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Instruction
Ce TP se déroulera en deux séances. Une première séance sera consacrée à expliquer la marche à
suivre aux étudiants à l'aide de l'exercice proposé à la fin. A la seconde séance, les étudiants devront à
l'aide des compositions normatives du tableau classer les différentes roches en se servant du diagramme
de Streckeisen.
3.1 - Introduction
Il s'agit de reconstruire la composition minéralogique d'une roche à partir de l'analyse chimique. Cette
reconstruction est le seul moyen de caractériser sans ambiguïté une roche et de pouvoir la comparer avec
une autre, quelque soit leur texture. Ainsi, on peut comparer deux magmas à l'origine, quelque soit le
chemin de cristallisation suivi. Ce calcul est impératif dans le cas de roches vitreuses ou ayant
partiellement cristallisé. C'est la méthode normative qui conduit à reconstruire, selon des règles
internationales, des minéraux virtuels dits normatifs. On peut ainsi comparer des roches entre elles. Les
calculs sont simples et souvent longs, leur exploitation est très fructueuse. De nos jours, ce travail est
confié à un ordinateur.
Cependant, l'observation en microscopie photonique ne doit pas s'effacer devant le calcul normatif,
car il s'agit de deux approches complémentaires.
3 - on convertit en proportions molaires en divisant les pourcentages (%) pondéraux par les masses
molaires correspondantes des oxydes ;
4 - on construit l'apatite [ap] avec la quantité de [P2O5]. On doit donc corriger [CaO] initial de -3,33
P2O5] : on obtient alors la quantité [CaO](4) ;
5 - on construit l'ilménite [il] avec la quantité de [TiO2]. On doit donc corriger [FeO] initial de - [TiO2]
: on obtient alors [FeO](5) ;
6 - on construit l'orthose [or] avec [K2O]. On doit donc corriger [SiO2] initial de -6 [K2O] et [Al2O3] de
[K2O] : on obtient alors [SiO2](6) et [Al2O3](6) ;
7- on construit l'albite [ab] avec [Na2O]. On doit donc corriger [SiO2](6) de -6 [Na2O] et [Al2O3](6) de -
[Na2O] : on obtient alors [SiO2](7) et [Al2O3](7) ;
8a - si [Al2O3](7) > [CaO](4), on construit l'anorthite [an] avec [CaO](4). On doit donc corriger [SiO2](7)
de -2 [CaO](4) et [Al2O3](7) de [CaO](4) : on obtient donc [SiO2](8a) et [Al2O3](8a) ;
8b - si [Al2O3](7) < [CaO](4), on construit l'anorthite [an] cette fois-ci avec [Al2O3](7). On doit donc corriger
[SiO2](7) de -2[Al2O3](7) et [CaO](4) de [Al2O3](7) : on obtient donc [SiO2](8b) et [CaO](8b) ;
9 - si l'on se trouvait dans le cas (8a), on construit le corindon [c] avec [Al2O3](8a). Il n'y a plus d' [Al2O3]
à utiliser ;
10 - on construit la magnétite [mt] avec [Fe2O3] initiale. on doit donc corriger [FeO](5) de - [Fe2O3].
On obtient alors [FeO](10) ;
11 - afin d'utiliser [FeO] et [MgO] lors de la construction des ferromagnésiens dans les mêmes
proportions, on effectue le rapport [MgO]/[FeO](10) = r ;
12 - si l'on se trouvait dans le cas (8b), on construit le diopside [di] avec [CaO](8b). On doit donc corriger
[SiO2](8b) de -2 [CaO](8b), [FeO](10) de -[[CaO](8b)/(1+r)] et [MgO] de -[CaO](8b) * r/(1+r) ;
13a - si l'on se trouvait dans le cas (8a), c'est-à-dire dans le cas où tout le [CaO](4) est utilisé dans la
construction de [an], on construit l'hypersthène [hy] avec [FeO](10)+ [MgO]. On doit donc corriger
[SiO2](8a)de -2 ([FeO](10)+ [MgO]) ;
13b - si l'on se trouvait dans les cas (8b) et (12), on construit l'hypersthène [hy] avec [FeO](12) +
[MgO](12). On doit donc corriger [SiO2](12) de - ([FeO](12) + [MgO](12)). On obtient [SiO2](13) ;
14 - on construit le [q] avec le reste [SiO2](13);
15 - on peut alors écrire les proportions moléculaires des minéraux construits : [ap], [il], [or], [ab], [an],
éventuel [c], [mt], éventuel [di], [hy], [q] ;
16 - on peut ensuite établir les proportions volumiques de <Q>, <P> (= [ab] + [an]), <A> (= [or]) avec
3 3 3
les volumes spécifiques de q = 22,6 cm /mole, an = 100,7 cm /mole, ab = 200 cm /mole et or = 218
3
cm /mole ;
17 - on peut ramener les proportions volumiques en % volumiques ;
18 - éventuellement on peut aussi ramener certaines proportions molaires en proportions pondérales en
multipliant les proportions molaires par les poids moléculaires des minéraux, puis en % pondéraux.
Ces données obtenues peuvent être exploitées dans la classification de Streckeisen.
Remarque 1 : Cas d'une roche sous-saturée en SiO2 - Lorsque le [SiO2] est calculé, il peut avoir une
valeur négative. Cela veut dire qu'on a utilisé plus de SiO2 que n'en révèle l'analyse pour faire les
minéraux précédant le stade (13) du calcul. On se doit d'éliminer ce déficit et de ramener ce [SiO 2](13)
à zéro. On transformera donc successivement les minéraux suivants pour récupérer du [SiO2], afin
d'annuler ce déficit ;
1[hy] ----> [ol] + 0,5 [SiO2] ; 1[ab] ----> [ne] + 4 [SiO2] 1[or] ----> [le] + 2 [SiO2]
avec [ol], l'olivine, [ne], la néphéline, [le], la leucite. La présence et les quantités d'[ol], [ne] et [le]
dépendront de la valeur du déficit en [SiO2] à combler.
Remarque 2 : il arrive parfois au stade (7) que [Na2O] > [Al2O3]. Dans ce cas, avec ce qui reste de
[Na2O], après utilisation d'[Al2O3] dans [ab], on construit, avec [Fe2O3], l'acmite [ac] Na2O.Fe2O3.4SiO2.
Si après avoir fait [ac], il reste du [Na2O], on construit le métasilicate de Na [ns] Na2O.SiO2.