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COURS D’ECONOMIE GENERALE

SERIE N° 05

LA PRODUCTION

PLAN DE LA LEÇON :

I- GENERALITES
II- LA TERRE
III- LE TRAVAIL
IV- LE CAPITAL
V- LA DECOMPOSITION DE LA PRODUCTION
NATIONALE
VI- LA PRODUCTION ET SES RELATIONS AVEC
L’INFLATION ET LE CHOMAGE
VII- RESUME

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I- GENERALITES :
Nous avons déjà évoqué principalement que :
- la production répond à une demande car elle concrétise
l’offre ;
- la production est limitée dans son volume car elle
dépend des moyens rares qui sont mis en œuvre pour
l’obtenir ;
- la production est diversifiée car elle est le résultat des
activités économiques relevant des secteurs : primaire
(agriculture et pêche), secondaire (industrie et artisanat) et
tertiaire (commerce et services) ;
- la production est liée à l’espace géographique qui peut
être le territoire national ou le reste du monde ;
- la production dépend de la nature du sous-sol pouvant
ou non contenir des richesses naturelles tels le pétrole et
les minerais.
L’offre est fixée au niveau de chaque entreprise. Elle arrête
son volume qui lui permet de tirer le maximum de profit. Cela
évidemment selon la réalité du marché ; en effet la situation du
marché par exemple de monopole ou d’oligopole influence le niveau
de prix qui, lui-même, constitue le moyen utilisé par l’entreprise pour
fixer sa marge de bénéfice.
Le marché, lui-même, est plus ou moins important selon la
population exprimant la demande à son niveau ; c’est en réalité le
nombre d’habitants d’un pays qui détermine surtout le volume et la
qualité de la demande. Dans ce cadre, aussi, c’est la structure de la
population (pyramide des âges) qui indique aux entreprises la nature
des biens et services à produire, par exemple la population scolaire
donne une estimation de fournitures (cahiers, stylos, livres…) à
fabriquer et à vendre. Dans la majorité des cas, la population de
vieillards permet d’estimer la fourniture des médicaments pour les
maintenir en bonne santé, etc…
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De même que le marché ne peut pas être négligeable lorsque
l’on songe aux besoins communs de la société. Souvent dans ce cas
l’Etat intervient pour remplir ses missions en matière de production
de routes et d’infrastructures d’assainissement ou de salubrité
publique par exemple.

Le volume de l’offre est déterminé aussi par le type et la


quantité des moyens utilisés pour l’obtenir. L’augmentation de la
superficie des terres cultivables se traduit par l’accroissement de la
production agricole, la multiplication et la modernisation de bateaux
par celle de la quantité de poissons pêchés, la construction
permanente d’usines entretient l’accroissement des biens industriels
et alimentaires, l’amélioration des conditions de séjour au niveau des
établissements hôteliers se traduit souvent par l’attrait de touristes en
nombre plus élevé; il est évident que cela n’est réalisé que grâce à
des capitaux financiers plus importants et toujours plus accrus.

La localisation géographique est aussi déterminante pour le


choix de la nature et de la quantité des biens et services à produire.
Les régions plus ensoleillées favorisent généralement le tourisme,
certaines sont dotées de richesses naturelles (sous-sols renfermant
des métaux précieux, de minerais divers…) et sont fertiles ou non.

Le climat peut favoriser certains produits : la banane


principalement dans les régions tropicales et la datte dans quelques
pays arabes parmi lesquels l’Algérie en est favorisée dans ce genre
de production agricole.

Le relief aussi est déterminant dans la production d’un pays,


souvent les montagnes sont utilisées pour la plantation des arbres
fruitiers ou pour le tourisme d’hiver, surtout lorsqu’elles sont dotées
d’infrastructures sportives, notamment en équipements de transports
téléphériques et en système d’hôtellerie adéquat.

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Toutefois nous ne pouvons pas produire tout. Que cela soit en
quantité ou en qualité. Par conséquent, nos besoins ne sont pas
forcément satisfaits intégralement, certains sont saturés partiellement
et d’autres ne le sont pas du tout. Les causes ne sont pas seulement
d’ordre naturel : localisation géographique de la production, le climat
et le relief du pays, le sol fertile ou non, le sous-sol recelant ou pas de
richesses… Elles peuvent être d’ordre organisationnel, culturel,
historique, politique et depuis quelque temps écologique. Il s’agit de
facteurs de production.

En outre, la production peut être perçue comme une


dimension en termes physique et monétaire. Dans les deux cas les
facteurs de production sont pris en ligne de compte. Les facteurs de
production sont généralement regroupés dans trois notions qui sont :
ressources rares, besoins illimités et efficacité dans l’utilisation des
ressources.

Les ressources comprennent les trois catégories suivantes : la


terre, le travail et le capital. La première est propre à la nature, la
deuxième à l’homme et la troisième à l’organisation sociale.

II- LA TERRE :

1– Définition économique :

La terre est une notion très large en matière économique par


rapport à celle que l’on saisit habituellement dans la vie pratique. En
ce qui nous concerne, la notion comprend ce que peuvent donner
comme produits les facteurs évidents : le sol et le sous-sol, et
auxquels il faut ajouter les fonds marins et les facteurs de production
de l’énergie comme le soleil ou le vent et les courants d’eau, car ils
produisent de l’électricité, les premiers de la production de l’énergie
grâce à la conversion en électricité au moyen de cellules photo-
électriques, les seconds grâce aux centrales hydroélectriques.

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La rareté du facteur terre s’explique par le fait que nous ne
pouvons, par exemple, cultiver que l’espace inclus dans le territoire
national ou pêcher dans les eaux maritimes rattachées au pays ou
dans celles qui sont communes à toutes les nations (zone
internationale de pêche). Dans tous les cas de figure, la planète terre
ne s’élargit pas ou ne grossit pas au fur et à mesure que le temps
s’écoule.

2– Etendue géographique de l’Algérie :

La superficie totale de l’Algérie est de 2,38 millions de km²,


représentant près du tiers des pays maghrébins (y compris l’Egypte et
sans le Sahara occidental), moins d’un dixième du continent africain
au sein duquel elle se classe deuxième après le Soudan et avant la
Libye (respectivement 2,8 et 1,8 millions km²), plus des deux tiers du
territoire de l’Inde ou de l’Union Européenne, un peu plus du quart
du territoire des Etats-Unis et 1,78 % de la terre ferme du globe. Les
eaux territoriales sont de l’ordre de 26 000 km², sur lesquelles
l’Algérie exerce sa souveraineté, et qui peuvent s’étendre aux eaux
internationales selon le Droit de la Mer, notamment d’après les
dispositions de la Convention de 1982.

Le territoire algérien est composé de plus des 4/5 de désert et


moins du cinquième de terre utile qui est répartie ainsi entre :

- superficie agricole utilisée (SAU) pour …. 20 % ;


- pacages et parcours pour ………………… 78 % ;
- terre non agricole pour ……………….…… 2 %.

3– La composition de la production :

L’agriculture fournit annuellement la quantité moyenne des


principaux produits suivants :
- céréales ………………………… 46 millions de
quintaux à partir de 3 200 hectares ;

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- pommes de terre ………………… 10 millions de
quintaux ;
- figues …………………………… 7 millions de
quintaux ;
- dattes …………………………… 4 millions de
quintaux ;
- agrumes ………………………… 3,5 millions de
quintaux ;
- tomates …………………………… 3 millions de
quintaux ;
- oignons ………………………… 3 millions de quintaux ;
- raisins de table …………………. 1,5 millions de
quintaux.

Les forêts, occupant une superficie estimée à 4 millions


d’hectares, fournissent annuellement en moyenne 14 mille tonnes de
lièges et 38 mille tonnes d’alfa en tant que produits dominants.

L’élevage au titre de l’année 1998 portait essentiellement


sur les :
- volailles ………………. 90 millions de têtes ;
- moutons ……………… 17 millions de têtes ;
- chèvres ……………….. 3 millions de têtes ;
- ovins …………………. 1,3 millions de têtes ;
- ânes …………………… 230 mille têtes ;
- chameaux …………….. 120 mille têtes ;
- mulets ………………… 80 mille têtes ;
- chevaux ………………. 70 mille têtes.

Le territoire maritime national fournit annuellement une


quantité moyenne de poissons de l’ordre d’un million de tonnes.

Les principaux produits extraits chaque année sont pour :


- les hydrocarbures ……. 800 000 barils ;
- le fer …………………. 2,8 millions de tonnes ;

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- les phosphates ………… 1,2 millions de tonnes ;
- le zinc ……………….. 10 mille tonnes ;
- le sel ………………… 180 mille tonnes.-

4– Destination de la production :
Les produits fournis par la Nature, grâce à l’intervention de
l’homme, sont destinés pour une partie directement à la
consommation (oranges, figues fraîches, dattes, pommes de terre,
tomates…) et une autre partie à être transformée par le secteur
industriel et artisanal (confiture d’orange, concentré de tomate…fer
en plaque métallique puis en machines, le bois en meubles et
mobiliers…).

Aussi sans oublier qu’une réserve de produits agricoles est


constituée en semences pour être utilisée dans les prochaines
compagnes agricoles.

5– Déséquilibres de la production nationale :

Les déséquilibres de la production nationale sont caractérisés


par les excédents de certains produits et par les déficits enregistrés au
niveau des autres produits. Le réajustement est opéré grâce aux
échanges marchands avec l’étranger.
Les excédents de production nationale sont exportés, c’est le
cas notamment des hydrocarbures et des dattes.
Toutefois l’Algérie subie un déficit qu’elle comble par des
importations ; essentiellement elles concernent les céréales pour
presque autant que celles produites localement (46 millions de
quintaux), les viandes représentant approximativement le tiers de la
consommation globale, le bois, le café et le thé.

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6– Rendements et limites :

Les déficits de la production nationale peuvent être en partie


compensés de diverses façons. Cela grâce à la réorganisation des
moyens, à leur modernisation, à leur augmentation ou à
l’introduction de nouvelles technologies.

6.1– Actions politiques d’accroissement de la


production :

De tout temps, les Etats ont recouru à la révision des textes


législatifs afin de mettre en place une nouvelle organisation de
l’agriculture. C’est le cas de l’Algérie qui a connu dès son
indépendance une réforme agraire, une décennie après une révolution
agraire et actuellement un nouveau paysage entrain de s’installer.
L’objectif visé consiste à accroître la production tout en envisageant
sa répartition équitable entre les membres de la communauté
nationale.

La première réforme avait pour but de confier les terres des


colons et celles nationalisées aux fellahs dans le cadre d’une gestion
autogérée. Chacune des exploitations agricoles est dirigée par un
fonctionnaire de l’Etat et à qui sont associés les fellahs au sein d’un
comité de gestion. L’expérience n’a pas enregistré de succès car on a
enregistré la chute de la production et par voie de conséquence des
déficits financiers.

Le but de la révolution agraire des années soixante dix


consistait à résoudre les problèmes de gestion enregistrés tout au
long de la première décennie de l’indépendance de l’Algérie. Elle n’a
pas connu aussi de succès au plan de l’amélioration de la production
et les exploitations agricoles ont généré par ailleurs des endettements
importants.

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Actuellement, dans le cadre de la transition de l’économie
planifiée vers l’économie de marché, des nouvelles dispositions sont
progressivement mises en œuvre. Mais le problème délicat de la
propriété de la terre ne trouve pas encore d’issue à sa solution ; à
l’exception de certaines terres nationalisées qui sont restituées à leurs
anciens propriétaires ou à leurs héritiers, le problème du foncier n’est
pas encore totalement résolu.

L’expérience de l’accession à la propriété foncière dans le sud


algérien, entreprise durant la décennie quatre vingt, a donné certes
des résultats encourageants tout au début mais les problèmes de
l’endettement et de la logistique, à cause de l’éloignement, persistent
encore : essentiellement, concernant les coûts d’extraction de l’eau et
de transport des produits très élevés.

6.2– Facteurs techniques de rendement :

a - L’eau :

L’irrigation des terres algériennes souffre de l’irrégularité de


la pluviométrie et de la faiblesse des moyens d’extraction, de
rétention et de distribution hydrauliques.

En moyenne, il est enregistré 400 millimètres d’eau de pluie


par an, soit moins du tiers de ce que bénéficient la plupart des grands
pays européens. Globalement ; cependant plus des ¾ des quantités
d’eau de pluie rejoignent la mer, le reste est partagé entre
l’agriculture et les autres agents économiques, notamment avec les
ménages et entreprises industrielles.

Il est envisagé à faire combler le déficit en eau qui sera


comblé par la construction de nouveaux barrages, l’augmentation de
la quantité à extraire dans le sud grâce aux nappes existantes qui
recèlent d’immenses réserves et au dessalement de l’eau de mer.
Dans ce cadre, il est aussi prévu la lutte contre la pollution et le
traitement des eaux usées par les stations d’épuration.

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b – L’étendue et le degré d’exploitation :

Dès les années soixante dix, il a été procédé à la réalisation du


barrage vert. L’action consiste à retenir l’avancée du désert en
construisant une ceinture boisée tout au long des hauts plateaux de
l’ouest en est dans le but de préserver le peu des terres utiles à
l’agriculture.

Ensuite, durant les années quatre vingt, l’extension de la


superficie agricole par l’accession à la propriété foncière, au bout
d’un certain nombre d’années de jouissance d’abord, dans le sud.

Cela dans la perspective d’une part de pratiquer une culture


extensive et d’autre part réaliser une culture intensive. La culture
extensive permet l’augmentation de la production grâce à la mise en
valeur de nouvelles terres. La culture intensive est obtenue grâce à
l’amélioration du rendement des terres déjà cultivées.

Quelle que soit la forme de la culture, le rendement est


obtenue grâce à l’amélioration biologique des engrais. Dans ce cadre,
la production des engrais chimiques contribuent d’une façon
appréciable à l’augmentation de la production. De même que la
pratique des techniques d’OGM (Organisme Génétiquement
Modifié) augmente non seulement la quantité de la production mais
aussi elle multiplie les espèces.

Toutefois, la technique des OGM rencontre des difficultés à


sa généralisation suite aux différentes épidémies, voire pandémies,
qui sont en train actuellement de sévir dans plusieurs pays,
notamment les pays riches et les pays asiatiques : maladie de la
vache folle (ESB), fièvre aviaire (des volailles) déclenchée
actuellement en Asie…

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6.3– Loi des rendements en décroissement :

Du fait de la rareté de la « ressource terre », le rendement


obtenu selon les différentes techniques et organisations de la
production trouve sa limite. A partir d’un certain volume de
production le rendement à l’hectare commence à se réduire.

Supposons que l’on dispose de 1 000 hectares et sur lesquels


est cultivé le blé. La production exprimée en kilogramme et selon un
coût financier, exprimée en dinar pour chacune des situations :

Exclusivement eau de Déficit en eau de la faiblesse de


pluie pluviométrie par
Faible Forte Irrigation barrage
pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM
Quantité 1 500 000 3 000 000 3 500 000 5 000 000 6 000 000

Coût 2 500 000 4 000 000 6 150 000 10 000 000 15 000 000
total

Les rendements moyen et marginal à l’hectare pour chaque


situation seraient donc :

Poids en kilogramme
Exclusivement Déficit en eau de la faiblesse
Rendement à eau de pluie de pluviométrie par
l’hectare obtenu Faible Forte Irrigation barrage
pour une dépense pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM

Moyenne de 0,6 0,75 0,569 0,5 0,4


1 DA

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Autrement dit, la production maximum est obtenue grâce à la
meilleure combinaison des techniques en relation avec la variation du
rendement marginal à l’hectare et pour 1 DA dépensé.
Dans ce cas de figure, il est profitable d’opter pour la
combinaison portant sur la plus forte pluviométrie ; la raison réside
dans le fait que le rendement a atteint le niveau de 0,75 Kg contre
0,6 Kg précédemment toujours pour 1 DA dépensé.
Toutefois, les rendements régressent au fur et à mesure que
nous améliorons les combinaisons au cas où il n’est pas enregistré de
forte pluviométrie car nous sommes poussés par la nécessité
d’augmenter la production totale : au lieu de 1 500 000 Kg cela serait
soit l’une des trois combinaisons : 3 500 000 Kg, 5 000 000 Kg ou 6
000 000 Kg.
Ce qui revient à dire aussi que l’accroissement des moyens se
traduit par un rendement moindre à l’hectare, surtout lorsque l’on
prenne en ligne de compte le coût additionnel, à savoir en reprenant
le même exemple, tout en prenant la précaution de déterminer les
augmentations de production et de dépenses totales par rapport à la
combinaison portant sur la faible pluviométrie :
Exclusivement eau de Déficit en eau de la faiblesse de
pluie pluviométrie par
Faible Forte Irrigation barrage
pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM

Quantité
- totale 1 500 000 3 000 000 3 500 000 5 000 000 6 000 000
- initiale 1 500 000 1 500 000 1 500 000 1 500 000
- variat. 1 500 000 2 000 000 3 500 000 4 500 000

Coût 2 500 000


- total 4 000 000 6 150 000 10 000 000 15 000 000
- initial 2 500 000 2 500 000 2 500 000 2 500 000
- variat. 1 500 000 3 650 000 7 500 000 12 500 000
-margin 1 1,825 2,143 2,778

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Donc cela corrobore ce qui a été avancé en ce qui concerne le
choix de la combinaison de « forte pluviométrie » car le coût
marginal est le plus faible. Cependant, au cas où nous sommes
amenés à combler le déficit en eau, la combinaison « irrigation par
barrage » en appoint de « faible pluviométrie » paraît être la plus
profitable occasionnant un coût marginal de 1,825 DA que celles de
« OGM » et « barrage et OGM » engendrant respectivement des
coûts marginaux de 2,143 DA et 2,778 DA.

Dans la pratique, le choix porterait souvent sur la production


maximum sans tenir compte ni du rendement, ni du coût marginal le
plus bas. Cette démarche risque d’être écartée à l’avenir dans le cadre
de la mondialisation.

En effet, plus tard tout pays opterait pour le coût de la


production le plus faible, enregistré au niveau du marché mondial,
plutôt que pour la quantité la plus élevée qu’il pourrait obtenir dans
quelle que condition que ce soit.

Selon cette perspective pour laquelle le prix mondial du


quintal de blé s’élèverait à 200 DA, le choix sera porté sur l’une des
deux combinaisons : « forte pluviométrie » ou « appoint par
irrigation d’eau de barrages ».

III- LE TRAVAIL :
1- Définitions :
Le travail représente la perte ou la dépense d’énergie
humaine, appelé aussi force de travail. Il n’est pas un bien homogène
car il recouvre des formes très différentes : essentiellement le travail
intellectuel et le travail manuel.
Le travail intellectuel est immatériel car il est le produit de
l’esprit ou essentiellement des activités cérébrales. Il exige beaucoup
de compétences professionnelles et/ou scientifiques, la première
participe souvent directement à une production matérielle et la

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seconde plutôt à une contribution abstraite : par exemple un
ingénieur d’usine et un chercheur de laboratoire. Toutefois, la
découverte scientifique servira plus tard au développement et à la
diversification des biens et services, il s’agira donc d’une
participation différée à la production matérielle. D’une façon
générale, le travail intellectuel est le fruit du personnel
d’encadrement et de conception d’une entreprise. Il s’agit encore
d’un travail complexe.
Le travail manuel est obtenu surtout après des efforts
physiques. L’individu ne réfléchit pratiquement pas car il est
conditionné par le déroulement de la production, il obéit à l'exigence
de son rythme surtout s’il est ouvrier affecté sur une chaîne de
montage de produits (voitures, téléviseurs, réfrigérateurs…) . Dans
ce cas, la machine lui impose ses mouvements physiques car il est
dépendant d’elle. Son travail est donc simple, il est précisé dans un
manuel de procédures ou sur une fiche décrivant les tâches qu’il doit
accomplir selon leur ordonnancement (classement ou
hiérarchisation).

Dans une entreprise ou dans une exploitation agricole les


travailleurs manuels composent le personnel d’exécution : employés,
ouvriers, saisonniers agricoles…

2– La quantité de travail :
La quantité de travail est mesurée de différentes façons.
Généralement, elle est déterminée sur la base du temps consacré à la
production d’un bien ou d’un service, c’est-à-dire en nombre
d’heures. Cela est plus facile pour le travail manuel que pour le
travail intellectuel.
Le travail manuel participe directement au processus de
production, il est soumis à la cadence de transformation des matières
ou au rythme de la fabrication des biens ; c’est aussi le cas pour la
fourniture des services tels le transport assuré par la conduite des bus
par un personnel qui lui est attaché (chauffeurs, receveurs,

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mécaniciens…) et la restauration grâce au travail des cuisiniers et
serveurs. Dans ce cas, le travail est intimement lié à la quantité de
temps (nombre d’heures) utilisée dans la production.
Tandis que le travail intellectuel est plutôt apprécié par
rapport à sa nature. Le chercheur scientifique, l’architecte, le
médecin… consacrent des temps de travail variables, le premier
selon l’objet de sa recherche, le deuxième selon la nature du travail
commandé et le troisième selon le genre de maladie.
Le temps du chercheur est quasiment beaucoup plus
important de celui des deux autres, voire même inconnu car aléatoire,
il est même immense s’il s’agirait d’une recherche dans les nouvelles
technologies en matière de découverte ou d’une recherche axées sur
la mise au point d’un vaccin empêchant la propagation des maladies
nouvelles.
L’architecte utilise une quantité de temps qui est déterminée
par l’objet du contrat passé avec son client. Son temps sera très
important pour un projet de construction de toute une ville et
marginal lorsqu’il est question de construire une petite maison.
Dans le premier, cas il sera amené à travailler en
collaboration avec d’autres intervenants dans le projet : autorités
politiques (différents ministères et députés) et administratives (Trésor
public pour le foncier, départements d’assainissement pour le
traitement des eaux usées…), représentants de la société civile
(associations militant pour un environnement sain ou pour
l’écologie…) et diverses entreprises (Algérienne des Eaux, Sonelgaz,
ACTEL…) ; il est nécessaire que le temps de travail de l’architecte
dépend aussi de celui que consacre les autres agents économiques
impliqués dans le même projet, dans ce cadre, la quantité du temps
utilisée par l’architecte est conforme à l’ampleur et la complexité du
travail qui lui est demandé d’effectuer.
Dans le second cas, l’architecte n’a pratiquement qu’un seul
partenaire qui est le futur propriétaire de la petite maison. Les
difficultés sont déjà aplanies avant qu’il n’entame son travail grâce,

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notamment, à l’acte de propriété du terrain sur lequel sera bâtie la
maison, à l’autorisation de construction délivrée par les autorités
compétentes (direction de l’urbanisme et de l’habitat entre autres) et
au modèle de maison désiré.
Le médecin consacre une quantité de temps selon la gravité et
la nature de la maladie à soigner. Une maladie nécessitant une
intervention chirurgicale nécessite, en plus de la spécialité du
médecin, l’écoulement d’un temps beaucoup plus important que celui
réalisé pour prescrire des médicaments pour traiter une grippe
bénigne.
Par conséquent, la durée de travail est déterminée par la
qualité de l’agent qui le fournit (travailleur manuel ou travailleur
intellectuel) et par la nature de son résultat (fabrication d’une
machine ou d’une chaise, construction d’une ville ou d’une cabane,
recherche d’un nouveau vaccin, cueillette des olives…).

3.3– Les paramètres démographiques :


La quantité potentielle de l’emploi est représentée par la
population en âge de travailler, c’est-à-dire, les résidents sur le
territoire algérien dont leur âge est compris entre 18 et 60 ans, cela
est en relation avec l’âge maximum de scolarité au niveau de l’école
fondamentale et l’âge de départ en retraite. Cette population brute
avoisine actuellement une quinzaine de millions de personnes.

En matière économique, c’est la population active qui est


prise en ligne de compte. Elle comprend les personnes exerçant un
travail et celles qui sont en chômage. Au titre de l’année 2002 elle est
estimée à 9,3 millions d’individus dont 2,4 millions se trouvant en
situation de chômage.

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La population active est ainsi structurée durant l’année 2002 :

Qualité de la population Nombre en milliers %


Personnes effectivement occupées 5 435 58,42
Personnes travaillant à domicile 1 455 15,64
Personnes en chômage 2 413- 25,94
Total de la population active 9 303 100

Les personnes qui ne sont pas comprises dans la population


active sont :
- Les enfants et adolescents âgés moins de 18 ans ;
- Les retraités et non retraités âgés plus de 60 ans ;
- Les adultes dont l’âge est compris entre 18 et 60 ans qui
ne demandent pas à travailler, parmi lesquels par exemple
les femmes au foyer.

4- Le chômage :
Selon la définition consacrée par le BIT (Bureau International
du Travail, organisme de l’ONU dont le siège est à Genève), le
chômage constitue la population d’individus en situation de
demandeurs d’emploi.
En Algérie, le calcul du chômage s’opère à partir des
statistiques fournies par l’ANEM (Agence Nationale de l’Emploi)
vers qui sont orientées les demandes des individus et offres
d’emplois des entreprises d’une part et, d’autre part, par l’ONS
(Office National des Statistiques). La moyenne annuelle gravite
autour de 2,5 millions de chômeurs.
Le chômeur est une charge pour la société qui lui octroie une
allocation mensuelle. Il s’agit d’un revenu qui rentre dans le cadre
des transferts, sachant que l’allocation est fournie sans contrepartie
de production.

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Pour réduire les dépenses publiques portant sur la prise en
charge des chômeurs, deux dispositions législatives sont mises en
œuvre, à savoir :
- L’encouragement des jeunes chômeurs à créer leur propre
entreprise par le biais de l’ANSEJ (Agence Nationale de
Soutien à l’Emploi des Jeunes) ;
- La réinsertion des chômeurs plus âgés à créer aussi leur
propre entreprise par le biais de la CNC (Caisse Nationale
du Chômage).
Dans les deux cas, le but consiste à faire bénéficier les
demandeurs d’un crédit dont une partie est gratuite, c’est-à-dire sans
paiement d’intérêt, à la charge du Trésor public et une autre à faible
taux d’intérêt bancaire. Toutefois, une part réduite de l’ensemble des
besoins personnels de financement du projet est apportée par les
concernés, par exemple l’estimation du projet s’élevant à dix
millions de dinars, l’apport personnel sera de 2 millions, le crédit
gratuit de 3 millions et le crédit onéreux de 5 millions de dinars.
Ces dispositifs visent à transformer la situation des chômeurs
en producteurs, c’est-à-dire des acteurs de la production nationale.
L’effet est favorable pour faire éviter à la CNC des déficits financiers
et permettre aussi bien à la CNAS (Caisse Nationale d’Assurances
Sociales) qu’au Trésor public d’accroître leurs recettes, pour la
première l’augmentation des cotisations sociales et pour le second
celle des rentrées fiscales.
Par conséquent, la prévention et la lutte contre le chômage est
salutaire pour l’économie nationale. C’est pour cela que l’on qualifie
le chômage de fléau, autrement dit un stock de travail improductif et
coûteux pour la société.

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 18


5– La productivité :
La productivité est obtenue lorsque la même quantité de
travail permet l’accroissement de la production durant une unité de
temps. Par exemple la productivité de deux (02) meubles obtenue par
un ouvrier qui a réalisés hier la production de dix (10) meubles et
aujourd’hui douze (12) meubles.
L’unité de temps peut être celle qui est convenue entre le
personnel et la direction d’une entreprise ou celle qui est établie
comme norme technique de production au sein d’un secteur
économique, pour le premier cas cela peut être l’heure travaillée et
pour le second nombre de barils de pétrole extrait à partir d’un
gisement.

La productivité du travail est différente du rendement du


travail, la première comme nous venons de la définir est la
concrétisation d’un accroissement de la production durant la même
unité de temps en relation avec la quantité constante du travail, à
savoir en reprenant notre exemple :
12 – 10
p = ------------- = 2
1
Tandis que le rendement peut être la production moyenne
d’une journée, autrement dit, en ce qui concerne l’exemple
considéré :
10 + 12
r = --------------- = 11
2
6– Relation de la terre avec le travail en terme de
production :

La loi des rendements décroissants trouve sa véritable


application lorsque l’on observe la variation de la production obtenue
de la combinaison « terre/travail ».

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 19


Reprenons à cet effet l’exemple de la production du blé en
prenant cette fois-ci l’emploi d’une main-d’œuvre saisonnière.

Supposons les cinq combinaisons donnent lieu pour chacune


d’elle le nombre de travailleurs agricoles suivant :

Exclusivement eau Déficit en eau de la faiblesse de


de pluie pluviométrie par
Faible Forte Irrigation barrage
pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM

Quantité en quint 15 000 30 000 35 000 50 000 60 000

Nombre de trav. 100 220 260 400 500

Le rendement serait donc le suivant pour chaque


combinaison durant la compagne agricole :

Exclusivement eau de Déficit en eau de la faiblesse


pluie de pluviométrie par
Faible Forte Irrigation barrage
pluviom. pluviom. barrage OGM et OGM

Rendements 150 136,36 134,62 125 120

Nous constatons que plus nous augmentons l’effectif du


personnel agricole,le rendement régresse à l’hectare. En effet,il s’agit
là de deux dimensions l’une représentée par la terre qui est
constante et l’autre par le travail qui est variable, les deux
dimensions sont inversement proportionnelles entre elles.

7– Catégories de travail :
Le travail peut porter sur divers biens et services. Les uns
nécessitent un travail propre à chaque agent du personnel pour lequel
il est spécialisé et les autres exigent la complémentarité de plusieurs
agents du personnel. Le chauffeur d’autobus et le mécanicien
G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 20
fournissent un travail distinct de l’un et de l’autre, le premier est
chargé du transport des clients et le second de l’entretien et de la
réparation du véhicule. Tandis la fabrication du véhicule nécessite la
contribution d’un ensemble de travailleurs pour une multitude
d’opérations : la conception, méthode, approvisionnement en
matières premières, usinage, montage, peinture…

L’objet d’entreprise (production de véhicule,


concessionnaires commerciaux, station de service en carburants,
assurances…) indique la catégorie du travail. Il s’agira d’un travail
individuel ou d’un travail collectif.

Le travail individuel est caractérisé par la production d’un


agent du personnel. Le rendement et la productivité est liée à
l’emploi de ce même agent, par exemple le nombre de clients
transportés par jour en moyenne durant une semaine par le chauffeur
d’autobus en ce qui concerne son rendement, à savoir selon les
données suivantes :
Jours
samedi dimanche lundi mardi mercredi jeudi vendredi

Nombre de 1500 1 900 1 400 1 300 1 600 900 500


voyageurs

Total 9 100
Rendement
1 300

Par contre, la productivité consiste à calculer la variation par


rapport à une norme admise au sein du secteur, par exemple,
Supposons qu’elle est fixée à 1 000 voyageurs transportés par jour, la
productivité est positive car elle est de 300 voyageurs
supplémentaires. Comme la productivité peut être négative au cas où
cette même norme est comparée au nombre de voyageurs transportés
les jeudi et vendredi pour lesquels elle est respectivement de – 100 et
- 500.

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 21


Il est bien entendu qu’au cas où la productivité est positive,
l’entreprise obtient des bénéfices et dans le cas contraire elle subie
des pertes financières.

Le travail collectif est la contribution complémentaire de


plusieurs agents du personnel dans la production d’un bien ou d’un
service. Généralement, le travail collectif est quasiment répandu dans
les entreprises industrielles. Il est difficile de cerner la cause du
rendement ou de contre-performance ou d’analyser le sens de la
productivité, dans ce cas,ce qui est mis en cause c’est beaucoup le
type d’organisation de la production : organisation traditionnelle,
organisation moderne, automatisation perfectionnée ou non de la
production, maîtrise ou non des nouvelles technologies…

Le rendement et la productivité sont globalement calculés


dans le cas du travail collectif, mais il faut seulement prendre la
précaution de beaucoup plus l’attribuer au modèle de l’organisation
mis en application qu’au personnel employé.

IV- LE CAPITAL :

1- Définition :

La production d’un bien, ou d’un service, nécessite la


combinaison des trois facteurs que sont la terre, le travail et le
capital.

Dans le cadre de la production agricole,le fermier utilise la


terre et le travail fourni par les fellahs employés par lui et auxquels il
leur associe les tracteurs, outillages, équipements d’irrigation et
d’arrosage, semences et engrais.

Tout ce qui est employé ici, en plus de la terre et du travail


humain, constitue le capital : tracteurs, outillages, équipements
d’irrigation, semences, engrais…

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 22


C’est ce qui peut être constaté et vérifié dans tous les autres
secteurs d’activité : extraction de minerais, leur transformation
aboutissant à divers biens finaux (voitures, tubes de canalisation,
plaques et charpentes métalliques servant à la construction d’usines
ou autres…), pêche de poissons pour la consommation directe ou
pour la conserverie…

L’industriel emploie des bâtiments à usage d’usinage et


d’administration, des machines et équipements divers, des matières
premières et fournitures diverses, de l’énergie (carburants et
électricité) auxquels il ajoute dans son processus de production la
terre et le travail, la première servant d’espace sans lequel l’usine ne
serait pas construite et le second de main-d’œuvre utile pour le
déroulement de son activité productive. Le capital dans ce cas est
constitué d’usines, de bâtiments administratifs, de machines, de
matières et d’énergie.

Aussi dans le secteur tertiaire, celui des services, le


commerçant de gros (ou de détail) exerce son activité grâce à un
personnel, constitué essentiellement de manutentionnaires et de
vendeurs, à l’espace géographique sur lequel sont construits ses
entrepôts et surfaces de vente, et au capital qu’il engage dans son
exploitation : marchandises essentiellement, équipements de
stockage et d’achalandage, éclairage et système de conservation
grâce à l’énergie électrique, matériel de transport… Ce qui peut être
vérifié, les activités de tourisme ou de transport, pour la première,le
capital est constitués d’hôtels et restaurants et la seconde d’avions,
d’autobus ou de taxis.
Par conséquent, dans toutes les branches d’activité
économique le capital est associé à la terre et au travail. Ce qui nous
autorise à dire que la production est réalisée grâce à la combinaison
de ces trois facteurs.
Le capital comprend donc principalement à la fois un stock
de biens de production (bâtiments et machines), des biens
intermédiaires (matières premières destinées à être transformées pour
G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 23
obtenir d’autres biens, comme la farine servant à produire du pain et
elle-même obtenue à partir du blé) et de l’énergie.
Cependant, contrairement à la terre et au travail, en tant que
ressources rares et facteurs de production, le capital constitue une
dimension variable. La quantité de stock capital peut se détériorer
comme elle peut s’enrichir, l’écoulement du temps favorise son
vieillissement par son usage, son renouvellement par sa reproduction
et sa modernisation pour accroître l’activité productive.
2– Investissement :
L’usure dans le temps des équipements de production, à la
suite de leur emploi dans le processus de production, nécessite leur
renouvellement et leur modernisation ; leur remplacement par de
nouveaux équipements plus productifs, grâce aux progrès techniques
et scientifiques, rentre dans le cadre surtout de maintenir l’entreprise
compétitive au niveau du marché.
Au plan quantitatif, c’est-à-dire le désir de produire toujours
plus, l’entreprise cherche à conquérir de nouvelles parts de marché
pour accroître son profit et, aussi, au plan qualitatif, grâce à la
modernisation des équipements, elle est obligée de fabriquer des
produits améliorés pour se maintenir au niveau du marché afin de
faire face à une concurrence de plus en plus acharnée entre elle et les
entreprises de sa branche d’activité.

Le renouvellement des équipements et leur modernisation


sont assurés par des financements. Ceux-ci doivent être rentables en
ce sens où ils doivent permettre à l’entreprise de maintenir au moins
ou d’élever surtout le niveau de son profit. Il existe plusieurs façons
de réaliser le financement des investissements que l’on peut
rassembler dans deux catégories : ressources financières internes et
externes à l’entreprise, la première est qualifiée d’autofinancement et
la seconde formée par des emprunts divers.

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 24


2.1– Autofinancement :
Le financement est assuré par les moyens propres à
l’entreprise et au cas où elle dégagerait des excédents de trésorerie ou
ce que l’on appelle cash-flows, c’est-à-dire des liquidités monétaires
supplémentaires susceptibles de devenir des capacités de paiement.
Le noyau dur, ou l’élément fondamental, de
l’autofinancement est l’amortissement défini comme l’usure
comptable subie à travers l’écoulement du temps par les équipements
de production (bâtiments, machines…). Chaque année fiscale, les
entreprises constituent des amortissements représentant la
dépréciation de leurs outils de production et/ou d’exploitation. Il
s’agit de pratique autorisée par l’Etat sur la base des textes fiscaux,
notamment les dispositions de la Loi des finances.
Concrètement, l’amortissement est une réserve que
l’entreprise constitue chaque année et cela grâce à la réduction des
dividendes (parts de bénéfice) qu’elle distribue aux actionnaires
(propriétaires de l’entreprise ayant apporté le capital). Autrement dit,
elle procède à la réduction de ses bénéfices et ayant pour incidence la
diminution de l’impôt, par exemple la situation comptable
suivante exprimée en milliers de dinars d’une entreprise quelconque :

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 25


Opérations Dépenses Recettes

1. Ressources (produits) :
- chiffre d’affaires (total des ventes) 204 300
- intérêts perçus des placements 1 709

2. Charges :
- matières premières et fournitures 58 817
- transports d’approvisionnement 11 938
- énergie 16 989
- salaires des travailleurs 34 517
- impôts et taxes divers 6 129
- intérêts et commissions bancaires 16 344
- frais divers de gestion 275
------------ ------------
totaux 145 009 206 009
Bénéfice brut 61 000
IBS (impôts sur les bénéfices des 18 300
sociétés) 30%
Bénéfice net
(réserves diverses et dividendes à 42 700
distribuer)

Une telle situation ne renferme pas les amortissements.


Supposons, pour pallier cela, que les biens de production ayant été
achetés pour une somme globale de 200 000 000 DA et dont la durée
moyenne de vie selon la réglementation fiscale est de 10 ans, d’où
200000
l’amortissement en milliers de dinars :  20000 DA.
10

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 26


Suite à cela le tableau précédent est complété ainsi :

Opérations Dépenses Recettes

1. Ressources (produits) :
- chiffre d’affaires (total des ventes) 204 300
- intérêts perçus des placements 1 709

2. Charges :
- matières premières et fournitures 58 817
- transports d’approvisionnement 11 938
- énergie 16 989
- salaires des travailleurs 34 517
- impôts et taxes divers 6 129
- intérêts et commissions bancaires 16 344
- frais divers de gestion 275
- amortissements 20 000
------------ ------------
totaux 165 009 206 009
Bénéfice brut 41 000
IBS (impôts sur les bénéfices des sociétés) 12 300
30%
Bénéfice net
(réserves diverses et dividendes à distribuer) 28 700

La pratique des amortissements a ramené le bénéfice net de


42,7 à 28,7 millions, soit une différence de 14 millions d’une part et,
d’autre part l’impôt à payer au Trésor public est passé de 18,3 à 12,3
millions et d’où une réduction de 6 millions. Les économies réalisées
sur les dividendes et l’impôt s’élèvent à 20 millions représentant
respectivement ce que nous venons de calculer : 14 et 6 millions.
Dans ce cas, il faut à l’entreprise attendre dix ans, à partir de
l’acquisition des équipements, pour les renouveler. Toutefois, d’ici là
l’accumulation des amortissements ne le permettrait pas à cause,
généralement, de l’inflation (augmentation des prix), peut être le
niveau du prix atteindrait 250 millions par exemple. Dans ce cas,
l’entreprise aurait recours à ses réserves auxquelles nous avons fait

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 27


allusion ci-dessus. Reprenons le cas considéré et supposons que
l’ensemble des réserves (obligatoires, statutaires…) doivent être
constituées sur la base d’un taux moyen de 5 % sur les bénéfices
nets, à savoir :

- Bénéfice net ……….. 28 700 000


- Réserves …………… 1 435 000
- --------------
Dividendes …… 27 265 000

L’autofinancement annuel dégagé s’élèverait dans ces


conditions à :

- Amortissements ….. 20 000 000


- Réserves ………….. 1 435 000
----------------
Total …… 21 435 000

Dans les deux cas, il s’agit en fait d’une épargne que


l’entreprise réalise. Pour l’amortissement, elle réduit les dépenses des
actionnaires et de l’Etat, aussi pour les réserves en comprimant
davantage les revenus des actionnaires, à travers les dividendes
distribués, elle diminue d’autant leurs dépenses.

Toutefois, les réserves sont variables d’une année à une autre


car elles sont liées au montant des bénéfices réalisées contrairement à
l’amortissement qui est constant, sachant qu’il est calculé sur le
montant de l’outil de production lui-même stable. Supposons enfin la
situation comptable exprimée en millions de dinars de cette
entreprise durant les dix années de vie de ses équipements :

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 28


Autofinancements
Agrégats 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 totaux

Amortiss 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 200
.
Réserves 0,1 0,5 0,3 0,2 0,5 1 0,9 1,4 0,8 0,1 5,8
--------
205,8

Si le coût de renouvellement des équipements au terme de


leur durée de vie s’élèverait à 250 millions de dinars, l’entreprise doit
recourir à un financement externe pour combler la différence de
44,2 millions de dinars (250 – 205,8).

2.2– Financements externes :

L’origine des financements externes est l’épargne des


ménages et de l’Etat ou la création monétaire que nous avons déjà
étudiés dans les séries précédentes. Dans le premier cas, l’épargne est
fonction du niveau atteint par le revenu et la portion consacrée à la
consommation et dans le second, il s’agit du pouvoir donné aux
banques et établissements financiers de créer, selon les dispositions
des règlements bancaires, de la monnaie ou des liquidités bancaires.

Les entreprises ont deux possibilités pour capter


l’épargne pour l’utiliser dans le cadre de financement de leurs
investissements :

- Soit solliciter directement les ménages en s’adressant aux


marchés financiers ;
- Soit recourir aux crédits bancaires, forme indirecte
d’employer les dépôts des ménages ;

Donc il s’agira d’épargne des ménages dans les deux cas.

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 29


La différence réside dans le fait que les marchés financiers
sont sollicités généralement par les grandes entreprises, et le crédit
bancaire est utilisé dans la majorité des cas par les petites entreprises.
En effet l’épicier de votre quartier, pour développer son affaire en
agrandissant son magasin, s’adressera à sa banque plutôt que
d’émettre des actions ou des obligations, sachant pour les premières
une façon d’augmenter le capital donnant droit à des dividendes
variables et la seconde un emprunt sous forme de titres ouvrant droit
à la perception d’intérêt annuel fixe.
Dans tous les cas de figure, l’investissement est possible
grâce à une épargne, qu’elle soit interne à l’entreprise
(autofinancement), qu’elle soit externe dont l’origine se trouve au
niveau des comportements des ménages ou de l’Etat. Aussi,
l’investissement a un coût qui peut prendre diverses formes :
dividendes distribués suite à l’émission d’actions, intérêts payés suite
à l’émission d’obligation ou à l’obtention d’un crédit bancaire.
Les entreprises se trouveraient donc en situation de
demandeurs et les ménages d’offreurs de fonds. Dès lors, nous
sommes en présence d’un marché de l’argent où les mécanismes de
formation des prix fonctionneraient. Le prix de l’argent dans ce cas
est le taux d’intérêt ; en effet l’accroissement du taux se traduirait par
une forte demande des entreprises pour inciter les ménages à
épargner davantage, la baisse du taux signifierait que la demande
régresse contre une offre croissante.

2.3– Notion large de l’investissement :


a – Investissements des ménages et de l’Etat :
Au niveau de l’économie nationale (macro-économie)
l’investissement n’est pas seulement propre aux entreprises. En effet,
les ménages et l’Etat, en tant qu’agents économiques, réalisent des
investissements, les premiers en achetant des équipements, ou biens
durables et en accédant à la propriété d’un logement, le second en
améliorant et en construisant les infrastructures diverses, notamment
le réseau routier et les équipements d’assainissement des eaux usées
par exemple.

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 30


Là aussi, ces deux catégories d’agents économiques ont
recours à leurs moyens propres et/ou à des financements extérieurs.
Le financement propre est réalisé grâce à des économies
conséquentes et le financement externe grâce aux marchés financiers
et intermédiaires financiers (banques et établissements financiers).

Il est évident que les ménages s’adresseront à leurs banques


pour financer leurs investissements. Ils opteront à priori pour celles
qui leur fait payer des intérêts les plus bas ; la raison est que dans une
économie de marché (ou libérale) les banques, comme les entreprises
commerciales et industrielles, pratiquent la concurrence entre elles
par le moyen du taux d’intérêt qui est le prix de l’argent.

Par contre, le Trésor public (caissier de l’Etat) sollicitera les


marchés financiers en émettant des titres tels les bons du Trésor ou
d’équipement. Les souscripteurs (acquéreurs des titres d’Etat) sont
les ménages et les entreprises, y compris les banques et
établissements financiers.

L’avantage majeur des marchés financiers se situe au niveau


de la possibilité de transformer les titres ou les valeurs mobilières
(actions, obligations et bons du Trésor) en liquidité. Par exemple un
détenteur de valeurs mobilières peut les revendre au niveau de la
bourse au cas où il éprouve le besoin de liquidité. Il s’agit d’un
marché d’occasion comme c’est le cas d’un marché hebdomadaire
des voitures.

b – Investissements internationaux :

L’investissement national peut avoir aussi pour origine


l’épargne étrangère. Il s’agira de construction par exemple des usines
sur le territoire national par les entreprises internationales et de
souscription de valeurs mobilières des entreprises nationales (ou
résidentes) par les étrangers (non résidents). Nous qualifions le
premier cas d’IDE (Investissements Directs Etrangers) et le second
d’IIE (Investissements Indirects Etrangers).

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Cependant, cette épargne étrangère se traduit par le transfert
des intérêts et dividendes vers l’étranger. Par exemple l’entreprise
Coca Cola transfert chaque année ses bénéfices vers les Etats-Unis
d’Amérique ou vers sa banque résidente dans un pays autre que
l’Algérie.
Il est possible aussi que des algériens placent leur épargne, ou
investissent, à l’étranger. Alors dans ce cas, la réglementation des
changes les obligent à faire rapatrier leurs dividendes et intérêts,
formés de devises étrangères, vers l’Algérie.

c – Investissement immatériel :
Nous venons de saisir que la portée de l’investissement réside
dans la possibilité offerte aux agents économiques d’accroître leurs
activités, acquisition de nouvelles usines par les entreprises,
construction de logements par les ménages, réalisation
d’infrastructures par l’Etat…la finalité étant l’accumulation du
capital, sachant qu’il est constitué de bâtiments et machines ou
d’habitations et de réseau routier.
La modernisation des nouvelles usines dotées de technologies
récentes est le fruit de la recherche et du développement
scientifiques. Cela n’est possible que grâce à la formation et à
l’éducation dispensées dans les établissements scolaires et
universitaires, qu’ils soient privés ou publics.

La finalité de l’éducation et de la formation est l’élévation des


compétences intellectuelles et professionnelles aussi bien des
travailleurs manuels qu’intellectuels. Aussi les dépenses effectuées à
cet effet ne constituent pas des revenus pour ceux qui en bénéficient
car ils ne fournissent pas de travail en contrepartie.
Les compétences du personnel ainsi acquises sont considérées
comme une amélioration des capacités productives comme s’il
s’agissait de l’obtention d’une machine nouvelle acquise avec la
particularité qu’elle soit moderne, dotée des technologies récentes. Il
s’agit donc de capital humain.

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La notion générale de l’investissement renferme aussi bien
l’accroissement du capital (physique et humain) de l’entreprise que
celui des ménages, de l’Etat et des étrangers.

Les investissements constituent la cause de l’accumulation


du capital, c’est-à-dire son enrichissement, son accroissement ou
son développement. Cela a pour but d’élever le niveau et d’améliorer
qualitativement la production.

V- DECOMPOSITION DE LA PRODUCTION :
Nous venons de saisir que la production est le résultat de la
combinaison des trois principaux facteurs que sont la terre, le travail
et le capital. La notion de la première renferme tout ce qui existe sur
la planète et appartenant à la nature (fonds marins, atmosphère, sol et
sous-sol), celles du deuxième l’énergie que dépense l’homme dans le
cadre des activités économiques et du troisième l’ensemble des
moyens financiers et physiques dont dispose l’entreprise.

Ces facteurs de production sont mis en œuvre au niveau des


différentes filières de production à l’échelle d’un pays et/ou du
monde entier. Chacune des filières est composée d’une série
d’entreprises complémentaires et d’un ensemble de secteurs et
branches économiques.

1– Le circuit économique :

Par exemple pour mettre à la disposition des ménages les


concentrés de tomate, les trois secteurs économiques sont concernés :
primaire (agriculture), et secondaire (industrie) et tertiaire
(commerce).

Dans ce cas de figure aussi, plusieurs entreprises relevant de


plusieurs branches économiques participent à la production : les
engrais fournis par les entreprises chimiques, les équipements
(tracteurs…) et petits outillages (bêches, râtoirs…) par les entreprises
industrielles, les semences par les coopératives agricoles, l’eau par
G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 33
les entreprises de barrages, forages, traitement et distribution, voire
par d’autres entreprises industrielles fabriquant les pompes
d’extraction d’eau des nappes phréatiques et puits, l’exploitation
agricole qui est représenté par les tomates en tant que légume, les
entreprises qui les transforment en concentrés et au bout de la filière
les commerçants (petites et grandes surfaces de distribution).

Donc, la production est confiée à une série d’entreprises pour


la réaliser avant même de la répartir entre les consommateurs. Entre
l’entreprise ou l’exploitation, qui produit le bien ou le service, et le
consommateur existe un ensemble d’intermédiaires, chacun d’eux a
un rôle économique.

Nous savons aussi que la production matérielle est répartie


entre les agents économiques contre leurs revenus monétaires, contre
les salaires en ce qui concerne les travailleurs ou les ménages, contre
les profits les entrepreneurs et commerçants, contre les intérêts les
épargnants, contre les pensions les retraités…

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 34


Le circuit économique est schématiquement le suivant :

Revenus distribués
en contrepartie du travail fourni

Matières
premières
Entreprises Dépenses
Ménages de consommation

outil
de
thésaurisation production MARCHES

Impôt Etat Impôt


Crédits

Epargne Banques
Etablissements financiers
Bourses

Les marchés constituent donc le cœur du circuit économique,


vers lequel la production des entreprises est orientée et à partir
duquel elle est distribuée à tous les agents économiques : aux
ménages au titre de leur consommation, à l’Etat pour assurer ses
missions (éducation, santé, sécurité, routes…), aux entreprises entre
elles en ce qui concerne les matières qu’elles transforment et les
équipements qui leur assurent et organisent les activités
économiques.

Pour saisir la part de participation des entreprises dans la


production, les économistes utilisent les agrégats de la comptabilité
nationale, essentiellement ceux du PIB, des consommations
intermédiaires et de la valeur ajoutée en combinaison avec les
G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 35
concepts d’agents économiques. En contrepartie, il existe aussi
d’autres agrégats qui nous précisent comment et par qui les biens et
services sont consommés, il s’agit là de tout ce qui se passe en aval
de la production.
2– La composition de la production :

La production est calculée au coût du marché, c’est-à-dire au


prix que l’entreprise fait payer à ses clients. Ce prix renferme deux
catégories d’agrégats économiques, l’un est le coût qu’elle supporte
en amont de sa production et qu’elle paye à ses différents
fournisseurs et prestataires de services (assureurs, transporteurs…),
l’autre est le coût des facteurs qu’elle a utilisés tout au long du
déroulement de son processus de production. Il s’agit en fait des
deux agrégats de la comptabilité nationale : « consommations
intermédiaires » et « valeur ajoutée » ; rassemblés ces deux agrégats
forment la production.

2.1- Consommations intermédiaires :

Les consommations intermédiaires constituent les flux de


matières et de prestations de service reliant les entreprises
appartenant à la même filière d’activité économique.

Leur finalité est de permettre à l’entreprise, se trouvant en


aval au niveau de chaque relais de la filière, de faire dérouler son
processus de production ; pour l’ébéniste par exemple ses
consommations intermédiaires sont constituées par le bois, la colle,
les clous, le service fourni par le transporteur, l’électricité fourni par
Sonelgaz pour faire fonctionner les machines… principalement ce
sont les dépenses, autrement dit, effectuées pour l’achat de la matière
première et des fournitures destinées à être traité pour obtenir un
meuble, auxquelles sont ajoutées celles qui ont permis leur
acheminement du lieu d’approvisionnement à l’atelier de l’ébéniste
et aussi celles de l’énergie électrique.

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 36


Il s’agit là de la filière du bois. Son origine est la forêt et sa
destination finale est le consommateur. Reprenons les différents
acteurs économiques de cette filière tout en estimant les coûts
financiers successifs de leurs activités productives.

Le point de départ de la filière se situe dans la forêt où sont


coupés les arbres par une corporation de bûcherons regroupés en
entreprise appelée « BOIFOR ». Celle-ci écoule sa production à un
ensemble d’entreprises de scierie que nous désignerons, pour
simplifier, par le sigle « BOISCIE ». Le troisième relais est formé
par les ébénistes et menuisiers que nous rassemblerons sous le
générique « EBEM ». Enfin, le dernier relais est formé par les
commerçants de meubles et mobiliers que nous convenons de
regrouper sous la dénomination « COMEM » auprès de qui
s’approvisionnent les consommateurs : ménages, entreprises et
administration. Pour simplifier, supposons que le transport est
effectué par les propres moyens de chaque ensemble de ces quatre
(04) activités économiques.

Les bûcherons « BOIFOR » paient 10 millions DA au Trésor


public, représentant la concession de la forêt pour couper les arbres.
Ils supportent des amortissements pour 20 millions, au titre de
l’usure de leurs outils. Ils tirent des salaires et profits de 70 millions
pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

Au départ, nous relevons qu’il s’agit là, exclusivement, de


revenus distribués : concession en tant que revenu de l’Etat,
amortissement celui des outils de production, salaires et profits ceux
des bûcherons. La raison réside dans le fait qu’il n’existe pas
d’entreprises se trouvant en amont de la filière du bois, donc le coût
des consommations intermédiaires est nul.

Cela n’est pas le cas des autres ensembles : la « BOISCIE »


qui s’approvisionne auprès de la « BOIFOR », l’ « EBEM » auprès
d’elle et la « COMEM » auprès de celle-ci. Respectivement, les
factures de chacune des trois premiers portent sur les montants de

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 37


100, 370 et 950 millions DA ; celles de «COMEM » établies aux
consommateurs, représentées par le marché, s’élèvent à 1 000 DA.
Soit d’après le tableau suivant :

Boifor Boiscie Ebem Comem Marché

Consommations
intermédiaires 0 100 370 950 1 000

Plus explicitement, les consommateurs déboursent


1 milliard DA aux surfaces commerciales « COMEM », celles-ci 950
millions à l’« EBEM », celle-ci 370 millions à la « BOISCIE » et au
début de la filière cette dernière 100 millions à la « BOIFOR ».

Nous constatons par contre que des différences existent entre


ces différents montants : 100 et 370, 950 et 370, 1000 et 950 ! ; elles
représentent les valeurs ajoutées que nous allons traiter maintenant.

2.2 – Valeur ajoutée :

La valeur ajoutée représente la rémunération des facteurs


de production. La « BOIFOR » n’a fait que rémunérer les facteurs
de production :

- La forêt (terre) au moyen de la concession versée à


l’Etat ;
- L’outil de production au moyen des amortissements
que les bûcherons garderont en réserves ;
- Le travail des bûcherons au moyen des salaires et profits
qu’ils dégagent de leur exploitation forestière.

Les autres ensembles aussi doivent distribuer ces revenus :


salaires des ouvriers et employés, profits des actionnaires, impôts et
taxes pour l’Etat, amortissements des équipements de production…
Le tableau suivant donne le résumé pour cela :

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 38


Boifor Boiscie Ebem Comem Marché

Consommations
Intermédiaires 0 100 370 950 1 000

Valeur ajoutée 100 270 580 50


---------- --------- --------- ----------
Totaux 100 370 950 1000

Donc, la valeur ajoutée est la part de contribution de chaque


entreprise dans sa filière économique, aussi dans la production
nationale. Dans ce cadre, l’entreprise distribue des revenus qu’elle
occasionne durant le déroulement de ses activités productives
propres à sa filière, par exemple les filières : tissu pour l’habillement,
ciment pour la construction, énergie pour le chauffage... de l’élevage
au vêtement pour le tissu, de la carrière au logement pour le ciment,
du gisement du gaz jusqu’au compteur de consommation domestique
pour l’énergie…
Enfin, il est question maintenant de qualifier la somme des
consommations intermédiaires et valeurs ajoutées dégagée au niveau
de chaque relais d’une filière d’activité économique, par exemple
100 millions pour «BOIFOR », 370 millions pour « BOISCIE », 950
pour « EBEM » et 1000 pour « COMEM ».

2.3– Formes de la production nationale :


La production nationale est calculée selon plusieurs formes et
selon le contenu que nous lui attribuons.

a – La PIB (Production Intérieure Brute) :


Renferme les valeurs ajoutées occasionnées par la production
globale d’un pays ; selon le cas considéré, la PIB de la filière bois est

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 39


de 1 milliards de dinars représentant la somme des valeurs ajoutées
dégagées par les 4 relais de la branche d’activité, ainsi structurée :

- BOIFOR ……………… 100


- BOISCIE ……………… 270
- EBEM ………………… 580
- COMEM ……………… 50
----------
PIB de la filière …… 1 000

Mais réellement, il faut leur soustraire les importations,


produites à l’étranger, et les droits et taxes les ayant occasionnés, à
savoir en complétant notre exemple par d’autres données, avec un
nouvel acteur économique la « BOISIED » comme entreprise
étrangère et en tant qu’investisseur direct :

Boifor Boiscie Ebem Boisied Comem Marché

Consommations
Intermédiaires 0 100 590 240 1 360 2 260
dont importations (250) (240)
droits de douane
(50) (70)
Valeur ajoutée 100 270
au profit des 80
étrangers : 810 610
- salaires et assimilés -------- --------
- profits 100 370 (2) (32) ---------
0 30 (47) 1 440 820 + 1 440
Totaux 100 340 -------- --------
Stocks finaux 1 400 850
Chiffres d’affaires
90 30
1 360 820

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 40


D’où la Production Intérieur Brute comme nous la calculons
dans la vie professionnelle :

Boifor Boiscie Ebem Boisied Comem Totaux

Valeur ajoutée 100 270 810 610 80 1 870

Importations - 250 - 240 - 490

Droits douane 50 70 120

Totaux 100 270 610 440 80


PRODUCTION INTERIEURE BRUTE 1 500

Cette production peut augmenter au cas où la « Boisied » et la


« Comem » exportent. Supposons que ces deux agents exportent pour
un total de 267 millions de dinars, la PIB serait donc de 1 767
millions (1500 + 267), car ils auraient été produits sur le territoire
national.

Donc, en désignant la PIB par P, les valeurs ajoutés par VA et


les droits et taxes à l’importation par Dti, nous avons l’identité
suivante :

P = VA + Dti

b – Le PIB (Produit Intérieur Brut) :


Trouve son expression dans la somme des consommations de
tous les agents économiques (ménages, Etat et entreprises), de leurs
investissements, de leurs stocks de biens et du solde de la balance
commerciale (différence entre les exportations et les importations).
Au titre de l’année 2002, le PIB de l’Algérie a été le
suivant en milliards de dinars :

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 41


- Consommation des ménages …….……. 1 971,7
- Consommation du gouvernement …….. 683,2
- Formation Brute du Capital Fixe (I) ……1 102,2
- Variations de stocks …………………… 253,0
- Exportations nettes (balances comm.) … 522,6
-----------
le PIB ……….. 4 455,3
Soit en désignant le PIB par Y, la consommation des ménages
par C, la consommation du gouvernement par G, les investissements
(équivalents à l’épargne) par I, les variations de stocks par St, les
exportations par X et les Importations par M :

Y = C + G + I + St + ( X – M)

c – Le PNB (Produit National Brut) :


Est obtenu du PIB diminué des différences de revenus de
facteurs transférés et rapatriés, par exemple pour le cas de la filière
bois une partie des salaires versés par l’EBEM et la BOISIED ainsi
que les profits de cette dernière qui sont transférés vers l’étranger ;
c’est le cas aussi des mandats reçus en Algérie par les familles
d’immigrés travaillant à l’étranger.
Au terme de l’année 2002, le PNB de l’Algérie est structuré
ainsi :
- Le PIB ……………………… 4 455,3
- Opérations de transferts …… - 177,8
----------
PNB……. 4 277,5
Dans ce cas il y a eu plus de transferts vers l’étranger que de
rapatriements. En désignant les opérations de transferts par Tr et
celles de rapatriement par Rp, nous avons l’identité suivante :

PNB = Y - (Tr – Rp)

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 42


3– Le revenu national :
Nous avons déjà saisi que la production est destinée en partie
à la consommation et en une autre à l’épargne pour être utilisée
comme investissement. Cela n’est aussi possible que grâce aux
revenus, les agents économiques perçoivent en contrepartie de leur
participation dans la production.
Aussi, nous savons que les revenus se répartissent dans leur
utilisation en impôts et cotisations diverses, en consommation et en
épargne transformée en investissements, sans oublier les stocks
représentant le financement par les entreprises grâce aussi à leurs
revenus (chiffres d’affaires). Par ailleurs, nous n’ignorons pas que
dans le cadre des échanges internationaux les excédents de la
production nationale sont destinés (exportations) aux non-résidents
(étrangers) et ses déficits sont comblés par la production étrangère
(importations), autrement dit, le tout formant le revenu national.
Le revenu national, que nous désignons par RN, est la
composante de la richesse nationale. Il nous renseigne comment la
production est répartie entre les citoyens. Selon le principe de
fonctionnement du circuit économique le RN n’est que la
contrepartie du PNB estimé en coût des facteurs. En effet le PNB que
nous venons de communiquer est calculé au coût du marché,
l’identité portant sur le RN est la suivante en désignant par PNB’ son
origine.
Le PNB, s’obtient en retranchant du PNB les impôts
directs (TVA) et eux-mêmes diminués des subventions accordées
par l’Etat aux entreprises, à savoir pour le cas du PNB’ de
l’Algérie en milliards de dinars au titre de l’année 2002 :
- PNB ………………………. 4 277,5
- Subventions ……………….. 0,5
- Impôts indirects …………... – 223,4
-----------
PNB’………. 4 054,4

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 43


C’est aussi le montant du RN qui renferme en tant que
contrepartie :
- Revenus des salariés …………………….. 1 030,3
- Revenus des travailleurs indépendants ….. 1 006,3
- Paiements de transferts …………………. 546,0
- Autres transferts de l’étranger …………… 44,3
-------------
Revenu brut …………2 626,9
- Impôts et cotisations …………………….. - 280,7
-------------
Revenu disponible …….. 2 346,2

- Epargne nationale ………………………… 1 708,2


-------------
R.N. ……………. 4 054,4

Il est bien entendu clair que le RN est affecté à la


consommation et aux investissements.

VI- LA PRODUCTION ET SES RELATIONS AVEC


L’INFLATION ET LE CHOMAGE :
Nous venons d’établir le fait que d’une part la production
nécessite des facteurs, parmi lesquels le travail, et que d’autre part
son volume qui est conditionné par la maximisation du profit
recherché par l’entreprise, cela en relation avec le niveau des prix
formés par les mécanismes du marché.
Donc, production, travail et prix sont intimement liés en
raison du fonctionnement des mécanismes du marché. La production
est écoulée selon un certain prix, tout en sachant que le coût du
travail est inclus dans la formation du prix.
La production est donc exprimée selon des prix qui fluctuent
dans le temps. Dans la réalité, les prix ont tendance à augmenter dans
la majorité des cas, ce qui revient à dire que l’on enregistre une
inflation au niveau du marché d’une façon continue si l’on se réfère à
l’histoire économique.
G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 44
Autrement dit, le PIB (utilisé dans l’analyse économique)
peut croître au plan monétaire sans toutefois satisfaire totalement les
besoins quantitatifs d’une communauté nationale ; les principales
raisons sont principalement l’évolution démographique et la création
des nouveaux produits. Nous observons dans la vie des nations que le
taux d’accroissement du PIB est différent du taux de progression de
leur population ; cette situation est caractérisée par la pauvreté qui est
loin d’être éliminée, le chômage qui persiste, les prix qui augmentent
sans cesse et que l’on désigne par le vocable d’inflation.
L’inflation crée souvent les difficultés d’écoulement des
stocks de produits par les entreprises. Ce qui, simultanément,
entraîne la réduction du volume de la production et le découragement
des entreprises à embaucher du personnel, voire, les entreprises sont
tentées de procéder aux licenciements lorsqu’elles envisagent de
résoudre leurs problèmes de gestion, soit consécutivement à la
réduction des profits, soit à la suite des pertes financières qu’elles
subissent. Il est apparu récemment, par ailleurs, que le prix augmente
non seulement par l’évolution du coût du travail mais aussi par le
droit de polluer que doivent payer les entreprises à l’Etat.
Cela se traduit par une crise en ce sens où le marché n’arrive
plus à jouer son rôle de régulateur économique. Les mécanismes du
marché ne jouent pas dans ce cas de figure leur rôle de stabilité
sociale : l’inflation, en tant que facteur de réduction de la
consommation, favorise la baisse du pouvoir d’achat des revenus,
elle incite en outre à la chute de la production et au gonflement du
chômage.

Le monde moderne est confronté depuis l’accélération de


l’industrialisation et le développement de l’urbanisme à de nouveaux
problèmes d’ordre écologique. Le développement économique
favorise en fait la détérioration de la qualité de vie des citoyens :
pollution, encombrement routier, gaspillage des ressources
naturelles, épuisement des ressources fossiles (pétrole par exemple)
… L’activité de l’homme, fondée sur l’économie de marché, en est
souvent incriminée et l’intervention de l’Etat est de plus en plus
sollicitée.
G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 45
L’intervention de l’Etat est devenue, en effet, vitale pour
pallier les défaillances du marché. D’une part grâce aux aides
sociales qu’il accorde aux pauvres, afin de maintenir ou d’élever le
niveau de la consommation globale, et d’autre part pour combler les
déficits de la production globale et les défaillances du marché tout en
mettant en œuvre des actions d’incitation fiscale, de politique
monétaire et de lutte contre la détérioration de la qualité de vie.

1– L’inflation :
1.1– L’inflation par les coûts :
Dans le prix sont inclus les coûts des éléments des
consommations intermédiaires et de la valeur ajoutée.

L’augmentation de la valeur monétaire de l’un de ces


éléments a pour conséquence l’élévation du niveau des prix. En
faisant varier le coût de chacun d’eux, il est possible de l’expliquer
selon l’exemple fourni par le tableau contenant certaines éventualités
mises en relation avec le prix d’un bien quelconque, exprimé en
dinars :

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 46


Situation Cas de situation postérieure
Coûts antérieure 1 2 3 4 5 6

Cons. Interm

- matières 80 88 80 80 80 80 80
- services 15 15 18 15 15 15 15
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total A 95 103 98 95 95 95 95

Valeur ajoutée

- salaires 24 24 24 30 24 24 24
- impôts 8 8 8 8 10 8 8

- amortissem 1 1 1 1 1 2 1
- profits 4 4 4 4 4 4 6
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total B 37 37 37 43 39 38 39

---------- ------- ------- ------- ------- ------- -------


PRIX 132 140 135 138 134 133 134

Nous relevons donc, que chaque tendance haussière du coût


de l’un ou d’une partie des facteurs de production entraîne l’élévation
systématique du niveau des prix, à savoir :
- Le prix est passé de 132 à 140 à cause de l’augmentation
du coût des matières de l’ordre de 8 ;
- Le prix est passé de 132 à 135 à cause de l’augmentation
du coût des services de l’ordre de 3 ;
- Le prix est passé de 132 à 138 à cause de l’augmentation
du coût de la main-d’œuvre de l’ordre de 6;
- Le prix est passé de 132 à 134 à cause de l’augmentation
du niveau des impôts de l’ordre de 4 ;

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 47


- Le prix est passé de 132 à 133 à cause de l’augmentation
des amortissements des équipements de l’ordre de1, suite
peut-être à leur modernisation ou renouvellement ;
- Le prix est passé de 132 à 134 à cause de l’augmentation
des profits de l’ordre de 2 ;
Cela n’est, toutefois, vrai que dans le cas de figure d’une
entreprise monopolistique, cas traité précédemment, c’est-à-dire
l’entreprise est seule sur le marché en l’absence de concurrents. Ce
qui lui permet d’imposer les prix.
Dans la pratique, l’entreprise confrontée à une concurrence, a
tendance à maintenir et faire croître plutôt son profit au détriment
principalement des salaires et amortissements. La réduction des
salaires est possible soit par la réduction des effectifs en personnel
grâce à la possibilité de licenciement, soit par le renoncement à la
distribution partielle ou totale des primes et avantages divers (primes
de rendement, repas servis aux travailleurs ou leur transport…).

1.2– L’inflation par le prix :


Nous savons aussi que le prix est déterminé par les
mécanismes du marché, c’est-à-dire selon la loi de l’offre et de la
demande qui est en relation avec la contrainte de la concurrence que
les entreprises pratiquent entre elles. Dans ce cas de figure les
entreprises puissantes, car elles peuvent être les plus performantes ou
productives, réussissent à comprimer les coûts de production ou les
prix de revient tout en augmentant leurs profits en raison de
l’insatisfaction de la demande globale.

Reprenons l’exemple précédent sur la base de quelques


périodes et en donnant aussi une variante de déséquilibres entre
l’offre et la demande en quantité exprimée en millions d’unités :

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 48


Période de Périodes postérieures
Coûts référence A B C D E F

Demande 100 110 130 150 140 160 150

Offre 100 100 110 120 130 140 150

Déséquilibre 0 - 10 - 20 - 30 - 20 - 10 0

Prix de vente 132 145,2 156 165 142,2 150,9 132

- cons. interm 95 95 104,5 114 102,3 133 95


- coûts internes 33 33 36,6 39,6 35,5 46,2 33
- profits 4 17,2 14,9 11,4 4,4 -28,3 4

Le niveau du prix équivalant à 132 est vérifié lorsque l’offre


rejoint la demande : le cas de référence est « F ». Le profit est plus
élevé au cas où la demande augmente et l’offre demeure la même : le
cas « A ». Les profits régressent lorsque l’offre progresse même si
elle ne satisfait pas intégralement la demande. Généralement, le
déséquilibre élevé, entre l’offre et la demande selon le cas « D », se
traduit systématiquement par des prix de marché plus élevé.
Autrement dit, plus l’écart entre l’offre et la demande s’élargit plus
les prix flambent ; il s’agit là de cas aggravant de l’inflation.

1.3- L’incidence de l’inflation sur le PIB :


Grâce aux exemples considérés, nous avons pu établir que
l’inflation a pour effet la réduction tendancielle du PIB en tant
qu’offre globale. La raison est que la progression du PIB réduit le
déséquilibre entre l’offre et la demande comme ça été les cas de
référence « F ». Aussi, l’alignement de l’offre sur la demande
n’avantage pas les entreprises car elles enregistrent les plus bas
profits.
C’est pour cela, essentiellement, que dans la réalité le PIB ne
couvre jamais la totalité de la demande des citoyens. Le PIB et
l’inflation progressent même à des taux différents, par exemple en
Algérie, selon les sources officielles, il est enregistré au titre de
G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 49
l’année 2003 un taux de croissance du PIB voisin de 6 % tandis que
l’inflation progresse autour de 3 %. Ces deux taux ont été calculés
selon un dinar courant. Alors, quelle serait la valeur du PIB si nous
l’avons calculé selon un dinar constant ? C’est ce que nous allons
traiter maintenant grâce à ce que l’on appelle l’indice de
consommation. Où l’IPC (Indice de Prix de Consommation).
1.4– L’I.P.C :
L’I.P.C est calculé par l’ONS sur la base d’un panier de biens
et services consommés durant une période, généralement, l’année par
une moyenne des ménages algériens. L’indice national est déterminé,
principalement, en fonction de 260 articles et sur la base d’un
échantillon de 17 villes et villages représentatifs du territoire
national.
Pour comprendre cela, prenant le panier de biens suivants en
relation avec deux périodes et selon les prix pratiqués et les quantités
consommées par un ménage de taille moyenne (7 membres) durant
chacune d’elles :
Périodes
Groupes Unités 2002 2003
d’articles quantité prix moyen quantité prix moyen

Céréales Kg 850 60 820 70


Légumes Kg 1 760 30 1 730 35
Fruits Kg 750 80 660 100
Viandes Kg 60 500 40 600
Services Divers 1 000 100 95 104

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 50


L’indice est obtenu selon la méthode de pondération
suivante :
Périodes
Groupes 2002 2003
d’articles Quant Prix Totaux Quant Prix Totaux
my my

Céréales 850 60 51 000 820 70 57 400


Légumes 1 760 30 52 800 1 730 35 60 550
Fruits 750 80 60 000 660 100 66 000
Viandes 60 500 30 000 40 600 24 000
Services 1 000 100 100 000 950 104 98 800
--------- ----------
293 800 306 750

Soit le rapport des dépenses totales :

306 750
-------------- = 1,044
293 800
Cela veut dire que l’inflation a été de 4,4 % selon les
variations des quantités et des prix. La consommation est exprimée
ainsi en dinar courant, mais exprimée en dinar constant la
consommation serait aussi constante, à savoir :

306 750
-------------- = 293 800
1,044

1.5– Le PIB nominal et le PIB réel :


Le PIB nominal est exprimé en dinar courant tandis que le
PIB réel l’est au dinar constant. Soit par exemple les données
suivantes en fonction d’un dinar courant :

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 51


Agrégats 1 999 2000 2001 2002

PIB en billions DA 50 53 55,65 60,102

IPC (base : 1999) 1 1,03 1,05 1,08

Croissance annuelle 6% 5% 8%

L’évolution du PIB réel est la suivante en fonction de l’année


de base qui est 1999 :

Agrégats 1 999 2000 2001 2002

PIB en billions DA 50 51,46 53 55,65

Croissance annuelle 2,92 % 2,99 % 5%

Cette façon de calculer le PIB réel est appelée la méthode de


déflatement du PIB.

1.6– La stagflation :

Parfois les pays enregistrent l’accroissement du PIB et aussi


l’absence de recul de l’inflation, voire même l’impossibilité de sa
progression. On dit qu’on est en situation de dépression économique
dans le cas des pays développés. Cela d’ailleurs est observé dans les
pays sous-développés : PMA (Pays Moins Avancés) ou PED (Pays
En Développement). Dans les deux cas, nous sommes devant une
situation pouvant sembler paradoxale.

Par exemple la stagflation a été perceptible en Algérie durant


les années 2001 et 2002. En effet, ces deux périodes ont été
caractérisées par des taux de croissance du PIB et de l’inflation
quasiment voisins, c’est-à-dire autour de 3 %.

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 52


2– Le chômage :
Le fonctionnement quasi exclusif des mécanismes du marché
risque de favoriser l’élévation du niveau des profits comme nous
l’avons traité plus haut. Le plein emploi de la main-d’œuvre dans ce
cas devient probablement impossible. Les entreprises préfèrent selon
cette logique accroître leurs profits plutôt que d’élever le niveau des
salaires. L’Etat s’interpose entre les entreprises et les travailleurs en
tant qu’arbitre afin d’assurer la concorde sociale.

2.1– L’incidence de la résorption du chômage sur le prix


de la production :

Reprenons le cas de figure de l’exemple précédent (p.48) tout


en envisageant une progression du coût de main-d’œuvre et en y
maintenant les prix du marché, à savoir :

Situation Cas de situation postérieure


Coûts antérieure 1 2 3 4 5 6

Cons. Interm

- matières 80 88 80 80 80 80 80

- services 15 15 18 15 15 15 15
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total A 95 103 98 95 95 95 95

Valeur ajoutée

- salaires 24 25 26 30 31 32 33

- impôts 8 8 8 8 10 8 8

- amortissem 1 1 1 1 1 2 1

- profits 4 3 2 4 -3 -4 -3
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total B 37 37 37 43 39 38 39

---------- ------- ------ ------- ------- ------- -------


PRIX DE 132 140 135 138 134 133 134
MARCHE

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Nous remarquons que, même avec la variation favorable des
prix de marché, les profits diminuent car il est enregistré une
progression des salaires. Par contre, le maintien du niveau des
salaires à 24 permet :
- Soit la réalisation du même niveau des profits de 4, selon
les cas n° 1 et n° 2 ;
- Soit l’augmentation des profits pour atteindre le sommet
de 10, selon le cas n° 3 ;
- Et le maintien du niveau 4, selon les trois derniers cas.

Le maintien du niveau des salaires a pour conséquence,


généralement, la réduction des effectifs en personnel. Concrètement,
l’amélioration du salaire d’un travailleur à titre individuel pousse
l’entreprise à procéder aux licenciements pour maintenir le niveau de
sa masse salariale. Reprenons toujours le même exemple en
supposant que l’entreprise produit 1 million d’unités par an et que le
salaire moyen (charges patronales comprises) est en progression pour
chacune des situations. Sur cette base, les données sont les suivantes
tout en maintenant le niveau de la masse salariale à 24 000 000
dinars :
Situation Cas de
Coûts antérieure situation
postérieure
1 2 3 4 5 6

- masse salariale 24 24 24 24 24 24 24
(millions dinars)
- salaire moyen 240 265 295 310 325 350 400
(milliers dinars)
- effectifs 100 91 84 77 74 69 60

Même avec un effort de progression relative de la masse


salariale fournit par l’entreprise, les effectifs auront tendance à se
réduire, soit :

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Situation Cas de situation
Coûts antérieure postérieure
1 2 3 4 5 6

- masse salariale 24 26 27 28 29 30 31
(millions dinars)
- salaire moyen 240 265 295 310 325 350 400
(milliers dinars)
- effectifs 100 98 92 90 89 86 78

Cela nous amène à pouvoir supposer que les effectifs des


travailleurs pourraient progresser, généralement, moins vite que la
masse salariale ; la raison réside dans le fait que les entrepreneurs ne
voudront pas subir la détérioration des profits d’une part et, d’autre
part, ils subissent les contraintes des mécanismes du marché, à
savoir, essentiellement, la tendance baissière des prix due à la
concurrence essentiellement.

La résorption du chômage est souvent limitée à cause du


fonctionnement des mécanismes du marché car elle a engendré
l’augmentation des prix. En outre, dans le cas où le plein emploi de
la main-d’œuvre est réalisé, le PIB serait gonflé sous l’effet de
l’inflation et les entreprises éprouveraient des difficultés de faire
écouler leur production. Une telle situation se traduirait
systématiquement par le licenciement des travailleurs, voire par des
fermetures d’entreprises.

2.2– La résorption du chômage et la croissance


économique :

La croissance économique est le fait de la progression


régulière du PIB au cas où l’inflation serait jugulée et où aussi le
chômage tendrait à se réduire.

L’inflation est jugulée si l’écart relatif entre le PIB réel et le


PIB nominal ne s’élargit pas d’une façon démesurée. Cette situation
est possible au cas où l’IPC tend vers l’unité, à savoir en reprenons
l’exemple du PIB algérien traité ci-dessus tout en réduisant l’IPC:
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Agrégats 1 999 2000 2001 2002

PIB en billions DA 50 53 55,65 60,102

IPC (base : 1999) 1 1,02 1,01 1,005


au lieu de 1,.03 1.05 1,08

Croissance annuelle 6% 5% 8%

L’évolution du PIB réel serait par conséquent la suivante en


fonction de l’année de base qui est 1999 :

Agrégats 1 999 2000 2001 2002

PIB en billions DA 50 51,96 55,10 59,80


au lieu de 51,46 53 55,65

Croissance annuelle 3,92 % 6,04 % 8,53 %


au lieu de 2,92 % 2,99 % 5%

Les écarts relatifs varieraient favorablement ainsi :

Agrégats 1 999 2000 2001 2002


PIB réel précédent 50 51,46 53 55,65
PIB réel supposé 50 51,96 55,10 59,80
variation + 0,50 + 2,10 + 4,15
Cela voudrait dire, aussi, que le PIB réel est proche du PIB
nominal ; en effet au titre de l’exercice 2002 leur écart est rendu
faible, à savoir 0,302 (60,102 – 59,8) alors qu’il était de l’ordre de
4,452 (60,102 – 55,65).
Cette situation aurait été possible au cas où, la progression du
PIB nominal serait le résultat de la productivité des facteurs de
production. Toutefois, la productivité n’est pas souvent favorable à la
résorption du chômage quand bien même elle favorise la réduction
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des coûts de production. La cause est toujours les contraintes de
fonctionnement des mécanismes du marché. En effet, toutes les
entreprises poursuivent le même but de la productivité pour être plus
compétitives sur le marché de façon à accroître, ou maintenir, leur
part de marché.

3– La lutte contre les défaillances du marché en rapport


avec l’emploi :
3.1– L’influence du marché sur le niveau de
l’emploi :
Nous venons de constater que les entreprises subordonnent
leurs activités productives à la logique de fonctionnement des
mécanismes du marché. Le volume et la valeur de leur production en
dépend. Ce qui se traduit par le fait que l’emploi de la quantité des
facteurs de production, notamment le travail, en est la conséquence,
c’est-à-dire c’est le marché qui conditionne par exemple la
qualification professionnelle et les effectifs en personnel à utiliser.
Cela est justifié par le fait que les mécanismes du marché sont
à l’origine de la détermination du niveau des prix. Leur élévation
entretient l’inflation et décourage les entreprises à embaucher du
personnel. Devant une telle situation le chômage ne recule pas mais
il tend à augmenter dans la mesure où les nouveaux arrivés sur le
marché de travail ne sont pas recrutés par les entreprises.
La progression du chômage se traduit, automatiquement, par
l’élévation du niveau des transferts (allocation chômage) que doit
débourser l’Etat par l’intermédiaire de la CNC (Caisse Nationale du
Chômage). L’augmentation dans ce cadre des dépenses de la CNC
entraîne aussi celle des cotisations sociales au détriment des salariés
et des entreprises.
Reprenons l’exemple traité plus haut et considérons cette fois
que les cotisations sociales, comprises dans les salaires, augmentent
et ce qui va aussi se traduire par l’augmentation des impôts d’une
unité monétaire chacune, à savoir tout en maintenant les prix du
marché :
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Situation Cas de situation
Coûts antérieure postérieure
1 2 3 4 5 6

Cons. Interm

- matières 80 88 80 80 80 80 80

- services 15 15 18 15 15 15 15
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total A 95 103 98 95 95 95 95

Valeur ajoutée

- salaires 24 26 27 31 32 33 34

- impôts 8 9 9 9 11 9 9

- amortissem 1 1 1 1 1 2 1

- profits 4 1 0 2 -5 -6 -5
au lieu de 3 2 4 - 3 -4 -3
----- ---- ---- ---- ---- ---- ----
total B 37 37 37 43 39 38 39

--------- ------- ----- ----- ----- ----- -----


PRIX DE 132 140 135 138 134 133 134
MARCHE

Cela est rendu possible au détriment des profits qui ont


régressé de deux unités monétaires car les niveaux de prix ont été
maintenus. Dans la réalité, les entreprises préfèrent réduire les
effectifs en personnel pour maintenir au moins le niveau de leurs
profits.

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 58


Pour mieux illustrer cela, reprenons l’exemple en rapport
avec la masse salariale et les effectifs, nous considérons maintenant
que l’augmentation des cotisations sociales font varier vers la hausse
la masse salariale de 10 % et le salaire moyen de 15 % (pour inclure
les versements forfaitaires), tout en sachant que les entreprises
décident de faire varier les effectifs en personnel, à savoir :

Situation Cas de
Coûts antérieure situation
postérieure
1 2 3 4 5 6

- masse salariale 24 29 30 31 32 33 33
(millions dinars)
- salaire moyen 240 305 339 357 374 403 460
(milliers dinars)
- effectifs 100 95 88 86 86 82 72
au lieu de 98 92 90 89 86 78

Cette hypothèse, non seulement, favorise des licenciements


de personnel, mais aussi, elle réduit les profits des entreprises au cas
où elles écoulent leur production toujours au même prix du marché,
sachant que la progression de la masse salariale entraîne
l’augmentation du coût de la production et réduit, dans ce cas, la
marge bénéficiaire.

3.2– La relation entre le chômage et l’inflation :

L’économiste anglais PHILLIPS a établi en 1958 une


relation directe entre le taux de chômage et le taux d’inflation. Sa
démonstration repose sur les différentes phases d’évolution de
l’économie caractérisées successivement, par :

- La récession économique : La demande globale est


inférieure à l’offre globale suite au chômage important
causant la faible utilisation des capacités de production
des entreprises (phase A) ;

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- La reprise économique : Enregistrement d’une
progression de la demande grâce à l’élévation du niveau
d’utilisation des capacités de production et suite au recul
du chômage car les entreprises procèdent à l’embauche du
personnel (phase B) ;
- L’expansion économique : La distribution de nouveaux
salaires provoque simultanément l’augmentation de la
demande et la pénurie de produits favorable à l’inflation
qui coïncide avec le recul du chômage (phase C) ;
- La saturation des capacités de production : Occasionne
l’augmentation des prix et le frein à l’emploi de nouveaux
salariés, donc le chômage résiduel ne peut pas être résorbé
et les nouveaux arrivants sur le marché du travail ne sont
pas embauchés (phase D).

Ces quatre phases sont ainsi reportées sur la courbe de


PHILLIPS :

Taux d’inflation
D

0 Taux de chômage

G 11/CYCLEI/SERIE05 G 11.01.05.5.2 « PROPRIETE CNEPD » Page 60


Donc le chômage et l’inflation sont deux dimensions
inversement proportionnels ; en effet, lorsque l’inflation augmente, le
chômage diminue et inversement. Nous sommes devant une situation
déstabilisante pour l’ordre social que seule l’intervention de l’Etat
peut rétablir.

3.3– L’intervention de l’Etat :

L’intervention de l’Etat devient, donc, vitale pour réduire le


chômage et l’inflation afin de préserver l’ordre social. Sachant que le
chômage et l’inflation déstabilisent la société suite au dérèglement
des mécanismes de fonctionnement du marché, la raison réside dans
le fait qu’ils sont occasionnés par les difficultés d’écoulement de la
production offerte par les entreprises et à cause de cela elles sont
contraintes de renoncer à l’embauche, voire de réduire les effectifs en
personnel ou de recourir à la baisse des salaires.

Du fait que l’inflation influence le niveau de l’emploi, il suffit


pour l’Etat de la combattre. Pour cela, il dispose des moyens pour
bloquer les prix et les salaires, encourager la concurrence, réduire ses
propres dépenses, réguler la masse monétaire et arrêter une politique
adéquate des revenus.

- Politique de contrôle des prix et de blocage des


salaires : L’Etat impose au secteur public un
plafonnement des prix et des salaires et contrôle leur
progression ;
- Politique budgétaire : Dès que la demande commence à
augmenter démesurément, l’Etat diminue ses dépenses
pour la contenir ou la réduire ou augmenter les impôts ;
- Politique monétaire : L’Etat agit sur la masse monétaire
en décourageant la distribution du crédit pour la réduire
de telle sorte à éviter des dépenses supplémentaires aux
agents économique afin de réduire l’inflation ;

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- Politique des revenus : L’Etat arbitre entre les
entrepreneurs et les salariés en organisant des
négociations entre eux afin de fixer les règles de partage
entre les salaires et les profits en poursuivant le but de
modérer leur niveau.

VII- RESUME :

1– Facteurs de production :

L’organisation et la réalisation de la production nécessite la


combinaison de trois facteurs que sont la terre, le travail et le capital.

La terre comprend de ce que peut renfermer la Nature (sol,


sous-sol, cours d’eau…), le travail constitue l’énergie fournie par
l’Homme et le capital relève de l’organisation sociale d’une
communauté humaine.

2– Elévation du niveau de production :

Le mode d’organisation des facteurs de production


conditionne son niveau. Le rendement de la terre peut être obtenu
grâce au volume additionnel du travail et du capital qui lui sont
associés, toutefois, la limite quantitative de la terre obéit à la règle
des rendements décroissants.

La productivité du travail contribue à l’accroissement de la


production en employant toujours la même quantité du travail. Cette
productivité peut être obtenue grâce à la formation qui améliore les
qualifications professionnelles. La formation est un facteur
d’accumulation du capital humain.

D’une façon générale, une économie qui bénéficie d’une


productivité du travail ou/et du capital est une économie qui
enregistre une croissance réelle car l’inflation est dans ce cas
contenue, voire elle recule.

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3– Agrégats de la production :

3.1– La PIB :

La Production Intérieure Brute mesure la valeur des richesses


produites au cours d’une année par toutes les entreprises résidant sur
le territoire national ; il est la somme des valeurs ajoutées, de la TVA
(Taxe sur la Valeur Ajoutée) et des droits de douane. La valeur
ajoutée constitue la contribution de chaque entreprise dans la
réalisation des richesses nationales. Le chiffre d’affaires (prix de
vente) de l’entreprise est obtenu en ajoutant à la valeur ajoutée les
consommations intermédiaires, celles-ci forment la somme des
valeurs ajoutées des entreprises se trouvant en amont du circuit de
production de chaque entreprise.

3.2– Le PIB :

Et obtenue en sommant la consommation des ménages, les


dépenses du gouvernement, les investissements nets, les stocks et la
différence entre les exportations et les importations.

3.3– Le PNB :

Le Produit National Brut mesure la valeur des richesses


produites au cours d’une année par les entreprises résidentes, c’est-à-
dire celles produites par les entreprises étrangères sur le territoire
national sont exclues.

3.4- Le RN :

Le Revenu National est obtenu de la différence entre le PNB


et les amortissements. Il constitue aussi la somme de la rémunération
du travail salarié (salaires + charges sociales), des bénéfices nets
distribués aux entrepreneurs et des autres revenus (loyers des
habitations, intérêts des placements…).

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4– L’influence de l’inflation sur la production et sur le
chômage :

L’inflation gonfle la production nominale. L’application de


l’IPC (Indice des Prix de Consommation) au PIB nominal permet
d’obtenir le PIB réel, plus l’IPC est important plus l’écart est
important entre les PIB réel et nominal, dans ce cas, la croissance
devient un indicateur peu fiable car elle n’est pas obtenue grâce à la
productivité des facteurs de production.

L’inflation entretien, en outre, une relation de causalité avec


le niveau de l’emploi. Son taux élevé accroît le chômage. La
démonstration est faite par le moyen de la courbe de Phillips.

5- Le rôle de l’Etat dans la prévention des défaillances du


marché :

L’Etat dispose d’au moins quatre moyens pour combattre


l’inflation afin de faire reculer le chômage : le contrôle des prix et le
blocage des salaires, la réduction des dépenses publiques et du déficit
budgétaire, la politique monétaire et la politique des revenus.

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