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Réseaux de Micro-

irrigation
Dr. Ir. Djigbo Félicien BADOU
Ph.D. Changement Climatique & Ressources en Eau
Ingénieur Eau
Ecole d’Horticulture et de l’Aménagement des Espaces Verts , Université Nationale d’Agriculture (UNA)
Email: fdbadou@gmail.com
Partie 1
Fonctionnement du reseau de micro-irrigation
Consignes
• Objectifs spécifiques : Ce chapitre vise à permettre aux apprenants d’approfondir leurs
connaissances sur la micro-irrigation et d’estimer quelques paramètres de base d’un projet de
micro-irrigation
• Contenu : Structure d’un réseau d’irrigation micro-irrigation- Caractéristiques des goutteurs -
Base de calcul d’un projet de micro-irrigation
• Procédure: le travail sera organisé en trois temps : travail individuel, et la restitution
• Consignes: Lis le support (chapitre 3) puis réponds à chacune des questions suivantes:
1) Décris la structure d’un réseau de micro-irrigation.
2) Dans un tableau, synthétise la disposition des rampes et les cultures correspondantes à chaque
disposition des rampes
3) Enumère cinq types de goutteurs parmi ceux mentionnés dans le support
4) Comment calcule-t-on le débit d’un goutteur à sortie unique et celui d’un goutteur à sorties
multiples ?
5) Comment détermine-t-on les paramètres de base d’un projet de micro-irrigation ?
I. Généralités sur la micro-irrigation
 0. Avant propos
• La micro-irrigation présente de nombreux avantages par rapport à l'irrigation
par aspersion et peut être utilisée dans les jardins, les serres, les vergers, les
vignobles, les champs, etc.
• Ce chapitre permet de redécouvrir les composantes d’un système de micro-
irrigation ainsi que les avantages (économie de l’eau, réduction du risque de
maladie foliaires, réduction des coûts énergétiques, etc.) et les inconvénients
que présentent ce système d’irrigation.
• Il est aussi présenté des éléments de conception et de dimensionnement des
réseaux de micro-irrigation.
I. Généralités sur la micro-irrigation
 1. Définition
• La micro-irrigation consiste à apporter l’eau au voisinage ou au pied des plantes,
directement à la surface du sol ou à l’intérieur du sol, avec de faibles débits (2 à 150 l/h)
et à intervalles rapprochés.

• Espacement entre les arrosages: 1 à 2 jours


• En microirrigation, le sol se comporte comme un conducteur d’eau vers les
racines plutôt qu’un réservoir.

• L’eau apportée aux plantes est filtrée et éventuellement enrichie en


fertilisants.
I. Généralités sur la micro-irrigation
2. Autres appellations
• On parle aussi d’irrigation localisée et d’irrigation goutte à goutte. En effet,
 la micro-irrigation prend en compte le fait que les débits apportés sont faibles et les
fréquences élevées (CIID= Commission Internationale des Irrigations et du Drainage).

L’irrigation localisée traduit le mode d’apport de l’eau au voisinage des racines ou


directement au pied des plantes (FAO);

L’irrigation goutte à goutte fait référence à une technique particulière d’arrosage qui
fait intervenir les goutteurs (ASAE=American Society of Agricultural Engineers);
I. Généralités sur la micro-irrigation
 3. Cultures irriguées
• La micro-irrigation peut être utilisée pour de nombreuses cultures au nombre
desquelles:
 Légumes, tomates, concombres, aubergines, piments, Asperges,
 Verger (arbres fruitiers),
 Cultures en ligne,
 Cultures sous serre,
Framboise, bleuet, fraises,
Etc.
I. Généralités sur la micro-irrigation
 4. Avantages et inconvénients
• Avantages
 Économie de l’eau et Economie de la main d’œuvre
 Adaptée à tous types de sols et de reliefs
 Possibilité d’utilisation des eaux salées
 Réduction des adventices
 Insensibilité aux vents
 Meilleurs rendements
 Possibilité d’arroser avec des débits très faibles avec contrôle précis de la dose.
I. Généralités sur la micro-irrigation
• Inconvénients
 Coût de première installation élevé
 Sensibilité des goutteurs à l’obstruction et donc à la qualité de l’eau
 Nécessité de filtration de l’eau d’irrigation
 Nécessité d’une maintenance rigoureuse
 Nécessité d’un bon niveau de compétence pour les études liées à la micro-irrigation
 Utilisation de matériels délicat à durée de vie limitée
 Mieux adaptée à des cultures à fortes valeur ajoutée
I. Généralités sur la micro-irrigation
 5. Motivations pour le choix de la micro-irrigation
• Quelles conditions peuvent motiver le choix de la micro-irrigation?
• Dans l’une ou l’autre des situations ci-dessous, la micro-irrigation est à envisager:

 Prix de l’eau élevé ou ressources en eau rares


Terrain en forte pente ou accidenté
Rareté et cherté de la main d’œuvre
Eau de salinité élevée
Option d’investir dans la production de cultures spécialisées à haut rendement et à
forte valeur ajoutée.
I. Généralités sur la micro-irrigation
 6. Conditions d’emploi des techniques de micro-irrigation
• Afin d’adapter la technique de micro-irrigation aux conditions du site, les
paramètres suivant sont à considérer:
 Conditions climatiques;
 Nature du sol;
 Topographie du terrain;
 Qualité et quantité de la ressource en eau disponible;
 Rentabilité de l’exploitation;
 Impacts sur l’environnement.
I. Généralités sur la micro-irrigation
 Conditions climatiques
• La micro-irrigation est praticable sous tous types de climat.

 Nature du sol
• La micro-irrigation est praticable sur la plupart des sols mais il faut tenir compte de
l’influence de leurs propriétés hydrauliques dans la conception du système notamment:
o Ecartement des rampes;
o Types de distributeurs, leurs espacements et débits;
o Fréquence des apports
I. Généralités sur la micro-irrigation
Topographie du terrain
• La micro-irrigation est applicable même en terrain à topographie accidentée
• Cependant, le débit des distributeurs doit être choisi convenablement pour éviter les
ruissellements qui peuvent induire une forte déformation du bulbe d’humidification.

 Qualité de la ressource en eau disponible


• La qualité physico-chimique de l’eau détermine l’importance des risques de bouchage
du matériel d’arrosage et constitue un critère de choix de la technique de micro-
irrigation.
I. Généralités sur la micro-irrigation
7. Structure d’un réseau de micro-irrigation
I. Généralités sur la micro-irrigation
• Un réseau type de micro-irrigation se compose de:
• (i) un point de fourniture d’eau sous-pression (pompage, château d’eau ou réservoir au
sol);

• (ii) une unité de tête reliée au point de fourniture: elle permet de réguler la pression et le
débit, de filtrer l’eau et d’y introduire des fertilisants;

• (iii) une canalisation principale (conduite d’amenée) généralement enterrée (PVC rigide,
PE, etc.);
I. Généralités sur la micro-irrigation
• (iv) les portes-rampes (conduites de répartition) en Polyéthylène (PE) moyenne densité
ou PVC rigide: ils peuvent enterrés ou placés à la surface du sol;

• (v) les rampes (conduites de distribution): en PE basse densité ou PVC rigide de petits
diamètre. Elles assurent le transport (et dans certains cas la distribution de l'eau [cas des
gaines poreux, ou tubes poreux]).

• Quelques exemples dispositions des rampes:


I. Généralités sur la micro-irrigation
 Disposition des rampes
 Rampe simple:
• Une seule rampe par rangée de culture.
• Adaptée pour les cultures de faible écartement: maraîchères, vignes, etc.
I. Généralités sur la micro-irrigation
 Disposition des rampes
 Rampe double
• Il s’agit de deux rampes simples en parallèles.
• Exemple: placer une 1ère rangée lorsque les arbres sont jeunes et ajouter la 2ème lorsque les
besoins en eau augmentent.
• Recommandées: Cultures fruitières
I. Généralités sur la micro-irrigation
 Disposition des rampes
 Rampe à dérivations latérales:
• Permet d’augmenter la surface irriguée et la dose apportée par addition de
tuyaux latéraux sur une rampe simple.
I. Généralités sur la micro-irrigation
 Disposition des rampes
 Rampe à boucle (queue de cochon) et en zig-zag:
• permet de regrouper les distributeurs autour des arbres.
I. Généralités sur la micro-irrigation
• (vi) les distributeurs: ce sont les organes d’arrosage.

• Il existe de nombreux types.


Exemple de goutteurs
…à long
cheminement

… à orifice

Goutteur à sortie unique Goutteur à sorties multiples


Exemple de goutteurs

Goutteurs à tubes capillaires ou goutteurs à long cheminement


Goutteurs à long cheminement
sur le site de primeur Sud à Ouidah
Exemple de goutteurs
sortie

Orifice intérieur
Goutteurs à gaine double
Exemple de goutteurs

Goutteurs à pipette réglable


II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débit
• Il est présenté quelques caractéristiques des goutteurs.

Goutteur de type orifice à sortie unique


• Le débit est donné par la formule classique d’écoulement à travers un orifice

• q : débit du goutteur (l/h)


• C: coefficient de contraction
• m: constante (3.6 106)
• S: section de passage de l’eau (m2)
• g=9.81 (m2/s)
• H: charge de pression sur l’orifice (m)
II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
 Goutteurs à orifice à sorties multiples
• Connaissant q et D, on peut tirer Q et
•Q
• 𝒏

• Q: débit de l’orifice (l/h)


• n: nombre de sorties
• q: débit de chaque sortie (l/h)
• D: Diamètre de chaque sortie
• Dn: diamètre de l’orifice principal du goutteur
II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
 Application
• 1) Déterminez le diamètre d’un goutteur à 4 sorties de chacune 10 l/h sous une pression
H=10 m sachant que C=0.70

• 2) Déterminez le diamètre de l’orifice intérieur d’une rampe à double paroi ayant 10


sorties par orifice. Les sorties sont disposées tous les 0.5 m et le débit de la rampe est de
1.0 l/h/m. H=5 m et C=0.7
II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
 Solution
 1) Déterminons le diamètre d’un goutteur à 4 sorties.
• q= 10 l/h ; n=4, H=10 m et C= 0,7

• Cherchons D

• >>> or ainsi


II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
 Solution
 2) Diamètre de l’orifice intérieur de la rampe à double paroi
• Débit de l’orifice intérieur:
• Il y a 10 sorties espacées de 0.5 m alors
• l/h (attention q est donné en l/h/m)

• Section de l’orifice intérieur =

• Or (par definition) on tire donc


II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
 Goutteurs à sortie unique à long cheminement et
 Goutteurs à sorties multiples à long cheminement
• La perte de charge (PDC) exprime la perte (réduction de la charge/pression)
• On recherche une forte perte de charge (pdc) par unité de longueur afin d’avoir un
faible débit à chaque sortie.
• En effet, les pertes de charge, dues aux frottements le long des conduites, provoquent
une perte de pression et par conséquent la réduction du débit en fin de conduite.

• La pdc est fonction du régime d’écoulement qui est défini ci-après.


• Parlons un peu du régime d’écoulement.
II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
 Régime d’écoulement (rappel)
• Le régime d’écoulement se caractérise par le nombre de Reynolds (Re)
𝑽𝑫
• 𝒆 𝝂

• V : vitesse moyenne de l’écoulement (m/s)


• D: diamètre de la section de passage (m)
• ν : Viscosité cinématique (m2/s)

𝟒𝒒
• Pour une section circulaire, on montre que 𝒆 ou
𝝅𝑫𝝂
• q: débit du distributeur
q (m3/s)
• m: constante (3.6 106) q (l/h)
II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
 Régime d’écoulement
• Si
• Re < 2000 : régime laminaire >> faible perte de charge
• 2000 < Re < 4000 : régime instable
• 4000 < Re < 10000 : régime partiellement turbulent
• Re >10000 : régime entièrement turbulent >> importante pertes de charge
Laminaire λ =

Instable

Turbulent
II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
• Régime laminaire ( ) : Formule de
Poiseuille

Régime instable ( ): .

Régime turbulent ( )
.
(i) tuyaux lisses: .
Formule de Blasius

.
(ii) tuyaux rugueux ou diagramme de Moody
.
Formule de Colebrook
et White
10-7 ≤ ≤ 10-3
II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
 Goutteurs à sortie unique à long cheminement et goutteurs à sorties
multiples à long cheminement
• La pdc linéaire unitaire (j) se produit tout au long du cheminement de l’eau dans le
goutteur.
• Selon l’équation de Darcy-Weisbach :
Goutteurs à sortie(s) unique (multiples) à long cheminement
• La pdc linéaire unitaire (j) se produit tout au long du cheminement de l’eau dans le
goutteur. Selon l’équation de Darcy-Weisbach :

• Attention: dans la relation q=V*S, q est en m3/s or q est souvent en l/h

• La dissipation de la charge H se fait en totalité dans le goutteur de longueur de


cheminement L:
𝟐𝒈𝑯𝑫 𝟏/𝟐 𝟐𝒈𝒎𝟐 𝑺𝟐 𝑯 𝑫
>> et
𝝀𝑳 𝝀∗𝒒𝟐

• j: perte de charge linéaire unitaire (m/m) q: débit du goutteur (l/h)


• D: diamètre de la conduite (m) λ: coefficient de perte de charge
• V: vitesse moyenne de l’eau (m/s) m: constant (3.6 106)
II. Caractéristiques des goutteurs: pertes de charge et
débits
 Goutteurs à sortie(s) unique (multiples) à long cheminement
• En régime laminaire, on montre que:

𝝅 𝒈 𝑫𝟒 𝑯 𝒎 𝝅 𝒈𝑫𝟒 𝑺𝟐 𝑯 𝒎
et
𝟏𝟐𝟖 𝝂 𝑳 𝟏𝟐𝟖 ∗ 𝝂 𝒒
Partie 2
Base de Calcul d’un projet de micro-irrigation
III. Calcul d’une installation de micro-irrigation
• Deux principales phases sont nécessaires dans le calcul d’un réseau d’irrigation: la
collecte des données de base et le dimensionnement des installations.

 Collecte des données de base


• Les données à collecter sont similaires à celles à collecter pour le réseau d’irrigation par
aspersion à l’exception du vent qui ici n’est pas un facteur déterminant.

 Phases de calcul d’une installation


• Les étapes de calcul sont également similaires à celles présentées pour l’irrigation par
aspersion à quelques differences près.
III. Calcul d’une installation de micro-irrigation
 Phases de calcul d’une installation
• Dimensionner un réseau d’irrigation sous-pression revient à:
 Etape 1: Calculer les besoins en eau des cultures et en eau d’irrigation, les doses d’arrosage, les
surfaces à arroser, la longueur des conduites;

 Etape 2: calculer les débits des conduites (porte-rampes, rampes, conduite principale, )

 Etape 3: déterminer le diamètres des différentes conduites

 Etape 4: vérifier les vitesses d’écoulement

 Etape 5: calculer les pertes de charges et vérifier les pressions.

• Les étapes sont similaires à celles présentées pour l’irrigation par aspersion avec quelques
petites différences.
Etape 1: Besoins en eau des cultures
 Calcul de l’évapotranspiration
• Ce sont les besoins en eaux maximaux (besoins de pointe) de la culture

𝒄 𝟎

• peut être calculée à partir de formules (Penmann, Turc, etc.) ou à partir de


l’évaporation d’un bac de classe « A » ou d’un bac Colorado

𝟎 𝒃 𝒃𝒂𝒄 où 𝒃:coefficient du bac (0.6 < 𝒃 <0.85)


𝒃𝒂𝒄 Evaporation du bac

Quelques valeurs d’ETM


• 𝒄 𝒃 𝒃𝒂𝒄 Cultures maraîchères: 4 à 8 mm/j
Vergers: 5 à 7 mm/j
Etape 1: Besoins en eau des cultures
 Influence du taux de couverture du sol
• En micro-irrigation, on tient compte du fait qu’on n’arrose pas toute la surface et que les
parties arrosées sont souvent abritées sous le feuillage des plantes.

• On définit alors un coefficient de réduction, , 𝒓

• 𝑠= taux de couverture du sol par la projection sur l’horizontale du feuillage des plantes
adultes
Etape 1: Besoins en eau des cultures
 Calcul de 𝒓

𝑪𝑺
• 𝒓 (Formule de Keller et Karmeli)
𝟎.𝟖𝟓

• 𝒓 (Formule de Freeman et Gazoli)

• 𝒓 (Formule de Decroix)

• ≥ 1.
Etape 1: Besoins en eau des cultures
 Besoins en eau journaliers moyens de la culture: ETMloc
• ETMloc = 𝒓 *ETM

• ETMloc : besoins journaliers moyens de la période de pointe (mm/j)


• ETM : moyenne de l’evapotranspiration maximale journalière de la période de pointe
(mm/j)
• Ainsi:

• 𝒍𝒐𝒄 𝒓 𝒄 𝟎

• 𝒍𝒐𝒄 𝒓 𝒄 𝒃 𝒃𝒂𝒄
Etape 1: Besoins en eau d’irrigation
• Soient Bp le besoin en eau de la culture et B le besoin en eau d’irrigation.

• Le besoin en eau d’irrigation, B, est la quantité d’eau que l’on doit apporter à
la culture pour lui assurer la totalité de son besoin en eau , Bp, ou une
fraction déterminée, αBp, de celui-ci.
Etape 1: Besoins en eau d’irrigation
• Deux cas de figures se présentent:
 Cas 1:
• L’irrigation est la seule ressource en eau
• B≥Bp : en raison des diverses pertes à la parcelle

 Cas 2:
• La plante peut satisfaire ses besoins à partir d’autres ressources en
eau (pluie efficace, réserve en eau du sol, rémontée capillaire à partir
de la nappe).
• B<Bp et
Etape 1: Besoins en eau d’irrigation et besoins en eau des
cultures
Besoins nets: Bnet
• Bnet=ETM*Kr+Lr-RN Lr: besoin de lessivage
Peff: pluie efficace;
Rs: Réserve en du sol;
Rc: rémontée capillaire à partir de la nappe
Besoins bruts: Bbrut
RN: ressources naturelles contribuant, en

• plus de l'irrigation, à l'alimentation en eau de
la culture.

• Rp : rendement hydraulique à la parcelle


Etape 1: Besoins en eau d’irrigation
 Rendement hydraulique à la parcelle: Rp
• Rp = E. CU
• E: elle est fonction du type du sol

é ( )

é ( )

• CU : coefficient d’uniformité traduisant l’uniformité de la distribution de


l’eau sur la parcelle (fonction de l’uniformité de la fabrication des
distributeurs et de la topographie)
Etape 1: Besoins en eau d’irrigation

Valeurs de CU

Valeurs de E
Etape 1: Besoins en eau d’irrigation de pointe et
besoins en eau d’irrigation réels.
 Besoins en eau d’irrigation de pointe
• Les besoins d'irrigation de pointe sont utilisés pour le calcul des diamètres
des conduites, du débit des pompes, etc.

• Le dimensionnement d'un réseau de micro-irrigation ainsi que son temps


maximal de fonctionnement dépendent du besoin d'irrigation de pointe
(BIP), calculé en considérant la "pointe moyenne" de Ebac ou de I'ETM.
Etape 1: Besoins en eau d’irrigation de pointe et
besoins en eau d’irrigation réels.
 Besoins en eau d’irrigation réels
• Les besoins d'irrigation réels sont utilisés pour la conduite des arrosages.

• Il faut déterminer la quantité d’eau à appliquer par arrosage (qui varie dans le temps).

• Pour cela disposer des valeurs de Kc, et Kr de l’évaporation (journalière, ou décadaire) et


les apports naturels (pluies en particulier).

• Pour les périodes où la demande climatique est moindre, on ajuste automatiquement en


réduisant la fréquence des arrosages (méthode d’arrosage à dose constante.)
Etape 1: Distribution de l’eau aux plantes
Dose d’arrosage maximale nette : Dnette
• La dose d'arrosage maximale nette ou dose théorique qui peut être apportée par
arrosage est donnée par:
• Dnette =(Hcr - Hfp)*z*e*p

• Dnette : dose maximale ou dose théorique (mm)


• Hcr: humidité (volumique) à la capacité au champ (mm/m)
• Hpf: humidité au point de flétrissement permanent (mm/m)
• Z =profondeur d’enracinement de la culture (m)
• e: dégré d’extraction de l’eau du sol (-)
• P: fraction du sol humidifé (-)
Etape 1: Distribution de l’eau aux plantes
 Détermination de e
• Culture sensible à la sècheresse, e=0.3

• Culture peu sensible à la sècheresse, e=0.6


Etape 1: Distribution de l’eau aux plantes
 Détermination de la fraction du sol humidifié P
• La fraction du sol humidifié P est la proportion du volume de sol humidifié par rapport
au volume de sol qui peut être exploré par les racines.

 Facteurs influencants P:
nature du sol,
débit des distributeurs
espacement des distributeurs sur la rampe,
écartement des rampes,
fréquence d’arrosage
Etape 1: Distribution de l’eau aux plantes
 Détermination de la fraction du sol humidifié P
• P est de l’ordre de 33% pour les vergers

• P varie de 50 à 100% pour les cultures maraichères, vignes, fraises, etc

• P est de l’ordre de 20% s’il y a des pluies durant la campagne et que


l’irrigation revêt un caractère de complément.
Etape 1: Distribution de l’eau aux plantes
 Guide d'estimation P (Keller & Kameli, 1974)
• Ce guide est établi pour une rampe simple rectiligne équipée de distributeurs
uniformément espacés (Sd), pour différents débits (q), pour des sols de texture grossière
(G), moyenne (M) ou fine (F) et une dose d'arrosage fixée à environ 40 mm.

• A partir des données d’une rample simple, on tire les données pour les autres types de
dispositions (rampes doubles par exemple).
1) :
Pour un debit de distributeur de 4
l/h installé sur un sol de texture
Moyenne M, avec un écartement
entre les distributeurs de 1 m, et un
écartement entre les rampes de 6
m, P= 20%

2)
Pour un debit de distributeur de
plus de 12 ll/h installé sur un sol de
texture Moyenne M, avec un
écartement entre les distributeurs
de 1,6 m, et un écartement entre les
rampes de 6 m, P= 34%

Guide d’estimation de p
Etape 1: Distribution de l’eau aux plantes
 Calcul de P
• Cas 1: rampe simple comportant des distributeurs uniformément espacés pour chaque
rangée de culture.

• Exemple: soit un verger planté à 6 m entre ligne dans un sol à texture moyenne.
1. Déterminez l’espacement convenable des goutteurs sur rang simple et le
pourcentage de sol mouillé si le débit du goutteur est de 4 l/h.
2. Que faire si l’on souhaite avoir un P ≥ 30%?
Distribution de l’eau aux plantes
 Calcul de P
Solution
• 1. Sl=6 m
q=4 l/h, sol à texture moyenne et Sl=6 m
A partir du tableau Sd=1 m et P=20%

• 2. Pour avoir P ≥ 30% sachant que le sol est de texture moyenne,


il faut des goutteurs de plus de 12 l/h espacés de Sd=1.6 m
Distribution de l’eau aux plantes
 Calcul de P
 Cas 2: Rampe double pour chaque rangée d‘arbres comportant des goutteurs
uniformément espacés.

• On désigne par P1 : pourcentage de sol humidifé pour S𝑙 =S1 et par P2: pourcentage de sol
humidifé pour S𝑙 =S2

• Procédure à suivre:
1) Commencer par déterminer Sd pour rampe simple
2) Pouis connaisant Sd , determiner S1max = pour P1 = 100%
𝑷𝟏 ∗𝑺𝟏 𝑷𝟐 ∗𝑺𝟐
3) Déterminer S2=Sr – S1 et déduire P2 et enfin calculer
𝑺𝟏 𝑺𝟐
Distribution de l’eau aux plantes
 Calcul de P
• Exemple: soit un verger planté à 6 m entre lignes dans un sol de texture moyenne.

• On decide de l’irriguer avec un dispositif à rampes doubles équipées de goutteurs de débit


4 l/h.

• Déterminez Sd, S1, S2 et P


Distribution de l’eau aux plantes
 Solution
1) Déterminons Sd pour une rampe simple
• q=4l/h et sol de texture moyenne donc (Tableau) >>> Sd= 1 m
2) Déterminons S1max
• Entre les 2 branches d’une même rampe double,
• P1=100% >> S1max=1.2 m
3) Déterminons S2 puis P2
• S2= Sr – S1= 6 - 1.2= 4.8 m
• S2=4.8 m, Sd= 1 m et sol de texture moyenne >> P2

∗ ∗ ∗ . ∗ .
• = = 39%
. .
Distribution de l’eau aux plantes
 Cas 3: cas des systèmes zig-zag et de «queues de cochon » ou boucles

𝒑𝒅 𝒉

𝒂 𝒓

n: nombre de points de distribution par arbre


Spd: espacement des points de distribution autour du même arbre (correspond à Sd)
Sh: largeur de la bande humidifiée, égale à Sl pour P=100% à partir du débit et du type de sol
considérés.
Sa: espacement des arbres sur la ligne
Sr: écartement entre rangs d’arbres
Distribution de l’eau aux plantes
 Calcul de P
• Application
• Soit une installation à goutteurs à sorties multiples ayant les caractéristiques
suivantes:
- Débit par point de distribution, q=8 l/h
- 6 points de distribution par arbres
- Disposition des arbres: 6*6 m
- Sol de texure moyenne

- TAF:
Déterminer l’espacement des points de distribution Spd et P.
Distribution de l’eau aux plantes
Solution

1. Déterminons Spd
- Sa=Sr= 6m, q=8 l/h, sol texture moyenne
- >> d’après le tableau, Spd=Sd= 1.3 m

2. Déterminons P
∗ . ∗ .
- Pour P=100% , Sl=1.5 m>>

Distribution de l’eau aux plantes
 Valeurs de la profondeur d’enracinement: Z
• Tableau: Valeurs minimales et maximales de Z pour diverses cultures

Cultures Z (m)

Tomates 1 à 1.2

Cultures maraîchères 0.3 à 0.6

Agrumes 1 à 1.2

Arbres fruitiers à feuilles caduques 1à2

Vigne 1à3
Distribution de l’eau aux plantes
 Tableau: Quelques caractéristiques hydriques de quelques sol
Distribution de l’eau aux plantes
• Q: débit necessaire à l’arrosage de la surface S
• S: Surface de la parcelle (ha)
• Np: nombre de postes d’arrosage (-)
• fNj: intervalle entre arrosages (jour)
• ETMloc: evapotranspiration maximale moyenne de la période de pointe (mm/j)
• CU: coefficient d’uniformité
• q : debit moyen d’un goutteur (l/h)
• Sd: espacement des goutteurs sur la rampe (m)
• Sl: écartement moyen des rampes (m)
• Dbrute: dose brute d’arrosage (mm)
• t: durée de fonctionnement par arrosage (h)
Distribution de l’eau aux plantes
 Fréquence des arrosages: fNj
• =

• : intervalle entre 2 arrosages (jours)


• : dose nette d’arrosage (mm)
• : besoins journaliers moyens de la période de pointe

• 𝑵𝒋 (j) sera arrondi à l’entier inférieur !!!


Distribution de l’eau aux plantes
Dose réelle: Dr
• Une fois la fréquence des arrosages connue, on ajuste la dose nette (Dnette) à sa valeur
réelle (Dr).

• Dr (mm)= fNj*ETMloc (mm/j)

 Dose brute : Dbrute


• La dose réellement appliquée (dose brute) doit être supérieure à la dose nette ou à la
dose réelle pour tenir compte du rendement globale de l’irrigation à la parcelle ( )
• Dbrute=
Distribution de l’eau aux plantes
 Débit par distributeur ou par groupe de distributeurs (q) et durée de
fonctionnement (t) des distributeurs
• une fois déterminée la dose brute d’arrosage pour la fréquence d’arrosage choisie, on
calcule le débit par distributeur ou groupe de distributeurs et la durée de fonctionnement
(t) des distributeurs par:
∗ ∗

• q: débit moyen d’un distributeur ou groupe de distributeurs (l/h)


• Sd*Sl: surface arrosé par chaque distributeur ou groupe de distributeurs (m2)
• Sd: espacement des distributeurs sur la rampe (m)
• Sl: espacement moyens des rampes (m)
• t: durée de fonctionnement des distributeurs (h)
Distribution de l’eau aux plantes
 NB: Durée de fonctionnement (t) des distributeurs
• La durée maximale d’utilisation du réseau doit correspondre aux possibilités qu’ont les
plantes de l’utiliser.

• Sols grossiers: 6 à 10 h/jour


• Sols a bonne capacité de retention: 10 à 18 h/jour
• Période de pointe: 20 à 22 h/jour
Distribution de l’eau aux plantes
 Débit de l’installation: Q
• Pour calculer, le debit Q de l’installation, on détermine le nombre Np de postes
d’arrosages (ou de sous-parcelles).

• Le débit d’installation est donnée par:


𝑺 𝟐𝟒∗𝒇𝑵𝒋 𝑬𝑻𝑴𝒍𝒐𝒄
• 𝟏 𝑵𝒑 𝒕 𝑬∗𝑪𝑼

• =0.116 et
. .
Distribution de l’eau aux plantes
 Volume d’eau annuel
𝑺∗𝑩𝒂𝒏
𝒂𝒏 *10
𝑬.𝑪𝑼
: Volume d’eau annuel (m3)
S: Surface du périmètre (ha)
: Besoins nets annuels (mm)
Etapes 2, 3 et 6
• Voir cours d’irrigation par aspersion.
Goutteurs, rampes et porte-rampes
Nombre de goutteurs par rampe /𝒓𝒂𝒎𝒑𝒆

Avec : longueur de la rampe [m] et : écartement entre goutteurs [m]

Nombre de rampes par parcelle 𝒓𝒂𝒎𝒑𝒆𝒔/𝒑𝒂𝒓𝒄𝒆𝒍𝒍𝒆

• Avec : longueur de la parcelle [m] et : écartement entre rampes [m]


Goutteurs, rampes et porte-rampes
 Débit d’une rampe 𝒓𝒂𝒎𝒑𝒆

Avec : débit du asperseur donné par le fabricant

Débit d’un porte-rampe 𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆 𝒓𝒂𝒎𝒑𝒆


• Un porte-rampe alimente une seule parcelle à la fois et délivre
simultanément un débit pour les n rampes de la parcelle. Le débit du porte
rampe représente le débit d’une parcelle.
Goutteurs, rampes et porte-rampes
 Nombre de parcelle irrigable simultanément 𝒑

Avec le débit maximal dans les conduites principales et secondaires

• NB: doit être arrondi par défaut à l’entier supérieur. Les conduites
principales et secondaires doivent fournir un débit au maximum égal à celui
des 𝒑 parcelles alimentées simultanément.
IV. Calculs hydrauliques
 Diagnostic d'un réseau de micro-irrigation: Variation du débit d’un
distributeur
• Le diagnostic porte sur l’uniformité de l’arrosage qui est un élément essentiel influençant
la performance d’un réseau de micro-irrigation.

• L’arrosage a une bonne uniformité spatio-temporelle lorsque la variation du débit entre


différents distributeurs ne dépasse un seuil fixé par le projeteur ( de la valeur
du débit nominal)


• Exemple: si et si le débit nominal du goutteur est de 4 l/h
alors qmin=3.8 l/h et qmax=4.2 l/h.
IV. Calculs hydrauliques
 Causes de la variation de débits entre les distributeurs d’un poste
d’arrosage
• Non-uniformité technologique: due aux hétérogénéités de fabrication du distributeur
choisi;

• Non-uniformité hydraulique: due aux variations topographiques et aux différences de


pressions s’exerçant sur les distributeurs en raison des pdc dans les rampes et porte-
rampes;

• Non-uniformité temporelle: due au vieillissement ou à l’obstruction différentiels des


distributeurs apparaissant au bout d’une certaine période d’utilisation et s’aggravant avec
le temps
IV. Calculs hydrauliques
 Loi débit-pression d’un distributeur

• q: débit d’un distributeur


• H: pression

• Le coefficient x est fonction du distributeur


Goutteur à capillaire, x=1
Goutteur à circuit long (partiellement turbulent) x=0.7
Goutteur à orifice (entièrement turbulent), x=0.5
Goutteur vortex x=0.4
IV. Calculs hydrauliques
 Loi débit-pression d’un distributeur

• La variation de q en fonction de la variation de H


∆ ∆
>> et

• Ainsi, pour une variation de débit ( , toutes choses étant égales par ailleurs, la
variation maximale de pression le long d’une rampe est fonction de type de distributeur.
IV. Calculs hydrauliques
 Loi débit-pression d’un distributeur

• Exemple: si =10% et la pression nominale Hn=10 m

• La variation de pression :

• Pour un goutteur à circuit long (x=0.7) : >> =1.43 m.c.e


.
• Pour un goutteur à orifice (x=0.5) : >> =2 m.c.e
.

• Ainsi, la longueur maximale ( ) de rampe utilisable (même débit et diamètre)


sera différente dans ces 2 cas puisque la pdc est différente.
IV. Calculs hydrauliques
 Loi débit-pression d’un distributeur
• Application:
• Soit une rampe de débit unitaire, q=4 l/h/m

• Calculer la longueur maximale si =10% et la pression nominale Hn=10 m

• On considère une conduite PE basse densité de diamètre D=13/16 et on utilisera la


formule de pdc de Williams-Hazen
.
• . et C=130
IV. Calculs hydrauliques
 Loi débit-pression d’un distributeur
• Solution
• .

• Goutteur à circuit long, =J.Lmax= .


=1.43 m d’où Lmax=66 m

• Goutteur à circuit court, =J.Lmax= . =2.0 m d’où Lmax=74 m


IV. Calculs hydrauliques
 Dimensionnement conduites principales et porte-rampes
• Pour le dimensionnement des conduites assurant un service d’extremité (débit constant sur
toute la longueur de la conduite)

 Formule de Darcy-Weisbach
• et >>
∗ ∗ ∗

• J : perte de charge linéaire unitaire (m/m)


• V :vitesse moyenne de l’eau (m/s)
• S : section de la conduite de diamètre D (m2)
• D : diamètre intérieur de la conduite (m)
• Q : débit de la conduite (m3/s)
• g :Accélération de la pesanteur (m/s2)
• λ : Coefficient de perte de charge linéaire dépendant du régime d’écoulement
Dimensionnement conduites principales et porte-rampes
 Application
• Pour des conduites à section circulaire et en exprimant D en mm et q en l/h,
montrez que la formule de Darcy-Weisbach devient:
Dimensionnement conduites principales et porte-rampes
 Formule de Williams-Hazen
• Formule la plus utilisée en micro-irrigation pour le calcul de la pdc J. Elle ne prend
pas en compte l’influence de la viscosité de l’eau
∆ .
.

• J : perte de charge linéaire unitaire (m/m)


• : perte de charge (m)
• L : longueur de la conduite (m)
• D : diamètre intérieur de la conduite (m)
• Q : débit de la conduite (m3/h)
• : Coefficient de perte de charge
Dimensionnement conduites principales et porte-rampes
 valeur de C
• Tuyaux plastiques à parois lisses
• D<15 mm : C=130
• 15 < D < 25 mm : C=140
• 25 < D < 30 mm : C=150
• Tuyaux en fonte : 100 < C< 130
• Tuyaux en acier
• Neufs : C=110
• Usagés: 100

 Application:
• Si on exprime D en mm et Q en l/h, montrez que J devient:
.
.

Dimensionnement conduites principales et porte-rampes
 Formule de Guyon-Pernes
• Formule établie spécialement pour polyéthylène (PE)
• . .
ou . .

• J (m/m); Q (l/s) et D (mm) J (m/m); Q (l/h) et D (mm)

 Remarques
• (i) toutes les formules de pdc peuvent la forme:
• (ii) seule la formule de Darcy-Weisbach prend en compte les effets de la
température et de la viscosité de l’eau qui peuvent être importants

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