Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Au Maroc
Soumis à l’appréciation de
La condition des étrangers englobe la police des étrangers, c’est-à-dire les règles
relatives à l’entrée et au séjour, ainsi que l’ensemble des droits publics et privés
dont jouissent les étrangers enFrance1. Il s’agit d’une matière techniquement
complexe, requérant une maîtrise de textes réglementaires foisonnants et d’un
grand nombre de conventions internationales. La matière est également très
sensible, en raison de sa dépendance envers des considérations historiques,
politiques et démographiques. De fait, le statut des étrangers connut des formes
innombrables au cours de l’histoire, qui montrent son lien étroit avec les
conceptions de l’humanité en vigueur à une époque donnée : l’étranger n’avait
pas la personnalité juridique dans la Rome primitive, il est reconnu comme un
sujet de droit à part entière avec la Révolution française. Les considérations
politiques sont étroitement liées aux précédentes : en matière d’entrée et de
séjour, la réglementation dépend directement de la perception de l’immigration,
comme chance ou comme fardeau. Et, puisque les perceptions sont changeantes
voire irrationnelles, la législation y afférente connait à son tour des
modifications incessantes.
Intérêts qui nous incitent à poser la problématique suivante : dans quelle mesure
le droit international privé a-t-il pu cerner la condition civile des étrangers tels
qu’ils soient personnes physiques ou morales ?
Pour cerner cette problématique, on va adopter le plan suivant :
Le Dahir sur les conditions civile des étranges constitue en réalité le DIP
marocain il a été par la suite inexactement dénommé : les règles relatives à la
condition des étrangers au Maroc, personnes physiques et personnes morales.
Les conditions civiles des étrangers au Maroc, les conflits de lois et l’exéquatur.
Si les marocains sont régis à l’étranger par leur statut personnel, les étrangers
sont régis ou soumis au Maroc à leur propre statut personnel.
Cette référence à la loi personnelle n’a fait que consacrer les privilèges dont
bénéficiaient les ressortissants des puissances étrangers au Maroc. C’est l’article
3du DCC qui avait consacré cette solution « l’état et la capacité des Français et
des étrangers sont régis par leur loi national »
Cette règle de conflit n’a fait que consacrer les engagements du Maroc vis-à-vis
les autres puissances où le juge marocain est dans l’obligation d’appliquer la loi
personnelle sans que les parties le lui demandent car il s’agit d’une règle d’ordre
public.
L’enregistrement à l’état civil est une démarche clé pour la vie d’une personne,
quel que soit le lieu où elle se trouve.
C’est un droit pour l’enfant né sur le territoire mais c’est également un devoir
pour le parent, qui concerne aussi bien les Marocains que les étrangers l’article 3
de loi n°37-99 relative à l’état civil « Tous les marocains sont obligatoirement
soumis au régime d'état civil. Le même régime s'applique aux étrangers en ce
qui concerne les naissances et les décès survenant sur le territoire national ».
La loi marocaine établit un délai de 30 jours après la naissance pour réaliser les
démarches d’inscription à l’état civil (art.15 du décret d’application)
En gros le DCC est applicable aux étrangers non musulmans et non juifs.
Le mariage en DIP est règlementé par le DCC dans les articles 8 et 11, la Dahir
du 04/09/1915 sur l’état civil et le Dahir du 04/03/1960 relative au mariage entre
marocain et étrangers aussi quelque disposition du code de la famille
Ce sont des formalités à remplir par les époux selon l’article 11 « Les Français
et les étrangers ne peuvent se marier que suivant les formes admises par leur loi
nationale ou suivant celles qui seront déterminées ultérieurement pour l'état
civil dans le protectorat français. »
- L’incorporation
- Le contrôle
- En législation
Il n’existe pas de solution légale ayant une valeur générale. Mais plusieurs textes
donnent des solutions particulières utilisant les notions de siège social ou de
contrôle.
Tandis que le contrôle est pris en considération par plusieurs textes pour
déterminer les conditions de jouissance de certains droits (réparation des
dommages de guerre, concession de services publics, activité bancaire, agence
de voyages, presse…). Chacun de ces textes indique le minimum des éléments
français qui sont exigés.
- En jurisprudence
1 Dahir (9 ramadan 1331) sur la condition civile des Français et des étrangers dans le Protectorat français du Maroc (B.O. 12
septembre 1913)
En droit français, l'assemblée plénière de la Cour de cassation a, par un arrêt du
21 décembre 19902, précisé ce critère en énonçant que « la nationalité, pour une
société, résulte en principe de la localisation de son siège réel, défini comme le
siège de la direction effective, et présumé par le siège statutaire ». En d'autres
termes, il convient de se référer principalement au siège statutaire, qui
normalement correspond au siège réel ; si l'absence de concordance entre siège
statutaire et siège réel est établie, la nationalité de la société devrait toutefois être
celle de l'État où la société a son siège réel.
- En doctrine
Qu’ils soient ou non partisans de l’application aux sociétés du concept de
nationalité, les auteurs reconnaissent aujourd’hui l’utilité de distinguer le problème
de la loi applicable à la société (conflit de lois) et celui de la jouissance des droits
(condition des étrangers).
1. Loi applicable
Pour déterminer la loi applicable à la constitution et au fonctionnement de la
société, la doctrine française propose généralement de se référer au siège social
en bilatéralisant la solution légale (art. 1837 C.civ. et L.210-3 C.com.).
2. Jouissance des droits
Pour connaître quel sera, sur le plan de la jouissance des droits, le statut de la
société, la doctrine moderne est également unanime à penser qu’il faut faire une
place à la notion de contrôle. Mais la divergence subsiste quant à l’importance
qui lui sera accordée et à la façon de la mettre en œuvre.
Le droit positif français comme celui marocain, demeure fermement attaché au
critère du siège social. La notion de contrôle n’a qu’un rôle subsidiaire et négatif
: priver d’un droit déterminé une société française par son siège social qui subit
un contrôle étranger précis. En revanche, la préférence donnée au siège social
réel quand il est distinct du siège social statutaire est aujourd’hui ébranlée par
les évolutions du droit de l’Union européenne.
2 Rev. crit. DIP 1992. 70, note G. Duranton
Section 2 : Condition des sociétés étrangères
Sans oublier qu’il existe deux traités multilatéraux sur la reconnaissance des
personnes morales :
• Convention de La Haye du 1er juin 1956 (n’est pas entrée en vigueur faute de
ratifications suffisantes) ;
Les sociétés étrangères reconnues jouissent en France des mêmes droits que les
nationaux de l’État auquel elles se rattachent. Elles peuvent notamment invoquer
les traités conclus par la France avec cet État. Cependant, elles ne peuvent
avoir :
• plus de droits que les sociétés françaises. Les activités dont celles-ci sont
privées leur sont aussi interdites ;
• une capacité plus grande que dans leur propre pays car c’est leur loi nationale
qui fixe leur capacité de jouissance comme d’exercice (ex : interdiction de
recevoir une libéralité).
Chapitre 2 : Les autres personnes morales
La condition des personnes morales étrangères de droit public met en jeu des
problèmes d’ordre économique et politique. Cependant, la reconnaissance de
l’État étranger emporte reconnaissance par principe de la validité de son droit
public, et les personnes morales de droit public étranger doivent être reconnues
par les pays lorsqu’elles exercent leur activité sur leur territoire. Mais le
problème se pose lorsqu’il s’agit des associations étrangères et comment les
législations nationales arrivent à surpasser les problèmes de loi applicable ou de
juridiction compétente.
Les États ont par définition une souveraineté internationale. Leur personnalité
morale en droit privé s'impose partout, et la reconnaissance de cette personnalité
juridique est attribuée par les États étrangers à leurs démembrements. Les
personnes publiques n’auront pas besoin d’avoir des établissements dans des
pays étrangers, sauf s’ils sont nécessaires aux relations diplomatiques et,
exceptionnellement, des établissements d’ordre culturel (écoles ou instituts
subordonnés à un agrément préalable)5.
• Les personnes morales de droit public se rattachent aisément au pays dont elles
émanent.
5 Loussouarn, Y,B, Pierre,V-S, Pascal De ,Droit international privé, Ed. 10 Editeur : Dalloz, 2013.
• Leur activité sera limitée à la fois par leur statut national et par les restrictions
qu’impose la loi française ou marocaine aux établissements publics français ou
marocains similaires.
Pour être française, il suffit que l’association ait son siège en France. L’exigence
d’un certain contrôle français a disparu. Les étrangers peuvent librement
constituer une association en France ou participer à une association dont le siège
est en France.
Les associations ayant leur siège à l’étranger doivent, pour exercer leur activité
en France, faire une déclaration à la préfecture du département où est leur
principal établissement en France. La Cour européenne des droits de l’homme,
dans un arrêt du 15janvier 2009 (n°36497-05, Ligue du monde islamique), a
cependant précisé, au regard de l’article 6 de la Convention européenne des
6Ibid.,
droits de l’homme, que l’absence d’une telle déclaration ne peut pas avoir pour
conséquence de priver une association régulièrement créée à l’étranger de tout
droit d’accès à la justice en France et en l’occurrence du droit de se constituer
partie civile devant la juridiction répressive.
Pour avoir une pleine capacité juridique, dans les limites qu’autorise leur loi
nationale, les associations étrangères doivent obtenir une reconnaissance
d’utilité publique.
Bibliographie :
Ouvrages généraux :
-C.BRIÈRE, L’essentiel des Grands arrêts du Droit international privé, Gualino,1re éd., 2016.
-V.HEUZÉ, Les textes fondamentaux du droit international privé, LGDJ, 2e éd., 2016.
Lois et dahir :
-Dahir (9 ramadan 1331) sur la condition civile des Français et des étrangers dans le
Protectorat français du Maroc (B.O. 12 septembre 1913)
-Convention entre la république Française et le royaume du Maroc relative au statut des
personnes et de la famille et à la coopération judiciaire décret n° 83-435 du 27 mai
1983(publié au j.o du 1er juin 1983, p. 1643).
Webographie :
https://jurismaroc.vraiforum.com/t503-DROIT-INTERNATIONAL-PRIVE.htm
https://www.lalive.law/data/publications/24_-_LALIVE,_Pierre_-
_Tendances_et_Methodes_en_Droit_International_Prive_(Cours_General)_P__Lalive.pdf
https://cours-de-droit.net/la-reconnaissance-de-la-societe-en-droit-international-a126610418/
https://adala.justice.gov.ma/production/html/fr/44724.htm
https://adala.justice.gov.ma/production/legislation/fr/penal/immigration
%20clandestine.htm#:~:text=Article%2039%20%3ATout%20%C3%A9tranger%20r
%C3%A9sident,intention%20de%20quitter%20le%20territoire