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Master : Etudes Internationales et droit International

Exposé sous le thème :

La condition civile des étrangers

Au Maroc

Soumis à l’appréciation de

Mme. El bennissi Leila

Année universitaire : 2020/2021


Introduction

La condition des étrangers englobe la police des étrangers, c’est-à-dire les règles
relatives à l’entrée et au séjour, ainsi que l’ensemble des droits publics et privés
dont jouissent les étrangers enFrance1. Il s’agit d’une matière techniquement
complexe, requérant une maîtrise de textes réglementaires foisonnants et d’un
grand nombre de conventions internationales. La matière est également très
sensible, en raison de sa dépendance envers des considérations historiques,
politiques et démographiques. De fait, le statut des étrangers connut des formes
innombrables au cours de l’histoire, qui montrent son lien étroit avec les
conceptions de l’humanité en vigueur à une époque donnée : l’étranger n’avait
pas la personnalité juridique dans la Rome primitive, il est reconnu comme un
sujet de droit à part entière avec la Révolution française. Les considérations
politiques sont étroitement liées aux précédentes : en matière d’entrée et de
séjour, la réglementation dépend directement de la perception de l’immigration,
comme chance ou comme fardeau. Et, puisque les perceptions sont changeantes
voire irrationnelles, la législation y afférente connait à son tour des
modifications incessantes.

Ce sujet revêt un double intérêt, un juridique, puisque l’étude de la condition des


étrangers va nous permettre de cerner les textes législatifs et conventionnels qui
lui sont rattachés. Et un deuxième actuel, puisque cette branche de droit
international privé est en permanente gestation vu l’instabilité législative et
politique des Etats, édits de ses normes.

Intérêts qui nous incitent à poser la problématique suivante : dans quelle mesure
le droit international privé a-t-il pu cerner la condition civile des étrangers tels
qu’ils soient personnes physiques ou morales ?
Pour cerner cette problématique, on va adopter le plan suivant :

- Première partie : condition des personnes physiques étrangères

- Deuxième partie : condition des personnes morales.


Partie 1 : la situation des étrangers (personnes physiques) au Maroc.

Le droit de la migration comprend deux branches de droit : un droit qui


réglemente la situation des étrangers et un droit qui protège les étrangers. La
première branche de droit comprend toutes les normes juridiques qui organisent
l’entrée, le séjour, l’établissement et la sortie du territoire. Elle inclut aussi
toutes les sanctions et les mesures répressives liées à l’inobservation de ces
règles. La deuxième branche du droit de la migration est formée d’un cadre
normatif visant à garantir aux migrants certains droits proclamés au niveau
international et incorporé parfois dans le droit interne des Etats.

Chapitre 1: les conditions civiles de personnes physiques étrangères au Maroc.

Le Dahir sur les conditions civile des étranges constitue en réalité le DIP
marocain il a été par la suite inexactement dénommé : les règles relatives à la
condition des étrangers au Maroc, personnes physiques et personnes morales.

C’est un ensemble de règles exerçant à la fois :

Les conditions civiles des étrangers au Maroc, les conflits de lois et l’exéquatur.

Section: le statut personnel des étrangères au Maroc

Dans cette section on doit traiter principalement le statut personnel en le


devisant en deux paragraphes, primo l’état et la capacité secundo en cas de
nationalité multiple d’un étranger.

Paragraphe 1 : l’état et la capacité.

Si les marocains sont régis à l’étranger par leur statut personnel, les étrangers
sont régis ou soumis au Maroc à leur propre statut personnel.
Cette référence à la loi personnelle n’a fait que consacrer les privilèges dont
bénéficiaient les ressortissants des puissances étrangers au Maroc. C’est l’article
3du DCC qui avait consacré cette solution « l’état et la capacité des Français et
des étrangers sont régis par leur loi national »

Cette règle de conflit n’a fait que consacrer les engagements du Maroc vis-à-vis
les autres puissances où le juge marocain est dans l’obligation d’appliquer la loi
personnelle sans que les parties le lui demandent car il s’agit d’une règle d’ordre
public.

En matière d’état et de capacité, la jurisprudence marocaine applique d’une


manière ferme les dispositions de l’article 3.

2)-L’inscription à l’état civil des enfants étrangers au Maroc

L’enregistrement à l’état civil est une démarche clé pour la vie d’une personne,
quel que soit le lieu où elle se trouve.

L’enregistrement des naissances au registre marocain est un acte d’état civil, au


même titre que le décès, le mariage, et le divorce. Il détermine l’identité d’une
personne. Il est régi par la loi n°37-99 relative à l’état civil et le décret
d’application n° 2-99-665 du 2 chaabane 1423 (9 octobre 2002).

C’est un droit pour l’enfant né sur le territoire mais c’est également un devoir
pour le parent, qui concerne aussi bien les Marocains que les étrangers l’article 3
de loi n°37-99 relative à l’état civil « Tous les marocains sont obligatoirement
soumis au régime d'état civil. Le même régime s'applique aux étrangers en ce
qui concerne les naissances et les décès survenant sur le territoire national ».

La loi marocaine établit un délai de 30 jours après la naissance pour réaliser les
démarches d’inscription à l’état civil (art.15 du décret d’application)

Paragraphe 2 : la nationalité multiple et des apatrides.


Dans les articles 4 et 5 le DCC édicte certaines règles pour déterminer le statut
personnel des personnes à nationalité multiples ou sans nationalité.

Article 4 : Au cas où une personne aurait simultanément au regard de plusieurs


Etats étrangers, la nationalité de chacun d'eux, le juge saisi d'un litige détermine
le statut personnel applicable.

En cas de nationalité multiple, l’article 4 donne au juge saisi d’un litige, le


pouvoir pour déterminer le statut personnel applicable. Donc on peut dire que
c’est pouvoir discrétionnaire de juge mais la liberté de juge n’est pas absolue, si
la nationalité marocaine est en cause, le tribunal marocain doit faire prévaloir
cette nationalité.

Article 5 : A défaut de nationalité connue, l'étranger est soumis en tout ce qui


concerne son état et sa capacité, à la loi marocaine.

Cet article renvois en matière de la loi applicable pour l’état et la capacité a


propos de l’étranger apatride à la loi marocaine.

Les tribunaux marocains depuis l’indépendance font plutôt application à la loi


marocaine sous réserve de la convention de Genève du 28/07/1951 relative au
statut de réfugiés.

En gros le DCC est applicable aux étrangers non musulmans et non juifs.

Section 2 : le Mariage

Le mariage en DIP est règlementé par le DCC dans les articles 8 et 11, la Dahir
du 04/09/1915 sur l’état civil et le Dahir du 04/03/1960 relative au mariage entre
marocain et étrangers aussi quelque disposition du code de la famille

Paragraphe 1 : le mariage des étrangers au Maroc.

1) Les conditions de fond :


Article 8 : Le droit de contracter mariage est réglé par la loi nationale de chacun
des futurs époux ». Cette règle telle que énoncée par l’article 8 est une
illustration de ma règle générale de l’article 3 en vertu de laquelle les étrangers
sont soumis, en ce qui concerne l’état et la capacité à leur loi national.

Parmi les conditions de fond à prendre en considération en matière de mariage,


on peut citer la capacité, le consentement… toutes ces questions sont réglées par
la loi nationale des futurs époux et la jurisprudence marocaine est toujours restée
fidèle à ce principe.

Il existe deux volets d’application :

- Si les deux époux ont la même nationalité, la loi nationale


qui détermine les conditions de fond sera unique.

- Par contre s’ils sont de nationalités différentes, ces


conditions de fond seront déterminées par leurs deux lois
respectives c’est une application cumulative.

Les conditions de forme :

Ce sont des formalités à remplir par les époux selon l’article 11 « Les Français
et les étrangers ne peuvent se marier que suivant les formes admises par leur loi
nationale ou suivant celles qui seront déterminées ultérieurement pour l'état
civil dans le protectorat français. »

Au-delà de la formation de cet article qui ne correspond plus à la réalité du


Maroc contemporaine, ledit article précise que la loi applicable en matière de
détermination des formes du mariage est la loi nationale ou la loi locale sur l’état
civil

On constate que l’article 11 n’a donné la primauté ni à la loi nationale de


l’époux ni à l’épouse par conséquent la jurisprudence a considéré que la
célébration restait valable si elle a été faite selon la loi nationale de l’un ou de
l’autre des futures époux .

Paragraphe 2 : le mariage entre marocains et étrangers (français).

Cela est réglé par la convention Franco-marocaine de 1981 ; suite à l’article 6 de


cette convention «  les conditions de forme du mariage sont régies par la loi de
celui des deux Etats dont l’autorité célébré le mariage ».

Le mariage sur un territoire marocain d’un époux de nationalité marocaine et


d’un époux de nationalité française ne peut être célébré par les Adouls que sur
présentation par l’époux français du certificat de capacité matrimoniale, délivré
par les fonctionnaires consulaires français. Les Adouls célèbrent le mariage
selon les formes prescrites par le statut personnel du futur époux de nationalité
marocaine. Lorsque l’épouse française n’a pas désigné de personne pouvant
jouer le rôle de wali, ce rôle est rempli par le magistrat qui homologue le
mariage.

Dans tous les cas, le magistrat avise immédiatement du mariage les


fonctionnaires consulaire français compétent.
Partie II : les personnes morales

Le concept de nationalité des personnes morales a toujours suscité de vives


réserves et en toute hypothèse il ne peut, au mieux, qu’être seulement
comparable à celui des personnes physiques. Pour autant, il rend de réels
services, surtout dans la mesure où la condition juridique des personnes morales
est fonction de leur rattachement à un État. Dans cette partie, consacrée à la
condition des personnes morales, va s’étendre sur deux chapitres, le premier est
réservé aux sociétés alors que le deuxième est dédié aux autres personnes
morales.

Chapitre 1 : les sociétés :


Ce chapitre serait réservé aux critères sur lesquels repose la détermination de la
nationalité des sociétés (section 1), avant d’entamer la condition des sociétés
étrangères (section 2).

Section 1 : nationalité des sociétés

La nationalité des sociétés faisait l’objet de controverses doctrinales et


jurisprudentielles, avant qu’elle soit tranchée par le droit international privé
relatif à chaque pays, on retenait des critères sur lesquels reposent la
détermination de cette nationalité.

Paragraphe 1 : les divers critères

- L’incorporation

Le système de l’incorporation rattache la société au pays de constitution. Ainsi,


pour les Anglais, toute société créée et enregistrée en Angleterre est anglaise. On
lui reproche son caractère impérialiste, mais surtout de reposer sur un critère
trop formaliste, dépendant de la seule volonté des fondateurs.
- Le siège social

La thèse qui rattache la société au pays du siège social, implique l’abandon du


critère tiré du lieu d’exploitation matérielle : il est exempt de fraude mais il
manque d’unité et de stabilité, est fondée sur l’idée que la personnalité de la
société s’affirme à travers son activité juridique.

L’application du critère du siège social est généralement facile, car il suffit de


consulter les statuts. Mais, le siège social réel peut ne pas correspondre au siège
social statutaire. Pour empêcher les fraudes, la préférence doit être donnée au
premier ou, à tout moins, il convient d’éviter que les dirigeants puissent opposer
le second aux tiers (v., en ce sens, art. 1837 C.civ. et L.210-3 C.com.). le
transfert du siège social dans un autre pays entraîne un changement de
nationalité. Il est de ce fait subordonné, en principe, au consentement unanime
des associés.

- Le contrôle

Consiste à déterminer la nationalité de la société en fonction des intérêts


nationaux qui l’animent. Cette recherche se fera à l’aide de tous les éléments
révélateurs de cette inspiration (nationalité des associés, nationalité des
dirigeants, origine des capitaux). L’idée du contrôle pourrait être utilement
transposée à la détermination de la nationalité de la société quand celle-ci est
membre d’un groupe sous la forme, parfois proposée, du critère du centre de
décision. Mais la complexité du critère du contrôle s’accompagne de
l’incertitude des solutions et de l’insécurité juridique.

Paragraphe 2 : Les solutions retenues

- En législation
Il n’existe pas de solution légale ayant une valeur générale. Mais plusieurs textes
donnent des solutions particulières utilisant les notions de siège social ou de
contrôle.

Le siège social sert à déterminer la loi applicable à la constitution et au


fonctionnement de la société. C’est ce qui résulte de l’article 1837 du Code civil
français (L. 4 janv.1978) : « Toute société dont le siège est situé sur le territoire
français est soumise aux dispositions de la loi française. Les tiers peuvent se
prévaloir du siège statutaire, mais celui-ci ne leur est pas opposable par la
société si son siège réel est situé en un autre lieu » et, en termes extrêmement
proches, de l’article L.210-3 du Code de commerce, issu de l’article 3 de la loi
du 24 juillet 1966 : « Les sociétés dont le siège social est situé en territoire
français sont soumises à la loi française. Les tiers peuvent se prévaloir du siège
statutaire, mais celui-ci ne leur est pas opposable par la société si son siège réel
est situé en un autre lieu ».

Tandis que le contrôle est pris en considération par plusieurs textes pour
déterminer les conditions de jouissance de certains droits (réparation des
dommages de guerre, concession de services publics, activité bancaire, agence
de voyages, presse…). Chacun de ces textes indique le minimum des éléments
français qui sont exigés.

En droit international privé marocain, et suite au Dahir de la condition des


étrangers au Maroc1, précisément l’article 7 dispose que : « la nationalité d'une
société est déterminée par la loi du pays dans lequel a été établi, sans fraude, son
siège social légal ». Notre législation nationale rejoint le droit français dans le
critère retenant le siège social comme déterminant de la nationalité des sociétés.

- En jurisprudence

1 Dahir (9 ramadan 1331) sur la condition civile des Français et des étrangers dans le Protectorat français du Maroc (B.O. 12
septembre 1913)
En droit français, l'assemblée plénière de la Cour de cassation a, par un arrêt du
21 décembre 19902, précisé ce critère en énonçant que « la nationalité, pour une
société, résulte en principe de la localisation de son siège réel, défini comme le
siège de la direction effective, et présumé par le siège statutaire ». En d'autres
termes, il convient de se référer principalement au siège statutaire, qui
normalement correspond au siège réel ; si l'absence de concordance entre siège
statutaire et siège réel est établie, la nationalité de la société devrait toutefois être
celle de l'État où la société a son siège réel.

- En doctrine
Qu’ils soient ou non partisans de l’application aux sociétés du concept de
nationalité, les auteurs reconnaissent aujourd’hui l’utilité de distinguer le problème
de la loi applicable à la société (conflit de lois) et celui de la jouissance des droits
(condition des étrangers).
1. Loi applicable
Pour déterminer la loi applicable à la constitution et au fonctionnement de la
société, la doctrine française propose généralement de se référer au siège social
en bilatéralisant la solution légale (art. 1837 C.civ. et L.210-3 C.com.).
2. Jouissance des droits
Pour connaître quel sera, sur le plan de la jouissance des droits, le statut de la
société, la doctrine moderne est également unanime à penser qu’il faut faire une
place à la notion de contrôle. Mais la divergence subsiste quant à l’importance
qui lui sera accordée et à la façon de la mettre en œuvre.
Le droit positif français comme celui marocain, demeure fermement attaché au
critère du siège social. La notion de contrôle n’a qu’un rôle subsidiaire et négatif
: priver d’un droit déterminé une société française par son siège social qui subit
un contrôle étranger précis. En revanche, la préférence donnée au siège social
réel quand il est distinct du siège social statutaire est aujourd’hui ébranlée par
les évolutions du droit de l’Union européenne.
2 Rev. crit. DIP 1992. 70, note G. Duranton
Section 2 : Condition des sociétés étrangères

Cette section serait réservée en premier paragraphe à la personnalité juridique


des sociétés étrangères, tandis qu’en deuxième paragraphe ; on va aborder leurs
droits.

Paragraphe1 : La personnalité juridique des sociétés étrangère

En effet, les sociétés bénéficient d’une personnalité juridique analogue à celle


des personnes physiques. D’après le DCC marocain : « les sociétés civiles ou
commerciales sont assimilées aux personnes physiques3 »

La jurisprudence s’est prononcée pour la reconnaissance de plein droit en


France de la personnalité morale des sociétés ayant cette qualité dans leur pays.
Une loi du 30mai 1857, intervenue à la suite d’un différend puis d’un accord
entre la France et la Belgique, subordonnait la reconnaissance de la personnalité
morale des sociétés anonymes à un décret rendu en Conseil d’État.
En fait, presque tous les pays ont obtenu par la suite, soit par décret, soit par
convention internationale, la reconnaissance de la personnalité morale de leurs
sociétés anonymes. Celles qui ne bénéficiaient pas de la reconnaissance ont pu
invoquer la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des
libertés fondamentales pour obtenir la protection de droits jugés essentiels : agir
en justice4.

Sans oublier qu’il existe deux traités multilatéraux sur la reconnaissance des
personnes morales :

• Convention de La Haye du 1er juin 1956 (n’est pas entrée en vigueur faute de
ratifications suffisantes) ;

3 Art.6, DCC marocain.


4 Civ. 1re, 25juin 1991, Extraco Anstalt, Rev. crit. DIP 1991. 667, 3espèce, note G.Khairallah), se constituer partie civile
(Crim., 12 nov. 1990, Extraco Anstalt, Rev. crit. DIP 1991. 667, note G.Khairallah).
• Convention de Bruxelles du 29 février 1968 entre les États membres de la CEE
(n’est pas entrée en vigueur). De toute façon, la force du principe de la liberté
d’établissement et l’évolution récente du droit européen tendent à mettre en
place une reconnaissance mutuelle des sociétés en limitant beaucoup les
possibilités d’opposition des États d’accueil.

Paragraphe 2 : Les droits des sociétés étrangères

Les sociétés étrangères reconnues jouissent en France des mêmes droits que les
nationaux de l’État auquel elles se rattachent. Elles peuvent notamment invoquer
les traités conclus par la France avec cet État. Cependant, elles ne peuvent
avoir :
• plus de droits que les sociétés françaises. Les activités dont celles-ci sont
privées leur sont aussi interdites ;
• une capacité plus grande que dans leur propre pays car c’est leur loi nationale
qui fixe leur capacité de jouissance comme d’exercice (ex : interdiction de
recevoir une libéralité).
Chapitre 2 : Les autres personnes morales
La condition des personnes morales étrangères de droit public met en jeu des
problèmes d’ordre économique et politique. Cependant, la reconnaissance de
l’État étranger emporte reconnaissance par principe de la validité de son droit
public, et les personnes morales de droit public étranger doivent être reconnues
par les pays lorsqu’elles exercent leur activité sur leur territoire. Mais le
problème se pose lorsqu’il s’agit des associations étrangères et comment les
législations nationales arrivent à surpasser les problèmes de loi applicable ou de
juridiction compétente.

Section 1 : Personnes morales publiques

Les États ont par définition une souveraineté internationale. Leur personnalité
morale en droit privé s'impose partout, et la reconnaissance de cette personnalité
juridique est attribuée par les États étrangers à leurs démembrements. Les
personnes publiques n’auront pas besoin d’avoir des établissements dans des
pays étrangers, sauf s’ils sont nécessaires aux relations diplomatiques et,
exceptionnellement, des établissements d’ordre culturel (écoles ou instituts
subordonnés à un agrément préalable)5.

Bref, ces personnes bénéficient :

• Les personnes morales de droit public se rattachent aisément au pays dont elles
émanent.

• La reconnaissance des personnes morales publiques étrangères est admise sans


condition.

5 Loussouarn, Y,B, Pierre,V-S, Pascal De ,Droit international privé, Ed. 10 Editeur : Dalloz, 2013.
• Leur activité sera limitée à la fois par leur statut national et par les restrictions
qu’impose la loi française ou marocaine aux établissements publics français ou
marocains similaires.

Section 2 : les Associations

On pourrait croire a priori que la personne morale « association » va obtenir


dans la vie internationale un sort analogue à celui de la personne morale «
société ». Sans doute, l’association, en raison de ses buts qui peuvent être ceux
d’un parti politique, ou bien d’un intérêt général, l’intérêt d’une profession, est
suspecte aux gouvernements. Mais, comme cette suspicion se manifeste par les
restrictions qui sont apportées à son activité dans la vie interne et qui la suivront
dans la vie internationale, on pourrait penser qu’il est superflu de prendre des
mesures supplémentaires. Effectivement, la première tendance de la doctrine et
de la loi fut d’établir un parallélisme entre la nationalité et la condition des
sociétés, et celles des associations6.

Paragraphe1 : Nationalité des associations

Pour être française, il suffit que l’association ait son siège en France. L’exigence
d’un certain contrôle français a disparu. Les étrangers peuvent librement
constituer une association en France ou participer à une association dont le siège
est en France.

Paragraphe 2 : Condition des associations étrangères

Les associations ayant leur siège à l’étranger doivent, pour exercer leur activité
en France, faire une déclaration à la préfecture du département où est leur
principal établissement en France. La Cour européenne des droits de l’homme,
dans un arrêt du 15janvier 2009 (n°36497-05, Ligue du monde islamique), a
cependant précisé, au regard de l’article 6 de la Convention européenne des

6Ibid.,
droits de l’homme, que l’absence d’une telle déclaration ne peut pas avoir pour
conséquence de priver une association régulièrement créée à l’étranger de tout
droit d’accès à la justice en France et en l’occurrence du droit de se constituer
partie civile devant la juridiction répressive.

Pour avoir une pleine capacité juridique, dans les limites qu’autorise leur loi
nationale, les associations étrangères doivent obtenir une reconnaissance
d’utilité publique.
Bibliographie :

Ouvrages généraux :

-B.AUDIT,L.D'AVOUT, Droit international privé ,7eéd., Economica, 2013.


-D.BUREAU,H.MUIR WATT , Droit international privé, Partie générale,t.1,4eéd., PUF,
coll.« Thémis », 2017.
-D.BUREAU,H.MUIR WATT, Droit international privé, Partie spéciale,t.2,4eéd., PUF, coll.«
Thémis », 2017.
-H.BATTIFOL, P.LAGARDE, Droit international privé,t.I,8 e éd., LGDJ, 1993 ;t. II, 7eéd.,
LGDJ,1983.
-Laborde, J-P, Sana-Chaillé de Néré. S, droit international privé, Ed.Dalloz, 2017, ISBN:
978-2-247-17071-5, pages: 238.
-Loussouarn, Y,B, Pierre,V-S, Pascal De ,Droit international privé, Ed. 10 Editeur : Dalloz,
2013.
Ouvrages spéciaux :

-B.ANCEL,Y.LEQUETTE, Grands arrêts de la jurisprudence française de droit international


privé,5e éd., Dalloz, 2006.

-M.ATTAL,J.BAUCHY, Code de droit international privé français,4 e éd., Bruylant, 2017-


2018.

-C.BRIÈRE, L’essentiel des Grands arrêts du Droit international privé, Gualino,1re éd., 2016.

-S.CLAVEL,E.GALLANT, Les grands textes de droit international privé, Dalloz, 2 e éd.,


2016.

-V.HEUZÉ, Les textes fondamentaux du droit international privé, LGDJ, 2e éd., 2016.

Lois et dahir :

-Dahir (9 ramadan 1331) sur la condition civile des Français et des étrangers dans le
Protectorat français du Maroc (B.O. 12 septembre 1913)
-Convention entre la république Française et le royaume du Maroc relative au statut des
personnes et de la famille et à la coopération judiciaire décret n° 83-435 du 27 mai
1983(publié au j.o du 1er juin 1983, p. 1643).
Webographie :

https://jurismaroc.vraiforum.com/t503-DROIT-INTERNATIONAL-PRIVE.htm

https://www.lalive.law/data/publications/24_-_LALIVE,_Pierre_-
_Tendances_et_Methodes_en_Droit_International_Prive_(Cours_General)_P__Lalive.pdf

https://cours-de-droit.net/la-reconnaissance-de-la-societe-en-droit-international-a126610418/

https://adala.justice.gov.ma/production/html/fr/44724.htm

https://adala.justice.gov.ma/production/legislation/fr/penal/immigration
%20clandestine.htm#:~:text=Article%2039%20%3ATout%20%C3%A9tranger%20r
%C3%A9sident,intention%20de%20quitter%20le%20territoire

Sites consultés le 1/03/2021.

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