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Master Droit International des Affaires

Exposé en Dip :

LES CONDITIONS DES

ÉTRANGERS

khaoula Ben sabih


Réalisé par : Israa Bouazza El Amouri
Hanae Harrar
Wiam Mezoudi

Professeur : ALAOUI FAIZA

Année Universitaire : 2022/2023


PLAN :

Introduction:

PARTIE I : Le cadre juridique qui réglemente les conditions des


étrangers au Maroc

Section 1 : Les dispositions de la loi 02-03


Section 2 : Dahir sur la condition civile des Français
et des étrangers

PARTIE II : Les conditions civiles de personnes physiques étrangères

Section 1 : L'état et la capacité


Section 2 : Nationalité Multiples et Apatrides
Section 3 : Le mariage

Conclusion:
Bibliographie:
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Introduction:
De façon générale, le droit international privé peut être défini
comme l’ensemble des règles applicables aux personnes
privées impliquées dans des relations juridiques internationales.
Il permet donc d’apporter une réponse aux litiges présentant un
élément d’extranéité : domicile des parties, nationalité des
intéressés, lieu de situation d’un bien o encore lieu d’exécution
d’une obligation.

L’expression de D.I.P. a été forgée au début du 19ème siècle


par opposition au droit international public qui a pour objet
l’étude des relations entre les États et les organisations
internationales. Le D.I.P. avait lui pour objet l’étude des relations
privées à caractère international.

Henry Batiffol définit le D.I.P comme :


"L’ensemble des règles applicables aux seules personnes
privées dans les relations de la société internationale".

-Selon le dictionnaire du droit privé : Le droit international privé


est constitué par l'ensemble des principes, des usages ,ou des
conventions qui gouvernent les relations juridiques établies entre
des personnes régies par des législations des états différents.

En raison de la division du monde en États, il existe deux


catégories de sujets : les nationaux et les étrangers.
WILLIAM SHAKESPEARE

PN
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Pour les nationaux : une seule discipline réside dans le droit de

nationalité, un droit quasi exclusivement d'origine nationale. Le droit


international public pose le principe qu'il appartient à chaque Etat de
déterminer souverainement qui sont ses nations .

Pour les étrangers : il existe un droit des étrangers qui porte d’abord
sur la condition des étrangers. Il s’agit des restrictions apportées à la
jouissance des droits des étrangers au plan du droit privé.

-Ces restrictions ont donné lieu à une évolution remarquable :

-Historiquement l’étranger ne bénéficiait d’aucun droit, mais par la


suite, une concession de droits a été admise , limitée toute fois par la
notion de réciprocité. C’est l’idée de l’article 11 du Code Civil mais cette
vision n’est plus d’actualité. La Cour de Cassation a posé un principe
d’égalité/assimilation (Cour de Cassation, 27 juillet 1948, Le faits;
«les étrangers jouissent en France des droits qui ne leurs sont pas
spécialement refusés». Pour exercer les droits qui leur sont reconnus,
encore faut-il qu’ils puissent entrer et séjourner dans le territoire. Ces
conditions d’entrée et de séjour appartiennent à la police des étrangers,
et les règles figurent dans le CESEDA.

La condition des étrangers englobe la police des étrangers, c’est-à-


dire les règles relatives à l’entrée et au séjour, ainsi que l’ensemble des
droits publics et privés dont jouissent les étrangers en France. Il s’agit
d’une matière techniquement complexe, requérant une maîtrise de
textes réglementaires foisonnants et d’un grand nombre de conventions
internationales.

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La matière est également très sensible, en raison de sa dépendance


envers des considérations historiques, politiques et démographiques.
De fait, le statut des étrangers connut des formes innombrables au
cours de l’histoire, qui montrent son lien étroit avec les conceptions
de l’humanité en vigueur à une époque donnée : l’étranger n’avait
pas la personnalité juridique dans la Rome primitive, il est reconnu
comme un sujet de droit à part entière avec la Révolution française.
Les considérations politiques sont étroitement liées aux précédentes :
en matière d’entrée et de séjour, la réglementation dépend
directement de la perception de l’immigration, comme chance ou
comme fardeau. Et, puisque les perceptions sont changeantes voire
irrationnelles, la législation y afférente connait à son tour des
modifications incessantes.

Intérêts qui nous incitent à poser la problématique suivante:

Dans quelle mesure le droit international privé a-t-il pu


cerner la condition civile des étrangers (personnes
physiques) ?

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Pour cerner cette problématique, on va
adopter le plan suivant :

Première partie :

Le cadre juridique qui réglemente les


conditions des étrangers (personnes
physiques)

Deuxième partie :

Les conditions civiles de personnes


physiques étrangères au Maroc

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PARTIE I : Le cadre juridique qui réglemente les
conditions des étrangers au Maroc

Section 1 : les dispositions de la loi 02-03


Cette loi a établi les conditions de l’entrée des étrangers au Maroc.
Elle précise dans l’article 4 d’une façon claire que:
L’autorité compétente peut refuser l’entrée au Maroc aux personnes
qui ne remplissent pas les conditions d’entrée exigées par cette loi.

A) L’entrée des étrangers au Maroc:

La loi 02-03 établie les conditions pour lesquelles l’étranger peut


entrer d’une façon régulière au Maroc. L’entrée dans le pays relève
du pouvoir discrétionnaire de l’Etat marocain. La loi précise
clairement dans son article 4 que l’autorité compétente peut refuser
l’entrée au Maroc aux personnes qui ne remplissent pas les
conditions d’entrée exigées par cette loi.

La nouvelle loi exige la production d’un passeport ou d’un titre de


voyage pour l’entrée dans le pays (art.3). Elle détaille les modalités
du contrôle aux frontières et précise les conditions du refus d’entrée.
Ainsi, pour entrer dans le pays ,l’étranger doit être muni d’un titre de
voyage valable, doit justifier son déplacement dans le pays et
prouver qu’il possède des moyens suffisants d’existence (art.4 al.1).
L’entrée dans le territoire peut être refusée à tout étranger qui
pourrait constituer « une menace pour l’ordre public » (art.4 al.2).
La décision prononçant le refus d’entrée peut être exécutée d’office
et l’étranger auquel est opposé un refus d’entrée peut être maintenu
dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire.

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B) Le séjour au Maroc:
La nouvelle loi 02-03 précise qu’il y a deux titres de séjour au Maroc :
le certificat d’immatriculation et le certificat de résidence (art.5).
Le premier titre est délivré à l’étranger qui réside au Maroc pour plus de
trois mois. Le deuxième à celui qui réside d’une façon non interrompue au
Maroc pendant 4 années.
La loi introduit trois types de cartes d’immatriculation : pour visiteurs, pour
étudiants et pour travailleurs migrants avec la mention précise de l’activité
exercée. Elle peut avoir une durée d’un an jusqu’à 10 ans renouvelables.

Certains étrangers sont dispensés de la carte d’immatriculation. Ce sont les


agents et membres des missions diplomatiques et les étrangers séjournant
au Maroc pendant moins de 90 jours. La carte de résidence est octroyée à
l’étranger qui peut justifier d’une résidence non interrompue d’au moins 4
années. L’article 17 donne la liste limitative des personnes pour lesquelles
cette carte est délivrée, sauf dérogation. La durée de cette carte n’est pas
déterminée comme c’est le cas pour la carte d’immatriculation.

Cette carte peut être retirée cependant à l’étranger qui constitue une menace
à l’ordre public et à celui qui a quitté le Maroc pour une période de plus de
deux ans.
Les deux titres de séjours, la carte de résidence et d’immatriculation,
peuvent être refusés à l’étranger qui ne satisfait pas aux conditions exigées
par cette loi :si l’étranger ne fournit pas les documents justificatifs prévus ou
s’il fait l’objet d’une mesure d’expulsion (Art.19).L’étranger à qui le titre de
séjour a été refusé ou à qui on a refusé le renouvellement de ce titre peut
intenter un recours contre la décision devant le tribunal administratif dans
un délai de 15 jours. Ce recours ne suspend pas la prise de la décision de
reconduite à la frontière ou de l’expulsion.

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C)L’expulsion:

la loi parle dans son article 26 des cas d’expulsion et qui sont au
nombre de huit ,et dans l’article suivant elle abolie ces cas s’il
s’agit d’une question de sûreté d’Etat de sécurité publique. Cette
décision d’expulsion peut être exécuté d’office par
l’administration.

D)Les sanctions:

Les sanctions pour les immigrés et les émigrés qui sont entrés ou
sortis d’une manière.
L’article 42, par exemple, prévoit une amende de 2000 à 20.000
dirhams (DH)et un emprisonnement d’un à 6 mois ou de l’une
des deux peines seulement pour toute personne qui a pénétré ou
a tenté de pénétrer sans documents de voyage en cours de
validité ou qui s’est maintenue sur le territoire au - delà de la
durée autorisée par son visa.
La peine est doublée en cas de récidive.
L’article 43 punit tout séjour sans carte d’immatriculation ou de
résidence d’une peine d’un mois à 6 mois et d’une amende de
5.000 à 30.000 DH.
La peine est doublée dans le cas d’une récidive. L’étranger qui ne
renouvelle pas sa carte d’immatriculation ou de résidence est
puni d’une amende de 3.000 à 10.000 DH et d’un
emprisonnement d’1 mois à 1 an.

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Section 2 : DAHIR SUR LA CONDITION CIVILE DES FRANÇAIS
ET DES ÉTRANGERS AU MAROC DE 1913

Dahir (9 ramadan 1331) sur la condition civile des Français


et des étrangers dans le Protectorat français du Maroc
(B.O. 12 septembre 1913)

Le Dahir sur la condition civile des Français et des étrangers (DCC)


constitue en réalité le code du DIP marocain il a été par suite
inexactement dénommé : les règles relatives à la condition des
étrangers au Maroc, personnes physiques et personnes morales.
N’occupe en effet que quelques articles du début du Dahir, article 1;
2; 6 ; tous les autres articles sont relatifs aux conflits de lois, sauf
les deux derniers articles 19 et 20 qui ont trait à l’exéquatur, il s’agit
donc principalement d’un code de conflits de lois.

Le DCC est l’œuvre de Geouffre de Lapradelle, à l’époque c’est un


professeur de la faculté de Droit de Paris.

Le DCC du 12 août 1913 a servi de modèle, a même été en grande


partie copié pour la rédaction du DCC de 1914 en zone espagnole,
et pour le DCC de 1924, en zone de Tanger.

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Plan Du Dahir sur la condition civile des étrangers
au Maroc de 1913 :

Le DCC comprend Vingt articles, qui peuvent se


répartir en trois parties:

1 - Condition civile des étrangers (art 1-2-6):


Nous rappellerons simplement que
le Dahir énonce à cet égard deux
. règles fondamentales: Les étrangers, Personnes physiques comme

personnes morales, sont placés sur un pied d’égalité juridique, en ce


qui concerne l’exercice des droits privés. Ces droits sont en principe
tous ceux qui leur sont connus par leur loi nationale dans leur pays
d’origine.


:
2 – Conflits de lois

A) Pour les conflits de lois intéressant le statut personnel, la


loi nationale a été retenue de préférence à toute autre, si
aucune impossibilité ne s’y est opposée.
Exemple:

ART 3: L’état et la capacité des étrangers sont régis par leur loi
nationale respective.
ART 8: Le droit de contracter mariage est réglé par la loi nationale
de chacun des époux.

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ART 9 : le droit de demander le divorce est également fixé par loi


nationale de chacun des époux.
ART15 : En l'absence de contrat, les effets du mariage sur les biens
des époux, tant immeubles que meubles, sont régis par la loi nationale
du mari au moment de la célébration du mariage.

B) Les articles 10 et 13 édictent les règles de conflit relatives


aux formes. Aux conditions de fond et aux effets des contrats,
l’article 13 énonce notamment le principe de l’autonomie de la
volonté.

C) les articles 16 et 17 édictent une règle admise dans presque


tous les systèmes juridiques de DIP, concernant les règles
applicables aux biens et aux obligations délictuelles, à savoir
la soumission à la loi locale:

Les obligations délictuelles nées au Maroc sont


régies par la loi locale.

Les biens, meubles et immeubles, situés au


Maroc sont régis par la loi locale.

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3 - Exéquatur :

Par conséquent, lorsqu'on obtient un jugement définitif étranger


qu'on souhaite exécuter – au Maroc par exemple – il sera
nécessaire de suivre une procédure spéciale d'exécution appelée
exequatur. On parle ici d'une procédure spéciale visant à faire
reconnaître, dans un État, une décision de justice étrangère et à
l’issue de laquelle le tribunal judiciaire rend un jugement lui
conférant la force exécutoire.

Les articles 19 et 20 sont relatifs à l’exéquatur des jugements


étrangers.

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En résumé, en vertu de la loi marocaine, tous les citoyens
marocains majeurs qui jouissent de leurs droits civils et
politiques sont éligibles à voter. Les étrangers qui résident au
Maroc peuvent également participer aux élections locales en
vertu de la loi, des conventions internationales ou de pratiques
de réciprocité. La loi prévoit également des dispositions pour
favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux fonctions
électives. Le vote est considéré comme un droit personnel et un
devoir national. Les conditions d'extradition et d'octroi du droit
d'asile sont définies par la loi.

Les étrangers au Maroc ont généralement accès à des soins de


santé et à des services éducatifs, mais ils peuvent rencontrer des
obstacles pour obtenir des permis de travail ou de résidence. Les
étrangers sont soumis à des règles strictes en matière
d'immigration et peuvent être expulsés s'ils enfreignent les lois
marocaines. Les étrangers peuvent également être confrontés à
des discriminations sur le marché du travail et dans la vie
quotidienne. Il existe des organisations qui travaillent pour
protéger les droits des étrangers au Maroc et aider les personnes
à comprendre les lois et les règles en vigueur.

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Partie II : Les conditions civiles de personnes
physiques étrangères au Maroc

Le Dahir sur les conditions civile des étranges constitue en


réalité le DIP marocain il a été par la suite inexactement
dénommé : les règles relatives à la condition des étrangers au
Maroc, personnes physiques et personnes morales.

C’est un ensemble de règles exerçant à la fois :

Les conditions civiles des étrangers au Maroc, les conflits de


lois et l’exéquatur.

1.L'état et la capacité:

Si les marocains sont régis à l’étranger par leur statut personnel, les
étrangers sont régis ou soumis au Maroc à leur propre statut
personnel.
Cette référence à la loi personnelle n’a fait que consacrer les
privilèges dont bénéficiaient les ressortissants des puissances
étrangers au Maroc.
C’est l’article 3du DCC qui avait consacré cette solution:
« l’état et la capacité des Français et des étrangers sont régis
par leur loi national »

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Cette règle de conflit n’a fait que consacrer les engagements du
Maroc vis-à-vis les autres puissances où le juge marocain est dans
l’obligation d’appliquer la loi personnelle sans que les parties le lui
demandent car il s’agit d’une règle d’ordre public.
En matière d’état et de capacité, la jurisprudence marocaine
applique d’une manière ferme les dispositions de l’article 3.

2)-L’inscription à l’état civil des enfants étrangers au Maroc


L’enregistrement à l’état civil est une démarche clé pour la vie
d’une personne, quel que soit le lieu où elle se trouve.

L’enregistrement des naissances au registre marocain est un acte


d’état civil, au même titre que le décès, le mariage, et le divorce. Il
détermine l’identité d’une personne. Il est régi par la loi n°37-99
relative à l’état civil et le décret d’application n° 2-99-665 du 2
chaabane 1423 (9 octobre 2002).

C’est un droit pour l’enfant né sur le territoire mais c’est également
un devoir pour le parent, qui concerne aussi bien les Marocains
que les étrangers l’article 3 de loi n°37-99 relative à l’état civil
« Tous les marocains sont obligatoirement soumis au régime
d'état civil. Le même régime s'applique aux étrangers en ce
qui concerne les naissances et les décès survenant sur le
territoire national ».

La loi marocaine établit un délai de 30 jours après la naissance


pour réaliser les démarches d’inscription à l’état civil (art.15 du
décret d’application)

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2. la nationalité multiple et des apatrides:

Dans les articles 4 et 5 le DCC édicte certaines règles pour


déterminer le statut personnel des personnes à nationalité multiples
ou sans nationalité.

Article 4 : Au cas où une personne aurait simultanément


au regard de plusieurs Etats étrangers, la nationalité de
chacun d'eux, le juge saisi d'un litige détermine le statut
personnel applicable.

En cas de nationalité multiple, l’article 4 donne au juge


saisi d’un litige, le pouvoir pour déterminer le statut
personnel applicable. Donc on peut dire que c’est pouvoir
discrétionnaire de juge mais la liberté de juge n’est pas
absolue, si la nationalité marocaine est en cause, le
tribunal marocain doit faire prévaloir cette nationalité.

Article 5 : A défaut de nationalité connue, l'étranger est


soumis en tout ce qui concerne son état et sa capacité, à la
loi marocaine.

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Cet article renvois en matière de la loi applicable pour l’état et la
capacité a propos de l’étranger apatride à la loi marocaine.
Les tribunaux marocains depuis l’indépendance font plutôt
application à la loi marocaine sous réserve de la convention de
Genève du 28/07/1951 relative au statut de réfugiés.
En gros le DCC est applicable aux étrangers non Selon l’article 2
du code de la famille marocain :

Les dispositions du présent Code s’appliquent :

1) à tous les Marocains, même ceux portant une autre


nationalité ;
2) aux réfugiés, y compris les apatrides conformément à la
convention de Genève du
28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés ;
3) à toute relation entre deux personnes lorsque l’une
d'elles est marocaine ;
4) à toute relation entre deux personnes de nationalité
marocaine lorsque l’une d'elles est musulmane.
Les Marocains de confession juive sont soumis aux règles
du statut personnel hébraïque marocain.

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NB : Ils doivent être soumis aux dispositions du
DCC, les étrangers non musulmans et non juifs.
(TPI de casa Anfa dans un jugement de 20/01/1994).

3. le Mariage :

Le mariage en DIP est règlementé par le DCC dans les


articles 8 et 11, le Dahir du 04/09/1915 sur l’état civil et le
Dahir du 04/03/1960 relative au mariage entre marocain
et étrangers aussi quelque disposition du code de la
famille

Paragraphe 1 : le mariage des étrangers au


Maroc.

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1) Les conditions de fond :

Article 8 : "Le droit de contracter mariage est réglé par


la loi nationale de chacun des futurs époux ".

Cette règle telle que énoncée par l’article 8 est une illustration de
ma règle générale de l’article 3 en vertu de laquelle les étrangers
sont soumis, en ce qui concerne l’état et la capacité à leur loi
nationale
Parmi les conditions de fond à prendre en considération en matière
de mariage, on peut citer la capacité, le consentement... toutes ces
questions sont réglées par la loi nationale des futurs époux et la
jurisprudence marocaine est toujours restée fidèle à ce principe.
Il existe deux volets d’application :

- Si les deux époux ont la même nationalité, la


loi nationale qui détermine les conditions de
fond sera unique.
- Par contre s’ils sont de nationalités différentes,
ces conditions de fond seront déterminées par
leurs deux lois respectives c’est une application
cumulative.

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2) Les conditions de forme :

Ce sont des formalités à remplir par les époux selon


l’article 11 « Les Français et les étrangers ne
peuvent se marier que suivant les formes
admises par leur loi nationale ou suivant celles
qui seront déterminées ultérieurement pour l'état
civil dans le protectorat français. »

1. Au-delà de la formation de cet article qui ne


correspond plus à la réalité du Maroc
contemporaine, ledit article précise que la loi
applicable en matière de détermination des
formes du mariage est la loi nationale ou la loi
locale sur l’état civil
2. On constate que l’article 11 n’a donné la
primauté ni à la loi nationale de l’époux ni à
l’épouse par conséquent la jurisprudence a
considéré que la célébration restait valable si elle
a été faite selon la loi nationale de l’un ou de
l’autre des futures époux .

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Paragraphe 2 : le mariage entre marocains et
étrangers (français).

Cela est réglé par la convention Franco-marocaine


de 1981 ; suite à l’article 6 de cette convention
« les conditions de forme du mariage sont
régies par la loi de celui des deux Etats dont
l’autorité célébré le mariage ».

Le mariage sur un territoire marocain d’un


époux de nationalité marocaine et d’un époux de
nationalité française ne peut être célébré par les
Adouls que sur présentation par l’époux français
du certificat de capacité matrimoniale, délivré par
les fonctionnaires consulaires français. Les Adouls
célèbrent le mariage selon les formes prescrites
par le statut personnel du futur époux de
nationalité marocaine. Lorsque l’épouse française
n’a pas désigné de personne pouvant jouer le rôle
de wali, ce rôle est rempli par le magistrat qui
homologue le mariage.

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On conclut donc que :

Si le Mariage est célébré en France : ce


mariage doit être d’abord célébré devant
l’officier d’état civil français ensuite enregistré
au consulat marocain.

Si le Mariage est célébré au Maroc : le mariage


ne peut être célébré par les Adouls que sur
présentation par l’époux français du certificat
de capacité matrimoniale délivré par le consulat
Français.

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Conclusion:

En somme, le droit international privé


intervient pour limiter le pouvoir dont les
Etats disposent sur les étrangers . Par de
très nombreuses conventions qui viennent
délimiter ces pouvoirs , aussi bien par le
DCC qui est un texte particulier, ayant suivi
une procédure particulière et qui contient
des dispositions brèves
et bien frappées fondées sur la personnalité
des lois .

De ce fait, la condition civile de personnes


physiques des étrangers constitue en réalité
le DIP marocain qui exerce à la fois des
règles régissant le statut personnel, ou les
conflits de lois, ou l'éxequatur .

Page-23-
Bibliographie:
B.AUDIT,L.D'AVOUT, Droit international privé ,7eéd.,
Economica, 2013.

-D.BUREAU,H.MUIR WATT , Droit international privé, Partie


générale,t.1,4eéd., PUF, coll.« Thémis », 2017.

-D.BUREAU,H.MUIR WATT, Droit international privé, Partie


spéciale ,t. 2 , 4eéd., PUF, coll.« Thémis », 2017.

-H.BATTIFOL, P.LAGARDE, Droit international privé,t.I,8e éd.,


LGDJ, 1993 ;t. II, 7eéd., LGDJ,1983.

-Laborde, J-P, Sana-Chaillé de Néré. S, droit international


privé, Ed.Dalloz, 2017, ISBN: 978-2-247-17071-5, pages:
238.
-Loussouarn, Y,B, Pierre,V-S, Pascal De ,Droit international
privé, Ed. 10 Editeur : Dalloz, 2013.

-Dahir (9 ramadan 1331) sur la condition civile des Français


et des étrangers dans le Protectorat français du Maroc
(B.O. 12 septembre 1913)

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-Dahir (9 ramadan 1331) sur la condition civile des Français
et des étrangers dans le Protectorat français du Maroc (B.O.
12 septembre 1913)
-Convention entre la république Française et le royaume du
Maroc relative au statut des personnes et de la famille et à
la coopération judiciaire décret n° 83-435 du 27 mai
1983(publié au j.o du 1er juin 1983, p. 1643).

Page-25-

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