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Électrochimie
567
Chapitre 18 Électrochimie
Interpréter une courbe Une électrode conductrice plonge dans une solution chimique. Une
courant-potentiel. oxydation ou une réduction a lieu au contact de l’électrode qui cana-
lise les électrons. L’électrode est qualifiée d’anode s’il y a oxydation
(avec un a comme anode) et de cathode s’il y a réduction (avec un c
comme cathode). L’intensité d’électrode est celle circulant dans le fil
d’alimentation de l’électrode, elle est toujours mesurée dans le sens
de plongée dans la solution.
• L’intensité anodique est toujours positive.
• L’intensité cathodique est toujours négative.
La courbe courant-potentiel est le graphe donnant l’évolution de
l’intensité d’électrode (i en A) en fonction de son potentiel électrique
(E en V). Une autre famille de courbes donne la représentation de la
densité volumique de courant j (en A · m−2 , en rapportant l’intensité
i à la surface S de l’électrode immergée) en fonction de E. De nom-
breux phénomènes physiques et/ou chimiques entrent en jeu dans
l’oxydation ou la réduction au contact d’une électrode plongée dans
une solution. Voici les principaux.
a) L’atome métallique qui s’oxyde doit recevoir une énergie au moins
égale à celle d’ionisation.
b) Cet atome libère un électron qui doit gagner l’électrode conduc-
trice, puis s’y déplacer.
c) L’ion créé doit pouvoir être solvaté pour passer en solution.
d) L’ion solvaté doit être évacué, sinon la concentration locale en cet
ion peut croître considérablement.
e) Réciproquement, l’ion qui se réduit doit migrer jusqu’à la surface
de l’électrode, où les électrons sont disponibles.
f) Ces électrons doivent être capturés par les ions par force élec-
trique, puis gagner la bonne case quantique.
g) L’atome créé doit se fixer sur la surface de l’électrode.
h) Lorsque l’espèce qui va s’oxyder est gazeuse, il faut assurer le
contact entre le gaz et l’électrode.
i) Lorsque l’espèce oxydée est gazeuse, il faut que la bulle puisse se
détacher de l’électrode, sinon elle risque d’empêcher le contact
entre l’électrode et les ions en solution.
Interpréter une courbe courant-potentiel, c’est expliquer qualitative-
ment sa forme en citant ceux de ces effets qui favorisent, ou qui obs-
truent la demi-réaction rédox, et provoquent ainsi respectivement
une valeur élevée ou faible de l’intensité i . La plupart du temps, au-
cun calcul n’est nécessaire, le simple bon sens suffit.
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Électrochimie Chapitre 18
Exemple :
i
Fe (s) Fe 2+(aq)
Fe 2+(aq) Fe 3+(aq)
Construire et exploiter le point de Une réaction rédox est la composition de deux demi-équations. On
fonctionnement d’une réaction rédox. peut ainsi la modéliser en reliant deux demi-piles électrochimiques
par un fil conducteur. Ce fil impose :
• l’égalité des potentiels de la cathode et de l’anode ;
• l’égalité entre l’intensité sortant de la cathode et de celle entrant
dans l’anode.
569
Chapitre 18 Électrochimie
pont salin
E C iC EA iA
cathode anode
EC = E A et i C = −i A
iA
Em
E
iC =−iA
570
Électrochimie Chapitre 18
Exemple :
i (mA)
100
Mg(s) Mg 2+
iA
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Em
−1 0 1
E(V)
iC =−iA
+ −100
H2 (g) H
Em = −1, 5 V et i A = 45 mA
571
Chapitre 18 Électrochimie
i =45 mA i =20 mA i =2 mA
→ Exercice 18.6.
Déterminer les caractéristiques d’une Lorsqu’un métal est soumis à l’action de l’eau et de l’air, on peut ob-
corrosion humide. server son oxydation par l’ion H+ (aq) ou par le dioxygène O2 (g) ou en
solution O2 (aq). Voici les étapes de l’étude de cette oxydation, appe-
lée corrosion humide.
a) On met en évidence la possibilité thermodynamique de la cor-
rosion en superposant les diagrammes potentiel-pH du métal
concerné et celui de l’eau. Elle est thermodynamiquement favo-
rable lorsque les domaines de prédominance de O2 et du métal,
ou ceux de H+ et du métal sont disjoints.
b) On écrit la réaction rédox correspondante, on peut calculer sa
constante d’équilibre et vérifier qu’elle est quantitative.
c) On fait un schéma expliquant le mouvement des différentes es-
pèces, en n’oubliant pas que les ions ne peuvent être qu’en solu-
tion, et les électrons conduits dans le métal.
d) On détermine le potentiel de corrosion et l’intensité i de fonction-
nement grâce aux courbes courant-potentiel.
e) On déduit de i la cinétique de la corrosion, l’espérance de vie éven-
tuelle de la pièce de métal dans les conditions de fonctionnement.
572
Électrochimie Chapitre 18
Exemple :
1 3+ O2
Fe
H 2O
Fe(OH) 3
pH
5 10
H+
2+
Fe H2
Fe(OH) 2
−1 Fe
O2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
HO H2O H2O HO
HO HO
Fe 2+ 2e−
Fe Fe 2e− Fe 2+
i (mA)
2+
Fe Fe
1
iA
0,2 E (V)
Em
η
i =−i C
C A
H 2O O2
i = 0, 45 mA et Em = −0, 18 V
i dξ
V= soit = 1, 17 · 10−9 mol · s−1
4F dt
Le fer aura donc totalement disparu à la date t telle que
2ξ f = 1, 0 mol donc
0, 5
tf = = 4, 3 · 108 s 13, 5 ans
1, 17 · 10−9
→ Exercice 18.7.
Interpréter une corrosion différentielle. Lorsque la pièce métallique est homogène et que les concentrations
en oxydant (O2 ou H+ ) sont les mêmes en tout point de la pièce, on
dit que la corrosion est uniforme. Dans les conditions réelles, on ob-
serve souvent une hétérogénéité de la pièce et/ou de concentrations.
Le métal étant conducteur, les électrons peuvent s’y déplacer et on
modélise le système par une pile électrochimique entre deux zones
distinctes formant deux demi-piles électrochimiques : on dit qu’il y
a corrosion différentielle.
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Électrochimie Chapitre 18
H2 O HO
1/2 O 2 HO O2 HO
2e− M
M 2+ M
N2+ N
N
N2+
b) Hétérogénéité du milieu : en deux zones d’une pièce homogène,
la concentration en l’oxydant est distincte. On observera alors tou-
jours la corrosion du métal là où la concentration est la plus faible,
et la réduction de l’oxydant là où elle est la plus forte.
1/2 O 2 H2 O
pièce 2e− HO
de HO concentration
métal croissante
en oxydant
M M 2+
Exemple :
air
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eau 1/2 O 2 H2 O 2 HO
2 e−
Fe
Zn
Zn 2+
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Chapitre 18 Électrochimie
air O2
eau n e−
HO
n+
M
M
Connaître et expliquer les modes de C’est en comprenant les phénomènes de corrosion humide qu’on
protection contre la corrosion. peut prévoir et expliquer les techniques de protection. Voici les
quatre modes de protection contre la corrosion cités par le pro-
gramme, et les éléments fondamentaux d’explication.
a) Le revêtement de la pièce métallique par une couche protectrice
empêche le contact direct entre l’oxydant et le métal, et la libération
des ions métalliques dans la solution. On utilise en particulier les ver-
nis, les peintures, les films plastiques. L’un des inconvénients est que
si cette couche est percée, l’oxydation du métal se développe autour
de ce germe puis peut se propager sous la couche sans être détectée.
germe de corrosion
fissure
couche protectrice
extension
métal
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Électrochimie Chapitre 18
E (V)
O2
Fe 3+(aq)
1
Fe 2O 3 (s)
2+
Fe (aq)
H2 O pH
0
7 14
Fe 3O 4 (s)
H 2 (g)
Fe (s)
−1
pièce de fer
anode sacrificielle
en zinc
577
Chapitre 18 Électrochimie
Exemple :
i (mA)
2,7 mA
2+
Zn Zn
Fe Fe 2+ 1
0,6 mA
E (V)
−0,47 V −0,36 V
0,1
H2 H+
Étudier les aspects thermodynamiques Une pile électrochimique est un dispositif formé de deux demi-piles
et cinétiques d’une pile. entre lesquelles on canalise l’échange d’électrons dans un fil conduc-
teur, le circuit étant fermé par un pont salin permettant le transfert
ionique.
578
Électrochimie Chapitre 18
e− e− Ox 1 Red 1
pont salin
réducteur
EC iC EA iA
oxydant
Ox 2 Red 2
Cathode Anode
réduCtion : Ox 1+e −=Red 1 oxydAtion : Red 2 =Ox 2 +e−
Wel ≤ ΔG
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Q = ξ f nF
579
Chapitre 18 Électrochimie
Exemple :
i
2e− 2−
2e−
SO 4
Zn Cu
2+ 2− 2+ 2−
Zn SO4 Cu SO4
Anode : oxydAtion Cathode : réduCtion
du zinc du cuivre
ξ f = c 0 V0 = 1, 00 · 10−2 mol
Q = 2ξ f F = 1 930 C = 0, 536 Ah
580
Électrochimie Chapitre 18
i (mA)
200
2+
Zn Zn
0,2
E (V)
2+
Cu Cu
U0 = 0, 31 − (−0, 79) = 1, 10 V
Em = −0, 10 V et Icc = 60 mA
q = Icc · Δt = 36 C
ξ=
2
Les concentrations des solutions sont donc devenues
[Cu2+ ] = c 0 VV00−ξ = 9, 8 · 10−2 mol · L−1
c 0 V0 +ξ
[Zn2+ ] = V0
= 10, 2 · 10−2 mol · L−1
581
Chapitre 18 Électrochimie
i (mA)
200
0,2
E (V)
Déterminer les caractéristiques d’une Un électrolyseur est un dispositif formé de deux demi-piles entre les-
électrolyse. quelles un générateur impose l’oxydation de l’espèce la moins réduc-
trice et la réduction de l’espèce la moins oxydante. Voici le schéma
du dispositif, sachant qu’il est en général possible d’utiliser une cuve
unique.
U
i
e− e− Ox 1 Red 1
pont salin
réducteur
E C iC EA iA
oxydant
Ox 2 Red 2
Cathode Anode
réduCtion : Ox2 +e =Red 2 oxydAtion : Red 1 =Ox 1 +e−
−
582
Électrochimie Chapitre 18
i ou j
U
iA
E (V)
iC =−iA
Us = (E A + ηA ) − (EC + ηC )
Exemple :
i (mA)
iA
100
Us E (V)
0,2
iC =−iA
583
Chapitre 18 Électrochimie
Welec = U · i · Δt = 18, 7 J
→ Exercice 18.20.
584
Électrochimie Chapitre 18
Exemple :
585
Chapitre 18 Électrochimie
E0
NiOOH Ni(OH) 2
Cd(OH) 2 Cd
et pour la charge
2 HO − Ni
i 2e− Cd 2NiOOH 2e−
Cd(OH) 2 2Ni(OH) 2
K +,HO −
586
Électrochimie Chapitre 18
m max
MCd
Δtcha = = 718 s
Vcha
587
Chapitre 18 Électrochimie
couche de Cd fibre de Cd
Cd Cd(OH) 2 Cd Cd(OH) 2
→ Exercice 18.21.
588
Électrochimie Chapitre 18
i (mA)
H2 H+ Fe 2+ Fe 3+
i
−2 −1 E
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
+
H2 H
(Zn) (Fe) (Pt)
Zn Fe Pt
γ (×106 Ω−1 m−1 ) 16,5 10 9
589
Chapitre 18 Électrochimie
i
Ag Ag+
Ag Ag+
Vagues d’oxydation
18.4
Voici l’allure de la courbe courant-potentiel d’oxydation de l’ion iodure en solution :
i
_
I2 IO 3
_
I I2
0,5 1 E (V)
Mur du solvant
18.5
Les potentiels standard des couples de l’eau sont
E0 (S2 O2− 2−
8 (aq)/SO4 (aq)) = 2,01 V
590
Électrochimie Chapitre 18
j (Am −2)
2000
1000
E(V)
0 1 2
−1000
−2000
ηC = −0,20 V.
a) Pourquoi peut-on prendre la pression du gaz dans les bulles égale à la pression
atmosphérique P0 = 105 Pa ?
b) Tracer l’allure des courbes courant-potentiel.
c) Interpréter les observations, estimer le potentiel mixte grâce à ces courbes et pré-
ciser la construction permettant de déterminer l’intensité i de fonctionnement.
d) Écrire l’équation bilan de la réaction chimique et calculer sa constante d’équi-
libre.
e) Justifier thermodynamiquement que la réaction a lieu dans les conditions de l’ex-
périence.
f ) En notant Vb le volume moyen d’une bulle de gaz, déterminer la relation entre i
et le nombre de bulles qui se dégagent par seconde.
591
Chapitre 18 Électrochimie
592
Électrochimie Chapitre 18
Justifier que si un atome de M est oxydé par H+ , l’ion formé est immédiatement ré-
duit par N. On en déduit la proposition du cours : « c’est toujours le métal N dont le
couple a le plus faible potentiel qui sera corrodé ».
couronne rose
coeur vert
goutte d’eau
plaque
de fer
593
Chapitre 18 Électrochimie
air
eau
nickel
fer
Électrozingage
18.13
On donne E0 = −0,44 V et E0 = −0,76 V.
Fe2+ /Fe Zn2+ /Zn
a) La température de fusion du fer vaut 1 538 ◦ C, celle du zinc vaut 420 ◦ C. Proposer
un procédé physique de réalisation du dépôt de zinc sur le barreau de fer.
b) Un barreau de fer recouvert de zinc vernis en surface est plongé dans l’eau com-
portant du O2 en solution. Une rayure apparaît dans la couche protectrice. Expli-
quez ce qui se passe.
air
eau
vernis
zinc
fer
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Électrochimie Chapitre 18
i (mA)
2,7 mA
2+
Zn Zn
Fe Fe 2+ 1
0,6 mA
E (V)
−0,47 V −0,36 V
0,1
H2 H+
a) La réaction se fait dans l’eau de mer et le Fe2+ est éliminé au fur et à mesure.
Faire un dessin expliquant le mouvement des ions, atomes, électrons lors de la
corrosion.
b) Au bout de combien de temps la plaque de fer est-elle totalement corrodée ?
c) On place maintenant en concurrence une plaque de fer et des plots en zinc reliés
à la plaque. Comment est déplacé le point de fonctionnement ? Justifier que le fer
n’est plus corrodé.
d) Les plots de zinc représentent une quantité de matière de 0,2 mol. Au bout de
combien de temps faut-il les remplacer ?
Potentiel de Flade
18.15
Expliquer le diagramme suivant où EF s’appelle le potentiel de Flade. Quel est le
phénomène de protection contre la corrosion associé ?
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H2 O O2
Fe Fe 2+ Fe 2O 3
E
EF
H2 H+
595
Chapitre 18 Électrochimie
E (V)
1 3+
Fe
Fe(OH) 3
pH
2+ 5 10
Fe
Fe(OH) 2
−1 Fe
596
Électrochimie Chapitre 18
i (mA)
E (V)
597
Chapitre 18 Électrochimie
u = (EC − E A ) + (ηC − ηA ) − r i
j (A/m 2)
H 2O O2
200
−1
+ 1 2 E(V)
H H
2
2+
Zn Zn
a) Pour quelle raison les ions sulfate ne participent-ils jamais aux réactions d’élec-
trolyse ?
b) Écrire l’équation bilan de l’électrolyse d’une solution de sulfate de zinc.
c) Déterminer la tension minimale nécessaire à l’électrolyse.
d) On applique une tension de 2,7 V. Déterminer graphiquement la densité volu-
mique de courant j .
e) On dispose d’une solution de concentration [Zn2+ ] = 5,0 · 10−1 mol · L−1 . On veut
récupérer 500 kg de zinc métallique par jour. Calculer le débit de solution et la
surface des électrodes de l’électrolyseur.
f ) Calculer la puissance électrique consommée par l’électrolyseur.
Accumulateur au plomb
18.21
Un accumulateur au plomb est formé par la juxtaposition suivante
598
Électrochimie Chapitre 18
599
Chapitre 18 Électrochimie
Du mal à démarrer ?
18.1 La rapidité ou la lenteur des systèmes peut être expliquée 18.10 La règle du gamma permet de conclure après calcul des po-
par des arguments qualitatifs relatifs à l’accès ou à l’évacuation tentiels des couples grâce à la formule de Nernst. L’explication du
des espèces qui réagissent. phénomène utilise la mise en connexion des deux micropiles.
18.2 La conductivité explique la facilité de déplacement des élec- 18.11 Le principe de corrosion différentielle par hétérogénéité de
trons au sein de l’électrode. On pourra se demander si l’ordre des concentration, appliqué entre le coeur et la périphérie de la goutte,
conductivités traduit celui des surtensions. permet d’expliquer le phénomène.
L’écriture de la loi de Fick en géométrie cylindrique autour 18.12 L’application de la règle du gamma permet de déterminer
18.3
des électrodes met en évidence que le courant particulaire ionique quel métal s’oxyde, et d’en déduire l’évolution du système.
est proportionnel à la variation par unité de longueur des concen- 18.13 L’application de la règle du gamma permet de déterminer
trations. On pourra travailler en ordres de grandeur et montrer quel métal s’oxyde, et d’en déduire l’évolution du système.
que ce courant particulaire peut être très grand autour de l’anode,
mais reste limité autour de la cathode. 18.14 La relation i = nF V permet le calcul des vitesses de réaction
et d’en déduire les durées de disparition.
18.4 Les deux vagues d’oxydation correspondent aux oxydations
successives des formes de l’iode en solution. 18.15 L’oxyde forme une couche protectrice isolante.
18.5 L’interprétation du mur du solvant nécessite la prise en 18.16 L’énoncé propose un voyage dans le diagramme potentiel-
compte de facteurs thermodynamiques (comparaison des poten- pH. Il suffit souvent d’observer l’espèce prédominante pour
tiels) et cinétiques (facteurs limitants pour la circulation des ions conclure.
et molécules). Le calcul des potentiels de Nernst permet de déterminer les
18.17
18.6 On ne demande que l’allure des courbes, celles-ci doivent res- graduations. La lecture du point de fonctionnement est classique.
pecter les potentiels et les surtensions donnés par l’énoncé. Leur On calcule l’avancement final en supposant la vitesse de réaction
exploitation graphique est une application immédiate du cours. constante. Un tableau d’avancement permet de calculer les quan-
Le calcul de la constante d’équilibre et du nombre de bulles for- tités finales.
mées par seconde exploitent les potentiels (thermodynamique) et 18.18 La pile n’est pas en court-circuit donc la construction clas-
intensités (cinétique) du système. sique est fausse. On peut tenter de traduire la loi d’Ohm VC −VA =
La recherche du point de fonctionnement est ici algébrique Ri par VC = VA + Ri et interpréter graphiquement cette relation.
18.7
et non graphique. La vitesse de corrosion est la vitesse de diminu- 18.19 En modélisant une partie de la courbe par une fonction af-
tion de l’épaisseur de la couche de zinc. fine, on identifie les différents termes à ceux proposés. L’interpré-
Il faut bien connaître les relations de thermochimie pour ré- tation des différents termes nécessite un vocabulaire précis.
18.8
soudre cet exercice, en particulier celle entre le potentiel standard 18.20 Lorsque la construction graphique est effectuée, les calculs
et l’enthalpie libre de réaction. La demi-équation rédox écrite avec sont analogues à ceux menés dans le cas de la pile.
l’ion hydroxyde est la combinaison linéaire de celle écrite avec
l’ion hydrogène et de la réaction d’autoprotolyse de l’eau. 18.21 Les questions (a) à (d) nécessitent des connaissances très di-
verses en chimie des solutions et en thermochimie. Pour la ques-
18.9 La règle du gamma permet de conclure si les potentiels sont tion (e), il faut combiner les différentes données (E0 et K s ) pour
dans le même ordre que les potentiels standard. calculer les potentiels de chaque couple en jeu.
600
Électrochimie Chapitre 18
601
Chapitre 18 Électrochimie
b) L’oxydation du sulfate ne se produit que pour E ≥ 2,01 V. b) Les oxydations du fer et du zinc sont rapides car l’électrode
Or ce potentiel est supérieur au potentiel standard d’oxy- est en métal. On tient compte de la surtension du couple
dation de l’eau (1,23 V), même augmenté de la surten- de l’hydrogène sur l’électrode de fer.
sion anodique (de l’ordre de ηA = 0,5 V sur le graphe). Lors-
i
qu’on le dépasse, on observe une seconde vague d’oxyda-
tion (voir exercice 18.4) mais l’eau (solvant) étant beau-
coup plus abondante que le sulfate, l’intensité i 2 d’oxyda- Zn Zn 2+
tion du sulfate est très faible devant celle d’oxydation de iA
2+
l’eau. On distingue cependant sur le graphe une légère in- Fe Fe
flexion de la courbe.
E (V)
c) Comme l’eau est le solvant, elle est très abondante et il −0,8 −0,6 −0,4 −0,2 0
n’y a pas de saturation. L’intensité croît donc fortement
avec le potentiel, ce qui forme une asymptote presque ver-
ticale. Les potentiels élevés sont donc presque impossibles iC
H2 H+
à atteindre. On n’observe presque jamais l’oxydation d’es-
pèces de potentiel standard très supérieur à 1,23 V + ηA ,
c’est le cas du sulfate. L’asymptote forme un mur infran-
chissable. c) Le gaz qui se dégage sur l’électrode de fer est de le dihydro-
gène
d) L’acide sulfurique étant un diacide fort, il se dissocie tota-
2H+ (aq) + 2e− = H2 (g)
lement en
Le précipité blanc est de l’hydroxyde de zinc qui se forme
H2 SO4 + H2 O → 2H3 O+ (aq) + SO2−
4 par les deux processus successifs
On en déduit Zn(s) = Zn2+ (aq) + 2e−
Zn2+ (aq) + 2HO− (aq) = Zn(OH)2 (s)
[H3 O+ ] = 2c0 = 1,0 mol · L−1 donc pH = 0
La construction du point de fonctionnement entre les
e) La demi-équation rédox de réduction de l’eau est couples du zinc et de l’hydrogène donne le potentiel mixte.
Le potentiel de Nernst du couple est On remarque qu’à ce potentiel, le fer est dans sa zone d’im-
munité. L’intensité de fonctionnement est l’ordonnée
0,06 [H3 O+ ]2
E(H+ /H2 ) = 0,00 + log i = i A = −i C
2 PH 2
P0
d) La réaction chimique est la combinaison d’un équation ré-
À pH=0, [H3 O+ ] = 1,0 mol · L−1 . Les bulles de dihydrogène dox et d’une réaction de précipitation
qui se forment sont en équilibre physique avec la solution,
donc quasiment à la pression atmosphérique à une profon- (R) : Zn(aq) + 2H+ (aq) = Zn2+ (aq) + H2 (g)
deur de quelques centimètres et (P) : Zn2+ (aq) + 2HO− (aq) = Zn(OH)2 (s)
PH2 P0 1 bar Zn(s) + 2H+ (aq) + 2HO− (aq) = Zn(OH)2 (s) + H2 (g)
602
Électrochimie Chapitre 18
Lorsque dnH2 moles de dihydrogène sont produites, la loi −dm Zn −dnZn MZn
−dτZn = =
des gaz parfaits donne le volume correspondant μZn μZn
18.8
18.7
a) La demi-équation s’écrit (dans le sens de l’oxydation)
a) Les demi-équations s’écrivent
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
b) Au point de fonctionnement, les potentiels sont égaux et (1) : 6H2 O = 4H3 O+ (aq) + O2 (g) + 4e−
les densités de courant opposées
b) Comme on a vu dans le cours de thermochimie, dans le
j C = −j A = j cor sens de l’oxydation
0,0774log j cor − 0,1956 = −0,0780log j cor − 0,778 c) La réaction d’autoprotolyse de l’eau s’écrit
−0,778+0,1956
donc j cor = 10 0,0774+0,0780 = 10−3,748 = 1,788·10−4 A · cm−2 (2) : 2H2 O = H3 O+ (aq) + HO− (aq)
603
Chapitre 18 Électrochimie
d) Comme on l’a vu dans le cours de thermochimie est du côté de la solution la plus aérée et la cathode où se
déroulera la réduction
Δr G02 = −RT ln Ke
4HO− (aq) = O2 (g) + 4e− + 2H2 O
e) En ajoutant 4HO− à chaque membre de la demi-équation
est du côté de la solution la moins aérée.
de la question (a), et en utilisant l’autoprotolyse de l’eau, il
vient 18.9
− − La règle du gamma permet de justifier simplement la pro-
6H2 O + 4HO (aq) = 8H2 O + O2 (g) + 4e priété, à condition que les potentiels soient ordonnés comme
les potentiels standard, ce qui nécessite en particulier des
soit (3) : 4HO− (aq) = 2H2 O + O2 (g) + 4e−
concentrations en ions métalliques équivalentes.
f ) Cette réaction est la combinaison linéaire
E
(3) = (1) − 4 × (2) H
+
H2
On en déduit
donc 4F E03 = 4F E01 − 4RT ln Ke M(s) + 2H+ (aq) = M2+ (aq) + H2 (g)
RT alors l’ion M2+ est réduit selon la réaction (gamma du bas)
soit E03 = E01 − ln Ke = E01 − 0,059log Ke = 0,404 V
F
M2+ (aq) + N(s) = M(s) + N2+ (aq)
h) La formule de Nernst s’écrit
Les potentiels des couples métalliques pourraient être inver-
0,059 PO2 sés par rapport aux potentiels standards si la concentration
E3 = 0,404 + log
4 [HO− ]4 en ions M2+ dans la solution au voisinage de l’électrode était
très inférieure à celle en ions N2+ . En effet, d’après la formule
0,059 PO [H+ ]4 de Nernst
soit E3 = 0,404 + log 2 4
4 Ke
EM < EN ⇔ E0M + 0,03log[M2+ ] < E0N + 0,03log[N2+ ]
0,059
soit E3 = 0,404 + log PO2 [H+ ]4 + 0,059 × 14 E0 −E0
4 [M2+ ] N M
soit < 10 0,03
0,059 [N2+ ]
soit E3 = 1,23 + log PO2 [H+ ]4
4 Ainsi, pour une faible différence de potentiels standard, de
On retrouve donc exactement la formule de Nernst de 0,12 V par exemple, l’inversion est observée si
la demi-équation (1). L’intérêt de l’écriture (3) est la sui-
[M2+ ]
vante : dans l’eau la quantité d’ions H+ (aq) est très faible, < 10−4
et la réaction (1) semble donc difficile par trop faible quan- [N2+ ]
tité de ce réactif, alors que la (3) met en évidence la libé- Dans ce cas, l’acide oxyde de façon exclusive le métal M,
ration d’ion hydroxyde HO− (aq) (dans le sens de la réduc- en produisant des ions M2+ qui vont s’accumuler autour de
tion) indépendamment de l’acidité du milieu lorsque le di- l’électrode avant d’être disséminés dans la solution par diffu-
oxygène oxyde un métal par exemple. sion, donc la concentration en ions M2+ va augmenter et réta-
i) Le potentiel de Nernst dépend directement de la pression blir l’ordre des potentiels standard. Notons que si la solution
partielle en dioxygène. Une micropile est donc constituée possède une concentration très élevée en ions N2+ , il reste
entre deux demi-piles d’aération différente. Comme E3 est possible que l’ordre des potentiels reste inversé par rapport
une fonction croissante de P(O2 ), l’anode où se déroulera à celui des potentiels standards, et que ce soit bel et bien M
l’oxydation qui s’oxyde plutôt que N. Comme on étudie dans ce chapitre
la corrosion humide en présence d’eau, ce cas est très peu pro-
O2 (g) + 4e− + 2H2 O = 4HO− (aq) bable.
604
Électrochimie Chapitre 18
18.10 18.11
Selon le principe de la corrosion différentielle par hétéréogé-
a) Les demi-équations rédox s’écrivent
néité de concentration, l’oxydation de la plaque de fer se dé-
veloppe là où la concentration en dioxygène dissous est mini-
2H2 O + O2 (aq) + 4e− = 4HO− (aq)
male, donc au cœur de la goutte. La concentration en dioxy-
M2+ (aq) + 2e− = M(s)
gème dissous est maximale à la surface de la goutte. Mais la
réduction du dioxygène n’est possible que là où les électrons
Par application de la formule de Nernst
libérés par l’oxydation du fer peuvent arriver, donc au contact
de la plaque de fer conductrice. C’est donc à la périphérie de
E(O2 /HO− ) = 0,40 + 0,06
[O2 ]
4 log
[HO− ]4 la goutte que le dioxygène est réduit. On observe donc :
0,06
E(M2+ /M) = −0,40 + 2 log[M2+ ] • au cœur de la goutte
⎧ −
⎨ Esurface (O2 /HO ) = 0,82 + 0,015log c0 Fe = Fe2+ + 2e−
donc Eprofondeur (O2 /HO− ) = 0,82 + 0,015log c1
⎩
E(M2+ /M) = −0,55 V avec l’apparition d’une couleur verte caractéristique de
l’ion Fe2+
b) Calculons les potentiels de Nernst du couple O2 /HOâ» en
• à la périphérie de la goutte
surface et en profondeur.
2H2 O + O2 (aq) + 4e− = 4HO− (aq)
Esurface (O2 /HO− ) = 0,76 V
donc
Eprofondeur (O2 /HO− ) = 0,60 V
le milieu devient basique et la phénolphtaléine rosit.
La construction graphique permet d’estimer et de compa-
rer les potentiels mixtes. 18.12
Le nickel étant moins réducteur que le fer, c’est le fer qui se
i
corrode. Si un atome de nickel s’oxydait, l’ion nickel serait im-
médiatement réduit par un atome de fer. On observe donc
une extension de la zone de fer corrodée sous la couche de
nickel.
−0,02
0,60 0,76 E (V) air
−0,55 −0,10 1
eau
nickel
Em surface > Em profondeur a) On trempe le barreau de fer dans du zinc liquide à une tem-
pérature comprise entre 420 ◦ C et 1 538 ◦ C, puis on laisse
refroidir le système, le zinc liquide se resolidifie et forme
c) Quand on fait le branchement indiqué, le potentiel mixte
une couche protectrice.
de la demi-pile aérée étant supérieur à celui de la désaé-
rée, le courant dans le fil de court-circuit se déplace dans b) La couche de zinc étant protégée par du vernis, les parois
le sens des potentiels décroissants. La cathode est donc internes de la fissure sont au contact de l’eau aérée. Le zinc
l’électrode plongée dans l’eau aérée, l’anode est celle plon- étant plus réducteur que le fer, c’est le zinc qui se corrode.
gée dans l’eau désaérée. Il y a donc réduction au niveau de Si un atome de fer s’oxydait, l’ion fer serait immédiatement
le première, oxydation au niveau de la seconde. Il y a donc réduit par un atome de zinc. On observe donc une exten-
corrosion en profondeur, là où la concentration en dioxy- sion de la fissure sous la couche de vernis, donc une exten-
gène est la plus faible. sion de la zone de fer découverte.
605
Chapitre 18 Électrochimie
air
comme c’est le cas dans les vagues successives d’oxydation,
eau
l’intensité diminue. L’oxyde de fer est solide et isolant et il se
forme en se déposant à la surface du matériau. Il forme une
vernis
couche isolante et protectrice du fer, bloquant le mouvement
zinc extension de la fissure
des ions et des électrons. L’intensité diminue donc, et s’annule
fer au potentiel de Flade. L’intensité redevient non nulle quand
on atteint le potentiel d’oxydation de l’eau de l’ordre de 1,23 V
(auquel on ajoute une éventuelle surtension anodique).
18.14
18.16
a) Voici le schéma des divers échanges.
HO
a) La zone d’immunité est celle d’existence de Fe(s). Celles
O de corrosion sont celles de prédominance des espèces io-
2+ 2
Fe H2 O niques Fe2+ et Fe3+ . Les zones de passivation sont celles
2e−
eau d’existence des hydroxydes Fe(OH)2 (s) et Fe(OH)3 (s).
Fe
métal b) Pour (E = −0,40 V,pH = 13), on est dans la zone de passiva-
tion du fer, la couche d’hydroxyde le protège.
c) Pour (E = −0,40 V,pH < 7), on est dans la zone de corro-
sion, le fer s’oxyde en Fe2+ .
b) La relation du cours entre la vitesse de réaction et l’inten- d) Ce procédé n’est possible que pour pH > 2, car pour
sité du courant de corrosion s’écrit pH < 2, il n’y a plus de zone de passivité. On impose alors
l’oxydation de l’ion Fe2+ en Fe(OH)3 et c’est à l’anode que
dnFe i
i = 2F V = −2F donc nFe = n0 − t l’oxydation se produit. On se place à un potentiel supérieur
dt 2F
au potentiel de Nernst du couple. On impose donc
Ici, n0 = 1,0 mol et à la date de disparition du fer :
Fe2+ + 3H2 O = Fe(OH)3 + 3H+ + e−
2F n0
nFe = 0 ⇔ t = = 715 · 106 s
i On vérifie ainsi que les électrons sortent de l’armature, et
soit t 20 ans. Cette valeur est surestimée, car le mor- que l’intensité anodique, dirigée vers l’armature, est posi-
ceau de fer se désagrège lors de l’oxydation, la surface de tive.
contact (facteur cinétique) augmente, et donc la vitesse e) D’après le diagramme, on doit se placer à un potentiel infé-
augmente au cours du temps. rieur à –0,45 V. On impose alors la réduction de l’ion Fe2+
c) Le point de fonctionnement est obtenu graphiquement : en Fe et c’est à la cathode que la réduction se produit. On
le potentiel de corrosion vaut Ecor = −0,47 V et l’intensité se place à un potentiel inférieur au potentiel de Nernst du
i cor = 2,7 mA. À ce potentiel, l’intensité de corrosion du fer couple. On impose donc
est nulle. Le fer est donc protégé et seul le zinc s’oxyde : il
se « sacrifie » au bénéfice du fer. Fe2+ + 2e− = Fe
d) L’intensité de fonctionnement avec le zinc vaut 2,7 mA
contre 0,6 mA avec le fer. Le plot représente une quantité On vérifie ainsi que les électrons entrent dans l’armature,
de matière de 0,2 mol contre 1 mol pour le fer. La durée et que l’intensité cathodique, dirigée vers l’armature, est
de disparition vaut donc négative.
0,6 0,2
t = · · t = 31,8 · 106 s 18.17
2,7 1
a) Les deux demi-équations rédox sont
soit t 1 an.
606
Électrochimie Chapitre 18
E (V) Ox 1 Ox 2
−1,5 −1 −0,5 0,5 Red 1 Red 2
Au point de fonctionnement :
2+
Cu Cu
i = i A = −i C , u = Ri et u = EC − E A donc EC = E A + Ri
c) On détermine graphiquement le point de fonctionnement
en cherchant le point où i A = −i C : Il suffit donc de modifier la courbe courant potentiel de
l’anode, donc du couple 2 en traçant
i = 1,2 mA et Em = −0,75 V
E2 (i ) = E2 (i ) + Ri
d) Voici le tableau d’avancement de la pile, avec l’échange de
6 électrons : La courbe modifiée est obtenue par un procédé graphique. On
E ; point par point, pour i donné en
(μmol) 3Cu2+ +2Al = 3Cu +2Al3+ trace la droite (D) : i = R A
ordonnée :
initial 50 excès excès 50
– on relève E A en abscisse sur la courbe courant-potentiel ;
t = 10 min 50 − 3ξ excès excès 50 + 2ξ – on relève E en abscisse sur la droite (D) ;
– on fait la somme EA = E A + E
La relation entre l’intensité et la vitesse de réaction s’écrit
et on porte le point de coordonnées (i ,EA ).
dξ
i = 6F
dt i
itf
soit ξ f = = 1,24 μmol (D)
6F
On en déduit que
607
Chapitre 18 Électrochimie
18.19 18.20
a) On identifie trois ordonnées clés sur l’axe des tensions. a) Le couple du sulfate est au-delà du mur du solvant. L’oxy-
dation de l’eau en dioxygène se fait à un potentiel inférieur
u à 2,0 V, et H2 O étant le solvant, il est présent en très grande
Uvide abondance et aucune saturation n’intervient, donc l’ion
Ueff sulfate ne peut pas s’oxyder.
pente −r Zn2+ (aq) + 2e− = Zn(s) et 2H2 O = 4H+ (aq) + O2 (g) + 4e−
608
Électrochimie Chapitre 18
f ) P = u · i = u · j S = 46 kW.
Pb
18.21 Pb
a) La réaction de l’acide sulfurique dans l’eau est totale car 4H +
c’est un acide fort et elle s’écrit SO 2− PbO 2
2e− 4 2e−
+
H2 SO4 + 2H2 O → 2H3 O (aq) + SO2−
4 (aq)
PbSO4 PbSO4
i
SO 2−
À pH = 0, [H3 O+ ] = 1,0 mol · L−1 donc [SO2− −1 4
4 ] = 0,5 mol · L .
b) La réaction de dissolution dans l’eau et le tableau d’avan-
cement correspondant s’écrivent 2H2O
mol · L−1 PbSO4 (s) = Pb2+ (aq) +SO2−
4 (aq)
initial s aq 0 0
équilibre ε s aq s aq e) L’énoncé ne donne pas les potentiels standard des couples
À l’équilibre, le quotient de réaction est égal à la constante
d’équilibre soit PbO2 /PbSO4 et PbSO4 /Pb
2
s aq = K s donc s aq = K s = 1,6 · 10−4 mol · L−1
Comme la solution est saturée en PbSO4 , on peut utiliser
La réaction de dissolution dans l’acide sulfurique et le ta- les formules de Nernst des couples écrits avec l’ion Pb2+ et
bleau d’avancement correspondant s’écrivent utiliser sa concentration calculée à la question (b)
mol · L−1 PbSO4 (s) = Pb2+ (aq) +SO2−
4 (aq)
initial s ac 0 0,5 E(PbSO4 /Pb) = E(Pb2+ /Pb)
équilibre ε s ac 0,5 + s ac
La solubilité dans une solution contenant déjà des ions sul- soit, en utilisant la formule de Nernst
fate est nécessairement inférieure à celle dans l’eau, donc
0,059
s ac ≤ s aq 0,5 mol · L−1 E(PbSO4 /Pb) = −0,13 + log[Pb2+ ]
2
À l’équilibre, le quotient de réaction est égal à la constante
d’équilibre soit
0,059
E(PbSO4 /Pb) = −0,13 + log s ac = −0,35 V
s ac (0,5 + s ac ) 0,5s ac = K s 2
Ks
donc s ac = = 2K s = 5,1 · 10−8 mol · L−1 De même
0,5
La dissolution de la couche solide de sulfate de plomb II
0,059 [H+ ]4
dans l’acide sulfurique est donc négligeable. E(PbO2 /PbSO4 ) = 1,46 + log
2 [Pb2+ ]
c) Le potentiel standard du couple peroxodisulfate/sulfate
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Voici le schéma des différents transferts pendant cette i) Chaque cellule ayant une tension à vide de 2,03 V, il en
phase de décharge. faut k = 6 pour obtenir une tension d’environ 12 V.
609
Chapitre 18 Électrochimie
ii) Lorsque la voiture est arrêtée, i = 0, les potentiels correspondant au passage de n = 2 électrons. La loi de
des deux demi-piles valent respectivement 1,68 V et cinétique chimique s’écrit
-0,35 V, et la tension à vide U0 = 2,03 V. En phase de
démarrage, i d = 400 A, on est en phase de décharge dξ
i = nF V = 2F
(fonctionnement en pile), la tension ne vaut plus que dt
⎧ d n SO2−
10,5 ⎨
Ud = = 1,75 V i max = −2F · 12 4
6 donc dt
⎩ d nH O
i max = 2F · 12 d t2
En phase de conduite, la charge Q est obtenue au bout
de 20 minutes de conduite, soit Δt = 13 d’heure. On en On en déduit
déduit que i max Δt
Q m SO2− = F · (32 + 4 · 16) = 24 g
ic = = 300 A 4
i max Δt
Δt m H2 O = F · (2 · 1 + 16 · 16) = 4,5 g
tandis que la tension aux bornes de chaque cellule
vaut Cette quantité importante d’ions sulfate consommés
14 est inférieure à la quantité totale disponible car la
Uc = = 2,33 V
6 charge produite est inférieure à la capacité de la bat-
Ces valeurs donnent trois points particuliers des terie
courbes courant-potentiel. q = i max Δt = 6,7 Ah
Q = 100 Ah
fonctionnement en pile (décharge)
fonctionnement en électrolyseur (charge)
i (A) La batterie est donc susceptible de fonctionner à nou-
400
veau. Mais il faut attendre la réorganisation des ions
300 au sein de la structure de l’accumulateur, et en parti-
Pb PbSO 4 PbSO4 PbO 2
200
culier la migration des ions sulfate au sein de l’acide
Ud=1,75 V
sulfurique vers l’électrode de plomb au travers de la
100
E (V)
couche de sulfate de plomb. Les quelques minutes
0 1 d’attente peuvent correspondre à la durée de ce pro-
U0=2,03 V
−100 cessus.
Pb PbSO4 −200 PbSO4 PbO 2 g) La potentiel standard du couple H+ /H2 est nul, et celui du
−300
couple Pb2+ /Pb est négatif. La réaction possible est donc
Uc=2,33 V
−400
Pb(s) + 2H+ (aq) = Pb2+ (aq) + H2 (g)
iii) Reprenons l’équation bilan en phase de décharge
Le dihydrogène est un gaz explosif au contact du dioxy-
+
Pb(s) + PbO2 (s) + 2SO2−
4 (aq) + 4H (aq) =
gène de l’air, surtout dans une batterie où une étincelle est
possible. L’explosion d’une batterie contenant de l’acide
2PbSO4 (s) + 2H2 O sulfurique est potentiellement très dangereuse.
610