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WT/TPR/S/240 Examen des politiques commerciales

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III. POLITIQUE COMMERCIALE - ANALYSE PAR MESURE

1) INTRODUCTION

1. Le tarif NPF appliqué de la RDC est entièrement ad valorem et composé de quatre bandes. La
moyenne simple des taux du tarif s'élève à 11,3%. Les consolidations tarifaires sont réalisées par la
RDC, à des taux plafond, sur la totalité de ses lignes tarifaires. La moyenne des taux consolidés se
situe à 98,1% pour les produits agricoles et 95,9% pour les produits non agricoles, soit 96,2% sur
l'ensemble des produits. Les autres droits et taxes sont consolidés à zéro pour tous les produits.
Toutefois, plusieurs autres droits et taxes continuent d'être prélevés dont certains, exclusivement sur
les importations. Diverses taxes et charges sont également prélevées sur les importations et la
production locale, dans le respect du principe de traitement national.

2. En général, les importations d'au moins 2 500 dollars EU sont sujettes à l'inspection avant
expédition confiée à la société BIVAC. A cette fin, des frais d'inspection (honoraires) doivent être
payés par les importateurs au taux officiel de 0,75% de la valeur c.a.f. de la marchandise, avec un
forfait de 100 dollars EU qui peut correspondre jusqu'à 4% de ladite valeur c.a.f.. La RDC éprouve
des difficultés à mettre en œuvre l'accord de l'OMC sur l'évaluation en douane et a recours à des
valeurs de référence fournies par la société BIVAC. Elle n'a adopté aucune législation en matière de
mesures commerciales de circonstance. La RDC n'a notifié à l'OMC aucune mesure sanitaire ou
phytosanitaire, ou de réglementation technique. Elle connaît de sérieuses difficultés dans la conduite
de normalisation et de mise en place des réglementations techniques, et ne dispose d'aucun organe
d'accréditation au niveau national.

3. Des droits de sortie sont perçus sur: le café vert; les produits minéraux et leurs concentrés; les
huiles minérales; l'énergie électrique; le bois en grume et le bois scié avivé; l'eau douce; et les
mitrailles. La RDC ne dispose pas actuellement de zones franches industrielles. Toutefois, le nouveau
code des douanes prévoit, en plus de la création de Zones économiques spéciales (ZES), différents
régimes permettant l'importation en suspension des droits et taxes. La RDC ne dispose pas de système
de financement des exportations ni de régime de garantie et d'assurance à l'exportation.

4. Il existe en RDC deux formes de contrôle de prix: les plafonds de marges bénéficiaires fixés
par les autorités pour la majorité des biens et services; et l'homologation des prix par le Ministère en
charge de l'économie pour quatre catégories de biens et services (l'eau, l'électricité, les hydrocarbures
et les transports), considérés comme stratégiques. De nouvelles mesures d'homologation des prix ont
également été introduites en 2008 sur six nouveaux produits (les céréales, les produits pétroliers, les
surgelés, le ciment, le sucre, et la farine de froment). La concurrence en RDC n'est pas spécifiquement
réglementée par une loi; le pays bénéficie toutefois de l'appui de l'UE en vue de l'élaboration d'une loi
en la matière. La réforme des entreprises publiques est à sa phase préliminaire, aucune privatisation
n'a encore été initiée.

5. Un nouveau code des marchés publics, plus transparent, a récemment vu le jour; des marges
de préférence nationale y sont prévues. Toutefois, le décret d'application n'est pas encore adopté. Par
ailleurs, le régime congolais de propriété industrielle est en phase de reformulation en vue
d'harmoniser ses dispositions avec les termes des accords de l'OMC et de l'OMPI en la matière. Le
cadre de gestion des droits d'auteur connaît des difficultés de fonctionnement, notamment du fait de
l'inactivité de l'Office national des droits d'auteur (ONADA). Plusieurs produits font fréquemment
l'objet de contrefaçon.
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2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS

i) Enregistrement et inspection avant expédition

6. Tous les importateurs (ou exportateurs) réguliers doivent avoir un numéro import-export
obtenu au Ministère en charge du commerce extérieur, avec le paiement d'un montant annuel de
250 dollars EU pour les personnes morales et 125 dollars EU pour les personnes physiques.1 Ils
doivent, en outre, s'adresser à un transitaire agréé en tant que commissionnaire en douane.

7. Les importations et exportations de marchandises dont la valeur f.a.b. est supérieure à


2 500 dollars EU requièrent la souscription préalable, auprès d'une banque agréée, d'un document
intitulé "Déclaration". Il s'agit de la déclaration modèle IB (Importation des biens) ou EB
(Exportation des biens) pour les exportations. En outre, l'importation des produits agricoles est sujette
à la détention d'une autorisation délivrée par le Ministère de l'agriculture.

8. La RDC a notifié en 2008 ses lois et réglementations en rapport avec l'inspection avant
expédition. Suite au contrat signé le 30 novembre 2005 avec le gouvernement, la société BIVAC
assure cette inspection depuis le 1er février 2006. L'inspection est requise pour toute marchandise à
l'importation, à l'exception de celles dont la valeur f.a.b. est inférieure à 2 500 dollars EU, pour
lesquelles le contrôle se fait à l'arrivée, et de celles explicitement exemptées. 2 Elle porte sur: la
quantité et le prix pour le compte de la douane; et la qualité et la conformité pour le compte de
l'Office congolais de contrôle (OCC). L'inspection avant expédition concerne toutes les importations
quel que soit leur mode de transport. Toute marchandise soumise à l'inspection avant expédition est
accompagnée d'une Attestation de vérification (AV) fournie par la société BIVAC. Cette attestation
contient tous les détails nécessaires et est établie conformément au mandat donné à la société et en
application des lois et règlements de la RDC. En cas de discordance entre les résultats de l'inspection
avant embarquement et les données émanant de l'importateur, la société BIVAC délivre un Avis de
refus d'attestation (ARA). Ces attestations sont délivrées à la demande des importateurs et suite à la
vérification avant embarquement des marchandises.

9. Les documents requis pour l'inspection avant expédition comprennent: une copie de la licence
ou déclaration préalable d'importation souscrite auprès de la Banque centrale du Congo ou d'une
banque commerciale agréée; une copie de la facture pro forma relative aux marchandises, de l'ordre
d'achat, de la liste des prix, de l'accréditif, ou de tout autre document que la Société estimera
nécessaire à l'exécution des services; une copie des documents de soumission, dans le cas où les biens
sont livrés à la suite d'un appel d'offres; et une copie du contrat ou de sa confirmation, pour les cas où
les biens concernés sont habituellement vendus sur la base d'un contrat de vente. Les copies
d'attestation sont transmises à l'OCC et à la DGDA à travers la cellule de coordination OCC-DGDA

1
La demande est à déposer au Secrétariat général du commerce extérieur.
2
Les catégories suivantes de marchandises sont exemptées d'inspection avant embarquement mais sont
assujetties, sauf exception, au contrôle à l'arrivée par l'OCC: or et pierres précieuses; objets d'arts; explosifs et
objets pyrotechniques; armes et munitions importées par l'État; animaux vivants; œufs frais; fruits, légumes,
poissons, viandes, frais ou réfrigérés (non congelés); journaux ou périodiques; réimportation d'exportations de
la RDC, dans la même condition que lors de leur exportation; effets personnels de déménagement, y compris un
véhicule à moteur, à la condition que le véhicule satisfasse aux conditions applicables aux résidents revenant au
pays, tous les autres véhicules sont sujets à vérification; vieux métaux; colis postaux sans valeur commerciale;
échantillons commerciaux; cadeaux de gouvernements étrangers ou d'organisations internationales à des
fondations, des organisations humanitaires reconnues; les cadeaux personnels; les aides de gouvernements
étrangers, d'organisations étrangères, ou de personnes privées en cas de catastrophe; les cadeaux et fournitures
importés pour leur propre besoin par les missions diplomatiques et consulaires, par les Organisations du système
des Nations Unies ou par d'autres organisations internationales bénéficiant des franchises douanières; et les
marchandises acquises à l'aide de dons et financements extérieurs.
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installée au sein du bureau de liaison de la société BIVAC. Une transmission par voie électronique, à
l'aide du logiciel BVCVA, est prévue. L'original de l'attestation est toutefois remis à l'importateur qui
devra le présenter au moment de l'accomplissement des formalités douanières.

10. Une taxe d'inspection et de contrôle est perçue au taux de 0,75% de la valeur f.a.b., avec un
minimum forfaitaire de 100 dollars EU.3 Sur la base du taux de 0,75%, le montant de 100 dollars EU
serait perçu sur des importations valant 13 333 dollars EU. Par conséquent, pour toute importation de
valeur comprise entre 2 500 et 13 333 dollars EU, la taxe (l'honoraire) perçue est supérieure à 0,75%
et peut aller jusqu'à 4% dans le cas d'importations valant 2 500 dollars EU. La RDC étant un PMA
aux revenus limités, il est fort possible que le forfait y soit fréquemment prélevé.

ii) Procédures douanières

11. Un programme de réforme et de modernisation des pratiques et structures douanières est en


cours en RDC. Le premier volet de ce programme porte sur l'institution de guichets uniques à
l'importation et à l'exportation. 4 Ces derniers visent à permettre à tous les acteurs du commerce
international de s'acquitter de toutes les formalités auprès d'un seul point. Selon les autorités, un
décret limite à quatre le nombre d’institutions présentes aux frontières. Il s'agit de la Direction
générale des douanes et des accises (DGDA); l'Office congolais de contrôle (OCC); le service
d'hygiène (composé des services de la santé et de l'agriculture); ainsi que la Direction générale de la
migration (DGM). Ces quatre institutions interviennent également pour le compte d'autres entités. 5
Par ailleurs, plusieurs autres services opèrent en dehors du guichet unique qui connaît des difficultés
de fonctionnement, notamment du fait du manque d'une base de données unique.

12. Le deuxième volet du programme de modernisation douanière s'est concrétisé par le


lancement, en janvier 2010, du Système douanier automatisé (Sydonia++) en remplacement du
Sydonia 2,7, visant à assurer la transparence et l'efficacité des opérations de dédouanement et
contribuer à améliorer le fonctionnement des guichets uniques.

13. La déclaration en douane requiert les documents suivants: l'Attestation de vérification (AV),
et la facture fournisseur dûment revêtue du label de sécurité de la société d'inspection et certifiée
conforme en amont par l'OCC. L'administration des douanes peut demander à l'importateur de fournir
des justifications complémentaires. Selon Doing Business 2010, les procédures de dédouanement en
RDC requièrent, en moyenne, la présentation de neuf documents.

14. Le dédouanement doit être fait par des commissionnaires en douane agréés; leur commission
est fixée par l'État.6 Pour les agences des Nations Unies et des organisations humanitaires, une
procédure spéciale permet la sortie des douanes avant la finalisation des procédures. Il s'agit de la
"Procédure d'enlèvement d'urgence", utilisée pour les médicaments et les denrées périssables. Un
formulaire "d'enlèvement d'urgence" doit être rempli par le commissionnaire en douane; la procédure
normale de dédouanement doit être finalisée dans le mois qui suit l'enlèvement de la marchandise.

3
L'OCC perçoit, au nom de la société BIVAC, les frais d'inspection avant expédition.
4
Décret n°05/183 du 30 décembre 2005.
5
La DGDA exerce, en plus de ses propres attributions, des opérations pour le compte de la Direction
générale des impôts (DGI), du Fonds pour la promotion de l'industrie (FPI), de la Direction générale des recettes
domaniales (DGRAD), de l'office pour la gestion du fret multimodal (OGEFREM), de la Société nationale des
assurances (SONAS), et de l'Office national des transports (ONATRA).
6
Sous le nouveau code, dont l'entrée en vigueur est prévue pour 2011, les importateurs pourront
déclarer eux-mêmes leurs biens. Toutefois, pour se faire représenter ils devront recourir aux commissionnaires.
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15. La RDC possède, depuis 2003, une nouvelle législation relative à l'évaluation en douane
basée sur l'Accord de l'OMC en la matière. Elle éprouve quelques difficultés pour sa mise en
application et a recours à la base de données sur les valeurs de référence fournie par la société BIVAC
pour la détermination de la valeur en douane. 7

16. La législation prévoit un droit d'appel, au cas où un importateur contesterait la valeur en


douane déterminée par l'administration douanière. Les litiges en la matière sont portés devant une
autorité supérieure de l'administration des douanes, et en dernier ressort devant les instances
judiciaires. En 2009, sur trente contentieux traités par les douanes, vingt-trois portaient sur des fraudes
liées à la sous-évaluation, le reste portant sur des tentatives de soustraction des marchandises au
paiement des droits, faux et usage de faux, détournement de destination et mauvaise application des
droits. Depuis début 2010, treize contentieux se sont produits, dont sept sur la sous-évaluation, et le
reste principalement sur la soustraction des marchandises au paiement des droits.

iii) Prélèvements à la douane

17. Le tarif de 2010 de la RDC est basé sur la nomenclature SH de 2007. Il comporte
5 646 lignes tarifaires à huit digits (tableau AIII.1). Le tarif est assis sur la valeur c.a.f. des
importations.8 Outre le tarif, les importations sont également soumises à une multitude de
prélèvements qui sont, pour la plupart, injustifiés ou disproportionnés par rapport aux services rendus.

18. Les prélèvements opérés par les divers organismes, tant à l'importation qu'à l'exportation, sont
souvent redondants. L'effet le plus dommageable de la prolifération des contrôles et des taxes, plus
que son impact direct sur le coût des transactions, est d'allonger la durée des formalités; les
marchandises et le véhicules chargés de leur transport sont bloqués pendant le temps des formalités
(une à plusieurs semaines)9, avec de fortes pénalités (250 dollars EU par jour) pour les transporteurs.
A titre illustratif, le coût du transport Bukavu-Mombassa (220 dollars EU par tonne) est environ deux
fois plus élevé que celui de Kigali-Mombassa (120 dollars EU par tonne) pour les mêmes
marchandises et une distance presque égale. Ces surcoûts sont l'une des raisons principales des
exportations frauduleuses de certains produits comme le café Arabica sous forme parche 10 de Kivu.

19. En 2008, les recettes issues des droits et taxes prélevés sur les importations de marchandises
se chiffraient à 404 milliards CDF11, soit environ 722 millions de dollars EU, c'est-à-dire 28% des
recettes fiscales et 6,1% du PIB.

a) Tarif appliqué à la nation la plus favorisée (NPF)

20. Le tarif de la RDC est entièrement ad valorem et comporte quatre taux (zéro, 5%, 10% et
20%). Le taux zéro s'applique aux timbres et monnaies. Le taux de 5% s'applique aux biens
d'équipement; aux matières premières; aux intrants agricoles 12; aux produits pharmaceutiques; aux
pièces, parties, accessoires et sous-ensembles destinés à l'assemblage sous régime conditionnel de

7
État de la formulation et de la mise en œuvre de la politique commerciale en RDC, document de la
délégation de la RDC, mai 2009.
8
Loi n° 08/03 du 16 mai 2008 modifiant et complétant la Loi n° 0002/03 du 13 mars 2003.
9
Plus de 20 organismes divers procèdent à des "contrôles" et prélèvent des taxes à l'exportation
d'Arabica ou de quinquina à Bukavu.
10
On estime que les quantités exportées illégalement sont au moins équivalentes aux exportations
déclarées à l'ONC.
11
Rapport du FMI sur la RDC, mars 2009.
12
Les intrants agricoles ont été soumis à une exonération des droits de douanes par Arrêté ministériel.
La commission tarifaire travaille sur leur imposition au taux zéro.
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destination Completely knocked down (CKD); aux machines automatiques pour le traitement de
l'information; aux laits et autres préparations pour l'alimentation des enfants; et aux autres appareils
pour la télécommunication par courant porteur ou pour la télécommunication numérique. Le taux de
10% porte sur les pièces, parties, accessoires et sous-ensembles destinés à l'assemblage sous régime
conditionnel de destination Medium knocked down (MKD)13; les produits alimentaires de grande
consommation; les pièces de rechange; les pièces détachées; et les accessoires. Le taux de 20%
frappe les autres produits.

21. Le taux modal du tarif est de 5%, suivi de près par celui de 10% puis de 20%, avec un faible
pourcentage de lignes portant le taux zéro (graphique III.1). La moyenne simple des taux du tarif est
de 11,3% (tableau III.1), avec un écart-type de 6,1, soit un coefficient de variation de 0,5, c'est-à-dire
une dispersion modérée des taux (graphique III.1).

Tableau III.1
Structure des droits de douane, 2010
2010 Cycle
d'Uruguay
1 Lignes tarifaires consolidées (pourcentage du total des lignes) 100,0 n.a.
2 Lignes tarifaires en franchise de droits (pourcentage du total des lignes) 0,1 0,0
3 Droits autres qu'ad valorem (pourcentage du total des lignes) 0,0 0,0
4 Contingents tarifaires (pourcentage du total des lignes) 0,0 0,0
5 Droits autres qu'ad valorem sans EAV (pourcentage du total des lignes) 0,0 0,0
6 Moyenne simple des taux NPF appliqués 11,3 27,2
Produits agricoles (définition OMC)a 11,2 30,0
Produits non agricoles (définition OMC) b 11,3 15,2
Agriculture, chasse et exploitation des forêts (CITI 1) 10,0 30,0
Industries extractives (CITI 2) 7,1 0,0
Industries manufacturières (CITI 3) 11,4 26,3
7 Crêtes tarifaires nationales (pourcentage du total des lignes) c 0,0 0,0
8 Crêtes tarifaires internationales (pourcentage du total des lignes) d 30,3 87,3
9 Écart type global des droits appliqués 6,1 7,3
10 Droits de nuisance (pourcentage du total des lignes tarifaires) e 0,0 0,0

Note: L'indicateur 1 est basé sur l'ensemble des lignes tarifaires (y compris les lignes sous contingents le cas échéant); les autres
indicateurs ne tiennent pas compte des lignes sous contingents. Les indicateurs 6 à 10 sont calculés sur la base des lignes pour
lesquelles un taux ad valorem a pu être pris en compte.
a Accord de l'OMC sur l'agriculture.
b Pétrole non compris.
c Les crêtes tarifaires nationales sont les droits dont le taux dépasse le triple de la moyenne simple de l'ensemble des taux
appliqués (indicateur 6).
d Les crêtes tarifaires internationales sont les droits supérieurs à 15%.
e Les droits de nuisance sont ceux dont le taux n'est pas nul mais inférieur ou égal à 2%.

Source: Calculs du Secrétariat de l'OMC, sur la base de données communiquées par les autorités congolaises.

22. Les produits agricoles et les produits non agricoles (définition de l'OMC) ont environ les
mêmes niveaux moyens de protection nominale, respectivement 11,2 et 11,3% contre 30 et 15,2% à la
conclusion du Cycle d'Uruguay. En utilisant la CITI, les industries manufacturières sont les plus
protégées avec un taux moyen de protection de 11,4%, suivies du secteur de l'agriculture, de la chasse
et de l'exploitation forestière (10%), et enfin des industries extractives (7,1%) (tableau III.1 et
graphique III.1).

13
Le bénéfice des régimes conditionnels de destination CKD et MKD est subordonné à l'autorisation
de l'autorité de l'administration des douanes habilitée.
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Graphique III.1
Progressivité des taux tarifaires par la CITI à deux chiffres, 2010
Pour cent
25,0
Produits non transformés Produits semi-transformés Produits finis

20,0

15,0

10,0

Non applicable

Non applicable
5,0

0,0
Produits minéraux
non métalliques
Tous produits

Ouvrages en métaux,
boissons et tabacs

Bois et ouvrages

Autres industries
Industrie
en bois

métallurgique de

machines et matériel
édition

manufacturières
Produits alimentaires,
Agriculture

chimiques
Textiles et

papier; imprimerie et
Papier et articles en
vêtements

Produits
Mine

base

Source : Calculs du Secrétariat de l'OMC, sur la base des données fournies par les autorités de la République
. démocratique du Congo.

23. Dans l'ensemble, le tarif présente une progressivité légèrement positive (tableau III.2) des
matières premières (9,2%) aux produits semi-finis (9,6%) et nettement positive vers les produits finis
(12,7%). Une désagrégation plus poussée (CITI) à deux chiffres fait ressortir que cette structure
globale résulte notamment de la progressivité tarifaire positive dans les industries de textiles et
vêtements; de papiers, articles en papier, imprimerie et édition; et de produits chimiques. Dans ces
industries, la progressivité positive suggère un niveau de protection effective assez élevée, ce qui n'est
pas de nature à encourager la recherche de compétitivité pour les produits concernés et, par
conséquent, leurs exportations. La progressivité tarifaire est mixte dans les autres industries
(graphique III.2), ce qui pose également un problème pour la compétitivité des biens concernés.
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Tableau III.2
Analyse succincte des droits de douane, 2010
Droits de douane en 2010
Moyenne simple Fourchette des
Écart type
Désignation Nombre de des droits droits
CV
lignes
(pour cent)

Total 5 646 11,3 0-20 6,1 0,5


Par secteur du SH
SH 01-24 800 11,7 5-20 5,0 0,4
SH 25-97 4 846 11,2 0-20 6,3 0,6
Par définition OMCa
Agriculture 741 11,2 5-20 5,2 0,5
Animaux vivants et produits du règne animal 99 10,6 5-20 3,2 0,3
Produits laitiers 20 11,0 5-20 7,0 0,6
Café, thé, cacao, sucre, etc. 127 12,3 5-20 5,1 0,4
Fleurs et plantes coupées 32 6,6 5-10 2,4 0,4
Fruits et légumes 170 11,7 5-20 4,2 0,4
Céréales 27 7,8 5-10 2,5 0,3
Graines oléagineuses et matières grasses 74 10,8 5-20 5,3 0,5
Boissons et alcools 65 19,2 10-20 2,7 0,1
Tabac 11 15,9 5-20 7,0 0,4
Autres produits agricoles 116 7,2 5-10 2,5 0,3
Produits non agricoles (hormis le pétrole) 4 890 11,3 0-20 6,3 0,6
Poissons et produits de la pêche 128 12,2 5-20 4,2 0,3
Produits minéraux, pierres précieuses et 356 12,9 0-20 6,5 0,5
métaux précieux
Métaux 655 10,3 5-20 4,9 0,5
Produits chimiques et fournitures pour la 898 8,1 5-20 5,1 0,6
photographie
Cuir, caoutchouc, chaussures et articles de 180 14,1 5-20 5,9 0,4
voyage
Bois, pâte, papier et meubles 342 15,7 0-20 5,5 0,4
Textiles et vêtements 935 14,7 5-20 6,2 0,4
Équipements de transport 182 9,8 5-20 6,1 0,6
Machines non électriques 539 7,0 5-20 4,4 0,6
Machines électriques 258 10,6 5-20 4,9 0,5
Produits non agricoles n.d.a. 417 12,4 0-20 6,7 0,5
Par secteur CITIb
Agriculture, chasse, foresterie et pêche 302 10,0 5-20 4,5 0,5
Industries extractives 100 7,1 5-20 4,3 0,6
Industries manufacturières 5 243 11,4 0-20 6,2 0,5
Par degré d'ouvraison
Matières premières 662 9,2 5-20 4,6 0,5
Demi-produits 1 875 9,6 5-20 5,5 0,6
Produits finis 3 109 12,7 0-20 6,4 0,5

Note: CV = coefficient de variation.


a Il y a 15 lignes tarifaires sur les produits pétroliers qui n'ont pas été prises en compte.
b Classification internationale type, par industrie, de toutes les branches d'activité économique (Rev.2). Électricité, gaz et eau
exclus (une ligne tarifaire).

Source: Estimations du Secrétariat de l'OMC, sur la base de données communiquées par les autorités congolaises.
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Graphique III.2
Répartition des taux du droit de douane, 2010
Nombre de lignes tarifaires Pourcentage
3 000 100
Nombre de lignes 90
2 500 Pourcentage cumulé (échelle de droite)
80
(34,4)
(34,9) 70
2 000
(30,3) 60

1 500 50

40
1 000
30

20
500
10
(0,1)
0 0
Franchise de droits 5 10 20

Note: Les chiffres entre parenthèses correspondent au pourcentage du total des lignes. Leur somme n'est pas égale à 100
car le taux appliqué de 14 lignes n'a pas été fourni.

Source: Calculs du Secrétariat de l'OMC, basés sur les données communiquées par les autorités congolaises.

b) Consolidations

24. La RDC a consolidé 100% de ses lignes tarifaires à des taux plafond, ce qui lui laisse de
larges marges pour augmenter, en toute conformité avec ses engagements à l'OMC, ses taux
appliqués. La moyenne simple des taux consolidés est de 96,2%, soit 98,1% pour les produits
agricoles et 95,9% pour les produits non agricoles. La consolidation à des taux plafond n'assure pas la
prévisibilité du régime tarifaire de la RDC.

25. La RDC a consolidé à zéro les autres droits et taxes sur toutes ses importations. Toutefois, en
plus du tarif, plusieurs autres droits et taxes sont prélevés exclusivement à l'importation par, ou pour,
le compte de diverses administrations.

c) Autres droits et charges perçus exclusivement à l'importation

26. Une multitude de taxes sont perçues uniquement sur les produits importés (tableau AIII.2). En
effet, la DGDA perçoit 1% de la valeur c.a.f. des marchandises pour redevance rémunératoire.

27. L'OCC prélève une taxe de 2% de la valeur c.a.f. des importations, soit 0,75% pour le compte
de la société BIVAC et 1,25% pour son propre compte; et opère des prélèvements forfaitaires de 5
dollars EU par tonne pour les opérations de "tally" (frais de dépotage). Le Fonds de promotion de
l'industrie (FPI) prélève des droits de 2% sur la valeur c.a.f. des marchandises importées, exception
faite des matières premières et des produits importés en exonération de douane. L'Office de gestion
du fret multimodal (OGEFREM) perçoit des commissions de 1,8% sur le fret, 0,59% pour le
transbordement et les coûts de fiche électronique de renseignement à l'importation. L'Office national
de gestion du transport (ONATRA) collecte 20 dollars EU par tonne pour la manutention du bateau au
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quai et 32 dollars EU par tonne pour les frais de transit. Toute opération d'import/export requiert une
licence auprès d'une banque privée contre paiement de 12 dollars EU.

28. Outre ces droits et charges, plusieurs autres taxes et frais sont perçus exclusivement à
l'importation (tableau AIII.2). Certains de ces droits, taxes et charges sont perçus pour des inspections
ou contrôles effectués sur les marchandises. Toutefois, étant donné que les montants perçus sont
souvent très élevés (disproportionnés par rapport au contrôle) et perçus plusieurs fois sur la même
marchandise par la même ou plusieurs institutions, ces droits et charges pourraient difficilement être
considérés comme contrepartie de services rendus.

d) Exemptions et concessions de droits et taxes

29. La RDC accorde diverses concessions (exonérations/exemptions totales ou partielles) à


l'importation. Toutefois, les marchandises bénéficiant de concessions sont soumises à la redevance
administrative de 5%.

30. La réglementation douanière de la RDC prévoit un certain nombre de régimes douaniers,


régis par le Décret-ordonnance du 29 janvier 1949. Un nouveau code douanier a été promulgué en
août 2010, il devra remplacer toute la législation actuellement en vigueur.

31. L'admission temporaire en franchise totale des droits d'entrée est accordée pour les
marchandises introduites provisoirement sur le territoire congolais. Les délais fixés pour la
réexportation peuvent être prolongés si, pour des raisons spéciales, indépendantes de la volonté du
bénéficiaire, ces délais ne peuvent pas être respectés. Les demandes de prolongation doivent être
motivées et présentées par écrit avant l'expiration des délais fixés.

32. Les marchandises, devant être transformées sur le territoire congolais (perfectionnement
actif), peuvent être introduites en franchise temporaire des droits d'entrée, moyennant la levée d'un
permis d'importation temporaire et le versement d'une caution pour les droits et amendes
éventuellement dus. Le délai de validité du permis n'excédera pas 12 mois. A la réexportation,
lorsque la preuve a été faite que les produits importés ont été utilisés pour la transformation, la levée
d'une déclaration d'exportation est effectuée sans paiement de droits de sortie. Pour les objets envoyés
en RDC pour y être réparés, la validité du permis est de six mois; le dépôt d'une caution est
obligatoire.

33. Les marchandises en transit sont exemptées des droits et taxes d'entrée, à la consommation et
à la sortie. Toutefois, une caution équivalant à 125% des droits doit être payée en vue de garantir les
droits et amendes éventuellement dus. La caution est égale au montant des droits exigibles en cas
d'importation définitive augmenté d'une somme forfaitaire calculée à raison de 25% de la valeur c.a.f..
Une caution complémentaire, dont le montant est déterminé par le Ministre en charge des finances
peut être exigée lorsqu'il s'agit de marchandises prohibées ou dont l'importation définitive est soumise
à restriction.

34. La franchise totale est accordée pour les échantillons de valeur négligeable, les bagages de
voyageurs, les objets de déménagement, et les marchandises importées pour leur usage personnel par
les diplomates de carrière exerçant en RDC. Les importations des produits d'assistance au compte des
agences des Nations Unies, des organismes internationaux et des ONG bénéficient des exonérations
des droits et taxes.

35. La législation prévoit, en outre, l'établissement des entrepôts publics sur décision du Ministre
chargé des finances qui réglemente aussi la création et le fonctionnement des entrepôts privés ou
fictifs. Il fixe les jours et heures d'ouverture des entrepôts et, d'une manière générale, en règlemente le
République Démocratique du Congo WT/TPR/S/240
Page 37

fonctionnement (recensement, comptabilité, etc.). Seules les marchandises régulièrement déclarées et


vérifiées peuvent être introduites dans les entrepôts.

36. Sous le nouveau code, l'autorisation de la réimportation en l'état serait délivrée sur demande
écrite de l'intéressé. La déclaration de réimportation en l'état serait souscrite pour toutes les
marchandises, à l'exception des emballages, des conteneurs, des palettes, et des moyens de transport
international. Le bureau de douane fixerait le délai au-delà duquel la réimportation en l'état ne serait
plus acceptée. Toutefois, ce délai ne peut excéder 12 mois.

e) Préférences tarifaires

37. La RDC n'accorde pas de préférences tarifaires aux importations quelle qu'en soit l'origine, et
malgré son adhésion à différents blocs régionaux, notamment la SADC et le COMESA
(chapitre II) ii)).

f) Droits et taxes intérieurs

Impôt sur le chiffre d'affaires

38. La RDC prélève également plusieurs droits et taxes sur les produits importés et ceux produits
localement (tableau AIII.2). Parmi cette multitude de prélèvements figurent l'impôt sur le chiffre
d'affaires et le droit d'accises.

39. La RDC prélève l'Impôt sur le chiffre d'affaires (ICA) selon deux modalités: à l'importation
et à l'intérieur.14

40. L'ICA sur toutes les importations est calculé sur la valeur c.a.f., majorée du montant du tarif.
Les taux de l'impôt sur le chiffre d'affaires à l'importation sont de: 3% pour les biens d'équipement, et
les intrants agricoles et vétérinaires; et 13% pour les autres produits.

41. Sont imposables à l'ICA à l'intérieur les opérations de vente faites en RDC pour la mise à la
consommation sur le marché local de produits de fabrication locale, les travaux immobiliers et les
prestations de service rendues ou utilisées en RDC, lorsqu'ils revêtent le caractère d'une activité
commerciale, industrielle ou libérale. L'assiette imposable, en ce qui concerne les services, tient
compte du montant brut des factures, commissions, courtages, remises, intérêts, escomptes, agios,
primes ou autres sommes afférentes à la rétribution des services. En ce qui concerne les fabrications,
la base d'imposition porte sur le montant brut des ventes. Dans le cas des travaux immobiliers, elle
porte sur les trois-quarts du montant brut des factures émises et ce, avant déduction de toute amende
pour retard. Les services (y compris les travaux immobiliers) sont imposés à 18% pour les personnes
physiques ou morales possédant un établissement selon les textes en vigueur 15, et 30% pour les autres
catégories. Les opérations de transport taxables sont soumises à un ICA de 6% pour l'intérieur et 15%
pour l'extérieur du pays. Les opérations de vente portant sur les biens d'équipements, les intrants
agricoles et vétérinaires sont imposées à 3%, tandis que les autres produits supportent un taux de 13%.
L'ICA sur les intérêts perçus par les établissements bancaires au titre des prêts accordés à leurs clients,
à l'exclusion des intérêts sur les crédits agricoles, est fixé à 9%. Certains services à caractère public
ou humanitaire sont exemptés de l'ICA à l'intérieur.16

14
Loi n° 008/03 du 18 mars 2003.
15
L'Ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969.
16
Loi n° 008/03 du 18 mars 2003.
WT/TPR/S/240 Examen des politiques commerciales
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Droits d'accises et de consommation

42. La RDC prélève des droits d'accises et de consommation sur une liste de produits, en
conformité avec le principe du traitement national. 17 Les produits soumis aux droits d'accises et de
consommation sont: les alcools et boissons alcoolisées; les eaux de table et limonades; les tabacs
fabriqués; les huiles minérales; les produits de beauté ou de maquillage ne contenant ni hydroquinone
ni iodure de mercure; les préparations capillaires; les préparations pour le pré-rasage ou
l'après-rasage; les savons, agents de surface organiques, préparations lubrifiantes et cirages ainsi que
les crèmes pour chaussures; les articles et ouvrages en matières plastiques; les articles et ouvrages en
caoutchouc synthétique; la communication cellulaire; et les véhicules. Les taux d'imposition vont de
3% à 40%, selon le produit concerné.

43. À l'importation, la procédure de dédouanement des produits soumis aux droits d'accises ne
diffère pas de celle des droits de douane. L'assiette porte sur la valeur c.a.f. augmentée du montant du
tarif, à l'exception des huiles minérales dont l'assiette est le prix moyen frontière fiscal.

44. A la production locale, les formalités d'acquittement des droits d'accises peuvent se résumer
en sept grandes lignes essentielles, à savoir:

 déclaration de travail (enregistrement auprès des services de douane);

 inventaire et contrôle de la matière première mise en œuvre;

 enregistrement des produits finis apparaissant dans leur forme commerciale définitive;

 soumission au paiement des droits sur toutes les quantités produites, aussi bien celles
destinées à la cession à titre onéreux ou gratuit que celles consommées ou utilisées en cours
de fabrication dans les installations mêmes du fabricant;

 les droits étant ad valorem, leurs taux s'appliquent aux prix ex-usine; et

 les déclarations (décadaires) doivent se faire auprès du receveur des douanes et accises,
indiquer toutes les quantités soumises aux droits, et le montant des droits exigibles acquitté en
une seule fois.

iv) Règles d'origine

45. La RDC ne dispose pas de règles d'origine à des fins non préferentielles. Elle a notifié à
l'OMC l'application des règles d'origine préférentielles dans le cadre des accords régionaux du
COMESA et de la SADC au titre desquels elle n'accorde pas encore de préférences.18

46. À l'exportation, un certificat d'origine des substances précieuses est délivré par le Centre
d'évaluation, d'expertise et de certification des substances précieuses et semi-précieuses (CEEC).19

47. En RDC, la DGDA est responsable de l'émission des certificats d'origine des marchandises
exportées sous les régimes préférentiels non réciproques.

17
Le système des droits d'accises est régi par la Loi n° 08/002 du 16 mai 2008 qui modifie
l'Ordonnance-loi n° 68/010 du 6 janvier 1968. Une première modification de cette dernière avait déjà été faite
par la Loi n° 04/11 du 5 juillet 2004.
18
Document de l'OMC G/RO/N/48 du 8 novembre 2006.
19
Arrêté ministériel n° 2503/ CAB.MINMINES/01/07 du 5 février 2007.
République Démocratique du Congo WT/TPR/S/240
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v) Prohibitions, licences et contrôles à l'importation

48. L'article 13 de la Loi portant sur le commerce stipule que le Ministre ayant le commerce
extérieur dans ses attributions est habilité à prendre des mesures restrictives, à prohiber l'importation
de certains produits jugés dangereux pour la santé ou portant atteinte aux bonnes mœurs. La
Réglementation de change établit la liste des produits soumis à des licences d'importation. Le régime
de licence est administré par la Banque centrale du Congo.

49. Toutes les importations de biens sont soumises à des licences, à l'exception du commerce
frontalier. Les licences d'importation automatiques sont utilisées à des fins statistiques. Les licences
d'importation non automatiques visent à administrer les restrictions à l'importation maintenues
conformément à la réglementation douanière.

50. La délivrance de la licence n'est assortie ni du versement d'un dépôt, ni d'un paiement.
Lorsqu'aucune limite quantitative à l'importation d'un produit ou aux importations en provenance d'un
pays particulier n'est imposée, la demande de licence peut se faire à la convenance de l'importateur.
Toute personne physique ou morale est habilitée à demander une licence automatique. Cependant, il
n'existe aucune voie de recours en cas de refus.

51. Les renseignements concernant les contingents, les formalités de dépôt de licence non
automatiques, les exceptions et les dérogations sont, en principe, publiés au Journal officiel.
Toutefois, les informations relatives aux différents régimes de restrictions quantitatives (absolues ou
relatives) et aux produits concernés ne sont pas disponibles.

vi) Mesures commerciales de circonstance

52. En 2006, la RDC a notifié à l'OMC qu'elle n'avait pas pris de mesures anti-dumping dans la
période considérée. 20

53. En effet, la RDC ne dispose pas encore de législation en matière de mesures commerciales de
circonstance.

54. L'article 4 du Décret n° 0011 du 22 janvier 199721, portant création d'une commission chargée
du contrôle à l'importation des marchandises protégées, offre la possibilité des mesures de sauvegarde
en vue de protéger et d'encourager la production nationale conformément aux règles de base de
l'OMC. Cependant, la RDC n'a pas encore mis en place un dispositif de sauvegarde selon les règles
de l'OMC.

vii) Normes et autres prescriptions techniques

55. Sous le Ministère chargé du commerce extérieur, l'Office congolais de contrôle (OCC) est le
point d'information pour les activités de normalisation et d'accréditation. L'OCC est chargé de veiller
au respect des obligations contractées dans le cadre de l'Accord sur les obstacles techniques au
commerce. 22

20
Documents de l'OMC G/ADP/N/139/Add.1/Rev.1 du 18 octobre 2006; et G/ADP/N/145/Add.1 du
18 octobre 2006.
21
Ce Décret a été suivi par l'Arrêté ministériel n° 013/Cab/Min/Fin&Bud/2000 du 21 octobre 2000.
22
Document de l'OMC G/TBT/2/Add.79 du 15 juillet 2004.
WT/TPR/S/240 Examen des politiques commerciales
Page 40

a) Normes, règlements techniques, procédures d'essai, de certification et d'accréditation

56. La RDC ne dispose pas d'une loi sur la normalisation. La politique de normalisation relève du
Ministère en charge de l'industrie. La mise en place des normes et des réglementations techniques est
effectuée à la demande des fournisseurs, des consommateurs ou du gouvernement à travers le
ministère concerné. Le Ministère en charge de l'industrie élabore un programme annuel de
normalisation qui est mis à la disposition du Comité national de normalisation. Les projets de normes
sont élaborés par les comités techniques compétents. Les normes sont adoptées par le comité national
de normalisation. Le Ministre en charge de l'industrie, par voie d'arrêté, peut les rendre d'application
obligatoire en RDC. La RDC compte actuellement 217 normes portant sur: les denrées alimentaires
(134), les aciers (44), les unités de mesure (14), le bois (13), les ciments (11), l'évaluation de la
conformité (1). Le sel et le poisson salé sont les seuls produits soumis à des réglementations
techniques en RDC.

57. L'Office congolais de contrôle (OCC) est chargé d'effectuer, entre autres, les contrôles à
l'importation, à l'exportation, et sur les marchés locaux, y compris les contrôles relatifs aux
réglementations techniques et aux normes en RDC. Institué par l'Ordonnance-loi n° 74-013 du
10 janvier 1974, l'OCC est une institution nationale de droit public, dotée d'une personnalité morale et
est sous la tutelle du Ministère en charge du commerce extérieur. L'OCC a été transformé d'entreprise
publique en un établissement public à caractère scientifique et technique. Le Décret n° 09/42 du
3 décembre 2009 clarifie le nouveau statut, les missions et le financement de l'Office. Selon le
Décret, l'OCC a pour mission de procéder en tant que tierce partie à l'évaluation de conformité, en
l'occurrence l'inspection, la certification, les essais ou analyses, la métrologie et les contrôles
techniques en se référant aux standards nationaux, régionaux et/ou internationaux. L'OCC est agréé et
reconnu sur tout le territoire de la RDC pour la délivrance du certificat de conformité à des normes ou
réglementations techniques. Il est le point national d'information pour toutes les questions relatives
aux obstacles techniques au commerce, et assure le secrétariat technique du Comité national de
normalisation composé de représentants des différentes directions principales. Aucune notification
n'a cependant été faite à l'OMC concernant les normes et réglementations techniques.

58. Les produits importés en RDC doivent être obligatoirement inspectés à la frontière ou avant
leur embarquement à partir du pays de provenance. Le contrôle de conformité aux normes ou aux
règlements techniques est obligatoire, tant pour les produits locaux, que les produits importés. Le
contrôle s'effectue sous forme:

 d'inspection aux sites de production ou aux frontières;

 d'essais (chimiques, microbiologiques, physiques et mécaniques) par des laboratoires sur les
échantillons prélevés, soit au bout de la chaîne de production lors des inspections de la
production locale, soit au déchargement ou encore au dépotage lors des inspections des
produits importés; et

 de certification par tierce partie selon le guide ISO/CEI 65 pour les produits et la norme
ISO/CEI 17021 pour les systèmes de management.

59. Un produit couvert par un certificat de conformité aux normes ou réglementations techniques
en vigueur peut encore être soumis à un contrôle de conformité lors de son importation en RDC, sauf
s'il existe, soit un accord de reconnaissance mutuelle, soit un contrat de sous-traitance ou de
collaboration explicite entre l'organisme qui a effectué l'évaluation de la conformité à l'étranger et
l'OCC. Même dans le cas d'un tel accord ou contrat, l'OCC peut effectuer à nouveau le contrôle s'il
estime que, entre autres, des risques de détérioration du produit sont possibles pendant son transport.
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Page 41

La RDC a conclu des accords de reconnaissance mutuelle avec deux pays. Il s'agit du Kenya (Kenyan
Bureau of Standards (KeBS) pour la normalisation et l'évaluation de la conformité) et du Zimbabwe
(Standard Association of Zimbabwe (SAZ) pour la certification). L'accord avec le Zimbabwe est en
voie d'être renouvelé. Pour les contrôles effectués avant embarquement à partir des pays de
provenance, l'inspection est effectuée par la société BIVAC selon le contrat d'inspection avant
expédition avec la RDC.

60. L'OCC dispose d'un département de contrôle technique et de métrologie. Le laboratoire de


métrologie scientifique et industrielle est en cours d'accréditation à l'ISO17025 avec le soutien de
l'Institut allemand de métrologie (PTB). Toutefois, les vérifications de température, de pression et de
mesures électriques n'y sont pas encore opérationnelles. La RDC ne possède pas un système
d'accréditation au niveau national.

61. L'OCC participe, au nom de la RDC, au programme "Standards, Quality Assurance,


Accreditation and Metrology (SQUAM)" lancé par la SADC en 2000. Ce programme vise à établir,
dans la sous-région, un cadre juridique et réglementaire en matière de qualité portant sur
l'accréditation, la certification, la normalisation et la métrologie.

b) Étiquetage, marquage et emballage

62. En RDC, la Direction de la normalisation des emballages (DNE) du Ministère des transports
et des communications est responsable du suivi et de l'application de la réglementation sur les
emballages. 23 Selon les autorités, la législation en vigueur en RDC serait établie en conformité avec
les prescriptions techniques de l'ISO et de l'Organisation mondiale de l'emballage (WPO).

63. Les dispositions nationales s'appliquent aux emballages, qu'ils soient fabriqués ou utilisés
localement, ou importés. Elles visent à assurer la sécurité des êtres humains et de l'environnement. A
ce titre, les matériels utilisés pour l'emballage ne devraient présenter aucun danger de fuite des
substances qu'ils contiennent et, lorsque leur niveau d'intégrité s'altère avec le temps, l'emballage doit
clairement être étiqueté à cet effet. La législation prévoit aussi que l'emballage soit réutilisable,
recyclable et/ou biodégradable.

64. Selon l'article 10 du Décret portant réglementation de l'emballage, la DNE est habilitée à
fournir au fabricant et à l'utilisateur une attestation de conformité et de modification. Cette attestation
est accordée après contrôle et avis technique des agents qualifiés de la DNE sur la base, entre autres,
de l'aptitude à l'emploi, de la conservation des ressources et de l'économie des coûts réalisée. 24

65. Le fabricant de l'emballage ou son mandateur devra communiquer, dans les 15 jours à la
demande de la DNE, un dossier comprenant: une déclaration écrite attestant de la conformité de
l'emballage aux dispositions de la législation en vigueur, et un document technique contenant les
éléments nécessaires à l'évaluation de la conformité. Ces documents sont requis bien que l'évaluation
de conformité soit reprise en RDC.

66. Selon les autorités, les exigences en matière d'étiquetage seraient basées, notamment, sur la
Recommandation internationale OIML R79/Exigences pour l'étiquetage des produits préemballés.
Les dispositions de cette recommendation sont relatives à l'obligation de porter des renseignements
sur la nature du produit; l'identité du producteur, du distributeur, de l'importateur et du détaillant; et la

23
Arrêté ministériel n° 409/CAB/MIN/TC/0082/2006 du 18 juillet 2006.
24
Le processus de fabrication de l'emballage doit utiliser des matériaux respectueux de l'environnement
et dont le coût se répercute le moins possible sur le prix du produit.
WT/TPR/S/240 Examen des politiques commerciales
Page 42

quantité exacte du produit.25 Il existe, en outre, plusieurs autres réglementations dont le Codex
alimentarius/food labelling de 1985 – codex STAN1- tel que revisé en 2001; l'Arrêté ministériel
n° 1250/CAB/MIN/S/CJ/KIZ/56/2003 du 16 mai 2003 portant réglementation des produits
cosmétiques et autres produits d'hygiène corporelle; l'Arrêté ministériel n° 012/CAB/MINECI/2001
du 31 mars 2001 portant homologation des normes sur la farine de blé; et le cahier des charges OCC
pour les inspections de qualité.

c) Mesures sanitaires et phytosanitaires

67. La RDC est membre de l'Organisation internationale des épizooties, de la Commission codex
alimentarius de la FAO et de l'OMS, et de plusieurs autres conventions à l'échelle africaine et
mondiale. Cependant, elle n'est pas signataire de la Convention pour la protection des végétaux
(CIPV).

68. Dans le cadre de la protection sanitaire, l'OCC a procédé jusqu'ici à l'analyse de


48 536 échantillons, dont 45,7% de produits alimentaires. 26 Il y a eu 1 044 cas de non conformité. Il
convient cependant de noter que les activités de contrôles sanitaires connaissent plusieurs
chevauchements, notamment entre les services de l'OCC; le Ministère de l'agriculture, de la pêche et
de l'élevage; le Ministère de la santé et celui du commerce. Un projet de loi est en cours d'examen
afin d'assurer une meilleure répartition des rôles de chacune de ces institutions.

69. En principe, les activités de l'OCC concernent, essentiellement, les aspects commerciaux
portant sur la qualité et la conformité. Le Ministère de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage
(MAPE) est compétent en matière de santé animale et végétale. 27 Il conçoit et applique les règlements
en matière de protection animale et végétale, y compris le contrôle des importations et des
exportations de matériel végétal, des produits phytosanitaires, vétérinaires ou alimentaires. Il
s'occupe, entre autres, de l'émission du certificat phytosanitaire nécessaire à l'exportation des
végétaux, produits végétaux ou denrées alimentaires d'origine végétale ou minérale; et du contrôle de
la distribution des produits phytosanitaires et vétérinaires. Le Ministère de la santé est responsable en
matière de police sanitaire aux frontières et des mesures d'hygiène publique. Le Ministère du
commerce est chargé de vérifier la conformité aux dispositions des accords sur les obstacles
techniques au commerce.

70. Selon la législation en vigueur en RDC, tout produit phytosanitaire doit être agréé pour être
importé, conditionné, mis sur le marché national ou utilisé. L'importation des végétaux, produits
végétaux ou denrées alimentaires d'origine animale ou minérale, est soumise à l'obtention d'un permis
d'importation délivré par les services chargés de la protection des végétaux du Ministère en charge de
l'agriculture. Ils doivent être accompagnés d'un certificat phytosanitaire du pays d'origine ou d'un
certificat d'origine du pays exportateur. Ces produits sont soumis à un contrôle phytosanitaire, au
même titre que les produits à l'exportation, effectué par le Ministère en charge de l'agriculture. Si les
végétaux, produits végétaux ou denrées alimentaires d'origine végétale se révèlent contaminés, les
services chargés de la protection des végétaux décident, selon le cas, de leur mise en quarantaine, de
leur traitement, de leur refoulement ou de leur destruction partielle ou totale. Les frais occasionnés par
l'exécution de ces mesures sont à la charge de l'importateur ou de l'exportateur. Les autorités ont
indiqué qu'il n'existe aucune disposition légale concernant les Organismes génétiquement modifiés
(OGM), mais un projet de loi est en cours d'examen dans ce cadre.

25
Adresse consultée: http://www.dzm.hr/_download/repository/direktive/OIML_R_79.pdf.
26
Étude diagnostique sur l'intégration du commerce en RDC, janvier 2010.
27
Loi n° 05/162 du 18 novembre 2005.
République Démocratique du Congo WT/TPR/S/240
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71. L'Arrêté interministeriel n° 005 CAB/MIN/AGRI./ et n° 155 CAB/MIN/FIN/2004 du


22 octobre 2004 fixe les montants des droits à acquitter en matière phytosanitaire. Les frais, au titre du
certificat phytosanitaire, s'élèvent à 50 francs par document. A l'importation, la taxe d'inspection
phytosanitaire s'élève à 0,005 francs par kilogramme, jusqu'à concurrence de 100 tonnes; et
0,002 francs par kilogramme, au delà de 100 tonnes. A l'exportation elle est de 0,001 francs et
0,002 francs, respectivement. L'inspection des denrées alimentaires à l'importation est soumise à des
frais de 0,003 francs par kilogramme, jusqu'à concurrence de 100 tonnes; et 0,002 francs au-delà. Les
autorités ont indiqué qu'il n'existait aucune norme environnementale en vigueur en RDC.

viii) Autres mesures

72. Aucun accord n'a été conclu avec des gouvernements ou entreprises étrangères en vue
d'influencer la quantité ou la valeur des marchandises et services exportés vers la RDC. De même, les
autorités n'ont pas connaissance de tels accords entre des entreprises congolaises et étrangères.

73. La RDC participe aux sanctions commerciales internationales décidées par le conseil de
sécurité des Nations Unies ou par les instances régionales auxquelles elle participe.

3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS

i) Procédures

74. Les formalités d'enregistrement de commerçant, requises à l'importation des marchandises,


sont applicables également aux exportateurs (section 2 i)). Comme dans le cas des importations, les
formalités d'exportations sont traitées par un guichet unique depuis janvier 2010.

75. Les exportations requièrent la souscription préalable auprès d'une banque agréée, d'une
déclaration modèle "EB". Cette déclaration doit être accompagnée des documents suivants: le contrat
de vente; la facture; le certificat de vérification à l'exportation; le certificat de qualité; et tout autre
document exigé pour le commerce international. Un certificat d'expertise est requis dans le cas des
pierres précieuses. Toutefois, les exportations de certains biens sont dispensées de ces prescriptions.
Il s'agit: des échantillons commerciaux sans valeur; de bagages et objets personnels; de journaux
périodiques et revues destinés à l'usage personnel dans le cadre d'un abonnement; d'objets réputés
sans valeur commerciale.

76. Le rapatriement des recettes d'exportation ou de réexportation est obligatoire et doit intervenir
au plus tard 30 jours calendaires à compter de la date d'embarquement des marchandises, sauf pour
l'or et le diamant de production artisanale dont le montant doit être reçu en banque dans les 10 jours, à
compter de la date d'embarquement. La conversion des recettes n'est pas obligatoire.

ii) Taxes à l'exportation

77. Le code douanier de la RDC prévoit des taxes à l'exportation (droits de sortie) allant de 1 à
10%. Des droits et taxes à l'exportation sont applicables aux catégories de marchandises suivantes de
production locale: le café vert (1%); les produits minéraux et leurs concentrés (10%); les huiles
minérales (5%); l'énergie électrique (5%); le bois en grume (10%); le bois scié avivé (5% si le
diamètre est inférieur à 50 mm, sinon zéro); l'eau douce (5%); et les mitrailles pour lesquelles le taux
n'est pas encore disponible.

78. Les valeurs de base, pour l'application des taux, sont fixées par la Commission nationale de
mercuriale. Elles correspondent au prix de réalisation à l'étranger représenté par la moyenne des
cours connus, déduction faite de tous les frais indispensables à la livraison, à la vente ou à la
WT/TPR/S/240 Examen des politiques commerciales
Page 44

commercialisation de la marchandise, et des droits de douane majorés, le cas échéant, des primes et
des bonifications diverses accordées. Lorsque la valeur de la marchandise n'est pas fixée par Arrêté,
la valeur à déclarer pour l'application des droits de sortie est celle que les marchandises ont
normalement au moment où elles quittent le territoire congolais, c'est-à-dire la valeur frontière ou la
valeur au port ou à l'aéroport d'embarquement.

79. Les exportations de certains bois (essences forestières à promouvoir) sont soumises à des
redevances de 2% de la valeur Ex Works (EWK) par mètre-cube de bois brut exporté, au profit du
Ministère de l'environnement. En outre, il existe une redevance à l'exportation de 1% sur les minerais
bruts, 2% sur les concentrés et métaux, 4% sur les matières précieuses (or, diamant) pour les produits
admis au code minier en remplacement des 10% sur les minéraux. La base de calcul pour ces
redevances est le prix de vente.

iii) Prix minimaux à l'exportation

80. La RDC n'applique pas des prix minimaux à l'exportation. Toutefois, elle utilise des valeurs
mercuriales pour calculer les droits et taxes sur les exportations de bois et de produits miniers.

iv) Prohibitions, licences et contrôles des exportations

81. En principe, les restrictions quantitatives (y compris prohibitions) et contrôles en vigueur sur
les exportations découlent avant tout des traités auxquels la RDC est partie. 28 Toutefois, pour des
raisons économiques, des restrictions sont maintenues sur les exportations des minerais bruts et des
grumes.

82. La RDC encourage la promotion de l'industrie de transformation locale en vue de garantir la


valeur ajoutée aux produits miniers et forestiers. En principe, la législation congolaise n'autorise que
de manière exceptionnelle l'exportation des minerais bruts. À cette fin, le titulaire d'un droit minier
doit introduire auprès de la Direction des mines, une demande d'autorisation d'exportation des
minerais pour traitement ou commercialisation, moyennant paiment des frais de dépôt dont le montant
est fixé à l'équivalent en francs congolais de 500 dollars EU pour les substances minérales classées en
mines, et de 200 dollars EU pour les substances minérales classées en carrières. 29 Le titulaire du titre
est tenu de justifier, dans son dossier de demande, les avantages pour la RDC d'une telle opération. Il
doit, en outre, prouver l'inexistence sur le territoire congolais d'une possibilité de traitement à moindre
coût. Toutefois, dans la pratique, cette restriction est rarement suivie par les sociétés d'exploitation
minière du pays.

83. Seuls les détenteurs des unités de transformation opérationnelles et les exploitants forestiers
nationaux dûment autorisés peuvent, pour une période de 10 ans au maximum à compter de la date de
démarrage de l'exploitation, exporter du bois sous forme de grumes, sous quota ne dépassant pas 30%
de leur production totale annuelle. 30 Toutefois, la RDC procède quelques fois à l'interdiction des
exportations de grumes. Ainsi, en avril 1999, les exportations de grumes ont été brièvement interdites
par les autorités congolaises. Cette mesure a été levée au bout de trois mois sous la pression des
sociétés d'exploitation forestière. Le gouverneur de la province de l'Équateur a interdit, à partir de
juillet 2010, l'exportation des grumes de sa province, sans qu'elles aient subi une transformation
primaire. L'obligation est faite aux exploitants forestiers d'installer des scieries dans les différents
sites d'exploitation du bois, afin de créer de l'emploi.

28
Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements de déchets dangereux, la CITES (sur les espèces
protégées) etc.
29
Décret n° 038/2003 du 26 mars 2003 portant règlement minier.
30
Loi n° 011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier.
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84. Des permis spécifiques sont requis pour l'exportation des substances précieuses, et des
espèces de faune et de flore sauvages inscrites aux annexes de la CITES.

v) Subventions, promotion et assistance à l'exportation

85. Le code des douanes de la RDC prévoit différents régimes qui permettent l'importation en
suspension des droits et taxes, dans le but d'encourager les exportations; il s'agit, notamment, du
perfectionnement actif. L'autorisation du perfectionnement actif est délivrée par le Directeur général
des douanes, sur demande écrite de la personne qui effectue ou fait effectuer des opérations de
perfectionnement. L'autorisation de perfectionnement actif n'est accordée qu'aux personnes établies
en RDC.

86. Il n'existe pas de structure gouvernementale chargée de la promotion des exportations en


RDC. Toutefois, il se tient annuellement la Foire internationale de Kinshasa où les entreprises
peuvent faire la promotion de leurs produits.

87. La RDC ne dispose pas de mécanisme de financement des exportations. Afin de dynamiser
ce secteur, le gouvernement et la Banque centrale du Congo ont amorcé depuis 1998 le processus de
restructuration du système bancaire dans le cadre des programmes économiques soutenus par le FMI
et la Banque mondiale. 31 Selon les autorités, la RDC ne dispose pas d'un systéme de garantie et
d'assurance à l'exportation.

vi) Régime des zones franches industrielles

88. Il n'existe pas, à ce jour, de zones franches en RDC. Le nouveau code des douanes prévoit des
dispositions sur les Zones économiques spéciales (ZES). Un projet de loi est également en cours
d'examen afin d'en préciser le contenu. La ZES sera instituée par un Décret du Premier ministre,
délibéré en conseil des ministres, qui en fixerait les modalités de fonctionnement. Les entreprises
admises en ZES jouiront des avantages prévus par le code des investissements et ne seront pas
soumises à l'obligation d'exportation. Des procédures douanières simplifiées seront mises en place
pour les marchandises émanant ou à destination des ZES. Le projet de loi prévoit, entre autres, que les
paiements fiscaux soient étalés pour les entreprises en difficulté de trésorerie.

vii) Autres dispositions

89. La RDC n'applique pas de mesures de limitation volontaire des exportations.

4) MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE

i) Commerce d'État, entreprises publiques et privatisations

90. La RDC n'a présenté aucune notification concernant le commerce d'État. Toutefois, des
entreprises publiques ou privées bénéficient du statut de monopole (chapitre IV).

91. Dans le cadre de son programme général de redressement macroéconomique, la RDC a


entrepris, au cours des dernières années, une réforme des entreprises publiques en vue d'améliorer leur
potentiel de production et de rentabilité. 32 Ainsi, les entreprises publiques actuelles seront: soit
transformées en sociétés commerciales; soit transformées en établissements publics ou services

31
CCI (2006).
32
Loi n° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques.
WT/TPR/S/240 Examen des politiques commerciales
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publics dans le but de régler la problématique du statut juridique des établissements qualifiés
d'entreprises publiques dont les activités sont en réalité le prolongement de celles de l'administration;
soit tout simplement dissoutes et liquidées dans la mesure où elles sont en cessation de paiement, ou
que leur activité économique ne se justifie plus (tableau III.3).

Tableau III.3
Liste des entreprises publiques ayant fait l'objet de réformes
Entreprises publiques Secteurs d'activité
Transformées en Établissements publics
Office national du café: ONC Agriculture
Régie des voies fluviales: RVF Transports
Office de gestion du fret maritime: OGEFREM Transports
City-Train Transports
Agence congolaise de presse: ACP Communication
Radio télévision nationale congolaise: RTNC Communication
Fonds de promotion de l'industrie: FPI Financier
Institut national de sécurité sociale: INSS Financier
Office des routes: OR Constructions
Office des voiries et drainage: OVD Constructions
Office national du tourisme: ONT Services
Office de promotion des petites et moyennes entreprises du congo: OPEC Services
Foire internationale de Kinshasa: FIKIN Commerce
Office congolais de contrôle: OCC Commerce
Institut national des statistiques: INS Recherche
Institut national d'études et de recherches agronomiques: INERA Recherche
Institut congolais pour la conservation de la nature: ICCN Conservation de la nature
Institut des jardins zoologiques et botaniques du congo: IJZBC Conservation de la nature
Institut des musées nationaux du congo: IMNC Conservation de la nature
Institut national de la préparation professionnelle: INPP Formation
Transformées en services publics
Office national de développement de l'élevage: ONDE Agriculture
Centre d'expertise, d'évaluation et de certification des substances minérales précieuses: CEEC Mines
Office de gestion de la dette publique: OGEDEP Financier
Office des douanes et des accises: OFIDA Financier
Liquidées
Cacaoyer du Bulu: CACAOCO Agriculture
Palmeraie de Gosuma: PALMECO Agriculture
Cotonnière du Congo: COTONCO Agriculture
Complexe sucrier de Lotokila: CSL Agriculture
Caisse de stabilisation cotonnière: CSCO Agriculture
Office des biens mal acquis: OBMA Services
Transformées en sociétés commerciales
Générales des carrières et des mines: GECAMINES Mines
Société de développement industriel et minier du Congo: SODIMCO Mines
Office des mines d'or de Kilo-Moto: OKIMO Mines
Entreprise minière de Kisenge Manganèse: EMK-Mn
Régie de distribution d'eau: REGIDESO Énergie
Société nationale d'électricité: SNEL
Congolaise des hydrocarbures: COHYDRO
Société sidérurgique de Maluku: SOSIDER Industrie
Société africaine d'explosifs: AFRIDEX
Société nationale des chemins de fer du Congo: SNCC Transport
Office national des transports: ONATRA
Régie des voies aériennes: RVA
Régie des voies maritimes: RVM
Lignes aériennes congolaises: LAC
Compagnies maritimes du Congo: CMC
Chemin de fer des uélés: CFU
Office congolais des postes et télécommunications: OCPT Télécommunications
Caisse d'épargne du Congo: CADECO Financier
Société nationale d'assurance: SONAS
Hôtel Karavia: KARAVIA Services

Source: Journal officiel – Numéro spécial, 30 avril 2009.


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92. Le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l'État (COPIREP) est
chargé de mener le programme de réforme. Selon les autorités, il sera procédé, dans un premier
temps, à une restructuration des entreprises publiques pour assurer leur bonne gestion, tout en les
gardant sous la propriété de l'État. La restructuration est proposée au cas par cas et cela après
réalisation d'un diagnostic complet de l'entreprise et du choix de l'option de restructuration, validée
par le gouvernement sur proposition du COPIREP. La phase suivante serait marquée par le
désengagement éventuel de l'État et le recours aux privés pour améliorer la gestion et apporter les
financements requis. La privatisation prendrait les formes suivantes: la concession, le contrat de
gestion et la sous-traitance.

93. Un délai de 12 mois avait été accordé pour fixer le capital social des entreprises transformées
en sociétés commerciales. 33 A la date du 24 avril 2010, deux entreprises sur vingt ont pu fixer leur
capital social. Au regard des difficultés connues par la plupart des entreprises publiques à respecter ce
délai, le Premier ministre a signé le Décret n° 10/19 du 28 avril 2010 pour repousser la date de
l'expiration de la période transitoire au 31 décembre 2010. Le coût élevé de la transformation des
entreprises publiques en sociétés commerciales est le principal facteur de ralentissement de ce
programme de réforme. La certification des situations patrimoniales, du bilan d'ouverture et des
comptes par des cabinets étrangers certifiés, n'est pas à la portée de toutes les entreprises.

94. Les entreprises publiques opérant dans les secteurs "stratégiques" ne seront pas soumises au
processus de reforme. Toutefois, la liste de ces entreprises n'est pas disponible.

ii) Incitations

95. Le code des investissements de 2002 de la RDC prévoit un certain nombre de mesures
fiscales, douanières et d'ordre général destinées à attirer les investissements directs. 34 Le code des
investissements ne s'applique pas à de nombreux secteurs, notamment les mines et hydrocarbures, les
banques et assurances, les activités commerciales où les investissements sont régis par des lois
particulières.

96. Pour pouvoir bénéficier du régime de faveur, les investisseurs sont tenus de déposer un
dossier de demande d'agrément auprès de l'Agence nationale pour la promotion des investissements
(ANAPI), placée sous l'autorité des Ministres ayant le plan et le portefeuille dans leurs attributions. 35
L'agrément est donné par arrêté ministériel après l'examen du dossier par L'ANAPI. Cette structure a
créé en son sein, depuis 2005, un guichet unique permettant aux investisseurs d'accomplir, en un seul
lieu, toutes les formalités pour créer une entreprise. La durée du régime de faveur dépend de la
"région économique" et elle n'est pas renouvelable. Elle est de trois ans pour la région économique A;
quatre ans pour la région économique B; et cinq ans pour la région économique C (chapitre II) 4)).

97. Conformément au code36, l'exonération des droits et taxes à l'importation ne peut être
accordée à un bien que si l'une au moins des conditions suivantes est remplie: le bien concerné ne

33
Décret n° 09/11 du 24 avril 2009 portant mesures transitoires relatives à la transformation des
entreprises publiques.
34
Loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant code des investissements.
35
Le Décret n°065/2002 du 5 juin 2002 a fixé les statuts, l'organisation et les modalités de
fonctionnement de l'ANAPI.
36
Le Code des investissements prévoit les dispositions de faveur suivantes: exonération totale des
droits et taxes à l'importation, à l'exception de la redevance administrative de 5%, pour les machines, l'outillage,
le matériel neuf, les pièces de rechange nécessaires; exonération totale des engins lourds, navires et aéronefs de
seconde main; exonération des droits et taxes à l'exportation; exonération de l'impôt professionnel sur les
revenus pour les bénéfices réalisés par les investissements nouveaux; exonération de l'impôt foncier pour les
WT/TPR/S/240 Examen des politiques commerciales
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peut être fabriqué en RDC; le prix hors-taxe du bien rendu entreprise est supérieur de plus de 10% au
prix du produit identique importé.

98. Outre le code des investissements, le code minier prévoit un régime douanier et fiscal de
faveur (tableau III.4). Ce régime s'applique à tout titulaire d'un titre minier ou de carrière. Il
s'applique également aux sociétés affiliées qui exercent des activités minières; aux sous-traitants
exerçant des activités minières qui résultent exclusivement des contrats conclus avec le titulaire du
titre minier.
Tableau III.4
Quelques avantages sous le code minier
Avantages douaniers
Exonération totale de tout droit de douane sur l'exportation de produits marchands (en rapport avec le projet minier).
Paiement des frais et redevances en rémunération des services rendus sur l'exportation de produits marchands ou de biens à l'exportation
temporaire pour perfectionnement, mais dans la limite de 1%.
Droits de douane à 2% sur les biens à vocation strictement minière avant la mise en exploitation effective de la mine, et 5% après.
Droits de douane de 3% sur les carburants, lubrifiants, réactifs et consommables destinés aux activités minières, pendant toute la durée du
projet.
Admission temporaire en franchise de douane pour 6 mois (renouvelable 2 fois) sur les équipements importés et destinés à être réexportés.
Avantages fiscaux
Les immeubles situés à l'intérieur de la superficie des concessions minières ne sont pas soumis à l'Impôt foncier.
Les véhicules utilisés exclusivement dans l'enceinte du projet minier sont exonérés de l'Impôt sur les véhicules et de la taxe spéciale de
circulation routière.
Les intérêts payés sur les emprunts en devise faits à l'étranger sont exonérés de l'Impôt mobilier, les dividendes sont imposées au taux de
10%.
Le taux de l'Impôt sur les bénéfices et les profits est de 30%.
Les ventes de produits à une entité de transformation située en RDC sont exonérées de l'ICA; les autres ventes effectuées sur le territoire
national sont imposables au taux de 10%.
Les prestations de services rendues au titulaire d'un titre minier sont imposables à l'ICA au taux de 5% (les services doivent être
directement liés à son objet social).
Le taux de l'ICA sur les achats de biens produits localement liés à l'activité minière est de 3%.
Le taux de l'Impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés (IERE) est de 10% en matière minière. Par ailleurs, l'IERE est ici une
charge déductible de l'Impôt sur les bénéfices et les profits (IBP).

Source: Journal officiel – Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002.

99. Avant de commencer les travaux, le titulaire du titre minier doit présenter une liste
comprenant le nombre et la valeur des biens mobiliers, des véhicules, des équipements et d'autres
intrants qui entrent dans le champ d'application du régime privilégié. La liste doit être approuvée par
un arrêté conjoint des Ministres en charge des mines et des finances dans les 30 jours suivant la
réception de la demande.

iii) Politique de concurrence et réglementation des prix

a) Politique de concurrence

100. Il n'existe pas de loi formelle sur la conccurence en RDC. Toutefois, des tentatives de
réglementation ont été faites par l'Ordonnance-loi n° 41-63 du 24 février 1950 et l'Arrêté
départemental DENI/CAB/06/013/87 du 26 mai 1987. La Commission de la concurrence chargée, en
principe, de l'application de cette législation, est sous le Département en charge de l'économie . Cette
commission n'est cependant pas opérationnelle à ce jour. L'Union européenne soutient actuellement
un programme d'élaboration de la loi sur la conccurence et la protection du consommateur en RDC.

superficies liées uniquement au projet d'investissement; exonération du droit proportionnel pour les SARL lors
de leur constitution ou augmentation de capital; exonération pour les sociétés autres que les SARL du droit fixe,
de 175 ou 800 dollars EU, payable lors de la constitution de leur capital; les prestations de services sur travaux
immobiliers sont exonérées d'ICA intérieur.
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101. La législation prévoit dans certains secteurs, comme celui de l'électricité et des
télécommunications, une autorité de régulation chargée de soumettre à la concurrence les services de
base et ceux à valeur ajoutée. La Loi-cadre n° 013/2002 du 16 octobre 2002 sur l'électricité crée
l'Autorité de régulation des postes et télécommunication du Congo (ARPTC). Le projet de loi portant
code d'électricité prévoit la création de l'Autorité de régulation du secteur de l'électricité (ARE), mais
celle-ci n'a pas encore vu le jour.

102. La Commission de la concurrence devrait rechercher, examiner et, le cas échéant, sanctionner
les restrictions à la concurrence qui découlent notamment des actes ci-après: les accords tels que les
ententes et les prix imposés par les fabricants aux vendeurs; les engagements verticaux; les pratiques
abusives des entreprises occupant une position dominante sur le marché, notamment les prix
excessifs; les pratiques discriminatoires des entreprises occupant une position dominante sur le
marché vis-à-vis de leurs concurrents; et les concertations ou les fusions résultant en une position de
monopole. Elle devrait élaborer également des règlements visant à: interdire une fusion ou exiger la
cessation d'une pratique abusive; annuler ou faire modifier les contrats abusifs passés par plusieurs
entreprises dans le cadre d'une entente ou d'un abus de position dominante; infliger des amendes
transactionnelles en cas d'atteinte aux règles de libre concurrence; et autoriser certains contrats ou
certaines décisions dictées par l'intérêt général. L'arrêté et l'ordonnance relatifs à la concurrence ne
prévoient pas de sanction.

103. La Commission de la concurrence se saisit d'office de tout dossier relevant de sa compétence.


Elle peut également être saisie de toute requête des consommateurs, des concurrents ou de toute
personne morale ou physique intéressée par la concurrence.

104. Le cadre de la concurrence comporte également la Commission de la police du commerce 37,


dont la mission est de veiller de manière permanente au respect de la législation économique et
commerciale par les opérateurs économiques.

105. La RDC est membre de plusieurs groupements régionaux dont les traités contiennent des
dispositions sur la concurrence. Il s'agit principalement du COMESA et de la CEEAC. Le règlement
communautaire du COMESA prévoit les directives ci-après: en matière de concurrence, les décisions
sur toutes les affaires concernant le commerce entre les États membres sont du ressort de la
Commission régionale de la concurrence; au sujet d'une même affaire, les décisions prises par la
commission l'emportent sur celles des agences nationales; la commission et les agences nationales
coopèrent en vue de l'application efficace du règlement sur la concurrence du COMESA. 38 Toutefois,
la RDC reste encore faiblement impliquée dans les activités de la commission régionale.

b) Réglementation des prix

106. Selon la législation en vigueur en RDC39, la réglementation des prix connaît deux aspects: le
contrôle des prix à priori et le contrôle des prix à posteriori.

107. Un certain nombre de produits et services, considérés comme stratégiques, sont soumis au
contrôle a priori ( fixation de prix) par le Ministère en charge de l'économie nationale, en concertation
avec les opérateurs. Il s'agit de l'eau, de l'électricité, des transports et des hydrocarbures. Leur liste a
été modifiée en 2008 pour intégrer six autres produits ( les céréales, les produits pétroliers, les
surgelés, le ciment, le sucre, et la farine de froment) pour lesquels la régulation des prix devrait être

37
Mise en place par l'Ordonnance n° 38-178 du 28 septembre 1983.
38
Conseil du commerce et du développement de la CNUCED, TD/B/COM.2/CLP/69.
39
Décret-loi du 20 mars 1961 et Ordonnance n° 83/026 du 12 septembre 1983.
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administrée par le Fonds de régulation économique (FOREC), sous la tutelle du Ministère en charge
de l'économie nationale. Cependant, le FOREC n'est pas encore opérationnel.

108. Pour les autres produits et services, les prix de vente peuvent être librement fixés par ceux qui
en font l'offre. Ils ne sont pas soumis à homologation, mais doivent être communiqués au Ministère en
charge de l'économie pour un contrôle a posteriori, sur la base des éléments constitutifs des prix et des
marges bénéficiaires.

109. Les marges bénéficiaires applicables au prix de revient d'un produit industriel sont limitées à
20% pour la production industrielle et à 25% pour la production artisanale. 40 Pour les produits
importés, la marge bénéficiaire est de 10% pour les grossistes et 20% pour les détaillants.

iv) Marchés publics

110. La RDC n'est pas signataire de l'Accord plurilatéral sur les marchés publics, mais elle en a le
statut d'observateur.

111. Les autorités congolaises ont récemment amorcé un processus de réforme du système national
de passation des marchés publics. Cette réforme constitue l'un des facteurs clés de l'atteinte du point
de déclenchement de l'initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE).

112. L'Ordonnance-loi n°69/054 du 5 décembre 1969 édictait les règles de passation des marchés
publics en RDC jusqu'à ce qu'elle soit jugée obsolète et abrogée. Elle ne répondait plus aux exigences
de transparence, de rationalité et d'efficacité. Une nouvelle loi a été promulguée le 27 avril 2010,
relative aux marchés publics. 41 Cette nouvelle loi édicte les nouvelles règles fondamentales relatives
à la préparation des projets, à la passation des marchés publics, à leur exécution et contrôle, ainsi que
le règlement des contentieux liés aux marchés publics. Elle s'applique aux marchés de travaux, de
fournitures, de services et de prestations intellectuelles passés par l'État, les provinces, les entités
territoriales décentralisées, les entreprises publiques et les établissements publics. Elle vise à éliminer
les procédures discriminatoires, à intensifier la concurrence et à établir un cadre réglementaire pour
lutter contre la fraude et la corruption dans les marchés publics. L'entrée en vigueur de cette loi est
prévue pour le 28 octobre 2010.
113. La nouvelle loi prévoit que les contrats des marchés publics et de délégation de service public
soient administrés par la Direction générale du contrôle des marchés publics, créée par le Décret
n° 10/27 du 28 juin 2010. Elle est chargée du contrôle a priori pour avis de non objection. Une
institution différente est chargée du contrôle a posteriori des marchés publics et de délégations de
services publics. La création, l'organisation et le fonctionnement de cette institution sont fixés par
Décret n° 10/21 du 21 juin 2010. Le Premier ministre et le Ministre en charge du budget sont les
autorités approbatrices des marchés, respectivement par appel d'offres international et national.
114. La passation des marchés publics peut se faire par mode d'appel d'offres et par gré à gré.
Cependant, le mode de gré à gré doit en principe être exceptionnel. Trois modes d'appel d'offres sont
possibles: l'appel d'offres ouvert où toute personne intéressée par le marché peut soumettre son offre;
l'appel d'offres restreint auquel seuls les candidats désignés par l'autorité contractante peuvent être
admis; et l'appel d'offres avec concours qui porte sur la conception d'une œuvre ou d'un projet
architectural. Le recours à la procédure d'appel d'offres restreint doit être motivé et autorisé par la

40
Arrêté n° 017/CAB/MENI/PME/96 du 1er Juillet 1996 portant mesures d'exécution du Décret-loi du
20 mars 1961 et l'Arrêté n° BCE/ENI/0018/76 du 30 mars 1976 portant mode de calcul des prix des produits
importés.
41
Loi n°10/010 du 27 avril 2010.
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Direction générale du contrôle des marchés publics. Dans tous les cas, l'autorité contractante est tenue
de mettre en compétition tous les candidats répondant à l'offre. Les conditions d'utilisation de chaque
mode de passation de marché ne sont toutefois pas mentionnées dans la nouvelle loi qui abroge
l'ancienne Ordonnance-loi.
115. Une préférence nationale et régionale (dans le cadre du COMESA) est accordée lors de la
passation d'un marché public. La nouvelle loi précise que cette préférence consiste en un abattement
sur l'offre financière du soumissionnaire et qu'elle serait indiquée et quantifiée dans l'appel d'offres. Il
est également accordé une préférence au candidat étranger qui prévoit de sous-traiter 30% de la valeur
globale du marché de travaux, de fournitures ou de services à une entreprise congolaise ou qui prévoit
d'aligner 40% d'experts congolais dans l'équipe clé des experts. Ce candidat bénéficiera alors d'une
marge de préférence de 5% et toujours sous forme d'abattement sur l'offre financière. La préférence
nationale et régionale constitue une innovation de la nouvelle loi et un décret devrait en préciser les
modalités.
116. En valeur, la part des adjudications publiques domine les autres modes de passation.
Toutefois, la part du gré-à-gré reste importante (tableau III.5).
Tableau III.5
Statistiques des marchés exécutés, 2005-2010
Types de marchés et modes de passation 2005 2006 2007 2008 2009 2010a
Types de marchés
Travaux (nombre) 10 20 1 8 1 4
Fournitures (nombre) 165 182 152 148 48 35
Prestations (nombre) 0 0 0 0 0 0
Modes de passation (milliers de dollars EU)
Adjudication publique (appel d'offres ouvert)
en valeur 35 555,7 57 729,1 48 295,9 187 356,0 28 218,8 23,2
en pour cent 77,6 64,9 45,6 83,7 37,7 0,1
Adjudication restreinte (appel d'offres
restreint)
en valeur 25,6 0,0 57 512,4 17 259,0 35 875,2 19 536,6
en pour cent 0,1 0,0 54,4 7,7 47,9 63,9
Gré à gré
en valeur 10 216,7 31 265,8 0,0 19 164,6 10 759,3 11 014,8
en pour cent 22,3 35,1 0,0 8,6 14,4 36,0
Valeur totale des marchés publics 45 798,0 88 994,9 105 808,4 223 779,6 74 853,3 30 574,5
a Premier semestre.

Source: République démocratique du Congo, Ministère du budget.

v) Droits de propriété intellectuelle

a) Aperçu général

117. La RDC est membre de la convention instituant l'Organisation mondiale de la propriété


intellectuelle (OMPI) depuis le 28 janvier 1975, et du Traité de Singapour sur le droit de marques
depuis le 28 mars 2006. Elle est également signataire de la Convention de Berne pour la protection
des œuvres littéraires et artistiques depuis le 8 octobre 1963; de la Convention de Paris pour la
protection de la propriété industrielle depuis le 31 janvier 1975; et de la Convention de
phonogrammes pour la protection des producteurs de phonogrammes contre la reproduction non
autorisée de leurs phonogrammes depuis le 29 novembre 1977.

118. La RDC n'a pas encore notifié à l'OMC sa législation sur les droits de propriété intellectuelle.
Elle n'a pas non plus désigné un point de contact au titre de l'article 69 de l'Accord sur les ADPIC.
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b) Propriété industrielle

119. La propriété industrielle est réglementée par l'Office de la propriété industrielle du Ministère
en charge de l'industrie et des PME. La mission principale de cet office est la protection des marques,
brevets et inventions. La Loi n° 82-001 du 7 janvier 1982 sur la propriété industrielle régit l'ensemble
des conditions et modalités d'octroi et d'enregistrement des brevets d'invention, des dessins et modèles
industriels, des signes distinctifs, des dénominations commerciales et géographiques; d'exercice de
droit et d'obligations afférentes à l'usage de ces œuvres; et de répression de la concurrence déloyale. 42

120. Le brevet confère à son titulaire un droit exclusif d'exploitation temporaire. Trois types de
brevets sont couverts par cette loi. Il s'agit du brevet d'invention, du brevet d'importation et du brevet
de perfectionnement.43 Le brevet d'invention couvre, à titre principal, une invention qui, à la date de
dépôt ou de priorité de la demande y relative, 44 n'a pas encore été brevetée; le brevet d'importation
couvre une invention pour laquelle, à la date de dépôt ou de priorité de la demande y relative, le
titulaire a déjà obtenu un brevet d'invention dans un pays étranger; le brevet de perfectionnement est
celui qui porte sur toute amélioration d'une invention déjà brevetée.

121. Une durée de protection de 20 ans est accordée pour les brevets d'invention; et de 15 ans pour
les brevets d'invention portant sur les médicaments. Les brevets d'importation et de perfectionnement
prennent fin en même temps que le brevet principal auquel ils sont rattachés.

122. Toute invention nouvelle est brevetable, résultant d'une activité inventive, qui est susceptible
d'être exploitée comme objet d'industrie ou de commerce. L'obligation d'exploiter ou de faire
exploiter industriellement en RDC d'une manière effective, sérieuse et continue, s'impose au titulaire
du brevet. Cette exploitation doit avoir lieu dans un délai de cinq ans à compter du dépôt de la
demande ou de trois ans à compter de la délivrance du brevet; de quatre ans à compter de la
délivrance du brevet en ce qui concerne les brevets portant sur les médicaments; et de trois ans à
compter du dépôt de la demande lorsqu'il s'agit d'un brevet d'importation.

123. Si l'invention couverte par le brevet d'importation est déjà exploitée à l'étranger, l'exploitation
en RDC devra intervenir dans les deux ans à compter de la demande. A la demande de l'intéressé, un
délai supplémentaire d'un an, renouvelable une fois, peut être accordé par le Ministère chargé de
l'industrie avant l'expiration des délais du brevet.

124. Si les conditions d'exploitation des brevets ne sont pas respectées, et en cas de manquement
au paiement des taxes annuelles, les droits de propriété industrielle peuvent être retirés à leur titulaire.
Les infractions les plus courantes enregistrées en RDC en matière de droits de propriété industrielle
sont: la contrefaçon, la falsification des marques, et les infractions liées à l'indication de la
provenance. Elles portent sur différents produits dont, entre autres, les textiles, les produits
cosmétiques, les produits alimentaires et les médicaments.

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Une nouvelle loi est en cours de formulation afin de rendre la législation congolaise plus compatible
avec les dispositions de l'OMC et de l'OMPI.
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Le brevet d'importation fait référence à une invention déjà couverte par un brevet dans un pays
étranger et dont le titulaire, ou une tierce personne autorisée, importe en RDC pour bénéficier des privilèges y
afférents. Lorsque des modifications sont apportées à l'invention initiale, on parle de brevet de
perfectionnement.
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La priorité de la démande désigne le droit dont dispose le titulaire d'un brevet, accordé à l'étranger,
d'invoquer le bénéfice de celui-ci en RDC dans un délai d'un an et, dans ce laps de temps, aucun déposant ne
peut s'en prévaloir.
République Démocratique du Congo WT/TPR/S/240
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125. Plusieurs sanctions sont prévues par la législation régissant la propriété industrielle en RDC.
Le délit de contrefaçon est passible d'une peine de servitude pénale d'un à six mois et/ou d'une
amende dont le montant est fixé à 25% du chiffre d'affaires brut annuel résultant de l'exploitation de
l'invention. Le contrefacteur récidiviste est puni du double des peines maximales. Le fait de se
prévaloir indûment d'une demande de brevet ou de certificat d'encouragement, ou de se prévaloir
indûment d'un brevet, d'un certificat d'encouragement ou d'une licence d'exploitation, constitue un
délit passible d'une peine de prison de trois mois à un an et/ou d'une amende fixée au minimum à deux
fois le montant de la taxe. La violation d'une interdiction liée au caractère secret d'une invention ou
d'une découverte est considérée comme un crime et passible d'une amende fixée à 60% du chiffre
d'affaires brut annuel résultant de l'exploitation frauduleuse. L'utilisation d'une invention déclarée
secrète, sans autorisation, expose l'intéressé au paiement d'une indemnité qui s'élève, au minimum, à
deux fois, et au maximum, à quatre fois le montant de la taxe de dépôt. Il existe aussi des mesures
cœrcitives qui consistent à saisir ou à détruire les objets contrefaits.

c) Droits d'auteur et droits voisins

126. La protection des droits d'auteur et des droits voisins a été confiée, en mai 2006, à l'Office
national de gestion des droits d'auteurs et des droits voisins (ONADA) sous le Ministère de la culture
et des arts. L'ONADA devrait être un établissement d'utilité publique mais il n'a jamais vu le jour.
Dans la pratique, la Société nationale des éditeurs, compositeurs et auteurs (SONECA), qui est en
principe une coopérative, continue d'assurer la protection des droits d'auteur. Toutefois, elle n'a
jamais fonctionné comme une vraie coopérative car toujours financée par l'État.

127. L'Ordonnance-loi n°86-033 du 5 avril 1986 règlemente la protection des droits d'auteur et des
droits voisins.45 Ces derniers comprennent les prérogatives que la loi reconnaît aux artistes,
interprètes ou exécutants; aux producteurs de phonogrammes et tout autre support sonore et
audiovisuel; et aux organismes de radiodiffusion, d'autoriser ou d'interdire la diffusion de leurs
prestations et de percevoir une rémunération lors de chaque exécution publique, sans préjudice des
droits exclusifs de l'auteur de l'œuvre.

128. Le titulaire du droit est la personne dont le nom ou le pseudonyme est mentionné sur l'œuvre
divulguée. L'auteur a le droit d'exploiter lui-même son œuvre ou de céder ses droits d'exploitation de
manière à en tirer, s'il y a lieu, un profit pécuniaire.

129. La durée de protection accordée par la loi aux droits patrimoniaux sur les œuvres littéraires,
artistiques et scientifiques s'étend à la vie de l'auteur et cinquante années civiles après l'année de son
décès. Les œuvres anonymes ou pseudonymes jouissent également de la même durée de protection.
À l'expiration de la période de protection du droit d'exploitation, les œuvres artistiques, littéraires et
scientifiques tombent dans le domaine public, dont la gestion est administrée par l'ONADA. Selon les
autorités, plusieurs infractions sont commises en violation des droits d'auteur dont, entre autres, la
reproduction non autorisée des œuvres, la distribution sans autorisation des exemplaires, le non
versement des droits aux artistes et la traduction de livres sans le consentement de l'auteur. La faible
mise en exécution des sanctions constitue l'une des raisons des violations continues des droits.

130. La vente, l'exposition, la location, la détention, l'importation et l'exportation des œuvres ou


objets contrefaits sont assimilées à la contrefaçon lorsque ces actes sont posés en connaissance de
cause et dans un but commercial. Ces actes sont sanctionnés par une servitude pénale d'un mois à un
an et d'une amende de 5 000 à 10 000 Zaïres. L'application malveillante ou frauduleuse sur un objet
d'art, un ouvrage de littérature ou de musique, le nom d'un auteur ou de tout signe distinctif adopté par

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Une nouvelle loi est en cours d'adoption.
WT/TPR/S/240 Examen des politiques commerciales
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lui pour désigner son œuvre, sera punie d'une servitude pénale de un à cinq ans et d'une amende de
10 000 à 50 000 Zaïres

131. L'ONADA n'est pas le seul à détenir le pouvoir de gérer les droits d'auteurs et de défendre les
droits moraux et patrimoniaux des auteurs. Participent également à la protection des droits d'auteur la
Direction générale des douanes et accises (DGDA); l'Office congolais de contrôle (OCC), chargé de
détecter les produits contrefaits; et la Police nationale congolaise (PND).

132. La RDC ne dispose pas de tribunaux spécialisés en matière de droits d'auteur. Sont sollicités
en cas de besoin les Tribunaux de paix et de grande instance.

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