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Dans le chapitre précédent, nous avons vu quelles sont les relations entre tensions et courants d'entrée/sortie

d'un transistor. Dans cette section, nous allons étudier ce qui se passe quand on place un signal alternatif sur
l'entrée d'un transistor. Pour être plus précis, nous allons étudier le fonctionnement d'un transistor soumis à
des petits signaux. Par "petits signaux", on veut dire les signaux de faible amplitude, qui sont des déviations
par rapport à une tension continue. Dans le reste du cours, nous allons décomposer les signaux en deux sous-
signaux : un signal continu qui sert à polariser le transistor, et un signal effectif, qui est amplifié par le
transistor. Le premier sera écrit en majuscules, alors que l'autre l'est en minuscules. Par exemple, la tension
se décompose comme suit :

, avec .

Précisons que la plupart des équations d'un transistor ne sont pas conservées quand on rentre dans le cadre
du "petit signal". A la place, elles sont remplacées par des équations en petits signaux, qui décrivent
comment un transistor réagit quand on lui envoie des signaux alternatifs de petite amplitude sur son entrée.
On peut les dériver des équations habituelles, en décomposant chaque variable entre composante alternative
et continue, avant de faire diverses manipulations algébriques. En règle générale, les équations en petits
signaux s'obtiennent en prenant la dérivée des équations normales. Une conséquence est que les équations
linéaires sont conservées telles qu’elles en petits signaux. Précisons que, par exemple, c'est le cas de
l'équation , qui devient :

L'analyse d'un circuit en petit signal demande de faire quelques manipulations, surtout s'il utilise des
transistors (bipolaire ou à effet de champ). Toutes ces manipulations doivent être faites sur le schéma
électrique du circuit. Rappelons que les circuits qui fonctionnent en petits signaux doivent être polarisés,
histoire de régler les entrées et sorties à des valeurs adéquates.

Premièrement, il faut remplacer le transistor par un modèle équivalent en petits signaux des
transistors utilisés. Et il faut calculer les différents paramètres de ce modèle équivalent à
partir des données du circuit.
Deuxièmement, il faut remplacer les sources de tension et de courant continu, qui
disparaissent du circuit. Les sources de tension sont remplacées par un court-circuit, et les
sources de courant par un circuit ouvert. De plus, la tension d'alimentation est remplacée par
la masse. Intuitivement, c'est lié au fait que l'on filtre les tensions/courants continus pour ne
garder que les signaux alternatifs. Pas besoin de tenir compte des tensions/courants
continus, ce qui fait que leurs sources disparaissent.

Dans ce qui suit, nous allons établir les différents modèles équivalents d'un transistor en petits signaux. Nous
allons commencer par voir les BJT, avant de passer aux FET (aux MOSFET pour être plus précis). Nous
allons d'abord voir les MOSFET avant de passer aux BJT. La raison à cela est que tout est plus simple avec
les MOSFETs, alors que l'étude est plus compliquée pour les BJTs.

Les FETs en petits signaux


Le modèle équivalent d'un transistor en petit signaux, sur lequel on ne représente que les petits signaux, est
illustré ci-contre. On voit qu'il se résume en une source de courant (définie par le produit de la
transconductance et de ), qui est mise en parallèle d'une conductance de sortie, liée à l'effet Early. En
général, on ne doit pas tenir compte de la résistance de sortie, car elle a une valeur assez faible sur les
MOSFET. Et c'est la même chose pour la résistance d'entrée, qui est
tellement importante qu'on peut considérer qu'elle est équivalente à
un circuit ouvert. Le MOSFET se résume alors à une source de
courant définie par sa transconductance.

La transconductance d'un FET


Modèle en petits signaux d'un
Dans ce qui va suivre, nous allons déterminer la transconductance MOSFET.
dynamique d'un FET. Partons de l'équation suivante, démontrée dans
le chapitre sur les FET :

On décompose la tension Vgs en sa composante continue et le signal alternatif . En


injectant dans l'équation précédente, on trouve :

En développant, on trouve :

Le premier terme est la composante continue et on peut l'éliminer pour ne garder que la composante
alternative. Ce qui donne :

Le second terme est une distortion qui ruine la linéarité de la relation entre et . Mais on peut la
négliger si la tension est assez faible. On a alors :

On peut reformuler cette équation comme suit :

, avec : .

La conductance d'Early

Au modèle précédent, on peut rajouter une résistance pour modéliser l'effet Early et sa valeur est
d'ailleurs la suivante, avec Va la tension d'Early :

Les BJTs en petits signaux


Il existe plusieurs modèles équivalents d'un BJT, le plus connu étant appelé le modèle hydride-pi. Celui-ci
est illustré ci-contre. Il s'agit d'un modèle très simple, mais qui suffit pour une étude approchée. On voit qu'il
se résume en une source de courant en série avec une conductance base-émetteur. Le générateur de courant
fournit le courant de collecteur , qui est égal au produit de la transconductance et de . La
résistance d'entrée est placée entre la base et l'émetteur et est parcourue par le courant , alors que la
tension à ses bornes est la tension . En clair, on peut résumer ce modèle avec les trois équations
suivantes :

On peut lui rajouter une résistance pour modéliser l'effet Early.

Modèle équivalent hybrid-pi d'un Modèle hybrid-pi NPN avec


BJT NPN. résistance d'Early .

Un autre modèle équivalent est le modèle en T, qui ressemble beaucoup au modèle hybride-pi, mais avec un
placement différent des résistances. Encore une fois, on peut placer une résistance d'Early pour simuler la
tension d'Early. L'application de la loi des mailles et de la loi des nœuds donne les trois équations suivantes :
Modèle équivalent en T d'un BJT Modèle en T d'un NPN avec
NPN, sans résistance d'Early. résistance d'Early.

Le calcul de la transconductance d'un BJT

Pour commencer, calculons la transconductance du BJT en petits signaux, qui est définie par l'équation
suivante :

Partons de l'équation qui donne le courant de collecteur à partir de la tension d'entrée.

On peut injecter dans la dernière équation, ce qui donne :

On développe l'exponentielle.

Par définition, on a : : , ce qui simplifie l'équation précédente en :

Si , on peut approximer l'équation précédente en :

On développe le terme de droite et on regroupe les termes continus :


Cette forme sépare le terme de droite en une composante continue et le signal alternatif. On a donc :

Cette équation se réécrit sous la forme en posant :

On voit que le gain du transistor dépend du courant de collecteur et donc de la polarisation du transistor.

Le calcul de la résistance base-émetteur et du bêta

Dans cette section, nous allons calculer la résistance base-émetteur en petits signaux, qui n'est autre que la
résistance du modèle hybride-pi.

C'est une résistance dynamique, définie par l'équation suivante :

Pour la calculer, nous avons besoin de calculer . Pour cela, on utilise l'équation : . On
a alors :

On a vu plus haut que : , ce qui simplifie l'équation précédente en :

On peut reformuler cette équation en :

Le calcul de la résistance base-émetteur

Dans cette section, nous allons calculer la résistance base-émetteur du modèle en T, définie par l'équation
suivante :

Pour la calculer, nous avons besoin de calculer . Pour cela, on utilise l'équation :
. On a alors :
On a vu plus haut que , ce qui simplifie l'équation précédente en :

On peut aller plus loin en se souvenant que :

Ce qui se simplifie en :

Le calcul du courant d'émetteur dans le modèle hybride-pi

Dans cette section, nous allons calculer le courant d'émetteur en partant des données du modèle

hybride-pi, et montrer que l'on retombe bien sur la relation du modèle en T. Pour cela,
partons de l'équation qui définit le courant d'émetteur, à savoir :

En injectant , issue du modèle hybride-pi, dans l'équation précédente, on trouve :

On sait que, par définition,

Le calcul du courant de base dans le modèle en T

Dans cette section, nous allons calculer le courant de base en partant des données du modèle en T, et

montrer que l'on retombe bien sur la relation du modèle hybride-pi. Pour cela, partons de
l'équation qui définit le courant de base dans le modèle en T, à savoir :
En injectant : et dans l'équation précédente, on trouve :

Factorisons :

On sait que, par définition,

Simplifions :

Vu que , on a :

On retrouve bien l'équation du modèle hybride-pi.

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