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Turquie

Séisme Niveau de
risque : Élevé

Dans la zone que vous avez choisie (Turquie), le risque de séisme est élevé, d’après les
informations actuellement disponibles. Par conséquent, on évalue à plus de 20 % la
probabilité qu’une secousse sismique susceptible de causer des dommages survienne au cours
des 50 prochaines années. D’après ces informations, les conséquences d’un séisme doivent
être prises en compte dans toutes les étapes du projet, en particulier lors de la conception et
de la construction. Les décisions relatives à la planification du projet, à sa conception et
aux techniques de construction devraient tenir compte du risque sismique. Il convient
d’obtenir des informations supplémentaires détaillées afin de bien prendre en compte le
niveau d’aléa.
Recommandations
ANTÉCÉDENTS SISMIQUES ET RISQUE : 

Obtenez des informations sur les séismes majeurs et sur les risques secondaires (incendies,
glissements de terrain, liquéfaction, tsunami dans les zones côtières) qui ont touché la zone du
projet par le passé, ainsi que sur les conséquences de ces événements.  La mémoire collective
et les relevés historiques de l’activité sismique peuvent livrer des informations utiles pour
compléter les études scientifiques. Contactez les autorités (par exemple le ministère de
l’Environnement et des Études géologiques/le ministère des Sciences de la terre) responsables
de la gestion du risque sismique dans le pays où se situe votre projet, afin d’obtenir des
informations plus détaillées sur le risque sismique potentiel. 
Il est essentiel de bien établir les antécédents sismiques d’un lieu pour déterminer la
possibilité qu’un tremblement de terre se produise de nouveau dans la région concernée, ainsi
que pour prendre en compte les dommages éventuels. Il s’agit dans le second cas d’évaluer la
vulnérabilité de l’environnement de construction et, dans le premier, d’obtenir des
informations sur les risques les plus fréquents, en particulier dans les régions qui présentent
une activité sismique.
Dans nombre de pays, on peut s’appuyer sur les relevés historiques pour établir les
antécédents sismiques. Il semble peu probable qu’un séisme majeur survienne à des centaines
de kilomètres d’un point de rencontre de deux plaques tectoniques, dans des zones où les
mouvements tectoniques exercent peu de contraintes sur la croûte terrestre. Néanmoins, ce
type de séisme s’étant produit par le passé, il est important de comprendre les antécédents
sismiques à un endroit donné avant de définir un emplacement pour un projet et de
commencer les études structurelles.
La mémoire collective et les relevés historiques de l’activité sismique peuvent livrer des
informations utiles pour compléter les études scientifiques. L’activité sismique n’a commencé
d’être enregistrée au moyen d’instruments scientifiques que vers 1900. Dans beaucoup de
zones, étant donné que plusieurs siècles peuvent s’être écoulés entre deux séismes majeurs,
ces enregistrements ne permettent pas de dresser un tableau complet du risque. Les
scientifiques qui étudient les séismes recourent à d’autres outils : ils explorent les failles
provoquées par les séismes, mesurent le lent mouvement des plaques tectoniques et
recherchent les traces géologiques laissées par d’anciens séismes.
La plupart des pays situés dans des zones à risque sismique disposent de cartes indiquant
l’ampleur des secousses sismiques attendue par les scientifiques sur l’ensemble du territoire
national. En général, on trouve ces cartes dans le code de la construction ou dans la
réglementation imposant une construction parasismique. On peut aussi les obtenir auprès de
l’organisme public chargé des sciences de la terre ou de la gestion des situations
d’urgence. Les cartes de risques que l’on trouve dans les codes de construction fournissent des
informations suffisantes pour permettre une bonne conception des bâtiments et autres
structures standard. S’agissant des infrastructures critiques, telles que les grands barrages, les
centrales électriques ou les grands hôpitaux, il convient de procéder à une analyse plus
détaillée afin de déterminer le niveau attendu des secousses sismiques sur le site
concerné. Ces informations supplémentaires sont nécessaires aux ingénieurs pour concevoir
l’infrastructure requise.
Les séismes peuvent induire des risques secondaires, comme un incendie, un glissement de
terrain, une liquéfaction (voir la définition ci-après), une inondation (qui peut être due à la
défaillance d’un barrage ou de rives, au débordement d’un lac glaciaire, ou au blocage d’un
cours d’eau par un glissement de terrain) ou un tsunami dans une région côtière. Veuillez
vous renseigner sur ces risques auprès de l’organisme public chargé de la gestion des
situations d’urgence. Il peut exister des cartes décrivant l’ampleur d’une inondation due à un
tsunami, d’un phénomène de liquéfaction ou d’un glissement de terrain. Les relevés
historiques peuvent également inclure des études de risques secondaires découlant de séismes
survenus par le passé. Il est essentiel d’obtenir des informations sur le risque de tsunami dans
les zones côtières qui présentent une forte activité sismique.
Un phénomène de liquéfaction survient lorsque des sédiments saturés et peu compacts, situés
au niveau ou près de la surface du sol, se désagrègent sous l’effet d’une forte secousse
terrestre et s’écoulent sous la forme d’un liquide épais. Il peut en résulter d’importants dégâts
lors d’un séisme.
 (Plus d’informations à l’adresse suivante : http://www.usgs.gov/faq/categories/9829/3301). 
La liquéfaction se produit jusqu’à une certaine profondeur dans le sol. C’est pourquoi, si ce
risque et cette profondeur peuvent être déterminés à l’avance, les fondations pourront être
construites à une plus grande profondeur et ne seront pas affectées par d’éventuelles secousses
sismiques. Connaître la hauteur de la nappe phréatique dans le sol permet de déterminer son
potentiel de liquéfaction, la viabilité des sols du sous-sol et la possibilité d’implanter des
services critiques dans ce type de zones.
Les séismes déclenchés ou induits par l'activité humaine ne sont pas inclus dans ces niveaux
de danger.
Les cas de «sismicité induite» et ses causes sont enregistrés à http://inducedearthquakes.org/.

NORMES DE CONSTRUCTION LOCALES : 

Vérifiez si les normes de construction locales prévoient une protection parasismique. Pour


cela, contactez les ingénieurs locaux, particulièrement ceux qui travaillent avec les autorités
locales, ou consultez des experts extérieurs. Si la réglementation en vigueur prévoit une
protection parasismique, veuillez vous y conformer pour la planification, la conception et la
construction (type de construction et qualité des matériaux à utiliser en zone de risque
sismique). Si la réglementation ne prévoit pas une telle protection, songez à adopter les
normes de régions à faible risque sismique, et vous y conformer.

Les normes de construction, souvent appelées codes de construction, constituent la première


protection contre les dégâts susceptibles d’être causés par les tremblements de terre, et
garantissent la sécurité des bâtiments conçus et construits conformément à ces codes. Il est
impératif de savoir si les normes de construction locales dans la prévoient une protection
parasismique. Le cas échéant, veuillez vous conformer à ces règlements pour la planification,
la conception et la construction (type de construction et qualité des matériaux à utiliser en
zone de risque sismique).
Il est essentiel de prendre connaissance des normes de construction locales afin de définir les
normes de planification, de conception et de construction à respecter. De même, il faut
déterminer dans quelle mesure ces normes prennent en compte le risque sismique dans la
région concernée, et si elles procurent une protection suffisante. Pour cela, contactez les
ingénieurs locaux, particulièrement ceux qui travaillent avec les autorités locales. Cependant,
dans les régions où les capacités techniques sont jugées faibles, songez à consulter des experts
de l'extérieur qui connaissent les normes de construction à respecter dans les à risque sismique
élevé.
De même, il faut connaître la date de dernière révision de ces normes, ainsi que la fréquence à
laquelle elles sont révisées. Les informations sur le risque sismique et les techniques
d’ingénierie évoluent rapidement, et les normes n’ayant pas été révisées depuis plus de cinq
ans peuvent ne pas répondre aux besoins du projet. Dans ce cas, il convient de se référer à des
normes de conception plus strictes.
De nombreuses dispositions figurant dans les normes de construction, si elles sont respectées,
ont pour but de garantir la résistance des infrastructures aux forces sismiques lors d’un
tremblement de terre. Dans certaines régions du monde, les normes de construction s’appuient
sur la performance attendue d’un certain type de bâtiment en cas de tremblement de
terre. Cette performance correspond à différents degrés : le bâtiment peut être conçu pour ne
pas s’effondrer lors d’un tremblement de terre, pour observer des normes qui permettent
légèrement d’améliorer la sécurité des personnes (concerne souvent les bâtiments ordinaires),
ou pour être opérationnel quelques minutes seulement après un séisme. Il faut toutefois
prendre en compte le fait que les coûts de construction augmentent fortement pour un niveau
de performance accru. Par conséquent, si de telles normes doivent être appliquées dans la
zone du projet, il est nécessaire de définir et de prendre en compte pour chaque bâtiment du
projet le niveau de performance requis, et de fixer l’objectif de performance de chacun d’entre
eux. La section « Éléments de conception » comporte de plus amples informations à cet égard.
Dans certains pays, en fonction des normes de construction, la conception d’un bâtiment
dépendra de l’importance de celui-ci. Celle-ci est établie en fonction de l’usage du bâtiment,
des conséquences d'un effondrement, des besoins fonctionnels à la suite d’un séisme, de sa
valeur historique, de son importance économique ou de son taux d’occupation. Un « facteur
d’importance » (1,5, par exemple) s’applique alors dans les calculs destinés à accroître la
résistance sismique des bâtiments importants. Toutefois, il s’agit toujours d’une approche
indirecte. D’autres méthodes, plus directes et mieux adaptées, existent pour les installations
importantes (voir les « Éléments de conception »).
Si les codes de construction locaux ne prennent pas en compte la sismicité de la zone
concernée, veuillez adopter les normes de construction de régions aux conditions géologiques
et sismiques similaires, et vous y conformer. Dans de nombreux pays, le risque sismique n’est
pas pris en compte dans les normes de construction, soit parce que les tremblements de terre
sont rares, soit parce que l’historique des séismes est incomplet. Il convient toutefois de ne
pas oublier que des événements, même rares, peuvent survenir durant le cycle de vie d’un
bâtiment, et causer des pertes considérables.
En savoir plus : The Importance of Building Codes in Earthquake-Prone
Communities: http://www.fema.gov/media-library-data/1410554614185-
e0da148255b25cd17a5510a80b0d9f48/Building%20Code%20Fact%20Sheet%20Revised
%20August%202014.pdf

INTERACTIONS ENTRE LES RISQUES : 


Définir si le site du projet est susceptible d’être affecté par un effondrement du sol ou par
d’autres risques en cas de séisme. Des études des sols doivent être menées par un ingénieur
géotechnicien pour déterminer les propriétés physiques du sol, y compris son potentiel de
liquéfaction, la stabilité des pentes naturelles et autres. Si possible, il est conseillé de choisir
un site qui présente le moins de risques possible. Assurez-vous que le projet envisagé n’est
pas construit sur ou à proximité d’une faille sismique active.
L'étude des caractéristiques géologiques du site du projet est une des premières étapes du
processus de conception. Définir si le site du projet est susceptible d’être affecté par un
effondrement du sol ou par d’autres risques en cas de séisme. Il est possible d'obtenir des
cartes faisant apparaître le risque de glissement de terrain, le potentiel de liquéfaction (défini
ci-dessous), l’amplification des secousses résultant d’un sol meuble, et les zones de failles
actives. Ces cartes font parfois partie d'une étude de microzonage sismique, ou peuvent être
obtenues auprès d'un organisme spécialisé dans les sciences de la terre.
Les fondations sont la partie la plus basse d’un bâtiment qui interagit avec le sol et transmet la
charge de la structure au sol sur lequel elle repose. Avant de décider d’un type de fondations,
il faut comprendre les caractéristiques du sol sur le site de construction. À cette fin, il est
nécessaire d’effectuer des recherches géologiques. Ces recherches devraient être menées par
un ingénieur géotechnicien qui effectuera des analyses du site et qui rédigera un rapport
précisant les propriétés physiques du sol, sa capacité de charge, sa composition chimique, son
potentiel de liquéfaction (voir ci-dessous), la stabilité des pentes naturelles et d’autres
éléments à prendre en compte au stade de la conception. Les propriétés du sol peuvent varier
d’un site à l’autre et d’une couche à l’autre, même dans le cadre du projet envisagé. Il est
donc très important de réaliser ces analyses, car si des bâtiments sont construits sur des sols
non adaptés, ils risquent d’être soumis à des mouvements du sol excessifs ou aux effets de la
liquéfaction et d’un effondrement du sol. Les résultats des études géologiques et leur analyse
serviront aux ingénieurs en structure des bâtiments à concevoir les fondations et les éléments
structurels nécessaires pour que les bâtiments résistent aux tremblements de terre.
Aléas propres au site : Veillez à sélectionner des sites présentant le moins de risques
possible. Assurez-vous que le projet ne sera pas construit sur une faille sismique active ou à
proximité immédiate d’une telle faille. Le site du projet ne devrait pas être exposé à la chute
de pierres ou à des glissements de terrain provenant de montagnes voisines. La présence de
gros rochers susceptibles d’être tombés de montagnes voisines il y a plusieurs années est une
bonne indication du risque de chutes de pierres.
Un phénomène de liquéfaction survient lorsque des sédiments saturés et peu compacts, situés
au niveau ou près de la surface du sol, se désagrègent sous l’effet d’une forte secousse
terrestre et s’écoulent sous la forme d’un liquide épais. Il peut en résulter d’importants dégâts
lors d’un séisme. (Plus d’informations à l’adresse suivante :
http://www.usgs.gov/faq/categories/9829/3301). La liquéfaction se produit jusqu’à une
certaine profondeur dans le sol. C’est pourquoi, si ce risque et cette profondeur peuvent être
déterminés à l’avance, les fondations pourront être construites à une plus grande profondeur et
ne seront pas affectées par d’éventuelles secousses sismiques. Connaître la hauteur de la
nappe phréatique dans le sol permet de déterminer son potentiel de liquéfaction, la viabilité
des sols du sous-sol et la possibilité d’implanter des services critiques dans ce type de zones.

EXPERTISE TECHNIQUE : 
Faites appel à des techniciens locaux (ou internationaux) qualifiés et expérimentés,
notamment des ingénieurs en structures de bâtiments et en géotechnique ayant de l’expérience
dans le génie sismique, et des géologues spécialistes des aléas. Assurez-vous de prévoir une
protection parasismique et de respecter les normes locales et/ou internationales de
construction durant la conception et la mise en œuvre de toutes les activités du projet, y
compris la construction et la rénovation des infrastructures.
Lors d’un tremblement de terre, le plus souvent, c’est l’effondrement des bâtiments qui
provoque la majorité des décès et des blessures. Les normes de construction contribuent à
assurer la sécurité du bâti. Il est essentiel que tout le personnel technique d’un projet de
construction mené dans une zone sismique comprenne toutes les dispositions figurant dans les
normes de construction, et les raisons pour lesquelles ces dernières sont nécessaires afin de
concevoir et de bâtir des structures parasismiques. Les techniciens doivent comprendre les
contraintes qui s’exercent sur les différents éléments d’un bâtiment lors de secousses
sismiques, et concevoir des mesures afin d’éviter les pertes humaines et les dommages
matériels.
Une expertise technique solide est primordiale pour réaliser des structures qui résistent à
différents types de risque. Le personnel technique doit impérativement avoir de l’expérience
et être spécialisé dans la conceptualisation, la conception et la construction de structures
parasismiques. Il est toujours difficile de concevoir et de bâtir des structures de grande taille, à
plus forte raison dans une zone sismique. Le génie sismique requiert davantage de
compétences techniques que le génie civil classique. Pour tous les projets réalisés dans des
zones à risque sismique élevé, il faut faire appel aux services d’un personnel technique
possédant les connaissances et l’expérience requises en construction de structures
parasismiques. L’équipe doit par ailleurs compter des géologues spécialisés dans la géologie
appliquée à l’ingénierie, afin de mieux comprendre les processus géologiques à l’œuvre, le
risque sismique et les risques géologiques secondaires.
Il sera utile de contacter des experts locaux et internationaux qui ont déjà travaillé dans la
zone du projet, et d’étudier la manière dont ils ont cherché à réduire le risque sismique. Il peut
s’agir d’experts du secteur privé, d’experts publics, ou d’universitaires.
Pour en savoir plus : 
● http://science.howstuffworks.com/engineering/structural/earthquake-resistant-buildings.htm
● http://www.exploratorium.edu/faultline/damage/building.html
CONSIDÉRATIONS DE CONCEPTION : 
Définissez des critères de conception pour chaque bâtiment sur la base de la criticité des
fonctions dévolues et les normes de construction en vigueur dans la région. Déterminez les
exigences de performances de chaque structure du projet et adaptez vos plans de conception
en conséquence. Pour les bâtiments ou les infrastructures critiques dans le cadre du projet, des
normes de conception plus élevées peuvent être nécessaires.
Lors de la conception d’un projet dans une zone à risque sismique élevé ou modéré, il est
important d’établir des normes de conception pour chaque structure qui correspondent à
l’importance de sa fonction (construction du service des urgences dans un complexe
hospitalier ou d'un pont sur une route principale). Lors du calcul des exigences en matière de
performances, examinez dans quelle mesure la destruction d’infrastructures liées au projet, de
graves dommages ou des pertes fonctionnelles affecteront la population locale et
l’environnement. De plus, il est obligatoire de suivre les normes de construction applicables
dans la zone et toutes les estimations des coûts de base prendront en compte la conception
conformément à ces normes. Il est également important de s'assurer de l'excellence du
contrôle de la qualité et de la stricte adhésion aux normes réglementaires sur les matériaux de
construction et sur les procédés de construction pendant la durée des travaux. Des contrôles
réguliers des matériaux de construction, la formation continue des travailleurs et l'évaluation
sur site du travail technique sont des éléments importants d'un bon contrôle de la qualité. De
bons matériaux de construction et une construction de qualité présentent des avantages au-
delà de la sécurité antisismique, ils réduisent en effet les coûts de maintenance.
Plusieurs réglementations internationales de construction ont dorénavant adopté des normes
dites de « conception antisismique fondée sur les performances » pour la construction de
bâtiments dans les régions à risque. Traditionnellement, toutes les normes de construction
détenaient une philosophie de conception basée sur la prévention de dommages lors de
tremblements de terre de faible intensité, en limitant les dommages causés à des niveaux
réparables lors de tremblement de terre de moyenne ampleur, et en empêchant l’effondrement
total ou partiel des bâtiments lors de tremblements de terre de forte intensité. Néanmoins,
plusieurs tremblements de terre importants ont démontré que le montant des dommages, les
pertes économiques dues à l’interruption des services et le coût des réparations sur les
structures étaient beaucoup trop élevés, même si ces bâtiments étaient conformes aux
règlementations sismiques disponibles et fondées sur une philosophie de conception
traditionnelle.
La conception antisismique fondée sur les performances (PBSD) correspond à une méthode
qui aide à concevoir des bâtiments conformément aux niveaux classifiés de performances
classés comme a) opérationnels, b) occupation immédiate, c) sécurité des personnes et d)
prévention des effondrements, en relation avec le niveau des risques locaux pour des
événements qui sont classés comme fréquents, occasionnels, rares et très rares. Au début du
processus de conception, le propriétaire et le concepteur doivent se consulter pour
sélectionner une combinaison de performances et des niveaux de risque ainsi que les critères
de conception pour chaque structure en se basant sur sa fonction et son importance. Cette
méthode de conception peut être appliquée pour la plupart des structures critiques dans le
cadre de ce projet, même si les normes de construction locales ne prennent pas en compte les
performances basées sur l’ingénierie.
Pour en savoir plus : 
● ATC 58 ‘Seismic Performance Assessment of Buildings’ (technical)
● http://www.iitk.ac.in/nicee/wcee/article/WCEE2012_5606.pdf
● http://peer.berkeley.edu/course_modules/eqrd/227info03/Lect2PBEbasics03.pdf
● http://www.iitk.ac.in/nicee/EQTips/EQTip08.pdf
● http://www.iitk.ac.in/nicee/EQTips/EQTip09.pdf

SERVICES FOURNIS PAR LES ENTREPRISES DE RÉSEAU ET ACCÈS : 


Les tremblements de terre peuvent interrompre la disponibilité et la fonction hors site des
services publics tels que l’électricité, l’approvisionnement en eau, les communications,
l'assainissement ainsi que l’accès aux transports. Déterminez les impacts potentiels et
fournissez suffisamment d'informations en retour sur les sites et sur la protection sismique des
services publics essentiels. Prenez en considération les effets d’un tremblement de terre sur
l’accès aux bâtiments, en particulier aux bâtiments importants (hôpitaux) qui doivent être
immédiatement opérationnels après un tremblement de terre.
L’alimentation électrique et les services d’eau et d’assainissement sont essentiels à la
continuité du fonctionnement de n’importe quel bâtiment faisant partie du projet. Lors d’un
séisme de forte magnitude, il se peut que les services hors site soient interrompus, et qu’ils le
restent pendant plusieurs jours. Il est important de veiller à la disponibilité d’un service
d’appoint sur place et de s’assurer que tout système critique a été conçu dans le respect des
normes antisismiques. Lorsque l’on conçoit un projet dans une région à forte sismicité, il est
impératif de veiller à ce que les réseaux résistent aux secousses sismiques. Les secousses
sismiques peuvent endommager les équipements électriques, les générateurs et les pompes à
eau, rompre les canalisations et interrompre les services fournis par les entreprises de réseaux.
Les services fournis par les entreprises de réseau sont interdépendants et, si l’un d’eux subit
des dommages, cela risque également d’affecter les autres services. Quelques exemples : a) Si
la fourniture d’électricité est interrompue, l’eau ne pourra pas être pompée et b) si la voie
d’accès à l’installation est endommagée, le combustible nécessaire au générateur ne pourra
pas être livré et l’eau ne pourra pas être pompée. Il est important de comprendre la criticité de
chaque installation et de prendre en compte toutes les vulnérabilités éventuelles dès la phase
de conception, de sorte que l’installation puisse limiter les perturbations dues à des dommages
subis par un ou plusieurs réseaux.
Tenez compte de l’effet des forces sismiques sur les éléments constitutifs de ces
réseaux. Veillez à prendre des mesures adaptées afin de limiter les dommages sur ces services
critiques : amarrages, renforts et raccords flexibles, par exemple. Il est également important
d’estimer le temps qu’il faudra pour réparer ou rétablir des services vitaux et si les fournitures
d’urgence permettent ou non de satisfaire les besoins locaux.
Examiner les effets d’un tremblement de terre sur l’accès à tous les bâtiments dans le cadre du
projet, particulièrement lorsqu’il s’agit de bâtiments de la ligne de vie qui devront être
immédiatement accessibles après un tremblement de terre. Des routes d’accès peuvent être
inutilisables en raison de l’effondrement du bâtiment, en raison de dommages aux ponts et à
cause de glissements de terrain provoqués par le tremblement de terre.

BÂTIMENTS ET ATTÉNUATION DES RISQUES DE CHUTES : 

Examinez les perturbations et dommages qu’un tremblement de terre peut provoquer aux
bâtiments et aux intérieurs, notamment aux fenêtres, portes, meubles, plafonds suspendus et
équipements. Concevez l'extérieur des bâtiments de sorte qu'aucun objet ne tombe sur les
personnes, particulièrement au niveau des sorties. Atténuez ces risques durant la construction
pour éviter les accidents et le blocage des sorties pendant un tremblement de terre, et pour
sauvegarder les éléments essentiels tels que les équipements médicaux, les données sensibles,
ou les objets culturels.
Lors d’un séisme, les surfaces intérieures et extérieures, les équipements, les réseaux (ce que
les ingénieurs appellent parfois les « éléments non structurels ») et l’équipement d’un
bâtiment peuvent représenter entre 80 et 90 % de l’investissement à risque dans les
immeubles à usage commercial, les immeubles de bureaux et les immeubles d’habitation
(Perry et al., 2009). L’état des lieux réalisé après un séisme dans un certain nombre de pays
indique d’importantes pertes économiques consécutives aux dommages subis par les éléments
architecturaux (fenêtres, plafonds suspendus, portes...), les équipements, les installations et les
réseaux situés à l’intérieur des bâtiments. Ces dommages peuvent entraîner des décès et des
blessures, rendre des bâtiments inutilisables et s’accompagner de pertes économiques. Ces
éléments non structurels ou les installations proches des sorties peuvent bloquer celles-ci et
gêner l’évacuation d’un bâtiment lors d’un séisme. Pour les constructions dans les régions à
risque sismique, il faut par conséquent prendre, dès la phase d’études, des mesures adéquates
qui permettront limiter les dommages subis par ces éléments. Les normes de conception
dépendront de la fonction du bâtiment et de la nature de ses équipements et réseaux.
Dans la plupart des pays, les éléments non structurels et la majeure partie de l’intérieur des
bâtiments ne sont pas concernés par les normes de conception et restent vulnérables en cas de
séisme. On trouve dans différents manuels publiés dans le monde (quelques exemples ci-
après) des solutions permettant d’atténuer les risques. Afin de limiter les pertes, ces solutions
peuvent être intégrées lors des phases d’études et de maintenance.
Pour en savoir plus : 
● FEMA-74 « Reducing the Risks of Non-structural Earthquake Damage — A Practical
Guide »
● Perry, C., Phipps, M. et Hortacsu, A. (2009). « Reducing the Risks of Nonstructural
Earthquake Damage », Improving the Seismic Performance of Existing Buildings and Other
Structures, pp. 674-685. http://ascelibrary.org/doi/abs/10.1061/41084(364)62
● Pour les établissements
scolaires : http://www.caloes.ca.gov/PlanningPreparednessSite/Documents/
Nonstructural_EQ_Hazards_For_Schools_July2011.pdf
http://www.geohaz.in/upload/files/Non-Structural_Risk_Book.pdf
● Pour les établissements de santé : FEMA 577 « Design Guide for Improving Hospital
Safety in Earthquakes, Floods, and High Winds: Providing Protection to People and
Buildings » Reducing Earthquake Risk in Hospitals from Equipment, Contents, Architectural
Elements and Building Utility Systems:
http://www.geohaz.in/upload/files/hospitalsafetymanual.pdf

GESTION DES SITUATIONS D'URGENCE : 

Il est conseillé d’intégrer des solutions d’évacuation d’urgence au stade de la planification et


de la construction des bâtiments : issues de secours bien situées, extincteurs et signalétique
simple pour faciliter l’évacuation d’urgence le cas échéant. Les installations critiques (par
exemple, hôpitaux ou centres d’opérations d’urgence) ou les projets qui offrent des solutions
de rechange à ces installations doivent rester opérationnels après un tremblement de terre. Il
convient par ailleurs d’élaborer et de tester un plan de gestion d’urgence clair et de préparer le
personnel à l'application des mesures d'atténuation des crises. 

En sus de toutes les autres recommandations, des solutions d’évacuation d’urgence doivent
être incluses dans chaque bâtiment du projet, et ce dès l’étape de planification. Il convient
notamment de songer aux besoins en matière d'espace et aux informations concernant les
fonctions du bâtiment et les besoins de ses usagers (par exemple, il pourrait être nécessaire de
sortir les lits des patients très malades de l'unité de soins intensifs d'un hôpital) et des
capacités d'évacuation en cas d'urgence. Il est conseillé d’intégrer des solutions d’évacuation
d’urgence au stade de la planification et de la construction des bâtiments : zones de circulation
claires, issues de secours bien situées et signalétique simple pour faciliter l’évacuation
d’urgence le cas échéant. S’agissant des projets pour lesquels les bâtiments doivent rester
opérationnels après un tremblement de terre (hôpitaux ou centres d’opérations d’urgence, par
exemple), l’ensemble du bâtiment – gros-œuvre, second-œuvre et équipement – doit être
protégé contre les dégâts dus aux séismes, et il convient de prévoir des systèmes de secours
pour les réseaux essentiels, mais aussi d’élaborer et de tester un plan de gestion d’urgence
clair et de préparer le personnel, de sorte à atténuer une crise éventuelle.
Au nombre des autres recommandations visant les régions exposées aux tremblements de
terre, on peut mentionner : a. comprendre les antécédents sismiques de la région ; b. vérifier
l'efficacité des normes de construction locales ; c. connaître les conditions du site et du sol
dans la zone du projet ; d. veiller à confier la conception et la construction à un personnel
technique expérimenté et compétent ; e. établir des normes de conception des bâtiments qui
tiennent compte de l'importance des fonctions du bâtiment ; f. veiller à ce que les services
d'utilité publique par exemple, approvisionnement en électricité et en eau — soient conçus
dans le respect des normes antisismiques ; g. réduire les risques dus aux dommages causés par
les tremblements de terre aux éléments architecturaux et au contenu des bâtiments ; h.
souscrire une assurance « tremblement de terre » qui couvre les pertes éventuelles dans le
cadre du projet.

ASSURANCE : 

Pensez à souscrire une assurance « tremblement de terre » qui couvre les pertes éventuelles
dans le cadre du projet. Même si l’assurance n’empêche pas les accidents ni les décès, elle
peut réduire les pertes financières et permettre à un projet ou à une installation de se remettre
des effets d’un tremblement de terre et de reprendre ses fonctions plus rapidement.

Pensez à souscrire une assurance « tremblement de terre » qui couvre les pertes éventuelles
dans le cadre du projet. L’État ou des compagnies d’assurance privées peuvent proposer ce
type de polices. Après un séisme, une assurance peut apporter les fonds nécessaires pour la
reconstruction et le remplacement de bâtiments endommagés, des éléments qu’ils abritent ou
de toute autre partie du projet. Ainsi, il est possible de réparer plus rapidement les dommages
causés par un séisme, de sorte que l’installation soit opérationnelle dans les meilleurs
délais. Toutefois, il faut noter qu’une assurance ne couvre que les pertes financières, mais ne
peut pas éviter les dommages, les interruptions de service, les blessures ou les décès.

• Insurance against Losses from Natural Disasters in Developing Countries :


https://www.researchgate.net/profile/Reinhard_Mechler/publication/
265286458_Insurance_against_Losses_from_Natural_Disasters_in_De-veloping_Countries/
links/54ac53150cf21c477139d8c3.pdf
• Earthquake Insurance in Japan:
http://www.giroj.or.jp/english/pdf/earthquake/Chapter2.pdf
•Insurance-related instruments for disaster risk reduction -
http://www.preventionweb.net/english/hyogo/gar/2011/en/bgdocs/Suarez&_Linnerooth-
Bayer_2011.pdf

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