réclamation est soutenue par un avis ou une requête adressée au DG et qui doit être
motivée au regard des dispositions de l’article 15 al. 1er de l’annexe 3 de l’ABR 2015 ; à
savoir précisément, la violation des articles 2 ou 3 DE l’annexe 3 ou la violation d’un droit
antérieur enregistré. Il importe également de préciser que la procédure d’opposition revêt un
caractère contradictoire. En effet, l’avis ou la requête doit être communiqué par l’OAPI au
titulaire de la marque querellée et c’est à partir de cet instant que va s’instaurer un débat
d’abord écrit puis éventuellement oral si la demande en est faite par l’une des parties. C’est
au sein de la commission des oppositions que les échanges écrits ou oraux vont être recueillis.
Il faut en outre relever que cette commission du contentieux est constituée du personnel de
l’OAPI qui relèvent essentiellement du service juridique et que c’est un organe consultatif au
service du DG auquel il dresse un rapport à l’issu des différents échanges entre les parties
afin de permettre au DG de prendre une décision. 1 Il faut aussi fournir le justificatif de
paiement de la taxe.

Paragraphe III : Les délais

Le point de départ de la procédure d’opposition est déclenché par la demande


d’enregistrement de la marque querellée. C’est en effet à partir de la date de publication que
les contestations doivent s’élever dans délai de 3 mois. Le défendeur dès lors qu’il a reçu la
requête dispose d’un délai de 3 mois pour réagir et ce délai peut être renouvelé une fois en
faisant la demande. 2

Paragraphe IV : La procédure à proprement parler

Dans le cadre de l’examen d’une demande d’enregistrement des marques, il arrive qu’il n y a
ait pas de contestation notamment celles pouvant amener à une procédure contentieuse
d’opposition. Si tel est le cas, l’examen de la demande se poursuit jusqu’à la délivrance du
certificat d’enregistrement de la marque. Mais le cas qui nous intéresse à l’occurrence c’est la
contestation à travers donc la requête (contestation écrite) et c’est l’instruction administrative
3.16 qui le stipule en ces termes : « l’opposition est formée par écrit sur le formulaire prévu à
cet effet. L’acte d’opposition peut être déposée sous forme électronique conformément aux
dispositions règlementaires concernant le dépôt en ligne ».

En outre l’instruction administrative 3.17 précise que l’acte d’opposition doit comporter
premièrement l’indication du nom de la personne physique ou morale qui saisit le DG de
l’OAPI ainsi que son adresse et sa nationalité. Egalement l’acte d’opposition doit comporter
le numéro de dépôt de la demande d’enregistrement querellée ainsi que la désignation de son
titulaire. Egalement l’acte d’opposition doit inclure les motifs sur lesquels l’opposition se
fonde ainsi que les faits et les preuves invoqués à l’appui.

1
En clair les pièces c’est soit la requête soit l’avis mais aussi le justificatif de paiement des taxes

2
Trois mois supplémentaires
L’acte d’opposition doit également comporter l’indication du mandataire si le requérant a eu
recours à un mandataire. Cet acte d’opposition doit être signé par le requérant ou son
mandataire. Le tout doit être accompagné du justificatif du paiement de la taxe afférente.

L’instruction administrative 3.18 précise que la violation des articles 2 et 3 fonde l’opposition
y compromis. Egalement l’article 15 en ce qu’il inclut aussi la violation d’un droit antérieur
enregistré. Chacune de ces dispositions constitue un fondement juridique particulier
opposable à l’enregistrement de la marque querellée.

L’instruction administrative 3.20 précise que la tache de la commission des oppositions est de
vérifier si les pièces déposées dans le cadre de cette procédure d’opposition satisfont aux
conditions de forme notamment le respect des délais, le paiement de la taxe prescrite et c’est
cette même commission qui jugera de la recevabilité de l’opposition ainsi introduite.

L’instruction administrative 3.21 prévoit la suspension de la procédure d’opposition dans des


cas limitativement énumérés :

- Le droit antérieur imposé par l’opposant est en cours d’enregistrement. dans ce cas,
l’organisation aux parties la suspension de la procédure et les informe de la reprise de
celle-ci dès la publication de l’enregistrement invoqué ;
- Lorsque les deux parties demandent conjointement et par écrit la suspension de la
procédure. La commission va également les informer de la reprise. La durée de
suspension autorisée est de 3 mois renouvelable une fois.
L’instruction administrative 3.22 prévoit la clôture de la procédure d’opposition. Il peut être
mis fin à cette procédure à tout moment et dans les cas suivants :
- Le retrait total ou partiel de la demande d’enregistrement querellé ;
- Le retrait de l’opposition
- En cas d’accord intervenu entre les parties (forme de transaction)
L’organisation a le devoir de notifier aux parties la clôture de la procédure. La clôture
procédure ne donne pas lieu à un remboursement des taxes perçues par l’organisation.
CHAPITRE II : LA RESTAURATION DES DROITS

La restauration des droits qui a un caractère d’ordre général est régi par les dispositions d’un
règlement particulier (qui n’est pas l’ABR), adopté par le Conseil d’administration de l’OAPI
le 4 décembre 2004 à COTONOU au Bénin. Cette procédure se décrit par son objet, son
domaine et des formalités.

SECTION I : L’objet


La procédure de restauration a pour but de sauver un droit qui sans cela courrait le risque
d’être perdu ou même de ne pas voir le jour. C’est le lieu ici de rappeler que les droits de
propriété industrielle sont des droits soumis à des formalités administratives ainsi qu’à des
délais dont l’inobservation est sanctionnée soit par l’inexistence du droit , soit par la
déchéance du droit , qui entraine donc le besoin de voler au secours des titulaires des droits
qui sont victimes des circonstances indépendantes de leurs volontés et qui les exposent à la
privation ou à la perte de leurs droits. Il s’agit en réalité d’une procédure de restitutio in
entegro du droit civil qui a pour effet de mettre entre parenthèses ou alors d’annihiler
l’efficacité d’un enregistrement ou des circonstances défavorables intervenues.
Toutefois, cette procédure comporte un revers en ce qu’elle pourrait préjudicier aux intérêts
des tiers, qui auraient entre temps des droits sur l’objet considéré. Il s’avère indiqué donc de
limiter le domaine de cette procédure qui a un caractère exceptionnel ainsi que les formalités
à remplir.
SECTION II : Le domaine
Le domaine est déterminé par l’article 2 du règlement sur la restauration des droits du 4
décembre 2004 : « sont concernés par la restauration des droits, le demandeur ou le titulaire
des droits qui aura failli dans les conditions ci-dessous indiquées
- Premièrement, le demandeur d’un titre de protection de propriété industrielle qui n’a
pas déposé sa demande dans les délais fixés par les conventions internationales
- Le breveté qui n’a pas acquitté son anuité à la date-anniversaire du dépôt de sa
demande et qui ne l’a pas fait dans le délai de grâce de 6 mois suivant cette date
- Le titulaire d’une marque enregistrée qui n’a pas renouvelé la protection à la date-
anniversaire de la dixième année et qui ne l’a pas fait dans un délai de 6 mois suivant
cette date
- Le titulaire d’un nom commercial enregistré qui n’a pas renouvelé sa protection à la
date-anniversaire à la dixième année et qui ne l’a pas fait dans un délai de grâce de 6
mois suivant cette date
- Le demandeur qui n’a pas fourni dans les délais le document de priorité ou la cession
de priorité ou la traduction du dit document
En conclusion, cette procédure de restauration concerne soit l’inobservation des
délais, relativement à une demande de protection, soit alors au maintien ou au
renouvellement des droits. Bien évidemment moyennant le paiement d’une taxe
règlementaire.3
SECTION III : Les formalités
Les pièces à fournir et les délais
Paragraphe 1 : Les pièces
La demande de restauration est formule par voie de requête adressée au DG non seulement en
sollicitant la restauration du droit en cause, mais également en donnant les motifs de la
défaillance intervenue qui doit revêtir les caractères d’une force majeur. De plus, la procédure
de restauration si elle est contentieuse, elle n’est pas pour autant contradictoire, car elle ne
comporte pas d’adversaires et elle n’entraine par conséquent pas de notifications à lui
adresser. C’est en cela que l’on dit que la procédure de restauration est une procédure
gracieuse devant le DG.
Outre le paiement il faut aussi le justificatif du paiement de la taxe afférente pour la
procédure mais aussi le paiement de la taxe qui aurait due payée mais qui ne l’a pas été dans
le cadre du renouvellement s’il s’agit d’une marque ou du nom commercial ou de l’annuité en
cas de brevet.
Paragraphe 2 : Les délais
La demande de restauration doit être introduite dès que le déposant a eu connaissance de la
menace qui pèse sur son droit et c’est l’article 3 du règlement sur la restauration du droits du
4 décembre 2004 qui dispose « Les demandes de restauration qui concerne les brevets, les
marques, les noms commerciaux sont faites dans un délai de 6 mois à compter de la date où
les circonstances indépendantes de la volonté des titulaires ou de leurs ayant-droit ont cessé

3
L’opposition a pour fondement légal l’article 15 ABR 2015 et cet article qui fait référence aux articles 2 et 3 et
elle est contradictoire (ne pas confondre les fondements légaux) tandis que la restauration a pour fondement
légal l’article 2 du Règlement sur la restauration des droits de 2004 et là ce n’est pas une procédure
contradictoire, pas de demandeur pas défendeur. Il a perdu de façon fortuite ses droits et c’est l’autorité qui
va choisir
En plus du fondement la dame veut voir les délais 3 mois pour l’opposition, 6 mois pour la restauration
maximum 2 ans
d’exister ou au plus tard dans le délai de 2 ans à partir de la date où le renouvellement était
dû. Il faut noter que ces délais sont intangibles dans la mesure où ils ne peuvent faire l’objet
d’aucune prolongation, en raison de la rapidité des transactions commerciales et de la sécurité
des tiers. Bien entendu, la décision qui est rendue par le DG est susceptible de recours devant
la Commission Supérieure de recours. S’agissant du reste de la décision du DG, plusieurs cas
de figure peuvent se présenter.
- Les arguments du titulaire du droit sont validés par la commission de restauration qui
les soumet au DG pour rendre une décision en faveur du titulaire du droit. Ladite
décision sera inscrite au régime spécial correspondant au titre en cause (marque,
brevet, nom commercial) et cette décision fera l’objet d’une publication dans le
bulletin officiel. C’est ainsi que le titulaire dont les droits ont été restaurés retrouve
l’exclusivité de l’exploitation pour le titre concerné. En revanche le tiers qui avait
commencé à exploiter son droit pendant la période de déchéance, peut continuer de le
faire sans crainte d’être poursuivi pour contrefaçon ;
- Le motif de la demande de restauration ne semble pas pertinent, et il appartient donc
au DG de rejeter cette demande par une décision motivée et notifiée au titulaire du
droit par tout moyen laissant trace écrite. Au demeurant, la notification doit préciser le
délai d’exercice du retour auprès de la commission supérieure de recours.
CHAPITRE III : PROCEDURE DE REVENDICATION DE PROPRIETE
La revendication de propriété est une procédure contentieuse de l’OAPI, en matière
de marque et de modèle ou dessins industriels. Elle tire sa source dans les dispositions
de l’article 16 de l’annexe 3 de l’ABR de 2015. Elle a également été organisée aux
termes d’un règlement du conseil d’administration en date du 27 mai 2005 lequel est
en application depuis le 1er juillet 2005. Cette procédure va retenir note attention quant
à son objet, quant à sa procédure et quant à ses effets
SECTION I : L’objet
La revendication de propriété dans la perspective d’une hypothèse formulée à l’article
16 al. 1er de l’ABR 2015 « si une marque a été déposée par une personne qui au
moment du dépôt avait connaissance ou aurait dû avoir connaissance, du fait qu’une
autre personne avait la priorité de l’usage de cette marque ; dès lors, la personne ayant
droit au certificat d’enregistrement peut revendiquer auprès de l’OAPI, la propriété de
la même marque dans les 3 mois suivant la publication du premier dépôt. ». C’est le
lieu de rappeler ici que le droit à la marque a un fondement double qui réside tantôt
dans la priorité de dépôt ou tantôt dans la priorité d’usage. Etant entendu que la
priorité d’usage constitue un fondement naturel dans la mesure où l’usage est
consubstantiel à la marque.
Néanmoins, l’usage comporte un inconvénient majeur s’agissant de l’incertitude
quant à la naissance du droit.
En revanche la priorité de dépôt échappe à l’incertitude quant à la naissance du droit.
Etant entendu que le dépôt est un moyen originel d’acquisition d’un droit. Il va sans
dire qu’au regard de cette précision un regard peut surgir entre deux marques dont
l’une est utilisée et l’autre est déposée. Et c’est ainsi que la procédure de
revendication de propriété est appelée à arbitrer en faveur du titulaire de la marque
d’usage.4
SECTION II : La procédure
Cette procédure apporte l’attention sur les conditions d’ouverture, les formalités, les
délais et les conséquences
Paragraphe I : les conditions d’ouverture
4
La disposition légale c’est l’article 16 pour la revendication. (La marque deux possibilités d’acquisition soit le
dépôt soit l’usage). Le contexte c’est que le dépôt prouve facilement le droit, cependant c’est quand on est en
matière d’usage c’est difficile de prouver : le problème de la preuve. En réalité la procédure de revendication
sanctionne la fraude car il y a une personne qui dépose officiellement la marque à l’OAPI mais sait très bien
qu’il y a un usager, il ne peut pas l’ignorer. Cette procédure veut conserver l’éthique dans les rapports
d’affaires
Afin de revendiquer la propriété d’une marque, les conditions suivantes doivent être
réunies
- L’existence d’un usage antérieur de la marque sur le territoire d’un Etat-membre de
l’OAPI connu du déposant ou dont ce dernier aurait dû avoir connaissance
- L’existence d’un dépôt frauduleux5
- Il faut enfin, le dépôt du signe par celui qui en revendique la propriété, en application
des dispositions de l’article 4 de l’ABR 2015 qui stipule que, la propriété de la
marque appartient à celui qui le premier en a effectué le dépôt
Deux autres conditions s’ajoutent à s’avoir
- Le respect du délai pour introduire la procédure 6
- Le paiement de la taxe prescrite
L’ensemble de ces conditions vise à établir la mauvaise foi du déposant de la marque
qui par malice a voulu profiter de l’effet attributif du droit de dépôt pour s’emparer de
la marque. En réalité il y a là une fraude à la loi, d’où la sanction d’un tel
comportement à travers la procédure de revendication

Paragraphe II : Les formalités


La procédure se fait par un document écrit appelé requête ou avis qui doit être
adressée au DG de l’OAPI, accompagnée de tous les éléments de preuve susceptibles
de fonder l’antériorité d’usage

Paragraphe III : Les délais


Le point départ de la procédure est déclenché par la publication 7 de la demande
d’enregistrement de la marque. A partir donc de la date de publication cette procédure
doit être effectuée dans un délai de 3 mois et le DG une fois qu’il a reçu la requête ou
l’avis portant sur la revendication, il doit adresser une copie de cet avis au déposant
ou à son mandataire. Il peut répondre en motivant sa réponse dans un délai de 3 mois
renouvelable une fois si la demande en est faite. En cas de réponse elle est
communiquée au revendiquant pu à son mandataire. L’organisation statue sur la
revendication après audition des parties ou l’une d’entre elles ou leur mandataire si la
5
Parce qu’on veut profiter des dispositions de l’article 4 annexe3 qui dit qu’on est propriétaire quand on
enregistre alors qu’il ne pouvait pas ignorer que la marque appartient déjà à quelqu’un
6
Parce que pour que sa demande de revendication soit recevable il faut que celui qui revendique un droit
d’usage dans cette même procédure enregistre donc maintenant sa marque. Donc le DG va traiter et le dossier
de revendication et celui de l’enregistrement. Il y aura donc la marque frauduleuse et la marque à enregistrer
7
Qui intervient dans les 2 mois
demande en a été faite. A l’issue des débats devant la commission des débats, l’affaire
est mise en délibéré pour décision à être rendue par le DG. Le DG doit rendre une
décision motivée qui doit être notifiée au demandeur ou à son mandataire. Et en cas
d’absence de motivation, elle encourt la sanction la censure de la commission
supérieure de recours pour absence de motifs. Par ailleurs, la, décision du DG est
susceptible de recours auprès de la commission supérieure de recours pendant un délai
de 60 jours à compter de la notification de cette décision aux intéressés. Il faut noter
que l’organisation ne transfert la demande d’enregistrement au revendiquant que
lorsque la revendication de propriété est fondée et que le DG a rendu une décision en
faveur du requérant à la procédure de revendication de propriété.

Enfin, la décision rendue sur le transfert de la demande est inscrite au registre spécial
de l’organisation.
Il faut noter que les conditions de forme relatives à la procédure d’opposition,
s’applique mutatis mutandis.
Notamment en matière de la forme de l’acte qui doit comporter le nom, adresse et
nationalité de la8personne physique ou morale qui agit dans le cadre de cette
procédure. Egalement cet acte doit comporter le numéro de dépôt de la demande
d’enregistrement de marque revendiqué ainsi que la désignation de son titulaire.
Egalement cet acte de revendication doit préciser les motifs sur lesquels se fonde le
revendiquant ainsi que les faits et les preuves invoqués à l’appui de sa revendication.
Egalement, l’indication de nom et adresse du mandataire du revendiquant s’il en a
constitué un. Egalement la signature de l’acte par le requérant ou par son mandataire
le cas échéant. Enfin l’acte doit être accompagné du justificatif du paiement de la taxe
afférente.
L’examen de la revendication se fait aussi mutatis mutandis, en ce que la commission
de restauration va vérifier si les pièces déposées satisfont aux conditions énumérées
ci-dessus. Notamment le respect du délai, le paiement de la taxe. A cet égard la
revendication sera jugée irrecevable, si elle n’a pas été introduite dans les délais
prescrits ou si la taxe de revendication n’a pas été payée.
Enfin la suspension de la procédure de revendication 9 intervient aussi mutatis
mutandis. La procédure de suspension peut être introduite à la demande du

8
Instruction administrative 3.24
9
3.28
revendiquant et elle peut être autorisée pour une période de trois mois renouvelable
une fois. En tout état de cause l’organisation notifie aux parties la date de la
suspension, ainsi que celle de la reprise de la procédure.
Egalement l’instruction administrative 3.29 parle de la procédure de clôture. D’abord
il peut être mis fin à la procédure de revendication à tout moment avant la prise de
décision notamment en cas de retrait de la revendication par le revendiquant,
également en cas d’accord intervenu entre les parties. Et il est fait obligation à
l’organisation de notifier aux parties la clôture de la procédure de revendication. Au
demeurant la clôture de la procédure de revendication ne donne pas lieu au
remboursement des taxes.

L’issu de la procédure instruction administrative 3.30


Premièrement, la décision sur la revendication prévoir un délai d’un mois au
revendiquant pour effectuer un nouveau dépôt en cas de succès de sa revendication
totale ou partielle, après expiration du délai de recours.
Deuxièmement, en cas de succès de la revendication totale, si le revendiquant renonce
à poursuivre la procédure d’enregistrement avec la marque revendiquée, celui-ci a la
possibilité de déposer une nouvelle demande d’enregistrement du même signe pour
les produits ou les services identiques ou similaires.
Troisièmement en cas de succès de la revendication partielle, l’organisation procède à
la radiation partielle pour les produits ou services identiques ou similaires, elle
modifie, l’organisation, la demande et poursuit l’enregistrement. Le revendiquant doit
procéder à la revendication de la marque revendiquée pour les produits ou les services
similaires qui ont été radiés. Que ce soit la décision sur l’opposition à l’enregistrement
d’une marque ou que ce soit la décision sur la revendication d’une marque,
l’ensemble de cette décision doit être pris en compte dans le cadre de la demande qui
a été déposée à l’OAPI.

La commission supérieure de recours


L’examen du rôle de la commission supérieure des recours, soulève des questions qui
se rapportent au domaine de compétence, à la procédure et aux effets de la décision
rendue par ladite commission.

La compétence
Le domaine de compétence de la Commission supérieure de recours est déterminé par
les dispositions de l’article 1er du Règlement portant organisation et fonctionnement
de la commission supérieure de recours du 4 décembre 1998. Cet organe est
compétent notamment pour statuer sur les recours formés contre les décisions de
rejets de demande de titre de propriété industrielle.
Egalement pour statuer sur les recours formés contre les décisions sur les oppositions,
restauration, revendication de propriété et d’inscription au registre spécial. Enfin de
connaitre des recours contre les décisions de radiation de mandataires agréés auprès
de l’OAPI. Cette règle de compétence est d’ordre public et elle s’imposent aussi bien
au juge de la commission qu’aux parties elles même. Il faut relever sur ce point que la
commission supérieure de recours est un véritable organe juridictionnelle au sein de
l’OAPI ; non seulement au regard de sa mission qui est celle d’un organe de recours
contre les décisions rendues par le DG mais également au regard de sa composition.
Formée de six magistrats, ayant des connaissances avérées en matière de propriété
industrielle, dont trois sont titulaires. Il faut également que la commission ne statue
que sur les demandes qui ont fait l’objet de recours devant elles.
La saisine de la commission
Aux termes de l’article 8 de la tout recours devant la CSR doit être fait par écrit et
dans un délai de 60 jours à compter de la notification de la décision par le DG
querellée aux parties concernées.10 Au regard de l’article 10 du reglement concerné «
le secretariat de la commission supérieure de recours communique le recours au DG
qui dans un délai d’1 mois à compter de la réception peut, s’il estime le recours fondé,
revenir sur sa décision. Dans une telle hypothèse, la taxe de recours qui a été payée
par le requérant lui est remboursée. Qu’en est-il de la composition du dossier du
recours ?
C’est l’article 9 du règlement précité qui précise que le dossier de recours est composé
de trois éléments à s’avoir
- Une demande en annulation de la décision du DG comportant le nom, adresse,
numéro de téléphone du recourant ou de son représentant ou toute autre indication
permettant de communiquer avec lui.
- Un mémoire ampliatif comprenant un exposé complet des motifs sui sont présentés à
l’appui de la demande
- Le justificatif du paiement de la taxe de recours
10
Cette procédure se décline par le saisissement et le déroulement
Il faut relever que ces conditions sont obligatoires et ne souffrent d’aucune exception.
Ce qui a pour conséquence que la commission ne peut être valablement saisie sans la
réunion de ces trois éléments et c’est le secrétariat de la commission qui est en charge
de procéder aux vérifications ; étant entendu que le dit secrétariat est géré par un
agent désigné par le DG.
Outre les taches de vérification de la composition du dossier de recours, le secrétariat
a également pour rôle de centraliser les procédures de la commission, d’effectuer les
notifications règlementaires, de tenir les procès-verbaux des sessions de la
commission ainsi que de conserver les archives.
Dans la pratique, dès que le dossier de recours arrive au secrétariat, et après avoir
procédé aux vérifications, l’agent constate que le dossier est recevable, et il le
transfère au DG, pour en prendre connaissance et revenir éventuellement sur sa
décision dans un délai d’un mois. C’est en réalité là un réexamen qui est requis du
DG.
Lorsque le DG n’a pas fait droit au recours dans le délai prévu, le DG renvoie au
secrétariat le dossier qui sera alors acheminé au Président de la Commission SUP
dans un délai de 8 jours, à compter de sa transmission par le secrétariat.
A l’expiration de ces délais et si une instruction du dossier est nécessaire, le
rapporteur de la Commission SUP en fixe les modalités. Il peut dans ce cas entendre
le recourant ou son représentant, tout comme il peut entendre le DG ou son
représentant et également entendre tout expert de son choix en cas de besoin et ceci
aux frais du recourant.
De manière générale, le rapporteur de la Commission instruit le dossier en toute
liberté.
Une fois l’instruction du dossier achevée par le rapporteur et en accord avec le DG , le
Président de la Commission SUP fixe la date et la durée de la session et il arrête
également la liste des affaires à examiner. Selon l’article 15 du règlement précité, le
recourant ou son représentant peut etre admis à présenter oralement les motifs de son
recours, s’il en a fait la demande avant l’ouverture de la session.
Après l’exposé du rapporteur, le recourant ou son représentant ainsi que les autres
parties intéressées présentent leurs arguments. Le DG ou son représentant formule ses
observations, fournit les renseignements et les documents demandés par la
Commission SUP des R. A la fin de tous ces échanges, l’affaire est mise en délibéré
pour une décision à être rendue par la Commission SUP des R.
Mais il peut arriver que la Commission SUP de R renvoie l’examen du recours, voire
même la décision à une date ultérieure.
Paragraphe : Les effets de la décision rendue par la Commission
Nous verrons tour à tour les modalités, la portée et les effets :
Les modalités
Les décisions de la Commission sont prises à la majorité des voix, étant entendu que
chaque membre dispose d’une voix. Elles doivent également être écrite, motivée,
datée et signée. Les décisions doivent en plus être notifiées par le secrétariat, dans un
délai de 15 jours à compter de la date de signature, aussi bien au recourant qu’à son
représentant ainsi qu’au DG, conformément à l’article 17 du règlement précité.
La portée
La décision de la Commission SUP de R est une décision administrative, définitive et
sans appel. Et c’est l’article 18 du règlement qui dispose «  La Commission supérieure
de recours juge en premier et dernier ressort la demande en cause ».
Il faut également retenir que la décision de la Commission s’impose d’une part au DG
et d’autre part au recourant et à l’intimé.
Les effets
Les effets de la décision de le Commission sup sont déterminées par l’article 19 du
règlement précité «  En cas d’annulation de la décision de rejet par la Commission
SUP de R, l’organisation procède à l’enregistrement du dépôt, à la délivrance ou la
restauration du titre ainsi qu’à la publication. Il en est de meme des decisions de rejet,
des demandes d’inscription au registre spécial »
«  En cas d’annulation de la décision rejetant l’opposition à un enregistrement,
l’organisation radie cet enregistrement et publie la radiation. »
Troisièmement, en cas d’annulation d’une décision, portant radiation d’un
enregistrement, l’organisation restaure les droits de ce titre et oublie la décision de
restauration. »
En conclusion, les procédures d’opposition et de restauration apportent au déposant
des garanties quant au caractère objectif des décisions rendues par le DG tout en
respectant dans la mesure du possible la rapidité et la sécurité des procédures.
On note toutefois que certaines étapes n’ont pas été définies de façon précise quant à
leur insertion dans le temps. La confiance est faite à ce sujet tantôt au DG, tantôt au
secrétariat de la Commission et tantôt à la Commission de recours elle-même. En
effet, il est difficile d’enfermer toutes les procédures dans les délais précis et détaillés.
D’ailleurs qu’on voit mal quelle sanction pourrait être infligée au DG ou à la
Commission sup des recours en cas d’inobservation des délais.

TITRE SECOND : LE REGLEMENT JUDICIAIRE DES DIFFERENDS DE


PROPRIETE INDUSTRIELLE

La propriété industrielle constitue un espace où s’affronte des normes d’intérêt


matériels et moral. D’après un classement du Best Global Brands de 2016, Apple
Google et Coca-Cola sont les trois marques les valorisés au monde ; Apple et Google
se situant au sommet de ce classement.
Au demeurant, la fortune de Microsoft est basée dur des brevets d’invention, tandis
que le financement de la Fondation Nobel est garanti par l’invention de la dynamite.
De plus, la contrefaçon figure parmi les premières industries au monde. De là donc,
naissent des contestations, des disputes, des litiges et autres différends plus
retentissants les uns que les autres. En témoigne dans une affaire pénale, la
condamnation de Microsoft au versemnt d’une pénalité de 490 millions de dollars
pour abus de position dominante. Pour le règlement de tel litige, deux terrains sont
disponibles. A savoir le terrain judiciaire, dans lequel intervient le juge étatique ; et le
terrain extra-judiciaire qui fait appel à la bonne volonté des parties.
C’est ainsi qu’au plan extra-judiciaire, diverses procédures peuvent être mises en
œuvre. Principalement la transaction, l’arbitrage ou la conciliation.
Au plan judiciaire, deux actons peuvent être exercées. A savoir l’action en
contrefaçon, qui sanctionne la violation d’un droit exclusif et l’action en concurrence
déloyale qui réprime les comportements contraires à la déontologie des affaires

Chapitre I : LE RAPPORT ENTRE L’ACTION EN CONTREFACON ET L’ACTON


EN CONCURRENCE DELOYALE

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