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CRITIQUE SUR L’ATTRIBUTION ET La PERTE DE NATIONALITE MALAGASY

INTRODUCTION

Chaque Etat établit des règles de la nationalité. D'abord la nationalité est le lien juridique
déterminant l'appartenance d'un individu à un Etat. Ensuite elle peut découler soit par le lien
du sang ; c'est le jus sanguinis qui est basé sur la filiation, soit par le droit du sol ou jus soli.
Une nationalité est un lien juridique et politique, défini par la loi d’un Etat, unissant un
individu à un Etat. C’est une notion exprimant le rattachement d’une personne morale ou une
personne physique à un Etat déterminé, rattachement résultant de divers critères et conférant à
la personne morale ou la personne physique les droits réservés par la loi de l’Etat à ses
nationaux. C’est un terme utilisé pour exprimer la soumission à la loi d’un Etat déterminé des
droits portant sur une chose.

Madagascar, comme tout autre Etat souverain sur le plan international, en matière de droit
international privé a sa manière de mettre en œuvre la nationalité. Ce que nous devons savoir
c’est que la nationalité est l’appartenance juridique d'une personne à la population constitutive
d'un Etat. A Madagascar, la nationalité est entièrement règlementée par l'ordonnance 60 - 064
du 22 juillet 1960 portant code de la nationalité Malagasy. C'était seulement à partir de l'année
1960 que l'Etat Malagasy a pu se baser sur son propre Code qui succédait à l'application de
certaines règles qui n'étaient pas suffisamment explicites durant la période coloniale. En
général, ce Code a été inspiré de la législation française1. Cependant, il v a quelques
dispositions qui les différencient.

Il est nécessaire de savoir que notre nationalité se base essentiellement sur la filiation. Le sujet
est donc important dans le cas où il fixe les conditions d'attribution de la nationalité, de
l'acquisition de la nationalité ainsi que les conditions par lesquelles un individu peut perdre se
nationalité.

Face aux phénomènes migratoires du monde actuel de nouvelles propositions doivent être
adoptées pour éviter le conflit de nationalités. Mais elles ne sont pas toujours effectives.
Quelles sont alors les anomalies que présentent cette règlementation et comment pourrait- on
y remédier ? Pour se faire, nous allons suivre le plan suivant :

- I. Critique et suggestions sur l'attribution et l'acquisition de la nationalité

1
F. TERRE, « Réflexion sur la notion de nationalité », Révu.cr.dr.int.privé, 1975, p.197.
- II. Critiques et suggestions sur la perte de la nationalité.

I - Critiques et suggestions sur l'attribution et l'acquisition de la nationalité Malagasy

A - Sur l'attribution

A propos du Jus soli qui n'est pas appliqué à Madagascar, notre législation a basé la
nationalité sur la filiation ou « jus sanguinis ». Selon l'article l1 de notre Code de nationalité,
ce n'est pas la naissance sur le territoire Malagasy qui intéresse le législateur mais la qualité
d'origine Malagasy des parents de l'enfant alors que si on ne peut pas présumer que l'un au
moins de ses parents est malagasy, que deviendra l'enfant ?

Le risque est ici l'apatridie de l'enfant trouvé né à Madagascar alors que nous avons ratifié la
Convention de la Haye concernant la réduction de l'apatridie. Ainsi, nous devons attribuer dès
sa naissance la nationalité malagasy à cet enfant. Si tel est le problème dans l'attribution, qu'en
est-il dans l'acquisition.

B - Sur l'acquisition de la nationalité Malagasy

Les conditions d'acquisition de la nationalité selon l'article 17, pour un enfant adopté qui est la
condition de résidence à Madagascar depuis 5 ans n'est pas suffisante. Des conditions doivent
être rajoutées telle la connaissance de la langue, de l'Histoire, des coutumes et usages. Par
ailleurs, la femme apatride qui acquiert la nationalité Malagasy doit être soumise aux
incapacités temporaires comme dans la naturalisation pour éviter l’intérêt d'acquisition
foncière. Par exemple sur le littoral nord de Madagascar, il y a des étrangers nouvellement
naturalisés qui jouissent des mêmes droits que le national en matière d'acquisition
immobilière. Ils construisent des infrastructures hôtelières. Il est nécessaire de mettre en place
un organisme spécialisé sur la question de nationalité.

En ce qui concerne l'octroi de nationalité aux personnes qui ne sont pas Malagasy, pour éviter
la double nationalité et surtout pour bien conserver notre culture, il faut ajouter aux conditions
de la naturalisation les éléments suivants :

- Le naturalisé doit prêter serment devant le Président de la République et doit être


diffusé dans tous tes médias.

- Les condamnations prononcées à l'étranger doivent être prise en compte.


- Le naturalisé doit également perdre sa nationalité d'origine à l'exception des personnes
qui veulent rendre un service important à Madagascar. Par contre la femme de cet
étranger doit faire une demande particulière avec condition de stage.

En outre, comment la plupart des indo-pakistanais et les Chinois à Madagascar qui sont des
apatrides obtiennent facilement la nationalité Malagasy ? Pour éviter cela, il est nécessaire de
rajouter une nouvelle règlementation particulière pour les apatrides d'acquérir notre
nationalité. Voilà en ce qui concerne les critiques et solutions sur l'attribution et l'acquisition.
Passons maintenant aux critiques et solutions sur la perte de la nationalité.

II- Critiques et suggestions sur la perte de la nationalité

Comme tous les droits, la nationalité peut s'acquérir comme elle peut se perdre.

A - Sur la perte de la nationalité

Dans l'article 49 du Code national Malagasy qui parle de la perte de nationalité de l'individu
remplissant un service dans un Etat étranger2, normalement cet individu ne doit pas perdre la
nationalité mais on doit plutôt l'encourager à rester à Madagascar pour remplir le service qu'il
aurait dû effectuer à l'étranger. C'est le problème majeur rencontré à Madagascar comme tous
les autres pays : la fuite de cerveau.

De plus, la femme malagasy se mariant avec un étranger lorsqu'elle déclare vouloir acquérir la
nationalité de son mari, l'Etat ne doit pas lui retirer sa nationalité malgré cette déclaration. Les
conditions doivent être bien établies pour ne pas léser les intérêts légitimes de l'Etat tant pour
la perte de nationalité que pour la réintégration.

B. Critique de l’article 42 du Code de nationalité : cas du Président de la République


Andry Rajoelina

Le Président Andry Rajoelina, sa femme et ses enfants ont acquis la nationalité française par
naturalisation en 2014 selon la publication du décret de naturalisation n° 046/881 du 19
novembre 2014 signé par le Premier ministre français de l’époque Manuel VALLS et du
ministre de l’intérieur Bernard CAZENEUVE, publié au Journal officiel français du 21
novembre 2014.

2
G. GEOUFFRE, « Nationalité française, extranéité, nationalités étrangères », in Mélanges D. Holleau, p.400
Mais selon l’article 42 du Code de nationalité Malagasy, « perd la nationalité malgache, le
Malgache majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère ».

On peut conclure en vertu de cette disposition que Président Andry Rajoelina est déjà majeur
au moment d’une demande de naturalisation3. Il a demandé d’être naturalisé français d’une
manière volontaire car il ne s’agit pas d’attribuer la nationalité mais d’acquérir la nationalité
française sur demande. Ce qui marque la manifestation de volonté du demandeur.

De plus la naturalisation est l’octroi discrétionnaire, par les autorités d’un Etat, de la
nationalité de cet Etat à l’étranger qui la demande. La naturalisation ne doit pas être
confondue avec l’acquisition de la nationalité par l’effet de la loi ou par l’exercice d’une
option de nationalité. En vertu de la disposition de cet article 42 du Code de nationalité
malagasy, on peut dire que Président Andry Rajoelina perd la nationalité malagasy en
demandant d’être naturalisé français. D’où sa nationalité malagasy est remise en cause sur le
plan juridique et surtout sur le plan politique.

CONCLUSION

La réglementation de la nationalité malagasy suit une règle législative très rigoureuse. Cette
règlementation a de point qui la met en valeur comme les respects des droits de l'homme et la
réduction de l'apatridie. Malgré cela, il y a des points qui revêtent des anomalies qu'il est
nécessaire de surpasser pour ne dire que la non efficacité temporaire sur le plan pratique, qui
peut être remédié par rapport aux solutions qu'on a précédemment proposées. De plus il est
impératif d'effectuer une révision générale sur le code de la nationalité, c’est-à-dire une mise à
jour. Ainsi, toutes les règlementations concernant la nationalité doivent répondre aux intérêts
supérieurs de l'Etat pour assurer le développement durable. Beaucoup de problèmes persistent
et surgissent sur la nationalité dans le monde, il faut voir de plus près tout cela dans un autre
contexte.

BIBLIOGRAPHIE :
- F. TERRE, « Réflexion sur la notion de nationalité », Révu.cr.dr.int.privé, 1975, p.197.
- G. GEOUFFRE, « Nationalité française, extranéité, nationalités étrangères », in Mélanges
D. Holleau, p.400.
- Jean Deruppé, « Droit international privé », Mémentos Droit privé, 11ème édition, édition
Dalloz, 1995, p. 300.

3
Jean Deruppé, « Droit international privé », Mémentos Droit privé, 11ème édition, édition Dalloz, 1995, p.
300.

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