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Bref historique

En dépit de leur grande taille, les baleines sont chassées depuis des millénaires. Les traces les plus anciennes de cette activité sont les
gravures rupestres du site de Bangu-dae (actuelle Corée du Sud), datées de — 6000 à — 1000 av. J.-C. Ces pétroglyphes
– représentant, entre autres, des canots transportant de cinq à dix chasseurs munis de harpons, filets et flotteurs – montrent sans
conteste des scènes de chasse aux mysticètes (baleines à fanons) et au cachalot (appartenant au groupe des baleines à dents ou
odontocètes). Les espèces ciblées étaient les plus lentes (baleine franche du Pacifique nord, baleine grise, baleine à bosse). Chassées
non loin des côtes, elles devaient être très abondantes à cette époque, en particulier durant la reproduction hivernale. En Europe du
nord (Norvège), des gravures rupestres de chasse aux cétacés, datant de l'Âge du bronze sont aussi répertoriées, mais celles-ci
concernent essentiellement les petits cétacés (marsouins et dauphins).

Les Basques et les baleines franches


Les Basques sont les premiers chasseurs de baleines réguliers en Atlantique nord. Ils exploitèrent, à partir du XIe siècle – et peut-être
avant –, la baleine franche (right whale en anglais), encore appelée la baleine des Basques. Cette activité se déroulait au large des
côtes de Biarritz, Hendaye, Anglet et Saint-Jean-de-Luz puis, plus tard, à partir du Pays basque espagnol. Les chasseurs ciblaient les
femelles et leurs petits qui fréquentaient ces eaux tempérées lors de la période de reproduction hivernale. Les petits étaient d'abord
capturés, ce qui permettait de s'attaquer ensuite aux femelles qui, chez cette espèce, se montrent très attachées à leur progéniture. La
chasse était menée au harpon à partir de petites embarcations à rames pouvant emporter de 10 à 12 personnes. Un flotteur fixé à une
ligne attachée au harpon permettait de repérer l'animal harponné pour l'achever à la lance lors de sa remontée en surface. Les baleines
franches, nageant lentement et flottant après leur mort, constituaient des cibles idéales pour les moyens nautiques de l'époque. Elles
étaient ensuite remorquées jusqu'au rivage. Bien que l'on ne dispose pas de données précises, le nombre d'individus capturés
annuellement est estimé de quelques dizaines à une centaine. Le petit stock exploité, qui devait être une fraction relativement isolée de
la population de baleines franches de l'Atlantique nord, a peu a peu décliné sous l'effet de ces prélèvements modestes mais réguliers.
Une autre hypothèse est que ces baleines, connues pour leur plasticité adaptative, ont fini par éviter ces zones dangereuses pour leur
reproduction en se déplaçant vers l'ouest le long du Pays basque espagnol. L'exploitation baleinière au large des côtes basques
françaises culmina au XIIIe siècle, avant de s'éteindre peu à peu, tandis qu'elle resta prospère jusqu'au XVIe siècle au Pays basque
espagnol.

Dès le XVe siècle, les Basques français et espagnols, peuple de pêcheurs autant que de baleiniers, traversèrent l'Atlantique pour
exploiter les bancs de poissons de Terre-Neuve riches en morues

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