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Cameroun WT/TPR/S/87

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III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE

1) GÉNÉRALITÉS

1. La politique et les pratiques commerciales du Cameroun sont dans une large mesure
déterminées par son appartenance à la CEMAC/UDEAC. Il n'y a pas eu de grands changements dans
le régime des échanges depuis le dernier examen de sa politique commerciale en 1995, mais leur
libéralisation a progressé.

2. Le tarif douanier, qui est déterminé par les règlements de la CEMAC, constitue le principal
instrument de politique commerciale à la frontière. En outre, les importations sont soumises à
plusieurs autres impositions. Les restrictions dont elles font l'objet sont relativement peu nombreuses
et visent à assurer la sécurité et à protéger la santé publique et l'environnement. Le recours à des
mesures d'urgence est prévu par les textes, mais aucune n'a été appliquée durant la période considérée.
Les formalités douanières ont été simplifiées par l'ouverture d'un guichet unique.

3. Le régime des exportations a été davantage libéralisé. À l'heure actuelle, il n'y a de licences
d'exportation que pour les produits "sensibles" (or et diamants par exemple), un certificat de qualité
étant suffisant pour le café et le cacao. Comme à l'importation, les prohibitions en vigueur sont
motivées par des considérations de santé et d'environnement. Toutes les taxes à l'exportation ont été
supprimées, sauf sur les grumes, dont les exportation sont en outre contingentées. Le Cameroun
n'accorde aucune aide spécifique aux exportateurs, en dehors des incitations fiscales, lesquelles ne
sont pas sectorielles, car elles peuvent aussi être fournies pour promouvoir le développement
industriel, accroître la valeur ajoutée localement ou créer des emplois. Ces incitations non sectorielles
dépendent toutefois des résultats à l'exportation et sont, dans certains cas, subordonnées à l'utilisation
d'intrants d'origine nationale.

4. Le Cameroun a inauguré une nouvelle législation sur les marchés publics en vue d'accroître la
transparence. La législation applicable à la propriété intellectuelle au niveau régional a été révisée
pour être rendue conforme à l'Accord sur les ADPIC. Il apparaît cependant nécessaire d'en améliorer
la mise en œuvre au Cameroun. Le processus de privatisation engagé en 1990 s'est poursuivi, mais il
reste des monopoles d'État dans certains services publics (eau et électricité). Les services fournis par
les monopoles d'État sont soumis aux mesures de contrôle des prix; et il en va de même de quelques
produits de première nécessité.

2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS

i) Procédures

a) Enregistrement et documents

5. Les importateurs doivent être inscrits au registre du commerce, verser une cotisation annuelle
de 10 000 francs CFA au Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) et être titulaires d'une
patente d'importateur en cours de validité.1 Ils sont tenus de présenter une déclaration d'importation
par l'intermédiaire éventuellement d'un commissionnaire en douane agréé ou d'une personne ayant

1
GATT (1995).
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obtenu l'autorisation de dédouaner.2 Selon les autorités, les étrangers peuvent également s'inscrire en
tant que commissionnaires en douane.

6. La déclaration en douane ainsi que les autres documents à produire sont les mêmes dans tous
les pays membres de l'UDEAC. Cette déclaration doit être présentée à la douane dans les trois jours
suivant l'arrivée de la marchandise.3 Elle doit contenir une description détaillée de toutes les
marchandises précisant la valeur de chacune et le régime douanier sous lequel elles sont importées
(transit, admission temporaire ou drawback, par exemple).

7. La déclaration doit être accompagnée des documents suivants: connaissement; patente


d'importateur et autorisation d'importer s'il s'agit d'un produit dont l'importation est réglementée;
documents prescrits par les règlements douaniers (certificat d'origine ou de transit, autorisation
d'admission temporaire, visa technique ou certificat de conformité signé du Ministre compétent, entre
autres); documents nécessaires en vertu de règlements particuliers (hygiène, santé publique,
protection sanitaire vétérinaire et phytosanitaire, contrôle de la qualité ou du conditionnement, par
exemple); le cas échéant, autorisation de bénéficier des droits du tarif minimum.

8. Le guichet unique mis en place pour les formalités douanières est devenu opérationnel en
décembre 2000, et tous les documents doivent lui être soumis dans les 48 heures de l'arrivée de
l'expédition. D'après les estimations des autorités, il devrait permettre d'achever 80 pour cent de
toutes les formalités douanières dans un maximum de 48 heures à l'importation et de six heures à
l'exportation.4

b) Inspection avant expédition

9. Dans la plupart des cas, les importations dont la valeur f.a.b. dépasse 1 million de francs CFA
doivent obligatoirement faire l'objet d'une inspection de la qualité et de la quantité ainsi que d'une
comparaison de prix de la part de la Société générale de surveillance (SGS).5 L'inspection avant
expédition, qui comporte à la fois une vérification matérielle et une comparaison de prix des
marchandises, a pour but de s'assurer que le prix demandé par l'exportateur correspond à leur valeur
réelle, d'empêcher l'admission de produits non conformes et de déjouer les tentatives pour éviter le
paiement des droits de douane.6

2
Les conditions d'agrément des commissionnaires en douane sont énumérées à l'article 113 du Code
des douanes de l'UDEAC.
3
La procédure est exposée en détail à la section 3 du Titre V (articles 122 à 127) du Code des douanes.
4
FMI (2000f).
5
En sont exemptés les objets d'art, les pierres et métaux précieux, l'or, les effets personnels et articles
de ménage, les véhicules de tourisme d'occasion, les explosifs et produits pyrotechniques, les périodiques, les
colis postaux dépourvus de tout caractère commercial, les échantillons, les dons et importations destinés aux
missions diplomatiques et aux organismes des Nations Unies, les animaux vivants, le pétrole brut et le matériel
de forage, les vaccins et sérums. (Voir SGS à l'adresse suivante: http://www.sgs.ch/internet/eadnet.nsf
[23 juin 2000].)
6
C'est la SGS qui engage l'inspection avant expédition lorsqu'elle reçoit l'ordre d'inspection du service
officiel compétent ou du vendeur. Elle procède à une vérification préliminaire du prix, puis à l'inspection
physique de la marchandise et en notifie le résultat au vendeur. Si celui-ci est satisfaisant, la marchandise peut
être expédiée. La facture définitive est soumise à la SGS avec les autres documents prescrits (connaissement ou
lettre de transport aérien, par exemple). La SGS achève la vérification du prix, établit le classement tarifaire de
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10. Le Cameroun est partie contractante à la Convention de l'OMI sur la facilitation du trafic
maritime international et à la Convention internationale pour la simplification et l'harmonisation des
régimes douaniers (Convention de Kyoto). De plus, avec le concours de la SGS, un système sélectif
de contrôle des documents et d'inspection matérielle avant et après la mainlevée devait être en
application à la fin d'octobre 1999, accompagné d'un renforcement des dispositifs de contrôle ex post
et des activités de formation.

ii) Évaluation en douane et règles d'origine

a) Évaluation en douane

11. Le Cameroun continue à appliquer la définition de la valeur de Bruxelles. Il s'est prévalu du


délai de cinq ans laissé pour l'application de l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane, prévue à
compter du 13 décembre 2000.7 Cependant, le 3 janvier 2001, le gouvernement camerounais a
demandé un nouveau délai, sur le fondement du paragraphe 1 de l'Annexe III de l'Accord, jusqu'au
1er juillet 2001.8 Le Cameroun a aussi notifié son intention de différer l'application de la méthode de
la valeur calculée pendant trois ans à compter de la date d'entrée en application de toutes les autres
dispositions de l'Accord. Il avait déjà notifié des réserves au sujet de l'inversion de l'ordre
d'application de la méthode déductive et de celle de la valeur calculée et de l'application de l'article 5
2), que l'importateur le demande ou non.9

12. Le Cameroun continuant à appliquer la définition de la valeur de Bruxelles, les droits sont
évalués d'après le prix "normal" de la marchandise à la date d'entrée. Il faut que les transactions
soient effectuées dans des conditions de pleine concurrence entre des parties indépendantes pour que
le prix facturé puisse être considéré comme le prix "normal".10 Pour certains produits, toutefois, le
Cameroun fixe la valeur à déclarer par la voie réglementaire; la liste des valeurs "mercuriales" ainsi
fixées est publiée.11 En 1995, les taxes à l'importation de produits alimentaires et de textiles, par
exemple, étaient calculées à partir de valeurs minimales fixées par la loi.12 Le Cameroun a notifié
qu'il appliquerait des prix minimaux pendant une période de transition de trois ans.13 Les négociants
peuvent faire appel des décisions de l'Administration des douanes par voie administrative ou
judiciaire.

la marchandise et vérifie que celle-ci remplit les conditions d'admissibilité à l'importation. Elle délivre aussi les
documents nécessaires au vendeur et, si besoin est, au bureau de douane. La SGS prête ses services au
Cameroun depuis 1989, et son contrat d'exclusivité avec le gouvernement a été renouvelé le 1er janvier 1998.
(Voir SGS à l'adresse suivante: http://www.sgs.ch/sgsgroup.nsf/ pages/TanzCam.html [23 juin 2000].)
7
Document de l'OMC G/VAL/W/25, 24 avril 1998.
8
Document de l'OMC G/VAL/W/80, 11 janvier 2001.
9
Document de l'OMC WT/LET/41, 20 novembre 1995.
10
L'article 23 du Code des douanes de l'UDEAC donne une définition complète du prix "normal" et des
parties "indépendantes".
11
Article 25 du Code des douanes de l'UDEAC.
12
GATT (1995).
13
On trouvera dans le document de l'OMC G/C/W/245/Add.2 du 29 mars 2001 une liste complète des
produits assujettis aux valeurs minimales.
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13. En 1998, l'UDEAC a établi un cadre réglementaire révisé pour l'évaluation en douane dans les
pays membres.14 Cette révision avait pour objectifs d'adopter une nouvelle réglementation de
l'évaluation en douane reposant sur la "valeur transactionnelle", d'instituer une procédure de recours et
de définir une procédure de mainlevée des marchandises en cas de doute quant à leur valeur.15

b) Règles d'origine

14. Le Cameroun n'a adressé à l'OMC aucune notification concernant ses règles, préférentielles
ou non préférentielles, d'origine.16 Il ne semble pas que le Cameroun applique des règles d'origine
non préférentielles.

15. Le Comité de direction de l'UDEAC définit les règles à suivre pour déterminer l'origine des
marchandises importées.17

iii) Droits de douane

16. Étant membre de l'UDEAC, le Cameroun en applique le Tarif extérieur commun (TEC) aux
importations en provenance des pays tiers. Le TEC comprend quatre taux de droits:

i) 5 pour cent sur les biens de première nécessité;


ii) 10 pour cent sur les matières premières et les biens d'équipement;
iii) 20 pour cent sur les biens intermédiaires;
iv) 30 pour cent sur les biens de consommation courante.

a) Structure du tarif douanier

17. Le tarif NPF actuellement appliqué au Cameroun comprend 5 577 lignes au niveau des
positions à huit chiffres du SH (1996).18 Tous les droits sont des droits ad valorem, appliqués sur la
valeur c.a.f. des produits importés tout au long de l'année, sans variations saisonnières. Les lignes
tarifaires se répartissent entre cinq taux de droits allant de zéro à 30 pour cent, soit en principe, 5 pour
cent pour les produits essentiels, 10 pour cent pour les matières premières et biens d'équipement,
20 pour cent pour les biens intermédiaires, et 30 pour cent pour les biens de consommation courante.
Le taux de 10 pour cent s'applique à quelque 46 pour cent et celui de 30 pour cent, à 36,7 pour cent du
nombre total de lignes tarifaires. L'entrée en franchise est accordée à 0,6 pour cent environ des lignes

14
Il s'agit des Actes n° 2/98, 3/98 et 4/98 de l'UDEAC, en date du 21 janvier 1998.
15
Document de l'OMC G/VAL/N/GAB/1, 15 octobre 1999.
16
Document de l'OMC G/RO/47, 20 décembre 2000.
17
Article 22 du Code des douanes de l'UDEAC. Les produits naturels considérés comme "produits
UDEAC" sont les matières premières, les animaux vivants et les produits alimentaires. Pour être considérés
comme tels, les produits manufacturés doivent être des produits industriels fabriqués exclusivement à partir de
matières premières d'origine communautaire provenant de la région, dans la fabrication desquels sont incorporés
au moins 40 pour cent d'éléments d'origine communautaire (50 pour cent au 1er janvier 2003 et 60 pour cent au
1er janvier 2008), ou dont la valeur ajoutée intérieure atteint au moins 30 pour cent du prix sortie usine (40 pour
cent au 1er janvier 2003 et 50 pour cent au 1er janvier 2008). Acte n° 7/93-UDEAC-556-CD-SE1 du
21 juin 1993, accessible sur le site: www.izf.net [18 janvier 2001].
18
L'analyse présentée ici repose sur des données obtenues sur le site: http://www.izf.net. Les autorités
camerounaises ont confirmé qu'il s'agissait de l'ensemble de données appliqué dans le pays.
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tarifaires (graphique III.1), dont la plupart relèvent de la navigation aérienne ou spatiale (chapitre 88
du SH) (tableau AIII.1).19

Graphique III.1
Distribution de fréquence des taux de droits NPF, 2000
Nombre de lignes
3 000
45,8%
2 500
36,7%
2 000

1 500

1 000
12,4%

500 4,5%
0,6%
0
Franchise 5 10 20 30

Note: Le tarif douanier comprend 5 577 lignes au niveau des positions à huit chiffres du SH. La distribution de
fréquence a été calculée à partir de 5 560 lignes seulement, car les taux n'ont pas été communiqués pour les
17 lignes restantes.
Source : Calcul du Secrétariat de l'OMC sur la base de données en ligne:
http://www.izf.net/izf/TEC/afrique%20centrale/index_ac.htm.

18. La moyenne arithmétique des taux NPF appliqués est restée stable depuis 1994, avec une
légère baisse seulement qui l'a ramenée de 18,8 à 18,3 pour cent20; la dispersion des taux n'a pas non
plus varié.21 Le taux moyen est de 22,5 pour cent pour les produits agricoles (selon la définition de
l'OMC) et 17,6 pour cent pour les autres produits (hors pétrole) (tableau III.1). La production de
légumes, fruits, café, viandes et cacao (chapitres 07, 08, 09, 16 et 18 du SH), notamment, continue à
être protégée par des droits dépassant très nettement la moyenne sectorielle. Parmi les produits
manufacturés, les textiles, les vêtements et les accessoires du vêtement (chapitres 57, 61, 62, 65, 66 et
67 du SH) bénéficient d'une protection de 30 pour cent en moyenne (tableau AIII.1).

19
Les autres produits qui en bénéficient font partie des chapitres 40, 48, 49 et 84 (tableau AIII.1).
20
Cette moyenne repose sur 5 560 lignes, car les taux de droits n'ont pas été communiqués pour les
17 autres lignes.
21
GATT (1995).
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Tableau III.1
Taux de droits NPF appliqués, 2000
(en pourcentage)
Fréquence Moyenne Écart type Fourchette
(nombre) arithmétiquea
Total 5 577 18,3 9,6 0,0-30,0

Produits agricolesb 836 22,5 9,7 5,0-30,0


Produits non agricoles (hors pétrole) 4 722 17,6 9,4 0,0-30,0
Pétrole 19 10,0 0,0 10,0

Chapitres 01 à 24 du SH 879 23,7 8,9 5,0-30,0


Chapitres 25 à 97 du SH 4 698 17,3 9,4 0,0-30,0

a Le Tarif comprend 5 577 lignes au niveau des positions à huit chiffres du SH. La moyenne arithmétique a été calculée sur
5 560 lignes, car il n'a pas été communiqué de taux pour les 17 autres lignes.
b Selon la définition de l'annexe 1 de l'Accord de l'OMC sur l'agriculture, ce secteur couvre les produits des chapitres 01 à 24 du
SH, moins le poisson et les produits à base de poisson (chapitre 03), plus certains produits des chapitres 29, 33, 35, 38, 41, 43,
50, 51, 52 et 53.
Source: Calculs du Secrétariat de l'OMC à partir de données obtenues sur le site http://www.izf.net.

b) Progressivité des droits

19. Tout en l'étant moins qu'à l'époque du précédent examen de la politique commerciale du
Cameroun, le profil de la progressivité des droits demeure atypique, en ce que le taux moyen est plus
faible pour les demi-produits (14,7 pour cent) que pour les produits de première transformation
(16,2 pour cent) et les produits finis (20,2 pour cent).22 Ce sont apparemment les secteurs industriels
produisant des biens intermédiaires qui font les frais de cette distorsion de la progressivité.

20. Une analyse plus fine par branche d'activité économique de la CITI révèle cependant que la
structure plus typique se retrouve dans une série d'industries, tout particulièrement les textiles et
l'habillement, les papiers et l'impression, les produits chimiques et matières plastiques et la
métallurgie de base (graphique III.2). On constate toujours des exceptions dans le secteur des
produits du bois, où la production locale de biens intermédiaires bénéficie d'une protection plus forte,
à l'inverse de celle de produits minéraux non métalliques et des autres produits manufacturés.

22
Le droit moyen élevé appliqué sur les produits agricoles, dont certains sont en réalité des biens de
consommation finale, gonfle le taux de droits moyen pour l'ensemble des matières premières.
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Graphique III.2
Progressivité des droits, 2000
Pour cent
35,0 Matières Produits Produits finis
premières intermédiaires

30,0

25,0

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0

Produits Produits Produits Ouvrages Autres


Tous Textiles, Produits Papier, Ouvrages en
alimen- chimiques, minéraux en articles
produits vêtements du bois imprimerie métaux
taires, matières non métaux manu-
communs
boissons plastiques métalliques facturés

Source : Estimations du Secrétariat de l'OMC à partir de données obtenues sur le site: www.izf.net.

c) Consolidations tarifaires

21. Par suite des accords du Cycle d'Uruguay, le Cameroun a consolidé ses droits à un taux
plafond de 80 pour cent sur tous les produits agricoles (définition de l'OMC). Dans le cas des
produits non agricoles, les consolidations de droits se résument à trois seulement, au taux de 50 pour
cent, sur le jute brut, le fil de jute simple et le fil de jute multiple. En même temps, le Cameroun a
aussi consolidé les autres impositions, en s'engageant à ne pas dépasser 230 pour cent pour les
produits agricoles (définition de l'OMC), 80 pour cent pour le jute brut et 150 pour cent pour les deux
autres produits dérivés du jute.

d) Préférences tarifaires

22. Toutes les importations en provenance des autres pays de l'UDEAC entrent au Cameroun en
franchise de droits (depuis le 1er janvier 1998). Cette libération du commerce de marchandises au sein
de l'Union a été réalisée progressivement en trois temps, en 1994, 1996 et 1998.

23. En vertu d'un accord signé avec le Sénégal le 10 janvier 1974, qui est en cours de
renégociation, les importations en provenance de ce pays bénéficient de préférences tarifaires.

e) Avantages tarifaires

24. C'est au Comité de direction de l'UDEAC qu'il incombe d'accorder des avantages tarifaires
(minimaux ou intermédiaires), sous condition de réciprocité, aux partenaires commerciaux. C'est
aussi à lui qu'il appartient d'accorder des exemptions de droits ou un traitement spécial aux
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importations en provenance de certains partenaires commerciaux qui apportent une contribution


substantielle au développement économique national. Actuellement, des avantages tarifaires sont
accordés pour les échantillons commerciaux, le matériel scientifique, éducatif et culturel, les produits
destinés à l'usage des missions diplomatiques, des organisations internationales et des institutions
religieuses ainsi que les produits utilisés dans les projets techniques, par exemple la prospection
minière et pétrolière.23

25. Les produits importés par l'État sont exemptés de tous les droits et impositions. Ceux qui sont
destinés à être utilisés dans le cadre de projets financés par des organisations internationales peuvent
aussi être exemptés des droits de douane, de même que les importations des organisations non
gouvernementales.24 Les produits destinés à être utilisés dans le cadre de projets de recherches
minières et pétrolières peuvent être importés en franchise de tous droits et taxes.25

26. Les produits importés dans les zones franches industrielles (ZFI) ou par les points francs, à
l'exception des véhicules à moteur pour le transport de passagers et l'essence, sont exemptés des droits
et taxes de douane.26

iv) Autres impositions frappant les importations

27. Jusqu'au 1er juillet 2000, une surtaxe à l'importation temporaire de 30 pour cent au maximum
pouvait être perçue, durant une période de trois ans, sur les produits qui étaient précédemment
assujettis à des restrictions quantitatives.27 Le ciment, la farine, le fer à béton et les sacs en
polypropylène étaient passibles de la surtaxe temporaire jusqu'en juin 2000.

28. De plus, le Code des douanes de l'UDEAC prévoit l'application d'une taxe complémentaire
sur certains produits importés en vue d'être consommés dans un ou plusieurs pays de l'Union.28
Toutefois, les autorités ont indiqué que cette taxe a été appliquée lors de la réforme budgétaire
de 1993.

29. Jusqu'en 2000, les importations étaient assujetties à un certain nombre de redevances,
d'impositions et de prélèvements qui, selon les autorités, ont été supprimés par la Loi de finances pour
l'exercice 2000/01, à savoir: taxe d'inspection perçue au taux de 0,95 pour cent sur les importations
dont la valeur c.a.f. dépasse 1 million de francs CFA, mais ne pouvant être inférieure à
110 000 francs CFA; redevance informatique de 1,5 pour cent sur la valeur c.a.f. des importations
destinée à financer les activités du service informatique national (CENADI); prélèvement de 0,3 pour
cent appliqué par le Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) sur le fret fluvial et

23
Acte n° 2/92 – UDEAC-556-SE1 du 30 avril 1992.
24
GATT (1995).
25
Annexe 4 de la Directive n° 1/99 – CEMAC-028-CM-03. Accessible sur le site: www.izf.net
[18 janvier 2001].
26
Le Cameroun a notifié une partie du contenu du nouveau Code des investissements
(Ordonnance 90/001 du 29 janvier 1990) dans le document de l'OMC G/SCM/N/3/CMR du 29 décembre 1996.
Voir aussi chapitre III 3) iv) et 4) ii).
27
Cette surtaxe a été supprimée par l'article 5 de la Loi n° 2000/08 du 30 juin 2000 (Loi de finances
pour l'exercice 2000/01), conformément à l'Acte n° 7/93-UDEAC-556-SE1 du 4 juin 1993.
28
Chapitre 4, Textes d'application, Code des douanes.
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maritime, les produits originaires et importés d'autres États de l'UDEAC qui sont transportés par mer
étant exemptés.

30. Toutes les marchandises, y compris les importations, sont assujetties à la TVA, qui est
calculée sur la valeur c.a.f. des importations, majorée du droit de douane.29 Le taux général de
17 pour cent étant majoré d'un impôt communal "centime additionnel " représentant 10 pour cent de la
TVA, la taxe globale est de 18,7 pour cent. Les pays remplissant les conditions requises pour
bénéficier du taux réduit supporteront un taux de 8 pour cent plus l'impôt communal de 10 pour cent
de la TVA, soit une taxe de 8,8 pour cent au total. Quelques produits comme les produits de
consommation de première nécessité, les produits pharmaceutiques et autres produits liés à la santé
sont exonérés de la TVA par arrêté ministériel (tableau AIII.2). Il faut que la TVA frappant les
marchandises importées ait été versée au Trésor avant que celles-ci ne soient dédouanées.

31. Un droit d'accise est perçu sur certaines marchandises importées ou produites localement,
parmi lesquelles les boissons alcoolisées, les cigarettes, les produits cosmétiques et les bijoux
(tableau AIII.3). Au 1er janvier 1999, son taux s'établissait à 25 pour cent, pour les produits
nationaux comme pour les produits importés, soit le plafond autorisé par la CEMAC.30 Pour les
importations, le droit d'accise est fondé sur la valeur c.a.f. majorée du droit d'importation. Le droit
d'accise est perçu à la frontière.

32. Les importations de viandes de bovins, ovins, caprins et porc sont assujetties à une taxe
forfaitaire de 100 francs CFA par centaine de kg; les animaux sur pied, les produits frais et les
produits salés, séchés, fumés, en conserve et semi-conserve sont soumis à un droit ad valorem ou à
une taxe d'inspection vétérinaire spécifique (tableau AIII.4).31 Ce sont les services des douanes qui
doivent recouvrer cette taxe.

v) Licences, prohibitions et autres restrictions à l'importation

33. Le Cameroun a notifié sa décision de différer durant une période de deux ans l'application des
dispositions relatives à l'octroi de licences d'importation automatiques de l'Accord sur les procédures
de licences d'importation. Or, ce délai est venu à expiration. Le Cameroun n'a pas encore répondu au
questionnaire sur ces procédures (article 7:3) et n'a pas non plus notifié de texte régissant les licences
d'importation.32

34. Selon les autorités, toutes les licences et autres formes d'autorisation ont été supprimées.33 Le
régime des licences d'importation a été simplifié en 1994, par leur suppression pour 90 pour cent des
importations et leur remplacement ultérieur par la déclaration d'importation.34

29
La TVA a été introduite le 1er janvier 1999.
30
L'article 57 de la Directive n° 1/99/CEMAC-028-CM-03 du 17 décembre 1999 et la Loi n° 98-009
(Loi des finances) du 1er juillet 1998 fixent une fourchette allant de zéro à 25 pour cent.
31
Section II, chapitre I, Textes d'application, Code des douanes.
32
Document de l'OMC G/LIC/W/14, 26 septembre 2000.
33
Document de l'OMC WT/MIN(96)/ST/99, 12 décembre 1996.
34
Dun & Bradstreet Information Services (2000).
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35. Le Ministère du développement industriel et commercial publie dans le Programme général


des échanges une liste des produits soumis à un visa technique pour des raisons de sécurité, de santé
ou d'environnement.35 Ces produits sont soumis au contrôle et au visa techniques du ministère
compétent pour des raisons de santé publique, sanitaires et phytosanitaires (tableau AIII.5). Certains
produits sont par ailleurs interdits à l'importation pour des considérations d'environnement et de
sécurité (tableau AIII.6). Le Cameroun applique les prohibitions commerciales prévues par la
Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d'extinction (CITES).

36. En dehors des raisons de sécurité, d'ordre public, de santé, d'environnement ou d'urgence qui
peuvent le justifier à tout moment, les importations de certains produits peuvent être réglementées
(c'est-à-dire soumises à autorisation préalable ou prohibées.36

37. Selon les autorités, toutes les restrictions quantitatives qui auparavant frappaient les
importations ont été supprimées.37

vi) Mesures d'urgence

a) Droits antidumping et droits compensateurs

38. La Loi n° 98/012 du 14 juillet 1998réglemente l'institution de droits antidumping et de droits


compensateurs. Selon ses dispositions, il y a dumping lorsque le prix de vente du produit importé est
inférieur à celui qui est "normalement" pratiqué dans le pays d'origine ou dans d'autres pays
d'exportation présentant des caractéristiques analogues. Dès lors qu'un dommage important a été
établi par le Comité des mesures antidumping et des subventions créé à cet effet, le ministre
compétent en matière de prix (le ministre de l'économie et des finances) impose un droit antidumping
dont le taux ne doit pas dépasser la différence de prix et qui doit ne rester en vigueur que le temps
nécessaire pour compenser le dommage. Selon les autorités, aucune enquête n'a été ouverte depuis
1998. Lorsque le Comité constate que des importations subventionnées causent un dommage aux
producteurs locaux, un droit compensateur peut être appliqué.38 D'après les autorités, aucune enquête
de ce genre n'a été ouverte depuis 1998.

39. À la fin de 2000, le Cameroun n'avait pas notifié à l'OMC le cadre législatif et réglementaire
mis en place pour les mesures antidumping ou compensatoires. Il n'a présenté aucun rapport
semestriel à leur sujet.39

40. Le Code des douanes de l'UDEAC prévoit aussi la possibilité d'imposer des droits
antidumping et des droits compensateurs. Ainsi, si les importations causent ou menacent de causer un
dommage important à la production nationale d'une marchandise identique ou directement
concurrente, il peut être appliqué:
35
Dun & Bradstreet Information Services (2000).
36
Article 16 de l'Annexe du Traité instituant la Communauté économique et monétaire de l'Afrique
centrale (document de l'OMC WT/COMTD/24, 29 septembre 2000).
37
Document de l'OMC WT/MIN(96)/ST/99, 12 décembre 1996.
38
Sont considérées comme subventions celles qui sont énumérées dans l'Accord de l'OMC sur les
subventions et les mesures compensatoires (Loi n° 98/012, chapitre III, article 10).
39
Document de l'OMC G/L/404 du 8 novembre 2000 et G/L/408 du 23 novembre 2000.
Cameroun WT/TPR/S/87
Page 41

i) un droit compensateur, dans le cas où la production étrangère a bénéficié d'une prime


ou d'une subvention;

ii) un droit antidumping, dans le cas, notamment, où le prix est a) inférieur à celui qui est
pratiqué dans des conditions de pleine concurrence dans le pays d'origine ou de transit
(déduction faite des droits ou autres impositions qui y sont applicables), ou
b) inférieur au coût estimatif ou réel de production dans le pays d'origine, majoré d'un
montant raisonnable pour les frais de vente et le bénéfice.40

41. Les modalités d'application des droits compensateurs et antidumping sont fixées par des actes
du Comité de direction de l'UDEAC. Ces droits peuvent s'appliquer à tout ou partie seulement du
territoire de l'Union. Ces droits, qui ne sauraient excéder le montant de la subvention ou la marge de
dumping, doivent être acquittés en douane.41

b) Sauvegardes

42. La Loi n° 98/012 régit aussi l'institution de mesures de sauvegarde au Cameroun. Aux termes
de cette loi, une mesure de sauvegarde peut être appliquée si un produit est importé en quantités telles,
par rapport à la production nationale, qu'il cause ou menace de causer un dommage grave à la branche
de production nationale de produits similaires. Si une restriction quantitative est utilisée, c'est la
moyenne des importations des trois dernières années qui sert de référence, sauf s'il est clairement
démontré qu'une mesure plus rigoureuse est nécessaire. Si des retards sont probables dans l'enquête et
que le dommage soit manifeste, une mesure de sauvegarde temporaire peut être imposée pour une
durée de 200 jours au maximum sous la forme d'un relèvement des droits de douane (la différence
étant remboursée si l'absence de dommage est finalement constatée).

43. Au début de 2001, le Cameroun n'avait pas notifié cette loi à l'OMC.42

44. Les membres de l'UDEAC peuvent prendre une mesure de sauvegarde spéciale, dont la durée
ne peut excéder six mois, pour des raisons de balance des paiements.43

c) Autres mesures

45. En vertu de l'article 12 du Code des douanes de l'UDEAC, le Comité de direction de l'Union
peut appliquer des surtaxes, atteignant jusqu'au double des droits du tarif général ou égales à la valeur
de la marchandise, sur les importations en provenance de pays qui appliquent aux produits originaires
des États Membres des surtaxes ou des droits élevés ou un traitement moins favorable que le
traitement NPF. Les produits admis en franchise de droits pourraient ainsi être frappés d'un droit

40
Code des douanes de l'UDEAC, article 13.
41
Code des douanes de l'UDEAC, article 14.
42
Document de l'OMC G/SG/M/16, 18 janvier 2001.
43
Article 22 du Traité instituant la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale
(Document de l'OMC WT/COMTD/24, 29 septembre 2000).
WT/TPR/S/87 Examen des politiques commerciales
Page 42

ad valorem à concurrence de 50 pour cent. Des droits, taxes ou autres mesures commerciales
pourraient aussi être appliqués pour des considérations de réciprocité.44

vii) Normes et autres prescriptions techniques

a) Normes, règlements techniques, procédures d'essai et certification

46. En avril 2001, le Cameroun n'avait fait aucune notification au titre de l'article 15:2 de
l'Accord de l'OMC sur les obstacles techniques au commerce. Le point d'information qu'il a mis en
place pour toutes les questions en la matière, comme le prévoit l'article 10 de l'Accord, est le Comité
de la normalisation et de la qualité (Cellule de la normalisation et de la qualité), qui relève du
Ministère du développement industriel et commercial.45

47. Le Cameroun s'est heurté à un certain nombre de difficultés dans la mise en œuvre de
l'Accord sur les obstacles techniques au commerce, notamment à cause de l'absence d'un code
pratique et d'une législation nationale en la matière, de l'absence d'organismes de normalisation, de
réglementation technique et d'évaluation de la conformité, du manque d'équipements modernes pour
appliquer les normes et guides internationaux et de problèmes d'adaptation aux règlements techniques
des autres Membres.46 L'insuffisance des ressources humaines, institutionnelles et financières est un
sujet de préoccupation.

48. La Direction du développement industriel, par le biais du Comité de la normalisation et de la


qualité, est chargée de tout ce qui concerne les normes au Cameroun.47 La Commission nationale de
la normalisation et du contrôle de la qualité, en cours de restructuration, joue un rôle consultatif en
matière de normes, de contrôle de la qualité et d'environnement.48 Néanmoins, selon le
gouvernement, la normalisation reste embryonnaire au Cameroun et n'est pas encore réglementée. En
pratique, les importations n'ont guère de normes à respecter pour être admises49, sauf lorsqu'un produit
paraît suspect ou est déclaré dangereux, auquel cas les autorités compétentes prennent les dispositions
voulues pour en réglementer l'importation et la vente sur le marché intérieur.50

49. À l'époque du dernier examen de la politique commerciale du Cameroun, les autorités avaient
indiqué que les normes internationales étaient adaptées au contexte national. Vu l'absence de normes
nationales, le Cameroun a adopté des normes internationales comme ISO 9000.

50. C'est la Société générale de surveillance (SGS) et d'autres institutions reconnues qui se
chargent d'effectuer des essais quand il le faut; toutefois, les laboratoires des pays exportateurs
peuvent aussi être reconnus et agréés.

44
Code des douanes de l'UDEAC, article 12.
45
Document de l'OMC G/TBT/ENQ/17, 4 octobre 2000.
46
Document de l'OMC G/TBT/W/146, 3 octobre 2000.
47
Département d'État des États-Unis (2001), section K, "Standards" (dernière mise à jour:
27 octobre 1999).
48
GATT (1995).
49
USTR (2000).
50
GATT (1995).
Cameroun WT/TPR/S/87
Page 43

b) Étiquetage

51. À partir du 1er septembre 2001, les prescriptions en matière d'étiquetage applicables aux
produits alimentaires et énoncées dans le Décret n° 0018/MINDIC/DDI/CML du 21 novembre 2000
seront obligatoires pour les produits importés et d'origine nationale. Pour les produits alimentaires et
les produits pharmaceutiques, sont exigées les indications suivantes: date de péremption, nom du
fabricant, date de fabrication et marque de conformité nationale. Tous les cartons, caisses, cageots et
emballages doivent porter une marque permettant d'identifier le pays d'origine, marque qui doit être
lisible et inscrite de façon indélébile en français. Les marques d'origine, libellées en anglais ou en
français, doivent aussi figurer sur les étiquettes des produits exportés vers le Cameroun.51 Sauf pour
les bières et les vins dont le titre alcoométrique volumique est inférieur à 13 pour cent, toutes les
bouteilles et autres contenants de boissons alcooliques doivent porter une étiquette indiquant le degré
d'alcool.52

52. Les cigarettes destinées à être vendues au Cameroun doivent obligatoirement avoir été
préalablement étiquetées par l'apposition d'une vignette qui doit indiquer entre autres le pays d'origine
et le numéro d'identification de l'agent économique53 que l'importateur est tenu de payer, sous la
forme d'un timbre fiscal, avant l'embarquement de la marchandise.54 Certains produits sont assujettis
à des prescriptions en matière d'estampillage dans le but de lutter contre la contrebande
(tableau III.2).55
Tableau III.2
Produits assujettis à des prescriptions en matière d'estampillage et d'étiquetage
Numéro du SH Nom des produits
2204.10.00 à 2208.90.33 Boissons alcooliques (champagne, whisky, gin)
3402.20.00 Détergents en poudre
3605.00.00 Allumettes
3808.10.10 Insecticides sous forme de vaporisateurs à aérosol et de spirales
4202.11.00 Articles de voyage à surface extérieure en cuir
4202.12.00 Articles de voyage à surface extérieure en matières textiles ou en matières plastiques
4202.19.00 Autres articles de voyage
4202.21.00 Sacs à main à surface extérieure en cuir
4202.22.00 Sacs à main à surface extérieure en matières plastiques ou en matières textiles
4202.29.00 Sacs à main en autres matières
4202.31.00 Articles de poche ou de sac à main à surface extérieure en cuir
4202.32.00 Articles de poche ou de sac à main à surface extérieure en matières plastiques ou en matières
textiles
4202.39.00 Articles de poche ou de sac à main en autres matières
4202.91.00 Autres produits du n° 42-02 à surface extérieure en cuir (cartables, divers types de mallette
porte-documents, etc.)

51
USTR (2000).
52
GATT (1995).
53
Décret n° 98/270, 3 septembre 1998.
54
Country Commercial Guide (dernière mise à jour le 27 octobre 1999) (information accessible sur le
site http://www.state.gov [11 janvier 2001]); et Dun & Bradstreet Information Services (2000).
55
Arrêté n° 012/MINDIC/MINFI, 18 février 1993.
WT/TPR/S/87 Examen des politiques commerciales
Page 44

Numéro du SH Nom des produits


4202.92.00 Autres produits du n° 42-02 à surface extérieure en matières plastiques ou en matières textiles
4202.99.00 Autres produits du n° 42-02 à surface extérieure en autres matières, cartables, divers types de
serviette
4820.20.00 Articles scolaires, de bureau ou de papeterie, chemises, feuilles perforées
4820.20.00 Cahiers, registres, carnets, blocs-notes, liasses et carnets manifold, chemises à sangles
4820.30.00 Ramettes de papier pour duplication
4820.30.00 Ramettes de papier pelure
4820.40.00 Ramettes de papier blanc
5212.15.00 Tissus de plus ou de moins de 200 g/m2
5212.15.00 Tissus imprimés (Wax) de plus ou de moins de 200 g/m2
8506.11.00 – 8506.90.00 Batteries de piles électriques R20, R14, R6
9613.10.00 Briquets jetables (non rechargeables)

Source: Arrêté n° 12/MINFI/MINDIC, 18 février 1993.

c) Règlements sanitaires et phytosanitaires

53. En avril 2001, dans le cadre de ses obligations en matière de transparence, le Cameroun avait
donné notification de son point d'information, comme prévu au paragraphe 3 de l'Annexe B de
l'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires, ainsi que d'une autorité chargée
des procédures de notification, conformément aux dispositions du paragraphe 10 de l'Annexe B de cet
accord.56

54. Le Cameroun a demandé à bénéficier d'une coopération technique sur une série de sujets
variés (procédures de notification, équivalence, analyse des risques, contrôle de la qualité,
certification et accréditation, entre autres) concernant l'application de l'Accord SPS.57 Il rédige
actuellement une loi sanitaire et phytosanitaire, qui réglementerait notamment la quarantaine et
l'utilisation des pesticides.

55. L'un des objectifs de la politique camerounaise est de faire en sorte que les produits distribués
au Cameroun soient conformes aux règlements en matière d'hygiène et de santé.58 Les importations
de médicaments, vaccins, virus et toxines, composés médicamenteux non désignés et antibiotiques
doivent avoir été préalablement autorisées par le Ministère de la santé.59

56. Avant la mise à la consommation, les produits d'origine animale doivent faire l'objet d'une
inspection vétérinaire ou sanitaire de la part des services vétérinaires. S'ils ne répondent pas aux
prescriptions sanitaires établies, ils peuvent être détruits.60

56
Documents de l'OMC G/SPS/ENQ/11 du 2 novembre 2000 et G/SPS/NNA du 1er novembre 2000.
57
Document de l'OMC G/SPS/GEN/192, 5 juillet 2000.
58
Programme général des échanges de 1994, Partie III, 3-3, 4 (GATT 1995).
59
Dun and Bradstreet Information Services (2000).
60
Loi n° 2000/017, 19 décembre 2000.
Cameroun WT/TPR/S/87
Page 45

57. Un certificat sanitaire est exigé en vertu de la réglementation quarantenaire de l'UDEAC pour
l'importation de divers produits végétaux, dont les plants de bananier, de cacaotier et de caféier, la
canne à sucre et le coton brut, les graines et plants de cotonnier, ainsi que les récipients contenant de
la terre ou du compost.

58. Le Cameroun est membre de l'Office international des épizooties (OIE) et partie à la
Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et au Codex Alimentarius.61

viii) Marchés publics

59. Le Cameroun avait le statut d'observateur au comité institué dans le cadre de l'Accord du
Tokyo Round relatif aux marchés publics, mais il ne l'a pas renouvelé à la suite du Cycle d'Uruguay.
Les autorités ont récemment indiqué qu'elles envisageaient d'adhérer à l'Accord sur les marchés
publics. De plus, le gouvernement a affirmé son intention de combattre la corruption et de favoriser la
transparence.

60. Jusqu'au 1er juillet 2000, le Cameroun n'avait pas de registre central pour les marchés publics.
Les autorités n'étaient donc pas en mesure de communiquer au Secrétariat des renseignements
détaillés sur la valeur totale des marchés passés et sa ventilation par grandes catégories, non plus que
sur la part des importations dans les marchés publics.62

61. La législation régissant actuellement les marchés publics au Cameroun remonte à 1995.63 À
la suite d'un audit du système des marchés publics effectué par une société privée, deux décrets ont été
signés le 30 juin 2000 pour compléter la législation existante.64 Ces nouveaux textes ont notamment
institué de nouvelles valeurs de seuil pour les marchés publics, créé un organisme de surveillance
indépendant (l'Agence de régulation des marchés publics), mis en place un système d'amendes et
prévu un système d'audit a posteriori pour les marchés très importants.65

62. Bien qu'il n'y ait pas actuellement de dispositions prescrivant l'inscription des fournisseurs
étrangers au registre du commerce, il est souhaitable, pour les marchés de services, de soumissionner
par l'intermédiaire d'un agent local, la justification donnée étant la promotion du transfert de
technologie. Pour obtenir sa qualification, tout soumissionnaire est tenu de fournir, notamment, un
certificat de solvabilité, un certificat de domiciliation bancaire et un cautionnement, fixé en fonction

61
Document de l'OMC G/SPS/GEN/49, 11 février 1998.
62
Selon les autorités, le registre centralisé est devenu opérationnel le 1er juillet 2000; il s'ensuit que ces
données seraient disponibles à compter de l'exercice budgétaire en cours (2000/01).
63
Décrets n° 95/101 (portant réglementation des marchés publics) et n° 95/102 (relatif au
fonctionnement des commissions des marchés publics) du 9 juin 1995.
64
Décrets n° 2000/155 et n° 2000/156 du 30 juin 2000.
65
Le Décret n° 2000/155 du 30 juin 2000 a introduit un contrôle ex post des marchés d'une valeur
supérieure à 500 millions de francs CFA et de 25 pour cent de ceux dont la valeur va de 30 à 500 millions de
francs CFA, contrôle confié à un cabinet d'audit indépendant de réputation internationale qui a été sélectionné
par voie d'appel d'offres. Voir l'article 68 du Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, modifié par le Décret
n° 2000/155 du 30 juin 2000, et la Circulaire n° 006/CAB/PM du 4 août 2000, accessibles sur le site
http://www.spm.gov.cm/TEXTES/marches/C00_006f.htm [14 août 2000].
WT/TPR/S/87 Examen des politiques commerciales
Page 46

du montant du marché, qui peut être remplacé par une garantie de sa banque.66 Les autorités sont en
droit de favoriser les soumissionnaires nationaux en leur réservant certains projets financés
localement ou certains contrats de sous-traitance, ou en remplaçant le cautionnement ou la garantie
requis par une hypothèque légale.67

63. Les marchés de gré à gré sont autorisés dans certaines circonstances - par exemple, si les
fournitures requises sont protégées par un brevet ou ne sont disponibles qu'auprès d'une seule source,
si aucune offre n'a été reçue à la suite d'un appel à la concurrence, ou encore si, pour des raisons
techniques, les travaux ne peuvent être confiés qu'à un entrepreneur ou un fournisseur déterminé.68
Toutefois, depuis 1995/96, le pourcentage de marchés passés de gré à gré a notablement diminué,
passant de 22 à 10 pour cent entre 1997 et 2000. Il en va de même quand l'entité acheteuse est une
entreprise publique ou une administration locale ou régionale.

64. Les produits locaux continuent à se voir accorder la préférence dès lors qu'ils sont conformes
aux règlements et/ou normes techniques applicables et que leur prix n'excède pas le prix c.a.f., majoré
d'une marge de 20 pour cent, des mêmes produits lorsqu'ils sont importés.69 Selon les autorités
cependant, de telles préférences ne sont pas accordées vu que les fournisseurs nationaux ne participent
pas aux appels d'offres. Les marchandises importées par l'État sont exemptes de droits.

65. Les marchés sont adjugés par la Commission nationale et quatre autres types de commissions
des marchés publics, à savoir les commissions ministérielles, provinciales, spéciales et internes. Les
marchés d'une valeur inférieure à 30 millions de francs CFA relèvent des commissions internes. Les
autres commissions adjugent ceux qui sont d'une valeur supérieure à ce montant, mais inférieure à
500 millions de francs CFA dans le cas des projets de génie civil, à 300 millions pour les marchés de
fournitures et de services et à 200 millions pour les marchés d'études.70 Tous les autres marchés dont
la valeur dépasse ces seuils sont du ressort de la Commission nationale. C'est la meilleure offre
globale qui devrait l'emporter (c'est-à-dire une combinaison du meilleur prix, de la meilleure offre
technique et du délai de livraison le plus court).

66. En 1999, les membres de l'UDEAC ont décidé d'harmoniser leurs législations nationales sur
les marchés publics et de soumettre à des mesures de publicité et à des procédures de mise en
concurrence la passation des marchés publics dont le montant serait égal ou supérieur à un seuil fixé.71
Les États membres peuvent accorder une préférence régionale, atteignant au maximum 20 pour cent
pour les marchés de travaux, 30 pour cent pour les marchés de fournitures (contenant au moins
40 pour cent de produits d'origine communautaire) et 20 pour cent pour les marchés de services,
lorsque les offres sont comparables.72 En général, les marchés doivent faire l'objet d'une publication
au Journal officiel et d'une procédure d'appel d'offres ouvert. Ce n'est pas le cas lorsque le marché
doit être passé d'urgence, présente un caractère hautement spécialisé ou exige une présélection (et fait
66
Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, article 34.
67
Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, article 19.
68
Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, article 40.
69
Décret n° 95/101 du 9 juin 1995, article 14.
70
Articles 4 à 6 du Décret n° 2000/156 du 30 juin 2000.
71
Titre IV du Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.
72
Article 12, Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.
Cameroun WT/TPR/S/87
Page 47

ainsi l'objet d'un appel d'offres restreint, auprès d'un minimum de trois soumissionnaires), qu'il fait
partie d'un projet de coopération technique ou fait suite à un précédent appel d'offres infructueux.73
En cas de manquement aux obligations précitées prescrites par le Règlement, le Conseil régional de la
concurrence (CRC) peut être saisi (avant la conclusion du contrat) et prendre des sanctions.74 Tous
les marchés publics passés par les États Membres doivent être notifiés au CRC dans un délai d'un an.75

ix) Entreprises commerciales d'État

67. En avril 2001, le Cameroun n'avait présenté aucune notification concernant ses activités de
commerce d'État.76 Les autorités ont cependant indiqué que deux entreprises d'État étaient
maintenues, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et la Société nationale d'investissements
(SNI).

68. L'intervention de l'État dans l'économie nationale continue à diminuer par le jeu des
privatisations ou par l'ouverture à la concurrence. Les efforts de privatisation se sont concentrés sur
les branches de services (télécommunications, transports, banque et assurance, par exemple) et sur les
services publics (eau et électricité, notamment), mais aussi l'agriculture (sucre, oléagineux et banane,
par exemple) (tableau III.3). C'est ainsi que la distribution d'eau (SNEC) et d'électricité (SONEL) et
la production de coton (SODECOM), qui, à l'époque du précédent examen, faisaient partie du
domaine réservé au secteur public, sont en cours de privatisation. Des appels d'offres ont été lancés
pour la privatisation de la société des eaux (SNEC), de la société d'électricité (SONEL) et de celle qui
exploitait la téléphonie fixe (CAMTEL), cependant que le système de téléphonie mobile était
libéralisé et ouvert à la concurrence. Dans le secteur agricole, les privatisations des sociétés
exploitant les plantations de caoutchouc (HEVECAM) et de palmiers à huile (SOCAPALM) ont été
menées à bien. Les capitaux étrangers ont joué un rôle décisif dans le processus de privatisation.
Tableau III.3
Processus de privatisation
Nom Caractéristiques
PRIVATISATION ACHEVÉE
Banque internationale du Cameroun pour Groupe Banques populaires a acquis 52,5 pour cent du capital en février 2000
l'épargne et le crédit (BICEC)
CAMRAIL (ex REGIFERCAM) Concession des infrastructures et du service public du chemin de fer à un consortium
privé en mai 1998
Cameroun Sugar Company (CAMSUCO) Société attribuée à son ex-concurrente et voisine la CAMSUCO du groupe français
SOMDIAA pour 110 millions de francs français
Les Contreplaqués du Cameroun (COCAM) Société privatisée
Société d'HEVEA du Cameroun Société privatisée
(HEVECAM)
Régie nationale de chemin de fer du RNCF a été attribuée à la SDV du groupe français BOLLORÉ pour 110 millions de
Cameroun (RNCFC) francs français
Société camerounaise de métallurgie Privatisée
(SCDM)
Société camerounaise de manutention et Privatisée
d'acconage (SOCAMAC)

73
Articles 13 à 15, Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.
74
Articles 17 et 18, Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.
75
Article 19, Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, du 18 août 1999.
76
Document de l'OMC G/L/418, 21 novembre 2000.
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Nom Caractéristiques
Office de la banane du Cameroun (OCB) Privatisé
Société d'exploitation des parcs à bois Privatisée
Société des palmeraies du Cameroun Groupement PALCAM/COGEPART déclaré adjudicataire provisoire en février 1999
(SOCAPALM)
EN COURS
Cameroon Development Corporation (CDC) Société agro-industrielle produisant du thé, de l'huile de palme, de la banane
Deuxième employeur après l'État
Privatisation prévue au programme conclu avec le FMI
Caisse nationale de réassurance (CNR) Avis d'appel d'offres international lancé le 6 juillet 1998
CEPER Nouvelle procédure d'appel d'offres mise en place, rachetée en septembre 1998
Société camerounaise d'assurance et de Chanas & Privat Assurances a été déclarée adjudicataire provisoire fin 1999
réassurance (SOCAR)
Société d'électricité du Cameroun (SONEL) Adjudication provisoire prévue fin novembre 2000
Société de coton du Cameroun Le processus de privatisation a été amorcé et n'a pas atteint le stade des appels d'offres
(SODECOTON)
Société nationale des eaux du Cameroun Distribution d'eau potable
(SNEC)
Cameroun Airlines (CAMAIR) De nombreux dysfonctionnements subsistent. Appel d'offres lancé en septembre 1999
Télécommunications du Cameroun Deuxième licence d'exploitation de téléphone mobile attribuée en avril 1999 à France
(INTELCAM) transformée en CAMTEL Câble Radio
Privatisation de la téléphonie attendue; appel d'offres devant être lancé en juin 2000.
CAMTEL MOBILE Licence remportée par le groupe sud-africain MTN
Transport en commun Appel d'offres international pour la mise en concession des services de transport en
commun
Société camerounaise des dépôts pétroliers En phase d'étude
(SCDP)
CAMTENAIR ..
Office de la loterie nationale du Cameroun En phase de préparation
(LONACAM)
Péage routier Privatisation des 37 péages prévue dans le budget camerounais 1998/99
Office national des ports du Cameroun Textes de création de l'autorité nationale portuaire et des ports autonomes publiés le
(ONPC) 15 juin 1999
Office national de développement de Avis d'appel d'offres lancé en 1999
l'agriculture et du petit bétail (ONDABP)

.. Non disponible.
Source: Information accessible sur les sites http://www.camnet.cm/ingeni/privat.htm, 8 août 2000 et http://www.izf.net/izf/
Opportunities/privatisations/cameroun.htm, 17 juillet 2000.

69. Il reste encore des monopoles d'État pour la production de ciment (participation publique de
65 pour cent) et d'aluminium (participation publique de 40 pour cent). La participation de l'État à la
production pétrolière continue à passer par l'intermédiaire de la Société nationale des hydrocarbures
(SNH), qui accorde à des entreprises privées des contrats d'exploration, de production et d'exportation.
Il n'est pas envisagé de privatiser la SNH. De même, la société, parapublique, des dépôts pétroliers
(SCDP) conserve son monopole de l'entreposage et du transport du pétrole et, de ce fait, un monopole
de facto sur les importations pétrolières.77 Par contre, le monopole des approvisionnements en
produits pétroliers que détenait la Société nationale de raffinage (SONARA) a été supprimé.

77
GATT (1995).
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3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS

i) Enregistrement et documents

70. Les exportateurs doivent être inscrits en qualité de commerçants au Ministère du


développement industriel et commercial. La domiciliation bancaire demeure nécessaire pour le
rapatriement du produit des ventes.78 Les formalités à remplir à l'exportation sont semblables à celles
de l'UDEAC, dont le régime douanier prescrit, comme à l'importation, une déclaration en douane.
Celle-ci doit être accompagnée d'un certificat sanitaire et d'un certificat d'origine si le pays
importateur l'exige. Les formalités d'exportation sont désormais traitées par un guichet unique, qui est
en service depuis décembre 2000.

71. Des règlements spéciaux demeurent en vigueur pour un petit nombre d'exportations
considérées comme "sensibles", ainsi que pour le café, le cacao et le bois d'œuvre (voir ci-dessous).

ii) Taxes, impositions et prélèvements à l'exportation

72. Le régime douanier de l'UDEAC ménage aux pays membres la possibilité d'appliquer des
taxes à l'exportation. Au Cameroun, elles ont été supprimées par la Loi de finances pour l'exercice
1999/2000 sur huit produits agro-industriels – cacao, coton, plantes médicinales, sucre et caoutchouc
(15 pour cent), café (25 pour cent), huile de palme (30 pour cent) et banane (6 500 francs CFA par
tonne).79 Depuis juillet 1999, seuls certains produits forestiers y restent assujettis80; en 2000, elles ont
été supprimées aussi sur les bois ouvrés et semi-ouvrés, mais non sur les grumes.81 Un droit de sortie
est prélevé au taux de 17,5 pour cent sur la valeur f.a.b. des grumes et de 3 ou 4 pour cent sur celle des
produits forestiers transformés.82 La surtaxe progressive sur les grumes a été supprimée par la Loi de
finances pour l'exercice 200/01.83 Les valeurs de référence officielles sont encore utilisées pour
calculer le droit de sortie sur les grumes. Les taxes sur les bois en grumes sont maintenues pour
encourager la transformation locale du bois et donc l'apport de valeur ajoutée sur place.

73. Conçues comme une solution de rechange à l'imposition des agriculteurs, les taxes à
l'exportation des produits agricoles ont cependant créé de graves distorsions dans la structure des
incitations et fini par être considérées comme une entrave majeure à l'exportation. C'est pourquoi
elles sont progressivement supprimées, au profit d'une formule plus rationnelle pour assurer des
rentrées fiscales, et l'on devrait donc s'attendre à voir le Cameroun devenir plus compétitif à
l'exportation.

74. Jusqu'en juillet 2000, les exportations de cacao, café, plantes médicinales, bois d'œuvre, huile
de palme et bananes étaient en outre assujetties à une taxe d'inspection de 0,95 pour cent de la valeur

78
FMI (2000G et GATT (1995).
79
Ordonnance n° 95/01 du 5 janvier 1995.
80
Article 5 de la Loi n° 99/007 du 30 juin 1999 (Loi de finances pour l'exercice 1999/2000).
81
Loi n° 2000/008 du 30 juin 2000 (Loi de finances pour l'exercice 2000/01).
82
Article 5 de la Loi n° 2000/008 du 30 juin 2000 (Loi de finances pour l'exercice 2000/01).
83
Loi n° 2000/008 du 30 juin 2000 (Loi de finances pour l'exercice 2000/01).
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f.a.b.84 Les exportations de poisson, viande et bétail sont assujetties à une taxe d'inspection sanitaire
de 1 pour cent.

75. Toutes les exportations sont soumises à un droit d'embarquement de 0,25 pour cent de la
valeur f.a.b., destiné à financer l'Autorité portuaire. La TVA s'applique au taux zéro aux
exportations.85

iii) Prix minimaux à l'exportation

76. Le Cameroun n'applique pas de prix minimaux à l'exportation. Il continue cependant à


utiliser les valeurs de référence officielles pour calculer le droit de sortie perçu sur les grumes.

iv) Licences, prohibitions et restrictions à l'exportation

77. Le Cameroun applique peu de prohibitions ou de restrictions quantitatives à l'exportation.


Les licences d'exportation prescrites pour le cacao, le café et le coton avaient été supprimées en
juillet 1994. Pour le café et le cacao, les exportations doivent être accompagnées d'une attestation
certifiant la qualité, préalablement délivrée par l'Office national du café et du cacao.86 Les
exportateurs doivent aussi présenter une demande sur papier timbré au Ministère du développement
industriel et commercial, un extrait du registre du commerce, avec leur numéro d'immatriculation, la
liste des "infrastructures opérationnelles" exigée par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café
(CICC), une déclaration par laquelle ils s'engagent à se conformer aux règles du CICC et un certificat
bancaire de solvabilité. Pour exporter des bois, il faut obtenir un certificat d'immatriculation, lequel
est destiné à vérifier que 70 pour cent de la production sont transformés sur place et 30 pour cent
seulement de la récolte annuelle exportés sous forme de grumes.

78. Il faut encore des licences d'exportation pour des produits "stratégiques" comme l'or et les
diamants et pour les produits "sensibles" du point de vue environnemental (régis par la Convention
CITES), tels les animaux vivants, les oiseaux et les plantes médicinales. En 1998, le pétrole et les
hydrocarbures ont été supprimés de la liste des produits "sensibles" soumis à une procédure préalable
d'évaluation du prix.87

79. Sont prohibés à l'exportation les produits dangereux ou ceux qui contribuent à la pollution ou
à la dégradation de l'environnement, c'est-à-dire tout produit qui a été retiré du commerce et les
déchets industriels et toxiques, dont l'expédition à l'étranger est réglementée.

80. Les exportations de certains types de grumes (23 types de bois d'œuvre) sont prohibées depuis
janvier 1999.

84
Cette taxe a été supprimée par la Loi de finances pour l'exercice 2000/01.
85
Loi n° 2000/008 du 30 juin 2000 (Loi de finances pour l'exercice 2000/01).
86
En août 1997, le gouvernement a engagé la Société générale de surveillance (SGS), la Société La
Cordeler Cameroun, S.A. et l'Observatoire camerounais de la qualité (OCQ) pour assurer le contrôle préalable
de la qualité des exportations de café et de cacao.
87
Département d'État des États-Unis (2001).
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v) Autolimitations

81. Le Cameroun n'applique pas de manière générale de mesures de limitation volontaire de ses
exportations, sauf dans le seul cas du café. En mai 2000, il a signé avec d'autres pays producteurs,
membres ou non membres de l'Association des pays producteurs de café, un accord visant à limiter les
livraisons et à relever les prix mondiaux.88 En juin 2000, les producteurs camerounais se ralliaient au
plan de rétention de 20 pour cent des quantités exportables.89

vi) Aides à l'exportation

a) Subventions à l'exportation

82. Le Cameroun ne subventionne pas ses exportations, pas plus que les activités qui s'y
rapportent.

b) Avantages tarifaires et fiscaux

83. Le Code des douanes de l'UDEAC prévoit la possibilité d'une exemption, partielle ou totale,
des taxes et droits perçus sur les produits importés pour la fabrication de produits à exporter.90 Le
régime de drawback permet le remboursement total ou partiel des droits et taxes prélevés sur les
importations entrant dans la fabrication de produits destinés à être exportés.91 Le Comité de direction
de l'UDEAC détermine les produits susceptibles de bénéficier d'avantages tarifaires et fiscaux.

c) Régime des zones franches travaillant pour l'exportation

84. Le régime de la zone franche industrielle (ZFI), qui n'a subi aucune modification depuis le
dernier examen de la politique commerciale en 1995, a été notifié par le Cameroun en application de
l'article XVI:1 du GATT de 1994 et de l'article 25 de l'Accord sur les subventions et les mesures
compensatoires.92 Ce régime a pour but de promouvoir les investissements, les exportations et
l'emploi. Il prévoit l'implantation de zones franches industrielles (aires géographiques ayant le statut
de zone franche) et de points francs industriels (zones franches industrielles constituées d'une seule
entreprise). Les conditions d'établissement sont les mêmes pour la zone franche industrielle et le
point franc industriel; dans les deux cas, un certificat de conformité délivré par l'ONZFI est
nécessaire.

85. Les entreprises établies dans les zones franches sont tenues de s'engager à produire
exclusivement pour l'exportation. Néanmoins, 25 pour cent de leur production peuvent être écoulés
sur le marché intérieur. Les marchandises exportées des ZFI sont exemptées de tous les droits et taxes
applicables; celles qui sont exportées vers le territoire douanier camerounais sont traitées comme

88
Financial Times du 19 mai 2000.
89
L'Agence française de développement, "Café: laborieuse application du plan de rétention",
http://www.afd.fr/produitdoc [29 janvier 2001].
90
Code des douanes de l'UDEAC, chapitre VII, section 1.
91
Code des douanes de l'UDEAC, chapitre VII, section 2.
92
Document de l'OMC G/SCM/N/3/CMR, 29 novembre 1996.
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n'importe quel produit importé.93 Les avantages accordés aux entreprises établies dans les zones
franches n'ont pas changé depuis 1994 (tableau III.4). Les mêmes avantages sont accordés aux points
francs industriels. Les exportations admises dans une zone franche ou dans un point franc industriel
sont passibles de taxes.
Tableau III.4
Avantages accordés dans le cadre du programme de zones franches industrielles
Avantages douaniers
Les importations des entreprises des ZFI sont exemptées de tous les droits et taxes de douanea

Avantages fiscaux
Exemption de l'impôt sur les bénéfices des sociétés pendant dix ans
Exemption du droit de mutation sur les ventes de propriétés immobilières et de la taxe sur les transferts de devises
Les ventes des entreprises nationales aux entreprises des zones franches sont exonérées d'impôts, et notamment de la taxe sur le chiffre
d'affaires

Réglementation du travail
Obtention automatique des permis de travail pour les employés étrangersb

Avantages en matière de services


Les entreprises des zones franches peuvent installer leur propre équipement électrogène ou de traitement des eaux
Les entreprises des zones franches ont le droit d'obtenir de l'électricité ou de l'eau à des tarifs préférentiels
Les entreprises des zones franches peuvent exploiter leurs propres équipements de télécommunicationsc

Autres avantages
Les entreprises des zones franches sont libres de tout monopole d'État
Les restrictions concernant le transport des marchandises exportées et importées ne s'appliquent pas aux entreprises des zones franches
Les mesures de contrôle des prix ne s'appliquent pas aux entreprises des zones franches
Les contrôles concernant l'achat ou la vente de devises et le rapatriement des fonds ne s'appliquent pas aux entreprises des zones franches

a À l'exception des véhicules à moteur pour le transport des personnes et de l'essence.


b À l'issue de la cinquième année de fonctionnement de l'entreprise, le nombre des employés étrangers ne peut pas dépasser
20 pour cent de l'effectif total de personnel.
c Ces équipements deviennent propriété de l'État.
Source: Document de l'OMC G/SCM/N/3/CMR, 29 novembre 1996.

86. Le statut de "point franc" est accordé de préférence aux entreprises qui, entre autres
conditions, utilisent des matières premières d'origine nationale, sont installées à proximité de leur
source d'approvisionnement ou, dans le cas d'entreprises existantes, garantissent l'exportation de la
totalité de leur production un an au plus tard après l'octroi de ce statut.94

87. En juin 2000, une zone franche et 44 points francs industriels étaient opérationnels au
Cameroun.

vii) Financement, assurance et garantie des exportations

88. Le Cameroun n'a pas de mécanisme de financement des exportations, et de fait, selon le
gouvernement, les problèmes de financement constituent un obstacle majeur à l'exportation, surtout
pour les petites et moyennes entreprises.

93
Réglementation sur le fonctionnement de la Zone franche, 1er juillet 1996.
94
Document de l'OMC G/SCM/N/3/CMR, 29 novembre 1996.
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viii) Promotion des exportations et aide à la commercialisation

89. La Chambre de commerce, d'industrie et des mines demeure chargée de promouvoir les
ventes à l'étranger, notamment en participant aux foires commerciales internationales, en organisant
des missions pour les hommes d'affaires et en fournissant des renseignements aux exportateurs. Tous
ces efforts se heurtent à un manque de ressources.

4) MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE

i) Incitations

90. Des incitations fiscales sont accordées pour promouvoir les investissements, la création de
valeur ajoutée et l'emploi au Cameroun, dans le cadre du Code des investissements de 1990. Elles
sont applicables à l'établissement de petites et moyennes entreprises, d'entreprises stratégiques et
d'entreprises axées sur l'exportation (régime de la zone franche), ainsi qu'au réinvestissement dans des
entreprises existantes. Leur durée va de trois à 12 ans selon le régime dont relève l'entreprise
bénéficiaire et selon que l'investissement est effectué dans la "phase d'installation" ou dans la "phase
d'exploitation" (chapitre II 4)). Ces incitations ne sont pas sectorielles, mais elles sont subordonnées
aux résultats à l'exportation et à l'emploi d'intrants locaux.

ii) Protection des droits de propriété intellectuelle

91. Le Cameroun est membre de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, de l'Union


de Paris pour la protection de la propriété industrielle et de l'Union de Berne pour la protection des
œuvres littéraires et artistiques, partie au Traité de coopération en matière de brevets et membre de
l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).95

92. C'est le régime institué par l'Accord de Bangui de 1977 qui s'applique au Cameroun aux droits
de propriété intellectuelle.96 Cet accord, qui a pour but de protéger ces droits et de promouvoir la
contribution de la propriété intellectuelle au développement, institue un système unique de dépôt des
demandes de brevet et d'enregistrement des modèles d'utilité, des marques de produits ou de services
et des autres titres de propriété intellectuelle reconnus par tous les États parties.97 Cet accord a été
révisé en 1999 pour aligner ses dispositions sur celles de l'Accord de l'OMC sur les ADPIC. Cela dit,
l'Accord révisé n'est pas encore en vigueur, car cinq États parties seulement (Cameroun, Côte d'Ivoire,
Gabon, Guinée et Mali) l'ont ratifié98 et il doit l'avoir été par les deux tiers d'entre eux pour prendre
effet.

93. L'Accord de Bangui révisé étend la protection aux obtentions végétales et aux schémas de
configuration (topographies) de circuits intégrés et en prolonge la durée pour les différentes
catégories, tout en alourdissant les sanctions en cas d'atteinte aux droits de propriété (tableau III.5).
95
Document de l'OMC IP/C/W/155/Add.4, 19 octobre 1999. Le Cameroun n'a pas encore notifié de
renseignements sur le point de contact ou chacun des points de contact établis aux fins de l'article 69 de l'Accord
sur les ADPIC.
96
Le Cameroun a ratifié cet accord le 2 mars 1997.
97
Les autres signataires de l'Accord de Bangui sont les pays suivants: Bénin, Burkina Faso, Congo,
Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Mali, Mauritanie, Niger, République
centrafricaine, Sénégal, Tchad et Togo.
98
Le Cameroun a ratifié l'Accord de Bangui révisé (1999) le 28 juillet 2000, par le Décret n° 2000/216.
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Tableau III.5
Objets, durée et modalités de protection selon l'Accord de Bangui (1977) et après révision (1999)
Accord Durée de protection Peines
Amende Autres
I. Accord de Bangui (1977)
Brevets d'invention Dix ans 30 000- 50 000 francs CFA En cas de récidive, peine de
prison de un à six mois
Modèles d'utilité Cinq ans 30 000-180 000 francs CFA En cas de récidive, peine de
prison de un à six mois
Marques de produits ou de services Dix ans, renouvelable tous 50 000-150 000 francs CFA et/ou peine de prison de un
les dix ans mois à un an
Dessins et modèles industriels Cinq ans 50 000-100 000 francs CFA et/ou peine de prison de
15 jours à six mois
Noms commerciaux et concurrence Dix ans, renouvelable tous 50 000-300 000 francs CFA et/ou peine de prison de trois
déloyale les dix ans mois à un an
Appellations d'origine s.o. 50 000-300 000 francs CFA et/ou peine de prison de trois
mois à un an
Propriété littéraire et artistique
Droit d'auteur Durée de la vie de l'auteur
+ 50 ans
Films, programmes radio et audiovisuels 50 ans
Photos 25 ans
II. Révision de l'Accord de Bangui (1999)
Brevets d'invention 20 ans 1 000 000-3 000 000 de francs En cas de récidive, peine de
CFA prison de un à six mois
Modèles d'utilité Dix ans 1 000 000-6 000 000 de francs En cas de récidive, peine de
CFA prison de un à six mois
Marques de produits ou de services Dix ans, renouvelable tous 1 000 000-3 000 000 de francs et/ou peine de prison de trois
les dix ans CFA mois à deux ans
Dessins et modèles industriels Cinq ans 1 000 000-6 000 000 de francs En cas de récidive, peine de
CFA prison de un à six mois
Noms commerciaux Dix ans, renouvelable tous 1 000 000-3 000 000 de francs et/ou peine de prison de trois
les dix ans CFA mois à deux ans
Indications géographiques s.o. 1 000 000-6 000 000 de francs et/ou peine de prison de trois
CFA mois à un an
Propriété littéraire et artistique et droits
connexes
Droit d'auteur Durée de la vie de l'auteur
+ 70 ans
Œuvres audiovisuelles 70 ans
Œuvres des arts appliqués 25 ans
Schémas de configuration Dix ans 1 000 000-6 000 000 de francs et/ou peine de prison jusqu'à
(topographies) de circuits intégrés CFA six mois
Protection des obtentions végétales 25 ans 1 000 000-3 000 000 de francs et/ou peine de prison de un à
CFA six mois

s.o. Sans objet.


Source: Secrétariat de l'OMC, d'après WTO (2001), Examen des politiques commerciales – Gabon (à paraître).

94. Dans le cadre de l'Accord de Bangui révisé, les schémas de configuration sont protégés durant
dix ans. La protection court de la date de la première exploitation commerciale, où qu'elle
intervienne, à condition qu'une demande de protection ait été présentée à l'Organisation africaine de la
propriété intellectuelle (OAPI). En l'absence d'exploitation commerciale, la protection commence à la
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date de dépôt de la demande d'enregistrement.99 Quant aux obtentions végétales, elles sont protégées
par un certificat d'obtention végétale, qui confère au titulaire le droit exclusif d'exploiter l'obtention
considérée et d'en interdire l'exploitation par qui que ce soit d'autre. La protection peut durer
25 ans.100

95. L'OAPI, dont le siège est à Yaoundé, est chargée de l'administration de l'Accord de Bangui.
L'interlocuteur camerounais de l'OAPI est la Sous-Direction de la propriété industrielle au Ministère
du développement industriel et commercial. La Sous-Direction est chargée de centraliser et de
transmettre à l'OAPI les déclarations concernant les innovations réalisées sur le territoire national.
Elle est associée à la protection des droits de propriété industrielle et au règlement des différends y
relatifs. Elle reçoit une contribution annuelle de l'OAPI, qui délivre les titres de propriété industrielle.

96. Le droit d'auteur et les droits voisins sont protégés par la Loi n° 2000/011 du
19 décembre 2000 et ils relèvent du Ministère de la culture. C'est aux juridictions civiles qu'il
incombe de veiller à ce que la Loi sur le droit d'auteur soit respectée au Cameroun. La Société civile
nationale des droits d'auteur (SOCINADA), agréée à cet effet, enregistre les droits des auteurs pour
tous les types de publication, partitions musicales, livres et périodiques, œuvres picturales,
productions théâtrales, et ainsi de suite.101

iii) Politique de la concurrence et questions de réglementation

97. En 1997, une nouvelle loi a été adoptée au Cameroun pour encadrer la politique en matière de
concurrence.102 Elle s'applique aux entreprises tant publiques que privées.103 C'est la Commission
nationale de la concurrence (CNC), rattachée au Ministère de l'économie et des finances qui est
chargée des questions de politique de la concurrence. La CNC supervise la mise en œuvre de la
législation de la concurrence. Habilitée à poursuivre et à sanctionner les pratiques
anticoncurrentielles, elle seconde le pouvoir judiciaire pour tout ce qui concerne les questions de
concurrence104, et notamment mène des enquêtes qu'elle ouvre de sa propre initiative ou à la demande
de particuliers.

98. La loi interdit toute entente sur les prix et tous accords visant à entraver l'accès au marché ou
à restreindre en quoi que ce soit la concurrence, à moins que la CNC ne considère que l'accord est
profitable à l'économie et qu'il permet d'obtenir des gains d'efficience qui sans lui seraient
irréalisables.105 Une société qui détient une puissance commerciale substantielle ne peut pas s'en
servir pour: empêcher une entreprise concurrente de s'établir sur le marché ou l'en évincer, faire
pression sur les distributeurs ou causer un alourdissement des coûts de production des concurrents.
Cependant, aucune mesure ne devrait être prise pour sanctionner un comportement anticoncurrentiel

99
Annexe IX de l'Accord de Bangui révisé (1999).
100
Annexe X de l'Accord de Bangui révisé (1999).
101
Strategis, "Cameroon – Investment Climate", http://strategis.gc.ca/SSG/ [26 septembre 2000].
102
Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998 abrogeant et remplaçant la Loi n° 90/031 du 10 août 1990.
103
Article 2 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.
104
Article 22 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.
105
Article 6 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.
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s'il peut être démontré qu'il s'agit d'une pratique profitant aux consommateurs ou si l'abus de position
dominante remonte au moins à 24 mois.106

99. Les fusions et acquisitions sont autorisées si elles ne réduisent pas substantiellement la
concurrence.107 Celles qui réduisent la concurrence sont autorisées s'il peut être prouvé que la
transaction apportera des gains d'efficience à l'économie nationale qui sans elle ne sauraient être
atteints.108 Les fusions qui aboutissent à la création d'une entité dont le chiffre d'affaires dépasse un
seuil prédéterminé doivent être notifiées à la CNC. Le seuil en question est fixé par le Ministre
chargé de la concurrence sur proposition de la CNC et varie selon les secteurs.109 Dans la totalité des
cas la CNC est habilitée à ouvrir une enquête et/ou empêcher une fusion.

100. La CNC peut prendre des sanctions. Elle peut ordonner à une entreprise de mettre fin aux
pratiques interdites, dissoudre une fusion ou forcer une entreprise à vendre certains de ses actifs.
L'inexécution des sanctions est passible d'une amende pouvant atteindre jusqu'à 50 pour cent des
bénéfices de la société ou 20 pour cent de son chiffre d'affaires.

101. Il existe aussi à l'échelle régionale une réglementation des pratiques anticoncurrentielles au
sein de la CEMAC, qui interdit entre entreprises implantées dans des pays membres différents, toutes
les pratiques concertées pouvant avoir pour effet de restreindre la concurrence.110 Elle réglemente
aussi les concentrations par voie de fusion ou d'acquisition. Le monopole, défini comme le fait pour
une entreprise de détenir une part du marché (c'est-à-dire du marché commun) égale ou supérieure à
30 pour cent, est constitutif de position dominante, dont l'exploitation abusive est interdite.111

102. En vertu d'un autre règlement de la CEMAC, un monopole peut être dit légal lorsqu'il exploite
un service public.112 Les monopoles légaux sont soumis aux règles régissant les pratiques
anticoncurrentielles, sous réserve des limitations justifiées par des raisons d'ordre public, de sécurité
publique ou de santé publique. Lesdits monopoles doivent veiller à éviter les ventes liées, les
conditions de vente discriminatoires, le refus de vente, la rupture injustifiée des relations
commerciales et la pratique des subventions croisées.113 Le Conseil régional de la concurrence (CRC)
contrôle le respect de ces principes, donne notification aux gouvernements intéressés de tout

106
Articles 12 et 13 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.
107
Article 14 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.
108
Article 17 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.
109
Article 18 de la Loi n° 98/013 du 14 juillet 1998.
110
Règlement n° 1/99/UDEAC-CM-639 du 18 août 1999, article 3, accessible sur le site
http://www.izf.net [16 janvier 2001].
111
Règlement n° 1/99/UDEAC-CM-639 du 18 août 1999, article 16, accessible sur le site
http://www.izf.net [16 janvier 2001].
112
Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639 du 18 août 1999, Titre III, accessible sur le site
http://www.izf.net [16 janvier 2001].
113
Article 8 du Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, accessible sur le site http://izf.net [6 juillet 2000].
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manquement et leur demande de prendre toutes mesures requises pour y mettre fin. Tous les
monopoles légaux doivent être notifiés au CRC dans le délai d'un an.114

iv) Dispositions en matière de prix et de commercialisation

103. La plupart des mesures de contrôle des prix ayant été abolies en 1998, il n'en reste plus à
présent que sur quelques produits et services comme l'eau, l'électricité, les transports publics
(route/rail), les télécommunications, le gaz de cuisine, les produits pharmaceutiques, les livres
scolaires et les services portuaires (manutention, entre autres). Les tarifs des services publics seront à
nouveau libéralisés dans le cadre du programme de privatisations visant ce secteur.115

114
Article 19 du Règlement n° 4/99/UDEAC-CM-639, accessible sur le site http://izf.net
[6 juillet 2000].
115
Département d'État des États-Unis (2001) et FMI (1999b).

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