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Avec un PIB estimé en 2021 à 1 674 milliards de dollars, la Corée du Sud, pays
émergent, est le 10ème pays le plus riche au monde. Cette édifiante croissance
économique repose sur des politiques de développement dynamiques et
concurrentielles qui ont permis d’asseoir des secteurs d’activités bien structurés et
largement animés par des entreprises d’envergure internationale et très compétitives.
► La deuxième grande réforme agricole va s’opérer à partir des années 1960 pendant
l’industrialisation. Sous l’impulsion du Général Park Chung Hee, le gouvernement lance
deux plans quinquennaux (1962-1967 et 1967-1972) pour améliorer la qualité et la
productivité dans le secteur agricole en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Il
effectue des projets de développement rural d’envergure en procédant à l’extension des
terres agricoles, l’aménagement des systèmes d’exploitation rationnelle de l’eau. Park
Chung Hee lance la campagne de la Révolution Verte qui s’est traduite par le
développement de nouvelles variétés de riz, tel le Tongil, la mécanisation des travaux
agricoles, la lutte contre les ravageurs.
Ces mesures vont permettre d’augmenter significativement les rendements des variétés
générales de riz par unité de surface qui passent de 3,5 millions de tonnes à la fin des
années 1960 à 5 millions de tonnes à la fin des années 1970.
► La troisième grande réforme dans le secteur agricole s’inscrit dans le cadre de la
libéralisation du commerce international. La République de Corée engage des
négociations de nombreux accords de libre-échange avec plusieurs pays et
organisations régionales pour protéger et contrôler son marché intérieur tout en
garantissant la compétitivité de ses exportations. Elle va bénéficier dans ce contexte du
statut préférentiel de Pays en développement au sein de l’OMC lui permettant
particulièrement de protéger sa production locale de riz par l’imposition de tarifs
douaniers exorbitants à l’importation de cette denrée.
Les principales espèces capturées sont le thon, la courbine, le calmar, les anchois,
les palourdes etc. Les productions halieutiques en baisse constante, sont estimées à
plus de 1,3 millions de tonnes/an. Elles ne couvrent toutefois pas la consommation
nationale et le pays reste fortement tributaire des importations de produits de mer pour
combler ses déficits. En 2019, les importations de poissons et de fruits de mer de la
Corée du Sud sont estimées 5 717,9 millions de dollars principalement en provenance
de la Chine, de la Russie, du Vietnam et de la Norvège. Ces importations concernent
différents types de produits frais et surgelés notamment les calmars, les saumons et les
crevettes.
De nombreux défis auxquels est confrontée la filière pêche accentuent les importations
massives de produits de mer. En effet, la proportion de pêcheurs au large et sur la côte
baisse de façon drastique avec le vieillissement de la population et le faible attrait de
l’activité pour la jeune génération. La mer Jaune qui borde la Chine et les deux Corées
est aujourd’hui le théâtre de conflits maritimes et de guerres de pêche entre Chinois et
Coréens. La tension militaire permanente entre Sud et Nord-Coréens limite le potentiel
d’exploitation halieutique de cette zone.
La pêche illicite à grande échelle menée dans ses eaux territoriales par certains de ses
voisins accélère l’épuisement des ressources halieutiques sud-coréennes.
Cette première phase, basée sur la production locale de biens de consommation non
durables et sur l’industrie manufacturière légère, va se structurer à partir des années
1960 et devenir une dynamique industrie d’exportation de biens primaires (textiles,
vêtements et chaussures etc.)
► La deuxième phase porte sur l’industrie lourde qui débute à partir des années 1960,
sous l’impulsion du général Park Chung-Hee (1963-1979). La politique industrielle sud-
coréenne est orientée vers l’industrie lourde avec le lancement de la campagne HCI
« Heavy and Chemical industries » (Industries lourdes et chimiques). Des
conglomérats privés (« Chaebols ») sont sélectionnés et soutenus financièrement et sur
le plan fiscal pour conduire cette politique industrielle à l’exemple de la Pohang Iron and
Steel Company (POSCO) dans la sidérurgie. Les secteurs de la sidérurgie, de
l’automobile, des produits chimiques, de la construction navale connaissent un essor
remarquable.
► La troisième phase est celle de l’industrie de pointe. Les chocs pétroliers des
années 1970 et la concurrence commerciale internationale vont essouffler la campagne
HCI. Dans les années 1980, la menace militaire croissante de son voisin la Corée du
Nord et les enjeux de la sécurité nationale incitent la Corée du Sud à s’orienter dans le
développement ses systèmes de communication, de surveillance et d’écoute. Le pays
va très rapidement percevoir la dimension hautement stratégique des industries de
l’informatique et de l’électronique à l’échelle internationale. Des investissements massifs
seront effectués dans ce secteur à travers les Chaebols, la formation, la Recherche &
Développement. Aujourd’hui de la Corée du Sud est un des leaders incontestés des
industries de la haute technologique au monde.
Au niveau des partenaires commerciaux, les principaux clients de la Corée du Sud sont
la Chine, les États-Unis, le Vietnam, Hong-Kong, le Japon. Ses principaux fournisseurs
sont la Chine, les États-Unis, le Japon, l’Arabie Saoudite, le Vietnam.
Au niveau numérique, la Corée du Sud est réputée être le pays le plus connecté au
monde avec un réseau internet haut débit de qualité, permettant au pays de disposer de
la vitesse de connexion à Internet la plus rapide du monde. L’importante couverture
nationale en fibre optique et vulgarisation optimale de la technologie 5G LTE assure
cette aisance numérique à la Corée du Sud.
L’industrie touristique sud-coréenne est fortement soutenue par le tourisme local. Les
touristes étrangers en provenance des pays voisins asiatiques représentent 75% des
touristes étrangers En 2019, plus de 17,5 millions de touristes ont visité la République
de Corée.
Conclusion
Le processus de développement fulgurant et substantiel de la République de Corée
s’est construit sur des réformes agraires et industrielles stratégiques, soutenues par un
protectionnisme agricole d’envergure. L’État a structuré ce modèle économique
exceptionnel par des investissements colossaux dans la Recherche & Développement
(R&D), le soutien financier et fiscal aux Chaebols en définissant les priorités sectorielles.
Toutefois, cette performance économique est lentement érodée par de nombreux défis
et contraintes. Aujourd’hui, pour pallier les insuffisances de son modèle de
développement économique, la Corée du Sud cherche à réinvestir davantage dans le
capital humain et la R&D, à réorganiser et à diversifier non seulement ses chaînes
d’approvisionnement mais ses produits d’exportation et ses partenaires commerciaux.